106
World Population Year LA POPULATION >E LA CHECOSLOVAQUIE CI.CR.tD. Series

LA POPULATION >E LA CHECOSLOVAQUIE - cicred.org · a existé sur son territoire entre le 9e et le 10e siècles. Le caractère ethnique de la population vivant sur le territoire de

Embed Size (px)

Citation preview

World Population Year

LA POPULATION>E LA

CHECOSLOVAQUIE

CI.CR.tD. Series

VLADIMIR SRB

LA POPULATIONDE LA

TCHECOSLOVAQUIE

CICRED 1975

SOMMAIRE

Pages

Chapitre I. Accroissement de la population 5

Chapitre II. Eléments de l'accroissement 9

a) Fécondité 9b) Mortalité 14c) Migrations internationales 17

Chapitre III. Composition de la population 20

a) Age et sexe 20b) Situation matrimoniale 23c) Ménages et familles 25d) Groupes ethniques 32e) Instruction 35

Chapitre IV. Répartition de la population et migrations internes 38

a) Répartition régionale 38b) Répartition urbaine-rurale — principales villes 44c) Répartition agricole — non agricole 47d) Répartition métropolitaine 48

Chapitre V. Main-d'œuvre 53

a) Age et sexe 53b) Profession et branche d'activité économique 56c) Situation dans la profession 61d) Situation de, l'emploi 62

Chapitre VI. Projections démographiques 65

a) Age et sexe 65b) Main-d'œuvre 69c) Projection par régions 70d) Population urbaine et population rurale 71

e) Population agricole et population non agricole 71f) Ménages et familles 72g) Instruction 73

Chapitre VII. Implications économiques et sociales — Politique à suivre

a) Implications économiques 74b) Implications sociales 80c) Politique démographique 83

Sources des données 87

Tableaux annexes 89

CHAPITRE I

ACCROISSEMENT DE LA POPULATION

La République Socialiste Tchécoslovaque (Tchécoslovaquie) appartientaux pays européens d'une grandeur moyenne. Avec 127 870 km2, 14,6 mil-lions d'habitants et inhabitants au km2, elle occupe (au milieu de l'année1973) parmi les 34 pays européens d'aujourd'hui la quatorzième place quant àsa grandeur, la onzième place quant à l'effectif de sa population et la onzièmeplace par sa densité (ne sont pas compris les pays constitués d'une seule ville).

Graphique 1. - Situation géographique de la Tchécoslovaquie en Europe

La Tchécoslovaquie est née le 28 octobre 1918 de la réunion des paysde l'ancienne Couronne tchèque (Bohême, Moravie, Silésie) avec la Slovaquieavec laquelle elle formait déjà, il y a mille ans, un Etat unique dans la périodede l'Empire dit de la Grande Moravie. La Tchécoslovaquie est un Etatfédératif composé de deux nations (Tchèques et Slovaques) représentant 94 %de la Population totale. La République Socialiste Tchèque (78 861km2 et9 932 000 habitants) représente 61,7 % de la superficie de l'Etat et 68,1 % dela population, la République Socialiste Slovaque occupe 49 009 km2 avec4 646 000 habitants, soit 31,9 % de la population sur 38,3 % du territoire.

TABLEAU 1 - TERRITOIRE ET POPULATION AU 1/VII 1973 (provisoire)

Terri-toire

RSTSRSTRSS

Surfaceen km

127 87078 86149 009

Nombrede

communes

10 3877 3902997

PopulationI VII 1973

14-578 0009 932 0004 646 000

Densitéparkm2

11412695

Moyenne par commune

km2

12,310,716,4

habitants

140313441550

Le territoire tchécoslovaque était déjà peuplé à l'époque du paléoli-thique (10 000 ans avant notre ère) par des groupes vivant de la chasse. Sonpeuplement était épars et ses centres de gravité changeaient. Le chasseur futremplacé par un berger ou un agriculteur primitif. Il a peuplé en Bohêmeméridionale les plaines fécondes des bassins de l'Elbe et de l'Ohre, en Moraviele bassin de la Morava (notamment à l'extrême sud) et en Slovaquie le bassindu Vah. Tout le pays était couvert de forêts épaisses constituant uneprotection naturelle. Les frontières actuelles de la Tchécoslovaquie dans lamajeure partie de leur longueur sont les mêmes que celles du premier Etat quia existé sur son territoire entre le 9e et le 10e siècles.

Le caractère ethnique de la population vivant sur le territoire de laTchécoslovaquie actuelle dans les âges paléolithique et néolithique est incon-nu. Le peuplement néolithique est désigné par l'expression "postmoravien" dufait de son centre de gravité en Moravie septentrionale.

A la fin de l'âge néolithique, la culture dite "d'Unëtice" prit naissancesur le territoire de la Tchécoslovaquie qui devint ainsi la base de l'évolution dela population européenne de l'âge du bronze (de 2 000 à 650 ans avant notreère). C'est à cette époque qu'arrive la population dite de tumulus, auXVe siècle avant notre ère, qui a créé la deuxième couche forte du peuple-ment tchécoslovaque.

Le troisième peuplement s'effectue du IV au VIe siècles de notre ère parla population slave, donnant la base de l'évolution future de la population surle territoire tchécoslovaque actuel. On évalue — suivant les découvertes arché-ologiques — l'effectif de la population dans cette période à 100 000 personnes.Celles-ci appartenaient évidemment, conformément à la théorie de super-position, à tous les types de peuplement qui s'étaient succédé.

Bien qu'il existe, pour la période du VIIIe au Xe siècles, toute une sériede sépultures relativement importantes, il n'est pas possible d'établir avecsûreté l'allure de l'évolution de l'effectif de la population. Il dépassaitpeut-être, au début du IXe siècle, 1 million d'habitants, et, à la fin duXIIe siècle, sur la base d'une évaluation du nombre d'endroits peuplés et deleur grandeur, 1,5 millions d'habitants vivaient sur le territoire de l'Etat actuel.

Pour la période ultérieure où des registres municipaux et foncierscommencent à être tenus, les évaluations sont plus précises (voir tableau 1-1 enannexe). Au XIIIe siècle, le territoire tchécoslovaque avec 1,5 à 1,8 millionsd'habitants était renforcé (du point de vue démographique) pour des raisonséconomiques par l'immigration. L'accroissement naturel était relativementélevé, comme conséquence de la prospérité économique d'alors. Aussi l'effectifde la population augmentait dès le début des guerres hussites au début duXVe siècle, pour atteindre 3 millions d'habitants. Par sa densité (23 habitantsau km2), le pays appartenait alors aux territoires les plus peuplés d'Europe.Les guerres hussites, dans le premier tiers du XVe siècle, freinèrent l'accroisse-ment de la population et ce ralentissement se maintint dans la période deprospérité économique du XVIe siècle, époque où se produisit la colonisationde la partie occidentale de l'Etat actuel. C'est à cette époque que remontel'exécution d'un recensement qui a été effectué dans une des provinces del'Etat tchèque, en Bohême en 1582, connu sous le nom de "totalisationjuste". D'après ce recensement, la Bohême seule (52 000 km2) comptait3,36 millions d'habitants. Avant le début de la guerre de trente ans (de 1618 à1648), le territoire tchécoslovaque avait environ 4 millions d'habitants. L'éva-luation critique des sources anciennes conduit à penser que l'effectif de lapopulation au cours des époques antérieures était surévalué.

Les évaluations des pertes de la population au cours de la guerre deTrente ans le confirment. Elles oscillent pour la région tchèque entre 1/3 et2/3 de la population d'avant-guerre. De plus, il existe, pour la périoded'après-guerre, une source relativement sûre : le "rôle des contributions" del'année 1654. D'après ce document, l'effectif de la population, à la fin de laguerre de trente ans, peut être évalué à 3 millions. Les pertes, sur le territoireentier, s'élevaient donc à environ 1/4 de la population.

Une série de recensements de la population connus sous le nom de"conscriptions" débuta au "siècle des lumières" en 1754. Ces "conscriptions"avaient lieu régulièrement, tout d'abord chaque année, puis une fois tous lestrois ans. Ainsi une série statistique chronologique relativement sûre desdonnées sur la population prit naissance dans la moitié du XVIIIe siècle.Depuis 1785, les statistiques du mouvement naturel de la population (pour lespays tchèques seulement) complètent cette série. Les "conscriptions", quiétaient en fait une mise à jour des listes nominatives, eurent lieu pendant plusde 100 ans (de 1754 à 1857).

Le premier recensement d'un type moderne eut lieu à la lumière desrecommandations internationales prises le 31 décembre 1869. Ces recense-ments furent effectués à intervalles réguliers de dix ans et cette régularité — àquelques variations près insignifiantes dans la date de leur exécution — dureencore (à la seule exception de 1940 où le recensement de la population n'eutpas lieu à cause des hostilités).

TABLEAU 2 - EVOLUTION DE LA

Recense-ment

31/XII/186931/XH/188031/XII/189031/XII/190031/XII/191015/ 11/1921l/XII/19301/III/19501/III/1961l/XII/1970p

p = provisoire

RECENSEMENTS DIPOPULATION

: 1869 A 1970

Nombre d'habitants

RSTS

10099 04110 699 53411260 6011215513912 995 29413 003 44613 9984971233845013 745 57714 361557

RST

7 617 2308 222 0138 665 4219 372 214

100786371000958710 674 3868 89613395715319 818465

RSS

248181124775212 595 1802 782 92529166572 993 8593 3241113 442 3174 174 0464 543 092

SUIVANT LES

Densité par 1

RSTS

79848895

10210210997

107112

RST

97104110119128127135113121124

:m2

RSS

51515357606168708593

L'évolution de la population depuis le début du XIXe siècle faitapparaître des accroissements relativement réguliers de la population au coursdu XIXe siècle. Les accroissements annuels étaient plus variables (notammenten raison d'oscillations considérables dans la mortalité). L'accroissementannuel était d'environ 5 pour mille. L'accroissement naturel plus élevé à la findu siècle était compensé par une forte émigration. A la fin du XIXe siècle, onobserve sur le territoire tchécoslovaque actuel — notamment dans les paystchèques — une diminution de la natalité (après 1890) suivie d'une baisse de lamortalité (après 1895). L'émigration ne diminua qu'à la fin du siècle.

Ce type de reproduction caractérisée dès la fin du XIXe siècle par unfaible taux de natalité se comparait au type français et les démographesindigènes appelaient les Tchèques les "Français Tchèques". La reproduction dela population a gardé ce caractère, même après la première guerre mondiale.Comme on l'a déjà dit, dès la moitié du XIXe siècle — et notamment au coursdes crises économiques à partir de 1870 — le développement naturel setrouvait, chaque année, fortement influencé par l'émigration.

Un nouveau type de reproduction a été atteint par la populationtchécoslovaque après la seconde guerre mondiale (pour plus de détails, voir lechapitre II).

CHAPITRE II

ÉLÉMENTS DE L'ACCROISSEMENT

a) Fécondité. La tendance (à long terme) de la fécondité de la population estcaractérisée par quelques traits fondamentaux. Au XVIIIe siècle

et pendant presque tout le XIXe siècle, la fécondité est restée élevée. Ce n'estqu'à la fin du XIXe siècle cependant qu'on voit apparaître une tendancefondamentale à la baisse avec des oscillations plus ou moins longues. A la findu XVIIIe siècle, le taux brut annuel de natalité variait de 43 à 44 pour mille.Des taux du même ordre s'observent au cours des premières décennies duXIXe siècle (jusqu'à 1824), c'est-à-dire au cours de la première révolutionindustrielle sur le territoire de la Tchécoslovaquie. Evidemment, quelquesrégions accusaient une fécondité encore plus élevée. Il s'agissait non seulementde districts purement agricoles, mais aussi de quelques districts industriels(dans ces derniers, la fécondité élevée s'expliquait par une structure d'âge plusfavorable).

A partir de 1825 et pendant une période de plus d'un demi-siècle(jusqu'en 1879), les pays tchèques accusaient une natalité de 38 à 39 pourmille, la Slovaquie maintenant encore sa natalité entre 43 et 44 pour mille, desorte que la moyenne nationale oscillait autour de 40 pour mille. C'est à cetteépoque que l'on commence à voir apparaître, d'une façon plus sensible, desdifférences économiques entre les régions occidentales (ayant un caractèreindustriel) et orientales (ayant un caractère exclusivement agricole).

Dès le début de la deuxième révolution industrielle en Tchécoslovaquie(à partir de 1870), la natalité a diminué dans l'Etat entier, sous l'effet d'unaccroissement de l'émigration de la population à l'âge le plus fécond. Pour lapériode 1890-1894, la natalité avait baissé de 40,8 à 37,1 pour mille (9,1 %)[dans les pays tchèques, de 39,7 à 35,8 (9,8 %) et, en Slovaquie, de 44,3 à41,5(6,3%)].

La baisse de la natalité s'est accélérée au début du XXe siècle. Dans les20 ans qui ont suivi la période de repère 1890-1894, la natalité a baissé deuxfois plus vite que dans les 20 années précédentes : le taux brut de natalité estpassé de 37,1 pour mille en 1890-94 à 29,2 pour mille en 1910-14 (baisse de21,3 %). Dans les pays tchèques, le taux brut de natalité est passé de 35,8 à27,7 pour müle (baisse de 22,6 %) et en Slovaquie de 41,5 à 34,0 pour mille(baisse de 18,1 %).

10

10

874

o00

879

imCO

L8

84

¿CO

88

9

iin00

oCO

¿CO

L8

00

m

L9

oCl

G0

6

mCl

Lg

M

oCi

919

i

inra

egra

oO)

92

9Ï5

-J

Cl

L9

34

¿ra

C'i

o1

LO

ra

94

4¿o

•&ra

lO

o

sraora

959

Cl

ra

¿en

L9

G9

1O

o>

974

oO)

Graphique 2.

Pour 1915-1919, le taux brut de natalité est égal à 16,5 pour mille(15,3 pour mille dans les pays tchèques et 20,6 pour mille en Slovaquie). Onévalue à 740 000 le nombre des enfants non venus au monde en raison de laguerre. Cette baisse rapide de la natalité (avec le taux de natalité le plus bas,en 1918 : 12,6 pour mille) s'est manifestée vingt ans plus tard par une baissedu nombre des femmes en âge de procréer, du nombre absolu d'enfants nésvivants, ce qui a entraîné une baisse du taux brut de natalité. On verra plusloin que la fécondité par âge des femmes des générations creuses (quant à leurnombre) nées au cours de la première guerre mondiale a été plus élevée quecelle des femmes des générations nées avant la première guerre mondiale,compensant, ainsi, en partie, leur nombre absolu le plus bas.

Comme tous les pays du monde ayant participé à la première guerremondiale, la Tchécoslovaquie, constitué le 28 octobre 1918 par la nou-velle réunion de deux territoires occidentaux slaves, a vécu un phénomènede compensation en matière de reproduction naturelle de la population. Lemaximum du taux de natalité (28,6 pour mille) fut atteint en 1921 (25,7pour mille dans les pays tchèques et 38,2 pour mille en Slovaquie). Le tauxbrut de reproduction atteignait alors 1,669 (1,967 dans les pays tchèques et2,408 en Slovaquie). Ce "baby-boom" dura six ans. En 1926, se produisit unediminution du taux brut de reproduction (20 % de baisse par rapport à 1921).L'allure de la baisse était la même dans les pays tchèques et en Slovaquie).

Jusqu'à la deuxième guerre mondiale, le taux brut de natalité et les tauxde fécondité par âge continuèrent à diminuer. Le taux net de reproductiontombe au-dessous de l'unité, en Tchécoslovaquie, pour la première fois en1927 (0,978) et il a oscillé au-dessous de l'unité jusqu'en 1942 (les donnéesnationales valables vont jusqu'à 1937. De 1938 à 1944, seules les donnéesrelatives aux pays tchèques sont disponibles). Les différences de reproductionentre les pays tchèques et la Slovaquie font que le taux net de reproductionest tombé au-dessous de l'unité dès 1925 dans les pays tchèques, et seulementen 1935 en Slovaquie, bien que la mortalité y soit plus élevée qu'à l'ouest dela République. La Slovaquie était donc approximativement en retrait de dixans sur les pays tchèques.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, on ne dispose que de donnéesreconstruites pour estimer le taux brut de natalité de la Tchécoslovaquie. Lestaux de fécondité par âge et les taux de reproduction ne sont disponibles quepour la population tchèque. La crise économique des années trente trouve sasolution dans la préparation de la guerre, entraînant une augmentation de laproduction industrielle et une disparition progressive du chômage. Cela setraduisit dans les indicateurs démographiques, pour la première fois, en 1937.Cette année marque un tournant dans la diminution des taux de fécondité parâge et des taux de reproduction. Le taux brut de natalité a encore diminué, ilest vrai, de 16,6 à 16,3 pour mille, mais le taux brut de reproductionaugmenta de 0,733 en 1936 à 0,739 en 1937. Cette augmentation est à mettreau compte des pays tchèques industriels, tandis que les taux brut et net dereproduction en Slovaquie continuaient à diminuer.

Pendant la deuxième guerre mondiale, de 1939 à 1945, l'évolution de lafécondité a e'té tout à fait paradoxale. Les diverses nationalités vivant enTchécoslovaquie réagirent à la guerre, par étapes individuelles, d'une façondifférente. La première augmentation de la natalité a été observée dès 1937chez les Tchèques. Cette augmentation s'accentua légèrement dans les annéesultérieures, mais en 1939 et 1940, l'augmentation fut plus rapide chez lesAllemands. Cela était dû non seulement à l'occupation des pays tchèques, maisaussi à l'influence de la législation allemande obligatoire pour les Allemandsvivant tant dans les régions-frontières occupées par la Tchécoslovaquie quedans le reste du pays tchèque (occupé ultérieurement). Cette législationpunissait sévèrement les avortements et offrait des avantages aux familles avecdes enfants. L'extension ultérieure de la guerre amena une baisse de natalitédes Tchèques et Allemands (pas chez les Slovaques). En 1943 et 1944, lanatalité de la population tchèque augmenta de nouveau (taux net de repro-duction de 0,917 en 1942, de 1,058 en 1943 et de 1,071 en 1944). En mêmetemps, on observa une diminution de la fécondité des Allemands. La féconditéde la population slovaque est restée très élevée : taux brut de natalité de 24,8pour mille en 1942, 25,0 pour mille en 1943 et 26,3 pour mille en 1944.

12

L'approche du front et la crainte de voir la guerre s'étendre à tout leterritoire de la république entraînèrent en 1945 une natalité sensiblement plusbasse qu'il y a deux ou trois ans. Cela tenait surtout à la diminution rapide dela fécondité des Allemands qui se rendaient compte que la guerre était perdue,avec toutes les conséquences qui en résulteraient pour eux, en minorité sur leterritoire de la Tchécoslovaquie. Mais, malgré tout, le taux net de repro-duction s'élevait (sans la population allemande), en 1945, à 1,201 (1,180 dansles pays tchèques et 1,254 en Slovaquie).

La reprise de la natalité, après la deuxième guerre mondiale, eut lieubeaucoup plus tôt qu'après la première guerre mondiale. Elle se manifesta dès1946, même si le maximum d'enfants nés vivants n'a été atteint qu'en 1947(294 000 avec un taux brut de natalité de 24,2 pour mille et un taux net dereproduction de 1,338).

En 1945, on a instauré un nouvel ordre social en Tchécoslovaquie : lesocialisme, qui apportait non seulement des changements politiques, mais aussides changements profonds de caractère économique (nationalisation de grandesentreprises, suppression du grand capital) et social (modification du statut dela femme dans la société, suppression de l'institution de la dot, abaissement dela majorité de 21 à 18 ans, etc.). Parmi les facteurs d'ordre économique etpsychologique, mentionnons la suppression, à titre permanent, du chômage. Lacrainte qu'il inspirait a fait que la constitution mentionne le droit de chacunau travail. Tout cet ensemble de mesures a exercé une influence sur leprocessus de reproduction. En même temps, il y a eu évidemment unecompensation des années de guerre (mariages retardés, raisons raciales).

L'augmentation de la nuptialité d'abord explique l'augmentation destaux de reproduction. De 1946 à 1951, le taux brut des mariages a dépassé 10pour mille sous l'effet des facteurs suivants : mariages ajournés pendant laguerre, pour des raisons diverses, mariages suivant les nouvelles normes sociales(majorité à 18 ans) coexistant avec les mariages conclus suivant les usagestraditionnels (majorité à 21 ans), augmentation de la nuptialité due à lasuppression de la nécessité d'avoir une dot, émancipation réelle des femmes etindépendance plus grande des jeunes femmes à l'égard de leurs père et mère.

Cette nuptialité élevée favorisait l'augmentation du nombre de familles,bien que le taux brut des divorces aussitôt après la guerre commençât à serapprocher de 1 pour mille. De 1946 à 1951, le nombre des familless'accroissait de 4,5 à 5,5 pour mille, soit le double de l'accroissementd'avant-guerre.

On pouvait évidemment penser que la vague de natalité élevée desannées qui suivirent immédiatement la guerre ne pourrait pas se maintenirlongtemps, lorsque les influences compensatrices disparaîtraient en mêmetemps que les enfants dont la naissance avait été ajournée. En effet, chaqueannée depuis 1950, on a observé une diminution du nombre absolu de

13

naissances, du taux brut de natalité et des taux brut et net de reproduction.La diminution du taux net de reproduction a été un peu ralentie par ladiminution de la mortalité, et a même augmenté en 1955 et 1956, malgré unediminution de la fécondité.

Un changement plus brusque eut lieu en 1958, dû à l'adoption fin 1957d'une loi sur l'interruption artificielle de la grossesse (en vigueur depuis le1 "janvier 1958). Cette loi était analogue à celles adoptées dans la plupart despays socialistes à partir de 1955. On pouvait anticiper son influence dès 1957(le nombre absolu des naissances diminua par rapport à 1956 de 3,5%). Maisc'est seulement en 1958 et 1959 que l'effet s'est vraiment fait sentir. En1958, le nombre de naissances a baissé de 7,1 % par rapport à l'annéeprécédente ; en 1959, il a baissé de 7,7%. En 1959, le nombre d'enfants nésen Tchécoslovaquie atteignit 219 000 dont 217 000 enfants nés vivants. Lenombre absolu de naissances a ensuite peu varié jusqu'en 1962. Etant donnéque le nombre des femmes de 15 à 49 ans augmentait alors de 3 180 000 à3 234 000, cela signifiait que les taux brut et net de reproduction baissaientlégèrement mais plus lentement que le taux brut de natalité.

Ce dernier baissait de 9,8% de 1958 à 1962 (15,7 pour mille en 1962)tandis que le taux brut de reproduction baissait de 8,8 % (1,140 en 1962).

Vers 1960, la proportion des femmes en âge de procréer commença às'accroître et une composition par âge favorable à la natalité se développaprogressivement et se maintint jusque dans la décennie suivante. Il faut yajouter l'adoption, en 1964, de quelques mesures démographiques ainsi quel'entrée en vigueur de la réglementation sur l'examen des demandes d'interrup-tion artificielle de la grossesse par les commissions de 1962. Les demandesétaient reçues dans le district de la résidence permanente, alors qu'ellespouvaient auparavant être présentées n'importe où, même en dehors dudistrict de résidence. Toutefois, l'augmentation de la natalité fut de courtedurée, deux ans seulement (1963 et 1964). Après 1964, les indicateurs de lareproduction diminuèrent systématiquement.

La baisse dura jusqu'en 1968. Cette année-là et en 1969, quelquesnouvelles mesures natalistes furent adoptées. Elles avaient été recommandéesdéjà par le XIIIe Congrès du Parti Communiste Tchécoslovaque en 1966. Ellesmodifièrent d'une façon radicale et très rapidement l'évolution défavorable dela natalité, qui, dès 1969, commença à s'accroître. Le mouvement decroissance s'affirma de 1970 à 1972, années pendant lesquelles le nombre denaissances et le taux de fécondité augmentèrent.

Par suite de la faible natalité de la fin des années cinquante, le taux netde reproduction tomba en 1959 dans les pays tchèques à 0,982 et restaau-dessous de l'unité pendant trois ans. Il tomba de nouveau au-dessous del'unité en 1966 (0,953) et ce n'est qu'en 1972 qu'il retrouva le niveau de1,000. En Tchécoslovaquie, le taux net de reproduction est passé, pour la

14

première fois après la guerre, au-dessous de l'unité en 1967 et y est restéjusqu'en 1970. En 1971, il est passé à 1,020.

Depuis 1956, la Tchécoslovaquie effectue des enquêtes démographiquessur la planification de la famille, tout en s'intéressant à d'autres questions. Cesenquêtes montrent que les femmes désirent en moyenne 2,2 à 2,4 enfants. Cenombre suffit à maintenir la population stationnaire, mais ne permet pas à lapopulation de croître. C'est pourquoi un organe exécutif du gouvernementpour les questions démographiques existe depuis 1957, qui propose desmesures natalistes (1) (voir à ce sujet le chapitre VII c).

TABLEAU 3 - PLANNING FAMILIAL 1956-1972

Année et auteur

1956 - V. Srb, M, Kucera (10 645 femmes mariées)1959 - V. Srb, M. Kucera, D. Vysusüová (3 191

femmes mariées)1963 - J. Prokopec (1888 femmes urbaines avant

le mariage)1964 - J. Prokopec (1 556 femmes rurales avant

le mariage)1966 — V. Wynnyczuk (1 000 femmes urbaines de

20 ans)1967 - V. Wynnyczuk (1 000 femmes rurales de

20 ans)1970 - V. Srb, O. Vomácková (2 994 femmes

mariées)1972 - V. Srb, I. Kucerák (3 470 femmes mariées,

de 18-49 ans)

Nombreplanifié

2,20

2,36

2,12

2,31

1,93

2,14

2,31

2,20

b) Mortalité. Comme pour la fécondité, on dispose pour la mortalité dansles pays tchèques d'une série chronologique ininterrompue

depuis 1785. Le taux brut de mortalité à la fin du XVIIIe siècle variait de 31à 33 pour mille. Au cours des guerres napoléoniennes, £ passait à 39,7 pourmille pour la période 1805-1809 et à 37,6 pour mille pour 1810-1814. Lesépidémies de 1806 et 1810 expliquent ces augmentations. A part quelquesépidémies de choléra et de variole qui provoquèrent une mortalité élevée surde courtes périodes, le taux brut de mortalité a varié au XIXe siècle de 29 à31 pour mille dans les pays tchèques et de 32 à 34 pour mille dans l'ensembledu territoire du pays.

(1) Prolongation ultérieure du congé maternel à 26 semaines (1968) ; augmentationdu secours à la naissance de l'enfant de 1000 à 2 000 couronnes (1971) ; paiement del'allocation maternelle aux femmes ayant deux enfants au moins, qu'elles élèvent à lamaison, étendu aux enfants d'un à deux ans (1971).

15

La période 1895-1899 marque un tournant dans l'évolution de lamortalité, c'est-à-dire cinq ans après le début de la baisse de la fécondité.Toutefois, la baisse de la natalité n'avait pas beaucoup d'effet (mortalité desnourrissons, mortalité des enfants) sur la diminution du nombre absolu dedécès et du taux brut de mortalité. Il s'agissait plutôt d'une améliorationgénérale des conditions sanitaires en raison d'une meilleure . organisation etd'un perfectionnement des soins médicaux. Plusieurs lois sont à l'origine del'organisation du système sanitaire de la Tchécoslovaquie : loi sur l'hygiènepublique promulguée en 1870 ; régularisation en 1876 de la situation desmédecins de district et, un peu plus tard, de l'hygiène communale (Moravie en1884, Bohême en 1896, Silésie en 1896 etc.). Ces mesures d'organisation ontmis relativement longtemps à faire sentir leurs effets.

La mortalité a d'abord baissé plus vite que la fécondité. De la période1870-74 à 1890-94, la mortalité a baissé de 11,7% (le taux brut de mortalitéest passé de 32,5 à 28,7 pour mille). De 1890-94 à 1910-14, le taux brutdiminuait de 30,7% (taux 1910-14 égal à 19,9 pour mille). Il y avait à cetteépoque de grandes différences entre les pays tchèques et la Slovaquie. Pour lapériode 1870-1874, le taux brut de mortalité était dans les pays tchèques de29,4 pour mille, en Slovaquie de 42,4 pour mille, soit de 44,2 % plus élevée.Pour 1890-94, on observait 27,7 pour mille dans les pays tchèques et 32,4pour mille en Slovaquie, soit une différence de 17,0%, et pour 1910-1914, onavait 19,4 pour mille dans les pays tchèques et 22,1 pour mille en Slovaquie,soit une différence de 13,9 %.

La mortalité infantile, au cours du XIXe siècle, est restée égale à 260pour mille nés vivants dans les pays tchèques. Elle a commencé à diminuer enmême temps que la mortalité générale au cours de la période 1895-99.

Entre les deux guerres mondiales, la mortalité générale et la mortalitéinfantile ont baissé, mais pas en proportion de l'amélioration de la santépublique en Tchécoslovaquie. Ce n'est qu'aj>rès la Seconde Guerre mondialeque la baisse s'accéléra (en 1950-1960) pour se ralentir ensuite et atteindre letaux brut de mortalité le plus bas en 1964. Dans les années qui ont suivi, letaux brut de mortalité est resté sensiblement constant, du fait surtout que lamortalité des hommes adultes et plus âgés ne baissait plus.

Une analyse effectuée en 1972 par l'Office fédéral de statistique etl'Institut de démographie pour élucider les raisons d'une stagnation de lamortalité générale au cours des années 1960 à 1970 mettait en évidencequelques causes de cette stagnation. Tandis que la mortalité due à quelquescauses de décès continuait à diminuer, celle due à d'autres causes augmentait.Sur la base de la classification internationale des causes de décès de 1955, ona calculé pour 1960 des taux comparatifs de mortalité en utilisant commepopulation type la composition par âge de 1969 (dans le cas des maladies del'appareil circulatoire et de l'appareil respiratoire - soit pour les classes VII et

16

VIII - on utilise la composition par âge de 1967 à cause des variations ducontenu dans les rubriques introduites par la VIIIe révision de la Classificationinternationale des causes de décès introduite en Tchécoslovaquie en 1968).D'après ces taux comparatifs, on a pu établir les faits suivants :

a) Pour les maladies de la VIIe classe — maladies de l'appareil vasculaireet circulatoire — l'augmentation quasi totale du nombre de décès correspond àune augmentation réelle de la mortalité (augmentation de 13,3 %). L'influencedes changements dans la composition par âge (accroissement de la proportiondes personnes âgées dont la mortalité est élevée) est peu considérable ;

b) Pour les maladies de la IIe classe — néoplasmes, tumeurs malignes -les quatre cinquièmes de l'augmentation du taux brut de mortalité résultentd'un accroissement réel de la mortalité ; un cinquième seulement s'expliquepar la modification de la composition par âge. L'augmentation réelle s'élevait à19,9 % ;

c) Pour les maladies de la VIIIe classe — maladies de l'appareil respira-toire — l'augmentation réelle est de 6,3 %, en raison notamment d'unemortalité plus élevée chez les hommes ;

d) Pour les causes de décès de la XVIIe classe — morts violentes —,l'augmentation réelle de la mortalité est de 23,3 %. L'influence des modifica-tions de la composition par âge est insignifiante.

TABLEAU 4 - ESPERANCE DE VIE A LA NAISSANCE (en années)

Période

18001850

de 1869 à 1880de 1899 à 1902de 1909 à 1912de 1929 à 1932

1937de 1949 à 1951de 1960 à 1961

1970

Les deuxsexes

32,0032,5034,5039,6743,7153,5556,7963,2370,3869,64

Hommes

_

32,7038,3642,2451,9254,9260,9367,6466,23

Femmes

_—

35,3040,9945,1955,1858,6665,5373,1272,94

Cette analyse, de même que les études menées dans d'autres pays,donnent à penser qu'à moins de trouver des médicaments efficaces contre lesmaladies de l'appareil vasculaire, on ne peut guère compter sur un prolonge-ment important de la vie humaine. Cela est aussi vrai des tumeurs malignes quitouchent de nos jours un cinquième de la population. Une prévention efficacedes accidents réduisant la mortalité par cause violente pourrait contribuer, elleaussi, au prolongement de la vie humaine.

17

c) Migrations internationales. Les pays tchécoslovaques situés au milieu ducontinent européen étaient le siège de mouve-

ments migratoires importants bien avant que la Tchécoslovaquie existe en tantqu'Etat souverain. En dépit de conditions géographiques défavorables (mon-tagnes frontalières) et de l'existence de forêts denses qui entravaient uneliberté complète de passage, plusieurs voies commerciales étaient connues dèsle VIe siècle. Elles se dirigeaient surtout dans le sens nord-sud vers des régionslimitrophes avec lesquelles le territoire tchécoslovaque maintenait des relations,mais aussi vers des régions plus lointaines (Asie, Orient central, Europeseptentrionale, et tout l'Ouest de l'Europe). Une route principale passait par laMoravie du nord et du sud, chemin naturel, dit Arc Moravien. L'histoireculturelle du pays montre que cette route était très fréquentée.

Des statistiques des migrations internationales existaient, dès la moitiédu XIXe siècle, mais la comparaison des résultats des recensements de lapopulation et de la balance des naissances et des décès montre que cesenquêtes étaient très imparfaites et incomplètes et ne saisissaient qu'un faiblepourcentage de personnes migrantes. Du recensement de la population de1869 à celui de 1922, l'étude des migrations n'est donc possible qu'au moyende la méthode dite des résidus. Cette méthode compare la balance desnaissances et des décès à la différence des résultats de deux recensementssuccessifs de la population.

TABLEAU 5 - BALANCE MIGRATOIRE DE 1870 A 1914(obtenue par différence)

Période

de 1870 à 74de 1875 à 79de 1880 à 84de 1885 à 89de 1890 à 94

(1) Taux annue

Solde(en

milliers)

- 148- 217- 172- 217- 62

Pour1000

hab.i1)

- 2,9- 4,1- 3,2- 3,9- 1,0

Période

de 1895 à 99de 1900 à 04de 1905 à 09de 1910 à 14de 1915 à 19

Solde(en

milliers)

- 255- 290- 2 2 3- 117- 232

Pour1000

hab.i1)

- 4,3- 4 , 7- 3 , 5- 1,8- 3,5

De 1870 à 1889, les pertes migratoires représentaient en moyenne 40 %de l'accroissement naturel. De 1890 à 1894, les possibilités d'émigrationinternationale diminuèrent (13 % de l'accroissement naturel). Mais à partir de1-895 et jusqu'en 1909, l'émigration augmenta de nouveau, représentant plusde 38 % de l'accroissement naturel annuel.

Cette caractéristique de la Tchécoslovaquie d'avoir une émigration élevéese retrouva après la Première Guerre mondiale. L'émigration nette de la période1920-24 s'est élevée à 152 000 habitants (voir Tableau II-8 en annexe). Les

18

lois d'immigration restrictives adoptées par les Etats-Unis et, plus tard, la criseéconomique mondiale, diminuent l'émigration. Pendant la crise politiqueeuropéenne, après l'instauration de l'hitlérisme en Allemagne, la Tchécoslo-vaquie devenait une "plaque tournante" pour des milliers de réfugiésd'Allemagne ; en même temps, des milliers de Juifs émigraient de Tchécos-lovaquie vers la Palestine ou vers d'autres pays qui leur offraient un asile.

En 1945 et 1946, la Tchécoslovaquie connut une des migrations les plusimportantes de son histoire depuis le repeuplement du pays. En conformitéavec la conférence de Potsdam (du 17 juin au 2 août 1945) la minoritéallemande était transférée vers les zones occupées de l'Allemagne et del'Autriche. En même temps, la population tchèque et slovaque repeuplaitprogressivement les districts frontaliers. On estime que 5 millions d'habitantsse déplacèrent en 1945 et 1946. Environ 660 000 Allemands quittèrent lepays en dehors des voies légales ; 2 256 000 Allemands furent transférésofficiellement par les autorités tchécoslovaques en accord avec les autoritésd'occupation alliées. En 1947 et 1948, un échange partiel de la populationmagyare a été fait avec la Hongrie pour les anciens emigrants revenus au pays.Environ 73 000 Magyars quittèrent le pays au titre de cet échange.

Pour la période 1945-1949, il y eut 207 000 immigrants et 2 884000 emi-grants.

De 1950 à 1953, l'immigration l'emporta sur l'émigration en raison duretour au pays d'anciens emigrants. De plus, les statistiques ne portaient quesur les citoyens tchécoslovaques. A partir de 1954, les statistiques englobèrentles étrangers, ce qui augmenta brusquement le nombre d'émigrés et l'immigra-tion nette fit place à une émigration nette. De 1954 à 1963, il y eut enmoyenne 1700 immigrants chaque année et 2 600 emigrants. En 1964, lesrègles de délivrance des permis d'émigration furent assouplies dans le cadre dela politique dite de "réunion des familles". Cette politique permettait auxpersonnes ayant des parents proches à l'étranger d'émigrer. Ce furent surtoutles ressortissants de la minorité allemande qui en bénéficièrent. De 1965 à1969 environ 9 500 habitants par an (avec un maximum, en 1967, de13 524 habitants) ont émigré. Toutefois, le nombre d'immigrants a augmentéau cours de la même période et a atteint en moyenne 3 800 par an. De 1970à 1972, le nombre d'immigrants s'éleva à 10 000 et celui des emigrants à20 000.

En résumé, de 1960 à 1969, il y a eu 26 996 immigrants dont 15 327hommes et 11669 femmes (43,2%), le nombre des emigrants s'est élevé à63 182 dont 30 449 hommes et 32 733 femmes (51,8%), ce qui donne uneémigration nette de 36 186 personnes, dont 15 122 hommes et 21 064 femmes(58,2%). L'émigration nette des hommes d'âge actif (hommes de 15 à 59 ans,femmes de 15 à 54 ans) s'est élevée à 15 995 habitants. Dans le même temps,la population économiquement active perdait 15 540 habitants.

19

Les migrations internationales sont de peu d'importance pour la Tché-coslovaquie, en particulier du point de vue économique, comme le montrentles chiffres qu'on vient de citer. La structure des migrants par nationalitéprésente un intérêt particulier: de 1960 à 1969, il y avait, parmi les immigrés,1 163 Tchèques, 5 423 Slovaques, 3 153 Ukrainiens et Russes, 3 188 Polonais,1623 Hongrois, 1393 Allemands et 11053 ressortissants d'une autre natio-nalité (étudiants, boursiers à long terme, etc.). Parmi les émigrés, c'était lesAllemands qui prévalaient (36 757 habitants) ; venaient ensuite les Tchèques(10 464 Slovaques (3 860), Polonais (1 312), Hongrois (1 243), Ukrainiens etRusses (608) et autres nationalités (8 938).

CHAPITRE III

COMPOSITION DE LA POPULATION

a) Age et sexe. Déjà au début du XXe siècle, la composition par âge de lapopulation de la Tchécoslovaquie se rapprochait du type de

la "population stationnaire" au sens donné par G. Sundbarg à cette expression.En 1900, les enfants de 0 à 14 ans représentaient 34,6 %, la population de 15à 49 ans 48,6 %et la population de 50 ans et plus 16,8 %. Le recensement de1910 a donné une composition par âge très voisine : 34,8 — 47,5 — 17,7. Unefécondité peu élevée et des pertes de guerre au cours de la Première Guerremondiale modifièrent radicalement la composition par âge. Au recensement de1921, on avait la composition par âge suivante : 28,9 - 51,9 - 19,2. En1930 : 25,7 - 54,0 - 20,3.

Au cours des vingt années suivantes jusqu'au premier recensement de lapopulation après la Deuxième Guerre mondiale, la composition par âge estcaractérisée par la diminution de la part des enfants et, plus tard, à cause del'augmentation de la natalité, on a retrouvé en 1950 la même proportiond'enfants qu'en 1930. Le transfert de la population allemande, en moyenneplus âgée que la population tchèque et slovaque, a aussi modifié la composi-tion par âge. Cela explique pourquoi la proportion de la population de 50 anset plus a relativement peu augmenté.

TABLEAU 6 - COMPOSITION DE LA POPULATION SUIVANT 3 GROUPESD'AGE DE 1950 A 1970

Age

de 0 à 14de 15 à 49de 50 +

Total

Chiffres absolus le 1/VIK1)

1950

3 1706 3992 820

1960

3 7186 3173 619

1970

3 32171963 817

12 389 13 654 14 334

Répartition

1950

25,651,722,7

1960

27,246,326,5

1970

23,250,226,6

100,0 100,0 100,0

(1) En milliers.

En 1960, la composition par âge de la population était le résultat d'unenatalité élevée au cours des premières années d'après-guerre, d'un fléchissementsimultané de la mortalité et aussi du fait que les générations creuses nées de

21

1915 à 1918 entraient dans l'âge de reproduction (de 15 à 49 ans). (Lapopulation de 15 à 49 ans ne représentait plus que 46,3 %). La compositionpar âge de 1970 est le résultat de la natalité peu élevée des années 60, (ce quia diminué la part des enfants) et du passage d'une partie des générationsnombreuses nées après-guerre dans le groupe d'âge moyen. Une stagnationrelative de la part des personnes âgées de plus de 50 ans était due au fait queles générations creuses nées de 1915 à 1918 atteignaient cet âge.

Le vieillissement absolu et relatif de la population tchécoslovaque estplus évident dans le tableau II1-1 (en annexe). Ce tableau montre les consé-quences néfastes d'une évolution inégale de la natalité sur la composition parâge. Ce sont justement les changements fréquents dans la composition par âgede la population qui ont conduit les organes du Parti communiste et dugouvernement tchécoslovaque à adopter des mesures natalistes devant assurerune évolution plus régulière de la population. Si l'effectif et la proportion dela population d'âge actif (hommes de 15 à 59 ans et femmes de 15 à 54 ans)changent peu, la structure interne de cette population varie beaucoup, souventrapidement, ce qui entraîne certaines difficultés, même dans l'économieplanifiée de la société socialiste ; ces difficultés rendent difficile la planifica-tion à long terme et conduisent à décomposer le plan à long terme (maind'œuvre, biens de consommation) en plans à court terme ; mais ceux-cidoivent tenir compte des changements fréquents de la composition par âge, cequi peut amener à modifier jusqu'aux conceptions du développement de pluslongue durée de quelques branches, etc. (par exemple, le développement desservices, de l'éducation etc.).

En dépit d'un accroissement continu de l'effectif de la population d'âgeactif de 1950 à 1970, la part de cette population dans la population totale atrès peu augmenté. De 1950 à 1960, l'effectif de la population d'âge actif(hommes de 15 à 59 ans, femmes de 15 à 54 ans) augmenta de 2,7 %, mais lapart diminua de 4,1 points. De 1960 à 1970, l'effectif de la population d'âgeactif augmenta de 6,9 %, mais la part n'augmenta que de 1 point (voirTableau III-2 en annexe).

Le sexe est la deuxième caractéristique biologique qui sera étudiée. Lesdonnées des divers recensements de la population ont toujours indiqué plus defemmes .que d'hommes. De 1869 à 1970, la part des femmes dans lapopulation a varié entre 51,22% et 51,99%, comme on peut le voir dans letableau 7 qui donne le rapport de masculinité de la population suivant lesrecensements.

A un moment donné, la composition de la population par âge et parsexe est la conséquence de l'évolution passée des naissances, des décès, desmigrations et d'événements extérieurs (guerre, déportations etc.).

Le tableau 8 fournit des données sur la masculinité des enfants nésvivants, des décès et des excédents naturels de 1920 à 1969.

22

TABLEAU 7 - RAPPORT DE MASCULINITE DANS LA POPULATIONDE 1869 A 1970

Année

18691880189019001910

Femmesen %

51,8251,9451,9951,9351,36

Femmes par1 000 hom-

mes

10761081108310821056

Année

19211930195019611970

Femmesen %

51,8651,5351,4051,2251,28

Femmes par1 000 hom-

mes

10771063105610501053

TABLEAU 8 - MASCULINITE DES NAISSANCES VIVANTES, DES DECESET DE L'EXCEDENT NATUREL

Moyenned'années

de 1920 à 24de 1925 à 29de 1930 à 34de 1935 à 37

Nésvivants

1,0701,0611,0591,061

Décès

1,0041,0181,0251,020

Excédentnaturel

1,1841,1541,1411,229

Moyenned'années

1945-491950-541955-591960-641965-69

Nésvivants

1,0671,0681,0621,0591,057

Décès

1,1021,1761,0981,1141,139

Excédentnaturel

1,0141,0611,024

986908

Selon J. Graunt (1662), la masculinité à la naissance était auXVIIe siècle de 1058 garçons pour 1000 filles. C'est le taux qu'on observait enTchécoslovaquie de 1930 à 1934 et de 1960 à 1964. Si l'on admet commeune explication possible des changements de la masculinité des enfants nésvivants,la théorie de A.A. Chuprove (1912),selon laquelle la masculinité desenfants nés vivants baisse quand il y a beaucoup d'avortements, les données dela période 1920-1935, au cours de laquelle la masculinité tendait à décroître,confirmeraient cette théorie. On peut en dire autant des variations de lamasculinité des enfants nés vivants après la Deuxième Guerre mondiale. Lanatalité a baissé, d'abord sans doute à cause de l'accroissement des avorte-ments illégaux et, depuis 1958, par suite d'interruptions légales de la grossesse.Au contraire, l'augmentation de la masculinité pendant la deuxième guerremondiale indiquerait une diminution considérable des avortements.

Il faut toutefois remarquer que l'explication sus-mentionnée n'est passeule en cause. Quand la natalité augmente, cela veut dire que l'effectif desfemmes en âge de procréer s'accroît ou (et) que la fécondité de ces femmesaugmente. Il y a donc plus de naissances chez les mères âgées (avec unemasculinité faible) et aussi chez les mères jeunes (avec une masculinité forte).Le poids des jeunes femmes l'emporte, si bien que la masculinité totaledemeure élevée.

23

b) Situation matrimoniale. En Tchécoslovaquie, 95 % des enfants naissent deparents mariés. De plus, l'arrivée des enfants dans

le mariage est très régulière, au moins pour les deux premiers enfants. Il enrésulte que le niveau de la nuptialité est d'un grand intérêt pour ledémographe. Pendant tout le XIXe siècle et jusqu'à la Deuxième Guerremondiale, une fraction relativement considérable de la population adulte étaitcélibataire. Après la première Guerre mondiale, parmi les personnes de plus de15 ans, 39,5% des hommes et 33,9% des femmes étaient célibataires. Cespourcentages diminuèrent peu à peu au cours des années qui suivirent la fin dela Première Guerre mondiale. Mais ce n'est qu'après la fin de la DeuxièmeGuerre mondiale qu'on observa, dans la composition par état matrimonial, deschangements considérables. En 1950, parmi les personnes de 15 ans et plus, onobservait 27,8% d'hommes célibataires et 21,5% de femmes célibataires. Enmême temps, les pourcentages des hommes et des femmes mariés augmen-taient (en 1950, 67,0 % des hommes et 61,8 % des femmes étaient mariés).

Cette évolution, caractérisée par un accroissement continu de la fractionmariée de la population, s'est terminée vers 1960. L'accroissement net dunombre de couples mariés pour 1000 habitants était en 1950 de 5,1 pourmille ; il diminuait à 2,4 en 1955 et à 1,9 en 1958 et 1959. Depuis, il oscilleautour de 2,0 pour mille. Dans un tel bilan, les divers facteurs en cause ontdes effets différents sur le solde final. Dans les années 70, le taux brut denuptialité oscille autour de 8 à 9 pour mille. Le taux de divortialité atteintenviron 1,7 à 1,8 pour mille. Sur 100 mariages, 20 sont dissous par le divorce.Dans les grandes villes, cette proportion passe à 30% ou 40%. Sur 100 cou-ples qui disparaissent chaque année, il y a 25 divorces, 55 décès du mari et20 décès de la femme. La proportion des décès du mari n'a presque paschangé au cours des 50 dernières années, oscillant toujours autour de 55 %. Enrevanche, la proportion des divorces a augmenté et la part des décès del'épouse a diminué.

Les différences de composition par âge entre les hommes et les femmes,ainsi que dans la façon dont se comportent les hommes et les femmes aprèsun veuvage ou un divorce font que, chez les femmes, on rencontre uneproportion plus grande de veuves et de divorcées que chez les hommes. Leshommes se remarient plus souvent que les femmes.

L'augmentation de la nuptialité après la Deuxième Guerre mondiale avaitdes causes économiques et sociales. Parmi les raisons économiques, mention-nons avant tout : la persistance du plein emploi et la disparition du chômage,l'accroissement continu des revenus nominaux et réels de la population et lasécurité assurée pour l'avenir des familles et des ménages. Parmi les raisonssociales, il faut citer, d'une part, la diminution de l'âge de la majorité de 21 à18 ans, la suppression de l'institution de la dot et l'émancipation progressivede la femme dans la société. Ces mêmes facteurs conduisant à l'augmentation

24

de la nuptialité entraînent évidemment aussi la croissance de la divortialité,accélérant ainsi l'évolution démographique de la société.

Après la Deuxième Guerre mondiale, la part des femmes mariées accusales augmentations les plus élevées de 20 à 24 ans et de 25 à 29 ans (voir letableau IH-4 en annexe). Au cours des dernières années, il s'est produit unphénomène intéressant. La nuptialité au-dessous de 27 ans a diminué (ladiminution est particulièrement sensible de 18 à 19 ans). Suivant le recense-ment de 1970, c'est seulement au-dessus de 30 ans que la part des femmesmariées s'est accrue par rapport aux résultats des recensements précédents (parexemple en 1950 et 1961). Au contraire, jusqu'à 30 ans, la proportion desfemmes mariées est plus faible. Le prolongement de la période de préparationà la vie future par les études ou l'amélioration de la qualification n'expliqueque partiellement ce phénomène. Il y a en plus une volonté de retarder l'âgeau mariage, particulièrement nette chez les femmes de moins de 25 ans.L'arrière-plan social de ce retard des mariages tient peut-être à l'analyse descauses de divorce qui viennent souvent de la conclusion de "mariagesirréfléchis" ou de "l'âge trop jeune des fiancés". Du reste, une vie sexuellelibre, elle non plus, ne conduit pas à la conclusion de mariages précocescomme c'est le cas dans une période de puritanisme plus strict.

Actuellement, l'âge moyen au premier mariage est de 21,3 ans chez lesfemmes, soit de 2 à 3 ans de moins qu'avant la deuxième guerre mondiale.Chez les femmes ayant une instruction primaire, l'âge moyen est égal à20,9 ans. Chez celles ayant une instruction secondaire, il est égal à 21,7 ans etil s'élève à 23,3 ans chez les femmes ayant une instruction supérieure. Cet âgemoyen dépend évidemment aussi de la composition par âge. Toutefois, enTchécoslovaquie, l'âge moyen au premier mariage, établi suivant la techniquedes tables de nuptialité de 1960-61, est presque identique (21,4 ans).

Nous arrivons maintenant à l'étude de la fréquence de mariages entrecélibataires et des mariages où un des deux époux (ou les deux) a déjà étémarié. En Tchécoslovaquie, la part des mariages conclus entre deux célibatairesoscille entre 81 et 8 3 % de 1950 à 1970. Le pourcentage très élevé deremariages (de 17 à 19 %) tient à la divortialité élevée. Il y a chaque année 10à 12% de remariages de divorcés.

La composition par âge et par état matrimonial dépend de la fréquencedes mariages selon l'âge. Le tableau 9 montre que, de 1950 à 1970, lanuptialité par âge a beaucoup varié. Pendant la première décennie, la nuptialitéa beaucoup augmenté aux âges élevés, puis pendant la deuxième décennie, onobserve au contraire un accroissement de la nuptialité aux âges jeunes.

La divortialité selon l'âge au cours des mêmes années a augmenté defaçon continue, surtout de 20 à 24 ans.

L'âge moyen au divorce dépend de la répartition par âge des conjoints etdes variations de la divortialité. En 1950, l'âge moyen au divorce des hommes

était égal à 39,3 ans et celui des femmes à 35,8 ans ; en 1960, on avait38,2 ans pour les hommes et 34,8 ans pour les femmes et en 1970, 36,0 anspour les hommes et 32,9 ans pour les femmes. Le nombre de divorces pour1000 habitants augmentait de 1,06 en 1950, à 1,12 en 1960 et à 1,74 en1970. Pour 1000 mariages existants, il y avait en 1950, 4,39 divorces, en1960, 4,58 divorces et en 1970, 6,91 divorces.

TABLEAU 9 - NOMBRE DE MARIAGES DES FEMMES POUR1 000 FEMMES NON MARIEES DE CHAQUE GROUPE D'AGES

Année

19501955196019651970

Groupe d'âges

15 à 19

79,471,278,071,469,5

20 à 24

263,7264,2325,0285,8277,8

25 à 29

206,1173,9170,4157,9147,1

TABLEAU 10 - NOMBRE DE DIVORCES POUR 1 000 FEMMESMARIEES DE CHAQUE GROUPE D'AGES

Année

19501955196019651970

Groupe d'âges

15 à 19

7,134,604,657,267,71

20 à 24

6,919,658,55

12,3016,56

25 à 29

6,867,818,019,27

13,15

c) Ménages et familles. Le nombre, la structure et la dimension moyennedes ménages dépendent non seulement de la compo-

sition par âge de la population, mais aussi de ses mœurs et de la façon dedéfinir le "ménage". En Tchécoslovaquie, le ménage est défini commel'ensemble des personnes vivant ensemble sur un budget commun. Si le faitd'avoir "une habitation commune" est facile à constater, celui de vivre sur unbudget est moins évident. Malgré cette difficulté qui conduit à accepter tellesquelles les déclarations des individus, la définition est employée couramment.

Comme partout dans le monde, la dimension moyenne du ménage atendance à diminuer en Tchécoslovaquie. Cette diminution est en relationétroite avec la diminution de la dimension des familles qui, pour la plupart,forment la grande majorité des ménages. En 1970, les familles représentaient78 % des ménages. Cette part des "ménages ordinaires" ne change que très

26

lentement. En 1921, elle représentait 81 %, en 1930 environ 83 %, en 1950 eten 1961, 81 %. C'est au cours des années 60 que l'on constata une diminutionplus rapide de la part des familles dans le total des ménages. Ce fait est lié auxchangements dans la composition par âge et l'état matrimonial de la popula-tion qu'on a signalés plus haut.

En 1970, 98,6 % de la population vivait dans des ménages privés (paropposition aux ménages représentés par les institutions). La part de lapopulation vivant en dehors des ménages privés ira probablement en augmen-tant à l'avenir, par suite de l'augmentation des maisons de retraite et del'accroissement du nombre d'habitants vivant dans des institutions sociales etautres installations de soins collectifs. Mais cela n'aura qu'une influenceinsignifiante sur le nombre absolu des ménages privés et sur leur dimensionmoyenne. Le poids de la population vivant dans les institutions restera faibleencore longtemps.

Le nombre et la structure des ménages (tels qu'ils sont définis pour lesbesoins du recensement de la population) sont souvent mal adaptés auxbesoins de la planification. Lors du recensement de 1961, on a utilisé, enTchécoslovaquie, en plus de la définition habituelle du ménage, un nouveauconcept désigné sous l'expression "ménage-foyer". A la différence des ménages"déclaratoires", ou bien tout simplement des "ménages", ou quelquefoisencore des ménages ayant un budget commun, ce ménage-foyer est construitobjectivement au moment de l'exploitation des résultats du recensement. C'estainsi qu'on distingue, depuis 1961, dans les recensements de la population enTchécoslovaquie, à côté des ménages habituels, les "ménages-foyers" définis dela manière suivante :

A. Ménages familiaux dont le noyau comprend soit :

aa) un couple marié (ménage familial complet)

ab) le père ou la mère avec au moins un enfant (ménage familialincomplet).

B. Autres ménages (non familiaux) qui sont constitués :

ba) de deux ou plusieurs personnes parentes ou non (ménage nonfamilial à plusieurs membres) ou

bb) d'une personne physique vivant dans un logement soit toute seule,soit comme responsable du loyer avec d'autres personnes, soit encore commesous-locataire (ménage d'une personne isolée).

Les autres personnes qui n'étaient ni responsables du loyer ni sous-locataires, mais habitaient dans un ménage du type A — parents ou non — ontété considérées comme membres de ce ménage. Parmi les ménages du type aa,on a inclus aussi les ménages dits de fait. Il faut donner la précision suivante :si, dans un logement, vivaient un couple responsable du loyer et un desparents du couple, l'ensemble constituait un ménage-foyer. Mais si le respon-

27

sable du loyer était un des parents d'un jeune couple, le parent constituait unménage-foyer et le couple un autre ménage-foyer.

On a ainsi recueilli aux recensements de 1961 et 1970, deux séries derenseignements sur les ménages.

TABLEAU 11 - NOMBRE DE MENAGES DECLARATOIRESET MENAGES-FOYERS (en milliers)

Année

19611970

Ménages décla-ratoires

4 0774 602

Ménages-foyers

4 3984 814

Taille moyenne desménages

décl.

3,343,24

- foyers

3,102,90

Les organes de planification utilisent maintenant de plus en plus dans lapratique quotidienne, les données sur les ménages-foyers qui expriment mieuxla réalité. Ils correspondent probablement mieux aux habitudes de consom-mation, ainsi qu'aux réseaux de relations des petites collectivités, que lesménages fondés sur la déclaration des individus. Pour la structure desménages-foyers en 1961 et 1970, voirie tableau 12.

TABLEAU 12 - COMPOSITION DES MENAGES-FOYERSEN PROPORTIONS P.C.

Types de ménages

Ménages familiauxdont : familles complètes

familles incomplè-tes

Ménages de deux membreset plus non-familiauxMén. des personnes isolées

Total

Nombres absolusen milliers

1961

37153 366

349

58624

4 397

1970

3 9553538

417

52807

4 814

Répartition

1961

84,576,5

8,0

1,314,2

100,0

1970

82,273,5

8,7

1,116,7

100,0

Les différences de définition des ménages-foyers et des ménages fondéssur la déclaration des individus entraînent évidemment des différences dans lenombre des membres des ménages. Avec la définition du ménage-foyer, il yaura, évidemment, plus de ménages de dimension moyenne plus faible qu'avecla définition du ménage basé sur la déclaration des individus (voir tableau 13).

28

TABLEAU 13 - MENAGES SUIVANT LE NOMBRE DE MEMBRES

Année

1961

1970

Types de ménages

Ménages-foyersMénages déclaratoires

Ménages-foyersMénages déclaratoires

Taillemoy-enne

3,103,34

2,943,07

Nombre de membres de ménages en %

1

14,213,1

16,817,5

2

26,823,3

26,723,7

3

22,120,5

22,721,0

4

20,221,1

20,721,0

5

9,911,8

8,49,7

6 +

6,810,2

4,77,1

Pour les besoins de la planification, il faut connaître non seulement lacomposition des ménages suivant le nombre de membres, mais aussi suivant lenombre d'enfants. Ces données sont régulièrement élaborées en général,suivant le nombre d'enfants au-dessous de 15 ans. En 1961, un ménage-foyer(familial) avait 0,92 enfants au-dessous de 15 ans, 49,7% de ces ménagesn'avaient pas encore ou n'avaient plus d'enfant de moins de 15 ans, 23,3 %avaient un enfant, 17,3 % avaient deux enfants, 9,7% en avaient trois et plus.En 1970, le nombre moyen d'enfants d'un ménage-foyer (familial) était tombéà 0,82: 52,2% des ménages n'avaient pas d'enfants de moins de 15 ans,24,0% n'avaient qu'un enfant, 17,0% avaient deux enfants et 6,8% avaienttrois enfants et plus.

Un troisième concept de ménage est constitué par les ménages ditsménages-habitations. Ils sont formés par un groupe de personnes habitantensemble un logement défini par des règles de construction. C'est une unitédestinée à l'habitation comme un tout technique sans égard aux relations despersonnes qui y habitent. Dans un ménage-foyer, l'accent est mis sur la tenued'un budget commun, tandis que, dans les ménages-habitations, on retientsurtout l'habitation commune.

Le nombre des ménages-habitations est presque identique au nombre delogements habités. En 1961, en Tchécoslovaquie, il y avait 3 854 000 ménages-habitations, mais seulement 3 820 000 logements. La différence venait desménages vivant dans des logements qui, sur le plan administratif, étaientattribués à deux ou plusieurs ménages ou familles ; ainsi, des unités techniquesartificielles étaient-elles créées dans ces logements. Au recensement de 1970,on a dénombré 4 240 000 logements. Le nombre moyen de personnes parpièce d'habitation s'élevait à 1,6 et la superficie d'habitation moyenne parhabitant à 11,80m2. De 1961 à 1970, le nombre moyen de personnes parlogement a baissé de 3,6 à 3,3. La composition du ménage-habitation peutêtre utilisée pour montrer certains aspects du problème du logement. En 1961,dans 86,8 % des logements ne vivait qu'un seul ménage-foyer, dans 12,5 %vivaient deux ménages-foyers, et dans 0,7 % des logements vivaient troisménages-foyers ou plus. La grande proportion de logements où vivent plus dedeux ménages-foyers tient à la définition même du ménage-foyer qui fait que

29

les vieux parents et les jeunes parents (quelquefois un seul des vieux parents etles jeunes parents) constituent deux ménages-foyers. En 1970, il y avait87,4 % de logements où ne vivait qu'un seul ménage-foyer ; 2 ménages-foyersvivaient dans 11,5 % de logements et 3 ménages-foyers et plus vivaient dans0,7 % de logements.

La reproduction de la population constitue le problème central de lapopulation et le problème central de la reproduction est la famille où naissent95 % des nouvelles générations. Bien que le concept de famille paraisse simple,on sait qu'on peut l'aborder sous différents angles (famille biologique,juridique, de fait, etc.). Pour les besoins d'un recensement, l'ensemble despersonnes constituant une famille doit être défini d'une façon précise. Dans unrecensement, on part en général de la population présente pour reconstituer lapopulation résidante. Il faut donc déterminer les relations qui doivent êtrenotées au recensement pour établir le nombre des familles. Si plusieursgénérations d'une famille élargie vivent ensemble, il faut déterminer lespersonnes qui, à proprement parler, constituent la famille en question.

Les recensements tchécoslovaques retiennent le concept de la famillebiologique. On entend alors comme famille les conjoints et leurs enfants. Siplusieurs générations vivent ensemble, on les compte en partant de la plusjeune. Mais même les conjoints sans enfant forment une famille au sens de lastatistique, de même qu'un des parents (le père ou la mère) seul avec unenfant. Au recensement, on ne retient en général que la situation actuelledéterminée par la cohabitation de personnes, et on y parle de famillesactuelles. Une telle famille se confond avec le ménage familial (complet ounon). Cette façon de faire ne permet pas de mesurer la reproduction. Ondéfinit la dimension de la famille en retenant le nombre d'enfants nés vivantsde la femme recensée. C'est une construction artificielle de la famille,puisqu'elle ne tient pas compte des enfants décédés entre temps. Aussi vaut-ilmieux parler ici de la fécondité des femmes plutôt que de la dimension de lafamille.

Devant les difficultés rencontrées pour établir le nombre et la compo-sition des familles, on préfère dénombrer les ménages, la famille ne constituantqu'un type de ménage. En outre, à chaque recensement, depuis 1930, onrecueille des données très détaillées sur la fécondité des femmes suivant l'âge,la situation matrimoniale et, pour les femmes mariées, suivant la durée dudernier mariage (mariage actuel). Pour les années entre les recensements, onestime le nombre des familles en appliquant au résultat du recensementprécédent le mouvement net des femmes mariées. Les mariages de fait et lesfamilles où un parent est manquant sont donc laissés de côté.

On tire des recensements plus de renseignements que le nombre et ladimension des familles actuelles. On utilise à cet effet les données sur lesménages, les familles (complètes ou non) constituant un type de ménage

30

(fondé sur la déclaration des personnes ou ménage-foyer). La dimension de lafamille biologique est déterminée en utilisant les données sur la fécondité desfemmes mariées.

Depuis 1961, le nombre de familles est obtenu, indépendamment dunombre des femmes mariées. Les données pour l'année 1970, dans letableau III-6 en annexe, sont préliminaires. En 1961, la dimension moyenned'une famille actuelle (plus exactement la dimension d'un ménage familialcomplet) s'élevait, d'après le recensement, à 3,56 personnes, comprenant lesdeux conjoints, 0,97 enfants au-dessous de 15 ans et 0,59 enfants plus âgés etautres membres d'un ménage familial. Par contre, la dimension de la familleestimée à partir des données sur la fécondité des femmes mariées s'élevait à4.2 personnes : 2,2 enfants nés vivants et deux conjoints. En tenant compte dela mortalité des enfants, on arrive à 4,1 membres. Des données rétrospectivessur la fécondité des femmes et sur la dimension des familles peuvent être aussidéterminées en utilisant les statistiques de l'état civil sur la fécondité desfemmes décédées. Depuis 1960, un programme spécial d'exploitation desbulletins de décès a été mis en œuvre à cet effet. On a constaté que lesfemmes décédées de 1960 à 1965 ont donné naissance aux nombres suivantsd'enfants nés vivants : les femmes célibataires 0,23, les femmes mariées 2,54(la dimension moyenne de la famille de ces femmes était donc égale à4,5 membres), les veuves 3,11 (les femmes plus âgées avaient donc des famillesde 5,0 membres) et les divorcées 1,55 enfants. En 1970, la statistique desfemmes décédées suivant le nombre d'enfants nés vivants donne les résultatssuivants : femmes célibataires 0,24 enfants, femmes mariées 2,37 enfants (soit4.3 personnes en moyenne par famille), veuves 2,64 enfants et femmes divor-cées 1,47 enfants. Le nombre moyen d'enfants nés vivants était de 2,29 en-fants. Ce nombre moyen est déterminé suivant les cohortes de naissances desfemmes décédées. D s'agit alors de déterminer la descendance finale de diversesgénérations de femmes. On n'étudie pas comment les enfants morts influentsur la descendance finale.

Année

195619591970

TABLEAU 14 - TAILLE MOYENNE DE LA FAMILLE ACTUELLESUIVANT CERTAINES ENQUETES

Age de la femme mariée(années)

au moment del'enquête

27,830,132,9

au moment dumariage

21,8-21,721,4

Nombre moyen d'enfants vivants

Total

1,711,941,9

dont femmes

écon. activ.

1,571,7

au foyer

2,432,5

Parmi les moyens de plus en plus utilisés pour recueillir des renseigne-ments sur les familles et les ménages figurent les recensements partiels

31

("microcensus") et .les enquêtes spéciales relatives à la reproduction. EnTchécoslovaquie, la première enquête de ce genre fut effectuée en 1956.Mentionnons quelques données des enquêtes effectuées en 1956, 1959 et1970.

L'âge moyen des femmes au moment de l'enquête a, évidemment, uneinfluence sur la fécondité réalisée. Pour cette raison, les résultats de cesenquêtes — mises à part les difficultés dues à la comparaison d'échantillonsreprésentatifs — donnent plutôt une orientation des tendances générales quel'expression absolument exacte de la situation actuelle.

L'influence de la durée du mariage sur le nombre d'enfants nés, lareproduction et la composition de la population par âge, est bien connue.Mentionnons aussi l'influence de l'âge à la conclusion du mariage. Il estintéressant de signaler qu'en dépit des modifications de la composition par âgede la population qui influent sur le nombre des candidats au mariage, l'âgemoyen au mariage n'a presque pas changé depuis 15 ans. Mais comme on l'adit plus haut, cet âge moyen est plus bas qu'avant.

Il est à la fois important du point de vue démographique et intéressantdu point de vue sociologique, de voir les effets de mariages successifs sur lafécondité totale de la femme. On observe que, dans une période de féconditétotale peu élevée, les femmes mariées plusieurs fois — pour autant qu'ellesconcluent leurs mariages avant l'âge limite de la procréation — ont un nombremoyen d'enfants un peu plus élevé que les femmes qui continuent à vivre dansle premier mariage.

TABLEAU 15 - NOMBRE D'ENFANTS VIVANTS SUIVANT LADUREE DU MARIAGE DES FEMMES (Tous mariages et mariages des

femmes mariées plusieurs fois) (Dans l'enquête de 1970)

Duréedu mariage

0 - 4 ans5 - 9

10 +

Tous lesmariages

1,001,762,40

Femmes mariéesdeux foiset plus

1,501,722,55

Les enquêtes spéciales étudient la fécondité suivant la profession etl'éducation des femmes ou des deux conjoints. Les femmes dans l'agricultureont une fécondité un peu plus élevée que les autres femmes et les femmesayant reçu une instruction élémentaire ont une fécondité plus élevée que lesfemmes ayant suivi un enseignement secondaire ou supérieur. L'influence del'activité économique des femmes sur la fécondité reste à démontrer. On nesait pas si les femmes restant au foyer ont un nombre plus élevé d'enfants queles femmes économiquement actives, ou bien si le fait d'avoir un nombre plusélevé d'enfants les amène justement à décider de rester au foyer.

32

D'après l'enquête de 1970, après 10 ans de mariage, les femmes ayantreçu un enseignement élémentaire avaient 2,78 enfants, les femmes d'instruc-tion secondaire 1,96 enfants et les femmes ayant suivi un enseignementsupérieur 2,00 enfants. Il semble que les femmes d'instruction supérieureespacent les naissances plus que les autres. C'est ce qui ressort aussi desenquêtes antérieures.

Les femmes de l'enquête de 1970 avaient en moyenne 11,6 années demariage. Celles qui étaient économiquement actives au moment de l'enquêteavaient mis au monde 0,16 enfant né vivant au bout d'un an de mariage etcelles qui restaient au foyer 0,20 enfant. On ne peut en conclure que lesfemmes au foyer ont une fécondité réellement plus élevée. Il faudraitexaminer leur état sanitaire et, tout particulièrement, leurs aptitudes àprocréer (stérilité).

En 1970, on a examiné l'hypothèse selon laquelle les conjoints prove-nant de familles nombreuses auraient, eux aussi, beaucoup plus d'enfants(certains auteurs pensent que c'est l'inverse qui se produit). Jusqu'à deuxfrères ou sœurs, c'est-à-dire dans une fratrie de trois enfants, la dimension dela famille d'origine n'a pas d'influence significative. C'est seulement à partir de3 frères ou sœurs (c'est-à-dire une fratrie de quatre enfants) que le nombred'enfants nés vivants est plus élevé que dans la fratrie inférieure. Après 11,6 ansde mariage, les femmes filles uniques avaient 1,66 enfants, les femmesprovenant de familles de deux enfants avaient 1,70 enfants, les femmes avecplus de trois frères ou sœurs avaient, elles-mêmes, 2,08 enfants.

d) Groupes ethniques. Le territoire de la Tchécoslovaquie, quand il forma,pour la première fois, un Etat au IXe et Xe siècles,

était homogène du point de vue ethnique, si tant est que ce concept actuelpuisse s'appliquer dans le passé historique. L'infiltration d'éléments ethniquesétrangers eut lieu, plus tard, et d'une façon différente, à l'ouest et à l'est del'Etat. A l'est (Slovaquie), les Magyars s'infiltrèrent en venant du sud, toutd'abord à travers la frontière instable méridionale de la Slovaquie, dans lapériode des invasions turques de l'Europe, puis par une migration de masse dubas pays (Hongrie) vers le haut pays (Slovaquie). Dans la période denationalisme magyar intensif (2e moitié du XIXe siècle), on a observé une"magyarisation" de la Slovaquie méridionale. A l'ouest de l'Etat, la premièrealtération de l'homogéne'ité tchèque est à mettre au compte de la premièrevague de colonisation des zones frontalières de peuplement dispersé des paystotalement tchèques au XIIIe siècle par la population des pays allemandsvoisins (la Bavière, la Saxe) suivie par des vagues moins fortes (notammentaprès la de'faite des Etats tchèques à la Montagne Blanche en 1620). AuXIXe siècle, la minorité allemande soutenue par la dynastie dirigeante desHabsbourg a procède' à une germanisation de la zone frontalière et les résultatsdes recensements de la population ont été quelque peu falsifiés.

• 3 3

En général, lors des recensements du XIXe siècle, la nationáité ethniqueétait établie par la langue maternelle. Les recensements tchécoslovaques ontadopté ce concept. En 1921, on a défini la nationalité comme "l'appartenanceà un peuple" dont la principale caractéristique est, en généra, la "languematernelle". En 1930, dans les instructions relatives à la façon de remplir lebulletin de recensement, on indiquait que la nationalité ethnique se déduisait,en général, de la langue maternelle. Après la guerre, la définition de lanationalité ethnique (adhérence nationale) a été modifiée. Aux recensementsde 1950, 1961 et 1970, on s'est servi de la définition suivante : "Parnationáité ethnique, on entend l'adhérence à la nation correspondant à lacommunauté culturelle et de travail avec laquelle la personne énumérée est liéeintérieurement et pour laquelle elle se déclare". Ainsi, on a donné auxconcepts de "nationalité", "adhérence nationale", "ethnicité", un caractèredéclaratoire et plébiscitaire.

A l'époque où l'Etat tchécoslovaque n'avait pas encore été recréé, ainsique pendant la première république (de 1918 à 1938), la question denationáité était une question politique de première importance. Les minoritésnationales compliquaient, de 1918 à 1938, la vie de la politique extérieure etintérieure. En 1921, la minorité allemande représentait environ 25 % deshabitants de la Tchécoslovaquie et la minorité magyare 5 % de la population.Les deux minorités étaient agressives, ayant appartenu, auparavant, auxnations régnantes avant de devenir des minorités dans l'Etat. Dans la partieoccidentale (pays tchèques), la minorité álemande représentait environ 31 %de la population totale ; dans la partie orientale (Slovaquie), les Magyarsconstituaient environ 22 % de la population de la Slovaquie.

La fécondité moins élevée des principales minorités nationales de 1918 à1938 et, aussi, le déplacement de l'adhérence nationale, avaient légèrementdiminué leur part de la population. Elles représentaient, en 1930, 30,6 % dutotal contre 32,4% en 1921. La Tchécoslovaquie respectait alors strictementles stipulations des traités de paix qui interdisaient toute mesure de change-ment de nationalité et donnaient aux ressortissants des minorités nationales lesmêmes droits que les nationaux tchèques et slovaques (admission dans lesécoles de tous les degrés, des écoles élémentaires aux écoles supérieures).

La Conférence de Potsdam, en juillet 1945, décida du transfert, hors dela Tchécoslovaquie et des autres pays de l'Europe centrale, des Allemands quis'étaient rendus coupables envers leur pays. Ainsi, la minorité allemandepresque tout entière fut expulsée, comme une partie de la population magyare(environ 70 000). Un échange de population avec la Hongrie fut effectué avecles Slovaques magyars vivant au sud de la Hongrie.

La Tchécoslovaquie devenait ainsi l'Etat national des Tchèques et desSlovaques qui, en 1950, représentaient 94,2 % de la population. Les Magyars(avec 3,0%) devenaient la minorité la plus importante, tandis que lesAllemands ne représentaient plus que 1,3 %. Les différences de fécondité et de

34

mortalité (pour cette dernière surtout à cause des grandes différences dans lacomposition par âge) et les mouvements migratoires ont eu relativement peud'influence sur la structure ethnique, d'après les deux premiers recensementsqui ont suivi la guerre. En 1961, on a observé qu'une partie de la populationqui s'était de'clarée, en 1950, de nationalité slovaque, se déclarait de nouveaude nationalité magyare. De 1961 à 1970, on a observé une émigration sensiblede ressortissants de la minorité allemande qui ne représentait plus en 1970 que0,6 % de la population (environ 85 000 habitants).

La part de la population tchèque et slovaque représentait en 1950,94,2%. Elle diminua en 1961, pour atteindre 93,9 % et se rétablit en 1970 à94,3 %, grâce à une reproduction naturelle plus forte de la populationslovaque. La part de cette population va toujours en augmentant, tandis que lapart de la population tchèque, par suite d'une reproduction peu élevée, va endiminuant. L'Office fédéral de statistique distingue les naissances et les décèssuivant la nationalité. On peut donc évaluer les changements dans la déclara-tion de la nationalité d'un recensement à l'autre. De 1961 à 1970, le nombredes Tchèques a augmenté de 107 000 et celui des Slovaques a diminué de84 000. Il ne s'agit pas, évidemment, d'une assimilation directe, mais dechangements dans la déclaration de la nationalité ethnique. L'assimilation estun processus de longue durée dont les résultats ne se manifestent qu'après unepériode de 20 à 30 ans.

Les "Romanis" méritent une mention spéciale (c'est le nom donné auxressortissants de la population tzigane). Suivant différentes sources officielles,leur nombre se situe entre 200 000 et 230 000. D'autres évaluations donnent300 000. Cependant, une ethnicité spéciale n'est pas assignée aux Romanis. Ilssont considérés comme une catégorie sociale, mais non comme des ressortis-sants d'une nationalité. Ils se déclarent eux-mêmes pour la nationalité slovaqueou magyare, et parfois aussi pour la nationalité tchèque, de sorte qu'ils sontcomptés avec les ressortissants de ces diverses nationalités. Ils se distinguentpar une reproduction sensiblement différente (l'indice vital s'élevant à 550 ;l'excédent annuel est égal à 25 pour mille ; la part des enfants au-dessous de15 ans représente 50 % de la population totale des Romanis) et représententdans l'Etat une minorité intéressante du point de vue démographique etsociologique. Ils arrivent dans le pays dès le Moyen-Age. Au siècle dit des"lumières", ils durent s'assimiler socialement. Pendant l'occupation nazie, tousles Romanis dans le soi-disant Protectorat d'alors étaient expulsés. Après laguerre, ils revinrent comme "rapatriés", surtout de Hongrie. Ils étaient100 000 en 1947. En 1970, ils étaient 200 à 300 000. Au cours des dernièresannés, on a observé chez eux une intégration sociale et culturelle relativementrapide.

L'adhérence à une Eglise et l'appartenance à une confession religieusesont considérées comme faisant partie de la vie privée et, depuis 1950, aucunequestion de cet ordre n'est posée au recensement.

35

La République Tchécoslovaque qui a changé, en 1960, sa désignation en"République Socialiste Tchécoslovaque" est devenue, à l'occasion du 50e anni-versaire de son origine, une fédération de deux républiques nationales : laRépublique Socialiste Tchèque et la République Socialiste Slovaque. Ainsi aété pleinement réalisé le principe de deux nations indépendantes — tchèque etslovaque — principe nié au cours de la première république (il existait alorsofficiellement la nation tchécoslovaque avec deux branches, tchèque etslovaque). Cette organisation sur le mode fédératif de la Tchécoslovaquie apermis de résoudre sous la forme même du marxisme-léninisme, le problèmedes autres groupes ethniques, même si ces groupes ne représentent, actuelle-ment, que 6 % de la population. Conformément à la loi constitutionnelle surles nationalités (N° 144/1968 du Rec. des lois), les ressortissants des minoritésethniques bénéficient d'avantages spéciaux. C'est ainsi que les minoritésmagyares, allemandes, polonaises et ukrainiennes (ruthènes) ont droit auxécoles d'Etat, à leurs journaux, à des émissions radiophoniques. Elles jouissentd'une représentation proportionnelle dans les organes élus et dans l'adminis-tration, ainsi que de divers autres avantages. La situation de fait, qui existaitdéjà dans l'Etat socialiste, créé sur les principes du marxisme-léninisme, s'esttrouvée juridiquement consacrée.

e) Instruction. De nos jours, l'instruction et la qualification de la populationsont un facteur d'accélération plus important que dans le

passé. La révolution scientifique et technique serait irréalisable dans un paysoù l'enseignement général et l'enseignement spécialisé seraient en retard. Unedes raisons principales de l'augmentation de la qualification des cadres résidedans une base d'enseignement général solide et dans des proportions adéquatesde travailleurs ayant reçu une instruction supérieure.

Le développement de l'instruction, mesuré par l'acquisition des diversdegrés de l'organisation scolaire se lit dans le tableau 16.

De 1950 à 1970, la population au-dessus de 15 ans a augmenté de19,8 %, mais l'effectif des personnes ayant reçu une instruction secondairecomplète (avec baccalauréat) s'est accru de 51,7%. Le nombre des personnesayant reçu une instruction professionnelle rudimentaire a diminué de 14,5 %,tandis que le nombre des personnes ayant reçu une instruction professionnellesupérieure (avec baccalauréat technique) s'est accru de 635,4 %. Quant aunombre de personnes ayant suivi l'enseignement supérieur, il s'est accru de386,7%. La part des personnes ayant reçu une instruction élémentaire oun'ayant pas achevé cette instruction, n'a diminué que de 0,4 %, même si unefraction des personnes d'instruction "non déclarée" était classée avec lespersonnes sans instruction.

36

TABLEAU 16 - INSTRUCTION DE LA POPULATION DE MOINS DE15 ANS DE 1950 A 1970

Instruction

De baseSecondaire complétéProf, degré inf.Prof, degré sup.SupérieurePolytechniqueUniversitairePédagogiqueLe resteAutres écolesSans instructionInstruction inconnue

Total

Chiffresabs.

1950

7 797259750147753342

—_

186297

9 205

En milliers

1961

8185281

1970p

8 394393

652 641560 1081202 3657993185

_ _69 4153 115

10002 11030

Répartition en %

1950

84,72,88,11,60,40,40,5-_0,20,71,1

100,0

1961

81,92,8

1970p

76,13,6

6,5 5,85,6 9,82,0 3,30,80,90,20,1_ _0,7 0,40,5 1,0

100,0 100,0

p — provisoire

L'instruction est organisée sur une base très large, comme le montre letableau III-9 en annexe. Il en ressort qu'au cours de ces dernières années, pour1 000 habitants de 15 à 18 ans, 105,4 font leurs études dans des courssecondaires ou des lycées (avec baccalauréat) et 274,3 dans des courssecondaires professionnels ou dans des écoles professionnelles. Il y a chaqueannée 130 000 étudiants de l'enseignement supérieur dont environ4 000 étrangers. Pour 1 000 personnes de 19 à 24 ans, (la majorité desformations de l'enseignement supe'rieur dure cinq ans), il y en a 84,3 quisuivent l'enseignement supérieur.

Dans l'enseignement secondaire général (avec baccalauréat), il y a 62,3 %de jeunes filles. Dans les cours secondaires professionnels et les écolesprofessionnelles, la part des jeunes filles est de 55,7 %. Enfin, parmi lesétudiants tchécoslovaques qui suivent régulièrement l'enseignement supérieur,il y a 32,9 % de femmes.

En dépit du nombre annuel relativement élevé des diplômés — la"mortalité scolaire" n'étant pas très élevée — ceux-ci font défaut à l'économienationale. C'est une des raisons de l'existence de cours par correspondance,dont le niveau est souvent très inférieur à ce qu'ils prétendent et à ce qu'enattendent les élèves et leurs familles.

Pour faciliter leurs études, les étudiants reçoivent des allocations spé-ciales. En 1970/71, 6 479 élèves des écoles secondaires d'enseignement général

37

ont reçu 14 440 000 couronnes tchécoslovaques d'allocations (en moyenne2 229 couronnes), 19 224 élèves des cours secondaires professionnels, secon-daires et des écoles professionnelles ont reçu 42 813 000 couronnes (enmoyenne 2 227 couronnes) et 52 360 étudiants de l'enseignement supérieur250 181 000 couronnes (en moyenne 4 778 couronnes par an) (1)..

TABLEAU 17 - ANCIENS ELEVES DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEURDONNE DANS LES ECOLES

Annéescolaire

1969/711970/711971/72

Ecolessecondai-res d'en-

seignementgénérale1)

32 43620 989(4)22 051

Ec. pro-fession-nelles!2)

70 29674 42673 258

Hautes écoles( )

étudesrégulières

13 62915 19316 276

cumuléeavec unemploi

47793 9923 750

(1) Ec. secondaires d'enseignement général et collèges.

(2) Ec. secondaires professionnelles et éc. secondaires.

(3) Ecoles nationales tchécoslovaques.

(4) Augmentation de 4 ans de la durée des études.

(1) Le salaire moyen annuel s'élevait à 24 000 couronnes en 1970.

CHAPITRE IV

REPARTITION DE LA POPULATIONET MIGRATIONS INTERNES

a) Répartition régionale. Du point de vue historique, la répartition régionalede la population est le résultat de la configuration

géographique de la république, de la répartition sur le territoire de la richesseminérale du pays, des différences dans la composition sociale des propriétairesterriens et dans la dimension de leurs domaines, et, enfin, des arrangementsadministratifs des unités territoriales. En Tchécoslovaquie, l'évolution histori-que et politique a amené deux types de peuplement : à l'ouest, un peuplementdispersé avec des habitations réparties sur tout le territoire, cadrant avecl'organisation administrative ; à l'est, une concentration de la population dansdes agglomérations plus importantes, mais en moins grand nombre qu'àl'ouest.

Les conditions géographiques du peuplement sont caractérisées par desmontagnes frontalières entourant la Bohême entière et la partie septentrionalede la Moravie et de la Silésie (Monts Métalliques, Monts des Géants, Forêt deBohême, Sumava et Jesenlky) ou constituant la frontière septentrionale de laSlovaquie (Tatra, Bas Bezkydy) et par des plaines constituant la Moravie et laSlovaquie méridionale. Les plaines ont été peuplées les premières, et c'est làaussi que les premières concentrations de population prirent naissance.

Au XVI et XVIIe siècles, quand la production commença à se moder-niser dans les manufactures naissantes et que l'industrie débutante amorça unenouvelle répartition de la population (toujours basée sur le type féodal), onobserva une concentration plus sensible de la population dans les régions ayantdes ressources naturelles : minerais, charbon (qui remplaçait le bois dans lesusines métallurgiques) et eau. C'est ainsi que se formèrent des concentrationsde population dans les régions septentrionales de la Bohême, de la Moravie etde la Silésie (la région autour de la ville d'Ostrava pourrait être considéréecomme le Bassin de la Ruhr tchécoslovaque), ainsi qu'en Slovaquie dans lesrégions occidentales, notamment dans le bassin de Vah.

Le degré plus élevé d'industrialisation dans la partie tchèque entraînaitdes différences dans la répartition de la population et la densité plusconsidérables que dans la partie slovaque, restée plus agraire. Un réseau

39

plus dense de peuplement dans les pays tchèques était dû au fait qu'il n'yavait pas d'obstacles géographiques comme en Slovaquie où les montagnes etles rivières forment des plaines parallèles qui ont toujours rendu et continuentà rendre les communications difficiles à travers ces crêtes de montagnes. Si, auXIXe siècle, c'était l'industrie textile qui déterminait la densité de la popula-tion des régions industrielles (une densité élevée dans la région des MontsGéants), le centre de gravité s'est déplacé peu à peu vers les régions del'industrie mécanique et chimique (les Monts Métalliques).

Un grand changement se produisit dans la répartition territoriale de lapopulation au cours de la deuxième guerre mondiale. L'occupation ennemiedes districts frontaliers des pays tchèques et de la Slovaquie provoqua unemigration de la population tchèque et slovaque vers l'intérieur du pays ; aprèsla guerre, le transfert de la minorité allemande et l'échange partiel de lapopulation avec la Hongrie en 1945 et 1946 modifièrent une nouvelle fois larépartition de la population. La population tchèque de l'intérieur occupa lesdistricts frontaliers vidés de leurs habitants. 1 366 000 personnes vinrent autotal dont une part considérable y vivait déjà avant la guerre. Parmi elles, oncomptait 110 000 habitants de la Slovaquie et environ 115 000 habitantsrevenant de l'étranger en Tchécoslovaquie comme immigrants de retour. Letransfert et le repeuplement des zones frontalières mirent en mouvement5 000 000 de personnes (soit 1/3 de la population). Les districts industrielsfurent repeuplés les premiers, les districts agricoles étant moins attractifs. Deplus, il fut décidé de ne pas repeupler quelques communes et localités.L'ingérence extérieure dans la composition et la densité du peuplement ressortde la comparaison de la densité de la population en 1930 et 1950 dansl'organisation administrative d'alors (voir les cartes 3 et 4). Les cartes 5 et 6montrent les changements survenus de 1950 à 1960 (ces deux cartes corres-pondent à l'organisation administrative de 1970). En 1970, il y avait encoredes districts avec moins de 60habitants par km2. Il s'agissait surtout dedistricts situés dans la Sumava, des districts agricoles dans la Bohêmeméridionale, et des districts agricoles en Slovaquie centrale et orientale. Ladensité la moins élevée de la population s'observait en 1970, dans les districtssuivants: Cesky Krumlov, 31 habitants au km2, Tachov 33, Prachatice 35,Svidnik 44 et Jindrichuv Hradec 46.

Par contre, la densité de la population dans toute une série de districts,sans tenir compte des grandes villes, est très élevée, atteignant la densité desdistricts les plus industriels en Europe: Karviná 786 habitants par km2,Teplice 288, Usti n. Labem 261, Most 251, Kladno 214.

La superficie moyenne d'un district, en Tchécoslovaquie, (déductionfaite de la surface de six grandes villes) s'élève à 1 180 km2 et le nombremoyen d'habitants par district (déduction faite aussi de la population de sixgrandes villes), était égal, en 1972, à 112 000 habitants.

40

80 100 120 140 160 180 200 500 +

Carte 3

«0 100 120 140 160 180 200 500 +

Carte 4

L'unité territoriale administrative la moins étendue, en Tchécoslovaquie,est la commune (1). Leur nombre, au cours des dernières 100 années, n'avaitque très peu changé, ce qui tenait à la faible concentration de la productiontant agricole qu'industrielle. Les communes avaient intérêt à rester petites, lesentrepreneurs essayant, dans le même temps, de retenir leur influence pourdéfendre leur propres inte'rêts. Cette dispersion territoriale administrative durajusqu'à la moitié des années soixante, époque où une réunion des communes

(1) Unités administratives en Tchécoslovaquie : obec = commune, okres = district,kraj = région ; unités géographiques : osada = localité ; unité statistique : district per-manent de statistique.

41

Carte 5

Carte 6

en entités plus grandes commença à avoir lieu, même si leur peuplementrestait inchangé. C'était non seulement l'économie elle-même qui exigeait laréunion de communes (la première impulsion étant la fusion d'exploitationsagricoles dans les Coopératives Agricoles Uniques — C.A.U. — où la nécessitéde simplifier leur direction se faisait sentir, ce qui n'aurait pas été réalisable sil'exploitation avait été située sur le territoire de plusieurs communes) maisaussi l'administration et l'économie planifiée, qui exigeaient de confier ladirection administrative des communes à des travailleurs spécialement qualifiés,alors que dans les petites communes, les tâches administratives pouvaient êtreeffectuées par des fonctionnaires non rémunérés de l'administration locale.

42

La réunion de communes entraîna l'augmentation de leur superficiemoyenne et du nombre moyen d'habitants par commune, ainsi que ducoefficient de proximité qui passa à environ 4 kilomètres. Avec le développe-ment de l'automobile et le fait que presque toutes les communes ont, enTchécoslovaquie, un service d'autobus quotidien, cette augmentation de ladistance entre les communes ne gêne pas le public. Le tableau 18 donne desindications sur le développement du nombre de communes, de leur taille, deleur densité moyenne et de leur distance moyenne.

TABLEAU 18 - NOMBRE DES COMMUNES, SUPERFICIEET PROXIMITE

Année

19211930195019611970p

Nombrede com-munes

14 92315 24714 8031196310 608

Superficiemoyenneen km

8,68,48,6

10,712,1

Nombremoyen de lapopulation

871918834

11491354

DENSITE

Coeff. deproximité

en km

2,932,902,933,273,48

p = provisoire

De nos jours, la commune est la plus petite unité territoriale adminis-trative. Jusqu'à la deuxième guerre mondiale, il y avait, en Tchécoslovaquie,des unités territoriales administratives moins étendues n'ayant pas, il est vrai,le même degré de personnalité juridique, mais disposant de certains pouvoirsde droit public. C'était les localités (en tchèque "osady"). A présent, ceslocalités sont entendues comme unités purement territoriales, sans fonctionsadministratives au sens du droit administratif. Les localités étaient autrefois,en majeure partie, les communes indépendantes ayant perdu, par leur réunion,l'indépendance juridique. Quelques-unes cependant se sont formées directe-ment comme localités à l'époque moderne XVIIIe et XXe siècles). Au lerjanvier1972, il y avait, en Tchécoslovaquie, 10 387 communes et 19 308 localités.Leur superficie moyenne était de 12,3 km2 pour la commune et 6,6 km2 pourla localité' et le nombre moyen d'habitants s'élevait à 1,383 dans la communeet 744 dans la localité.

Pour l'établissement des statistiques et sans que cela ait des répercussionsdans la pratique (sauf lors du recensement de la population, des maisons etlogements en 1970) des districts statistiques permanents, au nombre de29 000 ont été formés conformément aux recommandations internationales dedéfinition du concept de "localité" (c'est ainsi qu'on les appelle en pratique).Dans les villes, ces localités ou districts statistiques permanents s'appellent des"districts urbains". A la campagne, on les appelle "unités résidentielles debase".

43

Les changements dans la répartition de la population dans les annéesintercensitaires sont relevés, depuis 1954, sur la base de la statistiquepermanente des migrations (interne, externe). De 1954 à 1970, la migrationinterne était mesurée, pour les districts individuels et pour tous les sièges desComités nationaux de district et les villes de 10 000 habitants et plus. Depuisle recensement de la population de 1970, le mouvement est suivi, pour chaquecommune, sur la base d'une élaboration centralisée.

Environ 400 000 habitants par an changent, en Tchécoslovaquie, de•commune de résidence permanente (2,8 %) ; 43 % déménagent d'unecommune à l'autre sur le territoire du district ; 25 % vont d'un district à unautre dans le cadre d'une seule région (en Tchécoslovaquie, il y a 112 districtset 10 régions plus Prague et Bratislava — qui sont considérées comme régionsstatistiques), 27 % déménageant d'une région à l'autre sur le territoire d'uneseule république nationale, et 5 % déménageant entre la RST(l) et RSS (2).Cette structure des migrations internes se maintient, avec des variationsinsignifiantes (par exemple suite de réunions de communes) depuis déjàplusieurs années.

Dans l'élaboration annuelle, on dispose de données sur le nombred'immigrés et d'émigrés suivant le "district d'immigration" et le "districtd'émigration". Le tableau IV-1 (en annexe) reproduit la balance de migrationinterne suivant les régions au cours des années 1960 à 1962 et 1970 à 1972. Ilen ressort que dans quelques régions (y compris la capitale de laTchécoslovaquie, Prague, et la capitale de la République Socialiste Slovaque,Bratislava), la population s'accroît sans cesse, tandis qu'ailleurs la populationdiminue par suite de la migration interne. Cela est dû à une répartitiontoujours plus inégale de l'industrie, d'une part, et du développement démogra-phique disproportionné : les districts et régions slovaques ont une proportionmoins élevée d'industries et des accroissements naturels plus élevés, tandis queles régions tchèques ont une proportion plus élevée d'industries et desaccroissements naturels moins considérables. On attend, sous peu, un rappro-chement des situations et les mouvements internes devraient alors diminuer.

L'altitude moyenne du territoire, mesurée sur la base de l'altitudemoyenne des districts s'élève à 454 m. Le tableau 19 montre les relations entrela superficie dans les zones individuelles d'altitude, le nombre et la densité dela population en 1970.

En 1961, 29,2 % de la population vivait à l'altitude de 200 à 299 mètreset 25,6 % de la population vivait à l'altitude de 300 à 399 mètres. On peutdire que "la population continue à descendre dans les plaines". C'est naturel,parce que c'est en plaine qu'on peut le plus facilement construire unlogement. Les villes les plus importantes sont situées en plaine.

(1) République Socialiste Tchèque.

(2) République Socialiste Slovaque.

44

TABLEAU 19 - REPARTITION DE LA

Altitude

de 100 à 199de 200 à 299de 300 à 399de 400 à 499de 500 à 599de 600 à 699de 700 à 799de 800 à 899de 900 à 999

Total

POPULATION AU 1" DECEMBRE 1970SUIVANT L'ALTITUDE MOYENNE DES DISTRICTS

Superfi-cie enkm2

6 19917 2293061328 69124 858

8 5024 1185 7011966

127 877

Nombre de lapopulation au1/XII 1970

882 444395214236110282438 2142 063 179

747 262190 046354 333118 809

14 357 557

Superfi-cie en

%

4,813,523,922,419,56,73,24,51,5

100,0

Popula-tion

en %

6,127,525,217,014,45,21,32,50,8

100,0

Densitépar km

142229118858388466260

112

b) Répartition urbaine-rurale Aucune norme administrative ne classe, enprincipales villes. Tchécoslovaquie, les communes en rurales

et urbaines. C'est uniquement aux recen-sements de la population de 1961 et de 1970 qu'un classement ad hoc a étéutilisé sans conséquences juridiques quelconques. Les communes urbaines serépartissaient en "villes", "petites villes" et "communes agglomérées". Lecritère adopté pour les villes était l'effectif de la population dans la commune(5 000 habitants et plus) pour autant que les autres conditions étaient remplies(une ville devait avoir une fonction administrative importante ou autre, parexemple le siège d'un comité national, régional ou de district), le nombred'habitants par hectare de surface bâtie devait dépasser 100 habitants, lenombre de maisons avec 3 logements et plus devait dépasser 15% de toutesles maisons de la commune, au moins une partie de la commune devait avoirune conduite d'eau publique et des canalisations de distribution d'eau ; ondevait y trouver un hôtel d'au moins 20 lits, la commune devait avoir uneécole secondaire d'enseignement général ou une école professionnelle, unepolyclinique avec 5 places de médecins au moins et ne devait pas compter,pour 100 habitants, plus de 10 habitants travaillant dans l'agriculture (c'est-à-dire moins de 20 % de personnes économiquement actives). La communedevait disposer d'un réseau développé de commerces et de services dont laclientèle devait s'étendre au delà de la commune elle-même. Plus généralement,la ville devait exercer une fonction urbaine du point de vue des communi-cations, des transports, de l'emploi et des services de l'alimentation publique.Pour les "petites villes" et les "communes agglomérées", lesdits criteria étaientmoins stricts.

45

En 1961, où il y avait, lors de l'élaboration statistique, 11 963 com-munes, le caractère de "commune urbaine" a été assigné à 576 communes(4,8%) qui comptaient 6 540 000 habitants (47,6%). Les autres communesétaient considérées comme rurales de même que leur population. Les donnéespour 1970 ne sont pas encore connues.

Du fait qu'un nombre considérable de travailleurs se déplacent entre leurlieu de résidence et leur lieu de travail, d'apprentissage ou d'études (en 1961,36,5 % de personnes économiquement actives travaillaient en dehors de lacommune de leur domicile permanent, et en 1970, 37,2 %), les différencesentre la ville et la campagne du point de vue de la reproduction de lapopulation s'effacent peu à peu, notamment aussi du fait que sur 100 per-sonnes économiquement actives, 13 seulement travaillent dans l'agriculture. Lacampagne est ainsi devenue une asile de nuit pour la plupart des personnesn'appartenant pas à la population agricole.

Pour cette raison, on utilise en Tchécoslovaquie, lors du classement de lapopulation en "urbaine" et "rurale", le critère international adopté en 1938,selon lequel les communes urbaines sont celles qui comptent dans leur noyauau moins 2 000 habitants. Les autres communes sont considérées commerurales. Le classement des données démographiques entre les recensements esteffectué selon le même critère. Le nombre de communes urbaines ainsidéfinies s'élevait, en 1961, à 1047, soit deux fois plus que ne donnait lecritère plus rigoureux de la classification spéciale. Ces 1 047 communescomptaient 7 905 000 habitants (soit 57,5 % de la population de la répu-blique). En 1970, la part de la population vivant dans les communes de2 000 habitants au moins a augmenté (62,3 %).

Le nombre des "communes rurales" diminue. Cela tient autant àl'augmentation, dans presque toutes les communes, de l'effectif de la popu-lation, quelques communes passant ainsi automatiquement dans le groupe de"communes urbaines", qu'au fait que des communes se réunissent, les petitescommunes étant absorbées par des communes plus grandes. Ce phénomèneentraîne une augmentation de la part de la population urbaine (même s'ils'agit d'une augmentation purement formelle, par voie administrative). Lacause principale de l'urbanisation réside évidemment dans la migration despetites communes rurales à destination des communes plus grandes et desvilles. Les statistiques de migration interne suivant la grandeur des communesmontrent que les habitants des communes les moins importantes se dirigentvers des communes plus grandes. Ils s'approchent de la ville par mouvementssuccessifs d'une petite commune vers une commune plus grande, etc. C'est unphénomène bien connu qui est devenu la règle en Tchécoslovaquie. Lesmigrations des campagnes vers les villes portent plus sur les jeunes femmes quesur les jeunes hommes. Aussi le taux de masculinité dans la population ruralepose certains problèmes. Les jeunes gens restant à la campagne ont du mal àtrouver une épouse.

46

De 1966 à 1970, la population rurale (population des communes demoins de 2 000 habitants) a diminué de 166 000 habitants (soit 6,1 pour 1000par an) tandis que la population urbaine a augmenté de 469 000 (10,6 pour1000 par an). La croissance s'est maintenue à cette même allure ces dernièresannées. Jusqu'en 1958, l'accroissement naturel de la population rurale était àmême de couvrir les pertes migratoires et cette population continuait àaugmenter en valeur absolue. En 1955, l'accroissement naturel à la campagnes'élevait à 69 000 habitants, le déficit migratoire ne s'élevant qu'à 17 000 habi-tants. En 1956, l'accroissement naturel se montait à 68 000, le déficitmigratoire s'élevant à 38 000 habitants ; en 1957, l'accroissement naturelbaissait à 59 000, le déficit migratoire passant à 43 000 habitants. En 1958,l'accroissement naturel diminuait à nouveau (56 000) et le déficit migratoireaugmentait (53 000). C'est la dernière année où les déficits migratoires étaientmoins élevés que le mouvement naturel. Depuis 1959, les déficits migratoiressont, chaque année, plus élevés que le mouvement naturel. La grandeur dudéficit migratoire dépend de l'accroissement du parc de logements dans lesvilles. De nouveaux logements sont construits à la campagne pour remplacerune partie seulement des logements vétustés éliminés.

Parmi les communes urbaines, il existe une certaine différenciation. En1950, les communes d'au moins 2 000 habitants comptaient 6 321 000 habi-tants ; 2 668 000 habitants vivaient dans les communes de 2 000 à 9 999 habi-tants et 3 653 000 dans les communes de plus de 10 000 habitants. En 1961,la population dans les petites villes (de 2 000 à 9 999 habitants) avaitaugmenté de 30 % et de 22 % dans les villes plus grandes. C'était à l'époqueoù il y avait, en Tchécoslovaquie, 274 districts, et même des petites villesétaient alors le siège d'organes administratifs de district. D'après leurs fonc-tions, ils concentraient les investissements dans l'industrie et les logements. En1960, le nombre de districts a été ramené à 104 (porté ensuite à 108). Ainsi,le nombre de points de concentration des investissements les plus importants adiminué. Parmi les sièges restants des organes de districts, on trouve désormais,pour la plupart, des villes ayant plus de 10 000 habitants. Pour cette raison,on a observé de 1961 à 1970, dans les communes de 10 000 habitants et plus,une augmentation de la population de 26 %, tandis que dans les petites villes(de 2 000 à 9 999 habitants), on a noté une diminution de la population de2 %. La fonction administrative des villes attire donc les moyens financiersqui, à leur tour, permettent un accroissement démographique ultérieur. Cesont actuellement les villes de plus de 10 000 habitants (parmi lesquellesprévalent justement les villes de district) qui sont considérées comme devant sedévelopper à l'avenir.

Les villes régionales sont au nombre de 10 en Tchécoslovaquie (Pragueest le siège des organes de la Région de la Bohême Centrale, mais représenteen elle-même, une région. De même, Bratislava, qui est le siège des organes dela Région de la Slovaquie Occidentale, représente, elle aussi, une région. Il y a

47

donc 12 "régions statistiques" au total). Les régions statistiques ont desdimensions différentes. Il s'agit, à côté des grandes villes (Prague, Brno,Bratislava, Ostrava, Kosice et Plzeñ), certaines villes parmi les plus grandes dugroupe de celles ayant de 50 000 à 99 999 habitants (Ceské Budêjovice, quicomptait, à la fin de 1972, 79 000 habitants, Usti n. Labem 73 000, HradecKrálové 83 000, Banská Bystrica 49 000). Toutes ces villes accusent unecroissance très rapide et atteindront probablement, au cours d'une génération,la taille des grandes villes et cela même sans absorber des communes voisines(à la seule exception de Banská Bystrica où une conurbation est prévue par laréunion avec les autres communes de la banlieue).

c) Répartition agricole - non agricole. En 1970, sur 100 personnes écono-miquement actives, 13,2 seulement

travaillaient dans l'agriculture. Sur 100 personnes employées dans l'agriculture,il y avait 46,2 femmes. En 1961, la population agricole accusait encore uneprépondérance dans la population active des communes de moins de 200 habi-tants (53,2%) mais, en 1970, les agriculteurs ne représentaient plus dans cescommunes que 49,0% de la population active. Seules les communes de moinsde 100 habitants ont gardé un caractère purement agricole.

Les données rétrospectives du tableau 20 montrent que seules lescommunes de moins de 2 000 habitants ont une proportion de personnesactives dans l'agriculture supérieure à la proportion nationale.

TABLEAU 20 - POURCENTAGE DE LA POPULATION AGRICOLESUIVANT LES GROUPES DE TAILLE DES COMMUNES

Taille des communes

à 200de 200 à ' 499de 500 à 999de 1 000 à 1 999de 2 000 à 4 999de 5 000 à 9 999de 10 000 à 19 999de 20 000 à 49 999de 50 000 à 99 999de 100 000 +

Total

1930

63,457,649,640,426,014,85,93,2_

1,5

33,0

1950

59,648,138,232,221,210,57,03,62,9

1,9

24,9

Note : En 1930, 1950 et 1961, population appartenant ;et la pêche, en 1970

1961

53,242,633,026,418,5

9,85,83,52,21,4

19,3

1970

49,038,327,919,812,35,23,52,30,90,6

13,2

i l'agriculture, la sylviculturedonnées préliminaires relatives aux personnes

ment actives dans l'agriculture.économique-

48

Les données ci-dessus montrent que l'ensemble des communes de moinsde 2 000 habitants reste, même si l'on applique le futur critère, un grouperelativement sûr pour distinguer les communes rurales des communes urbaines.En même temps, on peut dire cependant que l'agriculture, dans ces petitescommunes, fournit un nombre toujours plus faible d'emplois. Ainsi, la majeurepartie de personnes d'âge productif est obligée de se déplacer tous les jourspour aller travailler dans des villes plus grandes. Dans les communes de moinsde 200 habitants, où la moitié des personnes économiquement actives travailledans l'agriculture, l'autre moitié est obligée de se déplacer tous les jours pouraller travailler dans des communes voisines plus étendues ; un peu moins de10 % seulement vont travailler à une distance plus grande en dehors du districtde leur domicile permanent. La situation est différente dans les communes de200 à 1 999 habitants. Ici, 40 % des personnes économiquement activesseulement trouvent un emploi dans la commune de leur domicile et ledéplacement quotidien, en dehors du district de domicile, intéresse 15%d'entre eues. A partir du seuil de 2 000 habitants, on observe une augmen-tation rapide de la part de ceux qui peuvent travailler directement dans lacommune de leur domicile : dans les communes de 2 000 à 4 999 habitants49,7 % de personnes économiquement actives y travaillent ; dans les com-munes de 5 000 à 9 999 habitants, 70 % des personnes économiquementactives y travaillent, et dans les communes de 10 000 à 19 999 habitants, lepourcentage atteint 77,8, dans les communes de 20 000 à 49 999 habitants83,7%, et dans les grandes villes au-dessus de 100 000 habitants, 94,2% depersonnes actives. La part la plus faible est observée dans les villes de50 000 à 99 999, où 79,0 % des personnes économiquement actives travaillentau lieu de leur domicile. Il s'agit des villes croissant rapidement, où l'allure dela croissance d'emplois était plus lente que celle de la construction delogements. En moyenne dans l'ensemble du pays, 63,6 % des personneséconomiquement actives travaillent dans la commune de leur domicile per-manent, soit le même pourcentage qu'en 1961.

d) Répartition métropolitaine. En Tchécoslovaquie il n'y a à l'heure actuelleque six villes ayant plus de 100 000 habi-

tants : Prague, la capitale, Brno, ancienne capitale de la Province Moravo-Silésienne, Bratislava, capitale de la République Socialiste Slovaque, Ostrava,centre industriel, Kosice, métropole de la Slovaquie orientale et Plzen,métropole de la Bohême occidentale. Seule la ville de Prague compte plus d'unmillion d'habitants.

Historiquement, l'Etat tchèque a dirigé à partir d'un seul centre, de sortequ'à côté de Prague, aucune autre grande ville ne s'est développée (àl'exception de Brno qui était le siège de l'administration de la ProvinceMoravo-Silésienne). En Slovaquie, on a décidé en 1918 seulement que

49

Bratislava, en position excentrique sur le Danube, deviendrait la capitale de laSlovaquie. C'est alors qu'elle a commencé à se développer, conformément à safonction actuelle.

Du fait qu'aucune région n'a manifesté jusqu'ici une tendance à sedévelopper plus que les autres — alors que cela arrive dans d'autres pays -aucun centre régional important ne s'est développé. L'essor des villes telles queOstrava, Plzeñ et Kosice est d'une date toute récente. L'introduction en 1949d'une organisation régionale (19 régions furent alors créées, dont le nombre aété ramené à 10 en 1960) a fait que des villes régionales se développentmaintenant, ne serait-ce que pour devenir des centres administratifs.

Pour toutes ces raisons, la part de la population dans les grandes villesest, en Tchécoslovaquie, relativement peu élevée : au début de 1972, les villesau-dessus de 100 000 habitants comptaient 15,98% seulement de la popu-lation du pays. Les différences historiques dans le peuplement et l'origine desmétropoles politiques, économiques et culturelles dans les pays tchèques (laRépublique Socialiste Tchèque actuelle) et en Slovaquie (la RépubliqueSocialiste Slovaque actuelle) qui font la part de la population des métropolesde deux républiques nationales, ne sont pas les mêmes : dans la RST lesmétropoles de Prague, Brno, Ostrava et Plzeñ représentent 18,80 % d'habitantsde la RST tandis qu'en RSS, Bratislava et Kosice ne comptent que 9,68 %d'habitants de la RSS.

Les territoires à l'origine des grandes villes actuelles se sont limitéspendant une période très longue aux noyaux historiques des villes. On peutmême dire que c'est seulement après les deux guerres mondiales qu'on aobservé un élargissement du territoire des villes et que les banlieues ont étécréées. La réunion de ces banlieues avec le noyau historique est un processusde longue durée. Encore aujourd'hui, 9/10 du territoire des grandes villestchécoslovaques sont des surfaces non bâties. Au 1er Janvier 1972, la densitépar km2 de surface bâtie est environ de 20 000 habitants, mais elle atteintseulement 1 800 habitants si on la calcule sur la surface totale. Le caractèreplus ou moins" résidentiel et la dimension des maisons déterminent lepeuplement moyen. En 1970, il y avait en moyenne 15 habitants par maisond'habitation. La plupart des banlieues se composent de maisons de famille etde villas, tandis que les noyaux historiques des villes se composent, engénéral, de maisons de 3 à 5 étages. Seules les zones se trouvant entre lesnoyaux historiques et les banlieues ont des immeubles de 10 à 15 étages etparfois plus. L'élargissement du territoire des villes s'est produit et continue àse produire parce qu'entre les villes proprement dites et leurs banlieues, il n'ya pas de subordination administrative directe, ce qui permet de répondre auxbesoins et de réaliser les plans de développement des grandes villes.

Le tableau 21 donne des indications sur la surface des grandes villes, lapart de leur superficie bâtie, la densité totale et la densité d'occupation.

50

TABLEAU 21

Grande ville

PrahaBrnoBratislavaOstravaKosicePlzen

Total

PopulationI/I 1972

1082015338 272291144283 531152 054149 366

2 296 382

- GRANDES VILLES ET INDICATEURS DE DENSITE(1/1 1972)

Superficie (km )

générale

290,16229,13370,52141,94174,4994,65

1 300,89

bâtie

27,8419,1429,0715,7011,0214,29

117,06

Densité sur 1 km

générale

37291476

7861998

8711578

bâtie

38 86517 674100151805913 79810452

1765 19617

Nombre d'habi-tants par maison

18,111,414,915,614,912,8

15,4

Bien que l'organisation régionale ne soit pas très développée enTchécoslovaquie, tous les organes de l'Etat, notamment les hautes écoles et lesinstituts scientifiques, ne sont pas tous concentrés à Prague, Bratislava ouautres métropoles. Au contraire, l'exemple de l'enseignement supérieur montrebien le degré de décentralisation — au moins sur le plan institutionnel — de lavie scientifique. De nombreuses écoles supérieures sont situées en dehors desgrandes villes, souvent dans des capitales de région (en particulier de 1949 à1960), mais aussi dans les villes de district. Ainsi l'école supérieure deconstructions mécaniques et de textiles (fondée en 1953) se trouve à Libérée,l'école supérieure de chimie et technologie (fondée en 1950) à Pardubice,l'école supérieure des transports (fondée en 1952) à Zilina, l'UniversitéJ.E. Purkyné (fondée en 1573 et créée à nouveau en 1946) à Olomouc, l'écolesupérieure d'agriculture (fondée en 1952) à Nitra, l'école supérieure desylviculture (fondée en 1952) à Zvolen. Les facultés pédagogiques se trouventà Ceské Budëjovice (1959), Ústí n.Labem (1959) ; Hradec Králové (1959),Nitra (1959) et Banská Bystrica (1959). A côté de Prague et Bratislava, lesfacultés théologiques se trouvent dans les villes suivantes : la faculté catholiqueromaine de Cyrille et Méthode (1950) avec la division de cette faculté àOlomouc (1950) et la faculté orthodoxe à Presov (1950).

, Les bibliothèques scientifiques d'Etat comptant environ 16 millions devolumes se trouvent dans les villes suivantes : Prague, Plzen, Hradec Králové,Brno, Olomouc, Ostrava, Bratislava, Zvolen, Kosice, Banská Bystrica, Martin etPresov. Ces bibliothèques recouvrent plus de 45 000 journaux par an et lesprêts annuels s'élèvent à environ 6 millions.

Les scènes permanentes de théâtres ne sont pas non plus concentréesdans les seules grandes villes. A côté des théâtres des six grandes villes, ontrouve des théâtres permanents dans les villes suivantes :

Kladno (60 000 habitants), Miada Boleslav (32 000), Kolin (28 000)Pribram (30 000), Ceské Budëjovice (79 000), Karlovy Vary (43 000), Ústí

51

nad Labern (73 000), Libérée (74 000), Most (57 000), Teplice (51000),Hradec Králové (83 000), Pardubice (76 000), Gottwaldov (67 000), Jihlava(43 000), Uherské Hradisté (31000), Olomouc (82 000), Opava (52 000),Sumperk (25 000), Cesky Tèsin (16 000), Banská Bystrica (49 000), Zilina(53 000), Nitra (47 000), Martin (45 000), Komárno (27 000), et Presov(58 000).

Neuf villes au total ont un système de transport en commun partramways avec 380 km de lignes et 2 470 voitures dont 2 065 motrices (étaten 1971). 15 villes sont munies de trolleybus (642 voitures) et 249 km delignes. 22 villes (représentant 3 181 847 habitants) disposent d'un système detransport par autobus urbains (2 194 km, 2 927 automoteurs et plus de100 remorques). En 1971, les moyens de transport urbains ont transporté dansces 22 villes 1 800 942 milliers de passagers répartis de la façon suivante :tramways 934 876 000 ; trolleybus 216 102 000 ; et autobus 649 964 000.

Les grandes villes se distinguent du reste du territoire par leur structureéconomique, la structure de leur population et leur taux de reproductiondémographique. Les grandes villes se distinguent aussi les unes des autres. Il ya, d'une part, les "grandes villes jeunes" telles que Bratislava, Kosice etOstrava, d'autre part, les "grandes villes anciennes" telles que Prague, Brno etPlzeñ. Les taux bruts de reproduction reproduits pour 1972 dans le tableau 22reflètent ces différences.

TABLEAU 22 - MOUVEMENT NATUREL EN 1972 (pour 1 000 habitants)

Grande ville

PrahaBrnoBratislavaOstravaKosicePlzen

TotalEtat entier

Maria-ges

10,410,09,49,68,29,6

9,99,3

Divorces

3,393,162,033,141,853,00

3,011,84

Nésvivants

13,113,116,617,523,214,4

14,917,3

Décès

14,012,4

8,610,37,6

13,4

12,111,1

Accrois-sementnatur.

- 0 , 90,78,07,2

15,61,0

2,86,2

Avorte-ments

10,99,8

14,710,313,39,1

11,28,2

Le rythme de construction des logements amène sans cesse dans lesgrandes villes une nouvelle population. Cet afflux lui non plus n'est pas lemême partout. La nouvelle population peut avoir une influence favorable surla reproduction naturelle à condition qu'elle soit suffisamment jeune. Maisl'expérience montre que l'influence antinataliste de la vie urbaine se fait sentirtrès peu de temps après l'arrivée dans la ville.

Voici quelques données sur Prague et Bratislava qui compléteront lesindications précédentes sur la reproduction naturelle. En 1970, année où

52

l'espérance de vie était, en Tchécoslovaquie, égale à 69,6 ans (hommes 66,2,femmes 72,9), elle s'élevait à Prague à 69,7 ans (hommes 66,4, femmes 72,8)et à Bratislava à 71,0 ans (hommes 68,1, femmes 73,7 ans). La même année, letaux net de reproduction était, en Tchécoslovaquie, égal à 0,979. Il nes'élevait qu'à 0,709 à Prague et à 0,741 à Bratislava. Cette comparaisonmontre à quel point la composition par âge plus favorable à Bratislavainfluence le niveau de la natalité.

TABLEAU 23 - MOUVEMENT MIGRATOIRE ET EXCEDENT DE LAPOPULATION EN 1972 (pour 1 000 habitants)

Grande ville

PrahaBmoBratislavaOstravaKosicePlzeñ

TotalEtat entier

Immi-gres

14,017,120,722,931,523,0

18,20,2

Emi-grés

9,610,98,9

15,99,3

11,6

10,60,3

Accroissement

migrât.

4,46,2

natur.

- 0,90,7

11,8 8,07,0 7,2

22,3 15,611,4 1,0

7,6 2,8- 0,1 6,2

total

3,56,9

19,814,237,912,4

10,46,1

Déjà en 1913, le fondateur de la science démographique tchécoslovaque,Antonín Bohác, en analysant l'effet défavorable des tendances antinatalistes dela ville de Prague sur l'ensemble des pays tchèques, montrait comment onarrivait à la connaissance démographique de la population. De nos jours, ceteffet est accentué par les moyens de communications de masse et il estpeut-être lui-même plus intense.

CHAPITRE V

MAIN-D'ŒUVRE

a) Age et sexe. L'information sur la main-d'œuvre est obtenue de troismanières différentes : les renseignements les plus appro-

fondis sont fournis par les recensements réguliers de la population effectués àdes intervalles de dix ans. Les recensements offrent le maximum de possibilitéd'obtenir une information socio-démographique en permettant de croiserdiverses caractéristiques avec les données sur la main-d'œuvre. Leur défaut tientau fait qu'ils utilisent les renseignements fournis par les personnes recensées.Celles-ci peuvent ne pas comprendre la question et elles peuvent aussi donnerintentionnellement des réponses incorrectes : indication incorrecte de la carac-téristique "actif /non-actif ', tendance à indiquer une situation plus élevée dansla profession, présentation déformée de la profession, du degré d'instructionatteint, etc.

Tous ces défauts sus-mentionnés sont liés à la méthode dite d'"auto-recensement". La méthode consistant à faire poser les questions par les agentsrecenseurs, ces derniers inscrivant les réponses, est beaucoup plus sûre mais engénéral elle ne peut être appliquée.

La deuxième source de renseignements est la balance annuelle de lamain-d'œuvre. Tous les employeurs (l'Etat, les coopératives, les employeursprivés, et, dans les cas d'une profession libérale, le Comité national qui tient leregistre d'inscription des personnes exerçant cette profession) remplissent unformulaire (le même pour tous) donnant l'effectif des personnes écono-miquement actives, réparti en hommes et femmes avec indication de laposition dans les professions et indication de la branche d'activité économique.Ce mode d'information est très rapide, mais peu différencié et il ne permetd'établir que le nombre de personnes économiquement actives par branchesd'activité, par secteurs économiques ( 1 e r , 2 e , 3e) et suivant les secteurssociaux (d'Etat, coopératif et privé). Ces formulaires fournissent aussi réguliè-rement le nombre de personnes travaillant à l'âge de retraite (hommesau-dessus de 60 ans, femmes au-dessus de 55 ans) ; en pratique, cet âge variechez les femmes suivant le nombre des enfants qu'elles ont élevés : les femmessans enfants ont droit de se retirer de leur emploi à 57 ans, les femmes avec1 enfant à l'âge de 56 ans, les femmes ayant élevé 2 enfants à l'âge de 55 ans,avec trois enfants à l'âge de 54 ans. La troisième source de renseignements estfournie par des recensements spéciaux de travailleurs. Les relevés (appelés

54

"conscriptions") sont effectués par intervalles de 2, 3 ou 5 ans (par l'inter-médiaire des employeurs) pour les catégories suivantes de travailleurs : A. Tra-vailleurs intellectuels, B. Travailleurs techniques-économiques, C. Travailleursde l'appareil de direction et d'administration, D. Spécialistes. On peut ajouter,à ces "conscriptions", les relevés spéciaux irréguliers sur les salaires deprofessions choisies. Les salaires moyens sont établis régulièrement par tri-mestre ou par an en liaison avec l'établissement du nombre de personneséconomiquement actives ; malheureusement, ces enumerations spéciales four-nissent les renseignements pour des combinaisons socio-démographiques diffé-rentes.

La tâche d'établir le nombre de personnes économiquement actives n'estpas si simple qu'on pourrait le penser à première vue. Il est très importantd'abord de définir "l'activité économique" elle-même, et aussi l'interprétationde cette définition. Les individus n'ont pas tous le même intérêt à considérercertains travailleurs, comme actifs ou non actifs. Il faut aussi savoir où inclureles apprentis et les personnes aidant dans la famille. Ces dernières sontcomptées, dans les statistiques tchécoslovaques, comme étant toutes économi-quement actives (en 1950 leur nombre s'élevait à 1 158 000 ; en 1961 il n'yen avait plus que 43 000 et, en 1970, cette catégorie avait disparu). Lesapprentis sont considérés comme personnes non actives. En conformité avecces critères, on a établi le tableau rétrospectif V-l (en annexe).

Il montre que, de 1950 à 1961, l'intégration de la population dans lafraction économiquement active s'est beaucoup accélérée. Cet accroissementest dû avant tout à l'augmentation de l'activité économique des femmes. Pourune partie de ces femmes, il ne s'agissait même pas tellement d'un changementde leur situation de non travailleuses en travailleuses, mais plutôt d'unchangement dans le classement de leur activité. Autrefois, des milliers defemmes travaillant à la maison n'étaient pas souvent recensées comme"membres aidant dans la famille". Par suite de la nationalisation des entre-prises, elles ont été obligées juridiquement de changer leur état pour devenirdes "femmes économiquement actives". Mais l'activité économique au senspropre du terme a aussi augmenté. Quelques centaines de milliers de femmesont quitté leur état de "femme au foyer" pour occuper un emploi.

De 1961 à 1970, on n'observe plus qu'une augmentation insignifiante del'intégration de la population dans la fraction économiquement active. Deuxfaits expliquent cette stagnation. Les femmes économiquement actives ontcontinué à augmenter en nombre et en valeur relative, mais l'activité écono-mique des hommes a tendance à diminuer. On calcule aussi des donnéesglobales sur l'activité économique des personnes d'âge productif (hommes de15 à 59 ans, femmes de 15 à 54 ans).

Le tableau V-2 (en annexe) montre comment ont évolué ces donnéesglobales. En 1950, sur 100 hommes de 15 à 19 ans, 76,2 étaient écono-

55

iniquement actifs. En 1961, il n'y en avait plus que 45,0%, et, en 1970,35,0%. L'activité économique élevée des jeunes de 15 à 19 ans au recen-sement de 1950 était en relation directe avec la part du secteur privé dansl'économie tchéchoslovaque. En 1946 sur 12 338 000 habitants au total,3 358 000 appartenaient au secteur privé (27,2%), en 1961 le pourcentageétait déjà tombé à 3,9 et, en 1970, il n'était plus que 2,4%. Une évolutionsemblable s'observe chez les femmes de 15 à 19 ans avec, cependant, unediminution moins sensible de l'activité économique. Cette diminution du tauxd'activité économique de la population de 15 à 19 ans, est due au fait qu'unepart de plus en plus grande de garçons et jeunes filles se préparent à leuremploi futur soit à l'école ou en apprentissage, alors qu'auparavant, la plupartde ces jeunes prenaient un emploi dès la fin de l'école primaire.

On observe même une diminution des taux d'activité chez les hommesde 20 à 24 ans. Cela tient à la prolongation de la période de préparation àl'emploi. Chez les femmes, au contraire, on observe de 1950 à 1970 uneaugmentation continue du taux d'activité. De 25 ans à 50 ans on observe,d'une part, un taux élevé d'activité économique et, d'autre part, un accrois-sement léger et continu. Jusqu'à 39 ans, l'activité économique dépasse, à titrepermanent, 98 %. En atteignant 60 ans, les hommes ont un nombre suffisantd'années d'activité économique pour prendre leur retraite. Après 60 ans,l'activité économique va constamment en diminuant et on peut attendre denouvelles diminutions à l'avenir. Une discussion sur les problèmes d'ordrepsychologique liés à l'activité des âges plus élevés sortirait du cadre de cetteétude. On se contente de signaler que ces problèmes font l'objet d'études nonseulement de la part des gériatres, gérontologues et psychologues, mais aussides sociologues industriels et des économistes.

Chez les femmes, on a observé au cours de ces 20 dernières années, uneaugmentation des taux d'activité à tous les âges à partir de 20 ans et jusqu'àl'âge théorique de la retraite, c'est-à-dire 54 ans. De 35 à 44 ans, le tauxd'activité dépasse 80 %. Ce n'est qu'à partir de 55 ans que les taux d'activitécommencent à diminuer, lentement d'abord, et brusquement après la soixan-taine. Le taux d'activité est très élevé, même à l'âge du maximum de fécondité(de 20 à 29 ans, le taux d'activité est en moyenne de 79 %). Cette activité estpossible, grâce à un système d'installations sociales telles que crèches et écolesmaternelles ou garderies dans les écoles et aussi les cantines scolaires. Enoutre, mentionnons aussi le fait qu'avec un nombre moyen de deux enfants,les femmes ne. sont plus attachées à la maison comme elles l'étaient avec unnombre plus élevé d'enfants. L'activité économique des femmes diminuequand elles ont trois enfants ou plus.

On peut s'attendre dans l'avenir à une diminution légère de l'intégrationéconomique de jeunes gens des deux sexes jusqu'à 24 ans et, pendant unecertaine période, qu'on peut estimer à 5 ans, une diminution du pourcentage

56

de l'activité économique après l'âge de la retraite. Suivant les bilans annuels,639 000 personnes en 1965 travaillaient (10,5% de l'ensemble des actifs), en1968, 631000 personnes (9,7% de tous les actifs) et en 1970 encore625 000 personnes (8,9 % de tous les actifs).

Suivant le recensement de la population de 1970, les âges moyens despersonnes économiquement actives étaient les suivants : ouvriers de l'agri-culture 38,7 ans (hommes) et 41,0 ans (femmes) ; ouvriers des autres branches36,4 ans (hommes), 36,0 ans (femmes) ; fonctionnaires et agents subalternes41,1 ans (hommes) et 34,9 ans (femmes) ; membres des coopératives agricoles44,0 ans (hommes) et 46,0 ans (femmes) ; paysans individuels 53,2 ans(hommes) et 48,4 ans -(femmes) ; au total 38,5 ans (hommes) et 36,5 ans(femmes).

b) Profession et branche La profession ou plutôt la "profession subjective"d'activité économique. n'est relevée que lors des recensements de popu-

lation. Le tableau V-3 (en annexe) comporte quel-ques centaines de professions codées, groupées en huit classes. En vingt ans,on peut signaler les changements suivants dans la structure de la populationéconomiquement active par profession :

D'un côté, on observe, depuis 1950, une diminution sensible desprofessions agricoles, ce qui est conforme à la diminution des écono-miquement actifs dans la branche précitée (y compris même la sylviculture etla pêche) et qui est lié aussi à l'industrialisation de l'agriculture. D'un autrecôté, on observe une augmentation de la part de personnes ayant desprofessions administratives et des professions appartenant au secteur écono-mique tertiaire (médecins, professions paramédicales, travailleurs sociaux,professeurs, savants, artistes). On observe une augmentation des professionsdans les transports et communications et une diminution des professions dansle commerce et la distribution. Les formes modernes de vente permettent dediminuer le nombre ou, tout au moins, la part d'actifs dans les professionscorrespondantes, même si le volume des services et le chiffre d'affaires ontaugmenté. L'augmentation du secteur dit "tertiaire" s'accompagne d'uneaugmentation du nombre de personnes exerçant des professions dites deservices personnels. Malgré cette augmentation, ces professions de servicespersonnels font cruellement défaut.

C'est sur la base des "conscriptions" spéciales citées plus haut qu'onrecense quelques catégories de travailleurs où le critère n'est pas la professionpersonnelle exercée, mais plutôt le caractère de l'activité (travailleurs intellec-tuels), la fonction occupée dans la profession (les travailleurs technico-économiques, travailleurs de l'appareil de direction et d'administration) oubien le niveau de formation (spécialistes). Les enquêtes ne sont effectuées quedans le secteur socialiste de l'économie nationale.

57

i) Travailleurs intellectuels

Sont considérées comme travailleurs intellectuels les personnes occupantdes postes demandant, en général, une formation reçue dans une écolesupérieure ou dans une école professionnelle du type secondaire ou supérieur,et les travailleurs qui n'ont pas reçu une telle formation, mais dont le travailintellectuel est prépondérant. Y sont inclus tous les travailleurs technico-économiques, les travailleurs scientifiques et les autres travailleurs spécialistes,les fonctionnaires administratifs, y compris les travailleurs dits de bureau.Cette définition correspond à un large éventail de travailleurs allant despersonnes très qualifiées (avec une formation très poussée) jusqu'aux travail-leurs à la limite même du travail manuel. Ils comptent — en vue du spectreétendu de travailleurs intellectuels - plus d'un quart du total des personneséconomiquement actives. Comparés à des catégories du recensement de lapopulation, on peut dire qu'ils sont presque identiques au groupe des"fonctionnaires".

TABLEAU 24 - TRAVAILLEURS INTELLECTUELS SUIVANT LE DEGRED'INSTRUCTION (secteur socialiste)

Catégorie et instruction

Travailleurs au totalDont trav. intellect.Inst. supérieureInst. prof. sec. complèteInst. prof. sec.Inst. sec. générale compl.Autre instruction et instruction de base

Chiffres

1960

4 829 0001 309 649

147 069338 696250104102 959462 821

absolus

1970

5 9020001746 851

272 025666 922277411145 590369 222

Composition en %

1960

100,027,111,326,019,2

7,935,6

1970

100,029,615,638,215,98,3

21,1

En 1960 11,3 % de travailleurs intellectuels avaient reçu une instructionsupérieure, 26,0% avaient reçu une instruction secondaire professionnellecomplète, 19,2% une instruction professionnelle secondaire, 7,9% uneinstruction secondaire générale avec le diplôme de fin d'études secondaires(baccalauréat) et 35,6% avaient une autre instruction ou une instruction debase.

En 1970, 15,6% de travailleurs intellectuels avaient reçu une instructionsupérieure, 38,2 % avaient une instruction secondaire professionnelle complète,15,9% une instruction professionnelle secondaire, 8,3% une instructionsecondaire générale avec diplôme de fin d'études, et 21,1 % avaient une autreinstruction ou enseignement de base.

il) Travailleurs technico-économiques

La catégorie de travailleurs technico-économiques comprend les ingé-

58

nieurs et les techniciens représentant la composante productive de cettecatégorie et les travailleurs administratifs représentant la composante adminis-trative. La majeure partie de ces derniers constitue l'appareil de directiontechnique et administrative qui forme une catégorie spéciale dans l'ensembledes autres travailleurs. Environ la moitié des travailleurs techniques et écono-miques sont des travailleurs intellectuels, c'est fintelligentsia" de la pro-duction et de l'administration.

TABLEAU 25 - TRAVAILLEURS TECHNICO - ECONOMIQUES SUIVANTLES FONCTIONS (départ, choisis)

Catégorie et instruction

Total

Direct, et dir. adjointsChefs de sectionsAutres trav. - ingén. tech.

(adm.)Chefs d'exploit.MaîtresAutres trav. - ing. - tech.

(prod.)Fonctionnaires

Chiffres absolus

1960

532 545

1291525 908

13145924 52872 322

85 148180 265

1972

774 465

1816849174

160 30432 342

107 968

74 208184913

Composition en %

1960

100,0

2,44,9

24,74,6

13,6

16,033,8

1972

100,0

2,36,3

20,74,2

13,9

9,623,9

En 1960, parmi les travailleurs technico-économiques, 6,3 % avaient reçuun enseignement supérieur, 20,6 % une instruction secondaire professionnellecomplète, 24,0 % une instruction secondaire professionnelle, 9,5 % une ins-truction secondaire générale complète avec baccalauréat, 37,5 % un ensei-gnement de base et 2,1 % une autre formation (par exemple aprèsl'apprentissage, etc.).

En 1972, dans l'instruction supérieure, on trouvait 11,0% de travailleurstechnico-économiques, dans l'instruction secondaire professionnelle complète40,4%, dans l'instruction secondaire professionnelle 21,6%, dans l'instructionsecondaire générale complète avec baccalauréat 5,6%, dans l'instruction debase 19,7 % et dans la catégorie d'une autre formation 0,9 %.

De 1966 à 1972, on a observé une augmentation de 16,5% du nombredes travailleurs dans les professions techniques et économiques. L'augmen-tation la plus considérable porte sur les directeurs-adjoints (58,5%). Lerenforcement des cadres moyens de direction (contremaîtres en chef, etcontremaîtres) est aussi à noter.

iii) Travailleurs de l'appareil dirigeant et administratif

La catégorie de personnel de direction technique et administrative

59

comprend les travailleurs en exploitation et administration d'entreprises,d'établissements, d'organes centraux et moyens, et d'organisations ainsi que lestravailleurs des comités nationaux qui sont chargés de la direction et l'adminis-tration dans lesdites organisations. En outre, on y compte (cependant avec unedifférenciation spéciale) même les travailleurs subalternes des organes précités(p.e. chauffeurs, femmes de chambre, etc.) assurant le fonctionnement del'appareil dirigeant et administratif par des travaux auxiliaires.

TABLEAU 26 - TRAVAILLEURS DE L'APPAREIL DIRIGEANT ET(secteur socialiste)

Catégorie

Travailleurs du secteursoc, total

Appareils de directionset administrations

HommesFemmes

Chiffres

1960

4 829 000

692196308 027384169

absolus

1972

5 972000

614957254 276368689

ADMIN.

Composition en %

1960

100,0

14,344,555,5

1972

100,0

10,341,358,7

Le nombre et la part de travailleurs dirigeants et administratifs reflètentpour ainsi dire l'économie et l'efficacité de la direction. Une partie de cetappareil est identique avec la partie de travailleurs technico-économiques, desorte que ces deux catégories ont, en général, le même caractère de dévelop-pement. A présent la partie considérable de l'appareil dirigeant et administratifest représentée par des femmes.

iv) Spécialistes

Sont considérés comme spécialistes les anciens élèves des écoles profes-sionnelles supérieures et secondaires (du cycle supérieur et inférieur) sans tenircompte ni de la fonction qu'ils exercent ni de l'endroit où ils l'exercent. Lenombre et la part de ces travailleurs vont systématiquement en augmentant enconformité avec les besoins de l'économie nationale.

TABLEAU 27 - SPECIALISTES SUIVANT(secteui socialiste)

Catégorie

Travailleurs au totalDont spécialistes

Instr. sup.Instr. sec.

Chiffres

1960

4 829 000787 944

157 063630 881

absolus

1970

5 902 0001480 087

274 6801205 407

L'INSTRUCTION

Composition en %

1960

100,016,3

1970

100,025,1

19,9 18,680,1 81,4

60

De 1960 à 1970, le nombre total des spécialistes a augmenté de 87,8 %.Ceux ayant reçu une instruction supérieure se sont accrus de 74,9 % et ceuxayant reçu une instruction secondaire de 91,1 %.

La composition de la population suivant l'activité et l'inactivité écono-miques et suivant la dépendance des personnes économiquement actives dansles diverses branches d'économie nationale est donnée dans le Tableau V-4 enannexe (données obtenues au recensement de la population). Pour les donnéesannuelles obtenues au moyen d'un relevé périodique, voir le Tableau 28.

TABLEAU 28 - NOMBRE DE PERSONNES ECONOMIQUEMENT ACTIVESSUIVANT LES BRANCHES ET PROPORTION DE FEMMES

Branches

Travailleurs, total

Branches productivesIndustrieConstructionAgrie.SylvicultureTransporte )CommunicationC] )Approv. mat. - techniqueCommerce ; nourr. en communAchats de prod. agr.Autres act. prod.

Branches non-prod.Transports(2)CommunicationC )Science et rech.Services communauxEconomie de logem.Santé publ., sûreté soc.Ec. ,cult., sportsAdm. justiceBanques, assur.Org. publiquesAutres act. non-prod.

Chiffres

1960

6 063

5 0532 263

5011468

. 1021823732

4163220

101011236

1068735

178286106282214

(1) Travailleurs dans le secteur productif.

absolus

1970

7 033

5 4852 645

6051183

104221

5158

5484129

154815551

18417277

272430118353420

(2) Travailleurs dans le secteur non productif.

Compositionen %

1960

100,0

83,337,3

8,324,2

1,73,00,60,56,90,50,3

16,71,80,61,71,50,62,94,81,70,50,40,2

1970

100,0

78,037,6

8,616,8

1,53,20,70,87,80,60,4

22,02,20,72,62,41,13,96,11,70,50,50,3

Pourcentagedes femmes

1960

42,8

41,137,712,352,635,315,650,746,268,331,143,8

51,118,950,729,346,565,373,559,742,654,234,679,1

1970

46,7

44,244,015,349,929,222,664,047,974,539,045,4

55,821,464,033,353,551,679,164,251,467,437,369,4

De la fin de 1960 à la fin de 1970, le nombre total de la populations'est accru de 4,9%. Le nombre de personnes d'âge productif (hommes de 15à 59 ans et femmes de 15 à 54 ans) s'est accru, en même temps, de 7,2 %. Le

61

nombre de travailleurs dans l'économie nationale a augmenté de 16,0%. Lenombre d'actifs masculins a augmenté de 8,1 %, et celui des femmes actives de26,6 %. Le nombre des travailleurs dans les branches productives a augmentéde 8,5%, et dans les branches non productives de 53,3 %. En 1970, il y avaitdans les branches non productives 22,0 % des travailleurs, et à la fin de 197222,3 %, 58,1 % des femmes se trouvant dans les branches non productives.

D'après le relevé de 1972, la féminisation la plus forte se trouvait dansla santé publique et la prévoyance sociale où 79,8 % du total de travailleursétaient des femmes. La deuxième place revenait au commerce et l'alimentationpublique avec 74,8 % de femmes, et la troisième place aux banques et auxassurances avec 69,4 % de femmes. Mais les femmes représentent une partélevée, même dans les autres branches : enseignement et culture, 66,0 % ;communications, 64,7 %. Dans quelques branches, une féminisation élevéeentraîne certaines difficultés pour l'économie nationale (notamment liées à lapossibilité d'un congé maternel de deux ans). On doit y faire face enemployant des retraités et des personnes désirant un travail temporaire.

c) Situation dans la profession. La structure sociale de la société caractérisele rapport des personnes aux moyens de

production. Entre les deux guerres mondiales, la Tchécoslovaquie appartenaitaux pays capitalistes. Les formes coopératives d'entreprises ou de servicesétaient tout à fait négligeables. La classe ouvrière représentait en 1921 environ52% de la population et, en 1930, plus de 57%. En 1921, le secteur privé (ycompris les membres des familles et les personnes en retraite) représentaient31,8 % de la population totale et 35,9 % en 1930 (1). Les vrais capitalistes (ycompris les membres de leurs familles et les rentiers) représentaient, en 1921,4,4 % de la population, 5,5 % en 1930.

Un régime de démocratie populaire a été instauré en 1945, et, en 1948,la classe ouvrière a repris le pouvoir dans l'Etat avec le Parti Communiste.Mais les changements sociaux ne se sont pas produits immédiatement. Aurecensement de 1950, on a observé un léger fléchissement de la part de laclasse ouvrière (56,4%) par suite de l'attribution de la terre aux milliersd'anciens ouvriers agricoles et aussi du fait qu'une partie des ouvriers del'industrie étaient devenus propriétaires de petites exploitations industrielles.La part des petits entrepreneurs marquait, il est vrai, une diminution (de8,2 % à 3,8 %), mais la part des petits paysans ne diminuait que de 22,2 %, en1930, à 20,3 % en 1950. La part des capitalistes diminuait de 5,5 % à 3,1 %.Le secteur privé était donc représenté encore en 1950 par 27,2 % de lapopulation.

(1) Petits entrepreneurs 8,2%, petits paysans 22,2%, grandes et moyennesrises 5,5%.entreprises 5,5 %

62

La nationalisation et la socialisation de la grande industrie, des grandespropriétés foncières, des banques et assurances a eu lieu immédiatement aprèsla guerre. Après 1948, les entreprises de taille moyenne ont été aussitransférées à l'administration de l'Etat sous la forme d'entreprises nationales.La socialisation de l'agriculture date de 1949. En 1955, de nombreusesexploitations agricoles s'étaient déjà associées dans des coopératives agricolesuniques (C.A.U.) et dans des fermes d'Etat : 24,8% de la terre revenant auxC.A.U. et 15,5% aux fermes d'Etat. La socialisation de la campagne étaitpresque terminée à la fin des années cinquante : en 1960, 62,1 % des terresagricoles étaient déjà dans les C.A.U. et les fermes d'Etat.

Le recensement de la population de 1961 a mis en évidence unenouvelle composition de la société par classe. 3,9 % de la populationpouvaient alors être considérés ;comme membres de la petite bourgeoisie :84,2% appartenaient à la classe salariée (ouvriers et autres), et 11,9%dépendaient de la propriété coopérative de groupe et d'entreprise. La majeurepartie de ces 11,9 % était représentée par les membres des coopérativesagricoles uniques (C.A.U.).

De 1961 à 1970, l'industrialisation de l'agriculture entraîna une dimi-nution de la part de la population agricole à la fois dans le secteur privé etdans le secteur des coopératives agricoles. Les parts de la population ouvrièreet des membres de travailleurs intellectuels augmentaient respectivement de58,3 % et 30,1 % (voir Tableau V-5 en annexe) ; la part de la populationdépendant du secteur d'Etat augmentait de 88,4%. On peut s'attendre à unedisparition progressive des entreprises privées (tant dans l'agriculture que dansles autres activités) ainsi que la diminution du nombre des coopérateursagricoles et autres coopérateurs (membres des coopératives populaires deproduction, membres des coopératives de coiffeurs et d'autres services, etc.).Une telle évolution conduira à l'instauration d'une société sans classes. Il estdifficile d'estimer le temps que cela demandera.

d) Situation de l'emploi. Le plein emploi existe, depuis 1945, en Tchécos-lovaquie. Chaque citoyen a le droit au travail

conformément à la Constitution. C'est ce qui lui est assuré par le modesocialiste de production et l'existence de la société socialiste. La notion de"chômage" ne se réfère qu'au passé. Suivant les statistiques de 1929,41 300 personnes cherchaient un emploi (sur le territoire actuel de laTchécoslovaquie) ; en 1930, il y en avait 104 900 et en 1933, 734 500. Pour100 habitants d'âge productif en 1930, cela signifiait qu'en 1929, 0,5%d'habitants capables de travailler cherchaient un emploi, 1,2% en 1930, et8,5 % en 1933. Ce n'est qu'à la fin des années trente, en liaison avec lapréparation à la guerre que le chômage a diminué (en 1937, il y avait quand

63

même encore 400 000 personnes cherchant un emploi, soit 4,7 % du total dela population d'âge productif).

Pour le mouvement de la main-d'œuvre en 1970 et 1971, voirTableau 29.

TABLEAU 29 - BALANCE DE LA MAIN-D'OEUVRE EN 1970 ET 1971(en milliers)

Nombre de travailleurs à la finde l'année passée

Accroissement au cours de l'annéedont :

Ane. élèves d'éc. sup." " " sec.

Apprentis, formation achevéeJeunesse sans apprent.Diminution en 1970 ou 1971dont

Dim. naturelleNombre de trav. à la fin del'année

Total

1970

6 956

3051447

11555

227204

7 034

1971

7 034

3131553

11053

203182

7 144

Dont

1970

3 211

1727

343634

9793

3 286

femmes

1971

3 286

1597

383331

8979

3 355

En 1970 l'accroissement net total de la population économiquementactive s'élevait à 78 000 personnes dont 75 000 femmes (96,2%) et3 000 hommes. En 1971, l'accroissement absolu de personnes écono-miquement actives se montait à 110 000 personnes dont 69 000 femmes(62,7 %) et 41 000 hommes. On peut dire que les sources de la main-d'œuvredans la population masculine sont entièrement épuisées et même chez lesfemmes, l'économie se rapproche déjà de la limite extrême où l'activitééconomique ne pourra pas être plus élevée.

En conclusion de la présente section nous reproduisons les données surle développement des salaires dans le secteur socialiste et les indices dessalaires nominaux et réels en comparaison avec le développement du coût dela vie de 1955 à 1970. Les données sont reproduites sans les salaires dans lesC.A.U.

TABLEAU 30 - DEVELOPPEMENT DES SALAIRES ET DU COUT DE LAVIE DANS LE SECTEUR SOCIALISTE (ouvriers et fonctionnaires)

Indicateur

Salaire moyen mensuel en KêsIndice de salaires moyensIndice du coût de la vieIndice de salaires réels

1955

1200100,0100,0100,0

1960

1365113,791,2

124,7

1965

1493124,493,8

132,6

1970

1937161,4101,8158,5

64

Les revenus des principaux groupes sociaux sur la base de données del'année 1971 (suivant la statistique des comptes des ménages) étaient lessuivants : le revenu annuel moyen par personne d'une famille d'ouvriers'élevait à 15 610 Kcs, à 17 804 Kcs dans la famille d'employé, et 15 048 Kcsdans la famille d'un coopérateur agricole. Les ménages d'ouvriers comptaient3,70 membres (1,78 gagnant leur vie), les ménages d'employés 3,53 membres(1,79 gagnant leur vie) et les ménages de coopérateurs agricoles 3,63 membres(1,89 gagnant leur vie).

CHAPITRE VI

PROJECTIONS DÉMOGRAPHIQUES

a) Age et sexe. Au début de 1973 de nouvelles projections démographiquesjusqu'à l'an 2000 ont été élaborées par l'Office fédéral des

statistiques. Elles ont été construites conformément aux directives des organescompétents de l'ONU en quatre variantes diverses différenciées suivant l'appli-cation d'une fécondité spécifique à des niveaux différents. La féconditéspécifique mentionnée a été appliquée pour la période entière de 1971 à 2000.Les mêmes taux de mortalité ont été choisis pour toutes les variantes (enbaisse légère à partir de 1980).

Les variantes de la fécondité correspondent aux valeurs suivantes :lerevariante, fécondités spécifiques des années de 1969/70, choisies comme"une continuation du développement actuel de la fécondité" : 2e variante,fécondité basse de l'année 1968 ; 3e variante, fécondité moyenne de l'année1962 ; 4e variante, fécondité élevée de l'année 1952. Le tableau 31 donne lesvaleurs des taux de fécondité par âge.

TABLEAU 31POUR LES

Age(en années)

de 15 à 19de 20 à 24de 25 à 29de 30 à 34de 35 à 39de 40 à 44de 45 à 49Indice(l)Taux brut dereproduction

1

- FECONDITEPROJECTIONS

èrevariante

45181114521840,3

2,073

1,016

SPECIFIQUE DESDE POPULATION

-ème2 variante

43174

3

1105020

50,3

2,008

0,984

(1) Indice synthétique de fécondité.

4 VARIANTES UTILISEES(taux pour 100 femmes)

èmevariante

45198131

6126

80,3

2,345

1,149

.ème .4 vanante

521951661055519

22,968

1,454

De 1961 à 1970, la mortalité masculine a augmenté et la mortalitéféminine est restée stationnaire. Pour les projections, on a admis une baisselégère de la mortalité (voir les données du Tableau 32).

66

TABLEAU 33 - TAUX NETS DE REPRODUCTION DANS LES VARIANTES

Période

de 1971 à 1980de 1981 à 1990de 1991 à 2000

, ère .1 variante

0,9830,9870,991

ème .2 variante

0,9550,9590,962

ème3 variante

1,1241,1291,133

.ème4 variante

1,4051,4091,416

Le Tableau 33 donne les taux nets de reproduction correspondant à cesdiverses hypothèses.

TABLEAU 32 - ESPERANCE DE VIE CORRESPONDANT AUX TAUX DEMORTALITE UTILISES POUR LES PROJECTIONS DE POPULATION

(en années)

Sexe

HommesFemmesEnsemble

1970

66,272,966,9

1971/80

66,973,370,1

1981/90

67,874,070,9

1991/2000

68,774,771,7

Les résultats des projections présentent évidemment des différencesimportantes. Suivant la lere variante, la population augmenterait de 10,3%d'ici l'an 2000, de 8,7 % suivant la 2e variante, de 18,3 % dans la 3e variante,et de 33,8 % dans la 4e variante. Le tableau 34 reproduit en nombres absolusles résultats des projections répartis suivant les groupes d'âge caractéristiques.

On peut se demander laquelle des variantes est la plus probable. Suivantl'évolution démographique des années 1960 à 1968, la 2e variante pourraitêtre indiquée comme la plus vraisemblable, la fécondité spécifique à cetteépoque accusant une diminution systématique. Mais les mesures natalistesprises de 1968 à 1972 entraînaient déjà en 1969 une augmentation du taux denatalité. Pour cette raison, on a procédé en 1973 à une nouvelle estimation dela fécondité attendue et à une révision des projections antérieures (jusqu'à1990) pour les buts de la planification nationale. Le tableau 35 donne lesrésultats révisés.

Cette projection révisée se rapproche de la 3 e variante. Pour l'analyse del'évolution jusqu'en 2000, nous appliquerons donc les résultats de la3e variante.

i) L'âge pré-scolaire de 0 à 5 ans

Le nombre d'enfants à l'âge pré-scolaire augmentera tout d'abordjusqu'en 1980 (de 24,6%), puis diminuera jusqu'en 1990 (de 6,8%) etaugmentera ensuite jusqu'en 2000 (de 12,1 %). Cette évolution se traduira parune demande élevée de places dans les crèches et les écoles maternelles. En1970, il y avait au total 640 000 enfants de 0 à 2 ans et 66 000 places

67

TABLEAU 34 - POPULATION SUIVANT LES GROUPES FONCTIONNELS DE1970 A 2000 DANS LES 4 VARIANTES (en milliers)

Groupes d'âge 1970 1980 1990 2000

1 var. : fécondité 1969 - 70

Age préscolaire de 0 à 5Age scolaire de 6 à 14Femmes à l'âge de 15 à 49Age productif H de 15 à 59,*)Age postproductif H de 60+,**)

Total

130620073 60581832 870

142719973 6788 7332 795

13192 0923 8979 0362931

136519713 9079 4933 015

14 366 14 952 15 378 15 844

var. : fécondité basse 1968

Age préscolaire de 0 à 5Age scolaire de 6 à 14Femmes à l'âge de 15 à 49Age productif H de 15 à 59,*)Age postproductif H 60 ,**)

Total

13062 0073 60581832 870

138319693 6788 7332 795

12822 0283 8799 0022 931

129719083 8559 3903 015

14 366 14 880 15 243 15 610

var. : fécondité moyenne 1962

Age préscolaire de 0 à 5Age scolaire 6 - 1 4Femmes à l'âge de 15 — 49Age productif H 15 - 59,*)Age postproductif H 60 ,**)

Total

13062 0073 60581832 870

16272 1233 6788 7332 795

15172 3893 9759 1952 931

17002 3014 1479 9813 015

14 366 15 278 16032 16 997

4 c m e var. : fécondité élevée 1952

Age préscolaire de 0 à 5Age scolaire de 66 à 14Femmes à l'âge de 15 à 49Age productif H de 15 à 59,*)Age postproductif H de 60+,**)

Total

13062 0073 60581832 870

19982 3343 6788 7332 795

193029714 1.109 4642931

2 3452 9694 60010 8923 015

14 366 15 860 17 296 19221

TABLEAU 35 - REVISION DES PROJECTIONS (été 1973)EN MILLIERS

Année(31/XI1)

197019801990

RSTS

14 36615 20215 738

RST

9 8201019310 360

RSS

4 5465 0095 378

68

disponibles pour eux dans les crèches, soit pour 10,3 % d'entre eux. Même sila part d'enfants dans les crèches n'augmentait plus, il faudrait créer d'ici1980 11000 places supplémentaires. Le nombre d'enfants de 3 à 5 ans quisont admis dans les écoles maternelles s'élevait à 639 000 en 1970. Le nombreréel d'enfants inscrits aux écoles maternelles s'élevait à 378 000 enfants(59,2 %). D'ici 1980, le nombre d'enfants de 3 à 5 ans devrait augmenter de106 000 et on voudrait que tous les enfants fréquentent l'école maternelle.Cela entraînera évidemment une grande demande.

ii) Age scolaire de 6 à 14 ans

Le nombre d'enfants d'âge scolaire va augmenter jusqu'en 1990 etdiminuer légèrement dans la dernière décennie du siècle. Toutefois, l'accrois-sement du nombre absolu d'enfants n'est pas extraordinaire. L'augmentationd'environ 400 000 enfants de 1970 à 1990, exigera 27 000 instituteurs deplus, à condition, bien entendu, que le nombre moyen par maître resteinchangé. Les capacités des facultés pédagogiques semblent pouvoir absorbercette augmentation. La féminisation de la profession d'enseignement posetoutefois le problème de la formation des réserves d'instituteurs.

iii) Les femmes de 15 à 49 ans (en âge de procréer)

Le nombre des femmes de 15 à 49 ans devrait augmenter dans les quatrevariantes jusqu'en 1980 (de 2,0 %). Dans la 3e variante, ce serait cependantdifférent. Jusqu'en 1990, le nombre de femmes en âge de procréer augmen-terait de 8,1 % et de 4,3 % jusqu'en 2000. Bien qu'une partie de ces femmessoit déjà vivante, ce serait faire preuve d'un grand optisme de croire que lenombre de femmes prévu sera effectivement atteint. La révision opérée aucours de l'été 1973 a ramené le nombre des femmes de 15 à 49 ans à3 922 000 contre 3 975 000 dans la 3 e variante. Les 270 000 naissancesvivantes prévues en moyenne annuelle de 1971 à 1975 devraient passer à289 000 de 1996 à 2000. Aujourd'hui, presque toutes les femmes enTchécoslovaquie accouchent dans les maternités. Ces établissements pourraientaccueillir plus de naissances. En effet une partie des lits est à l'heure actuelleréservée, à titre permanent, aux interruptions artificielles des grossesses dont lenombre devrait diminuer (surtout à cause des perfectionnements des méthodeset des moyens contraceptifs).

iv) La population d'âge actif (hommes de 15 à 59 ans, femmes de 15 à54 ans)

Suivant la 3e variante, la population d'âge actif augmenterait, de 1970 à1980, de 6,7% puis de 5,3 % de 1980 à 1990, et de 8,6% de 1990 à 2000.En 1970, pour 100 personnes d'âge actif, il y avait 40,7 % de jeunes inactifset 35,0% de personnes âgées inactives. En 1980, ces pourcentages devien-draient respectivement 42,9 et 32,0 soit 74,9 personnes d'âge inactif pour

69

100 personnes d'âge actif. En 1990, il y aurait 3 906 000 jeunes personnesd'âge inactif, 2 931000 personnes âgées d'âge inactif, soit au total7 837 000 personnes d'âge inactif. En 2000, il y aurait 4 001 000 personnesjeunes d'âge inactif, 3 015 000 personnes âgées d'âge inactif, soit au total7 016 000 personnes d'âge inactif. Il y aura en 1990 57 % de personnes d'âgeactif. En l'an 2000, ce pourcentage passerait à 59 %.

v) Les personnes âgées (hommes de 60 ans et plus, femmes de 55 ans et plus)

Le nombre absolu de personnes âgées accuserait, il est vrai, uneaugmentation systématique, mais grâce à un taux de natalité relativementélevé, le pourcentage de personnes âgées diminuerait dans la 3 e variante,passant de 20 % en 1970 à 19 % en 1975, et se maintiendrait ensuite à 18 %.C'est une perspective favorable. De 1970 à 2000, le nombre de personnesâgées devrait augmenter de 5,1 %. Il est difficile d'évaluer d'une façon préciseles dépenses à venir pour les retraités. On trouvera plus de détañs dans lechapitre VIL

b) Main-d'œuvre. En supposant les taux d'activité par âge invariables auniveau de 1970, l'effectif de la main-d'œuvre varierait

évidemment suivant les diverses variantes.

TABLEAU 36 - MAIN-D'OEUVRE ESTIMEE POUR LES ANNEES Dt2000 SUR LA BASE DES TAUX D'ACTIVITE D£ TRAVAIL EN

variantes

l " e var. - fécondité 1969-702t m e var . - " 19683 e m e var. - " 19624 e m e var. - " 1952

1970

6 9896 9896 9896 989

1980

7 3267 2917 4867 771

1990

7 5357 4697 8568 475

1980 A970

2000

7 7647 6498 3299418

Suivant la 3e variante, l'effectif de la main-d'œuvre augmenterait de7,1 % de 1970 à 1980, de 4,9 % de 1980 à 1990, et de 6,0 % de 1990 à2000. En 1970, il y avait 48,6 personnes actives et ce pourcentage devraitpasser à 49,0 en l'an 2000.

L'effectif de la population totale suivant la 3e variante devraitaugmenter de 18,3 % de 1970 à 2000. L'effectif de la population d'âge actifaugmenterait de 22,0 %, et le nombre des personnes économiquement activesde 19,2% (à condition que les taux d'activité demeurent invariables). L'aug-mentation du nombre des personnes économiquement actives, plus rapide quecelle de la population totale, devrait avoir des résultats favorables sur leproduit et le revenu national, même si la productivité du travail n'augmentepas.

Les plans à long terme comptent utiliser cet accroissement de main-d'œuvre pour renforcer le secteur tertiaire.

70

c) Projection par régions. La projection révisée de 1973 prévoit une aug-mentation de la population totale de 9,6 % de

1970 à 1990. Les migrations internationales sont supposées nulles. (De 1967 à1969, ces migrations étaient devenues négligeables). Les variations régionales dela fécondité entraîneront des différences régionales importantes dans l'évo-lution naturelle future de la population (même si l'on suppose un certainrapprochement des taux démographiques régionaux). La République SocialisteTchèque devrait augmenter de 5,5 % de 1970 à 1990, et la RépubliqueSocialiste Slovaque de 18,3 %.

Ces différences entre les deux républiques nationales tiennent auxdifférences du mouvement naturel dans les deux régions. Des projectionsélaborées, jusqu'en 1990, par les offices statistiques nationaux (l'Office statis-tique tchèque, et l'Office statistique slovaque) reposent sur les accroissementsnaturels indiqués dans le Tableau 37.

TABLEAU 37 - ACCROISSEMENT NATUREL DES REGIONSSUIVANT LA 3 e m e VARIANTE (en %)

Région

Prague CapitaleBohême CentraleBohême du SudBohême de l'OuestBohême du NordBohême de l'EstMoravie du SudMoravie du NordBratislava Capitalede la SSR

Slovaquie de l'OuestSlovaquie CentraleSlovaquie de l'Est

1971/80

- 3,9- 1,0+ 1,5+ 4,1+ 5,3+ 0,7+ 1,9+ 5,6+ 5,4

+ 8,5+ 10,4+ 13,4

1981/90

- 8,2- 3,1- 0,7+ 0,6+ 0,6- 1,3- 0,4

2,51,3

+ 5,5+ 7,8+ 10,5

Les différences dans les accroissements naturels sont en partie com-pensées par des migrations intérieures. De 1965 à 1969, 16 469 personnes enmoyenne annuelle se déplaçaient de la Slovaquie vers les pays tchèques. Lapart des personnes économiquement actives représentait dans ce mouvement9 159 personnes. En sens inverse, 10 304 personnes, dont 5 132 personneséconomiquement actives, se déplaçaient des pays tchèques vers la Slovaquie.Le mouvement net se soldait par un accroissement annuel de 4 027 personneséconomiquement actives dans la République Socialiste Tchèque. Au delà de1980, les plans ne tiennent pas compte des déplacements de la populationentre la RST et la RSS ; ces déplacements seraient donc le reflet de décisionsindividuelles non planifiées. Les migrations entre les régions continueront sansdoute, elles aussi. Toutefois, elles devraient se ralentir étant donné lenivellement économique prévu par l'état entre les régions.

d) Population urbaineet population rurale.

71

On a déjà expliqué que, pratiquement, le critère deplus de 2000 habitants dans une commune permettaitde la classer comme urbaine.

L'évolution au cours des dernières années permet d'estimer le dévelop-pement à venir. On peut raisonnablement admettre que 80 % d'habitantsvivront en l'an 2000 dans les communes de plus de 2000 habitants.

TABLEAU 38 - ESTIMATION DE LA POPULATION URBAINLX1)DE 1980 A 2000 (en milliers) SUIVANT LA 3 e m e VARIANTE

Année

1970198019902000

Total

14 36615 27816 03216 997

Dont population urb.

Abs.

7 7589 320

1122213 598

%

54617080

(1) Définition de la "ville" suivant la définition utilisée pour le recensement 1970

Cela suppose une accélération du taux d'urbanisation en accord avec lestendances de l'évolution actuelle. La répartition des communes et de lapopulation dans les deux groupes urbain et rural ne signifie cependant pas quetoutes les communes de moins de 2000 habitants garderont un caractère rural,où l'agriculture serait la caractéristique principale. Les observations actuellesmontrent que le processus d'urbanisation se déroule, en Tchécoslovaquie, àtous les échelons.

e) Population agricole L'industrialisation de l'agriculture qui a entraînéet population non agricole. de 1950 à 1970 une diminution rapide de la

part des travailleurs dans l'agriculture, et plusgénéralement dans le secteur primaire, va évidemment continuer — en ralentis-

TABLEAU 39 - EVOLUTION ESTIMEE DES TRAVAILLEURS AGRICOLESET NON AGRICOLES DE,1980 A 2000 (en milliers) SUIVANT

LA 3 e m e VARIANTE

Année

1970198019902000

Totalde main-d'oeuvre

6 9897 4867 8568 329

Dont

Agricole

Abs.

1142973864803

%

16,313,011,010,0

Non agricole

Abs.

5 84765136 9927 496

%

83,787,089,090,0

72

sant toutefois son allure. Le réservoir de main-d'œuvre agricole se tarit, (lasituation se présente différemment dans la sylviculture et la pêche, mais cela apeu d'effet sur la main-d'œuvre totale), et une diminution ultérieure dunombre des personnes économiquement actives dans l'agriculture sera difficile.

Les données précitées ne sont que des estimations. Des projections surune période si longue n'ont jamais été calculées ni publiées. Il a été préciséque l'âge des personnes économiquement actives n'a pas été pris en consi-dération.

f) Ménages et familles. Dans la présente étude, on a estimé la taillemoyenne du ménage et de la famille sans égard à la

composition future de la population par âge. Pour les ménages, la méthodeclassique des "taux des chefs de ménage" suivant le sexe et l'âge n'a pas étéutilisée : on a seulement utilisé les estimations du nombre moyen de membresde ménage. Les estimations de la taille moyenne se basent cependant sur desmoyennes analogues obtenues dans des projections antérieures avec desrésultats légèrement différents du nombre de membres de ménage et, par làmême, de la composition de la population par âge. Les projections des familleset des ménages se rapportent à la 3e variante.

TABLEAU 40 - ESTIMATION SUIVANT LA 3 è m e VARIANTE DU NOMBREDES FAMILLES ET DES MENAGES Dt! 1980 A 2000 (en milliers)

Année

1970198019902000

Total de lapopulation

14 36615 27816 03216 997

Familles

Abs.

36123 94641284 376

Nombred'enf./fam.

0,910,950,950,91

Ménages

Abs.

4 6055 0755 5286 070

Nombre

3,123,012,902,80

Note : Familles - nombre de femmes mariées ; ménages = nombre de collectivitéstenant un budget commun. Taux moyens — Pour les familles, nombre d'enfantsau-dessous de 15 ans par femme mariée. Pour les ménages, nombre moyen depersonnes vivantes dans les ménages.

On estime qu'en raison de la diminution continue de la dimension desfamilles et des ménages, la croissance du nombre de ces collectivités sera plusrapide que celle de la population. D'après la 3 e variante, la populations'accroîtra de 18,3 %, de 1970 à 2000. Le nombre de familles augmentera,dans la même période, probablement de 21,1 %, le nombre de ménages de31,8%. Dans les deux cas, les nombres des familles de 5 personnes et plus et,pour les ménages, de 3 personnes et plus, seront en diminution. Cependant, la

73

présente estimation ne tient pas compte des conséquences possibles d'unepolitique sociale différente à l'égard des personnes âgées (dans les maisonsfamiliales de pensionnaires, ces personnes constitueraient désormais un"ménage privé" et non un ménage "institutionnel", ce qui restera sansinfluence sur le nombre de ménages).

g) Instruction. La Tchécoslovaquie socialiste se propose d'élever, à titrepermanent, la formation et l'instruction scolaire de l'en-

semble de la population. Dans ces perspectives, on a supposé que tout lemonde aurait la possibilité de passer le baccalauréat (examen de maturité).Nos projections sont fondées sur les besoins de l'économie et la capacité desécoles tchécoslovaques et cela à tous degrés (primaire, secondaire, supérieur).

Pour le 2e et le 3 e degrés, aucune distinction n'a été faite entre lesétudes techniques et les autres études. On peut supposer qu'une évolution seproduira, en fonction des besoins de la société et de ses buts, qui sont deformer un homme harmonieux. Cela signifie qu'aucune hypertechnisation de lavie ne se produira et que la Tchécoslovaquie évitera ce danger qui menace lessociétés modernes, lié à la fétichisation de la révolution scientifique ettechnique.

TABLEAU 41 - ESTIMATION DE LA POPULATION DE 15 ANS ET PLUSDANS LA 3 e m e VARIANTE SUIVANT LE DEGRE D'INSTRUCTION

SCOLAIRE DE 1970 A 2000 (en milliers)

Année

1970198019902000

Population de15 ans et

plus

11056115721212612 996

Répartition par degré d'instruction

du 1er degré

Abs.

8 56881007 2755 848

%

77,570,060,045,0

du 2 è m e degré

Abs.

21232 8934 0025913

%

19,225,033,045,0

du 3 e m e degré

Abs.

365579849

1235

%

3,35,07,09,5

Note : lfr degré = 9 années d'école.2eme degré = 13 années d'école avec l'examen de fin d'études.3 e m e degré = 18 années d'école.

CHAPITRE VII

IMPLICATIONS ÉCONOMIQUES ET SOCIALESPOLITIQUE A SUIVRE

a) Implications économiques. A long terme, l'évolution démographique tendvers un état stationnaire. Seules les mesures

natalistes vont à rencontre de cette évolution, mais le taux net actuel dereproduction dépasse à peine l'unité. Les projections démographiquesmontrent la diversité de ce qu'on peut attendre à partir de l'évolution récente.

Dans tous les cas, l'économie tchécoslovaque est à même de faire faceaux évolutions défavorables éventuelles (telles que celles résultant de ladiminution de la natalité ; le viellissement absolu et relatif de la population).Toutes les données montrent d'ailleurs que, mises à part quelques périodesrécentes, (seules les années postérieures à 1945 sont prises ici en considé-ration) le développement économique a manifesté une tendance ascendante delongue durée (voir en particulier les données sur le produit social et le revenunational).

TABLEAU 42 - PRODUIT SOCIAL, CONSOMMATION PRODUCTIVE ETREVENU NATIONAL CREE(*)

Année

19501955196019651970

Produitsoc.

164,4238,4348,2405,6676,9

Cons,product.

79,3113,1172,2227,1396,5

Revenunat. créé

85,0125,3176,0178,5280,4

Cons,prod,en %

48,347,549,456,058,6

Revenunat. parhab. Kcs

6 8649 566

12 8921261019 564

(*) En milliards de Kcs

Dans un tel développement, la part de plus en plus importante de laconsommation productive peut être considérée comme un facteur défavorable.En dépit de cette tendance, le revenu par habitant à prix constants a étépresque multiplié par trois de 1950 à 1970.

Les plans de développement de l'économie tchécoslovaque prévoientque, d'une façon durable, une part élevée de la production sera réservée à la

75

formation du capital. Après la guerre, au cours des premières années deconsolidation (1950), 5,9 % du revenu national était utilisé pour la formationdu capital. Ce pourcentage passait à 19,5% en 1960 et 23,2% en 1970.Malgré cette part relativement élevée destinée à la formation du capital, laconsommation privée de la population a augmenté. (Elle a plus que doubléen 20 ans). Les taux de croissance de la consommation privée ont varié,accusant depuis 1950 au cours de périodes quinquennales individuelles lesaccroissements suivants : 15,8%, 30,9%, 3,2% et, dans la dernière période,33,2%.

TABLEAU 43 - REVENU NATIONAL UTILISE ET SA REPARTITIONDANS LA SOCIETE(*)

Année

19501955196019651970

Revenu nat.utilisé

84,1122,5171,6175,2270,8

Dont

cons,non-prod.

79,2104,9138,2151,5208,1

Accumula-tion

4,917,633,423,762,7

Consomm. prod.

Absolue

65,079,6

108,6116,3156,8

Par hab.en Kîs

5 2456 0767 9548212

10 936

(*) En milliards de Kcs

Le niveau et l'accroissement favorable de la création du produit social etdu revenu national permettent d'effectuer, chaque année, des investissementsconsidérables dans l'économie nationale. De 1950 à 1970, le volume d'investis-sements s'est accru de 361,1 %. On a critiqué le pourcentage trop élevéd'investissements dans la construction de bâtiments et le pourcentage trop basdans les machines et l'équipement. Cette différence tient au fait que l'indus-trialisation de là Slovaquie et des régions frontalières des pays tchèquesexigeait de nouveaux bâtiments. En effet, pour la grande industrie socialistemoderne, les bâtiments des vieilles fabriques (pour autant qu'elles existaientquelque part) étaient très insuffisants. Ce n'est que récemment que la partd'investissements dans les machines et l'équipement a, elle aussi, augmenté.

Il faut aussi examiner la répartition des investissements entre les secteursproductifs et non productifs de l'économie. Le développement du secteur nonproductif (secteur tertiaire et services) a pour but d'assurer le développementcontinu du secteur productif. La répartition des investissements entre les deuxsecteurs varie évidemment au cours du temps, en fonction des besoins dedéveloppement des deux secteurs. Récemment, la part consacrée au secteurnon productif a augmenté comme conséquence du plan d'accélération du tauxd'accroissement du niveau de vie de la population proclamé par la 13e Congrèsdu Parti Communiste de Tchécoslovaquie, en 1966, et mis en œuvre par le

76

14e Congrès du PCT en été 1971, dont les décisions fondées sur des normesont été incluses dans les plans d'Etat du développement de l'économienationale.

TABLEAU 44 - INVESTISSEMENTS DANS L'ECONOMIE NATIONALESUIVANT LES GENRES D'INVESTISSEMENTS(*)

Année

19501955196019651970

Total

19 18630 37856 62662 59588 475

Dont : mach, etéquipement

Abs.

5 9948 241

18 56624 13734 281

%

31,227,132,838,638,7

Dont : sphèrenon-prod.

Abs.

5 55910 96015 28815 72926 630

%

29,036,027,025,130,1

(*) En millions de Kcs.

Etant donné que la croissance du niveau de vie de la population estconditionnée, dans la société tchécoslovaque, entre autres choses, par ledéveloppement de services non payés, c'est, pour ainsi dire, toute la popu-lation qui aujourd'hui prend part à cette croissance. Le développement de lascience, du réseau de l'alimentation en commun (payée) ou du commerce,joue un rôle important comme l'indique le tableau 45.

TABLEAU 45 - CATEGORIES D'INVESTISSEMENTS DANS QUELQUESBRANCHES DU SECTEUR NON PRODUCTIF

Année

19501955196019651970

Total desinvestisse-ments de

tous genres

19 18630 37856 62662 59588475

Dont investiss. du domaine (en millions)

Ec, cuit.,sports

Abs.

6451227261425983 534

%

3,44,04,64,24,0

Science,rech.

Abs.

70239471743

1135

%

0,40,80,81,21,3

Santé publ.sécurité soc.

Abs.

523461827921

1856

%

2,71,51,51,52,1

Commerce,nourrit, en

communAbs.

233636.

116713533 111

%

1,22,12,12,23,5

En 1965, les fonds de base de l'économie tchécoslovaque s'élevaient à1 242 milliards de Kcs, dont 45,7 % dans le secteur non productif, et lesinvestissements totaux placés dans ces fonds de base représentaient en 196563 milliards de Kcs, dont 25,4 % dans le secteur non productif. Les fonds debase, à la fin de 1970, étaient devenus 1 499 milliards de Kcs, dont 44,2 %dans le secteur non productif. Les investissements dans les fonds de bases'élevaient en 1970 à 88 milliards de Kcs, dont 30,7 % dans le secteur nonproductif (tableau 46).

77

TABLEAU 46 - FONDS DE BASE DANS L'ECONOMIE NATIONALER)

Catégorie

TotalFonds productifs

" non-prod.

Sit. au31/XII

1241921674146567 775

Année 1965

Acquis en 1965

Abs.

62 67147 27815 393

%

5,07,02,7

Sit. au31/XII

1499 352837 656661696

Année 1970

Acquis en 1970

Abs.

8219658 72423 472

%

5,57,03,5

(*) En millions de K?s

La Tchécoslovaquie, qui avait, il y a 40 à 50 ans, le caractère d'un paysmi-industriel mi-agricole (en 1921, 39,6% de la population appartenait àl'agriculture, en 1930 34,6 %) est devenu un pays en majeure partie industriel.En 1950, à la création du revenu national, participaient : l'industrie (61,7%),la construction (7,1%) et l'agriculture (19,4%); en 1970, la part del'industrie s'élevait à 61,7 %, la construction à 10,8 %, et l'agriculture à 9,6 %,soit 50 % de moins qu'il y a vingt ans.

Malgré tout, l'économie planifiée s'oriente aujourd'hui vers une intensi-fication de la production agricole qui devrait présenter une composanteimportante de la production totale. Comme dans beaucoup d'autres pays, onobserve, en Tchécoslovaquie, une diminution des fonds fonciers. La superficiedes terres agricoles a diminué de 5,5% de 1950 à 1970. La diminution de laterre arable était, toutefois, moins élevée (1,9%). La diminution de lasuperficie des terres agricoles est liée à la croissance, notamment, des travauxpublics, de la construction des logements, de la construction industrielle et,dans une mesure moins considérable, de la construction agricole.

TABLEAU 47 - TERRE AGRICOLE ET ARABLE (en km2)

Année

19501955196019651970

Terre agricole

Abs.

75 0607414073 2707160070 930

0,60,60,6

• 0,60,6

Terre arable

Abs.

50 960515605131050 72049 980

W1)

0,40,40,40,40,4

(1) Du total de la superficie de la République Socialiste Tchécoslovaque.

Quoique le degré d'industrialisation de la production agricole n'ait pasencore atteint le niveau prévu par le plan, la productivité du travail dansl'agriculture s'est rapidement accrue. Le nombre des travailleurs agricoles adiminué de 42,5 % de 1950 à 1970, tandis que la productivité agricole brute à

78

prix constant s'est accrue de 41,9 %. En 1970, il y avait 6,0 hectares de terreagricole et 4,2 hectares de terre arable par travailleur dans l'agriculture.

TABLEAU 48 - PRODUCTION AGRICOLE BRUTE (en millions de Kcs)

Année

19501955196019651970

Total

47 32150 32454 64553 01367143

Dont

Prod, végét.

23 88326 66827 63323 31930 441

Prod, animale

23 43823 65627 01229 69436 702

Les parts des productions végétale et animale étaient presque égalesjusqu'aux années soixante. Dans la dernière décennie, la croissance de laproduction animale a été beaucoup plus rapide. En 1970, elle représentait54,7 % de la production agricole totale.

Le développement de l'agriculture résulte non seulement de l'intro-duction de tracteurs et de la mécanisation des travaux, mais aussi de l'orga-nisation elle-même de l'économie rurale (les fermes d'Etat et les Coopérativesagricoles unies au nombre de 6 197, en 1971, exploitaient 6 325 000 hectaresde terre agricole soit 89,4% du total de la terre agricole) et de l'utilisation dequantités élevées d'engrais, ce qui augmente les rendements à l'hectare.Actuellement, les besoins sont de 10 millions de tonnes de céréales par andont 1";2 à 1,7 millions de tonnes doivent être importés.

TABLEAU 49 - RENDEMENT DE QUELQUES PRODUITS AGRICOLES(quintaux par hectare)

Année

19501955196019651970

Froment

18,920,423,324,229,5

Seigle

18,318,920,819,820,7

Orge

16,820,124,8321,428,4

Maïs

17,024,430,527,940,9

Betteraveà sucre

284,7285,1346,3261,0369,6

Pommesde terre

123,5127,390,084,6

142,1

L'élevage qui, après la guerre, se trouvait en mauvaise fortune, en raisond'une demande élevée de graisse animale (graisse de porc), a commencé à semodifier au cours des dernières années sous l'influence d'une forme d'alimen-tation plus saine (viande moins grasse, augmentation de la consommation delait, d'œufs et de volaille). (Tableau 50).

Malgré une production relativement forte de denrées alimentaires, laTchécoslovaquie est toujours importatrice. Au cours des dernières années, la

79

part des importations de denrées alimentaires représentait 15 % du total desimportations (exprimées en argent). L'exportation des denrées alimentaires nereprésentait que 4 % à 5 % des exportations totales. Les importations dedenrées alimentaires, exprimées en argent sont donc quatre fois plus fortes queles exportations. (Voir Tableau 51).

TABLEAU 50 - EFFECTIFS DE QUELQUES ESPECES D'ANIMAUX DEFERME ET RENDEMENT

Année

19501955196019651970

Effectifs (en milliers)

Vaches

20712 0842 04719481881

Porcs

3 8025 2855 9625 5445 530

Poules

15 44020 36524 9722146522 681

Production

de viande(en ton-

nes)

796 355767 879929 540

1 155 7121233 941

de lait(millelitres)

317323415237 14738 05846 498

d'oeufs(milli-ons)

160717342 2673 0073 733

III.

IV.

a)b)

III.

rv.a)b)

TABLEAU 51 - IMPORTATION ET EXPORTATIONDENREES ALIMENTAIRES

Groupe

Bétail et autresanimaux

Denrées alim., y c.matières premièresmatières premièresdenrées alimentaires

Bétail

Denrées alimentaires

matières premièresdenrées alimentaires

En millions de

1960

8

2 86114391422

:

i l

722

249473

1965

Importation

24

3 05913801679

Exportations

34

854

281573

Kcs

1970

69

3 93614502 486

25

1039

377662

DU BETAIL ET

1960

0,1

21,911,010,9

0,1

5,2

1,83,4

En%

1965

0,2

15,97,28,7

0,2

4,4

1,43,0

DE

1970

0,3

14,85,59,3

0,1

3,8

1,42,4

Dans cette importation des denrées alimentaires, la part des fruitss'accroît sans cesse, ainsi que les produits améliorant la composition del'alimentation de la population habituée, jusqu'à présent, à consommerbeaucoup d'hydrates de carbone, de graisses animales, etc. La rationalisation etPoptimarisation de l'alimentation sont une tâche de longue haleine non

80

seulement du point de vue scientifique (Institut de Recherche de l'Alimen-tation Populaire) mais aussi du point de vue de la pratique quotidienne.

b) Implications sociales. A l'inverse de beaucoup d'autres pays, le degrérelativement élevé d'industrialisation n'est pas

accompagné par une forte urbanisation (comme nous l'avons déjà mentionnéplus haut). Cela tient au fait qu'à la campagne (ou plutôt au village) aucunepression démographique considérable n'existe qui justifierait la fuite de lapopulation dans les villes. Les aspects sociaux de la répartition relativementuniforme d'agglomérations sur le territoire de la république sont d'uneimportance considérable. Le fait que le réseau dense des communes relati-vement petites (en 1970, la superficie moyenne d'une commune s'élevait à12,3 km2 et le nombre moyen d'habitants à 1,383) s'interpénétre au réseaudense des petites villes dont la vie ne diffère pas très sensiblement de la vierurale, mais aussi l'existence de moyens de transport faciles du lieu derésidence au lieu du travail (presque toutes les 10 000 communes sont enrelation par autobus avec les environs proches ou plus lointains) entraînentpour les villes une croissance relativement ordonnée. C'est aussi que le permisde construire est délivré, en même temps, dans les petites villes et les grandesvilles, de façon à ne pas disperser les besoins de création des services et del'infrastructure sous-jacente, ainsi que les investissements correspondants. A lacampagne, seules des autorisations de réparations du patrimoine de logementsont accordées et non des permis pour des constructions nouvelles. (Lescommunes dites d'avenir font toutefois exception).

La construction de logements dans la première décennie après la guerreétait faible. On utilisait alors partiellement les logements devenus disponibles àla suite du transfert de la population allemande. Cela ne répondait cependantpas aux besoins de la population qui occupait les régions évacuées. Mais laconstruction de nouveaux logements devait alors céder le pas à la constructionsocialiste de l'industrie. Ce n'est que dans les années soixante qu'on acommencé à observer un développement plus rapide de la construction delogements. Les difficultés initiales tenaient à l'adoption de nouvelles formes deconstruction de logements : la construction par panneaux. Il fallait concentrerles travailleurs du bâtiment dans plusieurs centres où l'on devait faire face auxdifficultés de les loger, etc. Ce n'est vraiment qu'aujourd'hui que la cons-truction de logements a atteint le rythme nécessaire.

La période d'après-guerre dans son ensemble peut être caractérisée dupoint de vue de la construction de logements comme une période tendant àaméliorer la qualité et l'équipement du patrimoine immobilier, sans savoirencore faire face aux besoins quantitatifs. Mentionnons ici que, d'après lerecensement de la population de 1970, 39% des logements, en

81

Tchécoslovaquie, ont été construits de 1946 à 1970, 40 % de 1900 à 1945, et21 % seulement avant 1900. Il y avait au recensement de 1970, 2,12 piècesd'habitation de 8 m2 et plus par logement ; la surface des pièces d'habitationdans le logement était de 39,4 m2 et la surface d'habitation par habitants'élevait à 11,6 m2. Enfin, il y avait 1,6 personnes par pièce. L'équipementtechnique des logements était satisfaisant : 29,4 % avaient le chauffage central,17,3 % l'eau chaude (distribution par circuit hors du logement), 30,3 % le gazlivré à partir d'un réseau de distribution, 57,2 % étaient équipés de douchedans le logement et 50,0 % étaient reliés à une canalisation publique.

TABLEAU 52 - ACCROISSEMENT DU PARC DE LOGEMENTS

Année

19501955196019651970

Accroissementbrut

43 23857 1058132583 146

119 353

Rebut

9 50010 3851661320 20133 706

Accroissementnet

33 73846 72064 71262 94585 647

Accroissementpar 1000 hab.

2,73,64,74,46,0

en m

52,039,738,941,043,7

Le relèvement du niveau culturel de la population est lié à l'intro-duction, en 1869, de la fréquentation scolaire obligatoire actuellement de 6 à14 ans. L'augmentation du nombre des membres du corps enseignant dans lesécoles du 2e et du 3e degré se voit dans le tableau 53.

TABLEAU 53 - CORPS ENSEIGNANT DANS LES ECOLES SECONDAIRESET SUPERIEURES

Année

1955196019651970

Ec. sec. d'en-seignement

gén.

3918

7 3936 632

Ec. prof. sec.et éc. prof.

94251021813 09516 172

Ecoles supérieures

Professeurs,chargés de

cours

141217232 9253 627

Autre corpsenseignant

5 7318 781

12 46312 775

La diminution du nombre des maîtres d'écoles secondaires d'ensei-gnement général et l'augmentation des maîtres d'écoles secondaires profes-sionnelles et d'écoles professionnelles résultent de la tendance générale visant àprocurer une instruction spécialisée à la jeunesse jusqu'à 18 ou 19 ans. Lamajorité des futurs étudiants est instruite dans les écoles secondaires d'ensei-gnement général. On ne peut que répéter, une fois de plus, que l'instructionde la jeune génération — même aux degrés les plus élevés — est entièrementassurée.

82

La politique sociale est une des composantes les plus importantes de lapolitique de la société tchécoslovaque. La sécurité sociale est enTchécoslovaquie une vieille tradition (dès la fin du XIXe siècle). Elle s'estdéveloppée pleinement après 1945 et, notamment, après 1948, grâce à laréalisation du plan de l'"assurance nationale". L'assurance nationale a accordé,en 1948, la même sécurité sociale dans le cas de maladie, d'accident, devieillesse et d'invalidité à toute la population au travail. Dans les annéessuivantes, le système de la sécurité sociale a été sensiblement élargi et leniveau des allocations a été augmenté. On a pris des mesures très efficacespour assurer des pensions de retraite, et d'invalidité. On a établi, peu à peu,un système d'aides aux familles avec enfants, qui classe la Tchécoslovaquieparmi les pays d'avant-garde. En outre, on a créé un système de soinsmédicaux gratuits pour de larges couches de la population. (Ce systèmecontinue à s'améliorer).

Depuis 1948 le nombre des retraités recevant une pension est passé de4,7 millions à 7,2 millions et il concerne maintenant l'ensemble de la popu-lation économiquement active. Le nombre de toutes les pensions s'est accru de1,3 million à 3,4 millions. Le montant moyen des pensions de vieillesseaccordées a été presque multiplié par trois. Les dépenses correspondant àl'octroi d'une retraite dans le cas d'une perte permanente de la capacité detravail ou d'une perte du soutien de famille ont augmenté de 3,6 milliards deKcs, en 1948, à 26,6 milliars de Kcs en 1971.

Les allocations payées par l'Etat aux familles avec enfants s'élèvent en1973 à 13,5 milliards de Kcs et les avantages totaux attribués aux famillesavec enfants, y compris les services et dégrèvements d'impôts etc., atteignent,en 1973, 24 milliards de Kís.

TABLEAU 54 - NOMBRE DE PENSIONS DE RETRAITE PAYEES,PRESTATIONS DE LA SECURITE DE RETRAITE ET PENSION MOYENNE

Année

19501955196019651970

Pens, de retraitepayées

en milliers

171219452 2982 6943 319

Total desprest, en millions

de Kcs

5 2626 886

1135215 21024 747

Moyenne annuellepar retraité,

millions de Kcs

3,13,54,95,67,5

Indice de lapension annuelle

de retraite

100,0112,9158,1180,6241,9

La plus grande part des pensions sont des pensions de vieillesse qui sontaussi celles qui sont les plus élevées : 8 600 K2s par an en moyenne pour unepension de vieillesse, 8 400 Kcs pour une pension d'invalidité, et 5 900 Kcspour une pension de veuve ou d'orphelin. Ces dernières représentaient le quartenviron du total.

83

TABLEAU 55 - SPECIFICATION DE PENSIONS DE RETRAITE ETPRESTATIONS DE LA SECURITE DE RETRAITE

Genre de pensionsde retraite

Total

Dont :VieillesseInvaliditéVeufs (veuves)OrphelinsEpousesPersonnellesSocialesDe la périodedu 1/1 1937

Nombre de retraités

1960

2 298

616608531

66118

3253

103

en milliers

1965

2 694

94966062077

1241

193

70

1970

3319

1501708722

85125

1131

46

en

1960

11352

4 0683 788

2 540

15126

621

156

Prestationsmillions de

1965

15 210

6 7384 393

3 270

16215

529

103

Kcs

1970

24 747

12 9455 937

4 787

28520

700

73

c) Politique démographique. La politique démographique officielle de laTchécoslovaquie a un caractère nataliste. Elle

est conçue comme une composante indépendante spécifique de la politiquegénérale et a, pour but, de contribuer à la réalisation du programme politique,économique et culturel du Parti Communiste Tchécoslovaque tendant aurelèvement continu du niveau de vie de la population. Cela signifie l'adoptionde mesures conformes aux intérêts de la société et aux intérêts des individusconduisant à un accroissement de la reproduction de la population. Cela neveut pas dire cependant que cette reproduction devrait avoir les mêmescaractéristiques que la reproduction des pays en développement. Il s'agit, enfait, d'assurer un faible accroissement du nombre absolu de la population etde maintenir des relations les plus favorables possibles entre la populationd'âge préproductif, productif et postproductif. On admet que les désirs desfamilles quant à leur descendance peuvent s'harmoniser avec ceux de la sociétéet le droit pour chaque famille de choisir le nombre des enfants est considérécomme un élément d'un niveau de vie satisfaisant.

Pour réaliser un tel programme, des mesures ont été prises : on citerad'une part, les interventions démographiques directes, les subventions diverses,et les investissements démographiques indirects (crèches, écoles maternelles,alimentation scolaire, internats, établissements d'enseignement, maisons deretraite et autres installations sociales), et d'autre part, les lois sur l'inter-ruption artificielle de la grossesse. On s'est demandé parfois si ces loisn'étaient pas en contradiction ou si elles n'annulaient pas les mesures

84

natalistes. Poser une telle question serait méconnaître l'essence humanitaire dela société tchécoslovaque pour laquelle le planning familial est un bienfait quiprofite à la fois à la famille et à la société.

Le plan d'une politique démographique rationnelle a été élaboré par desorganes de spécialistes et des organes politiques. En même temps qu'il adoptaitla loi sur l'interruption artificielle de la grossesse, le Gouvernement créait unorgane consultatif sur les questions de population : la Commission d'Etat de lapopulation créée le 28 août 1957 et dont les membres furent nommés enjanvier 1958. Ayant à sa tête le président de l'Office National de Statistique,le Dr. Fajfr, et ensuite, le ministre de l'Office de la Sécurité Sociale,M. Stancel, elle a fonctionné jusqu'en juillet 1970 en tant qu'organe spécialisé.Elle a préparé pour le Gouvernement toute une série de documents concernantle prolongement du congé maternel, la possibilité d'un congé maternel nonpayé pour une période de 2 ans, l'introduction d'allocations maternelles auxfemmes élevant leur enfant au foyer jusqu'à l'âge d'un an (âge portéultérieurement à deux ans), et elle a pris part à la propagande en faveur duplanning familial, à la vulgarisation de la fonction de mères et de parents, etc.

TABLEAU 56 - DUREE DU CONGE MATERNEL PAYE (en semaines)

Année

1945

1964

1968

Explication

Pour les employés d'étatseulement jusqu'en 1962.Après 1962, pour toutes lescatégories d'assurés

Mères non mariées 26 semaines(35 semaines pour un accouchementmultiple)

Dans certains cas spéciauxpour les femmes non mariées

Nombre desemaines

18

22

26

Afin d'influencer systématiquement, dans toutes les directions voulues,le développement démographique, le gouvernement tchécoslovaque a approuvé,en 1971, une conception d'ensemble. En même temps, il a créé la Commissiongouvernementale de la population chargée de suivre la réalisation des directivesdonnées par le Gouvernement et de coordonner l'activité de tous les organesgouvernementaux dans le domaine considéré. Parmi les membres de laCommission figurent à la fois des agents du gouvernement et des spécialistesindividuels. Le nouvel organe a une importance politique plus grande que laCommission précédente, où prévalaient avant tout les démographes, lesmédecins etc. L'axe principal des mesures démographiques directes est repré-senté par des allocations aux enfants (en 1950, on a payé 1 116 millions deKcs, en 1960 4 226 millions de Kcs, en 1970 7 160 millions de Kcs), des

85

allocations à la naissance de l'enfant (en 1960 125 millions de Kcs, en 1970224 millions de Kcs) et plus récemment une allocation maternelle aux femmesélevant leur enfant jusqu'à l'âge de deux ans dans leur ménage (en 1972,1 063 millions de Kcs). Depuis le 1er avril 1973, on a renouvelé l'institutionde prêts accordés aux jeunes couples mariés avant 30 ans et ayant un revenuinférieur à 5 000 Kcs par mois. Pour chaque enfant atteignant l'âge d'un an,on peut déduire un prêt 2 000 Kcs pour le premier enfant et 4 000 Kcs pourchacun des enfants suivants.

TABLEAU 57 - EVOLUTION DES ALLOCATIONS AUX ENFANTS(alloc. mens, en milliers de Kcs)

Nombred'enfants

1234

.567

etchaque

enfant suivant

Salairemoyen mens.( )

de1945à

1947

306090

de1947

à1949

3070

120

de1949

à1953

3886

144120 180 212150 250 290180 330 378210 420 476

+ 30 + 100 + 108

1085

de1953

à1957

70170310470630790950

+ 160

1186

de1957

à1959

70170310490710930

1150

+ 220

1324

de1959

à1968C1)

70170400640880

12101360

+ 240

1492

(1) De 1959 à 1968 l'allocation variait selon le montant du salaire ; lesqués ici correspondent à des salaires de

(2) Secteur socialiste.

1401 à 2200 Kcs par mois.

de1968

à1973

90330680

1030127015101750

+ 240

1979

de1973

à

90430880

1280152017602000

+ 240

-

montants indi-

C'est le 14e Congrès du Parti Communiste Tchécoslovaque qui, en mai1971, préoccupé par le développement démographique, a décidé que lapolitique sociale donnerait une haute priorité au développement de l'aide auxfamilles avec enfants. En conformité avec cette décision, des mesures démogra-phiques très étendues et effectives ont été adoptées. Depuis lors, ces mesuresont eu des effets positifs dès leur entrée en vigueur. Le nombre d'enfants nésvivants est passé de 214 000 en 1968 à 223 000 en 1969, 229 000 en 1970,237 000 en 1971, et 251 000 en 1972. Le nombre d'avortements est passé de124 000 en 1968, à 125 000 en 1970 et à 118 000 en 1972.

L'intérêt d'une politique démographique et l'adoption de mesures con-crètes de grandes envergure sont caractéristiques des dernières années. Lesrésultats obtenus dans un temps si court sont la conséquence de l'adoption

86

d'une conception toute nouvelle de la politique démographique qui tientcompte de l'importance et de la complexité des problèmes démographiques dela Tchéchoslovaquie actuelle. L'expérience des années 1969 à 1973 peut êtreconsidérée comme très satisfaisante.

SOURCES DES DONNEES

A. Recensements. Les règles juridiques concernant les recensements de lapopulation (appelés à l'origine "conscriptions") de même

que leurs réalisations, n'étaient pas les mêmes avant 1918, dans la partietchèque et slovaque du pays actuel. Dans les pays tchèques on a dressé, dès le14e siècle, des listes de contributions. En 1582, on a totalisé ces listes. En1605, on a dressé un tableau statistique, en 1654, on a établi un rôle decontributions, en 1702, on a établi la "conscription" du sel, etc., mais c'est en1754 seulement qu'on a effectué le premier dénombrement exhaustif de lapopulation (en Slovaquie, en 1784). Le premier recensement moderne de lapopulation a été effectué, sur le territoire entier de l'Etat, le 31 octobre 1857,suivi par un autre recensement le 31 décembre 1869. Depuis, il y a eu unrecensement tous les dix ans, le dernier ayant eu lieu le 1er décembre 1970.

B. Statistique de l'état civil. L'enregistrement des faits d'état civil a étéorganisé dans les pays tchèques en 1785, et en

Slovaquie en 1827. Les statistiques de l'état civil sont connues depuis 1870.

C. Statistique de la migration. Des données fiables sur les migrations inter-nationales sont connues depuis 1922 et sur

la migration interne depuis l'année 1950.

— RecensementTafeln zur Statistik der Oesterreichischen Monarchie. Wien 1828 à 1865.

— Statistisches Jahrbuch der Oesterreichischen Monarchie. 1863.Oesterreichische Statistik. Sources des données. 1881Bevölkerung und Viehstand der im Reischsrate vertretenen Königreiche undLänder. Zählugn 1869, 1880, 1890, 1900, 1910. Série OesterreichischeStatistik.Liste de localités. Listes de localités suivant le recensement de la popula-tion. 1869.Ungarische statistische Mitteüungen. 1890, 1900, 1910.Magyar Statiosztikai Evkönyv. 1877

— Recensements tchécoslovaques

88

Les résultats ont été publiés dans l'édition "La Statistique Tchécoslovaque"("Ceskoslovenská Statistika") :

1921, volume 9, 20, 21, 22, 23, 371930, volume 98, 104, 113, 116, 126, 146, 151, 1531950, volume de la Nouvelle série, 20, 21, 26, 271961, volume de la Nouvelle série, 35, 36, 37

- Mouvement de la population - Pohyb obyvatelstvaLes Statistiques de l'Etat civil ont été publiées dans La Statistique tchécos-lovaque (Résultats publiés depuis l'année 1919)

D. Autres sources. A. Bohác — A. Pantoflicek : Atlas republiky Ceskoslo-venské (Atlas de la République tchécoslovaque), 1935

V. Srb — M. Kucera : Atlas obyvatelstva CSSR (Atlas de la population de laTchécoslovaquie), 1962Atlas Ceskoslovenské socialistické republiky (Atlas de la République socialistetchécoslovaque), 1966

V. Srb - M. Kucera - L. Rùzicka : Demografie, 1971

Demografická prírucka (Manuel démographique). Ed. 1958, 1961, 1967

Demografie. Revue pouf la recherche de l'évolution de la population.Revue trimestrielle depuis 1959

Populacni Zprávy (Informations démographiques trimestrielles) depuis 1961

TABLEAUX ANNEXES

90

I-1 - POPULATION SUR LE TERRITOIRE TCHECOSLOVAQUE DEPUISLE 4e SIECLE

Estimations

Date

4e à 6e sièclesFin du 12e s.Début du 15e s.Début du 17e s.

1654de 1705 à 1720

17541787184018501860

Nombreen mil-liers

50015003 0004 0003 0003 4004 8206 3008 7249 2039 656

Densitépar

km2

412233123273849687276

Accrois-sementann. %?

2,95,01,7

-5 ,02,2

10,49,37,35,54,9

Recensements

Date

31/XII 186931/XII188031/XIU89031/XII190031/XII191015/ II19211/XII1930l/III 1950l/III 19611/XII 1970p

Nombreen mil-liers

10 09910 700112611215512 99513 00313 99812 33813 74614 362

Densitéparkm2

79848895

10210210997

107112

Accrois-sementann. %c

4,85,45,27,96,90,17,8

-6 ,29,84,5

1-2 - MOUVEMENT DE LA POPULATION DE 1960 A 1969

Année Nés

vivantsDécès

Accroisse-ment

naturelImmigrés Emigrés Excédent

migratoire

chiffres absolus

19601961196219631964

19651966196719681969

217 291218 378217 456235 998241 298

231695222 615215 985213 807222934

125 472 91819126 376 92 002138 716 78 740133107 102 891134 859 106 439

141018 90677142141 80474144 425 71560153 271 60 536161276 61958

13411603178117691721

24274 9134 0844 1893 168

2 9002 3282 7372 7375196

5 6768 086

13 82410 5569 142

- 1559- 725- 956- 968- 3 475

- 3 249- 3 173- 9 740- 6 367- 5 974

En%0

19601961196219631964

19651966196719681969

15,915,815,716,917,2

16,415,615,114,915,5

9,2 6,79,2 6,6

10,0 5,79,5 7,49,6 7,6

10,0 6,410,0 5,610,1 5,010,7 4,211,2 4,3

0,10,10,10,10,1

0,20,30,30,30,2

0,20,20,20,20,3

0,40,61,00,70,6

- 0,1- 0 , 1- 0 , 1- 0 , 1- 0 , 2

- 0,2- 0 , 3- 0,7- 0,4- 0,4

91

Moyenned'années

1920 à 241925 à 291930 à 341935 à 371945 à 491950 à 541955 à 591960 à 641965 à 69

19701971p1972p

II-1

Indicesynthétique

de fécondité

3,225 02,623 02,234 01,942 02,994 02,947 52,678 02,427 02,146 02,074 02,136 52,216 0

- FECONDITE SPECIFIQUE

15 à19

21,324,028,718,837,249,746,446,044,645,547,049,0

Nombre

20 à24

146,0131,7121,1111,4173,8195,3201,8201,5181,1180,5184,0194,0

l'enfants

25 à29

187,2150,8127,7115,8175,4164,3147,6135,9119,1113,9119,0124,0

1920 -- 1972

nés vivants par femme

30 à34

145,4114,589,777,7

119,0103,782,765,555,951,554,054,0

35 à39

96,771,755,245,370,155,444,028,122,618,619,018,0

40 à44

40,428,621,017,123,219,512,18,05,54,54,34,2

à l

4549

5,33,32,31,61,91,61,00,40,40,30,20,2

'âge de

à 15 à 49ensemble

96,781,471,561,385,586,677,569,963,963,565,869,4

II-2

Moyenned'années

de 1920 à 24de 1925 à 29de 1930 à 34de 1935 à 37de 1945 à 49de 1950 à 54

- REPRODUCTION : TAUX BRUT ET TAUX NET

Tauxbrut

1,5561,2731,0850,9431,4491,426

Tauxnet

1,2100,9930,8490,7381,2931,313

Moyenned'années

1955-591960-641965-69

19701971p1972p

Tauxbrut

1,3001,1791,0431,0111,051,09

Tauxnet

1,2411,1401,0090,9791,021,06

p = provisoire

II-3 - NOMBRE MOYEN D'ENFANTS NES VIVANTS PAR FEMMEMARIEE SUIVANT LES RECENSEMENTS

Année

1930195019611970p

Nombre

moyen

2,862,172,121,91

0

16,515,214,69,6

Structure

1

20,223,323,028,7

2

19,026,130,437,2

des femmes mariées par nombred'enfants en

3

12,813,2

4

8,96,6

15,2 6,914,9 - "

%

5

6,23,63,4

"*"~ 9,

6

4,52,2

7+

10,53,6

1,9 2,66 ^ —

9

1,46,22,0

_--—

p = provisoire

92

II-4 - RANG MOYEN DES ENFANTS LEGITIMES NES VIVANTS SUIVANT LAPROFESSION DU PERE

Année

195019601970

Ouvri-ersind.

2,512,341,95

Ouvri-ers

agr.

3,183,412,93

Ouvri-ers detransp.

2,302,352,02

1,701,701,64

Em-ployésadm.

1,911,941,75

Hyg.,

2,021,631,63

Savants,artis-tes

1,991,661,68

Pay-sanscoop.

3,632,662,30

Pay-sans

indép.

3,033,463,63

Total

2,502,281,92

II-5 - NOMBRE MOYEN D'ENFANTS SUIVANT LA DUREE DEMARIAGE ET L'INSTRUCTION DE LA FEMME (Enquête 1970)

Education

Enseignement de basedu 2«me degrédu 3 e m e degré

Ensemble

Durée de mariage en années

0 à 4

1,110,880,831,00

5 à 9

2,011,601,531,76

10+

2,781,962,002,40

II-6 - MORTALITE SPECIFIQUE PAR 1000 HABITANTS DE 1950 A 1970

Age

0de 1 à 4de 5 à 9de 10 à 14de 15 à 19de 20 à 24de 25 à 29de 30 à 34de 35 à 39de 40 à 44de 45 à 49de 50 à 54de 55 à 59de 60 à 64de 65 à 69de 70 à 74de 75 à 79de 80 à 84de 85 +

Total

1950

95,33,21,01,01,92,52,72,83,34,87,1

11,718,028,441,565,8

100,8156,1260,7

12,3

Hommes

1960

26,91,40,50,51,21,81,81,92,53,55,59,3

16,226,540,061,890,4

146,5204,8

9,9

1970

25,91,00,50,51,21,81,72,33,04,37,1

10,918,029,648,974,8

113,1163,0254,6

12,6

Femmes

1950

77,42,80,80,71,31,81,92,22,73,44,97,0

11,218,330,454,287,8

140,5239,0

10,8

1960

20,91,00,30,30,40,70,80,91,42,03,45,38,6

13,724,743,774,8

133,5198,9

8,5

1970

19,80,90,30,30,50,50,60,91,42,03,55,58,7

14,625,146,180,4

131,5224,8

10,5

93

II - 7 - ESPERANCE DE VIE A DIVERS AGES SUIVANT LE SEXE (en années)

AnnéeEspérance de vie à l'âge de

10 20 30 40 50 60 70 80

Hommes

de 1929 à 32de 1949 à 50de 1960 à 61

1970

51.92 59,90 58,19 54,04 45,29 37,15 28,96 21,24 14,35 8,67.4,7360.93 65,53 62,39 57,70 48,46 36,65 30,77 22,37 15,17 9,38 5,7267,64 68,44 64,81 59,98 50,43 41,21 32,01 23,17 15,49 9,57 5,2566,23 67,00 63,27 58,42 48,88 39,66 30,59 22,06 14,63 9,08 5,54

Femmes

de 1929 à 32de 1949 à 51de 1960 à 61

1970

55,18 61,96 60,21 56,10 47,40 39,24 30,98 22,83 15,35 9,24 5,1265,53 69,41 66,25 61,49 52,06 42,95 33,88 25,08 16,96 10,16 5,9173,12 73,61 69,90 65,02 55,23 45,56 36,03 26,87 18,36 11,03 5,7872,94 73,57 69,82 64,93 55,18 45,46 35,92 26,76 18,32 11,13 6,27

II-8 - MIGRATION INTERNATIONALE DE 1920 à

Période

de 1920 à 1924de 1925 à 1929de 1930 à 1934de 1935 à 1939

de 1945 à 1949de 1950 à 1954de 1955 à 1959de 1960 à 1964de 1965 à 1969

Immigrés

96 65727 65223 10698 809

207 260781285388215

18781

Emigrés

248 88511199347 562

144 081

2 883 8224 394

1247515 90047 284

1969

Excédentmigratoire

- 152 228- 84 341- 24 456- 45 272

- 2676 56234183 9377 685

28 503

Y compris le transfert organisé de 23 millions d'Allemands.

94

III-l .- COMPOSITION DE LA POPULATION SUIVANT L'AGE AU 1e r JUILLETDE CHAQUE ANNEE DE 1950 A 1970

Age

0 à 1415 à 4950 à 5455 à 59

60+

Total

Chiffres absolus en

1950

31706 399

763591

1466

1960

37186317

923826

1870

12 389 13 654

milliers

1970

3 3217196

561844

2412

14 334

Composition en %

1950

25,651,7

6,24,8

11,7

1960

27,246,3

6,86,0

13,7

100,0 100,0

1970

23,250,2

3,95,9

16,8

100,0

III-2 - NOMBRE D'HABITANTS D'AGE ACTIF LE 1e r JUILLET DE CHAQUEANNEE DE 1950 A 1970(*)

Année

195019601970

Chiffres absolus en milliers

ensemble

7 4297 6338158

dont

H de 15 à 59

3 7723 9684 267

F de 15 à 54

3 6573 6653 891

Composition en %( )

ensemble

60,055,956,9

dont

H de 15 à 59

62,759,661,1

F de 15 à 54

57,452,452,9

(*) Hommes de 15 à 59, femmes de 15 à 54.

(1) du total de la population (population totale hommes ou femmes suivant les cas).

III-3 - ETAT MATRIMONIAL A L'AGE DE 15 ANS ET PLUS SUIVANT LESRECENSEMENTS (pourcentages)

Année

19211930195019611970p

Hommes

Céliba-

taires

39,536,427,824,926,3

Mariés

55,158,567,069,967,7

Veufs

4,84,34,03,53,5

Divor-ces

0,60,81,21,72,4

Femmes

Céliba-taires

33,930,621,518,118,6

Mariées

50,254,361,864,362,6

Veuves

15,314,114,915,115,4

Divor-cees

0,61,01,82,53,3

p = provisoire

95

III-4 - POURCENTAGE DES FEMMES MARIEES SUIVANT L'AGE AUMOMENT DES RECENSEMENTS

de 15 à 19de 20 à 24

25 -30 -35 -40 -45 -50 -55 -60 -65 -7 0 -75 -80 -85 +

Total

Proportions p.c. à l'âge correspondant

1921

4,231,258,971,575,975,773,968,661,051,039,327,217,39,96,0

50,3

1930

4,336,7

1950

9,555,1

1961

8,666,1

67,3 78,7 87,177,2 83,5 88,977,8 84,2 87,375,0 81,9 85,072,2 77,7 81,667,8 71,4 76,162,0 62,5 67,452,9 51,7 56,541,9 41,3 43,529,9 30,1 29,818,6 19,7 18,510,0 11,2 9,84,6 5,5 4,3

54,4 61,8 64,7

1970p

7,762,985,489,388,886,882,578,870,960,646,4

23,5

49,0

III-5 - NOMBRE DE MENAGES DE 1921 A 1970

Année

19211930195019611970p

Nombre

en milliers

3 0203 5603 6424 0774 602

Taüle

moyenne

4,203,833,353,343,24

III-6 - NOMBRE DE FEMMES MARIEES ET DE FAMILLES DE 1921 A 1970

Année

19211930195019611970p

Femmes mariées

En milliers

24512 9522 9673 3493 610

Nombred'enfants

nésvivants(2)

2,862,172,121,91

FamillesC1)

En milliers

24512 9522 9673 3663538

Nombred'enfantsde moinsde 15 ans

1,541,221,061,110,94

(1) De 1921 à 1950 = femmes mariées, en 1961 et 1970 y compris les familles incom-plètes (la mère avec ses enfants).

(2) du mariage actuel.

96

III-7 - POPULATION SUIVANT LA NATIONALITE ETHNIQUEDE 1921 A 1970 SUIVANT LES RECENSEMENTS

Annéci1)Total Tchèque

Dont de nationalité

Slo-vaque

Ukr. etrusse

ethnique

Polo-naise

Magyare Alle-mande

Autres

chiffres absolus en milliers

19211930195019611970

19211930195019611970p

(1) Sur 1

13 00713 99812 33813 74614 362

100,0100,0100,0100,0100,0

6 8317 4268 3849 0699 344

52,553,067,966,065,1

19692 2953 2413 8364194

102118685559

Composition

15,116,426,327,929,2

0,80,80,60,40,4

e territoire à l'année du recensement.p = provisoire

110100736867

en %

0,80,70,60,50,5

658597368534572

5,14,33,03,94,0

3 2073 306

165140

85

24,723,6

1,31,00,6

130156

394440

1,01,20,30,30,2

III-8 - INSTRUCTION DE LA POPULATION DE + DE 15 ANS SUIVANT LESEXE DE 1950 A 1970

Instruction

De baseSecondaire achevéeProf, du degré inf.

" " " sup.Ens. supérieur" technique" univers." pédag.

Le resteUne autre écoleSans écoleInconnue

Total

1950

3 608150384122633132

--

142540

4 406

Hommes

1961

3 8191553023071607368

84

_2722

4 792

1970p

3 945177261579258-—--—

1649

5 285

1950

4189108366

25122

10-—

43758

4 799

Femmes

1961

4 367126350253

426

2591

-4230

5 210

1970p

4 449216380502107----_2566

5 745

p = provisoire

91

III-9 - ELEVES (ETUDIANTS) DANS LES ECOLES SECONDAIRESET SUPERIEURES

Annéescolaire

Nombred'élèves(d'étud.)

Dont

Ens. ré-gulier

Enseigne-ment

cumuléavec unemploi

Jeunesfilles

Etudes

Régu-lières

Cumuléesavec unemploi

Ecoles second, d'ens. général et lycées

1970/711971/721972/73

110038120 124129 063

101730112676121314

8 3087 4487 749

68 53475 51580 926

65 74173 17078 587

2 7932 3452 339

Ec. second, professionnelles et éc. professionnel.

1970/711971/721972/73

286 407 218 900 67 507279 978 212 668 67 310272 909 203 490 69 419

159 639 128 426 31213155 632 124 446 31186151524 119088 32 436

Ecoles supérieures (Ecoles nationales tchécoslovaques)

1970/711971/721972/73

124470124 248124191

102015102 251103 034

25 4652199721157

40 97440 91041646

102 015102 251103 034

25 4652199721157

98

TABLEAU IV-1 - MIGRATION INTERNE SUIVANT LES REGIONS DE1960 A 1962 ET DE 1970 A 1972

Region

PlagueBohême CentraleBohême du SudBohême de l'OuestBohême du NordBohême de l'EstMoravie du SudMoravie du Nord

BratislavaSlovaquie d'OuestSlovaquie CentraleSlovaquie de l'Est

PragueBohême CentraleBohême du SudBohême de l'OuestBohême du NordBohême de l'EstMoravie du SudMoravie du Nord

BratislavaSlovaquie d'OuestSlovaquie CentraleSlovaquie de l'Est

Nombres absolusImmi-

grés

40 54753 333197184105746 30330 80243 34361125

226171192829 34016 289

44 47045 18320 4523243234 50530 72238 32440783

19 76929 59522 64213 435

Emigrés

De 1960

27 571517342413037 37047 21339 10052 62838 003

9 84230 04235 05525 814

De 197C

27 86848 72918 86529 10340 99733 5834017134 904

812136 1773180521989

(total)

Excé-

dent

à 1962

12 9763 599

- 4 4 1 23 687

- 910- 8 298- 9 28523 122

12 775- 18 114- 5 715- 9 525

à 1972

16 602- 3 546

15873 329

- 6 492- 2 861- 1847

5 879

11648- 6 582- 9 163- 8 554

Taux moyen annuel %0

Immi-

grés

13,414,510,116,514,2

8,67,6

12,4

30,92,67,54,9

13,712,610,412,710,48,56,67,5

22,96,15,43,5

Emi-

grés

Excé-

dent

9,1 4,313,6 0,912,4 - 2,315,0 1,514,5 - 0,310,9 - 2,39,2 - 1,67,7 4,7

13,4 17,56,6 - 4,08,9 - 1,47,7 - 2,8

8,6 5,113,6 - 1,09,6 0,8

11,4 1,312,4 - 2,09,3 - 0,86,9 - 0,36,4 1,1

9,4 13,57,5 - 1,47,5 - 2,15,8 - 2,3

99

TABLEAU IV-2 - COMMUNES ET POPULATION SUIVANT LA DIMENSIONDES COMMUNES DE 1921 A 1970

Dimensiondes com-munes

Nombre absolu

1921 1930 1950 1961 1970p

En%

1921 1930 1950 1961 1970p

Communes

Totaldont :2 000 +10 000 +

14 923 15 247 14 803 11963 10 608

934 1037 809 1047 103581 98 93 119 147

100 100 100 100 100

6,30,5

6,8 5,50,6 0,6

8,8 9,81,0 1,4

Population en milliers

2 000 +

10 000 +

13 007 14 004 12 338 13 746 14 362

5 606 6 635 6 321 7 905 8 952

1506 3 220 3 653 4 470 5 610

100 100 100 100 100

43,1 47,4 51,2 57,5 62,3

11,6 23,0 29,6 32,5 39,1

p = provisoire

TABLEAU IV-3 - ACCROISSEMENT NATUREL ET MIGRATOIRE DE LAPOPULATION DANS LES VILLES ET A LA CAMPAGNE DE 1966 A 1970

de

(1)

Communes avec 2 000 + habitants

Popula-tion

moyenne1966 à70Í1)

8 886

-

En milliers

Accroissement

naturel

217 730

4,90

migra-toire

total

Chiffres

251252 468 982

Accroissement

5,66 10,56

Commune avec —

Popula-tion

moyennede 1966 à 70C1)

absolus

5 445

annuel en %c

-

naturel

119 462

4,39

2 000 habitants

Accroissement

migra-toire

- 285 313 -

- 10,48

total

165 851

6,09

100

TABLEAU V-l - ACTIVITE ECONOMIQUE DE LA POPULATIONDE 1950 A 1970

Année

195019611970

Populationactive

en milliers

5 8126 4836 989

Dont

Hommes

3 5683 8233 868

Femmes

22442 6603121

Taux d'activité économ.( )

Ensemble

78,284,485,4

Hommes

94,595,690,5

Femmes

61,472,379,8

(1) Nombre de travailleurs sur 100 habitants à l'âge d'activité potentielle, c.-à-d. :hommes de 15 à 59, femmes de 15 à 54 ans.

TABLEAU V-2 - TAUX D'ACTIVITE ECONOMIQUE SUIVANT L'AGEET LE SEXE DE 1950 A 1970(*)

Age

de 15 à 19de 20 à 24de 25 à 29de 30 à 34de 35 à 39de 40 à 44de 45 à 49de 50 à 54de 55 à 59de 60 à 64de 65 à 69de 70 à 74de 75 à 79

(*) Y compris les

H

76,294,995,198,098,097,295,590,080,661,2

24,6

aides

1950

F

70,162,447,545,948,751,758,948,341,529,2

11,8

familiales.

H

45,093,498,298,598,197,396,192,984,851,137,922,911,3

1961

F

55,069,257,959,665,968,266,660,043,430,314,1

5,72,5

H

34,790,298,698,998,597,796,093,285,332,718,9

10,6

1970

F

41,378,779,379,081,180,277,670,235,917,98,9

2,4

101

TABLEAU V-3 - COMPOSITION DE LA POPULATION ECONOMIQUEMENTACTIVE DE 1930 A 1970 SUIVANT LES PROFESSIONS

Professions( )

Prof, productives dansl'industrie et les métiers

Prof, agricolesProf. de transportsProf, commercialesProf, administr.Prof, sanit. et soc.Corps enseign., savants, artistesServices pers. et dornest.Prof, inconnues

Total

1930

37,236,9

4,28,14,30,72,15,01,5*

100,0

1950

35,037,1

4,66,39,81,32,23,30,4

100,0

1961

35,020,4

6,95,5

18,21,83,88,20,2

100,0

1970

—_-____-

-

100,0

(i) Y compris les aides familiales.

TABLEAU V-4 - COMPOSITION DE LA POPULATION DE 1930 A 1970SUIVANT LES BRANCHES ECONOMIQUES

Branchesd'activité économique( )

Ind., métiers prod.ConstructionAgr., sylv., pêcheTransports et communie.Commerce et banquesServices publicsServices pers. et dom.Non activesInconnues

Total

1930

28,85,6

32,96,87,05,22,89,41,5

100,0

(1) Y compris les aides familiales.p = provisoire

1950

29,155,724,9

7,47,18,51,0

15,31,0

100,0

1961

33,88,9

19,36,15,3

10,70,9

14,50,5

100,0

1970p

32,78,2

13,26,45,5

14 4

18,70,9

100,0

102

TABLEAU V-5 - COMPOSITION DE LA POPULATION DE 1930 A 1970SUIVANT LES GROUPES SOCIAUX

Groupes sociaux

OuvriersFonctionnairesAgrie, membres de coopér.Membres d'autres coopér.Agriculteurs indépendantsAutres employeursProfessions libérales( )

Total

(1) Professions libérales capitalistes

1930

57,36,8--

22,28,25,5

100,0

en 1930 et

1950

56,416,40,00,0

20,33,83,1

100,0

1950.

1961

56,327,910,7

1,23,50,30,1

100,0

1970

58,330,1

8,1

1,11,90,40,1

100,0

IMPRIMERIE LOUIS-JEANPublications scientifiques et littéraires

TYPO • OFFSET

0 5 0 0 2 GAP - Télionon, 5135-23 •

Dép6l légal 50-1975