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LA PRÉ-FORMATION PAR C. DUSSEAU 4. Une journée d'entraînement en période de compétition Le jour J + 3. Séance du matin à 9 h Durée de 1 h à 1 h 15 : - match de basket et étirements, -pliométrie 80 à 10 bonds, - sprint en montée 10 fois 20 m, - deux équipes de 8 : jeu 4 contre 4 sur terrain : 40 m sur 30 m et 2 buts avec gardiens, appuis offensifs 3 touches - 2 touches -1 touche, 3 fois 5 min, - étirements. Séance de l'après-midi à 17 h Durée 1 h 30 : - échauffement et exercices de vivacité, - tirs au but, - jeu dirigé à 9 c 9,45 min, (16 m 50 aux 16 m 50), - capacité lactique : 10 fois 20 m avec récupération incomplète, jeu sur 1/2 terrain (1 touche - 2 touches), 15 min, défenseurs et milieux contre attaquants et milieux. Tra- vail tactique, - étirements. LA FORMATION PHYSIQUE DU JEUNE FOOTBALLEUR Le suivi du développement des jeunes foot- balleurs effectué par le Dr Jean-Marcel Ferret (Olympique Lyonnais) et le Professeur Pierre Rochcongar (Stade Rennais) a permis de don- ner les orientations suivantes pour la forma- tion physique des jeunes footballeurs. Ils conseillent de travailler : - avant 12-13 ans : coordination, agilité, viva- cité*, souplesse, adresse ; -de 11-12 à 14-15 ans : vitesse (vivacité et fréquence des appuis), bondissements hori- zontaux et verticaux : -de 12 à 16 ans : endurance aérobie, éduca- tion postulate ; - à partir de 15-16 ans : force (endurance) et force (détente), vitesse spécifique ; - après 16-17 ans : force (vitesse) et force (puissance), puissance aérobie et anaerobic. Cette formation tient compte des périodes sensibles du développement des différents systèmes en relation avec révolution phy- sique, physiologique et psychologique du jeune footballeur. Cette formation physique sera abordée avec des dominantes par les éducateurs, dans les différentes étapes de l'éveil, de l'initiation, de la préformation et de la formation. Contrôle médical et suivi médical sont indis- pensables. Le footballeur de haut niveau n'est plus le fait du hasard, mais le fruit d'une for- mation qui tient compte des dominantes d'ac- tions et de qualités propres du jeune footbal- leur. Jacques Devismes Entraîneur national F.F.F. * La vivacité est une composante importante de la vitesse pour le footbaleur. Elle met en jeu le facteur fréquence des foulées plus que le l'acteur longueur. L'entraînement de la maîtrise des appuis et des déplacements, dans des espaces réduits avec des obstacles rapproches, les exercices de vitesse coordination et ceux qui impliquent les notions de feintes, de dribbles el d'exécution de gestes [ethniques avec des contraintes de réalisation (peu de temps - peu d'espace), améliorent la vivacité. Si la direction technique nationale a eu depuis six ans, la volonté de lancer un programme important de pré-forma- tion, dans lequel s'inscrivent les centres de préformation, c'est parce qu'elle est persuadée que l'avenir et l'évolution de notre football se dessi- nent ici. PLAN DE FORMATION Plusieurs étapes jalonnent la formation du footballeur français. L'éveil concerne les 6-7 ans et 8-9 ans, c'est « vision 2000 ». le football à l'école, le jeu en 4 contre 4. L'initiation concerne les 9-10 ans et 11- 12 ans. ce sont les classes de 6 e et 5 e à horaire aménagé, l'étude des fondamentaux. • La pré-formation concerne les 12-13 ans jus- qu'aux 15-16 ans, ce sont les classes de 4 e - 3 e et les centres inter-régionaux, le perfectionne- ment. La formation concerne les 15-16 ans jus- qu'aux 20 ans. ce sont les centres de forma- tion, l'affinement de la préparation au haut niveau. L'élite pro, concerne les 20 ans jusqu'aux 31-32 ans et plus, c'est la 1 re et 2 e division, c'est le haut niveau. LES 12/15 ANS Une nécessité La pré-formation est une étape-clé dans la réussite de la formation du futur footballeur professionnel. C'est l'âge d'acquisition des bases fonctionnelles spécifiques du football, que les enfants découvraient jadis, dans une certaine mesure, dans le jeu des rues et des ter- rains vagues. A leur entrée dans l'âge de for- mation, les joueurs ont souvent des lacunes techniques et tactiques, notamment, qui obli- gent les éducateurs à faire du « rattrapage ». Pour toutes ces raisons, la direction technique nationale a décidé, en accord avec le conseil fédéral, d'ouvrir la voie en mettant en place ses centres inter-régionaux de pré-formation afin de : - mieux préparer l'élite du futur pour être parmi les nations fortes du football en 2000/2010 ; - profiter de cette période privilégiée pour acquérir une plus grande motricité donc une plus grande technique ; - prévenir et limiter les blessures par un suivi médical efficace et une adaptation du travail. C'est un travail journalier (du lundi au ven- dredi) avec une orientation essentiellement technique. On maintient l'équilibre de vie qui passe par un cursus scolaire normal, une vie de famille au moins enfinde semaine et pen- dant les vacances, et une vie associative en continuant à jouer dans leur club d'origine. Un programme Au football, la technique est première et pri- mordiale ; savoir contrôler, dribbler, passer, tirer, c'est pouvoir s'inscrire dans le jeu. Le faire de façon raisonnée en harmonie avec ses partenaires malgré l'opposition des adver- saires, c'est le but de la tactique et de ses prin- cipes fondamentaux ; nous la traitons plus comme tactique de base (ou individuelle) que comme jeu d'équipe ou stratégie. Le travail avec ballon que nous préconisons implique en lui-même le développement des qualités physiques de base. Un complément physique est cependant nécessaire : un quart du temps d'entraînement est consacré à un tra- vail spécifique d'endurance et de vitesse (qua- lités essentielles), et également de souplesse, coordination d'appuis, déplacements, ainsi que la pratique d'autres sports collectifs. Notre souci n'est pas de former ou de préparer une équipe pour la compétition du week-end. EPS268 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1997 57 Revue EP.S n°268 Novembre-Décembre 1997 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

LA PRÉ-FORMATION - UV2S | Université Virtuelle en ...uv2s.cerimes.fr/media/revue-eps/media/articles/pdf/70268-57.pdf · Le travail technique que nous entreprenons avec nos jeunes

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LA PRÉ-FORMATION PAR C. DUSSEAU

4. Une journée d'entraînement en période de compétition Le jour J + 3. Séance du matin à 9 h Durée de 1 h à 1 h 15 : - match de basket et étirements, -pliométrie 80 à 10 bonds, - sprint en montée 10 fois 20 m, - deux équipes de 8 : jeu 4 contre 4 sur terrain : 40 m sur 30 m et 2 buts avec gardiens, appuis offensifs 3 touches - 2 touches -1 touche, 3 fois 5 min, - étirements. Séance de l'après-midi à 17 h Durée 1 h 30 : - échauffement et exercices de vivacité, - tirs au but, - jeu dirigé à 9 c 9,45 min, (16 m 50 aux 16 m 50), - capacité lactique : 10 fois 20 m avec récupération incomplète, • jeu sur 1/2 terrain (1 touche - 2 touches), 15 min, défenseurs et milieux contre attaquants et milieux. Tra­vail tactique, - étirements.

LA FORMATION PHYSIQUE DU JEUNE FOOTBALLEUR Le suivi du développement des jeunes foot­balleurs effectué par le Dr Jean-Marcel Ferret (Olympique Lyonnais) et le Professeur Pierre Rochcongar (Stade Rennais) a permis de don­ner les orientations suivantes pour la forma­tion physique des jeunes footballeurs. Ils conseillent de travailler : - avant 12-13 ans : coordination, agilité, viva­cité*, souplesse, adresse ; -de 11-12 à 14-15 ans : vitesse (vivacité et fréquence des appuis), bondissements hori­zontaux et verticaux : -de 12 à 16 ans : endurance aérobie, éduca­tion postulate ; - à partir de 15-16 ans : force (endurance) et force (détente), vitesse spécifique ; - après 16-17 ans : force (vitesse) et force (puissance), puissance aérobie et anaerobic. Cette formation tient compte des périodes sensibles du développement des différents systèmes en relation avec révolution phy­sique, physiologique et psychologique du jeune footballeur. Cette formation physique sera abordée avec des dominantes par les éducateurs, dans les différentes étapes de l'éveil, de l'initiation, de la préformation et de la formation. Contrôle médical et suivi médical sont indis­pensables. Le footballeur de haut niveau n'est plus le fait du hasard, mais le fruit d'une for­mation qui tient compte des dominantes d'ac­tions et de qualités propres du jeune footbal­leur.

Jacques Devismes Entraîneur national F.F.F.

* La vivacité est une composante importante de la vitesse pour le footballeur. Elle met en jeu le facteur fréquence des foulées plus que le l'acteur longueur. L'entraînement de la maîtrise des appuis et des déplacements, dans des espaces réduits avec des obstacles rapproches, les exercices de vitesse coordination et ceux qui impliquent les notions de feintes, de dribbles el d'exécution de gestes [ethniques avec des contraintes de réalisation (peu de temps - peu d'espace), améliorent la vivacité.

Si la direction technique nationale a eu depuis six ans, la volonté de lancer un programme important de pré-forma­tion, dans lequel s'inscrivent les centres de préformation, c'est parce qu'elle est persuadée que l'avenir et l'évolution de notre football se dessi­nent ici.

PLAN DE FORMATION Plusieurs étapes jalonnent la formation du footballeur français. • L'éveil concerne les 6-7 ans et 8-9 ans, c'est « vision 2000 ». le football à l'école, le jeu en 4 contre 4. • L'initiation concerne les 9-10 ans et 11-12 ans. ce sont les classes de 6e et 5e à horaire aménagé, l'étude des fondamentaux. • La pré-formation concerne les 12-13 ans jus­qu'aux 15-16 ans, ce sont les classes de 4e - 3e

et les centres inter-régionaux, le perfectionne­ment. • La formation concerne les 15-16 ans jus­qu'aux 20 ans. ce sont les centres de forma­tion, l'affinement de la préparation au haut niveau. • L'élite pro, concerne les 20 ans jusqu'aux 31-32 ans et plus, c'est la 1re et 2e division, c'est le haut niveau.

LES 12/15 ANS Une nécessité La pré-formation est une étape-clé dans la réussite de la formation du futur footballeur professionnel. C'est l'âge d'acquisition des bases fonctionnelles spécifiques du football, que les enfants découvraient jadis, dans une certaine mesure, dans le jeu des rues et des ter­rains vagues. A leur entrée dans l'âge de for­mation, les joueurs ont souvent des lacunes techniques et tactiques, notamment, qui obli­

gent les éducateurs à faire du « rattrapage ». Pour toutes ces raisons, la direction technique nationale a décidé, en accord avec le conseil fédéral, d'ouvrir la voie en mettant en place ses centres inter-régionaux de pré-formation afin de : - mieux préparer l'élite du futur pour être parmi les nations fortes du football en 2000/2010 ; - profiter de cette période privilégiée pour acquérir une plus grande motricité donc une plus grande technique ; - prévenir et limiter les blessures par un suivi médical efficace et une adaptation du travail. C'est un travail journalier (du lundi au ven­dredi) avec une orientation essentiellement technique. On maintient l'équilibre de vie qui passe par un cursus scolaire normal, une vie de famille au moins en fin de semaine et pen­dant les vacances, et une vie associative en continuant à jouer dans leur club d'origine.

Un programme Au football, la technique est première et pri­mordiale ; savoir contrôler, dribbler, passer, tirer, c'est pouvoir s'inscrire dans le jeu. Le faire de façon raisonnée en harmonie avec ses partenaires malgré l'opposition des adver­saires, c'est le but de la tactique et de ses prin­cipes fondamentaux ; nous la traitons plus comme tactique de base (ou individuelle) que comme jeu d'équipe ou stratégie. Le travail avec ballon que nous préconisons implique en lui-même le développement des qualités physiques de base. Un complément physique est cependant nécessaire : un quart du temps d'entraînement est consacré à un tra­vail spécifique d'endurance et de vitesse (qua­lités essentielles), et également de souplesse, coordination d'appuis, déplacements, ainsi que la pratique d'autres sports collectifs. Notre souci n'est pas de former ou de préparer une équipe pour la compétition du week-end.

EPS N° 268 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1997 57 Revue EP.S n°268 Novembre-Décembre 1997 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

FOOTBALL mais de former des individus grâce à un travail systématique.

L'expérience de l'Institut National du Foot­ball (INF) L'objectif est clair : permettre à des jeunes footballeurs de s'entraîner quotidiennement dans des conditions optimales sans que l'on puisse craindre pour leur santé et leur intégrité physique et sans que leur scolarité en soit per­turbée. Les jeunes, doués à leur entrée, s'adaptent au régime proposé : internat avec un entraîne­ment de 1 h 30 à 2 h par jour, travail scolaire et retour en fin de semaine en famille et au club. Considérant que l'adresse et l'habileté avec le ballon peuvent être développées de façon décisive à cet âge favorable, nous avons choisi de privilégier l'apprentissage et le perfection­nement techniques et leur utilisation dans le jeu. Cette expérience dans 1TNF nous permet d'af­firmer qu'il faut développer cette structure par la création des centres inter-régionaux bien implantés, couvrant toute la France et de veiller que ces centres s'inspirent du travail effectué à Clairefontaine.

En pré-formation Le football est un sport de haute technicité. L'apprentissage des composantes de la tech­nique doit être entrepris très tôt. De 6 à 10 ans. l'enfant joue librement avec-son ballon et ses copains, et les quelques élé­ments de base qu'on peut lui enseigner sont statiques. A partir de 10-11 ans. commence le véritable apprentissage des gestes, de façon plus dynamique et plus élaborée. Un retard dans cet apprentissage oblige à un « rattra­page » long et difficile. Le travail technique que nous entreprenons avec nos jeunes de 14 ans, dans certains domaines, est un travail d'initiation, alors même qu'il devrait être un travail de perfec­tionnement. Ce travail porte sur : - la maîtrise du ballon : conduites, dribbles, contrôles, jonglages : - les frappes du pied (passes, tirs), de la tête : - la technique de reprise de ballon (tacles. interceptions, tètes et renvois défensifs). • Il met l'accent sur l'aisance, le « toucher » de balle, la précision, sur la netteté, la « pro­preté » des frappes plus que sur la puissance. Il comporte le plus souvent possible des enchaînements qui se terminent sur le but. impliquent un changement de rythme. • 11 est basé sur la répétition des gestes de qua­lité. La quantité des répétitions ne garantit en rien la qualité : mieux vaut exécuter 50 frappes avec application que 200 frappes sans souci de bien faire. L'intervalle entre deux répétitions doit être court (proche de 7 secondes pour une bonne mise « en mémoire ». mais il convient de prêter atten­tion aux incidences physiques : la fatigue diminue l'aisance technique et l'entraînement « sous pression » est à proscrire. • Il nécessite la participation active de l'en­traîneur par la correction, la démonstration.

Dans la correction, la démonstration du geste par l'entraîneur est essentielle. Les paroles d'explication ne sauraient suffire : il faut les illustrer par la représentation du geste. « Le geste parle ». En deuxième année, le même travail est repris à des fins de perfectionnement des gestes à une plus grande vitesse et dans des enchaîne­ments plus complexes. On insiste également sur les frappes (avec introduction des balles brossées ou liftées) sans se soucier de la puissance. En outre, on aborde les techniques défensives. Cette forme d'entraînement individuelle doit avoir priorité sur le travail de groupe et sur une forme globale souvent trop proche de celle des adultes. Ce travail individuel est trop souvent réalisé de manière épisodique. car défini « à tort » comme rébarbatif, monotone, voire ennuyeux. Les responsables de ces catégories

se polarisent d'abord sur le résultat du dimanche qui conditionne la forme d'entraî­nement en équipe. Un contrôle bien orienté de qualité et une passe ajustée dans le jeu évitent beaucoup de duels provoqués par une technique de base insuffisante. Les contrôles, les frappes, la conduite, le dribble et les feintes, le jeu de tête et le pied faible, sont plus importants à cet âge-là que le duel, les jeux réduits intenses ou les systèmes de jeu déjà trop orientés, à un ou deux attaquants seulement. Un bonne technique individuelle de chaque joueur entraîne dans le match la maîtrise du jeu. la confiance, la créativité, les buts et la joie...

Les fondamentaux de ITNF Ils sont de quatre sortes. Techniques - le jonglage, les conduites, les dribbles, - les frappes de balle, les passes,

- les contrôles, - les tirs. - les centres et les reprises, - le jeu de tête, - les techniques défensives. Les feintes doivent apparaître dans un grand nombre d'enchaînements. Tactiques - aide au porteur. - demande du ballon. - passer et suivre. - couverture en défense. - placement, déplacement dans les espaces (entre 2). - notion d'attaquant ou de défenseur. Avec : - les situations à égalité numérique base un contre un + choix. - les situations de découverte des solutions. - les situations classiques en supériorité. Physiques - l'endurance, - la vitesse. - les appuis et les déplacements. - la souplesse, - la coordination. - l'agilité. Jeux - en déséquilibre numérique. - réduits (espace et nombre de joueurs). - avec des appuis latéraux, - en zones séparées, - en vagues. - à 4 petits buts, - sur un terrain de handball (sans gardiens).

LA PROGRAMMATION

La programmation annuelle Très dépendante des congés scolaires, elle est composée de : Une période préparatoire de quatre semaines Elle consiste en : - deux semaines d'entraînement à temps plein (deux entraînements par jour : à dominante physique le matin, à dominante technique et jeux l'après-midi). Plus une semaine chez les parents avant la rentrée scolaire, - deux semaines à rythme normal (un entraî­nement par jour). Au niveau du travail physique, l'accent a été mis sur l'endurance à travers : - des courses régulières (environ 30 minutes) avec prises de pulsations manuelles et sensibi­lisation au rythme à suivre par chacun, - des évolutions en appuis-déplacements, - des exercices techniques (circuit par exemple) et des jeux. La mobilité a surtout été vue sous l'angle de l'aisance par : - appuis-déplacements, - bondissements (bancs), - apprentissage de la course rapide (relâche­ment, foulées amples, « style ») et préparation à la vitesse (bondissements, foulées bondis­santes...). La souplesse et la coordination par : - assouplissements actifs, - trampoline (découverte) et tapis (rou­lades...), - étirements (apprentissage et correction).

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FOOTBALL Au niveau technique et tactique, tous les élé­ments techniques n'ont été qu'entrevus, seuls le jonglage et les conduites ont t'ait l'objet d'une réelle attention. Des jeux, bien sûr, réduits le plus souvent, comme par exemple, le jeu dans un carré (2x2 + 1 joueur). (3x3 + 1 j). ou 4x4 avec buts et gardiens de but. Au cours de ceux-ci. les notions d'appuis, soutien, de demande de ballon, etc.. ont pu être évoquées. Des cycles techniques de 6-7 semaines Ils correspondent aux rythmes scolaires et sont consacrés au travail des différentes tech­niques. Ce sont dans l'ordre, les jonglages, les conduites et les dribbles, la frappe de balle, les passes et contrôles, le tir, les centres et reprises, les techniques défensives.

La programmation hebdomadaire Lundi Étirements, agilité, acrobatie (trampoline, tapis...), basket-ball. handball, volley-ball. Mardi Répétition de gestes, exercices avec opposi­tion ou plus grande difficulté ou en situation, jeux d'application. Mercredi Jeux, situations. Jeudi Même travail que mardi avec d'autres formes. Vendredi Avec une dominante vitesse ou vitesse + déplacements, principes de jeu. En fin de semaine, les jeunes ont un match avec leur club respectif II n'est pas question pour nous de préparer ce match : il faut néan­moins en tenir compte du point de vue phy­siologique : la séance du lundi est consacrée à l'endurance et aux étirements. celle du ven­dredi plutôt à la vitesse.

La séance Le matériel de base pour chaque séance : plots, chasubles, buts (souvent orientés dos aux filets de protection). L'équipement des joueurs : tenue identique pour tous, chaussures adaptées au terrain, gourde d'eau, ballon n° 4 bien gonflé. Nous nous sommes entraînés toute la saison avec des ballons n° 4 (ballon réglementaire pour les minimes), mieux adaptés à la morphologie de beaucoup de nos jeunes que les n° 5. Nous considérons en outre que ce que l'on peut faire avec un petit ballon, sera d'autant mieux fait avec un gros ballon, l'équipement « mental » : exactitude, disponibilité, attention, engage­ment, persévérance, aucun bon entraînement ne peut se faire sans la « mentalité INF ». La séance est progressive dans l'intensité : - réchauffement, constitué par des exercices techniques et des jeux réduits à rythme moyen et par des étirements (mise en tension muscu­laire). - des exercices de répétitions ou des situations technique-tactique, - des jeux, physiquement exigeants, - retour au calme, avec étirements. Les intervalles de repos sont occupés par l'in­gestion d'eau, des étirements ou des exercices simples de faible intensité.

Si la séance doit comporter des exercices de vitesse, ceux-ci se placent après réchauffe­ment. Il y a une progressivité également dans la dif­ficulté ou la complexité. Dans les séances techniques, ce sont des exer­cices de répétition sans opposition, avec oppo­sition, des jeux. On place entre deux exercices

ou deux situations complexes, des exercices simples de contraste. La durée de la séance dépend de l'intensité imposée. Avec l'expérience que donne une saison d'entraînement avec des minimes, nous pensons qu'une séance d'intensité moyenne, de forme variée et attrayante, avec les pauses obligatoires pour la réhydratation et des étire­ments peut durer jusqu'à deux heures.

L'exercice Il doit viser à l'efficacité et donc répondre à l'objectif visé. La forme doit servir de fond.

Les exercices d'apprentissage technique, par exemple, sont souvent le même geste. Le joueur ne doit porter son attention que sur la qualité du geste à exécuter. Ces exercices n'en sont pas moins efficaces. Nous pensons que l'entraîneur doit se méfier des exercices « bien ficelés » qui le satisfont intellectuellement, mais qui. sur le terrain, ne répondent pas for­cément à l'objectif visé. Pour l'agrément des joueurs, il est souhaitable que les séances sur le même thème ne soient jamais tout à fait les mêmes. Mais une trop grande variété lors d'une séance risque de dis­perser l'attention des joueurs et de manquer d'efficacité.

L'entraînement des gardiens de but Les gardiens travaillent beaucoup. Avec le groupe et en situation ils font des jeux et des séances techniques (notamment de frappes, tirs, centres et reprises, têtes,...). Seuls, ils font à réchauffement et pendant les exercices individuels des joueurs de champ, un travail sur les techniques de base, à savoir : - en priorité les prises de balles sous toutes leurs formes. - le placement et le replacement. - les dégagements (en 1re année : exercices de frappes comme les joueurs de champ), et sur les éléments physiques essentiels : appuis, déplacements, coordination, disponibilité cor­porelle. Nous avons évité de les entraîner « sous pres­sion ». mais nous avons exigé d'eux de l'ap­plication pour des gestes de qualité, un enga­gement maximum dans toutes les phases de jeu. Enfin, les normes d'entraînement souhaitables et de matches par semaine pour le haut niveau sont les suivantes par catégorie d'âge : - moins de 13 ans : 2/3 entraînements et un match. - 13/14/15 ans : 4/5 entraînements, un match 35 matches par saison, - 16/17 ans : 5/7 entraînements, un match. 40 matches par saison. 4/5 semaines de repos à l'intersaison. Les centres de pré-formation sont implantés en France à Vichy. Châteauroux. Lié vin, Tou­louse. Ploufragan (ouest). Madine (est) et en projet dans le sud-est et le centre national à Clairefontaine.

Claude Dusseau Directeur de l'Institut National du Football.

Clairefontaine.

Quelques chiffres Nombre de joueurs sortis du centre de Clai­refontaine. depuis 1992 : 84. 44 évoluent en première division, 18 en deuxième division, 3 en nationale I et 19 en amateurs (dont 12 sont en première année de fonctionnement). Le pourcentage des joueurs entrant dans un club pro est le suivant : • 1992 : 33 %. • 1993/94 : 84,6 %. • 1995 : 88,8 %. • 1996 : 86,6 %.

EPS N° 268 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1997 59 Revue EP.S n°268 Novembre-Décembre 1997 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé