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~‘ktude STOP-NIDDM (Study TO Prevent Non Insulin Dependent Diabetes Mellitus) a jet6 les bases de ce qu’il devient urgent d’envisager : /a pkvention de I’kclosion du diab&te de type 2 (02). C’est possible, &ant prtWd6 d’un (( pr&diabkte )), I’intolkrance au glucose (impaired glucose tolerance = IGT), phase oti i’on peut ,proposer un mbdicament associ6 B un traitement hygi&o-diBt&igue, etude presentee par Jean- Louis Chiasson (Hotel- Dieu, CHU de Montreal) et son groupe multicentrique “’ se conclut ainsi : cc L’acarbose peut Btre utilisee, ou en alter- native ou en association d des changements de mode de vie, pour retarder 1’8mergence du diabkte de type 2 chez des patients avec intokrance au glucose )J. Eviter le passage au diabkte Devant la montee inexorable de la prevalence du D2 dans le monde (150 millions de patients, dou- blement p&vu dans les 25 ans), et compte tenu de la possibilite d’etablir par la biologie la realite d’une IGT reversible, il etait Iegi- trme d’evaluer la possibilite de prevenir ou de retarder le passa- ge de I’IGT au diabete installe. Dans le groupe de patients consti- tue, 714 recevaient 100 mg d’acarbose trois fois par jour (a chaque repas) et 715 un pla- cebo au meme rythme, tous &ant incites a observer un regime de reduction ou de maintien du poids et une activite physique reguliere (qur n’agissent pas en synergie sur la glycemie). Apres un suivi moyen de 3,3 ans, la transition IGT-D2 etait moins frequente dans le groupe traite (32 O/o des patients) que dans le groupe placebo (42 a/o), soit une reduction du risque de 25 O/o. Cacarbose est un anti-diabetique oral, inhibiteur des alpha-gluco- stdases intestinales (grele). Les analyses biologrques specifiques sont les cl&s de ce constat : epreu- 8 ve d’hyperglycemie provoquee par voie orale (HGPO), glycemie a jeun, hemoglobine glyquee. Le profil lipidique (CT, LDL, HDL, TG) faisait partie du suivi. Le resultat de cette etude n’est pas bouleversant, avec un &art de 10 % entre les deux groupes. La conclusion est aussi que le traitement devrait etre poursuivi... mbme si le traitement hygieno- dietetique se revele egalement efficace, voire davantage dans d’autres etudes (a condition d’une observance draconienne - ND/-R). Dans STOP-NIDDM, estime J.-L. Chiasson, le resultat a peut- etre ete amoindri par le groupe de patients qui n’a pas pris la to- talite des doses d’acarbose. Par ailleurs, age, sexe et indice de masse corporelle n’induisent pas de differences entre groupe traite et groupe placebo. En re- vanche, on pourrait encore re- duire I’incidence du D2 chez les sujets qui poursuivent bien le trai- tement a montre le suivi, HGPO a I’appui : ce test et la glycemie post-prandiale sont deux temoins- cles biologiques. On sait que le depistage du D2 survient encore trop souvent avec la premiere complication. La possibilite d’intervenir avant apparition de I’insulino-resistan- ce est une voie a explorer sans moderation. J.-M. M. “Acarbose for prevention of fype 2 diabetes mell~tus : fhe STOP-NIDDM random&d Via/, Lancet 2002 ; 359 2072-77. Pays parhcipants : Canada, Espagne, Allemagne, /s&4, Fmlande. I . I . I n I . I . I . I . I . I . I . I . I . I . I . I . I ji@& @ffG+~ ; 1’&iologie du diabhte de type 2 est connue, passons aux actes La Fbd&ation infernafionale du d&b&e (IDF, prdsident : Pr George Alberti) engage cliniciens, biologistes et chercheurs dans la lutte contre /es deux dangers qui caracterisent ie diabefe de type 2 (D 2) : infohkance au glucose (/GT: impaired glucose tolerance) et hyperglycemic B jeun (IFG : impaired fasting glucose), facteurs de risque majeur de morbi-mortalit cardiovascuiaire. L e consensus des diabeto- logues est total. La pathologie cardiovasculaire est bien la cause principale de de&s premature des sujets diabetiques. Des strategies coQt/efficacite doivent etre developpees pour identifier I’IGT et I’IFG dans les populations a haut risque, de faqon & proposer la preven- tion la ou elle est le plus necessaire. En ce sens, selon le Pr Alberti, ce n’est plus le D 2 qui est un fac- teur de risque cardiovasculaire, mais ses deux marqueurs biolo- giques precoces : IGT et IFG. Leur positivite expose le patient a un exces de risque cardiovas- culaire, consensus aujourd’hui ac- quis dans la communaute medi- tale internationale. Cautre consensus Cexplosion pandemique prevue d’ici 2025 impose aussi une meilleure comprehension de l’etio- logie de ce diabete de la secon- de partie de la vie... mais qui est en train de rattraper nos enfants et nos ados. tvoquer un diabete de la maturite (terme minimisant en- core en usage dans certains me- dia) ne suffit pas a I’expliquer. Une reunion internationale de consensus de I’IDF lors du congres (’ Diabete en Asie 2002 “, cet ete a Colombo (Sri Lanka) a eu pour but de se mettre d’accord sur les etiologies du D 2 et de proposer une strategie de prevention pri- maire, devant le constat, accepte a I’unanimite (evidence de niveau A) de I’augmentation de son incidence chez I’enfant, I’ado- lescent et I’adulte. > > Revue Franqa~se des Laboratolres, octobre 2002, No 346

La prévention du diabète serait possible!

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Page 1: La prévention du diabète serait possible!

~‘ktude STOP-NIDDM (Study TO Prevent Non Insulin Dependent Diabetes Mellitus) a jet6 les bases de ce qu’il devient urgent d’envisager : /a pkvention de I’kclosion du diab&te de type 2 (02). C’est possible, &ant prtWd6 d’un (( pr&diabkte )), I’intolkrance au glucose (impaired glucose tolerance = IGT), phase oti i’on peut ,proposer un mbdicament associ6 B un traitement hygi&o-diBt&igue,

etude presentee par Jean-

Louis Chiasson (Hotel-

Dieu, CHU de Montreal) et son

groupe multicentrique “’ se

conclut ainsi : cc L’acarbose

peut Btre utilisee, ou en alter-

native ou en association d des

changements de mode de vie,

pour retarder 1’8mergence du

diabkte de type 2 chez des

patients avec intokrance au

glucose )J.

Eviter le passage au diabkte

Devant la montee inexorable de la

prevalence du D2 dans le monde

(150 millions de patients, dou-

blement p&vu dans les 25 ans),

et compte tenu de la possibilite

d’etablir par la biologie la realite

d’une IGT reversible, il etait Iegi-

trme d’evaluer la possibilite de

prevenir ou de retarder le passa-

ge de I’IGT au diabete installe.

Dans le groupe de patients consti-

tue, 714 recevaient 100 mg

d’acarbose trois fois par jour (a

chaque repas) et 715 un pla-

cebo au meme rythme, tous &ant

incites a observer un regime de

reduction ou de maintien du poids

et une activite physique reguliere

(qur n’agissent pas en synergie

sur la glycemie).

Apres un suivi moyen de 3,3 ans,

la transition IGT-D2 etait moins

frequente dans le groupe traite

(32 O/o des patients) que dans le

groupe placebo (42 a/o), soit une

reduction du risque de 25 O/o.

Cacarbose est un anti-diabetique

oral, inhibiteur des alpha-gluco-

stdases intestinales (grele). Les

analyses biologrques specifiques

sont les cl&s de ce constat : epreu-

8

ve d’hyperglycemie provoquee

par voie orale (HGPO), glycemie

a jeun, hemoglobine glyquee.

Le profil lipidique (CT, LDL, HDL,

TG) faisait partie du suivi.

Le resultat de cette etude n’est

pas bouleversant, avec un &art

de 10 % entre les deux groupes.

La conclusion est aussi que le

traitement devrait etre poursuivi...

mbme si le traitement hygieno-

dietetique se revele egalement

efficace, voire davantage dans

d’autres etudes (a condition d’une

observance draconienne - ND/-R).

Dans STOP-NIDDM, estime

J.-L. Chiasson, le resultat a peut-

etre ete amoindri par le groupe

de patients qui n’a pas pris la to-

talite des doses d’acarbose.

Par ailleurs, age, sexe et indice

de masse corporelle n’induisent

pas de differences entre groupe

traite et groupe placebo. En re-

vanche, on pourrait encore re-

duire I’incidence du D2 chez les

sujets qui poursuivent bien le trai-

tement a montre le suivi, HGPO

a I’appui : ce test et la glycemie

post-prandiale sont deux temoins-

cles biologiques.

On sait que le depistage du D2

survient encore trop souvent avec

la premiere complication.

La possibilite d’intervenir avant

apparition de I’insulino-resistan-

ce est une voie a explorer sans

moderation.

J.-M. M.

“Acarbose for prevention of fype 2 diabetes mell~tus : fhe STOP-NIDDM random&d Via/, Lancet 2002 ; 359 2072-77. Pays parhcipants : Canada, Espagne, Allemagne, /s&4, Fmlande.

I . I . I n

I . I . I . I . I . I . I . I . I . I . I . I . I

ji@& @ffG+~ ; 1’&iologie

du diabhte de type 2 est connue, passons aux actes La Fbd&ation infernafionale du d&b&e (IDF, prdsident : Pr George Alberti) engage cliniciens, biologistes et chercheurs dans la lutte contre /es deux dangers qui caracterisent ie diabefe de type 2 (D 2) :

infohkance au glucose (/GT: impaired glucose tolerance) et hyperglycemic B jeun (IFG : impaired fasting glucose), facteurs de risque majeur de morbi-mortalit cardiovascuiaire.

L e consensus des diabeto-

logues est total.

La pathologie cardiovasculaire

est bien la cause principale de

de&s premature des sujets

diabetiques.

Des strategies coQt/efficacite

doivent etre developpees pour

identifier I’IGT et I’IFG dans

les populations a haut risque,

de faqon & proposer la preven-

tion la ou elle est le plus

necessaire.

En ce sens, selon le Pr Alberti, ce

n’est plus le D 2 qui est un fac-

teur de risque cardiovasculaire,

mais ses deux marqueurs biolo-

giques precoces : IGT et IFG.

Leur positivite expose le patient

a un exces de risque cardiovas-

culaire, consensus aujourd’hui ac-

quis dans la communaute medi-

tale internationale.

Cautre consensus Cexplosion pandemique prevue

d’ici 2025 impose aussi une

meilleure comprehension de l’etio-

logie de ce diabete de la secon-

de partie de la vie... mais qui est

en train de rattraper nos enfants et

nos ados. tvoquer un diabete de

la maturite (terme minimisant en-

core en usage dans certains me-

dia) ne suffit pas a I’expliquer.

Une reunion internationale de

consensus de I’IDF lors du congres

(’ Diabete en Asie 2002 “, cet ete

a Colombo (Sri Lanka) a eu pour

but de se mettre d’accord sur les

etiologies du D 2 et de proposer

une strategie de prevention pri-

maire, devant le constat, accepte

a I’unanimite (evidence de

niveau A) de I’augmentation de

son incidence chez I’enfant, I’ado-

lescent et I’adulte. > >

Revue Franqa~se des Laboratolres, octobre 2002, No 346