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Ceux parmi les Libanais que la politique fait encore vibrer ont reçu un nouveau hochet, pour égailler leurs journées moroses et donner quelques frémissements à leur électroencéphalogramme plat. Nec plus ultra des joujoux virtuels destinés à la piétaille, ce loisir dernier cri est un concept à l’état pur, qui s’énonce comme suit : et si le Déplumé de Maarab donnait vraiment sa bénédiction à la candidature de l’Agrume de Rabieh à la présidence de cette République de rien ? Le débat est lancé. Ça ne mange pas de pain, ne paie pas la dette ni ne règle la crise économique, mais permet au moins d’animer les dîners mondains de quelques couples d’ahuris : des gras du bide somnolents derrière les volutes de leur cigare ; des dondons tirées à mort, figées derrière leurs glomérules de botox. À la base, le jeu consistait pour le Tondu à lancer la baballe dans le landernau du Barbichu, question de lui remonter le palpitant. Une sorte de réponse du berger à la bergère, après la décision de ce dernier de miser sur la Frangipane de Zghorta, invité à jouer les bibelots à Baabda. Manque de pot, la baballe a viré boule puante à force d’intervention des larbins des uns et des autres. Tant et si bien que le patron des Fleus se retrouve aujourd’hui piégé entre un rival qu’il ne peut blairer ni au propre ni au figuré, et un autre qu’il ne peut encadrer ni en couleur ni en noir et blanc. Résultat : c’est le Sayyed Barbu qui est appelé à arbitrer la pantalonnade. Ça lui donnera une occasion de plus pour donner de la voix, lui qui parle si souvent qu’on peut l’entendre même en branchant un fer à repasser. Orangina, le Tondu et le Franju. Trois chômeurs, un seul poste à pourvoir : le gagnant regardera le Liban au fond des yeux… par-dessus les montagnes d’ordures. Gaby NASR Têtes de concept vendredi 15 janvier 2016 | N°14536 QUOTIDIEN LIBANAIS D’EXPRESSION FRANÇAISE www.lorientlejour.com | 2000 L.L. ABONNEMENT Photographie « Perdre la vue », mais garder en mémoire Page 15, l’article d’Olivier GASNIER DUPARC Bonnes feuilles Face à la tutelle syrienne, la résistance du patriarche-patriote Page 5, l’article Fady NOUN Billet Camps palestiniens Page 4 / Patricia KHODER La contestation contre la politique d’austérité de l’Unrwa gagne en ampleur Polémique Page 4 / Suzanne BAAKLINI Le bras de fer se poursuit autour de l’incinérateur de Dhour Choueir Conseil des ministres Page 2 Le gouvernement annonce l’exportation des déchets pour... bientôt Liban Crise des déchets Nouvelles échauffourées dans le centre-ville Page 2 Décryptage Les développements en Syrie commandent l’évolution des dossiers régionaux Page 3, l’article de Scarlett HADDAD Économie Focus L’économie libanaise, à l’abri de la conjoncture saoudienne ? Page 8, l’article de Philippe HAGE BOUTROS Économie numérique Speed envoie deux start-up libanaises dans la Silicon Valley Page 8 International Éclairage Ben Ali, un exilé très discret en Arabie saoudite Page 12 La Seize Disparition Alan Rickman décède d’un cancer à 69 ans Aujourd’hui Carnet, météo 7 Bourse 8 Petites annonces 9 Horoscope, jeux 14 Ciné, expos, spectacles 15 BEYROUTH 12° / 19° min. max. Justice militaire La relaxe de Samaha ressoude le 14 Mars Tous les ténors du 14 Mars et antisyriens se sont indignés hier de la décision de la Cour de cassation militaire de relâcher sous caution Michel Samaha, arrêté en 2012 pour transport d’explosifs et détenu depuis à la prison de Rihaniyé. Après Saad Hariri, Walid Joumblatt et Samy Gemayel, Samir Geagea l’a jugée d’inspiration « non libanaise », tandis que Fouad Siniora y voyait « une grave atteinte à la justice ». La mesure semble avoir serré les rangs de l’alliance du 14 Mars, mais ce ralliement sera-t-il durable ? Il reste que cette décision, quoique argumentée par la Cour et des sources judiciaires, témoigne d’une justice discrétionnaire dans le pays. Page 3, nos informations et l’article de Fady NOUN Terrorisme Après Istanbul, Djakarta... Liban Pop La danse du ventre donne des ailes à Randa Makhoul Page 16, l’article de Colette KHALAF Événement La renaissance, couleur sépia, de Ziad Rahbani 27 février 1978. Cinéma Orly, rue Hamra. Ziad Rahbani, jeune auteur, metteur en scène et en musique et acteur, fait un triomphe avec « Bennesbeh laboukra chou » (« Et pour demain… quoi ? »), son troisième opus. 13 janvier 2016. CinemaCity. Souks de Beyrouth. Avant-première du film « Bennesbeh laboukra chou », un patchwork de scènes filmées en Super 8 en 1978 et reconstituées avec les technologies d’aujourd’hui. Dans la pénombre de la salle, l’émotion est palpable. Page 15, l’article de Maya GHANDOUR HERT L’ancien ministre libanais Michel Samaha accueilli par ses filles, chez lui, après sa libération sous caution. Anwar Amro/AFP Deux jours après l’attentat perpétré dans le cœur historique d’Istanbul et attribué par le pouvoir à l’organisation État islamique, c’était au tour de Djakarta, hier, d’être rattrapée par la terreur. Des attentats- suicide revendiqués par le groupe jihadiste ont semé le chaos dans la capitale indonésienne où des extrémistes inspirés par les attaques de Paris ont tué par balles deux civils dont un Canadien et détruit un café Starbucks proche d’un centre commercial. Page 10

La relaxe de Samaha ressoude le 14 Marsappelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui peuvent être réglées par les politiques ». Le

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Page 1: La relaxe de Samaha ressoude le 14 Marsappelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui peuvent être réglées par les politiques ». Le

Ceux parmi les Libanais que la politique fait encore vibrer ont reçu un nouveau hochet, pour égailler leurs journées moroses et donner quelques frémissements à leur électroencéphalogramme plat. Nec plus ultra des joujoux virtuels destinés à la piétaille, ce loisir dernier cri est un concept à l’état pur, qui s’énonce comme suit : et si le Déplumé de Maarab donnait vraiment sa bénédiction à la candidature de l’Agrume de Rabieh à la présidence de cette République de rien ? Le débat est lancé. Ça ne mange pas de pain, ne paie pas la dette ni ne règle la crise économique, mais permet au moins d’animer les dîners mondains de quelques couples d’ahuris : des gras du bide somnolents derrière les volutes de leur cigare ; des dondons tirées à mort, figées derrière leurs glomérules de botox.À la base, le jeu consistait pour le Tondu à lancer la baballe dans le landernau du Barbichu, question de lui remonter le palpitant. Une sorte de réponse du berger à la bergère, après la décision de ce dernier de miser sur la Frangipane de Zghorta, invité à jouer les bibelots à Baabda.Manque de pot, la baballe a viré boule puante à force d’intervention des larbins des uns et des autres. Tant et si bien que le patron des Fleus se retrouve aujourd’hui piégé entre un rival qu’il ne peut blairer ni au propre ni au figuré, et un autre qu’il ne peut encadrer ni en couleur ni en noir et blanc. Résultat : c’est le Sayyed Barbu qui est appelé à arbitrer la pantalonnade. Ça lui donnera une occasion de plus pour donner de la voix, lui qui parle si souvent qu’on peut l’entendre même en branchant un fer à repasser.Orangina, le Tondu et le Franju. Trois chômeurs, un seul poste à pourvoir : le gagnant regardera le Liban au fond des yeux… par-dessus les montagnes d’ordures.

Gaby NASR

Têtes de concept

vendredi 15 janvier 2016 | N°14536 QUOTIDIEN LIBANAIS D’EXPRESSION FRANÇAISE www.lorientlejour.com | 2000 L.L.

ABONNEMENT

Photographie

« Perdre la vue », mais garder en mémoirePage 15, l’article d’Olivier GASNIER DUPARC

Bonnes feuilles

Face à la tutelle syrienne, la résistance du patriarche-patriotePage 5, l’article Fady NOUN

Billet

Camps palestiniens Page 4 / Patricia KHODER

La contestation contre la politique d’austérité de l’Unrwa gagne en ampleur

Polémique Page 4 / Suzanne BAAKLINI

Le bras de fer se poursuit autour de l’incinérateur de Dhour Choueir

Conseil des ministres Page 2

Le gouvernement annonce l’exportation des déchets pour... bientôt

LibanCrise des déchets Nouvelles échauffourées dans le centre-villePage 2

DécryptageLes développements en Syrie commandent l’évolution des dossiers régionauxPage 3, l’article de Scarlett HADDAD

ÉconomieFocus L’économie libanaise, à l’abri de la conjoncture saoudienne ? Page 8, l’article de Philippe HAGE BOUTROS

Économie numériqueSpeed envoie deux start-up libanaises dans la Silicon ValleyPage 8

InternationalÉclairage Ben Ali, un exilé très discret en Arabie saouditePage 12

La SeizeDisparitionAlan Rickman décède d’un cancer à 69 ans

Aujourd’hui

Carnet, météo 7Bourse 8Petites annonces 9Horoscope, jeux 14Ciné, expos, spectacles 15BEYROUTH

12° / 19°min. max.

Justice militaire

La relaxe de Samaha ressoude le 14 Mars

Tous les ténors du 14 Mars et antisyriens se sont indignés hier de la décision de la Cour de cassation militaire de relâcher sous caution Michel Samaha, arrêté en 2012 pour transport d’explosifs et détenu depuis à la prison de Rihaniyé. Après Saad Hariri, Walid Joumblatt et Samy Gemayel, Samir Geagea l’a jugée d’inspiration « non libanaise », tandis que Fouad Siniora y voyait « une grave atteinte à la justice ». La mesure semble avoir serré les rangs de l’alliance du 14 Mars, mais ce ralliement sera-t-il durable ? Il reste que cette décision, quoique argumentée par la Cour et des sources judiciaires, témoigne d’une justice discrétionnaire dans le pays. Page 3, nos informations et l’article de Fady NOUN

Terrorisme

Après Istanbul, Djakarta...

Liban Pop

La danse du ventre donne des ailes à Randa MakhoulPage 16, l’article de Colette KHALAF

Événement

La renaissance, couleur sépia, de Ziad Rahbani

27 février 1978. Cinéma Orly, rue Hamra. Ziad Rahbani, jeune auteur, metteur en scène et en musique et acteur, fait un triomphe avec « Bennesbeh laboukra chou » (« Et pour demain… quoi ? »), son troisième opus.13 janvier 2016. CinemaCity. Souks de Beyrouth. Avant-première du film « Bennesbeh laboukra chou », un patchwork de scènes filmées en Super 8 en 1978 et reconstituées avec les technologies d’aujourd’hui. Dans la pénombre de la salle, l’émotion est palpable.

Page 15, l’article de Maya GHANDOUR HERT

L’ancien ministre libanais Michel Samaha accueilli par ses filles, chez lui, après sa libération sous caution. Anwar Amro/AFP

Deux jours après l’attentat perpétré dans le cœur historique d’Istanbul et attribué par le pouvoir à l’organisation État islamique, c’était au tour de Djakarta, hier, d’être rattrapée par la terreur. Des attentats-suicide revendiqués par le groupe jihadiste ont semé le chaos dans la capitale indonésienne où des extrémistes inspirés par les attaques de Paris ont tué par balles deux civils dont un Canadien et détruit un café Starbucks proche d’un centre commercial. Page 10

Page 2: La relaxe de Samaha ressoude le 14 Marsappelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui peuvent être réglées par les politiques ». Le

Une centaine de partisans de l’ex-député Hassan Yacoub ont manifesté hier, à Sin el Fil-Nabaa, pour protes-ter contre la détention de ce dernier depuis quelques se-maines, dans le cadre de l’af-faire du kidnapping d’Han-nibal Kadhafi, fils de l’ancien dictateur libyen.

Les manifestants ont de-mandé à mettre fin au mys-tère qui entoure la disparition, en Libye en 1978, de l’imam Moussa Sadr et de ses deux compagnons, dont le cheikh Mohammad Yacoub (père de Hassan Yacoub). Ils ont éga-lement qualifié la détention de M. Yacoub d’« arbitraire ».

La mère de l’ex-député, qui entame une grève de la faim depuis quelques jours en guise de protestation, serait actuel-lement dans un état de santé « critique », selon ses proches. Mme Yacoub observe égale-ment un sit-in depuis deux

semaines à la mosquée al-Safa, à Ras el-Nabeh.

Par ailleurs, l’enlèvement en Libye, depuis une vingtaine de jours, des deux ressortis-sants libanais Mohammad et Khaled Nazha a été revendi-qué mercredi par un groupe se faisant appeler « La brigade du martyr Mouammar Kad-

hafi  ». Le groupe a affirmé avoir enlevé les deux Libanais en échange de la libération d’Hannibal Kadhafi. Mais l’ambassadeur du Liban à Tripoli, Mohammad Skayné, a démenti ces informations, indiquant que cet enlèvement avait uniquement des motifs crapuleux.

2 Liban vendredi 15 janvier 2016

Conseil des ministres

Le gouvernement réitère sa confiance en Chehayeb et annonce l’exportation des déchets pour... bientôtLa question des nominations sécuritaires, à l’origine du boycottage de la séance par des ministres du CPL et du Hezbolllah, n’a pas été abordée.Le Conseil des ministres a repris ses travaux hier matin, avec 140 points inscrits à son ordre du jour, malgré le boycottage des ministres du Courant patriotique libre (CPL), du Tachnag et du Hezbollah. Également absent de la séance, le ministre de la Culture, Raymond Araiji (Marada), qui se trouve en dehors du pays.

Parallèlement à la réunion du gouvernement, les acti-vistes de la société civile ont manifesté place Riad el-Solh avant de se rendre aux locaux du ministère de l’Environne-ment pour protester contre la décision du gouvernement d’exporter les déchets pro-duits au Liban. Un mouve-ment qui n’a pas influé sur le Conseil.

À l’issue de la réunion du gouvernement qui a duré trois heures, le ministre de l’Information Ramzi Jreige a affirmé, lors d’un point presse, que le gouvernement a confiance dans le ministre de l’Agriculture, Akram Che-hayeb. Lors de la réunion du gouvernement, les ministres ont salué les efforts entre-pris par ce dernier en vue de résoudre la crise des déchets.

M. Chehayeb, qui avait considéré que l’exportation des déchets «  est la pire des solutions », tout en affirmant qu’elle est la seule possible aujourd’hui, avait exprimé le souhait d’un «  retour aux décharges sanitaires ». « Tous ceux qui avaient promis d’as-surer ces décharges n’ont pas tenu leurs promesses », avait-il assuré avant d’entrer au Conseil des ministres.

Lors de la réunion gou-vernementale, le Premier ministre Tammam Salam a affirmé, selon des propos rapportés par M. Jreige, que «  l’exportation des déchets doit bientôt commencer  », soulignant que le processus nécessite un peu de temps. M. Salam a également sou-ligné l’importance de trouver une solution à long terme concernant la crise des dé-chets.

«  Nous savons pertinem-ment qu’il existe nombre de sujets litigieux (…). Ne fai-sons pas assumer au Conseil des ministres plus qu’il ne peut supporter  », a encore dit le chef du gouvernement appelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui

peuvent être réglées par les politiques ».

Le Premier ministre a en outre affirmé la nécessité de réactiver l’action du gouver-nement et a indiqué que le président de la Chambre des députés, Nabih Berry, mène des contacts en vue de rendre au Conseil des ministres « sa vitalité complète  ». Il a réi-téré l’importance de parer à la vacance présidentielle le plus vite possible, cette mesure étant, selon lui, le seul moyen de réguler le fonctionnement de l’ensemble des institu-tions.

Le ministre de l’Informa-tion a ensuite donné lecture des décisions adoptées par le cabinet, précisant que la question des nominations sécuritaires n’avait pas été abordée au cours de la séance. À ce sujet, le ministre de l’Économie, Alain Hakim, avait affirmé à la presse, avant d’entrer au Grand Sérail, qu’il est «  contre l’examen de ce dossier en dehors de l’ordre du jour ». Le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, avait pour sa part rappelé qu’il y a un « méca-nisme spécifique à respecter pour les nominations sécu-ritaires  ». «  Le texte de loi prévoit que le ministre de la Défense propose (des noms) après avoir consulté le com-mandant en chef de l’armée. Des mesures ont déjà été prises. Si elles sont avalisées, le Conseil des ministres ne constituera pas une pierre d’achoppement  », a-t-il as-

suré. La ministre des Dépla-cés, Alice Chaptini, a précisé à son tour que le dossier des nominations sécuritaires est pour l’instant entre les mains du ministre de la Défense, Samir Mokbel, qui a présenté un projet-accord à ce propos et promis de soumettre les noms la semaine prochaine, a-t-elle noté.

Kataëb vs CPLDans une intervention

écrite, le ministre du Travail, Sejaan Azzi, s’est dit désolé de voir «  certains collègues se permettre de boycotter la séance du Conseil des mi-nistres après l’avoir paralysé pendant plusieurs mois, alors que s’accumulent les projets et les textes de loi portant sur des questions vitales intéres-sant les citoyens ». Et d’ajou-ter  : «  Nous refusons qu’une partie politique, quel que soit son poids, monopolise les nominations militaires. L’armée et les Forces de sécu-

rité intérieure ne sont la pro-priété d’aucun responsable politique ou communauté.  » Le ministre a affirmé que la formation politique dont il est issu, les Kataëb, « refusera tout compromis qui se ferait aux dépens des institutions militaires et sécuritaires ».

Avant le début du Conseil des ministres, le ministre des Affaires étrangères, égale-ment chef du CPL, Gebran Bassil, avait informé M. Salam que sa formation ainsi que le Hezbollah ne partici-peront pas à la réunion. Selon des informations rapportées par la presse, M. Bassil a souhaité que les nominations sécuritaires soient placées à l’ordre du jour de la prochaine réunion gouvernementale.

Le CPL avait jusque-là été le seul à maintenir le flou sur sa participation à la réunion. Si certains signes laissaient transparaître une possible participation, telle que la vo-lonté déclarée du Hezbollah

de relancer le gouvernement et l’attitude « positive » du gé-néral Michel Aoun devant ses visiteurs et celle du ministre Gebran Bassil à la table de dialogue, les espoirs ont été douchés par le mutisme offi-ciel du bloc aouniste.

Le ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, a par ailleurs fait état de sa déter-mination à aller de l’avant dans les préparatifs prélu-dant à la tenue des élections municipales «  que souhaite l’ensemble des parties poli-tiques  », a-t-il dit. Il a en outre évoqué lors de la séance le dossier des volontaires de la Défense civile qui attendent d’être cadrés, insistant sur la nécessité de faire figurer ce point à l’ordre du jour de la prochaine séance.

Les dizaines de volon-taires de la Défense civile libanaise qui tiennent un sit-in dans le centre-ville de Beyrouth depuis plusieurs semaines ont annoncé jeudi qu’ils comptent se rendre en Syrie lundi, alors que leur demande d’être inscrits au cadre de l’institution n’a toujours pas été prise en compte depuis le début de leur grève. « Lundi, à 12h55, nous allons nous rassembler, place des Martyrs, nous et nos collègues issus de tous les mohafazats. Nous irons ensuite en Syrie, en tant que volontaires, pour rejoindre les rangs des secouristes là-bas  », a annoncé Youssef Mallah, un porte-parole du groupe de grévistes. «  Nous ne faisons pas de différence entre les humains et nous serons en première ligne en Syrie. Là ou il y aura un incendie, nous serons (...). Notre décision est prise. Nous avons des reproches à vous faire, vous nos responsables, mais sans rancune  », a-t-il ajouté, les larmes aux yeux.

Le Premier ministre Tammam Salam présidant le premier Conseil des ministres de l’année.

Crise des déchets

Nouvelles échauffourées dans le centre-villeDes activistes arrêtés puis relâchés après des heurts au siège du ministère de l’Environnement.Dix-huit activistes des collec-tifs «  Nous demandons des comptes  » et «  Vous puez !  » ont été appréhendés hier matin par les Forces de sécurité inté-rieure et emmenés à la caserne Hélou pour y être interrogés, avant qu’ils soient relâchés en début de soirée.

L’arrestation des activistes, parmi lesquels se trouvaient des avocats, s’est produite lors du sit-in organisé par les col-lectifs « Nous demandons des comptes » et « Vous puez ! », en signe de protestation contre la corruption et « la logique de mafia  » dans l’exportation des déchets, et en concomitance avec la tenue de la séance du Conseil des ministres, à la place Riad el-Solh. Le sit-in a d’abord eu lieu à proximité du Grand Sérail, puis devant le ministère de l’Environnement, immeuble des lazaristes.

Dans un communiqué qu’elle a publié en début de soi-rée, la Direction générale des Forces de sécurité intérieure (FSI) a décrit les circonstances de l’arrestation, indiquant que 15 personnes entrées de force dans le bâtiment qui abrite les locaux du ministère de l’Envi-ronnement (immeuble des la-zaristes), ont été sommées d’en sortir. Mais devant leur refus d’obtempérer, elles en ont été évincées, pour être ensuite ar-rêtées sur instruction de l’auto-rité judiciaire compétente.

Le communiqué a ajouté que le fourgon des FSI transportant les personnes appréhendées a été la cible de jets de pierres, ce qui a provoqué une échauf-fourée entre les forces de l’ordre

et les manifestants, se soldant par l’arrestation de trois d’entre eux. Et le communiqué de conclure : « Les FSI, qui rem-plissent leur rôle et leurs pré-rogatives sans intention hostile et sans velléité d’affrontement, demandent aux manifestants d’exprimer leurs opinions par les voies pacifiques, sans s’attaquer aux institutions et aux administrations publiques chargées de les protéger. »

Œufs pourrisEn début de journée, les

protestataires avaient en-tamé leur mouvement en lançant des œufs pourris en direction du Grand Sérail, demandant aux éléments des FSI de se tenir à l’écart. Ils avaient également tenté de démanteler les fils barbelés qui entourent le Sérail. Par la suite, des manifestants se sont dirigés vers l’immeuble abritant les locaux du minis-tère de l’Environnement, tentant d’en forcer l’entrée, ce qui leur a valu d’être bat-tus, selon l’Agence nationale

d’information (Ani).

Réunion du conseil de l’ordre des avocats

Dans l’après-midi, le bâ-tonnier de l’ordre des avo-cats de Beyrouth, Antonio Hachem, a appelé le conseil à une réunion à l’issue de laquelle il a chargé les avocats Hassan Bazzi, Rania Ghaith, Ali Hajj, Ourouba Haraké et Abbas Srour de défendre tous les activistes arrêtés durant la journée d’hier, déclarant que des contacts sont en cours

pour la libération de l’avocat Wassef Haraké, et mettant en garde contre un durcisse-ment de la position de l’ordre si ce dernier n’était pas libéré. On apprenait en fin d’après-midi que celui-ci ainsi que six autres activistes ont été libé-rés vers 16h, alors que deux autres étaient toujours rete-nus pour infraction au code de la route d’une valeur de 250 000 LL. Toutes les autres personnes arrêtées devaient en principe être relâchées dans la soirée.

Heurts entre les forces de l’ordre et des activistes qui essaient de libérer leurs camarades arrêtés lors d’une manifestation dénonçant la gestion par le gouvernement de la crise des déchets, à Beyrouth. Joseph Eid/AFP

Affaire Hannibal Kadhafi

Manifestation de soutien à l’ex-député Hassan Yacoub à Nabaa

184e jour du scandale des déchets

Depuis plusieurs années, ils se livrent à une entreprise délibérée et minutieuse de noyautage et de torpillage de l’appareil de l’État. Depuis plusieurs mois, ils entreprennent, sans sourciller et sous des prétextes fallacieux, de paralyser l’une après l’autre les institutions politiques. Loin de se contenter de cette opération de sape, ils s’en prennent désormais à la santé même des Libanais, leur droit de bénéficier d’un minimum de bien-être, de vivre tout simplement dans un environnement salubre. En utilisant « l’arme » des déchets comme instrument de manœuvre, de pression et de manigances politiques, en faisant sciemment obstruction, par acteurs civils interposés, à toutes les solutions avancées par le gouvernement pour sortir les Libanais de ce cauchemar quotidien des ordures ménagères, ces saboteurs de la République ont dépassé par leur action maléfique tout entendement.Dans le but d’illustrer l’ampleur de ce crime national commis à l’égard des Libanais et afin, surtout, que ce dossier ne tombe pas dans l’oubli ou soit banalisé, L’Orient-Le Jour publiera dans chacune de ses éditions une photo des monticules d’ordures qui se développent et s’agrandissent à chaque coin de rue. Puisse ce geste médiatique symbolique secouer certaines consciences. Si tant est qu’elles existent...

Les lecteurs peuvent nous adresser leurs photos à l’adresse suivante :[email protected]

Aux saboteurs de la République...Afin que le dossier des déchets ne tombe pas dans l’oubli

La mort aux trousses

Sur la route du village de Faraya, au niveau de Chabrouh : la neige est trop immaculée, les « saboteurs de la République » se chargent de la polluer. Photo Hala Saddi

Le bureau de presse du ministre du Travail, Sejaan Azzi, a annoncé hier dans un communiqué que le Conseil des ministres a avalisé un projet de décret présenté par son ministère relatif à l’octroi de bourses d’études aux employés et fonctionnaires des services publics et privés pour l’année 2015-2016.

Les écoliers et universitaires pouvant bénéficier de cette bourse doivent avoir entre 4 et 25 ans, précise notam-ment le texte. Ils doivent être inscrits dans des établisse-ments réguliers, les instituts assurant des cours du soir n’étant pas inclus. Seuls trois enfants d’un même foyer peuvent bénéficier

d’une bourse d’études, le total des bourses ne devant pas dépasser 1,5 million de livres.Le communiqué note que le Conseil des ministres avait déjà donné son accord à une requête soumise par M. Azzi concernant l’octroi de bourses couvrant les années 2013-2014 et 2014-2015.

Les bourses d’études aux enfants des employés et fonctionnaires avalisées

L’ancien président de la Répu-blique Michel Sleiman a esti-mé hier dans un communiqué publié à l’issue de la réunion de sa formation politique qu’il est impératif de «  laisser l’institu-tion militaire faire son travail et remplir ses devoirs sous la direction du ministre de la Dé-fense nationale, loin de toute pression et de toute tentative d’intimidation  », dans une claire allusion critique au point de vue du bloc aouniste au sujet

des nominations militaires.«  Le citoyen a plus que

jamais besoin que les institu-tions reprennent leur travail de manière organisée et cela ne peut se faire sans l’élection d’un président de la République. De plus, les Libanais expatriés vivent dans un climat d’inquié-tude car ils ne savent pas de quoi leur destin sera fait et ont peur de faire les frais des posi-tions politiques extrêmes (...) », a ajouté M. Sleiman avant de

se féliciter du retour au travail gouvernemental « de manière à traiter les affaires urgentes des citoyens ».

L’ancien président a par ail-leurs regretté que la position officielle du Liban n’ait pas été plus claire et plus en faveur de la neutralité par rapport aux conflits régionaux, car il aurait pu ainsi « préserver sa spécifi-cité tout en ne rentrant pas en contradiction avec la commu-nauté arabe ».

Sleiman : L’armée doit être tenue loin de toute pression ou intimidation

Une centaine de personnes ont manifesté hier en soutien à Hassan Yacoub. Photo Ani

Page 3: La relaxe de Samaha ressoude le 14 Marsappelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui peuvent être réglées par les politiques ». Le

3Libanvendredi 15 janvier 2016

Décryptage

Les développements en Syriecommandent l’évolutiondes dossiers régionauxScarlett HADDAD

À près d’une semaine de la tenue de la conférence de Genève sur la Syrie, le ré-gime et ses alliés marquent une sérieuse avancée sur le terrain. Depuis le début de l’année 2016, ils ont pro-gressé sur plusieurs fronts à la fois, confirmant leur nouvelle tactique d’encer-cler les combattants extré-mistes à travers la prise de positions stratégiques, au lieu de se concentrer sur une invasion dans un front précis.

Au cours des derniers jours, les forces du régime et leurs alliés ont pris une sé-rieuse avance sur les fronts du Sud (rif de Deraa), du centre (Ghouta orientale de Damas) et du Nord (les rifs de Lattaquié et d’Alep), alors que l’accord sur le quartier al-Waer à Homs se poursuit. Tous ceux qui tournaient en dérision l’in-tervention militaire russe en Syrie estimant qu’au bout de trois mois, elle n’avait toujours pas provoqué un changement important sur le terrain, doivent recon-naître aujourd’hui l’effica-cité de cette offensive, qui en assurant une couverture aérienne aux troupes au sol leur a permis de prendre des positions stratégiques. La plus importante est in-contestablement la ville de Salma dans le rif de Latta-quié, située à proximité de la frontière avec la Turquie et limitrophe de ce qu’on appelle «  La montagne turkmène  », considérée par les autorités turques comme une ligne rouge. Cette ville avait été investie par les combattants extrémistes en 2012 et était devenue une sorte de bastion des rebelles. Son retour sous le contrôle des forces du régime est donc un événe-ment important sur le plan symbolique, mais pas seu-lement. La reprise par les forces officielles de la loca-lité de Salma est donc avant tout un coup porté aux au-torités turques et à leur plan d’hégémonie sur le nord de la Syrie, sous prétexte de la présence de Turkmènes

dans cette partie du pays. De plus, la localité de Sal-ma a une importance stra-tégique pour la province de Lattaquié qui est désormais pratiquement pacifiée, de la frontière avec la Turquie jusqu’au Sud, sur la côte méditerranéenne (il n’y a plus désormais qu’un petit verrou à la frontière syro-turque qui se concentre sur la localité de Rabiha).

Enfin, Salma (qui est considérée comme un centre d’estivage très prisé) commande aussi le triangle stratégique de Jisr el-Choughour, Idleb, Sahel el-Ghab qui sont encore aux mains des rebelles et qui constituent un objectif probable pour les forces du régime et leurs alliés. En même temps, les forces du régime syrien et leurs alliés ont enregistré un progrès considérable tout autour d’Alep, dans son rif ouest et sud. Ce qui, selon les experts militaires, serait annonciateur de la chute totale de cette ville-clé entre les mains des forces loyalistes.

En prenant les rifs qui entourent la ville d’Alep, les forces loyalistes font en réalité l’économie de l’invasion des quartiers de la ville encore aux mains des rebelles et pourront les assiéger en attendant des négociations pour obtenir le retrait des combattants sans bataille sanglante, comme c’est actuellement le cas dans le quartier al-Waer à Homs, le dernier bastion des rebelles dans cette ville que les opposants au régime syrien voulaient au départ transformer en symbole de la révolte et du fameux printemps syrien.

La nouvelle stratégie des forces du régime et de leurs alliés est donc en train de se confirmer. Il s’agit de pro-gresser sur plusieurs fronts à la fois et notamment de fermer les frontières du pays face à l’afflux de com-battants et d’armes. Après la fermeture de la frontière libanaise suite à la bataille de Qousseir en 2013 et du Qalamoun en 2015, la fron-tière libanaise a été relati-

vement sécurisée, alors que la Jordanie qui a une large frontière avec la Syrie, au sud du pays, a progressi-vement cessé de s’impli-quer dans la guerre qui se déroule en Syrie. C’est d’ailleurs une des raisons de la progression des forces du régime dans la région de Deraa. Sans oublier le fait que selon des rapports des renseignements étran-gers, ce seraient les rensei-gnements jordaniens qui auraient donné aux Russes et aux Syriens les infor-mations nécessaires sur la localisation de Zahran Allouche qui a été la cible d’un bombardement aérien il y a quelques semaines.

Il restait donc encore les frontières avec la Tur-quie et l’Irak. Concernant l’Irak, la stratégie retenue actuellement se propose de reprendre le contrôle de Deir ez-Zor, tout en laissant Raqqa pour une période ultérieure. Il s’agit donc de fermer la frontière avec la Turquie de la pro-vince de Lattaquié jusqu’à Deir ez-Zor à la frontière irakienne pour affaiblir les combattants. Si cette stratégie porte ses fruits et si l’avancée des forces du régime et de leurs alliés se confirme, il est clair que les conditions du dialogue ini-tié à Genève entre le régime et ses opposants vont être modifiées. Déjà, les points qui avaient été prévus dans le communiqué de Genève ont changé en faveur de la position du régime syrien à travers la dernière résolu-tion 2254 du Conseil de sé-curité qui établit une feuille de route pour une sortie de crise en Syrie. Ce plan ne prévoit plus le départ du président syrien avant la fin de la période transitoire dans deux ans...

Cette redistribution des cartes en Syrie ne peut qu’avoir une incidence sur l’ensemble des dossiers ré-gionaux. Placé dans cette perspective régionale, le dossier présidentiel libanais est appelé à attendre l’évo-lution de la tendance avant de se concrétiser, dans un sens ou dans l’autre.

Tollé dans les milieux du 14 Mars et antisyriensLa relaxe de l’ancien ministre Michel Samaha, accusé, en 2012, d’avoir transporté dans sa voiture des explosifs dans le but de perpétrer des atten-tats au Liban, a été accueillie par une vague de réactions indignées, notamment de la part des pôles du 14 Mars et chez les antisyriens.

Le chef du courant du Futur, Saad Hariri, a estimé, dans une série de tweets, que «  quelles que soient les raisons qui motivent la déci-sion du tribunal militaire, il s’agit bel et bien de la libé-ration d’un criminel impliqué dans l’un des crimes les plus odieux à l’égard du Liban  ». « L’unanimité des juges mili-taires équivaut à une récom-pense au criminel, au nom de la justice, et à une atteinte

aux sentiments des Liba-nais », s’est-il insurgé.

Dans la même veine, le ministre de l’Intérieur Nou-had Machnouk a estimé que la décision de libérer M. Samaha «  ne fait nullement honneur à la Cour de cassa-tion militaire ».

Pour le chef du PSP, Wa-lid Joumblatt, la décision du tribunal militaire « porte at-teinte aux sentiments des Li-banais et assène un coup aux efforts soutenus des forces de sécurité dans la lutte contre le terrorisme ». « Cette déci-sion légalise le crime, ou du moins l’encourage  », a-t-il ajouté dans un tweet. En réponse, l’ancien ministre Wi’am Wahhab a déclaré  : «  Si cet État, Walid bey, jugeait vraiment les crimi-

nels, la plupart des dirigeants seraient aujourd’hui derrière les barreaux. »

« Un nouvel attentat perpétré contreles Libanais »

« Le message de la justice libanaise aux terroristes est que la sanction infligée pour la contrebande d’armes et la planification d’attentats visant les Libanais est uni-quement de trois ans de pri-son », a, pour sa part, déploré Samy Gemayel, chef du parti Kataëb.

De son côté, Nadim Ge-mayel, député de Beyrouth, a estimé que la relaxe de Mi-chel Samaha est « un nouvel attentat perpétré contre les Libanais. C’est une honte pour la justice militaire ».

Mohammad Kabbara, député de Tripoli, s’est indi-gné du fait que «  la comédie de la libération de Samaha concentre en elle toute l’in-justice », faisant référence aux Tripolitains détenus pendant des années sans jugement.

«  Au Liban, il y a deux types de citoyens, ceux qui respectent la loi et ceux à qui il est interdit de demander des comptes », lit-on dans un communiqué du secrétariat du 14 Mars.

Du côté de la société civile, il y a également eu des réac-tions à cette libération. Le bâtonnier de Tripoli Fahd Moqaddem a estimé que « la libération de Samaha est un coup dur porté au concept de justice et de sécurité  ». Le Mouvement civil a criti-

qué cette mesure, comparant cette libération à la détention prolongée de militants dont le seul tort est de manifester et d’exprimer leur opinion de manière pacifique.

Du côté de l’association «  Journalistes contre la vio-lence  », on pense que cette libération «  est un encoura-gement au terrorisme et aux atteintes à la justice », surtout que «  l’enquête a fourni les preuves et les faits de l’impli-cation de Samaha dans ce crime ». Elle s’est également prononcée pour l’abolition des tribunaux d’exception.

Les mouvements estudian-tins du 14 Mars ont, pour leur part, décidé de mani-fester aujourd’hui devant le domicile de Michel Samaha, à Achrafieh.

Le ministre de la Justice, Achraf Rifi, a violemment réagi hier à la libération sous caution de Michel Samaha, s’en prenant au tribunal militaire et à ses juges, les accusant sans ambages de partialité. «  Maudit soit le temps où un juge et un offi-cier complotent contre la pa-trie, a-t-il poursuivi. Je ferai ce que me dicte mon devoir national  », a-t-il déclaré à sa sortie du Conseil des mi-

nistres, qui se tenait hier en matinée au Grand Sérail.

Il a poursuivi : « Une nou-velle fois, je me vois obligé d’annoncer aux Libanais la fin du tribunal militaire, cette instance d’exception à tous les niveaux. Il semble que cette instance fait une différence entre les explo-sifs des uns et des autres et qu’elle distingue entre un crime commis par un ami et un crime commis par ce

qu’elle considère comme un ennemi. Ce faisant, elle a porté atteinte à la sécurité nationale libanaise et à la sé-curité des Libanais. »

M. Rifi a annoncé que son ministère a préparé « un pro-jet alternatif à ce tribunal et suggéré qu’il soit remplacé par une instance complète fondée sur la spécialisation, comme cela est le cas dans tous les pays développés qui se respectent ».

Aussitôt après l’annonce de la libération sous caution de l’ancien ministre liba-nais Michel Samaha, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a déclaré, en soi-rée, que le 14 Mars, alliance dont il fait partie, prévoit de mobiliser ses jeunes parti-sans aujourd’hui, pour pro-tester contre la décision de la cour militaire.

«  Nous appelons toutes les organisations de la jeu-nesse au sein du 14 Mars à se réunir demain (au-jourd’hui) afin d’exprimer le refus de la relaxe de Michel Samaha  », a annoncé M. Geagea dans un communi-qué, sans préciser le lieu du rassemblement prévu. Il a souligné que cette mobilisa-tion «  se fera dans le cadre de la loi ».

Michel Samaha a été libéré sous caution jeudi par la Cour de cassation militaire après avoir purgé la peine de 4 ans et demi à laquelle le tribunal militaire l’avait condamné, en date du 13 mai dernier, pour avoir transporté des explo-sifs en vue de perpétrer des attentats au Liban en 2012.

«  C’est un jour sombre dans l’histoire du Liban  », a poursuivi le chef des FL. Et de se demander  : «  Comment pouvons-nous admettre, accepter ou par-donner la décision prise aujourd’hui (hier) relative à l’acte commis par un citoyen libanais qui a comploté avec une partie extérieure en

acheminant des explosifs de l’État complice dans le but de commettre des attentats au Liban ? »

« En tant que citoyen liba-nais, j’ai honte après la prise d’une telle décision », a-t-il encore dit avant d’exhorter le Conseil supérieur de la magistrature et le procu-reur général près la Cour de cassation de mettre la main sur ce dossier, insistant sur la nécessité de reprendre le procès.

«  Il s’agit d’une déci-sion non libanaise et non judiciaire  », a encore com-menté M. Geagea, qui s’est dit «  convaincu qu’il y a eu des ingérences politiques ». Il a souligné à ce propos «  le rôle joué par la partie politique dont est issu M. Samaha  ». Et de conclure  : « Nous ne voulons pas d’une élection présidentielle dans un État de ce type. »

De son côté, l’ancien ministre Marwan Hamadé a estimé que la justice mili-taire libanaise «  vient d’ad-ministrer la preuve du bien-fondé du recours (du 14 Mars) à l’Onu et au Tribu-nal spécial pour le Liban ».

Réagissant aux propos tenus par le chef du bloc du Hezbollah, Mohammad Raad (voir par ailleurs), M. Hamadé a affirmé que le «  dernier à pouvoir por-ter des jugements sur cette question est le député Mo-hammad Raad, protecteur des acolytes de Michel Sa-maha ».

Rifi dénonce la partialitédu tribunal militaire

Geagea appelle à la mobilisation aujourd’hui des jeunesdu 14 Mars

Après sa déclaration incendiaire suite à la libération de Michel Samaha hier, le ministre Rifi s’est recueilli devant les tombes de (l’ancien Premier ministre assassiné) Rafic Hariri et du (chef du service de renseignements des FSI assassiné) Wissam Hassan, au centre-ville. Photo Ani

L’ancien ministre Michel Samaha a été libéré sous caution, hier. Mohammad Azakir/Reuters

Les vœux annuels des attachés militaires à KahwagiLe commandant en chef de l’armée a déclaré hier, dans son discours annuel devant les attachés militaires arabes et étrangers venus lui présenter leurs vœux – une délégation présidée par le général autrichien Andreas Mempur –, qu’il convient de « véhiculer la véritable image de l’armée nationale ».À cette occasion, la délégation a déposé une gerbe de fleurs au pied du monument des Martyrs de l’armée, au ministère de la Défense.

Deriane reçoit l’ambassadeur d’IranLe mufti de la République, Abdellatif Deriane, a reçu hier à Dar el-Fatwa l’ambassadeur d’Iran à Beyrouth Mohammad Fateh Ali. « Nous avons discuté des sujets qui intéressent le monde musulman et du danger que représente

le terrorisme takfiriste (jihadiste) et sioniste dans notre région », a déclaré l’ambassadeur au terme de l’entretien. « Il faut unifier nos rangs et multiplier nos efforts. L’unité entre les peuples et les pays de la région est la seule voie pour contrer ces dangers », a-t-il ajouté.

Les grecs-catholiques contre la « marginalisation »Le Conseil diocésain grec-catholique de Beyrouth, présidé par le métropolite Cyrille Bustros, a mis en garde hier, dans un communiqué, contre la « marginalisation » de cette communauté. « Du moment que le système politique libanais est communautariste par excellence (…) nous nous voyons contraints de revendiquer nos droits de manière à ce qu’ils soient recouvrés conformément à l’importance de notre communauté », a affirmé David Issa, à l’issue de

la réunion du Conseil diocésain.

Présidentielle d’abord, souligne l’UPLL’Union pour le Liban, dirigée par l’ancien candidat aux législatives Massoud Achkar, s’est prononcée hier pour la tenue de l’élection présidentielle en priorité.Dans un communiqué, l’UPL s’est déclarée « surprise par les propos sur la tenue d’élections municipales à l’ombre d’une législature autoprorogée et de la vacance à la présidence ». Partant de là, l’UPL « réclame un traitement du déséquilibre dans les institutions, commençant par l’élection d’un président représentatif de son milieu, et finissant par la mise au point d’une loi électorale juste assurant une représentation authentique, notamment pour les chrétiens, lésés jusqu’ici par toutes les législations adoptées depuis Taëf ».

Brèves politiques

Fady NOUN

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe. Michel Samaha a été libéré hier sous caution par le tribunal militaire. Il devait passer sa première nuit à son domicile d’Achrafieh, après avoir purgé une peine de quatre ans et demi de prison (trois ans et demi de facto, l’année judiciaire étant de neuf mois).

Il avait été arrêté le 9 août 2012 en flagrant délit de transport d’explosifs pour le compte du chef des services de sécurité syriens, le général Ali Mamlouk. Ceux-ci étaient destinés à être utilisés dans des attentats terroristes à caractère confessionnel. Il avait reconnu alors « sa grande erreur ».

M. Samaha a été relâché en fin d’après-midi de la prison de Rihaniyé et reconduit chez lui en compagnie de sa femme et de ses filles. Assailli par les journalistes qui ont envahi son salon à son arrivée, M. Samaha les a rapidement congédiés sur conseil de son avocat. Amai-gri, mais visiblement soulagé, il a quand même eu le temps de crâner, affirmant en parti-culier que s’il était astreint au silence par la justice militaire, au sujet de son procès, il n’en poursuivrait pas moins son activité politique.

L’ancien député et ministre

a été libéré sous caution mo-nétaire de 150 millions de livres (100  000 dollars), ac-compagnée d’une interdiction d’aborder son affaire en pu-blic, y compris sur les réseaux sociaux, et de voyager pendant un an, à dater de sa remise en liberté. Son passeport libanais lui a été confisqué.

Réactions en flècheet manifestations

La relaxe de M. Samaha a soulevé une tempête de pro-testations plus véhémentes les unes que les autres dans les mi-lieux du 14 Mars et antisyriens. L’un de ses premiers effets, apparemment, c’est d’avoir ressoudé, du moins provisoire-ment, les diverses composantes de cette mouvance, ébranlée par la recherche en rangs dis-persés d’une sortie de crise à la vacance présidentielle.

Des réactions en flèche des diverses personnalités du 14 Mars, on retient surtout celles du ministre de la Justice, Achraf Rifi, qui a jeté le discré-dit sur le président de la Cour de cassation militaire, Tani Lattouf, et de Samir Geagea, qui a demandé au Conseil supérieur de la magistrature d’intervenir dans cette affaire et appelé à une mobilisation aujourd’hui, sans que l’on sache la forme qu’elle prendra (voir par ailleurs).

Dès hier soir, des groupes de jeunes ont manifesté dans divers quartiers de la partie ouest de la capitale, bloquant certaines grandes artères, no-tamment au niveau de la Cité sportive, de Qasqas, de Barbir et du boulevard Mazraa, alors que des rassemblements se formaient place des Martyrs.

Le tribunal militaire a-t-il fait preuve de partialité en fa-veur de M. Samaha ? Ce n’est pas ce qu’estime son avocat, Sakhr Hachem, qui affirme qu’après avoir purgé 4 ans et demi de prison pour transport d’explosifs en vue de perpé-trer des attentats au Liban en 2012, son client avait le droit de réclamer sa relaxe, en attendant que son procès soit reconduit à bonne fin.

En effet, estimant le juge-ment prononcé le 13 mai dernier (2015) trop clément, le procureur militaire s’était pourvu en cassation, pous-sant l’avocat de M. Samaha à faire de même. Face à ce double pourvoi, la cour de cassation, à l’unanimité de ses cinq membres, le président (civil) de la cour, Tani Lattouf et quatre autres militaires, semble avoir jugé que M. Samaha avait purgé la peine moyenne prévue par le code pénal pour le crime dont il a été reconnu coupable et qu’il pouvait bénéficier de la pré-

somption d’innocence pour les nouveaux chefs d’accusa-tion soulevés par le procureur, en attendant le jugement défi-nitif de la Cour de cassation militaire.

« Pouvoir d’appréciation »

C’est d’ailleurs ce que son avocat a expliqué à la presse, affirmant que le procès de M. Samaha était toujours en cours, et qu’il devait compa-raître devant le tribunal le 21 janvier. C’est son maintien en détention qui aurait été injuste, a-t-il fait valoir.

Le jugement de relaxe tient compte, en particulier, du fait que Milad Kfoury est moins un informateur qu’un agent chevronné qui a piégé M. Sa-maha, que le crime de ce der-nier n’a pas fait de victimes, qu’il n’est pas « un dangereux criminel », que « son parcours scientifique, culturel et poli-tique assure qu’il n’est pas un terroriste et que son état de santé et son âge autorisent sa relaxe. »

De source judiciaire indé-pendante, tout en reconnais-sant que la Cour de cassation militaire avait usé de son «  pouvoir d’appréciation  » pour relaxer M. Samaha, on précise que son maintien en garde à vue aurait revêtu un caractère punitif et non

judiciaire, puisqu’il aurait été condamné avant que son pro-cès ne s’achève, sachant que ce procès peut encore tour-ner à son désavantage, et que jusqu’au jugement final, M. Samaha continuera d’avoir le statut d’accusé.

De même source, on pré-sume que la cour a libéré l’an-cien ministre parce que tous les éléments de preuves ont déjà été réunis pour la réouverture du procès et que tous les té-moins dans ce procès ont déjà été entendus à deux reprises, à l’exception évidemment de Milad Kfoury, le témoin-clé qui a piégé M. Samaha et a permis son arrestation en fla-grant délit. Ce dernier a quitté le pays, par mesure de sécurité. Il n’est donc plus possible que M. Samaha, une fois remis en liberté, puisse influencer les témoins ou change quoi que ce soit aux données examinées par la cour.

Enfin, toujours de source judiciaire indépendante, le maintien en garde à vue de M. Samaha aurait été justifié pour l’empêcher de fuir. Or, selon cette source, M. Samaha n’a pas intérêt à le faire, car le risque d’une plus grande peine que celle qu’il vient de purger est minime, étant donné que son complot a échoué. Par contre, la fuite lui vaudrait la perpétuité.

Le procès de l’ancien ministre, condamné une première fois à 4 ans et demi de prison pour transport d’explosifs, est toujours en cours.

Justice

Accusé de terrorisme, Michel Samaha libéré sous caution par le tribunal militaire

Page 4: La relaxe de Samaha ressoude le 14 Marsappelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui peuvent être réglées par les politiques ». Le

4 Liban vendredi 15 janvier 2016

Devenir en très peu d’années l’artère la plus fréquentée de Beyrouth, voilà une belle promotion, mais qui ne va pas sans inconvénients.Hamra devient invivable à 18 heures, à 20 heures, avant et après minuit. Le flot incessant des voitures, la sortie des

nombreux cinémas, les « siroteurs » de café des deux douzaines de « snacks », tout cela s’entremêle, se heurte, se croise et… n’avance guère.Pour remédier à ce blocage, un jeune décorateur, Tony Nseir, a lancé une idée audacieuse. Il propose une

gigantesque entreprise : interdire la circulation automobile, agrandir les trottoirs, agrémenter la chaussée de verdure et aménager (quand même) un passage latéral pour les véhicules qui pourront ainsi passer d’une rue à une autre.

Dans « Le Jour » du 15 janvier 1971

Un projet pour décongestionner l’artère la plus engorgée de Beyrouth : Hamra devrait être réservé aux piétons

Les archives racontent...

TERRORISMEArrestation d’un important membre des Brigades Abdallah AzzamLes forces de sécurité ont annoncé hier avoir capturé un important membre des Brigades Abdallah Azzam, une organisation liée à el-Qaëda et responsable de plusieurs attentats au Liban.L’homme, Bilal Mezher, un proche de Sirajeddine Zoureikat, le chef des brigades, a été appréhendé lors d’une opération spéciale à Naamé, dans le Chouf.« Cette opération spéciale fait partie d’une campagne plus large d’arrestations de terroristes et de personnes liées à des groupes terroristes », a déclaré une source policière à Reuters.Le groupe Abdallah Azzam a notamment revendiqué le double attentat-suicide contre l’ambassade d’Iran à Beyrouth en 2014.

Un homme accusé d’appartenir à l’EI déféré devant le tribunal militaireLe juge d’instruction militaire Fadi Sawan a émis hier un acte d’accusation à l’encontre de Mohammad Choueikh, accusé d’appartenir à l’organisation État islamique, d’avoir planifié des attaques terroristes et enrôlé des jeunes au service de l’EI. L’accusé a été écroué et déféré devant le tribunal militaire.

Baalbeck : un mort et un blessé dans des heurts entre l’armée et le clan JaafarUne personne a été tuée hier matin par balle lors d’affrontements entre l’armée et des personnes recherchées du clan Jaafar, à Baalbeck, rapporte l’Agence nationale d’information (Ani, officielle). Selon l’agence, il s’agissait d’une « balle

perdue ». La famille de la victime, Mohammad Wehbé Noun, 60 ans, a bloqué l’entrée nord de la ville en guise de protestation.L’armée avait fait appel à des renforts de la caserne Cheikh Abdallah à Baalbeck et encerclé le quartier de Charawné pour y effectuer des perquisitions. Un soldat a été légèrement blessé et plusieurs véhicules militaires endommagés lors des heurts. L’armée a saisi une Jeep appartenant à l’une des personnes recherchées et contenant des munitions. Elle a également découvert une usine de fabrication de Captagon.

Les membres d’une bande armée arrêtés dans la BékaaLes agents de la Sécurité de l’État ont arrêté hier à Zahlé une bande spécialisée dans le vol et le braquage, après une longue filature. Des armes, de l’argent et un véhicule de type ATV ont également été saisis.

Deux réseaux de passeurs démantelésLes services de renseignements de l’armée ont réussi hier à démanteler deux réseaux de passeurs de migrants vers l’Europe par voie maritime, à partir du littoral Nord, selon un communiqué de la troupe. Le Palestinien Khaled Taleb Naamani et le Libanais Mohammad Kelsina ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire. À noter que Kelsina avait déjà été arrêté pour les mêmes raisons en octobre dernier, ainsi que les personnes qui s’apprêtaient à faire le voyage, et son bateau perquisitionné. Les services de renseignements ont également arrêté le Palestinien Sleiman Ahmad Zaarour qui planifiait, au sein d’un réseau similaire, de faire voyager des personnes illégalement. L’armée a par

ailleurs saisi les sommes de 29 200 dollars et 25 200 000 livres ainsi que des listes contenant les noms de personnes candidates à l’immigration illégale.

Deux militaires et un directeur d’école accusés de détournement de fondsLe procureur général Ali Ibrahim a engagé des poursuites hier contre un directeur d’école et deux militaires pour tentative de détournement de fonds en provenance des écolages de l’établissement en question. Leurs dossiers ont été transférés au parquet général militaire.

Découverte macabreLe cadavre d’un homme a été découvert hier sur l’autoroute de Barbara, selon l’Ani. Les Forces de sécurité intérieure se sont rendues sur les lieux et ont ouvert une enquête afin de déterminer les causes du décès.

Un enfant meurt en tombant de voitureUn enfant de 4 ans est décédé hier après être tombé d’une voiture à Halba. L’enfant a été transféré au centre hospitalier Saint-Joseph, dans cette localité, où il a succombé à ses blessures peu après son arrivée.

Des inconnus jettent des poulets morts sur une route du AkkarDes inconnus ont jeté hier des dizaines de sacs contenant des poulets morts sur la route reliant Jdeidet Qaïtaa à Adouiyé près de Nahr el-Bared, suscitant la colère des riverains. Ces derniers ont demandé aux autorités sanitaires de renforcer le contrôle afin d’empêcher que des carcasses de bovins et de volailles soient jetés au bord de la route, dégageant des odeurs nauséabondes et polluant la région.

En bref

Camps palestiniens

La contestation contre la politique d’austérité de l’Unrwa gagne en ampleur

Incinérateurs

Le bras de fer se poursuit autour de l’installation de Dhour ChoueirLe ministre de l’Environnement ordonne la fermeture du site, les propriétaires du projet refusent. Une confrontation en perspective.

Faute de moyens et face à une demande en hausse, l’agence a dû modifier ses barèmes pour l’hospitalisation. Patricia KHODER

Depuis que, mardi dernier, le jeune réfugié palestinien Mohammad Omar Khodeir, âgé de 23 ans, s’est immolé par le feu, dans le camp de Bourj Chémali, près de Tyr, les sit-in et les manifesta-tions ne s’arrêtent pas dans les camps de réfugiés palestiniens du Liban.

Mohammad, qui souffre de thalassémie et qui a besoin de soins médicaux continus, a voulu ainsi protester contre la politique d’austérité de l’Unrwa (Agence des Nations unies pour les secours aux réfugiés palestiniens) qui, arguant du manque de fonds et de la hausse de la demande, est contrainte d’aménager de plus en plus l’aide accordée.

De Tyr à Tripoli, les réfu-giés dans les camps ont ma-nifesté, fermant les bureaux de l’Unrwa, contestant les nouvelles mesures adoptées par l’agence onusienne et l’appelant à ne pas réduire ses aides, notamment médicales. Des écoles palestiniennes ont fermé leurs portes et des

grèves ont été observées. Au-jourd’hui, des sit-in sont pré-vus devant tous les bureaux de l’Unrwa au Liban.

Toutes les factions palesti-niennes, du Fateh au Hamas, ont élevé la voix pour dénon-cer la politique de l’Unrwa qui pousse, selon elles, les réfugiés à quitter le Liban et qui « porte atteinte à leur dignité ». Pour ces factions, les nouvelles mesures adoptées par l’agence, notamment en matière d’hos-pitalisation, provoqueront des décès par manque de soins. «  Le mouvement de protes-tation se poursuivra jusqu’à ce que l’Unrwa revienne sur sa décision  », a déclaré à L’Orient-le Jour le responsable du Fateh à Aïn el-Héloué, Maher Choubeita.

Jointe au téléphone par L’Orient-Le Jour, la respon-sable communication de l’Unrwa, Zizette Darkazalli, a reconnu que depuis le début de l’année, de nouvelles me-sures relatives à l’hospitalisa-tion sont entrées en vigueur.

«  Jusqu’à la fin de 2015, nous couvrions 100 % du coût des prestations dans nos 27

dispensaires à travers le Li-ban, 100 % des frais d’hospi-talisation en général, notam-ment les maladies chroniques, et 50 % des frais d’hospitali-sation lourde, par exemple certains genres de chirur-gie  », a-t-elle rappelé. Tou-tefois, «  depuis début 2016, une nouvelle politique a été adoptée. Nous couvrons tou-jours 100 % des soins en dis-pensaire, mais concernant les frais d’hospitalisation géné-rale, nous avons adopté trois barèmes : les réfugiés ne sont plus couverts à 100 %. Ainsi, nous couvrons désormais 95  % des frais d’hospitalisa-tion dans les établissements gérés par le Croissant-Rouge palestinien, 85  % des frais d’hospitalisation dans les hôpitaux publics libanais et 80  % des frais d’hospitalisa-tion dans les établissements privés », a-t-elle expliqué.

Pour les réfugiés palesti-niens, c’est ce dernier pour-centage qui pose problème. « Je sais que quand on manque de tout, même 5  000 livres peuvent faire la différence  », souligne Mme Darkazalli.

Mais, «  contrairement à ce qui se dit, nous n’avons pas réduit nos aides. Depuis plusieurs années, nous consa-crons dix millions de dollars annuels en matière d’hospita-lisation au Liban », ajoute-t-elle, notant que «  le montant total de l’aide de l’Unrwa aux réfugiés palestiniens au Liban n’a pas changé. Ce sont les besoins qui deviennent de plus en plus importants certes au Liban, mais surtout à Gaza et en Syrie ».

« Sur le plan régional, dans les cinq territoires où nous opérons, à savoir le Liban, la Jordanie, la Syrie, Gaza et la Cisjordanie, nous aurons be-soin cette année de huit cents millions de dollars, or nous avons entamé 2016 avec un déficit de 80 millions de dol-lars », souligne-t-elle.

«  La communauté inter-nationale n’a jamais arrêté d’aider l’Unrwa, mais il existe d’autres crises dans le monde, notamment celle des réfugiés syriens, qui sont devenues prioritaires. De plus, les be-soins des réfugiés palestiniens sont de plus en plus grands »,

relève-t-elle encore.Au Liban, comme ailleurs,

l’Unrwa opère dans divers secteurs, notamment la santé, l’éducation et l’infrastructure dans les camps. Aujourd’hui, 270 000 réfugiés palestiniens nés ou vivant depuis 1948 au Liban sont enregistrés dans le pays. L’Unrwa a recensé éga-lement 42 000 réfugiés pales-tiniens des camps de Syrie qui se sont réfugiés au Liban depuis 2011. Une aide par-ticulière, n’entrant pas dans le budget relatif aux réfugiés palestiniens du Liban, leur est accordée.

Interrogée au sujet de Mohammad Khodeir, Mme Darkazalli a souligné que le jeune homme avait déjà béné-ficié de plusieurs transfusions sanguines nécessaires à sa sur-vie. « On ignore qui lui a dit que l’Unrwa ne lui accordera pas de l’aide. Notre enquête est en cours », a-t-elle affirmé.

Souffrant de graves brû-lures, Khodeir était toujours hospitalisé hier.

Suzanne BAAKLINI

Des communiqués régu-liers du ministère de l’Envi-ronnement sur sa décision de sceller l’incinérateur de Dhour Choueir à la cire rouge (doublée d’une demande d’interdiction de l’impor-tation de tout incinérateur sans permis adapté, adressée aux douanes)… ont suscité d’acerbes réponses de la part des propriétaires de cet inci-nérateur, le ministre Élias Bou Saab et l’ancien ministre Fady Abboud. L’incinérateur installé à Dhour Choueir, qui devrait être géré par la muni-cipalité, suscite une polé-mique depuis son installation, il y a environ deux mois, mais jamais autant que ces derniers jours.

Et pour cause. Le ministre de l’Environnement, Mo-hammad Machnouk, exige une étude d’impact environ-nemental avant que la ma-chine ne puisse fonctionner. MM. Bou Saab et Abboud lui répondent par la négative, estimant que son ministère n’a pas la prérogative de poser une telle exigence, et que les études d’impact ne sont pas possibles en l’absence de cri-tères imposés à la base par l’État pour l’achat d’incinéra-teurs.

M. Machnouk explique à L’Orient-Le Jour la teneur de sa position. «  Les incinéra-teurs ne peuvent être intro-duits dans le pays sans les per-mis adéquats, ils ne peuvent fonctionner sans l’approba-tion des ministères de l’Envi-ronnement et de l’Industrie », explique-t-il. Sans vouloir

répondre à ce qu’il a considéré comme des «  provocations  » de la part des deux hommes politiques, il confirme que la loi libanaise, notamment le code de l’environnement et ses décrets exécutifs, apporte une liste de critères à respec-ter (qu’il a publiée hier dans la presse), et consacre le principe des études d’impact environ-nemental. Celles-ci doivent être présentées au minis-tère de l’Environnement en attente de son approbation. « Comment importent-ils un incinérateur sans s’informer sur la loi et sans prévenir les autorités compétentes ?  » se demande-t-il.

M. Machnouk, qui dit avoir envoyé ses équipes sur place, affirme que l’engin n’est pas doté de filtre. Il rappelle qu’un incinérateur, installé à Chekka il y a quelques an-nées, n’a jamais été autorisé à fonctionner parce qu’il n’était pas conforme aux normes. « Les filtres coûtent plus cher que l’incinérateur lui-même et doivent être changés tous les huit mois à peu près, affirme-t-il. Si ces incinérateurs se multiplient dans les régions, qui serait prêt à se conformer à ces exigences ? »

Il dit craindre que le phé-nomène ne se généralise sans respect suffisant pour les lois. «  Plus de neuf municipali-tés m’ont déjà contacté pour demander si elles peuvent im-porter des incinérateurs, ré-vèle M. Machnouk. Je leur ai demandé d’obtenir les permis nécessaires et d’effectuer une étude d’impact au préalable, bref de respecter la procédure. Si tout est réglementaire,

mon boulot ne sera pas d’in-terdire pour interdire, mais de m’assurer que tout fonctionne adéquatement. »

Un « défi » au ministrePour sa part, M. Abboud

lance un « défi » au ministre, celui de «  publier ce rapport soi-disant rédigé par son équipe, sur base duquel il demande aux autorités exécu-tives de sceller l’incinérateur, et qui est censé prouver que cet engin dégage des émana-tions nocives pour la santé ».

Pourquoi les propriétaires de l’incinérateur refusent-ils l’idée d’une étude d’impact environnemental exigée par la loi ? « Dans ce ministère, il n’y a rien qui soit blanc ou noir, répond-il. On nous demande une étude d’impact, sans nous préciser suivant quelles spécifications. Pourquoi n’adoptent-ils pas simple-ment les critères de l’Union européenne, par exemple ? Ce serait clair. »

Il ajoute : « La décision du ministre vise à interdire l’en-trée sur le marché des inci-nérateurs de déchets. Qu’en est-il des fours industriels ? Ceux-ci ne polluent-ils pas ? Si sa décision était réellement environnementale, elle aurait englobé toutes les installa-tions de ce type. »

M. Abboud va même plus loin dans son raisonnement, estimant que « l’objectif de la démarche est d’empêcher les propriétaires de l’incinérateur de prouver aux Libanais qu’il y a une alternative à cette ultra-coûteuse option d’exportation des déchets  », décidée par le gouvernement en décembre.

Ce que M. Machnouk nie sans détour. «  Cet incinéra-teur ne peut constituer une solution si cette solution n’est pas acceptable, insiste-t-il. Ce modèle précis est fabriqué pour des déchets particuliers pas pour des déchets ména-gers très divers. »

Sur cet incinérateur, d’une marque britannique «  Inci-ner8 » (à prononcer « incine-rate » en anglais), M. Abboud soutient qu’il répond aux critères des incinérateurs de déchets ménagers, et qu’il sera doté d’un filtre, en route vers le site. Il explique éga-lement qu’il est pourvu d’un système qui brûle les gaz dé-gagés à plus de mille degrés, « une condition acceptable en Europe  », pour empêcher les effets néfastes de la pollution, avec une technique de refroi-dissement par laquelle les pro-blèmes des émanations et des cendres peuvent être traités de manière acceptable, toujours selon lui. «  Nous comptons effectuer un tri au préalable, afin de dégager toutes les matières recyclables, dit-il. Les déchets brûlés seront organiques et inertes, à un coût de quelque 60 dollars par tonne. »

Un simple « brûleur » Sur cet incinérateur, Raja

Noujaim, un militant de la Coalition civile contre les incinérateurs de déchets, est d’un tout autre avis. Il dit qu’il s’agit de ce qu’il appelle un simple « brûleur  ». Ayant consulté le site Internet de la compagnie britannique, et après s’être informé sur l’installation présente à

Dhour Choueir, il indique à L’Orient-Le Jour que celle-ci «  est formée de deux seules chambres de combustion faisant partie d’un ensemble beaucoup plus vaste qui, s’il était installé, aurait formé un véritable incinérateur de déchets  ». Un système «  qui aurait coûté beaucoup plus cher ».

Selon le militant, qui évoque ses recherches sur la compagnie elle-même, ce système, tel qu’il a été ins-tallé, est fait pour une utili-sation mobile, destinée à des fonctions bien précises, pas pour une utilisation fixe en continu, comme incinérateur de déchets ménagers, avec les garanties indispensables. « Les propriétaires auraient-ils été dupés et quelles sont leurs véritables intentions ? » se demande-t-il.

Au vu de la polémique, que se passera-t-il à partir de là ? Le ministre de l’Envi-ronnement dit « avoir envoyé les documents nécessaires à toutes les autorités concer-nées, et avoir la conscience tranquille  ». M. Abboud menace «  d’un recours au Conseil d’État si cette inter-diction reste en vigueur  ». Vont-ils vers une confronta-tion ? « Cela en a tout l’air », répond-il. Quant à la coa-lition, elle révèle que quatre plaintes ont été déposées contre cet incinérateur au vu des risques de pollution : au-près des ministères de l’En-vironnement, de l’Intérieur (application des décisions), de la Santé et du procureur général pour les affaires envi-ronnementales.

Rassemblement hier devant une permanence de l’Unrwa à Aïn el-Héloué. Photo Ani

Photo archives

Page 5: La relaxe de Samaha ressoude le 14 Marsappelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui peuvent être réglées par les politiques ». Le

5Libanvendredi 15 janvier 2016

La coopération avec Rafic HaririLe patriarche Sfeir tenta sincèrement d’aider et de soutenir le nouveau Pre-mier ministre Rafic Hariri afin qu’il puisse satisfaire les aspirations des Libanais et mettre le Liban sur la voie de la renaissance dans tous les domaines. Le prélat maronite pensait que les qualifications personnelles, politiques et financières de Rafic Hariri, ainsi que ses relations arabes et internationales, lui per-mettraient de jouer un rôle décisif dans la libération du Liban de la tutelle syrienne, ou du moins dans l’allége-ment du poids de l’hégémo-nie de Damas sur le pays du Cèdre. Mgr Sfeir avait été un contemporain du Premier ministre Riad el-Solh, ce leader nationaliste arabe qui avait investi son crédit per-sonnel auprès des dirigeants musulmans libanais, syriens et arabes afin d’assurer l’essor d’un Liban indépendant, au terme d’un long conflit entre musulmans et chrétiens sur l’existence de l’entité liba-naise, son identité et son rôle. Le patriarche maronite esti-mait que Rafic Hariri était ca-pable de jouer le rôle de Riad el-Solh, après une longue guerre qui avait divisé les Li-banais au plan confessionnel. Une guerre qui avait surtout poussé les musulmans à s’unir à la Syrie et à réclamer une nouvelle formule de pouvoir, ainsi que le maintien de la présence militaire syrienne et du rôle de Damas, afin de pré-server une situation de fait qui leur assurait une prééminence dans plusieurs domaines.

(…) Même si le patriarche ne dit jamais directement à Rafic Hariri qu’il s’attendait à ce que ce dernier soit un nou-veau Riad el-Solh, plusieurs personnes transmirent au Premier ministre les souhaits du maître de Bkerké : « Il ne m’a jamais dit qu’il voyait en moi un Riad el-Solh, mais certains m’ont rapporté des propos dans ce sens. De toute manière, les circonstances sont différentes, à présent, de ce qu’elles étaient du temps de Riad el-Solh. »

(…) Rafic Hariri trouva dans le patriarche le parte-naire chrétien qui représentait les aspirations des chrétiens et avec lequel les contacts ne fâ-cheraient pas la Syrie. Damas, qui profitait de la tolérance américaine à l’égard de son action de grande envergure au Liban en raison de sa par-ticipation aux négociations de paix, avait en effet établi des règles précises au jeu libanais interne que ni Rafic Hariri ni aucun autre ne pouvait enfreindre.

Campagne d’arrestations

La campagne d’arrestations dans les rangs des forces op-posées à la présence militaire syrienne et à l’ingérence de Damas dans la politique inté-rieure libanaise se poursuivit, sans que le gouvernement ne donne l’impression d’en être responsable, voire même par-fois d’en être informé. Dans les milieux médiatiques et politiques commença à pré-valoir l’idée que Rafic Hariri et son gouvernement remplis-saient un rôle précis limité aux affaires financières et écono-miques, les affaires politiques essentielles étant du ressort du directoire syrien, que ce soit de manière directe ou par

le biais du chef des services de renseignements syriens au Liban, Ghazi Kanaan. Les af-faires sécuritaires, elles, reve-naient exclusivement au com-mandement de l’armée, qui collaborait à son tour directe-ment avec le directoire syrien, sans passer par les autorités libanaises officielles.

À l’ombre des règles syriennes précitées, Rafic Hariri et son gouvernement devaient passer leur premier test sérieux au plan interne ; un test devant servir d’indica-teur concernant la direction qu’allait prendre le pouvoir libanais, maintenant que Ra-fic Hariri l’avait intégré par la grande porte : les nomina-tions administratives. Or le président du Conseil ne put que se soumettre à la volonté du courant syrien en vogue au Liban et contribuer, de gré ou de force, à opérer un coup d’État au sein de l’adminis-tration, semblable à celui qui s’était produit à la Chambre et dans différents autres as-pects de la politique libanaise. De même que les législatives avaient exclu des institutions constitutionnelles toutes les formations opposées à la Sy-rie, les alliés de la Syrie inves-tirent tous les postes princi-paux dans les administrations et les institutions publiques et les transformèrent en réserves et en centres de services par-tisans et électoraux œuvrant à assurer les intérêts des forces qui, au plan local, assuraient une couverture à l’hégémonie syrienne sur le pays.

La troïka et « le partage du gâteau »

(…) Les conflits entre les membres de la troïka autour du dossier des nominations administratives débutèrent dès la deuxième semaine du mandat du cabinet Hariri. Le 18 novembre 1992, Samir Frangié se fit l’écho, à Bkerké, des plaintes du chef du gou-vernement face aux tentatives du président de la République d’imposer des personnes qui lui avaient personnellement fait acte d’allégeance. Il s’agis-sait là du premier affronte-ment entre Élias Hraoui et Rafic Hariri.

Ce dernier ne se plaignit toutefois pas, durant cette période, de la détermina-tion du mouvement Amal à «  envahir  » les institutions et les administrations publiques, malgré l’insistance de Nabih Berry à réclamer le droit de nommer les directeurs géné-raux chiites, et parfois même non chiites.

Le président de la Chambre ne prenait en compte qu’un seul critère  : l’allégeance per-sonnelle à son égard, allant jusqu’à imposer des personnes qui ne possédaient pas les di-plômes requis, dans la mesure où, selon lui, « leurs diplômes en patriotisme sont suffi-sants  ». « Le président Berry était à l’assaut de tous les postes, affirmant qu’il en avait besoin pour pouvoir faire face au Hezbollah, affirme ainsi l’ancien ministre Michel Eddé. Nabih Berry disait toujours que le Hezbollah recevait des sommes énormes de l’Iran et que la seule arme à sa disposition était la dési-gnation des fonctionnaires de première catégorie et le fait d’assurer des emplois dans toutes les autres catégories. C’est ainsi que cela a débuté, et sous le prétexte de l’équi-

libre avec le Hezbollah, il a tout avalé. »

L’ancien président du conseil politique du mou-vement Amal, le député Mohammad Abdel Hamid Beydoun, précise de son côté que «  tout le monde a parti-cipé au partage du gâteau  ». « Les chrétiens au pouvoir et le Premier ministre Rafic Ha-riri disaient la même chose  : “Nous avons besoin des postes afin de pouvoir nous assurer le soutien de la rue.” Le problème, à mon avis, c’est que nous avons démantelé les milices tout en maintenant les mini-États qui en avaient été à l’origine. Les milices ne sont pas nées du néant, mais de mini-États localisés tantôt au sein des communautés, tan-tôt au sein des cantons géo-graphiques. Ces mini-États se sont évertués à prendre la place de l’État, d’où la mise en place d’un système de quotas qui a porté atteinte à l’accord de Taëf et à toute la période postérieure  », dit-il. Pour sa part, le ministre de l’Informa-tion, Michel Samaha, affirme que « le souci de Nabih Berry était de nommer sa clique et de dispenser des services, alors que le Premier ministre voulait mettre la main sur l’administration ».

(…) Le patriarche maronite ne critiqua pas spécifique-ment Rafic Hariri lorsque les nominations furent rendues publiques. Ses critiques, le 30 mai 1993, portèrent plutôt sur la base du problème, à savoir, d’après lui, la primauté de l’intérêt personnel sur l’intérêt public, au détriment même de la souveraineté nationale, du prestige de la loi et du prin-cipe d’équité entre les Liba-nais. La facilité avec laquelle les responsables sacrifiaient ces principes les rendait de plus en plus vulnérables au pouvoir syrien de domination, qui assurait une couverture à leurs méfaits et leur accordait une protection.

Sommet libano-syrien(…) Pour compenser le fait

de s’être laissé emporter par le courant dominant concernant le dossier des nominations, le Premier ministre fit preuve d’une volonté claire de préser-ver sa collaboration avec le pa-triarche Sfeir sur les questions essentielles relatives aux rela-tions libano-syriennes. Le 28 novembre 1992, et toujours à l’initiative de Rafic Hariri, Samir Frangié informa le patriarche Sfeir du premier sommet libano-syrien élargi, auquel avaient pris part, côté libanais, Élias Hraoui, Nabih Berry et Rafic Hariri, et côté syrien, le président Hafez el-Assad, son vice-président, le président de l’Assemblée du peuple et le chef du gouverne-ment. Selon les informations obtenues par le patriarche, le débat s’était focalisé sur trois points :

1 – Le retrait syrien n’aurait pas lieu de façon imminente, quand bien même Rafic Hari-ri l’avait réclamé à la demande des Américains. Mais les Sy-riens atermoyaient en atten-dant les résultats des pourpar-lers de paix entre Israël et les pays arabes.

2 – L’abolition du confes-sionnalisme politique repré-sentait, pour les Syriens, une affaire libanaise interne, et il revenait aux Libanais de déci-der ce qu’ils voulaient faire dans ce domaine.

3 – Les Syriens s’étaient engagés à se lancer bientôt dans une opération de désar-mement du Hezbollah.

(…) Comme à son habi-tude, le patriarche maronite suivait de près l’actualité lo-cale. Il cherchait à faciliter au-tant que possible la tâche du nouveau gouvernement. Mais ce qui l’inquiétait le plus, en cette fin d’année 1992, c’était la poursuite des arrestations à des fins politiques et la pres-sion sécuritaire exercée sur les forces de l’opposition, d’une manière entravant toute nor-malisation politique dans le pays. Aussi ne manqua-t-il pas, dans son message de Noël, de parler des épreuves difficiles que le pays traver-sait, sans pour autant oublier de signaler les quelques lueurs d’espoir dans ce tableau plutôt sombre (…).

Voici un extrait de son message de Noël:

«  Chers frères, chers en-fants,

« Les célébrations de Noël vont et viennent, laissant dans les esprits des lueurs d’espoir en un lendemain meilleur (…).

«  Nous remercions le Sei-gneur pour le fait que les pro-blèmes économiques semblent sur la voie de trouver des solu-tions, ce qui permet de redy-namiser le marché du travail et de ramener progressivement la situation à la normale (…) Quant à la formule selon la-quelle le Liban est guéri et se trouve désormais immunisé face à toute rechute éventuelle, il s’agit d’une affirmation que nous aurions souhaité conforme à la réalité. Com-ment est-il guéri, puisqu’il y a des familles qui souffrent de l’absence de certains de leurs proches, enlevés, emprisonnés au Liban ou ailleurs, dont nous sommes sans nouvelles et dont les parents réclament toujours désespérément le retour, sans que personne ne leur réponde ? Comment est-il guéri, puisqu’il y a une partie de la population qui sent qu’elle a triomphé et qui se comporte sur cette base, et une autre qui se sent vaincue et en ressent, du coup, injustice, amertume, découragement et frustration ? Comment oublier, enfin, toutes les interpellations et les arrestations qui ont lieu sans aucun respect ni pour les droits de l’homme ni pour les lois, sans que les audiences des procès soient publiques et que les avocats de la défense puissent plaider dans les délais prévus ?

Corruption« Et que dire de la corrup-

tion qui est toujours large-ment répandue dans les ad-ministrations publiques, alors que les nominations n’ont toujours pas eu lieu, après des mois d’attente et d’étude, et qu’elles continuent à faire l’objet de tiraillements entre les communautés à l’heure où certains appellent à l’abolition rapide du confessionnalisme politique afin de distraire les gens de questions plus dange-reuses et pernicieuses ?

«  Quelle sagesse y a-t-il à appliquer certaines clauses de l’accord de Taëf et à en occul-ter d’autres ? Jusqu’à présent, les armes n’ont pas été confis-quées des mains de l’ensemble de la population, les déplacés ne sont pas tous retournés chez eux, le Conseil consti-tutionnel n’a toujours pas été

formé, ni la décentralisation administrative mise en place, ni le plan de développement mis à exécution, sans parler d’autres clauses… Et, dans la foulée, le mutisme est observé au sujet de l’aliénation de la volonté nationale, comme si cela était tout à fait normal et ne devait susciter ni l’étonne-ment ni la réprobation.

«  (…) En dépit de tout ce que nous venons de mention-ner, nous nous cramponnons à notre patrie, à toutes ses spécificités et ses caractéris-tiques que nous voudrions préserver, à commencer par le vivre-ensemble sur le même pied d’égalité, dans un climat de liberté et de dignité (…). »

C’est dans ce contexte que Rafic Hariri entreprit sa première visite à Bkerké, le jour de l’An 1993. Deux mois après la formation de son gouvernement, il souhai-tait faire sentir au patriarche maronite qu’il «  tenait bien en mains tous les aspects de la situation libanaise  », comme il apparut au prélat maronite. Or le maître de Bkerké savait bien mieux que Rafic Hariri lui-même que les capacités de ce dernier étaient déterminées par les règles imposées par Damas sur la scène interne. Les observateurs s’accordent d’ailleurs à dire que Rafic Ha-riri a mis beaucoup de temps avant de devenir un profes-sionnel des affaires politiques libanaises.

(…) Après avoir résumé sa vision de la situation, Rafic Hariri réclama plus de soutien de la part du patriarche, esti-mant que «  la responsabilité de remettre sur pied le pays et de redonner confiance aux chrétiens relève de nous deux, Béatitude  » (…). Mgr Sfeir répondit en ces termes au pré-sident du Conseil : « La situa-tion politique est inquiétante, et notre souci est d’assurer le retour de chaque déplacé et de convaincre les résidents de ne pas émigrer. La franchise nous commande de souligner que les chrétiens n’ont aucune confiance dans le pouvoir en place tant que la Syrie nomme ceux qu’elle désire aux minis-tères et à la Chambre, surtout aux postes sensibles, comme les ministères de la Défense et de l’Intérieur (…). »

(…) Fin 1992 et début 1993, le patriarche tenta, autant que possible, de maintenir l’équi-libre entre le fait d’assurer, d’un côté, un climat favorable au premier cabinet Hariri pour qu’il puisse réaliser la re-lance économique attendue, et de rappeler constamment, de l’autre, que la situation poli-tique dans le pays n’était pas normale du fait de l’hégémo-nie syrienne, qui avait généré une nouvelle classe politique à travers les élections légis-latives de l’été 1992. Cette classe politique s’était emparée de tous les leviers des affaires publiques libanaises, écono-miques et politiques, et se comportait comme si elle était le grand vainqueur de la guerre libanaise, à qui tout est per-mis, les vaincus, eux, n’ayant aucun droit.

L’ancien ministre des Affaires étrangères Fouad Boutros, que le patriarche Sfeir considérait comme un «  homme politique chevron-né  », était favorable à cette orientation. Le 12 décembre 1993, il suggéra au patriarche de rappeler avec insistance que la situation politique au

Liban était instable, afin que l’opinion publique mondiale ne pense pas que la question libanaise avait été résolue. Il donna également raison au patriarche quant à la néces-sité d’accorder une chance au gouvernement.

(…) Mais cette tendance à trouver un équilibre entre le rappel de la dure réalité qui était le lot des Libanais et le fait de donner une chance au gouvernement se fit moins présente dans le discours du patriarche lorsqu’il devint clair, avec le temps, que le gouvernement était incapable d’infléchir favorablement le cours pris par les événements depuis le début de l’applica-tion de Taëf.

Bkerké devenu murdes Lamentations

(…) L’incapacité de don-ner corps aux promesses de provoquer «  un choc posi-tif  » et, partant, de renverser la donne de fond en comble s’accompagna d’un déclin des rapports politiques entre les responsables, notamment entre les trois présidents, qui se lançaient souvent des ac-cusations, en public comme en privé. Certains portèrent même leurs doléances et leurs plaintes jusqu’à Bkerké, qui se transforma en mur des La-mentations (…).

En visite à Bkerké le jour du vendredi saint, le 9 avril, le président de la République affirma qu’il passait son temps à assumer «  la tâche d’ar-bitre entre le président de la Chambre et le chef du gou-vernement ».

(…) Cette visite du pré-sident Hraoui intervint quelques minutes après la diffusion du message pascal, dans lequel le patriarche Sfeir avait déclaré que «  le Liban commence à s’éveiller à une nouvelle vie  », tout en énu-mérant, avec force détails, les difficultés qui entravaient ce réveil.

(…) La fréquence des cri-tiques dans le discours du patriarche poussa Rafic Hariri à redoubler d’efforts pour se rapprocher de lui. Ainsi, à la veille de son départ pour le Vatican, le 17 avril 1993, il le contacta pour lui demander s’il avait quelque chose à lui dire avant le début de sa tour-née incluant aussi la France, lui promettant qu’il lui ren-drait visite à son retour.

Au lendemain de son re-tour, le 29 avril, Rafic Hariri reprit le chemin de Bkerké,

accompagné du ministre Bas-sem Sabeh et de ses conseil-lers Daoud Sayegh et Nouhad Machnouk.

(…) Le patriarche écouta Rafic Hariri avec félicité. Comme tous les respon-sables ecclésiastiques, que ce soit au Saint-Siège ou dans d’autres églises, il était heu-reux à chaque fois qu’un lien positif s’établissait avec des personnalités musulmanes. Le président du Conseil aborda ensuite le volet interne, énu-mérant les dossiers sur les-quels le gouvernement plan-chait, surtout dans le domaine des services. Il mit en exergue sa volonté de poursuivre son projet visant à relever le Liban de son marasme économique. Il s’adressa au patriarche en ces termes  : «  Votre Béati-tude occupe un rôle essentiel à ce niveau  : il est nécessaire que vous persuadiez les chré-tiens de retourner pour qu’ils investissent au Liban et par-ticipent à la vie politique, et en particulier aux élections. Les Syriens finiront bien par partir. Si ce n’est pas demain, ce sera dans trois ans. Le fait de se plaindre ne mène à rien, et le christianisme enseigne la patience, l’espérance et l’endu-rance. Si les chrétiens conti-nuent à être réticents à l’entrée dans la fonction publique et à la reconstruction, ils seront dépassés en nombre par les musulmans. Je suis moi-même musulman, et je vous tiens quand même ces propos, alors qu’il est dans mon inté-rêt que les musulmans aient la suprématie. Or je travaille dans l’intérêt du Liban. En tant que musulmans, nous avons les mêmes préoccupa-tions  : pourquoi est-ce que nous reconstruisons et nous bâtissons alors que les chré-tiens s’en vont ? Si le nombre de chrétiens diminue, les musulmans n’accepteront plus la parité. Et s’il ne reste plus que cent mille chrétiens au Liban, Sa Béatitude restera-t-elle ici ou bien suivra-t-elle ses fils ? Nous encourageons les résidents riches à prendre part à la société immobilière qui va prendre en charge la reconstruction du centre-ville de Beyrouth. Nous voulons que les chrétiens y participent aussi. »

Hariri acheteurde biens-fonds

– (Le patriarche) Le manque de confiance mani-festé par les chrétiens s’ex-plique par de nombreuses rai-

sons, notamment l’absence de décision nationale, décision qui n’est plus entre les mains des Libanais…

– (Hariri interrompant) Ce n’est pas vrai, la décision est entre nos mains.

– (Le patriarche, poursui-vant son idée) Notre souve-raineté est tronquée et notre indépendance fragmentée, et cela n’inspire pas confiance. Nous essayons de redonner confiance aux chrétiens, mais ils ne sont pas convaincus. Je vous dis, en toute franchise, qu’il faut que nous nous rap-pelions constamment que la situation n’est pas normale, afin de ne pas oublier le sens de la souveraineté. En plus de la situation générale in-confortable, il existe un sujet qui préoccupe les chrétiens en particulier, et qui vous concerne directement : on dit que vous achetez les biens-fonds des chrétiens.

– Ce n’est pas vrai. Que l’on me dise où j’ai acheté, rétor-qua Rafic Hariri.

– Près de Balamand, pré-cisa alors Mgr Sfeir.

– Et Rafic Hariri de ré-pondre  : «  Si je n’achète pas moi-même, les chiites les achèteront. Ce sont les riches qui vendent leurs terres. Alors que j’étais de retour en avion, un membre de la famille Saouma, assis près de moi, m’a demandé d’acheter un bien-fonds immobilier qu’il voulait vendre pour pouvoir marier son fils et passer à un autre projet. »

– Mgr Sfeir : « Nous avons entendu que vous aviez égale-ment acheté l’école des sœurs qui n’est pas loin du siège de l’Unesco. »

– Rafic Hariri : « C’est vrai, et j’ai autorisé les sœurs à res-ter deux ans de plus dans les locaux, en attendant qu’elles construisent une autre école ailleurs. Nous leur avons dit de n’enseigner que les sciences et les langues, mais pas la reli-gion, parce que nos écoles sont neutres et ne dispensent pas de cours de religion. »

Le patriarche souleva en-suite une série de problèmes relatifs à la situation socio-économique des citoyens et à ses retombées sur les foyers aux revenus limités. Il souligna que les impôts mécontentaient les citoyens. «  Pourquoi ne consacrerait-on pas une partie du budget de l’Éducation pour aider les élèves à choisir l’école qui leur convient ?  » demanda-t-il au chef du gouvernement.

Bonnes feuilles

Face à la tutelle syrienne, la résistance du patriarche-patrioteSous le titre Contre vents et marées, le second tome des Mémoires du patriarche Nasrallah Sfeir, dont nous présentons aujourd’hui quelques bonnes feuilles tirées du premier chapitre de la deuxième partie, est en librairie. L’ouvrage, traduit par Michel Hajji Georgiou et supervisé par Michel Tou-ma, couvre les années 1992-2000. Œuvre de l’éditeur Antoine Saad, la parution de ce volume consacre en même temps l’activité d’un journa-liste courageux et entrepre-neur dont la maison – Saër el-Machrek – comprend déjà

une quinzaine de titres, dont quatre sont coédités avec L’Harmattan.

«  Le fil conducteur des Mémoires du patriarche Sfeir, souligne l’auteur, An-toine Saad, et cela dès le dé-part, c’est que rien ne peut se faire au Liban sans la coopé-ration de toutes les commu-nautés. Cette conviction est la première des qualités que je relève dans sa personne. Le patriarche Sfeir a été souvent critiqué, parfois avec une virulence injustifiée. Il l’a été par Walid Joumblatt, Rafic Hariri, Nabih Berry ; il l’a été par les Syriens. Il n’a ja-mais répondu à ces attaques, soucieux d’éviter tout ce qui

nourrit les antagonismes communautaires. C’était pour lui une sorte de bous-sole. Je crois que c’est l’une des principales qualités de cet homme qui fut à la tête de l’Église maronite durant les années les plus cruciales de l’histoire du Liban. »

« Le patriarche Sfeir savait que le Liban ne parviendrait pas à obtenir le départ des troupes syriennes si les com-munautés musulmanes ne se joignaient pas à la campagne. C’est la raison pour laquelle il a attendu son heure, ne réclamant ce qu’on appelait pudiquement “le redéploie-ment” de l’armée syrienne, en fait le respect des accords

de Taëf, qu’après le retrait israélien du Liban-Sud, en 2000.  » «  Une seconde et éclatante caractéristique du discours national du pa-triarche Sfeir, c’est qu’il n’a jamais parlé des “droits des chrétiens”, ajoute Antoine Saad. Ces termes ne sont jamais sortis de sa bouche, ni en public ni en privé. Pour lui, c’étaient les droits des Libanais, les droits du Liban à être un État indépendant, souverain et libre. »

«  Troisième caractéris-tique du patriarche Sfeir, une parfaite intégrité per-sonnelle, ajoute l’éditeur des Mémoires. Il n’a jamais demandé quoi que ce soit

pour lui-même ou pour son entourage familial. Qui sait, par exemple, que l’un de ses neveux est général dans l’ar-mée ? Son abnégation totale, son désintéressement ont fait sa force, face aux Syriens, qui cherchaient toujours la faille, chez leurs opposants, pour les embarrasser et les rendre dociles à leurs desiderata. »

« Clarté de vision, discours national, probité absolue sont, à mon avis, les trois vertus du long mandat du patriarche Sfeir  », conclut Antoine Saad, avant d’ajou-ter : « Ah si, il faut citer aussi son courage. Nous avons af-faire à un homme courageux ; non pas téméraire, mais cou-

rageux. Un homme qui ne se laisse pas impressionner. Ainsi, il reste de marbre après les actions de vandalisme commises à Achrafieh par des islamistes rendus furieux par la publication, au Danemark, de caricatures du Prophète ; il ignore superbement les “avertissements” de ne pas se mêler de politique que lui adresse, indirectement, le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam ; il hausse les épaules quand les rensei-gnements militaires l’infor-ment que sa vie et celle de l’abbé Boulos Naaman pour-raient être menacées. »

S’il faut reprocher quelque chose à ce volume passion-

nant, c’est qu’il est un peu touffu, ce qui en retarde par moments la lecture. Nous avons choisi pour nos lec-teurs des extraits illustrant les rapports que le patriarche Sfeir a cherché à établir, après 1992 et le boycottage des législatives par les chré-tiens du Liban, avec Rafic

Hariri, nommé Premier mi-nistre. Un homme à qui il a voulu « donner ses chances », sans pour autant occulter la mainmise syrienne sur tous les rouages administratifs et sécuritaires du pays (abus et tortures dans les prisons) et la curée communautariste qui s’en est suivie.

Parution du second tome des Mémoires du patriarche émérite Nasrallah Sfeir (1992-2000).

La couverture de l’ouvrage.

Le patriarche Sfeir : il a tenu le cap, « contre vents et marées ».

Fady NOUN

Page 6: La relaxe de Samaha ressoude le 14 Marsappelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui peuvent être réglées par les politiques ». Le

Formation

Gina Abou Fadel Saad : Traduire, c’est apprendre le respect de la différence L’École des traducteurs et d’interprètes de Beyrouth, qui vient de souffler ses trente-cinq ans, a reçu au mois de novembre le prestigieux Prix international Gerardo de Cremona. Entretien avec Gina Abou Fadel Saad, directrice de l’Etib. Pouvez-vous nous donner un bref aperçu de l’historique de l’Etib ?

L’Etib a été fondée en 1980 par deux pères jésuites, Roland Meynet et René Chamussy. Dans un pays où le traducteur ne jouissait d’aucune recon-naissance vu que tout un cha-cun était au moins bilingue et se prenait par conséquent pour un traducteur potentiel, cette initiative était plus que risquée. Par ailleurs, il n’y avait au Li-ban et dans la région aucune école de traducteurs et d’inter-prètes. L’Etib naissait donc d’un rêve et répondait à un besoin. Il a fallu cependant de longues années de travail et de persévérance pour changer les mentalités et faire comprendre aux gens que la traduction était bel et bien une profession, que la maîtrise de deux langues au moins était indispensable mais pas suffisante et que tout tra-ducteur digne de ce nom était censé passer par une formation académique. Les directeurs qui se sont succédé à la tête de l’Etib (les pères Meynet et Chamussy, ainsi que les pro-fesseurs Jarjoura Hardane et Henri Awaiss) ont tous œuvré dans ce sens, construisant un cursus cohérent où pratique et théorie s’articulent pour assu-rer aux apprentis traducteurs et interprètes toutes les compé-tences requises pour l’exercice de leur métier.

Quel bilan tirez-vous des 35 ans d’existence de l’Etib ?

En 35 ans, l’École a acquis une reconnaissance internatio-nale. Déjà en 1999, elle était devenue membre de la Confé-rence permanente internatio-nale des instituts universitaires de traduction et d’interpréta-tion (Ciuti), cette assemblée qui n’admet, après évaluation, que les meilleures institu-tions académiques, celles qui répondent à ses critères de haut standard. L’Etib est éga-lement la seule école au Liban ayant signé des conventions de partenariat avec l’Onu, le Parlement européen, la FAO et le Tribunal spécial pour le Liban, lui permettant de bé-néficier pour ses étudiants de formations en visioconférence et de stages d’immersion dans ces organismes. Par ailleurs, la convention qui la lie à l’Insti-tut supérieur d’interprétation et de traduction (Isit), rat-taché à l’Institut catholique de Paris, permet à ses étu-diants de préparer un double diplôme. C’est ainsi que deux étudiantes, Emma Khoury et Ghina Achkar, ayant effectué leur première année de master à l’Etib et leur seconde année à l’Isit, ont récemment obtenu un double master Etib-Isit. Ajoutons à cela que les efforts de l’Etib ont été récompensés en novembre 2015 par le Prix international Gerardo de Cre-

mona. Un jury formé de repré-sentants de l’Université Cas-tilla-La Mancha, de la mairie de Cremona, de la Fondation Anna Lindh et du Programme MED 21 a voté à l’unanimité pour l’Etib comme étant la meilleure institution du sud de la Méditerranée œuvrant pour la promotion de la traduction.

Sur un autre plan, l’Etib est fière d’avoir formé tout au long de ses 35 ans d’existence plus de 800 traducteurs et inter-prètes qui se sont disséminés partout dans le monde, ayant été embauchés par des orga-nisations et des entreprises lo-cales, régionales et internatio-nales. Elle peut également tirer satisfaction de ses 33 ouvrages traductologiques, publiés dans sa collection Sources-Cibles et qui reflètent le cheminement réflexif qu’elle a effectué à tra-

vers ses colloques internatio-naux et les thèses de ses doc-torants. Il faut dire que l’Etib est la première école dans le monde arabe ayant forgé en arabe la terminologie de la tra-duction et de la traductologie, cette science qui étudie le pro-cessus de traduction, et ayant publié des ouvrages traducto-logiques en langue arabe.

Quels projets pour l’avenir ?

Nous garderons l’œil sur l’évolution du marché du tra-vail et continuerons à ajus-ter le tir et à orienter notre formation dans le bon sens. Nous savons maintenant que l’anglais est de plus en plus demandé et que les étudiants proviennent de plus en plus d’une éducation scolaire an-glophone. Sans perdre l’identi-

té francophone qui est celle de l’USJ, nous sommes amenés à nous concentrer davantage sur l’anglais et à lui faire une plus grande part dans nos ensei-gnements. Nous savons aussi que l’Onu recherche des tra-ducteurs et des interprètes ara-bophones pour remplacer ses employés qui vont progressive-ment à la retraite. Nous nous sommes donc engagés dans la formation de traducteurs et d’interprètes aptes à répondre à ces demandes spécifiques.

Par ailleurs, nous nous ouvrons sur les étudiants des autres pays arabes. C’est ainsi que notre proposition d’un master de traduction vient tout juste de recevoir l’accréditation du ministère de l’Éducation des Émirats arabes unis. Nous œuvrons actuellement à mettre ce master en application au sein de la branche de l’USJ à Dubaï, où nous pensons pouvoir commencer les ensei-gnements au mois de mars prochain. Je tiens ici à saluer l’heureuse initiative de notre recteur, le Pr Salim Daccache s.j., qui a pressenti ce besoin aux EAU et nous a incités à préparer ce projet. Ajoutons à ceci que l’excellente réputation de nos diplômés partout dans le monde mais particulière-ment dans les pays du Golfe a fait que nous avons été solli-cités pour assurer la formation intensive à distance de jeunes

traductrices saoudiennes. Ce projet est actuellement en cours de préparation.

À votre avis, quel rôle le traducteur peut-il jouer de nos jours ?

Dans un monde où la vio-lence fait taire la parole, où l’intolérance coupe court à toute communication, le tra-ducteur a plus que jamais un rôle primordial à jouer, lui qui, par excellence, est le porteur de la parole d’autrui, l’incar-nation du respect de cet autre dont il est emmené à véhiculer la pensée. Je me prends par-fois à rêver d’une société où chacun apprendrait à traduire, car traduire c’est apprendre le respect de la différence, c’est apprendre que l’autre, loin de détruire mon identité et de gommer mon existence, les enrichit et les fait évoluer pour que le monde entier sorte de l’incompréhension et de la babélisation et devienne meil-leur. Il est grand temps pour nos sociétés de voir le verbe refleurir et la violence se faner. Il est temps que la beauté de la communication interculturelle triomphe sur la laideur de l’iso-lationnisme et de l’endoctrine-ment extrémiste.

Pour en savoir plus sur les formations offertes à l’Etib et les modalités d’inscription  : http ://www.etib.usj.edu.lb/

Table ronde

À l’USJ, étudiants et experts font le point sur le changement climatique au Liban

Un auditoire nombreux et attentif a assisté, le 17 décembre, pendant près de deux heures sur le campus des sciences humaines de l’USJ, à une table ronde autour du cli-mat au cours de laquelle sont intervenus trois invités  : le Dr Naji Kehdi, professeur et chercheur à l’Université liba-naise, Nada Zaarour, prési-dente du Parti vert, et Habib Moujaès, président du Conseil municipal de Dhour Choueir. Organisé par les étudiants de

géographie et du master en sciences et gestion de l’envi-ronnement dans le cadre du cours « Climatologie et micro-climatologie », cet événement, inspiré par la Conférence des Nations unies sur les change-ments climatiques COP21, avait pour objectif d’informer le public sur l’impact de ce changement au Liban. Les étudiants ont présenté les dif-férents problèmes écologiques qui commencent à se mani-fester sur les plans local et international : climat modifié, ressources en eau dégradées,

agriculture vulnérable, zones côtières menacées, écosys-tèmes perturbés, etc. Ensuite, au cours des échanges tout au long de la table ronde, l’audi-toire a pu s’informer des raisons majeures du réchauffement climatique et des mesures, souvent complexes, à adop-ter pour limiter à long terme cette menace. Interrogée par les étudiants, Nada Zaarour a parlé en détail de la parti-cipation officielle du Liban et du Parti vert à la COP21 en France, un événement majeur qui a mobilisé 195 États, et

des conséquences positives souhaitées pour pouvoir pré-server notre planète. Habib Moujaès a évoqué les mesures écologiques qu’il a pu prendre à Dhour Choueir, pour pré-server l’environnement, no-tamment en ce qui concerne la reforestation et l’importance du tri des déchets et du recy-clage en cette période de crise des ordures. Le Dr Naji Kehdi a expliqué que c’est au travers de l’eau que nous ressentons les effets du changement cli-matique. Le chercheur a par-tagé avec l’auditoire le résul-

tat de ses observations en ce qui concerne l’influence du réchauffement climatique sur les réserves d’eau souterraines dans la Békaa. Il a également démontré qu’il s’agit d’un véri-table problème puisque ces réserves pourraient être épui-sées d’ici à 2045. À la fin des interventions, les étudiants

du département de géogra-phie ont demandé à chaque personne présente d’inscrire sur un bout de papier une action qu’elle pourrait mener pour agir sur le changement climatique. Le public l’a bien compris, les initiatives person-nelles peuvent elles aussi aider à sauver la planète.

Le département géographie de l’Université Saint-Joseph a organisé, le 17 décembre, sur le campus des sciences humaines, une table ronde sur le climat réunissant experts, étudiants et public autour du slogan : « Il est temps d’agir ! »

Plus de 5 000 jeunes universitaires en prove-nance des États-Unis ont étudié la langue arabe au Moyen-Orient en 2014, un chiffre en net progression par rapport aux années pré-cédentes, selon le dernier rapport Open Doors publié fin 2015 par l’Institut de l’éducation internationale (IIE). Un sondage mené par le sérieux Journal of Studies in International Education, revue publiée par l’Association d’études en éducation internatio-nale, montre que la grande majorité de ces étudiants partagent la même motiva-tion : celle d’améliorer leurs compétences linguistiques dans la langue d’al-Mou-tanabbi, langue qui occupe la huitième place parmi les langues les plus étudiées aux États-Unis, selon le Modern Language Asso-ciation (MLA). En transfert des Uni-versités de New York, de Texas, du Michigan, du Minnesota, de Boston ou d’autres établissements d’enseignements supérieurs américains, ces étudiants, le plus souvent en licence, proviennent de différentes filières : sciences, génie, technologie, mathéma-tiques, gestion, sciences so-ciales, langues ou relations internationales. Ils ont quitté leur environnement habituel, certains pour quelques semaines, d’autres pour un été ou un semestre, afin de suivre une partie de leur formation universitaire dans des facultés parte-naires à Amman, Dubaï, Doha ou Beyrouth.

Apprendre une langue, c’est découvrir une nouvelle culture « Cette région est à la une de nos journaux. On en parle tout le temps dans nos médias », indique une jeune Américaine diplômée de l’Université d’Arizona en 2015 et qui a suivi un programme d’été intensif en arabe en 2014 pour expliquer son engouement envers le Moyen-Orient et « ses populations ». Pour d’autres, « apprendre une autre langue » leur permet d’acquérir « un autre regard sur le monde » et de « se

doter des moyens pour résoudre les conflits inter-culturels ». « Démolition de barrières », « construction de ponts » ou « rappro-chements de cultures » sont des expressions qui reviennent souvent dans les propos de ces jeunes étudiants et étudiantes en échange au Liban, au Qatar ou au Maroc. Des termes constructifs aux antipodes de la violence des discours racistes et des commen-taires haineux qui inondent les réseaux sociaux. À travers les programmes d’échange, « les étudiants ont l’occasion d’interagir avec les gens dans les pays d’accueil et de voir les simi-litudes culturelles qui sont beaucoup plus importantes que les différences », estime Anne Marie-Skye, direc-trice de l’Institut de langue arabo-américain au Maroc. C’est en découvrant les autres de leurs propres yeux que les étudiants arriveront à surmonter les préjugés. À Beyrouth, l’Université libano-americaine (LAU) offre l’occasion aux étu-diants étrangers de suivre un riche programme d’immersion linguistique et culturelle. Chaque année, depuis un peu plus de seize ans, quelques dizaines d’apprenants en provenance des quatre coins du monde intègrent le Summer Ins-titute for Intensive Arabic Language and Culture (Sinarc) à la LAU. Leur but ? Apprendre l’arabe ou parfaire leurs connaissances, mais aussi découvrir la culture libanaise. Des vingt heures hebdomadaires d’en-seignement de langue arabe en classe intensive, cinq sont consacrées au dialecte libanais. Le programme comprend également des conférences sur des sujets et des thèmes multiples : de la politique arabe et libanaise à l’histoire, en passant par la société et la culture. Il compte des cours de danse et de cuisine, et une variété d’activités culturelles, sportives et touristiques pour favoriser l’immersion des apprenants dans des situations authentiques. C’est en vivant la langue arabe que ces étudiants vont l’apprendre.

Libre cours de Roula AZAR DOUGLAS

En partenariat avec :

6 L’Orient des Campus vendredi 15 janvier 2016

Les étudiants américains de plus en plus attirés par le Moyen-Orient

Gina Abou Fadel Saad, directrice de l’Etib.

Les étudiants discutant avec le Dr Naji Kehdi, professeur et chercheur à l’Université libanaise, Nada Zaarour, présidente du Parti vert, et Habib Moujaès, président du Conseil municipal de Dhour Choueir.

Publication

«  Lebanon through my eyes  », le Liban à travers le regard d’un jeune champion

Il y a deux mois, Silvio Chiha, jeune champion international de ski nautique, vainqueur de l’émission télévisée Splash dif-fusée sur la chaîne LBCI en 2013, amateur de sensations fortes et de sport nautique, dé-cide de présenter les plus belles régions du Liban à sa façon, et à travers son regard de citoyen. Enfilant son Wakeboard (mo-noski), il dévale les torrents, part à l’assaut des paysages du Liban, de sa nature, de ses montagnes, ses lacs et ses forêts  : Chekka, Enfé, Ehden, Nahr Ibrahim, Chouwwan, Taanayel. Huit régions qui regorgent de richesses et de beauté, de verdures, de lacs et de vestiges. Il en crée une vidéo de trois minutes qui enflamme les réseaux sociaux  : Lebanon through Silvio Chiha’s eyes . Les Libanais redécouvrent leur

pays tel qu’ils ne l’ont jamais vu, tel qu’ils l’ont oublié. «  En fait, je voulais encourager les jeunes à retourner dans leur pays, leur montrer l’image d’un Liban loin des déchets et des détritus  », confie le jeune homme de 24 ans en racon-tant l’histoire de son aventure qui n’aurait pas vu le jour sans l’aide de ceux qui ont égale-ment cru en son projet   : le photographe Eddy Yazbeck, le producteur du film Charbel Boueiz et Sport 961. «  Les gens ont pensé que c’était un montage. Ils ne pouvaient pas croire que ces paysages existent au Liban. » Sa vidéo remue les consciences et renoue avec un pays aux paysages et à la beauté oubliés. Silvio comprend qu’il a gagné son pari !

Un acte de foi et de générosité

Mais cet amoureux du

Liban ne s’arrête pas en si bon chemin. Bouleversé par la misère de tant de familles à la veille de Noël, il décide d’aller encore plus loin et de poursuivre son rêve. «  Mon père m’a toujours inculqué l’esprit de dons et de par-tage   », raconte-t-il en pré-sentant son second projet   : l’ouvrage Lebanon through my eyes. S’inspirant des pay-sages et de ces images prises au cours de ses chevauchées dans les régions libanaises, il décide de les immortaliser dans un magnifique livre de 125 pages. Il ponctue chaque paysage de petites phrases qui ont inspiré sa manière de vivre et son parcours de champion  : «  I do because I can, I can because I want to, I want to because you said I couldn’t   » ou encore «  The future belongs to those who believe in the beauty of their

dreams   ». Il décide d’offrir tous les bénéfices de la vente de ce livre à l’association Bassma qui s’occupe des fa-milles et enfants les plus défa-vorisés. «  Pour moi, la famille a toujours été le pilier de toute base d’amour, de soutien et de succès   », confie-t-il douce-ment en présentant les causes qui l’ont poussé à soutenir l’association Bassma. «  Sans ma mère qui a tout sacrifié pour m’accompagner dans ma carrière et mon père qui m’a inculqué les vraies valeurs de la vie, je n’aurais jamais été ce que je suis.   » Le plus dur ? «  Trouver des sponsors qui financeraient la production de ce livre  », avoue-t-il. Mais c’était sans compter sur la gé-nérosité de ces personnes qui n’ont pas hésité à répondre à sa demande   : son manager Joe Otayek, «  Start Living Right  », une application pro-

mouvant le sport, la Banque Misr-Liban, Sport 961, la LBCI et Virgin Radio, au-tant d’entités qu’il a ralliées à sa cause et qui, comme lui, croient encore dans leur Liban  !

« Vivez vos rêves » Silvio Chiha poursuit sa

mission et va à la rencontre des jeunes, dans les écoles, les universités. Il leur livre ses passions, sa manière d’être, de vivre et de croire en ce pays qu’il représente si bien dans ses concours internationaux. Il les pousse à «  vivre leurs rêves et leurs passions   », les encourage à «  entreprendre

un petit quelque chose, qui souvent fait toute la diffé-rence  ». Son engouement est sans limite. «  Si l’on n’entre-prend rien, le Liban finira par se perdre  », aime-t-il à répé-ter sans cesse à ces jeunes qui se cherchent et qui veulent encore croire. Son livre, en vente dans toutes les branches de la librairie Antoine et du Virgin Megastore, est un vrai hommage à ce pays, certes, mais également l’histoire et la volonté d’un champion qui a mis toute sa passion, son sport et sa réussite pour pro-mouvoir l’image et la beauté d’un petit pays qui s’appelle Liban.

L’allure sportive, le regard clair et le verbe direct, Silvio Chiha, 24 ans, a plein de rêves et un seul but  : promouvoir la beauté de son pays et redonner confiance aux Libanais dans leur petit lopin de terre. Son livre, « Lebanon through my eyes », dont les bénéfices seront versés à l’association Bassma, est un vrai hommage à ce pays qu’il aime par-dessus tout, mais surtout un acte de foi et de générosité. Lamia SFEIR DAROUNI

Carole AWIT

Été 2015. Des étudiants de différentes nationalités, inscrits au programme d’arabe intensif de la LAU, au cours d’une visite aux ruines romaines de Baalbeck.

L’Université libano-française (ULF) organise, le samedi 23 janvier, sur son campus à Clemenceau, une table ronde intitulée « Les activités de la banque privée. Regards croisés France/Liban ». Cette table ronde est organisée sous la direction scientifique du Dr Dominique Chabert, maître de conférences à l’Université Lyon 2 (France), auteur du Manuel d’économie bancaire appliquée : au cœur des entreprises bancaires, et d’Élie Zouein, expert bancaire auprès des tribunaux et enseignant à l’Université libano-française. Elle abordera les enjeux de la gestion privée à la fois sous un angle professionnel (activités et métiers) et académique, et ceci à travers deux volets : la présentation des métiers et acteurs de la banque privée, et de sa gamme de produits et services ; la place de la banque privée dans la création de valeur et son rôle économique et sociétal.

Pour en savoir plus sur cette table ronde, contacter Sylvie Devigne, responsable administrative, présidence de l’université, [email protected], téléphone : 01/378795, ou visiter le site de l’université, www.ulf.edu.lb/index.php/ulf/objectifs/228-table-ronde-les-activites-de-la-banque-privee.html ou encore la page Facebook de l’événement, www.facebook.com/ULF-Clemenceau-437209256477166.

Les activités de la banque privée à l’ULFCap Campus

Page 7: La relaxe de Samaha ressoude le 14 Marsappelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui peuvent être réglées par les politiques ». Le

7Carnetvendredi 15 janvier 2016

1er rang (6 bons numéros) : Valeur totale des lots : 2 098 363 920 LLNombre de grilles gagnantes : 1Lot pour chaque grille : 2 098 363 920 LL2e rang (5 bons numéros + complémentaire) : pas de grilles gagnantes3e rang (5 bons numéros) : Valeur totale des lots : 57 728 700 LLNombre de grilles gagnantes : 20Lot pour chaque grille : 2 886 435LL4e rang (4 bons numéros) :Valeur totale des lots : 57 728 700 LLNombre de grilles gagnantes : 833Lot pour chaque grille : 69 302 LL5e rang (3 bons numéros) :Valeur totale des lots : 115 936 000 LLNombre de grilles gagnantes : 14 492Lot pour chaque grille : 8 000 LLSommes cumulées du 1er rang pour le prochain tirage n° 1371 : 1 721 894 265 LL Sommes cumulées du 2e rang pour le prochain tirage n° 1371 : 128 273 130 LL

Les résultats du Zeed n° 1 370Numéro gagnant : 335461er rang : 75 000 000 LLNuméro gagnant : 33546Montant total des lots : 75 000 000 LLNombre de billets gagnants : 1Lot unitaire par billet : 75 000 000 LLBillets dont les numéros se terminent par : 3546Lot unitaire par billet : 900 000 LLBillets dont les numéros se terminent par : 546Lot unitaire par billet : 90 000 LLBillets dont les numéros se terminent par : 46Lot unitaire par billet : 8 000 LLCumul reporté du 1er lot Zeed : 25 000 000 LL

Les résultats du tirage n° 1 de la Loterie nationale

Gagnent 100 000 LL les souches se terminant par : 882 – 849Gagne 5 000 LL tout billet se terminant par 7Gagne 10 000 LL tout billet se terminant par 37Gagne 20 000 LL tout billet se terminant par 829Gagne 30 000 LL tout billet se terminant par 8664Gagne 40 000 LL tout billet se terminant par 9085 – 8212Gagne 100 000 LL tout billet se terminant par 4626 – 4964Gagnent 200 000 LL les billets se terminant par 7601 – 6017Gagnent 1 000 000 LL les billets numéros 42651 – 70176 – 64950 – 28760 – 56673Gagne 2 000 000 LL le billet numéros 22073Gagne 3 000 000 LL le billet numéro 00420Gagne 10 000 000 LL le billet numéro 62659Gagne le gros lot de 100 000 000 LL le billet numéro 14522 de série BGagne le lot correspondant de 20 000 000 LL le billet numéro 05680 de série AGagne le lot correspondant de 10 000 000 LL le billet numéro 14522 de série A

15 20

Les résultats du Loto n° 1 37021 31 36 37 41

Commémoration

Nécrologie

Condoléances

Requiem

Quarantième

Pensée pieuse

Pour placer vos annonces Carnet à partir du web :www.lorientlejour.com, onglet « Carnet ».

Pour les hommages, s’adresser à Mlle Thérèse SABER. Tél. : 05/956444.

L’Orient : Fondé par Georges Naccache en 1924Le Jour : Fondé par Michel Chiha en 1934

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ÉconomieCyrille NÊME

CultureMaya GHANDOUR HERTCarla HENOUD (La Seize)

Zéna ZALZAL (adjointe)

Sports Makram HADDAD

Katia Yacoub HabibL’ingénieure Adèle, épouse Samir Théodore Habib, et leur familleNayla, épouse Robert Alfred Habib, et leur familleL’ingénieur Nabil, son épouse Dr Fadia Ibrahim Hamati et leur familleLa famille de feue Asma, Vve Dr Antoine HalabiL’ancien député et PDG de l’IBL Bank, Salim Yacoub Habib et familleainsi que les familles Habib, Hamati, Traboulsi, Bort, Halabi, Klat, Taleb, Bendali, Hafez et Dib ont la profonde douleur de faire part du rappel à Dieu, survenu le mercredi 13 janvier 2016, de leur très cher époux, père, beau-père, grand-père, beau-frère et oncle

GASTON BENDALI HABIBIngénieur

frère de feus Rodolphe, Georges et Edgar Habib.Une messe sera célébrée pour le repos de son âme, aujourd’hui vendredi 15 janvier à 15h30, en l’église Saint-Élie des grecs-orthodoxes, Mina, Tripoli.Les condoléances seront reçues avant l’inhumation, à partir de 11h, au domicile du disparu, et à partir de 13h, dans le salon de l’église, ainsi que samedi 16 et dimanche 17 janvier, de 11h à 19h, au domicile du défunt, rue Hazmé el-Jisr, près hôpital Nini, immeuble Mokadem, Tripoli.

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Jamale, épouse Raja Rassi, Raya et TaniaZeina, épouse Antoine Abboud, Yasmine, Peter et DavidNagib, son épouse Nada Khoury, Sara et MariaDamia Naaman Azar, ses filles : Aimée, Tina et BettyLa famille de feue Émilie Shemer (à l’étranger)Les enfants de feu Badoui Zahoul : Lawrence, Nohad et MaxLa famille de feu Michel Zahoul (à l’étranger)ainsi que les familles Zahoul, Bayeh, Rassi, Abboud, Khoury, Shemer et leurs alliésont la douleur de faire part du rappel à Dieu de leur mère, grand- mère, sœur, tante et belle-mère

ASMA ZAHOUL BAYEHVve du Dr David Bayeh

L’absoute sera donnée aujourd’hui vendredi 15 janvier à 12h, en l’église Saint-Maron, à Gemmayzé.L’inhumation aura lieu à Kferdlakos, caza de Zghorta.Les condoléances seront reçues avant l’absoute, ainsi que samedi 16 et dimanche 17 janvier, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Saint-Maron, à Gemmayzé.Prière de considérer cet avis comme tenant lieu de faire-part personnel.

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Dalita Piccinnu-Mouradian et famille ont la douleur de faire part du décès, survenu à Paris, le 23 décembre 2015, de leur sœur, belle-sœur et tante

ASTRID PAUL MOURADIANsœur de feus Syrvart, Grégoire-Krikor et Jean.Les funérailles ont eu lieu à Paris.

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Najib, son épouse Nohad MoawadMarie, son époux Michel Aziz el-AmmAdèleAziz el-Amm, son épouse Sandra Abboud et leur familleNayaLa famille de feu cheikh Farid KaramLa famille de feu Antoine GhazaléSarkis Ghazalé et familleont la douleur de faire part du décès de leur regretté père, grand-père, beau-frère et oncle

Cheikh HAMID SAÏD KARAMépoux de feue Wardé Wadih Ghazalé.L’absoute sera donnée aujourd’hui vendredi 15 janvier à 15h, en l’église Saint-Joseph, Zghorta.Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, de 10h à 18h, dans le salon de l’église, à Zghorta, ainsi que demain samedi 16 janvier, de 11h à 18h, dans le salon de l’église du Sacré-Cœur, avenue Sami el-Solh, Badaro.

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Michel, son épouse Maria-Pia Terzian et leurs enfants : Rhéa et Laura Ramzi Fernand KhouryCarmen, épouse Dan Kolmer, et leurs filles : Tiana et NathalieClaude Khouryainsi que les familles Khoury, Mizner, Terzian, Kolmer, Fargialla, Tawa, Kosremelli, Cassia et Floresont la douleur de faire part du décès, survenu samedi 9 janvier 2016, de leur regretté père, beau-père, grand-père et frère

FERNAND SPIRO KHOURYL’absoute sera donnée aujourd’hui vendredi 15 janvier à 12h, en l’église Saint-Georges des grecs-orthodoxes, Rmeil, près de l’hôpital Saint-Georges.L’inhumation aura lieu dans le caveau de la famille, au cimetière de l’église Mar Mitr.Les condoléances seront reçues avant et après l’absoute, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Saint-Georges des grecs-orthodoxes, Rmeil, près de l’hôpital Saint-Georges.

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Les familles Djabrayan, Nahhas Constantinian et Kechichian ont la douleur de faire part du décès du très regretté

Dr MISSAK DJABRAYANLes obsèques auront lieu aujourd’hui vendredi 15 janvier à 14h, en l’église Sainte-Croix des arméniens-catholiques, à Zalka.Les condoléances seront reçues aujourd’hui vendredi 15 et demain samedi 16 janvier, à partir de 11h, dans le salon de l’église.

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Mona, épouse Adnan Salim el-Halabi, et leurs enfants : Ruan épouse Ziad Anwar el-Khalil, Rami et NadineKhaled, son épouse Rana Koteiche et leurs enfants : Sana, Fouad et AliaWadad Zeidan, Vve Anis Rawdah, et ses enfants : Marwan, Dr Sima, épouse du Dr Bassam Ramadan, et Nisrine, épouse Ramzi NaamanSaloua Raouda Choucair et sa fille : Hala, épouse Omar Gharzeddineont la profonde douleur de faire part du décès de leur regrettée mère, belle-mère, sœur, belle-sœur, tante, grand-mère et arrière-grand-mère

ANISSA RAWDAH NAJJAR(Sitt Anissa)

Vve Fouad Najjar, ancien ministreCommandeur dans l’ordre du mériteFondatrice et présidente d’honneur de l’association « Inaash al- Qaria »

mère de feue Sanatante de feue Zeina.Les funérailles auront lieu demain samedi 16 janvier à 13h, dans la Maison druze, à Verdun.Les condoléances seront reçues dimanche 17 janvier, de 13h à 17h, à Abadiyeh, ainsi que lundi 18 janvier, de 11h à 18h, dans le salon de la Maison druze, à Verdun.

Z

Pour la onzième commémoration du rappel à Dieu du regretté JOSEPH GEORGES GEMAYEL

une pensée pieuse est demandée à tous ceux qui l’ont connu et aimé

Pour la première commémoration du rappel à Dieu du regrettéANTOINE KARIM YAZBECK

Ancien président de la municipalité de Rimhalaune messe sera célébrée pour le repos de son âme, dimanche 17 janvier à 10h30, en l’église Saint-Michel, Rimhala, caza d’Aley.La famille du défunt prie les parents et amis de s’associer à ses prières et de considérer cet avis comme tenant lieu de faire-part personnel.

Pour le quarantième jour du décès du regrettéCHARLES ALBERT THOUMI

une messe sera célébrée pour le repos de son âme, demain samedi 16 janvier à 11h, en la cathédrale de la Résurrection, à Rabieh, Raboué, Kornet Chehwane.La famille du disparu et ses alliés prient les parents et les amis de s’associer à leurs prières.

Z

La famille Aramounifera célébrer une messe pour le quarantième jour du décès du regretté

FADY SALIM ARAMOUNIIngénieur

Président du conseil de la Caisse centrale des déplacésPrésident de l’Association de bienfaisance

de la jeunesse de la famille Aramounisamedi 16 janvier à 16h, en l’église Saint-Nicolas, à Achrafieh.Prière de considérer cet avis comme tenant lieu de faire-part personnel.

La Promo 1951 du Collège Notre-Dame de Jamhour invite toutes les personnes qui ont connu le

Père CAMILLE HECHAÏME, s.j.à participer à la messe du souvenir demain samedi 16 janvier à 13h, en l’église Saint-Joseph des pères jésuites, Beyrouth.

Z

La famille de feu Michel Basile GénadryRizkallah Basile Génadry et familleLa famille de feue Hind Chamendi, née GénadryLa famille de feu le général BEM François Basile Génadryainsi que les familles Génadry, Zabbat, Naufal, Chamendi, Rihan, Chalhoub, Ghosn, Andari, Saab, Salloum, Abillamaa, Moukarzel, Zakaria, Sarkis et Rababy ont la profonde douleur d’annoncer le décès, survenu le 8 janvier 2016, à Montréal, de leur regretté frère et parent

Mgr BASILIOS (ANTOINE) GENADRYArchimandrite grec-melkite catholique

Détenteur de la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elisabeth II en reconnaissance de l’œuvre de sa vie

Une messe sera célébrée pour le repos de son âme, demain samedi 16 janvier à 11h, en l’église Saint-Jean-le-Bien-Aimé des grecs-catholiques, à Hazmieh. Les condoléances seront reçues après la messe, dans le salon de l’église.

William al-Rayes et familleÉlie al-Rayes et familleGrace, épouse Georges Saad, et leur familleDolly, épouse Louis Chidiac, et leur familleOlga Jreissatyainsi que les familles al-Rayes, Jreissaty, Skaff, Sfeir, Nasrallah, Farah, Akl, Hobeika, Abou Dib, Husseini et leurs alliés ont la douleur d’annoncer le décès de leur regrettée mère, belle-mère, grand-mère et sœur

ODETTE NAGIB JREISSATYVve Michel Assaad al-Rayes

Les condoléances seront reçues aujourd’hui vendredi 15 janvier, de 11h à 18h, dans le salon de l’archevêché grec-melkite catholique, rue de Damas, place du Musée.

ConférenceLes relations turco-arméniennes et la bataille de Gallipoli à l’Ifpo

AssociationsAvant-première du film « Ange et Gabrielle »

Communautés Messe de solidarité avec les chrétiens d’Orient à Paris

Liban-Nord Des officiers des FSI honorés par le mohahez

HumanitaireAides aux familles démunies de Baalbeck

L’Institut français du Proche-Orient organise une conférence sur les «  Mythes nationaux à distance  : les enjeux du centenaire de Gal-lipoli entre Turcs, Arméniens et Anzac (Australiens et Néo-Zélandais)  », le mardi 19 janvier, à 18h, à la salle de conférences de l’Institut français du Liban, à Bey-

routh. Le conférencier Philippe

Bourmaud, historien et maître de conférence à l’Uni-versité Lyon 2/IFEA, y abor-dera les commémorations du centenaire du génocide arménien et de celui de la bataille de Gallipoli, en 2015, et la question de la concur-rence des mémoires.

La Société française de bienfaisance de Beyrouth a le plaisir de vous inviter à l’avant-première du film Ange et Gabrielle, le jeudi 21 janvier à 19h45 au Grand Cinemas

ABC Achrafieh. Tous les bénéfices seront versés aux œuvres sociales de l’associa-tion. Les billets sont en vente aux numéros 03/719058 et 03/323383.

À l’occasion de la Semaine de prière pour l’unité chré-tienne, l’évêque maronite de France, Maroun Nasser Gemayel, présidera ce soir une prière œcuménique sous le thème : « Les chrétiens de France se solidarisent avec les chrétiens d’Orient » en la cathédrale Notre-Dame du Liban, à Paris.

Seront présents de nom-breux prélats, dont notam-

ment l’archevêque de Paris le cardinal André Vingt-Trois, le métropolite grec-ortho-doxe, président du synode des évêques orthodoxes de France, Emmanuel Adam-kis, le chef de la fédération protestante en France Fran-çois Claviroli, ainsi que des chefs et représentants des Églises orientales, avec la participation de chorales et de fidèles.

Le mohafez du Liban-Nord, Ramzi Nohra, a tenu hier, au sérail de Tripoli, une cérémo-nie en l’honneur d’officiers des Forces de sécurité inté-rieure récemment promus, en présence de nombre de per-sonnalités militaires et muni-cipales.

Dans son allocution, M. Nohra a incité les officiers à «  veiller à la sécurité de la population et à préserver la

stabilité du pays ». Selon lui, « les FSI et l’armée libanaise ont consenti beaucoup de sacrifices pour arrêter ceux qui portent atteinte à la sécu-rité ».

M. Nohra s’est également félicité des efforts des forces de l’ordre pour conserver la stabilité à Tripoli et au Li-ban-Nord, ainsi que des me-sures prises dans ce sens sur le plan national.

L’Association libanaise pour les études et la formation, une ONG localisée à Baalbeck, a distribué hier des aides en na-ture à des familles libanaises et syriennes démunies dans la région de Baalbeck-Hermel.

L’ONG a fourni à 150 familles libanaises et 450 fa-milles syriennes du mazout, des chaufferettes et des draps. Elle a également réparé 500 tentes abritant des familles syriennes.

Les membres de l’ONG distribuant les aides. Photo Ani

ConférenceNiha et son identité culturelle au musée des Amis de l’AUBLa Société des Amis du mu-sée de l’Université américaine de Beyrouth organise une conférence intitulée «  Niha & Hosn Niha  : A Mixture of Roman & Local Cultural Identities  », le mercredi 20 janvier à 17h30, au musée de

l’AUB. Cette conférence sera donnée par Paul Newson, professeur associé d’archéolo-gie classique au département d’histoire et d’archéologie de l’AUB. Possibilités de parking face à l’hôpital St. Jude ainsi que face au musée, rue Bliss.

Wadiha Youssef ChaarDr Baha’ Noureddine, son épouse Nadine et leur familleLina NoureddineDr Samar Noureddine Nagib Noureddine et familleTalih Noureddine et familleLa famille de feue Wadad HamdanMouhiba Abou ChacarFadwa HamdanThaljé NoureddineSanié NoureddineFaridé Abou Chacarainsi que les familles Noureddine, Chaar, tous les habitants de Sarhamoul et d’Aynabont la douleur d’annoncer le décès, survenu jeudi 14 janvier 2016, de leur regretté époux, père, beau-père, grand-père, frère, beau-frère et oncle

NAËF ASSAAD NOUREDDINEIngénieur

Les prières seront récitées demain samedi 16 janvier à 12h, en la salle de la famille Noureddine, à Sarhamoul, où l’enterrement aura lieu.Les condoléances seront reçues dimanche 17 janvier, de 11h à 17h, dans la salle de la famille Noureddine, à Sarhamoul, ainsi que mardi 19 janvier, de 11h à 18h, à la Maison druze, Verdun, Beyrouth.

Aide humanitaireCentre social du CJC – Cas 4 648Un homme âgé de 50 ans, dia-bétique, sans travail ni ressources, ayant à sa charge deux enfants en bas âge, présente une gan-grène du pied et doit être hospi-talisé pour investigations et opé-ration. Il n’arrive pas à couvrir les frais, malgré l’aide du minis-

tère de la Santé. Souhaiterions réunir la somme de 300  000 LL comme contribution à ce cas. Le cas 4  647 est couvert. Merci. Fransabank – Taba-ris n° 20.10.0302648.03. Tél.  : 01/335844, cell.  : 70/145301, après-midi 01/335750.

Pluviométrie

Liban

Météo

Vent SO – 15 à 35 km/h. Humidité 60 à 80 %.Visibilité moyenne.Mer moyenne, 19°.

9/19°-2/6°

5/10°5/10°

12/19°

10/19°

5/10°

5/10°

Un temps stable intéresse le BMO. Aujourd’hui, le temps sera partiellement nuageux avec du brouillard en mon-tagne et une baisse supplémentaire des températures. Dans l’après-midi, le temps sera peu nuageux. Demain, il sera peu nuageux avec hausse des températures.

BEYROUTH-AÉROPORT• De mercredi 6h à jeudi 6h : 0 mm. • Depuis septembre : 275,8 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 514mm. • Moyenne sur 30 ans : 399 mm.

BÉKAA-HOCH EL-OUMARA• De mercredi 6h à jeudi 6h : 0 mm. • Depuis septembre : 208,2 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 408,1 mm. • Moyenne sur 30 ans : 267 mm.

TRIPOLI• De mercredi 6h à jeudi 6h : 0 mm. • Depuis septembre : 554 mm. • Au cours de la même période de l’année der-nière : 576,1 mm. • Moyenne sur 30 ans : 418 mm.

Abou Dhabi 16/23°

Amman 6/13°

Ankara -2/4°

Bagdad 7/20°

Damas 3/15°

Djeddah 21/30°

Doha 13/23°

Dubaï 16/23°

Istanbul 8/11°

Le Caire 10/19°

Mascate 17/24°

Nicosie 7/17°

Riyad 11/23°

Téhéran 4/15°

Alger 6/18°

Amsterdam -1/4°

Athènes 12/15°

Berlin -6/1°

Bucarest -1/7°

Budapest -2/1°

Buenos Aires 22/33°

Bruxelles 0/5°

Copenhague -7/-3°

Dublin -2/2°

Genève -4/2°

Kiev -12/-6°

Lisbonne 7/14°

Londres -1/5°

Madrid 1/8°

Marrakech 9/25°

Marseille 4/9°

Milan -1/8°

Minsk -22/-17°

Montréal -12/-7°

Moscou -20/-15°

Munich -4/2°

New York 2/7°

Paris 1/6°

Prague -4/2°

Rio de Janeiro 23/29°

Rome 4/12°

Tunis 10/17°

Varsovie -14/-4°

Vienne -2/2°

Moyen-Orient

International

Page 8: La relaxe de Samaha ressoude le 14 Marsappelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui peuvent être réglées par les politiques ». Le

8 Économie vendredi 15 janvier 2016

Bourse de Beyrouth

Devise Achat VenteDollar US 1 501 1 514Livre syrienne 6,85 6,86Dinar irakien 1,36 1,4Dinar koweïtien 4 960,53 4 977,1Dinar jordanien 2 126,91 2 131,2Dinar bahreïni 4 000,15 4 027,62Dirham EAU 410,62 411,37Rial qatari 414,2 415,26Rial saoudien 402,15 402,78Livre égyptienne 192,66 193,02Livre sterling 2 170,04 2 177,07Franc suisse 1 497,86 1 502,48Yen (100) 12,77 12,79Franc CFA (1 000) 2,49 2,5Dol. canadien 1 048,3 1 051,59Dol. australien 1 053,4 1 055,07Euro 1 637,49 1 639,99

Taux d’intérêt

Taux croisés

Devise $ USD £ GBP CHF ¥ YEN € EUR

$ Dollar US – 1,44 0,99 0,0085 1,0863

£ Sterling 0,69 – 0,68 0,0059 0,75

CHF Franc suisse 1 1,45 – 0,0085 1,09

¥ Yen 118,17 170,27 117,41 – 128,25

€ Euro 0,92 1,32 0,91 0,0078 –

Taux de change (L.L.)

S&P 5001 921,83

+1,67 %

Or1 076,34–0,16 %

Argent13,85

+0,14 %

Euro1,0863

+0,02 %

Yen118,08

+0,02 %

Pétrole WTI31,16

+2,23 %

Nikkei17 240,95–2,68 %

CAC 40 4 312,89–1,80 %

Dow Jones16 379,05+1,41 %

Nasdaq 1004 272,97+2,15 %

Euro Stoxx 503 024

–1,60 %

Les valeurs Volume Prix Var. (%) Montant

BLOM Stock Index – 1 149 –0,47 –Solidere A 2 206 10,11 –0,30 22 204Solidere B 1 883 9,91 –0,30 18 668,70Solidere - GDR 0 9,70 0 N/ABank Audi - SAL 0 6 0 N/ABank Audi - GDR 0 6,05 0 N/ABank of Beirut 0 18,80 0 N/AByblos Bank 93 500 1,61 –4,17 150 613BEMO Bank 0 1,90 0 N/ABLOM Bank 214 9,50 0 2 033

BLOM Bank - GDR 80 000 9,70 0 776 000

Rasamny Younis Motor 0 3,23 0 N/A

Holcim Liban SAL 0 14,45 0 N/A

Euro obligations libanaises - 5 ansEuro obligations libanaises - 10 ansObligations américaines - 10 ansObligations du Trésor français - 10 ansObligations du Trésor allemand - 10 ansObligations du Trésor britannique - 10 ansObligations du Trésor japonais - 10 ans

5,86 %6,61 %2,09 %0,90 %0,57 %1,73 %0,23 %

Nom Rendement

Bons du Trésor

Devise 2 j. 1 m. 3 m. 6 m. 1 an

$ USD 0,5 0,4255 0,622 0,8597 1,1631

£ GBP 0,5 0,5113 0,5893 0,7493 1,035

CHF –0,75 –0,786 –0,751 –0,679 –0,603

¥ YEN 0,1 0,0492 0,0822 0,113 0,2247

€ EUR 0,05 –0,2214 –0,1407 –0,0585 0,0478

Liban

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2016 : ça commence mal ! Après avoir dévissé de plus de 3 %, le CAC a remonté la pente, mais l’ampleur de la baisse reste signifi-cative. L’indice parisien chute en effet de 1,8  %, à 4  312 points. Depuis le début de l’année, le mar-ché abandonne d’ores et déjà 7  %. Certains spé-cialistes n’hésitent plus à qualifier cette correction de «  mini-krach  ». Une fois n’est pas coutume, le secteur parapétrolier a re-monté la pente. Maurel et Prom bondit de 9,72  %, à 2,71 euros. Total grimpe de 2,59  %, à 38,83 euros. Vallourec s’adjuge 1,54 %, à 6,27 euros. Technip gagne également 0,96  %, à 39,78 euros. Seb surperforme net-tement la tendance. Le titre avance de 0,87  %, à 9,11 euros. Le titre échappe à la purge grâce à UBS qui relève sa recommandation de «  neutre  » à «  achat  » et remonte fortement son objectif de cours qui passe de 95 à 120 euros. Lanterne

rouge, Renault qui chute de 10,28  %, à 77,75 euros. En cause, la perquisition de trois sites par la Direction de la concurrence dans le cadre de l’enquête sur les émissions polluantes du diesel lancée par le gou-vernement après l’affaire Volkswagen. Dans son sil-lage, Peugeot perd 5,05  % à 14. Valeo et Faurecia re-donnent également 4,02  % et 3,84 % respectivement.

Sur le SBF 120, Casino accuse le coup en Bourse et perd 6,23  %, à 38,18 euros après avoir dévoilé un chiffre d’affaires quasi-ment stable au quatrième trimestre en données or-ganiques, mais en repli à magasins constants. Sur le marché des changes, l’euro perd 0,15 %, à 1,0860 $ et grappille 0,16  % face au yen, à 128,21 yens. Le billet vert grappille 0,33 % face à la devise japonaise à 118,07 yens.

Cet article est réalisé par Fidus

Philippe HAGE BOUTROS

Confrontés à une croissance toujours plus malmenée par les retombées de la crise syrienne, les agents écono-miques lorgnent désormais sur l’évolution de la situa-tion à Riyad. Longtemps protégée par le confortable matelas financier généré par sa manne pétrolière, l’économie saoudienne doit en effet composer avec les conséquences de la straté-gie pétrolière de Riyad sur son modèle économique, et notamment ses finances publiques. Les cours du brut continuent d’osciller aux alentours des 30 dollars le baril, affichant une baisse de plus de 17  % depuis le 1er janvier, après une chute de 34 % l’an dernier.

Les liens étroits qu’entre-tient le Liban avec l’Arabie saoudite sur le plan écono-mique exposent Beyrouth aux répercussions de ces turbulences. Avec des ex-portations estimées à 325 millions de dollars sur les onze premiers mois de 2015, selon les douanes libanaises, l’Arabie saoudite reste la première destination des produits libanais.

RemisesPrincipale source d’inquié-

tude, la baisse prolongée des cours du brut, qui a fait exploser les déficits des pays membres de l’Opep. «  Le royaume wahhabite a été

particulièrement affecté par la baisse des cours et accuse un déficit de près de 98 mil-liards de dollars en 2015. Ce dernier doit même atteindre 87 milliards de dollars dans le budget 2016  », rappelle Jassem Ajaka, conseiller économique au ministère de l’Économie et du Com-merce. Selon un rapport du Fonds monétaire inter-national (FMI) publié en septembre dernier, l’Ara-bie saoudite pourrait même épuiser ses réserves finan-cières en moins de 5 ans. «  Face à cette situation, les autorités du royaume ont dé-cidé d’augmenter le prix de l’essence de 50 %, ou encore de mettre en place une TVA à 5 % qui doit être instaurée dans les deux ans  », pour-suit-il. Cette dernière devrait d’ailleurs être étendue à tous les pays du Golfe d’ici à 2018 dans le cadre des accords des pays du Conseil de coopéra-tion du Golfe (CCG).

Or, si d’un côté le Liban profite bien de la répercus-sion de la chute des cours du brut sur ses importations, ces mesures devraient sans doute affecter le pouvoir d’achat des Libanais résidant en Arabie saoudite. Le royaume wahhabite accueille près des deux tiers du demi-million d’expatriés libanais environ qui travaillent dans les pays du Golfe.

L’impact des meures sur le montant des transferts de la diaspora vers le Liban

– qui se sont élevés à 4,5 milliards de dollars en 2015 selon le FMI – reste toute-fois encore difficile à mesu-rer. Si M. Ajaka table sur une baisse inférieure à 10 % en 2016, Marwan Barakat, économiste et responsable du département de recherche de Bank Audi, estime de son côté «  que la Banque mon-diale n’a pour l’instant pas parié sur un effondrement de ces derniers malgré la conjoncture ». « Il existe tou-tefois une corrélation entre la baisse des prix du pétrole et la croissance des dépôts au Liban, qui est passée de 6 % en 2014 – dernière année où le prix du baril a dépassé 100 dollars – à 3,4 % à fin octobre 2015  », poursuit-il avant de relever que «  la même ten-dance a été observée en Ara-bie saoudite sur plusieurs années ». M. Barakat conclut enfin qu’une éventuelle baisse des transferts impac-tera surtout «  le secteur du tourisme et l’immobilier, deux secteurs où les niveaux d’investissements en prove-nance des pays arabes sont les plus importants ».

L’emploi des expatriés épargné

L’autre crainte majeure des expatriés concerne la survie de leurs emplois en Arabie saoudite, qui peuvent aussi bien pâtir du resserrement de la politique budgétaire saou-dienne que des tensions entre le royaume et l’Iran.

Sur ce point, les observa-teurs interrogés par L’Orient-Le Jour restent prudents. «  Le pire qui puisse arriver, c’est que les sociétés dans les pays du Golfe commencent à licencier des Libanais pour des raisons liées à ces ten-sions », considère le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth, Mohammad Choucair. « Le risque existe, mais il est encore trop tôt pour se prononcer  », estime Jacques Sarraf, le président de l’Union méditerranéenne des confédérations d’entreprises.

Mais pour le président de l’amicale des anciens de l’Université de Harvard, Habib Zoghbi, la perspec-

tive d’un scénario catas-trophe peut être écartée à moyen terme. «  L’emploi a progressé de 3,2  % en Ara-bie saoudite en 2015  », rap-pelle-t-il, avant de souligner que «  le royaume possède un des coûts d’extraction les plus bas au monde avec un prix au baril qui gravite autour de 10 dollars – soit presque trois fois moins cher qu’en Iran et jusqu’à six mois moins cher qu’en Russie ou aux États-Unis. » « Cet avantage com-paratif lui accorde une marge de manœuvre pour limiter la dépendance de son économie au pétrole  », poursuit-il. M. Zoghbi souligne sur ce plan que « l’économie du royaume est beaucoup plus dévelop-

pée que lors des précédents contre-chocs pétroliers.  » Une confiance partagée par M. Choucair, qui estime que «  l’impact du resserrement budgétaire va se limiter au secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), mais devrait épargner la plupart des emplois occupés par des Libanais dans ce pays ».

Reste que de nombreux hommes d’affaires liba-nais sont dans l’expectative. «  Qu’il s’agisse des consé-quences de la baisse du pé-trole ou de la situation poli-tico-sécuritaire dans le Golfe et au Moyen-Orient, les entrepreneurs élaborent leurs stratégies à très court terme », conclut M. Sarraf.

Pour de nombreux observateurs, l’impact du net resserrement budgétaire entamé par Riyad et de l’aggravation des tensions diplomatiques avec l’Iran devrait rester mesuré.

Focus

L’économie libanaise, à l’abride la conjoncture saoudienne ?

La baisse des cours du brut a entraîné un déficit budgétaire de près de 98 milliards de dollars en 2015 pour l’Arabie saoudite. Archives AFP

La BDL va émettre de nouvelles recommandationspour lutter contrela cybercriminalitéLa Commission spéciale d’investigation (CSI) de la Banque du Liban et le bureau de lutte contre la cybercriminalité des Forces de sécurité intérieure préparent un guide de bonnes pratiques pour lutter contre la cybercriminalité qui sera publié d’ici à mars, a annoncé hier Abdel Hafiz Mansour, secrétaire général de la CSI, lors d’une conférence de presse organisée en partenariat avec le groupe al-Iktissad wal Aamal. La conférence avait pour but de présenter les recommandations issues du premier forum contre la

cybercriminalité organisé en novembre. En outre, « des mesures généralisées seront imposées à toutes les banques afin de réduire le danger présenté par la cybercriminalité », a précisé M. Mansour. « Des mesures concrètes devront être prises par les banques avec les banques correspondantes pour récupérer l’argent volé », a-t-il ajouté.M. Mansour a enfin rappelé que la CSI a examiné 84 cas de fraude en 2015 pour un montant de 12 millions de dollars, en forte hausse depuis 2014, année au cours de laquelle seulement 8 cas avaient été signalés. Il a également annoncé que le prochain forum contre la cybercriminalité sera organisé en fin d’année.

En bref

Direction la Silicon Valley pour deux start-up libanaises, Next Automated Robots (NAR) et Rational Pixels. L’annonce a été officialisée mercredi lors d’une séance de présentation au public des six start-up – NAR, Rational Pixels, Blitz, Carpolo, Modeo et Rafiqi – ayant par-ticipé au premier programme d’accélération organisé par Speed, qui a duré trois mois et s’est terminé fin décembre. Dès mi-février, les deux start-up sélectionnées s’envoleront pour deux semaines vers la Silicon Valley pour participer à un autre accélérateur américain, Black Box. Suite à un accord conclu avec LebNet, réseau d’entrepreneurs d’origine liba-naise, Black Box pouvait retenir jusqu’à deux start-up libanaises, sans toutefois aucune obliga-tion. LebNet a donc soumis la candidature des six start-up ac-célérées par Speed. « Le fait que Black Box ait bien retenu deux start-up montre le niveau de maturité qu’elles ont atteint  », s’enthousiasme Sami Abou Saab, PDG de Speed. Celles-ci bénéficieront de quelques semaines additionnelles de

réseautage avec LebNet et la totalité des frais du séjour sera couverte par l’accélérateur liba-nais.

Pour NAR, le séjour dans la Silicon Valley lui permettra de nouer des contacts sur place afin d’éventuellement conquérir le marché américain. La start-up a élaboré un drone capable de détecter les feux de forêts, très répandus aux États-Unis, dès leur apparition. Ses fondateurs ont présenté mercredi un pro-totype de ce drone, construit pendant le programme d’accé-lération de Speed. «  C’était

un processus très compliqué à cause du manque de construc-teurs au Liban. Je crois que nous allons le fabriquer à l’ave-nir aux États-Unis ou à Abou Dhabi  », souligne Charlie el-Khoury, un autre membre de la jeune équipe. Il est prévu que le drone soit vendu à 20 000 dol-lars et que son usage soit pro-gressivement étendu à d’autres secteurs – agriculture, surveil-lance, hydrocarbures… « Nous avons également présenté notre drone à neuf réserves naturelles libanaises, qui étaient très inté-ressées », ajoute Nicolas Zaatar,

l’un des quatre membres de l’équipe de NAR.

Autre gagnant du pro-gramme, Rational Pixels, une société d’optimisation numé-rique de placement de pro-duits dans l’audiovisuel, qui a démontré en temps réel l’utili-sation concrète de son service lors de sa présentation face au public. « Une scène du film The Truman Show était projeté en arrière-plan. Dans le film ori-ginal, une femme tenait, dans sa main, un paquet de chocolat en poudre d’une marque améri-caine. En l’espace de 5 minutes, la marque du paquet a changé pour s’adapter au marché liba-nais, puis grec, et ceci grâce au logiciel élaboré par Rational Pixels  », rapporte Sami Abou Saab. Rida Sadek, fondateur de la start-up, ambitionne de pré-senter son produit à YouTube – propriété de Google – lors de son séjour aux États-Unis. « Je veux me faire des contacts sur place afin que mon pro-duit puisse être vendu dans le monde entier, même si je garde un pied au Liban », précise le passionné d’informatique.

S. Ro.

Les dépenses détaxées effec-tuées par les touristes au Liban ont connu une crois-sance de 2 % en 2015, selon un rapport publié par Glo-bal Blue, société en charge de la restitution de la TVA sur leurs achats. Cette faible croissance est légèrement supérieure à celle de 2014 (+ 1 %).

«  Alors qu’une hausse de 10 % a été enregistrée au 1er trimestre, la tendance est à la baisse depuis août en rai-son des manifestations dans le centre-ville. Les maga-

sins restent souvent fermés, sachant que plus de la moitié des dépenses des touristes y sont généralement concen-trées  », explique à L’Orient-Le Jour Joe Yacoub, respon-sable de la division Liban pour Global Blue.

Les visiteurs saoudiens et émiratis ont réalisé la plus grande part des dépenses touristiques au Liban, ab-sorbant à eux deux 29  % du total. Les plus fortes progres-sions annuelles ont été enre-gistrées pour les dépenses des touristes qataris (+ 21  %) et

américains (+ 14  %). «  Une partie importante des tou-ristes en provenance des pays du Golfe sont des expatriés libanais  », nuance Joe Ya-coub.

«  En valeur, les achats effectués sont légèrement en hausse (+ 2 %) et concernent majoritairement les montres de luxe (+ 15 %), dont les prix varient entre 5 000 et 6 000 dollars environ. Ce sont des produits de collection dont la vente n’a pas été impactée par la crise », a commenté M. Yacoub. En volume, 71  %

des achats ont été réalisés dans l’habillement.

La plupart des régions ont enregistré une hausse des dépenses, à l’exception du Metn (- 6 %). Les plus fortes hausses ont été recensées dans les régions de Jbeil (+ 92 %) et du Kesrouan (+ 54  %), notamment en raison de l’implantation de nouveaux commerces. À Beyrouth, qui concentre 81 % des dépenses dans le pays, la hausse de ces dernières est identique à la moyenne nationale.

K.O.

Économie numérique

Speed envoie deux start-up libanaisesdans la Silicon Valley

Indicateur

Légère hausse des dépenses effectuéespar les touristes en 2015

Six start-up ont participé au programme d’accélération de trois mois organisé par Speed. Photo DR

La Bourse de Beyrouth a enregistré une baisse de 5 % de son activité en 2015, pour s’établir à 629 millions de dollars, selon ses chiffres rapportés par le Lebanon this Week de la Byblos Bank.

Le volume total des actions échangées sur la Bourse de Beyrouth a at-teint 74  636  997 en 2015, représentant une baisse de 22,9  % par rapport aux 96  790  303 actions échan-gées en 2014. Leur valeur a été estimée à 629 millions de dollars en 2015, en baisse de 4,9 % par rapport à celle en 2014, à 661 millions. La capitalisation boursière, est, quant à elle, restée stable depuis décembre 2014 à 11,2 milliards de dollars. À ce niveau, les banques se sont taillé la part du lion avec 80,6  % de la valeur totale de la capitalisation boursière, le secteur immo-bilier est arrivé en deuxième position avec 16,3 %, tandis que l’industrie et le com-

merce de détail représen-taient à eux deux 3,1 % de la valeur totale.

Le ratio de liquidité sur le marché a lui aussi diminué, passant de 5,9 % en 2014 à 5,6  % en 2015. En ce qui concerne les échanges bour-siers, les banques représen-taient 89,1 % du volume to-tal des actions échangées en 2015, suivies par les actions immobilières (10,4  %), les actions industrielles (0,4 %) et enfin les actions du com-merce de détail (0,1 %). En outre, les actions du sec-teur bancaire représentent 85,8  % de la valeur totale des actions échangées, sui-vies par les actions immo-bilières (13,4  %) et les ac-tions industrielles (0,7  %) sur l’année. Pour sa part, la moyenne quotidienne du volume des échanges a enre-gistré une baisse de 21,3 % d’une année sur l’autre (à 309  697 actions), soit une baisse de 2,9 % en valeur (à 2,6 millions).

Bourse

L’activité boursièreen baisse de 5 %en 2015

Page 9: La relaxe de Samaha ressoude le 14 Marsappelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui peuvent être réglées par les politiques ». Le

9Économievendredi 15 janvier 2016

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International

BrèvesGRÈCEAthènes accepte la participation du FMI au plan d’aideAthènes a accepté la participation du FMI au nouveau plan d’aide à la Grèce, renonçant ainsi à tenir tête plus longtemps aux adeptes de la rigueur, dont l’Allemagne est la chef de file.L’annonce a d’abord été faite hier par le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, avant une réunion des 19 ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles. Le ministre grec des Finances, Euclide « Tsakalotos, m’a confirmé que le gouvernement grec acceptait la nécessité que le FMI fasse partie du processus », a déclaré M. Dijsselbloem. La confirmation grecque est rapidement venue dans une interview de M. Tsakalotos au quotidien allemand

des affaires Handelsblatt à paraître aujourd’hui. « La participation du FMI est prévue. Nous tenons à cet engagement », a affirmé le ministre dans les colonnes du journal, après avoir entamé vendredi dernier une tournée de six jours en Europe pour évoquer avec ses pairs la nécessité de discuter d’un allègement de la dette grecque. Il explique au journal allemand : « Alexander Stubb de Finlande, Jeroen Dijsselbloem des Pays-Bas et Wolfgang Schäuble (d’Allemagne, NDLR) ont clairement fait comprendre que pour eux une participation du FMI est une condition fondamentale qui n’est pas négociable. »

FRANCEDéficit budgétaire au plus bas depuis 2008Le déficit du budget de l’État français a été ramené à

70,5 milliards d’euros (76,5 milliards de dollars) l’an passé, soit son niveau le plus bas depuis 2008 et près de quatre milliards de mieux que prévu dans la loi de finances initiale, a annoncé hier le ministre des Finances.Michel Sapin a indiqué que ce résultat avait été obtenu en dépit des nouvelles dépenses engagées en cours d’année pour renforcer les moyens des services de sécurité et de la justice après les attentats de janvier, qui ont toutes été compensées par des économies supplémentaires.

OBLIGATIONAB inBev réalise la deuxième plus grosse opération de l’histoireLe brasseur belgo-brésilien AB inBev a annoncé hier avoir levé 46 milliards de dollars grâce à un gigantesque emprunt obligataire qui permet de financer partiellement le rachat de son

rival britannique SABMiller. C’est la deuxième plus grosse opération de tous les temps en matière obligataire, selon une source bancaire. Le record est jusqu’ici détenu par l’opérateur télécom américain Verizon, qui avait levé 49 milliards de dollars pour racheter les parts de son partenaire britannique Vodafone.Le propriétaire des marques Budweiser et Stella Artois qui a proposé ses titres mercredi a été visiblement débordé par la demande, selon les courtiers. « Il y avait un intérêt énorme (...) C’est un groupe de biens de consommation de grande qualité et l’opération suscite beaucoup d’intérêt », a déclaré à propos de l’emprunt un courtier, Donald Ellenberger, cité par l’agence Bloomberg.L’opération de rachat du britannique SABMiller par le belgo-brésilien AB inBev est évaluée à 117,4 milliards de dollars.

Focus

Les économies des pays touchés par Ebola pansent leurs plaiesL’orpailleur sierra-léonais Dauda Kamanda n’a jamais été riche mais jusqu’à l’épidé-mie d’Ebola, il pouvait vivre de la vente de ses pépites à des marchands qui les expor-taient à travers l’Afrique et le Moyen-Orient.

Puis, un par un, ses clients libanais et sénégalais de la province de Koinadugu, dans le nord de la Sierra Leone, ont fui la propagation du virus en 2014 et ses revenus mensuels de 500 dollars – de quoi subve-nir aux besoins de sa famille de quatre enfants – se sont évapo-rés. « Après le départ des ache-teurs, j’ai dû trouver un emploi de transporteur de bagages dans une gare routière pour les gens allant dans la capitale  » Freetown, raconte-t-il.

Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé la fin de la pire épidé-mie de l’histoire d’Ebola (plus de 11  300 morts), les trois pays d’Afrique de l’Ouest les plus touchés mesurent l’éten-due des dégâts subis par leur économie. La Banque mon-diale évalue le montant des pertes en produit intérieur brut (PIB) pour ces trois pays à 2,2 milliards de dollars (1,4 milliard pour la Sierra Leone, 535 millions en Guinée et 240 millions au Liberia). Ils ont reçu en 2015 des promesses

d’aide de plus de 5 milliards de dollars, qui ne seront pas de trop pour redresser des écono-mies sinistrées, en particulier en Sierra Leone, frappée par une récession de plus de 20 % de son PIB. « Les secteurs qui tirent habituellement la crois-sance – agriculture, mines, etc. – ont été gravement per-turbés  », a déclaré à l’AFP le ministre sierra-léonais de l’Économie et des Finances Kaifala Marah. L’impact éco-nomique a été aggravé par une forte baisse des prix mondiaux du minerai de fer, premier article d’exportation du pays, et l’effondrement du secteur minier, les investisseurs étran-gers ayant fui la Sierra Leone.

La fermeture de deux mines, exploitées respecti-vement par African Mine-rals et London Mining, s’est soldée par la perte de 7  500 emplois. Le nombre d’emplois est néanmoins revenu à son niveau antérieur à la crise mais avec des durées et des salaires inférieurs, selon un rapport de la Banque mondiale publié en juin.

En Guinée voisine, où l’impact s’est également fait sentir sur les investissements miniers, l’arrêt de nombreuses liaisons terrestres et aériennes a également asphyxié le com-merce, souvent dominé par le

secteur informel. Avant la crise Ebola, «  j’étais souvent à Du-baï et à Bangkok pour acheter des chaînes en or, ma boutique était toujours bien achalan-dée», indique une négociante, Fatou Baldé. L’import-export de produits de base, tels que le riz, le lait, la farine et le sucre, a lui aussi souffert. « En temps normal je fais entre 35  000 et 40  000 tonnes par mois  », estime Elhadj Diallo, qui im-porte essentiellement du riz. «  Mais pendant cette période d’Ebola, j’importais seulement entre 10 000 et 15 000 tonnes parce que les fournisseurs avaient souvent peur d’envoyer leurs bateaux à Conakry  », explique-t-il.

De l’autre côté de la fron-tière, au Liberia, Amadou Diallo, qui importe des mar-chandises de Guinée, affirme avoir dû «  repartir de zéro  » à cause d’Ebola. «  C’était vraiment l’enfer. Nous ne pouvions plus sortir du pays pour nous approvisionner et devions survivre avec l’argent que nous avions. »

Mais population et gouver-nants des trois pays affichent leur optimisme quant à leurs capacités de rebond après le choc de l’épidémie.

Rod MAC JONHSON/ AFP

Les banques suisses, spé-cialisées dans la gestion de fortune, veulent un accès au marché sans entraves dans les pays de l’UE, après l’abandon de leur secret bancaire, sous la pression de la communauté internationale.

L’accès au marché doit être une contrepartie pour l’entrée en vigueur de l’échange auto-matique d’informations, qui signifie concrètement la fin du secret bancaire pour les non-résidents en Suisse, ont indiqué hier à Berne les res-ponsables de 2 associations de banques suisses, l’ABPS (Association de banques pri-vées suisses) et l’ABG (Asso-ciation de banques suisses de gestion).

Les deux associations re-présentent 37 banques, gérant 1  600 milliards de francs suisses (1  596 milliards de dollars) et employant 20 000 personnes, a déclaré Boris Collardi, président de l’ABG et par ailleurs directeur géné-ral de la banque Julius Baer.

Quelque 40  % des fonds gérés par les banques suisses appartiennent à des ressortis-sants de l’UE, et il est « essen-tiel  » que le secteur, qui se considère comme une indus-trie d’exportation, puisse tra-vailler « sans entraves, en par-ticulier vers les pays de l’UE ».

Les banques suisses veulent concrètement aller désormais rechercher activement des clients sur les marchés euro-péens, pour les convaincre de leur confier la gestion de leur argent, car ces derniers ne viendront plus les voir spontanément après la fin du secret bancaire. «  Notre sec-teur a vécu un changement de paradigme radical avec l’abolition du secret bancaire et l’introduction de l’échange automatique de renseigne-ments (EAR) en lien avec la clientèle étrangère  », a ajouté M. Collardi. «  Nous ne pouvons plus nous conten-ter d’attendre que les clients étrangers contactent de leur propre initiative une banque suisse pour lui demander des prestations », il « s’agit d’aller activement à la rencontre des clients », mais « actuellement, les législations en vigueur dans la plupart des pays de l’UE n’offrent pas vraiment cette possibilité  », a souligné le banquier qui craint même la mise en place de nouvelles barrières protectionnistes. «  Une telle évolution aurait des conséquences fatales pour notre secteur », a-t-il averti.

Pour éviter une telle si-tuation, les banques suisses veulent que Berne « essaye de conclure autant d’accords bi-

latéraux que possible avec les pays européens d’importance stratégique  ». Un accord en ce sens a été signé récemment avec l’Allemagne. Des discus-sions similaires sont en cours avec les Pays-Bas, l’Espagne et l’Italie.

Les banquiers suisses souhaiteraient aussi à long terme un accord global sur les services financiers avec l’UE. «  Un tel traité ne doit cependant pas être ratifié à n’importe quel prix, mais dans l’intérêt mutuel des parties », ont-ils averti.

La Suisse est la principale place de gestion de fortune transfrontalière au monde, avec une part de marché de 25  %. La Suisse est suivie par Hong Kong et Singapour (13  %), les îles anglo-nor-mandes et Dublin, les Ca-raïbes et Panama, la Grande-Bretagne, les États-Unis et le Luxembourg. La gestion de fortune transfrontalière (off-shore) représente un volume de 13 000 milliards de dollars.

La Suisse devrait aban-donner le secret bancaire sur les comptes détenus par des ressortissants européens non résidents dans moins d’un an, au 1er janvier 2017, après un accord conclu avec l’UE le 27 mai 2015.

(Source : AFP)

Patrimoine

Les banques privées suisses veulent accéder aux marchés de l’UE

Dette

La Côte d’Ivoire lève 248 millions de dollars via son premier sukukLa Côte d’Ivoire a levé un emprunt obligataire de 248 millions de dollars (150 mil-liards FCFA) en janvier sur les marchés financiers arabo-musulmans, a-t-on appris hier auprès du Trésor ivoirien.

«  La Côte d’Ivoire a réussi à mobiliser 150 milliards de FCFA », suite au lancement de son premier « sukuk » – obliga-tions compatibles avec la cha-ria (loi islamique) qui interdit les intérêts bancaires – entre le 20 novembre 2015 et le 21 décembre 2015, selon un com-muniqué du Trésor.

En émettant ce «  sukuk  », les autorités ivoiriennes optent pour la «  diversification des instruments de levée de fonds... pour la mobilisation de ressources dans le cadre du financement de ses besoins d’investissements  », explique le texte. Le «  sukuk  » (mon-tage financier sur un actif qui rapporte) permet à «  l’État d’élargir sa base d’investisseurs à des entités des pays du Golfe réputées très liquides et aux investisseurs qui ne souscrivent que dans les produits financiers compatibles avec les principes de la finance islamique », pour-suit le texte.

Le Premier ministre ivoi-

rien Daniel Kablan Duncan avait salué en septembre 2014 «  le secteur de la finance isla-mique » qui, selon lui, « offre d’excellentes perspectives pour le continent africain ».

La Côte d’Ivoire emprunte depuis deux ans sur le marché international pour dynamiser son économie en pleine crois-sance. Elle a lancé en janvier 2014 un emprunt qui a per-mis de récolter « au moins un milliard de dollars », après une première opération lui ayant permis de lever 750 millions de dollars en juillet 2014.

Depuis l’arrivée au pouvoir du président ivoirien Alas-sane Ouattara en 2011, la Côte d’Ivoire a mis en place une politique ambitieuse de construction d’infrastructures, dont la mise en service fin dé-cembre 2014 du troisième pont enjambant la lagune à Abidjan a marqué l’apogée. Si certains observateurs ainsi que des membres de l’opposition cri-tiquent le nouvel endettement ivoirien, d’autres soulignent que ces investissements publics soutiennent la croissance ivoi-rienne (8 à 9 % par an depuis 2012) dans un contexte écono-mique international morose.

(Source : AFP)

Finance

Les marchés toujours désarçonnésSeul Wall Street tire son épingle du jeu parmi des places boursières à nouveau déprimées par les perquisitions dans les locaux de Renault et les attaques terroristes à Djakarta. Les marchés boursiers ont été rattrapés hier par la déprime des prix du pétrole, associée à la chute des valeurs automo-biles, notamment Renault, laminé après la révélation de perquisitions dans ses locaux.

À la clôture, Paris a perdu 1,80  %, Francfort 1,67  % et Londres 0,72 %. Les Bourses européennes, qui ont subi une déroute en milieu de journée, au point de perdre plus de 3 %, ont limité les dégâts en fin de séance, grâce au rebond de Wall Street et des prix du pétrole. La Bourse de New York a fini la séance sur un franc rebond, les investisseurs ayant été rassérénés par la sta-bilisation des prix du pétrole : le Dow Jones a gagné 1,41 % et le Nasdaq 1,97 %.

À cette exception près, les Bourses sont incapables de re-bondir depuis plusieurs jours en grande partie à cause des inquiétudes provoquées par la morosité des prix du pétrole, qui oscillent aux alentours de 30 dollars le baril. « Le mar-ché broie du noir. Il donne le sentiment que les bonnes nouvelles sont un peu mises de côté et que les mauvaises sont amplifiées, comme le montre la chute de Renault », résume Renaud Murail, gé-rant chez Barclays Bourse.

Mercredi, les autorités américaines ont publié des chiffres montrant une de-mande en panne face à une offre surabondante.

Sur des marchés très fra-gilisés depuis le début de

l’année, à laquelle s’ajoutent les craintes persistantes pour l’économie chinoise, les effets n’ont pas tardé.

Hier matin en Asie, Tokyo a fini en baisse de 2,68 %, tan-dis que les Bourses chinoises, qui avaient fortement baissé ces derniers jours, semblaient immunisées et ont fini en hausse.

«  C’est encore une dure journée pour les marchés eu-ropéens », commentait Jasper Lawler, de CMC Markets, basé à Londres, évoquant une « vague de peur » consécutive à « la chute des prix du pétrole et la baisse des valeurs touris-tiques après les attaques terro-ristes à Djakarta ».

Les cours de l’or noir sont en chute libre depuis un an et demi en raison d’une surabon-dance chronique de l’offre. Le baril, qui se négociait en juin 2014 à 100 dollars, n’en valait plus qu’environ 30 hier.

L’économie mondiale en plein ralentissement ne par-vient plus à absorber tout le pétrole sur le marché, alors que les principaux producteurs maintiennent leurs niveaux de production. Les investisseurs commençaient également à être fébriles concernant la réaction des banques centrales à la faiblesse du pétrole, qui se répercute sur l’inflation, à une semaine d’une réunion de la Banque centrale européenne (BCE).

John Plassard, chez Mira-baud Securities, souligne que, selon des informations de

presse rapportant des décla-rations de plusieurs membres de la BCE, «  il y aurait un certain scepticisme » à rendre la politique monétaire plus accommodante «  sur le court terme ».

RenaultL’ensemble des valeurs

européennes a été pris dans la tourmente sous les coups conjugués de l’effondrement spectaculaire du titre Renault et de celui de Fiat à Milan.

Renault a été ébranlé par la révélation par un syndicat, la CGT, que les autorités fran-çaises avaient perquisitionné les locaux du constructeur, ce qu’a confirmé par la suite ce dernier. De quoi réveiller le spectre du scandale Volkswa-gen, qui a été contraint d’ad-

mettre en septembre avoir installé un logiciel truqueur capable de fausser les tests antipollution de 11 millions de véhicules dans le monde.

Le constructeur français a toutefois assuré que les tests réalisés à la demande de la mi-nistre de l’Écologie, Ségolène Royal, n’avaient pas détecté de logiciel truqueur. Cette dernière a de son côté précisé que ces perquisitions n’étaient pas directement liées à l’en-quête menée par une commis-sion technique indépendante mise en place par le gouver-nement français, et chargée de vérifier que les constructeurs n’ont pas équipé leurs véhi-cules de logiciels équivalents à ceux de VW. Les premières conclusions rendues par cette commission, présentées hier à

la presse par Ségolène Royal, ont montré un « dépassement de normes  » pour le CO2 et les oxydes d’azote chez Re-nault et « plusieurs » marques étrangères, qu’elle n’a pas voulu nommer. En revanche, il n’y a «  pas de logiciel de fraude  » qui ait été détecté chez les constructeurs autres que VW.

À Milan, le titre de Fiat Chrysler Automobiles (FCA) a également souffert après des informations du site Automo-tive News accusant la société italo-américaine d’avoir falsi-fié ses chiffres de ventes aux États-Unis. Du coup, tout le secteur automobile européen a souffert  : Peugeot, BMW, Volkswagen.

Sur le marché des changes, l’euro gagnait du terrain face au dollar, porté par des données encourageantes sur l’économie allemande, dans un marché qui restait tout de même prudent du fait des inquiétudes persistantes sur la vigueur de la reprise éco-nomique mondiale. En re-vanche, les devises asiatiques étaient à la peine. Le yuan s’affaiblissait face au billet vert et le dollar de Hong Kong, notamment, chutait à un plus bas depuis fin 2011.

Comme le souligne Aurel BGC, « les investisseurs n’ont pas de raison de prendre des risques à court terme, en par-ticulier avant une série impor-tante de statistiques en Chine la semaine prochaine ».

(Source : AFP)

Les Bourses sont incapables de rebondir depuis plusieurs jours, en grande partie à cause de la déprime des prix du pétrole.

Brendan McDermid/Reuters

La France n’est pas que la patrie des droits de l’homme. Son rôle fut égale-ment crucial dans l’instaura-tion de la pensée néolibérale qui affame aujourd’hui les peuples d’Europe. Sa responsabilité est immense dans la mise en place de cette tyrannie rigoriste et moralisatrice qui stérilise de nos jours toutes les forces vives de notre continent.C’est en effet la France qui, faisant une fois de plus office de précurseur, devait franchir en 1973 une étape historique sur le chemin de la libéralisation financière internationale, en s’interdi-sant de recourir à la planche à billets de sa Banque cen-trale. C’est à cette aune qu’il faut interpréter les nouveaux statuts de la Banque de France, adoptés le 3 janvier 1973 – et particulièrement leur article 25 – indiquant que « le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France ». Mettant ainsi définitive-ment les États à la merci du système bancaire, puisque leur trésorerie n’était de facto plus en droit d’em-prunter auprès de sa Banque centrale. Tournant crucial dans la gestion des finances publiques des nations occi-dentales (et même mon-diales !) qui emboîtèrent dès lors le pas à la France, ne devant du reste rien au hasard à une époque où elle était présidée par un ancien banquier, Georges Pom-pidou. Peu importe, après tout, si la dette publique française, de 20 % du PIB en 1970, devait dès lors

connaître une descente aux enfers ininterrompue.Pour autant, cet épisode ne fut guère que le tout premier jalon d’une emprise monétariste coulée dans les institutions dès 1976 par Raymond Barre, « meilleur économiste de France » – Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing –, qui devait présider aux destinées du premier gouvernement authentiquement néolibé-ral d’Europe. Bien avant l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher en 1979 en Grande-Bretagne et de Ronald Reagan en 1981 aux États-Unis, c’est donc la France qui fut la première à mener la charge contre les dépenses publiques et pour la réduction des aides sociales. En réalité, sans Raymond Barre et sans ses fameux plans, pas de zone euro à la fin des années 1980, car c’est sous son haut patronage que l’Europe prit le tournant mercantile qui en fait fièrement aujourd’hui sa marque de fabrique.Ce n’est donc pas tant l’axe franco-allemand qui devait modeler l’Europe que l’uni-formisation et l’assèchement progressifs du débat écono-mique et financier à travers l’Europe « de l’Ouest ». C’est cette union sacrée contre les dépenses et contre les défi-cits dans un premier temps, puis pour le marché libre et pour l’autorégulation des acteurs de la finance (sous Pierre Bérégovoy le socia-liste à la fin des années 1980) qui devaient creuser le sillon – et aujourd’hui la tombe – de l’Union européenne. C’est donc la France qui, la

première, a défini et posé les fondations de la sacro-sainte intégration européenne qui, par rigueur budgétaire interposée, devait dès lors tétaniser et monopoliser tout le débat macroécono-mique continental. Infec-tion monétariste qui devait donner l’impulsion décisive à une aggravation irrémé-diable des taux du chômage qui ne retrouvèrent plus jamais leurs niveaux des années 1970, car l’emploi ne figurait dès lors plus aux priorités gouvernementales.C’est à Raymond Barre que l’on doit ainsi la mise au placard définitive de l’idéal keynésien gaulliste. Comme c’est à partir de son règne que l’emploi ne fut plus considéré que comme une simple variable au service de la stabilité financière. C’est donc de 1976 (avènement de Raymond Barre et de ses plans) qu’il est possible de dater l’an zéro de l’infâme austérité, ainsi que le degré zéro de l’humanité.

Né à Beyrouth, Michel Santi est un macroéconomiste franco-suisse et fondateur d’Art Trading & Finance – Genève. Il est notamment l’auteur de « L’Europe, chroniques d’un fiasco économique et politique » et de « Misère et opulence ».

Splendeurs et misères économiques par Michel SANTI

France : berceau du néolibéralisme

Page 10: La relaxe de Samaha ressoude le 14 Marsappelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui peuvent être réglées par les politiques ». Le

10 International / L’actualité vendredi 15 janvier 2016

L’Iran a dit hier avoir retiré le cœur du réacteur à eau lourde situé sur son site nucléaire d’Arak, une étape importante en vue de l’application pro-chaine de l’accord nucléaire entre Téhéran et les grandes puissances.

«  Nous avons terminé la partie centrale (le cœur du réacteur) mercredi et les ouvertures ont été remplies de ciment  », a indiqué hier Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation ira-nienne de l’énergie atomique, à la télévision d’État. Cette étape, qui signifie que l’Iran n’est plus en mesure de pro-duire à Arak la quantité de plutonium enrichi qui permet en principe de pouvoir fabri-quer une arme atomique, était prévue par l’accord conclu en juillet entre Téhéran et le groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Rus-sie, Chine et Allemagne).

Ce démantèlement d’Arak doit toutefois être vérifié par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui doit remettre un rapport de conformité avant que l’ac-cord de juillet puisse entrer en vigueur. Selon Téhéran et le département d’État améri-cain, cet accord historique – qui vise à limiter les activités nucléaires sensibles de l’Iran en échange d’une levée pro-gressive et contrôlée des sanc-tions internationales – devrait entrer en vigueur «  dans les prochains jours », au plus tard dimanche d’après un des prin-cipaux négociateurs iraniens. Des inspecteurs de l’AIEA se trouvent actuellement en Iran, selon M. Kamalvandi. L’AIEA, basée à Vienne, n’a pas dit à quelle date lui serait remis ce rapport ni quand elle ferait part de son contenu.

Dans le cadre des garanties réclamées par la communauté

internationale pour l’appli-cation de l’accord de juillet, Téhéran avait déjà réduit le nombre de ses centrifu-geuses et envoyé à l’étranger la quasi-totalité de son stock d’uranium faiblement enrichi. Lundi, le président iranien Hassan Rohani avait assuré que Téhéran était sur le point d’entamer «  une année de prospérité économique » avec la prochaine levée des sanc-tions.

Grâce à une plus grande marge de manœuvre écono-mique, ce modéré a l’ambition d’introduire des réformes po-litiques et sociales au sein de la République islamique. Ses détracteurs conservateurs ont toutefois prévenu que l’accord nucléaire pouvait conduire les États-Unis à « infiltrer » l’éco-nomie iranienne et d’autres secteurs du pays.

(Source : AFP)

L’envoyé spécial de l’Onu au Yémen a déclaré hier à Sa-naa qu’aucune nouvelle date n’avait été fixée pour la reprise des négociations de paix cen-sées mettre fin à la guerre qui ravage ce pays depuis près de dix mois. Ismaïl Ould Cheikh Ahmad s’adressant aux jour-nalistes avant son départ de Sanaa, à l’issue de cinq jours d’entretiens avec des respon-sables des rebelles houthis et leurs alliés, s’est également dit alarmé par les «  souffrances des Yéménites » et espéré un «  retour rapide au processus de paix ».

L’émissaire de l’Onu avait annoncé le 20 décembre que les protagonistes du conflit au Yémen avaient convenu de tenir un nouveau round de pourparlers de paix le 14 janvier, au terme de six jours de discussions en Suisse. Mais le ministre yéménite des Affaires étrangères, Abdel Malak al-Mekhlafi, avait fait état le 9 janvier à l’AFP du report de ces négociations. L’émissaire de l’Onu a tou-tefois annoncé des mesures de confiance des rebelles chiites. Selon lui, les houthis ont libéré pendant sa visite Abdel Razzak al-Achoual, ministre de l’Enseignement

technique et dirigeant du parti islamiste sunnite al-Is-lah, ainsi que quatre activistes et journalistes. Il a également affirmé avoir obtenu la libé-ration de deux détenus « non Yéménites », sans révéler leur identité ou leur nationalité. « Les détails seront annoncés dans les heures qui viennent après qu’on ait informé leurs familles », a-t-il déclaré. « J’ai reçu des assurances officielles que le ministre de la Défense, le général Mahmoud Sou-beihi, Nasser Mansour Hadi (frère du président) et le général Fayçal Rajab sont en bonne santé », a-t-il dit.

De son côté, l’Égypte a prolongé d’un an le mandat de ses forces participant à la coa-lition militaire arabe luttant contre les houthis au Yémen, a annoncé hier la présidence dans un communiqué. «  Le Conseil national de la dé-fense a accepté de prolonger la participation des effectifs de l’armée engagés dans une mission de combat (...) dans le Golfe arabe, la mer Rouge et le détroit de Bab el-Man-deb  », annoncent les services du président Abdel Fattah al-Sissi dans un communiqué.

Enfin, deux policiers ont été tués et un autre blessé dans un

attentat hier à Aden, dans le sud du Yémen, au lendemain de la mort de deux autres dans une attaque armée, selon des sources des services de sécu-rité.

(Source : AFP)

Deux assaillants palestiniens ont été abattus hier après deux attaques contre des soldats israéliens dont l’un a été blessé en Cisjordanie occupée, selon des sources israélienne et palestinienne. La première attaque s’est produite près d’Hébron dans le sud de la Cisjorda-nie, lorsqu’un Palestinien a tenté de poignarder un soldat avant d’être abattu par les forces israéliennes sur place, a indiqué l’armée israélienne. Quelques heures plus tard, un autre Pales-tinien a attaqué un soldat israélien au couteau près de Naplouse dans le nord du territoire palestinien occupé, avant d’être tué, ont affirmé l’armée et le ministère pa-lestinien de la Santé. «  Un assaillant a attaqué un véhi-cule militaire près du mont Ebal, au nord de Naplouse. Quand les forces sont sorties du véhicule, il a sorti un cou-teau et blessé un officier de l’armée  », a précisé l’armée dans un communiqué. « Les

forces ont riposté en tirant vers l’assaillant, et l’ont tué », selon le texte. Des sources de sécurité palestiniennes l’ont identifié comme Haytham Yassine, âgé d’une trentaine d’années, originaire du vil-lage d’Assira al-Chamaliya, près de Naplouse. La Cis-

jordanie, Jérusalem et Israël sont en proie à une vague de violences qui a fait 152 morts côté palestinien et 23 côté israélien depuis le 1er octobre, selon un décompte de l’AFP.

(Source : AFP)

Nucléaire

L’Iran dit avoir retiré le cœur du réacteur d’Arak

Yémen

L’émissaire de l’Onu quitte Sanaa sans fixer de date pour les négociations

Conflit

Deux assaillants palestiniens ont été tués en Cisjordanie

Les attaques perpétrées hier à Djakarta par un groupe sans doute inspiré par les atten-tats de Paris confirment les pires craintes de l’Indonésie  : que ses ressortissants ayant combattu dans les rangs du groupe État islamique (EI) au Moyen-Orient ne tentent d’organiser des violences une fois rentrés au pays.

Cela fait des mois que les pays du Sud-Est asiatique mettent en garde contre la possibilité d’attentats, fai-sant écho aux préoccupations des États occidentaux face aux intentions de leurs res-sortissants rentrant de Syrie ou d’Irak. Les explosions et les fusillades qui ont semé le chaos hier à Djakarta font suite à six années de calme relatif consécutives à une ac-tion répressive des autorités qui a affaibli les réseaux isla-mistes indonésiens les plus dangereux. «  Nous savons que (l’EI) a le désir d’éta-blir une province dans cette région et que des groupes dans cette région (...) lui ont prêté allégeance  », explique Kumar Ramakrishna, spé-cialiste de ces questions à l’Université technologique de Nanyang à Singapour. «  La menace constituée par le retour de combattants du Sud-Est asiatique radicalisés dans la région Irak/Syrie sont un autre facteur de préoccu-pation, avec la possible émer-gence de loups solitaires. »

D’après les analystes, les auteurs des attaques visaient des cibles non protégées pour terrifier la population civile. Les réseaux sociaux ont été envahis par des images vidéo perturbantes et le hashtag #KamiTidatTakut (Nous n’avons pas peur). Les auto-rités avaient annoncé voici quelques semaines qu’elles avaient déjoué un attentat-suicide projeté pour le Nouvel An par des extrémistes pré-sumés. La police avait arrêté cinq personnes soupçonnées d’appartenir à un réseau

proche de l’EI et quatre en rapport avec le groupe extré-miste Jamaa islamiya, respon-sable d’attentats de grande ampleur par le passé en Indo-nésie.

Menaces anciennesD’après le cabinet Soufan

Group spécialisé dans le ren-seignement, sur 500 à 700 Indonésiens partis rejoindre les rangs de l’EI, des dizaines sont depuis rentrés dans l’ar-chipel. Cette menace repré-sentée par le retour des com-battants n’est pas nouvelle pour l’Indonésie. Les respon-sables de l’antiterrorisme se souviennent des Indonésiens formés en Afghanistan dans les années 1990 qui, une fois rentrés au pays, ont lancé des attaques, dont les attentats

meurtriers de Bali en 2002. L’Indonésie a une longue habitude de la lutte contre l’islamisme. Et la répression orchestrée par les autorités de ce pays qui compte 225 millions de musulmans sur 250 millions d’habitants a été en bonne partie couronnée de succès. Conséquence, ces dernières années, les cibles visées ont été plutôt modestes et ont généralement concerné les forces de sécurité indoné-siennes.

Les autorités ont interdit tout soutien à l’EI et à son idéologie, mais les spécialistes ont peur que la loi ne soit insuffisante pour y faire face et que les pays de la région ne souffrent d’un manque de coordination. «  Les gouver-nements de la région doivent

travailler ensemble pour em-pêcher la création d’un satel-lite du “califat” (proclamé par l’EI en Irak et en Syrie) car si un tel satellite est créé, la me-nace pour le Sud-Est asiatique s’en trouvera augmentée », dit l’analyste Rohan Gunaratna. «  Il y a des groupes basés à la fois en Indonésie et aux Philippines qui ont prêté allé-geance à l’EI et ces groupes doivent être démantelés. »

L’Indonésie et le reste du Sud-Est asiatique ont égale-ment été visés par el-Qaëda. Son chef, Ayman el-Zawa-hiri, a appelé à une « bataille » régionale dans un message rendu public cette semaine adressé aux musulmans d’In-donésie, des Philippines, de Malaisie et des pays voisins. « Les musulmans de la région

livrent une bataille idéolo-gique et politique aux laïcs et aux ennemis de la religion  », a-t-il lancé.

Les responsables de la lutte contre le terrorisme en Indo-nésie tentent de se servir d’une poignée de combattants ren-trés désabusés de leur séjour au Moyen-Orient, rendant publics les récits de ces déçus du jihadisme afin de dissua-der d’autres Indonésiens de les imiter. Mais la menace ne devrait pas disparaître de sitôt. « L’Indonésie a fait face à une menace croissante au cours de l’année écoulée, dit Hugo Brennan, analyste chez Verisk Maplecroft. Les signes d’alerte étaient visibles pour tout le monde. »

(Source : AFP)

Des attentats-suicide ont semé le chaos hier à Djakarta où des extrémistes ont tué par balle deux civils et détruit un café Starbucks proche d’un centre commercial.

Au total, cinq individus ont déclenché des attaques à l’aide d’explosifs dans le centre de la capitale indonésienne, dans le quartier de Thamrin qui abrite des centres com-merciaux, les bureaux de plu-sieurs agences de l’Onu et des ambassades, notamment celle de France, a déclaré la police, selon laquelle vingt personnes ont été blessées et les assail-lants ont péri.

Dans un communiqué en arabe publié sur Internet, le groupe État islamique (EI) a annoncé que plusieurs engins avaient «  explosé simulta-nément à des attaques par quatre soldats du califat avec des armes légères et des cein-tures explosives » qui ont visé un groupe de citoyens de pays membres de la «  coalition croisée  », à savoir l’alliance contre l’EI dirigée par les États-Unis.

De son côté, le président indonésien, Joko Widodo, a dénoncé des actes «  terro-ristes  », tandis qu’un porte-parole de la police, Anton Charliyan, a relevé que les auteurs des violences d’hier à Djakarta avaient «  suivi l’exemple des attentats de Paris  », quand des islamistes liés au groupe État islamique avaient tué 130 personnes dans des attaques coordon-nées le 13 novembre dernier.

« Comme un tremblement de terre »

Parmi les cinq assaillants figuraient trois kamikazes qui visaient initialement le café Starbucks en face du grand

centre commercial Sarinah, a expliqué un responsable de la police. Après la première explosion, deux extrémistes armés de pistolets ont pris deux hommes en otage. La police a déclaré dans un pre-mier temps qu’il s’agissait d’un Algérien et d’un Néer-landais, mais le chef de la po-lice, Tito Karnavian, a rectifié plus tard, disant que le second était canadien et non néer-landais. Le ministère cana-dien des Affaires étrangères a, à cet égard, annoncé avoir « été informé par les autorités indonésiennes qu’un citoyen canadien a été tué  ». À La

Haye, le ministre néerlan-dais des Affaires étrangères, Bert Koenders, a quant à lui fait savoir qu’un Néerlandais avait été grièvement blessé.

D’après un porte-parole de la police indonésienne, l’Algérien, blessé, a réussi à s’échapper, mais le deuxième homme a été exécuté par balle, et un Indonésien qui avait essayé de prêter secours aux deux otages a également été tué. «  Peu après, deux hommes sur des cyclomo-teurs se sont fait exploser », a ajouté Anton Charliyan, sou-lignant que quatre policiers blessés étaient dans un état

critique. Des témoins ont raconté

que les assaillants qui ve-naient du Starbucks avaient commencé à tirer sur des passants, rechargeant leur arme pendant que des forces de sécurité arrivaient sur les lieux. «  J’ai entendu une forte explosion, comme un tremblement de terre », a dit Ruli Koestaman, un homme de 32 ans qui assistait alors à une réunion. « Nous sommes tous descendus.  » «  On a vu que le Starbucks à côté était également détruit. J’ai vu un étranger, un Occidental, avec la main mutilée, mais en

vie.  » «  Tout le monde s’est rassemblé et un terroriste est arrivé et a commencé à nous tirer dessus et à tirer sur le Starbucks », a poursuivi le té-moin, précisant que l’homme avait également ouvert le feu sur un journaliste.

Plusieurs pays ont aussi-tôt condamné les attaques à Djakarta, dont les États-Unis qui, par la voix du secrétaire d’État John Kerry, ont à cette occasion rappelé qu’ils étaient « totalement engagés » dans le « combat » contre les groupes comme l’EI.

(Source : AFP)

Analyse

Les attaques de Djakarta confirment les craintes régionales à l’égard de l’EI

Indonésie

Djakarta frappée par des attaques-suicide revendiquées par l’EI

Les pays du Sud-Est asiatique mettent en garde contre la possibilité d’attentats, alors que des dizaines de leurs ressortissants rentrent de Syrie ou d’Irak.

Cinq assaillants et deux civils sont morts lors d’une opération inspirée de celle du 13 novembre à Paris.

L’ancien président israélien et prix Nobel de la paix Shimon Peres, âgé de 92 ans, a été hospitalisé hier et opéré avec succès pour des problèmes cardio-vasculaires, ont indiqué son médecin et un de ses porte-parole. M. Peres

a été hospitalisé à l’hôpital Sheba Tel Hashomer, près de Tel-Aviv, après avoir ressenti des douleurs dans la poi-trine, et a subi une interven-tion consistant à élargir une artère. Il « se sent bien, son état est maintenant excellent.

Il devrait rester en obser-vation à l’hôpital pendant quelques jours et reprendre ensuite ses activités quo-tidiennes », a de son côté indiqué le médecin personnel de M. Peres, le professeur Raphy Walden.

Shimon Peres hospitalisé pour des problèmes cardio-vasculaires

Les forces de sécurité israéliennes sécurisent le périmètre après avoir abattu un Palestinien auteur d’une tentative d’attaque au couteau au nord-est d’Hébron. Hazem Bader/AFP

L’envoyé spécial des Nations unies au Yémen Ismail Ould Cheikh Ahmad s’exprimant au cours d’une conférence de presse avant son départ de Sanaa.

Mohammad Huwais/AFP

Hier, à Djakarta, une patrouille militaire circulant en ville. Bay Ismoyo/AFP

À Djakarta, un homme pointant son arme vers la foule. Ho/Veri Sanovri/Xinhua/Reuters

Page 11: La relaxe de Samaha ressoude le 14 Marsappelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui peuvent être réglées par les politiques ». Le

11International / L’actualitévendredi 15 janvier 2016

Un nouveau convoi d’aide est entré hier dans la ville syrienne assiégée et affamée de Madaya, localité rebelle coupée du monde depuis six mois par l’armée, et devenue le symbole des souffrances de la population civile en Syrie.

Ce deuxième convoi de 44 camions remplis de nourri-ture et de médicaments est parvenu dans la ville, à une quarantaine de kilomètres de Damas, pour secourir les ha-bitants affamés. « La priorité est d’apporter de la farine et des produits sanitaires  » aux quelque 42  000 habitants, a indiqué un porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). «  Ce sont les personnes âgées, les femmes et les enfants qui souffrent le plus, notamment de grave malnutrition  », a précisé dans un communi-qué la responsable du CICR en Syrie, Marianne Gasse. Plusieurs nutritionnistes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du CICR et du Croissant-Rouge syrien ont pu entrer à Madaya pour « traiter les patients sur place et examiner la gravité de leur état  », selon Rana Sidani de l’OMS.

L’opération humanitaire concerne aussi les deux loca-lités chiites de Foua et Kfa-rya, encerclées par les rebelles dans la province d’Idleb (Nord-Ouest), mais où la si-tuation est jugée moins catas-trophique qu’à Madaya.

Un troisième convoi d’aide devrait suivre « dans les pro-chains jours », selon le coordi-nateur humanitaire de l’Onu en Syrie, Yacoub el-Hillo. De

difficiles négociations ont été en outre engagées entre les organisations humanitaires et le régime pour évacuer de Madaya les malades et les personnes les plus affaiblies.

Au niveau diplomatique, le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon a déclaré hier qu’« utiliser la famine comme arme de guerre est un crime de guerre ». Il a également souli-gné que le régime comme les groupes armés d’opposition « se rendent coupables de cela et d’autres atrocités interdites par les lois humanitaires inter-nationales  ». Paris, Londres et Washington ont pour leur part demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécu-rité de l’Onu, qui pourrait se tenir dès aujourd’hui, pour « alerter le monde sur le drame humanitaire à Madaya et dans d’autres villes de Syrie » assiégées, selon l’ambassadeur français François Delattre. Une telle initiative à l’Onu vise aussi, a-t-il ajouté, «  à contribuer à créer des condi-tions plus favorables pour une reprise » des négociations entre régime et opposition attendue le 25 janvier à Ge-nève. Selon Moscou, les mi-nistres russe et américain des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov et John Kerry, se ren-contreront le 20 janvier à Zu-rich pour discuter du conflit syrien. Le secrétaire d’État John Kerry s’est entretenu hier au téléphone avec son homologue russe et lui a fait part de « sa profonde inquié-tude » concernant les attaques visant des civils en Syrie, a dit John Kirby, porte-parole du département d’État. Jusqu’à

présent, tous les efforts en vue d’une solution politique ont échoué, étant donné no-tamment les divergences sur le sort du président Bachar el-Assad, mais l’émissaire de l’Onu Staffan de Mistura a répété sa volonté d’entamer le 25 janvier les négociations de paix, tout comme l’ont fait John Kerry et Sergueï Lavrov lors de leur entretien. Quelques heures plus tôt, pourtant, George Sabra, l’un des membres du Conseil de l’opposition syrienne créé le mois dernier pour superviser des négociations avec Damas, a jugé peu réaliste la date du 25 janvier fixée par les Na-tions unies pour entamer les discussions.

Rapprochement d’AlepSur le terrain, les forces du

régime syrien se sont nette-ment rapprochées hier d’un bastion du groupe État isla-mique (EI) dans la province d’Alep, a affirmé l’Obser-vatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Appuyées par les bombardements de l’aviation russe, les forces prorégime se sont emparées d’Aaran tenue jusqu’à présent par l’EI, selon l’OSDH. Cette localité se trouve à seulement 10 km au sud d’al-Bab, l’un des principaux fiefs de l’EI dans la province d’Alep. « Les forces du régime passent au peigne fin la localité. Il y a encore de brefs combats, mais la ville est totalement entre les mains du gouverne-ment », a affirmé le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. « C’est le point le plus proche (d’al-Bab) occupé par le gouvernement depuis 2012. » Selon lui, au moins 63 jihadistes de l’EI ont péri dans les bombardements russes

dans cette région depuis sa-medi. Située à 30 km au sud de la frontière turque, al-Bab est tombée aux mains des re-belles en juillet 2012 puis de l’EI en novembre 2013. Avec la capture d’Aaran, les forces gouvernementales continuent leur avance au sud-est de la province d’Alep pour la cou-per de celle de Raqqa plus à l’est où se trouve la capitale de facto du «  califat  » de l’EI, à cheval sur la Syrie et l’Irak.

Raids près de MossoulEn Irak, la France a bom-

bardé dans la nuit un centre de télécommunications du groupe État islamique près de Mossoul (nord de l’Irak) et va étudier prochainement avec ses partenaires de la coalition comment « accentuer » la lutte contre cette organisation. « Nous avons frappé cette nuit aux environs de Mossoul sur un centre de télécommuni-cations de Daech (acronyme de l’EI en arabe), un centre de propagande  », a annoncé hier le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sur les médias BFMTV et RMC. «  Nous avons frappé sept fois depuis lundi  », a-t-il précisé, l’aviation française visant l’EI en Syrie et surtout en Irak en appui aux forces irakiennes et kurdes. «  La bataille de Mossoul (deu-xième ville d’Irak), il faudra bien l’engager un jour », a-t-il poursuivi, en notant toutefois que ce sera « une affaire beau-coup plus compliquée » que la victoire en décembre à Rama-di. « Il faut faire en sorte que les forces irakiennes et kurdes puissent être suffisamment aguerries pour être en situa-tion de mener cette bataille. »

(Sources : agences)

Et si l’État islamique avait en-tamé son déclin ? L’organisa-tion jihadiste est aujourd’hui en difficulté sur le terrain, en Irak comme en Syrie, où elle a déçu les populations sun-nites et où la sortie de crise sera d’abord le fait des acteurs locaux, estiment des experts.

Les députés français ont entendu cette semaine des spécialistes reconnus du monde arabe, avec les pre-mières auditions d’une Mis-sion d’information parle-mentaire sur les « moyens de Daech » (acronyme de l’EI en arabe). « Les bombardements ont incontestablement mis en difficulté le groupe  », qui a subi ces derniers mois plu-sieurs défaites sur le terrain, a expliqué aux députés My-riam Benraad, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Surtout, «  la promesse d’une restitu-tion des services de base, de la mise en place d’une justice so-ciale n’a pas été tenue », selon Mme Benraad. «  Les popu-lations sont déçues. Loin du califat idéal, elles ont plutôt assisté à la mise en place d’un nouveau système mafieux. . «  L’EI est aujourd’hui signi-ficativement mis en difficulté sur le terrain en Syrie et en Irak, mais le groupe est plus résilient sur sa base d’origine, l’Irak. C’est là que se livrera la vraie bataille finale », a-t-elle souligné. Le groupe jihadiste «  a une antériorité irakienne qui remonte à l’embargo et à la mise en place de la contre-bande de pétrole qui a été sa conséquence dans l’Ouest irakien, avec une stratégie du régime de Saddam Hussein de déléguer ce trafic aux tribus locales », a également rappelé Mme Benraad. « Une territo-rialité économique s’est ainsi construite, consolidée autour du trafic de pétrole. (...) Cette économie politique s’orga-nise aujourd’hui autour de plusieurs sources de revenus, différant en cela fondamenta-lement d’el-Qaëda. »

« Invasion coloniale »Selon l’analyste, ces sources

de revenus sont : le pillage des devises dans les banques lors de l’assaut sur Mossoul à l’été 2014, les impôts et rackets imposés aux populations, le pillage et le juteux trafic d’an-

tiquités – « qui a cours depuis l’intervention américaine en 2003 et se poursuit à l’échelle internationale dans la plus grande hypocrisie » –, l’exploi-tation du pétrole, l’agriculture qui assure une forme d’auto-suffisance alimentaire, et en-fin les dons extérieurs, «  qui devraient augmenter à mesure des difficultés militaires du groupe ». « Il est très difficile d’identifier les acteurs de cette économie de contrebande, structurée autour d’une mul-titude d’acteurs, de réseaux et d’une nébuleuse de sympa-thisants. Une telle économie politique est très résiliente  », a souligné Mme Benraad. Autre ressource de Daech, l’Internet : « L’EI a un senti-ment d’impunité totale sur les réseaux sociaux », bénéficiant de l’incompréhensible passi-vité des grandes compagnies du Net, s’est étonnée cette spécialiste.

Sur les moyens humains, « l’avant-garde qui a fondé le projet de l’EI est fondamen-talement irakienne. Et l’EI reste organisé autour de cette élite  ». La résolution de la crise politique en Irak « reste donc centrale  » pour affaiblir ou neutraliser Daech. Quant aux combattants étrangers, «  leur présence est vécue par les populations comme une invasion coloniale  », a jugé Mme Benraad. L’EI est un « projet néocolonial et impé-rial qui veut à tout prix sup-primer toute référence aux États irakien et syrien », a-t-elle résumé.

« Pompiers pyromanes »Pour une véritable sortie de

crise, en Irak comme en Syrie, « il faut d’abord miser sur des acteurs locaux et les élites de ces deux pays. La solution n’est pas au niveau des acteurs régionaux, qui sont des pom-piers pyromanes. Elle est en Irak et en Syrie même  », a souligné Mme Benraad. En Syrie notamment, « c’est une illusion complète de croire que la paix se fera à l’issue de négociations entre l’Arabie saoudite et l’Iran  », a-t-elle insisté. La sortie de crise est « au niveau local et passe par des accords, des trêves, des cessez-le-feu négociés entre ces acteurs sur le terrain ».

Pour autant, «  nous avons été incapables jusqu’à présent d’identifier des interlocu-teurs  » parmi les rebelles sy-

riens, a déploré François Bur-gat, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la ré-gion. « Nous avons voulu gé-nérer une opposition syrienne qui soit à notre image. Sous prétexte qu’ils n’étaient pas as-sez laïques, nous avons ignoré des islamistes qui raisonnaient pourtant dans un cadre natio-nal. Ce faisant, nous avons nourri les extrêmes  », a-t-il pointé. «  L’écrasement mili-taire de Daech ne suffira pas, car il n’y a pas aujourd’hui de relève politique pour les sun-nites », a expliqué M. Burgat, qui a mis en garde  : «  Si on détruit Daech sans solution institutionnelle alternative, nous allons fabriquer quelque chose de pire encore. »

Hervé BAR/AFP

Conflit

L’Onu dénonce le siège de Madaya comme « crime de guerre »

Terrorisme

L’EI en difficulté en Irak comme en Syrie

Lavrov et Kerry ont convenu de se rencontrer le 20 janvier à Zurich pour discuter de la crise syrienne, a annoncé hier la diplomatie russe.

Pour une véritable sortie de crise face à l’EI, « il faut d’abord miser sur des acteurs locaux et les élites » irakiennes et syriennes, estime Myriam Benraad, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique.

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré hier que la France devait « parler » avec l’Arabie saoudite comme elle le fait avec d’autres pays qui n’ont pas aboli la peine de mort. « Ce qui nous importe, c’est que l’Arabie saoudite se stabilise, et dans cette hypothèse, il faut parler avec eux », a souligné le ministre sur la chaîne BFMTV et la radio RMC. « C’est un pays qui n’a pas la même conception des droits de l’homme que nous-mêmes. Nous le savons, nous protestons contre les exécutions et la peine de mort. Mais il n’y a pas que ce pays qui n’ait pas aboli la peine de mort, les États-Unis aussi, et nous parlons aussi avec les États-Unis, heureusement », a-t-il ajouté. Interrogé sur l’éventuelle incompatibilité de vendre des armes à un pays qui ne respecterait pas les droits de l’homme, M. Le Drian, qui se rend régulièrement dans le Golfe et entretient des liens personnels avec plusieurs dirigeants de la région, a répondu que la France ne vendait « pas énormément d’armes » à l’Arabie saoudite. La France est régulièrement accusée de fermer les yeux sur la situation des droits de l’homme dans ce pays au nom de ses intérêts straté-giques et commerciaux.

Riyad est un partenaire obligé malgré les droits de l’homme, affirme Le Drian

Le chef de l’organisation extrémiste sunnite el-Qaëda, Aymane al-Zawahiri, a appelé ses partisans à mener des attaques en Ara-bie saoudite pour venger la mort d’une quarantaine de jihadistes récemment exécutés dans le royaume, dans un message diffusé hier. Le message audio, mis en ligne sur Internet, est intitulé « Les al-Saoud, tueurs de moujahidine », en référence à la famille régnante en Arabie saoudite. Zawahiri y a appelé ses sympathi-sants à attaquer « les intérêts de la coalition croisée-sioniste à chaque fois que c’est possible ». « Les al-Saoud sont davantage touchés si vous frappez leur maîtres parce que ceux-là cherche-ront de nouveaux serviteurs », a-t-il dit. Le chef d’el-Qaëda a en outre exhorté les Saoudiens à renverser la famille régnante. « Le temps n’est-il pas venu de vous débarrasser de ce régime pourri? » a-t-il lancé. Les autorités de Riyad ont procédé le 2 jan-vier à l’exécution de 47 personnes pour « terrorisme », dont plus de 40 qui étaient accusées de liens avec el-Qaëda et avaient été condamnées pour des attentats meurtriers dans les années 2000 sur le sol saoudien.

El-Qaëda appelle à venger la mort de jihadistes exécutés en Arabie saoudite

Au bord de l’effondrement l’été dernier après une série de revers cuisants, les forces du ré-gime syrien ont repris l’initia-tive face à des insurgés accablés par la puissance de feu considé-rable de l’aviation russe, selon des experts. Même si les gains territoriaux restent limités, l’ar-mée et les milices prorégime, épaulées sur le terrain par le Hezbollah et des « conseillers » iraniens, sont à l’offensive sur tous les fronts.

La prise mardi de Salma, quartier général des rebelles is-lamistes et du Front al-Nosra, branche syrienne d’el-Qaëda, dans les montagnes de Latta-quié (Nord-Ouest), marque un réel succès pour le régime, car la ville lui échappait depuis 2012. Dans le même temps, les forces de Bachar el-As-sad tentent d’encercler la ville d’Alep (Nord), d’avancer dans le sud de Hama et à l’est de Homs (centre) et de mener l’offensive à Cheikh Meskin, près de la frontière jorda-nienne (Sud) où elles essaient de reprendre le poste fronta-lier de Nassib. Le régime avait perdu ce dernier en avril 2015 après celui de Deraa en octobre 2013.

Pour l’expert jordanien La-

bib Qamhaoui, «  il est dans l’intérêt de la Jordanie que l’armée syrienne reprenne le contrôle des points de passage frontaliers. Car cela allégera le fardeau sécuritaire pour le royaume, contraint de proté-ger à la fois ses frontières et celles de la Syrie  ». «  Indubi-tablement, l’intervention russe a été d’un grand secours pour le régime qui était terriblement sur la défensive à la mi-2015 », constate également Torb-jorn Soltvedt, expert pour le Moyen-Orient du cabinet de consultants Verisk Maplecroft. «  Elle a largement contribué à alléger la pression sur le ré-gime et à bloquer l’avance de l’Armée de la Conquête  », la coalition du Front al-Nosra et des islamistes qui avait effectué une spectaculaire avancée dans la région d’Idleb (Nord-Ouest) l’an dernier.

« Situation stabilisée » Pour Vassily Kachine, ex-

pert au Centre d’analyse sur les stratégies à Moscou, les forces du régime profitent de la livraison par la Rus-sie d’armes plus perfection-nées, comme les chars T90 et des batteries d’artillerie modernes. À cela s’ajoutent

le renseignement et les plans de bataille puisque plusieurs sites prorégime ont publié des photos d’officiers russes regar-dant les combats à la jumelle. « Aujourd’hui, la situation est stabilisée, le gouvernement ne risque plus de chuter, les troupes syriennes avancent, quoique lentement, et les négociations ont commencé – avec des changements dans les positions des participants, qui n’insistent plus sur le dé-part immédiat d’Assad. C’est la conséquence de l’opération militaire russe », estime Vas-sily Kachine.

«  Le régime est à l’offen-sive », constate aussi Firas Abi Ali, expert à IHS Jane’s Ana-lysis. « Les insurgés, bien plus mal équipés, devront céder du territoire » mais « il reste à savoir si l’armée syrienne aura la capacité de conserver les po-sitions prises en raison de son déficit d’hommes  ». Pour M. Soltvedt, «  les frappes russes continueront à jouer un rôle crucial, mais il est peu probable que l’armée récupère à court terme les gains réalisés par les rebelles en 2015 ». Le régime contrôle actuellement 30 % du territoire habité.

Si l’armée a repris des posi-

tions stratégiques comme Sal-ma, une partie des montagnes de Lattaquié et l’aéroport mili-taire de Kweires dans le sud d’Alep, ces gains territoriaux restent limités, à environ 400 km2, selon le géographe spé-cialiste de la Syrie Fabrice Ba-lanche. Et ils sont, selon lui, en bonne partie « dus aux renforts des milices chiites ». « L’objec-tif des Russes est de nettoyer les monts turkmène et Akrad, dans le Nord-Ouest, car les rebelles menacent directement leurs bases à Lattaquié », sou-ligne cet expert du Washington Institute. « Ensuite, il s’agit de reprendre Alep car Bachar el-Assad veut rester président de la Syrie ; or la Syrie c’est la réu-nion d’Alep et de Damas. S’il règne seulement sur Damas, il n’est qu’un demi-président  », insiste Fabrice Balanche.

«  À terme, estime Firas Abi Ali, les Russes ont besoin d’aider les Syriens à couper les lignes d’approvisionnement des rebelles et à se réinstaller sur les frontières. Ceci néces-site la coopération des gou-vernements jordanien et turc, ce qui est impossible sans un accord politique. »

Sammy KETZ/AFP

Analyse

Le régime syrien a repris l’initiative grâce à la Russie Les forces loyalistes tentent à présent d’encercler la ville d’Alep, d’avancer dans le sud de Hama et à l’est de Homs et de mener l’offensive à Cheikh Meskin, près de la frontière jordanienne.

Le gouvernement turc a annoncé hier avoir riposté à l’attentat-suicide qui a tué 10 touristes allemands à Istan-bul en bombardant en Syrie et en Irak plusieurs centaines de cibles du groupe État isla-mique (EI), accusé d’avoir piloté le «  kamikaze  ». Deux jours après l’attaque qui a visé, pour la première fois en Tur-quie, des étrangers, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a dévoilé que l’artillerie turque avait visé en 48 heures « près de 500 positions de Daech (l’acronyme arabe de l’EI)  » en représailles au «  lâche attentat d’Istanbul  ». Lors d’une intervention devant les ambassadeurs turcs, le chef du gouvernement a affirmé que les bombardements turcs avaient fait 200 tués dans les rangs de l’EI. Ce lourd bilan n’a pas été confirmé de source indépendante. Très ferme, M. Davutoglu a pré-venu que «  toute attaque qui vise les invités de la Turquie sera punie ». « Nous lutterons d’une manière déterminée contre l’organisation terro-riste Daech jusqu’à ce qu’elle quitte définitivement la fron-tière turque », a-t-il promis.

Sept gardes à vueDepuis l’attentat qui a fait

103 tués le 10 octobre devant la gare d’Ankara, attribué à l’EI, la police turque a multi-plié les coups de filets contre ses membres présumés et renforcé les contrôles à ses frontières pour tenter de tarir

le flux des recrues étrangères qui rejoignent le groupe jiha-diste en Syrie. Sept suspects ont été placés en garde à vue, a annoncé hier le ministre de l’Intérieur Efkan Ala, sans en préciser l’identité ou le rôle présumé. Selon les autorités turques, le « kamikaze » est un Syrien de 28 ans, identifié dans les médias comme Nabil Fadli.

L’attaque menée mardi marque un changement de stratégie pour l’EI qui a, pour la première fois en Turquie, visé une cible étrangère. Dix Allemands ont été tués et 17 autres personnes ont été bles-sées tout près de Sainte-So-phie et la Mosquée bleue, deux des monuments les plus visités de la plus grande ville du pays.

(Source : AFP)

Turquie

Ankara bombarde l’EI en riposte à l’attentat-suicide d’IstanbulLe ministre de l’Intérieur Efkan Ala a annoncé hier la mise en garde à vue de sept suspects sans en préciser l’identité ou le rôle présumé.

Six personnes ont été tuées et 39 blessées hier dans le sud-est de la Turquie dans un attentat à la voiture piégée attribué aux rebelles kurdes. Selon les premiers éléments livrés par les autori-tés locales, la déflagration a visé dans la nuit de mercredi à hier le commissariat central de Cinar, située à une trentaine de kilomètres au sud-est de Diyarbakir, la grande ville du Sud-Est à majo-rité kurde du pays. Deux personnes ont été tuées dans l’explosion de la voiture piégée et quatre autres, dont un bébé, ont péri dans l’effon-drement d’un bâtiment situé juste derrière, où vivent les policiers et leurs familles, a rapporté le bureau du gouverneur dans un communi-qué. Les morts sont tous des civils, a précisé le

gouvernorat, qui a ajouté que des policiers se trouvaient également parmi les blessés. Après l’explosion du véhicule piégé, des individus, présentés comme des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont poursuivi leur assaut à l’aide de lance-roquettes, déclenchant une riposte des forces de sécurité. La police quadrillait hier matin Cinar à la recherche des auteurs de l’attaque. Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont repris l’été dernier entre les forces de l’ordre et le PKK. Ces affrontements ont fait voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour tenter de mettre un terme à une rébellion qui a fait plus de 40 000 morts depuis 1984.

Un attentat attribué aux rebelles kurdes fait 6 morts dans le sud-est de la Turquie

Appuyées par les bombardements de l’aviation russe, les forces prorégime se sont emparées d’Aaran tenue jusqu’à présent par l’EI. Aaran se trouve à seulement 10 km au sud d’al-Bab, l’un des principaux fiefs de l’EI dans la province d’Alep.

George Ourfalian/AFP

Photo d’archives montrant des combattants de l’EI dans la province irakienne de Ninive. Photo AFP

Une pancarte sur laquelle on peut lire l’inscription « Stop au terrorisme, nous sommes le monde » au milieu des fleurs en hommage à la mémoire des victimes de l’attaque d’Istanbul le mardi 12 janvier 2016. Ozan Kose/AFP

Page 12: La relaxe de Samaha ressoude le 14 Marsappelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui peuvent être réglées par les politiques ». Le

12 International vendredi 15 janvier 2016

Des milliers de Tunisiens ont marqué hier avec fierté, mal-gré la morosité ambiante, le 5e anniversaire de la chute du dictateur Zine el-Abidine Ben Ali après un soulèvement populaire sans précédent qui a transformé le pays. Le 14 janvier 2011, après un mois de manifestations réprimées dans le sang, l’homme qui tenait la Tunisie d’une main de fer de-puis 23 ans prenait la fuite vers l’Arabie saoudite à la surprise générale, provoquant une onde de choc dans le monde arabe. Le matin même, des mani-festants avaient bravé la peur pour crier « Dégage » au dic-tateur sur l’avenue Bourguiba, non loin du redouté ministère de l’Intérieur à Tunis.

C’est cette avenue symbo-lique qu’une foule aux revendi-cations diverses a arpentée hier dans une ambiance largement festive, mais en groupes sépa-rés. En famille ou entre amis, beaucoup ont agité des dra-peaux tunisiens sous l’œil des nombreux policiers déployés, le pays étant devenu une cible majeure des jihadistes. Plu-sieurs formations politiques comme le Front populaire, une coalition de gauche, et les islamistes radicaux de Hizb ut

Tahrir ont manifesté. Le parti islamiste Ennahda a organisé un concert.

Des diplômés chômeurs ont saisi l’occasion pour réclamer des emplois, alors que des blessés de la révolution et des proches de victimes ont scandé «  Fidèles au sang des mar-tyrs ». En silence, un groupe a brandi des photos de Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari, des journalistes disparus en Libye, qu’une branche du groupe État islamique (EI) a affirmé avoir tués. Une poignée de manifestants a aussi défilé en arborant un drapeau arc-en-ciel pour réclamer la dépéna-lisation de l’homosexualité, suscitant l’hostilité de dizaines de personnes qui leur ont crié de « dégager ».

« À moi personnellement, la révolution n’a rien apporté : les prix ont augmenté, beaucoup de jeunes restent marginali-sés. Mais je suis quand même descendue en signe de célébra-tion parce que la révolution a amené un peu de démocratie et c’est important », a déclaré Latifa, une couturière de 40 ans. « Nous vivons une expé-rience démocratique qui en est à ses débuts. Nous sommes en train d’apprendre  », s’est féli-

citée Samia, une habitante de Tunis.

Situation moroseCet anniversaire est assom-

bri par une situation morose, le chômage, la pauvreté et l’exclusion sociale restant prégnants. Ces maux avaient largement motivé la révolu-tion déclenchée par l’immola-tion d’un vendeur ambulant, Mohammad Bouazizi, le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid. « Nous reconnaissons la réalité des difficultés économiques et sociales rendues plus aiguës par les (attentats) terroristes », a déclaré dans un discours transmis par son bureau le président Béji Caïd Essebsi. Mais « nous sommes en droit d’être fiers de notre révolution quels que soient les défis aux-quels nous faisons face », a-t-il ajouté, disant être confiant que « 2016 sera l’année de l’audace dans la réforme et la vitesse d’exécution, de l’espoir et du travail malgré l’ampleur des difficultés ».

Depuis 2011, le pays a été plusieurs fois frappé par de sanglants attentats jihadistes et vit aujourd’hui sous état d’urgence. Des dizaines de policiers, de militaires et de

touristes étrangers ont été tués ces dernières années. Dans un communiqué, Amnesty International s’est inquiétée du retour d’une «  répression brutale  », dans le cadre de la lutte antiterroriste. L’ONG a dénoncé l’existence de décès suspects en garde à vue et l’ab-sence de réformes profondes. M. Caïd Essebsi a affirmé son attachement aux libertés, annonçant par ailleurs la for-mation «  d’une commission d’experts chargés de revoir les textes législatifs et à leur tête le code pénal, pour qu’ils corres-pondent à l’esprit libéral de la nouvelle Constitution ».

Le pays fait figure de res-capé face à la tourmente dans laquelle sont plongés les autres pays du printemps arabe, comme la Syrie déchirée par la guerre et la Libye en plein chaos. La Tunisie a organisé en 2011 et 2014 des élections libres unanimement saluées comme transparentes, adopté une nouvelle Constitution et reçu le Nobel de la paix 2015 par le biais d’un quartette ayant organisé un dialogue entre partis politiques alors à couteaux tirés.

(Source : AFP)

Sur ordre des autorités fran-çaises, les migrants de la «  Jungle » de Calais devaient commencer hier à évacuer une partie de ce camp de fortune, habité par 4  000 personnes, dans le nord de la France. Les constructions précaires des réfugiés, abris et boutiques de fortune installés à moins de 100 mètres d’une rocade menant au port de Calais qui dessert l’Angleterre devront être déplacées pour des rai-sons de sécurité d’ici à la fin de la semaine, ont exigé les autorités françaises. Les mi-grants concernés, entre 500 à 700, seront « prioritaires pour accéder à une place  » dans des conteneurs, inaugurés lundi dans un lieu proche et pouvant accueillir 1 500 per-sonnes.

«  Ils nous disent que les nouveaux conteneurs sont mieux, mais il n’y a ni douche ni cuisine et les gens ont surtout peur des scans de la main  », qui pourraient les faire revenir en France s’ils ar-rivent à entrer en Angleterre, souligne Sikander Nouristani, représentant de la commu-nauté afghane. Baptisé Centre d’accueil provisoire (CAP), le nouveau site est clos et pour y entrer les migrants doivent passer la paume de la main dans un appareil de recon-naissance. Les autorités ont promis de ne pas enregistrer

les empreintes, une exigence récurrente des migrants. M. Nouristani souligne que «  les gens ne viennent pas dans la Jungle pour dormir et man-ger. Ils sont ici pour essayer d’aller en Angleterre. Ils ont peur que ce soit plus difficile depuis les conteneurs car le camp ressemble à une pri-son ».

Pour les autorités, le nou-veau site vise à garantir à la fois « la sécurité des migrants, des riverains et des utilisateurs

de la rocade  », ces migrants tentant régulièrement d’enva-hir la route afin de monter à bord des camions allant em-barquer pour l’Angleterre.

Une partie de la population locale redoute que la méfiance des migrants envers le CAP ne génère la création de nou-veaux petits campements sau-vages dans la région, où les tensions se sont exacerbées au fil des années. En quelques mois, de vastes grillages et des clôtures barbelées ont été

élevés autour des infrastruc-tures portuaires, de plusieurs axes routiers, mais également du site d’Eurotunnel dans la bourgade voisine de Co-quelles, où des secteurs boi-sés ont été entièrement rasés et des terrains ont même été récemment inondés pour faire obstacle aux intrusions de migrants. Le déploiement au quotidien des forces de l’ordre y est impressionnant.

(Source : AFP)

Cinq ans après avoir été chas-sé du pouvoir, l’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, condamné à la prison à vie dans son pays, vit en exil en toute discrétion en Arabie saoudite.

Le 14 janvier 2011, après un mois de manifestations violemment réprimées, le dic-tateur embarque à destination de Djeddah, sur les rives de la mer Rouge. Il est accom-pagné de sa seconde épouse Leila Trabelsi – l’une des personnalités les plus honnies de Tunisie –, leur fille Hali-ma et leur fils Mohammad Zine el-Abidine. Leur fille Nesrine part quant à elle avec son époux, l’homme d’affaires Sakher el-Materi, au Qatar, avant d’aller s’installer en exil aux Seychelles.

Du refuge saoudien de M. Ben Ali, presque rien ne filtre. Si l’ancien général de 79 ans, auteur d’un « coup d’État mé-dical » contre Habib Bourgui-ba en 1987, continue de réagir régulièrement à des informa-tions de presse le concernant par le biais de communiqués de son avocat libanais, ce qu’il fait de ses journées, ses moyens de subsistance et ses projets sont inconnus. «  Le président Ben Ali ne souhaite pas (...) fournir de détails » sur sa vie à Djeddah, a indiqué Me Akram Azoury.

En 2011, dans un texte rendu public par un avocat, l’ex-président avait donné pour la première fois sa ver-sion de son départ. Il avait affirmé avoir été victime d’un stratagème mis au point par le responsable de sa sécurité, le général Ali Seriati. Celui-ci, évoquant la menace d’un as-sassinat, l’aurait poussé à aller

mettre sa famille à l’abri, selon cette version, puis aurait em-pêché son retour en Tunisie. M. Ben Ali soutenait aussi n’avoir jamais donné « l’ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants ».

Répression, corruptionRares aperçus de sa vie ac-

tuelle, quelques clichés publiés par ses enfants sur Instagram. En août 2013, apparaît une photo de lui en pyjama rayé sur un compte depuis suppri-mé. Un an plus tôt, Leila Tra-belsi avait publié un livre, Ma vérité, dans lequel elle rejetait les accusations de corruption et de dérive dictatoriale du ré-gime déchu. Pour la première fois depuis leur fuite, une photo de M. Ben Ali, les che-veux toujours teints d’un noir de jais, souriant à côté de sa femme portant le voile, était alors apparue, démentant les rumeurs de divorce. Dans une interview à un quotidien fran-çais via Skype, Leila Trabelsi avait aussi nié que son mari soit atteint d’une maladie

grave et dans le coma.L’ancien couple présidentiel

a été condamné par contu-mace, dès juin 2011, à 35 ans de prison pour des malversa-tions. M. Ben Ali a par la suite écopé, à deux reprises, d’une peine de prison à vie pour la répression des manifestations. Ensemble ou séparément, le couple a été condamné dans plusieurs autres affaires liées à la corruption. Face aux diffi-cultés actuelles de la Tunisie, une nostalgie de l’ère Ben Ali s’est répandue dans une frange de la société. L’ex-dictateur reste toutefois largement dis-crédité.

Le reste du clan Ben Ali connaît des fortunes diverses. Ghazoua, Dorsaf et Cyrine, les trois filles que Zine el-Abidine Ben Ali a eues de son premier mariage avec la fille d’un général, vivent tou-jours en Tunisie. Dorsaf est «  malade  » selon son époux Slim Chiboub, un homme d’affaires qui a regagné le pays fin 2014 après un long séjour aux Émirats arabes

unis. M. Chiboub avait alors été incarcéré pour «  trafic d’influence  ». Il a été libéré mardi après avoir accompli la période maximale de déten-tion préventive (14 mois), mais reste poursuivi dans d’autres affaires. Un frère de Leila, Belhassen Trabelsi, richissime homme d’affaires considéré comme le chef du clan ayant mis l’écono-mie en coupe réglée, encourt l’expulsion du Canada, où sa demande d’asile a été refusée l’an dernier. Imed Trabelsi, un neveu de l’épouse de M. Ben Ali, est emprisonné en Tunisie.

L’empire économique, qui s’étendait de la grande dis-tribution à l’immobilier en passant par la téléphonie, les médias ou l’automobile, a été démantelé. Une partie a été privatisée, mais des pans entiers restent sous contrôle d’administrateurs judiciaires nommés par l’État. Aucun programme d’ampleur pour ces actifs n’a été décidé.

Kaouther LARBI/AFP

Les enquêteurs ont mis un nom sur un huitième membre des commandos jihadistes qui ont semé la mort dans Paris le 13 novembre : le kamikaze, qui s’est fait exploser cinq jours après les attentats, est Chakib Akrouh, un Belgo-Marocain de 25 ans. Le parquet de Paris a annoncé hier son identi-fication par la comparaison «  entre le profil génétique extrait sur le kamikaze », qui était mort durant l’assaut po-licier du 18 novembre contre un appartement à Saint-De-nis, «  et celui de la mère de Chakib Akrouh  ». Dans ce logement, avaient également trouvé la mort le jihadiste belgo-marocain Abdelhamid Abaaoud, l’un des organisa-

teurs des attaques qui avaient fait 130 morts, et la cousine de ce dernier, qui leur avait procuré cette planque.

Selon une source proche du dossier, le nom de cet homme avait été communiqué fin 2015 par les autorités judi-ciaires belges, sur la foi d’une photographie d’Akrouh. Ce-lui-ci était parti de Bruxelles début janvier 2015 en Syrie, en compagnie de six ou sept autres personnes. Son nom circulait depuis plusieurs jours. Mais à l’inverse d’autres membres du commando, à commencer par Abaaoud, il était inconnu des services de police belges, et son pro-fil génétique ne figurait dans aucun fichier. Son ADN a été

retrouvé sur une des trois ka-lachnikov laissées dans la Seat abandonnée à Montreuil, après avoir été utilisée par le commando.

Par ailleurs, Salah Abdes-lam, l’homme dont les enquê-teurs pensent qu’il a convoyé en voiture les kamikazes du Stade de France et qui est toujours en fuite, aurait, se-lon l’agence de presse Belga, citant hier une source non identifiée, pris contact avec l’avocat bruxellois Sven Mary. Ce dernier s’est refusé à tout commentaire. Le parquet fédéral parle quant à lui d’une « rumeur » et dit n’avoir eu au-cun contact avec l’avocat. « Si, demain, Salah Abdeslam me sollicitait, j’accepterais d’être

son avocat », avait déclaré fin décembre Me Mary, dans un entretien au quotidien Le Soir.

Parallèlement, le président François Hollande a annoncé hier la mobilisation de 40 000 réservistes, contre 28  000 actuellement, dont un millier seront déployés en perma-nence pour des missions de protection des citoyens fran-çais. «  L’enjeu, c’est d’amé-liorer le maillage territorial de la réserve pour qu’elle soit au plus près des populations et puisse devenir, à terme, une véritable garde nationale. Je sais que le Parlement travaille également sur ce sujet  », a précisé M. Hollande.

(Sources : agences)

Commémoration

Les Tunisiens célèbrent avec fierté le 5e anniversaire de la révolution

France

Les autorités évacuent une partie de la « Jungle » de CalaisLes migrants, qui utilisaient le camp de fortune comme tremplin pour traverser la Manche vers « l’eldorado » anglais, se méfient du nouveau centre d’accueil qui leur est destiné.

Éclairage

Ben Ali, un exilé très discret en Arabie saoudite

Attentats du 13 novembre

Un huitième terroriste identifié par ParisHollande annonce la mobilisation de 40 000 réservistes pour « protéger les citoyens ».

Les festivités sont assombries par une situation morose, le chômage, la pauvreté et l’exclusion sociale restant prégnants.

Derrière les tentes de la « Jungle » de Calais, le nouveau centre d’accueil provisoire pour les migrants (CAP), constitué de conteneurs spécialement aménagés. Philippe Huguen/AFP

Les corps de sept migrants, morts noyés, ont été retrouvés sur des plages de l’ouest de la Turquie, faisant face aux îles grecques, a rapporté hier l’agence de presse Anatolie. La gendarmerie a ouvert une enquête après la découverte des victimes, toutes retrouvées sur les côtes de la province d’Izmir, probable-ment mortes dans le naufrage de leurs embarcations, a précisé Anatolie. La

Turquie, qui accueille à elle seule 2,2 millions de Syriens et 300 000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est deve-nue l’un des principaux points de départ des migrants qui veulent s’installer dans l’Union européenne (UE). Malgré les très mauvaises conditions hivernales, de nombreux migrants tentent encore chaque jour la périlleuse traversée vers les îles grecques. La semaine dernière,

au moins 36 migrants sont morts noyés. Les corps de trois autres, deux femmes et un enfant de 5 ans, ont été repêchés lundi. Selon l’Organisation internatio-nale des migrations (OIM), plus d’un million de migrants sont entrés dans l’UE en 2015, dont près de 850 000 via la Grèce. Environ 800 d’entre eux sont morts ou ont été portés disparus l’an dernier.

Sept nouveaux corps de migrants noyés retrouvés sur des plages turques

Le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé hier des objectifs ambitieux pour 2016 : la reprise par Kiev du contrôle de l’Est séparatiste prorusse et le début de négociations inter-nationales pour récupérer la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie.

«  La souveraineté ukrai-nienne doit être rétablie sur les territoires occupés des régions de Donetsk et de Lougansk », où le conflit armé a fait plus de 9 000 morts depuis avril 2014, a déclaré M. Porochenko. Il a toutefois promis de n’utiliser que des moyens politiques et diplomatiques pour parvenir à cette fin, alors que les belligé-rants sont liés par les accords de paix dits de Minsk, qui ont permis de réduire considéra-blement l’intensité des hosti-

lités sans cependant y mettre un terme.

Quant à la Crimée, annexée par la Russie en mars 2014, et qui reste largement éclipsée par le conflit de l’Est dans les rapports entre Kiev et ses sou-tiens occidentaux, l’Ukraine prévoit de « proposer de créer un mécanisme international ». Il s’agit d’entamer des pour-parlers en vue de « mettre fin à l’occupation de la pénin-sule », a ajouté le chef de l’État ukrainien, qui énumérait ainsi ses priorités pour 2016. «  Le format optimal serait ‘‘Genève plus’’ avec la participation de nos partenaires de l’Union européenne et des États-Unis et peut-être des pays qui ont signé le mémorandum de Bu-dapest », a-t-il précisé.

(Source : AFP)

L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, la plus grave depuis l’identification du virus il y a 40 ans, s’est officiellement achevée hier avec l’annonce de l’arrêt de «  toutes les chaînes connues de transmission  » au Liberia comme dans l’en-semble de la région. Après la Sierra Leone et la Guinée, le Liberia a atteint hier son 42e jour – deux fois la durée maxi-male d’incubation – sans nou-veau cas depuis le second test négatif sur le dernier patient, a annoncé l’Organisation mon-diale de la santé (OMS), ces trois pays concentrant plus de 99 % des cas.

Les pays touchés et la com-munauté internationale ont réagi avec soulagement, mais prudence, à la proclamation par l’OMS de la fin de cette

épidémie, partie en décembre 2013 de Guinée et qui s’est propagée au Liberia et en Sierra Leone voisins, puis au Nigeria et au Mali. En effet, un risque persiste car le virus subsiste dans certains liquides corporels de survivants, no-tamment le sperme où il peut rester jusqu’à neuf mois, voire un an.

En deux ans, elle aura ga-gné 10 pays, dont l’Espagne et les États-Unis, provoquant officiellement 11  315 morts pour 28 637 cas recensés. Ce bilan, sous-évalué de l’aveu même de l’OMS, est sept fois supérieur en nombre de morts à celui cumulé de toutes les épidémies d’Ebola depuis l’identification du virus en Afrique centrale en 1976.

(Source : AFP)

Ukraine

Récupérer l’Est séparatiste et la Crimée : priorité de Kiev

Santé

L’Afrique de l’Ouest sort de la pire épidémie de l’histoire d’Ebola

Zine el-Abidine Ben Ali et sa seconde épouse Leila Trabelsi. Dans son exil en Arabie saoudite, le couple fait profil bas et rien ne filtre sur leur vie au quotidien.

Une foule massive aux revendications diverses a arpenté hier la symbolique avenue Bourguiba, à Tunis, dans une ambiance largement festive mais en groupes séparés. En famille ou entre amis, beaucoup ont agité des drapeaux tunisiens pour célébrer le 5e anniversaire de la chute du dictateur Zine el-Abidine Ben Ali. Fethi Belaïd/AFP

Page 13: La relaxe de Samaha ressoude le 14 Marsappelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui peuvent être réglées par les politiques ». Le

13Sportsvendredi 15 janvier 2016

Football

L’équipe du Koweït dans le collimateur de la Fifa depuis les intrusions répétées des hommes politiques dans le monde du sport, surtout sur le plan footballistique et olympique.

La Fédération internationale de football association (Fifa) a décidé hier de déclarer le Myanmar victorieux sur tapis vert face au Koweït, entéri-nant ainsi officiellement le résultat de la rencontre entre les deux pays qui était prévue le 17 novembre 2015, dans le cadre du groupe G des matches éliminatoires simul-tanés de la Coupe du monde 2018 et la Coupe d’Asie 2019.

Le Koweït, qui était sus-pendu depuis octobre 2015 par la Fifa de toutes les com-pétitions officielles de football pour ingérence des autorités politiques dans les affaires

internes de la fédération lo-cale, n’avait donc pas disputé la rencontre et a finalement été déclaré perdant adminis-trativement. Cette situation profite à l’équipe libanaise qui se retrouve deuxième au classement général provisoire du groupe G, ex aequo avec le Koweït avec le même nombre de points (10), loin cependant derrière la Corée du Sud, qui caracole en tête avec huit points d’avance sur ses deux poursuivants.

Ces deux derniers ont en-core deux matches à dispu-ter, un déplacement périlleux pour chacun en Corée du Sud

(le 24 mars pour le Liban et le 29 du même mois pour le Koweït), alors que le Liban accueillera également Myan-mar et le Koweït le Laos.

Si le Koweït ne règle pas entre-temps ses problèmes

internes, la Fifa serait amenée à lui faire perdre administrati-vement ces deux matches, ce qui garantirait ainsi la deu-xième place du groupe pour le Liban. Sinon l’équipe du Cèdre devra au moins arra-

cher un match nul en Corée, ce qui est loin d’être acquis, et remporter son duel contre Myanmar pour espérer voler cette place de dauphin aux Koweïtiens.

T. H.

Éliminatoires Coupe du monde 2018 / Coupe d’Asie 2019

Le Liban grand bénéficiaire de la suspension du Koweït

Voici le résultat du tirage au sort des huitièmes de finale de la Coupe du Liban, mais dont les dates des rencontres restent encore à fixer :Chabab el-Ghaziyé vs Club

social TripoliRacing Beyrouth vs Ahly Naba-tiyé (2e division)Nejmeh vs Salam ZghortaTripoli Sports Club vs Akhaa Ahly Aley (2e division)

Nabi Chit vs AhedAmal Maaraké (2e division) vs Chabab al-SahelIslah Bourj Chemali (2e divi-sion) vs Safa Sagesse vs Ansar.

Tirage au sort des huitièmes de finale de la Coupe du Liban

Les deux principaux clubs de Madrid, le Real et l’Atletico, ont été interdits de recru-tement pendant un an pour avoir violé la réglementation sur le transfert des joueurs mineurs, comme le FC Bar-celone avant eux, a indiqué hier la Fifa. Cette inter-diction s’applique aux deux prochains mercatos à venir, celui de l’été 2016 et de jan-vier 2017.

Les deux clubs peuvent en revanche effectuer des achats et cessions de joueurs durant la période de transfert ac-tuelle qui s’étend jusqu’à la fin du mois de janvier 2016.

L’Atletico a en outre éco-pé d’une amende de 900 000 francs suisses (821  000 eu-ros) et le Real d’une amende de 360  000 francs suisses (328 000 euros).

Cette interdiction résulte de la participation de joueurs

mineurs à des compétitions pour le compte de l’Atletico (entre 2007 et 2014) et du Real (entre 2005 et 2014).

La Fifa interdit aux clubs le recrutement de joueurs mineurs étrangers (limite descendue à 16 ans pour les Européens), sauf à remplir certaines conditions.

En janvier 2015, la Fifa avait fait état d’une demande d’«  informations  » auprès du Real Madrid concernant tous les joueurs étrangers de moins de 18 ans du club. Le Real avait alors publié une série de données, assu-rant «  suivre strictement la législation d’inscription (des joueurs) dans tous les cas ».

Avant le printemps 2015, le Real s’était néanmoins démené pour recruter des joueurs d’avenir, une atti-tude qui pouvait alors s’in-terpréter comme une volon-

té d’anticiper une éventuelle sanction  : recrutement de l’attaquant Marco Asensio (19 ans), du prodige norvé-gien Martin Odegaard (16 ans), du milieu brésilien Lucas Silva (22 ans, prêté à Marseille) ou du défenseur brésilien de Porto Danilo (23 ans).

Une telle interdiction de recruter pendant un an, confirmée en dernier ressort par le Tribunal arbitral du sport (TAS), avait été appli-quée pour la première fois de manière retentissante au Barça.

Entrée en vigueur en jan-vier 2015, elle avait contraint le club catalan à anticiper de nombreux transferts dès l’été 2014, notamment ceux de l’Uruguayen Luis Suarez, du Croate Ivan Rakitic, de l’Allemand Marc André Ter Stegen ou encore du Chilien

Claudio Bravo.L’été dernier, le Barça

s’était attaché les services de deux joueurs, le milieu turc Arda Turan (Atletico) et le latéral Aleix Vidal (Séville), qui ont dû patienter jusqu’à janvier pour disputer leur premier match sous les cou-

leurs blaugranas.Les deux clubs madrilènes

peuvent faire appel de la dé-cision de la Fifa puis espérer que le recours interjeté de-vant le TAS soit suspensif, comme cela s’était produit pour le Barça.

(Source : AFP)

Transfert de mineurs

Le Real Madrid et l’Atletico Madrid interdits de recrutement pendant un an

Vers trois descentes et trois montées en Ligue 1 et Ligue 2Le Conseil d’État a examiné le conflit entre la Ligue (LFP) et la Fédération française (FFF), sur le nombre de descentes et de montées en Ligue 1 et Ligue 2. La séance a largement tourné en faveur de la FFF, qui entend en rester à trois clubs concernés, alors que la LFP souhaite qu’ils ne soient plus que deux. Il est désormais plus que probable que le Conseil d’État suive la demande du rapporteur public et donne raison à la position de la fédération. La décision sera rendue dans environ trois semaines.

BeIN Sports acquiert l’intégralité des droits de diffusion des Mondiaux 2018 et 2022BeIN Sports, ancienne filiale du groupe qatari al-Jazeera, a annoncé jeudi avoir acquis les droits de diffusion de l’intégralité des matches des Coupes du monde 2018 en Russie et 2022 au Qatar.Le groupe TF1 s’est également octroyé les droits de retransmission des 28 meilleures affiches des deux compétitions, ainsi que ceux de la Coupe des confédérations 2017 et de la Coupe du monde féminine 2019. Voici le détail des 28 matches des deux prochains Mondiaux que TF1 diffusera sur ses antennes : les 16 plus belles rencontres des phases de poule, les 5 plus belles affiches des huitièmes de finale, les 3 plus belles affiches des ¼ de finale, les 2 ½ finales, la petite finale et la finale). BeIN Sports retransmettra l’ensemble des 64 matches de chaque Mondial, dont 36 en exclusivité.

Luciano Spalletti, nouvel entraîneur de l’AS RomeL’Italien Luciano Spalletti, 56 ans, est le nouvel entraîneur de l’AS Rome, actuel 5e du championnat d’Italie de football, a annoncé hier le club de la capitale, en remplacement du Français Rudi Garcia, limogé la veille. Arrivé à Rome à la mi-journée en provenance des États-Unis, Luciano Spalletti « a déjà pris les rênes de l’équipe en vue de la prochaine journée de série A contre Vérone, dimanche au stadio Olimpico », affirme le club sur son site Internet.Selon le club romain, Spalletti, qui avait rencontré mercredi à Miami le président américain de la Roma, James Pallotta, s’est immédiatement rendu à Trigoria, le centre d’entraînement de la Roma.Victime de résultats moyens cette saison après deux années réussies mais aussi et surtout de l’instabilité chronique du club, Rudi Garcia avait été limogé la veille.Avec Spalletti, la Roma avait remporté deux coupes d’Italie (2007-2008) et une Supercoupe d’Italie (2008). Il a commencé sa carrière d’entraîneur à Empoli, qu’il a conduit de la série C à l’élite. Il a également été à la tête de l’Udinese, qu’il avait qualifiée en Ligue des champions, et du Zénit Saint-Pétersbourg (2009-2014), avec qui il a remporté un titre de champion de Russie, une Coupe de Russie et une Supercoupe de Russie.

Le FC Séville prête Ciro Immobile au TorinoLe Torino, 14e de série A, va bientôt recevoir un renfort offensif. Le club piémontais a annoncé hier

l’arrivée de Ciro Immobile en prêt. L’attaquant de 25 ans est en difficulté à Séville où il n’est pas parvenu à s’imposer. En huit rencontres de championnat (4 titularisations), il n’a inscrit que deux buts.Immobile connaît bien le Torino pour y avoir explosé en 2013-2014. Avec 22 buts, il avait terminé meilleur buteur de série A et avait connu ses premières sélections en équipe d’Italie. La saison suivante, il avait été recruté pas le Borussia Dortmund où il avait échoué à se faire une place. Prêté cette saison à Séville, il n’a pas réussi non plus à gagner sa place de titulaire.

Elneny, milieu égyptien de Bâle, à ArsenalLe milieu égyptien de Bâle Mohammad Elneny a joint Arsenal, selon le site Internet du club londonien, qui ne détaille ni la durée du contrat ni le coût du transfert, évalué à 6,6 millions d’euros selon les médias britanniques.Pour l’entraîneur des « Gunners » Arsène Wenger, l’international égyptien âgé de 23 ans pourrait disputer son premier match pour Arsenal dimanche en championnat, à Stoke, « s’il se qualifie ». Elneny a évolué en Suisse depuis 2013, où il a remporté trois championnats consécutifs avec le FC Bâle.Dans l’entre-jeu, les Londoniens, leader de Premier League, sont actuellement privés de Francis Coquelin, Santi Cazorla, Jack Wilshere et Tomas Rosicky, tous blessés à un genou.

(Source : AFP)

Foot express

Si l’interdiction de recrutement pour le Real Madrid et l’Atletico Madrid se confirme, le Paris Saint-Germain peut vraisemblable-ment d’ores et déjà faire une croix sur le Madrilène Cristiano Ronaldo (30 ans), alias CR7, l’une de ses cibles prioritaires pour la saison prochaine.En revanche, Paul Pogba (22 ans, Juventus Turin) pourrait lui se retrouver délesté d’un sérieux concurrent… Fraîchement nommé en lieu et place de Rafael Benitez, Zinedine Zidane se serait certainement passé de cette nouvelle. Et maintenant, Florentino Pérez, le président de la Maison Blanche, va certainement devoir passer à la vitesse supérieure pour faire le plein avant la clôture de ce mercato d’hiver. Le dernier avant l’été 2017…

Le PSG privé de CR7...

Basket-ball

Le champion NBA en titre, Golden State, s’est fait sur-prendre et a concédé hier sa troisième défaite de la saison (112-110) sur le parquet de Denver, équipe du bas de ta-bleau.

Après Milwaukee (108-95) le 13 décembre, et Dallas (114-91) le 30 décembre, Denver a à son tour montré au reste de la NBA que Stephen Curry et ses coéquipiers étaient après tout humains.

Les Nuggets étaient pour-tant loin d’être favoris de cette rencontre, ayant perdu sept de leurs neuf précédents matches et pointant à une modeste 11e place de la conférence Ouest.

Mais les Warriors, privés de Draymond Green, ménagé, ont mal débuté la rencontre et ne s’en sont jamais remis, mal-gré un 4e quart-temps échevelé où Curry a inscrit 20 de ses 38 points.

Le meneur de Golden State a même ramené son équipe à deux unités de son adversaire grâce à un improbable panier à trois points à plus de 2 mètres de la ligne (109-107). Mais le meilleur joueur de la saison 2014-15 a ensuite perdu un ballon crucial face à Danilo Gallinari, le principal artisan de la victoire des Nuggets avec un total de 28 points.

Cette défaite tombe mal pour Golden State à cinq jours des retrouvailles très attendues contre Cleveland et LeBron James pour la réédition de la finale 2015.

« On s’est bien battus dans le final, mais on avait fait trop de fautes avant et on n’a pas réussi à compenser l’absence de Dray-mond Green », a regretté Curry, auteur d’un 7 sur 8 au tir dans le 4e quart-temps.

Cette défaite pourrait revenir hanter les Warriors qui espèrent battre le record des Chicago Bulls, auteurs de la meilleure saison régulière de l’histoire en 1995-96 avec 72 victoires et

10 défaites. Après 39 matches, les Warriors affichent le même ratio que les Bulls de l’époque avec un bilan de 36 victoires et 3 défaites.

Pas de points pour Westbrook

De leur côté, les Clippers, toujours privés de Blake Grif-fin, ont aligné une dixième vic-toire de suite, cette fois contre Miami (104-90), la 26e en 39 matches (4e). Les Clippers en-registraient également l’absence de DeAndre Jordan, qui a été obligé de déclarer forfait, après 360 rencontres d’affilée dispu-

tées avec son équipe. Le pivot des Clippers, joueur en activité le plus assidu, est actuellement malade (pneumonie).

Houston a signé sa cinquième victoire consécutive, la 21e de la saison, face à Minnesota (107-104) grâce aux 27 points de James Harden qui a dépassé le chiffre symbolique des 10  000 points inscrits en NBA.

Le derby de New York entre les Brooklyn Nets en crise et les Knicks privés de Carmelo Anthony a tourné en faveur des premiers (114-110) qui ne s’étaient plus imposés dans leur salle depuis le 10 décembre

2015, soit dix défaites consé-cutives. À noter enfin le zéro pointé de Russell Westbrook, pourtant l’un des meilleurs artificiers de la NBA. Le n° 0 d’Oklahoma City est resté muet seulement pour la deuxième fois de sa carrière, la première remontant à mars 2010. Il faut dire que Westbrook n’a passé que 15 minutes sur le parquet face aux Celtics avant son ex-clusion après deux fautes tech-niques et deux altercations avec J.J. Barea. Il a tout de même eu le temps de capter 7 rebonds et distribuer 8 passes décisives.

(Source : AFP)

NBA

Golden State chute à Denver, dix à la suite pour les Clippers

Les organisateurs des JO de Tokyo 2020 ont préconisé hier la fabrication des mé-dailles olympiques à partir de métaux recyclés afin de donner une tonalité respec-tueuse de l’environnement à cette grande rencontre internationale.

Un groupe de travail chargé de dresser le «  plan d’héritage  » qui servirait d’exemple à d’autres ren-contres sportives a imaginé de récupérer des métaux précieux contenus dans les ordinateurs, les télé-phones cellulaires et autres

appareils usagés pour les médailles d’or, d’argent et de bronze, a précisé à la presse son président Hiro-shi Komiyama. Pour ces deuxièmes Jeux dans la ca-pitale japonaise après ceux de 1964, une nouvelle idée de ce type est la bienvenue pour séduire le public, selon Hiroshi Komiyama. L’idée sera soumise ce mois-ci à une réunion d’administra-teurs du Comité d’organi-sation des Jeux de 2020.

Les 19 membres du groupe ont également débattu de la question de

savoir si le nouveau stade devrait être construit à l’aide d’acier, d’aluminium, de verre et de bois recyclés, a précisé M. Komiyama.

Les préparatifs des Jeux de Tokyo ont connu des débuts humiliants l’an der-nier : coup sur coup le stade et le logo désignés avec fierté plusieurs mois aupa-ravant ont été abandonnés, le premier au motif qu’il était trop cher, le second parce qu’il était entaché de soupçons de plagiat.

(Source : AFP)

Le Tour de France 2017 débutera à Düsseldorf par un contre-la-montre plat de 13 kilomètres, le samedi 1er juil-let, trente ans après son pré-cédent départ d’Allemagne, qui avait eu lieu à Berlin-Ouest en 1987, peu avant la réunification du pays.

Le Tour, dont la prochaine édition s’élancera du Mont-Saint-Michel en juillet pro-chain, partira de l’étranger pour la 22e fois de son his-toire.

La 104e édition de la Grande Boucle commencera

par un « chrono » de 13 kilo-mètres de part et d’autre du Rhin.

Düsseldorf avait présenté sa candidature voici une di-zaine d’années, mais s’était ensuite désengagée, en paral-lèle avec le recul allemand par rapport au cyclisme et au Tour, suite aux affaires de dopage ayant concerné notamment Jan Ullrich, seul vainqueur allemand de l’épreuve (1997).

La candidature de Düssel-dorf, avancée d’une année dès lors que Londres avait retiré

la sienne pour 2017, a séduit les organisateurs du Tour. «  Je vous sais gré d’avoir avancé d’un an le rendez-vous », a déclaré le directeur du Tour, Christian Prud-homme, au maire de la cité allemande.

Prudhomme a relevé la réussite allemande sur le Tour due pour l’essentiel à ses sprinteurs et rouleurs (Kittel, Greipel, Martin), «  le pays qui a gagné le plus d’étapes, vingt-quatre, sur les cinq dernières années ».

(Source : AFP)

Des médailles recyclées aux Jeux 2020 de Tokyo ?

Le Tour de France 2017 débutera à Düsseldorf par un contre-la-montre

Jeux olympiques

Boston-Indiana 103-94LA Clippers-Miami 104-90Brooklyn-New York 110-104Portland-Utah 99-85Sacramento-New-Orleans 97-109Denver-Golden State 112-110Houston-Minnesota 107-104Oklahoma City-Dallas 108-89Charlotte-Atlanta 107-84Washington-Milwaukee 106-101.

Les résultats

Cyclisme

Danilo Gallinari des Denver Nuggets (à gauche) a eu finalement le dessus, contre toute attente, sur Andre Iguodala et les Golden State Warriors. Doug Pensinger/AFP

Page 14: La relaxe de Samaha ressoude le 14 Marsappelant les parties à épar-gner à cette institution les questions conflictuelles « qui peuvent être réglées par les politiques ». Le

14 Détente vendredi 15 janvier 2016

HORIZONTALEMENT :1. Arrange des chefs et orne des mannequins. - 2. Il donne une secousse. Travailla à l’œil. - 3. A plié sans rompre. Quand il n’est pas sourd, cela s’entend. - 4. Des tambours empilés. Mar­qué par le bouvet. - 5. Une des cinquante étoiles. Sans, quand il n’y a pas de repos. - 6. Sont moins riches que les cartes. Règle. - 7. Femelle de cervidé. Exprime la surprise. - 8. Bas de gamme. A des paroles pi­quantes. - 9. Slave. Prescrite, il ne faut pas la dépasser. - 10. Possessif. Des endroits où se faire suer.

VERTICALEMENT :A. Il est essentiel pour eux d’avoir les meilleures essen­ces. - B. Sa table est très indis­crète. Non dite. - C. Fit d’un nez toute une tirade. Lettres vaticanes. - D. La grande est sujette à la foule. Conspuais. - E. Poison malais. Tristes, ils ne sont pas fréquentables. - F. Abréviation pour du temps. Drame. - G. De nom­breux pays frappent à sa porte. Qui a repris une certaine rigi­dité. - H. En taillé. Une particule pour le physicien. - I. Créatures. Une montagne de Thessalie. - J. Rayon. Garnies d’un appât.

Problème n° 14 536

R.C.I. France

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F U N A M B U L E S E N A M O U R E R A R I T E S E T A L R A T E V E I V O T E L L O O L A N E I L T I L T N O T E E S U R I D E E M A O R I E U A M I N E C R O B U S T E S S E

BÉLIER (21 Mars au 19 Avril) : Le flou artistique ne sera pas votre genre. Vous

vous montrerez terriblement exclusif et jaloux en amour. Celui ou celle qui vous aime aura intérêt à bien comprendre le message que vous lui enverrez.

TAUREAU (20 Avril au 20 Mai) : Si vous avez des relations professionnelles

avec des sociétés étrangères, ou si vous travaillez avec des pays étrangers, adoptez une attitude très prudente.

GÉMEAUX (21 Mai au 20 Juin) : Célibataire, vous rêverez de trouver l’âme

sœur, le partenaire idéal que vous pourrez à la fois admirer, aimer et désirer. En ce qui concerne l’admiration, vous aurez des chances de l’éprouver avec une personne qui vous subjuguera.

CANCER (21 Juin au 22 Juillet) : Le présent est agréable à vivre ! C’est

actuellement ce que vous pensez et vous saurez ainsi profiter tous les jours de votre chance. Vous qui détestez les conflictuels, vous n’aurez pas de soucis à vous faire.

LION (23 Juillet au 22 Août) : Dans votre vie professionnelle et personnelle,

après les hauts et les bas que vous aurez vécus, vous vous sentirez plus confiant. Vous serez conscient que votre situation s’est stabilisée.

VIERGE (23 Août au 22 Septembre) : Vous pourrez canaliser votre énergie sur

des buts précis, avec une forte chance de les atteindre. Veillez à bien réfléchir avant de vous lancer dans des placements trop audacieux.

BALANCE (23 Septembre au 22 Octobre) : La méfiance est

recommandée. Même si vous prenez des contacts professionnels intéressants, attendez d’avoir des résultats tangibles et sûrs avant d’abandonner un travail vous apportant la sécurité.

SCORPION (23 Octobre au 21 Novembre) : Attention aux grands rêves

d’amour. Ceux-ci pourraient se briser sur l’écueil de la réalité. Évitez de vous mettre dans la tête que votre partenaire est un héros de roman. Cela vous amène à exiger de lui l’impossible, et ça ne va plus.

SAGITTAIRE (22 Novembre au 21 Décembre) : Vos relations avec votre

entourage ne seront guère détendues. Vous risquez de vous heurter à des parents proches. Ces disputes pourraient laisser des marques indélébiles.

CAPRICORNE (22 Décembre au 19 Janvier) : Vous aurez la possibilité de

profiter d’occasions intéressantes, de vous orienter dans de nouvelles directions sur le plan professionnel, et de vous créer un nouveau cercle amical.

VERSEAU (20 Janvier au 19 Février) : Ne laissez pas passer votre

chance. Saisissez-la au vol. D’autant plus que vous ne risquez guère de tomber sur des obstacles incontournables. La route sera libre. À vous de jouer.

POISSONS (20 Février au 20 Mars) : Belle créativité ! Vous pourrez promouvoir

vos projets ou faire connaître vos œuvres si vous exercez un métier artistique. Vous devrez vous battre pour convaincre.

L’horoscopeLes mots croisés

Solution des mots fléchésdu précédent numéro

Salade DonaPour 4 personnes.

1 cœur de frisée, 250 g de chou-croute crue, 1/4 de chou rouge, 1/4 de chou blanc, 1 carotte, 2 poivrons.

Sauce : 4 cuil. à soupe de vinaigre à l’échalote, 1 échalote, 4 filets d’anchois à l’huile, 6 cuil. à soupe d’huile d’olive, cumin, Tabasco, sel, poivre.Faites fondre l’échalote hachée et les anchois écrasés à la fourchette dans le vinaigre chaud, à feu doux. Ajoutez une pincée de cumin, 1 trait de Tabasco et l’huile en filet, tout en fouettant. Versez la sauce chaude sur les légumes râpés ou émincés

Au menu

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F U N A M B U L E S E N A M O U R E R A R I T E S E T A L R A T E V E I V O T E L L O O L A N E I L T I L T N O T E E S U R I D E E M A O R I E U A M I N E C R O B U S T E S S E

Solution du N° 3505

L P P R P

D E C A D E E X E C R E

L C O N C R E T I O N

S E C O N D A I R E F

C O N C U R R E N C E R

E T U I S A S T O R E

R S B T A I D E M

C O M M I S S A I R E U

G U E P E R F E R E

S E T S I C O S S U E

N U E N A P P E A S

B E A U P E R E L A D

L S D M U S E L E R

A P I G O E R I N G E

I S E E T E S I E N S

B A M B O U U T R O U

F E E F A S C E I L

C F N A S S E R A R T

E D E N O S S E U S E

Mots fléchés d’Argos N° 3506 Hors-

d’œuvre

Descrip- tion de

la surface de Mars

Poids d’or

Au lait Tiges de ramures

Poussière de grains

Passage de voie

Chiffre de Depardieu

Os de jambe

Pâte à chaus-

sures

Parties de

territoire

Irrités,

énervés

Début, commen- cement

Renou- veler

Ne sent pas bon

Petites soles

Échange de choses

Présomp- tueux Durée de vie

Tribu israélite Ville du

Calvados

Belle mer des Grecs

Éructe

Poste sans

titulaire

Pour ici Elle fit bouffer

Mot d’une

phrase

Patrie de Maurice André

Lac des Pyrénées

Accès violents

Abré- viation royale Dépérir

(s’)

À deux pas

Arrose Strasbourg

Présents Dans

l’écorce du saule

Aigrelette Grand

nombre

Grosses boulettes

Branché vieilli De

la féodalité

Il vous roule Sans leurs

bottes

Dépar- tement 60 Nymphes grecques

Source de musique

Désavoue

Article contracté

(à le)

Réserve de maïs

Écono- miser avec

excès Tendue

Langue thaïe

Œuvre poétique

Il sculpte finement

Non-métal noirâtre

Vrillette (insecte) Passant

Rivière suisse Salle

obscure

Costume féminin indien

Contrat à durée

indé- terminée Céréale

Aussi Endossé,

revêtu

Naturelle, souple

Mangeoire Forme

de savoir

Guère brillant C’est

3,1416

Donne

une idée

Forme d’avoir

Base de farine

Déesse égyptienne

Les mots fléchés

Le mot secret

Marche à suivre : Dès que vous repérez un mot, rayez les lettres de ce mot dans la grille et barrez-le dans la liste au-dessus de la grille. Pour plus de facilité, commencez par les mots les plus

longs. Quand vous aurez inséré tous les mots de la liste, il vous restera les lettres formant le mot secret. Pour former un mot, les lettres peuvent se suivre hori-zontalement de gauche à droite

ou de droite à gauche, vertica-lement de bas en haut ou de haut en bas et en diagonale de droite à gauche ou de gauche à droite. Une même lettre peut ser-vir pour plusieurs mots.

UN MOT DE 7 LETTRES : LES VALEURSACCESACTEARGENTAVOIR

BILLETSBOITEBONISBOURSE

CAISSECHEQUESCOMPTANTCOUVRE

DEGREDIVIDENDEDOLLARDONNER

ECONOMIE

EFFETSESPECESESTIMATIONEVALUE

FAUXFETEFINANCEFONDSFORTUNEFRAIS

GAGNERGEREGRATTE

HANTE

INTERETINVESTIR

LAVES

MARGEMONTANT

NEGOCIATIONNOBLE

OBLIGATION

PAPIERPIECESPLACEMENTPOINTPRECIEUXPRETSPRIMEPRINCEPROFITPROPRIETEPROTEGER

RATERREFUSERENTESRETIREERETRAITREVERRICHESSE

SAUVERSIGNESOURCESOUTIRERSTABLESTOCKSURETE

TALENTTASSERTAUXTAXESTENDU

TITRETITRESTRAITETRANSACTION

VALOIRVENTEVERSE

Solution du précédent mot secret : ÉCHAPPÉ

X U E I C E R P R I M E E R E V E R

S T A S S E R E O A R E T I R E E R

I A N R S E T P T B T T T O E N R I

N S U A I I V L B I L E A V G E A T

O O U V T C A A K P A I R A G A L S

B N I R E N H C L M A R G E N T L E

L I E T E R O E C O M P T A N T O V

E E L B A T S M S E I O I I T N D N

P E R L S M E E D S R R O E X I O I

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C U O U E T E T R A N S A C T I O N

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C D X A E E E D E G E U S E T N E R

E E I T S S S S E T I O B S E C C A

S T E E I M O N O C E S E V A L U E

Règle du jeu

Une grille de Su Doku est composée de 9 carrés de 9 cases, soit 81 cases.

Le but est de parvenir à inscrire tous les chiffres de 1 à 9 (sans qu’ils se répètent), dans un ordre quelconque dans chaque ligne, dans chaque colonne et dans chaque carré de neuf cases.

SU|DO|KU Moyen DiaboliqueSudoku moy-97

4 9 25 3 8 1 4

76 53 2

1 66

3 9 1 78 4 6

Sudoku T diff 287

2 9 14 6

2 35 7 9 33 2 4

7 4 51 9

5 87 8 9

Sudoku 656 1 8 4 2 7

7 9 3 1 4 58 4 5 2 3 61 3 6 7 2 4 8

5 8 4 6 3 1 74 9 8 5 2 6 36 4 2 5 3 15 2 3 1 9 49 1 5 6 7 8

3 5 9

2 6 8

9 7 1

9 5

2 9

7 1

8 9 7

7 8 6

3 4 2

Sudoku 669 2 8 7 1 54 1 6 5 3 9 77 3 5 8 2 6

5 7 8 9 1 41 8 3 7 9 2 56 2 5 3 7 1

7 9 1 5 8 69 3 6 8 2 4 76 4 7 3 9 1

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Sudoku 678 1 9 7 57 9 4 8 1 3

6 3 2 8 1 9 43 1 5 6 9 2 42 8 3 4 7 5 6

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Sudoku 687 6 3 1 5 9 2 82 3 8 4 68 9 7 4 1

9 2 6 8 1 3 43 8 4 1 6 76 1 4 9 3 7 8

6 7 2 4 98 9 3 5 7 6

9 5 3 6 7 4 2 1

4

1 9 7 5

5 2 6 3

5 7

2 5 9

5 2

1 5 8 3

4 2 1

8

Sudoku 691 2 3 8 4 7

6 9 4 2 3 19 4 7 2 8 6 5

9 5 8 6 1 2 46 8 1 7 31 4 3 2 7 6 52 5 7 6 8 4 94 6 1 5 9 33 8 4 1 5 7

5 6 9

8 7 5

3 1

7 3

2 5 4 9

9 8

3 1

7 8 2

9 2 6

Sudoku 705 6 3 4 1

9 8 4 5 1 2 74 1 7 6 9 38 7 1 9 3 4 61 6 4 7 8 2 99 3 2 8 6 1 5

5 6 4 9 8 36 9 5 8 3 1 72 3 1 6 4

2 7 8 9

3 6

2 5 8

5 2

3 5

4 7

7 1 2

4 2

8 9 7 5

Sudoku 719 2 4 6 1 8 3 7

6 3 2 7 1 57 1 4 3 9 23 5 8 4 6 1 2

7 1 96 2 7 3 9 4 5

3 7 1 5 6 88 9 6 7 3 4

1 4 6 3 5 8 2 9

5

8 9 4

5 8 6

9 7

4 8 2 5 6 3

1 8

2 9 4

5 2 1

7

Sudoku 725 1 2 8 7 3 6

6 9 5 4 2 82 7 8 3 41 8 9 4 3 29 8 3 4 2 5 6 7 17 4 2 6 3 8

1 4 5 2 99 4 5 6 7 3

5 7 3 9 1 8 6

4 9

3 1 7

9 6 1 5

6 5 7

1 9 5

3 6 7 8

8 2 1

2 4

Sudoku T diff 2812 4 7 8 5 1 38 5 2 9 73 1 9 4 5 61 5 8 3 2 4 79 6 1 8 7 3 4

7 6 5 9 2 8 15 4 3 1 6 27 3 6 1 56 4 1 5 2 9 8

9 6

6 1 3 4

7 8 2

6 9

2 5

4 3

8 9 7

2 8 9 4

7 3

Sudoku T diff 2828 9 1 7 4 2

6 8 9 1 3 73 7 5 1 6 8 4 9

9 2 4 3 6 77 8 6 1 5 91 6 9 3 8 2

1 4 3 2 5 7 9 67 5 2 6 8 1

9 3 4 7 2 5

3 5 6

4 5 2

2

8 5 1

3 2 4

5 4 7

8

9 4 3

6 8 1

Sudoku T diff 2837 1 8 6 5 2 3 44 8 7 2 59 5 2 7 3 8 1

7 4 9 2 6 39 1 7 2 4

5 4 1 8 9 73 8 5 9 4 1 21 6 9 4 72 5 1 3 7 8 6 9

9

3 6 9 1

4 6

8 1 5

6 3 5 8

2 3 6

7 6

2 8 5 3

4

Sudoku T diff 2848 7 5 6 1 9 2

5 9 4 8 6 76 3 7 4 57 4 1 2 9 5 3 8

8 6 1 5 29 2 6 8 3 7 1 4

4 1 3 6 82 8 4 7 1 99 5 3 8 2 7 1

4 3

1 2 3

9 1 2 8

6

3 7 4 9

5

7 5 9 2

6 5 3

6 4

Sudoku T diff 2856 3 9 1 4 2 8

5 4 2 7 8 9 37 8 2 6 5 1

6 4 3 1 83 1 8 2 9 5 4

8 7 6 5 32 9 7 3 4 55 1 9 4 6 7 88 7 3 5 9 1 6

5 7

1 6

9 3 4

9 5 2 7

7 6

4 2 1 9

6 1 8

3 2

4 2

Sudoku T diff 2867 8 2 1 5 4

3 2 5 1 8 7 66 5 1 4 9 2

6 2 5 9 4 32 5 4 9 3 8 14 3 9 1 8 7

9 2 7 6 1 55 6 9 3 1 8 77 1 2 8 4 3

9 3 6

4 9

7 3 8

1 8 7

6 7

5 6 2

8 3 4

4 2

5 6 9

Sudoku T diff 2875 7 6 8 3 4

3 9 1 7 5 8 21 8 6 4 7 5 92 6 8 4 18 1 9 6 7 5

9 1 3 2 8 66 8 2 4 5 3 79 1 7 3 2 6 43 4 6 5 2 1

2 9 1

4 6

2 3

5 7 9 3

3 2 4

7 4 5

1 9

5 8

7 8 9

Sudoku T diff 2887 8 4 1 5 3 91 6 7 9 4 22 3 9 8 4 1 75 4 8 7 2 9 6

8 6 56 2 5 4 3 8 1

8 5 4 2 3 9 64 9 3 6 2 86 2 1 9 4 7 5

2 6

5 3 8

6 5

1 3

3 7 9 1 2 4

9 7

1 7

7 5 1

3 8

Solution du précédent numéro Solution du précédent numéro

Solution du n° 14 535

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15Culturevendredi 15 janvier 2016

Événement

La renaissance, couleur sépia, de « Bennesbeh laboukra chou ? »

27 FÉVRIER 1978. Cinéma Orly, rue Hamra. Dans la pénombre, une musique aux accents bleus et quelques éclats de voix. Le rideau se lève sur le décor hyperréaliste d’un snack-bar où une joyeuse sarabande s’éclate sur scène, comme le feraient de talentueux musi-ciens rompus aux impros du jazz. Des personnages plein de pep, aux caractères bien taillés, des acteurs talentueux dirigés d’une main de maître, des répliques qui font mouche. Une critique sociale acerbe et

finaude. Des chansons déjà légendaires. Ziad Rahbani, jeune auteur, metteur en scène et en musique et acteur, fait un triomphe avec Bennesbeh laboukra chou* (Et pour de-main… quoi ?), son troisième opus, après Sahriyyeh (1973) et Nazl el-Sourour (1974). Les spectateurs savent qu’ils vivent là un moment-clé qui fera date dans la jeune his-toire du théâtre libanais. Les critiques sont dithyrambiques et acclament aussi le jeu des acteurs, dont certains sont des néophytes.

Le rideau tombe huit mois

plus tard. Ne reste que les notes mnémoniques enregis-trées par certains happy few, et les traces audio entendues des milliers, des millions de fois depuis par d’autres.

13 JANVIER 2016. CinemaCity. Souks de Beyrouth. Quatre salles sont remplies à craquer de spectateurs jeunes et moins jeunes, à l’avant-première du film Bennesbeh laboukra chou, qui est, en fait, un patchwork de scènes filmées en Super 8 en 1978 et reconstituées avec les technologies d’aujourd’hui, en sauvegardant le granulé dé-

licatement suranné de l’œuvre originale.

Dans la pénombre de la salle, l’émotion est palpable. Les sourires, ravis. Les re-gards, mouillés. Les rires, éclatants. Les applaudisse-ments, spontanés. Trois clans se forment  : ceux qui ont vu la pièce, ceux qui l’ont enten-due et ceux qui la découvrent ici pour la première fois. Tous plus ou moins conquis, quelques séniors regrettant la magie du live, mais bon, toute chose n’est pas restituable.

S’il fallait donner une im-pression générale, une seule ?

Celle d’un beau déjà-vu. En effet, la pièce a été tellement entendue, tellement enregis-trée dans notre subconscient qu’elle apparaît aujourd’hui dans une évidence toute logique. Oui, c’est ainsi que nous l’avions imaginée. Pas de surprises, donc. De la nos-talgie ? Oui. Copieusement. Et un sentiment d’admira-tion encore plus renforcé pour ce génie qu’est Ziad Rahbani. De même qu’un gros serrement de cœur pour Joseph Sakr, le chanteur à la voix inimitable de 3a Hadir el-bosta, Isma3 ya Reda et

3aychi wahda balak, décédé en 1997, et que l’on découvre ici comme un excellent acteur.

Reste à saluer le travail remarquable de la start-up M. Media (M), de Mercury Content... et de l’artiste – qui dédie l’œuvre à la mémoire de Layal Rahbani, sa sœur par-tie trop tôt, et de Joseph Sakr – pour cette renaissance en couleur sépia d’une brûlante actualité. Nos lendemains ne se ressemblent-ils pas trop ?

*Sortie en salle le jeudi 21 janvier.

Agenda

CONCERTL’ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DU LIBAN sous la direction de Martin Fucksberger à l’église Saint-Joseph des pères jésuites rue de l’USJ Achrafieh à 20h30. Tél. : 01/500996.

EXPOSRIYAD NEHMÉ : PORTRAIT à la galerie Art on 56th rue Youssef Hayeck Gemmayzé jusqu’au 30 janvier. Tél. : 01/570331MARWAN RECHMAOUI à la galerie Sfeir-Semler La Quarantaine imm. Tannous jusqu’au 7 mai. Tél. : 01/566550JAMIL MOLAEB : NEW YORK – NEW YORK à la galerie Janine Rubeiz Raouché imm. Majdalani jusqu’au 5 février. Tél. : 01/868290DOROTHY SALHAB KAZIMI : PHOTO DU POT à la galerie Alice Mogabgab Achrafieh imm. Karam jusqu’au 26 février. Tél. : 01/204984OUSSAMA BAALBACKI : SPECTRES OF THE REAL à la galerie Agial rue Abdel-Aziz Hamra jusqu’au 6 février. Tél. : 01/345213LEILA SBEÏTI, MAYSSA ABOU RAHAL ET SHAYMA AZIZ : FINGERS, SENSES, VERITIES à la galerie 392Rmeil393 rue Gouraud Gemmayzé jusqu’au 31 janvier. Tél. : 01/567015INTERNATIONAL ILLUSTRATION EXHIBITION à la galerie Artlab jusqu’au 30 janvier. Tél. : 03/244577

NIZAR SABOUR : AL-QALAMOUN à la galerie Mark Hachem rue Salloum Mina el-Hosn jusqu’au 22 janvier. Tél. : 01/999313LES ÉTOILES DE NOËL à la galerie Exode rue Accaoui face Banque libano-française jusqu’au 15 janvier. Tél. : 01/336464MOBILITY au Beirut Art Center Jisr el-Wati rue 97 Adliyeh jusqu’au 29 janvier. Tél. : 01/391018TAMARA AL-SAMERRAEI à Marfa’ jusqu’au 27 février. Tél. : 01/571636PHI à Art Factum Gallery jusqu’au 30 janvier. Tél. : 01/443263BARBARA CAMILLA TUCHOLSKI à la galerie Sfeir-Semler La Quarantaine imm. Tannous jusqu’au 30 janvier. Tél. : 01/566550L’ESPACE DE LA FEUILLE à la galerie Tanit après EDL imm. East Village jusqu’au 29 janvier. Tél. : 01/738706LÉOPOLDINE ROUX : PINK ESCAPE à la galerie Alice Mogabgab Achrafieh imm. Karam jusqu’au 15 janvier. Tél. : 01/204984AL-MUSAWWIRUN : ARTISTS BEFORE ART à l’AUB jusqu’au 31 janvier. Tél. : 01/350000 ext. : 2685.

THÉÂTREBINT EL-JABAL au théâtre des Arts Jounieh à 17h00 et à 20h30 jusqu’au 31 janvier. Tél. : 09/933833 – 01/999666MAFI METLO SHOO au Holiday Inn tous les jeudis, vendredis et samedis. Tél. : 01/771100.

CINÉMAPremières visions★ NORM OF THE NORTH film animé de Stephen McKeon, avec Rob Schneider et Heather Graham. Lorsque l’ours polaire sent que son Arctique est en danger, il fera de tout pour le sauver. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/The Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Vox B.C. Center, Cinemall ■ RIDE ALONG 2 de Tim Story, avec Ice Cube. Les aventures drôles de deux beaux-frères. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/The Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Vox B.C. Center, Cinemall■ THE 5th WAVE film de science-fiction de J. Blakeson, avec Chloé Grace Moretz. Une adolescente de 16 ans essaie de survivre dans un monde en proie à des invasions extraterrestres, appelés « Les Autres ». Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/The Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Espace, Vox B.C. Center, Planète City Complex Tripoli, Cinemall★★ THE HATEFUL EIGHT un western de Quentin Tarantino, avec Kurt Russell et Samuel L. Jackson. Intrigant et captivant, le huitième film de Tarantino souffre pourtant de répétitions. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Première, Vox B.C. Center, Planète City Complex Tripoli, Cinemall.

En salle■ AL-SAYIDA AL-THANIYA film libanais. Grand Concorde/Las Salinas/Saïda Mall/Galaxy, Vox B.C. Center, Planète Abraj/City Complex Tripoli, CinemaCity (Dora), Empire Dunes, Espace, Cinemall★★ BELLE ET SÉBASTIEN Cinemall ★ DADDY’S HOME combat entre père (Mark Wahlberg) et beau-père (Will Ferrel), dirigé par Sean Anders. Une comédie pas très drôle. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Galaxy, Cinemall, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Espace, Vox B.C. Center★ EVERYTHING WILL BE FINE Metropolis Empire Sofil■ EXTRACTION de Steven C. Miller, avec Bruce Willis. Un ex-agent de la CIA travaille avec son fils au développement d’une arme fatale. Planète Abraj, Cinemall★★★ FILM KTIR KBIR de Mir-Jean Bou Chaaya, avec Wissam Farès et Alexandra Kahwagi. Trois frères trafiquants de drogue passent à la production de films. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Grand The Spot Saïda, Vox B.C. Center★★ GOOD DINOSAUR (3D) Le Voyage d’Arlo est le 134e long-métrage d’animation des studios Disney et le 16e long-métrage d’animation de Pixar. Il est réalisé en images de synthèse par Peter Sohn. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Vox B.C. Center, Planète Abraj★ HEIDI Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh★★ JOY de David O. Russell, avec Jennifer Lawrence. Inspiré d’une histoire vraie, le film décrit le parcours sur 40 ans d’une femme déterminée à réussir, en dépit de sa famille dysfonctionnelle, et à fonder un empire d’un milliard de dollars. CinemaCity (Beirut Souks), Empire Première, Vox B.C. Center★ LOVE THE COOPERS de Jessie Nelson, avec John Goodman et Diane Keaton. Lorsque quatre générations du clan Cooper viennent ensemble pour le réveillon de Noël, une série de visiteurs

inattendus et d’événements improbables surviennent. Une Keaton toujours amusante à voir. CinemaCity (Beirut Souks et Dora)■ PAPARAZZI film libanais. Vox B.C. Center, CinemaCity (Beirut Souks et Dora)■ POINT BREAK Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Vox B.C. Center❍ SANTA CLAWS CinemaCity (Beirut Souks)★★★ STAR WARS – EPISODE VII : THE FORCE AWAKENS (3D) de J.J. Abrahms, avec Harrison Ford et Oscar Isaac. Retour en force de la saga des Star Wars. Du beau classique novateur. Grand Concorde/Las Salinas/Saïda Mall/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Planète Abraj, Vox B.C. Center■ THE BIG SHORT d’Adam McKay, avec Steve Carell, Christian Bale, Ryan Gosling et Brad Pitt. Inspiré du livre éponyme de Michael Lewis, le casse du siècle raconte comment, en 2005, quelques investisseurs ont anticipé l’explosion de la bulle immobilière et parié à la baisse contre le marché. CinemaCity (Beirut Souks), Empire Première★★ THE DANISH GIRL c’est l’histoire d’amour de Gerda Wegener et Lili Elbe, née Einar Wegener, l’artiste danoise connue comme la première personne à avoir subi une chirurgie de réattribution sexuelle en 1930. CinemaCity (Beirut Souks)■ THE FOREST de Jason Zada, avec Nathalie Dormer. Un Américain enquête sur la disparition mystérieuse de ses sœurs jumelles. Il est amené à entrer dans la forêt d’Aokigahara, au Japon, celle où les gens partent finir leurs vies. Grand Concorde/Saïda Mall/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Vox B.C. Center ★ THE PEANUTS MOVIE CinemaCity (Beirut Souks), Espace, Vox B.C. Center★★★ THE REVENANT d’Alejandro Inarritu, avec Leonardo di Caprio et Tom Hardy. Une œuvre époustouflante, à couper le souffle. Mais il faut avoir le cœur bien accroché pour tenter l’expérience Inarritu. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Saïda Mall/Galaxy, Planète Abraj/City Complex Tripoli, Cinemall, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Vox B.C. Center★★ UN PLUS UNE Claude Lelouch nous offre un cinquante-quatrième film, avec Jean Dujardin, Elsa Zylberstein, Christophe Lambert et Alice Pol. Une histoire d’amour sur les bords du Gange enivrante et poétique. Metropolis Empire Sofil, Empire Première■ UNE HISTOIRE DE FOU Robert Guédiguian s’intéresse moins dans ce film à l’épisode dramatique du génocide arménien qu’à « l’histoire de sa mémoire ». Avec Ariane Ascaride et Simon Abkarian. Metropolis Empire Sofil.

N.B. : Les programmes ci-dessus sont donnés sous toute réserve.

Activités diverses

Pour connaître les horaires duCIRCUIT EMPIRE, appeler le 1 269.PLANÈTE ABRAJ 01/292 192GRAND CINEMAS ABC ACHRAFIEH 01/209 109GRAND CINEMAS ABC DBAYEH 04/444 650GRAND CONCORDE 01/343 143GRAND LAS SALINAS 06/540 970GRAND SAÏDA MALL 07/723 026CINEMACITY DORA 01/899 993CINEMACITY BEIRUT SOUKS 01/995 195METROPOLIS CINÉMA 01/204 080VOX B.C. CENTER 01/285 582À voir absolument ★★★À voir ★★À voir à la rigueur ★Ne pas se déranger ❍

Pas vu ■

Maya GHANDOUR HERT

Photographie

« Perdre la vue », mais garder en mémoire

Depuis hier, Plan Bey (Mar Mikhaël) déménage momen-tanément sa collection perma-nente et se fait galerie photo.

L’occasion de cet événement – bien nommé Fugacité – est double et concerne à la fois la présentation de la 5e édition de la collection et la réédition des numéros précédents. Une

collection qui présente les re-gards urbains de photographes libanais ou étrangers sur Bey-routh et les soumet à la double contrainte de ne travailler que sur l’urbain et de ne proposer qu’un seul format d’impression, le 70 cm x 100 cm.

Cette année, ce sont les œuvres de Caroline Tabet qui sont mises en avant dans la boutique et rassemblées dans une très élégante édition de 300 exemplaires imprimés en offset et cousus main. Habituée des expositions photographiques internationales depuis ses dé-buts en 2000, l’artiste nous pro-pose ici dix-neuf prises de vue issues d’un travail développé en 2012 lors d’un atelier d’Ashkal Alwan et déjà exposé pour Pho-tomed à Sanary-sur-Mer, en France, en mai 2013, et au Li-ban en janvier 2014, ainsi qu’à Paris à la galerie Binôme, de novembre 2015 à janvier 2016, dans le cadre de la première Biennale des photographes du monde arabe contemporain.

L’œuvre de Caroline Tabet s’articulant autour des paysages urbains et des trajectoires hu-maines ainsi que sur les notions de mémoire et de perte, il était logique qu’une rencontre se fasse avec Fugacité pour qu’elle intègre la collection et nous propose sa vision. Appelée Perdre la vue, sa série y traite de la disparition des différents quartiers de Beyrouth, hors des landmarks habituels, et notam-ment de ce qu’elle appelle des zones temporaires, entre des-truction des vieilles bâtisses, abandon d’usines, arrachage des paysages et leur remplacement par des bâtiments modernes.

Il n’est pas question ici de porter un jugement esthétique

ou politique sur les change-ments urbains, mais bien de présenter un point de vue unique, poétique et nostalgique sur la ville, et sur lesquels les ac-teurs, humains ou mécaniques, ne font que passer, laissant leurs empreintes sur les paysages, comme autant de griffures infli-gées à leur environnement. La technique de prise de vue utili-sée ici par l’artiste consiste en un temps d’exposition long pour capter plus de lumière, et des photos sont prises à main levée

et sans trépied, pour rendre prégnants et compréhensibles les soubresauts du rythme ur-bain, donnant à ses œuvres leur personnalité impressionniste et éthérée, mais néanmoins vivante.

Ses photos ont également bénéficié de ces hasards artis-tiques qui rendent les œuvres uniques puisque ses pellicules ont été soumises aux rayons X et qu’il en a résulté une altéra-tion physique supplémentaire, renforçant ainsi la perte de

vue, la disparition des éléments architecturaux, et permettant à «  l’intensité éblouissante du soleil » si poétiquement décrite par l’artiste en 3e de couverture de prendre le dessus et d’illumi-ner ses œuvres. Caroline Tabet est représentée au Liban par la galerie ArtFactum et à Paris par la galerie Binôme.

Jusqu’au 29 janvier. Plan Bey est ouvert du lundi au samedi, de 11h à 20h30.

Les œuvres de Caroline Tabet sont mises en avant à Plan Bey à travers un album et une exposition.

Des scènes, des paysages à en « Perdre la vue ».

« Perdre la vue » de Caroline Tabet.

Olivier GASNIER DUPARC

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16 La Seize vendredi 15 janvier 2016

Le public l’a découverte et appréciée grâce à son déhanchement à la fois discret et sensuel. Randa Makhoul n’est pas une simple danseuse du ventre. C’est une artiste qui respecte son corps et aime le célébrer dans des performances sans cesse renouvelées.

Du terroriste Hans Gruber dans « Die Hard » au shérif de Nottingham dans « Robin Hood, prince of Thieves », ou le professeur Rogue dans « Harry Potter », l’acteur britanniqueétait un spécialiste des rôles de méchant.

Liban Pop

La danse du ventre donne des ailesà Randa Makhoul

Elle se produit depuis quelques an-nées au Métro al-Madina dans deux spectacles de Hicham Jaber  : Hishik Bishik et Bar Farouk. Son sourire enjôleur, ses grands yeux de biche, sa taille fine et sa gestuelle fraîche et naturelle ont captivé un public qui l’a très vite adoptée. Ainsi, outre les per-formances qu’elle exécute au Métro al-Madina, les Libanais la sollicitent pour des célébrations, telles que des mariages, des anniversaires et autres événéments.

Randa Makhoul est un oiseau libre

Mais ceci n’a pas toujours été ainsi pour la jeune fille originaire du Akkar, issue d’une large famille (cinq filles et un garçon) et ayant passé son enfance en Afrique. Adolescente, elle pour-suit des études de publicité à l’Alba et suit le chemin traditionnel dicté par les règles sociales. Mais très vite, l’enfant indisciplinée à l’esprit libre sortira des sentiers battus et choisira sa propre voie. Après cinq ans passés dans une boîte de publicité, elle ren-dra son tablier et décidera de voler de ses propres ailes.

Randa Makhoul est un oiseau de nuit

La vie nocturne l’appelle, la séduit. Depuis sa jeunesse, elle aime fré-quenter les « clubs » avec une bande de copains, écouter de la musique et danser, danser jusqu’à l’aube. «  J’ai la fièvre de la danse, dit-elle. Seule

la musique me fait vibrer et me fait oublier toutes mes peines.  » Elle esquisse un sourire… très contagieux d’ailleurs. Son temps ? Elle le par-tage entre deux activités différentes. Si, en journée, l’artiste donne des cours de dessins aux enfants, le soir, elle se métamorphose et monte sur scène en présentant des shows qu’elle réalise elle-même. « Je conçois moi-même mes costumes, de même que mes performances. » Perfectionniste, l’artiste a le souci du détail et n’aime pas faire les choses à moitié. « J’ai une responsabilité envers mon patron, mais aussi envers mon public que je n’aime pas décevoir. »

Randa Makhoul est un oiseau qui danse

Elle avoue en toute simplicité qu’elle se considère comme autodi-dacte dans le milieu de la danse. « J’ai appris à me déhancher depuis que j’étais enfant. Ce sont mes parents qui m’invitaient à danser en public à chaque occasion festive. Je ne me suis jamais comparée aux “piliers” fonda-teurs de la danse du ventre tels que Tahi’a Carioka, Samia ou Nadia Ga-mal. Par contre, je fais constamment des recherches sur le Net afin d’éla-borer mes mouvements et évoluer.  » Les exercices physiques sont un rituel pour cette piétonne qui ne conduit pas et préfère sillonner la ville à pied. On ne perçoit chez elle aucune pré-tention, ni une quelconque ambition dévorante d’être la meilleure. Randa

Makhoul est authentique. Avec elle, pas de faux-fuyants ni de simulation. Tout est transparent, « à la limite de la naïveté », renchérit-elle en rigolant. Tout ce qui lui importe est de semer de la joie autour d’elle. C’est ainsi qu’à la fin des spectacles de Hicham Jaber, elle descend de la scène et se mêle au public. Un geste que le producteur a institué désormais comme partie inté-grante du show. Discrètement, Randa a imposé son style, sa vision et sa per-sonnalité.

Randa Makhoul est un oiseau non migrateur

« La voie que j’ai choisie n’est pas toujours facile, voire semée d’em-bûches, dans un pays où l’on ne prend pas le corps au sérieux. Alors que moi, j’ai un grand respect pour ce corps, quel que soit son âge ou sa forme. Je m’amuse parfois à le dessiner ou le photographier.  » A-t-elle songé un jour à quitter le pays et faire carrière ailleurs ? « Jamais. Je suis trop clouée à ce sol que j’aime. Récemment, la troupe de Hishik Bishik a effectué une tournée en Belgique. C’était exaltant de faire comprendre notre culture à des étrangers, mais il me tardait de rentrer au Liban. C’est comme ça  », dit-elle, sans se poser plus de ques-tions.

Et si on demande à cet oiseau libre qu’on ne peut mettre en cage quels sont ses rêves, Randa Makhoul n’hé-site pas à répondre : « Avoir un bébé. Même si je dois le faire toute seule ! »

Le dessin de pinter

En clôture de la saison des Miss, le site Models.com vient de décerner le titre très convoité de «  Man-nequin de l’année  ». Rou-lement de tambours…la palme, attribuée par un panel de 250 experts du secteur de la mode, revient, toutes catégories confon-

dues, à l’Allemande Anna Ewers qui ravit ainsi la pre-mière place à des rivales de taille telles que Karlie Kloss, Jourdan Dunn ou encore Kendall Jenner. Le public avait cependant, pour cette nouvelle édition, son mot à dire, et les internautes ont, pour leur part, couronné la

beauté américaine d’origine palestinienne Gigi Hadid.

Anna Ewers, regard miel sombre et cheveux blonds, 85-60-89, taille 34-36 pour 1,75 cm, poin-ture 39, est une Allemande de 22 ans découverte sur un blog par le couturier Alexander Wang qui en a

fait son égérie. Aux défilés automne-hiver 2013, elle porte les couleurs de Balen-ciaga dont Wang est encore le directeur artistique. Elle défile également pour Stella McCartney et Louis Vuit-ton avant d’incarner, dans une campagne particuliè-rement sulfureuse, l’image

de la collection Denim X Alexander Wang.

Avec sa beauté à la Bardot, Anna Ewers défile ensuite pour plusieurs griffes dès le printemps-été 2014 et prête sa silhouette la même année à la campagne Croisière de Prada. Enchaînant les mis-sions, elle apparaît une di-

zaine de fois en couverture de Vogue, figure dans le ca-lendrier Pirelli 2015 shooté par Steven Meisel, défile en haute couture automne-hi-ver 2015 pour Atelier Ver-sace et Chanel, et arpente le podium pour plusieurs dizaines de marques inter-nationales.

Mode par F.A.D.

Anna Ewers, mannequin de l’année

Alan Rickman décède d’un cancer à 69 ansPendant ce temps, ailleurs...

par Colette KHALAF

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- Same Old Scene Roxy Music

- Lay My Love Brian Eno & John Cale

- I Can Change LCD Soundsystem

- Says Who Donny McCaslin

- Halfway Home TV On The Radio

- Always On My Mind Pet Shop Boys

- White Light / White Heat The Velvet Underground

- As Tears Goes By Marianne Faithfull

- The Crystal LakeGrandaddy

- La mort Jacques Brel

- Superstar Sonic Youth

- Baby Lemonade Syd Barrett

Play par Brice LAEMLE

Ce que Bowie écoute au paradisLorsqu’une disparition est si soudaine, comme celle de l’icône pop britannique, le choc et le déni dominent dans un premier temps. Viendront ensuite la colère, la tristesse, des sentiments mêlés et enfin, un jour, l’acceptation. À la manière d’un proche qu’ils ont aimé, certains fans du caméléon sont meurtris cette semaine. « L’Orient-Le Jour » s’est permis d’imaginer ce qu’écoute David Bowie, de tout là-haut.

- Tonight We Fly The Divine Comedy

- Afterlife Arcade Fire

Anna Ewers, icône de la campagne Denim X Alexander Wang en 2014. ©Alexander Wang

Randa Makhoul, un oiseau qui danse. Photo Fadel Rostom

BrèvesMadonna et Elton John rendent hommageà David Bowieen chansonsLes grandes stars de la musique Madonna et Elton John ont chacun rendu des hommages en chansons à David Bowie, reprenant ses morceaux sur scène et à la radio. « C’était l’un des génies de la musique, l’un des plus grands auteurs-compositeurs du XXe siècle », s’est enflammée Madonna devant son public, mardi soir à Houston. « Il a changé ma vie. Il m’a montré qu’on pouvait être différent », a-t-elle confié avant de se lancer dans une version rythmée du titre Rebel Rebel. Le chanteur britannique Elton John a, lui, rendu un hommage plus feutré à son compatriote sur une radio par satellite de Los Angeles, Sirius XM. Il s’est ainsi lancé au piano dans une version particulière de Space Oddity.

Du soldat Bowieau chanteur David,des Texans rebaptisentune rueLa « Bowie Street » existe de longue date dans le centre d’Austin au Texas, mais peu après la mort du chanteur légendaire, un panneau « David Bowie Street » est venu agrémenter l’artère dans un hommage qui ne fait pas l’unanimité chez les habitants. La rue doit son nom à James Bowie, une figure de la révolution texane mort durant la célèbre bataille de Fort Alamo. Le panneau bricolé, découvert mercredi matin, aurait dû être considéré comme un acte de vandalisme, mais le maire Steve Adler a, à l’inverse, tweeté : « La rue Bowie dans le centre-ville d’Austin a changé », en référence aux paroles de Changes, célèbre chanson de l’artiste britannique. Le panneau devrait rester intact jusqu’à mardi.

Spécialiste des rôles de mé-chant, l’acteur britannique Alan Rickman, qui a joué le rôle du professeur Rogue dans la saga Harry Potter, est mort à l’âge de 69 ans des suites d’un cancer, a annoncé hier sa famille. «  Il était entouré de sa famille et de ses amis », a précisé la famille dans un communiqué.

Aussitôt les hommages ont afflué. «  Il n’y a pas de mots pour exprimer à quel point je suis choquée et dévastée d’apprendre la mort d’Alan Rickman. C’était un acteur magnifique et un homme merveilleux  », a tweeté l’au-teure des sept volumes de Harry Potter, J.K. Rowling. James Phelps, qui a joué à

ses côtés dans Harry Potter, a salué «  l’un des acteurs les plus gentils que j’aie jamais rencontrés  ». «  David Bowie mort d’un cancer à 69 ans. Maintenant, Alan Rickman meurt d’un cancer à 69 ans. Deux grands talents, une ter-rible maladie », a tweeté Piers Morgan, personnalité de la télévision britannique.

Comédien shakespearien, Alan Rickman, qui était éga-lement réalisateur et metteur en scène, s’était fait connaître du grand public dans le film Die Hard, sorti en 1988 avec Bruce Willis dans le rôle prin-cipal. Il y campait le rôle du terroriste Hans Gruber avec tellement de conviction qu’il avait aussitôt intégré le top

50 des plus grands méchants de l’histoire du cinéma, selon le classement de l’Ameri-can Film Institute. Dans le registre du vilain, il avait également interprété le shérif de Nottingham dans Robin Hood, prince of Thieves en 1991, face à Kevin Costner.

Dix ans plus tard, Alan Rickman avait atteint une re-nommée internationale en in-terprétant le professeur Seve-rus Rogue, l’un des principaux personnages de la saga Harry Potter, entre 2001 et 2010. Professeur à l’école de magie de Poudlard et directeur de la Maison des Serpentard, Seve-rus Rogue est un personnage sombre et ambigu qui prend une place de plus en plus

importante au fil des épisodes.En 1996, Alan Rickman

avait reçu un Emmy Award pour avoir interprété Ras-poutine dans Rasputin : Dark Servant of Destiny. Il s’était également fait remarquer en 2003 dans Love Actually, co-médie romantique de Richard Curtis, aux côtés de Hugh Grant, Emma Thomson, Liam Neeson, Colin Firth et Keira Knightley. En parallèle, le comédien, ancien membre de la Royal Shakespeare Company, avait continué à assouvir sa passion du théâtre en dirigeant notamment la pièce My Name is Rachel Cor-rie, en 2005 et 2006. Au ciné-ma, il avait notamment réalisé L’Invitée de l’hiver, en 1997, et

Les Jardins du Roi, en 2014.Sa mort intervient alors

qu’il venait de terminer deux nouveaux films, dont la sortie est prévue cette année, Eye In The Sky, avec Helen Mirren et Aaron Paul, ainsi que Alice Through The Looking Glass, avec Johnny Depp, Helena Bonham Carter et Sacha

Baron Cohen.Issu d’une famille ouvrière

modeste, l’acteur était né le 21 février 1946 dans l’ouest de Londres. Il était marié à Rima Horton, son amour de jeunesse, qu’il avait rencon-trée il y a cinquante ans.

(Source : AFP)

Alan Rickman lors de la première du film « A Little Chaos », le 13 avril 2015 à Londres. Justin Tallis/AFP