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Concours national de la Résistance et de la Déportation 2011 La répression de la Résistance en France La répression de la Résistance en France La répression de la Résistance en France La répression de la Résistance en France par les autorités d'Occupation et le régime de Vich par les autorités d'Occupation et le régime de Vich par les autorités d'Occupation et le régime de Vich par les autorités d'Occupation et le régime de Vichy usée d e l a Résistance e t d e l a Déportation M mardi-vendredi 9h-12h / 13H30-17H30 (fermé les 1er et 3e mardis après-midi du mois) samedi 9h-12h / l’après-midi sur RDV pour les groupes centre de documentation en accès libre le mercredi après-midi / le reste du temps sur rendez-vous ENTREE LIBRE Visites guidées pour les groupes et ateliers pédagogiques sur réservation 33 Grand’Rue Villenouvelle 82000 Montauban 05 63 66 03 11 [email protected] www.montauban.com coll. musée de la Résistance

La répression de la Résistance en France par les autorités … · 2013. 2. 27. · Concours national de la Résistance et de la Déportation 2011 La répression de la Résistance

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Concours national de la Résistance et de la Déportation 2011

La répression de la Résistance en FranceLa répression de la Résistance en FranceLa répression de la Résistance en FranceLa répression de la Résistance en France

par les autorités d'Occupation et le régime de Vichpar les autorités d'Occupation et le régime de Vichpar les autorités d'Occupation et le régime de Vichpar les autorités d'Occupation et le régime de Vichyyyy

usée d e l a Résistance e t d e l a Déportation M mardi-vendredi 9h-12h / 13H30-17H30

(fermé les 1er et 3e mardis après-midi du mois)samedi 9h-12h / l’après-midi sur RDV pour les groupes

centre de documentation en accès libre le mercredi après-midi / le reste du temps sur rendez-vous

ENTREE LIBREVisites guidées pour les groupes et ateliers pédagogiques

sur réservation

33 Grand’Rue Villenouvelle 82000 Montauban 05 63 66 03 11 [email protected] www.montauban.com

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B I B L I O G R A P H I E Cette bibliographie indicative est consultable au c entre de documentation du musée, accessible le merc redi de 13h30 à 17h30 et du mardi au samedi matin sur RDV.

• OUVRAGES GENERAUX

AUBRAC Lucie : Ils partiront dans l’ivresse , Seuil, Paris, 1984.

BELOT Robert (sous dir.) : Les Résistants. L'histoire de ceux qui refusèrent , Larousse, Paris, 2003.

BESSE Jean-Pierre, POUTY Thomas : Les fusillés. Répression et exécutions pendant l'Oc cupation (1940-1944), éditions de l’Atelier, Paris, 2006.

COURTAULT Bernard : Lettres du Mont-Valérien. "… cette fois c'est fini, à 8 heures je serai fusillé…" - 3 novembre 1943, Ouest-France, Rennes, 2009.

DREYFUS Jean-Marc : Ami, si tu tombes. Les déportés résistants, des cam ps au souvenir 1945-2005, Perrin, Paris, 2005.

EISMANN Gael, MARTENS Stefan : Occupation et répression militaire allemandes 1939- 1945. La politique de "maintien de l'ordre" en Europe occupé e, Autrement, Paris, 2007.

GIRAUDIER Vincent : Les Bastilles de Vichy. Répression politique et int ernement administratif 1940-1944, Tallandier, Paris, 2009.

GUENO Jean-Pierre, PECNARD Jérôme : Paroles de l'ombre. Lettres et carnets des Français sous l'Occupation (1939-1945), Les Arènes, Paris, 2009.

KRIVOPISSKO Guy : La vie à en mourir. Lettres de fusillés 1941-1944, Tallandier, Paris, 2006.

ROUSSO Henry : Le régime de Vichy , PUF, Paris, 2007.

• REVUES La Lettre de la Fondation de la Résistance, « spécial concours », septembre 2010. Le Patriote Résistant , « spécial concours », décembre 2010. Résistance , « spécial concours » de la revue du musée de la Résistance nationale, janvier 2011.

• RESSOURCES MULTIMEDIAS

CD-rom DOUZOU Laurent : La Résistance en France, AERI, 2008. Filmographie documentaire Histoire de la Résistance française extérieure et i ntérieure. 1943-1945 , BELINE Olivier, COTY Marion, LCJ, 2004. Résistance et maquis en Tarn-et-Garonne , FARADJ-ALLAH Olivier, CDIHP. La traque de l'Affiche rouge , AMAT Jorge, PESCHANSKI Denis, Phares et Balises, 2006. Filmographie de fiction L’armée des ombres , MELVILLE Jean-Pierre, 1969. L’armée du crime , GUEDIGUIAN Robert, 2009. La bataille du rail , CLEMENT René, 1946. Lucie Aubrac , BERRI Claude, 1997. Sites Internet Fondation de la Résistance : www.fondationresistance.org Musée de la Résistance nationale : www.musee-resistance.com/ Musée de la Résistance de Montauban : www.montauban.com (rubrique Vie culturelle / musées)

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• SOURCES EN TARN-ET-GARONNE Ouvrages d’histoire locale FERAL France, RESSIGEAC Albert : Notice explicative de la carte de la Résistance FFI en Tarn-et-Garonne, Montauban, 1970. LACOMBE André : Cabertat, des hommes, un maquis, une histoire. Rési stance en Tarn-et-Garonne, Montauban, 2009. LATU Jacques : 1940-1944 le maquis des Carottes. Beaumont-de-Lomag ne, Lavit, Finhan, Montbartier…, Montauban, 2003.

La libération de Montauban et du Tarn-et-Garo nne, Montauban, 2004. La Résistance au lycée Ingres de Montauban 1940-194 4. Louis Sabatié 1924-1944. Ernest Bonnet 1922-1944, Montauban, 2009. MOLINIE Elie, POUSSOU Paul, RENOUARD Jean : Le maquis d'Ornano, Montauban, 2008. NORMAND Michel : Le lieutenant-Colonel Normand au service de la Fran ce de Verdun à Buchenwald, Société archéologique du Tarn-et-Garonne, Montauban, 1988. Témoignages publiés CAMPANINI Claude : Matricule KLB 40943, Moissac, 1998. GUIRAL Suzanne : De Saint-Michel à Ravensbrück, Montauban, 1946. MAS André : Au nom de tous les autres, Montauban, 1995. Dossiers d’archives musée de la Résistance Communes [répression commise par les troupes d’Occupation sur les maquis, les résistants ou les populations civiles : Dunes ; Grisolles ; Montauban ; Montbeton ; Montpezat-de-Quercy ; Montricoux] Déportés de Tarn-et-Garonne [fiches des Tarn-et-Garonnais d’origine ou de passage arrêtés et déportés, certains pour faits de résistance ; réalisées d’après témoignages, archives départementales de Tarn-et-Garonne et enquêtes de la Fondation de la mémoire de la Déportation] Plaques et stèles de Tarn-et-Garonne [indications de répressions individuelles ou collectives sur les résistants et les populations civiles]

• EXPOSITION TEMPORAIRE ET SPECTACLE A MONTAUBAN – fé vrier 2011

EXPOSITION “La vie à en mourir, lettres de fusillés 1941-1944” 1er - 26 févrie r 2011, musée de la Résistance et Déportation, Mont auban Au-delà des mots poignants qu’ils écrivirent quelques heures avant leur mort, cette exposition s’intéresse aux fusillés eux-mêmes. Elle présente leurs conditions d’internement, raconte les circonstances de l’écriture de leur dernier témoignage. Elle montre aussi comment les familles se sont organisées pour transmettre ces écrits à la Résistance et comment, après-guerre, elles ont entretenu la mémoire des martyrs. Des documents extraits des archives du musée de la Résistance de Montauban viennent compléter le parcours et apportent un éclairage sur la répression en Tarn-et-Garonne pendant les années noires.

Exposition conçue par le musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne Entrée libre - Visites guidées pour les groupes et les scolaires sur réservation Visites guidées tout public gratuites les samedi 5 et 19 février à 10h30 ; les mercredis 9 et 23 février à 16h

LECTURE-SPECTACLE “Libres à en mourir” 24 février 2011, 14h30, théâtre Olympe de Gouges, M ontauban Sur fond de création visuelle et musicale, un comédien révèle des textes et des poèmes de résistants de Tarn-et-Garonne et d'ailleurs évoquant le sort de ces hommes et de ces femmes qui ont subi la répression des troupes d’Occupation et des collaborateurs français. Beaucoup ont payé de leur vie leur engagement pour la liberté. Par la compagnie Le CréActeur - spectacle scolaire gratuit sur réservation auprès du musée

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Les principales étapes de la répression de la Résistance par les Les principales étapes de la répression de la Résistance par les Les principales étapes de la répression de la Résistance par les Les principales étapes de la répression de la Résistance par les nazis et le gouvernement de Vichynazis et le gouvernement de Vichynazis et le gouvernement de Vichynazis et le gouvernement de Vichy

En France, pendant la Seconde Guerre mondiale, la répression est l’action des troupes nazies et des collaborateurs français en accord avec le gouvernement du maréchal Pétain pour anéantir

les forces de la Résistance et des populations civiles qui les soutiennent. En effet, le nazisme et le régime de Vichy sont tous deux des dictatures qui appliquent la politique de la terreur. Ainsi, les

personnes qui s’opposent à ces idéologies peuvent être victimes de traque, dénonciation, emprisonnement, torture, exécution, déportation dans des camps de concentration. Les nazis ne considèrent pas les résistants comme des combattants d’une armée régulière mais comme des combattants clandestins « illégaux et terroristes », exclus de ce fait des conventions de Genève qui protègent les prisonniers des tortures et des exécutions.

Eté 1940 – automne 1941 : la répression

judiciaire par les troupes nazies Après la signature de l’armistice du 22 juin 1940 entre le gouvernement du maréchal Pétain et l’Allemagne d’Hitler, les premiers actes de Résistance apparaissent. Les résistants sont jugés et condamnés à des peines de prison ou à mort. Des otages sont aussi exécutés suite à la mort d’officiers allemands tués par des résistants.

7 décembre 1941 : le décret « Nuit et Brouillard » frappe la Résistance Ce texte de loi instauré par les autorités allemandes vise à réprimer tous les actes d’opposition commis envers elles, en ordonnant la déportation de tous les « ennemis » de l’idéologie nazie. Les résistants en sont donc les

premières victimes. Le but est de les emmener dans des camps de concentration « dans la nuit et le brouillard », c’est-à-dire sans laisser aucune indication sur leur destination et leur sort. Les nazis pensent ainsi installer

durablement la peur dans les familles et la population afin de les dissuader d’apporter leur aide à la Résistance.

Hiver 1941 - hiver 1942 : la répression se durcit A mesure que la Résistance s’intensifie, la répression devient de plus en plus importante. Le 11 novembre 1942, en réplique au débarquement anglo-américain en Afrique du nord, l’armée allemande occupe toute la France. Le jour-même, en début d’après-midi, les premiers convois automobiles recouverts du drapeau rouge à croix gammée

pénètrent dans Montauban. La répression devient aussi de plus en plus présente dans les départements où s’installent désormais les nazis. Comme dans tout le reste de l’ancienne zone sud, ils vont rester près de deux ans en Tarn-et-Garonne pendant lesquels nombre d’atrocités envers les maquisards et les civils sont commises.

1943 : la déportation est la forme de répression la plus développée et la Milice* entre en action Les troupes d’Occupation évitent désormais de juger les résistants en France afin de ne pas en faire des « martyrs » développant la sympathie et le soutien des populations. La déportation vers les camps de concentration est considérée comme une méthode de répression plus discrète. En janvier 1943, le gouvernement de Vichy crée la Milice : les Français qui y adhèrent sont spécialement chargés de la répression de la Résistance. En Tarn-et-Garonne, les miliciens et miliciennes sont nombreux et beaucoup sont responsables d’arrestations et d’assassinats de résistants.

1944 : la répression est à son apogée Après le Débarquement allié du 6 juin 1944 en Normandie, les nazis se sentent de plus en plus en position de faiblesse. Face aux attaques répétées que les maquis* font subir aux troupes d’Occupation, ces dernières pratiquent plus férocement que jamais, avec l’aide la Milice, exécutions sommaires de résistants, massacres de populations civiles, incendies d’habitations, pillages… jusqu’à la Libération d’août 1944.

Lors de sa venue à Montauban le 6 novembre 1940, le maréchal Pétain est acclamé par une foule nombreuse.

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Des cas de répression individuelle sur des résistantsDes cas de répression individuelle sur des résistantsDes cas de répression individuelle sur des résistantsDes cas de répression individuelle sur des résistants CAUSSADE

Ange Huc, militant communiste, est arrêté par la police française en juin 1941. Condamné à huit ans de travaux forcés, il est finalement déporté le 2 juillet 1944 au camp de Flossenburg où il meurt quelques mois plus tard.

Jacques Ancelet et Benjamin Olive, chefs de la Résistance, sont arrêtés sur dénonciation par la Gestapo* le 13 décembre 1943. Déportés, ils décèdent respectivement dans les camps de concentration de Dora et Buchenwald en 1945. CAYLUS

Le commandant Auguste Normand et le lieutenant Pierre Gilles organisent le camouflage de matériel en faveur de la Résistance au camp militaire de Caylus. Dénoncés, il sont arrêtés en mars 1943 et

déportés sous la catégorie « Nuit et Brouilllard » au camp de Buchenwald.

Manuel Azevedo, employé civil du camp et résistant, est abattu par des SS* le 1er juin 1944 au lieu-dit La Croux.

MONTRICOUX

Le 12 juin 1944, suite à une dénonciation, des agents de la police allemande se rendent au domicile du résistant François Denis. Seule son épouse est présente. Les SS l’emmènent à la mairie pour

l’interroger. « Mais devant son refus formel de les renseigner, malgré les menaces de mise en

détention, les SS hissent de force madame Denis dans une automitrailleuse […]. Arrivée au lieu-dit Las Planes peu après Montricoux, madame Denis est conduite dans le bois en bordure de la route. L’agent de la Gestapo […] sort son pistolet, le braque sur madame Denis. Plus tard, dans son témoignage, elle précisera : « J’ai bien cru qu’il allait me tuer et je me préparais à mourir dignement. » Mais ce n’était qu’une mise en scène destinée à l’impressionner. L’un des SS arrache alors une branche qu’il dépouille de ses feuilles et demande à nouveau « Dites-nous où est votre mari. ». C’est alors que devant le mutisme de madame Denis, la baguette s’abat sur la pauvre femme et les coups se mettent à pleuvoir de plus en plus fort. […] Elle tombe à genoux, est soulevée par les pieds. Alors qu’elle a la tête en bas, les coups se remettent à pleuvoir. […] Peu après, elle est conduite au siège de la Gestapo [à Montauban] pour y subir un autre interrogatoire avant d’être enfermée dans une cellule de la caserne Doumerc, […]sans boire ni manger jusqu’au soir. Le surlendemain de son arrestation, le 14 juin, madame Denis est ramenée au siège de la Gestapo pour un autre interrogatoire… elle est ensuite libérée.» [Lacombe André : Cabertat, des hommes, un maquis, une histoire, Montauban, 2009, p. 110-112]

MONTAUBAN

Louis Sabatié, membre de la Phalange antinazie du lycée Ingres, est arrêté par la police française, torturé et fusillé par la Milice à la prison Saint-Michel de Toulouse le 17 février 1944. Il avait 19 ans.

Henriette et Suzanne Guiral sont arrêtées le 4 mai 1944 par la Gestapo, en l’absence du père de famille Paul Guiral, membre actif de la Résistance recherché. Mère et fille sont déportées au camp de Ravensbrück.

André Etcheverlepo est membre du mouvement Libérer et Fédérer, en liaison avec les services secrets britanniques et responsable des parachutages alliés en Tarn-et-Garonne. Il est assassiné par la Milice le 2 juin 1944 au pont des Consuls.

Marius Valerio, résistant, est arrêté par des SS le 19 août 1944. Porteur d’un revolver, il est abattu à Aussonne, chemin de Matras. Il avait 15 ans.

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Des cas de répression collective sur des maquis Des cas de répression collective sur des maquis Des cas de répression collective sur des maquis Des cas de répression collective sur des maquis

MONTRICOUX

Le 17 juillet 1944, des nazis cernent le village où ont été dénoncés des maquisards. Des miliciens, suivant une liste, procèdent à des arrestations. Quinze hommes sont placés dans un camion où ils sont victimes de violence de la part des miliciens. Le convoi prend ensuite la route de Montauban. Au lieu-dit Les

Brunis, il est attaqué par des résistants. Durant l’affrontement, Bonhomme et Feuillée, qui tentent de s’évader du camion, sont abattus. Les autres otages sont amenés à la caserne Doumerc de Montauban. MONTAUBAN

Blessé lors de l’attaque des Brunis, un officier nazi meurt peu de temps après. La répression s’accélère alors. Détenus depuis le 17 juillet 1944, les maquisards sont conduits

dans la nuit du 23 au 24 juillet, place du Maréchal Pétain (aujourd’hui place des Martyrs), face à la préfecture. Des soldats nazis commencent alors à préparer leur pendaison. André Castel, Henry Jouany, André Huguet et Michel Mélamed sont pendus dos à dos à deux acacias de la place.

Hugues Lespinet, qui avait réussi à s’enfuir mais avait été touché par balles, est

découvert au petit matin mortellement blessé, rue des Doreurs. La Gestapo donne l’ordre de laisser les pendus à la vue de tous, afin de terroriser la population. Les corps ne

sont enlevés qu’en fin de matinée.

MONTECH

Après la répression organisée à Montauban, deux autres résistants sont emmenés le 26 juillet 1944 en lisière de forêt à Montech. Au lieu-dit Borde-Basse, une fosse a été creusée à l’explosif par des

soldats nazis. André Jouany et Lucien Lespinet, attachés l’un à l’autre, sont contraints de descendre dans le trou. Des coups de feu sont tirés par un SS. L’un des résistants est touché et entraîne l’autre dans sa chute. Ordre est donné de reboucher la fosse. PENNE

Situé près de Saint-Antonin Noble-Val et Cazals, le maquis d’Ornano est attaqué le 21 mars 1944 par

des troupes nazies. Six résistants sont abattus : Henri Granier, Elie Labrousse, René Lartigue, Bernard Martel, André Rigobert, Albert Trisschler. Ils avaient entre 20 et 22 ans. VAISSAC

Le 20 juin 1944, des soldats nazis attaquent le maquis de Cabertat : six résistants faits prisonniers sont abattus et la famille Penchenat - père, mère et fille- périssent dans l’incendie de leur maison.

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Peinture de G.R. Cousi et photographie des pendus de Montauban, 24 juillet 1944. Depuis, la place des Martyrs et les deux acacias sont un lieu de mémoire où se déroule chaque année une cérémonie.

La fosse où ont été découverts les corps d’André Jouany et Lucien Lespinet. Aujourd’hui, près de cet endroit, en bordure de route, une stèle honore leur mémoire.

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Des cas de répression sur des populations civilesDes cas de répression sur des populations civilesDes cas de répression sur des populations civilesDes cas de répression sur des populations civiles

DUNES

Le 23 juin 1944, suite à une dénonciation, douze hommes sont arrêtés par une unité SS de la division Das Reich* qui a pour mission de réprimer les actes de Résistance dans le secteur en terrorisant les

populations. Onze villageois sont alors pendus au balcon du bureau de poste et le douzième, qui a tenté de fuir, est abattu. Deux cultivateurs âgés sont aussi assassinés dans un champ.

MONTECH

A Montech, des troupes nazies venant d’Agen, en cours de repli le 20 août 1944 lors de la Libération du Tarn-et-Garonne, incendient plusieurs fermes sur leur passage. Entre La Vitarelle et Escatalens, Catherine Clamens, 73 ans, est abattue dans son jardin. Guillaume Mezamat, 64 ans, est interpellé par un soldat alors qu’il circule à vélo : blessé par deux tirs, il est achevé d’un coup de baïonnette.

MONTPEZAT DE QUERCY

Le 2 mai 1944, Montpezat-de-Quercy, en représailles à des actions de Résistance, subit la rage des SS : arrestations, interrogatoires, tortures, maisons pillées et incendiées, déportations. Des habitants sont brûlés vifs dans leurs maisons dont un grand-père et sa petite-fille de trois ans. Dans la ferme Crantelle, le fils est fait prisonnier tandis que sa mère est abattue. La ferme Valès est brûlée et les trois hommes qui s’y trouvent sont amenés comme otages. La maison de Xavier Petit est pillée, deux

otages sont pris dont son fils handicapé. Sur la commune, à Perches-Haut, un massacre perpétré par des SS fait onze victimes les 6 et 7 juin 1944 : quatre hommes, quatre femmes et trois enfants.

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Plaque commémorative située Place des Martyrs à Dunes.

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DesDesDesDes écrits de résistants réprimésécrits de résistants réprimésécrits de résistants réprimésécrits de résistants réprimés

Louis Sabatié, fusilléLouis Sabatié, fusilléLouis Sabatié, fusilléLouis Sabatié, fusillé

Résistant fondateur de la phalange anti-nazie au lycée Ingres de Montauban en 1940, Louis Sabatié est emprisonné et torturé en février 1944. Conduit ensuite à la prison Saint-Michel de Toulouse, il est condamné à mort par une cour martiale du gouvernement de Vichy. Louis Sabatié est fusillé le 17 février 1944 par la Milice française. Il avait 19 ans.

Avant de mourir, il écrit à ses parents et à sa sœur :

« Maman adorée, très cher papa, très chère Linette,

Dans ½ heure je serais mort. On vient de me lire la sentence. Sachez que je meurs fièrement, sans trembler. Je regrette d’avoir tué, ce pauvre agent mais c’est la Fatalité. Chère maman sache que à quelques instants de la mort je suis ton digne fils qui t’adore et qui te supplie de lui pardonner toutes les souffrances qu’il t’a fait endurer dans sa courte vie. Pardonne-moi je t’en supplie. Cher Papa au nom de ton héroïsme lors de la dernière guerre j’implore aussi ton pardon. J’ai cru, et je crois encore avoir fait mon devoir. Il est bien pénible. Chère Linette excuse-moi si je te procure des ennuis. Un jour prochain ils te seront excusés. Cher Papa et chère Linette je compte sur vous pour réconforter maman. Aimez-la toujours davantage car elle a toutes les vertus et que ma mort va, j’en suis sûr lui être presque fatale : surveillez la bien et aimez la toujours autant que je l’aime quelques instants avant ma mort. Pensez tous souvent à moi car j’ai su mourir dignement, fier de mon Idéal. La grande révolution chrétienne a eu ses martyrs, la grande révolution actuelle a aussi besoin des siens. Qu’est ce que la vie d’un homme en comparaison du bonheur de l’humanité ? Adieu, parents adorés je meurs content et fier, sans pleurer, sans gémir car je vais retrouver les héros innombrables de la Libération. Chère maman comme je te le demande sur ma lettre écrite de Montauban adore Yvette comme ta fille et vivez ensemble en me pleurant. Mais je t’en supplie vis je le veux. Adieu, nous nous retrouverons un jour heureux. Je t’adore et je meurs la tête haute comme un humble artisan de la Libération.

Louis ton fils chéri »

Lorsque qu’un résistant est condamné à mort, souvent la famille apprend la nouvelle par les avis

officiels ou par la presse. Les courriers, comme celui qu’a écrit Louis Sabatié, ne parviennent à leur destinataires que plusieurs jours après car ils sont soumis à la censure du gouvernement de Vichy. De même, la famille, pourtant en deuil, subit des interdictions en ce qui concerne tout rassemblement public d’hommage, la pose d’une plaque ou la mention du nom sur la tombe.

Ainsi, 1944, la famille et deux amis de Louis Sabatié se rendent au cimetière de Terre-Cabade à Toulouse où le corps du jeune homme a été enfoui sans aucune indication après son exécution. Grâce à un gardien du cimetière qui leur indique l’emplacement de la tombe, ils peuvent se recueillir un moment et déposer des fleurs, qu’ils ont cachées dans une valise pour ne pas être repérés.

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Claude Campanini, déportéClaude Campanini, déportéClaude Campanini, déportéClaude Campanini, déporté

A Saint-Nicolas de la Grave, la ferme de la famille Campanini sert de lieu d’hébergement et de passage pour des personnes recherchées, tandis que la grange abrite des munitions destinées à la Résistance. A peine âgé de 18 ans,

Claude Campanini rejoint la 12e compagnie de l’Armée Secrète qui se structure au début de 1943.

« Le 12 novembre 1943, sur dénonciation, la presque totalité des membres de notre organisation est arrêtée par des agents de la Gestapo d’Agen. Seuls le capitaine Loubradou et le chef du groupe de protection du groupe de destruction, auquel nous appartenions, mon père, mon frère et moi en réchapperons. Ce dernier, Manuel Cugat, sera pris quelques jours avant la libération de Moissac et assassiné dans une prison de la caserne Doumerc, le 19 août 1944 à Montauban […]. C’est d’abord le siège de la Gestapo où vont se dérouler les interrogatoires. […] Beaucoup de charges contre nous. Des charges qui nous valurent d’être condamnés à être fusillés. Après une mise en scène de simulacre d’exécution, on nous propose un engagement dans les armées de l’Axe. Sur notre refus le verdict fut confirmé. En attendant l’exécution de la sentence, nous fûmes transférés à la prison Saint-Michel de Toulouse. A Saint-Michel, presque journellement à l’appel de noms suivait quelques instants après, le bruit des salves d’exécution. Nous vivions dans l’angoisse permanente. Ainsi le temps passa jusqu’au 26 décembre 1943, dans l’attente et la peur. […] Le matin du 15 janvier 1944, […] un nouvel un appel de 1.500 noms dont celui de mon père, de mon frère et le mien. Les appelés furent parqués dans une baraque isolée par des barbelés. […] Le lendemain c’était le départ vers l’inconnu ! […] Après deux jours et deux nuits de « transport », le train stoppe enfin. Il fait nuit noire. Nous entendons des ordres vociférés, des courses de grosses bottes ferrées sur du macadam ou du ciment. […] Des ordres sont hurlés, que nous ne comprenons pas. Des S.S. et des chiens montent dans le wagon et nous chassent à coup de pieds, de crosses et de crocs. […] Commence alors dans la nuit une marche hallucinante avec toujours la même brutalité, la même férocité. Ce chemin que l’on fait aujourd’hui pour visiter le camp s’appelle la route du sang...»

En décembre 1943, il est transféré au camp de rassemblement de Compiègne, au nord de Paris. Puis, en janvier 1944, il est déporté en Allemagne où Claude Campanini va subir l’enfer des camps de concentration de Buchenwald, Dora, Osterhagen et Wieda. Le 11 avril 1945, profitant d’une attaque

anglaise, il parvient à s’échapper du convoi d’évacuation de ce dernier camp. Il rejoint Moissac le 6 mai 1945.

En 1998, il rédige ses mémoires qui portent le nom de son numéro de déporté : Matricule KLB 40943.

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© musée de la Résistance et de la Déportation de Montauban, janvier 2011 10

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Comme pour le reste de la France, le nombre exact des résistants et des civils victimes de la répression en Tarn-et-Garonne demeure imprécis. En effet, les sources sont parfois lacunaires et certaines études historiques sont encore à mener.

Les résultats de recherche les plus récents estiment qu’en France 89000 personnes ont été

déportées par mesure de répression dont 65000 environ pour faits de Résistance et 19000

résistants et civils ont été exécutés ou sont morts des suites de tortures infligées par les troupes d’Occupation nazies et les collaborateurs français.

En Tarn-et-Garonne, d’après l’inventaire des 144 monuments, plaques et stèles du département, l’on dénombre à ce jour :

- 48 résistants exécutés par fusillade ou pendaison - 57 victimes civiles –hommes, femmes, enfants- abattues, pendues ou brûlées vives - près de 50 maisons et fermes détruites par les troupes d’Occupation.

Une enquête établie par le musée de la Résistance et de la Déportation de Montauban a permis d’établir près de 700 fiches de personnes arrêtées en Tarn-et-Garonne. Parmi elles, près de la

moitié sont des résistants ou des personnes soupçonnées d’aider les maquis. Majoritairement déportées, beaucoup perdent la vie dans les camps de concentration nazis.

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Les barbares : « Creusez votre tombe ! », dessin de Michel Biro, 1942-1944. Des policiers du gouvernement de Vichy et des membres de la Milice française apportent souvent leur collaboration aux SS pour accomplir les actes de répression envers la Résistance.

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© musée de la Résistance et de la Déportation de Montauban, janvier 2011 11

L E X I Q U E

Das Reich nom d’une division armée SS. Force blindée spéciale installée dans le sud-ouest de la France par les autorités nazies début 1944, la division Das Reich s’installe à Montauban le 6 avril 1944. L’état-major de la division occupe l’Institut Calvin au 18 quai Montmurat. Plusieurs casernes sont réquisitionnées, de même que des immeubles et hôtels particuliers. Après le Débarquement allié du 6 juin 1944, la plupart des soldats de la division Das Reich quittent Montauban pour renforcer le front de Normandie, qu’ils devaient rallier en cinq jours. Il leur en faudra finalement dix-sept, ralentis par les attaques des maquis et les actions de la Résistance civile. Mais tout au long de leur route, les représailles envers les populations restent appliquées : 99 pendus à Tulle, 642 personnes assassinées à Oradour-sur-Glane.

Gestapo abréviation de Geheimestaatspolizei, police secrète de l’Etat. Police politique du IIIe Reich

hitlérien. Créée par Goering en 1933 et dirigée par Himmler à partir de 1934, la Gestapo est chargée de la répression des opposants au nazisme et des résistants.

Maquis expression d’origine corse désignant un espace de végétation touffue et dense. Symboles

de la résistance armée pendant la Seconde Guerre mondiale, les maquis désignent des lieux en général cachés et difficiles d’accès, regroupant des résistants. Le maquis se situe donc surtout dans des zones assez difficiles d’accès pour ceux qui ne le connaissent pas et notamment pour les troupes d’Occupation. Le maquis désigne aussi le groupe humain formé par les résistants appelés aussi maquisards.

Milice institution créée en janvier 1943 par le chef du gouvernement collaborateur Pierre Laval et spécialement chargée de la traque des résistants. En avril 1943, elle devient une direction autonome de la police mise à disposition des préfets du régime de Vichy.

Résistance civile forme de résistance non armée : désobéissance, renseignements, impression et

distribution clandestine de journaux et de tracts, fabrication de faux-papiers, aide aux personnes pourchassées… Elle a été fondamentale, souvent première à apparaître, précédant la lutte armée. Sans son précieux secours, les maquis n’auraient pu ni s’organiser de manière autonome ni durer dans le temps.

SS abréviation de Schutzstaffel. Section de protection de Hitler puis du régime nazi. Créés en

1925 comme garde personnelle de Hitler, les SS sont par la suite chargés de la surveillance des camps de concentration et des pays occupés par l’Allemagne nazie. Les SS suivent une formation particulière destinée à développer le goût de la guerre, de la violence, l’obéissance, le culte du chef et la haine des opposants au régime nazi. La Waffen-SS est la branche combattante de la SS, constituée de volontaires allemands et étrangers.

STO service du travail obligatoire. Créé en février 1943, ce système devait fournir les entreprises

nazies en main-d’œuvre par l’envoi en Allemagne de jeunes français nés entre 1920 et 1922. Très impopulaire, le STO a incité de nombreux jeunes à entrer dans la clandestinité, à se cacher : ce sont les réfractaires, ceux qui refusent le STO. Certains rejoignent alors la Résistance et les maquis.

A Montauban, l’Hôtel de Vezins, situé 3 faubourg du Moustier, était le siège de la Gestapo. Les caves servaient de prison et de lieu de torture des résistants.

Canon de la division Das Reich installé en 1944 à Lauzerte.

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