Lr'l AL AWAMIA - N" 83 - Décernbre 1993

LA SITUATION PHYTOSANITAIRE DUTOURNBSOL AU MAROC

ACHBANI. E.H;* et TOURvIEILLE D**

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RESUMELe tournesol au Maroc cst suict à des attaqucs parasitaires . Cette étude

constitue le premier constat sur les maladies lbngiques de cette culture .

La maladie la plus redoutable qui mcnace cette culturc. et qui poscraccrtainement un problème majeur à son extension si aucune réplique ,sévèreimmédiate n'est prise cst. hélas. le Mildiou . Dc par son caractère polyphage, laSclerotiniose existe déjà sur le toumesol depuis 1989. quoique son dangêr nes'est pâs encore manifcsté en raison du tcmps sec de ces dernières annécsN'oublions pas que d'autres maladies. bien que très rares. peuvent. du iour aulendemain. constituer ulle mcnace à laquellc il faut s'attendre : La Pourrituregrisc, le Phomopsis. I'Alternariose el la Pouniture charbonneuse .

Unc description dcs symptômc.s cngclrdrés pâr ccs rnaladies ct les premièresmesures pour les combattrc sont décrites .

MOTS CLES : Tournesol. maladies tbngiques, Maroc. Plasmopara.Sclerotinia. Botrytis. Diaporthe, Phorna, Macrophomina. Sphaerotheca.

* INRA -Laboratoire de Pathologie Végétale, BP-S/40, Meknes, Maroc.** INRA laboratoire du Tournesol, 12 Avenue du Brezet.63039 - Clermont - Ferrand. France.

1 1 8 AL AWAIV{IA - N'83 - Décernbre 1993

INTRODUCTION

Le tounresol (Helinnthus onnuus) est la principale culture oléagineuseannuclle au Maroc . En 10 ans. lcs surt'aces emblavées par le tourncsol ont laitun bond énorme . Ellcs ont été rnultipliécs par 15 euviron (12 000 ha en 1982contrc 190 0d) ha en 1992). L'obicctif visé ùtns ccttc cxtension spcctaculaireest. principalemcnt. de s'autosatisfuirc cn huile alirncntairc En 1992 ccttenroduction. avcc des autrcs csscnccs oléilères couvrc 50Vo de nos besoins . Larésorption de ce dél' icit cn huilc alirncrttairc passe irnpérativcrncnt parI'augrncntalion des superficics et par I 'amélioration du potenticl de procluction du"matéricl génétiquc" uti l isé ct ettf in par la survcil lance dcs problèrres proprcs àccttc culture . Panni ces dcrniers. lcs rnaladics du tourncsol qui sont dift ' ici lcs,voirc impossibles à enrayer une ibis qu'elles sont apparucs .

Nous nous proposons dans cct article. un prcmier constat sur les maladicsprésentes sur le tournesol au lv{aroc.

MILDIOU : Une maladie en voie d'extension

Le mildiou csl unc maladie du tourncsol à calactère foudroyant . Son agentcausaf est un champignon biotrophc el systématique : Plasnnpara helianthiNovot ou P.Hulstedii (Ful.) Berl et Toni Selon les anglo-saxons, sottapparil ion ct son développcrncnt sont trvorisés par un climat doux et hurnidc .Son cycle biologique se déroule cn tolali lé sur lc tourncsol .

Lc champignon ss couscrvc dans lc sol sous fornie iles oospores dans desdébris de culture ou sous lbnric dc li'aqmcnt mvcélien dans la semeuce(cudospermc) .

La contarnination de la ratlicule se fait par lc mvcélium issu dc la zoosporc.elle-rnôme fruit de la germination asexuée de I 'oospore Les infèctionssecondaires du feuillage sont ducs aux zoospores produites sur dcs plantesmalades.

Le mildiou a été signalé au N'laroc dans la zonc du Ghrut t lès 1971(anonymc. 197 I. 1981 et 1982) . En 1990. nous I 'avons rencontré tlans la régiorrde Sali (Khcmis Zcmanira) sur dcux plantcs uniqucme rrt ru cours desprospectk)ns réalisécs pour dresser une listc dcs maladies du t0urnesol(ACHBANI non publié). Ce n'cst qu'cn 1991 qu'cllc réapparait t l 'une l 'açoninquiétante dans le Saïs (région dc Aïn Jemâa) où 9 sur 13 exploitationsprospectées onl été attaquées (MOUZEYAR ct. al. 1992). Les auteurs ontenrcgistré dcs taux d'attaque qui varient de 0,037o à 8.1c/o. En [992. sonextension. malheureusement, gagne toutes les régions du Sus sans exception etmême dans le Nord marocain. dans la région de Aïn Maaskr (Larache) . Lesdégâts sont importants dans lc Saïs où le taux d'attaque peut atteindre 237o . ALarache, sur une dizainc visitées. uous n'avons rcncontré qu'une pa'celle atteinte.Le pourcerrtage d'attaque n'esl ici quc de l'ordre de 4Vo .

Les échantillons malades rccueillis cn 1991 montrent que la racc cn questionest une race non viluleute qui n'altaque que les génotypcs démunis de gèncs de

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résistance . Sorr comportemcllt lt'est pas tliflérent dc celui de la racc l ou raceeuropéenne .

La nréscnce dc cette seulc race a été confinnée en 1992. sur de nouveauxéchantillons récoltés dans lcs diflércntcs régions .

Symptomes

Plusieurs faciùs peuvcr)( sc préscnter sclon lc typc ct la précocité clc I 'att lque:

- Si I 'attaquc cst très précæc. I ' inl 'cction conduit à la dcstruction rapidc tlc laplantule (forrle dc senris). un l 'cutrlgc blanc correspontlnnt aux tiuctif lcations ducharnpignon apparait alors à la lirce inltrieure dcs cotylédons et sur les toutesprcmièrcs fcuil lcs.

- En cas d'unc attaquc précocc. on peut observer lc symtômc typique dc lamahdic qui se traduit par un nanislnc de la plante ef le raccourci.s.sement dcsenlre-nocuds . Ccci est accornpuuné plu' unc mosaique chlorotiquc dcs l-cuillesqui préscntent à leu' làcc inltricure lc l'cutrage blatc sus-indiqué rnais cc dornierpcut êtrc abscnt. La plantc donno un capitulc sans pédonculc. dressé vcrs lc haut.avec une lloraison nrécocc el dcs tlcurons dont la maiorité est avortée . Lesystèrne racinairc pcùt égalcmcnt ôtrc réduit .

Une aulrc infcction ntais non s1'stématique qu'on a qualif ié t lc secondaircpcut se fhirc de plantc à phntc à parlir du lcutrage blanc . La plantc attcinteapparaît normalc mais pr'éscntc dcs l'cuilles ayant des tachcs chlorotiqucsangulcuses isolécs sur lc l irnbc .

Méthodes de Lutte

Toutes les rnéthodes de lultc : culturale. chirnique ou génétique doivcnt êtremenées de pair .

Dans unc étudc réalisée entre lc)66 ct 1976. cn France. le CETIOM a montréquc les oospolcs -fbrmc dc conscrvation du charnpigrron- pùuvelrt 1^-rsistcr t lansle sol pcndant six ans. Tenanl c(nnpte dc ccla. i l I 'aut évitcr lc retour du lournesolpcndant cettc dur'éc dans un sol très int'esté par lc mildiou .

Brûlcr les platttcs inf'ectées. pcul contribuer à éviter les contarninationssccondailes ct à réduire lc taux d'inle station du sol .

Unc troisième rncsure consiste à ne pas utiliscr la scmencc provcnant de lazonc infestée .

La résistancc génétiquc existc pour la race l. sculc préseute pou le momcntau Maroc . C'esl d'ailleurs. cctfe voie qui a épargné Ie lournesol français desattaques du mildiou (race 1) pcndant 22 ans. jusqu'en 1988 où cette résistancc adispluu avec I'apparition d'autres nouvclles races virulentes . La diffusion desgénotypes (hybrides ou populations) portcurs d'une résistancc verticale à cettepremière race serait une autrc altcmative très intéressante . Ici. le choix estdélicat car il s'agit de chcrcher. en pcu de temps, dcs génotypes bicn aclaptés aux

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conditions pédo-climatiques de gralrdes régiolts de culture. présentant unerncilleure pérformance quc lcs variétés populations actucllement utilisées par lesagriculteurs . Les travaux de fixation de lignées proprement marocailles en vuediintrotluire la stérililé mâle cytoplasmiquc et de créer des hybrides résistants àPlasmopara. helianthi sont les préoccupations actuelles du programmeol i lg incux de l ' .1 .N.R.4.

Dans I ' immédiat. lc traiterncnt dcs setnences par un produit antimildioudcvrail ô1re impératif. la scrncttce étatlt le vecteur de dissémination de Iamaladie.

Les produits utilisés en Fraucc sont I'Apron 35 (0.6 kg/g) et Caltan ou Vamini2 l itrcs/U) dont les matièrcs actives rcspcctives sont le rrétalaxyl et le rnélanged'ol'urace et de folpel . Les déma'chcs sont en cours pour obtenir unc dérogatiotlpour la comrnercialisation de ces produits au Maroc .

SCLEROTINIOSE

La Pourriture blanchc provoquée pw Sclerotinia sclerotiorwz (lib.) De Barycst considérée parmi I'unc dcs aflèctions cryptogamiques très dommageables surlc toumesol . Le parasite cst un chttnpignon de la classe des AscornycèLes.nécrotrophe. polyphage : il s'attaquc à la plupart des dicotylédones. tout autantlux plantes de grandes cultures qu'aux cultures légurnières. et ne sembleépargner que les monocotylédoncs (ALABOUVETTE et LOUVET, 1913) .

Sclerotinin sclerotiorum a pour cible tous les organcs aériens (tige, feuille,bourgcon apical et capitulc) ct soutcrrains (racincs, collet) . De par le nonde, onpule dc quatrs ou cinq torntes d'attaquc ou de maladies : attaque sur racine ctcollet. attaque sur tigc ou l'cuille . attaque sur bourgeon terminal et ataque surcapitule (ACHBANI et. al., 1992) . L'irnportance relative de ces types d'atlaquevarie selon la zone de culturc . En France par exemple. I'infcction du capitule estla lbnnc préponclérante et potentiellement la plus dommageable (VEAR etTOLRVTETLLE. 1984 ) .

Au Maroc. deux types d'attaqucs ont été rencontrés en 1990, surtout sur lesessais d'cxpérimentations tlc l'.l.N.R.A pou' étudier la résistance au lioid d'unecollection de variétés populations et hybrides dats les dilférents sites (JemaShaim (Safi), Douyet (Fès) ct Nl[archouch (Rabat) : I'attaque sur capitule et cellesur collct qui est la plus dominante (2 I pieds dans les trois sites contre 6 piedssur capitule) . En 1992. lors d'unc prospectiorl réalisée dans la région du Saïs etMoyen Atlas et au Nord (Larache). aucune atlaque de Sclerotinia n'a étérencontréc sur collct et sur capitule . En revanche, on a enregistré I'apparitiond'une troisième lbrme d'attaquc qui est celle qui affecte le bourgeon terminal !

Cette attaque a été observée dans quafte parcelles sur 32 visitées (l àBoul'ekrane, I à Aïn Taoujtat et 2 à A-souray) et le taux d'attaque peut varier dequelqucs traces à 51 7o .L'avèncrncnt tl'une période sèche aux mois d'avril et maia entraîné une cicatrisation et un dessèchement des lésions et I'anêt de lamaladie.

Al- AWAMIA - t 83 - Décembre 1993

Photo IMildiou : Le s-rmptôme caractérislique est le nan-isme de la plan-le,.le

raccourciss€menl des entr€noeuds et la mosalqu€ chlorollque sur reullles'

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Photo 2Mildiou : Le feutrase blanc à lâ face inférieure des feuilles.

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I** 3

Plroto 3Scl€rot inia: Àltâque âu col let entralnanl le f léarissement de la plante'

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Pholo .lSclerot inia i Destruction du bourgeon terminal.

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Pholo 5Sclerotinia I Le capilule esl enlièrem€nl attaqué, s€ules les fibres ligneuses resl€nt

Photo 6Itotrytis : Tache sporulânle de couleur gris brunâ1rc sur la fare fleurie du capitule,

l ? 6

Symptômes

La maladie se manitèste sur I'ensemblc dcs organes de la plante (racine. tige.canirulc) cn lbrmûnt unc pourrilurc . Err raison de la prclifération du mycéliumbllrc qui cscortc crtte poriniturc. l maladic est nommée "pouniture blanche"

- Sur lc collet. une tachc de pourriiure humide appanît et s'étalo vers le hautprovoquanl air)si promptement Ic 1lér'isscrncnt du tournesol. puis l1 vcrse . Par lasuire de nombn:ux scléroles (lbrmc de consclviltion du champignon)apguaisscnt- cùuÏra0t toutc lf, ptrtic stteinte Ou obscrvc ce genre desynrptirtncs durunt tuutc k p.riodc vigill l ivc .

- Sur la lèuillc. I'infcction démarrc au niveau du limbe, provoquantl'anéantisscmcnt dcs lissus, puis les symptômes progrcssent lc long des nervures,La pourriture envahit ensuilc le pétiolo ct alleillt h tige. On tssiste, comme drmsle cas dc I'attrque racinale, à un llétrissement puis à une vcrse .

- SuI Ic bouton lloral. la coulamirâtion r lieu à I'extrémité dcs jcunes feuillcsconslituanl uue rosc(tc autour dc l'ébruchc du bouton flolal . Avec ulle fortehurnidité ct dcs tempémtures élcl.ées. le champignon sc développc rapidementau nivclru des feuilles cnlouraul le jcuue tnuton lloml . Il progresse vers lepétiote. puis détruil lc 1Édonculc l1oral .

AL AWAN'IIA , N'83 - Décenrbre 1993

Phob ?Alternarià : ' Iâches câpi lulai les v)us forme circÙlaire, de couleur noir- lrrun

non coâl€scent€s sur le d(xi du citûilule.

1 ) t ' . \L AWÀNllA N' t l l )é(.nrhrf L9() l

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I t h r ) l o 8l lhonropsis : l âche narr 'r) l iqu( dc (ouleul b|.un-loncé rur Ic l i rnbe

toul Nulout de In ner!ùr 'c principale.

t t 8 AL AWAMIA - No 83 - Décembre 1993

- Sur capitule. en France, TOURVIEILLE et VEAR ( 1986b) rappodent quel'inlèction àébute au uivcau dc la lace llcurie du citpitule au stade début àmi-floraison après une périotlc pluvieusc . La ;xlurriture apparaît 3- à 8 semainesaprès I'infectiôn (périddc dc iatcnce). cc qui laisse dre que 1a

"pouniture

bianche" cst une maladie cle "fin cle cyclc" au mÔme titre que la "pouniture

grisc" due au Botrytis cineres .

Au slade ultirne, i l ne subsistc du capitule qu'un faisceau dc fibres l igneusesnon inl'cctées. les graincs ct lcs sclérotcs lbrmés étant tombés à tenc .

- Sur lcs racines e1 lc collct. la poupiturc est provoquéc par lc mycélium issut1e la gcrmination végétative dcs sclérotcs présents dans le soi .

- Sur les orgaues aériens (bourgeon apical. fcuil les, t ige et capitule).I'infection a pour originc lcs ascospores procluitcs par les apothécies. organcsdc lu rcprotluctiotl sexucc .

Les symptômes décrits ci-dessus sont très étroitement liés aux conditionsclimatiques .

Luttes- Agronomique

La maladie s'installc cl sc développc dans une &mbiance très humide . Nepouvant pas agir sur le climat, il l'aut donc agir sur lc micrtrclirnat it I'intéricur deia culturé cn prratiquant toutes les laçons culturales qui vont pennctlrc d'aérer laculture et la circulation dc I 'air et de la lurnièrc enltc lcs plantcs :

- Evitcr des pr;uplemcnls dcnscs : il est rccommandé des densités de I'ordrede 50 à 70 000 pictls par ha :

- Eviter une 1'ertilisation azotéc non raisontrée, I'apportcr au strict mitlimum;

- Pratiqucr le tlésherbagc;

- Espaccr dans la rolation le retour des cspèces scnsibles . Si les attaques surcollet dèviennetrt gravcs, cette roti.tt i()n qui pcuL ôlre d'une durée de six à huit anscst conseilléc cn cas dc terrain très inlbsté en sclérotes . Pour le momellt. lelournesol n'est pas daus celte situatiou :

- Enlbuir lcs débris de cultures malades .

- chimique

Aucune mesure de nature chimique ne peut être avancée à I'heure actuelle carcette maladie ne revêtait pas dans les trois années alltérieures, un caractùreépidémique . Ces attaques susdites sont très localisées .

- génétique

Contrairement au mildiou, la résistatrce au Sclerotinia esl horizontale etpolygénique . En Frauce, où les rcclterches sur cette maladie sont très avancées,ôn â mis en évidence parmi lcs variétés cultivées et les lignées en sélection desdifférences notables de comportement vis-à-vis dc la maladie . En outre, on peut

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assistcr à la préscncc chcz un génotypc d'un niveau dc résistancc élcvé fàce à desatlûques sur capitul0s el d'un nivcau lrès scnsible à une aulre lormc d'a(aque .De ce luit. i l laut choisir dcs variétés ayant un bon comportcment facc àI'ensemble dc ccs fbrmes d'attaque.

POURRITURE GRISI'La Pourriture grisc est une maladic quali l iéc de "l in dc .yclc" . ci lr cc sont

surtout cOs attaques sur lc capitule qui sont lcs plus redoutablcs .

La Pouniturc srisc cst due au RotrJtis cinerea Pers qui cst la fbrme ascxuéedite irnpartaitc (forrnc conicliènne ) dc Sclerotinin funckeltana (dc By.) F.ck oude Rotriolina funckeliana (dc By.) Hctz- .

Botrytis cinerea cst I 'un dcs polyphaucs dont la gamme d'hôtes est la pluslargc . I l attaque dc nclmbrcuscs plantcs cultivécs et sauvagcs . I l vit, cn général,en saprophyto, mais i l pcut devcni,r parasitc en cas dc conditions climatiqucslavorables. provoquant ainsi dcs pcrles dc rendcment . Ces pertcs peuvcnt êtrcd'ordre quantitatives ct qualitatives .

taches tle. Dans ce

Lcs perlcs quantit lrt ivcs résidcnl au niveau du baltagc lorsque lespouniturc rcpréscutent plus de -50% clc la surface du dos du capitulecas-ci. ls capitule ne Frut êtrc abattu (CETIOM. 1986) .

La pénétlalion du Ilotr),tis dans lcs akènes engendrc des perfes qualitativesdatts lc scns oit le s coques altcilttes laissent s' installer d'autrcs micro-orqanisntesqui allcctenl Ia qualité dcs rnatières grasscs s(ockées : une hydrolysc particl le dcI'huilc provoquc I 'apparit ion d'acidcs gras augmentant aussi lc taui d'acidité.I 'huile dcvient alors impropre à la consommation (CETIOM, 1986) .

Au Maroc, en 1990. nous avons is<tlé Ilotrytis sur quelques capitulcs a(rcints(Variété Record) issus dc la région dc Marchouch (Rabat) .

-

Symptômes

Tous f es organcs du tournesol sont suiets aux attaqucs rJe Botrytis cinerea-.- Sur lcs plantules itu momcnt de la lcvéc oùr il provoquc des lirntes dc semis.

C'cst la semence qui en est I 'origine .

- Su-r les l-cuillcs où il provoque des taches nécrotiqucs brunes .- Sur tigc. dcs tachcs internodales s-ur lesquclles une sporulation gris-s<luris à

café au lait et dcs petits sclérolos plats visibles à I'intérieur se fïxrnent .- Sur collct et sur les autres organes en général. Botrytis intervient commc un

parasite de fàiblesse .

- Sur capitules : au noment où lc capitule commence à jaunir., en fin det'loraison . apparaissent sur le dos des taches sporulantes de couleurbrun-gris brunâtre .

L'int'cction s'aclrcvc prr urr pourrissemcnt complct dc l 'éponge cl des graines.les filtres. libéro-ligneuses ne sonl. pas épargnés comme c'est te cas pour leSclerotinia sur capitule .

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Moyens de Lutte

Cette malaclie ne constituc aucun danger sur le tournesol au Maroc car lapériode, généralcmcnt sèche, souveltt prése ntée à la tln de la tloraison. constitucun barragc pour I ' irr lcction (germinalion, 1Énétration, sporulation) . I l reste irluttor corltre les lilnlcs dc semis prr uu trailemenl dcs scmences avec unfongicidc adapté N'lais. attcnlion. lc traiternent n'assure quc l 'élirninationsupcrl'icicllc dc llotrytis.l'inl'cction sur I'amande étfllrt échappéc !

PHOMOPSIS

Lc Phomopsis a élé reperé en 1990 dans la région de Hajb (Meknès) et deKhernisset sur dc nombrcux picds . Son loycr d'origine est inconnu. et à notrccounaissance, cctte maladie n'a été signalée nulle part auparavant . Sa gravitércste laible .

En 1992, aucune tache de la maladie n'a été décelée. I l semble que les piedsinl-cctés n'ont pas pcnnis la dissémination clc la rnaladie probablemcnt à cause dcla sécheresse de celte année .

Le Phornopsis cst unc aflcction induitc par un charnpignon dc la classe dcsAscornycètes Diaportlrc helianthi Munt-Cvct (Famille dcs valsacécs) dont lalbnnc c<rrridiènnc cst Phontopsis helianthi (lbrrne impufaitc) .Il pcut attaquer lelourncsol pcudant toutc la période végélativc En Europe, lcs symptômcscaractéristiqucs s'observcnt sur les feuillcs ot lcs tiges .

I-cs prernicrs syrnptôrncs sc manilèsterrt généralcmcnt en bordure du limbcpar des taches nécrotiqucs dc couleur bn-rn lilncé . La nécrose débute d'abord surla nervurc principalc avanl dc s'âttaqucr au limbe, sa progression vers le pétiolsdonns unc lbrme triangulaire à cc symptôrnc . Le fiont d'attaque cst précédé parune marge jaurre due à l 'émission d'unc tclxinc par le champignon Laconfluence de plusicurs nécroses entraînc, en général. lc flétrissement complelde la fèuitlc .

Le champignon gagne le pétiole puis enfin la tigc si le temps lui est l:.rvorable(climat humide) .

Au point tl'insertion du petiole à la tige. une petite tache nécrotique bruneprend naissance . Cclle-ci progressc et f inil pu enccrcler complétement la tige .La dcstruction dc la mcxlle coloniséc, coutluit à un échaudage du haut de laplante. et au niveau de la nécrose. la tige tiagilisée peut se casser sous le poidsdu capitule .

Le capitule est pratiquement épargné de I'attaque du Phomopsis .

En France. la maladie se développe, au printemps. après une périodc chaudeet humide . Le champignon se conserve sur les débris des plantes malades. sousforme de mycélium. durant I'hiver Ce mycéliurn donne naissarce à des

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périthèces (fructificatiou dc la fbnnc scxuée) au printcmps oir sc tlifférencientdes asques, puis tlcs ascosporos lorsque lcs lcmpératures lnoyennes voisinent leslToC cn préscnce d'hurnidité . Lcs ascosprlrcs sorll à I'origine des contaminationssur feuillcs clécritcs ci-dessus . La dissémination du champignon est assurée pules cour:nts d'air qui I'cmportcnt à plusicurs ccntaines de mètrcs .

Lutte

Lc loumcsol. pour lc rnomcnt. n'est pas mcnacé; on pcut sc contenterd'an'acher les plants rnalaclcs ct de les brûler pour évitcr toute conservation ettlissérnination .

ALTERNARIOSE

Cette maladic a pour agent causal Alternaria helianthi (Hansl) TUBAKI ctNISHIHARA . Elle pcut êtrc aussi causée par unt: autre cspèce d'Alternaria :A.tenu(s (LAMARQUE. 1987) . Néanmoins. dans les conditions marocaines. i lsemblc que la prernièrc esçÈce soi( la scule impliquéc . car (outes les analysesréalisées sur clcs échantillons récoltés dans tlillérents sitcs du tournesol révèlentla présencc dc I'espècc Alternaris helianthi (ACHBANI. non publié) : d'aprèsTUBAKI st NISHIHARA cités pa-T LAMARQUE en 1987. lcs conidies sontcylindriqucs à cllipsoïcles. droites ou légùrcment incurvées. jaune pâle à brunclair. avec dcs cloisclns lransvcrsales. au nombre pouvanl afieindre l l. etarrondics au tlcux cxtrémités . Lcs spores d'A. tenuis sont plus courtes, pluslbncécs e( sc présentcnt en chaînc sur les tachcs sporulantes .

La maladic cst présentc sur quelques parcclles palmi celles visitées en 1990(les régions dc Gharb et du Nord n'ont pas été inclues dans nos prospections ) .En 1992. on a noté la maladie sur 3 parcellcs sur 22 dans la région du Sais etMoyen Atlas ct de Khemisset ct 2 sur unc dizaine au nord marocain . Sonimportance demeure très négligeable .

Symptômes

L'Alternu'iosc sc manil'este souvcntcapitulc.

sur leuil lc el t iee et raremcnt sur

Sur fèuil le. lc symptômc est très typique : des lésions anguleuses bruncs depstite tait le à I 'origine (l à 2 mm) entourécs pu'un halo chlorolique . Ces lésionspeuvcnt s'agrandir. devcnir coalescentes ct les lèuilles se ternissentprématurément Le champignou parasitc aussi les nervures (principales etsecondaires) et les pétiolcs où il entraîne lc laciès baptisé de la "patte d'oie" auniveau de la fburche dcs nervures principales de la lèuille et du pétiole .

Sur tige. on obscrve des taches noires allongées très fines (tbrme elliptique)qui s'étendent par la suile. en cas d'unc alternancc entre un temps chaud et tioid,pour lbrmer des grandes taches enccrclarrt toute la tige. L'intéricur tle la tige n'estjamais fesé corrtrairement. par exemple. au faciès dù-lu Phomopsis .

I ) : AL AWAMIA - N" tl3 - Décernbre 1993

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* Zone de Culture de T'ournesol;o Présence de Mildiou;x Présence de Pourriture Blanche

l ]3 AL AWAMIA - N" 83 'Décembre 1993

Photo 9Phoma : '['aches superficiell€s de coul€ur irrun-noir qui s,étendent sur la lige.

t3.1 AI AwAMtA - N" 83 - Diccmhrc 199]

Photo l0Macrophomina : Coloration grise avec d€s retl€ts argentés sur la tige.

13-s AL AWAMIA - N" 83 - Décernbre 1993

Lcs tachcs capitulaires sc pr'éscntcnt sur la lace stérilc sous filrrne circulairc,de couleur noilc-bnrn qui rcsterrt non coalcsccnlcs. Alternario helianthi. espèceprcse nte au Marlc. sc collservc. sclon nos arnis Français. sous firrmc mycéliennesur lcs débris de végétaux pcndau( plus d'un an et elle pcut être vehiculéc par lasemoncc. Le charnpignon rcut accomplir tout lc processus inlccticux(conlarninalion. pénétratiorr. cokrnisation. spomlation) cn I 'espace de dcux jourscrr condi t ions c l imat iqucs {uvorablcs (pér iodc chaude 1-5-20 'C c l p luv icuse) .Tous lcs sladcs dc Lr nlantc sont sensiblcs c( notamlnent la l ' lcrraisou où lc nollcn.cléposé sur l lr surluce dcs l 'cuil lcs pluaît. joucr uii rôlc préponCérant dltns lugcrrninalion dcs conidics cl la pÉnétration cn préscncc dc I 'eau l ibrc.

Lutte

I l scrrblc ou'aucurle luttc n'est néccssaire oour lc momcnt étant donnéI' irnprct négligôablc de I 'altaquc observéc sur lc ttrurncsol L'uti l isation dcs,\icrrcnccs saines ct I 'enlbuissemcnt dcs tlébris dc cultures inlèctés nour r'éduirela quantité d'irrtrculurn primaire sont néanmoins souhaitablcs .

AUTRES MALADIESQuatre autt 'cs tnrladics méritenl. avant dc conclurc cettc étude. d'ôtre

signalées .

Le phorna causé par Phonn oleracea.la Rouil lc pu Puccinia helianthi ctlaPouniturc charbonncusc par Macrophomins phaseolina (Tassi) Goid ctI'Oïdium par Spltoerotheca fulginea ou Erisiphe chicocaceurwn .

Ccs quatic maladies rcncontrécs uniqucmcnl clans ccrlaines parccllcsd'cxpérinicntr\t ion (cn 1990) à Marclrouch (région dc Rabat) ct à El khcnrisZtnanrra (Sali) semblcnt inexislants dans la srande culturc . En 1990. on a notétrois picds attaqués par le Phoma à Douvct (Fcs) .

L'idcntité du pa'asite a été confirlné au latrllatoirc du tournescll clcClennont-Ferrand (France) .

Pour lc Phoma, i l cst lhcilcrncnt rcconnaissablc par dcs taches blun-noircaracléristiques qui t lébutcnt à I ' inscrlion tles pétioles c[ qui s'dtcndcrrt sur la tigcsur quelques ce ntimùlrcs (3 à 5) . Ccs taches sont sup<,:rf icicllcs ct plu c<tnséqucntlcur préscncc l l 'a aucunc incidcncc sur la culture

Lc hfacropltomina donnc à la tige unc coloration grise avec des rcllctsargcnlés . Le symplôrne typique s'observc cn coupanl la tige longitudinalcmcntlla mocllc esl scindée cn disquc commc une "pilc d'assicttes" et préscnte dcmicrosclérotcs noirs en lbrme sphériquc .

Ce champignon est connu cn Frarrcc commc étant un puasile socondailen'attaquant que les cultures souffr'ant dc problèrncs abiotiqucs (déficit hydrique,careucc en bore. tasscment du sol....) .

Entin. la Rouille et I'Oïdium. nc peuvcllt pas sc prêter à la confusion, leurssymptômes nous sonl làmiliers car ils sont prcsque les mêmes quc ce qu'on peutrencontrer sur les autres cas (pustulcs rouille à brune pour la première et unepoudre blanche pour la seconde) .

136 AL AWAMIA - N'83 - Décernbre 1993

CONCLUSIONLe tournesol au Maxrc connaîl une épidémie d'importancc : I'apparition du

mildiou d'une manièrc spectaculaire, en 1992, est inquiétante ct va ccrtainemcntboulcverser I'avenir de cctte jeune culture si des répliques à ce tléau nc sont pasproposées.

Par chance. nos amis Français -qui out été conliontés à cette maladie depuis19(16 ct de nouvcnu en 1987- ont eu lc temps dc sélectionncr dcs hybridesporlcurs clc gèncs de résistance à la racc l. la seulc connuc jusqu'en 19ti7. etd'cxplorcr pour le morneut, contre les ncluvellcs raccs. la lutte chimique. Leursproduits sout intércssants et devraient s'adapter aux conditions pédmlimatiquesdu Maroc .

Les rncsures irnrnédiates à prendr-e pour faire f'ace à la présence du mildiou età sort cxtcrtsiort sc rdsurncnl commc suit :

L'utilisalion irnpéralive des scmcnccs traitécs . Cela suppose que le produit àbase de métalaxyl (Apron 35) entre cn circuit de commercialisation -ce qui n'estpas le cas au moment tle la rédaction de cet article- ou recourir aux hybridcs quisont actucllemeut commmercialisés au Maroc ct oui sonl résistants à la racc(racc I ) présentc sur lc tcrritoirc .

Clcs deux mesurcs, si elles sont appliquées durant la prochaine campagne,pourronl laire disparaître la menace du mildiou .

Au niveau de I'importation, une autrc mesurc s'irnposc :

Il faut vcillcr à ce quc la semencc intr<fuite sur le lerritoire soit garantie nonportcusc dc nouvcllcs races de ce pa'asite (traiternent obligatoire).

P<tur Sclerotinra. ce parasitc existc d'orcs ct déjà . Môrnc si économiquemenl.il n'induit pas de dégâts notables, il taudrait prévenir les événements et non pas.comme ont I 'habitudc de l 'aire les phytopathologistes. agir comme des pompiers .

Les quclqucs pieds et capitules attcints dc Sclcrotinis, en 1992. peuventlbrrncr des sclérotes capables d'inl'estcr lc sol à la lonsue et d'assurer uneréptulit ion lrornoucrre tiàns les prrccllcs l 'hébcrgcurrt à

-la suite dcs l 'açons

culturales . L'in1'cstati<ln. ensuite. passe d'une prcelle à I'autre par I'intermédiairede la fbrme scxuée du parasile (ascospores) e1 des nombreuses espèces végétaleshôtcs .

Pour contrcr ce parasite. il faut p<lur le momcnl enfbuir les résidus de récoltede tournesol rnalades afin de limiter la pr<lgrcssion tlc la maladie .

L'utilisation des variétés résistantcs ou tolérantcs et des traitemertschirniqucs seront parmi d'autres moycns à cnvisager en cas d'attaquesfoudroyantes .

Sur Sclerotinra encore. nous aiouterons que c'est bien de fonder de grandsespoirs sur la culture précoce (d'hiver) mais n'oublions pas qu'il n'y a pas de"poules aux oeufs d'or" et que Slerotinin aura son rnot à dire car celui-ci est trèsmenaçant en climat doux et humide .

t3'7 AL AWAMIA - N'lJ3 - Décembre 1993

L'altemariosc et lc pholna, rnais aussi les autrcs maladics que nous n'avollspas rencontrécs lors di nos prospections de 1992 bien quc préscntes en 1990ôor]]r" le Phomopsis (Dioport'he helianthi). Ia Pourriture. grisc (Botrytis

cinerea), I'Ordiurn' (Ilrkiphe Cichoracesrum - Macroplrcmina phaseoli), laRouille (Pac cinia helianiltl) exigent une survcillance permancnte afin d'cstimerlcur potcntie I épidémiquc et d'intervenir au mome 1rt opportun poul lescombattre.

Quant aux autrcs elt ltemis (Noctuclles. Pucerons. Pupaises et Cétoines). nos

collè!uos cntomologistcs se pcncllent actucllcmctlt sur le suivi dc lcuri lnpo) l i r r rcc ct sur lcu i b io l t tg ic . -

Enl' in. unc équipc rnulticl isciplinairc tlcv6it. plus quc jarnais. ôtrc biettstluclurée afin dc'laire face à toute ccttc panoplic de problèmes phytosall it i i i fesou autres cl 'ordre abiotiquc qui sévisserlt sur le tourllcsol '

REMERCIEMENTSNous tenons à remorcier vivemcnt Mr ASRI et Mllc GOSSET (Programmc

oléagincux cie I '[.N.R.A. Meknès). Mrs KOUTA et BAYOUSSEFrcspôctivemenl responsables tlss serviccs de la protcction de-s végétaux dcChôlchaoucn cl de Larache, qui nous ont lacil i té lc bon déroulemcnt desprospeclions de 1992 .

138 AL AWAMIA - N' 83 - Décernbrc 1993

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