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I L’ESSENTIEL DE LA SANTÉ LE SUPPLÉMENT D’INFORMATIONS DE VOTRE SECTEUR Un peu plus d’1 Md€ d’économies prévu en 2022 contre un déficit probable de 15 à 20 Md€… Dans son rapport annuel « Charges et Produits », l’Assurance maladie recon- naît que les leviers classiques d’économies ne peuvent garantir un retour à l’équilibre d’ici la fin de la décennie. La crise sanitaire a rompu la dynamique des années 2009-2019, avec une baisse de 5 % des recettes en 2020 et une hausse de près de 10 % des dépenses. Sur la période 2020 à 2024, le cumul des déficits s’établirait à 116 Md€ et la dette de l’Assurance maladie serait multipliée par 3. Les auteurs du rapport appellent donc à une refonte des poli- tiques de gestion des risques. Ils défendent une approche fondée sur une exploitation fine des données de santé et une analyse par pathologie des dépenses et des économies potentielles. Une rénovation d’autant plus nécessaire que les gisements habituels d’économies s’épuisent : la maîtrise médicalisée utilisée en médecine de ville s’essouffle et la régulation des comporte- ments de prescription est de moins en moins adaptée, face au regroupement des médecins de ville. Six axes de transformation La nouvelle gestion du risque maladie va se déployer progressivement sur une période de 12 à 18 mois. Le premier axe porte sur la construction de parcours de soins, en privilé- giant les domaines revêtant des enjeux impor- tants de santé publique. Pour les pathologies ou groupes de patients concernés (le premier est celui des maladies neuro-cardiovascu- laires), l’Assurance maladie adaptera les leviers d’économies, de la prévention aux actions de contrôle et de lutte contre les fraudes. Le deuxième axe est le développement plus rapide des organisations de soins coordon- nés, avec notamment la création d’un « accé- lérateur CPTS » au 2 e trimestre de cette année. Pour le secteur hospitalier, les évolutions por- teront sur la montée en charge du financement à la qualité, la coordination avec la médecine de ville, la gestion des sorties d’hospitalisation et la réduction des (ré)hospitalisations évitables. Autre axe identifié, la refonte des outils de communication auprès des professionnels de santé et des patients, avec des campagnes plus ciblées et multicanal, associant supports numériques et interventions des délégués de l’Assurance maladie et des praticiens conseils. Enfin, les actions de prévention devraient être intensifiées, de même que les contrôles et la lutte contre les fraudes, fautes et abus. L’Assurance maladie se dote d’une nouvelle gestion des risques La structure durablement déficitaire des comptes va conduire à une nouvelle politique de régulation des dépenses de santé. 4 E TRIMESTRE 2021 YAVDAT

La structure durablement déficitaire des comptes va

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Page 1: La structure durablement déficitaire des comptes va

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L’ESSENTIEL DE LA SANTÉLE SUPPLÉMENT D’INFORMATIONS DE VOTRE SECTEUR

Un peu plus d’1  Md€ d’économies prévu en  2022 contre un déficit probable de  15 à 20 Md€… Dans son rapport annuel « Charges et Produits  », l’Assurance maladie recon-naît que les leviers classiques d’économies ne peuvent garantir un retour à l’équilibre d’ici la fin de la décennie. La crise sanitaire a rompu la dynamique des années 2009-2019, avec une baisse de 5  % des recettes en  2020 et une hausse de près de 10 % des dépenses. Sur la période  2020 à  2024, le cumul des déficits s’établirait à 116 Md€ et la dette de l’Assurance maladie serait multipliée par 3. Les auteurs du rapport appellent donc à une refonte des poli-tiques de gestion des risques. Ils défendent une approche fondée sur une exploitation fine des données de santé et une analyse par pathologie des dépenses et des économies potentielles. Une rénovation d’autant plus nécessaire que les gisements habituels d’économies s’épuisent : la maîtrise médicalisée utilisée en médecine de ville s’essouffle et la régulation des comporte-ments de prescription est de moins en moins adaptée, face au regroupement des médecins de ville.

Six axes de transformationLa nouvelle gestion du risque maladie va se déployer progressivement sur une période de 12 à 18 mois. Le premier axe porte sur la construction de parcours de soins, en privilé-giant les domaines revêtant des enjeux impor-tants de santé publique. Pour les pathologies ou groupes de patients concernés (le premier

est celui des maladies neuro-cardiovascu-laires), l’Assurance maladie adaptera les leviers d’économies, de la prévention aux actions de contrôle et de lutte contre les fraudes.Le deuxième axe est le développement plus rapide des organisations de soins coordon-nés, avec notamment la création d’un « accé-lérateur CPTS » au 2e trimestre de cette année. Pour le secteur hospitalier, les évolutions por-teront sur la montée en charge du financement à la qualité, la coordination avec la médecine de ville, la gestion des sorties d’hospitalisation et la réduction des (ré)hospitalisations évitables.Autre axe identifié, la refonte des outils de communication auprès des professionnels de santé et des patients, avec des campagnes plus ciblées et multicanal, associant supports numériques et interventions des délégués de l’Assurance maladie et des praticiens conseils.Enfin, les actions de prévention devraient être intensifiées, de même que les contrôles et la lutte contre les fraudes, fautes et abus.

L’Assurance maladie se dote d’une nouvelle gestion des risques

La structure durablement déficitaire des comptes va conduire à une nouvelle politique de régulation des dépenses de santé.

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Après 35 ans d’exercice, vous êtes prête à passer le flambeau à votre fils et à lui transmettre une officine à l’avant-garde du développement durable. Quand avez-vous décidé de vous engager dans cette démarche ?Dominique Vaissières : c’est un enga-gement de longue date, que nous avons pris avec mon époux il y a plus de 20 ans, lorsque nous étions asso-ciés de la pharmacie. Il se poursuit désormais avec mon fils, qui prend le relais depuis 2-3 ans. Au sein de notre famille, nous partageons la convic-tion que les pharmaciens peuvent faire beaucoup en faveur du déve-loppement durable. La RSE n’est pas l’apanage des grands groupes !

Quelles actions menez-vous concrètement ?D. V. : nous avons défini trois prin-cipaux axes de travail. Le premier concerne la gestion éco-responsable de nos achats. Nous privilégions les

circuits courts et travaillons de pré-férence avec les laboratoires et les fabricants installés dans la région. Nous avons la chance en Occitanie de compter de nombreuses entre-prises de santé, elles-mêmes enga-gées dans une démarche RSE. Citons Pierre Fabre, Pilège, Nutergia, MKL Green Nature…Le deuxième axe porte sur l’aména-gement de la pharmacie. Nous l’avons retravaillé il y a 3 ans afin de rendre les espaces lumineux et faciles d’ac-cès. L’objectif est que les clients et l’équipe officinale s’y sentent bien. Nous avons, par exemple, installé un mur végétal, ce qui créé une ambiance apaisante. Les meubles ont été recyclés et sont faits à partir de matériaux nobles.Quant aux vitrines, nous excluons les vitrophanies et les affiches pro-motionnelles, afin de faire rentrer la lumière naturelle. La communica-tion sur les produits et les services est diffusée sur un écran, ce qui per-met d’épurer les espaces.

Avez-vous mis en place des actions spécifiquement destinées aux membres de l’équipe ?

« Le développement durable est au cœur du métier de pharmacien »

Dominique VaissièresTitulaire de la pharmacie de la Tour à Castelginest (31)

Affichage numériqueLa pharmacie communique sur son engagement via la mise en avant de ses gammes éco-responsables.

Installée en Haute-Garonne, la pharmacie de la Tour est l’une des rares officines françaises à être labellisées THQSE. Interview de sa titulaire.

L’ESSENTIEL DE LA SANTÉ PORTRAIT

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D. V. : c’est notre troisième axe. Nous accordons une grande importance à la qualité de vie de nos collabora-teurs. Le personnel que nous recru-tons habite à moins de 30 minutes de la pharmacie, pour lui permettre de venir à pied ou à vélo.

D’autres gestes éco-responsables ?D. V. : le traitement des déchets bien sûr, une action évidente dans une pharmacie au regard du nombre élevé de colis que nous réception-nons. Autre action mise en place  : l’analyse des compositions des pro-duits que nous vendons, afin de

supprimer ceux qui comportent des ingrédients pétrochimiques ou des perturbateurs endocriniens. Nous avons aussi acheté un véhicule élec-trique pour les livraisons de l’Ehpad que nous approvisionnons.

Votre pharmacie est labellisée Très Haute Qualité Sanitaire, Sociale et Environnementale (THQSE). À quoi vous engage ce label ?D. V. : il y a 2 ans, nous avons effec-tivement décidé d’aller plus loin et de mieux formaliser notre démarche. Nous avons été accompagnés par le laboratoire Pierre Fabre et l’agence de conseil Primun Non Nocere, ainsi que par la société Socotec, qui nous a octroyé ce label, à partir d’un audit approfondi de notre organisation. L’évaluation a porté sur plusieurs actions : le tri des déchets, le zéro papier, la consommation d’éner-gie, la qualité de l’air, la réduction du bruit… L’audit a aussi intégré une étude de satisfaction auprès de nos clients ainsi que l’évaluation des actions sociales et d’accompagne-ment patients que nous menons,

Un espace conseil a été aménagé à proximité des rayons de compléments alimentaires.

Pharmacie de la Tour

Chiffre d’affaires annuel3,5 M€

Surface de la pharmacie350 m² dont 220 m² alloués à la vente et à l’accueil des patients

Équipe officinale14 personnes dont 2 co-titulaires et 4 pharmaciens adjoints

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ZOOM

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plupart d’entre eux se sont engagés à réduire leur empreinte carbone. Mais il reste à optimiser la gestion des emballages qui sont encore trop standardisés : la chasse au vide revêt un enjeu écologique important.

Votre engagement a-t-il un impact en termes de chiffre d’affaires ?D. V. : notre exemple démontre que l’on peut concilier développement durable et croissance de l’activité. Depuis que nous avons réamé-nagé notre pharmacie et accentué nos actions RSE, nous avons enre-gistré une progression de 60 % de nos ventes  ! Cette dynamique est bien sûr liée à l’extension de notre surface commerciale et à l’élargis-sement de notre offre. Nous avons ainsi développé les rayons complé-ments alimentaires, cosmétiques et parapharmacie, en privilégiant les marques bio, les formes solides, les consommables réutilisables… Et ça marche car ce positionnement répond aux attentes de notre clien-tèle. D’autant que nous sommes très vigilants sur notre politique de prix : il est pour nous très important de rendre accessibles les produits éco-responsables.

Pour finir, quels conseils donneriez-vous aux pharmaciens qui souhaitent s’engager dans cette démarche ?D. V.  : contrairement à ce que l’on pourrait croire, la plupart des actions à mettre en place ne sont pas chro-nophages et peuvent se faire pro-gressivement, par étape. Cette démarche est, par ailleurs, accessible à toutes les pharmacies car son coût est modeste. Et il est important d’en-gager l’ensemble de l’équipe offici-nale, car il faut jouer collectif !

comme l’éducation thérapeutique ou la conciliation médicamenteuse.

Vous avez mis en place des chartes d’engagement à destination des grossistes et des laboratoires. Que leur demandez-vous concrètement ?D. V. : ces chartes s’inscrivent dans notre politique d’achats éco-res-ponsables. Concernant la gestion

des livraisons, nous demandons aux grossistes d’être livrés une seule fois par jour et de dématérialiser 100 % des factures. Ce sont des engage-ments somme toute faciles à faire respecter. En revanche, c’est un peu plus compliqué pour les laboratoires. Au cours des dernières années, ils ont fait des progrès pour supprimer les substances controversées. Et la

Des aménagements intérieurs et extérieurs respectueux de l’environnement.

PORTRAITL’ESSENTIEL DE LA SANTÉ

 Le développement durable est un levier de croissance et un axe pertinent de différenciation 

4E TRIMESTRE 2021

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V

Les belles perspectives des produits à base de CBD

Le marché du cannabidiol (CBD) attire de nombreux acteurs venus de secteurs aussi divers que la pharmacie, les cosmétiques, la santé animale ou l’agro-alimentaire.

Consommé sous forme de fleurs à infu-ser ou à fumer, huiles, capsules, cosmé-

tiques ou aliments, le CBD séduit une clientèle attirée par les propriétés apaisantes et antal-giques de produits naturels issus de la culture du chanvre. Que ce soit pour lutter contre l’an-xiété, atténuer des douleurs ou mieux dormir, son usage se développe auprès de popula-tions diverses  : seniors atteints de maladies chroniques, actifs ou adolescents cherchant à réduire leur stress, consommateurs de canna-bis utilisant les fleurs pour se sevrer…

Évolution du cadre règlementaireSuite à l’arrêt rendu en novembre 2020 par la CJUE, la légalisation du CBD est en marche. Les juges européens considèrent, en effet, que la France ne peut interdire l’importation et la commercialisation de produits à base de CBD dès lors que ceux-ci sont cultivés et transfor-més légalement dans un autre pays membre de l’UE. Un arrêt confirmé en juin dernier par la Cour de cassation et que les autorités françaises viennent d’avaliser par un projet d’arrêté notifié le 20 juillet dernier. La règlementation française devrait donc bientôt légaliser la vente des pro-duits finis à base de CBD ainsi que la production de toutes les parties de la plante de chanvre.Outre les retombées commerciales attendues

pour les distributeurs, cette clarification ouvre la voie à la création d’une filière nationale, inté-grant agriculteurs, transformateurs, labora-toires d’analyses, grossistes et détaillants. La France est le premier pays européen produc-teur de chanvre industriel avec 20 000 hec-tares de surface cultivée. L’ouverture du marché offre ainsi des perspectives à certains agriculteurs en quête de relais de croissance. C’est le cas dans la Creuse par exemple, où des exploitations se sont d’ores et déjà diver-sifiées afin de répondre à la demande de can-nabidoïdes à usage thérapeutique et bien-être. Les produits cultivés, transformés et labeli-sés en France pourraient aussi séduire plus de consommateurs : selon Les Échos Études, 48 % des Français interrogés auraient davan-tage confiance dans le CBD s’il était issu d’une filière 100 % française.

L’ESSENTIEL DE LA SANTÉZOOM

À SAVOIRComposé extrait de la plante de cannabis, le cannabidiol ou CBD est une substance consi-dérée comme non psychoactive. Sa production et sa commercialisation sont autorisées par l’Union européenne.

Sondage Les Échos Études53 % des Français interrogés ont déjà enten-du parler du CBD et 15 % en ont consommé au moins une fois. Près de 70 % de ceux qui en ont fait l’expérience jugent ces produits efficaces.

PORTRAIT

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ACTUALITÉS

La majorité des généralistes exercent en groupeL’interprofessionnalité est devenue majoritaire (à plus de 60 %) parmi les médecins généralistes. Selon la Drees, ce mode d’exercice séduit plus particu-lièrement les jeunes praticiens (ils sont 80 % à opter pour l’exercice en groupe) et se développe rapidement grâce au cadre conventionnel défini par l’Assu-rance maladie. Fin décembre 2020, on recensait 1 617 MSP, dont plus de 70 % avaient signé l’accord conventionnel interprofessionnel (ACI). Les structures qui ont rejoint l’accord bénéficient, en moyenne, d’une rémunération forfai-taire annuelle de 61 000 €, pour une file active de 4,2 millions de patients. Au total, 14 200 professionnels de santé exercent en MSP (signataires ACI) dont plus de 5 000 généralistes. Outre les MSP, on dénombre 2 496 centres de santé polyvalents, médicaux, den-taires ou infirmiers, dont la file active de patients est estimée à près de 900 000 personnes.

Mon Espace Santé sur les railsPermettre à chaque Français de gérer ses don-nées de santé, ses rendez-vous médicaux et son parcours de soins, tel est l’objectif de Mon Espace Santé. Une plate-forme personnalisable qui sera officiellement lancée en janvier 2022. Créée auto-matiquement pour les personnes nées à partir de cette date, elle sera mise à disposition de chaque citoyen et lui donnera accès à des services de e-santé développés par des acteurs publics et privés. L’espace se composera du dossier médi-cal partagé, des données de remboursement par l’Assurance maladie et des données person-nelles : constantes de santé produites par des solutions numériques, réponses à un question-naire en ligne librement renseigné par l’assuré et toute autre donnée utile à la prévention et à la coordination des soins. Il inclura une messagerie sécurisée pour permettre d’échanger des mes-sages et des documents avec les professionnels de santé ainsi qu’un agenda électronique et un catalogue d’applications mobiles. L’espace pré-voit, par ailleurs, un répertoire des autorisations d’accès à ses données de santé personnelles, qu’elles soient hébergées ou non dans cet espace.

Innovation et souveraineté sanitaire au programme du CSIS*

Quelque 7  Md€ d’investissements ont été annoncés par le CSIS. La moitié sera allouée aux instituts hospitalo-universitaires et à la création de clusters et de biobanques. L’enveloppe comprend 2 Md€ pour soutenir

le développement des start-up spécialisées dans la santé et la e-santé. Dans ce cadre, une agence nationale d’innovation va être créée afin de préparer notre pays aux prochaines crises sanitaires, simplifier les organisations publiques de recherche et de soutien à l’in-novation. La priorité devant être donnée aux biothérapies, à la santé numérique ainsi qu’à la recherche dans les maladies infectieuses émergentes. Et pour répondre aux enjeux de souveraineté nationale, 1,5 Md€ sera consacré à l’investissement industriel.* Conseil stratégique des industries de santé

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ACTUALITÉS ACTUALITÉSL’ESSENTIEL DE LA SANTÉ

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ACTUALITÉS

Le pharmacien correspondant devient réalitéLe décret d’application est paru au Journal officiel le 30 mai dernier. Concrètement, le pharmacien correspondant doit être titulaire de son offi-cine et être déclaré par le patient auprès de l’Assurance maladie.Une fois désigné, le pharma-cien informe le médecin trai-tant du patient, sachant que ce « binôme » doit faire par-tie du même «  collectif de soins » (CPTS, MSP ou ESP) et que les modalités d’informa-

tion du prescripteur doivent être précisées dans le pro-jet de santé du collectif. En tant que « correspondant », le pharmacien est autorisé à renouveler périodiquement des traitements prescrits dans le cadre de patholo-gies chroniques et/ou adap-ter leur posologie, dans une limite de 12 mois à compter de la prescription. Pour ce faire, il doit recevoir le patient dans un espace de confidentialité. Les renouvellements et adap-

tations de posologie doivent, par ailleurs, être mentionnés dans le DP (dossier pharma-ceutique) et le DMP (dossier médical partagé), lorsque ces dossiers sont créés.À noter que la mise en place effective du pharmacien correspondant n’entrera en vigueur que lorsque la rému-nération et le formulaire de déclaration auprès de l’Assu-rance maladie seront fixés par un arrêté ministériel, qui n’a pas encore été publié.

2020, un bon cru pour le marché des transactions de pharmaciesLe vieillissement tendanciel de la population officinale soutient le marché des transactions d’officines. Les départs à la retraite consti-tuent, en effet, le principal motif des mutations, en particulier dans les « grosses » pharmacies où les cessions de parts entre associés sont de plus en plus nombreuses.Malgré le contexte particulier de  2020, le nombre de mutations, à savoir les cessions de fonds et de parts, est demeuré globa-lement stable, s’établissant à  1  503 (contre 1  520 en  2019), selon les données d’Inter-fimo. Exprimé en multiple de l’EBE, le prix moyen de cession des pharmacies se stabilise à 6,3 %. Cette moyenne masque toutefois de fortes disparités selon la taille des officines : celles réalisant un chiffre d’affaires de plus de 2 M€ se vendent avec un multiple de 6,8 % contre moins de 6 % pour celles dont le CA est inférieur à 1,6 M€. La taille de la pharma-cie demeure donc un critère déterminant de sa valorisation : Interfimo confirme la baisse de valeur des petites officines tandis que les

grandes pharmacies voient leur prix de vente continuer à augmenter.Autre indicateur de la santé financière du réseau : la part des officines bénéficiant d’une bonne cotation Banque de France a progressé, à plus de 52 % en 2020. Le dynamisme de l’ac-tivité, les bons niveaux de profitabilité et les aides de l’État se traduisent par une forte baisse des procédures collectives, qui sont pas-sées de 116 en 2019 à 70 en 2020.

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ACTUALITÉS L’ESSENTIEL DE LA SANTÉ

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L’ESSENTIEL DE LA SANTÉ CHIFFRES

1 015 M€L’objectif d’économies en 2022 de l’Assurance maladie sur les dépenses de santé remboursables, hors baisses de prix sur les produits de santé.

Source : Assurance maladie

1 617Le nombre de maisons de santé pluridisciplinaires fin 2020.

Source : Observatoire des maisons de santé, Assurance maladie

+15 %La croissance des ventes de dispositifs médicaux prescrits au cours du 1er se-mestre 2021.

Source : GERS Data (évolution par rapport au 1er semestre 2020,

sell-out en valeur)

-8 %La baisse des ventes de médicaments d’automédica-tion fin juillet 2021, rembour-sables et non remboursables.

Source : GERS Data (évolution en cumul mobil annuel en valeur)

Évolution des ventes de médicaments en pharmacie d’officine (cumul mobile annuel en millions d’euros)

Évolution du marché de l’optique entre juin 2020 et juin 2021 (pourcentage d’évolution des ventes mensuelles TTC par rapport aux mêmes mois de l’année précédente, ventes en millions d’euros)

Évolution mensuelle des dépenses de santé remboursées de juin 2020 à juin 2021 (en millions d’euros)

20 600

20 880

21 160

21 440

21 720

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0

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juin2021

mai2021

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mars2021

févr.2021

janv.2021

déc.2020

nov.2020

oct.2020

sept.2020

août2020

juil.2020

juin2020

10 000

12 600

15 200

17 800

20 400

23 000

juin2021

mai2021

avril2021

mars2021

févr.2021

janv.2021

déc.2020

nov.2020

oct.2020

sept.2020

août2020

juil.2020

juin2020

-15

-6

3

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21

30

Ventes de médicaments en M€

Montants en M€

Évolution mobile annuelle

Source : Les Échos Études d’après données du GERS DATA (PFHT)

Source : Banque de France, statistiques sur le commerce de détail

Source : Cnamts - DSES

Évolution mensuelle

8,2 %

VIII 4E TRIMESTRE 2021