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Quotidien national d'information N° 4263 Prix 10 DA France 0,80 C Jeudi 25 juin 2009 ELLE INVOQUE LES CONTRADICTIONS CONTENUES DANS LA LOI La défense ouvre une brèche pour requalifier l’affaire en correctionnelle Ross : la question sahraouie sur «le bon chemin» Lire en page 24 Par Hasna Yacoub et Faouzia Ababsa POUR le deuxième jour consé- cutif, les plaidoiries se sont poursui- vies tout au long de la journée d’hier. Me Mahmoudi, l’avocat de Medjadji Omar, l’ex- chef du ser- vice portefeuille de l’agence BNA de Bouzaréah, a ouvert le bal. Le défenseur s’est perdu dans une longue plaidoirie basée sur des réfé- rences coraniques pour démontrer qu’un employé a obligation d’exé- cuter les ordres de ses responsables. «Vous avez entendu l’ex-directrice de l’agence, Akila Mezghani, elle disait bien ‘‘mon agent’’ en parlant de mon client et vous savez pour quelle raison elle utilisait ce terme ? Parce qu’effectivement, elle exerçait une autorité sur lui, elle avait de l’ascendant.» Donnant l’air de plaider en désespoir de cause, Me Mahmoudi dira même : «Si un responsable se donne le droit de payer un client dont le compte est à découvert, l’employé doit exécuter l’ordre, sinon c’est l’anarchie dans une banque!» Suite en page 4 LE PAYS EST À LA CROISÉE DES CHEMINS Kosovo : une indépendance au goût inachevé De notre envoyée spéciale au Kosovo Mekioussa Chekir SORTI d’une guerre sanglante, le Kosovo, l’un des sept Etats issus de l’ex-Yougoslavie, tente de se reconstruire après avoir proclamé, en février 2008, son indé- pendance de la Serbie. Les quelque 2 millions de personnes qui com- posent sa population, savourent aujourd’hui les bienfaits d’une liberté retrouvée mais endurent aussi de pénibles conséquences. Le pays n’en a, par ailleurs, pas fini vraiment avec les rancunes entretenues depuis de longues années par les deux communautés, albanaise et serbe. Aussi, l’indépendance du Kosovo peut-elle paraître, à bien des égards, inachevée. M. C. Lire reportage en pages 7-8 et 9 ENTREPRISE : La communication, maillon faible des institutions algériennes . . . . . . . . . . . .p2 COOPÉRATION : Algérie-UE : cinq projets de jumelage seront signés en juin prochain . . . . . . . .p3 ÉDUCATION : Les taux de réussite aux examens de 6 ème et de BEM sont de 83,98 et de 58,98% . . . . . . . . . . . . . .p5 ACTUALITÉ SUPP. CULTURE Le livre pour enfant, l'Arlésienne de l'édition Photo : DR Photo : DR Photo : S. Zoheir Lire pages 11 à 15 Par Ziad Abdelhadi PARMI les causes qui font que nos rendements en céréales sont encore faibles (une moyenne natio- nale de 10 à 15 q/ha), on peut citer, entre autres, et comme le soutien- nent de nombreux céréaliers, le retard des livraisons des semences, des engrais de fond et désherbants. Des intrants qui ne doivent subir aucun retard d’épandage lors de la campagne de labour-semailles. Pour que cela ne se répète plus, Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture et du Développement, a tenu à rassurer cette catégorie d’agriculteurs en annonçant lors d’une réunion de consultation avec des représentants de l’UNPA de la wilaya de Tiaret où il était dernière- ment en visite de travail qu’il sera procédé, de fin août à début sep- tembre, à la distribution d’engrais et de semences, à la faveur de la fera dans les délais fixés. M. Benaïssa a également annoncé lors de cette réunion, dans le cadre de la préparation de la prochaine saison agricole, l’acquisition de 500 moissonneuses-batteuses du complexe industriel de Sidi Bel Abbès qui viendront s’ajouter aux 8 600 moissonneuses-batteuses déjà mobilisées pour l’actuelle campagne agricole. Par ailleurs, dans la perspective d’améliorer les rendements ou du moins assurer un minimum de pro- duction quel que soit le déficit plu- viométrique, le ministre a informé que l’irrigation complémentaire, une technique qui a démontré toute son efficacité, sera étendue à une plus grande échelle, lors de la pro- chaine saison agricole. Le ministre a aussi fait savoir que l’important taux de pluviométrie enregistré, cette année, a permis de réaliser une production céréalière record. Suite en page 3 création d’une filière spéciale des semences au sein de l’Office national algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). Selon l’APS qui rapporte l’information, le ministre a aussi avisé les agriculteurs que l’octroi des subventions accordées par l’Etat pour encou- rager la production céréalière se EN PLUS DE LA PROCHAINE MISE À NIVEAU DES COOPÉRATIVES AGRICOLES De nouvelles mesures d’octroi de crédits aux agriculteurs

La Tribune 25 juin 2009

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Page 1: La Tribune 25 juin 2009

Quotidien national d'informationN° 4263 Prix 10 DA France 0,80 C Jeudi 25 juin 2009

ELLE INVOQUE LES CONTRADICTIONS CONTENUES DANS LA LOI

La défense ouvre une brèche pourrequalifier l’affaire en correctionnelle

Ross : la question sahraouie sur «le bon chemin»Lire en page 24

Par

Hasna Yacoub et Faouzia Ababsa

POUR le deuxième jour consé-cutif, les plaidoiries se sont poursui-vies tout au long de la journéed’hier. Me Mahmoudi, l’avocat deMedjadji Omar, l’ex- chef du ser-vice portefeuille de l’agence BNAde Bouzaréah, a ouvert le bal. Ledéfenseur s’est perdu dans unelongue plaidoirie basée sur des réfé-rences coraniques pour démontrerqu’un employé a obligation d’exé-cuter les ordres de ses responsables.«Vous avez entendu l’ex-directricede l’agence, Akila Mezghani, elledisait bien ‘‘mon agent’’ en parlantde mon client et vous savez pourquelle raison elle utilisait ce terme? Parce qu’effectivement, elleexerçait une autorité sur lui, elle

avait de l’ascendant.» Donnant l’airde plaider en désespoir de cause,Me Mahmoudi dira même : «Si unresponsable se donne le droit depayer un client dont le compte est àdécouvert, l’employé doit exécuterl’ordre, sinon c’est l’anarchie dansune banque!» Suite en page 4

LE PAYS EST À LA CROISÉE DES CHEMINS

Kosovo : une indépendanceau goût inachevé

De notre envoyée spéciale au Kosovo

Mekioussa Chekir

SORTI d’une guerresanglante, le Kosovo,l’un des sept Etats issusde l’ex-Yougoslavie,tente de se reconstruireaprès avoir proclamé, enfévrier 2008, son indé-pendance de la Serbie.Les quelque 2 millionsde personnes qui com-posent sa population,savourent aujourd’huiles bienfaits d’uneliberté retrouvée maise n d u r e n t a u s s i d epénibles conséquences. Le pays n’en a, par ailleurs, pas fini vraiment avec les rancunes entretenues depuis de longues années parles deux communautés, albanaise et serbe. Aussi, l’indépendance duKosovo peut-elle paraître, à bien des égards, inachevée. M. C.

Lire reportage en pages 7-8 et 9

ENTREPRISE : La communication,

maillon faible des institutionsalgériennes . . . . . . . . . . . .p2

COOPÉRATION : Algérie-UE : cinq projets

de jumelage seront signésen juin prochain . . . . . . . .p3

ÉDUCATION : Les taux de réussite aux

examens de 6ème et de BEM sont de 83,98 et de58,98% . . . . . . . . . . . . . .p5

ACTUALITÉ

SSUUPPPP.. CCUULLTTUURREELe livre pour enfant,

l'Arlésienne de l'édition

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Lire pages 11 à 15

Par

Ziad Abdelhadi

PARMI les causes qui font quenos rendements en céréales sontencore faibles (une moyenne natio-nale de 10 à 15 q/ha), on peut citer,entre autres, et comme le soutien-nent de nombreux céréaliers, leretard des livraisons des semences,des engrais de fond et désherbants.Des intrants qui ne doivent subiraucun retard d’épandage lors de lacampagne de labour-semailles.Pour que cela ne se répète plus,Rachid Benaïssa, ministre del’Agriculture et du Développement,a tenu à rassurer cette catégoried’agriculteurs en annonçant lorsd’une réunion de consultation avecdes représentants de l’UNPA de lawilaya de Tiaret où il était dernière-ment en visite de travail qu’il seraprocédé, de fin août à début sep-tembre, à la distribution d’engraiset de semences, à la faveur de la

f e r a d a n s l e s d é l a i s f i x é s . M. Benaïssa a également annoncélors de cette réunion, dans le cadrede la préparation de la prochainesaison agricole, l’acquisition de500 moissonneuses-batteuses ducomplexe industriel de Sidi Bel Abbès qui viendront s’ajouteraux 8 600 moissonneuses-batteusesdéjà mobilisées pour l’actuellecampagne agricole.

Par ailleurs, dans la perspectived’améliorer les rendements ou dumoins assurer un minimum de pro-duction quel que soit le déficit plu-viométrique, le ministre a informéque l’irrigation complémentaire,une technique qui a démontré touteson efficacité, sera étendue à uneplus grande échelle, lors de la pro-c h a i n e s a i s o n a g r i c o l e . L e ministre a aussi fait savoir quel’important taux de pluviométrieenregistré, cette année, a permis deréaliser une production céréalièrerecord. Suite en page 3

création d’une filière spéciale dessemences au sein de l’Officenational algérien interprofessionnel

des céréales (OAIC). Selon l’APSqui rapporte l ’ informat ion, leministre a aussi avisé les agriculteurs

que l ’oc t ro i de s subven t i onsaccordées par l’Etat pour encou-rager la production céréalière se

EN PLUS DE LA PROCHAINE MISE À NIVEAU DES COOPÉRATIVES AGRICOLES

De nouvelles mesures d’octroide crédits aux agriculteurs

Page 2: La Tribune 25 juin 2009

L ’ É V É N E M E N TLa Tribune

Jeudi 25 juin 20092

Par

A. Lemili

LE chemin de l’enfer peut être pavé debonnes intentions, dit-on. Dans le cas defigure suivant, le chemin auquel nous pensonsest celui administratif auquel peuvent êtreconfrontés les chefs d’entreprise et, mieux, sices derniers sont porteurs de projets. Il relè-verait dès lors du plus fort surréalisme decroire, ou, du moins, de feindre que celui-ciserait pavé de bonnes intentions.S’agissant ensuite de l’économie nationale etdu secteur des petites et moyennes entre-prises et industries (PME/PMI), il est indé-niable également de souligner la volontédéclarée du ministre de l’Industrie et de laPromotion de l’investissement d’appeler au«changement de mentalités et d’accorderdavantage d’intérêt aux ressources humainespour lutter contre la fuite des compétences»pour peu que celui-ci ait une réelle idée de lasituation qui prévaut sur le terrain et àlaquelle sont confrontés régulièrement

capitaines d’industries, hommes d’affaires et investisseurs apparentés. En fait, les asynchronismes du discours officiel autour dusujet prêtent à équivoque et suscitent, ouencore plus précis, installent le doute jusqu’àconfirmer l’omniprésence d’une amnésieambiante, laquelle semble encourager,habiller, voire authentifier des déclarationsdont les effets d’annonce prennent le pas surla matérialisation des mesures annoncées.L’opportunité nous a été donnée de déve-lopper dans la Tribune (29 janvier 2009) quele discours en matière d’investissement et desa promotion n’a pas évolué d’un iota depuis2002 sans que les résultats palpables aientété ressentis sur le terrain. Heureusement oumalheureusement, c’est selon, AhmedOuyahia le chef du gouvernement dès sonretour aux affaires, a confirmé les propostenus, affirmant péremptoirement et dans lafoulée, sa prise de fonction : «Pour cettestratégie industrielle, je vais être brutal. Elle afait beaucoup plus l’objet de communications

que d’actions», soulignant alors que «la stratégie industrielle doit désormais êtreadaptée au papier millimétrique que sont lesmesures prises par le chef de l’Etat que j’aicommencé à mettre en œuvre».Ainsi, la mise à niveau des entreprises, depuisexactement le début de l’année 2003, où leconcept est entré dans le jargon économiqueofficiel, n’arrête pas de prendre d’un pasallègre le rythme d’une rengaine resservie àchaque fois que l’opportunité s’y prête et,comble de l’ironie, également prise en chargeavec une rare sincérité par l’ensemble desacteurs impliqués qui, à dessein ou involontai-rement, oublient superbement que tout adéjà été dit et qu’il ne manque plus que demettre en application tous les engagementspris sinon rendre réalisables dans les faits lesprocédures retenues. Bien entendu, la nouveauté dans le discours a, à chaque fois,été accompagnée d’innovations comme les questions de dotations d’équipements depointe à même de mettre… à niveau les

PME/PMI en faisant appel à de nouvelles techno log ies , mesures d ’exonérat iond ’ i m p ô t s o u a s s o u p l i s s e m e n t d e l a fiscalité, etc.Là encore, Reda Hamiani, le patron despatrons, déclarait, il y a à peine une année :«Il y a eu trop de réformes qui se sont révéléessans effet et d’aucun impact sur les PME etPMI algériennes. Cela fait quinze ans que nousavons entamé ces réformes, qui semblent s’éterniser. Nous avons l’ impression de nous installer dans une économie de rente et deléthargie ; ça ne nous convient pas».Incontestablement, un programme lucide etintelligent de création et de multiplication dePME-PMI ne peut que booster l’économie,relancer l’emploi, somme toute la pierreangulaire de choix économiques de base danstout pays qui envisagerait de se stabiliserintérieurement, d’une part, et viser à uneémergence à même de lui conférer unemarge d’indépendance suffisante pourl’avenir. A. L.

Effets d’annonce et réalités du terrainAU FIL DES JOURS

4èmes JOURNÉES MAGHRÉBINES DE DROIT À ORAN

Le rôle du partenariat public-privé mis en exerguePar

Smaïl Boughazi

LE rôle du partenariat public-privé dans la réalisation deprojets de développement et desbesoins d’investissement revêt uneimportance particulière. C’est cequ’ont souligné les spécialistes etles juristes qui ont animé les 4èmes Journées maghrébines de droitorganisées mardi dernier à Oran.

L o r s d e c e t t e r e n c o n t r e , initiée par l’Institut de droit del’université d’Oran, qui s’estd é r o u l é e e n p r é s e n c e d e p r o f e s s e u r s d e s u n i v e r s i t é s algérienne, marocaine, tunisienneet française, les intervenants ontindiqué, en fait, que «le partenariatentre les administrations publiqueset le secteur privé est devenudésormais un outil efficace favori-sant la concrétisation des objectifsde développement durable».Dans ce sens, le Dr Naimi Faouzide l’université de Sidi Bel Abbès anoté dans sa communication,reprise par l’APS, que la plupartdes pays du monde ont opté pour lapromotion de ce type de partenariatpour résoudre les problèmes entravant la concrétisation des p r o j e t s d e d é v e l o p p e m e n t , n o t a m m e n t c e u x l i é s a u x aspects technique, financier et administratif. Il a, en outre, affirmé

que la concrétisation des objectifsdu développement durable, enoffrant l’opportunité à toutes lesparties de bénéficier des prestationspubliques comme l’électricité, legaz, l’eau et l’assainissement, «estun objectif commun à tous les paysnécessitant la participation du sec-teur privé». L’universitaire aexpliqué, dans le même ordred’idées, que le recours au secteur

privé à travers les différentes formules contractuelles dans lecadre d’un partenariat (contratsd’administration, contrats de loca-tion de structure publique, contratsd’excellence), a permis de faireface aux carences dans la prise encharge des services et au retardtechnique relevé en matière d’activité économique et de réduction des frais de réalisation.

Le principe à respecter dans lescontrats de partenariat étant de parvenir à une contribution commune entre le secteur public etle pr ivé conformément à des r e s p o n s a b i l i t é s d é f i n i e s , départageant les risques équitable-ment entre l’Etat, l’investisseurprivé et le citoyen consommateur,a p p u i e r a l e c o n f é r e n c i e r . Dans ce même sillage, le Dr Beltaif

Mustapha de la faculté de droit del’université de Tunis a évoqué lesparis de partenariat entre les secteurs privés et public qui ont étémarqués par une évolution spectaculaire de par le mondedurant les deux dernièresd é c e n n i e s . D e s o n c ô t é , l e Dr Mechrafi, de la faculté de droit del’université de Rabat (Maroc) a axé sacommunication sur les nouvelles for-mules de partenariat entre les secteursprivé et public en faisant référencedans ce contexte aux contrats d’ex-cellence et d’administration, lesquelsse présentent en tant qu’expressionjuridique nouvelle de «mondialisation appliquée» dans des secteurs économiques qui ont connu une reculen matière de production et de prestations au cours des dernières 20 années au Maroc. Parmi cescontrats partenariaux, le Dr Mechrafia cité le secteur de la productionélectrique, les structures et travaux portuaires et l’irrigation agricole.D’autres communications ont été pré-sentées lors de cette rencontre. Elless’articulent autour du «partenariatpublic et privé dans le domaine dutransport en Algérie», «le partenariatentre les secteurs public et privé dansle cadre du financement des travauxportuaires» et «le partenariat public e t p r i v é d a n s l e s e c t e u r d e s télécommunications». S. B.

Par

Salah Benreguia

LES entreprises algériennes necommuniquent pas. Aucun plan decommunication, aussi bien auniveau national que sectoriel, n’estétabli. Les institutions n’échappentpas à cet état de fait et accusent,elles aussi, un manque flagrant en matière de communication. Cette situation n’est pas faite pouraméliorer l’image de notre pays àl’étranger. C’est en tout cas leconstat qui s’est dégagé hier lorsd’une communication présentéepar l’expert consultant Kamel Khelifa à l’auditorium d’Algex. L a m ê m e s o u r c e a i n d i q u é , e n e f f e t , q u e l e m a n q u e , voire l’absence d’un plan de

c o m m u n i c a t i o n c h e z n o s institutions et entreprises pénali-sent nos activités commerciales. Et d’expliquer, d’emblée, que lacommunication, demeure le cordonombilical entre toutes les partiesintervenant dans la sphère écono-mico-commerciale. Indiquant quel’Etat a un rôle à jouer dans l’encadrement, l’exécution, notam-ment à travers ses différentes institutions, il n’en demeure pasmoins que la communication est duressort des professionnels. «C’estaux professionnels d’établir desplans de communication et de semontrer très coopératives. S’isoleret s’enfermer n’est pas la meilleurevoie pour se développer», ajoute lamême source. A une question sur

le rôle que peut jouer nos ambassades dans la promotion ducommerce extérieur, le représen-tant du département de Medelci, amis en valeur l’apport considérabled e s c e s o r g a n i s m e s . P o u r M. Khelifi, à côté des missionsrégaliennes traditionnelles, la pro-motion des exportations constitueégalement l’un des objectifsmajeurs des ambassades de chaquepays établies à l’étranger. En effet,les diplomates peuvent jouer unrôle important dans la promotiondu commerce extérieur. Dans lecas de l’Algérie, les pouvoirspublics ont installé dans chaquereprésentation diplomatique unchargé commercial. Et l’intérêt estimmense, d’autant que la politique

actuelle de l’Etat est de développernotre économie, au demeurant mono-exportatrice. Diversifier lesexportations et limiter le volume etla facture des importations ne peutse faire sans le concours de nos ambassades. Comment ? Les experts expliquent cela par lefait que le service commercial dechaque ambassade établit un plande communication qui comportetoutes les informations nécessairesaussi bien pour les hommes d’affaires que pour les autres insti-tutions concernées (Algex, CACI),qui aidera, à coup sûr, les autresacteurs intervenant dans ce processus. «On possède danschaque ambassade un chargé commercial qui a pour rôle d’aider

les hommes d’affaires dans leso p é r a t i o n s d ’ e x p o r t a t i o n e t d’importation, et ce, par le biais del’élaboration des annuaires desentreprises du pays étranger, ainsiqu’une carte concernant les secteurs d’activité qui pourraientles intéresser», explique plus loinla même source. Et de nier durevers de la main les informationsfaisant état que nos ambassades necommuniquent pas aux industrielset hommes d’affaires toutes lesinformations nécessaires dans lesdivers secteurs commerciaux. Et ilen veut pour preuve la nominationde Mourad Medelci, économiste etformation, à la tête du ministèredes Affaires étrangères. S. B.

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LES EXPERTS TIRENT LA SONNETTE D’ALARME

La communication, maillon faible des institutions algériennes

Page 3: La Tribune 25 juin 2009

L ’ É V É N E M E N TLa Tribune

Jeudi 25 juin 2009 3PROGRAMME D’APPUI À LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACCORD D’ASSOCIATION (P3A)

Cinq projets de jumelage seront signés en juin prochain

Par

Badiaa Amarni

CINQ fiches de projets dejumelage sont en cours de prépara-tion en Algérie dans le cadre duprogramme d’appui à la mise enœuvre de l’accord d’association(P3A). Les secteurs concernéssont, entres autres, le ministère dela Petite et moyenne entreprise etl’Artisanat pour le compte del’ANART (Agence nationale del’artisanat), le ministère desRessources en eau pour le comptede l’ADE pour ce qui est de la qualité de l’eau, et le ministère desFinances pour les politiques budgétaires.

C’est ce qu’a indiqué encore M. Zelmati Aïssa directeur del’UGP (Unité de gestion du pro-gramme) accompagné d’experts,lors d’un point de presse sur lasituation de ce programme lancéofficiellement les 11 et 12 mai dernier à djenane el mithak.

L’autorité chargée de la concur-rence et celles chargées de l’accré-ditation et de la qualité sont aussiconcernées par ce programme dotéde 10 millions d’euros.

Ces projets sont en maturationet seront signés d’ici une année,probablement au mois de juin pro-chain, explique le directeur del’UGP, qui fera savoir aussi qu’unjumelage coûte un million d’euros,qui servent au déplacement desexperts européens en Algérie maisaussi ceux des fonctionnaires etcadres algériens à l’étranger pourdes formations.

D e s s t a t i s t i q u e s s u r l e u r élargissement ont été avancées fai-sant état de 1403 jumelages autotal engagés par l’UE depuis 1998à ce jour.

Pour ce qui est du TAIEX,l’autre instrument du P3A, unemoyenne de 2 200 demandes ontété concrétisées en 2008. Sur les 6 716 opérations TAIEX accordéespar l’UE, 14 ont concerné l’Algérie

l’année dernière contre 33 en 2009.Le conférencier a précisé que «cesopérations TAIEX ont été concré-tisées non pas à la demande del’Algérie -puisque le P3A a moinsd’une année d’existence- mais surinvitation de la partie européenne.Néanmoins, et en vue d’un démar-rage effectif du projet et à lademande des institutions, troisfiches ont été introduites au coursdes mois de mai et juin.

Ces opérations concernent l’accréditation d’un laboratoired’étalonnage (Algerac), l’appui à l a d i r e c t i o n c h a r g é e d e l a prospective en matière de gestion

de l’information (ministère del’Industrie) et l’investigation fiscale (ministère des Finances). 5 autres TAIEX sont en cours delancement et concernent, entresau t r e s , l e con t rô l e san i t a i r e d e s p r o d u i t s d e l a p ê c h e (ministère de la Pêche et celui del’Agriculture), l’appui au centre derecherche et développement de lap ê c h e e t d e l ’ a q u a c u l t u r e(MPORH).

Le conférencier n’a pas manquéde souligner «la satisfaction desreprésentants des services de lacommission européenne, en chargedu programme, concernant l’état

d’avancement et l’évolution trèspositive du projet P3A dédié àl’Algérie». Ce point de presse,faut-il le signaler, est intervenu auretour de la délégation algériennede Bruxelles qui y a séjourné les11 et 12 juin.

C e t t e m ê m e d é l é g a t i o n ,présidée par M. Zelmati a assistéau regroupement annuel des pointsde contact nationaux du jumelageet TAIEX.

«Ces mêmes instruments ontchacun été concernés par unejournée de débat au cours delaquelle les participants ont misl’accent sur l’intérêt qu’ils appor-tent aux pays qui les adoptent», aexpliqué M. Zelmati. Une autredélégation se rendra à Bruxelles les1er et 2 juillet pour assister à uneréunion sur la sécurité alimentaire,dans le cadre de l’instrumentTAIEX. B. A.

L’AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE BOLIVARIENNE DU VENEZUELA À ALGER :

«La lutte de libération algérienne est notre référence» Par

Amar Rafa

L E g r o u p e p a r l e m e n t a i r ed’amitié algéro- vénézuélien a étéinstallé hier au siège de l’APN,lors d’une cérémonie présidée parle vice-président de la chambrebasse du Parlement, SeddikChiheb, et en présence de l’ambas-sadeur de la République boliva-rienne du Venezuela en Algérie,Michel Mujica, et du président dela commission des affairesétrangères et de la coopération etdes membres du groupe, composéde 18 membres.

Seddik Chiheb a, lors de sa présentation des membres de cegroupe, présidé par Mohamed-El Mehdi El Kacimi-El Hassani, ap a r t i c u l i è r e m e n t f o c a l i s é l’attention sur Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des tra-vailleurs, dont «le choix est unsigne de l’engagement envers lescauses justes que mènent les paysfrères et amis», en précisant que la lutte que mène le peuple vénézuélien s’est avérée juste».

Il a ajouté que «l’Algérie des 1,5 million de martyrs restera tou-jours aux côtés des causes justes».Selon lui, «le groupe parlemen-taire d’amitié vise à consolider lesliens d’amitié et de coopérationentre les institutions parlemen-taires et à développer la solidaritéentre les peuples et nations».

Pour sa part, l’ambassadeur dela République bolivarienne duVenezuela, Michel Mujica, ad’abord, lors de sa dernière visite àl’APN dans le cadre de la solidaritéavec la population de Ghaza, qu’ilqualifie de «moment très émou-vant», mis en relief cette initiativequi fait partie de «petits pas trèsimportants». Il évoquera, dans cesens, la solidarité de l’Algérie qui aaccueilli, au sein des complexespétroliers à Arzew et Skikda, desgroupes d’étudiants vénézuélienscomptant parmi les plus démunisdu pays. L’ambassadeur rappellera,en outre, l’aide présentée parl ’ A l g é r i e a u g o u v e r n e m e n t vénézuélien en 2002, à la suite ducrash pétrolier qu’a connu ce pays,

réduisant sa production à un millierde véhicules par jour. «Nous avonspu survivre grâce à l’aide qui nousa été fournie par l’Algérie»,malgré, dit-il, l’attaque au cocktailM o l o t o v d o n t l ’ a m b a s s a d ed’Algérie à Caracas a fait l’objetde la part des groupes d’extrêmedroite», révéla-t-il. «La lutte de

libération algérienne était la nôtre,et constitue une référence pournous», a affirmé l’ambassadeur duVenezuela, avant d’ajouter parailleurs que «la création du groupeparlementaire d’amitié entre l e s d e u x p a y s d o i t ê t r e u n e référence sur les plans politique etparlementaire». A. R.

POUSSÉE DES STOCKS D’ESSENCEAUX ÉTATS-UNIS

Repli des cours du pétrole

Par

Youcef Salami

L E S m a r c h é s p é t r o l i e r s réagissent à l’annonce des stockshebdomadaires de pétrole auxEtats-Unis. Selon l’Agence améri-caine d’information sur l’énergie(EIA), les stocks d’essence se sontaccrus de 3,87 millions de barils etceux des stocks de produits dis-tillés, qui incluent notamment lefioul domestique, ont progressé de2,08 millions de barils. Les stocksde brut ont eux baissé. Les statis-tiques de l’EIA ont fait que lescours se sont repliés et dans desproportions relativement sensibles.Sur le NYMEX, le baril américainWTI livraison juillet a ainsi affichéun recul de 0,8% à 68,7 dollars. Il y a trois jours, le baril de brut aatteint 72 dollars. Un seuil raison-nable ? Pas tout à fait. L’OPEPveut un prix à soixante-quinze dol-lars. De quoi permettre des investissements rentables dans lesecteur pétrolier. L’Organisationpétrolière estime qu’un cours tropbas empêche les investissementsdans les nouveaux gisements.Dans un communiqué qu’elle arendu public mardi dernier, elle aprévenu qu’en cas d’impossibilitéde développer de nouvelles capa-cités d’exploitation «les cycles debulles/effondrements pourraient seperpétuer». La bulle de 2008 pour-rait se reproduire si des réformesdu système de régulation, notam-ment une meilleure transparence,ne sont pas effectuées dans lecadre d’une refonte globale du sec-teur financier mondial, écrit de soncôté l’Union européenne dans uncommuniqué publié à Vienne, auterme d’une réunion avec l’OPEP.L’UE ajoute que les participants àla réunion ont reconnu que le rôlede la spéculation dans les marchésfinanciers «n’avait pas été réglé».Le commissaire européen àl’Energie Andris Piebalgs a estiméqu’un cours de 70 dollars ne serait,quant à lui, pas néfaste. Nousavons également estimé durantnotre réunion qu’un cours de 70 dollars le baril, soit le niveauactuel, ne nuisait absolument pas àla reprise économique, a-t-il dit.Mardi dernier, l’OPEP a soulignéqu’elle est prête à mettre sur lesmarchés tout le pétrole dont peutavoir besoin l’économie mondiale.Aujourd’hui, la reprise, fût-elletimide, dans certains pays émer-gents tire vers le haut la demandeen pétrole. Et c’est sur cettedemande que l’Organisation despays exportateurs de pétrole estattendue. Y. S.

Suite de la page 1Il a aussi signalé des projets de production et de

stockage pour une période de trois ans, de produitsconsacrés à l’alimentation du bétail (son) pour assurerle fourrage au bétail et réduire les terres arides, en lesexploitant dans la culture des fourrages.

Notons que, lors de cette réunion de consultationentre le ministre et les représentants de l’Union natio-nale des paysans algériens (UNPA), il a été examiné lesystème des coopératives, organismes qui offrent desprestations de service, et auxquelles Benaïssa aindiqué : «Certaines n’appartenaient plus aux fellahs,alors que d’autres sont négligées», et de signaler :«Elles connaissent de grosses difficultés financières etauxquelles le gouvernement tente de trouver des solu-tions.» Dans cette optique, le premier responsable dusecteur a déclaré que le gouvernement entamera

bientôt une opération de mise à niveau de 1 000 coopératives pour ensuite faire l’objet deconcession au profit des paysans, comme l’autorise laloi d’orientation agricole. Toujours au sujet des coopératives, le ministre a révélé : «Les services demon département œuvreront pour la relance de l’activité coopérative, une condition sine qua nonpour la réussite de la politique du secteur.»

Rachid Bennaissa s’est aussi prononcé en fin deconsultation sur le crédit «Rfig» sans intérêts mis enplace en 2008 au profit des agriculteurs et des éleveursde bétail. Annonçant à ce sujet que de nouvellesmesures vont être introduites en vue d’améliorer et derendre plus souples les conditions d’octroi de crédit«Rfig». Autant d’initiatives qui s’inscrivent dans lastratégie du renouveau agricole lancé par le ministèredepuis exactement un an. Z. A.

De nouvelles mesures d’octroi de crédits aux agriculteurs

L’étude d’impact de l’accord Algérie-UE sera prête à la fin de l’annéeLes résultats de l’étude d’impact de l’application de l’accord d’association avec l’Union européenne seront prêts d’ici la f in de l’année en cours. Une enveloppe financière de 200 000 euros est mobil isée pour la mener à bien. B. A.

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L ’ É V É N E M E N TLa Tribune

La défense ouvre une brèche pour requalifierl’affaire en correctionnelle

Suite de la page 1 C i t a n t l a l e t t r e a n o n y m e q u i

a déclenché toute cette affaire de dilapidation, l’avocat affirme que le faitque l’enquête ait été déclenchée sur labase d’une lettre anonyme rend «l’accusa-tion nulle et non avenue». Quant à l’expertise judiciaire faite par l’inspecteurImam, l’avocat s’interroge si une personne a le droit d’être «juge et partie.Il nous a présenté une expertise surmesure pour se disculper. Pourquoi n’a-t-on pas fait appel à l’IGF pour assurer laneutralité ?». Me Mahmoudi tentera,enfin, de s’appuyer sur le droit pourdémonter les chefs d’inculpation contreson client et, en priorité, l’association demalfaiteurs. Ce sera Me Sellini, l’un desavocats de Settouf Djamel (beau-frèred’Achour Abderrahmane), qui réussira à«brouiller les cartes» du ministère public et poser une «colle» au tribunal. Le bâtonnier commence par s’attarder surles jurisprudences dans le code français de procédure civile, lesquelles serontcomparées aux jurisprudences dans lecode algérien. Une comparaison qui vise,à n’en pas douter, à démontrer que, sil’esprit du code algérien est inspiré ducode français, il n’en demeure pas moinsque certaines lois promulguées sont contradictoires. Ce qui ouvre unebrèche à la défense pour demander la disqualification de l’affaire de la criminelle en une affaire correctionnelle.

Rajout d’un chef d’inculpationpour justifier la prorogation de

la détention provisoireMe Sellini a expliqué que le chef

d’inculpation d’«association de malfaiteurs» qui a été greffé sur les autresinculpations n’a pour but que de permettreà l’accusation de prolonger le délai dedétention provisoire. «Nous savons tousque, dans le cas de délit, la détention provisoire ne saurait dépasser les huitmois. Avec ce nouveau chef d’inculpation,cette détention pouvait être prolongée à16 mois. Il est inadmissible qu’une telleaccusation soit greffée aux inculpés alorsmême qu’aucune nouvelle preuve n’estvenue la corroborer», dit Me Sellini avantd’ajouter : «Je défie quiconque de meprésenter une nouvelle circonstance citéedans l’arrêt de renvoi de la chambred’accusation qui permet l’ajout du chefd’inculpation d’association de malfai-teurs. Je dirais mieux, ce même arrêt derenvoi a mentionné l’extinction des pour-suites contre certains inculpés.» Citant lesaffaires de la BADR et de la BCIA, oùdes dilapidations ont été commises, Me Sellini se demande : «Ces affairessimilaires à celle d’aujourd’hui ont été jugées en correctionnelle et devant letribunal d’Alger, on décide d’incriminernotre affaire ?». Le mot de la fin de Me Sellini ouvrira la brèche pour uneéventuelle requalification. «Mon client estpoursuivi devant un tribunal crimineld’association de malfaiteurs, celaimplique que tous les délits qui lui sont reprochés doivent avoir une peineminimale de 5 ans, c’est la loi. Il setrouve qu’il est accusé du délit de détournement et la loi de 2006 contre lacorruption prévoit une peine minimale de2 ans ! De ce fait, il y a contradiction et mon client devra être poursuivi en correctionnelle. Et si le législateur n’apas prévu l’association de malfaiteursdans la nouvelle loi contre la corruption,ce n’est sûrement pas, par oubli !»Si l’affaire venait à être requalifiée en correctionnelle, cela impliquerait que tous

les inculpés d’association de malfaiteursseront poursuivis selon la nouvelle loicontre la corruption qui prévoit une peinemaximale de 10 ans et auront même droità la grâce puisqu’il s’agit de délits. Me Sellini et après avoir démontré cettecontradiction, lit l’arrêt de renvoi de lachambre d’accusation et dans lequel lepassage relatif à l’association de malfai-teurs, le nom de son client n’est pas cité.«Je défie quiconque de démontrer quemon client connaissait les cadres de labanque ou de prouver qu’il y avait collu-sion. Mon client ne peut être inculpé justeparce que son beau-frère est mis encause dans une affaire de dilapidation.Devait-il prévoir qu’il allait le faire ?»

La presse a bon dosPour des raisons évidentes d’empêche-

ment majeur, Me Ksentini, l’un des défenseurs de Achour Abderrahmane ademandé à plaider en premier lors de laséance de l’après-midi. D’entrée de jeu, lebâtonnier s’en prendra à la presse, en met-tant tous les organes dans le même sac, enlui imputant la responsabilité d’émettredes jugements avant même que le tribunalne prononce le verdict et même d’attenterà la dignité des accusés. «Les journalistesviennent assister au procès avec des pré-jugés ». Il fera remarquer que l’affaire encours concerne le détournement de 2 100 milliards de centimes et non pas 3 200 milliards de centimes. «Or, lapresse l’a surnommée l’affaire des 3 200 milliards de centimes. A vous dejuger de l’effet psychologique que celapeut avoir sur le simple citoyen», indiquera-t-il encore. Comme si la différence de 1 000 milliards allait réduirede l’importance du détournement. Car,faut-il le signaler, il s’agit de denierspublics. Mieux, les neuf jours d’audiencen’ont pas encore révélé où est allé cetargent. Revenant au fond de l’affaire, Me Ksentini dira au tribunal qu’il ne peuts’empêcher de faire le parallèle entre l’affaire de la BNA et celles de Digimex(détournement de 1 200 milliards dedinars de la BDL) et celle de la BCIA (3 000 milliards de dinars). Pour lesmêmes chefs d’accusation, elles ont ététraitées en correctionnelle et auxquelleson a appliqué les dispositions de la loi de2006 relative à la prévention et à la luttecontre la corruption. «Dans l’affaire quinous concerne, le chef d’inculpation d’association de malfaiteurs a été

rajoutée. Ce n’est pas normal», estime lebâtonnier. «Mon client n’a qu’une seule et unique revendication, celle d’avoirdroit à un procès juste et équitable». Il reviendra sur la demande d’extraditionqui ne comportait nullement l’accusationd’association de malfaiteurs. «Or, il y a eu violation de la convention algéro-marocaine ratifiée par l’Algérie en 1969. Cette accusation, aux termes de laditeconvention, est non seulement irrecevablemais illégale.» Abordant le deuxième chefd’inculpation, à savoir l’escroquerie, Me Ksentini fera remarquer au tribunalque les éléments constitutifs de l’accusa-tion ne sont pas réunis. La condition sine qua none pour porter cette accusationrésiderait dans «le fait que mon clients’est donné un statut». En plus clair, ils’est escroqué lui-même, puisque toutesles opérations se faisaient pour le comptedes sociétés qui lui appartiennent. Pourl’accusation d’émission de chèques sansprovisions, le défenseur insistera sur lanon remise de ces 1957 chèques à ladéfense. «Nous avons à maintes reprisesdemander à voir ne serait-ce que les pho-tocopies, mais en vain. Même l’expert n’aeu droit qu’aux copies. De plus,Abderrahmane Achour est le tireur entant que propriétaire de National A + auprofit de ses autres sociétés. Il n’a jamaisdéposé plainte». Et comment en serait-ilautrement puisqu’il en est le bénéficiaire.«La banque n’est pas bénéficiaire, s’il y aeu escroquerie, c’est au seul profit oupréjudice de mon client». D’autre part,pour démontrer que les entreprises quepossède Abderrahmane Achour ne sontpas des sociétés fictives, Me Ksentiniinformera le tribunal que pendant sadétention, son client a été destinataired’une correspondance des services du fisclui demandant de s’acquitter de 6 000 mil-liards de centimes comme impôts.«Pensez-vous que l’on aurait demandécela à des sociétés qui n’activent pas ?»Et l’avocat d’ajouter : «Le chiffre d’affaires des sociétés de AbderrahmaneAchour dépasse de très loin la somme dudétournement.» Il conclura sa plaidoirieen affirmant que cette affaire n’est pas unscandale financier mais un scandale judiciaire, en rappelant les vices de procédures. Me Laceb lui succédera pourle compte du même client. Il commencerapas démentir les accusations de fuite que la justice lui avait adoubée. «Monclient a quitté le pays le 5 février 2005,

c’est-à-dire huit mois avant que l’affairen’éclate. S’il avait réellement commis desmalversations, ne pensez-vous pas qu’ilaurait organisé sa fuite en vendant tousses biens pour s’installer de l’autre côtédes frontières ?» A l’instar de sonconfrère qui l’a précédé, Me Lacebreviendra sur les activités des entreprisesde Abderrahmane Achour. Mais curieuse-ment, il s’appuiera uniquement surNational + et Transport bleu. Ladeuxième louait des engins à la première.«Les deux sociétés emploient 750 tra-vailleurs. La somme globale du matérielde ces entreprises représente l’équivalentde 2 000 milliards de centimes. Cela veutdire qu’elles ont une activité jusqu’à pré-sent. Sinon comment expliquer que lemagistrat instructeur ait ordonné leséquestre judiciaire ?» Il insistera luiaussi sur la non présentation par le tribunal des 1 957 chèques «pour les comparer avec les extraits de comptes. Ilinvoquera dans ce sens l’article 302 ducode de procédure pénale. Lequel disposeque «dans le cas ou à la suite de l’interro-gatoire de l’accusé ou des dépositions destémoins, le président fait présenter, s’ilest nécessaire à l’accusé directement ousur sa demande ou celle de son conseil,les pièces à conviction ou le procès-verbal de saisie ou de reconnaissance. Illes fait également présenter s’il y a lieuaux témoins, aux experts et aux asses-seurs.» Me Laceb tentera d’introduire ledoute sur l’existence même de ces docu-ments bancaires. «On pensait les voirsortir de ces boîtes d’archives sur lepupitre, mais il n’en est rien. Aucuned’elle n’a été ouverte. Elles ne font quecacher à moitié la tête de l’un des jurés».Le conseil de Abderrahmane Achour sedemandera si «ce n’est pas une manièrede faire imputer au principal accusé le‘‘trou’’ de 4 000 milliards de centimes dela BNA en cachant les chèques, dont onparle aujourd’hui par pur euphémisme.La banque transmettait régulièrement desextraits de comptes à mon client. Il se trouve qu’aucun de ces comptes n’était débiteur». Hassiba Merarni a été défendue successivement par Me Bouchachi et Me Biskri. Les deux avocats sont revenus sur l’accusation d’association de malfaiteurs, sur le parcours professionnel de leur cliente et ont tenté de démonter un à un les chefs d’inculpation. H. Y./F. A.

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L ’ É V É N E M E N TLa Tribune

Jeudi 25 juin 2009 5AMÉLIORATION CONSIDÉRABLE PAR RAPPORT À L’ANNÉE 2008

Les taux de réussite aux examens du 6ème et du BEMsont de 83,98 et de 58,98%

Par

Karima Mokrani

LE taux de réussite àl’examen de la fin du cycle primaire (ex-6ème) est de83,98%. 5 points de plus parrapport à l’année dernière. Celuidu brevet d’enseignementmoyen (BEM) est de 58,68%.10 points de plus par rapport a u B E M 2 0 0 8 . L e t a u x d’admission en première annéesecondaire a atteint les 70,06%,soit un écart positif de près de 6 points en comparaison de l’année 2008. Ces chiffresdéfinitifs des deux examensnationaux ont été donnés par deux responsables du département de BoubekeurBenbouzid, au cours d’uneconférence de presse tenue hierau siège du ministère :Boubekeur Samir, directeur del’enseignement secondaire etAbassi Brahim, directeur del’enseignement fondamental.Les deux responsables relèventque 69,91% des lauréats àl’examen de la fin du cycle primaire ont réussi avec mention (excellent, très bien,bien et assez bien). Les lauréatsavec mention au BEM sont aunombre de 147 273, soit untaux de 45,77%. Parmi ceslauréats, 34 ont une moyennesupérieure à 19/20. L’année dernière, ils n’étaient que 10.Les filles, comme d’habitude,détrônent les garçons, avec un taux de 58,37% face à41,63% (examen du BEM).

Les représentants du ministèred e l ’ E d u c a t i o n n a t i o n a l econsidèrent que ces résultatsdénotent une amélioration quantitative et qualitative assezimportante. Selon eux, cetteréussite est le fruit de la bonne application des mesuresintroduites dans le cadre de laréforme du système éducatif.Entre autres mesures qui ontcontribué à cette améliorationdu rendement scolaire, ils citent«la formation et le perfectionne-ment des enseignants, ainsi quele recrutement d’enseignants

qualifiés depuis l’année 2005qui a engendré 80 000 ensei-gnants licenciés qui encadrentau niveau du cycle obligatoire»,«la mise en place de nouveauxprogrammes et de manuels scolaires de qualité répondantaux normes universelles», «laremédiation pédagogique auprofit des élèves présentant desdifficultés d’apprentissage»,«les cours de soutien et de perfectionnement dispensés gratuitement grâce à l’apportde l’administration et des associations des parents», etc.

Les deux responsables omettentde dire que les parents d’élèvesont dû débourser beaucoup deleur salaire médiocre pour aiderà la réussite de leurs enfants.Les mesures citées par les deuxresponsables du ministère nesuffisent pas à elles seules pouramener le succès souhaité.Certains les rejettent même,jugeant qu’elles sont mal appliquées sur le terrain.

P o u r c e q u i e s t d e l’examen du baccalauréat, lesr é su l t a t s se ron t connus le 10 juillet prochain. K. M.

EXAMEN DE RATTRAPAGE DE FIN DE CYCLE PRIMAIRE

La dure épreuve du recaléPar

Abderrahmane Semmar

LES recalés à l’examen defin du cycle primaire ont passéhier l’examen de rattrapage, leur dernière et unique chanced’arracher le droit de passage aucycle moyen. Selon le ministrede l’Education nationale,Boubekeur Benbouzid, qui adonné hier matin le coup d’envoiofficiel de l’examen de rattra-page de fin du cycle primaire(ex-6ème), près de 100 000 élèves,ce qui représente 14% dunombre global des écoliers, sontconcernés par ces épreuves quiportent sur l’arabe et les mathé-matiques dans la matinée et lefrançais l’après-midi.

«Nous avons organisé cetexamen de rattrapage afin dedonner une nouvelle chance auxélèves qui n’ont pas réussi lorsdes premières épreuves», aindiqué à ce sujet BoubekeurBenbouzid, au CEM MalekBennabi (Alger) où il a donné le coup d’envoi officiel des examens.

En rappelant que «tous lesrésultats seront annoncés le 6 juillet», Boubekeur Benbouzida souligné que le ministère de

l ’ E d u c a t i o n n a t i o n a l e « a mobilisé tous les moyens pourassurer un bon déroulement desépreuves».

Des épreuves qui ne font toutde même pas l’unanimité parmiles parents d’élèves. Et pourcause, beaucoup de ces parentsrencontrés hier devant les portesdes centres d’examen nous ontconfié leur incompréhension au sujet des affectations de leurs enfants dans des centresd’examen situés à plusieurskilomètres de leurs lieux de scolarité. «Mon fils est inscritdans une école primaire à El Madania et il doit passer sonexamen à Alger-centre. Trouvez-vous cela normal ? J’ai dû l’emmener moi-même la matinéeet je l’attends à midi car j’aipeur pour lui. Je ne peux pas lelaisser tout seul dans un endroitqu’il ne connaît même pas»,tempête une jeune mère quilonge le mur de l’école primaireAïssat Idir en attendant la sortied e s o n e n f a n t . L e c a s d e c e t t e j e u n e m a m a n e s t , malheureusement, loin d’êtreisolé. Si certains élèves ontbénéficié d’un bus mis à leur disposition par leurs communesrespectives, d’autres n’ont pu

compter que sur la disponibilitéde leurs parents. Et ceux qui nesont pas véhiculés ont eu fort àfaire pour conduire leurs enfantset arriver à l’heure aux centresd’examen.

De leur côté, les élèves ontessayé de faire abstraction de cesconditions désagréables pour seconcentrer davantage sur leursépreuves. Des épreuves jugées

abordables par les élèves.Néanmoins, le français a donnédes sueurs froides à certainsélèves. «Le programme est trèschargé. Nous n’avons pas puréviser comme il se doit. Deplus, les cours sont compliquéset dépassent notre niveau. C’estnormal donc que l’examen soitdifficile», commente le petitNassim auquel il n’a manqué

q u ’ u n d e m i - p o i n t p o u r décrocher «la sixième» lors de lapremière session. De nombreuxparents dénoncent aussi la surcharge des programmes scolaires. Une surcharge qui est pour beaucoup dans l’échecde leurs enfants. Ce volet sera-t-il pris en charge par ledépartement de Benbouzid ?Rien n’est moins sûr… A. S.

De notre correspondant à Bouira

Nacer Haniche

LES épreuves de rattrapageprévues pour les candidatsrecalés après de l’examen de cinquième (ex-sixième) qui s’estdéroulé, le 25 mai dernier, ontdébuté hier au niveau de 21 centres d’examen répartis àtravers la wilaya, selon le responsable de l’éducation, prèsd e 2 0 9 1 c a n d i d a t s s o n tconcernés par ces épreuves,considérées par la famille de l ’ é d u c a t i o n c o m m e u n edeuxième chance donnée auxcandidats qui n’ont pas puaccéder au cycle moyen, pour se

rattraper et réussir. Le coupd’envoi a été donné par le waliau niveau du CEM Doubaissi deBouira et les responsables dusecteur affirment avoir mis tousles moyens (matériels, humainset de restauration) pour permettre aux candidats depasser les épreuves dans unclimat serein. Cette opération aété supervisée, selon les mêmessources, par 21 observateurs et plus de 250 enseignants s u r v e i l l a n t s , v e n u s d e s différentes localités de la wilaya.

I l y a l i e u d e s i g n a l e rqu’après le premier examen,a u q u e l o n t é t é c o n v o q u é s 12 020 candidats, et l’évaluation

des résultats scolaires, la wilaya avait enregistré un taux de réussite de 82,6%, soit 20% de plus que les résultatsde l’année dernière. Par ailleurs,l e r e s p o n s a b l e a f a i t l e constat que la majorité des candidats qui ont échoué à lapremière session de l’examen d e s i x i è m e e t i s s u s d e s localités éloignées des grandesagglomérations, avaient eu desdifficultés dans l’épreuve delangue française, face à cet é t a t d e f a i t . C e m ê m e responsable préconise à l’avenirde renforcer les écoles primairesdans ces localités avec de nouveaux professeurs. N. H.

UN TAUX RECORDDE RÉUSSITE LORS

DE LA PREMIÈRE SESSION

La seconde sessionpresque éclipsée…De notre correspondant à Constantine

Nasser Hannachi

L A s e c o n d e s e s s i o n d e s examens de la 5ème a consacré hierprés de 1 500 écoliers pour tenterleur seconde chance d’admission.L’atmosphère était plutôt paisibleaux alentours des centres d’examende la wilaya dès lors qu’il n’ y aavait pas beaucoup de recalés cequi a fait oublier la tenue de cette session du moins pour lapopulation. En outre seulementdeux centres implantés au chef-lieuont accueilli les élèves appelés pour la circonstance. Les autrescommunes ont consacré un centrechacune. A vrai dire, la premièresession aura tout raflé puisque lepourcentage de réussite a atteint les90,15% avec un 100% de réussitequi a touché 26 écoles, selon les statistiques fournies par le directeur de l’éducation. Il faut noter que la première session a vu le concours de 15 389 potaches dont 7 895 filles.Avec ce taux de réussite il est clair que le nombre des concernéspar ce rattrapage n’excède pas les 1 600. Ils étaient répartis sur les 13 centres de la wilaya alors que lors de la session du 27 maid e r n i e r 7 8 c e n t r e s é t a i e n t mobilisés pour les épreuves. E n s o m m e , l a d i r e c t i o n d e l’éducation attend à ce que la réussite de cette seconde sessionapporte un autre taux appréciablecar les retardataires bambins,estime-t-on, ont eu plus de deuxsema ines pour se reme t t r e… de leur premier ratage. N. H.

2 091 candidats à l’épreuve de rattrapage de l’examen de cinquième à Bouira

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L ’ É V É N E M E N TLa Tribune

Jeudi 25 juin 20096

ÉDITORIAL

Quotidien national d’information

Directeur de la publication-Gérant Hassen BACHIR-CHERIF

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Edité par la SARL Omnium maghrébin de presseau capital de 100 000 DA

Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucuneréclamation, sauf accord préalable avec la direction.

Kheïreddine Ameyar, membre fondateur, ancien directeur

de la publication (1994-2000)

De notre correspondant à Annaba

Mohamed Rahmani

LE taux de réussite à l’examen du brevet de l’enseignement moyen aenregistré une amélioration,passant de 53,11% en 2008 à 56,08% en 2009 avec untaux de passage en 1re année secondaire de 69,92%.Pourcentage sur lequel a beaucoup insisté M. SalimBenader, directeur de l’éducation de la wilaya deAnnaba qui, au cours d’une conférence de presse tenuemardi dernier, a tenu à rappeler les circonstances qui ontcaractérisé cet important examen qui sanctionne lesecond palier de l’école algérienne et qui ouvre lesportes du lycée. Ainsi, on apprend que, sur les 10 091candidats inscrits y compris ceux dits libres, 7 002 ontréussi et seront orientés vers le secondaire à la prochainerentrée ; la grande majorité des recalés, près de 800,seront réintégrés, auront une scolarité normale et pour-ront se représenter l’année prochaine, le reste sera reprisselon la disponibilité pédagogique et la direction réflé-chit à la question de façon à éviter les déperditions sco-laires. Sur ce point précis, M. Benander diraqu’avec la livraison des 6 CEM prévue en septembre2009, il y aura certainement plus de places pédago-giques, ce qui règlera le problème. «Ces résultats, pour-suit-il, sont le fruit d’efforts consentis parl’ensemble des personnels de l’éducation, cadres etenseignants, qui ont travaillé durant toute l’année en seconformant strictement aux instructions officielles du ministère tout en appliquant les réformesmises en place.» Ainsi, l’introduction des cours de sou-tien pédagogique, leur adaptation aux niveaux réels, lescorrectifs qui y ont été apportés, le recyclage et la for-mation des cadres et des professeurs aux nouvellesméthodes d’enseignement, l’évaluation continue et sonimpact sur l’avancement des programmes arrêtés, le

suivi et le contrôle permanent des inspecteurs ont faitque la situation s’est améliorée. «Et le sera encore plusdans les années à venir puisque ce programme, déclarele directeur, sera maintenu jusqu’à ce que les objectifsfixés par le ministère soient réalisés.» Commentant lesrésultats obtenus, le directeur rappellera le cas d’uneélève, en l’occurrence Fatma-Zohra Oussaid du CEM«Aïssat Idir», qui a réussi à l’examen avec 19/20 demoyenne suivie de ses camarades au nombre de 35 dont la moyenne obtenue est de 18 et plus.«D’excellents résultats, dit-il, qu’il faut ajouter à ceuxobtenus par le CEM “Omar Ibn El Khattab” qui a enre-gistré le plus fort pourcentage de réussites avec 98,39%,sur 12’ candidats inscrits, 122 ont eu leur BEM !» Pource dernier établissement, M. Benader annoncera que sesservices s’y intéressent déjà pour découvrir le secret decette réussite qui dure depuis 3 ans. «Nous allons ymettre nos meilleurs pédagogues qui plancheront surcette question et nous ferons profiter tous les autres éta-blissements des résultats qu’on aura obtenus ;d’ailleurs nous suivrons de près le devenir au niveaudeslycées des 122 élèves qui ont réussi.» Evoquant lesystème des demi-pensions, surtout en zone rurale, ledirecteur apprendra à l’assistance que certains CEM quin’en étaient pas dotés enregistraient de mauvais résultatsparce que les élèves étaient obligés de faire deskilomètres avant d’arriver chez eux ou au CEM. Avec lesystème de demi-pension, ils peuvent désormais se res-taurer sur place et gagner du temps pour réviser leurscours. Pour illustrer cela, le responsable du secteur citeraun CEM qui était à la traîne en matière de résultats etqui, aujourd’hui, occupe une meilleure place dans leclassement général. A la fin, le directeur a tenu à remer-cier les services de sécurité pour leur collaboration ainsique leur mobilisation tout au long des examens. M. R.

Ne pas prendre les chiffres au mot

Par

Lyès Ibalitène

LA qualité de l’enseignement primaire et celle du moyen seraienten nette amélioration, si l’on en croit les responsables concernés ausein du ministère de l’Education nationale.

Les résultats des examens de fin de cycle relatifs à ces deuxpaliers et les taux de réussite en évolution aidant, ces mêmes res-ponsables ne tarissent pas d’éloges à propos de l’année 2008-2009 qu’ils créditent, à l’occasion d’un bilan détaillé, d’unemention honorable.

Or, le bilan dont il est question, présenté hier par les directeursde l’enseignement primaire et de l’enseignement moyen au niveaudu ministère de tutelle, est aussi celui des années amorce desréformes opérées sur ces deux cycles. Autrement dit, et à suivre cettelogique, le plus de succès au primaire et au moyen est le résultatd’un mieux de la qualité de l’enseignement qui est, lui aussi, lerésultat des vertus de ces mêmes réformes.

Si telle est réellement la situation de l’école algérienne aujour-d’hui, c’est tant mieux. Plus d’élèves admis en première annéemoyenne et en première année secondaire, sur fond de taux de réus-site record, c’est toujours un événement rassurant pour les parents,les enseignants, les responsables de l’éducation et, bien sûr, pourl’avenir du pays.

Cela d’autant que le taux d’admission en première annéemoyenne est appelé à prendre davantage d’altitude avec la program-mation des examens de rattrapage en faveur des recalés de la pre-mière session. En plus de l’examen de rattrapage, ces derniersauraient, ces derniers jours, «bénéficié de séances de soutien et deremédiation pédagogiques, encadrés par des enseignants sélectionnés à cet effet», précise-t-on au ministère de Benbouzid.

Une belle initiative aussi à mettre sur le compte des réformes.Mais l’initiative aurait peut-être gagné à être plus que cela, c’est-à-dire efficace et réellement porteuse, si les élèves touchés par lamesure avaient été identifiés en début d’année et, partant, pris encharge de manière à se présenter avec un maximum d’acquis dès lapremière session de l’examen d’accès au CEM.

Mais, à ce niveau des options à prendre et de la démarche àadopter, il est clair que le souci des responsables est d’en finir avecl’ancien système et de commencer avec le nouveau système par ledébut. Mais encore faudrait-il que ce commencement par le débutne vienne pas reproduire les vieux reflexes et les fondamentauxdémagogiques de la «défunte» et importée école fondamentale.

Car, dans pareil cas de figure, ce serait encore une fois toute l’école algérienne qui passerait au rattrapage. Autant donc ne pastrop prendre les chiffres au mot. L. I.

BEM À ANNABA

Un taux de réussite de56,08% en attendant mieux

CONSTANTINE ENREGISTRE UN TAUX DE PASSAGE DE 76,41%

Le directeur de l’éducation fait le point sur les résultats du BEM

De notre correspondant à Constantine

Nasser Hannachi

600 ÉLÈVES ont obtenu le BEM, avec une notesupérieure à 16,45 pour certains d’entre eux, dontdeux garçons qui ont cartonné avec des 18. Lalycéenne Talbi Aya, scolarisée à l’établissementFilali, est clasée première avec 18,96/20. Quant autaux de réussite, il a atteint 76,41% dans la wilaya deConstantine.

Au cours d’un point de presse tenu mardi dernieren fin d’après-midi, le directeur de l’éducation dewilaya, M. Guellil, a détaillé les derniers résultatsconsacrés au BEM. «Jamais depuis l’indépendance,Constantine n’aura enregistré un tel taux de réussite»,s’est-il félicité. En effet, avec un pourcentage globald’admissions estimé à 76,41% avec 10 990 nouveauxlycéens, la wilaya obtient une place honorable dans leclassement général à l’échelle nationale. Il faut souli-gner cependant que 69,03% des élèves ont obtenu cediplôme sans passer par les notes obtenues lors ducursus scolaire annuel. Pour mieux étayer son argu-mentaire d’évolution, le directeur de l’éducation arecouru aux trois dernières années où les réussitesavoisinaient les taux de 70,41, 53,97 et 65,31% consé-cutivement aux années 2006, 2007 et 2008.L’établissement ayant brillé cette année est implantédans la commune de Hamma Bouziane. Il s’agit ducollège Ben Chaoui qui a enregistré un sans-faute, soit100% de réussite. Les autres meilleures places sontperçues au chef-lieu. En parallèle de l’enseignementpublic, M. Guellil s’attardera sur les résultats obtenuspar les trois établissements privés. «A l’exception deChaima avec ses 40,43% de réussite, vous voyez queles deux autres écoles Merimeche et Ramses Schoolsont en bas du classement avec 5 et 26,09%.» Une faiblesse qui est attribuée, selon le directeur de

l’éducation, au manque d’expérience régnant dans desétablissements en raison d’un manque flagrant de for-mation et de recyclage. Les critères dans le recrute-ment des enseignants qui s’opèrent dans le privé sontaussi décriés. «Une fois de plus, l’enseignement publicvient confirmer sa bonne santé à la faveur du change-ment et de la réforme judicieuse apportés par leministère», a estimé M. Guellil. De ce point de vue, onapprend que la direction de l’éducation totalise 712enseignants qui suivent des formations conformémentà la circulaire ministérielle n°2420 du 31/12/2005. Unatout supplémentaire, dira-t-il, qui «confortera la qua-lité de l’enseignement». Poursuivant son intervention,le responsable attribue d’un autre côté la réussite auxefforts annuels consentis par tout l’ensemble du sec-teur de l’éducation. «Le suivi de proximité de la pres-tation des enseignants concourt d’une manièreefficace au bon déroulement des cours. L’opérations’effectue par des inspecteurs au nombre de 23 quiencadrent 3 909 enseignants. Il a été procédé à l’ins-pection de 960 éducateurs.» Un autre point importantsera soulevé au cours de cette conférence. Cette fois,on évoquera le suivi opéré par la direction en valeurabsolue. «Notre organisme effectue des contrôles etvisites inopinés dans toutes les structures scolaires etce, durant toute l’année. Propre à notre wilaya, l’ins-pection s’enquiert du rendement fourni par chaqueélément activant dans le secteur de l’éducation. Celaconcerne les agents comme les directeurs d’école», arévélé le directeur. En matière d’infrastructures dans laperspective de la prochaine rentrée scolaire, il nousfera part de la réception de deux collèges au niveaudes cités Boussof et El Gammas. «La wilaya est biendotée en matière d’infrastructures, on en enregistre unexcédent…» devait-il annoncer. N. H.

De notre correspondant à Aïn Defla

Madani Azzeddine

L’EXAMEN de rattrapage de fin du cycle primairea débuté hier dans de bonnes conditions au niveau de lawilaya de Aïn Defla. En effet, les 3 840 candidats ins-crits à cet examen de rattrapage ont été répartis à travers31 centres d’examen couvrant l’ensemble du territoirede cette wilaya. L’encadrement a été assuré par

576 surveillants et 210 autres remplaçants, 31 observa-teurs ont été désignés pour veiller au bon déroulementde ces épreuves permettant d’accéder au palier moyen.Il est à noter que 15 567 candidats ont participé le moisdernier à l’examen ordinaire de ce cycle. Le taux deréussite a atteint 56%. Pour cet examen de rattrapagetoutes les dispositions ont été prises par la direction del’éducation afin de garantir son bon déroulement, y compris en matière de restauration. M. A.

Bon déroulement de l’examen de rattrapage de fin du cycle primaire à Aïn Defla

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Jeudi 25 juin 2009 7LE PAYS EST AUJOURD’HUI À LA CROISÉE DES CHEMINS

Le Kosovo : une indépendance au goût inachevé

De notre envoyée spéciale au Kosovo

Mekioussa Chekir

«WELCOME and thank you !» C’est par des encartspublicitaires frappés de son portrait et qui sont déployés dansles principales avenues de lacapitale kosovare, Pristina, quela population locale a souhaité labienvenue au vice-présidentaméricain, Joe Biden, le 21 mai2009. Ce dernier s’y est rendudans le cadre d’une tournéeeffectuée dans la région desBalkans. L’accueil chaleureuxd o n t c e h a u t r e s p o n s a b l e américain a été gratifié par lesKosovars n’a d’égal que ladimension de la reconnaissanceque ces derniers témoignent àl’égard de l’administration américaine dont le pays a été lepremier à reconnaître l’indépen-dance du Kosovo proclamée unilatéralement par le Parlementle 17 février 2008. «Il est priori-taire pour les Etats-Unis de voirle Kosovo indépendant réussir.Votre indépendance est irréver-sible !» a-t-il soutenu, dans undiscours devant le Parlementk o s o v a r , p a r a i l l e u r s t r è sa p p l a u d i p a r l e s d é p u t é s . M. Biden conviera, à l’occasion,l e s a u t o r i t é s k o s o v a r e s à« c o n s t r u i r e u n e s o c i é t é véritablement multiethnique».Lorsqu’on sait à quel point lesKosovars tiennent à leur indé-pendance, on comprend combiende tels propos peuvent êtreréconfortants pour eux. Un telsoutien émanant de la premièrepuissance mondiale a provoqué,on s’en doute, le courroux desautorités serbes et les habitantsd u K o s o v o i s s u s d e c e t t e communauté ont tenu à bien l’exprimer au représentant del ’admin i s t ra t ion d’Obama. Un millier de Serbes avaient

manifesté contre cette visite dansle nord du pays en scandant desslogans hostiles aux Etats-unis.«L’Amérique n’est pas notreamie !» avait lancé RadovanNicic, l’un de leurs responsables.C’est que les quelque 100 000personnes qui composent cetteminorité du pays refusent, danssa globalité, de reconnaîtrel’indépendance de ce territoirequi compte quelque 2 millionsd’Albanais et qui faisait partie del ’ e x - e m p i r e y o u g o s l a v e .Devenue depuis 1918 une pro-vince dépendant de la Serbie(Belgrade), sa majorité albanaisea fini par vouloir s’en séparer àla faveur de la désagrégation del’ex-Yougoslavie au début desannées 1990. Les actions offen-sives entreprises dès 1997 parl’Armée de libération du Kosovocontre les Serbes donnèrent leprétexte au président serbe,Slobodan Milosevic, de meneren 1998 une expédition punitivecontre les Albanais, voire ungénocide qui ne prit fin qu’avecl’intervention des forces del’OTAN en 1999 qui contraigni-rent Milosevic à se retirer duKosovo. La région fut placée, lamême année, sous l’administra-tion des Nations unies. Depuisjuin 1999, les forces de maintiende la paix de l’OTAN (KFOR)veillent aussi à la sécurité duKosovo. Près d’un milliond’Albanais qui avaient fui lesm i l i c e s s e r b e s v e r s l eMonténégro, la Macédoine etl’Albanie sont, depuis, rentrésprogressivement au pays.Autorités serbes et albanaises ontentrepris alors des négociationspendant quelques années sur les t a t u t d e c e t e r r i t o i r e . D e v a n t l ’ i m p o s s i b i l i t é d e parvenir à un accord, les Serbes proposant aux Albanais uneautonomie sous leur bannière et

ces derniers tenant à leur entièreindépendance, cette option a finipar s’imposer. A ce jour, 60 paysont reconnu le Kosovo indépen-dant, dont 22 des 27 pays del’Union européenne (UE). Le 14octobre 2008, les Emirats arabesunis ont été le premier paysarabe à le faire, en octobre 2009.Soutenu par Moscou, Belgradese refuse à valider une indépen-dance qu’il considère commeune violation de l’unité de sonterritoire et tente de sensibilisertous les Serbes en faveur de cetteoption.

Mitrovica : le pont de la division

Il faut se rendre à Mitrovica,à moins de 100 km au nord dePristina pour réaliser l’étenduedu clivage qui caractérise cettepopulation et que matérialise lepont qui divise la ville en deux :les Albanais d’un côté et lesSerbes de l’autre. Les élémentsde la Kfor, soutenus par la policelocale, veillent en permanence aum o u v e m e n t d e s c i t o y e n s . Des brigades immobiles sontérigées des deux côtés du pont.C’est la première fois, depuisnotre arrivée au Kosovo, quenous constatons un tel déploie-ment de forces de sécurité. En raison des frictions qui sub-sistent, à la limite du palpable,nos accompagnateurs nousdéconseillent de passer de l’autrecôté du pont, vers la partie serbe.La présence parmi nous d’unejournaliste soudanaise voiléepourrait susciter la colère decette population qui ne tolèrequasiment aucune présence a l b a n a i s e . C e t t e d e r n i è r e s’abstient de prendre des risques.Quelques journalises franchis-sent la limite «déconseillée».Nous rencontrons, attablé dans lepremier café, un ex-policier

serbe, Boban 32 ans. Il se confie ànous en toute franchise sur les ressentiments des uns envers lesautres. «Nous sommes contre cetteindépendance, le Kosovo est notrepays plus que les Albanais. Noussommes nés ici. Nous vivons icientre Serbes mais quand lesAlbanais viennent ici, ils sont ensécurité, aucun mal ne leur arrive !» Notre interlocuteur pestecontre l’arrivée des forces de laKfor qui, selon ce dernier, lui ont«confisqué» un travail qu’il aeffectué pendant 15 ans, contreun salaire de 200 euros par mois.«Après avoir remis les armes, je me retrouve à présent sans tra-vail. Je ne comprends pas pour-quoi le gouvernement ne fait pasappel à nous. Il y a à peine 22Serbes qui travaillent dans lapolice kosovare !» s’indigne-t-il.

Quand on lui demande com-ment ils font pour reconnaître lesAlbanais qui viennent «chez eux»,Boban rétorque en ces termes :«Ici, nous nous connaissons tousmême si les Albanais s’arrangentpour rentrer à bord de voituresauxquelles ils ont auparavantenlevé la plaque d’immatricula-tion, nous savons qu’ils ne sontpas des nôtres !» Cela étant, nousapprend-il, le peu d’Albanais quiviennent dans cette partie deMitrovica sont motivés par lesaffaires, car il y a tout de mêmeun échange entre les com-merçants. C’est que l’économiekosovare reste grandement dépen-dante de la Serbie : 70% de lamarchandise qui y est écouléeprovient de cet Etat. D’où lebesoin de certains Albanais des’approvisionner chez l’autrecommunau té . «Le Kosovo , c’est nous !» nous dit un Albanaisqui tient un kiosque à tabac àquelques dizaines de mètres del ’ au t r e cô t é de l a l i gne de démarcation. Suite en page 8

Devenu l’un des 7 Etats issus de ladécomposition del’ex-Yougoslavie, le Kosovo estaujourd’hui à lacroisée deschemins. Ayantdécidé, il y a plusd’une année, deproclamer demanière unilatéraleson indépendancede la Serbie, il en savoureaujourd’hui lesbienfaits. Mais lapopulation localedoit gérer lesrevers de la libertéretrouvée. Après avoir prispart à un workshoporganisé à Genèvepar le réseau suisseMédia 21 sur lathématique de laguerre et de lapaix, desjournalistes dedivers pays ont étéconviés à visiter leKosovo. Ce paysqui sort d’uneguerre relativementcourte maissanglante, peineencore à sereconstruire endépit d’une forteassistanceinternationale,mais ne désespèrepas d’y arriver.Auparavant, ildevra assainir lessensibilités quialtèrent encore, par endroits, lacohabitation entreAlbanais et Serbes

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Suite de la page 7Lui aussi tient le même langage que

l’ex-policier serbe. «Lorsqu’il arriveque l’un d’eux vienne ici, nous ne luifaisons aucun mal mais lorsque l’un desnôtres se rend chez eux, il peut avoir dedésagréables surprises. La plupart dutemps, ils reçoivent une pluie de pierressur leurs véhicules. Dieu merci, il y ararement des actes plus graves, mais latension est permanente entre nous !»Un adolescent de 11 ans nous sert detraducteur. Il a appris le français encôtoyant les Français qui font partie desforces de la Kfor. Il est fier non seule-ment de parler cette langue qu’il trouve«belle» mais aussi d’arborer l’accentnonchalant propre à certains Français.Plus fréquemment qu’à Pristina, nouscroisons souvent dans cette partiemusulmane de la ville des femmes et des jeunes filles voilées. Cette communauté qui a longtemps été interdite par les autorités serbes de pratiquer publiquement sa religion(prière, port du voile…) retrouve avecjoie la liberté de culte.

Gilan, là où la cohabitation est possible

Dans le village de Gilan, distant de28 km de Pristina, 90% des habitantssont Albanais. Le maire, BrajramMulaku, se prépare à organiser lesfutures élections municipales (locales)pour lesquelles il se réjouit de recevoirbeaucoup de candidatures de la part dela communauté serbe. Ils sont 4 000 àcohabiter avec la majorité d’Albanaisdans cette région réputée pour être laplus conservatrice du pays. «C’est un bon signe qu’il y ait autant de candidatures serbes et nous allons respecter toutes les propositions. Nouscomptons sensibiliser les citoyens àl’importance de ces élections !» déclarela représentante de l’Organisation internationale civile (ICO) à Gilan, Kai Müller-Berner. Selon cette dernière,l’ICO tente d’intervenir pour le maintiende la stabilité politique du pays et l’encouragement de son intégration àl’Union européenne (UE). Dans cettepaisible et agréable mairie d’environ105 000 habitants, Serbes et Albanaiscohabitent en paix aux côtés des Romsqui représentent 1%. Avant la guerre, lespremières communautés étaient quasi-ment à égalité en termes de nombre.Après celle-ci, les Serbes sont devenusmoins nombreux étant donné qu’unpourcentage non négligeable d’entre euxavaient quitté le pays. Le maire expliqueà la délégation de Média 21 qu’il aaccueillie dans son bureau les effortsqu’il a consentis pour le retour progressif de ces derniers. Il en veutpour preuve de sa bonne volonté le faitque son institution emploie 14 Serbes,dont 2 directeurs de départementsimportants. Sur les 100 demandes d’emploi qu’il compte actuellement surson bureau, 70% émanent des Serbes.La première route qui a été rétablie iciest celle d’un village serbe. Sur les 22 maisons restaurées, 18 appartiennentaux Serbes. «Il y a des pressions surcette communauté du Parlement àBelgrade pour les monter contre lesAlbanais mais elle arrive à passer outre.Les ONG internationales nous aident àfaire comprendre aux citoyens que noussommes là pour leur bien. A Gilan, lesgens ne veulent plus entendre parler dela guerre. C’est cela la différence avecce qui se passe à Mitrovica. Je suisconvaincu que les habitants de cetteville auraient aimé vivre en harmonie

ensemble mais certains sont victimes demanipulations et subissent des pressions.» Zoren Palij est un Serbe né àGilan. Il nous raconte comment la cohabitation a de tout temps été concevable avec les Albanais, aussi bienavant qu’après la guerre. «L’armée militaire serbe avait tué beaucoupd’Albanais d’ici. En tant que Serbe, j’aitout fait pour que mes amis et voisinsalbanais ne se fassent pas tuer. Je leurprenais le thé et le sucre. Les Serbes quiont dirigé cette commune à la fin de laguerre ne me l’ont pas pardonnépuisque je n’ai reçu aucune aide. Mamaison a été détruite et ma voiture voléeet je n’étais pas en mesure de travailleralors que j’ai 4 enfants en charge !»Avec l’arrivée d’un maire albanais,Zoren a pu travailler en tant qu’agent desécurité à la mairie. Bien qu’il ait eu uneaide de 150 euros, il se plaint que cette

somme soit loin d’être conséquente pourla restauration de sa demeure. MaisZoren est conscient au moins de pouvoirvivre en paix avec la communauté alba-naise, ce qui n’est pas le cas partoutailleurs. «Je n’ai pas peur de vivre ici.Le seul inconvénient, c’est que lesenfants serbes et albanais vont dans desécoles séparées qui enseignent dans lalangue de chaque communauté, ce qui p e u t p o s e r d e s p r o b l è m e s d e communication», conclut-il.

40 à 60% de chômage…Le chômage est l’un des plus graves

fléaux du Kosovo. Selon le rapport de laBanque mondiale (BM), publié au débutde mai dernier, le Kosovo, qui compte 2 millions d’habitants, est l’un des paysles plus pauvres d’Europe. Le chômagetouche 40% de la population active et60% de la jeunesse. Le produit nationalbrut (PNB) est de 1 800 dollars par têted’habitant et la balance commerciale esttrès fortement déficitaire, disent les mêmes données. S’étalant sur 10 877 km², cette région, essentielle-ment montagneuse, n’a quasiment plusde production depuis la guerre. Tout oupresque est importé et rien n’est exporté,si ce n’est les vieilles voitures. La population locale se débrouille commeelle peut. Le plus souvent grâce à l’apport de leurs proches établis à l’étranger. «Vous devez vous étonner devoir autant de voitures neuves, que lesjeunes s’habillent à la dernière mode et

se permettent d’aller au restaurant. Toutcela s’explique par le fait que pratique-ment chaque famille ici a un proche àl’étranger qui lui envoie de l’argent.Autrement, peu de personnes s’en sortiraient tant la vie est dure !» nousexplique Bessim Morina, un jeune serveur dans l’un des restaurants de lacapitale. Lui-même perçoit un salaire de200 euros. Ce montant représente lamoyenne de ce que perçoivent lesKosovars et qui suffit tout juste à subvenir aux besoins élémentaires,comme l’affirme Mervah, 22 ans, serveur dans un bar. Ce jeune révolté, àl’instar de nombreux de ses semblables,n’a qu’une idée en tête : quitter le pays.«Je ferai tout pour partir, il n’y a rien àfaire ici, aucun avenir. Ce gouverne-ment est corrompu, le Parlement, lesmédias, la justice… Tout le monde faitdes affaires et seul le peuple d’en bas

souffre. Il y a trop d’injustice, si vousn’êtes pas épaulé par un proche ou un ami influent, vous ne pouvez pasréussir !» Bien que désabusé, Mervahest conscient qu’il vit mieux qu’unebonne partie de ses concitoyens. Sesdeux parents travaillent et la famillen’est pas nombreuse. La cinquantainebien entamée, Esmet est commerçant àPristina. Il nous montre les étals defruits qu’il vend pour nous dire quetoutes les variétés exposées sont importées. «Vous avez combiend’habitants chez vous ?» nous demande-t-il. Lorsqu’on lui explique quel’Algérie compte plus de 35 millionsd’âmes et que sa superficie est de plusde 2 millions de mètres carrés, il sifflespontanément d’étonnement. Son regardse fait alors très expressif et trahit unenostalgie pour un pays jadis plusprospère. «Depuis l’indépendance, nousavons moins de bras pour travailler»,r e n c h é r i t - i l . P o u r a u t a n t , t o u s les Albanais n’en approuvent pas moins l’idée de retrouver une libertéconfisquée, de longues années durant,par un pouvoir serbe oppresseur. Quelqu’en soit le prix à payer ! Mais si la communauté kosovare établie à l’étranger contribue fortement à réduitele mal-vivre des leurs restés au pays,certains d’entre ces derniers craignentque les effets de la crise financière mondiale ne les affectent trop. La présence de nombreuses organisationsinternationales au Kosovo est une réelle

aubaine pour les nombreux citoyens quiont pu y être embauchés. Ils voient ainsileur salaire passer du simple au double,voire beaucoup plus. Si un manque d’é-ducation important est à rattraper, occasionnant un déficit encompétences locales, la conjugaison deces problèmes n’a pas fortementengendré une violence parmi la population. Seuls quelques incidentssont signalés par moments mais il est fort à craindre que le trafic et laconsommation de la drogue, qui n’ontpas épargné la jeunesse kosovare,n’aient encore de beaux jours. L a p r é s e n c e d e l ’ O r g a n i s a t i o n internationale des migrations (OIM)permet de lever le voile sur l’une desconséquences dramatiques de la guerreet de la pauvreté : le trafic d’êtreshumains. Le Kosovo étant devenu, cesdernières années, l’une des destinationset de transit privilégiées pour les trafiquants. Lequel trafic suppose uneexploitation sexuelle qui pénalise beaucoup plus les femmes et les enfants.Durant l’année en cours, 600 Kosovarset 466 étrangers ont été assistés parl’OIM. Depuis 2003, une réductionconstante du phénomène a été constatée.De l’aveu du représentant de l’OIM auKosovo, la présence de la communautéinternationale dans le pays a pu avoirpour effet l’encouragement de la prostitution. Des cas de kidnapping ontégalement été enregistrés pour lesbesoins du trafic. «L’indépendance duKosovo est un succès relatif dans lamesure où tant qu’elle n’est pasreconnue par un plus grand nombre depays, elle ne peut pas faire partie de lacommunauté internationale», nousdéclarait l’ambassadeur de Suisse,Lukas Beglinger, qui a reçu notre délégation au siège de l’ambassade àPristina. «Le Kosovo reflète une mauvaise image. C’est l’un des gouvernements les plus corrompus, lacorruption est à tous les niveaux !» Cetaveu émanant d’un autre diplomate en poste à Pristina, ayant requis l’anonymat, conforte ce que beaucoupde citoyens pensent de leurs dirigeants.Beaucoup en viennent à regretter la disparition d’Ibrahim Rugova, le symbole de l’indépendance du pays etde sa résistance face aux Serbes. Ce dernier se demande comment ce payspeut prétendre attirer les investissementsétrangers dans un environnement aussipeu propice aux affaires. Devant uneéconomie aussi fragile, l’assistanceé t r a n g è r e s ’ e s t v i t e i m p o s é e . Les donateurs internationaux, pour l a p l u p a r t l e s p a y s d e l ’ U E , s’étaient engagés en juillet 2008 à hauteur de 1,2 milliard d’euros pourcontribuer à la reconstruction de l’économie du Kosovo. Depuis laguerre, le montant des dons étrangers aété de l’ordre de 3 milliards d’euros. En janvier 2009, le président kosovar aannoncé la tenue de la prochaine élection présidentielle en 2011 alors queles locales sont prévues pour octobreprochain. La population locale et lacommunauté étrangère attendent cesrendez-vous électoraux avec beaucoupd’intérêt. Si les prochains scrutins réunissent les critères indispensables de transparence et de régularité, ils peuvent contribuer à faire avancer lepays dans une meilleure voie, celle de la démocratie et du progrès. Certains Kosovars veulent bien continuer à y croire. A ce moment-là,l’indépendance aura certainement unmeilleur sens pour eux… M. C.

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LES DEUX ORGANISATIONS SONT PRÉSENTES ET ACTIVENT SUR LE TERRAIN

L’OIM et le HCR au chevet des réfugiés et autres migrants

DE 1999 à 2008, le Kosovoa e n r e g i s t r é u n r e t o u r progressif, quoique lent, de seshabitants ayant fui la guerrevers d’autres pays de la régiondes Balkans mais égalementvers d’autres pays de l’Europeoccidentale, des Etats-Unisd’Amérique et autres. Selon lesstatistiques qui illustrent ce retour et publiées par l a r e p r é s e n t a t i o n d el’Organisation internationalepour les migrations (OIM) a u K o s o v o , i l s é t a i e n t 87 156 Kosovars à avoir quittéle pays en 1999 vers ces d i f f é r e n t e s d e s t i n a t i o n s . En 2008, ils étaient 194 072 àfaire le voyage inverse. Ce quisuppose que le retour aconcerné même ceux qui sontpartis avant la guerre… Versl’Albanie, à titre d’exemple, ilsétaient 7 937 Kosovars à immi-grer lors du déclenchement dela guerre et ne représentaientque 4,1% de ceux qui sontretournés durant la période s’é-talant de 1999 à 2008. 1,9 %des 2898 Kosovars ayant choisi d’émigrer aux USA sontrentrés chez eux. Idem pour les 3,3% sur un total de 3 435 ayant choisi la destina-tion autrichienne pour fuir laguerre et 1,9% des 3 450 ayantpréféré celle d’Australie. Maisla palme revient à l’Allemagnequi a accueilli pas moins de

18 408 Kosovars en 1999, dont43,5% ont fini par revenir aubercail. Elle sera suivie de laSuisse qui a été le réceptacle de 15 997 Kosovars, dont 17,6%ont retrouvé les leurs, durant lamême période. A noter quel’intervention de l’OIM estdifférente de celle du HCRdans le sens où la premières’intéresse plus au retour

des immigrés clandestins.L’assistance du Haut commis-sariat aux réfugiés (HCR) auKosovo est axée, quant à elle,sur le suivi du retour des réfugiés Kosovars au bercail.Essentiellement depuis les payslimitrophes, ce qui suppose une coordination avec les g o u v e r n e m e n t s d e s p a y sconcernés. Le représentant du

HCR qui nous a reçu à Pristinanous précise que l’organisationentreprend également uneétroite collaboration avec legouvernement auquel elle prodigue des conseils enmatière de prise en charge et dusuivi du mouvement desmigrants. Cette assistance vaa u - d e l à d e s c e s a s p e c t s puisqu’elle cible aussi la

réintégration sociale de ces derniers (accès à l’école pourles enfants, à l’emploi pour lesadultes…). Une prise en chargea l i m e n t a i r e l e u r e s t , p a railleurs, prodiguée pendant 6 mois. Pour l’année en cours,3 000 Kosovars ont exprimé lesouhait de rentrer chez eux. Lesretours prennent deux formes :individuelle et collective (en familles). «Notre mandatn’est pas d’obliger les gens àretourner chez eux mais à lesassister lorsqu’ils décident del e f a i r e » , t i e n t à r e l e v e r l e r e p r é s e n t a n t d u H C R . Celui-ci, informe-t-il encore,collabore étroitement aussiavec le KFOR notamment poursécuriser les zones d’habitationdes candidats au retour à travers le déminage des t e r r a i n s . E t d ’ a j o u t e r qu’actuellement, ils sont encore2 000 Kosovars à résider enSerbie ; entre 600 et 700 auM o n t é n é g r o e t 1 7 0 0 e nMacédoine. «Ces données restent approximatives dans l a m e s u r e o ù l e d e r n i e r r e c e n s e m e n t e f f e c t u é a uKosovo remonte à 1981», notenotre interlocuteur. C’est le caségalement pour les données de l’OIM qui demeurent incomplètes en raison de la difficulté de recenser toutes les personnes concernées par le mouvement. M. C.

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FOURNISSANT UNE ASSISTANCE TECHNIQUE ET MATÉRIELLE AUX JOURNALISTES

Le réseau Irex en aide aux médiasLE réseau international de

soutien aux médias, Irex,fournit une assistance techniqueet matérielle aux journalisteskosovars. Les radios locales etles stations de télévision ontjusque-là surtout bénéficiéd’importants financements.«L’intérêt étant de promouvoirl’indépendance de ces médias,nous-mêmes n’intervenonsj a m a i s d a n s l e s l i g n e s éditoriales de ces derniersmême si nous les finançons. De plus, toutes les minoritéssont concernées par nos p r o g r a m m e s » , e x p l i q u eAndrew Clayton, le responsablede l’Irex au Kosovo. Outrel’appui de cette organisation,une grande école de journa-lisme a été fondée à Pristina parles Norvégiens pour venir enaide aux journalistes locaux.Un problème, et non desmoindres, puisqu’il concernel’accès de tous les Kosovars àl’information : seulement 3% des Serbes regardent la télévision albanaise, ilspréfèrent capter les chaînes destélévisions serbes (depuisBelgrade). L’inverse est toutaussi valable : peu d’Albanaisdu Kosovo suivent les médias

serbes. «Les citoyens serbessont pénalisés par les médias. Il faudrait que les journalistesfassent quelque chose pour eux, Belgrade n’a pas de poidsici !» ose lancer un journalistek o s o v a r d ’ o r i g i n e s e r b e , présent à la rencontre organiséepar l’Irex, à notre intention.N o u s a p p r e n d r o n s d e l a bouche d’un confrère albanaisque la guerre a eu également unimpac t su r l a corpora t ion journalistique : «Dix ans aprèsla fin de la guerre, nous avonsdes journalistes qui travaillentcomme des débutants car lesconditions de leur évolutionn’existent pas et cela, c’est unsérieux problème qui concerneaussi bien les Albanais que lesSerbes et qui affecte la qualitéet la réputation de notre profession.» Un peu mieux quela majorité de leurs conci-toyens, les journalistes perçoi-vent un salaire variant entre300 et 600 euros. Une minorité,les meilleurs d’entre eux,perçoivent entre 1 000 et 1 300 euros pour leur collabora-tion dans des agences et autresmédias étrangers. La questionde la rémunération des journalistes est d’une extrême

importance, souligne-t-on ici,dans un pays où les frictionsethniques ne sont pas encoreassainies malgré la séparationdéfinitive de Belgrade décidée

par Pristina. Le traitement del’information est une responsa-bilité d’autant plus grandequ’elle peut atténuer ouaggraverces susceptibilités. D’où le souci

de certains médias de ne pasverser dans l’agressivité ou laprovocation mais de tenter de promouvoir le dialogue intercommunautaire. M. C.

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U n Festival internat ional de la l i t térature e t du l ivre de jeunesse se t ient àAlger e t draine grand monde. Les adul tes y vont dans le s i l lage de leursenfants , premiers concernés par la manifestat ion, qui ne savent où donner de

la tê te tant les nombreux étals d’exposi t ion disséminés sur l ’esplanade de Riadh ElFeth débordent de l ivres aux dessins a t t rayants e t aux couleurs chatoyantes . Avec detels a tours , les his toires qui y sont contées ne peuvent qu’être bel les . On prend lel ivre , on le feui l le t te , mais le regard br i l lant virevol te du l ivre ouvert à ceuxexposés qui ont l ’a i r tout aussi intéressants . Lequel ou lesquels chois i r ?

Ce n’est pas t rès souvent que les enfants se posent cet te quest ion, e t pour cause,l ’embarras du choix qui la susci te n’est que conjoncturel e t ne durera que le tempsdu fest ival . I l ne res te en effet que t rois jours pour les parents qui voudraient fa i reprof i ter leurs enfants de cet te aubaine l ivresque. Car, après la c lôture du fest ival ,prévue lundi prochain, tout redeviendra comme avant , c’est-à-dire quasi vide. Lesétals e t les rayons des l ibrair ies cont inueront à ne proposer que les l ivres bien cotéssuscept ibles d’être écoulés ou ceux vendus en dépôt . Et les l ivres pour enfants e tj e u n e s n e s ’ i n s c r i v e n t n i d a n s l ’ u n e n i d a n s l ’ a u t r e d e s d e u x c a t é g o r i e s . Les quelques ouvrages en vente sont ou t rop chers parce que importés ou demauvaise facture . Ces derniers sont souvent produi ts localement e t la qual i té desdessins , de la sélect ion de couleurs , du papier, voire du texte même –on a re levédes fautes d’or thographe dans cer ta ines his toires- la issent souvent à désirer. I l es tvrai que ce défaut de qual i té es t compensé par le pr ix . Mais ça ne suff i t pas pourf a i r e d e c e s l i v r e s d e s p e t i t s - p a i n s , e n t e r m e s d e v e n t e . A u s s i l e s é d i t e u r spréfèrent- i ls invest i r dans le l ivre parascolaire , plus coté e t qui se vend mieux.I l en est de même pour les l ibraires qui jouent également la car te de lacommercial i té . Ainsi , le l ivre pour enfants e t jeunes n’a qu’une pet i te placedans leurs tourniquets , présentoirs e t rayonnages.

Ce pet i t constat montre l ’ampleur du t ravai l qui a t tend d’être accomplip o u r r e d o n n e r a u l i v r e d u j e u n e l e c t e u r l a p l a c e q u ’ i l m é r i t e . E t l epremier t ravai l doi t ê t re accompli par l ’école qui a la charge d’évei l lerchez l ’enfant l ’ intérêt pour la lecture . Les parents ont aussi leurpar t . Mais le plus gros revient aux pouvoirs publ ics qui devrontencourager la product ion de l ivres pour enfants e t jeunes ets o u t e n i r , à t r a v e r s d e s m e s u r e s i n c i t a t i v e s , l e s é d i t e u r s i n t é r e s s é s p a r c e g e n r e d e l i t t é r a t u r e e t l e s

imprimeurs qui seraient disposés à moderniser leurs instal la t ions et às e m e t t r e a u d i a p a s o n d e s n o u v e l l e s t e c h n i q u e s

d ’ i m p r e s s i o n … C ’ e s t t o u t u n c h a n t i e ren fai t qui est encore en at tente d’être

lancé. H. G.

CHER, MAL FAIT OU INDISPONIBLE

Le livre pour enfant, l’Arlésienne de l’édition

Par Hassan Gherab

Les deux victoires de l’équipe nationale de foot et sur-tout les manifestations de masse qui ont suivi ont étéde puissants révélateurs pour celui qui se donne lapeine de tendre l’oreille et d’ouvrir les yeux sur lesattentes de la jeunesse, sur leurs pulsions et surtoutsur les déficits dans les champs de la culture, des loi-sirs, de la saine mixité qui fonctionne dans la majoritéécrasante des pays qui font un monde où les croise-ments sont une tendance lourde et les frilosités, dessurvivances archaïques qui alimentent des rentes son-nantes et trébuchantes et de situation. L’énorme giflequi a été envoyée aux fondamentalistes hard ou softpar des femmes jeunes et moins jeunes, des familles augrand complet durant des heures et des heures à tra-vers des cortèges pleins de communion, de musique etde chants, constitue une leçon à faire fructifier, àarroser dans les sphères de la création, de toutes lesexpressions artistiques que peuvent générer desindustries culturelles. Les milliers d’Algériens sur leterritoire national ont fait œuvre de création pour

celui qui s’est payé un bain de foule, de voitures etd’embouteillages monstres, en vivant une fête gran-diose à moindre coût. Ils l’ont fait spontanément, sansaucun signal donné par une quelconque tutelle ou une«famille» organisée qui planifie et gère de gros bud-gets. On a tout dit et écrit sur le foot. C’est unedrogue, une «religion», une passion dévorante. Il estaussi marqueur d’un stade de développement auniveau des sports par le nombre de médailles arra-chées dans des compétitions internationales, lors detournois de sports collectifs aux quatre coins du monde. Le foot indique de façon pertinente des évolutions civi-lisationnelles quant à la relation filles/garçons. Lesfolles nuits d’Algérie ont démontré que des jeunesfilles pouvaient se peindre le visage aux couleurs natio-nales et accompagner des hommes dans une fiestahaute en couleur et saine. Le travail culturel essentielqui reste à faire consiste à ce que ces splendides Algériennes aillent au stade, dans des salles de cinéma,

de jour comme de nuit, au théâtre, au concert, auballet, etc. La participation des femmes, leur visibilitédans l’espace public aux côtés des hommes participentdu développement culturel et humain.Cependant, le risque serait que le foot demeure laseule agora refuge pour des millions d’Algériens, etéventuellement se transforme en alibi pour détruirelorsque des rencontres sont perdues et que des quali-fications ne sont pas obtenues. Le foot à lui seul nepeut remplacer «l’impératif culturel» et il seraitrégressif, sinon dangereux qu’il détienne le monopoled’une consommation de masse ou collective. Dans lesstades, il inscrit par «défaut» l’absence de la femme etil peut engendrer des violences par excès lorsque lajeunesse ne participe pas au rythme de productiond’industries culturelles et qu’elle n’en constitue pas,par son nombre, le premier consommateur. Le foot,c’est bien, mais tout seul, il peut exclure sans aucune-ment remplacer «les grand-messes» culturelles. A. B.

Le foot et la culture Par Abdou B.

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culture14La Tribune

Jeudi 25 juin 2009

HOMMAGE

Par Mohamed Bouhamidi

I - Un révolutionnaire radicalQuarante-huit ans après sa mort des

suites d’une leucémie dans un hôpitalaméricain et quarante-sept ans aprèsnotre indépendance, qu’il n’a pas eu lebonheur de vivre -ou qu’il a eu le bon-heur de ne pas voir comme, à propos deschouhada, le disent crûment aujourd’huid’authentiques et sincères moudjahid-dine- le statut de Fanon sur la terre del’Algérie indépendante est plombé dansl’oubli le plus opaque et dans des dénisde ses apports scientifiques dans la com-préhension de la souffrance mentalecomme dans la compréhension des pro-cessus politiques et historiques. Ni vrai-ment honoré, ni vraiment reconnu, nivraiment enseigné, ni vraiment référencedes études et analyses sur les tournantssociaux et politiques pris par les diffé-rents régimes après 1962, ni mêmeévoqué sur la question de la consciencemalheureuse, de l’aliénation et de la vio-lence dont nous avons vécu les piresmanifestations et pour la compréhensiondesquelles il apportait un éclairage pré-cieux et de l’intérieur. Même en psychia-trie, pour laquelle son message semblaitplus évident et immédiat, son enseigne-ment, ses conceptions, ses méthodes etses pratiques restent sans effets malgrél’engagement militant de nombre de psy-chiatres algériens pour prolonger sesouvertures. Engagement rendu difficile etchaotique par le maintien d’une organisa-tion administrative tout entière héritée dela période coloniale et prisonnière desmandarins, organisation qui reflète unepsychiatrie coloniale raciste à l’envi etentièrement tournée vers le maintien del’ordre colonial dont la défense prévalaitsur les souffrances conjointes desfamilles et des malades.

Mohamed Lakhdar Maougal notaitdéjà dans sa préface à l’édition algériennede Peau noire, masques blancs (ENAG-1993) et à propos d’une commémoration :«Déjà, lors de cette commémoration et de cet hommage, il nous a été donnéd’entendre des choses sur Fanon quipoussent à la révolte. Des discourssavants traitaient le texte fanonien de “pipi de chat” ou encore de “subtil

bricolage” quand d’autres discours,quelque peu chauvins, laissaient penserque le texte fanonien n’était qu’un“écho” de textes algériens réalistes maisde contexture romanesque.» Il avait notéauparavant : «Un ‘‘douctour’’ quej’avais rencontré lors de journées d’é-tude me prit à témoin pour me gagner àl’idée qu’il fallait de toute urgencedébaptiser certaines grandes artères denotre capitale et les algérianiser en lesislamisant. “Et pourquoi gardons-nousGuevara, Fanon, Audin et tous ces com-munistes, me dit-il, n’y a-t-il pas suffi-samment de martyrs de notre causenationale et de l’Islam ? Que diront nosenfants dans cinq ou dix ans”»

Le «douctour» ne savait peut-être pasque Fanon avait apporté, au plan africainet auprès d’intellectuels du monde entier,à la révolution algérienne un capital sym-pathie inestimable grâce à sa capacité deposer le problème de la décolonisation del’Algérie dans le langage qu’ils enten-daient, celui de la philosophie et desquestions de l’être et de la conscience.

Ce «douctour» ignorait totalement, j’ensuis sûr, qu’à son premier contact avecl’Algérie, à Bougie plus précisément,Fanon avait constaté en 1944 : «Il y a decela une dizaine d’années, nous fûmesétonnés de constater que les Nord-Afri-cains détestaient les hommes de couleur. Il nous était vraiment impossible d’entreren contact avec les indigènes. Nousavons laissé l’Afrique à destination de laFrance, sans avoir compris la raison decette animosité. Cependant, quelquesfaits nous avaient amenés à réfléchir. LeFrançais n’aime pas le juif, qui n’aimepas l’Arabe, qui n’aime pas le nègre…».( P e a u n o i r e , m a s q u e s b l a n c s ) . Cette dégradation du racisme en sous-racisme nous était familière si nous mobi-lisons nos souvenirs sans mauvaise foi.Et ce sous-racisme rend déjà un peucompte de la réaction du «douctour» sansépuiser d’autres motivations ou explica-tion. L’intérêt de cette citation reste toutentier dans le paradoxe que ces réactionsde déni sont déjà analysées par Fanon. Mais ces réactions vulgaires, relevant dusous-racisme, de la volonté d’hégémoniesur le butin de la victoire que Fanonexpliquera dans les Damnés de la terre,ne sont pas les seules.

A un niveau plus politique et plus éla-boré, en Algérie même Fanon fut traité de«paysaniste», de prêtre de la violence etde partisan systématique de son usage.Peu importe que Peau noire, masquesblancs s’ouvre presque par une citationde Marx : «Il ne s’agit plus de connaîtrele monde, mais de le transformer» (p-11éditions ENAG) et qui aurait dû inciter àplus de prudence quant à la fréquentationpar Fanon des textes marxistes que parcette citation il fait siens, au moins enpartie. Cet étiquetage de Fanon a plus depoids et de conséquences que les idiotiesrapportées par Mohamed LakhdarMaougal, parce qu’il est institutionnel,émanant de cercles périphériques ou del’appareil même du courant marxisteorganisé en Algérie, héritier du PCA. Enétiquetant un discours, tout le monde lesait, on rend son écoute ou sa lectureinutile. Pour se fatiguer à le faire quand

on l’a placé dans une case explicative etdonc rassurante que l’on pourra répétercomme une vérité apprise en classe ? Laclassification de la pensée et du discoursle désactive et l’exorcise. La classifica-tion joue l’homme pas le ballon, commedisent les footballeurs. Les idées et lesanalyses se délitent dans la classification.

Le déni par le silence, le déni parl’anathème, le déni par l’oubli, le dénipar le doute sur son rôle, le déni par levoile jeté sur son message psychiatriquefinissent par peser lourdement. Seules desraisons profondes, essentielles, peuventexplique ce poids des dénis et les effortsharassants que fournissent ses amis pourremettre en lumière ses apports et sa tou-jours actuelle perspicacité théorique.Encore que ces efforts et les colloques,pour intéressants et nécessaires qu’ilssoient ne sont pas eux-mêmes exemptsd’une tendance au cadrage de la penséefanonienne, à sa normalisation dans lescritères académiques et universitaires ; nesont pas exempts d’une tentation de la«totémisation» du penseur, de l’exor-cisme d’une pensée qui ne peut êtrerefoulée au vu de sa pertinence, de sonaura, de son actualité, de son prestigemais dont il faudrait quand même, pour labonne conscience de beaucoup, couperles griffes, anesthésier le caractèreradical, aveugler le regard qu’elle a portésur nos conduites post-indépendance. Surnotre incessante poussée vers le blanc, àdevenir blanc sous les maques les plusdivers et peut-être sous le masque de l’étude fanonienne elle-même.

La première expérience de la domination et du racisme

Pour nous-mêmes, nous ne pouvionsignorer la question de ces dénis. Com-prendre Fanon ne peut se faire sans lareproduction de l’acte fondateur de sapensée : se regarder d’abord soi, s’ana-lyser d’abord soi en tant que noir ou quecolonisé, les deux vivent la même condi-tion, se saisir en renvoyant sur le blanc, lecolon, le dominant, notre propre regard.D’abord Fanon ne doit rien à la révolu-tion algérienne. En revanche, elle lui doit

UN COLLOQUE LUI SERA CONSACRÉ DÉBUT JUILLET

Fanon, toujours actuel

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q u e l q u e c h o s e ; e n t o u t c a s , s o n travail pour en formuler les buts et lanécessité dans un langage entendu univer-sellement : celui de la philosophie. Intellectuel radical, militant politique,psychiatre en rupture avec les conceptionsdominantes, écrivain engagé et baroudeurvolontaire contre l’Allemagne nazie ; il aété tout cela bien avant son retour enAlgérie en 1953 et bien avant 1954.

Reprenons. Il naît en Martinique,alors possession française, en 1926, dansune famille aisée de ce que l’on peutappeler la bourgeoisie locale. Sonenfance est un vrai problème racial. Sa mère est d’origine alsacienne d’où leprénom de Frantz mais surtout il est leplus noir de tous les enfants de cettefamille métissée, dans une société où êtreplus clair que les autres valorise et rap-proche du blanc. Question secondairepour les dominants qui sont tous blancsou pour les pauvres qui sont plutôt noirsmais qui se moquent de la dominanteblanc ou noir, mais question presque dra-matique pour les couches moyennestentées de ressembler aux Blancs et deconfirmer un statut social fragile. Pourles plus vieux d’entre les Algériens et quiont bonne mémoire, cette conduitesociale ne nous est pas tout à faitétrangère. Aussi bien sur le plan de l’es-thétique que sur le plan du langage, lacouleur noire et le métissage étaientdévalorisants en tout cas dans les milieuxurbains. Les femmes et les hommesétaient beaux d’autant plus qu’ils étaientblancs et de préférence blancs. Lestermes de aabid, de kh’dim et de hartaniopposés à celui de horr désignaient lesdifférents statuts (liés d’ailleurs à la cou-leur de la peau) de l’esclave, de l’esclavedomestique et de l’esclave libéré. Bref,Fanon, tout noir, vivait dans son entou-rage et a contrario de sa famille ce statutd’inférieur du seul fait de la couleur de sapeau. Etre noir était déjà en soi un pro-blème. Mais Fanon en connaîtra vraimentle racisme massif, pur et dur avec l’ar-rivée des troupes vichystes menées parl’amiral Robert. Pour les métropolitains,les Antillais sont noirs, en gros quellesque soient les dominantes. Très vite,Fanon voudra comprendre ce racisme. Ilen cherchera les racines et les causes.

Dans l’île déjà, Aimé Césaire, fondateur avec Senghor de la notion denégritude, animait des rencontres etencourageait les Martiniquais à s’ex-primer sous les formes de la créationlittéraire et poétique. Aimé Césaireprendra aussi sa part du combat politiquede l’île. Il pensait la revendicationd’indépendance irréaliste mais la trans-formation de l’île en départementfrançais le décevra plus tard par ses résul-tats. Fanon vit donc dans un milieu tra-vaillé par la politique. En 1943, il voudracombattre les nazis sous un drapeauséparé ou sous le drapeau français. Ilquitte la Martinique pour l’île de laDominique pour rejoindre les Forcesfrançaises libres (FFL), gaullistes, etreviendra avec elles pour passer ses exa-mens de fin d’année. Tout de suite aprèsil s’engage dans les FFL pour aller combattre en France.

Il passera par Bougie dont il retiendracette impression que je vous ai livréedans la citation plus haut. Il participe aux combats en France. Il est blessé etdécoré de la Croix de guerre par une cita-tion de son commandant des tirailleurssénégalais qui s’appelle… Raoul Salan.Au cours de cette guerre, il découvre denouvelles facettes du racisme blanc. Ildécouvre surtout les facettes des sous-racismes entre Noirs antillais et Noirsafricains. Il n’oubliera rien de ces

manifestations qu’il évoquera plus tarddans son analyse dans Peau noire,masques blancs. Ses observations confir-ment un trait dominant de son caractère :Fanon observe les moindres détails et nefuit aucune réalité. Il est d’une droiture etd’une intégrité morale absolues dansl’examen des faits. En fait il est radicaldans cette observation, cette soif de com-prendre, cette soif de se libérer de laconscience fausse du monde qui habiteles cerveaux de ses congénères. Il n’enratera rien : ni le Blanc dans son racismeni le Noir dans ses aliénations. Se dévoileun deuxième trait de son caractère danscette démarche pratique et de premièreapproche théorique : la conséquence.Fanon est un homme conséquent qui vajusqu’au bout et qu’anime un volonté derécupérer son être et de se libérer totale-ment et d’abord au prix de la mort dont ildit dans Peau noire, masques blancsqu’elle peut devenir la condition de lalibération. Homme violent ? Peut-être,mais ce n’est pas sûr. Il retient de lavision nietzschéenne qu’une des exi-gences de la réalisation de soi estd’avancer avec la maîtrise de sa force etde ses pulsions. Conséquent et cohérent,c’est sûr.

La quête de la conscience et de l’être

Sa blessure lui vaut un retour en Martinique et l’obtention d’une boursepour reprendre ses études. En 1946, ils’engage dans la campagne électorale auprofit d’Aimé Césaire. Le plus grandpoète de la négritude lui inspire respectmais pas une adhésion totale. PourFanon, déjà hanté par la question d’unelibération totale, l’île ne se prête pas oupas encore ou ne prête plus à une tenta-tive de décolonisation. Mais par Césaire,il est déjà en contact avec les notions denégritude et avec les tentatives de Pré-sence africaine de pousser à uneréflexion et à une action culturelle pour ladécolonisation même si Présence afri-caine s’interdit toute intrusion politique.Cette notion, née dès 1935 dans les textesde Senghor et de Césaire, peut-être ausside Diop, ne renvoyait pas qu’à une réalitécoloniale africaine ou antillaise. Ellebrassait des problèmes planétaires,notamment ceux que posait le mouve-ment noir américain d’émancipation. Cequi explique que Fanon dans sa quêteétait aspiré dans le maëlstrom des luttesmondiales et d’une naissance à laconscience politique des élites noires. Il aété littéralement poussé à penser les problèmes à un niveau universel.

Il quittera l’île pour aller faire chirurgie dentaire en France, à Lyon, puisbifurquera vers la médecine se spéciali-sera en psychiatrie, option qui le mèneravers un prof en pleine réflexion sur lesconcepts et les méthodes de prise encharge de la souffrance mentale. C’est à Saint Alban où il fera son stagequ’il deviendra interne.

Fanon participe à la vie politique desétudiants. Il est rédacteur en chef d’unerevue ronéotypée d’étudiants. Il participeà leurs débats. Mais sa grande passionreste le décryptage du racisme. Il litHegel, Heidegger, Jaspers, Kierkegaard,mais se passionne pour l’existentialismeet la phénoménologie. Il lit Sartre etdécouvre dans sa Question juive des élé-ments qui éclairent puissamment sur lacondition des noirs. Il comprend surtoutque c’est le Blanc qui fait le Noir commel’antisémite fait le juif. Dans le campus,un ami lui procure les textes de la IVe

internationale car il s’intéresse aussi àTrotski, à Lénine, à Marx, donc il a repriscette fameuse pétition que la philosophien’a fait jusqu’à présent qu’interpréter le

monde et qu’aujourd’hui il s’agit de letransformer. Il ne pouvait, s’il connaissaitcette pétition de principe, ignorer soncorollaire dans le même texte de Marxque le temps est venu de «passer desarmes de la critique à la critique par lesarmes». Il suivra attentivement les édi-tions des Temps modernes comme cellesde Présence africaine. Dans cette périodeil quêtera avec passion l’essence de larelation du Blanc et du Noir chez Hegelet dans sa dialectique du maître et de l’es-clave comme chez Sartre et sa dialectiquedu regard qui fait exister l’autre. Cettequête se terminera par la publication dePeau noire, masques blancs en 1952. Celivre est une vraie parole de Noir quiopère une intrusion dans la pure parole

des Blancs, la philosophie et les ques-tions de l’être et de la conscience. Enfin,une parole de Noir dans l’univers cal-feutré de la philosophie blanche. Il entrepar le plus haut de la philosophie occi-dentale pour affirmer sa propredémarche. Ce n’est pas la moindre mani-festation de son radicalisme et de soncaractère de révolutionnaire. Fanon n’é-tait qu’un baroudeur puis un militant. Ildevient un intellectuel de haute staturedont cette première œuvre continue defaire école. Voilà l’homme qui arriveraun an plus tard à Blida : un homme d’ac-tion, un homme de pensée, un psychiatreen rupture des regards ethnographiques etethnologiques. Un homme considérable,quoi ! Qui avait déjà presque tout. M. B.

culture 15La Tribune

Jeudi 25 juin 2009

HOMMAGE

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIREMINISTERE DE LA DEFENSE NATIONALE

DIRECTION DU SERVICE NATIONAL

COMMUNIQUE La Direction du Service national porte à la connaissance descitoyens de la classe 2007 (nés en le 01 janvier et le 31 décembre 1987) et de ceux retardataires des classes antérieures, ayant achevé ou abandonné leurs études au 31 décembre 2006, qu’ils sont appelés à se rapprocher au-près des Centres du Service national de rattachement, envue de procéder à la régularisation de leur situationvis-à-vis des obligations du Service national selon le calendrier de passage suivant :- Du 23 mai au 04 juin 2009 pour ceux nés entre le 01 janvier et le 31 mars.- Du 06 juin au 18 juin 2009 pour ceux nés entre le 01 avril et le 30 juin- Du 20 juin au 02 juillet 2009 pour ceux nés entre le 01 juillet et le 30 septembre- Du 04 juillet au 16 juillet 2009 pour ceux nés entre le 01 octobre et le 31 décembreLes citoyens concernés sont appelés à fournir les pièces suivantes :- Un extrait de naissance n°12- Copie d’une pièce d’identité- Deux (02) photos d’identité- Copie du diplôme ou de l’attestation d’abandon des études

La Tribune du 25/06/2009/ANEP n° 764 852

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M O N D ELa Tribune

Jeudi 25 juin 200917LES VIOLENCES ARMÉES EN AFGHANISTAN ONT REDOUBLÉ D’INTENSITÉ

Les Américains veulent changer de stratégiede lutte contre les talibans

Les violences arméesdes rebelles talibansen Afghanistan ontredoublé d’intensitédepuis quelques moiset à l’approche desélectionsprésidentielle etprovinciales quiauront lieu le 20 aoûtprochain. De son côté,l’armée américaine a multiplié ses bavurescontre les civils àcause de ses raidsaériens. La maîtrisede la situation devientde plus en plus arduepour les forcesinternationales

Par

Lyes Menacer

SEPT civils ont été tués etquatre autres blessés hier parl’explosion d’une mine posée pardes rebelles talibans dans le sudde l’Afghanistan, a annoncé leministère l’Intérieur dans uncommuniqué. «Sept civils sontmorts dans l’explosion d’unemine posée par des ennemis aupassage de leur véhicule» prèsde Lashkar Gah, capitale de laprovince du Helmand, lit-ondans le texte, précisant aussiavoir enregistré quatre blessés,rapporte l’AFP. De son côté, unresponsable afghan a annoncéque vingt-trois rebelles ont ététués lors d’un raid mené par lesforces afghanes et de l’OTANcontre un repaire taliban dans les u d d e l ’ A f g h a n i s t a n .

«L’opération a eu lieu la nuitd e r n i è r e d a n s l a z o n e d eChinarto. Nous avons localiséu n r e p a i r e t a l i b a n e t t u é 23 combattants», dont un commandant taliban local, aa f f i r m é l e g é n é r a l S h e rMohammad Zazai.

Le général afghan a préciséque ses troupes avaient reçu le soutien aérien de l’OTAN lorsde l’assaut, cité par l’APS.

Cet entrecroisement desbilans du nombre de morts et deblessés, notamment civils, enAfghanistan témoigne de l’am-pleur des violences armées dansce pays réputé pour être le cime-tière des grandes civilisationsayant «osé» mener une guerresur ce territoire de l’Asie du Sud.Dans un entretien accordé àl’AFP, le nouveau commandantdes forces militaires internatio-nales, le général américainStanley McChrystal, a admis quela situation est «grave» en

Afghanistan. Il dit s’attendre àune «rude» année face à une«insurrection islamiste» dont lesviolences atteignent des recordsabsolus depuis la chute des tali-bans à la fin de 2001, ajouteencore l’AFP. «La situationsécuritaire est grave, […] il y ades zones où les insurgés tali-bans ont réussi à infiltrer lesstructures de gouvernance […]Ils peuvent ainsi […] intimiderla population, limiter l’influencedu gouvernement et modifier letissu social», a-t-il averti, gar-dant toutefois un brin d’opti-misme de gagner la guerrecontre les talibans. StanleyMcChrystal a aussi expliqué queles raids aériens contre les tali-bans sont inefficaces. Selon leNew York Times, repris parl’AFP, le général McChrystal adéclaré en s’adressant à ses offi-ciers que «la puissance aériennecontient les graines de notrepropre destruction si nous ne

l’employons pas de manière responsable. Nous pouvonsperdre ce combat […]».

Les bombardements aériensaméricains et de leurs alliés ontcausé au mois de mai dernier lamort de 140 civils. A long terme,ces bavures risquent de faire basculer des villages entiers dansle camp des talibans, a-t-il rappelé. L’arrivée de nouvellestroupes terrestres américainessur le sol afghan présente uneoccasion de changer la donne. A l’approche des élections présidentielle et provinciales, la mission des forces internatio-nales pour la sécurisation et la stabilisation des zones sensibles s’annonce des plus difficiles.

La guerre en Afghanistann ’ e s t p a s e n p h a s e d e s e t e r m i n e r . E l l e v i e n t j u s t ed’opérer un nouveau virage q u i s ’ a v è r e d é t e r m i n a n tpour l’avenir sécuritaire dece pays. L. M.

L’IRAN ACCUSE LES BRITANNIQUES D’INGÉRENCE

Téhéran-Londres : le ton monte Par la

Rédaction internationale

LA crise iranienne perdure.Les autorités ont multiplié lesarrestations hier dans le camp de l ’opposan t Mir Hosse inMoussavi et durci le ton face àl’Occident, en accusant la CIAaméricaine d’implication dansles manifestations contre la réé-lection du président MahmoudAhmadinejad. Le chef de lad i p l o m a t i e i r a n i e n n eManouchehr Mottaki a aussiaffirmé que Téhéran envisageaitde diminuer le niveau de sesrelations avec Londres. Les rela-tions avec la Grande-Bretagnesemblent s’envenimer au lendemain de l’annonce queLondres et Téhéran expulsaientchacun des diplomates de l’autre pays . Selon le minis t re desRenseignements Gholamhossein

Mohseni-Ejei, certains porteursde passeports britanniques ontjoué un rôle dans les émeutes.Sur le terrain, la situation semblait calme en l’absence demanifestations depuis lundi dernier, alors qu’elles étaientquasi quotidiennes après l’an-nonce, le 13 juin, des résultats dela présidentielle donnant àAhmadinejad une large victoireface à son principal concurrent,l’ancien Premier ministreMoussavi. Le mouvement decontestation populaire, sansprécédent depuis la révolution de1979, accuse les autorités defraude et réclame en vain uneannulation du scrutin. Mais lepouvoir a rétorqué qu’il ne céde-rait pas à la pression de la rue,comme le guide suprême AliKhamenei l’a rappelé hier. «Lors des récents incidentsconcernant l’élection, j’ai insisté

[sur la nécessité] d’appliquer laloi et je continuerai d’insister là-dessus. Ni le système ni le peuplene cèderont à la force», a-t-illancé. Les autorités ont ainsimaintenu la pression sur le campMoussavi en arrêtant quelque 25journalistes et membres du per-sonnel du quotidien KalemehSabz, lancé pour soutenir sacampagne électorale puis interditde paraître.

La police a annoncé avoireffectué une descente dans «le siège de campagne d’un descandidats», selon l’agence Irna.Ce lieu n’est autre que le journalde Moussavi. Selon la police,l ’ e n d r o i t s e r v a i t à m e n e r «des activités pour organiser lesrécentes manifestations etémeutes […] et des actionscontre la sécurité nationale». La presse ultraconservatrice s’en est violemment prise à

Moussavi. «Vague populairepour demander à Moussavi descomptes sur le sang versé», écriten une le quotidien Kayhan.Durant les manifestations, aumoins 17 personnes sont morteset plus d’une centaine ont étéblessées, selon un bilan officiel.Les autorités ont continué d’ac-cuser les Occidentaux de semêler à la contestation et depousser à la confrontation. «De nombreux émeutiers ont desliens avec les Etats-Unis, la CIAet ont reçu une aide financièrede leur part», a soutenu leministre de l’Intérieur SadeghMassouli, cité par l’agence Fars.La veille, le président américainBarack Obama avait évoqué de«sérieuses questions» sur la légitimité de la réélection deMahmoud Ahmadinejad, maisavait réfuté toute ingérence dansla crise iranienne. R. I.

Nucléaire nord-coréen : Pékin veut la résolution

du problème par le dialogue La Chine a prôné hier le «dialogue etla consultation» pour la résolution dudossier nord-coréen, tandis que lesEtats-Unis plaident pour une attitudep l u s f e r m e à l ’ e n c o n t r e d ePyongyang. «Nous avons parlé sérieusement du problème de la Coréedu Nord […] Nous espérons et pressons les parties concernées deprendre toute mesure pour contrôler lasituation et résoudre le problème par ledialogue et la consultation», a déclaréle chef d’état-major adjoint del’Armée populaire de libération deChine, Ma Xiaotian, à l ’ issue deconsultations sur la défense avec unedélégation américaine à Pékin. De son côté, Washington souhaiteque la Chine «util ise toute soninfluence sur la Corée du Nord pourla convaincre de changer d’attitude»et se souscrire au droit international.Après son séjour en Chine, la déléga-tion américaine doit ensuite se rendreà Tokyo le 25 juin, pour des discussions avec des responsablesjaponais de la défense portant notamment sur la question nucléairenord-coréenne.

Togo : la peine de mort abolieLa peine de mort a été abolie au Togoaprès l’adoption d’une loi au Parlementconvertissant en prison à vie les peinescapitales déjà prononcées et non exécutées, ont rapporté des médias.Selon cette loi adoptée mardi soir àl’unanimité par les députés togolais, les condamnations à mort prononcées parles juridictions compétentes, mais nonencore exécutées à la date d’entrée envigueur de ce texte, sont «converties deplein droit en peine de réclusion perpétuelle». La séance du Parlements’est déroulée en présence du chef du gouvernement espagnol José LuisRodriguez Zapatero, en visite au Togooù il a eu un entretien avec le présidentFaure Gnassingbé. «Le Togo vient defranchir un grand pas. C’est un événe-ment historique pour ce pays, car lapeine de mort est considérée aujourd’huicomme un châtiment inhumain et dégradant», a affirmé M. Zapaterodevant des députés togolais.

Diplomatie : Obama va envoyer un ambassadeur

en SyrieLe président américain BarackObama se prépare à ordonner leretour d’un ambassadeur américainen Syrie après quatre années d’absence dans ce pays, a rapportéhier le New York Times. «Il y a beau-coup de travail à faire dans la région etoù la Syrie peut jouer un rôle. Cela aidera d’avoir sur place uneambassade avec un staff complet», ad é c l a r é a u j o u r n a l u n h a u t responsable de l’administration américaine. Depuis son entrée enfonction en janvier 2009, la nouvelleadministration de Barack Obama aengagé des contacts diplomatiquesprudents avec la Syrie, décrite parG e o r g e W . B u s h c o m m e u n«Etat voyou». La reprise du dialoguepolitique syro-américain, notammentsur l’Irak, a été marquée par la visitemi- ju in à Damas de l ’émissa i reaméricain pour le Proche-OrientGeorge Mitchell. Commentant cettevisite, le quotidien gouvernementalsyrien Ath-Thawra a estimé qu’il y aaujourd’hui «un véritable optimisme carles deux parties ont réalisé l’importance d’améliorer leurs relations pour aboutir à une paix globale».

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S P O R T SLa Tribune

Jeudi 25 juin 200919DÉBUT DEMAIN DE LA 16E ÉDITION DES JEUX MÉDITERRANÉENS (PESCARA, ITALIE)

Faire mieux que lors des Jeux d’AlmeriaLa seizième édition desJeux méditerranéens, quiaura lieu à Pescara, enItalie, débute demain. La délégation algérienne,composée de 118 athlètesreprésentant 16disciplines, s’est envoléehier à destination decette ville italienne. Lespremiers à entrer en licesont les lutteurs et leshaltérophiles

Par

Abdelghani Aïchoun

LA délégation algériennes’est envolée hier à destinationde Pescara, en Italie, pourprendre part à la seizième éditiondes Jeux méditerranéens quidébutera demain pour se ter-miner le 5 juillet prochain. Sousla conduite de Mohamed Azzouge t c o m p o s é e d ’ e n v i r o n 118 athlètes représentant 16 dis-ciplines sportives, celle-ci acomme objectif de réaliser lesmeilleurs résultats possibles.C ’ e s t l e s l u t t e u r s e t l e s haltérophiles qui entameront les premiers la compétition. Le len-demain, vendredi, ce sera le tourde la boxe, de la natation, dutennis de table et du handball.Bien évidemment, les espoirssont placés dans les sports quiont l’habitude de rapporter desmédailles à l’Algérie. On citera,à titre d’exemple, le judo, laboxe, l’athlétisme et quelquefoisla natation. Dans les sports col-lectifs, seules les équipes dehandball messieurs et de volley-ball dames ont pris part à cesjeux. Une mission qui s’annonce,

d’ores et déjà, difficile pour lesdeux étant donné que quelques-unes des meilleures équipes dum o n d e , d a n s l e s d e u x disciplines, seront présentes àPescara. En somme, c’est le judoqui est le plus représenté avec 13athlètes, dont 6 filles.

Un sport qui est censéconfirmer sa réputation, notam-ment suite aux deux médaillesd’argent et de bronze décrochéesr e s p e c t i v e m e n t p a r A m a rBenikhlef et Soraya Haddad auxjeux Olympiques de Pékin. Seulhic : cette dernière sera absentelors de ces JM. «Nos judokas,qui sont habitués à se frotter à lacrème du judo mondial, sont

prêts pour ces joutes méditer-ranéennes et essaieront dedéfendre au mieux les couleursnationales», a indiqué le direc-teur technique national, NasserOuarab. Les disciplines de boxe(11 pugilistes) et de karaté (10,dont 5 filles) sont égalementassez bien représentées entermes de nombre. La natationalgérienne va, quant à elle, parti-ciper aux compétitions avec septnageurs, dont une fille, en l’oc-currence Fella Bennaceur.Sofiane Daïd et Nabil Kebabvont tenter de monter sur lepodium même si, il faut le dire,le niveau de ce sport devient, aufil du temps, de plus en plus

élevé. La mission s’annonce également tout aussi difficilepour l’athlétisme. En tout cas,l’Algérie espère faire mieux quelors de la dernière éditiond’Almeria (Espagne) en 2005,durant laquelle nos athlètesavaient récolté 25 médailles (9or , 5 a rgen t e t 11 bronze) . L e r e c o r d e n l a m a t i è r e (32 médailles) a été réalisé auxJ M d e T u n i s 2 0 0 1 a v e c 10 médailles d’or, 10 en argentet 12 en bronze. En dernier lieu,il est utile de signaler que cetteseizième édition des JM varéunir plus de 4 000 participants,entre athlètes et officiels, venus de 23 pays. A. A.

FINALE DE LA COUPE D’ALGÉRIE DE BASKET-BALL (MESSIEURS)

ASPTT Alger - GS Pétroliers : sous le signe de la revanche L’ASPTT Alger, fraîche-

ment parée du titre de championd’Algérie, le premier de son his-toire obtenu vendredi dernierdevant le GS Pétroliers (84-81),tentera de récidiver, aujourd’huidevant le même adversaire àl’occasion de la finale seniorsmessieurs de la Coupe d’Algériede basket-ball. Cette finale, quiaura un goût de revanche, clôtu-rera la saison 2008-2009,caractérisée par l’élimination del’équipe nationale de la phasef i n a l e d u C h a m p i o n n a td’Afrique des nations qu’abriterala Libye en août prochain.

Aujourd’hui donc, le publiclocal et certainement les fans desdeux finalistes, découvrirontcette équipe des «PTT» qui a oséé c o r c h e r l ’ o r g u e i l d e s«Pétroliers» que personne n’at-tendait concéder leur premièredéfaite de la saison, une défaitelourde de conséquences à cinqjours de la finale. Ceux quiavaient assisté à «l’exploit deHydra» ont reconnu le méritedes hommes du duo Saiak-Chebani qui ont pris à la gorgeleurs homologues du GSP, leur

permettant de s’assurer un écart conséquent jusqu’au 3e quart-temps.

S a n s d o u t e q u e l e s t a f f technique reconduira la mêmeéquipe en appliquant la devisebien connue : «On ne changepas une équipe qui gagne.» Poury parvenir, les anciens élémentsdu MC Alger, Chikhi Lyès,A m i n e B e n r a m d a n e e t A l iBenhocine, seront avec un cer-tain Belkhodja, l’homme dumatch de vendredi dernier, ainsique Saïdi et Behloul, les princi-paux atouts de l’ASPTT Alger.Côté GSP, encore sous le chocde la défaite, l’heure est à larevanche. La formation deLoubachria Ahmed, grandedominatrice de la compétitionavec 32 victoires en 32 matches,n’a pas encore digéré sa défaite,surtout qu’elle a largementdominé la 2e phase du cham-pionnat en aller et retour. Lesjoueurs terminent une saisonharassante avec un programmesurchargé lors des deux derniersmois avec, à la clé, les tournoisde Salé, Beyrouth avec leur clubet Rabat avec le cinq national.

Cette finale sera prise très ausérieux et les erreurs commisesen finale du championnat neseront pas reproduites, a t-onassuré du côté de l’ex-formationdu MC Alger, recordman de vic-toires avec 10 trophées, dont ledernier a été obtenu en juilletdernier devant le NB Staouéli(89-68).

Les deux formations vont seretrouver également chez les«dames» où les données sontcomplè t emen t d i f f é r en te s .L’ASPTT Alger, actuelle déten-trice du doublé, part nettementfavorite même si les filles duGSP, entraînées par l’ex-coachn a t i o n a l d u c i n q f é m i n i n ,

Smaïl Bendjennad, semblentdécidées à relever le défi et, sur-tout, effacer la défaite concédéelors de la finale 2008 devant lemême adversaire (41-67).D’ailleurs, le coach du GSPestime que son équipe ne cessede progresser au fil des matcheset qu’elle reste la seule à avoirbattu son adversaire de vendredi,lors du championnat régional, etce après avoir concédé deuxdéfaites. Le GSP et l’ASPTTsont appelés également à se rencontrer le week-end prochainen phase finale du championnatf é m i n i n , e n c o m p a g n i e du MO Constantine et du CRHussein-Dey.

Tournoi de Toulon (football) :

l’EN algérienne féminine écrase la Tunisie (4 à 0)

La sélection algérienne dames de foot-ball a écrasé son homologue de Tunisiemardi sur le score de 4 à 0 (mi-temps 2-0), à l’occasion du premier match dutournoi international des 2 Rives deToulon (Sud de la France). Les buts de larencontre ont été marqués par Boumrar(25’), Zerrouki (32’), Moussaoui (50’) etImloul (80’). Les protégées de l’entraî-neur Azzedine Chih joueront leur 2érencontre jeudi face à la France (A’) à18h00. La sélection algérienne prépareles qualifications de la prochaine Couped’Afrique des nations 2011 prévue enAfrique du Sud.

FAF : les sélectionsnationales à l’ordre

du jour de la réunion du 13 juillet

Les sélections nationales de football etles modalités d’accession et de rétrogra-dation pour l’ensemble des champion-nats seront parmi les points à l’ordre dujour de la réunion du bureau fédéral dela Fédération algérienne de football(FAF), prévue le 13 juillet prochain.Cette réunion, qui sera présidée par lepremier responsable de l’instance fédé-rale, Mohamed Raouraoua, se pencheraégalement sur les dispositions réglemen-taires et la Coupe d’Algérie, saison 2009-2010. Le rapport des différentescommissions et les affaires administra-tives seront les autres points inscrits àl’ordre du jour de la réunion du 13 juillet.

CM-CAN 2010 : la Zambie effectuera un

stage au Maghreb La sélection nationale de Zambie effec-

tuera un stage dans un des pays duMaghreb en vue de son match face àl’Algérie prévu le 6 septembre à 22h00au stade du 5 Juillet pour le compte de laquatrième journée des qualificationsjumelées de la Coupe du Monde etCoupe d’Afrique, a annoncé mardi laFédération zambienne de football (FAZ).Selon le vice-président de la FAZ,Emmanuel Munaile, son instanceprendra très au sérieux la rencontreretour face à l’Algérie. «Le pays nord- africain qui accueillera lesChipolopolo pour le stage de préparationn’est pas encore choisi», a-t-il déclaré à lapresse locale. Lors du match aller disputé samedi dernier au Konkola stadium à Chililabombwe, l’Algérie s’était imposée sur le score de 2 à 0, rappelle-t-on. La Zambie avait préparéen Afrique du Sud ses deux précédentsmatches de qualification face respective-ment au Rwanda et l’Algérie. Les Vertsoccupent la tête du groupe C avec 7 points devant la Zambie (4 points),tandis que l’Egypte et le Rwanda, quis’affronteront le 5 juillet au Caire enmatch en retard de la 3e journée, ferment la marche avec un seul point.

LNF : le championnatnational juniors débute

le 6 août La Ligue nationale de football informe les clubs de la division une que le championnat national juniors sera effectivement mis en œuvre dès le débutde la nouvelle saison 2009/2010 dont la première journée est fixée au 6 août 2009. Les rencontres du championnat national juniors seront programmées autant que possible enouverture des rencontres seniors.

Jeudi 25 juin : 09h30 HS Annaba - ASPTT Alger(minimes F) 11h00 WA Boufarik - MT El-Eulma(minimes G) 1 3 h 0 0 N A H u s s e i n - D e y - GS Pétroliers (cadets) 15h00 ASPTT Alger - GS Pétroliers(seniors messieurs)

Vendredi 26 juin : 9h30 OM Jijel - CR Hussein-Dey

(cadettes) 11h00 EC El-Biar - CR Hussein Dey(juniors F) 15h00 AU Annaba - GS Pétroliers(juniors G) 17h00 ASPTT Alger - GS Pétroliers(seniors dames)

Programme des finales (toutes catégories)

Page 15: La Tribune 25 juin 2009

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Jeudi 25 juinPar

Ali Boukhlef

IL faisait un temps chaud, cejeudi 25 juin 1998. Une tensionétait perceptible dans le ciel lourdde la ville de Tizi Ouzou. Et soudain, une information avait pro-voqué chez tous une paniqueindescriptible : à 13 h 30 min, lechanteur kabyle le plus populairedu moment étaitassassiné par balle àTala Bouinane, àquelques kilomètresd e l a v i l l e d e sGenêts, sur la routede Beni Douala, sarégion natale. Il étaitaccompagné de safemme, Nadia, et deses deux sœurs. Ellessont toutes les troisvivantes.

C e l a f a i texactement onzeannées jour pourjour. Si le chanteurrebelle est enterréquelques jours aprèssa mort dans l’unedes cérémoniesfunèbres les plusémouvantes et cer-tainement la plusimpressionnante del’Algérie indépendante, les auteurset les raisons de son assassinat nesont toujours pas connus. Mais unechose est sûre : le chanteur engagéreste une icône pour des généra-tions de jeunes et de moins jeuneset sa popularité n’a jamais fléchimalgré le poids des ans. Plus quecela, Matoub est devenu, en l’es-pace de quelques années, unmythe.

Mais, comment un chanteur a-t-il suscité autour de lui autant desympathie et de popularité ? E n r é a l i t é , l a p o p u l a r i t é de Matoub n’est pas fortuite. Car, dès sa tendre enfance, ce natif

d e T a o u r i r t M o u s s a , à Beni Douala, un 26 janvier 1956,avait déjà montré des signes de rébellion. C’est ce qu’il racontedans son livre autobiographique, leRebelle, édité en 1995. Sa prise dec o n s c i e n c e i d e n t i t a i r e a commencé tôt. Très tôt même. A u c o l l è g e d é j à , i l a v a i t commencé à s’intéresser à tout cequi touche à la revendication iden-

titaire. Au même moment, LounesMatoub découvrait sa passion artistique. C’est ainsi qu’ilenregistra son premier album, Adcnugh ifennanen (je chante lesartistes) en 1978. Le jeune artiste yrend hommage à quatre de sesaînés : Slimane Azem, Cheikh ElHasnaoui, Idir et… Lounis AïtMenguellet. Un premier album etun premier succès. D’autres sui-vront à un rythme effréné, leplaçant toujours en haut des hit-parades, réussissant à lui faire un chemin malgré la présence del’indétrônable Aït Menguellet.«Ula d nek tegla yissi, taluft n

tuber t-teqqes» (Même moi, je n’étais pas épargné par la douloureuse affaire d’Octobre)avait chanté l’artiste, dans Regardsur l’histoire d’un pays damné en1991. Il aborde, bien entendu, lesoulèvement d’octobre qui marqueun tournant dans la vie et l’œuvred e L o u n e s M a t o u b . Le poète, qui était en mission dedistribution de tracts appelant au

calme à Aïn ElHammam, avait étéblessé par 12 ballest i r é e s p a r u n … gendarme.

Un autre événement tragique avait marqué lav i e d u R e b e l l e .E n o c t o b r e 1 9 9 4 ,Matoub était enlevé p a r u n g r o u p e terroriste à Takhoukht,à m i - c h e m i n e n t r e T i z i O u z o u e t l e s Ouacifs. C’était enpleine crise. Puisque, enplus des attentats terro-ristes qui faisaient ragedans le pays –le chan-teur venait d’éditer unalbum intitulé Kenza,en hommage aux intel-lectuels assassinés-, laKabylie était en pleinegrève de cartable.

Mobilisation générale de la popula-tion et de la classe politique. Aprèstrois semaines de captivité, l’aèdeest finalement libéré. Parti enFrance, il ne tarda pas à revenir surla scène publique avec un livre, leRebelle.

Malgré sa mort, ses portraits,stèles et statues ornent les quatrecoins de la Kabylie, et au-delà.«Xas yedja ldjehd ighallen-iw,mazal sewt-iw a-d ibaâzeq, a-s-d slen…», (Même si mes forcessont affaiblies, ma voix se feraentendre, partout), chantait-il audébut des années 1990. Un poètepeut-il mourir ? A. B.

UPM : réunion ministérielle sur l’environnement à Paris Prélude au dégel imminent de l’Union pour la Méditerranée (UPM), une réunionministérielle euro-méditerranéenne sur l’environnement se tiendra aujourd’hui à Paris,a-t-on appris de source officielle égyptienne. Le ministre égyptien de l’Industrie, RachidMohamed Rachid, dont le pays est co-président avec la France de l’UPM, a gagnémercredi Paris pour assister à cette réunion, a indiqué le ministère de l’Industrie àl’AFP. «Des projets sur l’infrastructure, l’environnement et les énergies renouvelablesseront examinés et approuvés», a-t-il précisé, avant cette réunion présidée par M. Rachid et le ministre français de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo. Fin mai, le chef de ladiplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, avait indiqué à l’AFP que cette réunionaurait lieu afin de «réactiver» l’UPM, en berne depuis l’agression contre Ghaza du 27 décembre au 18 janvier.

Biskra : 10 ans de prison pour deux fonctionnaires d’Algérie Poste Deux fonctionnaires d’Algérie Poste ont été condamnés hier par le tribunal criminel deBiskra à 10 ans de prison pour «détournement de deniers publics», tandis que troiscoaccusés ont écopé de 5 ans. L’affaire remonte au mois d’avril 2004 lorsqu’ avait étédécouvert un «trou financier» de 130 millions de dinars dans le bureau d’Algérie Postede la commune de Aïn Zaatout (Biskra). L’enquête menée par les services de laGendarmerie nationale avait donné lieu à l’inculpation de 12 personnes, dont lecoordinateur de wilaya des unités d’Algérie Poste ainsi que le receveur de bureau deAïn Zaatout pour «détournement de deniers publics», «utilisation de deniers publics à desfins personnelles et au bénéfice de tiers» et «participation à un détournement de deniers publics»

Collectivités : plus de 530 communes sont cadastrées Quelque 531 communes sur les 1 541 que compte le pays ont été cadastrées à ce jouret 233 autres sont «en voie de l’être», a indiqué mercredi à Guelma un directeurcentral de l’Agence nationale du cadastre (ANC). Ce résultat représente un taux deréalisation d’environ 50%, soit 5 millions d’hectares d’une superficie globale àcadastrer de près de 11 millions d’hectares, a précisé M. Abderrezak Boudjemaa, enmarge d’un atelier régional d’évaluation organisé à Hammam Ouled Ali. Cet ateliervise, selon le même responsable, à «évaluer l’étape de mise en œuvre d’un plan général du cadastre», et permettra de «débattre des moyens humains et matérielssusceptibles de renforcer l’action entreprise en vue d’achever cette opération d’ici fin 2014».

Sport : fantasia nautique internationale du 4 au 9 juillet à Tamentfoust La Fédération algérienne de voile (FAV) organise une fantasia nautique internationale du 4 au 9 juil let à Tamentfoust (Alger-Plage), indique hier la Fédération. Cette manifestation sportive est organisée par la FAV dans le cadre de son programmecompétitif de la saison sportive 2008-2009. Outre la sélection algérienne et les clubsaffiliés à la FAV, cette édition verra la participation des équipes nationales de Tunisie,du Maroc et du Koweit, ajoute la même source. Les courses sont programmées les 5,6, 7 et 8 juillet, entre 11h et 17h.

Laghouat : plus de 50 sites historiques classés Un total de 54 sites historiques recensés dans différentes communes de la wilaya deLaghouat sont classés, a-t-on appris hier de la direction de la culture de la wilaya du secteur. Cette opération concerne les sites et monuments préhistoriques, gravures rupestres,et ceux de l’ère islamique, notamment les vieux Ksour disséminés à travers les régionsde Tedjmout, Tadjrouna, Aïn Madhi et Touiyala, selon la même source. Six autressites, des gravures et sculptures rupestres notamment, proposés à la classification parla direction de la culture font l’objet d’étude par la commission ad hoc, a-t-on ajouté.

Droits de l’Homme au Maroc : écart entre discours officiel et pratique La situation des droits de l’Homme au Maroc «se caractérise par l’écart existant entre lediscours officiel et la pratique réelle des appareils de l’Etat», a affirmé mercredil’Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendante). Dans son rapportannuel consacré à 2008, l’AMDH souligne que la justice demeure «la cause desviolations quotidiennes des droits des citoyen(ne)s». «La politique de l’Etat connaît unerétrogradation vis-à-vis des acquis», ajoute le rapport de l’AMDH, la plus ancienne desorganisations de défense des droits de l’Homme au Maroc. «De nombreuses affaires,citées dans notre dernier rapport, persistent en 2008 et notamment l’enlèvement, la torture [...], les arrestations arbitraires, les procès politiques, de la presse et larépression des libertés», ajoute le document, rendu public au cours d’une conférence depresse à Rabat.

LE REBELLE ÉTAIT ASSASSINÉ LE JEUDI 25 JUIN 1998

Il y a 11 ans, Lounes Matoub...

LE PRÉSIDENT de la Répu-blique, M. Abdelaziz Bouteflika aadressé un message decondoléances à la famille du défuntmoudjahid Cherif Belkacem,décédé mardi dernier à Paris àl’âge de 79 ans des suites d’unelongue maladie dont voici la tra-duction :

«Le destin a voulu que le moud-jahid et compagnon d’armes CherifBelkacem nous quitte aujourd’hui.Le défunt Cherif Belkacem comptaitparmi les enfants braves et vaillantsde la patrie. Etudiant déjà, il s’inté-ressa à la lutte pour la libération dupays et à l’éveil du sens révolution-naire parmi l’avant-garde estudian-tine. Membre actif au sein del’Union des étudiants musulmans, ilrejoint la glorieuse Révolution deNovembre dans la Wilaya V histo-rique. Sa foi inébranlable, ses

convictions profondes, sa loyautéindéfectible envers le message libé-rateur et sa compétence avérée dansla conduite des Hommes lui ontpermis d’assumer plusieurs respon-sabilités jusqu’à devenir membredans la gestion des opérations en saqualité d’officier supérieur. Au len-demain de l’indépendance, et grâceaux grands sacrifices consentis, ledéfunt Cherif Belkacem devientmembre de l’Assemblée nationaleavant d’être nommé ministre del’orientation nationale, ministre desFinances et, enfin ministre d’Etatchargé du Conseil national écono-mique et social outre sa qualité demembre du Conseil de la Révolu-tion. Le défunt a accompli ses mis-sions avec abnégation et a toujoursété soucieux du bien-être de sonpeuple jusqu’à ce que Le Tout Puis-sant décide de le rappeler auprès de

Lui. Que Dieu lui accorde miséri-corde et clémence et l’accueille enson vaste paradis aux cotés des mar-tyrs, des moudjahidine et de sespieux serviteurs. Avec sa dispari-tion, je perds un compagnon de lalongue marche. L’Algérie perd en lapersonne de ce haut cadre, militantet moudjahid, un des ses valeureuxfils qui lui a témoigné fidélité etdévouement. Grande est notre peineque ne saurait apaiser que la résigna-tion devant la volonté de Dieu et laperpétuation de son legs. Nousprions Dieu Le Tout Puissant d’ac-corder au défunt sa miséricorde, del’accueillir en son vaste paradis auxcôtés de ceux qu’Il a comblés de Sesbienfaits et entourés de Sa grâceéternelle et d’assister sa famille, sescompagnons et ses amis en cettedouloureuse épreuve.» APS

La recherche d’une solution, parl e s N a t i o n s u n i e s , a u conflit du Sahara occidental est sur le «bon chemin», a affirmé hierà Alger l’envoyé personnel dusecrétaire général de l’ONU auSahara occidental, M. ChristopherRoss. «Je crois que nous sommessur le bon chemin pour procéder àl a p r o c h a i n e é t a p e d a n s l a

recherche d’une solution à cette grande question», a déclaré à la presse M. Ross à l’issue de l’au-dience que lui a accordée le prési-dent de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, en présence de M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargédes affaires maghrébines et africaines. L’envoyé personnel

du secrétaire général de l’ONU, quia qualifié de «très bonnes» ses discussions avec le président d e l a R é p u b l i q u e , a a j o u t é que «beaucoup d’aspects liés à la situation dans la région, y compris, bien évidemment, l a q u e s t i o n d u S a h a r a occidental», ont été abordés lors deces discussions.

Ross : la question sahraouie sur «le bon chemin»

Bouteflika adresse un message de condoléances à la famille de Cherif Belkacem