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La Zone de Boxe vol 18

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En vedette Christophe Canclaux, Revue de l'année 2007 pour Interbox et Groupe Yvon Michel, Sébastien Gauthier, Patrice Godin et les défections cubaines.

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LA ZONE DE BOXE 2e Année, Numéro 18 2

Magazine La Zone de Boxe

2755 Clermont Mascouche (Québec) J7K 1C1

[email protected] Éditeur François Picanza Rédacteur en chef Pascal Roussel Collaborateurs Samuel D-Drolet François Couture Martin Laporte Vincent Morin

Patrice Godin Karim Reno Sébastien Gauthier

Correcteur/Réviseur Pascal Lapointe Véronique Lacroix Mise en pages / Infographie Luc Lévesque Le magazine la Zone de boxe est publié six fois par an, fondé en 2004 à Mascouche par François Picanza. Ce magazine est maintenant offert gratuitement sur le web.

La Zone de Boxe magazine

3e année, numéro 18 Janvier 2008

3 – L’éditorial 4 – Le mot du médium format géant 6 – Entrevue avec Christophe Canclaux 10 – Revue de l’année Interbox 14 – Revue de l’année GYM 19 – Les 75 raisons pour lesquelles on aime la boxe 22 – La Page du Boxeur 24 – La boxe et moi 26 – Les défections : fuir pour réussir? 28 – Quand une puissance devient une suprématie : La Grande-Bretagne et les super-moyens ! 31 – Classements Québécois 32 – Classements internationaux la Zone de Boxe

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L’éditorial Si je ne me trompe, ce numéro est le plus volumineux que nous avons produit jusqu’ici. L’addition régulière de nouveaux collaborateurs à notre équipe est ce qui permet au magazine La Zone De Boxe de vous offrir tous plus. Outre l’équipe régulière, que j’aimerais féliciter en ce début d’année pour tout les efforts qu’elle déploit numéro après numéro pour faire un succès de ce magazine, la participation de personnalité tel Patrice Godin et Sébastien Gauthier ajoute une touche différente et des points de vue que je crois que nos lecteurs apprécient. Pour s’assurer que nous sommes sur la bonne voie, je vous invite à nous écrire à [email protected] et à nous laisser savoir ce que vous avez pensé de leur contribution et à nous informer sur d’autres personalités que vous aimeriez voir dans nos pages. Nous avons pris un virage vert l’été dernier et je viens de m’apercevoir d’une chose pour la première fois. Le fait d’être en format téléchargeable plutôt qu’imprimé nous permet également une première. Nous pouvons maintenant publier un magazine possédant un nombre impair de pages. Un détail mineur, soit, mais cela évite à devoir faire du « bourage de page » juste pour arriver à un nombre pair en bout de ligne. ☺ Sur ce, j’ai assez pris de votre temps et je vous invite à parcourir notre plus récent numéro. Les douze derniers mois furent fastes pour le noble art. 2008 s’annonce très bien elle aussi. Je vous souhaite à tous de la bonne boxe et surtout, que la santé soit au rendez-vous ! François Picanza Éditeur

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Le mot du médium format géant 2007 fut sans contredit une année de grand cru. Un grand millésime pugilistique pour le Québec. Nous avons eu dans notre belle province deux champions du monde en Bute et Alcine. Deux autres de nos boxeurs, Ngoudjo et Diaconu, attendent leur combat de championnat du monde (au moment où vous lirez ces lignes, Hermann Ngoudjo aura peut-être déjà livré son combat contre Paul Malignaggi, le 6 janvier à Atlantic City, pour la ceinture IBF). Nous aurons probablement encore une superbe année de boxe en 2008! Le magazine La Zone de boxe vous livre en ce début d’année son 18e numéro. Un numéro publié en janvier nécessite presque automatiquement une revue de l’année. C’est ce que nous avons fait à notre façon en soulignant les bons coups et les moins bons coups de nos deux promoteurs québécois, GYM et Interbox. Nous avons aussi continué nos nouvelles chroniques en sollicitant deux personnes pour la page du boxeur et pour la chronique la boxe et moi. Sébastien Gauthier du groupe Interbox nous parle de son année de malheur qu’il préfère laisser derrière lui afin de se concentrer sur une année 2008 où il souhaite remettre sa carrière sur les rails. Le comédien Patrice Godin (Le 7e round, Destinées) nous offre un texte où il nous explique comment son histoire d’amour avec la boxe a commencé. Puisque je vous parle ici d’amour, laissez-moi vous expliquer un autre article que vous pourrez lire dans cette édition du magazine. Vers le mois de septembre, le site américain Boxingtalk a publié un article qui s’intitulait « 101 reasons to love boxing», texte écrit par un dénommé Darren Nichols. Nous avons décidé de nous inspirer de ce texte pour créer notre propre liste, à la fois sérieuse et humoristique, des raisons pour lesquelles nous aussi, au Québec, nous aimons la boxe. D’autre part, vous rappelez-vous cette histoire, au mois de juillet, où deux boxeurs cubains (Rigondeaux et Lara) ont tenté de faire défection lors des jeux panaméricains à Rio au Brésil? Cette histoire a influencé notre collaborateur Vincent Morin qui nous a préparé un texte sur les boxeurs et les défections. Deux nouveaux collaborateurs se joignent à nous pour ce numéro. Martin Laporte, un maniaque de boxe internationale, nous offre comme première collaboration une analyse de la catégorie des 168 livres et de son histoire particulière avec la Grande-Bretagne. François Couture, quant à lui, nous propose une entrevue qu’il a réalisée avec le boxeur français Christophe Canclaux lors de son passage à Montréal pour le combat de Joachim Alcine. Canclaux sera le prochain adversaire de Ti-Joa dans le cadre d’une défense optionnelle. Selon la dernière rumeur, ce combat serait repoussé au 5 avril pour laisser le temps à Alcine de guérir une légère déchirure à un tendon de la main droite. Le round le plus long J’y étais. Sur le bord du ring. 2 325 personnes qui criaient pour Gaudet, le chouchou de Drummondville. Et trois personnes qui criaient pour Garza dans une langue que je ne comprenais pas. Gaudet a lancé à peu près 100 coups par round. Environ 1 200 au total si mes mathématiques ne me trahissent pas. Garza a mangé tellement de cuir que le lendemain matin, il a dû chier une paire de bottes et un portefeuille! Mais ce dont on va surtout se rappeler de ce combat, c’est le 11e round. Il a duré trois minutes, comme c’est l’habitude. Mais pour Gaudet et les 2 325 partisans sur place, le round a duré pas loin de trois heures. Dès le début du round, Garza a atteint Gaudet sur le piton. Et là, Gaudet s’est mis à tituber. Deux minutes et 30 secondes de titubage, c’est long. À cela, rajoutez la foule en détresse qui lance des « Oh non! » et des « mon Dieu! », Larouche en panique extrême qui crie « accroche!!!! », Garza qui cherche à finir le travail et vous avez là le round le plus dramatiquement énervant que j’ai jamais vu! Mais comme Gloria Gaynor l’a

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LA ZONE DE BOXE 2e Année, Numéro 18 5 chanté, Gaudet a survécu. Cependant, pour le bien et la continuité de sa carrière, Gaudet devra se guérir de son syndrome de Mike Milligan, syndrome qui fait que lorsque vous êtes sonné, les gants vous tombent le long du corps et ne vous protègent plus. Benoît a encore démontré qu’il était un incroyable technicien. Mais je me demande ce qui va le rattraper en premier dans sa croisade vers les sommets : son manque de puissance ou son menton? La stratégie de la chaudière d’eau Lors du combat de Gaudet contre Garza, nous avons pu voir une des plus vieilles stratégies du monde. On a pu constater à quel point elle est encore efficace. Laissez-moi vous expliquer en détail ce qui s’est passé devant moi. Après le 11e round, Gaudet était assis dans son coin et tentait de retrouver ses esprits après avoir subi la tempête Garza. Il n’avait qu’une minute, le temps normal alloué entre les rounds. Mais il y a des trucs qui existent pour étirer le temps. Rappelons-nous seulement la tactique du gant déchiré de Mohamed Ali et de son entraîneur Angelo Dundee lors de son combat contre Henry Cooper en 1963. Dans le coin de Gaudet, le classique coup de la chaudière fut utilisé. Pendant que l’arbitre regardait ailleurs, un membre du coin Interbox renversa une chaudière d’eau, inondant d’un seul coup le tapis! Et croyez-moi, c’était tellement évident et PAS DU TOUT subtil que le clan de Gaudet ne peut même pas prétendre que c’était un accident! Et ensuite, lorsque la cloche annonçant le début du 12e round a sonné, Stephan Larouche a sorti ses grands talents de comédien, une performance digne d’un Oscar. Il regarda l’arbitre en paniquant. « Monsieur l’arbitre, il y a plein d’eau ici, c’est dangereux pour les boxeurs! Mais ne vous inquiétez pas, je vais essuyer le tout (tranquillement!) » Larouche, à quatre pattes et essuyant le tapis, riait sûrement dans sa barbe. (NDLR : Larouche n’a pas de barbe, c’est juste une expression.) Et c’est ainsi que Benoît Gaudet bénéficia d’au moins 15 secondes supplémentaires. Doit-on considérer ceci de la triche? Bien sur que non. On appelle ça de la ruse, de l’expérience. Un petit moment qui m’a bien fait rire. Surtout quand, après le gala, dans la chambre des boxeurs, j’en ai parlé avec Larouche lui-même. Il m’a juré avec un grand sourire que c’était un accident. Jean Pascal et sa mystérieuse blessure Malaise. Ma boule de cristal me dit que Jean était encore souffrant de sa blessure avant le combat contre Brian Norman. Que la douleur serait revenue de façon intense à l’entraînement une ou deux semaines avant le combat. Qu’il aurait été plus sage de ne pas faire ce combat. Qu’une semaine avant son combat contre Norman, son épaule lui faisait mal, même au repos. Le résultat de tout ça : une performance très ordinaire de Jean Pascal. Il a dû passer les jours suivants à s’expliquer, presque s’excuser. Et tout cela a remis en cause sa participation au combat du 11 janvier en Floride. Dans cette histoire, y a-t-il quelqu’un à blâmer? Pascal a-t-il caché à son entraîneur à quel point il souffrait vraiment pour ne pas décevoir ses fans et boxer au Centre Bell? Si c’est le cas, je décerne à Pascal le prix de l’insouciance 2007. L’entraîneur Ramsay et le promoteur Yvon Michel savaient-ils que Pascal n’était pas adéquatement rétabli de sa blessure? Ont-ils laissé Pascal se battre tout de même en espérant que « ça serait correct », considérant l’adversité de Norman? J’ose espérer que non. Sinon, cette histoire aurait pu se terminer de la même façon que le combat d’Éric Lucas contre Danny Green. Morale de cette histoire : il n’y a aucune raison valable pour ne pas donner à une blessure le temps de guérir. Pascal Roussel Rédacteur en chef format géant

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Christophe Canclaux lors de son passage au centre Bell le 7 novembre dernier, lors du

combat Alcine/Mosquera. (photo: Pascal Roussel)

Entrevue avec Christophe Canclaux Par François Couture

Aux lendemains du combat Mosquera-Alcine, La Zone de Boxe est allée rencontrer le boxeur français Christophe Canclaux et son manager Nicolas Riffard, afin de connaître un peu mieux le prochain adversaire éventuel de Joachim Alcine. La Zone de Boxe : M. Canclaux, merci pour cet entretien, à quelques minutes de votre départ pour l’aéroport. Quel a été votre premier contact avec la boxe? Christophe Canclaux : C’est à l’âge de 14 ans que j’effectue mes premiers pas dans ce sport. Auparavant, c’est au tennis et le karaté que je réalise mes premières gammes. Mais mon père m’a demandé de faire de la boxe car il adorait ce sport et il n’avait pas pu en faire lui-même. Je ne voulais pas du tout, je lui disais que je me ferais défoncer et défigurer. Il a vraiment insisté. Il m’a eu lorsqu’il a dit : «Essaie, et si tu n’aimes pas ça, je te fous la paix». Dès le premier entraînement, j’ai accroché. ZDB : Quels ont été les hauts faits de votre carrière, jusqu’à maintenant? Christophe Canclaux : Deux ans après mon arrivée dans la boxe, j’étais champion de France cadet. Puis j’ai remporté deux championnats senior; j’étais dans l’équipe de France en préparation pour les Jeux olympiques de Sydney mais je suis passé professionnel avant les Jeux. Je me vois alors décerner le Gant d’or du meilleur espoir français. Beaucoup m’annoncent comme le successeur de Laurent Boudouani, champion du monde WBA des super-moyens. En 2003, je suis devenu champion d’Europe et après, j’ai eu une blessure à la main droite. J’ai dû me faire opérer, ce qui a considérablement retardé ma carrière. Après un moment, sans promoteur, sans perspectives de grands combats donc, j’ai été démotivé et j’ai décidé d’arrêter la boxe, après une défaite injustifiée contre Jimmy Colas, en 2004 (j’ai pris ma revanche sur lui l’année dernière, je l’ai battu par décision unanime). Pendant cet arrêt, qui a duré deux ans, je regardais parfois des combats à la télé et j’avais l’impression que je passais à côté de grandes choses. Je ne voulais pas vivre avec le remords toute ma vie. J’ai alors décidé de me relancer, puis j’ai rencontré mon manager Nicolas Riffard. On fait donc une lancée, je me mets à fond dans cette histoire et on va voir jusqu’où ça va me mener. ZDB: Comment s’est déroulé votre premier combat, à votre retour? Christophe Canclaux : Nicolas m’a dit : «Il y a un Allemand invaincu, Alexander Sipos, si tu gagnes, le promoteur Sauerland te prend dans son écurie». J’avais un mois et demi pour me préparer, tout juste. Je n’ai pas perdu un seul round mais les juges allemands lui ont donné le combat! Les 20 000 personnes huaient! C’était un truc incompréhensible pour moi. Même l’entraîneur et les soigneurs de Sipos avaient honte. Sauerland m’a quand même fait signer le contrat — tout en mettant Sipos de côté! Il m’a invité à aller faire du sparring avec Markus Beyer et Arthur Abraham. ZDB: Sauerland est ici, au Canada, un personnage pour le moins controversé. Comment est votre relation avec lui?

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LA ZONE DE BOXE 2e Année, Numéro 18 7 Christophe Canclaux : Lorsqu’on est un de ses boxeurs, on n’a pas de problème! C’est lorsqu’on va se battre en Allemagne que les problèmes commencent. Si on ne met pas le boxeur local K.-O., on ne gagne pas. Voilà. ZDB: Votre surnom, Rocky, ça vous vient d’où? Christophe Canclaux : J’ai du sang italien en moi. Mon père voulait m’appeler Rocco, lorsque je suis né. C’est comme ça que c’est parti, vers trois ans Rocco est devenu Rocky. Ça n’a absolument rien à voir avec la boxe! (rires) Le film Rocky n’était même pas sorti encore… ZDB: Qu’est-ce qui vous a valu votre autre surnom, «l’Enfant Terrible de la boxe française»? Christophe Canclaux : Ça vient surtout du fait que je ne m’entendais jamais avec mon ancien promoteur français. Il me proposait des contrats qui n’étaient pas convenables. Et comme il contrôle les médias là-bas… ZDB: Ce n’est pas venu aussi du fait que vous aimes beaucoup les jolies femmes? Christophe Canclaux : Ah! Mais ça aussi, oui! Mais c’est un défaut et une qualité en même temps, non? (rires) ZDB: Cela dit, maintenant, vous êtes père depuis novembre 2006. Christophe Canclaux : Eh bien, ça, ça m’a calmé! Désormais, je suis sérieux et fidèle. Je suis tombé sur la bonne personne pour moi. Mais il a fallu beaucoup chercher! (rires) ZDB: Même chose pour le gérant, vous êtes tombé sur la bonne personne? Christophe Canclaux : Oui. Nicolas connaît son métier. Il est professionnel, comme entraîneur et manager. ZDB: Vous avez passé cinq jours sur nos terres. Qu’est-ce qui vous a frappé, à Montréal? Christophe Canclaux : Je pensais qu’il allait faire plus froid que ça! Pour un homme originaire du Sud de la France, je me trouve pas mal. J’étais déjà allé aux États-Unis, mais je n’avais jamais posé le pied ici. ZDB: C’est un marché qui vous intéresse, les États-Unis? Christophe Canclaux : Oui, bien sûr, mais ici, j’aime qu’ici, les gens parlent la même langue que moi. Vous êtes un peu Français vous aussi, non? À entendre vos noms et prénoms… ZDB: Pendant le combat de Joachim Alcine, je vous ai vu, aux abords du ring, lui prodiguer beaucoup de conseils. À titre d’observateur plus qu’attentif, comment évaluez-vous sa performance du vendredi 7 décembre? Christophe Canclaux : Il a un bon direct du bras avant, une bonne droite. Son jab est rapide, il a une bonne frappe. ZDB: Mais contre quelqu’un qui frappe avec autorité (cette expression fait crouler de rire Nicolas Riffard), comme vous, il sera en grande difficulté, c’est ça? Christophe Canclaux : Déjà, vendredi, il a été en difficulté contre un boxeur dénué de punch, malgré son coeur au ventre. Pour moi, jusqu’au K.-O., Alcine perdait son combat. De plus, j’aurais pensé qu’Alcine serait plus grand que moi. J’ai remporté je ne sais combien de combats avec des adversaires plus grands que lui.

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Christophe Canclaux (à droite) lors de sa revanche contre Jimmy Colas

le 20 janvier 2007 en Suisse. (photo: boxen.com)

ZDB: Il disait après son combat que ce n’était pas sa meilleure performance Christophe Canclaux : Selon lui, il n’est jamais à son meilleur! (rires)

ZDB: Vous avez renoncé à votre championnat d’Europe pour vous consacrer à un éventuel championnat du monde. Nicolas Riffard, s’interposant : Au départ, c’est lui qui devait se battre contre Alcine vendredi. Les discussions étaient très, très bien engagées. Mais les méandres de la boxe ont fait que ça n’a pas eu lieu. Comme Christophe devait se battre obligatoirement pour défendre son titre, on a préféré renoncer à cette ceinture pour se consacrer à un combat éventuel de championnat du monde. ZDB: Espérons que la blessure

d’Alcine ne l’empêchera pas de faire une défense optionnelle contre votre protégé. (NDLR: les dernières rumeurs repoussent le combat au 5 avril en raison de la blessure d’Alcine)

Nicolas Riffard : On lui apportera des pommades s’il le faut! On va s’occuper de lui. (rires) Farce à part, bien sûr, il y a une rivalité, mais le mec est sympa, quand même. Et puis, on n’était pas pour encourager le Panaméen, qu’on ne connaît pas du tout. ZDB: Vous étiez partisan d’un soir, quoi. Nicolas Riffard : Et pour de vrai! J’étais même inquiet pour Alcine côté pointage, alors je me suis levé pour aller à la table des juges, au sixième : c’était vraiment serré. C’était un combat très équilibré, même que Mosquera était beaucoup plus agressif. ZDB: Pour l’éventuel combat contre Alcine, vous seriez heureux de revenir vous battre ici? Christophe Canclaux : Je préfère boxer ici qu’en Allemagne, en tout cas. ZDB: Mais lorsque vous vous battez là-bas, vous avez l’appui de la foule, non? Vous êtes le boxeur «local»? Ici, vous aurez une foule hostile. Christophe Canclaux : Mais pas du tout! Les gens vont assister à un combat entre deux francophones. Ils vont aussi être derrière moi. ZDB: Et bien, vous avez du chemin à faire pour en arriver là! Christophe Canclaux : On a trois mois pour séduire les Québécois! ZDB: Et les Québécoises…

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Lucian Bute passant le K.-O. à Alejandro Berrio

(photo : Herby Whyne)

Bergeron, Bouchard et une paire de bottes particulières!

Revue de l’année Interbox Par Pascal Roussel

Voici l’occasion de faire une analyse de l’un de nos deux grands groupes québécois, Interbox. L’année 2007 fut une année importante dans l’évolution de l’entreprise, avec l’acquisition d’un titre mondial et de quelques titres nord-américains. Commençons par les bons coups, pour ensuite aborder les moins bons coups et les points d’interrogation.

Les bons coups chez Interbox pour l’année 2007

1- Bute champion du monde : Bute a commencé l’année en dévorant Sergey Tatevosyan pour le titre intercontinental de la WBO. Il a ensuite remporté le combat éliminatoire qui l’opposait à Sakio Bika, méritant le droit d’affronter Alejandro Berrio en combat de championnat du monde. Mission accomplie, Bute a envoyé Berrio au pays des rêves au 11e round avec un retentissant K.-O. Ses apparitions à la télé, sa bouille sympathique et son désir de communiquer avec ses fans en français ont fait de lui la nouvelle coqueluche des Québécois. Prochain combat le 29 février.

2- Bergeron en Allemagne : Interbox avait construit la fiche de Bergeron dans l’espoir qu’un jour Bergeron soit appelé à livrer un gros combat. Et c’est arrivé en septembre dernier. Bergeron s’est rendu en Allemagne affronter le monstrueux Nikolai Valuev pour sa plus grosse bourse en carrière. La concrétisation de ce combat en tant que tel était une excellente réussite. De plus, Bergeron n’a pas mal paru dans la défaite. Par conséquent, Interbox croit que de nouvelles portes s’ouvriront et que le poids lourd de Saint-Jérôme recevra d’autres offres intéressantes. Tant mieux si tout cela donne un souffle à la carrière du boxeur de St-Jérôme. Nous levons aussi notre chapeau à Pierre Bouchard qui, lors de la préparation de Bergeron pour ce combat, a chaussé une paire de bottes assez exceptionnelles afin d’avoir la grandeur de Valuev!

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Benoît Gaudet faisant son entrée à Drummondville(photo : Pascal Roussel)

Sébastien Gauthier et son ancien entraîneur Claude Bélanger

(photo : Interbox)

3- La carte au studio Mel’s et l’émergence de Diaconu : Le 9 mai dernier, le groupe Interbox a

présenté une carte au Studio Mel’s. C’était la première fois que ce studio de cinéma recevait un programme de boxe, et, selon tout le monde, le succès a été au rendez-vous. Il y avait une ambiance du tonnerre. Sur cette carte, qui était diffusée par le réseau américain ESPN2, Adrian Diaconu a offert une performance éblouissante en arrachant presque la tête de Rico Hoye! Toute l’Amérique a découvert le guerrier roumain qui se cachait à Montréal. Diaconu n’aurait pu choisir un meilleur moment pour livrer la performance la plus importante de sa carrière.

4- La retour en force de Benoît Gaudet : Gaudet aurait pu s’effondrer à la fin de 2006 à la suite de sa percutante défaite contre Henry Arjona. Subir un tel K.-O est le genre de truc qui fait que, souvent, le boxeur n’est plus jamais le même. Mais Benoît a agréablement rebondi après cet affront en enregistrant 6 victoires consécutives, dont une revanche immédiate contre Arjona où Benoît a dominé d’un bout à l’autre. Le tout s’est terminé en beauté le 30 novembre quand Benoît a défait Alberto Garza pour remporter un titre nord-américain devant ses partisans à Drummondville.

5- La percée de Jo Jo Dan : En 2007, Jo Jo Dan a livré 30 rounds de boxe. Il en a gagné 29. Il a

pourtant affronté de bons boxeurs. Mais il semble que son déménagement de Toronto à Montréal ait été la meilleure chose qui puisse lui arriver. Depuis qu’il s’entraîne à temps plein avec Interbox, les choses ont commencé à débloquer pour lui, si bien que lors de son dernier combat au Centre Bell, il a profité de l’absence des gros canons d’IBOX (Bergeron, Diaconu, Gaudet et Gauthier) pour se voir offrir une demi-finale avec un titre nord-américain en jeu. L’adversaire Delgado n’était ni élégant, ni enclin à se battre, mais Jo Jo a fini par l’achever d’un coup au corps au 12e round.

6- L’entente avec TVA : Était-ce en réplique à celle que GYM venait de signer avec la SRC? Nous ne

le saurons probablement jamais. Mais en signant une entente avec TVA pour diffuser les combats de Bergeron en Allemagne, de Diaconu en Californie contre Dawson et de Bute contre Berrio au Centre Bell, IBOX a fait beaucoup d’heureux! Les amateurs québécois sont sans conteste les grands gagnants de cette nouvelle ère télévisuelle de la boxe au Québec.

Les moins bons coups ou les malchances chez Interbox pour l’année 2007

1- La saga Gauthier : Comme le dit lui-même Sébastien dans la

page du boxeur, 2007 n’a pas été une bonne année pour lui. Premièrement, il y a eu sa défaite par abandon contre Eduardo Garcia pour le titre international de l’IBF. Dans ce combat, Sébastien s’est blessé. Mais surtout, le changement d’adversaire s’est révélé catastrophique. Gauthier passa à la dernière minute de Jovanny Soto, qui avait été

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Adrian Diaconu, lors de sa victoire contre Rico Hoye (photo: Interbox)

méticuleusement choisi, à un adversaire beaucoup plus coriace en Garcia. Par la suite, Sébastien s’est séparé de son entraîneur Claude Bélanger avec qui il travaillait depuis ses débuts. Et, pour couronner le tout, Sébastien devait se battre sur la carte à Drummondville le 30 novembre dernier, mais une malencontreuse rencontre avec un ouvre-boîte trop agressif lui a fait comprendre qu’il était mieux de mettre une croix sur son année 2007.

2- Le combat Bergeron/Valuev : Vous trouvez peut-être surprenant de voir que nous considérons ce combat comme un des moins bons moments de l’année 2007 pour Interbox. La tenue du combat comme telle, nous l’avons considérée comme un bon coup. Ce qui nous a agacés est plutôt le combat en tant que tel car nous croyons, même si ce n’est pas l’avis de tous, que Jean-François aurait pu gagner ce combat s’il avait pris plus de risques. Nous avons malheureusement l’impression que Bergeron s’est contenté de bien paraître, de prendre le minimum de risque pour gagner. Pourtant, l’histoire nous a souvent démontré que pour gagner une décision serrée là-bas, il faut gagner de façon très claire. Dans la catégorie déception, nous ajoutons aussi les déclarations d’après-combat du groupe de Bergeron. On prétendait s’être fait voler comme Éric Lucas s’est fait voler à l’époque contre Beyer. Remarquons que personne n’a appuyé ces déclarations. La comparaison, selon nous, ne se fait ni au plan de la boxe (Lucas avait vraiment tout fait pour gagner, il avait lancé plus de coups que Beyer et il avait mis de la pression), ni au plan des points (nous avions tous Lucas gagnant; peu d’entre nous voyaient Bergeron gagnant à la fin du combat malgré sa belle performance).

3- La blessure d’Adrian Diaconu : Évidemment, les blessures à la boxe sont inévitables. Celle de Diaconu est vraiment arrivée au mauvais moment. Adrian était encore sur la lancée de sa performance contre Hoye, il y avait une « vibe » positive pour Diaconu, même sur les forums de discussion américains. Les négociations avec le clan de Chad Dawson avaient été difficiles. Donc, l’annulation du combat était à ce moment-là le pire scénario. Il semble par contre que les

choses soient en train de se replacer. Le WBC semble vraiment tenir son bout face au groupe de Gary Shaw afin de forcer Dawson à affronter le Shark, sinon le champion sera déchu de son titre.

Autrement dit, Diaconu affrontera Dawson, ou il affrontera un autre boxeur classé pour le titre vacant. Mais dans un milieu comme celui de la boxe, il ne faudrait pas s’étonner si Diaconu recevait une enveloppe pleine de billets du clan Dawson pour qu’il passe son tour et laisse ce dernier faire une défense optionnelle contre un nom plus payant, comme Antonio Tarver ou Glen Johnson.

4- Le combat prévu entre Victor Lupo et Stéphane Savage : Ce combat qui était prévu sur la carte Interbox du 19 octobre était de loin le pire cas de matchmaking d’Interbox nouvelle version. Heureusement pour nous (mais surtout pour Savage), ce combat n’a pas eu lieu, faute de temps. Cependant, juste l’idée de ce combat était suffisante pour nous donner des sueurs froides. Deux questions nous viennent à l’esprit. 1) À quoi Savage pensait-il en acceptant ce combat? 2) À quoi pensait Stéphane Larouche en le proposant?

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Victor Lupo, nouveau venu chez Interbox.

(photo: Pascal Roussel)

Baha Laham, nouvelle recrue chez Interbox (photo : Herby Whyne)

Les points d’interrogation

1- L’arrivée de Lupo : Il est encore trop tôt pour savoir de quelle façon IBOX compte utiliser Victor Lupo. À quel point IBOX va-t-il consacrer du temps et des efforts pour amener Lupo vers de hauts sommets? Sa défaite contre Clavette à Drummondville va-t-elle ralentir les ardeurs d’IBOX à son égard? Au stade où en est la carrière de Lupo (niveau nord-américain, recherche de ceintures), il ne peut plus vraiment boxer en fond de grille. Il faudra être prêt à débourser de bons montants pour attirer des boxeurs crédibles à son intention et lui trouver des cartes où il fera au moins des demi-finales, alors que Lupo n’est pas très connu, donc pas très vendeur. La question que l’on se pose vraiment est : vaut-il l’investissement qu’il nécessitera pour le promoteur? Par contre, en ce qui concerne ses capacités, nous ne doutons pas de Victor Lupo.

2- Baha Laham : Baha est arrivé chez Interbox au moment où le promoteur avait besoin de nouveaux boxeurs pour les combats de 4 rounds. Ses plus jeunes boxeurs du moment (Gaudet et Gauthier) avaient dépassé ce stade. Baha a connu un début de carrière honnête lors de ses cinq premiers combats, sans rien vraiment casser. Cependant, nous avons l’impression qu’Interbox a décidé de mettre Laham devant des adversaires relevés qui lui permettront rapidement de voir de quel bois il se chauffe. Le duel contre Juan Carlos Pastrana que Laham a remporté décisivement était un pas dans la bonne direction. IBOX avait l’intention ensuite de lui faire affronter le Mexicain David Gomez (15-1, 14 K.-O.) à Drummondville le 30 novembre dernier, mais, malheureusement pour nous, le combat n’a pas eu lieu. Jusqu’où ira Baha Laham? Nous en aurons une bonne indication dès 2008 si IBOX garde les mêmes intentions.

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Revue de l’année GYM Par Samuel D.-Drolet

Sur la scène pugilistique, l’année 2007 a été mouvementée et remplie d’action au Québec. Les principaux artisans de cet essor pugilistique sont Interbox et Groupe Yvon Michel (GYM), deux écuries basées à Montréal. GYM est un organisme relativement jeune. Pourtant, il parvient déjà à se positionner à l’échelle mondiale. Je vous propose donc une revue de l’année de ses activités, afin de souligner les faits marquants des 12 derniers mois. Tout comme mon collègue Pascal Roussel, je m’efforcerai de faire ressortir les bons coups, les moins bons coups et les points d’interrogation.

Les bons coups chez GYM pour l’année 2007

1. Le couronnement d’un roi : Joachim Alcine champion du monde!

Plusieurs mois d’inactivité, une gastro-entérite aiguë qui l’a considérablement affaibli et la parution dans un quotidien montréalais d’un article qui a eu un effet choc dans le monde de la boxe : rien n’a semblé perturber la confiance de Ti-Joa. Le boxeur québécois d’origine haïtienne s’est rendu à Bridgeport, au Connecticut, dans le but de ravir la ceinture de la WBA des super-mi-moyens à l’invaincu Travis Simms. Selon les parieurs, Alcine était le négligé lors de cet affrontement. Joachim semble aimer faire mentir les soi-disant connaisseurs puisqu’il est parvenu à soutirer une victoire par décision unanime, infligeant une première défaite à Simms, et ce, en terrain hostile. Après cette victoire en championnat du monde, Alcine n’a pas changé pour autant. Il tente toujours d’apporter son aide à ceux qui en ont besoin. Il multiplie les apparitions publiques, lance des messages d’espoir et se fait toujours un diplomate exemplaire. C’est donc un roi proche de son peuple.

2. La Panthère noire mise sur les gros combats

Depuis ses débuts professionnels, Herman Ngoudjo n’a jamais péché par facilité. Il a grimpé les échelons rapidement, brûlant souvent les étapes dans le but d’atteindre le plus rapidement possible son rêve, soit d’obtenir un combat de championnat du monde. La Panthère a attaqué l’année 2007 en grand en affrontant le redoutable Jose Luis Castillo, considéré par plusieurs (à cette époque) comme faisant partie des dix meilleurs boxeurs livre pour livre de la planète. On avait promis au gagnant un combat contre le « champion du peuple », Ricky Hatton. Castillo ne s’était jamais imaginé perdre ce combat. Il a toutefois eu une peur bleue et quelques sueurs froides en entendant le verdict de 115-113, 113-115 et 115-113 en sa faveur. Cependant, Herman a suffisamment impressionné pour se maintenir dans les classements mondiaux et obtenir une autre chance. En juin dernier, au stade Uniprix, il a affronté un artisan de la mise hors combat en Randall Bailey (35-6-0, 32 K.-O.) pour le droit de se battre en championnat du monde de l’IBF. Herman ne s’est pas battu beaucoup lors de la dernière année, mais, chaque fois qu’il en a eu la chance, il a prouvé à tout le monde qu’il possédait un talent indéniable. Le prochain combat de la Panthère noire aura lieu à Atlantic City et l’opposera à Paul Malignaggi (23-1-0, 5 K.-O.), un boxeur aux mains plus rapides que leur ombre et plus légères qu’une plume.

Joachim Alcine, nouveau roi couronné

(photo: GYM)

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Sébastien Demers : année fructueuse malgré sa défaite

(photo: GYM)

3. Pascal champion unifié nord-américain, prochain objectif : Miranda!

En 2007, Jean Pascal à livré 5 combats mettant 4 fois en jeu certains de ses titres nord-américains. Il a fait face à de nombreuses situations quelque peu déstabilisantes : changements d’adversaire fréquents, rivaux incapables de faire le poids, en plus de certaines blessures qui lui ont compliqué l’existence. Cependant, il en est toujours sorti vainqueur, non seulement dans l’arène mais aussi en expérience. Jean est de plus en plus mature et les résultats qui en découlent sont encourageants pour son avenir. Pascal s’est aussi rendu à Hollywood, en Floride, pour défier publiquement le puissant boxeur qu’est Edison « Pantera » Miranda au terme d’un combat que ce dernier venait de remporter par K.-O. technique. À l’heure actuelle, l’écurie GYM serait en pourparlers avec Greg Wantman, agent de Miranda, afin de concrétiser un affrontement entre les deux protagonistes. Un tel combat serait fort probablement télédiffusé sur les réseaux américains HBO ou ESPN et serait une très bonne vitrine pour Pascal et, du même coup, GYM. Tout porte à croire que le combat aura lieu à Montréal, au stade Uniprix, l’été prochain.

4. Une expérience internationale pour « Double Trouble »

Sébastien Demers est un homme de défis. Tout comme Herman Ngoudjo, « Double Trouble » n’a jamais reculé devant personne, si bien qu’il s’est vu octroyer le droit d’affronter Arthur Abraham en combat de championnat du monde, à la suite de sa conquête du titre international de l’IBF. Demers a vécu son expérience en Allemagne à la dure, étant défait par K.-O. à la fin du troisième round. Mais lorsqu’une telle chance se présente, on ne peut la laisser filer. Demers a eu le courage de l’accepter et de donner le meilleur de lui-même jusqu’à ce qu’il se fasse durement toucher quelques secondes avant la fin du troisième engagement. Depuis cette défaite, Sébastien est

retourné faire ses devoirs au gymnase et a affronté et vaincu coup sur coup Walid Smichet et Mohammad Saïd. Toujours excitant sur le ring, Demers nous réserve sûrement une année 2008 remplie d’action.

5. Olivier Lontchi : la révélation! Depuis quelque temps, Howard Grant, l’entraîneur d’Olivier Lontchi, ne se gène pas pour déclarer que son poulain est l’un des plus durs cogneurs au pays et ce, malgré ses 6 K.-O. en 14 combats. Lontchi est un boxeur très complet qui ne commet pas beaucoup d’erreurs. Au cours de la dernière année, il a relevé des défis de taille en battant plusieurs boxeurs qui représentaient des risques indéniables. Tout d’abord, il a affronté Roman Campos, boxeur qui avait fait visiter le plancher à Andrew Kooner à son combat précédent. Puis, il a croisé les gants avec Osvaldo Lara, super-léger qui devait se battre contre Herman Ngoudjo, mais ce dernier était embêté par la grippe. Il a alors dû laisser sa place. Lontchi l’a relevé et a battu Lara par K.-O., et ce, même si pour cet affrontement de dernière minute Olivier a fait un saut de trois divisions de poids. Ensuite, il a affronté Fermin « mâchoire de caoutchouc » de Los Santos dans un combat où Olivier a tout fait pour faire tomber son adversaire, en vain. Finalement, il a gagné les titres NABO et NABA en menant le combat d’un bout à l’autre face à un aspirant mondial de longue date, Cruz Carbajal. Lontchi sera à surveiller en 2008.

Jean Pascal, champion unifié nord-américain (photo: GYM)

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David Lemieux, nouvelle recrue chez GYM

(photo: Gino Messier)

Dierry Jean, nouvelle recrue chez GYM

(photo: Étienne Fournier)

2007, mauvaise année pour David Cadieux

(photo: CBQ)

6. De nouvelles acquisitions pour GYM Cette année, GYM a fait un coup de maître en ajoutant à son équipe trois nouveaux boxeurs fort prometteurs. Ils sont allés chercher Antonin Décarie, un bon ami de Jean Pascal, pour qui le contrat le liant à Interbox arrivait à échéance. Il souhaitait une entente à long terme, ce que GYM n’a pas hésité à lui offrir. Se sont

ajoutés à l’équipe, en même temps que Décarie, Dierry Jean et David Lemieux, tous deux fraîchement sortis des rangs amateurs. Jean est un boxeur de la même école que Jean Pascal : mains basses et explosives, et défensive résidant principalement dans l’esquive. C’est un boxeur spectaculaire qui a rapidement gagné la confiance des amateurs. David Lemieux est un jeune boxeur d’une puissance exceptionnelle. Il est bien dirigé et l’opposition à laquelle il fera face augmentera lentement mais sûrement. Surtout lentement. Il a le potentiel et le sérieux pour se rendre loin et GYM en est fort conscient. Avec ces nouvelles acquisitions, GYM s’assure une relève fiable pour quelques années.

6. Des combats, encore plus de combats Cette année encore, GYM a été une usine à galas de boxe. À lui seul, le promoteur a réalisé 12 galas avec plusieurs combats enlevants. Des affrontements comme St-Juste-Cruz, Ngoudjo-Bailey, Pascal-Ikeke, Demers-Smichet, Lontchi-Carbajal, Alcine-Mosquera, etc. GYM tente de nous procurer le plus de boxe possible et y parvient à merveille! On peut remercier Radio-Canada de nous offrir les combats en direct. Elle touche un plus grand public et fait découvrir la boxe au maximum de gens. GYM a conclu avec la SRC une entente de quelques années qui permettra au public canadien de voir tous les combats de championnat du monde en direct, en plus des combats présentés au Casino de Montréal.

Les moins bons coups de l’année 2007 chez GYM

1. Qu’en est-il de David Cadieux? La dernière année a été des plus éprouvantes pour le géant de Trois-Rivières. Dès son premier combat de l’année, on le voit peiner à vaincre le coriace américain Russ Puritty. Puritty a tenté une tactique à la Rocky Balboa, laissant David s’épuiser et terminant le combat en force. Cette tactique a presque fonctionné, mais Cadieux a tenu le coup et s’en est tiré avec la victoire. Puis, après un combat de remise en forme, Cadieux se voit offrir l’opportunité de se battre pour le titre NABO. Pour gagner ce titre, il doit affronter Josué Blocus, un Français sous-estimé par plusieurs. Blocus crée la surprise et soutire la victoire au favori local. David a connu un autre combat difficile en septembre, alors qu’il a été défait par K.-O. par une de ses anciennes victimes, Ray Olubowale. Depuis, on entend très peu parler du Trifluvien. Qu’en est-il de David Cadieux? Reviendra-t-il en force au cours de la prochaine année ou accrochera-t-il les gants pour de bon?

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2. Des pertes couteuses?

Si l’écurie GYM est parvenue à aller chercher de bons boxeurs cette année, elle n’est pas parvenue à tous les garder. Nul ne sait réellement les causes de ces séparations, mais lors de la dernière année, Paul Clavette, Renan St-Juste et Victor Lupo ont rompu (ou tente de rompre) leur union avec le Groupe Yvon Michel. Depuis son départ, Paul Clavette s’est battu à quatre reprises et a remporté chacun de ces affrontements, enregistrant de jolies victoires, à tel point qu’on entend au loin des rumeurs de championnat du Commonwealth. En ce qui concerne St-Juste, il s’est battu à trois reprises en 2007 et a lui aussi gagné tous ses combats. Le fait d’armes de Renan, pour la dernière année, est sans aucun doute sa victoire aux dépens de Christian Cruz, qui était censé affronter Adonis Stevenson. Depuis, la situation est plutôt vague et on ne sait trop ce qui en est. GYM prétend que St-Juste est toujours sous contrat avec l’organisation, écoulant son année d’option, alors que St-Juste remet en cause la validité de ce contrat qui n’aurait jamais été présenté à la Régie des alcools, des courses et des jeux. Toujours est-il qu’il ne s’est pas battu depuis le mois de septembre et que plusieurs amateurs attendent avec impatience de le voir grimper dans l’arène à nouveau. Victor Lupo a sauté la barrière pour aller rejoindre le reste de la filière roumaine à Interbox. Il est désormais en compagnie de son meilleur ami Jo Jo Dan et s’entraîne sous la tutelle de Pierre Bouchard. Peut-être a-t-il baissé pavillon devant Clavette lors de son dernier combat, mais il faisait à cette occasion un saut de deux catégories. Lupo jouit d’un talent notable et saura sans doute rebondir.

3. Des adversaires peu fiables L’équipe d’Yvon Michel a eu tout un travail à faire en ce qui a trait au matchmaking dans les 365 derniers jours. Quantité de problèmes lui sont tombés sur la tête : désistements de dernière minute, blessures, problèmes de visa, etc. Elle a dû redoubler d’efforts dans le but de présenter des cartes de qualité. Ces nombreux désistements ont dérangé, voire frustré, les amateurs et probablement aussi les boxeurs locaux, mais nous ont en même temps rappelé la complexité du matchmaking en boxe.

4. Un article qui a fait jaser Alors que Joachim Alcine s’apprêtait à livrer le combat le plus important de sa carrière contre Travis Simms, un article au contenu délicat est paru dans le quotidien La Presse sous la plume de Sophie Allard. Cet article mettait en doute la crédibilité du groupe chapeauté par Yvon Michel, avançant qu’on allait laisser combattre Alcine alors que ce dernier venait de subir une commotion cérébrale à l’entraînement contre Jean Pascal. Les principaux intéressés (Alcine, Pascal et Michel) ont eu ensuite l’occasion de donner leur version des faits, sans toutefois convaincre tout le monde. Un tel événement en a certes fait réagir plusieurs.

5. Le sparring avec Sakio Bika! Lors de la dernière année, Lucian Bute, du groupe Interbox, a pris part à un combat éliminatoire contre Sakio Bika, qui allait plus tard se distinguer en remportant la troisième saison de la télésérie « The Contender ». Ce combat était déterminant pour l’avenir de Bute. Le gérant de Bika aurait demandé au Groupe Yvon Michel de lui fournir des partenaires d’entraînement pour Bika. Adonis Stevenson et St-Juste ont été désignés. Mais, voyant la controverse, Renan St-Juste a décidé de se retirer. Stevenson et Alcine ont finalement mis les gants contre Bika. Plusieurs ont été renversés par le fait que des membres d’une écurie québécoise prêtent main-forte à un adversaire étranger. Cette histoire a fait le tour des médias et a mis au jour la petite guerre sournoise qui se déroulait en coulisses entre Interbox et GYM.

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Les points d’interrogations chez GYM en 2007

1. Où est Andrew Kooner? Déménagé en Ontario il y a quelques mois, il a changé d’entraîneur et n’a pas boxé depuis février. Il devait combattre en Angleterre il y a quelque temps, mais une blessure est venue jouer les trouble-fête. Alors qu’en est-il de Kooner? Allons-nous le revoir cette année?

2. Mbongo le malchanceux Le destin du « Volcan » semble des plus compliqués. Depuis un certain temps, il a lancé un défi à tous les poids lourds au Canada dans le but d’obtenir sa chance pour le titre national. Malheureusement, des problèmes de santé l’ont tenu à l’écart de l’arène et il n’a pas été en mesure de relever de gros défis. De plus, comble de malheur, David Cadieux a perdu son titre de champion canadien face à Raymond Olubowale. Une porte de plus a ainsi été claquée au visage de Mbongo, puisqu’un Cadieux-Mbongo pour le titre canadien aurait eu beaucoup plus de chances de se réaliser qu’un Olubowale-Mbongo III.

3. Le retour d’Askri! Moncef Askri a effectué un retour dans le ring le 1er décembre après une absence de dix mois en raison de problèmes personnels. Il semble avoir retrouvé la forme. Askri, un cogneur d’une force exceptionnelle, tentera donc de nous démontrer l’ampleur de son potentiel au cours de l’année à venir.

Qu’en est-il de Andrew Kooner? (photo: CBQ)

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notre numéro 6, Stéphane Ouellet

notre numéro 12, la récente entrée de Joachim Alcine (photo: Herby Whyne)

Les 75 raisons pour lesquelles on aime la boxe Texte collectif, réponses compilées par Pascal Roussel

Pourquoi aimons-nous autant la boxe? Pour mille et une raisons. Nous nous contenterons tout de même de ne vous en nommez que 75 ici! Ce texte est largement inspiré d’un article paru au mois de juillet sur le site Boxingtalk par le chroniqueur Darren Nichols. Nous avons évidemment adapté tout cela un peu à notre façon, y apportant nos inspirations de la scène de boxe québécoise.

1- Pour entendre les expressions de Russ Anber. 2- Pour entendre les entraîneurs dire : « Mon boxeur est prêt, il est dans une excellente forme ». Et après le combat, entendre le boxeur dire qu'il n'était pas au meilleur de sa forme... 3- Pour voir Patrice L'Heureux se faire croire qu'il est agile lorsqu'il effectue sa pirouette. 4- « And new champion of the world, Joachim Alcine! ». 5- L'excellente série télévisée « Le 7e round ». 6- Pour les hauts et les bas de Stéphane Ouellet. Sa carrière fut aussi captivante sur le ring qu'en dehors. 7- La boxe se marie tellement bien avec des ailes de poulet. 8- C'est un sport où faire une remontée ne prend pas plusieurs manches ou plusieurs buts. Un coup de poing suffit. 9- Éric Lucas. C'est le fun de voir parfois le bon gars qui gagne. Sa course autour du ring quand il a knocké Glen Catley sera à tout jamais dans nos mémoires. 10- Pour voir Bute lancer sa gauche au corps. Aux dernières nouvelles, Donell Wiggins ne s'était pas encore déplié à la suite de ce coup. 11- Pour l'humour involontaire de Régis Lévesque. Un de nos plus grands humoristes au Québec, après Yvon Deschamps.

12- Les entrées de Lucian Bute sur « Where the Streets Have No Name » de U2 et la dernière entrée flamboyante de Joachim Alcine au Centre Bell avec les feux d’artifice. 13- Les KO en un coup de poing. 14- Les arguments sans fin sur les listes livre pour livre. 15- Une histoire riche et fascinante. 16- Les trilogies entre boxeurs mexicains ou celle de Gatti-Ward. 17- Les affrontements Bernard Hopkins - Larry Merchant. 18- Roy Jones a fini par perdre. 19- Floyd Mayweather perdra t-il un jour?

20- Parce que les réseaux généralistes comme SRC et TVA ont décidé d'embarquer dans la parade et nous offrent des combats fantastiques gratuitement! 21- C’est un sport sans réelle saison morte. Et pas de calendrier pré-saison. 22- Sans la boxe, on n’aurait pas connu le jeu Mike Tyson’s Punchout avec Glass Joe, Bald Bull, Pizza Pasta et Mr. Sandman. 23- C’est le sport, tous sports confondus, où tu as le plus de chance de passer de la rue à la richesse. 24- Revoir les vieux combats du jeune Mike Tyson est toujours excitant.

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notre numéro 37, Russ Anber et l’émission In this Corner

25- Pacman. 26- Les combats intenses où les deux boxeurs ont une haine sincère l’un envers l’autre. 27- Les boxeurs sont les athlètes les plus proches de leurs fans. Une photo avec un autographe est un plaisir même pour les journalistes! 28- « Let’s get ready to rumble! ». 29- La boxe est le sport qui inspire les meilleurs films sportifs. 30- Les combats où les deux boxeurs vont au tapis… dans le même round! 31- Les sites Internet de boxe. Comment pourrions-nous nous passer de boxrec.com aujourd'hui? 32- Don King, qu’on l’aime ou pas, quel personnage coloré! 33- Mohamed Ali, pour sa façon unique de promouvoir ses combats en provocant son adversaire. Les pièges à ours devant la maison de Sonny Liston (voir Histo-boxe du magazine numéro 16) sont à se tordre de rire! 34- Les boxeurs ne font JAMAIS la grève. 35- Les sports comme le baseball ou le hockey n’ont pas de jolies demoiselles qui passent avec des panneaux pour annoncer la deuxième manche ou la deuxième période. 36- Plus jamais nous n’entendrons les mots Valuev et Marciano dans la même phrase, merci à Chagaev. 37- L’émission « In This Corner ». 38- Les boxeurs à grandes gueules comme James Toney. 39- C’est un sport où l’athlète ne peut pas demander de temps mort quand il est dans le trouble. 40- Les uppercuts. 41- Ce sport devient de plus en plus international. Les combats qui nous intéressent ne se passent plus seulement aux États-Unis. 42- Tu peux voir un athlète que tu détestes au plus haut point se faire sacrer une volée. 43- Des surnoms vraiment cool.

44-Si Kessler n'a pas réussi à vaincre Calzaghe, qui le fera? 45- Quand Ricardo Mayorga a laissé Vernon Forrest lui donner un « free shot ». Quand Forrest a lancé ce coup, il n’a eu aucun effet sur Mayorga. Et cela a semblé en plus rendre Mayorga encore plus fort. Quel spectacle!

46- Pour l'idée des purse bids! C'est excitant. Est-ce le seul sport où ça existe? 47- Pour voir Ricardo Mayorga se faire aller la trappe et se la faire fermer! 48- « Et le nouveau champion du monde, Lucian Bute! ». 49- Pour les possibilités de spéculation de combat! 50- Pour faire ses classes avant d'arriver chez les pros, pas de collège, pas d'université. Pas besoin de diplôme. Il y a eu des champions du monde avec peu ou pas de scolarité, comme Éric Lucas. 51- Les micros dans les coins entre les rounds. 52- C'est le sport qui donne à l'expression « lancer la serviette » tout son sens! 53- La boxe amateur de haut niveau peut être tout aussi intéressante que la boxe pro. 54- Un combat de boxe ennuyant dure au maximum une heure. Alors qu'un match de baseball ou de hockey peut durer 3 heures!

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notre numéro 59, le Fan Man! (Photo: BBC sport)

notre numéro 70, Hasim Rahman et sa bosse!

(Photo BBC sport)

55- Quand l'arbitre Randy Neuman a expulsé du bord du ring Norman « Stoney » Stone (l'entraîneur de John Ruiz) lors de son combat contre Andrew Golota. Jouissif. 56- La célèbre vidéo de la maman qui est venue défendre son fils sur le ring en frappant l'adversaire avec son soulier. Touchant! 57- Roy Jones avec les mains dans le dos lors de son combat contre Glenn Kelly. Qu'on aime Jones ou pas, c'était quelque chose à voir. 58- Quand un coup de poing perdu envoie un arbitre au sol. Toujours amusant.

59- On ne sait jamais quel truc bizarre peut arriver. Comme un idiot qui tente d’atterrir sur le ring avec un genre de parachute propulsé par un ventilateur géant! (le célèbre Fan Man durant le combat Holyfield/Bowe au Ceasar’s Palace de Las Vegas le 6 novembre 1993!).

60- Il y a toujours une tension mystérieuse quand les combats serrés se rendent à la carte des juges.

61- Vous n’entendrez jamais parler d’un « top ten » livre pour livre au basket-ball, au hockey ou au baseball.

62- La célèbre phrase de Antonio Tarver envers Roy Jones avant son combat. « Got any excuses tonight Roy? ». Un classique! 63- Les conférences de presse où il y a du grabuge. Rien de très « classe », mais souvent divertissant.

64- Les phrases punchées de Stéphane Larouche lors des conférences de presse sont toujours savoureuses. 65- l’idée que 10 000 fans de Ricky Hatton peuvent traverser l’océan pour aller voir un de ses combats aux États-Unis. Impressionnant. 66- Voir Ricardo Mayorga s’allumer une cigarette après une victoire. Trop drôle. 67- Voir des boxeurs qui tiennent tête à Larry Merchant dans ses entrevues d’après combat.

68- Contrairement à d’autres sports, tu es encouragé à frapper la personne devant toi. En fait, si tu ne le fais pas, tu es pénalisé et on peut te retirer ton permis.

69- Un gala de boxe, c'est comme faire l'amour. Il y a des préliminaires (parfois longs, parfois courts) et en temps normal, cela se termine avec une grande finale. Finale qui parfois, cependant, peut se révéler décevante.

70- La bosse dans le front de Hasim Rahman lors de son combat contre Evander Holyfield! Une montagne!

71- Pour les galas à l’extérieur, comme ceux au stade Uniprix. Si en plus il y a un orage et que tous les spectateurs se regroupent au bord du ring pour s'abriter sous le toit, c'est un bonus!

72- Pour la biographie de Ouellet. Tout amateur de boxe doit lire ça. 73- Pour les séries The Contender I et III. Pas la II! 74- Les adversaires mexicains qui viennent au Québec pour se battre, pas seulement pour encaisser un chèque. 75- L’époustouflant Arturo Gatti, pour presque l'ensemble de son oeuvre (excluons ses 4 derniers combats).

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Sébastien Gauthier et sa blessure au doigt (photo: Pascal Roussel)

La page du boxeur est une chronique spéciale où nous offrons à un boxeur une tribune libre où il pourra nous parler de ce qui lui plaît. Voici la page du boxeur de St-Jérôme, Sébastien Gauthier.

La Page du Boxeur Par Sébastien Gauthier

C’est avec plaisir que j’ai accepté l’invitation d’écrire la Page du Boxeur pour le numéro courant du magazine que vous tenez entre les mains. Je vais bien sûr vous parler du cauchemar que fût 2007 pour moi ainsi que de la situation entre mon ancien entraîneur Claude Bélanger et moi. Je vous parlerai aussi de mes nouveaux objectifs et finirai par la liste des boxeurs qui m’ont servi de modèle et à partir desquels j’ai modelé mon style. Par quoi commencer pour expliquer ce qui s’est produit l’an passé? L’année 2006 s’est très bien passée pour moi et 2007 a bien commencé. Malheureu-sement, je me suis laissé emporter et j’ai trop voulu donner un spectacle, négligeant technique et finesse. Mon combat contre Alex Becerra me fit réaliser que j’avais laissé de côté mon style pour simplement donner un show. Je tenais absolument à me reprendre le plus vite possible pour faire effacer à la mémoire des gens toutes mes lacunes défensives exhibées dans ce combat. Malheureusement, c’est tout le contraire qui s’est produit. Ma préparation ne fût pas adéquate en raison d’un manque de

partenaires d’entraînement de mon poids : pour compenser, j’ai dû faire appel à de plus gros boxeurs que moi. Lors d’une des séances, la semaine avant le combat, un pesant crochet de gauche me blessa au cou, déplaçant deux vertèbres et coinçant un nerf de mon bras gauche. Je ne voulais pas annuler mon combat parce que je ne connaissais pas la gravité de ma blessure et que j’avais l’opportunité de me battre en demi-finale en championnat IBF International. En Ontario, un tas de distraction à l’intérieur de mon équipe et un adversaire très coriace et expérimenté ainsi que ma blessure firent de moi le perdant. La situation au Casino Rama et une prise de bec avec mon entraîneur sont les causes principales de notre séparation. Ce sont des situations très personnelles qui m’ont fait prendre cette décision difficile. Je voulais travailler avec une équipe complète, ajouter des gens pour améliorer d’autres facettes de mon entraînement aux niveaux physique et mental. Claude a

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LA ZONE DE BOXE 2e Année, Numéro 18 23 travaillé très fort avec moi, me permettant de remporter 6 titres nationaux chez les amateurs et, malgré nos divergences d’opinion, je pense qu’il est l’un des meilleurs hommes de coin au Québec et qu’il retrouvera le chemin de la victoire avec Didier Bence, le champion canadien amateur chez les super-lourds, et qu’il l’aidera à se qualifier pour les prochains Jeux olympiques. De mon côté, Pierre Bouchard a accepté de retravailler avec moi pour m’aider dans ma progression. Les objectifs principaux sont de reprendre la confiance que j’ai laissée à Orillia, d’améliorer mon endurance et, bien sûr, de procéder à quelques améliorations techniques ou ajustements nécessaires. Mon entraînement fût malheureusement perturbé par une lacération au majeur de la main droite qui nécessite 12 semaines de réhabilitation et me force à remettre mon combat de retour à 2008. Je continue à travailler au gymnase et à courir, mais j’ai très hâte que 2007 finisse. En attendant, je retourne aux sources, je regarde les combats de mes boxeurs favoris pour entretenir ma passion pour le sport. Voici donc le top 15 des boxeurs dont le style a influencé ma technique. Chacun d’entre eux ont une qualité ou une force qui m’impressionne et que je tenterai d’ajouter à mon style lors de mon retour. -Félix Trinidad (son crochet de gauche) -Roberto Duran (son intensité, sa férocité et sa défensive) -Julio Cesar Chavez (son intensité, son travail au corps et sa férocité) -Aaron Pryor (son intensité, son style awkward et sa détermination) -Mike Tyson (son style, ses mouvements de tête) -James Toney (sa confiance, sa défensive) -Marvelous Marvin Hagler -Thomas Hearns (son transfert de poids) -Sugar Ray Leonard (sa technique) -Arturo Gatti (son cœur) -Meldrick Taylor (sa technique) -Davey Hilton (sa main gauche en général) -Muhammad Ali (l’ensemble de son œuvre)

Gauthier avec sa ceinture de la WBO inter-continentale

(photo: Stéphane Lalonde, Interbox)

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LA ZONE DE BOXE 2e Année, Numéro 18 24 La boxe et moi est une chronique où nous demandons à une personnalité connue ou à un de nos collaborateurs réguliers de nous expliquer comment est née leur histoire d’amour avec la boxe. Pour ce numéro-ci, nous avons l’histoire du comédien ayant joué le rôle de Samuel dans la série Le 7e round, Patrice Godin.

La boxe et moi Par Patrice Godin

Montréal, 27 novembre 1998. Combat Ouellet-Hilton I. Première soirée de boxe «live» en ce qui me concerne. Après le choc, la consternation, la déception du 12e et dernier round, je sens encore le rush en moi. Le buzz dans ma tête. L’adrénaline, j’imagine. Malgré la défaite crève-cœur de Ouellet, j’ai la gueule fendue d’un large sourire. Et je me dis : pourquoi ai-je mis tant d’années avant de me pointer à un gala? Il n’y a pas de réponse à ça. Pas de raison. La vie, je crois. Et aussi le fait que durant les années 80, j’habitais près de Québec et que la boxe pro locale est restée dans l’ombre. Pour bon nombre d’entre nous, hors Montréal. De petites explosions ici et là, mais rien de grandiose. Je me souviens surtout de deux frères - si ce n’est pas trois - dévalisant un Dunkin’Donuts… Début des années 90, des amis du Saguenay m’ont parlé d’un certain Stéphane. Un gars du coin. De Jonquière. Boxeur. Aussi poète. Il allait passer pro. Honnêtement, je n’ai pas trop porté attention sur le moment. J’avais la tête ailleurs… Et le 27 novembre 1998, la Planète Boxe m’a explosée en plein visage! À 30 ans. Y est jamais trop tard…

J’aime la boxe. Depuis longtemps. Depuis tout petit en fait.

Patrice Godin, le soir du combat Alcine/Mosquera.

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LA ZONE DE BOXE 2e Année, Numéro 18 25 J’aime la boxe à cause d’un combat en noir et blanc de Mohammed Ali vu à la télé au milieu des années 70. J’aime la boxe parce que j’ai vu Rocky quand j’avais 9 ou 10 ans et que le lendemain matin, j’ai enfilé mon survêtement, mis une serviette autour de mon cou, descendu un verre avec trois œufs crus dedans (vrai de vrai!) et que je suis allé faire un jogging de ti-cul en boxant tout croche. J’aime la boxe parce qu’un vrai combat, un bon combat «clenche» dix fois tous les Rocky! J’aime la boxe parce que ma mère disait que c’était juste des bums avec le nez écrasé et les oreilles en choux-fleurs et qu’aujourd’hui, je pourrais lui présenter plein de boxeurs qui sont pas mal moins bums que Vincent Lacroix! J’aime la boxe à cause de Ouellet, oui, mais aussi Lucas, De La Hoya, Hopkins, Calzaghe, Ali, Foreman, Frazier… À cause de Gatti. Gatti tout court et Gatti-Ward I-II-III…

J’aime la boxe parce que je veux que Pretty Boy Mayweather se fasse rincer, mais qui va y arriver?

J’aime la boxe car il y aura sûrement un jour prochain où nous verrons Bute et Pascal yeux dans les yeux au centre du ring.

J’aime la boxe pour le spectacle. Pour le dépassement, l’endurance, la force morale et physique dont font preuve les athlètes. J’aime la boxe parce que sur un ring, il n’y a pas de pardon, pas de place à l’erreur. J’aime la boxe pour le respect mutuel qu’ont les pugilistes à la fin du combat. J’aime la boxe parce que j’ai eu la chance, le privilège, d’être entraîné par Marc Ramsay et André Kulesza pour Le 7e Round. Priceless! J’aime la boxe parce que je n’en suis pas un spécialiste et que je ne le serai jamais. Je carbure à l’instinct, j’aime la boxe de manière viscérale, émotive. J’aime la boxe sans en avoir jamais vraiment fait. Des fois, ça me paraît bizarre… J’aime la boxe et j’ai mis des siècles avant d’assister à un premier gala. Ça aussi, des fois, ça me paraît bizarre… J’aime la boxe parce que… Bordel! J’aime la boxe pour dix milles raisons. J’aime la boxe pour aucune raison. J’aime la boxe. Point. Parce que. Montréal, 7 décembre 2007. Championnat du monde WBA. Alcine-Mosquera. Pas le meilleur gala que j’ai vu, mais quand même. Le rush est au rendez-vous, le buzz aussi. Peut-être un peu moins intense par moment, un peu plus diffus, mais il suffit d’une ou deux bonnes combinaisons, d’un ou deux bons échanges pour que ça reparte! L’adrénaline, man! Pat. Godin, Montréal, 12 décembre 2007

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Odlanier Solis, médaillé d’or à Athènes (photo: boxrec.com)

Les défections : fuir pour réussir? Par Vincent Morin

La connexion cubaine En juillet, lors des Jeux panaméricains de Rio de Janeiro, Guillermo Rigondeaux et Erislandy Lara, deux boxeurs Cubains étoiles, ont fait défection. Deux espoirs de médaille d’or se sont donc envolés pour Cuba, mais en représailles, le président Fidel Castro a simplement décidé de ne pas envoyer la délégation cubaine aux championnats mondiaux tenus à Chicago. Il faut savoir qu’à Cuba, il n’y a pas de boxe professionnelle et que les pugilistes sur l’équipe nationale qui ramènent des médailles olympiques sont les seuls qui peuvent aspirer à quelques gains monétaires importants. Voilà pourquoi certains de ces boxeurs qui ont une expérience amateur hors du commun (pour la plupart au-dessus de 200 combats) veulent partir et faire carrière en Amérique ou en Europe. C’est ce qu’aurait voulu faire Guillermo Rigondeaux, mais malheureusement pour lui, il n’aura probablement pas la chance de remonter sur le ring : il est dorénavant affecté à l’entraînement de jeunes boxeurs dans son île natale depuis qu’on l’a arrêté au Brésil. Dommage, quand on sait que Rigondeaux avait une fiche de 244 victoires pour seulement 4 défaites…et deux titres olympiques en poche.

Heureusement, certains de ses compatriotes ont pu réussir leur évasion. On pense à Yan Barthelemy (médaillé d’or à Athènes à 48 kg), Yuriorkis Gamboa (médaillé d’or à Athènes à 57 kg) et à Odlanier Solis (aussi médaillé d’or à Athènes et trois fois champion du monde amateur dans les 91 kg). Les trois réussissent très bien : Barthelemy a une fiche 3-0 (0 ko), Gamboa est 7-0 (6 ko) et Solis est 5-0 (4 ko). Les groupes promotionnels européens First Artist, dans le cas de Soli, et Arena Box-Promotion, pour Barthelemy et Gamboa, ont donné des contrats aux Cubains qui s’étaient exilés d’un tournoi au Venezuela, pour se sauver en Colombie et finalement se rendre à Miami.

Ce qui est particulier avec ces trois champions, c’est qu’ils ont choisi l’Allemagne comme destination, ce qui diffère de la destination traditionnelle des Cubains, qui optent habituellement pour Miami et le sud de la Floride, question de proximité. Il faut savoir que les Cubains arrivent en Amérique par bateau, souvent au péril de leur vie, dans des embarcations vétustes pour traverser l’océan, afin de demander l’asile politique. Les garde-côtes américains n’hésitent pas non plus à foncer directement sur les embarcations afin de les capturer pour qu’ils ne puissent pas atteindre la terre ferme (une fois en sol américain, les États-Unis sont simplement pris avec les Cubains qui demandent le statut de réfugié).

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Olivier Lontchi, boxeur maintenant avec le groupe GYM

(photo: GYM)

Enfin, Joël Casamayor est l’exemple parfait du Cubain avec une carrière amateur impressionnante (363 victoires pour 30 défaites et médaillé d’or à Barcelone en 1992) qui a réussi dans le monde de la boxe professionnelle. Tel que vu dans un reportage de Friday Night Fights en 2000, avant son combat de championnat du monde contre le Coréen Jong-Kwon Baek, il a traversé l’océan Atlantique pour demander l’asile politique et s’établir à Miami dans le quartier Little Havana, terre d’accueil des Cubains. De toute évidence, les cigares et le rhum ne sont plus les seules exportations de qualité en provenance de Cuba. Les Jeux de la Francophonie 2001 à Ottawa-Hull Plus près de chez nous, les défections ont aussi touché la boxe québécoise et canadienne et ce, majoritairement après les Jeux de la Francophonie tenus à Ottawa-Hull en 2001. Plusieurs représentants

africains et roumains ont demandé l’asile politique après ces jeux et ont changé le visage de la boxe canadienne en apportant une profondeur. Voici quelques boxeurs qui ont participé à ces jeux et qui sont demeurés au Canada par la suite : Jean Pascal Service, Mathias Tchikaya (Congo), Abou Sako (Côte d’Ivoire), Amadou Diallo (Guinée), Hermann N’Goudjo , Olivier Lontchi, Simo Hilaire et Paul M’Bongo (Cameroun), Ion Ionut (alias Jojo Dan), Lucian Bute (Roumanie). Il y en a plusieurs autres, mais les résultats complets de ces jeux, qui étaient disponibles auparavant, ne le sont plus. Voici une anecdote croustillante de ces Jeux de la Francophonie 2001, gracieuseté du boxeur Maskoutain Sébastien Demers, qui y avait obtenu une médaille de bronze à 67 kg (147 livres). « Il y avait un buffet à volonté dans la cafétéria des athlètes. Certains boxeurs se sont empiffrés dans le buffet durant la compétition. L’entraîneur de l’équipe du Congo a même dû rester pour surveiller la place durant la nuit et même à ça…aucun de ses boxeurs n’a fait le poids le lendemain! ».

Nota bene Enfin, les promoteurs et groupes promotionnels font de plus en plus de recrutement à l’extérieur des compétitions nationales. Il n’est donc pas étonnant de voir autant de boxeurs russes, turcs et cubains en Allemagne, tout comme des boxeurs roumains et camerounais au Québec. Ce n’est que la pointe de l’iceberg, attendez après les Jeux Olympiques de Pékin pour voir les contrats se signer.

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Joe Calzaghe (photo: Johnnyowen.com)

Quand une puissance devient une suprématie : La Grande-Bretagne et les super-moyens !

Par Martin Laporte

À la fin des années 70 et au début des années 80, plusieurs nouvelles divisions apparurent en boxe (paille, mi-mouche, super-mouche, super-coq, super-moyen et lourd-léger). Ce changement se conjuguant à la création de nouvelles organisations mondiales, le nombre de champions du monde s’est vite multiplié. Par le fait même, certains pays se sont spécialisés dans certaines divisions de poids et ont créé des dynasties. Le cas de la Grande-Bretagne et des super-moyens est très éloquent. Depuis que Chris Eubanks a été le premier Anglais à remporter un titre chez les super-moyens en 1991, il ne se passa plus une seconde sans que ce pays ne contrôle au moins une des quatre couronnes de cette division. La Grande-Bretagne a tellement dominé depuis ce jour qu’elle détient 40% du temps possible de possession d’une des quatre couronnes (voir tableau 1). Ses plus proches compétiteurs sont les États-Unis avec 25% et l’Allemagne avec 16%. La somme de ces trois puissances équivaut à plus 80% du temps de possession totale d’au moins une ceinture mondiale des super-moyens. Ce qui fait en sorte qu’il ne reste plus grand temps pour tous les autres pays du monde. Nous pouvons donc être fiers des exploits des boxeurs québécois. Depuis 2001, nous avons produit 3 champions du monde chez les 168 lb (Davey Hilton, Éric Lucas et Lucian Bute). Depuis 1991, la Grande-Bretagne a été la seule nation à posséder le titre WBO. Elle a aussi partagé le titre WBC avec l’Allemagne et le Québec. De plus, la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont réussi l’exploit de posséder trois titres en même temps, mais seule la Grande-Bretagne a conquis les 4 ceintures depuis 1991 (les États-Unis ont aussi conquis les 4 ceintures grâce à Thomas Hearns et Sugar Ray Leonard qui ont respectivement possédé les titres WBO et WBC avant 1991).

Tableau 1. Temps de possession en année de différents pays des titres mondiaux WBC, WBA, IBF et WBO chez les supers-moyens WBC WBA IBF WBO

1991 1992 1993 1994 1995

1996

1997 1998 1999

2000 2001

2002

2003

2004 2005

2006

2007

Rouge : Grande-Bretagne, Bleu foncé : États-Unis, Jaune : Allemagne et Bleu pâle : Québec (Ces données sont une approximation de la réalité)

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LA ZONE DE BOXE 2e Année, Numéro 18 29 De plus, la Grande-Bretagne n’a pas seulement conservé longtemps ces ceintures, elle a aussi produit sept champions et plusieurs aspirants dans la division (voir les tableaux 2 et 3). La plupart de ces champions ont été dominants. Quatre d’entre eux ont défendu leur titre à plus de cinq reprises; seul Glen Catley l’a perdu à sa première défense. Entre 1991 et 2000, les titres WBC et WBO n’ont presque jamais quitté le sol anglais. Plusieurs croyait que la Grande-Bretagne avait déjà atteint son apogée et que Joe Calzaghe, la dernière pépite de cette mine d’or, allait perdre son combat contre le Danois Mikkel Kessler en 2007. Cependant, tout le contraire s’est produit. Joe Calzaghe s’est surpassé et il est devenu le plus grand super-moyen de tout les temps.

Tableau 2 : Listes des boxeurs provenant du Royaume-Uni qui sont devenus champions du monde des super-moyens, depuis 1991 Nom Année Titre Défenses

Chris Eubanks Nigel Benn Steve Collins Robin Reid Richie Woodhall Glenn Catley Joe Calzaghe

WBO WBC WBO WBC WBC WBC

WBO WBC IBF WBA

1991 – 1995 1992 – 1996 1995 – 1997 1996 – 1997 1998 – 1999

2000 1997 – ….

7 9 7 3 2 0 20

Il ne faudrait pas passer sous silence les super-

bastons toutes anglaises que nous a offertes cette division. À ma connaissance, il y a eu 18 combats locaux de championnat du monde entre 1991 et 2000 (voir tableau 3). Parmi ces combats, certains sont de grands classiques, dont la victoire de Chris Eubanks sur Michael Watson. Les deux boxeurs ont visité le tapis et, après le combat, Watson est tombé dans un coma de 40 jours tellement il avait tout donné. De plus, l’unification des titres WBC et WBO entre Chris Eubanks et Nigel Benn qui s’est terminé par un verdict nul lors d’une guerre terrible ainsi que l’impressionnante victoire de Joe Calzaghe sur Chris Eubanks pour le titre vacant de la WBO sont tout aussi excellents à voir. À gauche: Nigel Benn, le Dark Destroyer (photo: boxrec.com)

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Liste des 18 combats de championnats du monde des super-moyens qui ont opposé deux résidents de la Grande-Bretagne entre 1991 et 2000.

Boxeur 1 Résultats Boxeur 2 Titre Année 1 Chris Eubanks TKO12 Michael Watson WBO 1991 2 Chris Eubanks Nul Ray Close WBO 1993 3 Chris Eubanks Nul Nigel Benn Unif. 1993 4 Chris Eubanks Déc. P Ray Close WBO 1994 5 Nigel Benn Déc. U Henry Wharton WBC 1994 6 Chris Eubanks Déc. U Henry Wharton WBO 1994 7 Steve Collins Déc. U Chris Eubanks WBO 1995 8 Steve Collins Déc. P Chris Eubanks WBO 1995 9 Steve Collins Déc. U Cornelius Carr WBO 1995

10 Steve Collins TKO11 Neville Brown WBO 1996 11 Steve Collins TKO 4 Nigel Benn WBO 1996 12 Steve Collins TKO 6 Nigel Benn WBO 1996 13 Joe Calzaghe Déc. U Chris Eubanks WBO 1997 14 Robin Reid Déc. M Henry Wharton WBC 1997 15 Richie Woodhall Déc. M Glenn Catley WBC 1998 16 Joe Calzaghe Déc. P Robin Reid WBO 1999 17 Joe Calzaghe Déc. U David Starie WBO 2000 18 Joe Calzaghe TKO 10 Richie Woodhall WBO 2000

La domination anglaise vient donc d’atteindre un nouveau sommet grâce à la conquête des

titres IBF (2006), WBC et WBA (2007) par Joe Calzaghe. On doit quand même se demander ce qui adviendra. Calzaghe désire abandonner ces ceintures pour accéder à une division de poids supérieure. Pour la première fois en 17 ans, le Grande-Bretagne ne possédera pas un titre majeur des 168 lb. L’avenir de cette grande nation est Carl Froch, qui a battu Brian Magee et un très vieillissant Robin Reid de façon peu convaincante. Malgré que son combat contre Reid se soit terminé au 5e round, Froch a été solidement touché par des coups larges. Ce qui n’est pas un bon présage pour un éventuel combat face à un champion du monde. Telle une rose qui éclos pour ensuite faner, les succès de la Grande-Bretagne dans cette division risquent de devenir un souvenir. À moins qu’un effet Joe Calzaghe se fasse ressentir sur la jeunesse anglaise et que, d’ici 5 ans, la Grande-Bretagne retrouve la puissance qu’elle avait au beau milieu des années 90. Cependant, d’ici là, l’effet Éric Lucas, qui a eu lieu au Québec, sera déjà bien en place sur l’échiquier mondial. Ce qui nous permet de prédire qu’il y aura bientôt d’intenses guerres de conquête pour les 4 joyaux de la division des super-moyens.

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CLASSEMENTS QUÉBÉCOIS Mise à jour : 1er janvier 2008

Catégorie des Lourds (200 lbs et plus)

Champion du Québec Patrice L’Heureux (21-4-1) 1-David Cadieux (17-3-0) 2- Paul Mbongo (13-1-1) 3- Stéphane Tessier (3-14-0)

Catégorie des Lourds-légers (200 lbs) Champion du Québec: vacant * Jean-François Leduc (2-0-0) (non-classé) * Wayne John (1-0-0) (non-classé)

Catégorie des Mi-lourds (175 lbs)

Champion du Québec David Whittom 9-5-1, Lac-Beauport 1- Carl Handy (22-7-2) 2- Mike Melligan (0-5-0)

Catégorie des Super moyens (168 lbs)

Champion du Québec Nicholson Poulard 8-2 , Laval 1- Adonis Stevenson (10-0-0) 2- Martin Desjardins (6-14-3)

Catégorie des Moyens (160 lbs)

Champion du Québec : Paul Clavette 13-1-1 , Brossard 1- Renan St-Juste (15-1-1) 2- Walid Smichet (17-3-3) 3- Martin Berthiaume (14-1-2) 4- Ali Nestor Charles (6-5-1) 5- Jacques Lemaire (5-5-0)

Catégorie des Super mi-moyens (154 lbs)

Champion du Québec : vacant

1- Ian Mackillop (25-9-3) 2- Stephane Desormier (17-3-1)

3- Adam Green (12-5-0) 4- David Lemieux (5-0-0) 5- Patrick Tessier (2-6-0)

Catégorie des Mi-moyens (147 lbs)

Champion du Québecl Victor Lupol

16-1-1, Torontol

1- Jojo Dan (17-0-0) 2- Phil Lo Greco (14-0-0) 3- Moncef Askri (10-0-0)

4-Stéphane Monast (4-1-0)

Catégorie des Super-légers (140 lbs)

Champion du Québecl

Dierry Jeanl 8-0-0l

1- Manolis Platis (9-0) 2- Abou Sako (7-5-3)

3- Sébastien Hamel (6-13-1) 4- Benyamine Besmi (3-0-0)

5- Jean Charlemagne (1-2-2)

Catégorie des Légers (135 lbs)

Champion du Québecl Benoît Gaudetl

15-1, Drummondvillel

1- Leonardo Rojas (7-5-3)

Catégorie des Super plumes (Jusqu'à 130 lbs)

Champion du Québec : Andrew Singh Kooner (5-1-0)

1- Olivier Lontchi (14-0-1)

2- Sébastien Gauthier (11-1-0) 3- Baha Laham (6-0-0)

4- Martin Huppé (1-6-0) 5- Mathias Tchikaya (0-4-2)

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CLASSEMENTS INTERNATIONAUX LA ZONE DE BOXE Mise à jour : 1er novembre 2007

LOURDS (+ 200 livres) 1. Wladimir Klitschko 2. Samuel Peter 3. Oleg Maskaev 4. Ruslan Chagaev 5. Hasim Rahman 6. Nicolay Valuev 7. Sergei Lyakhovich 8. Sultan Ibragimov 9. John Ruiz 10. Alexander Povetkin

LOURDS-LÉGERS (200 livres) 1. Jean-Marc Mormeck 2. O’Neil Bell 3. David Haye 4. Steve Cunningham 5. Marco Huck 6. Enzo Maccarinelli 7. Tomasz Adamek 8. Vadim Tokarev 9. Krzysztof Wlodarczyk 10. Matt Godfrey

MI-LOURDS (175 livres) 1. Bernard Hopkins 2. Zolt Erdei 3. Chad Dawson 4. Clinton Woods 5. Antonio Tarver 6. Glen Johnson 7. Paul Briggs 8. Roy Jones Jr. 9. Danny Green 10. Stipe Drews

SUPER-MOYENS (168 livres) 1. Joe Calzaghe 2. Mikkel Kessler 3. Anthony Mundine 4. Lucian Bute 5. Librado Andrade 6. Jeff Lacy 7. Denis Inkin 8. Carl Froch 9. Jurgen Braehmer 10. Anthony Hanshaw

MOYENS (160 livres) 1. Kelly Pavlik 2. Ronald "Winky" Wright 3. Jermain Taylor 4. Arthur Abraham 5. Felix Sturm 6. Sebastien Sylvester 7. Amin Asikainen 8. Randy Griffin 9. Mariano Natalio Carrera 10. John Duddy

SUPER MI-MOYENS (154 livres) 1. Oscar de la Hoya 2. Cory Spinks 3. Roman Karmazin 4. Joachim Alcine 5. Kassim Ouma 6. Vernon Forrest 7. Sergeii Dzindziruk 8. Travis Simms 9. Daniel Santos 10. Ike Quartey

MI-MOYENS (147 livres) 1. Floyd Mayweather Jr. 2. Miguel Angel Cotto 3. Shane Mosley 4. Paul Williams 5. Antonio Margarito 6. Zab Judah 7. Kermit Cintron 8. Luis Collazo 9. Joshua Clottey 10. Andre Berto

SUPER-LÉGERS (140 livres) 1. Ricky Hatton 2. Junior Witter 3. Jose Luis Castillo 4. Paulie Malignaggi 5. Vivian Harris 6. Herman Ngoudjo 7. Ricardo Torres 8. Juan Lazcano 9. Kendall Holt 10. Andreas Kotelnik

LÉGERS (135 livres) 1. Juan Diaz 2. Joel Casamayor 3. Acelino Freitas 4. Zahir Raheem 5. Julio Diaz 6. David Diaz 7. Nate Campbell 8. Jose Santa Cruz 9. Michael Katsidis 10. Almazbek Raymkulov

SUPER-PLUMES (130 livres) 1. Manny Pacquiao 2. Juan Manuel Marquez 3. Juan Guzman 4. Edwin Valero 5. Humberto Soto 6. Jorge Barrios 7. Alex Arthur 8. Yodsanan Nanthachai 9. Gary St-Clair 10. Carlos Baloyi

PLUMES (126 livres) 1. Chris John 2. Injin Chi 3. Hiroyuki Enoki 4. Rocky Juarez 5. Robert Guerrero 6. Thomas Mashaba 7. Steven Luevano 8. Jorge Solis 9. Jorge Linares 10. Eric Aiken

SUPER-COQS (122 livres) 1. Israel Vazquez 2. Rafael Marquez 3. Celestino Caballero 4. Steve Molitor 5. Daniel Ponce de Leon 6. Somsak Sithchatchawal 7. Wethya Sakmuangklang 8. Takalani Ndlovu 9. Ricardo Castillo 10. Poonsawat Kratingdaenggym

COQS (118 livres) 1. Hozumi Hosegawa 2. Veerapol Sahaprom 3. Silence Mabuza 4. Gerry Penalosa 5. Wladimir Sidorenko 6. Joseph Agbecko 7. Johnny Gonzalez 8. Irene Pacheco 9. Ricardo Cordoba 10. Luis Perez

SUPER-MOUCHES (115 livres) 1. Martin Castillo 2. Cristian Mijares 3. Alexander Munoz 4. Fernando Montiel 5. Nobuo Nashiro 6. Jorge Arce 7. Dimitri Kirilov 8. Pramuansak Posuwan 9. Jose Navarro 10. Vic Darchinyan

MOUCHES (112 livres) 1. Takefumi Sakata 2. Nonito Donaire 3. Daisuke Naito 4. Pongsaklek Wonjonkam 5. Omar Narvaes 6. Roberto Vasquez 7. Koki Kameda 8. Lorenzo Parra 9. Hussein Hussein 10.Luis Maldonado

MI-MOUCHES (108 livres) 1. Ivan Calderon 2. Hugo Cazares 3. Ulises Solis 4. Omar Nino Romero 5. Edgar Sosa 6. Giovanni Segura 7. Brian Viloria 8. Daniel Reyes 9. Muvhuso Nedzanani 10. Juan Carlos Reveco

POIDS MINIMUM (105 livres) 1. Eagle Kyowa 2. Yukata Niida 3. Katsunan Takayama 4. Florante Condes 5. Muhammad Rachman 6. Juan Palacios 7. Oleydong Sithsamerchai 8. Donnie Nietes 9. P. Kratingdaengymm 10. Nikosinathi Joyi

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