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Magazine La Zone de Boxe 4 ième année – numéro 23 1 Le championnat de Pascal vu de l’Angleterre ! L L A A Z Z O O N N E E D D E E B B O O X X E E Le seul magazine au Québec dédié uniquement à la boxe Découvrez l’homme qui a arbitré le combat Bute-Andrade Entrevue avec Marlon Wright: Aussi: Les hauts et les bas de GYM et Interbox en 2008 Plus: Janvier 2009 Numéro 23

La Zone de Boxe vol 23

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En vedette Marlon B. Wright, Jean Pascal, Allan Tremblay, Éric Barrak, Ariane Fortin, Kevin Bizier et les hauts et les bas d'Interbox et du Groupe Yvon Michel.

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Magazine La Zone de Boxe 4ième année – numéro 23

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Le championnat de Pascal vu de l’Angleterre !

LLAA ZZOONNEE DDEE BBOOXXEELe seul magazine au Québec dédié uniquement à la boxe

Découvrez l’homme qui a arbitré le combat

Bute-Andrade

Entrevue avec Marlon Wright:

Aussi:

Les hauts et les bas de GYM et Interbox

en 2008

Plus:

Janvier 2009Numéro 23

Magazine La Zone de Boxe 4ième année – numéro 23

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Magazine La Zone de Boxe

2755 Clermont Mascouche (Québec) J7K 1C1

[email protected] Éditeur François Picanza Rédacteur en chef Pascal Roussel

Collaborateurs François Couture Samuel D. Drolet Ariane Fortin Vincent Morin Karim Renno Allan Tremblay Correcteur/Réviseur Pascal Lapointe Véronique Lacroix Traducteur Pascal Lapointe Photo page couverture Vincent Ethier Mise en pages / Infographie Martin Laporte Le magazine la Zone de boxe fut fondé en 2004 à Mascouche par François Picanza. Ce magazine est maintenant offert gratuitement sur le web.

La Zone de Boxe magazine

4e année, numéro 23 Janvier 2009

3 – Le mot du médium format géant 6 – Entrevue avec Marlon Wright 12 – Avec Jean Pascal, en Angleterre 17 – La boxe et moi: Allan Tremblay

18 – Hauts et bas de GYM en 2008

18 – Hauts 20 – Bas

22 – Hauts et bas d’Interbox en 2008

22 – Hauts 24 – Bas

27 – Entrevue avec Éric Barrak 30 – La page du boxeur : Ariane Fortin 32 – Entrevue avec Kevin Bizier 33 – Classement livre pour livre du Québec 39 – Classement international

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Le mot du médium format géant Étant donné que notre numéro 23 sert d’une certaine façon à faire un retour sur l’année 2008, j’avais pensé utiliser mon mot du médium format géant du mois de janvier, pour faire cette fois-ci de faire un truc du genre « les vœux du nouvel an » pour les gens du milieu. Et d'être un peu cynique et sarcastique. Avec du mordant. Je n'ai pas le goût que ca ressemble à la chronique Toasts et café du journal de Montréal! Alors voici sans ordre précis, nos vœux du nouvel an aux gens du milieu de la boxe, de la part de l’équipe du magazine virtuel La Zone de Boxe!

Lucian Bute : Des juges réellement impartiaux pour son prochain combat s’il a vraiment lieu en Allemagne ou au Danemark. Et plus d’entourloupette comme la clause Sauerland! Joachim Alcine : Une boussole. Il semble un peu perdu. Adonis Stevenson : Plus d'adversaire qui pense que de faire le mort peut être une tactique fructueuse en boxe. Adrian Diaconu : Que l'amateur de sport québécois se rende compte qu'il est maintenant champion du monde. Olivier Lontchi : Que la prochaine qu'il boxe en dehors de Montréal, que son entraîneur soit assez gentil pour y aller avec lui, s’il n’est pas suspendu.

Arturo Gatti : Comme il disait qu'il reviendrait seulement s'il réussissait à perdre 30 livres, nous lui souhaitons de ne pas perdre de poids cette année. Le site web de la SRC : Des webdiffusions fiables! Herman Ngoudjo : Battre Urango et éviter de devenir la version de 140 livres de Dale Brown. Stéphane « Brutus » Tessier : Une victoire. Ali Chebah : Qu’il s’installe à Montréal pour de bon. Et apprendre à mieux éviter la droite! Marlon B. Wright : Des meilleurs amis que Howard Grant. Car avec des amis comme ca, pas besoin d’ennemis. Librado Andrade : L’arrivée des combats de 13 rounds.

Stéphan Larouche : À la lumière des combats Bute/Andrade, Gaudet/Garza et Ouellet/Hilton I, nous souhaitons à Larouche l'arrivée des combats de 11 rounds. Erik Barrak : Une carrière. Des combats peu importe contre qui. Renan St-Juste : Que son promoteur lui trouve un combat important avant qu’il ait à passer un examen de la vue pour garder son permis de conduire.

Librado Andrade: L’arrivée des combats de 13 rounds.

(photo Stéphane Lalonde)

Herman Ngoudjo: Battre Urango et éviter de devenir la version de 140 livres de Dale Brown.

(photo GYM)

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Walid Smichet : Plus de mauvaise surprise quand son promoteur lui dit qu'il va se battre contre un Mouton et une autre opportunité à la Duddy. Russ Anber : Que son émission « In This Corner » à TSN arrête de changer de case-horaire sans cesse! Encore mieux : que RDS lui offre une émission équivalente en français. Jean Pascal : Une épaule bionique. Allan Tremblay, Orion Sports : Que les dégâts causés par l’humiliante défaite de son poulain Molitor ne l’empêche pas de continuer la promotion.

David Itskowitch, de Golden Boy Promotions : Une bonne poussée dans le dos pour qu’il tombe en bas de son piédestal d’arrogance lors de sa prochaine visite à Montréal. Paul Clavette : Une autre opportunité comme celle qu’il a eue contre Ronald Hearns. Howard Grant : Des cours pour apprendre comment paraître plus sympathique. Que les cours soient donnés en français. Marc Ramsay : Que Jean Pascal suive son plan de match à la lettre avant qu’il fasse une dépression! Benoît Gaudet : Des occasions de combats significatifs qui ne dépendent pas du calendrier d'un autre boxeur. Bernard Barré : Un siège de député... non, oubliez ça, on ne veut plus d'élections. Steve Molitor : Qu'un jour on se rappelle de lui pour le brio avec lequel il s'est relevé de sa première défaite. Éric Lucas : Une fillette en parfaite santé et un dernier combat si c’est encore cela qu’il désire.

Pierre Bouchard : Un peu plus d’éclairage, un peu moins d’ombre. Ariane Fortin : La boxe féminine aux Jeux olympiques de Londres. David Lemieux : Progresser suffisamment pour que son entraîneur accepte des adversaires compétitifs. Sébastien Gauthier : Arrêter sa chute dans notre classement livre pour livre québécois. Patrice L’Heureux : D’autres Ken Murphy, moins d’Alexander Povetkin. JoJo Dan : Une carrière moins confidentielle, que ce soit ici ou outre-Atlantique. Yvon Michel : L'énergie nécessaire pour gérer deux enfants en bas âge et une entreprise qui présente 12 événements par année. Danielle Bouchard : Le 45 tours de Plastic Bertrand : Stop ou encore. « J’ai 41 ans, qu’est-ce que je fais? Je m’arrête ou je continue? »

Antonin Décarie: Continuer sur sa lancée de 2008.

(photo Joel Tripp)

Marc Ramsay: Que Jean Pascal suive son plan de match à la lettre avant qu’il fasse une dépression!

(photo Joel Tripp)

Stéphane « Brutus » Tessier (à droite): Une victoire. (photo François Couture)

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Jean-François Bergeron : Ne pas terminer sa carrière comme ça. Daniel Cloutier du Journal de Montréal : Une entrevue avec le champion poids plume de l'IBF Vitaly Valuev au Caesar Palace d'Atlantic City, en Angleterre. Moncef Askri : Surmonter ses difficultés, avec la boxe ou sans elle.

Sébastien Demers : La capacité de dire « non » de temps en temps. Antonin Décarie : Continuer sur sa lancée de 2008. Dierry Jean : Continuer comme ça en compétition, tout en dissipant les doutes à l'égard de son effort à l'entraînement. GYM : Un gala sans annulation ni adversaire déniché un peu trop à la dernière minute. Interbox : Réussir à maintenir la tenue de plus petits galas. À Jean-Paul Chartrand, je lance plutôt un défi. Lors des diffusions à RDS, il réussit toujours à partir des discussions sur tout et sur rien. Il place des mots tellement bizarres

dans ses descriptions (lors du combat DLH/Pacquaio, il a parlé de quasars et de trous noirs). Alors je le mets au défi en 2009. Voici trois mots ou expressions à placer : moissonneuse-batteuse, filtre à café et rond de poêle. Comme dirait Stéphane Ouellet, et voilà! Bonne année 2009. Pascal Roussel Rédacteur en chef format géant

Ali Chebah: Qu’il s’installe à Montréal pour de bon. Et apprendre à mieux éviter la droite!

(photo Vincent Ethier)

JoJo Dan: Une carrière moins confidentielle, que ce soit ici ou outre-Atlantique.

(photo Stéphane Lalonde)

Jean-François Bergeron: Ne pas terminer sa carrière comme ça. (photo Stéphane Lalonde)

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Marlon B. Wright est le plus respecté des officiels canadiens, ayant arbitré cinq championnats du monde et plus de 190 combats professionnels en huit ans.

En mars dernier, La Zone de Boxe a communiqué avec lui pour obtenir une entrevue, question de mieux connaître l’homme – qui a aussi été boxeur – et sa vision du métier d’arbitre. Cet entretien n’ayant pu avoir lieu au printemps, La Zone est revenue à la charge en octobre, et la rencontre avec notre journaliste s’est finalement tenue le 7 novembre, soit une semaine à peine après le désormais célèbre affrontement Lucian Bute-Librado Andrade, au cours duquel le troisième homme dans le ring n’était nul autre que… Marlon B. Wright.

Marlon est le plus respecté des officiels canadiens. (photo Stéphane Lalonde)

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Entrevue avec Marlon B. Wright Par François Couture Marlon Wright, merci de nous accorder cet entretien. Je voudrais tout d’abord que vous nous parliez un peu de vous, de vos premières amours avec la boxe. Marlon B. Wright : Je suis né en Jamaïque et je suis arrivé à Montréal avec ma mère à 11 ans, en 1976. J’ai commencé à boxer deux ans plus tard. J’en voyais à la télévision car à l’époque, il y avait beaucoup de combats aux heures de grande écoute. Il y avait Ali, Spinks, etc. J’aimais ce sport et j’ai voulu apprendre à boxer. Dans ce temps-là, tu pouvais avoir deux héros : Bruce Lee ou Muhammad Ali. J’étais plus attiré par la boxe.

Vous avez eu une bonne carrière amateur, avec une fiche de 57-6.

Marlon B. Wright: Oui, effectivement. Savez-vous que j’ai battu Otis Grant deux fois? Par K.-O. la première fois et décision la seconde. Je me suis battu contre Howard deux fois également : j’ai perdu le premier et j’ai gagné le deuxième combat. Je suis donc 3 en 4 contre les frères Grant. Ils n’en parlent pas souvent, ils ne veulent pas que ça se sache! (rires)

Est-ce que ce fut une décision facile pour vous de devenir pro?

Marlon B. Wright: Quand tu es un jeune, tu n’as pas beaucoup d’argent et ils nous demandaient de payer une partie des dépenses pour aller dans les tournois, ce qui m’était impossible. J’ai donc décidé de devenir pro. George Cherry est devenu mon gérant.

Vous ne vous êtes battu qu’une douzaine de fois pendant les dix ans qu’a duré votre carrière. Pourquoi? Marlon B. Wright: Mes promoteurs ne voulaient pas que je me batte lors de galas organisés par un concurrent. Après un combat, je devais attendre très longtemps. Je ne pouvais pas faire grand-chose contre ça. J’avais une jeune famille, et comme je devais travailler pour payer les factures, je me suis déniché un job de gardien de sécurité, que j’ai encore d’ailleurs. J’ai aussi eu un problème avec mon gérant, alors ça a retardé davantage mon développement. Lorsque je me suis battu avec Mario Cusson, mon dernier combat remontait à plus de deux ans auparavant; après ma victoire sur Cusson, ça a pris deux

autres années avant que je ne remonte sur un ring! Je me suis battu une fois en presque cinq ans, ce qui est ridicule. J’ai refusé de me battre pour le championnat canadien contre Donovan Boucher, parce qu’il n’y avait pas assez d’argent sur la table. Ils voulaient que je me batte pour 3000 $! Votre ancien manager, George Cherry, a dit que vous aviez tout ce qu’il fallait pour devenir un boxeur de classe mondiale.

Marlon B. Wright: C’est sûr que j’avais beaucoup de potentiel, mais je n’ai pas eu le support nécessaire, le promoteur qui m’aurait permis de gravir les échelons, d’aller plus loin. Je ne crois pas que ce soit encore le cas aujourd’hui, mais quand je me battais, les promoteurs ne croyaient pas qu’un boxeur noir puisse attirer les foules au Québec. C’était moins une question de langue qu’une question de couleur. Il y avait des boxeurs comme Eddie Melo ou Nick Furlano qui se sont fait un nom malgré qu’ils aient été anglophones.

« Quand je me battais, les promoteurs ne croyaient pas qu’un boxeur noir puisse attirer les foules au Québec.»

Marlon Wright soulevant le bras de David Lemieux lors de sa victoire contre Patrick Tessier le 1er novembre 2008 au Casino de Montréal.

(photo Vincent Ethier)

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Et comme vous aviez une famille, vous ne vouliez pas vous exiler? Marlon B. Wright: Voilà. J’aurais eu besoin d’un promoteur qui me permette de faire des combats à l’étranger, comme c’est le cas actuellement avec des organisations comme GYM et Interbox. Ils ont certes des commanditaires, mais ils prennent le risque d’organiser des combats qui ne leur rapportent pas beaucoup monétairement pour amener leurs boxeurs plus haut, plus loin. C’est un pari : parfois tu perds, parfois tu gagnes. Mais pour ma part, mes gérants et promoteurs ne pouvaient ou ne voulaient perdre de l’argent. Ça coûte cher, gérer la carrière d’un boxeur.

Vous étiez donc frustré par cette situation?

Marlon B. Wright: Oui, parce que je voyais des gars qui avaient moins de talent et de potentiel que moi qui se faisaient payer des voyages à l’étranger ou qui avaient de bons combats, alors que dans un ring, je leur aurais botté le cul! Alors je me suis fâché avec mon promoteur, j’ai laissé expirer le contrat, je me suis battu contre Alain Boismenu après ma défaite contre Bonnamie, sans avoir de gérant. Après cette victoire, en 1992, Henry Spitzer m’a promis des combats mais il n’a pas tenu parole. Il a plutôt choisi d’encourager Alex Hilton, qui passait du ring à la prison et vice versa, alors que moi, je m’entraînais sérieusement au gym. C’est là que j’ai dit : « C’est assez, j’en ai marre ».

Après cette retraite, à partir de quel moment vous êtes-vous montré intéressé par l’arbitrage? Marlon B. Wright: Au début, je voulais devenir entraîneur professionnel. J’ai coaché quelques boxeurs du côté amateur, j’ai participé à quelques tournois mais les tractations politiques et les coups de poignard dans le dos m’ont dégoûté de ce métier : je ne voulais pas faire partie de ce monde-là. Un jour, je parlais à Guy Jutras et c’est lui qui m’a dit : « Pourquoi tu ne deviendrais pas un arbitre? » J’ai répondu que je n’y connaissais absolument rien. Il a rétorqué : « Marlon, tu as été un très bon boxeur, tu connais bien les règles, alors tu as l’essentiel. Viens au gym dans deux jours et je vais te montrer le reste ». Et c’est ce qu’il a fait : il m’a montré les rudiments de ce métier pendant quelques mois et puis il m’a dit : « Tu es fait pour ça, tu bouges bien dans un ring, vas-y! »

Pour la petite histoire, un jour Guy appelle Mario Latraverse et lui dit : « Tu sais quoi? Marlon Wright ferait un excellent arbitre. Pourquoi tu ne viens pas le voir travailler au gym un de ces quatre? » Mario Latraverse débarque au gym quelques jours plus tard, Guy fait monter deux boxeurs dans le ring et on organise un combat pour qu’il me voit arbitrer. À la fin, Mario dit : « C’est pas mal, mais je suis d’avis que Marlon doit travailler encore quelques semaines, il ne me semble pas tout à fait prêt. Je reviendrai ».

C’est ce que vous avez fait?

Marlon B. Wright: Non! (rires) Guy était convaincu que j’étais prêt. Alors on a simplement attendu que passe un peu de temps, on a réinvité Mario Latraverse et à la fin de ce deuxième exercice, il m’a dit : « Parfait, Marlon. On a un gala telle date, je veux que tu viennes ringside, pour analyser le travail des arbitres. » À la fin du dernier combat, il est venu me voir et m’a demandé : « Tu crois que tu es capable de faire comme eux? » Que pensez-vous que je lui ai répondu? Je me suis procuré un uniforme d’arbitre et c’est comme ça que ça a commencé. J’ai arbitré un premier combat de 4 rounds. Évidemment, c’était très différent de mon expérience de boxeur, j’étais très nerveux. Mais j’étais concentré. Je savais ce que je devais faire, je savais quoi regarder dans le ring. Je crois avoir fait un bon job. Je me souviens juste qu’à un moment donné, des spectateurs ont hué une de mes décisions et je me suis tourné vers eux en criant : « Quoi?! » (rires) En sortant du ring, Guy m’a dit : « Marlon, je crois que tu ne devrais plus JAMAIS faire ça! » (rires)

Croyez-vous que votre expérience de boxeur vous avantage par rapport aux arbitres qui n’ont jamais mis les gants? Marlon B. Wright: Oh que oui! Aux États-Unis, il y a beaucoup d’arbitres pro qui n’ont jamais été boxeurs et qui sont là parce qu’ils ont eu de bons contacts; mais ils ne seront jamais de bons arbitres, peu importe les efforts qu’ils y mettent. Quand tu regardes un combat – et j’en regarde beaucoup –, tu peux tout de suite déceler si un arbitre a déjà boxé dans le passé. Ces arbitres ne sauront jamais ce que c’est que de se faire frapper. , et je crois que beaucoup d’arbitres n’ont pas ce talent pour la simple et bonne raison qu’ils n’ont jamais reçu un bon coup de poing de leur vie. C’est pourquoi ils

« Quand tu as été boxeur, tu sais comment un boxeur se sent dans le ring, tu sais s’il est en difficulté ou non, tu sais comment et quand arrêter un combat »

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ont tendance rendre des jugements trop rapides, et donc erronés la plupart du temps, ce qui peut bousiller des combats et même des carrières.

Est-ce que c’est ce qui arrivé à Denis Langlois lors du premier combat Stéphane Ouellet-Davey Hilton? Marlon B. Wright: Le problème de Denis Langlois, ce soir-là, c’est qu’il a oublié combien de temps il restait dans le combat. En tant qu’arbitre, tu ne peux jamais le savoir exactement – à moins évidemment d’entendre le marteau sur le bois dans les dernières secondes -, mais il faut tout de même que tu sentes le temps. Encore plus quand c’est le 12e round! Prenez le combat Bute-Andrade : lorsque Bute est allé au plancher, il ne restait que quelques secondes au cadran. Tu n’arrêtes pas le combat à ce moment! Si je l’avais fait, je serais mort aujourd’hui! (rires) Je n’aurais plus jamais arbitré, j’aurais été un arbitre fini, car j’aurais fait une erreur.

Mais quand vous étiez dans ce ring, vous n’avez pas pensé à ça! Marlon B. Wright: Non, absolument pas. À titre d’arbitre, tu es payé pour rendre des jugements, tu ne penses pas à ta carrière. Dans ce cas précis, je savais qu’il ne restait pas de temps au combat, donc il aurait été tout simplement stupide de déclarer Andrade vainqueur.

Surtout dans un combat largement dominé par Bute? Marlon B. Wright: Oui. À mon avis, il avait gagné 10 des 11 rounds, ayant perdu le 5e. Donc, je savais ça, je savais combien de temps il restait, je savais qu’on était au 12e round, alors je me suis basé là-dessus pour rendre une décision éclairée.

Vous avez donc basé votre décision sur votre jugement de la situation.

Marlon B. Wright: Oui, bien sûr, mais ce jugement provient d’une grande étude des règlements et d’une expérience de la boxe, surtout à titre de boxeur. Quand tu as été boxeur, tu sais ce que c’est que de recevoir des coups et tu sais quand un boxeur est en difficulté. Ce savoir de boxeur, jumelé à une grande connaissance des règlements, donne confiance dans le ring et quand tu sens cette confiance en toi, tu deviens un meilleur arbitre. Un super arbitre, même. Même si quelque chose de bizarre survient, quelque chose que tu n’as jamais vu, tu vas savoir quoi faire. Tu dois le savoir parce que tu n’as qu’une fraction de seconde pour rendre une décision, dans un ring. De plus – et c’est désolant! –, il y a des commissions qui ne connaissent pas suffisamment les règlements, surtout dans les championnats du monde. L’arbitre DOIT donc les connaître à fond.

À propos de votre décision d’interrompre le compte à Bute pour renvoyer Andrade dans le coin de plus éloigné… Marlon B. Wright: C’était une décision évidente. Si vous revoyez les images du combat, vous constaterez qu’Andrade était rendu au milieu du ring, qu’il marchait, même. Les personnes qui m’ont critiqué n’ont certainement pas vu ces images à la télévision! Andrade savait qu’il ne restait presque plus de temps au cadran.

Marlon B. Wright: Et il voulait être le plus près possible de Bute. Si c’était Bute qui avait été au centre du ring pendant qu’Andrade se relevait, j’aurais rendu la même décision. Je l’ai souvent fait par le passé, c’est exactement ce que j’ai à faire quand une situation comme celle-là survient. Il n’y a donc pas de controverse dans ce combat. Les gens qui ne connaissent pas la boxe ont parlé sans connaissance de cause et ont dit plein de faussetés. Avez-vous des regrets par rapport au déroulement de ce combat? Marlon B. Wright: Aucun pendant le combat. Mais je regrette d’avoir parlé à la télé, après. Il ne faut pas donner d’entrevue après un combat. Je le savais, mais la télé américaine voulait m’interviewer et ma superviseure m’a dit : «Vas-y, fais-le». J’ai dit des choses à chaud, sans avoir revu le combat.

« Si c’était Bute qui avait été au centre du ring pendant qu’Andrade se relevait, j’aurais rendu la même décision. »

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Vous faites référence à cette portion d’entrevue où vous dites qu’Andrade aurait pu gagner le combat s’il était resté dans son coin? Oui. J’ai fait une erreur en affirmant cela. Je savais qu’il ne restait plus de temps au cadran et donc que c’était impossible qu’Andrade gagne. J’ai aussi dit que Bute était K.-O. debout (out on his feet), ce qui était aussi faux. 30

Qu’est-ce que votre mentor, Guy Jutras, a dit tout de suite après le combat? Il ne s’était pas rendu compte à quel point Andrade était rendu loin de son coin, pendant le compte. Il a donc commencé par dire : «C’est à la discrétion de l’arbitre, c’est une affaire de jugement». Mais lorsqu’il a revu les images du dernier round, il a changé d’avis : ce n’était plus une affaire de discrétion d’arbitre, c’était trop évident et il fallait sévir, parce que ce qu’Andrade a fait, c’est contre le règlement. Au Casino de Montréal, la semaine suivante, on a vu Howard Grant aller s’excuser auprès de vous pour son comportement sur le ring et ses invectives à la radio, le lendemain. Marlon B. Wright: Oui, mais je crois que

Howard Grant s’est plus excusé pour aider sa cause, parce qu’il sait qu’il a fait une erreur, que parce qu’il se sentait mal envers moi. Il a dit que nous étions amis depuis 29 ans. C’est vrai qu’on a commencé à boxer en même temps. Mais je ne peux pas me mettre à biaiser mes décisions, à tricher, parce que nous nous connaissons depuis 30 ans. Il faut être juste. Concernant ce qu’il a dit à la radio, je ne l’ai jamais entendu et je ne veux pas l’entendre. Mais des connaissances communes m’ont dit qu’elles n’en croyaient pas leurs oreilles. Une chose est sûre, il n’a pas servi la boxe en agissant de la sorte. Vous avez maintenant officié dans cinq combats de championnat du monde. Marlon B. Wright: Oui, et il y en aura beaucoup d’autres, je n’ai aucun doute là-dessus, même si certaines mauvaises langues après le combat Bute-Andrade ont dit que je n’aurais plus jamais la chance d’arbitrer un combat de championnat du monde. Ils parlaient fort dans les premières heures et les premiers jours après le combat, mais on ne les entend plus aujourd’hui. Est-ce que vous espérez vivre de ce métier un jour? Marlon B. Wright: Non. À moins d’habiter à Las Vegas, où les arbitres font entre 10 000 $ à 20 000 $ lors des gros combats, il est impossible de vivre de ce métier en Amérique du Nord. C’est pourquoi j’ai un autre gagne-pain : en février, j’aurai 20 ans de service comme agent de sécurité à l’Université McGill. Les boxeurs ont des ambitions, ils veulent gagner un championnat du monde ou être des héros dans leur pays; est-ce qu’il en va de même pour les arbitres? Marlon B. Wright: Quand j’étais boxeur, je voulais être comme Muhammad Ali, faire beaucoup d’argent, aller en Afrique et aider les gens. Ce n’est pas ce qui est arrivé, ça n’a pas marché. Alors je me suis fixé de nouveaux objectifs. Parce que

« Il est impossible de vivre de ce métier en Amérique du Nord. C’est pourquoi … j’aurai 20 ans de service comme agent de sécurité à l’Université McGill. »

Marlon Wright surveillant Nicholson Poulard et Joe Park. (photo François Couture)

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c’est ça, vivre, sinon on meurt. Je voulais continuer ma carrière dans le monde de la boxe; quand Guy Jutras m’a suggéré de devenir arbitre, j’ai compris que, même si je n’étais pas un boxeur, je serais quand même dans un ring. Mon nouveau rêve, mon objectif, c’est d’être un jour intronisé au Panthéon de la boxe, à titre d’arbitre. Je veux devenir l’un des meilleurs arbitres de l’histoire et garder mon intégrité toute ma vie. Il y a Joe Cortez, qui est certes reconnu comme l’un des meilleurs arbitres vivants, mais qui a été accusé récemment de favoriser des boxeurs, de rendre des décisions controversées contre des pugilistes anglais. Je ne voudrais pas vivre ça un jour. Il est allé en Grande-Bretagne et on l’a empêché d’arbitrer un combat là-bas, ça explique peut-être des trucs, il est peut-être frustré, mais on ne sait jamais, il a peut-être seulement eu deux mauvaises journées au bureau, c’est tout. En tant qu’arbitre, vous devez étudier les styles des boxeurs que vous allez avoir sur le ring. On ne juge pas un combat de la même façon deux fois, on s’adapte aux styles des boxeurs en présence. Hatton, par exemple, fonce sur ses adversaires, il ne les lâche jamais, et l’arbitre doit tenir compte de ça lorsqu’il est sur le même ring que lui. Hopkins, vous avez vu comment il se bat? Il donne une bonne combinaison puis il empêche son adversaire de le frapper en s’accrochant. On ne peut pas le pénaliser pour ça! On sanctionne un boxeur qui retient lorsqu’on a un combat ennuyant, sans actions soutenues. Un combat plate, quoi, dont les spectateurs ne veulent pas. Je n’étais pas un grand fan de Hopkins mais lorsque je l’ai vu se battre contre Pavlik – bonnes combinaisons, gel de l’action, combinaisons, gel, etc. –, je l’ai trouvé très bon, très efficace. On a dit que Bute avait retenu Andrade pendant le combat. Bien sûr qu’il s’est accroché à lui! Il faisait rentrer ses coups de poing, il engrangeait les points auprès des juges, et puis après il s’accrochait. Que voulez-

vous faire contre un dur cogneur comme Andrade, de toute façon? C’est une tactique, pas une faute. Comme boxeur, j’ai souvent fait la même chose. On m’a reproché d’avoir été gentil avec Bute sur ce point, mais à ce compte-là, on doit aussi me reprocher d’avoir été tolérant avec Andrade, qui utilisait énormément sa tête pendant le combat. J’aurais pu facilement lui enlever un point.

En terminant, M. Wright, est-ce qu’il y a un combat que vous aimeriez vraiment arbitrer, ou que vous auriez aimé arbitrer? Marlon B. Wright: J’aimerais arbitrer un combat de Floyd Mayweather Jr. Ça m’arrivera peut-être un jour! (rires) On vous le souhaite! Merci pour ce passionnant entretien.

« J’aimerais arbitrer un combat de Floyd Mayweather Jr. »

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En Angleterre avec Jean Pascal Par Samuel D. Drolet

Je suis la boxe depuis environ une dizaine d’années et j’ai commencé à m’y intéresser avec la boxe olympique. À cette époque, un boxeur lavallois d’origine haïtienne dominait la scène canadienne. Ce boxeur était doté d’une agilité hors pair, d’une force d’explosion comme on en voit rarement et d’une vitesse digne de Speedy Gonzalez. Dès la première fois que je l’ai vu, j’ai tout de suite su qu’il avait un avenir fort prometteur devant lui. Cet avenir était prometteur à condition bien sûr de faire les sacrifices nécessaires. Ces sacrifices sont nombreux avant de se rendre en combat de championnat du monde. On ne peut s’y rendre sans talent et on ne peut s’y rendre sans effort. Jean Pascal a été en mesure de combiner talent et dur labeur dans le but d’atteindre un rêve d’enfance : obtenir un combat de championnat du monde.

Jean est parvenu à cumuler un dossier de 103 victoires

en 121 combats. Il a décroché pas moins de 7 championnats nationaux en plus de remporter plusieurs compétitions au niveau international. Il a participé aux Jeux olympiques d’Athènes où il perdit par une décision plus serrée que le pointage le démontre (24-36 en faveur du Cubain Yordanis Despaigne). Un choix à faire

Au cours de son parcours professionnel, Jean est parvenu à grimper dans les classements de différentes associations, ce qui a fait en sorte que dans la dernière année, il s’est vu offrir deux combats de championnat du monde. Le premier pour la couronne de la WBO dans un affrontement l’opposant à Karoly Balzsay (actuel champion du monde) et le second pour le titre de la WBC contre Carl Froch.

Pascal et son équipe ont finalement choisi la seconde option, ce qui les a menés à Nottingham, en Angleterre. Ville typiquement européenne située à environ 3 heures de l’aéroport de Londres, Nottingham est bondée d’étudiants universitaires. Il est facile de faire le tour de la ville à pied moyennant quelques heures de marche. On y retrouve plusieurs pubs et petits bars, et le soir, il n’est pas rare d’y voir de drôles de choses : batailles, travestis et actes sexuels sur la voie publique. Ces facteurs font en sorte que la police est omniprésente dans la ville. Ceci étant dit, les habitants de cette région sont très sympathiques, lorsqu’il ne s’agit pas de moments sportifs.

Après avoir vécu son camp d’entraînement le plus difficile en carrière, et ce, exilé en Arizona, Jean a fait une brève apparition à Montréal avant de prendre son envolée pour le Royaume-Uni. Depuis un an, Pascal a grandi, évolué. Le personnage haut en couleur que certains prenaient un malin plaisir à critiquer est devenu plus sobre, plus effacé. Il a préféré concentrer ses énergies sur un entraînement adéquat dans le but de guérir une épaule meurtrie et d’être en parfaite condition pour livrer le combat le plus important de sa jeune carrière. En étant en Arizona, Pascal a évité un maximum de distractions et s’est entouré d’une équipe de professionnels ne négligeant aucun détail lors de sa préparation.

Pascal et son équipe sont donc arrivés en Angleterre une semaine avant la date du combat. Ces sept jours représentaient le temps nécessaire d’adaptation tant pour le décalage horaire que pour l’adaptation au pays en tant que tel.

Poster promotionnel du promoteur Hennessy. (source Hennessy)

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Les supporters De mon côté, j’ai fait le voyage avec quelques amis et nous sommes arrivés le jour de la pesée. Nous avons eu

toutes les misères du monde à prendre l’avion. Deux d’entre nous étaient pris dans la circulation, de sorte qu’un des deux a même raté son vol. Nous les avons attendus tant que nous pouvions avant de passer les douanes, mais vu leur arrivée tardive, nous avons dû être escortés par la sécurité de l’aéroport afin d’attraper notre vol. Notre partenaire qui a manqué l’avion a dû attendre à l’aéroport toute la nuit pour prendre un vol faisant escale à Toronto avant de le mener à Londres. De là, il a pris le train pour arriver quelques heures avant le combat. Ce gars là était non seulement un fan, mais aussi un bon ami de Jean Pascal et c’est pourquoi il n’a pas hésité un instant à faire toutes ces démarches.

À notre arrivée en Angleterre, nous avons loué une

voiture. Nous étions tous fatigués, mais il nous restait trois heures de route à faire avant d’arriver à destination. Trois heures où personne n’aura fermé l’œil un seul instant en raison de la conduite à gauche et des routes parfois étroites.

Après m’être installé à l’hôtel, je suis parti à la découverte de la ville en faisant un petit jogging. Le boxeur Antonin Décarie, venu pour encourager son bon ami, m’a accompagné, car il était en préparation pour son combat du 30 janvier prochain et qu’un jogging ne nuit jamais. Nous sommes passés par l’hôtel où le clan Pascal était installé. Tout le monde semblait confiant et heureux. Jean n’était malheureusement pas là; en fait, nous ne l’avons vu que quelques heures plus tard, à la pesée.

La pesée La pesée a eu lieu dans un centre d’achats nommé Victoria

Center situé en plein centre-ville de Nottingham. Les informations que nous avions reçues concernant l’emplacement de cet évènement n’étaient pas des plus claires, ce qui nous a amenés à douter de l’endroit précis où le tout allait avoir lieu. Cependant, à l’instant où nous avons mis le pied dans le centre commercial, il n’y avait plus aucun doute sur l’emplacement de la pesée. Une masse de gens était attroupée sur deux étages afin de voir les pugilistes monter sur la balance. Nous avons eu toute la misère du monde à nous avancer afin d’être aux premières loges au moment fatidique. La sécurité avait peine à restreindre la foule hors du périmètre réservé aux officiels et aux boxeurs.

Le premier des deux boxeurs à se présenter : Carl Froch.

Arrivé en catimini, ou plutôt en caméléon, Froch était vêtu tout de noir. Pantalons de jogging, chandail molletonné, manteau de sport et capuchon recouvrant sa tête afin de garder un soupçon d’anonymat jusqu’au moment de se rendre dans cette zone « sécurisée ». Lorsque le Cobra se découvre la tête et qu’il est présenté à la foule (impressionnante pour une pesée), cette dernière est plutôt discrète pour l’acclamer. Quelques applaudissements, quelques mots d’encouragement, sans plus. Quelques instants après l’arrivée de Froch, Pascal et son équipe se présentent sur place. Les partisans du Québécois sont peu nombreux, mais presque aussi bruyants que les centaines de spectateurs britanniques venus pour accueillir leur champion. Le hic, c’est que les Anglais n’apprécient pas vraiment le fait que Pascal soit reçu de la sorte, alors ils ont vite fait de huer le pugiliste étranger. Certains partisans de Pascal ont même reçu des menaces de la part des hooligans.

Un groupe de supporters ayant fait le voyage (photo Samuel D. Drolet)

Jean Pascal à la pesée : il semble prêt! (photo Samuel D. Drolet)

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Pascal et Froch n’ont eu aucune difficulté à respecter le poids limite de 168 livres, faisant osciller respectivement la balance à 167,7 lb et 166,6 lb. Une fois le poids respecté et quelques mots échangés, les boxeurs pouvaient disposer. Froch est parti assez rapidement alors que Pascal a pris le temps de saluer les amateurs et de signer quelques autographes tout en buvant son Pédialyte afin de se réhydrater.

L’attente du combat Une demi-heure après la pesée,

Jean Pascal et son équipe ont été escortés par quelques policiers jusqu’à l’hôtel Crown Plaza. Relax et détendu, Jean a pris le temps de parler et rigoler avec amis ayant fait le voyage pour le supporter avant d’aller manger.

C’est au souper d’après pesée

que Jean et son équipe entrent vraiment dans une bulle. À partir de ce moment, les amis, les journalistes et même la famille sont laissés de côté afin d’avoir une concentration maximale. Le soir, Jean se couche relativement tôt (ne voulant pas se coucher trop tôt, car son combat se déroulera vers les 11 heures) et il connaît sa meilleure nuit de sommeil depuis son arrivée en Angleterre. En se couchant, il visualise son combat de boxe et s’imagine champion du monde, comme il en a fait sa routine depuis quelques

mois. Bien que plusieurs n’accordent aucune chance au Québécois de l’emporter face à Froch, Pascal et son équipe croient tout autrement.

La chambre de la « mangouste* » est bien décorée. Plusieurs affiches ornent les murs. Des photos de Jean

remportant des médailles lors de ses beaux jours en boxe olympique, un article de Rocky Marciano sur comment devenir champion du monde, un montage du Journal de Montréal avec en première page : Jean Pascal : champion du monde!, ainsi qu’une affiche avec quelques points clés pour l’emporter lors de son combat. Ces points ont été élaborés en collaboration avec le psychologue sportif Rob Schinke dans le but que Pascal soit dans un environnement stimulant et positif. Un esprit sain dans un corps sain; ce que l’esprit croit et conçoit, le corps peut l’accomplir. On pouvait lire des phrases telles:

• Je suis le premier dans l’action. • Je commence avec de la vitesse et je poursuis avec puissance. • Je rends Froch très inconfortable: je lui enlève son jab. • Je suis très confortable avec le fait d’être inconfortable. • Je garde le focus jusqu’à ce que la cloche mettant fin au douzième round se fasse entendre. • Le 6 décembre 2008, je deviens le champion du monde de la WBC au Trent Arena à Nottingham.

(*Mangouste : surnom de Jean Pascal pour ce combat, reste à voir s’il le gardera tout au long de sa carrière. Lors d’une séance de photo avant la pesée, alors que Carl « Cobra » Froch et Jean Pascal posaient face à face, Pascal aurait montré son t-shirt sur lequel on pouvait voir une mangouste s’attaquant à un cobra. Il est à noter que la mangouste est un des seuls prédateurs du cobra.)

Le lendemain, jour du combat, Jean reste cloîtré dans sa chambre presque toute la journée afin de rester concentré. Il est calme et semble confiant. Nous sommes à même de constater un homme plus mature, plus réfléchi. Un homme qui sait ce qu’il veut et qui trimera fort pour y parvenir. Il est pleinement conscient de son talent et sait tous les efforts qui ont été déployés à l’entraînement. Comme il aime le dire, ses devoirs et ses leçons sont faits, ne reste plus qu’à passer l’examen.

Un face à face intense à la pesée! (photo Samuel D. Drolet)

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Le combat tant attendu Pour le combat, les deux pugilistes choisissent des

gants différents. Froch choisit des gants Everlast, gants de cogneurs. En choisissant ce type de gants, le Cobra espère pouvoir passer le K.O. au boxeur québécois. De son côté, Pascal y va plutôt avec des gants Grant, bon compromis entre un gant de cogneur et un gant de protection pour les mains. Un peu plus larges que les Everlast, ces gants permettent de mieux bloquer les attaques adverses. Les gants de Jean sont noirs et jaunes, se mariant à merveille avec son nouvel habit aux couleurs de l’abeille : float like a butterfly, sting like a bee!

Pour faire son entrée sur le ring, Jean a choisi la

chanson It’s Time to Play the Game, chanson que le lutteur Triple H utilise pour faire son entrée dans l’arène. La chanson a été choisie pour ses paroles motivantes et sans doute un peu pour amadouer les amateurs anglais, car c’est un groupe anglais qui la chante. Lors de sa marche vers l’arène, Jean semble un peu nerveux, plus qu’à l’habitude. Il ouvre la marche suivi de ses hommes de coin et de quelques-uns de ses amis tenant ses ceintures et ayant fait le voyage pour encourager leur champion. Une fois entre les câbles, Pascal semble concentré et fin prêt à livrer toute une guerre.

Lorsque la cloche sonne, Jean semble surpris de

voir Froch foncer sur lui comme un forcené. L’Anglais tente dès le début d’assommer le québécois en lançant plusieurs coups en puissance et en coinçant Pascal dans le coin. Jean s’en sort bien et revient fort en fin de round. Lors des six premiers rounds, le combat est serré et tous les espoirs

sont permis. Le hic, c’est que lors de la deuxième moitié de combat, Froch décide d’utiliser son jab à profusion et garder Pascal à distance. Jean a eu de la difficulté à s’adapter à cette stratégie et c’est ce qui lui a coûté le combat, malgré le fait qu’il n’a jamais abandonné et qu’il a tenté de gagner jusqu’à la toute fin. Lorsque la cloche du dernier engagement s’est fait entendre, je savais que Jean ne pouvait sortir vainqueur d’une telle bataille. Ce fut un combat dans l’ensemble serré, mais en terrain adverse et sous les cris de plusieurs milliers de spectateurs, il aurait fallu un miracle pour que Pascal soit déclaré gagnant. Froch méritait la victoire, mais le pointage de 118-110 du juge Kaczmarek était, à mes yeux, exagéré!

Ce combat fait partie des combats qui resteront longtemps gravés dans ma mémoire. Un combat pour homme,

un vrai. Les deux pugilistes se sont échangés coups pour coups pendant 12 rounds, soit 36 minutes ou encore 2 160 secondes. Du suspense du début à la fin, car chaque coup lancé pouvait mettre fin au combat instantanément. Assis sur le bout de ma chaise, je n’osais pas trop me lever pour afficher mes couleurs. La foule hostile nous suggérait de rester assis calmement. Lors des brefs moments où nous osions nous lever pour encourager notre favori, la sécurité nous rappelait vite de rester tranquilles. Avec le recul, je crois que la sécurité tentait vraiment de nous protéger. Il n’était pas rare d’entendre les spectateurs locaux nous souhaiter du mal ou encore dire qu’ils allaient nous casser le cou et/ou tous les os du corps. En fait, pour nous, partisans de Jean Pascal, la défaite de notre boxeur a peut-être été la meilleure chose qui pouvait nous arriver. Si Jean avait gagné, je ne sais pas sous quelle forme nous serions rentrés au pays! L’après-combat

À la suite de l’annonce de la victoire de Carl Froch, Jean a immédiatement été accueilli par son entraîneur, son promoteur et son meilleur ami, Antonin Décarie. Sachant tout ce que signifiait ce combat pour Jean, Marc Ramsay et Antonin Décarie avaient les larmes aux yeux. C’était émouvant de voir ses hommes qui semblent, à première vue, et dû au métier qu’ils pratiquent, avoir un cœur de pierre, se réunir et s’unir dans un tel moment. Tous ceux du Québec qui

Antonin Décarie devant le Trent FM Arena à Nottingham (photo Samuel D. Drolet)

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s’étaient déplacés croyaient fermement que Jean pouvait remporter ce combat. Les mines étaient donc basses. Il est vrai de dire que Jean a livré un bon combat, qu’il a démontré du cœur et une bonne mâchoire. Certains sceptiques croyaient que la « mangouste » avait une mâchoire suspecte et qu’il n’avait pas le cœur pour devenir champion du monde. Si Jean n’a pas gagné ce combat sur la carte des juges, il a certainement gagné en popularité aux yeux des amateurs de boxe.

En quittant le ring, Jean a été félicité par la foule. Après avoir accordé une entrevue à Radio-Canada, il s’est dirigé vers son vestiaire en s’arrêtant pour signer des autographes aux admirateurs britanniques. Lors de cette marche vers les catacombes du Trent Arena, Pascal était suivi de ses proches. Bien qu’un nombre limité de personnes soit rentré dans le vestiaire avec Jean, ses supporters ont attendu un peu plus d’une heure avant de voir leur champion sortir de la chambre, le visage tuméfié comme jamais ils ne l’avaient vu dans le passé.

Pendant cette heure où les supporters attendaient, on aurait pu entendre une mouche voler dans le vestiaire.

Russ Anber, ayant déjà vécu la défaite en championnat du monde, a tenté de réconforter Pascal, mais cette défaite était crève-cœur pour le champion nord-américain. Après s’être fait masser afin de libérer un maximum d’acide lactique des muscles, après avoir pris sa douche, après avoir fait son test d’urine et après avoir mis de la glace sur ses blessures de guerrier, Jean est finalement sorti du vestiaire. Peu bavard, la mine basse, on aurait dit que son monde en entier venait de s’effondrer sous ses pieds. Un rêve qu’il chérissait depuis des années venait de lui filer entre les gants, pour ne pas dire entre les mains. Toutes ces heures passées à suer dans le gymnase, tout le temps passé loin de sa famille et de ses amis pour être dédié à son sport, toutes les luxures auxquelles il a dû renoncer pour se présenter en pleine forme lors de ce combat de championnat du monde, ces sacrifices en valaient-ils la peine vu l’issue du combat?

À la suite de ce combat, une des premières choses à laquelle Jean a pensé est : mais qu’est-ce que les Québécois

vont penser? L’espace d’un instant, Jean ne voulait pas revenir au Québec. Il ne voulait pas avoir à subir la foudre des dénigreurs qui ont été plutôt nombreux lors de la dernière année. Mais de ce côté, Pascal aura été chanceux puisque non seulement aura-t-il gagné en popularité, mais c’est aussi le support de la part des fans qui lui aura permis de mieux se ressaisir.

De notre côté, personne ne savait trop comment agir. Devions-nous l’attendre jusqu’à sa sortie, devions-nous le

laisser tranquille, lui laisser le temps de digérer ce qui venait de se passer? La majorité des gens ayant fait le voyage ont décidé d’attendre, mais à l’extérieur du vestiaire de Pascal, comme à l’intérieur, c’était le calme. Tout le monde est devenu muet l’espace de quelques heures, comme en état de choc. Jean Pascal venait de subir sa première défaite chez les pros.

Un peu plus d’un mois avant son combat (le 30 octobre), Jean s’est blessé au biceps. C’est en lançant un crochet

de la gauche, lors d’une session de sparring, qu’il s’est fait mal. Son biceps a violemment heurté une corde servant à unir les câbles du ring. Son bras s’est mis à enfler instantanément et en peu de temps, il avait doublé de circonférence. Après avoir passé une batterie de tests, rien de majeur n’a été décelé. Rien de majeur, mais une telle blessure nécessitait tout de même un certain temps de repos. De plus, selon moi, il est impossible qu’une blessure au bras, à si peu de temps d’un tel combat, n’affecte pas le mental d’un athlète. Surtout que c’est une blessure au bras qui l’a tenu à l’écart pendant près d’un an. Pourtant, Jean n’a rien dit. Il a préféré garder ça pour lui et redoubler d’ardeur à l’entraînement afin d’être fin prêt pour son affrontement contre Froch. Il n’en a parlé ni avant, ni après son combat. Jamais il ne s’est servi de cette blessure pour expliquer sa défaite. Pascal est sorti la tête haute de cet affrontement, malgré la défaite et l’adversité. Il a gagné en popularité et a démontré qu’il pouvait se frotter aux meilleurs de la division. Bref, malgré le résultat, on peut dire que ce fut une victoire morale. Et maintenant

À la suite de ce combat, Jean prendra des vacances. Vacances bien méritées où il fera le vide mental, où il en profitera pour passer le temps des fêtes avec sa famille et ses amis, où il retrouvera la rage de vaincre avant de retourner à l’entraînement en vue d’un combat significatif contre un boxeur classé dans différentes associations, et ce, dès avril Si Jean prendra des vacances, de mon côté, je vais retourner au boulot, question de finir de payer mon voyage. Pour moi, ainsi que pour tous ceux qui ont fait le voyage, ce fut extraordinaire. Un voyage magnifique, une belle ville, une ambiance propre au moment, des gens sympathiques et un combat de boxe fantastique. C’est certain que le résultat a laissé, l’espace d’un instant, un goût amer, mais avec le recul, ce dont je me souviendrai, c’est de la guerre qu’a livrée Jean et de la façon dont il a su garder la tête haute.

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LA BOXE ET MOI est une chronique où nous demandons à une personnalité connue de nous expliquer comment est née son histoire d’amour avec la boxe. Pour ce numéro-ci, nous avons la fantastique histoire d’Allan Tremblay, promoteur de boxe ontarien sous la bannière Orion Sports. Par Allan Tremblay Traduction Pascal Lapointe

J’étais tout jeune quand je suis tombé amoureux de la boxe. À l’âge de six ans, j’écoutais déjà les combats à la radio. Dans le cadre de la série Gillette Cavalcade Of Sports des années 40, les légendaires Don Dunphy and Wynn Elliott décrivaient le vendredi soir des duels mettant en vedette les plus grands noms du monde de la boxe. Sugar Ray Robinson, Jake LaMotta, Joe Louis, Rocky Marciano, Jersey Joe Walcott, Ezzard Charles, Willie Pep, Sandy Saddler et Archie Moore ne sont que quelques-uns des grands boxeurs dont j’ai suivi les combats à la radio, puis que j’ai finalement pu voir dans les années 50 grâce à un téléviseur noir et blanc. C’était l’âge d’or de la boxe. Il y avait seulement huit catégories de poids et un seul champion par division. À l’époque, être « champion » était un exploit VRAIMENT significatif, puisque le boxeur avait réellement mérité son titre. En outre, les amateurs étaient gâtés étant donné que les champions et les aspirants se mesuraient régulièrement les uns aux autres. Chaque mois, j’avais toujours très hâte que paraisse le nouveau numéro du magazine The Ring pour que je puisse étudier les classements et lire avec attention tous les articles sur les combats les plus récents. Avec les années, j’ai commencé à me renseigner sur les duels du passé, au point de devenir en quelque sorte un historien de la boxe. Je me rappelle très bien avoir discuté avec des amateurs plus âgés de combats comme Max Baer-James J. Braddock. Je pouvais même en faire une description de round en round grâce à toute l’information que j’avais recueillie.

J’ai continué à suivre la boxe pendant les années 60. Après avoir terminé mes études universitaires, j’ai intégré l’industrie du transport aérien. J’ai fait partie de l’équipe de haute direction de Lignes aériennes Canadien International, où j’ai connu une merveilleuse carrière jusqu’à ma retraite en 2000. Comme je travaillais pour un transporteur aérien, il était aussi facile pour moi de prendre l’avion que d’acheter un billet d’autocar pour quelqu’un d’autre. J’ai pu ainsi nourrir ma passion pour la boxe en assistant à certains des plus gros événements dans quelques-unes des plus belles salles que ce sport avait à offrir. Dans les années 70, 80 et 90, j’ai vu tous les meilleurs. Au fil des années, j’ai rencontré beaucoup de combattants, ai souvent appuyé le sport en offrant des commandites et ai invité plusieurs clients à assister à certains événements liés à la boxe. De cette manière, j’ai pu observer les coulisses du sport, comme un initié, ce qui m’a été très utile et continue de l’être.

Quand j’ai pris ma retraite en 2000, j’avais encore un trop-plein d’énergie. J’ai donc créé Orion Sports Management en établissant un plan d’affaires qui me permettrait de vivre ma passion pour la boxe tout en exploitant une entreprise. Notre premier événement, qui a eu lieu au centre Air Canada de Toronto, était intitulé « The Night Of The Hurricane ». Il s’agissait d’un hommage à Rubin Carter qui avait été injustement emprisonné. Le film racontant son histoire était sur le point de sortir en salle. Cette soirée m’a servi de tremplin pour conclure des ententes avec des boxeurs comme Steve Molitor et « Baby » Joe Mesi et me lancer dans la promotion. Malheureusement, j’ai éprouvé des problèmes de santé en 2003 et ai arrêté mes activités pendant près de trois ans pour lutter contre le cancer, combat que je semble avoir gagné. Même si je n’organisais pas d’événements, j’ai conservé des droits sur différents boxeurs et leur trouvait des combats lors de programmes présentés par d’autres promoteurs. L’un de ces pugilistes, Steve Molitor, a fini par remporter un championnat du monde environ au même moment que je battais la maladie. J’ai repris mes activités de promoteur en présentant régulièrement des combats au Casino Rama, en Ontario, dans le but d’implanter la boxe dans cette province afin qu’un jour elle y soit aussi florissante qu’au Québec. Tout comme le casino, TSN s’est révélé un excellent partenaire: tous les événements ont été diffuses à l’échelle nationale aux heures de grande écoute, ainsi que dans plusieurs autres pays. Il est certes malheureux que Molitor ait perdu son titre en novembre, mais il est jeune et talentueux. Il n’a pas dit son dernier mot. J’ai appris il y a longtemps déjà que tout le monde connaît la défaite un jour. C’est la façon dont on réagit à la défaite qui détermine les succès futurs et j’ai confiance en Molitor sur ce plan.

Entre-temps, nous ferons valoir le talent de nos jeunes espoirs à l’occasion d’événements qui auront lieu au Mexique et au Casino Rama, dont le retour de Molitor à l’été 2009. Je me sens privilégié de faire ce que je fais puisque mon rêve est devenu réalité.

Allan Tremblay(photo Stéphane Lalonde)

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Les hauts et les bas de GYM en 2008 Par Pascal Roussel

En général, on peut dire que l’année 2008 devait être une année charnière pour le Groupe Yvon Michel. Mais ce fut en fait une année plutôt difficile. Ils ont commencé l’année avec un champion du monde (Alcine) et espéraient terminer l’année avec trois (Alcine, Pascal, Ngoudjo). Malheureusement, GYM termine l’année avec aucun champion. Loin du scénario rêvé! Mais en même temps, tout n’est pas si noir. Hermann Ngoudjo pourrait permettre à GYM de partir l’année 2009 du bon pied en devenant enfin champion du monde le 30 janvier au Centre Bell contre Juan Urango. Et un Jean Pascal plus concentré n’est pas devenu champion du monde, mais il a tout de même laissé une excellente impression à la planète boxe en livrant une performance inspirée contre Carl Froch pour clore l’année 2008. Les Hauts Les galas extérieurs

Encore une fois cette année, le gala durant la fin de semaine du Grand prix de Formule Un fût un succès. Le 6 juin, Herman Ngoudjo l’a emporté sur le français Souleymane M’Baye. Un deuxième gala extérieur en moins de deux mois eut aussi lieu cette année. Le 11 juillet, alors que Don King nous rendit visite, Joachim Alcine perdit son titre de champion du monde face à Daniel Santos.

Le stade Uniprix s’avère un endroit extraordinaire pour tenir des galas de boxe et on espère que malgré la disparition du Grand Prix de Formule Un, Gym saura tout de même nous offrir un ou deux galas extérieurs. La progression d’Antonin Décarie

Un dossier qui fut très bien mené chez GYM fut la progression et l’utilisation d’Antonin Décarie. Cette année, Antonin a affronté trois bons boxeurs lors de trois finales au Casino de Montréal. Ses victoires convaincantes sur le vieux routier Israel Cardona et sur les solides Brian Camechis et Hector Munoz ont permis à Antonin de se classer avantageusement dans les classements mondiaux, particulièrement à la WBO grâce à la conquête de la ceinture associée de la NABO chez les 147 livres. À l’émission « In This Corner » à TSN, Russ Anber a même déclaré Décarie boxeur de l’année au Canada.

Le prochain combat de Décarie sera le 30 janvier lors du gala Ngoudjo/Urango, en demi-finale de ce gala présenté sur ESPN contre l’américain Dorin Spivey (35-5-0). Les récentes signatures de GYM

Chez GYM, trois jeunes boxeurs se sont joint à l’alignement. Kevin Bizier représente sûrement une excellente prise pour le groupe Yvon Michel en raison de son bagage amateur et international. Bizier, qui a aussi été approché par

Interbox, permettra peut-être éventuellement une percée dans la région de Québec, région où la boxe professionnelle a déjà tenté de s’implanter avec Interbox par le passé sans jamais obtenir les succès espérés.

Tony Luis est un autre jeune boxeur qui s’est joint à GYM au cours de l’année. Encore très jeune, GYM s’armera de patience avec lui. Il a su tout de même jusqu'à présent démontrer de belles qualités.

Ali Chebah est la signature la plus inattendue chez GYM. Le boxeur français de 23 ans a déjà 29 combats à sa fiche malgré son jeune âge. Ce grand voyageur fit ses débuts professionnels au Luxembourg à l’âge de 16 ans. Il boxa au Cameroun, en Algérie, en France, au Mexique, en Belgique, en Pologne, en Espagne, au Portugal, pour terminer au Canada! Sa

signature avec GYM permettra au promoteur montréalais de tisser des liens avec les diffuseurs européens, ce qui amènera à coup sûr de nouveaux revenus. Avec le décalage horaire, les combats de Chebah en après-midi au Casino de

« Cette année, Antonin a affronté trois bons boxeurs lors de trois finales au Casino de Montréal.»

Kevin Bizier, une belle acquisition pour le groupe Yvon Michel

(photo Vincent Ethier)

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Montréal permettent au diffuseur français Eurosport de les présenter en direct en soirée là-bas. Chebah, qui a une sœur habitant Montréal, s’est présenté à son dernier combat au Casino avec un chandail du Canadien de Montréal! Troy Ross au Contender (ATTENTION, si vous suivez la série et que vous avez réussi à ne rien savoir de la performance de Ross malgré les fuites sur le Net, ne lisez pas ce paragraphe, sautez au prochain!)

GYM a réussi à placer dans l’alignement des boxeurs pour la quatrième saison de la téléréalité sportive américaine The Contender un de ses poulains, le lourd-léger Troy Ross. Il est encore trop tôt pour dire quel sera l’impact réel de la présence de Ross sur cette émission, mais cela peut difficilement être un mauvais coup. Ross a besoin de visibilité et cette émission lui en donnera. La série fut enregistrée à Singapour et les résultats furent gardés le plus secret possible. Mais évidemment, avec Internet et plusieurs gens proches des boxeurs impliqués, il était plutôt impossible de garder le nom des finalistes secret jusqu’à la finale qui sera diffusée en direct le 23 février au casino Foxwoods au

Connecticut. Par contre, si vous êtes de ceux qui ne surfent pas sur Internet et que vous voulez savoir si Ross sera de la finale, voici la réponse : Troy Ross boxera en finale contre le boxeur originaire du Bénin, Ehinomen « Hino » Ehikhamenor. Troy nous paraît favori pour l’emporter. La venue de l’entraîneur cubain Pedro Diaz chez GYM

Il était difficile de voir venir cette embauche, mais l’entraîneur cubain, Pedro Diaz, s’occupera dorénavant de la préparation des boxeurs dans le gymnase du groupe Yvon Michel. Il travaillera à temps partiel avec tous les boxeurs du groupe. Très réputé sur la scène amateur mondiale, Pedro Diaz, que Bernard Barré décrit comme un petit Mozart de la boxe, va apporter une expertise scientifique nouvelle à tous les intervenants de la boxe chez GYM, autant pour les boxeurs que les entraîneurs actuels. C’est avec un Hermann Ngoudjo en combat de championnat du monde le 30 janvier prochain qu’on pourra voir si l’arrivée de Diaz crée un impact immédiat. Jean Pascal en championnat du monde!

Les tribulations qui ont amené Jean Pascal en championnat du monde (les 8 à 9 premiers mois de l’année 2008, voir autre texte plus loin) furent plutôt bizarres et pleines de rebondissements pas toujours joyeux. Mais les derniers mois de l’année furent eux

plutôt positifs. Jean Pascal a suivi un programme d’entraînement loin des distractions, dans un camp spécialisé en Arizona. Aucune déclaration à l’emporte-pièce, aucune raison de ne pas être concentré sur la tâche à accomplir. Jean se préparait à devenir champion du monde. Il s’est présenté sur le ring à Nottingham en Angleterre face au favori local, Carl Froch, dans le but de faire mentir les parieurs et tous ses détracteurs. Pascal a livré, malgré la défaite aux points, une bataille du tonnerre. Ce combat ne lui aura pas permis de devenir champion du monde immédiatement, mais a laissé à tous une bonne impression. Mais ce qui ressort surtout de ce combat et de la préparation de Jean Pascal, c’est que Jean semble avoir adopté une nouvelle attitude. Son entourage semble lui avoir fait comprendre qu’il était mieux de garder profil bas afin de ne pas nourrir ses détracteurs. Cette nouvelle approche semble avoir déjà porté fruit. On ne peut voir, grâce à cet épisode, que du positif dans l’avenir de Jean.

Tony Luis, un jeunot chez Gym! (photo Herby Whyne)

Troy Ross a besoin d’exposure et The Contender lui en donnera.

(photo Luc Lapierre)

«C’est avec un Hermann Ngoudjo en combat de championnat du monde le 30 janvier prochain qu’on pourra voir si l’arrivée de Diaz crée un impact immédiat. »

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Les Bas Le NgoudjoGate

Le 29 septembre dernier, un journaliste très crédible de RDS sortait une bombe. Howard Grant n’était plus l’entraîneur d’Hermann Ngoudjo. La même nouvelle nous apprenait aussi qu’Olivier Lontchi quittait aussi Howard Grant. GYM a été très prompt à réagir à cette nouvelle en démentant l’histoire. Gym clarifia que Lontchi avait en effet quitté Howard Grant parce ce premier n’aurait pas respecté l’entente qui le liait à son entraîneur concernant sa rémunération. Et Ngoudjo avait seulement demandé que Pedro Diaz se joigne à l’équipe d’entraînement pour la préparation à son combat de championnat du monde. Lontchi finit par régler son problème avec Howard Grant. L’histoire s’est finalement un peu éteinte par elle-même, car le seul média avec assez de poids et un journaliste à temps plein sur la boxe (Journal de Montréal) ne poussa pas l’enquête très loin. À La Zone, nous savons que dans cette histoire, il n’y a pas eu de fumée sans feu. Il n’y a eu qu’une certaine ambiguïté dans la présentation des faits.

La saga Alcine

Joachim Alcine aurait pu en 2008 s’élever au rang de superstar et faire oublier sa défense optionnelle contre Alfonso Mosquera qui n’avait impressionné personne à la fin de 2007. Mais l’année 2008 n’a pas été très bonne pour Ti- Joa. Déjà, pendant que Joachim se préparait pour son combat contre Daniel Santos, des rumeurs persistantes laissaient entendre qu’il prenait quelques raccourcis. Il n’avait pas voulu partir en camp d’entraînement à l’extérieur, au désarroi de son promoteur. Et d’autres boxeurs dans les gymnases racontaient que Joachim ne se tuait pas à l’entraînement. Puis, le vendredi 11 juillet, Alcine a subi un retentissant K.-O. au sixième round. Après plusieurs mois de silence, son nom a refait surface dans les médias à la fin novembre. Nous avons appris qu’il aurait adopté certaines croyances généralement associées à l’Église adventiste qui compliquent la vie à son promoteur (respectant le sabbat, Alcine ne voudrait plus boxer du coucher du soleil le vendredi au coucher du soleil le samedi, même si les galas de GYM ont presque toujours lieu le vendredi soir ou le samedi après-midi). Joachim a même prétendu que son Seigneur l’aurait puni pour avoir boxé contre Santos un vendredi soir. On a également annoncé que Joachim a subi une opération aux yeux pour une cataracte. Et pour clore l’année, Alcine est « disparu » en décembre (supposément en voyage avec sa famille)

sans avertir son promoteur et son entraîneur. Howard Grant était furieux, voyant cela comme un manque de respect de la part de son boxeur qui avait pourtant juré qu’il serait de retour au gymnase en décembre. Début janvier, il semble que Joachim se présenta enfin au gymnase. GYM adressa une demande à la WBA dans le but que Joachim Alcine soit impliqué bientôt dans un match éliminatoire décisif au titre mondial des poids super-mi-moyens (154 livres) et l'exécutif de la World Boxing Association, au Panama, étudierait cette demande. La question que nous nous posons : jusqu’à quel point GYM sera-t-il patient avec son boxeur et ses bizarreries? Le 14 janvier, Alcine donna une conférence de presse pour clarifier sa situation auprès des médias. La suspension d’Howard Grant

Cet incident est arrivé sur un gala qui n’était pas sous la promotion du Groupe Yvon Michel, impliquant un boxeur (Andrade) qui n’est pas sous contrat avec GYM. Mais cela affecte tout de même le groupe de promotion car Howard Grant est l’entraîneur de plusieurs boxeurs directement liés à eux. Et c’est Hermann Ngoudjo qui risque d’être le premier placé dans l’embarras car il n’aura probablement pas son entraîneur avec lui dans son coin lors de son combat de championnat du monde au Centre Bell contre Juan Urango. Au moment d’écrire ses lignes, Grant a été suspendu par la Régie jusqu’au 31 mars. GYM et Howard Grant ont décidé de faire appel de cette décision auprès de la Régie des alcools, des courses et des jeux, espérant que cette demande d'appel permettra à Grant d'être dans le coin de son protégé Hermann Ngoudjo le 30 janvier prochain.

Joachim Alcine saura t-il revenir où il était avant sa chute?

(photo GYM)

« Hermann Ngoudjo n’aura probablement pas son entraîneur avec lui dans son coin lors de son combat de championnat du monde.»

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La défaite de Demers contre Dionisio Miranda Quelle histoire! Sébastien Demers était à la recherche d’un gros nom comme adversaire pour le gala à la Gare

Windsor qui était diffusé sur ESPN le 1er août. Jusqu'à environ deux semaines du gala, Demers devait affronter Fulgencio Zuniga (qui lui avait été pressenti au départ pour Pascal et ensuite offert à Adonis Stevenson). Mais à quelques jours d’avis, Zuniga annonça une curieuse blessure et GYM dû trouver un adversaire de remplacement pour finalement aboutir avec un cogneur colombien du nom de Dionisio Miranda. Finalement, Demers perdit par décision partagée, quoique Teddy Atlas de ESPN lui ait donné la victoire serrée. Malheureusement, en plus de retarder les plans, cette défaite prive Demers d’une belle opportunité : Miranda s’est vu offrir un combat éliminatoire de l’IBF contre Giovanni Lorenzo le 27 mars prochain. On peut déduire que cette offre était ce que le clan Demers visait avant sa défaite contre Miranda. Le début d’année 2008 de Jean Pascal

À la suite de son combat contre Brian Norman au Centre Bell à la fin 2007, plusieurs fans ont commencé à critiquer à tort ou à raison Jean Pascal. Il faut dire que sa pauvre performance contre Norman n’a pas aidé sa cause. C’était le 7e combat en 14 mois pour Pascal; il avait définitivement besoin de repos et avait à ce moment là une blessure à l’épaule droite qui commençait à faire parler d’elle. La grande majorité des fans étaient d’accord pour dire que Pascal n’aurait pas dû être de cette carte, mais c’est lui qui avait insisté. Pourtant, moins d’un mois plus tard, Pascal se battait à nouveau en Floride contre Omar Pittman. Ce combat faisait partie d’une campagne médiatique déjà enclenchée qui n’avait pour but que de mousser un éventuel combat contre le réputé Edison Miranda. Malheureusement, le résultat du combat contre Pittman laissa le même genre de goût amer aux amateurs de boxe. Encore une fois, la fatigue et la blessure furent des causes mentionnées pour expliquer la contre-performance du boxeur de Laval. De plus, lors de cette campagne médiatique, Jean Pascal y alla de déclarations à l’emporte-pièce et de comportements déplacés qui donnèrent encore plus de raisons à ses détracteurs pour ne pas l’aimer. Pascal fut si peu convaincant que l’idée de ce combat tomba à l’eau, l’idée ne plaisant pas aux réseaux de télé américains. Dans les mois qui suivirent, Jean Pascal fut supposé affronter Fulgencio Zuniga au Stade Uniprix, autre combat qui ne se réalisa pas. Vint ensuite une controverse médiatique où les médias croyaient que ce combat était annulé en raison de la persistante blessure de Jean Pascal, ce que GYM se dépêcha de démentir dans une conférence de presse impromptue avec médecin à l’appui. C’est par la suite que le tout se calma enfin pour Pascal. Une entente de combat contre Carl Froch arriva et Pascal s’isola loin des médias en Arizona pour un camp d’entraînement.

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Les hauts et les bas d’Interbox en 2008 Par Samuel D. Drolet Les Hauts : Gala du 24 octobre 2008 : Andrade-Bute

Bien que ce fût un combat extrêmement exigeant pour Lucian Bute, ce combat a permis de faire parler de la boxe au Québec! En quelques heures, des images de cet affrontement circulaient partout à travers le monde. Cette soirée était incroyable, belle carte de boxe dans son ensemble avec des combats enlevants. Huit combats s’enchaînant les uns après les autres, sans pause, sans attentes inutiles. Le Centre Bell était plein à craquer, accueillant une foule bruyante de plus de 16 300 spectateurs. Cette carte, diffusée par Shobox, nous aura permis de voir à l’œuvre le prometteur Ronald Hearns (fils du célèbre Thomas Hearns), d’avoir la visite de l’ex-olympien Phil Boudreault et de souligner les débuts professionnels du poids lourd originaire de Québec, Éric Martel-Bahoeli, contre le toujours durable Stéphane Tessier. Ce fut, sur la scène locale, un des galas le plus enlevants depuis l’affrontement Leonard-Duran.

De nouveaux venus

Interbox est parvenu à ajouter deux joueurs à son équipe en 2008. Cet ajout était nécessaire dans le but de fournir de bons combats de soutien pour les galas du Centre Bell. Un de ceux à s’être joint à IBOX est la jeune et prometteuse recrue Pier-Olivier Côté. Champion canadien de boxe olympique en 2006, celui que l’on surnomme « Apou » a bien amorcé sa carrière professionnelle. Il a livré quatre combats qu’il a tous remportés et a su livrer une solide performance à chacune de ses présences. À son dernier combat, P.-O. Côté a affronté Ramon Elizer Esperanza qui avait cumulé jusque-là un dossier de 11 victoires, aucune défaite et un verdict nul. Côté semble être un boxeur enlevant qui saura plaire aux partisans.

Dans un tout autre ordre d’idées, IBOX a signé le boxeur devenu autonome Renan St-Juste. Le solide cogneur de

Repentigny est passé du groupe GYM aux mains d’Interbox dans le but de se voir offrir un plus grand nombre de combats, d’obtenir la chance de mettre la main sur un titre nord-américain et de progresser dans les classements mondiaux. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait en s’emparant de la ceinture continentale des Amériques de la WBC en se débarrassant du brésilien Mohammad Saïd en moins de 5 rounds de travail, et ce, dès son premier combat avec sa nouvelle écurie. Depuis sa venue, Renan a remporté chacun de ses quatre combats disputés faisant même les frais de la finale d’un gala se déroulant à Repentigny.

Bute/Andrade, le combat de l’année au Canada en 2008 (photo Stéphane Lalonde)

Renan St-Juste, lors de sa victoire par K.O sur Mohammad Saïd au Centre Bell le 29 février 2008.

(photo Stéphane Lalonde)

« Apou » démontrant ses habiletés au Centre Bell

(photo Stéphane Lalonde)

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Affiliation d’IBOX avec Gankor IBOX et l’homme d’affaires montréalais d’origine roumaine Christian Ganescu se sont affiliés dans le but de faire

boxer plus régulièrement les Roumains Adrian Diaconu et Jo Jo Dan. Gankor Promotions, que gère Ganescu, est parvenu à faire boxer Dan à trois reprises et Diaconu à une reprise, mais dans un combat de championnat du monde. De par cette affiliation, certains boxeurs ne sont pas obligés d’attendre de boxer en sous-carte de Bute pour continuer à grimper dans les classements. C’est d’ailleurs une des raisons de la progression fulgurante de Dan dans les classements mondiaux de différentes associations alphabétiques cette année. Une bonne année pour Gaudet et Dan

Même s’il ne s’est pas battu au Centre Bell l’an passé, Benoît Gaudet a continué son ascension vers les sommets. Il a pris part aux deux galas en région et a été ajouté aux cartes du Casino Rama en Ontario, ce qui fait en sorte qu’il est resté actif et a même défendu son titre à deux reprises. De plus, Gaudet a été fort impressionnant lors de son affrontement face à Alejandro Barrera en offrant une prestation presque sans failles. Bref, Gaudet continue sa progression de façon brillante et il ne cesse de grimper dans les classements, ce qui fait en sorte qu’il pourrait se voir offrir une chance au titre dès cette année.

De son côté, Jo Jo Dan a su démontrer qu’il faisait partie de l’élite mondiale en restant invaincu pour une quatrième année consécutive. Il a aussi progressé dans les classements en défendant sa ceinture de la NABA à deux reprises et en s’emparant du titre continental des Amériques de la WBC qui était vacant. Dan a su en impressionner plusieurs en envoyant Raul Horacio Balbi au pays des rêves d’un solide coup de poing à la mâchoire.

Danielle Bouchard en championnat du monde En 2007, Danielle Bouchard avait livré et remporté quatre combats en plus de

s’emparer de la couronne internationale de la WBC. Ces victoires ont porté fruit, car en 2008 Bouchard s’est vu offrir une opportunité de combattre pour un titre mondial en Argentine contre Marcela Eliana Acuna, chance sur laquelle elle a sauté sans aucune hésitation. Danielle à livré un bon combat, mais elle a du s’avouer vaincue, faisant face à une rivale plus grande et plus rapide qu’elle. Danielle Bouchard, cette pionnière de la boxe au Québec, est et restera un bel exemple pour tous et surtout toutes.

L’association Molitor-Larouche

Bien que Steve Molitor ne soit pas un membre en tant que tel du groupe Interbox, son association avec Stephan Larouche en 2008 (après s’être séparé de son entraîneur Chris Johnson) fut une bonne nouvelle pour tous les boxeurs au gymnase du centre Claude-Robillard. Molitor a pu bénéficier de sparring extraordinaire avec les Gaudet, Gauthier et Jo Jo Dan. Ces mêmes boxeurs ont par le fait même profité de la présence d’un champion du monde dans leur gymnase. Cette association Molitor/Larouche a aussi permis à IBOX de solidifier ses liens avec le promoteur ontarien Orion Sports, qui a donné deux fois en 2008 à Benoît Gaudet l’occasion de se battre au Casino Rama.

Bonne année pour Benoît Gaudet, maintenant classé 5e à la WBA chez les 130 livres.

(photo Stéphane Lalonde)

L’association Molitor/Larouche fut profitable pour le groupe Interbox (photo Dave Spencer)

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Les Bas: Une fin de combat en queue de poisson

Le combat Bute/Andrade fut sans aucun doute le combat de l’année au Canada. 12 rounds de boxe intense où l’on pouvait voir s’affronter un styliste et un gladiateur. Un très beau combat, sur une très belle carte, mais, il y a un mais. Premièrement, il y a une histoire de gants. Paraîtrait-il que les gants choisis par Andrade et son équipe ne sont jamais parvenus à destination et que ce dernier a dû enfiler une tout autre paire de gants pour affronter Bute. De son côté, Interbox prétend plutôt que c’est le clan Andrade qui est arrivé avec une nouvelle paire de gants, autre que celle sur lesquels ils s’étaient entendus. Deux versions complètement différentes.

Lors du dernier engagement du combat, alors qu’il avait dominé pratiquement tous les rounds, Lucian a visité le tapis avec quelques secondes à faire à l’affrontement. Il est parvenu à se relever de peine et de misère et à remporter le combat, mais ce ne fût pas sans puiser dans ses dernières réserves d’énergie qu’il ne possédait plus depuis le début de ce dernier round. Ce combat aura donc laissé un goût amer dans la bouche de plusieurs personnes et certains iront même jusqu’à dire que Bute est chanceux d’être encore le champion du monde au lendemain de ce combat. De petits galas non rentables

Cette année comme lors des années passées, IBOX a organisé deux petites cartes de boxe dans le but de faire progresser ses poulains qui ne sont pas encore assez connus ou assez populaires pour faire les frais d’une finale au Centre Bell. C’est donc à Brossard et à Repentigny qu’on eut lieu ces galas lors de l’année 2008, mais malheureusement, ces événements n’ont pas été des succès financiers pour les promoteurs. Vu le budget limité, il n’est pas facile de « booker » des adversaires significatifs dans le but de faire progresser les pugilistes (St-Juste, Gauthier et Gaudet) dans les classements et de leur permettre de rester actifs et de prendre de l’expérience. Il faudrait simplement souhaiter que les salles se remplissent un peu plus lors de ces prochains galas. Interbox remet en question la tenue future de ces petits galas, seuls ceux à Drummondville semblent pour le moment être des succès au tourniquet. Le cas Diaconu

Cette année, tout comme l’an passé, Diaconu n’aura livré qu’un seul combat. Combat important, car cela lui a permis de devenir champion du monde intérimaire de la WBC à la suite de sa victoire aux mains de Chris Henry (avant que la WBC le consacre champion du monde, à la suite du refus de Chad Dawson d’affronter le « Shark »). Victoire quelque peu controversée vu la baisse de régime qu’il a connu en deuxième moitié de combat, au fait que le combat avait lieu en terre natale et en raison des pointages serrés des juges. À la suite de sa victoire sur Hoye, les attentes étaient élevées envers Adrian et cette performance sans lustre a fait douter certains sceptiques sur les qualités de champion du « Shark ». De plus, Diaconu semble avoir eu son lot d’ennuis avec les blessures la saison passée, ce qui a fait en sorte que certains combats soient repoussés à une date ultérieure. Pour 2009, souhaitons au « Shark » une année où il saura éviter les blessures. Remise en question pour Bergeron

L’année 2008 aura été une année de remise en question pour Jean-François Bergeron. Lui qui avait décidé de laisser la boxe temporairement pour se concentrer sur sa carrière de sapeur pompier a finalement décidé de revenir sur sa décision et de remonter dans le ring. Lors de ce retour dans l’arène, Bergeron s’est fait surprendre par l’américain Dominick Guinn au deuxième round d’un combat prévu pour 10 assauts. Bergeron a démontré du cœur en se relevant et en voulant combattre, mais son corps ne répondait plus aux commandes. Cette défaite a couté cher à Jean-François, puisqu’il a disparu d’à peu près tous les classements. Après ce combat, Bergeron s’est encore une fois posé des questions, à savoir s’il avait assez donné ou s’il lui restait encore quelques combats dans le ventre. Semblerait-il qu’il a décidé de remonter entre les cordes pour tenter de conquérir le titre canadien des poids lourds, titre qu’il n’a jamais possédé jusqu’à ce jour.

Adrian Diaconu a une grosse année 2009 devant lui s’il peut rester loin des blessures

(photo Stéphane Lalonde)

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Qu’advient-il de Victor Lupo? Que se passe-t-il avec ce Roumain? Il s’était joint à l’équipe d’IBOX à la fin de 2007 où il avait perdu une décision

partagée aux mains de Paul Clavette, mais à la suite de cette défaite, il ne s’est vu offrir qu’un seul combat, et ce, contre Léonardo Rojas, un poids léger (pour ne pas dire super-plume) qui a décidé de faire le saut à 147 livres pour gagner sa vie noblement. Ce qui devait arriver est arrivé, Lupo a détruit à petit feu Rojas pour conserver sa couronne de champion canadien des mi-moyens. Puis, rien, plus de nouvelles de Lupo. Certaines rumeurs voudraient qu’il soit retourné s’entraîner sous la férule de Teodorescu à cause de problèmes contractuels, mais ça reste vague. Ceci étant dit, Lupo devrait se battre à la fin janvier en Alberta. Est-il toujours associé à Interbox?

Dan ne se bat qu’une fois au Québec en 2008

Jo Jo Dan est de plus en plus apprécié de la part des amateurs québécois. Certains vont même jusqu’à le comparer à Lucian Bute de par son style et son acharnement à l’entraînement. Il boxe bien et obtient de bons résultats. Le hic, c’est qu’on le voit de moins en moins souvent. Ses trois derniers combats ont eu lieu en Roumanie et le seul combat qu’il nous a été permis de voir était contre le faire-valoir mexicain Jose Leonardo Corona. C’est dommage quand on sait qu’il s’est par la suite battu contre Balbi, Semo et Castillas tout en conquérant le titre continental des Amériques de la WBC.

Lupo, toujours dans le giron Interbox? (photo Pascal Roussel)

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Éric Barrak : La vie à la dure Par Vincent Morin

Éric Barrak est un dur à cuire. Toujours inconnu pour le simple amateur de boxe, le colosse s’est entretenu avec

La Zone de Boxe afin de faire connaître son parcours, ainsi que ses ambitions sur la scène pugilistique. Tout comme Sébastien Demers, Barrak a commencé la boxe tard, vers l’âge de 18 ans. « J’ai commencé la boxe à 18 ans. J’étais un fan de Mike Tyson et du fameux jeu Nintendo Punch-Out. Dès 14 ans, je regardais des combats. Je n’étais pas au courant qu’au Québec, il y avait des clubs de boxe. Je croyais à l’époque qu’il y en avait seulement aux États-Unis. J’ai commencé au club de boxe olympique de Longueuil. Je suis tombé en amour avec la boxe. »

Son parcours amateur, quoique court (29 combats seulement), est plutôt impressionnant. Il a notamment remporté les Gants d’argent, les Gants dorés deux fois et a remporté la médaille d’argent aux Jeux de la francophonie 2001, à Hull-Ottawa. Pour l’occasion, il a défait le champion canadien en titre, Ryan Henney, aujourd’hui boxeur professionnel. Son plus gros fait d’armes demeure toutefois un K.-O. violent, au 4e round, lors d’un duel Québec/États-Unis.

« J’ai affronté Anthony Reed, le champion poids lourd de la Nouvelle-Angleterre, à Portland, au Maine. Je lui ai passé un vrai K.-O., Kenneth Piché était impressionné. » Troubles

Toutefois, la route s’est parsemée d’obstacles pour Éric Barrak. L’amour étant ce qu’il est, Barrak a été mis K.-O. par la tentation d’une jolie créature.

Éric Barrak, la vie à la dure.

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« Je suis tombé éperdument amoureux. Comme la boxe olympique ne rapportait pas d’argent, j’ai dû laisser ça de côté et travailler. Ma copine est ensuite tombée enceinte, donc j’ai dû oublier la compétition. »

Ensuite sont survenus la séparation et quelques problèmes avec sa désormais ancienne copine. « J’ai eu de la misère à voir mon enfant, j’ai ainsi par après eu des difficultés avec la justice ». « Toutefois, ce que les gens ignorent, c’est que malgré mes problèmes judiciaires, je me suis entraîné comme un chien avec M. Hilton de 2001 à 2005. Donc quand je suis passé pro, je n’étais pas rouillé. » Wayne John

Le sparring principal de Barrak au club de boxe Hilton n’était pas le dernier venu : Wayne John, un autre médaillé d’argent aux Jeux de la francophonie (2001 pour Barrak, 2005 pour John). « Wayne John m’a donné le meilleur sparring que j’ai eu de ma vie. En fait, les séances de combat simulé avec John étaient plus dures que tous mes combats en carrière. On s’est entraîné fort, on s’est préparé à boxer avec douleur et fatigue. »

Pour Wayne John, un pugiliste amateur doué qui n’aura fait qu’un seul combat pro, les gants seraient accrochés. « Wayne est devenu entraîneur. Combattre l’a démotivé (blessure grave à l’épaule, difficulté à trouver des combats) et il a la passion d’être entraîneur…mais moi j’ai encore faim. » Interbox

Éric Barrak a connu une brève incursion dans le monde des écuries majeures de boxe professionnelle au Québec, avec le groupe Interbox. Toutefois, le boxeur de 31 ans considère qu’il n’y était pas au bon moment, aux prises avec une vieille blessure. « J’avais une blessure au coude avant d’aller là. Ce n’était pas le bon moment pour m’entraîner avec Interbox…car je voulais vraiment bien paraître. Par la suite, j’ai fait 6 mois de physiothérapie et je suis allé m’entraîner au club de boxe champion, avec Renald Boisvert. »

Par la suite, Barrak a combattu pour la première fois en deux ans, face au Manitobain Ritchie Goosehead, qui n’aura fait que passer sur le ring. « J’ai combattu Ritchie Goosehead le 30 mai 2008. Pour ce combat, les promotions SCL ont eu toute la misère du monde à me trouver un adversaire… ils ont trouvé Goosehead et ont dû le payer en double. »

Faute d’activité officielle (3 combats seulement depuis son entrée pro en 2005), Barrak a connu de l’action au gymnase. Il a même eu un appel qu’il a bien apprécié. « On m’a appelé pour mettre les gants avec Jean-François Bergeron durant 2 semaines et demie. Cela s’est bien passé. De toute façon, vous savez, je ne suis jamais tombé que ce soit en sparring ou en combat. » Situation actuelle

De tempérament belliqueux, le pugiliste originaire de Longueuil n’a jamais caché ses intentions : il veut se battre et gagner la ceinture du Québec, et ce, à court terme. « Je veux Patrice L’Heureux pour le titre. Un combat de 6 rounds en février sur une carte de GYM, ça ferait mon affaire! C’est sûr que ça ferait un bon combat. C’est un colosse et j’ai seulement trois combats, mais j’ai faim. Sinon, qu’on lui enlève la ceinture, qu’on laisse la chance aux autres. C’est au CQB de mettre leurs culottes. »

Dans le cas d’un refus de la part de L’Heureux, Barrak pourrait avoir à affronter Stéphane Tessier de nouveau. « Dans le pire des cas, j’affronterai Stéphane Tessier pour le titre du Québec. Martel l’a dominé facilement, je n’ai pas intérêt à me rebattre contre lui, sauf pour une ceinture. »

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À moyen et long terme, après le titre du Québec des poids lourds, Barrak aimerait se mesurer à l’Ontarien Frank White pour le titre canadien des lourds-légers. Si son plan fonctionne, il compterait combattre pour le titre canadien des lourds ou continuer sa route vers les ligues majeures.

Moffa, son nouvel entraîneur

L’ancienne gloire de la boxe olympique québécoise Michele Moffa, du prestigieux club de boxe Underdog, situé au cœur du Red Light de Montréal, est le nouvel entraîneur d’Éric Barrak. « Mike Moffa, du club Underdog, est effectivement mon nouvel entraîneur. Je le connaissais bien et il a les contacts nécessaires pour faire avancer ma carrière… car il en faut des contacts pour avancer en boxe… » Une vie de dur

La boxe n’est évidemment pas la source de revenus principale du guerrier oublié qu’est Barrak. Selon ses dires, il aurait fait environ 6000 $ pour ses trois combats. C’est donc dire que malgré l’aide de son commanditaire, Christian Tondreau, propriétaire du marché Tondreau à Verdun, Barrak doit également travailler pour gagner sa croûte. Avec un fils de cinq ans dont il a la garde, Barrak doit s’accommoder d’un horaire particulier et éprouvant.

« J’ai quand même l’aide de ma copine actuelle pour élever Jacob! » avoua-t-il humblement. Voici donc ce qu’est une journée ordinaire dans la vie d’Éric Barrak, question de se sentir dans la peau d’un boxeur, d’un père monoparental, d’un travailleur et d’un conjoint tout à la fois. Une journée ordinaire dans la vie de Barrak : 7 h : réveil 8 h à 10 h : musculation Repos 15 h à 18 h : boxe Repos 21 h à 3 h: travail (portier) -Il ajoute course à pied tard (ou tôt, c’est selon) à quelques occasions

Barrak (à droite) lors de son combat contre Stéphane Tessier le 17 février 2006.

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La page du boxeur est une tribune libre où un boxeur peut nous parler de ce qui lui plaît. Voici la page du boxeur d’Ariane Fortin, championne du monde amateur en 2006 en Inde et en 2008 en Chine.

Par Ariane Fortin « Comme c’est la deuxième page du boxeur que j’écris, j’ai choisi de vous amener un peu dans ma tête pendant ma préparation pour le championnat du monde en novembre dernier en Chine, plutôt que de vous parler simplement de mes combats. »

On peut en faire du progrès en deux ans. Et ça vaut pour moi comme pour les autres. Quand on retourne sur un ring de championnat du monde après tout ce temps, il ne faut pas avoir en tête qu’on s’en va seulement conserver quelque chose qu’on a déjà. Le titre, il faut le regagner.

Le psychologue sportif Robert Schinke m’avait prévenue après le championnat en 2006 : après une grosse victoire comme celle-là, le danger c’est de perdre de la motivation à l’entraînement. On ne doit pas avoir l’impression de simplement maintenir son niveau; il faut sentir qu’on continue à progresser. C’est ce que je me suis efforcée de garder en tête depuis... D’abord, j’avais un objectif clair : aucun boxeur canadien n’avait gagné deux titres mondiaux en boxe amateur. De plus, quand j’ai gagné en 2006, je m’entraînais avec Mike Moffa depuis seulement quelques mois et je savais qu’il avait encore beaucoup à m’apprendre. Pendant les deux dernières années, je constatais mon amélioration au fil des compétitions et ça m’encourageait encore plus.

Le fait que je m’entraîne le plus souvent avec des gars autant pour la préparation physique que la boxe a aussi beaucoup aidé, je crois. Être toujours la dernière dans les sprints, même quand on se donne à fond, c’est un peu dur par moments. Pour l’impression d’être « assis sur le toit du monde », on repassera… Même chose dans le ring, quand je vois que certains gars plus petits que moi doivent se retenir pour ne pas me faire mal. Mais malgré que ce ne soit pas toujours évident pour le moral, je vois bien que ça vaut la peine quand j’arrive en compétition et que je performe. C’est ce qui m’aide à rester motivée… Politiquement correct

Des décisions douteuses, tous s’entendront pour dire qu’il y en a parfois aux niveaux provincial et national. Alors, quand il s’agit de médailles de championnat du monde, vous pouvez être certains que les pays influents s’organisent pour avoir la plus grosse part du gâteau possible.

Quel pays a eu la meilleure équipe (donc le plus de médailles d’or) en Russie en 2005? La Russie! En Inde en 2006? L’Inde. Et en 2008 en Chine… pas de surprise, la Chine! C’est un fait : la politique est à la boxe amateur ce que François Picanza est à La Zone de Boxe. Mieux vaut donc s’y faire et boxer en conséquence. Quand on sait que les juges auront le « piton paresseux », soit on boxe comme d’habitude en se gardant le droit de se plaindre du système si la décision ne fait pas notre affaire, soit on travaille deux fois plus fort pour ne pas permettre qu’une décision serrée valse de l’autre côté.

Ariane Fortin en finale du championnat du monde en Chine contre la Chinoise Ting Ting Yang (photo AIBA)

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La « politique » est pour moi un gros facteur de stress en compétition. En Chine, quand le tirage au sort est sorti,

j’ai vu que si j’affrontais la Chinoise, ce serait seulement en finale. J’aurais donc à travailler encore plus fort pour l’emporter. Quand un combat est serré, la décision peut être discutable (et plus facilement « trafiquable »). Moi, j’allais tellement la dominer qu’ils ne pourraient pas me voler la victoire; c’était ça le plan!

La journée des finales, quand j’ai quitté l’assistance pour aller me préparer dans la chambre, le 5e combat était en cours et toutes les Chinoises en finale avaient gagné jusque-là. Rien pour me calmer les nerfs! Je me répétais alors que j’allais faire de mon mieux concernant les facteurs sur lesquels j’avais de l’emprise (ma boxe!) et comme je n’avais pas de contrôle sur le reste (les juges), je ne devais pas « brûler » d’énergie là-dessus.

Le gros du stress est tombé au son de la cloche. J’étais lucide et je boxais bien, mais je n’étais pas pour autant rassurée : chaque fois que la Chinoise marquait un point, j’entendais la foule rugir. Évidemment, aucun bruit pour m’indiquer quand je marquais, moi! Après le deuxième round, j’avais seulement un point d’avance même si beaucoup plus de mes coups avaient porté. Finalement, au 3e round l’écart s’est creusé. Marque finale : 11-6.

La triche en boxe, ce n’est pas nouveau. Le plus triste, c’est que ce sont les athlètes qui écopent. Malheureusement, il y a fort à parier que le « système » ne changera pas de sitôt et c’est parfois dur moralement. Mais bon, ça m’a fait du bien de savoir que c’était possible de le déjouer. Et après?

C’est certain que je veux goûter à la boxe professionnelle, mais pas avant d’avoir atteint tous mes objectifs en amateur. Donc, pour le moment, j’attends impatiemment octobre 2009 pour savoir si la boxe féminine sera aux Jeux olympiques de 2012. Je suis optimiste, car l’Association internationale de boxe amateur (AIBA) est intéressée à pousser pour les femmes (ce qui ne semblait pas être le cas avant). D’ici là, je retourne au gymnase me faire botter les fesses, histoire de me faire rappeler que j’ai encore du chemin à faire.

Ariane Fortin et son entraineur Mike Moffa après la conquête de leur deuxième championnat du monde en Chine.

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Quelques questions comme ça... avec Kevin Bizier Par Vincent Morin Le premier choix au repêchage de GYM

Pour le Groupe Yvon Michel et son vice-président, Bernard Barré, il ne fait aucun doute que Kevin Bizier est né pour le succès. « Il s’agit du meilleur boxeur amateur au pays depuis quelques années. Vous allez voir, il va remplacer Fernand Marcotte dans le cœur des amateurs de boxe de Québec! », a ponctué Barré, à propos de leur plus récent poulain. La Zone de Boxe a d’ailleurs rencontré l’athlète de 24 ans, originaire de Saint-Émile pour une courte mais intéressante entrevue. Bonjour Kevin. Puisque tu as commencé à boxer à l’âge de 13 ans et que tu as un style bagarreur, étais-tu exaspéré de la boxe olympique? Kevin Bizier: La boxe olympique est très stylisée. Je devais changer mon style pour avoir du succès sur la scène internationale. Pour marquer des points, les boxeurs jouent un peu à l’escrime et ce n’était pas à mon avantage puisque j’ai un style plus physique, plus adapté à la boxe professionnelle. Toi qui es originaire de Québec, comptes-tu emménager à Montréal ou continuer à voyager pour tes entraînements? Kevin Bizier: Je viens à Montréal pour des partenaires de qualité (Dierry Jean, Antonin Décarie), trois fois par semaine, car il y a moins de partenaires d’entraînement de calibre à Québec. C’est évident que je ne pourrai pas faire des allers-retours Québec-Montréal éternellement. De plus, mon entraîneur, Marc Ramsay, est

à Montréal. D’ici environ un an et demi, je m’achèterai probablement un petit condo à Montréal pour m’y installer. Tu avais le choix entre GYM et Interbox, qu’est-ce qui a influencé ton choix? Kevin Bizier: Je te dirais que l’environnement autour de GYM et son approche qui a fait pencher la balance. Par exemple, Bernard Barré

venait me voir boxer et m’encourageait. J’ai aimé son approche et, lors d’une compétition de qualification olympique à Trinité-et-Tobago, trois juges ne m’étaient pas très favorables. Or, Bernard leur a fait savoir et ça m’a mis en confiance. Comptes-tu boxer à 140 ou 147 livres en boxe professionnelle? Kevin Bizier: Mon premier combat a été signé à 148 livres. Je ne veux plus aller à 140 livres comme je le faisais en amateur. La diète était trop dure et je demeurais déshydraté trop longtemps. Il faut dire que je me promène à un poids de 155 à 160 livres habituellement. Quel est le boxeur qui t’as donné le plus de fil à retordre dans ta carrière amateur? Kevin Bizier: Le pugiliste qui m’en a le plus fait baver est le double champion du monde Serik Sapiyev, du Kazakhstan. Gaucher, rapide, agile et énergique. Je n’étais même pas capable d’y toucher! J’ai donc été battu par surclassement au troisième round, lors du championnat du monde 2007 à Chicago. Pour vous donner une idée de son calibre, il a gagné la finale du championnat par 15 points! Quel est l’endroit ou la compétition dont tu as gardé le meilleur souvenir? Kevin Bizier: J’ai adoré combattre aux Jeux du Commonwealth de 2006 en Australie. Tout était parfait : les installations, la compétition, l’alimentation et le fait qu’on pouvait connaître d’autres athlètes provenant d’autres sports, et ce, du Québec et de partout. Ça faisait différent de quelques compétitions aux Caraïbes où la nourriture laissait à désirer!

« À Trinité-et-Tobago, trois juges ne m’étaient pas très favorables… Bernard leur a fait savoir et ça m’a mis en confiance.»

Kevin Bizier lors de sa victoire aux points contre Cesar Figueroa au Casino de Montréal le 1er novembre 2008.

(photo Vincent Ethier)

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Les 10 meilleurs boxeurs québécois Par l’équipe du magazine La Zone de Boxe Résultats compilés par Karim Renno

Après une année 2007 spectaculaire, nos boxeurs locaux semblaient presque tous avoir le vent dans les voiles et l’année 2008 s’annonçait en être une de concrétisation. En rétrospective, les attentes étaient peut-être trop élevées puisque l’année qui vient de se terminer aura sévèrement testé plusieurs des pugilistes élites du Québec. Pour s’en convaincre on n’a qu’à noter que 5 des 7 premiers boxeurs de notre classement d’octobre 2007 ont subi la défaite (Alcine, Ngoudjo, Pascal, Bergeron et Demers) et que les deux autres ont eu une bonne frousse (Bute et Diaconu).

Ce qui ne veut pas dire que la situation est désespérée, loin de là. La dernière année aura confirmé la profondeur des rangs locaux. Deux champions du monde, neuf autres boxeurs classés parmi les 15 premiers aspirants des organismes de sanction majeurs et une relève qui s’affirme sans cesse nous amènent à conclure que nous demeurons des amateurs de boxe choyés.

Afin d’assister les chroniqueurs du magazine dans leur tâche, notre rédacteur en chef a encore une fois puisé dans son vaste réseau de contacts, ce qui nous a valu la participation de quatre experts externes de grande renommée. Ainsi, les classements de Philippe St-Martin (éditeur canadien du site boxrec.com), Richard Cloutier (éditeur et chef de rubrique – Canada de netboxe.com), Dave Spencer (directeur de la rédaction de fightnews.ca) et Gabriel Béland (journaliste de La Presse) s’ajoutent à ceux des chroniqueurs du magazine dans l’élaboration de notre classement. À cet égard, vous trouverez les classements individuels de chacun, de même que le barème utilisé, à la fin de cet article.

L’exercice effectué nous démontre qu’un groupe de 15 boxeurs se démarque des autres, puisqu’ils font l’unanimité chez les sondés. De l’opinion de l’auteur, il est tributaire de la profondeur et la qualité des rangs locaux que des pugilistes comme Paul Clavette, Walid Smichet, Manolis Plaitis, David Lemieux et Phil Lo Greco ne récoltent pas un seul vote.

Lucian Bute, encore premier dans notre classement.

(photo Stéphane Lalonde)

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Nos 10 meilleurs

1. Lucian Bute (108 pts)

Pas de surprise au premier rang alors que Bute fait encore une fois l’unanimité. Classé 2e au monde à 168 livres par The Ring, ESPN, Boxingtalk, NetBoxe et La Zone de Boxe, le « tombeur » a maintenant une place de choix parmi tous les classements indépendants réputés.

Après une victoire facile sur William Joppy, le courage du champion IBF a été sévèrement testé par Librado Andrade lors de la deuxième défense de son titre. Si l’aura d’invincibilité de Bute a disparue, sa détermination ne fait maintenant aucun doute. Avec des combats contre Mikkel Kessler, Jermain Taylor et un deuxième affrontement contre Andrade qui se dessinent à l’horizon, parions que l’année qui vient sera excitante. Première étape, une défense optionnelle contre le dangereux cogneur Fulgencio Zuniga.

2. Herman Ngoudjo (88 pts)

Puisque 8 de nos 9 panélistes lui accordent la deuxième place, la Panthère noire monte d’un rang dans notre classement et devance confortablement Diaconu au 2e rang. Sa belle performance face à Malignaggi et sa victoire sur M’Baye ont consolidé la place de Ngoudjo près du sommet de la division des super-légers.

Mais la victoire déterminante qui lui permettra de devenir champion du monde échappe toujours au pugiliste d’origine camerounaise. Il aura l’opportunité de corriger cette situation le 30 janvier prochain alors qu’il affrontera Juan Urango pour le titre vacant de l’IBF à 140 livres. Pour l’emporter, il devra mettre de côté sa fâcheuse habitude de s’abaisser au niveau de son adversaire et ouvrir la machine. S’il suit le plan de match, Urango ne pourra suivre la cadence et le Québec accueillera son troisième champion du monde!

3. Adrian Diaconu (64 pts)

Une année en dent de scie pour le « Shark » en 2008. D’une part, sa victoire aux points sur Chris Henry et le refus subséquent de Chad Dawson de l’affronter ont mené au sacre de Diaconu comme champion WBC. D’autre part, une nouvelle blessure a forcé la remise de sa première défense (face à Silvio Branco), de sorte qu’il n’a livré qu’un seul combat au cours des 20 derniers mois.

Qu’à cela ne tienne, sa victoire sur Henry et la défaite d’Alcine contre Santos ont amené 6 des 9 panélistes à classer Diaconu 3e et lui permettre ainsi de gravir un autre échelon de notre classement. Après ce qui devrait être une victoire nette sur Branco, Diaconu affrontera vraisemblablement l’américain Glen Johnson. Même s’il ne sera pas favori dans ce combat, le pugiliste d’origine roumaine aura l’opportunité de prouver à tous qu’il mérite sa place au sommet de la division des mi-lourds.

Hermann Ngoudjo, peut être notre prochain champion du monde? À la pesée du gala du grand Prix le 6 juin dernier.

(photo Jean-Sébastien Delisle)

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4. Jean Pascal (50 pts)

Il est particulièrement ironique que c’est dans la défaite que Jean Pascal a fait taire ses détracteurs. Depuis son combat de championnat contre Carl Froch, plus personne ne questionne le cœur et la volonté du pugiliste de Laval. Allié à ses qualités athlétiques indéniables, le courage qu’a démontré Pascal lors de son combat laisse présager plusieurs combats significatifs dans son avenir

La seule question qui demeure en suspens à son égard est celle de savoir s’il pourra bonifier son conditionnement physique afin de lui permettre de se battre à plein régime pendant 12 rondes.

Les participants à notre exercice semblent convaincus que oui et accordent un total de 50 points à Pascal. Bien que ce soit le même total que Joachim Alcine, Pascal se mérite le 4e rang grâce à son vote de deuxième place. L’année 2009 s’avèrera déterminante pour l’avenir de Jean Pascal et les chroniqueurs du magazine le suivront de près.

5. Joachim Alcine (50 pts)

Impossible d’imaginer une année 2008 plus difficile au plan professionnel pour Alcine. Son seul combat s’est terminé subitement au poing gauche de Daniel Santos et il doit maintenant faire face à la dure tâche de redevenir champion du monde à l’aube de ses 33 ans. Sa période de repos prolongée en surprend plusieurs qui se demandent si « Ti-Joa » a toujours le cœur à la boxe.

Le rôle de négligé a bien servi à Alcine jusqu’à maintenant dans sa carrière et il est permis de croire qu’il a encore en lui une poussée significative vers les sommets du sport. Bien qu’un affrontement avec Sébastien Demers soit une possibilité locale intrigante, des affrontements plus importants sur la scène internationale sont à sa portée. Il ne serait pas surprenant qu’il soit impliqué dans un combat éliminatoire en 2009.

Certes l’équipe du magazine, qui classe toujours Alcine parmi les dix meilleurs au monde à 154 livres dans son plus récent classement international, croit toujours en le talent de Ti-Joa. C’est ainsi que ses 50 points le classent en cinquième place, à un cheveux du 4e rang.

6. Jo Jo Dan (25 pts)

Le vote de nos panélistes permet de dégager certaines tendances nettes. Le consensus qui se dessine au sommet voit Bute comme le leader incontesté des boxeurs locaux, suivi d’un groupe de 4 formé de Ngoudjo, Diaconu, Pascal et Alcine, lesquels font partie de l’élite de leurs divisions respectives. Vient ensuite Dan, qui fait presque l’unanimité au 6e rang. En effet, seul notre confrère Dave Spencer ne le classe pas à cette position.

Cette tendance s’explique par la conviction des chroniqueurs du magazine que Dan sera probablement le prochain à se joindre au groupe « élite ».

L’année 2008 a certes renforcée cette conviction alors que Dan a remporté ces quatre combats, tout en échappant un seul round. Plus impressionnant encore, trois de ces victoires sont venues par KO. Ce faisant, Dan a conservé son titre NABA en plus d’ajouter le titre WBC des Amériques à son palmarès.

Maintenant classé 4e à la WBC, 9e à la WBA et 12e à l’IBF, il est dans une position de choix pour obtenir un combat de championnat en 2009. Après 4 ans à avoir fait ses preuves, Dan mérite amplement cette opportunité.

7. Olivier Lontchi (15 pts)

Lors de notre classement livre-pour-livre inaugural, Lontchi (alors déjà champion canadien) n’avait même pas récolté un seul vote. Aujourd’hui, il se profile comme le meneur du groupe de 5 boxeurs qui suit Dan.

Sélectionné parmi les dix meilleurs boxeurs québécois par tous nos panélistes, Lontchi récolte 15 points pour prendre la 7e place de notre classement. N’eût été de son combat nul contre Eduardo Garcia (tombeur de Sébastien Gauthier) en août dernier, il aurait sérieusement défié Dan pour le 6e rang.

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Tout comme Dan, Lontchi bénéficie d’excellents classements internationaux (4e WBA, 7e WBO, 12e WBC et 13e IBF) et se veut comme un aspirant légitime aux grands honneurs chez les 122 livres. Cette catégorie étant particulièrement profonde en talent, des obstacles importants s’érigent devant Lontchi, mais il aura le support inconditionnel de ses partisans.

8. Benoît Gaudet (13 pts)

Après sa défaite choquante contre Henry Arjona, Gaudet a immédiatement commencé le long processus de retour en prenant sa revanche sur son tombeur. Fin 2007, il remonte dans les classements internationaux en gagnant le titre NABA des 130 livres, mais non sans donner des sueurs froides à ses partisans alors que son adversaire Garza semble bien prêt de l’arrêter au 11e ronde de cet affrontement. Bien difficile à ce moment de prédire ce qui attendait le pugiliste de Drummondville en 2008.

Et bien les résultats on été concluants et Gaudet s’est affirmé comme le meilleur technicien québécois après Lucian Bute suite à ses victoires nettes et sans équivoque face à Pedro Javier Torres, Jhohnny Antequera, Alejandro Barrera et Diego Herminio Alejandro Semanco.

Si bien que Gaudet cause une surprise mineure en prenant le 8e rang de notre classement devant Sébastien Demers. L’année 2009 devrait permettre au pugiliste de 29 ans de consolider ses classements internationaux (lui qui est déjà 5e à la WBA et 12e à la WBC) à l’aube d’un combat de championnat en 2009.

9. Sébastien Demers (11.5 pts)

Demers était sur la voie de reprendre sa place sur l’échiquier mondial des poids moyens après cinq victoires consécutives sur des adversaires crédibles lorsqu’il monte sur le ring avec Dionisio Miranda le 1er août dernier. Plusieurs prévoyaient que Double Trouble ajouterait le titre NABA à son palmarès lors de ce combat.

Mais une défaite par décision partagée sur les ondes de ESPN a encore une fois fait reculée la carrière du pugiliste de Saint-Hyacinthe.

On sait par ailleurs tous que Demers n’est pas une personne qui abandonne facilement. Il s’est donc immédiatement remis à la tâche avec une victoire convaincante sur l’ancien du Contender Donny McCrary.

Même si 3 de nos 9 panélistes ne le classent plus parmi leur top 10, Demers obtient le 9e rang de notre classement à peine 1.5 points derrière Gaudet. Une année 2009 faste pourrait lui permettre de reprendre sa place avantageuse dans notre classement.

Gaudet lors de son combat contre Jhohnny Antequera au cabaret de L’Étoile de Brossard

(photo Stéphane Lalonde)

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10. Antonin Décarie (11 pts)

Trois victoires convaincantes sur des adversaires crédibles auront permis à Décarie de coiffer Adonis Stevenson et obtenir le 10e rang de notre classement. Le champion NABO des 147 livres continuait ainsi son ascension sur la scène internationale, si bien que ceux qui doutaient de son potentiel doivent maintenant admettre que le lavallois est sur une belle lancée.

Les comparaisons proposées par certains à la carrière d’Éric Lucas nous semblent prématurées, mais elles démontrent que de plus en plus d’amateurs de boxe croient en le talent et l’ardeur au travail de Décarie.

La deuxième défense par Décarie de son titre NABO face à Dorin Spivey le 30 janvier prochain lui donnera l’opportunité de se faire connaître davantage par le public américain. Parions qu’il saura sauter sur cette chance. Ceux qui frappent à la porte

Après à peine 12 combats, Adonis Stevenson (10 pts) est classé parmi le top 10 par 5 de nos 9 chroniqueurs, ce qui laisse présager qu’il fera le grand saut lors de notre prochain classement. Pour leur part, Renan St-Juste, Jean-François Bergeron, Dierry Jean et Sébastien Gauthier obtiennent tous 4.5 points et se classent ex aequo au 12e rang. L’année 2009 nous permettra de déterminer lesquels de ces quatre boxeurs passeront au prochain niveau et lesquels seront remplacés pas des jeunes loups parmi l’élite locale. Soyez assurés que les chroniqueurs du magazine suivront la prochaine année avec beaucoup d’intérêt!

Belle progression dans le classement pour Antonin Décarie (photo Alain Décarie)

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LE CHOIX DE NOS CHRONIQUEURS PTS Philippe St-Martin Dave Spencer Gabriel Béland Richard Cloutier

1. 12 Lucian Bute Lucian Bute Lucian Bute Lucian Bute

2. 10 Herman Ngoudjo Herman Ngoudjo Herman Ngoudjo Herman Ngoudjo

3. 8 Adrian Diaconu Joachim Alcine Adrian Diaconu Adrian Diaconu

4. 6 Joachim Alcine Adrian Diaconu Jean Pascal Jean Pascal

5. 4 Jean Pascal Jean Pascal Joachim Alcine Joachim Alcine

6. 3 Jo Jo Dan Benoît Gaudet Jo Jo Dan Jo Jo Dan

7. 2 Olivier Lontchi Antonin Décarie Olivier Lontchi Adonis Stevenson

8. 2 Sébastien Demers Sébastien Demers Adonis Stevenson Olivier Lontchi

9. 1 Antonin Décarie Olivier Lontchi Benoît Gaudet Antonin Décarie

10. 1 Benoît Gaudet Jo Jo Dan Antonin Décarie Benoît Gaudet

11. .5 Adonis Stevenson Renan St-Juste Sébastien Demers Sébastien Demers

12. .5 Renan St-Juste Adonis Stevenson Renan St-Juste Renan St-Juste

13. .5 Jean-François Bergeron Jean-François Bergeron Dierry Jean Dierry Jean

14. .5 Dierry Jean Dierry Jean Sébastien Gauthier Jean-François Bergeron

15. .5 Sébastien Gauthier Sébastien Gauthier Jean-François Bergeron Sébastien Gauthier

Pascal Roussel Pascal Lapointe Samuel D.-Drolet Jonathan Dion

1. 12 Lucian Bute Lucian Bute Lucian Bute Lucian Bute

2. 10 Herman Ngoudjo Herman Ngoudjo Jean Pascal Herman Ngoudjo

3. 8 Adrian Diaconu Adrian Diaconu Herman Ngoudjo Joachim Alcine

4. 6 Jean Pascal Joachim Alcine Adrian Diaconu Jean Pascal

5. 4 Joachim Alcine Jean Pascal Joachim Alcine Adrian Diaconu

6. 3 Jo Jo Dan Jo Jo Dan Jo Jo Dan Jo Jo Dan

7. 2 Sébastien Demers Olivier Lontchi Antonin Décarie Olivier Lontchi

8. 2 Antonin Décarie Adonis Stevenson Sébastien Demers Benoît Gaudet

9. 1 Benoît Gaudet Benoît Gaudet Benoît Gaudet Adonis Stevenson

10. 1 Olivier Lontchi Sébastien Demers Olivier Lontchi Sébastien Demers

11. .5 Adonis Stevenson Jean-François Bergeron Adonis Stevenson Antonin Décarie

12. .5 Renan St-Juste Antonin Décarie Renan St-Juste Jean-François Bergeron

13. .5 Jean-François Bergeron Renan St-Juste Jean-François Bergeron Dierry Jean

14. .5 Dierry Jean Dierry Jean Dierry Jean Sébastien Gauthier

15. .5 Sébastien Gauthier Sébastien Gauthier Sébastien Gauthier Renan St-Juste

Karim Renno

1. 12 Lucian Bute

2. 10 Herman Ngoudjo

3. 8 Adrian Diaconu

4. 6 Joachim Alcine

5. 4 Jean Pascal

6. 3 Jo Jo Dan

7. 2 Olivier Lontchi

8. 2 Benoît Gaudet

9. 1 Adonis Stevenson

10. 1 Antonin Décarie

11. .5 Sébastien Demers

12. .5 Jean-François Bergeron

13. .5 Renan St-Juste

14. .5 Dierry Jean

15. .5 Sébastien Gauthier

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CLASSEMENTS INTERNATIONAUX LA ZONE DE BOXE Mise à jour : 1er janvier 2009

LOURDS (+ 200 livres) 1. Wladimir Klitschko 2. Vitali Klitschko 3. Ruslan Chagaev 4. Samuel Peter 5. David Haye 6. Alexander Povetkin 7. Juan Carlos Gomez 8. Nicolay Valuev 9. Sultan Ibragimov 10. Oleg Maskaev

LOURDS-LÉGERS (200 livres) 1 Tomasz Adamek 2. Steve Cunningham 3. Marco Huck 4. Enzo Maccarinelli 5. O’Neil Bell 6. Vadim Tokarev 7. Guillermo Jones 8. Krzysztof Wlodarczyk 9. Wayne Brathwaite 10. Giacobbe Fragomeni

MI-LOURDS (175 livres) 1. Joe Calzaghe 2. Bernard Hopkins 3. Chad Dawson 4. Zolt Erdei 5. Glen Johnson 6. Antonio Tarver 7. Clinton Woods 8. Hugo Hernan Garay 9. Adrian Diaconu 10. Roy Jones Jr.

SUPER-MOYENS (168 livres) 1. Mikkel Kessler 2. Lucian Bute 3. Jermain Taylor 4. Anthony Mundine 5. Librado Andrade 6. Carl Froch 7. Denis Inkin 8. Andre Dirrell 9. Sakio Bika 10. Edison Miranda

MOYENS (160 livres) 1. Kelly Pavlik 2. Arthur Abraham 3. Ronald "Winky" Wright 4. Felix Sturm 5. Khoren Gevor 6. Sebastien Sylvester 7. Amin Asikainen 8. Javier Castillejo 9. Randy Griffin 10. Mariano Natalio Carrera

SUPER MI-MOYENS (154 livres) 1. Sergeii Dzindziruk 2. Paul Williams 3. Vernon Forrest 4. Daniel Santos 5. Sergio Mora 6. Cory Spinks 7. Verno Phillips 8. Joachim Alcine 9. Sergio Gabriel Martinez 10. Oscar de la Hoya

MI-MOYENS (147 livres) 1. Antonio Margarito 2. Miguel Angel Cotto 3. Shane Mosley 4. Joshua Clottey 5. Carlos Quintana 6. Andre Berto 7. Kermit Cintron 8. Luis Collazo 9. Isaac Hlatshwayo 10. Zab Judah

SUPER-LÉGERS (140 livres) 1. Ricky Hatton 2. Timothy Bradley 3. Junior Witter 4. Paulie Malignaggi 5. Herman Ngoudjo 6. Vivian Harris 7. Kendall Holt 8. Andreas Kotelnik 9. Juan Lazcano 10. Ricardo Torres

LÉGERS (135 livres) 1. Manny Pacquiao 2. Nate Campbell 3. Juan Manuel Marquez 4. Juan Diaz 5. Joan Guzman 6. Julio Diaz 7. Joel Casamayor 8. Ali Funeka 9. David Diaz 10. Michael Katsidis

SUPER-PLUMES (130 livres) 1. Edwin Valero 2. Humberto Soto 3. Jorge Linares 4. Rocky Juarez 5. Malcolm Klassen 6. Cassius Baloyi 7. Nicky Cook 8. Urbano Antillon 9. Alex Arthur 10. Roman Martinez

PLUMES (126 livres) 1. Chris John 2. Robert Guerrero 3. Jorge Solis 4. Steven Luevano 5. Hiroyuki Enoki 6. Choi Tseveenpurev 7. Oscar Larios 8. Martin Honorio 9. Terdsak Jandaeng 10. Cristobal Cruz

SUPER-COQS (122 livres) 1. Israel Vazquez 2. Rafael Marquez 3. Celestino Caballero 4. Juan Manuel Lopez 5. Poonsawat Kratingdaenggym 6. Wethya Sakmuangklang 7. Daniel Ponce de Leon 8. Steve Molitor 9. Jhonny Gonzalez 10. Ricardo Cordoba

COQS (118 livres) 1. Hozumi Hosegawa 2. Gerry Penalosa 3. Anselmo Moreno 4. Silence Mabuza 5. Wladimir Sidorenko 6. Joseph Agbeko 7. Vusi Malinga 8. Nobuto Ikehara 9. Sasha Bakhtin 10. Simone Maludrottu

SUPER-MOUCHES (115 livres) 1. Vic Darchinyan 2. Fernando Montiel 3. Cristian Mijares 4. Alexander Munoz 5. Jorge Arce 6. Nobuo Nashiro 7. Pramuansak Posuwan 8. Jose Navarro 9. Dimitri Kirilov 10. Z Gorres

MOUCHES (112 livres) 1. Nonito Donaire 2. Daisuke Naito 3. Denkaosan Kaovichit 4. Pongsaklek Wonjongkam 5. Omar Narvaez 6. Roberto Vasquez 7. Koki Kameda 8. Takefumi Sakata 9. Rayonta Whitfield 10.Jose Lopez

MI-MOUCHES (108 livres) 1. Ivan Calderon 2. Hugo Cazares 3. Edgar Sosa 4. Ulises Solis 5. Cesar Canchila 6. Brian Viloria 7. Giovanni Segura 8. Muvhuso Nedzanani 9. Juan Carlos Reveco 10. Nelson Dieppa

POIDS MINIMUM (105 livres) 1. Roman Gonzalez 2. Raul Garcia 3. Oleydong Sithsamerchai 4. Katsunari Takayama 5. Juan Palacios 6. Florante Condes 7. Muhammad Rachman 8. Donnie Nietes 9. Nikosinathi Joyi 10. Yusakata Kuroki

Les classements des mois précédents sont disponibles en tout temps sur

www.lazonedeboxe.com