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La Zone de Boxe vol 21

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En vedette Lucian Bute, Paul Spadafora, Paul Clavette, Sylvera Louis, Franco Nuovo et la boxe en France.

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Magazine La Zone de Boxe 3ième année – numéro 21

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Magazine La Zone de Boxe

2755 Clermont Mascouche (Québec) J7K 1C1

[email protected] Éditeur François Picanza Rédacteur en chef Pascal Roussel Collaborateurs Sylvera Louis Paul Clavette Sylvie Alarmartine Joel Tripp Herby Whyne Sébastien Bismuth Kamel Messani Vincent Morin Franco Nuovo Correcteur/Réviseur Pascal Lapointe Véronique Lacroix Mise en pages / Infographie Martine Lalonde François Picanza Le magazine la Zone de boxe fut fondé en 2004 à Mascouche par François Picanza. Ce magazine est maintenant offert gratuitement sur le web.

La Zone de Boxe magazine

3e année, numéro 21 Juin 2008

3 – L’éditorial 4 – Le mot du médium format géant 7 – La boxe et moi : Franco Nuovo 9 – Une mère face à l’univers de la boxe 12 – Qui entraîne qui

13 – Si j’étais Paul Spadafora 15 – La page du boxeur : Paul Clavette 18 – La page du boxeur : Sylvera Louis 20 – Panorama de la boxe en France 26 – Pourquoi Bute pourrait devoir se battre en Allemagne ou au Danemark 29 – Classement International

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L’éditorial L’éternelle comparaison entre la boxe et le MMA. Sur le site de La Zone de Boxe, j’ai écrit récemment une chronique sur une soirée UGC à laquelle j’ai assisté. À voir le nombre de commentaires que ceci a généré sur le forum de discussion, il faut avouer que c’est un sujet qui chatouille ceux qui aiment et ceux qui aiment moins cette discipline. Le fait que j’ai admis avoir eu du bon temps lors de cette soirée et que j’avais noté certains points qui seraient à étudier pour la boxe professionnelle fut suffisant pour que plusieurs spéculateurs se prononcent sur un changement de cap de ma part. Pour rassurer ces gens, j’aimerais spécifier que je n’ai pas changé mon fusil d’épaule et que La Zone de Boxe demeure dédié à la couverture de la boxe et non aux sports de combat en général. Pour ceux qui n’ont pu lire l’article sur le site, voici les principaux points soulevés :

Revenons à la boxe. Le magazine s’est transformé tranquillement au fil des derniers numéros, certaines chroniques s’y rajoutant. Voici une brève description de ces dernières. La boxe et moi est une chronique où nous demandons à une personnalité connue ou à un de nos collaborateurs réguliers de nous expliquer comment est née son histoire d’amour avec la boxe. Pour ce numéro-ci, nous avons la savoureuse histoire de Franco Nuovo, l’animateur à la Première Chaîne de Radio-Canada de l’émission « Je l'ai vu à la radio », le samedi de 14 h à 16 h. La page du boxeur est une chronique spéciale où nous offrons à un boxeur une tribune libre où il pourra nous parler de ce qui lui plaît. Dans ce numéro ci, deux boxeurs se partagent cette chronique. Sylvera « Sly » Louis, champion canadien de boxe olympique chez les 91 kilos et le champion Québécois des poids moyens en boxe professionnelle, Paul Clavette. La chronique « Si j’étais… » est un billet d’opinion ouvert à tous. Un peu à l’image de « Dans la peau du gérant… », cette dernière se veut plus vaste. Pour la première, un de nos collaborateurs réguliers, Vincent Morin explique ce qu’il ferait s’il était Paul Spadafora. Bonne boxe! François Picanza Éditeur

L’aspect spectacle Premièrement, les combats sont courts. Ceux qui me connaissent bien savent que je préfère les sprints de 6 rounds aux marathons de 12 rounds. Cela améliore le spectacle en rendant les combats plus intenses car les boxeurs n’ont pas à économiser leurs réserves d’énergie et cela hypothèque moins la santé des pugilistes. En MMA (nomination anglophone signifiant Mixed Martial Arts ou « combats d’arts martiaux mixtes »), les rounds durent 5 minutes mais les combats ne sont que de 3 ou 5 rounds. De plus, la plupart des combats que j’ai vus ne dépassent pas le premier round car l’action est concentrée et l’arbitre arrête le combat dès qu’un des combattants est étourdi. Suite de "L’éternelle comparaison entre la boxe et le MMA" à la page 28…

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Le mot du médium format géant Commençons simplement et de manière élégante. Mesdames et messieurs, voici le numéro 21 du magazine virtuel La Zone de Boxe. Ce numéro est un peu plus léger qu’à l’habitude, un format été quoi! Pas de vacances pour les promoteurs Jamais nous n’aurons eu autant de boxe professionnelle au Québec en juillet et août : un gala Interbox à Brossard le 8 juillet, un gala GYM au stade Uniprix le 11 juillet, un autre gala GYM à la gare Windsor le 1er août et finalement, un quatrième gala pas encore tout à fait confirmé à Trois-Rivières aussi en août. Tout ceci veut également dire qu’il n’y aura pas plus de vacances pour les chroniqueurs de boxe! La boxe et vous Je suis particulièrement fier de cette chronique « La boxe et moi » qui en est rendu à sa quatrième édition. Quand j’ai eu l’idée, il y a près d’un an, d’offrir à des personnalités connues une tribune où elles nous expliqueraient comment était née leur histoire d’amour avec la boxe, plusieurs étaient sceptiques. Et bien à la suite de l’exemple que nous avait donné notre collaborateur régulier Pascal Berenguer, le comédien Patrice Godin, l’auteure Michelle Allen et cette fois-ci l’animateur à la Première Chaîne de Radio-Canada Franco Nuovo ont gentiment participé à cette chronique qui est maintenant un point fort du magazine. Notre magazine se veut différent et ça, c’est différent! Une page du boxeur c’est bien, deux pages du boxeur, c’est mieux! Dans le même ordre d’idées, la chronique « La page du boxeur » est une autre réalisation du magazine qui nous rend particuliers. Et cette fois-ci, nous sommes servis en double! Notre première page est écrite par le boxeur professionnel Paul Clavette qui nous raconte ses débuts dans les sports de combat. La seconde page est écrite par le boxeur amateur Sylvera « Sly » Louis qui nous relate son chemin inhabituel qui l’a presque mené aux Jeux olympiques! Et notre nouvelle chronique! Si vous étiez un boxeur dans l’eau chaude? Ou un boxeur qui se demande si l’heure de sa retraite a sonné? Ou un promoteur contesté? Que feriez-vous? Et bien voici votre chance de nous le dire! La nouvelle chronique « Si j’étais… » est un billet d’opinion. Notre collaborateur Vincent Morin nous offre la première version de cette chronique en nous racontant ce qu’il ferait s’il était le boxeur controversé Paul Spadafora. Nos autres collaborateurs seront invités à participer à ce billet d’opinion lors des prochains numéros. Mais je vous annonce, mes amis, que cette tribune vous est aussi offerte. Si vous avez envie de participer à cette chronique, vous pouvez nous soumettre un texte. Y a-t-il un collaborateur du magazine qui sommeille en vous? Maman, je veux faire de la boxe! Si vous étiez une maman et que votre fils vous faisait cette annonce? La boxe, c’est plus souvent qu’autrement une affaire d’hommes. Les machos vous dirons que les femmes à la boxe, ça tient des pancartes pour nous dire à quel round nous sommes rendus! Il y a bien sûr un certain nombre de femmes qui font de la boxe, que ce soit de la boxe professionnelle ou amateur. Mais nous oublions toujours un aspect : derrière chaque boxeur se cache une mère! C’est pourquoi nous avons demandé à l’une d’entre elles, Sylvie Alamartine, de nous livrer ses impressions sur cette dure condition, être une maman de boxeur!

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Il y a de la boxe ailleurs qu’au Québec! Je sais que notre magazine est lu en France. Grâce à Internet et au fait que nous sommes un magazine virtuel, nous pouvons être lus à travers la francophonie planétaire! La France connaît donc un peu notre boxe (je le sais pour avoir été faire un tour sur un forum de boxe français). Mais nous, que savons-nous de l’état de la boxe en France? Moi, j’avoue ne pas y connaître grand-chose! Lorsque j’ai fait l’exercice, j’ai peiné à nommer cinq noms de boxeurs français (en plus, j’avais nommé deux retraités!). J’ai donc décidé que je devais en savoir plus. Je ne veux pas seulement connaître ceux qui sont venus pour affronter nos Québécois (M’Baye, Blocus et Canclaux), je veux connaître les stars de la boxe française! Alors deux mecs sympas (!), Sébastien Bismuth et Kamel Messani, ont accepté de nous faire un portrait plus que complet de la boxe anglaise en France (mais pourquoi appellent-ils ça de la boxe anglaise?). Faites comme moi, instruisez-vous en lisant ce texte. J’aime Demers Ça y est. Son combat contre Sam Hill me l’a confirmé. Je suis un fan de Sébastien Demers. J’admire ce bum sympathique, son style, son attitude un peu rebelle, voire arrogante, qui d’un autre côté doit déplaire à d’autres. J’aime la mimique qu’il a faite à Sam Hill lorsque l’Américain a lancé sa seule attaque avec un peu de hargne. J’aime son évolution depuis sa défaite contre Abraham. Demers a toujours offert des combats intéressants, peu importe l’adversaire devant lui. Il me semble le genre de gars avec qui il doit être le fun de prendre une bière sur une terrasse! J’ai déjà eu l’occasion de dîner avec lui et j’avais énormément apprécié notre discussion. Un chic type, qui déborde de confiance en ses moyens. Je ne sais pas si Demers deviendra un jour champion du monde (avec la multiplication des associations, il y a plusieurs champions du monde dans une même catégorie!), mais en tout cas, je le suis avec passion dans sa croisade! Go Double Trouble, go! Et j’adore son surnom. Les 32 On m’a raconté un jour qu’un important intervenant du milieu de la boxe a déjà utilisé à la blague l’expression « les 32 » pour illustrer que seul un groupe restreint de personnes au Québec, souvent des forumeurs de La Zone de Boxe, suivaient la boxe d’assez près et en connaissaient suffisamment les rouages pour pouvoir analyser toutes les facettes d'une situation donnée. Comme dans « Les 32 vont être contents », si un combat de sous-carte était particulièrement attrayant pour les fins connaisseurs ou, inversement, « Les 32 vont sûrement se plaindre », si un duel peu valable – quoi qu’en disaient les fiches victoires/défaites – était proposé. Ces amateurs, dont le nombre est plus symbolique que statistique, peuvent flairer l’anguille cachée parfois sous la roche. J’imagine que je fais partie de ce groupe fictif. En effet, quand j’entends un promoteur ou une autre personne influente du milieu de la boxe faire une annonce, j’ai toujours le réflexe d’essayer de voir la forêt qui se cache derrière l’arbre, de voir si les propos n’en masquent pas d’autres plus importants. En mars, quand Jean Bédard, grand patron d’Interbox, a déclaré dans les médias à la suite de la victoire de Bute sur Joppy que Lucian devrait aller boxer ailleurs afin de savoir comment il réagirait en dehors du Centre Bell, mon détecteur de « n’importe quoi! » s’est activé! Après avoir entendu une série de rumeurs, j’ai décidé d’aller à la source directement. Et Stephan Larouche m’a raconté l’histoire que vous pourrez lire dans les pages suivantes. Parfois, l’énigme est simple à résoudre : il suffit d’appeler la bonne personne et de poser la bonne question! Et de croiser les doigts afin que la personne soit coopérative ce jour-là!

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Salle l’Étoile Du nouveau pour Interbox. Ils cherchaient depuis longtemps une salle comme celle-là. Une salle qui accueille environ 1 000 personnes, luxueuse et qui répond aux standards élevés de la télévision. Car, le but non caché d’Interbox est de pouvoir télédiffuser des galas de plus petite envergure que ceux du Centre Bell (qui deviendront de plus en plus rares) sur TVA, au canal VOX et aussi sur les réseaux américains comme ESPN. Le casino ayant un plafond trop bas pour les exigences de ESPN, la salle L’Étoile s’est avérée une bonne solution pour eux. Cette salle servira Interbox de la même façon que le Casino de Montréal a servi GYM, avec l’avantage supplémentaire de répondre aux critères exigés par ESPN. Interbox ne croit pas que l’éloignement du centre-ville de Montréal nuira à la vente des billets. Brossard n’est quand même pas Schefferville et de toute façon, comme Gym le fait au Casino, Interbox vise davantage une clientèle corporative avec les cartes qu’ils feront dans cette salle. Molitor avec Larouche Quel beau scénario! Séparé de son entraîneur Chris Johnson, Molitor devait absolument trouver un autre entraîneur de niveau international. Sans vouloir manquer de respect à la boxe en Ontario, il n’y avait aucun entraîneur qui avait le bagage nécessaire pour monter à bord du Molitor Express. Stéphan Larouche, lui, amènera l’expertise d’un entraîneur qui a l’habitude des boxeurs gauchers (il en entraîne déjà un pas si mauvais qui s’appelle Bute). Et Molitor amènera au gymnase du centre Claude-Robillard sa ceinture de champion du monde de l’IBF. Tous les boxeurs du groupe Interbox seront contents d’avoir un titulaire mondial de plus au gymnase. Surtout Gaudet, Gauthier et Laham qui auront un nouveau partenaire pas piqué des vers pour le sparring! Du même coup, Molitor y gagne aussi. Sans vouloir manquer de respect à la boxe en Ontario (je n’ai pas déjà dit ca moi?), disons que Molitor va sûrement apprécier l’amélioration du calibre de ses partenaires d’entraînement! Molitor s’entraînera sous la férule de Larouche, mais sera toujours associé à son promoteur Orion Sports. Il ne serait donc pas surprenant de voir des copromotions entre Interbox et Orion, ce qui signifie que des boxeurs d’Interbox iraient probablement faire des tours sur les cartes d’Orion au Casino Rama et que Molitor pourrait peut-être faciliter la tenue d’événements au Centre Bell sans la présence du grand Lucian, risque qu’Interbox n’a pas encore voulu courir. Peu de gens s’en souviennent, mais Steve Molitor a déjà passé un mois sous les ordres de Larouche au début de sa carrière pro. Interbox voulait l’accueillir dans son écurie, mais Steve demandait à Interbox de signer aussi un contrat avec son frère Jeremy. Le groupe montréalais ne voulait pas de Jeremy, donc Steve Molitor n’est pas resté. Pascal Roussel Rédacteur en chef format géant

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Franco Nuovo (photo Société Radio-Canada)

La boxe et moi

Par Franco Nuovo

Au début des années 1980, Mario Cusson, futur champion canadien des mi-moyens, se battait fièrement dans son short fleur-de-lysée. Il était trop grand pour lui. Y avait pas que ça d’ailleurs qui était trop grand pour lui. Ses rêves peut-être aussi. C’est à cette époque, je crois, que j’ai commencé à m’intéresser à la boxe. Des combats-événements tels celui opposant Sugar Ray Leonard et Roberto Duran au Stade Olympique à l’aube de l’été 1980 avaient bien sûr retenu mon attention, au même titre que celle des quelques 45 000 spectateurs présents au stade en cette chaude soirée. Ce même gala où Gaétan Hart a envoyé Cleveland Denny au plancher. Quelques minutes plus tard, maintenu artificiellement en vie, il était déclaré cliniquement mort. C’était la deuxième fois, en quelques mois, que Hart cognait et que son adversaire tombait pour ne plus se relever.

Or, si j’ai vraiment commencé à aimer ce sport qui n’était pas encore à mes yeux un art si noble, je le dois au Centre Paul-Sauvé, plus qu’à la qualité des combats. Le lieu avait une dimension humaine et l’ambiance était… une ambiance de film en noir et blanc. Peu importe où on était assis dans cette enceinte de l’est de la ville, on avait l’impression de pouvoir toucher les boxeurs du doigt. À condition, bien sûr, d’avoir préalablement coupé l’épaisse fumée au couteau. La cigarette, à cette époque, n’était pas encore péché. C’était aussi, contrairement à aujourd’hui, un univers presque entièrement masculin, à l’exception de quelques femmes grimpées sur leurs talons qui accompagnaient leur homme, et des «filles de ring» qui rivalisaient de vulgarité. Mais c’était ça, justement, le plus fascinant : cet univers un peu glauque où était réuni des gens de tous les milieux, où des mafieux côtoyaient «d’honorables citoyens», où les vieux journalistes ouvraient la voie aux plus jeunes. Les Hilton, aussi, arrivaient dans le paysage incarnant, par le sport, le combat culturel et linguistique d’un Québec encore fiévreux de nationalisme en dépit du K.O. asséné aux souverainistes le 20 mai 1980. Des combats enlevants, de belles années auxquelles, du moins en ce qui me concerne, ont pris fin en milieu de décennie par la défaite de Mario Cusson envoyé au tapis au premier round par un Dave Hilton déchaîné. Le Forum était en effervescence, mais l’orgasme n’aura duré qu’une trentaine de secondes. Ce soir-là, allez savoir pourquoi, avant de témoigner de la réelle déchéance de Cusson qui, comme dans un mauvais film, s’est enlevé la vie en 1997, j’ai accroché mes gants. Je ne les repris que bien des années plus tard, grâce à Yvon Michel qui, avec ses boxeurs Stéphane Ouellet et Éric Lucas, a permis à la boxe au Québec d’entrer dans une nouvelle ère. Je ne reviendrai pas sur la carrière tumultueuse de Ouellet, ni sur son combat suicidaire avec Dave Hilton qui lui a fait la peau au 12e round, ni

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sur la persévérance et la discipline qui ont mené Lucas au championnat du monde. Mais grâce à ces deux boxeurs, je me suis intéressé de nouveau au sport. C’était fascinant d’être, comme tant d’autres, témoin de ce nouvel élan. Mon boulot, aussi, a fait de moi un spectateur installé aux premières loges, un privilégié capable de raconter, même dans le cadre restreint d’une chronique, les histoires de ces gars qui avaient déjà une histoire avant même d’enfiler les gants. Dorin, par exemple, maintes fois champions, qui arrivait de sa Roumanie décidé à conquérir l’univers des professionnels. Il était déterminé, Leonard Dorin. Je me souviens. C’était à Pensacola en Floride. Il venait à peine de débarquer en Amérique. Roy Jones Jr. avait demandé à Ouellet et Lucas de venir à son gym pour lui servir de partenaires d’entraînement. Leonard, dans son survêtement bleu, vestige de Bucarest, avait suivi. Je me rappelle de lui dans cette chambre de motel sombre. Il ne parlait pas un mot de français, et très mal anglais. Je le vois encore assis par terre au bout du lit, à même un tapis douteux, téléphonant à sa femme toujours en Roumanie. À deux pas du motel, dans une vieille école, il y avait le gym, et Roy Jones Jr., et tout ces vieux blacks qui, assis là depuis si longtemps, donnaient l’impression d’avoir pris racine. Ils venaient au gym assister aux séances d’entraînement comme d’autres, ailleurs, vont au café, pour passer le temps, la journée. Ouellet et Lucas, tour à tour, sont montés dans le ring avec Jones. Il était impressionnant, Jones le champion toutes catégories, qui dansait tantôt devant Ouellet, tantôt devant Lucas. C’était la face cachée de la boxe. Comment ne pas aimer ça? Hein? Dites-moi! □

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Une mère face à l’univers de la boxe Par Sylvie Alamartine

En toute honnêteté, je crois que la boxe est le sport le plus difficile pour une maman. Mon fils est le boxeur amateur David St-Pierre. Je vous parle ici d’émotion et de fierté. Je n’avais jamais connu le sentiment d’avoir mon cœur à l’extérieur de mon corps face à mon enfant qui pratique ce sport. Il y a de ça environ 6 ans, mon fils, qui jouait au hockey depuis l’âge de 6 ans, a commencé à s’entraîner à la boxe afin d’être encore plus en forme. Et quelle découverte pour lui! Il a ADORÉ. Quelle ne fut pas ma surprise quand il décida de lâcher le hockey pour la boxe. J’étais déçue, je le voyais déjà jouer pour les Canadiens! Alors, je me suis posé la question suivante : pourquoi? Il a tellement de talent dans ce domaine (le hockey), je ne comprenais plus rien. Qu’est-ce qui peut

tellement l’attirer dans la boxe, ce sport qui est si mal perçu? Comment réagir à cela? Je me posais plein de questions. Qu’allait devenir mon fils? Mon père, André Alamartine, qui est maître en arts martiaux, m’avisa que c’est un sport dangereux en raison des coups reçus sur la tête, que c’est un sport que lui-même ne pratiquerait jamais. À ce moment-là, mes yeux s’agrandirent et l’inquiétude fit surface. Les inquiétudes L’inquiétude, un sentiment qui me tourmente sans cesse, car de jour comme de nuit, je me demandais quel serait l’avenir de mon fils. Allait-il être blessé et ne plus être capable de marcher, allait-il recevoir un gros coup sur la tête et tomber dans le coma? Plein de questions se posaient dans ma tête et jamais je n’avais de réponse. Mais un jour est venu le temps où je m’aperçus que mon fils était bien entouré, par des professionnels compétents, et qu’il y avait énormément de respect entre les boxeurs. Ouf, j’étais rassurée au moins sur ce point. Mais restait toujours en moi ce sentiment d’inquiétude qui je croyais ne me quitterait jamais, car il y avait toujours ces combats où il risquait encore de se faire blesser. Je n’oublierai jamais le jour de son fameux premier combat en 2003! À ce moment, j’ai franchement vécu toutes les émotions qui existent : la rage, la peur, la peine et la souffrance. Toutes ces émotions apparaissaient en même temps, tout ça mélangé dans la même seconde. Le souffle me manquait, je ressentais des pincements au cœur. J’ai fermé les yeux à quelques reprises et j’avais hâte que ça finisse! J’avais énuméré tous les mots du mauvais vocabulaire!

Sylvie Alamartine et son fils David lors des Gants dorés à Valleyfield en mai 2008

(photo Alain Tremblay)

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Souffrir La souffrance, quelle sensation désagréable à supporter… Lorsque tu vois ton enfant, qu’il soit âgé de 18 ou même 35 ans, se faire donner un coup de poing, c’est insupportable. C’est à ce moment-là qu’arrivent les émotions telles que la souffrance de voir son bébé se faire frapper, arriver à la maison avec le nez cassé ou même un œil au beurre noir. Tu voudrais tellement être à sa place pour prendre ses souffrances physiques, car je crois que j’aurais moins de peine! Ce n’est pas parce que mon fils se plaint, pour lui tout est ok! Mais quelle maman aimerait voir son fils se faire battre et arriver dans cet état? Aucune. Les sacrifices Faut pas oublier les sacrifices que nous, les parents, faisons. Moi, mon plus grand sacrifice a été d’aller le voir lors d’un de ses combats alors que j’avais eu mes traitements de chimiothérapie deux jours avant. Pas besoin de vous dire que je n’étais pas dans mon assiette. Je dois avouer que j’ai de la difficulté à gérer toutes ses nouvelles émotions qu’amène la boxe. Alors, je laisse les plus grands sacrifices au père. Je peux vous affirmer que le papa fait d’énormes sacrifices, comme par exemple laisser sa voiture à David et aller travailler en métro afin que fiston puisse aller s’entraîner, faire des heures supplémentaires afin de lui procurer le meilleur équipement possible, l’accompagner lors des tournois à l’extérieur et prendre tous ses temps libres pour être auprès de lui. Tous ces sacrifices en valent la peine, car notre enfant est heureux dans ce sport. La fierté

La fierté, quelle sensation agréable! Ça fait du bien! En 2007, à l’âge de 18 ans, mon fils a remporté le titre de champion du Québec senior. Là, toutes mes craintes et mes peurs ont disparu comme par miracle pour faire place à la fierté. Mon fils champion!!! Je me suis mise sur le téléphone afin d’annoncer cette merveilleuse nouvelle à tous. J’étais heureuse, le reste était sans importance. J’avais oublié tous mes soucis, j’avais même oublié tous ces sentiments de crainte qui m’avait envahie depuis tant d’années. Mon cœur vibrait, j’ai ressenti une grande satisfaction d’être sa maman! Mes yeux regardaient mon fils avec tant d’amour, il était MON héros. Le rêve de toute maman est de voir son enfant réussir dans ce qu’il entreprend et maintenant, je vois mon fils à la télévision lors d’un gros combat, je le vois même avec la ceinture! Et oui, cette belle ceinture que tout boxeur rêve de posséder un jour. Pour conclure, j’ai un message pour vous, chers amis boxeurs. Ce n’est pas parce que vos mamans n’assistent pas à vos combats que nécessairement elles ne

s’intéressent pas à ce que vous faites. Il faut tout simplement comprendre que lors d’un combat, les sentiments d’une maman sont plus que doublés et que c’est trop difficile de voir nos bébés se battre. Et oui, que vous ayez 18 ou même 30 ans, vous êtes et resterez toujours nos enfants…□

David et son entraîneur Alain Boismenu (photo Rodolphe Bellini)

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Qui entraîne qui? Tableau compilé par Pascal Roussel

Il y a près de deux ans, nous vous avions préparé un tableau pour vous indiquer les duos entraîneurs/boxeurs. Récemment, lorsque nous avons regardé ce vieux tableau, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait tellement eu de changement en deux ans qu’il serait nécessaire de le mettre à jour! Alors voici encore une fois la liste de nos boxeurs québécois et de leurs entraîneurs. Nous nous sommes limité en grande partie aux boxeurs qui ont des associations avec les promoteurs GYM et Interbox, car pour les boxeurs agents libres, il est beaucoup plus difficile de faire des associations claires, plusieurs d’entre eux, tel Paul Clavette, n’ayant pas d’entraîneur attitré.

Pierre Bouchard Adrian Diaconu Carl Handy Jean-François Bergeron Jo Jo Dan Baha Laham Sébastien Gauthier Danielle Bouchard

Stéphane Larouche Lucian Bute Benoit Gaudet Victor Lupo Steve Molitor

Marc Ramsay Jean Pascal Antonin Décarie Moncef Askri Patrice L’Heureux

Marc Seyer Sébastien Demers Jean-François Leduc

Mike Moffa Manolis Plaitis Renan St-Juste Dierry Jean

Francois Duguay David Whittom Pier-Olivier Côté Éric Martel-Bahoéli

Francis Leveillé Martin Hudon Marc Bourassa

Rénald Boisvert Martin Germain Eric Barrak

Howard Grant Joachim Alcine Walid Smichet Herman Ngoudjo Olivier Lontchi Phil Lo Greco Adonis Stevenson Benyamine Besmi Wayne John

Russ Anber David Lemieux Tony Luis

Victor Vargotsky Nicholson Poulard Bermane Stiverne

Paul Evans Stéphane Tessier

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Si j’étais Paul Spadafora

Par Vincent Morin

Paul Spadafora était, il y a quelques années, un pugiliste reconnu et bien doué techniquement. Malheureusement, ses frasques hors du ring ont depuis terni l’image de ce Pennsylvanien d’origine italienne. Surtout connu du public montréalais pour sa nulle discutable contre Léonard Dorin, « The Pittsburgh Kid » est encore estimé par les amateurs de boxe purs et durs en raison d’une séance de combat d’entraînement où il avait dominé Floyd Mayweather. Si j’étais Paul Spadafora…je resterais hors du trouble (et loin des amis nuisibles) En fait, peu de gens le savent, mais Paul Spadafora boxe gaucher par nécessité. Droitier de nature (il a boxé toute sa carrière amateur droitier), s’il boxe maintenant de cette position, c’est qu’il a reçu une balle de pistolet dans le talon d’achille. Paul était passager dans le véhicule d’un ami qui tentait de fuir la police lorsque les agents ont

dégainé sur le véhicule. Spadafora, qui avait alors une fiche amateur de 75 victoires contre 5 défaites, a alors dû faire une croix sur ses aspirations olympiques. Par la suite, Spadafora connaissait une belle carrière professionnelle avant de replonger dans le trouble et ce, de façon encore plus prononcée. Il aurait perdu patience et tiré sur sa copine car elle avait endommagé son camion Hummer. L’Italo-américain a été condamné à une sentence de 21 à 60 mois de prison, peine dont il a purgé 13 mois dans un camp de réhabilitation. Toutefois, ses problèmes se sont ensuite poursuivis avec une arrestation pour conduite avec facultés affaiblies et une autre arrestation alors qu’il avait des traces de cocaïne dans son sang et qu’il était toujours en probation. Cette dernière frasque l’a poussé derrière les barreaux une fois de plus. Il a entre temps combattu une fois en 2006 et une autre fois en 2007. Après avoir passé la majorité de son temps en 2005, 2006 et 2007 en prison, on souhaiterait que Paul Spadafora comprenne que sa place est dans un ring de boxe et non dans une cellule du milieu carcéral. Bien qu’il ne soit pas un cogneur, on ne peut pas douter de son talent. À 32 ans, il a encore les outils pour être un aspirant mondial dans les super-légers (140 livres). Toutefois, Dieu sait s’il a encore la motivation de se présenter quotidiennement dans un gymnase et ce, à jeun. Encore invaincu à 41-0-1 (16 ko), Spadafora doit revenir à une vie plus disciplinée s’il veut non seulement revenir dans le ring, mais aussi espérer survivre.

Paul Spadafora, surnommé « The Pittsburgh Kid » (Photo boxrec.com)

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Si j’étais Paul Spadafora…j’oublierais cette femme Apparemment, Spaddy n’a pas encore compris. À la suite de son dernier combat, le 25 avril dernier, où il a vaincu facilement en 8 rounds le faire-valoir Shad Howard (13-11-3, 6 ko), il a de nouveau été arrêté. La cause de son délit : il était en compagnie de son ancienne amie alors qu’il est toujours sous une interdiction de la cour. Pour couronner le tout, ils étaient tous les deux dans un véhicule volé. Disons que Spadafora devrait changer ses fréquentations et ça inclut son amie de cœur, s’il compte revenir sur la scène pugilistique mondiale. Si j’étais Paul Spadafora…je me dédierais à l’entraînement intensif Spadafora a été particulièrement inactif depuis son combat contre Léonard Dorin et avec son mode de vie pour le moins tumultueux, il est impératif de se demander s’il a encore vraiment la tête à la boxe. S’il compte redevenir champion du monde ou même simplement un aspirant, il devra redoubler d’ardeur au gymnase et se tenir loin des tentations. Il doit prendre tous les moyens pour arriver à reprendre le contrôle sur sa vie et sa carrière. Le mot clé pour lui est présentement la concentration. Il a prouvé lors de son dernier combat qu’il avait encore de la bonne boxe à offrir (décision unanime facile contre Shad Howard le 25 avril dernier). Pourra-t-il le prouver contre des adversaires de qualité? Ce qu’il lui faut à mon avis : des camps d’entraînement hors de la ville où il pourra uniquement se concentrer sur le pugilat, une préparation mentale adéquate avec un psychologue sportif et même un déménagement. Peut-être qu’être ailleurs qu’à Pittsburgh l’aiderait à évoluer différemment et le tiendrait loin des distractions? Alors si j’étais Paul Spadafora…je déménagerais mes pénates à Philadelphie Ce n’est pas très loin (et dans le même État), il y a beaucoup de partenaires d’entraînement et un environnement différent pour se concentrer sur la boxe. Philadelphie est reconnue sur la scène internationale comme une ville de boxe et ce, depuis des années. En sachant que Joe Frazier compte ouvrir un nouveau gymnase à North-Philly, pourquoi ne pas tenter sa chance dans la ville de l’amour fraternel? Qui de mieux pour le guider que l’ancien champion du monde des poids lourds? Après tout, il serait dommage de voir Spadafora sombrer et devenir une émule de Johnny Tapia… Une vie de délinquant comme il vit depuis 2004 ne le mènera nulle part, sauf à l’hôpital, en prison ou à la morgue. La bonne nouvelle dans tout ce fiasco : il a un combat de prévu le 9 août prochain contre un dénommé Derrick Campos (16-5, 10 ko). Il y a peut-être encore de l’espoir. □

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La page du boxeur Par Paul Clavette

Tout d’abord, merci à La Zone de Boxe de me donner cette visibilité. Je vais vous en dire davantage sur ma carrière depuis mon très jeune âge jusqu'au moment présent. J'ai commencé dans les sports de combat à 9 ans, ça fait donc déjà un bon moment que je me bats dans divers sports. Au début, j'ai fait du Kung Fu pendant environ 8 ans. Je me suis rendu au grade de ceinture brune, mais on n'a jamais voulu me remettre ma ceinture noire, probablement parce que j’étais trop jeune. C'est en partie la raison pour laquelle j'ai arrêté de pratiquer ce sport. C’est vrai que j'étais quand même jeune à ce moment-là et, comme on m’empêchait un peu de progresser et d'accéder à un niveau plus élevé, j'ai décidé de me concentrer sur autre chose. Dans les

années qui ont précédé ma décision, je faisais également du kickboxing à l’occasion, donc j’ai décidé de passer à cette discipline. J'ai fait 7 combats que j'ai tous remportés et j'ai mis la main sur le titre de champion provincial senior du Nouveau-Brunswick alors que j'avais 17 ans. Je me suis qualifié pour le championnat canadien qui avait lieu à Hull. Après avoir travaillé toute la journée la veille de mon combat et avoir fait le chemin de Grand-Sault, au Nouveau-Brunswick, jusqu'à Hull de nuit sans dormir, j'ai perdu le combat par décision contre le champion en titre. À l’époque, la scène locale du kickboxing dans les Maritimes tombait en ruines. Les combats étaient devenus rares et les bourses étaient minimes. J’ai rencontré Éric Boudreau, qui était alors la vedette au Nouveau-Brunswick en kickboxing, et j’ai pris la décision de déménager avec lui à Montréal où j’ai commencé à m’entraîner au club de boxe Champion sous la tutelle de Jean-Pierre Denault, qui était également l’entraîneur de Boudreau. J’ai donc entrepris ma carrière en boxe amateur alors que j’avais 19 ans. J’ai remporté mes sept premiers combats avant de me battre aux qualifications provinciales contre Nikolay Nikolov dans la catégorie des 81 kg. Nikolov avait beaucoup plus d’expérience que moi, et j’ai encaissé ma première défaite en boxe. Par la suite, mon parcours en boxe amateur a vraiment été incroyable. J’ai participé au championnat provincial 2003 et j’ai remporté mon premier titre chez les 75 kg. Par la suite, après avoir gagné les qualifications provinciales, j’ai participé au championnat canadien où je me suis rendu en finale contre le champion en titre, Jean Pascal. J’étais très nerveux avant le combat, je n’étais pas avec mon entraîneur habituel, et je me disais que je n’avais pas autant d’expérience que lui : j’avais alors 25 combats environ et lui en avait plus de 100. J’ai livré une chaude bataille, la décision a été en faveur de Pascal, mais j’ai quand même été très satisfait de ma performance. On m’a fait beaucoup de bons commentaires à l’issue du combat, et j’étais médaillé d’argent. J’étais très heureux d’avoir fait ce parcours en si peu de temps et d’avoir connu un tel succès. Je n’ai toutefois

Clavette (à gauche) lors de son combat contre Martin Berthiaume le 1er mai 2007

(photo Stéphane Lalonde)

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pu me présenter aux qualifications nationales, parce que j’avais subi une coupure contre Pascal quelques jours plus tôt. Au printemps suivant, j’ai eu l’occasion de faire quelques combats à l’extérieur du Québec, j’ai donc visité la Saskatchewan et Boston. Après avoir remporté les Gants dorés pour une deuxième année consécutive, je me suis rendu aux qualifications provinciales, où je devais affronter Adonis Stevenson. Au deuxième round, j’ai été au tapis après avoir reçu un bon coup alors que j’étais hors d’équilibre. Voyant que l’arbitre me donnait un compte, j’ai pris mon temps pour me relever, et, à la grande surprise de tout le monde, l’arbitre a mis fin au combat. C’était la première fois que j’étais aussi frustré lors d’un combat de boxe. C’est à ce moment que j’ai pris la décision de quitter la boxe amateur pour la boxe professionnelle, qui était alors en pleine expansion. J’ai donc renoncé à la possibilité de me rebattre le lendemain contre Stevenson pour aller au championnat canadien. Stevenson a continué son chemin et mis la main sur le titre de champion canadien des 75 kg. Mon entraîneur à ce moment, Jean-Pierre Denault, a donc fait les démarches afin que je sois en mesure de me joindre au Groupe Yvon Michel. J’ai intégré GYM sans signer de contrat, mais nous avions une excellente entente à l’amiable. J’ai été bien reçu par cette équipe qui m’a proposé des adversaires qui représentaient toujours de bons défis. Après avoir fait 11 combats avec GYM, j’ai eu l’occasion de me battre contre Martin Berthiaume. J’ai alors accepté de défendre mon titre de champion du Québec que j’avais gagné contre Martin Desjardins quelques mois plus tôt. Par la suite, les choses étaient vagues, je me suis retrouvé sans promoteur pour une raison qui n’est pas claire. Je n’ai jamais vraiment été en contact avec GYM. Ce que je désirais, c’était de faire des combats, et mon entraîneur était celui qui prenait les décisions. Donc, encore aujourd’hui, si vous me demandez pourquoi je ne suis plus avec GYM, la réponse n’est pas vraiment claire, je ne le sais pas. Un peu plus tard, j’ai reçu une offre pour me battre en Ontario. Même si je n’étais pas vraiment le favori, nous avons accepté le défi, sans trop savoir à quoi nous attendre, notamment de la part des juges. J’ai finalement remporté la victoire contre Stephen Boyd. Ensuite, j’ai reçu une deuxième offre pour combattre Shawn Garnett, qui venait de vaincre un espoir africain qui avait alors 11 victoires, aucune défaite et 11 K.-O. Le combat contre Garnett a été éprouvant physiquement. Dans ces deux combats en Ontario, les points positifs qui sont ressortis ont été que j’étais en mesure de pouvoir faire des combats physiques et que j’étais capable de m’imposer, mais je n’ai pas aimé mes performances pour autant, ma technique n’étant pas à point. Je dépensais beaucoup d’énergie et, vers la fin des combats, j’étais tendu et la fatigue me ralentissait beaucoup. Ce fut toutefois une superbe expérience de pouvoir me battre en dehors du Québec et nous avons été très bien reçus par l’équipe de Orion Sports, qui sont de vrais gentlemen. De retour au Québec, malgré mes victoires, les choses n’allaient pas si bien. J’avais très peu de partenaires d’entraînement et je ressentais le besoin d’améliorer ma technique de boxe. Mes entraînements n’étaient pas très complets. Quand l’offre pour me battre contre Lupo est venue, ma relation avec mon entraîneur s’était détériorée. Un changement était nécessaire, mais j’ai quand même décidé d’accepter le combat. J’ai donc entamé ma période de préparation, en m’entraînant tantôt avec M. Denault, tantôt avec Paul Evans au club de boxe d’Alain Boismenu. Je tentais aussi de faire un peu de course à travers tout ça pour garder la forme. Contre Lupo je me sentais bien, mais le manque d’entraînement de qualité et de sparring me rendait assez nerveux. Lorsque j’ai gagné le combat, j’étais content, mais sans plus. Ma carrière ne se déroulait pas comme je l’espérais, je n’avais pas de plaisir et la boxe empiétait sur ma vie personnelle. Je me sentais également lié par un contrat qui me suivait depuis quelques années et dont je ne voulais plus. J’avais vraiment l’impression de ne m’en aller nulle part. J’ai donc pris du recul et j’ai quitté le Québec pour près de deux mois. Je suis allé

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me ressourcer au Nouveau-Brunswick auprès de ma famille afin de faire le point sur les différentes options qui m’était offertes.

Depuis le mois de janvier, je suis sans contrat. J’ai décidé de mettre un terme à mon association avec Jean-Pierre Denault, malgré toute l’aide qu’il m’a fournie. En raison de divers facteurs que je ne désire pas mentionner, mon succès futur en boxe passait par un changement. Je m’entraîne donc actuellement au centre Claude-Robillard. L’ambiance y est excellente, il y a un bon bassin de boxeur amateurs et professionnels, donc le sparring y est très bon. Je m’entraîne avec l’aide de M. Abe Pervin qui possède beaucoup d’expérience, et je reçois les conseils de Stéphan Larouche et d’autres membres de l’équipe d’entraîneurs. Je considère que je suis prêt à faire mon retour à la compétition; je suis très confiant. Je n’ai que 25 ans, une belle fiche et de l’expérience en poche. Je ne suis donc pas

très pressé mais j’ai le goût de rester actif et de voir ce qui s’offre à moi. J’aimerais faire quelques combats en 2008, sans toutefois avoir de trop gros défis, car je désire acquérir de l’expérience, polir ma technique, mieux contrôler les combats et travailler sur mon conditionnement physique. Dans les prochaines semaines, j’en saurai d’avantage sur mes prochains combats. Mon gérant et moi allons rencontrer mes commanditaires et tenter d’en trouver d’autres afin d’obtenir un soutien financier. Même si j’ai reçu beaucoup d’offres dans les derniers mois (Andy Lee, Peter Quillin, Sechew Powell, Darren Barker, et j’en passe), je suis patient et j’attends la bonne occasion. En attendant, je m’améliore au gym. □ Au plaisir de vous voir assister à mon prochain combat et merci! Paul Clavette, Champion du Québec des poids moyens

Paul Clavette, champion québécois des poids moyen (photo Stéphane Lalonde)

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La page du boxeur Par Sylvera Louis Des débuts sans trop d’éclat

C'est avec grand plaisir que j'ai accepté d'écrire la page du boxeur du mois de juin pour La Zone de Boxe. J’ai fait mes débuts en boxe en 1999 avec Paul Evans. J'ai boxé une dizaine de fois chez les 75 kg, compilant une fiche d'un peu plus de .500. Je battais des boxeurs plus chevronnés que moi et je perdais contre certains qui l'étaient moins. À la suite d’une de ces défaites crève-cœur, qui sont bien propres à notre sport, j'ai mis ma carrière de boxe en veilleuse pour me concentrer sur mes études, me trouver un emploi et démarrer une entreprise. Bref, toutes les excuses étaient bonnes pour que je recommence demain plutôt qu'aujourd'hui. De plus, j'étais trop occupé à boire et à faire la fête. J’ai tenu le temps pour acquis jusqu’à ce que je subisse une blessure au bras

gauche en janvier 2005. Le médecin qui m’a opéré est un grand motivateur. Il m'a affirmé que je pouvais oublier la pratique de la boxe car mon bras ne recouvrerait jamais sa mobilité. J’ai toujours été têtu et cela m’a permis de récupérer une grande partie de ma mobilité en un an. J'étais déterminé à faire un retour en boxe, que ce soit en tant que combattant ou promoteur. Je suis rentré en contact avec Paul Evans, puis il m’a appris qu'il comptait changer de gymnase où il entraînait ses boxeurs. L’Underdog Boxing Gym Peu après, le projet du Underdog Boxing Gym a pris forme. Mon frère, Ludovic Louis, deux amis, Alexandre Paradis et Pastor Amaru, et moi avons collaboré pour mettre sur pied notre gym situe à l’intersection de Saint-Laurent et de Sainte-Catherine à Montréal. Il a fallu deux mois d'intenses rénovations, mais nous avons ouvert nos portes en mars 2007. Un retour Après trois semaines d'entraînement, j'ai effectué un retour dans le ring contre Taffo Asongwed à la Coupe du Québec. Je pensais ne pas avoir perdu trop de boxe en 6 ans, mais, une fois dans le ring, Taffo a éclaté ma bulle en me battant par décision. Par la suite, je partageais mon temps entre l’entraînement des clients du gym et mon entraînement de boxe. Parallèlement, je gagnais un combat et je perdais le suivant. Paul a finalement dû quitter le gym à l'été 2007 mais, heureusement, Mike Moffa est venu prendre sa place d'entraîneur chef en amenant avec lui son équipe de boxeurs et Pietro Napolitano comme entraîneur adjoint. En octobre 2007, j'ai pu m'inscrire de justesse aux qualifications provinciales car le nombre d'athlètes invités est passé de 4 à 6. J'ai remporté mes deux premiers combats avant de perdre en finale contre Nikolai Nikolov. La chance m’a de nouveau souri, car, étant donné l’année olympique, les membres des équipes provinciales B pouvaient payer leur billet pour Vancouver et participer aux championnats canadiens. J'ai finalement performé

Sylvera à Guatemala City lors des dernières qualifications olympiques

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comme j'ai toujours cru que j'étais capable et ai remporté mes 4 combats pour devenir champion canadien. Après avoir confirmé ma place au sein de l’équipe canadienne lors d’un dur combat aux qualifications nationales contre Sébastien Lalumière, j'ai commencé ma préparation pour les qualifications olympiques. Les qualifications olympiques

J’étais gonflé à bloc pour relever ce défi, puis un article de La Zone de Boxe, (magazine numéro 20, spécial sur les qualifications olympiques) estimant que je n’avais que des chances extrêmement limitées de me qualifier, n'a agi qu'en source de motivation supplémentaire. J'ai remporté mon premier combat international contre le Mexicain à Trinidad-et-Tobago. Par la suite, j'ai légèrement flanché sous la pression contre le boxeur cubain à mon combat suivant. Tous les rounds étaient serrés mais je les perdais et je n’ai su comment m’adapter à son style gaucher. J'ai quitté ce tournoi avec une médaille de bronze et j'ai eu une dernière chance de me qualifier pour les Jeux olympiques au mois de mai. J'avais la ferme intention de rincer le goût amer de ma

dernière défaite. J'ai très mal commencé mon combat contre le boxeur de la Barbade, encaissant deux comptes de huit debout durant la première minute. J'ai sérieusement craint de me faire arrêter pour une première fois. Je suis revenu en force au 2e round en ébranlant mon adversaire et en le coupant sous l’œil, puis, au 3e engagement, le médecin a mis fin au combat. Je me suis ensuite mesuré au représentant du Brésil et, fidèle à mon habitude, je traînais de l’arrière après deux rounds. J'ai tout essayé pour le mettre hors de combat, mais sans succès. J'ai encore quitté ce tournoi avec une médaille de bronze. L’avenir Mes buts à court terme sont de classer le Underdog Boxing Gym parmi les meilleurs clubs du Québec et du Canada, d'obtenir un meilleur classement en Amérique sur ababoxing.com, puis de remporter un tournoi international. De plus, quoique la boxe professionnelle soit dans un essor considérable au Québec, je compte demeurer dans les rangs amateurs et savourer le prestige de représenter le Québec et le Canada partout dans le monde. □

Sylvera dans son gymnase (photo Pastor Amaru)

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Panorama de la boxe en France

Par Sébastien Bismuth et Kamel Messani La France a connu ses lettres de noblesse en boxe avec de grands noms comme Marcel Cerdan, Jean Claude Bouttier, les frères Tiozzo ou, plus récemment, Jean-Marc Mormeck. Aujourd'hui, seuls Anne Sophie Mathis et Brahim Asloum possèdent une ceinture mondiale, mais de nombreux talents, espoirs ou confirmés, peuvent prétendre jouer un rôle sur la scène pugilistique mondiale. Voici un tour d'horizon des grands acteurs pugilistiques français. Les champions actuels

Brahim Asloum (mi-mouche; 23V, 2D, 9KO) découvre la boxe à l’âge de 14 ans. Il effectue une excellente carrière amateur couronnée par une médaille d’or olympique aux Jeux olympiques de Sydney 2000. Il passe professionnel sous la houlette de Michel Acariès en janvier 2001. En décembre 2002, il devient champion de France des mouches en remportant par décision un combat très disputé contre Christophe Rodrigues. Une année plus tard, il décroche la ceinture de champion d’Europe contre Jose Lopez Bueno. Il part alors à la conquête du monde. Ses deux premiers championnats du monde se soldent par des défaites des mains de Lorenzo Parra et Omar Andres Narvaez. Son équipe décide alors de le faire descendre d'une catégorie. Cette fois-ci, sa tentative est fructueuse et il décroche la ceinture WBA des mi-mouches aux dépens de Juan Carlos Reveco.

Anne Sophie Mathis (super léger; 18V, 1D, 16KO) commence sa carrière professionnelle en 1995 après une belle carrière en boxe pieds-poings (NDLR : kick boxing). À la suite de sa défaite avant la limite contre Marischa Sjauw, elle arrête sa carrière. Mais elle revient en décembre 2003 et enchaîne les victoires. Elle évolue alors dans la catégorie des super légers malgré sa grande taille (1m78). En octobre 2005, elle remporte la ceinture de championne du monde WBA aux dépens de sa compatriote Myriam Lamarre, par arrêt de l'arbitre à la septième reprise. Le combat, d'une intensité extraordinaire, reste comme l'un des meilleurs combats féminins de tous les temps. Elle a depuis défendu sa ceinture victorieusement à deux reprises et s'est emparé de nouvelles ceintures. Bernard Inom (mouche; 19V, 1D, 10KO) est l'actuel champion d’Europe des mouches. Il commence la boxe à la Réunion puis intègre l’équipe de France amateur. Il remporte une victoire sur Brahim Asloum dans un championnat de France. Il intègre les rangs professionnels en décembre 2001. En 2004, il devient champion de France contre Franck Gorjux. En décembre 2005, il obtient une première chance mondiale contre l’Argentin Omar Andres Narvaez. Inom se montre courageux mais est largement dominé par le rude Argentin. Il s'incline par arrêt de l'arbitre à la 11e reprise. En juin 2007, il dispute un championnat d’Europe contre l’Italien Andrea Sarritzu. Inom semble en avoir fait assez pour l'emporter mais les juges donnent match nul. Le 3 mai 2008,

Brahim Asloum, médaillé d’or aux JO de Sydney et actuel champion du monde de la WBA

(photo boxrec.com)

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Ali Chebah à la pesée lors de son combat au stade Uniprix de Montréal le 6 juin dernier

(photo Jean-Sébastien Delisle)

Inom retrouve Andrea Sarritzu pour une revanche qu'il remporte, s'emparant du même coup de la ceinture de champion d’Europe. Jean-Marc Monrose (lourd léger; 24V, 1D, 15KO) passe professionnel en octobre 2003. Il évolue dans la catégorie des lourds légers. Le gant de meilleur espoir lui est rapidement décerné. Sa petite taille pour la catégorie le force à faire le pressing pour se rapprocher de ses adversaires. En janvier 2006, Monrose remporte la ceinture de champion de France face à l’expérimenté Kamel Amrane. En mars 2008, il détrône le Danois Johny Jensen pour s’emparer de la ceinture de champion d’Europe. Les espoirs

Hassan Ndam NJikam (moyen; 15V, 10KO) est originaire du Cameroun. Il découvre la boxe à l'âge de 7 ans sous l'influence de son père. Il a fait partie de l'équipe nationale camerounaise. Il possède un solide palmarès amateur de 77 victoires, seulement émaillé de 4 défaites et 3 matchs nul. Il devient vice-champion amateur d’Afrique en 2003 et atteint le quart de finale des Jeux olympiques 2004. Il est défait par décision contre le champion Gaydarbek Gaydarbekov. Il avait auparavant battu un certain Andy Lee au 2e tour. Il effectue ses débuts professionnels en décembre 2004 au sein du club de Pantin. Son palmarès actuel est de 15 victoires dont 10 avant la limite. Il possède un style très spectaculaire. Il est aussi rapide et mobile qu'un welter et dispose d'un arsenal technique très varié. Il a

croisé les gants avec Felix Sturm et Sebastian Sylvester en tant que partenaire d’entraînement. Ces séances de sparring l'ont montré à son avantage. La rumeur prétend qu'il aurait dominé les deux champions. Son objectif cette année est de remporter le Grand Tournoi (Contender Français) et de se servir de ce tremplin pour se hisser au plus au niveau. (NDLR : Le groupe Yvon Michel, via son recruteur Bernard Barré avait tenté de mettre la main sur Hassan après les JO de Sydney, tentative qui fût finalement infructueuse). Ali Chebah (super léger; 26V, 20KO) est âgé de 22 ans seulement. Sa carrière amateur est honorable bien qu'il n'obtienne aucun titre majeur. Il accède à la finale des CFA junior où il s'incline. Il obtient une licence professionnelle à l'âge de 16 ans. Il est actuellement détenteur du titre WBC Espoir des super légers (moins de 23 ans). Chebah est un boxeur très complet. Il allie parfaite condition physique, technique raffinée et solide force de frappe.

Hassan N'Dam N'Jikam en camp d’entraînement avec Félix Sturm, en octobre

2007 (photo Hassan N'Dam N'Jikam)

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Nadjib Mohammedi (mi-lourd; 14V, 5KO) est né à Bourg Emnayen, ville qui se situe à 35 kilomètres de Tizi Ouzou en Algérie. Il arrive en France à l’âge de 5 ans. Il grandit à Marseille. Il débute sa carrière amateur en mars 2005 et enchaîne les victoires. Il décroche la ceinture de champion de France en juin 2008 contre l’expérimenté Karim Bennama. Mouhammedi est un boxeur solide et puissant qui utilise des techniques variées.

Johann Duhaupas (lourd; 16V, 9 KO) Il débute à l’âge de 19 ans une courte mais riche carrière amateur. Seize combats seulement le mènent en finale des CFA 2002 où il s'incline en finale contre Mehdi Aouiche. Il devient également membre de l’équipe de France préolympique pendant un an. C'est en 2004 qu'il intègre les rangs professionnels sous la houlette de Bruno Vaillant, l’entraîneur d'Abbeville. Son palmarès actuel est de 16 victoires (dont 9 par KO). Assez mobile pour un poids lourd, Duhaupas sait boxer en avançant comme en reculant. Son jab sec et précis lui permet de boxer à distance et de placer son redoutable uppercut. Récemment, il a affronté votre journeyman québécois Stéphane Tessier. L'objectif de Duhaupas est de disputer

un titre international ou intercontinental avant la fin de l'année afin de grimper dans les classements européens et mondiaux. Seul son menton et sa capacité d'encaisser les coups au plus haut niveau sont mis en doute par certains observateurs. Carlos Takam (lourd : 16V, 13KO) Carlos Takam mesure 1m89 pour 110 kg et affiche un physique sculptural. Très jeune, il débute la boxe amateur où il affiche le flatteur palmarès de 75 combats (71 victoires, 4 défaites). Pour sa carrière professionnelle, Carlos Takam élit domicile en France (Noisy le Grand) en compagnie de Joseph Germain. En décembre 2005, il remporte son premier combat par décision aux dépens de Zinedine Benmakhouf. Son style agressif évoque Jean Marc Mormeck. Ne laissant aucun répit à ses adversaires, Takam avance sans cesse et bouge bien sa tête. Son arme principale est sa droite dévastatrice, toujours prête à surgir. La seule incertitude évoquée par les spécialistes est sa condition physique. Sera-t-elle suffisante pour briller au plus haut niveau ? Greg Tony (lourd : 8V, 8 KO) Gregory Tony affiche un impressionnant physique de 105 kg pour 1m95. Avant de se lancer dans la boxe, il effectue une carrière pieds-poings où il démontre sa formidable capacité à changer de discipline et à empiler les titres! Son palmarès en pieds-poings est long de plus de 70 combats. Il débute sa carrière en boxe anglaise en décembre 2006 sous la houlette de René Cordier. Malgré sa reconversion en boxe anglaise, il conserve quelques automatismes du pieds-poings. Il se désaxe bien, se montre très offensif et utilise brillamment son redoutable crochet gauche. Il vient de remporter le Tournoi de France et de passer en série A. Il ambitionne à présent de décrocher la ceinture de Champion de France, pour ensuite se mesurer aux boxeurs d'Europe de l’Est et d'Amérique. Mais si sa puissance dévastatrice lui a jusqu'à présent permis de compenser sa technique moins élaborée, qu'en sera-t-il contre des boxeurs capables d'encaisser ses coups ?

Johann Duhaupas, à droite sur la photo (photo netboxe.com)

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Ci-dessus : Christophe Canclaux lors de son passage à Montréal

lors du combat Alcine-Mosquera (photo Pascal Roussel)

Les Français partis boxer à l'étranger Jean-Paul Mendy (super moyen; 24V, 1N, 13KO) porte les couleurs françaises lors des Jeux olympiques de 1996 à Atlanta. Il s'incline par décision aux mains de l’Allemand Sven Ottke. En 1997, il est membre de l’équipe de France lors des championnats du Monde de boxe amateur à Budapest (Hongrie). Il remporte la médaille de bronze dans la catégorie des poids moyens. En décembre 2000, Jean-Paul Mendy livre son premier combat professionnel face à Guy Dia Njoh. Il s'empare du titre vacant de champion de France des poids super-moyens après sa victoire par décision majoritaire sur Rachid Kanfouah le 26 février 2002 à Clermont Ferrand (France). Mendy défend son titre victorieusement. Il attend légitimement une opportunité européenne qui ne lui est jamais offerte. Il décide alors de participer au tournoi des supers moyen organisé par Gary Shaw sur Showtime. Il se qualifie pour la finale et fait match nul contre le rude Américain Anthony Hanshaw.

Christophe Canclaux (super welter; 36V, 2D, 22KO) a un palmarès amateur de 49 victoires pour 10 défaites. Il a été membre de l’équipe de France. Il remporte les championnats de France junior en 1996 et 1997. Il obtient sa licence professionnelle en novembre 98. Il devient champion de France en 2000 et tente sa chance aux États-Unis. En vain. Il devient champion de l'Union européenne en 2007. Il a depuis signé un contrat avec le promoteur Allemand Wilfried Sauerland. Canclaux est désormais dans l'attente d'une chance mondiale. Son style évoque l’Américain Fernando Vargas. Il frappe fort et possède une bonne capacité d'enchaînement. Son jeu défensif constitue cependant son point faible. Willy Blain (super léger; 19V 3KO) est né au Tampon sur l'île de la Réunion. Il a été membre de l’équipe de France amateur. Il représente la France aux Jeux olympiques de 2000 et 2004. Il remporte la médaille d’or lors des

championnats du monde à Bangkok. Il est même élu meilleur boxeur du tournoi. Il intègre les rangs professionnels en novembre 2004 sous la houlette du promoteur Allemand Dietmar Poszwa. Blain est très doué. Très mobile et rapide, il est surnommé « Le petit Leonard ». Cependant, Blain possède une frappe assez faible et un menton relativement, ce qui ne l'avantage pas chez les professionnels. Il est actuellement classé numéro 1 WBO des supers légers et attend sa première chance mondiale. Les anciens champions, peut-être de retour

Fabrice Tiozzo (mi-lourd: 42V, 2D, 32KO) n’est autre que le frère de l’ancien champion des super moyens Christophe Tiozzo et du poids lourd Franck Tiozzo. Il a été membre de l’équipe de France amateur. Il débute ensuite une riche carrière professionnelle en novembre 1988. Tiozzo est très doué et possède un niveau technique élevé. Il est très rapide des mains et possède une puissance de frappe impressionnante. Il devient champion du monde dans deux catégories différentes: mi-lourds et lourds légers. Il a battu de grands noms comme le Hollandais Eddy Smulders, le Jamaïquain Mike McCallum et le Polonais Dariusz Michalczewski. Tiozzo a mis un terme à sa carrière alors qu'il était champion WBA en titre. Cependant, les sensations de la boxe lui manquent et il envisage lui aussi un retour l'automne prochain. Fabrice Tiozzo

(photo boxrec.com)

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Mahyar Monshipour (super coq; 28V, 3D, 2N, 19KO) est né à Téhéran en Iran. Il arrive en France en 1987. Il est rapidement surnommé « Le petit Tyson » pour son style très spectaculaire. Monshipour s’expose beaucoup. Il avance sans cesse et son débit de coup extraordinaire ne faiblit jamais du premier au douzième round, même s'il encaisse beaucoup de coups. Il a commencé sa carrière pro en 1996. Il devient champion de France en janvier 2002 contre Salem Bouaita. Six mois plus tard, il s’empare du titre du champion d’Europe EBU contre le français Tuncay Kaya. Il défend sa ceinture deux fois, avant d’obtenir sa première chance mondiale pour le titre WBA contre le français Salim Medjkoune. Il remporte ce soir-là le titre sur un violent KO dans le douzième round. Monshipour défend ensuite son titre 5 fois avant d'être détrôné par le Thaïlandais Somsak Sithchatchawal dans le meilleur combat de l’année 2006, selon The Ring. Monshipour avait annoncé sa retraite au lendemain de cette défaite. Il est depuis inactif mais vient d'annoncer son retour à l’automne prochain contre un adversaire restant à désigner.

Jean-Marc Mormeck (lourd léger; 33V, 4D, 22KO) est un véritable rouleau compresseur, un boxeur qui avance sans cesse et étouffe ses adversaires. Son arme absolue est son terrible crochet gauche. Il débute sa carrière professionnelle en mars 1995. Au départ, il officie dans la catégorie des mi-lourds. Mais des problèmes de poids le contraignent à monter de catégorie pour boxer en lourds légers. Il obtient sa première chance mondiale en février 2002. Il ne manque pas l'occasion et détrône Virgil Hill par abandon à l'appel de la neuvième reprise. Ce jour-là, Mormeck commence son combat prudemment mais accélère à partir de la troisième reprise. Hill, complètement dominé, ne quitte pas son coin à l'appel de la neuvième reprise. Mormeck s'empare ainsi de la ceinture WBA des lourds légers. Mais Mormeck en veut plus. Il rêve de réunifier les titres. Il décide alors de s'exporter aux États-Unis pour se donner davantage de chances. Il signe alors un contrat avec Don King. En avril 2005, il subtilise la ceinture WBC au Guyanais Wayne Braithwaite. Il part alors à la conquête de la ceinture IBF possédée alors par le Jamaïcain O’Neill Bell. Mais cette fois, il est brutalement

mis KO à la dixième reprise, au Madison Square Garden, dans l'un des meilleurs combats de l’année 2006. En mars 2007, Mormeck reprend ses titres et sa revanche contre ce même Bell. Quelques mois plus tard, il remet ses titres en jeu face au puncheur anglais David Haye. Mormeck rentre bien dans le combat, domine David Haye dans les premiers rounds, l'envoyant même au tapis au quatrième round. Mais l'Anglais renverse la situation grâce à son punch et met Mormeck KO à la septième reprise. Mormeck n'a plus boxé depuis cette défaite mais rêve toujours de retrouver une chance mondiale.

Mahyar Monshipour, surnommé Little Tyson, a défendu 5 fois son titre de champion du monde de la WBA chez les super coqs.

(photo Kyoto)

Jean-Marc Mormeck en route vers le ring lors de son combat contre David Haye

(photo Kyoto)

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Le promoteur principal

Michel Acariès est le principal et le plus grand promoteur français. Il n’est autre que le frère de l’ancien champion d’Europe Louis Acariès, l'actuel entraîneur de Brahim Asloum. Il a débuté dans la promotion dans les années 80. Il fonde la société AMI Production. Ses galas sont retransmis par la grande chaîne française Canal+. La majorité des grands boxeurs français sont en contrat avec lui. Il parvient à faire boxer des grands noms dans ses soirées, comme Evander Holyfield et Bernard Hopkins. Il a même eu sous contrat Winky Wright et Ike Bazooka Quartey. La plupart des boxeurs français ont été liés à Acariès. Parmi eux, Jean-Marc Mormeck, Fabrice Tiozzo, Brahim Asloum, Laurent Boudouani, Anaclet Wamba, Khalid Rahilou, Julien Lorcy, Jean-Baptiste Mendy, Bruno Girard, Mehdi Sahnoune, Mayhar Monshipour

et bien d'autres. La boxe en France occupe une place mineure, reléguée loin derrière le football, le rugby ou le tennis. Peu de chaînes de télévision veulent investir financièrement dans la boxe. La seule chaîne française associée aux grandes soirées boxe en France est Canal Plus et elle est de plus en plus exigeante sur la qualité des galas retransmis. Il est donc particulièrement difficile de mener une carrière de boxeur professionnel en France. Les moyens financiers sont restreints et rares sont les promoteurs qui peuvent organiser des combats de grande renommée. Néanmoins, le paysage pugilistique professionnel français, bien que peu représenté à l'échelon mondial, recèle de nombreux talents, confirmés ou en devenir. Si certains tardent injustement à obtenir une chance mondiale amplement méritée (Jean Paul Mendy ou Christophe Canclaux), d'autres sont en train d'éclore sur la scène internationale. Après des années d'infortune dans les sphères mondiales, la scène de la boxe en France pourrait renouer avec le succès. Enfin ... □

Michel Acariès, le principal et le plus grand promoteur de la France

(photo boxrec.com)

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Pourquoi Bute pourrait devoir se battre en Allemagne ou au Danemark

Par Pascal Roussel De Bika à Berrio

Lorsque, le 15 juin 2007, Lucian Bute l’a emporté aux points sur Sakio Bika dans un combat éliminatoire, il a mérité le droit d’affronter le Colombien Alejandro Berrio pour un combat de championnat du monde de l’IBF chez les super-moyens. Mais il y avait un petit problème à l’horizon. Le promoteur de Berrio était Wilfrid Sauerland, dont nous gardons tous un mauvais souvenir depuis la défaite d’Éric Lucas contre Marcus Beyer. Interbox avait donc le grand honneur de devoir négocier avec Sauerland pour la tenue du combat Bute-Berrio. Dans une situation comme celle-là, les deux promoteurs ont une certaine période pour s’entendre sur la tenue du combat. Si les deux groupes n’arrivent pas à un accord, l’IBF déclare alors un appel d’offres, ce qu’on appelle dans le milieu de la boxe un « purse bid ». Et l’idée d’aller en « purse bid » contre le clan Sauerland ne disait rien qui vaille au groupe montréalais. L’expérience qu’Interbox avait vécue à l’époque de Lucas/Beyer (perdre la mise aux enchères par un maigre 14 000 $ alors qu’IBOX avait misé plus de 1,4 millions$ puis encaisser la défaite à cause d'une décision douteuse) avait laissé un mauvais souvenir. Pour Interbox, le combat devait se faire à Montréal, coûte que coûte. Bute pouvait battre Berrio, IBOX le savait et n’avait pas le goût de laisser des juges en Allemagne décider du sort de Lucian. Le groupe montréalais était donc prêt à faire des concessions au clan allemand dans les négociations afin de pouvoir s’entendre à l’amiable sans aller aux enchères. Voici un extrait d’un article paru sur rds.ca le 16 août 2007. Jeudi matin, à une heure d'un appel d'offres dont on craint toujours le dénouement négatif, le clan Interbox a fait des concessions qui ont porté fruits, toujours dans le but d'offrir à Bute la chance rêvée de devenir champion

devant ses partisans. « Ce sont les amateurs qui vont être gagnants, croit Stéphane Larouche, l’entraîneur de Bute. On l'avait promis, on tentait de développer Lucian pour qu'il puisse avoir un championnat du monde à Montréal. C'est le combat qu'on va faire. » À ce moment-là, aucun média n’a su quelles étaient réellement les concessions faites au clan Sauerland. Étant donné que ce combat était une défense obligatoire pour Berrio, Sauerland ne pouvait exiger une clause revanche pour son poulain. La plupart des observateurs ont donc conclu que les concessions concernaient seulement l’aspect pécuniaire, que Lucian avait accepté de laisser la plus grosse part du gâteau au champion colombien afin de s’assurer que le combat se réalise ici. Qu’il passerait à la banque une fois champion. Mais il y avait bien plus que de l’argent en cause… il y avait une clause fort importante.

Qui sera, après son combat contre Andrade, le prochain adversaire de

Lucian s’il est toujours champion?

(photo Joel Tripp)

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La véritable concession Sauerland ne pouvait protéger Berrio, son boxeur (avec qui il était de toute façon en discorde contractuelle), mais, en fin renard, il a trouvé une façon de se protéger et de favoriser les autres boxeurs de son groupe! Tant pis pour Berrio! Sauerland voulait s’assurer que son groupe aurait une chance de regagner la ceinture. Il a livré le pauvre Colombien en pâture à Bute et à ses fans montréalais, mais sans omettre de faire inscrire au contrat une clause capitale. En cas de victoire du Roumain, Interbox promettait qu’il affronterait un autre boxeur du clan Sauerland par la suite. Les trois boxeurs pressentis étaient l’Ukrainien Vitali Tsypko (22-2, 12 K.-O.), le Danois Mads Larsen (50-2, 37 K.-O.) et l’Allemand Danilo Haussler (29-3-1, 7 K.-O.). Et pour rendre la chose encore moins agréable, le combat devait avoir lieu en Allemagne, au Danemark ou dans un autre pays scandinave à déterminer. Interbox avait le droit d’organiser une défense optionnelle avant de respecter ses obligations, et c’est pourquoi Bute a affronté William Joppy au centre Bell le 29 février dernier. Vers quoi on se dirigeait N’eut été de la blessure au genou annoncée le 8 avril, Lucian Bute aurait peut-être affronté Mads Larsen au Danemark. Mais la blessure est venue assurément contrecarrer les plans du groupe Saeurland. Bute avait jusqu’au 19 mai pour faire sa deuxième défense optionnelle et remplir ses obligations à l’égard du groupe allemand. Interbox a donc dû rappeler Sauerland pour annoncer la blessure de Bute. Mais de toute façon,

Stéphan Larouche nous a mentionné que même sans la blessure, le combat aurait pu être repoussé, étant donné que Sauerland a tardé à faire classer Larsen dans les 15 premiers aspirants de l’IBF, étape essentielle pour que Larsen soit admissible à un combat de championnat. Il aurait fallu trouver un terrain d’entente entre l’IBF, Sauerland et Interbox. Ce qui n’était pas une chose faite. Les clans n’ont pas eu à se rendre jusque là, la blessure réglant d’une certaine façon le problème. La blessure de Lucian est certes survenue à un moment plutôt opportun. Le dossier du renouvellement de contrat devant déjà être une grande cause de soucis (Jean Bédard a déposé une offre finale à Bute le 22 mai après de longues négociations particulièrement complexes), ce n’était sûrement pas le meilleur moment pour aller se battre en territoire ennemi dans des conditions aussi particulières. De plus, l’important combat obligatoire contre Andrade approchant à grands pas, Bute n’aurait pas eu une très grande période de repos.

Lucian Bute assenant une solide gauche lors de sa victoire sur Alejandro Berrio en championnat

de l’IBF (photo Herby Whyne)

Le Danois Mads Larsen (photo boxrec.com)

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Andrade et après Évidemment, le groupe allemand demande tout de même le respect de la clause. Bute doit donc faire en premier lieu sa défense obligatoire contre Librado Andrade à l’automne. Il est clair que ce combat contre Andrade ne sera pas de tout repos. Ensuite, si Bute est toujours champion du monde, Interbox devra s’asseoir avec Sauerland et rediscuter. Mais, selon Stéphan Larouche, il est encore possible de négocier pour déterminer l’endroit où aura lieu le combat. Il n’est pas impossible qu’il se déroule à Montréal, si Interbox est capable d’amener l’argent nécessaire à la table de négociation, par exemple grâce à une entente avec un diffuseur comme HBO. Et, toujours selon Stéphan Larouche, Interbox pourrait aussi négocier une clause revanche à Montréal en cas de défaite surprise de Lucian! Tout se monnaye, dit-il. Ce combat aura-t-il lieu? En conclusion, il est aussi possible que le tout ne se produise même pas! Car au moment où nous étions en train de conclure ce texte, Stephan Larouche nous a rappelé pour nous dire qu’Interbox était en train d’essayer de racheter la clause problématique! Le promoteur évaluait si le jeu en vaut la chandelle, s’il faut donner à Sauerland le montant qu’il demande. Hypothèse de conclusion Pourquoi Interbox serait-il prêt soudainement à débourser un gros montant pour racheter cette clause, alors qu’avant la blessure le promoteur semblait prêt à la respecter? Dans les récentes négociations de renouvellement de contrat, Bute et son gérant en auraient-ils exigé le rachat, n’ayant pas envie de courir un tel risque? C’est une hypothèse que nous n’écartons pas.□

Lucian Bute et son équipe d’entraîneurs Stephan Larouche, Bernard Daigle et

Pierre Bouchard (photo Joel Tripp)

L’éternelle comparaison entre la boxe et le MMA. (…suite de la page 3) L’aspect santé et sécurité Ici, le MMA me semble à la fois pire et mieux que la boxe. Il y eu un combat qui m’a fait grincer des dents alors que je voyais l’un des combattants maintenir son adversaire au sol avec son avant-bras sur le cou de ce dernier tout en donnant parfois des secousses comme si son bras était une lame qui pouvait servir à décapiter le pauvre guerrier étendu sous lui. J’étais soulagé une fois le combat terminé de voir que la pauvre victime ne semblait pas être paralysée ou avoir des vertèbres cassées. À la suite de ce paragraphe, comment puis-je alors dire que, sur certains points, le MMA est plus sécuritaire que la boxe? C’est en fonction des commotions cérébrales. Je reproche souvent à la boxe d’utiliser des gants trop gros, ce qui permet aux boxeurs d’encaisser plus de coups que nécessaires avant de tomber. En MMA, les gants sont petits, limitant l’effet de coussin qu’offrent des gants de 10 oz. De plus, et ceci est d’un impact majeur selon moi, il n’y a aucun compte de huit. Cela est non négligeable pour la santé à long terme des combattants. Si l’arbitre décide que l’un des combattants est étourdi ou ne peut se défendre adéquatement, il stoppe tout simplement le combat. Cela évite le risque de multiples commotions cérébrales au cours d'un combat comme dans les cas où un boxeur reçoit quelques comptes de 8 ou est sur le point de tomber et est « sauvé » par la cloche. □

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CLASSEMENTS INTERNATIONAUX LA ZONE DE BOXE Mise à jour : 1er juillet 2008

LOURDS (+ 200 livres) 1. Wladimir Klitschko 2. Samuel Peter 3. Ruslan Chagaev 4. Nicolay Valuev 5. Alexander Povetkin 6. Sultan Ibragimov 7. Oleg Maskaev 8. John Ruiz 9. Hasim Rahman 10. Tony Thompson

LOURDS-LÉGERS (200 livres) 1. David Haye 2. Jean-Marc Mormeck 3. Steve Cunningham 4. Tomasz Adamek 5. Enzo Maccarinelli 6. Marco Huck 7. O’Neil Bell 8. Vadim Tokarev 9. Firat Arslan 10. Krzysztof Wlodarczyk

MI-LOURDS (175 livres) 1. Joe Calzaghe 2. Bernard Hopkins 3. Chad Dawson 4. Zolt Erdei 5. Antonio Tarver 6. Glen Johnson 7. Roy Jones Jr. 8. Clinton Woods 9. Adrian Diaconu 10. Jurgen Braehmer

SUPER-MOYENS (168 livres) 1. Mikkel Kessler 2. Anthony Mundine 3. Lucian Bute 4. Librado Andrade 5. Jeff Lacy 6. Carl Froch 7. Denis Inkin 8. Edison Miranda 9. Alejandro Berrio 10. Jean Pascal

MOYENS (160 livres) 1. Kelly Pavlik 2. Arthur Abraham 3. Ronald "Winky" Wright 4. Jermain Taylor 5. Felix Sturm 6. Sebastien Sylvester 7. Amin Asikainen 8. Randy Griffin 9. Khoren Gevor 10. Javier Castillejo

SUPER MI-MOYENS (154 livres) 1. Oscar de la Hoya 2. Joachim Alcine 3. Sergeii Dzindziruk 4. Sergio Mora 5. Verno Phillips 6. Cory Spinks 7. Vernon Forrest 8. Travis Simms 9. Daniel Santos 10. Alex Bunema

MI-MOYENS (147 livres) 1. Miguel Angel Cotto 2. Shane Mosley 3. Paul Williams 4. Antonio Margarito 5. Carlos Quintana 6. Zab Judah 7. Kermit Cintron 8. Joshua Clottey 9. Andre Berto 10. Luis Collazo

SUPER-LÉGERS (140 livres) 1. Ricky Hatton 2. Timothy Bradley 3. Junior Witter 4. Jose Luis Castillo 5. Paulie Malignaggi 6. Herman Ngoudjo 7. Vivian Harris 8. Ricardo Torres 9. Andreas Kotelnik 10. Kendall Holt

LÉGERS (135 livres) 1. Nate Campbell 2. Manny Pacquiao 3. Juan Diaz 4. Joel Casamayor 5. Zahir Raheem 6. Julio Diaz 7. Jose Santa Cruz 8. Amir Khan 9. David Diaz 10. Michael Katsidis

SUPER-PLUMES (130 livres) 1. Juan Manuel Marquez 2. Joan Guzman 3. Edwin Valero 4. Humberto Soto 5. Alex Arthur 6. Yodsanan Nanthachai 7. Carlos Baloyi 8. Malcolm Klassen 9. Mzonke Fana 10. Urbano Antillon

PLUMES (126 livres) 1. Chris John 2. Rocky Juarez 3. Robert Guerrero 4. Jorge Linares 5. Jorge Solis 6. Steven Luevano 7. Hiroyuki Enoki 8. Choi Tseveenpurev 9. Oscar Larios 10. Nicky Cook

SUPER-COQS (122 livres) 1. Israel Vazquez 2. Rafael Marquez 3. Celestino Caballero 4. Steve Molitor 5. Juan Manuel Lopez 6. Poonsawat Kratingdaenggym 7. Wethya Sakmuangklang 8. Daniel Ponce de Leon 9. Takalani Ndlovu 10. Somsak Sithchatchawal

COQS (118 livres) 1. Hozumi Hosegawa 2. Gerry Penalosa 3. Anselmo Moreno 4. Silence Mabuza 5. Wladimir Sidorenko 6. Joseph Agbeko 7. Johnny Gonzalez 8. Vusi Malinga 9. Ricardo Cordoba 10. Luis Perez

SUPER-MOUCHES (115 livres) 1. Cristian Mijares 2. Fernando Montiel 3. Alexander Munoz 4. Nobuo Nashiro 5. Jorge Arce 6. Pramuansak Posuwan 7. Dimitri Kirilov 8. Jose Navarro 9. Vic Darchinyan 10. Alex John Banal

MOUCHES (112 livres) 1. Nonito Donaire 2. Daisuke Naito 3. Pongsaklek Wonjongkam 4. Takefumi Sakata 5. Omar Narvaez 6. Roberto Vasquez 7. Koki Kameda 8. Denkaosan Kaovichit 9. Rayonta Whitfield 10.Jose Lopez

MI-MOUCHES (108 livres) 1. Ivan Calderon 2. Hugo Cazares 3. Ulises Solis 4. Edgar Sosa 5. Giovanni Segura 6. Brian Viloria 7. Daniel Reyes 8. Muvhuso Nedzanani 9. Brahim Asloum 10. Juan Carlos Reveco

POIDS MINIMUM (105 livres) 1. Yukata Niida 2. Katsunan Takayama 3. Raul Garcia 4. Oleydong Sithsamerchai 5. Eagle Kyowa 6. Florante Condes 7. Muhammad Rachman 8. Juan Palacios 9. Donnie Nietes 10. Nikosinathi Joyi

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