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Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
Synthèse
L’agriculture et l’agroalimentaire
au Brésil Avril 2014
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
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SOMMAIRE
1- Les atouts du Brésil ....................................................................................... 3
2- Les faiblesses du Brésil .................................................................................. 4
3- Une année 2014 de transition........................................................................ 5
4- Des opportunités pour les entreprises françaises ........................................... 5
5- Comment aborder le pays ? ........................................................................... 6
6- Dynamique de l’agriculture et de l’agroalimentaire au Brésil ......................... 7
7- Annexes ...................................................................................................... 10
Cette note a été réalisée suite à une mission de 5 jours au Brésil réalisée
en février 2014 par Unigrains à São Paulo et à Londrina (Nord du
Parana).
Lors de cette mission, des contacts ont été pris avec le fonds partenaire
d’Unigrains dans ce pays, Aqua Capital, des entreprises françaises
implantées sur place, ainsi qu’Ubifrance et la société de conseil Altios.
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
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1- Les atouts du Brésil
Un géant en termes
de ressources
Le Brésil est un géant en termes de ressources naturelles tant minières et énergétiques
qu’agricoles.
Au plan agricole, c’est un pays qui bénéficie de surfaces et d’eau et se place dans les premières
places mondiales en tant que producteur et/ou exportateur. En termes de production, le Brésil
est n°1 en sucre, café, jus d’orange, n°2 en soja, éthanol, viande bovine, n°3 en maïs et en viande
de volaille. A l’exportation, il est n°1 en sucre, soja, café, viande bovine et viande de volaille.
Parfois présenté comme la « ferme du monde », le Brésil est une véritable puissance agricole et
agroalimentaire, mais est aussi exposé aux aléas climatiques ; la conjoncture de sècheresse de
début 2014 en fournit un bon exemple.
Au plan énergétique, le Brésil est quasiment autosuffisant en pétrole, mais manque de capacités
de raffinage et importe de l’essence. Deux raffineries sont en construction, mais orientées diesel.
Le pays explore actuellement de nouveaux gisements sur le site de Tupi à 300 km au large de Rio.
Mais il s’agit d’un pétrole pré-salifère qui se trouve à 6-7000 m de profondeur, difficile et très
cher à extraire ; il faudra du temps et de lourds investissements avant qu’il ne soit valorisé.
Petrobras, la compagnie pétrolière nationale, devra être associé à tous les projets à hauteur de
30% au minimum, ce qui suppose des investissements considérables. Dans son plan stratégique
2013-2017, Petrobras doit investir 237 Md USD dont 150 dans l’exploitation des nouveaux
gisements, alors que le groupe est déjà fragilisé par des niveaux de prix trop bas de l’essence
(prix administrés) et très endetté. Il pourrait aller vers la cession d’activités non cœur de métier.
La production d’électricité est à 70-80% d’origine hydraulique, par conséquent sensible à la
pluviométrie. Le contexte de sècheresse de début 2014 se traduit par un taux de remplissage des
barrages de 20% et conduit à une envolée du prix de l’électricité.
Un gros marché
intérieur
Avec 200 M habitants, le Brésil représente le 5ème
pays le plus peuplé au monde. C’est en outre
un pays très urbanisé (85% de la population), ce qui se traduit par de grands bassins de
consommation.
La consommation intérieure a connu une évolution en profondeur au cours des 10 dernières
années et a été le principal moteur de la croissance économique du pays.
Le Brésil effectue une segmentation de sa population selon 5 classes de revenu mensuel par
ménages (seuils indiqués : référence 2011) :
• Classe A : > 9745 BRL
• Classe B : de 7475 à 9745 BRL
• Classe C : de 1734 à 7475 BRL
• Classe D : de 1085 à 1734 BRL
• Classe E : < 1085
Sous l’ère Lula, 30 à 40 M de Brésiliens sont sortis de la pauvreté et ont accédé au marché de
consommation. Traduit dans la segmentation ci-dessus, cela signifie que des millions de Brésiliens
sont passés des classes D et E à la classe C (classe moyenne), qui compte désormais de l’ordre de
100 M de personnes. La classe moyenne se concentre dans les grandes agglomérations (São
Paulo , Rio, Brasilia…).
Les ménages les plus riches (classes A et B) représentent entre 30 et 50 M de personnes.
Les ménages les plus pauvres (classes D et E) représentent un peu plus de 50 M de personnes. Ils
vivent surtout dans les petites villes de province et dans les campagnes.
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
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2- Les faiblesses du Brésil
La logistique :
principal facteur
limitant à la
croissance du Brésil
Les carences de la logistique pèsent sur l’efficience et le développement de l’économie
brésilienne : peu de routes asphaltées et des routes souvent en mauvais état, peu d’autoroutes,
des queues de 50 km pour parvenir aux grands ports de Santos et de Paranagua, des carences
dans les infrastructures portuaires, un réseau ferré très limité (pourtant, il y aurait un intérêt à
avoir une ligne grande vitesse pour parcourir les 450 km entre Rio et Sau Paulo) et des voies
fluviales peu utilisées.
Ces carences se retrouvent aussi dans la logistique du froid ce qui impose, dans les grandes
métropoles, de livrer les produits à dlc courte magasin par magasin.
Les besoins d’investissement sont très importants. Mais les choses bougent lentement et les
investissements dans les infrastructures ne sont pas la priorité en cette année 2013 de coupe du
monde de football et d’élections (en octobre).
A noter toutefois, le développement des ports du Nord du Brésil, qui accompagne le
développement économique de cette zone, et les projets d’exploitation des grands fleuves pour
le transport fluvial.
L’inflation des
salaires et la
pénurie de cadres
L’inflation officielle est de 5,93% en 2013 ; en fait elle atteint plutôt 8%, alors que la croissance du
PIB elle-même a fortement ralenti (+0,9% en 2012).
Les tensions sur le coût de la main d’œuvre sont accentuées par le fait que le pays est proche du
plein emploi, avec un taux de chômage d’environ 5%.
Le Brésil souffre en particulier d’une pénurie de travailleurs qualifiés. Le pays ne forme pas assez
de cadres et beaucoup d’entre eux sont captés par les grandes entreprises. Le Brésil est aussi très
protectionniste sur le marché de l’emploi des cadres (difficulté pour obtenir un visa de travail
pour les cadres étrangers).
La corruption Le Brésil n’est pas le pays auquel on pense spontanément quand on évoque les difficultés liées à
la corruption. Ce problème ressort néanmoins de manière récurrente dans les entretiens. C’est
entre autres un frein au développement des infrastructures (écart entre le budget prévisionnel et
les besoins réels).
Le ralentissement
économique et les
troubles sociaux
Le Brésil a enregistré en 2012 une croissance du PIB de seulement 0,9%. Ce chiffre atteint 2,3%
en 2013 et devrait revenir à 1,8% en 2014. Le ralentissement économique pousse certains
consommateurs, ceux des classes B, C et D, à faire davantage attention à leurs dépenses.
Le marché alimentaire reste néanmoins dynamique et le PIB agricole affiche une forte croissance
(estimée à +8,1% en 2013), tirée la croissance de la productivité plus que des surfaces, et par le
dynamisme des exportations de soja vers la Chine. L’agroindustrie a un poids très important dans
le PIB et tire le pays vers le haut.
Dans ce contexte de ralentissement économique, des manifestations se sont produites à partir de
juin 2013 en réaction aux sommes colossales investies dans les préparatifs du mondial de football
(construction de nouveaux stades…) alors que les besoins sont très importants dans le secteur
public de l’éducation et de la santé.
Ces mouvements sociaux se poursuivent début 2014, de manière sporadique, et s’accompagnent
de violences (mort d’un journaliste à Rio le 11 février 2014).
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3- Une année 2014 de transition
Dans ce contexte global, 2014 se présente comme une année de transition, avec l’organisation de
la coupe du monde de football en juin et juillet, puis les élections présidentielles d’octobre
(premier tour le 5, second tour le 26).
Selon les derniers sondages, le résultat des élections reste très ouvert. En attendant, les
arbitrages budgétaires sont orientés dans l’objectif des échéances électorales et des dossiers
importants tels que l’investissement dans les infrastructures n’avancent pas. Les ajustements se
feront en 2015
4- Des opportunités pour les entreprises
françaises
La France bénéficie
d’une bonne image
et peut faire valoir
la qualité de ses
produits
Le Brésil est naturellement très tourné vers les USA d’une part, l’Europe d’autre part et en
particulier la France. Le consommateur est par ailleurs très sensible aux marques.
Cette bonne image confère à la France un certain capital sympathie et offre des opportunités
pour lancer des spécialités françaises ainsi que des marques françaises, à condition d’apporter un
soutien marketing significatif.
Des opportunités existent par ailleurs pour lancer des produits plus qualitatifs que ceux que l’on
trouve actuellement en grande distribution. C’est pour une part le sens de l’investissement de
Norac dans une usine de sandwiches et de salades, mais d’autres segments sont concernés.
A noter également, les Brésiliens commencent à consommer du pain, la boulangerie française est
en vogue, mais les grandes chaînes françaises ne sont pas encore implantées.
Les deux leaders de
la grande
distribution
alimentaire sont
français
Les deux leaders de la grande distribution alimentaire sont par ailleurs français : Casino et
Carrefour. Si les référencements sont logiquement adaptés aux attentes du consommateur local,
les industriels français peuvent espérer une oreille plus attentive de ces enseignes dans leur
démarche d’approche du marché brésilien.
Le groupe Casino a pris le contrôle de Pao de Azucar début 2013, mettant fin au différend qui
l’opposait à Abilio Diniz, le Président (brésilien) de la chaîne. Ce dernier est devenu dans la foulée
Président d’un des plus gros groupes agroalimentaires brésiliens, Brasil Foods.
Carrefour figure à la 2ème place du classement de la distribution au Brésil.
L’observation des linéaires de Pao de Azucar et de Carrefour montre la présence de marques
françaises et de produits importés de l’Hexagone. A noter, la présence dans les linéaires de
produits sous MDD Casino fabriqués en France (produits d’épicerie et même des surgelés).
Des opportunités
dans le Nord Est du
Brésil
Le Nord Est du Brésil constitue une zone en croissance au plan économique en raison de
l’augmentation du pouvoir d’achat et de la mise en œuvre de la « bolsa familial », qui permet à la
population la moins aisée d’avoir accès aux marchés de la consommation.
Cela concerne en particulier la région du « Matopiba » qui regroupe 4 Etats (Maranho, Tocantins,
Piavi, Bahia). Il s’agit d’une zone sèche (« cerrado ») mais à potentiel pour le soja moyennant
défrichage et irrigation (une récolte/an).
Au plan logistique, le Nord Est du Brésil bénéficie en outre du développement des ports du Nord
et du potentiel du transport fluvial. Des industriels s’y intéressent…
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5- Comment aborder le pays ?
L’implantation avec
un partenaire local
Le Brésil est un pays très protectionniste. Le niveau des droits de douanes limite le potentiel de
développement de gammes exportées depuis la France (même si on en trouve dans les linéaires
de la grande distribution). A titre d’exemple, une bouteille de vin arrive sur le marché brésilien à
prix deux fois plus élevé avant marge qu’au départ de France.
Face à cette contrainte, un nombre croissant d’industriels opte pour l’implantation, dans la
grande majorité des cas avec un partenaire local qui connaît bien le marché et sait gérer les
diverses difficultés administratives.
Une telle approche nécessite d’y mettre les moyens, d’identifier un bon partenaire et de bâtir un
projet avec lui. Beaucoup d’entreprises brésiliennes ont connu des croissances organiques et
empiriques ; ce qu’elles recherchent, c’est du savoir-faire pour gagner du temps, un contact qui
leur apporte quelque chose qu’elles n’ont pas.
Cela implique en outre d’apprendre à la connaître et à travailler avec son partenaire. Les projets
mettent du temps à se dérouler dans un pays où on a tendance à reporter à « amanha » (à
interpréter comme « plus tard » plus que « demain »). Une telle démarche requière de la
patience, avec un cap difficile des deux premières années à passer.
Parmi les
entreprises
françaises
implantées au
Brésil…
Principales entreprises françaises implantées industriellement au Brésil :
� Tereos : activité en canne à sucre, valorisée en sucre et en éthanol, et en amidon de manioc
et bientôt de maïs. N°3 brésilien de la canne à sucre via Guarani (20 Mt de canne), dont
Petrobras est partenaire. Actif en amidon depuis l’acquisition de Palmital en sept
2011 (fécule de manioc) ; Tereos construit actuellement une amidonnerie de maïs.
� Limagrain : est revenu sur le marché brésilien en 2011, en semences de maïs en partenariat
avec la famille Guerra. Un second projet a été lancé en 2012, toujours en partenariat avec la
famille Guerra, dans la BVP avec la construction d’une usine Jacquet à Guarapuava.
� Soufflet : actif en malt via l’acquisition de Malteria do Valle en 2013 (105 kt). Détient
également des silos portuaires à San Sebastian d’une capacité de 20.000 t pour stocker
l’orge de brasserie importée par bateau d’Argentine (90% du sourcing).
� Louis Dreyfus : implantation de longue date, nombreuses acquisitions dans le jus d’orange
et la filière canne à sucre.
� Danone : implanté depuis 2000 au Brésil avec l’acquisition de la marque Paulista, actif en
produits laitiers ultra-frais (Activia), en eau minérale (Bonafont) et en nutrition médicale
(Nutrimed).
� Lactalis : 1ère
acquisition en août 2013 d’un petit acteur du fromage, Balkis (2 unités de
production d’Arancagua à São Paulo et Juruaia dans le Minas Gerais, 15,5 M€ de CA). Le
nom de Lactalis a été évoqué ensuite sur le dossier du géant brésilien du lait Lacteos do
Brasil, créé par la BNDES en 2011 et en faillite ; sans concrétisation.
� Bel : ouverture en 2012 d’une filiale commerciale au Brésil, travaille sur le développement
de ses marques La vache qui rit® et Mini Babybel®
� Senoble s’intéresse à présent au marché brésilien en partenariat avec la famille Guerra
(déjà partenaire de Limagrain en semences de maïs et en BVP) ; exportation dans un 1er
temps, suivi d’un investissement dans une usine si les performances sont au rendez-vous.
� Bongrain : s’est implanté industriellement au Brésil dès 1976 avec l’acquisition de Polenghi,
puis plusieurs autres acquisitions à partir de 1987 (Skandia, Campo Lindo, Aiuruoca, Luna).
� Bonduelle : présent au Brésil depuis 1994 avec un bureau commercial, a investi 15 M€ en
2010 dans une usine de conserves de petits pois et de maïs doux dans l’Etat de Goias.
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� Cecab (marque d’Aucy) : actif commercialement en surgelés depuis 1999 au Brésil. Cette
activité est gérée opérationnellement par le groupe belge Pinguin depuis le 1er sept 2011,
date d’un rapprochement stratégique entre les activités surgelés de la Cecab et de Pinguin.
� Norac : implantation au Brésil en 2012 avec la construction d’une usine Norac de
sandwiches et de salades (16 à 17 M€ d’investissement), sans partenaire local.
� InVivo NSA : Evialis est présent au Brésil depuis 40 ans. Le groupe s’est renforcé avec le
rachat des activités nutrition animale de Cargill dans le pays en 2008. C’est un des leaders
du premix et des aliments composés dans le pays, qui développe également son activité de
laboratoire d’analyses
� Grimaud : présent dans le pays en génétique avicole (R&D et couvoir de grands parentaux
Hubbard à Luziana et porcine (depuis l’acquisition de Pen Ar Lan, devenu Choice Genetics).
� Timac (Roullier) : a commencé ses activités au Brésil en 1997. A acquis en 2005 le fabricant
d’engrais Profertil, métier sur lequel il fait partie des leaders dans le pays.
� De Sangosse : implanté au Brésil via De Sangosse Agroquimica ; unité de fabrication de
produits anti-rongeurs et anti-fourmis à Curitiba et activité commerciale (adjuvants, anti-
limaces…).
� Diana : implanté au Brésil en ingrédients pour le pet food dès 1997 avec la création de SPF
do Brazil ; Nova, autre filiale du groupe, a également une implantation.
� Naturex : détient une usine d’ingrédients à Manaus, Exnama, dans laquelle le groupe a
réinvesti en 2013 ; caféine purifiée pour l’industrie agroalimentaire, et les boissons
enrichies en caféine.
� FM Logistics : présente au Brésil depuis 2013
6- Dynamique de l’agriculture et de
l’agroalimentaire au Brésil
Productions
végétales : jusqu’à 3
récoltes par an
L’agriculture et l’agroalimentaire représentent des secteurs particulièrement importants au Brésil
avec environ 30% du PIB.
Le Brésil bénéficie de terres et d’un climat très favorables dans certains Etats qui réalisent depuis
une dizaine d’années deux récoltes par an, la « safra », récolte principale de soja en été, et la
« safrinha » (petite récolte) en complément en hiver, pour du maïs cultivé sur 120-130 j. Cela
peut même aller jusqu’à 3 récoltes par an, dans le Parana par exemple : soja, haricot et maïs
super précoce (90 j).
Le semis direct s’est fortement développé à partir des années 90. Il permet une maîtrise de
l’érosion des sols, une augmentation de l’activité biologique (vers de terre) et des économies de
carburant.
Mais affectées par
la sècheresse début
2014
Début 2014, le Brésil est touché par une sècheresse qui affecte certaines récoltes (la canne
n’atteindra pas le niveau record de l’an dernier, des pertes aussi en fruits et légumes) et entraîne
une envolée du prix de l’électricité : 80% de l’électricité au Brésil est d’origine hydraulique et les
barrages ne sont remplis qu’à 15%.
En 2014, le soja plus
attractif, se renforce
face au maïs
Les surfaces de soja et de maïs sont en croissance au détriment d’autres cultures dont le café et
les citrus, moins rémunérateurs. En 2014, le différentiel de prix s’accroît en outre au profit du
soja.
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Le soja est cultivé sur 29 M ha en 2013, à 89% OGM, et très tourné vers l’export (∼50%). La
génétique est dominée par Monsanto et par un acteur brésilien, Don Mario. Monsanto va lancer
une nouvelle variété, l’intacta1, qui doit prendre la suite du roundup.
Le maïs est à 76% OGM et destiné pour 20% à l’export. Le débouché dominant est la nutrition
animale. Les rendements sont inférieurs à la France, mais avec moins d’intrants.
La production de blé au Brésil est limitée mais pourrait augmenter dans les années à venir. Cette
céréale est surtout importée d’Argentine. Il en est de même pour l’orge.
Le Brésil est un gros producteur de café, mais les prix ne sont pas attractifs et les surfaces
diminuent. L’arabica est exporté, le robusta consommé sur place.
La production de citrus est également en recul du fait de son prix non attractif.
Une filière canne à
sucre qui arbitre sa
production entre le
sucre et l’éthanol
Le Brésil est le 1er producteur et exportateur de sucre au monde. La culture de la canne à
sucre se situe au-dessus du Tropique du Capricorne, comme en Inde et en Australie. L’Etat de São
Paulo représente 65% de la production brésilienne de canne (bons rendements et facilités
logistiques), 50% de la consommation brésilienne d’éthanol et 35% de la consommation de sucre.
80% des exportations brésiliennes de sucre sont réalisés via les ports de Santos (San Paolo) et
Paranagua (Parana). Les surfaces de canne tendent à se stabiliser car le prix du sucre est à la
baisse.
Les usines brésiliennes produisent à la fois du sucre et de l’éthanol. Elles sont configurées de
manière particulière dans la ventilation entre le sucre et l’éthanol (cela peut aller de 40% à 80%
d’éthanol) et peuvent jouer sur une flexibilité de 10% en faveur du sucre ou de l’éthanol par
rapport à cette configuration initiale. La bagasse, coproduit de l’extraction de sucre, produit de la
vapeur et de l’électricité. L’énergie produite sert à faire tourner l’usine. Les installations peuvent
également distribuer de l’électricité sur le réseau, ce qui procure un revenu complémentaire.
Un élevage bovin à
moderniser
La production de soja et de maïs a commencé à se développer dans le Sud et monte vers le Nord,
repoussant l’élevage bovin. Il s’agit d’un élevage extensif (plus de 180 M ha de prairies naturelles
et pâturages pour 75 à 80 M ha de cultures végétales) et peu efficient, dans lequel les animaux
sont exposés régulièrement à des stress hydriques. Il existe encore très peu de feed lots : ceux-ci
représentent moins de 5% de la production et correspond à la finition d’animaux sur 3 mois pour
des durées d’élevage de 18 à 24 mois.
Il y aurait 90 à 100 M ha de terres mobilisables pour les cultures, mais pas toujours faciles à
remettre en culture (d’où la préférence pour des surfaces en friche ou des pâtures non
exploitées) et souvent très isolées et difficiles à exploiter vu la carence des infrastructures.
Un secteur du lait
dominé par les
groupes étrangers
Si le Brésil a un poids très important en viande, en particulier bovine et avicole, la faiblesse de la
filière laitière est à noter. Le marché n’est pas tout à fait autosuffisant (importations de poudre
d’Argentine et de Colombie) et est dominé par les groupes étrangers.
Le secteur laitier a connu une phase de rationalisation en 2013 avec le rachat d’Itambé par Vigor
et la restructuration industrielle de LBR-Lacteos Brasil. Les industriels locaux ont copié les
produits laitiers européens et les ont adaptés aux goûts locaux, comme dans d’autres secteurs.
Mais l’industrie brésilienne reste en difficulté. Créé par la BNDES en 2011 par la fusion de Leite
Bom et Bom Gosto et détenteur de la licence Parmalat, LBR est en redressement judiciaire.
Quant au groupe agroalimentaire Brasil Foods, il a annoncé en février 2014 « explorer des
stratégies alternatives » concernant son pôle laitier, ce qui implique partenariats ou cession
1 Soja Intacta RR2 PRO™: mise en avant d’une augmentation du potentiel de rendement, d’une protection contre les principaux insectes
ravageurs du soja (dont une chenille, la « veltvet bean caterpillar »), et d’une tolérance à l'herbicide glyphosate
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d’actifs. Seul Vigor, filiale du géant de la viande JBS, s’en sort mieux.
Cette situation pourrait évoluer à l’avenir, alors que le marché se développe et s’oriente vers des
produits à plus forte valeur ajoutée (yaourt grec Danio que Danone a lancé au Brésil, avant de le
lancer en France). Mais à quelle échéance ? Dans l’immédiat, LBR doit céder des actifs…
Un soutien actif de
la BNDES
La BNDES (Banque Nationale de Développement Economique et Social) finance les champions
nationaux de l’agroindustrie et de l’agroalimentaire. Dans le secteur de la viande, elle est au
capital de JBS et de Marfrig et intervient en prêt auprès de BRF. Elle est également présente dans
le secteur laitier. La BNDES accuse en 2012 un déficit de 700 millions BRL, soit le montant qu’elle
a investi début 2011 dans la création du géant brésilien du lait.
La BNDES finance par ailleurs l’agriculture avec des prêts bonifiés à des taux très compétitifs.
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7- Annexes
Supermarché Pao de Azucar – Quartier des affaires de São Paulo
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Casa Santa Luzia (supermarché de luxe) à São Paulo
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Hypermarché Carrefour - São Paulo
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Rédigé par Eric PORCHERON
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La Direction des Etudes Economiques contribue à renforcer, à développer et à diffuser
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