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H. Laborit Biologie des comportements et écologie In: Économie rurale. N°124, 1978. Ecologie et société - Première partie. pp. 47-50. Résumé Les rapports de l'individu avec son environnement se réalisent d'abord par l'intermédiaire de son système nerveux, lequel préside à ses comportements à l'égard du milieu. L'élément principal de l'environnement humain est représenté par les autres hommes. Comment comprendre l'organisation historique et présente des sociétés humaines sans connaître l'instrument qui permet cette organisation : le système nerveux humain ? Comment comprendre l'action de l'homme, destructeur de la biosphère, sans connaître les mécanismes qui aboutissent à l'agressivité compétitive de ses comportements planétaires ? L'auteur, après avoir schématisé la structure et les fonctions intégrées du système nerveux humain, montre comment elles ont permis la construction de la physique et de la technologie en couvrant l'inconscience du comportement de recherche de la dominance à tous les niveaux, par un discours humaniste qui institutionalise la loi du plus fort. Il tente d'envisager comment il est possible pour l'espèce de se dégager de cette pression aveugle de nécessité. Abstract Biology of behaviour and ecology - The relationship between the individual and his environment is first felt by his nervous system that conditions his behaviour towards his environment. The main element of human environment is represented by other men. How can one understand the past and present organization of human societies without knowing about the instrument that permits this organization — the human nervous system ? How can one understand the action of man who destroys the biosphere, without knowing the mechanisms that lead to the competitive aggressivity of his behaviour all over the world ? The writer, after having outlined the structure and the integrated functions of the human nervous system, shows how they have led to the construction of physics and technology by concealing the unconscious impulse towards domination at all levels under a humanist argument institutionalizing the principle of the survival of the strongest. He tries to determine how the species can escape this blind pressure of necessity. Citer ce document / Cite this document : Laborit H. Biologie des comportements et écologie. In: Économie rurale. N°124, 1978. Ecologie et société - Première partie. pp. 47-50. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1978_num_124_1_2556

Laborit H. Biologie Des Comportements Et Écologie

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  • H. Laborit

    Biologie des comportements et cologieIn: conomie rurale. N124, 1978. Ecologie et socit - Premire partie. pp. 47-50.

    RsumLes rapports de l'individu avec son environnement se ralisent d'abord par l'intermdiaire de son systme nerveux, lequelprside ses comportements l'gard du milieu. L'lment principal de l'environnement humain est reprsent par les autreshommes. Comment comprendre l'organisation historique et prsente des socits humaines sans connatre l'instrument quipermet cette organisation : le systme nerveux humain ? Comment comprendre l'action de l'homme, destructeur de la biosphre,sans connatre les mcanismes qui aboutissent l'agressivit comptitive de ses comportements plantaires ? L'auteur, aprsavoir schmatis la structure et les fonctions intgres du systme nerveux humain, montre comment elles ont permis laconstruction de la physique et de la technologie en couvrant l'inconscience du comportement de recherche de la dominance tous les niveaux, par un discours humaniste qui institutionalise la loi du plus fort. Il tente d'envisager comment il est possible pourl'espce de se dgager de cette pression aveugle de ncessit.

    AbstractBiology of behaviour and ecology - The relationship between the individual and his environment is first felt by his nervous systemthat conditions his behaviour towards his environment. The main element of human environment is represented by other men.How can one understand the past and present organization of human societies without knowing about the instrument that permitsthis organization the human nervous system ? How can one understand the action of man who destroys the biosphere, withoutknowing the mechanisms that lead to the competitive aggressivity of his behaviour all over the world ? The writer, after havingoutlined the structure and the integrated functions of the human nervous system, shows how they have led to the construction ofphysics and technology by concealing the unconscious impulse towards domination at all levels under a humanist argumentinstitutionalizing the principle of the survival of the strongest. He tries to determine how the species can escape this blindpressure of necessity.

    Citer ce document / Cite this document :

    Laborit H. Biologie des comportements et cologie. In: conomie rurale. N124, 1978. Ecologie et socit - Premire partie. pp.47-50.

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1978_num_124_1_2556

  • Biologie des comportements et cologie

    H. LABORTT

    Les rapports de l'individu avec son environnement se ralisent d'abord par l'intermdiaire de son systme nerveux, lequel prside ses comportements l'gard du milieu. L'lment principal de l'environnement humain est reprsent par les autres hommes. Comment comprendre l'organisation historique et prsente des socits humaines sans connatre l'instrument qui permet cette organisation : le systme nerveux humain ? Comment comprendre l'action de l'homme, destructeur de la biosphre, sans connatre les mcanismes qui aboutissent l'agressivit comptitive de ses comportements plantaires ? L'auteur, aprs avoir schmatis la structure et les fonctions intgres du systme nerveux humain, montre comment elles ont permis la construction de la physique et de la technologie en couvrant l'inconscience du comportement de recherche de la dominance tous les niveaux, par un discours humaniste qui institutionalise la loi du plus fort. Il tente d'envisager comment il est possible pour l'espce de se dgager de cette pression aveugle de ncessit.

    BIOLOGY OF BEHAVIOUR AND ECOLOGY

    The relationship between the individual and his environment is first felt by his nervous system that conditions his behaviour towards his environment. The main element of human environment is represented by other men. How can one understand the past and present organization of human societies without knowing about the instrument that permits this organization the human nervous system ? How can one understand the action of man who destroys the biosphere, without knowing the mechanisms that lead to the competitive aggressivity of his behaviour all over the world ? The writer, after having outlined the structure and the integrated functions of the human nervous system, shows how they have led to the construction of physics and technology by concealing the unconscious impulse towards domination at all levels under a humanist argument institutionalizing the principle of the survival of the strongest. He tries to determine how the species can escape this blind pressure of necessity.

    Si la structure est dfinie comme l'ensemble des relations existant entre les lments d'un ensemble, l'observation des structures biologiques montre que les relations s'tablissent par niveaux d'organisation, de la raction enzymatique au comportement humain. Dpassant l'individu, elles envahissent le domaine des processus sociologiques et conomiques.

    Un ensemble hirarchis de systmes rguls

    Les rgulations chaque niveau d'organisation sont ralises par feed-back (rtroaction). Mais entre chaque niveau d'organisation elles s'tablissent par servo-mca- nisme. Dans celui-ci, la commande vient de l'extrieur du systme rgul. Cette notion est essentielle en sociologie car chaque niveau d'organisation est un systme rgul, dont la rgulation dpend d'une commande extrieure lui, manant du niveau d'organisation suprieur. L'analyse exprimentale consiste le plus souvent isoler un systme rgul en supprimant ses relations avec les niveaux d'organisation englobants, afin de pouvoir tudier plus commodment le mcanisme de la rgulation en ne faisant varier qu'un seul facteur la fois. On tudie par exemple une raction enzymatique isole in vitro, des mitochondries isoles, des cellules isoles en culture, des coupes de tissus, des organes isols, des systmes d'organes. On pourra ainsi tablir une hirarchie fonctionnelle des structures, c'est- -dire tudier les relatoins existant entre les lments

    d'un ensemble qui constitue lui-mme un sous-ensemble d'un ensemble qui le comprend, et remonter ainsi des structures molculaires, ensemble d'atomes, jusqu' l'organisme entier, par niveaux d'organisation successifs.

    Quelle finalit ?

    Pour agir, un effecteur a besoin d'un but (Couffi- gnal). Le terme de finalit exprime l'ide que tout mcanisme assurant la ralisation d'une action, d'un effet , est programm de faon l'atteindre. Pitten- drigh a propos le terme de tlonomie pour dsigner la finalit des systmes fonctionnant sur la base d'un programme, d'une information code, et viter toute quivoque philosophique sur le terme de finalit. Or nous sommes conduits considrer que la finalit de chaque lment diffrenci de la matire suivante concide avec celle de l'organisme entier. Mais aussi que chaque action spcifique d'une structure molculaire, intracellulaire, cellulaire, tissulaire, organique ou systmique, a pour finalit le maintien de cette structure l'gard de son environnement immdiat, mais au moyen du maintien de la structure de l'organisme entier plong dans son environnement. La seule finalit d'un tre, c'est d'tre, en d'autres termes de maintenir sa structure complexe dans un environnement qui l'est moins.

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  • Le systme nerveux Les relations entre l'individu et son environnement

    se ralisent principalement dans le rgne animal grce au systme nerveux. Celui-ci assure l'autonomie motrice de l'individu dans son environnement. C'est ce qui distingue l'animal de la plante. On peut schmatiser l'activit fonctionnelle du systme nerveux en disant qu'il constitue un ensemble sensoriel et moteur permettant une rponse motrice aux variations nergtiques survenant dans l'environnement, suivant des critres internes qui expriment l'tat d'quilibre biologique de l'organisme. Ces critres lui permettront, avec cet quilibre, de conserver l'intgrit de sa structure. Le cerveau peut ainsi tre considr comme situ en drivation sur cette voie sensori-motrice dont il modulera l'activit suivant la complexit qu'il aura atteinte au cours de l'volution des espces. Cette modulation peut tre fort primitive, limite au rle instinctif, programm gntiquement, de l'hypothalamus et du tronc crbral. La mmoire long terme, apparue avec le systme limbique chez les premiers mammifres, met en quelque sorte l'environnement en bouteille en vue d'une consommation diffre. // permet l'acquisition de l'exprience. L'action dpendra alors de la qualit agrable ou dsagrable de l'exprience antrieure.

    Ainsi nat la notion de territoire qui, aussi bien pour l'individu que pour les groupes sociaux, n'est autre que l'espace au sein duquel ils trouvent se gratifier. On a rcemment voulu nous faire croire qu'il existait un instinct inn de dfense du territoire. Il n'existe videmment que des systmes nerveux agissant dans un espace o ils trouvent des objets et des tres dont ils apprennent qu'ils sont ncessaires leur gratification. Comme toute action gratifiante, mmorise, apprise, tend se rpter, il faut qu'objets et tres gratifiants restent leur disposition. D'o la naissance du prtendu instinct de proprit qui n'est lui-mme que le rsultat d'un apprentissage de la gratification.

    ...mais partag

    Mais en situation sociale, l'intersection des espaces gratifiants, individuels ou de groupes, fait que les mmes objets et les mmes tres sont aussi gratifiants pour d'autres et que la gratification, pour se perptuer, doit s'appuyer sur la dominance. C'est l'origine des hirarchies qui, dans toutes les espces, s'tablissent sur l'agressivit comptitive et limitent la gratification aux plus forts.

    L'organisation de l'action sur l'environnement

    Les processus associatifs corticaux permettront enfin la cration de structures imaginaires qui pourront tre exprimentes dans une action originale sur l'environnement. Il existe donc trois niveaux d'organisation de l'action. Le premier la suite d'une stimulation interne et/ou externe organise l'action de faon automatique, incapable d'adaptation. Le second organise l'action en prenant compte de l'exprience antrieure, agrable ou dsagrable, utile ou nuisible, de la sensation qui en est rsulte. L'exprience mmorise camoufle le plus souvent la pulsion primitive et enrichit la motivation de tout l'acquis d l'apprentissage. Le troisime est celui du dsir. Il est li la construction imaginaire anticipatrice du rsultat de l'action et de la stratgie mettre en uvre pour assurer l'action gratifiante ou pour viter le stimulus nociceptif. Le premier niveau fait appel un processus prsent, le second ajoute l'action prsente l'exprience du pass, le troisime rpond au prsent, grce l'exprience passe, par anticipation du rsultat futur. C'est donc par une action sur l'environnement que l'activit nerveuse maintiendra ou rtablira l'quilibre biologique, ralisera son plaisir et son assouvissement, sa gratification, ou vitera la souffrance, la frustration, cet vitement constituant lui- mme une gratification. C'est par l'intermdiaire d'une action donc, qu'il maintiendra sa structure.

    Un espace ncessaire... Cette action se ralisera dans un espace o se trou

    vent des objets et des tres ncessaires l'acte gratifiant.

    Crer de l'information

    La seule caractristique du cerveau humain, grce des aires associatives particulirement dveloppes et aux langages, est de crer de l'information partir des lments conservs dans sa mmoire la suite de ses expriences acquises concernant le milieu. Les langages ont permis la transmission travers les gnrations de cette exprience. La cration imaginaire de nouveaux ensembles de nouvelles structures, devra par l'action, s'accompagner du contrle de leur cohrence avec le principe de ralit, celui des lois qui rgissent le monde environnant. La logique du discours devra tre confronte la logique des faits. Les hypothses de travail, depuis le dbut de l'histoire humaine, ont toujours d subir la vrification exprimentale.

    Utiliser la matire et l'nergie

    Grce cette possibilit de crer de l'information, l'espce humaine a pu informer , mettre en forme , la matire et l'nergie et utiliser ces outils pour assurer de mieux en mieux sa protection, sa dure. Cette matire transforme par son industrie a donn naissance des objets superflus capables d'tre changs, en d'autres termes des marchandises. Celles-ci sont venues s'ajouter la liste des objets gratifiants du milieu et ont t la base de besoins acquis, par l'apprentissage de la gratification qui rsultait de leur usage. Et au cours des millnaires, ce fut leur possession qui fut l'origine de la recherche de la dominance.

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  • Une information technique de plus en plus abstraite

    Mais avec l'apparition de la socit industrielle, une information technique de plus en plus abstraite fonde sur l'utilisation de la physique et des mathmatiques, a permis l'emploi des machines. Celles-ci stockent une fois pour toutes cette information et sont capables de fabriquer beaucoup de marchandises en peu de temps, alors que celle stocke dans le systme nerveux de l'ouvrier ou de l'artisan est beaucoup moins efficace car moins automatise. Les hommes capables de manipuler cette information abstraite, technocrates et bureaucrates, ont t ainsi favoriss dans l'ascension hirarchique des chelles de dominance qui s'tablit aujourd'hui sur le degr d'abstraction dans l'information professionnelle.

    Pour l'tablissement de la dominance

    Nous venons de schmatiser le processus historique d'tablissement, sur l'agressivit comptitive, de la socit dite de consommation ou de production. Les rgles d'tablissement de la dominance ont t institutionnalises par les dominants bien sr, non par les domins, inscrites dans les lois et transmises par les langages, en oubliant leur signification primitive. Le discours logique a toujours trouv une interprtation morale, thique et culturelle, pour expliquer l'ensemble des jugements de valeur des automatismes conceptuels, des prjugs d'une poque. En pleine inconscience de l'inconscient dominateur qui mne ce discours, les groupes humains travers l'histoire ont toujours fait entrer la dominance du plus fort, dans le cadre de la justice, de la libert, du choix, de l'honneur, de la discipline librement consentie, de la tolrance, de l'amour du prochain, de la charit, continuant perptuer les guerres, les gnocides et l'exploitation de l'homme par l'homme au nom du droit et de la vrit. Le progrs technique, produit de dchet du progrs de la connaissance, a t considr comme le seul progrs, le bien par excellence, d'autant qu'il a permis aux ethnies qui en ont bnfici la fabrication d'armes plus efficaces leur permettant d'imposer leur culture, qui n'tait que l'ensemble de leurs prjugs et de leurs jugements de valeur.

    Un facteur climatique

    II est probable que les ethnies qui depuis la dernire glaciation et le dbut du nolithique se sont trouves localises autour du 45e parallle de l'hmisphre nord, ont d leurs progrs techniques l'existence de saisons nettement marques. Il tait ncessaire d'accumuler l't des rserves pour l'hiver et d'inventer les moyens de les conserver et de les protger des prdateurs de la mme espce. La niche cologique a sans doute t fondamentale dans l'organisation d'un comportement que l'on a cru ensuite, du fait de son efficacit

    dans l'obtention de la dominance, tre celui de l'Homme en gnral.

    Ce que nous venons de rsumer aboutit certaines conclusions :

    1. Les matires premires (la masse) et l'nergie ont toujours t la disposition des espces animales et de l'espce humaine. C'est grce l'information technique que l'homme a pu informer matire et nergie et en faire des marchandises et des armes. Les groupes humains ne trouvant plus, dans les limites du cadre cologique que l'histoire leur avait assignes, suffisamment de matires premires et d'nergie pour utiliser leur information technique ont t les prendre, grce la plus grande efficacit de leurs armes, dans les niches cologiques habites par des groupes humains moins techniciss, plus loigns du 45e parallle. L'imprialisme n'a pas d'autre mcanisme que cette recherche de la dominance au moyen de l'information technique pour assurer la gratification.

    2. L'conomie se rsume dans la faon dont le cerveau humain utilise et transforme l'nergie solaire puisque celle-ci est l'origine de tous les systmes vivants sur la plante. L'information qu'il cre n'est sans doute elle-mme que le rsultat de la transformation de cette nergie solaire par la structure, l'organisation particulire de son cerveau travers les grands cycles de la biosphre. Ne considrer l'conomie que sur le plan thermodynamique, celui de la masse et de l'nergie sans envisager le rle de l'information technique issue de l'information gntique, ne peut mener qu' l'chec.

    3. Mais parler d'environnement, de pollutions, d'puisement des ressources en matires premires et en nergie, de destruction de la biosphre, sans dire que l'volution technique qui est leur origine n'est que le rsultat de la recherche de la dominance des individus les uns sur les autres au sein de leurs chelles hirarchiques, des groupes sociaux, de l'entreprise aux multinationales, des nations entre elles et des blocs de nations, est tout aussi inefficace. Se laisser prendre au discours logique qui fournit un alibi humanitaire cette agressivit comptitive, et reste parfaitement inconscient de ses mcanismes biocomportementaux, risque de conduire l'espce sa perte. Il en est de mme de confondre le progrs technique et l'usage qui en est fait, avec le progrs de la connaissance. Chanter les louanges de la libre entreprise, qui permet cette foire d'empoigne, autorisant la gratification des plus agressifs sans aucun avantage pour l'espce, est d'ailleurs aussi prjudiciable pour cette dernire qu'une planification bureaucratique, remplaant l'agressivit dominatrice de l'entrepreneur par celle du bureaucrate ou du technocrate.

    Organiser l'chelle plantaire l'utilisation et la rpartition de matires premires, de l'nergie et de l'information, parat tre l'tape indispensable pour que la finalit de l'individu concide avec celle de l'espce.

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  • CONCLUSION Jusqu'ici, l'homme a cr la physique et la thermo

    dynamique. La notion d'information est trop rcente pour avoir pu orienter ses comportements. Or, elle est indispensable la dcouverte et la comprhension des mcanismes et des lois de la biologie. Au sommet de la complexit des sciences du vivant se situe celle du fonctionnement du cerveau humain. La physique tait indispensable l'tablissement de la biologie puisque nous sommes faits des mmes atomes que la matire inanime. C'est leur organisation au sein des organismes vivants, la structure de ceux-ci en quoi rside leur originalit. C'est pourquoi devant leur complexit, l'homme s'est cru diffrent, spectateur et roi de la cration, alors qu'il en fait intgralement partie, la suite d'une longue volution.

    Ignorant les mcanismes biochimiques et neurophysiologiques qui animent son inconscient, il a tent par la conscience de son discours d'interprter logiquement ses comportements. La science, depuis peu, commence pntrer exprimentalement, en associant les

    rents niveaux d'organisation, de la raction enzymatique au comportement en situation sociale, dans l'intgration dynamique de ces comportements. Tous les grands problmes poss l'espce devraient pouvoir bnficier de ces acquisitions et nous sortir des systmes d'interprtation langagiers.

    Il ne s'agit pas seulement de parler d'environnement mais aussi de savoir qui est environn. Est-ce l'Homme dans son groupe familial, nuclaire, largi, professionnel, de la cit, de la rgion, de la nation, ou tout simplement sur la plante ? Est-ce que le premier environnement de l'Homme ce ne sont pas les autres Hommes ? Dans ce cas, la qualit de la vie ne rside-t-elle pas d'abord dans l'harmonie des rapports interindividuels ? Comment les comprendre en ignorant le systme qui permet qu'ils existent, le systme nerveux ? Mais alors, ne serait-ce pas cette biosociologie qui permettrait de fournir les clefs des portes ouvrant sur un monde nouveau? La connaissance scientifique ne peut plus se limiter celle de notre environnement, mais elle doit s'tendre au monde qui vit en nous.

    BIBLIOGRAPHIE

    LABORIT H. (1971), L'homme et la ville, 1 vol. Flammarion d. LABORIT H. (1973), Les comportements, Masson & Cie d. LABORIT H. (1974), La nouvelle grille, Laffont d.

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