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N°1 - 14 NOVEMBRE 2008 - JOURNAL DU THÉÂTRE DIJON BOURGOGNE PARAÎSSANT CHAQUE TRIMESTRE EDITO L’Acteur public est le nou- veau journal du Théâ- tre Dijon Bourgogne. Il paraîtra chaque tri- mestre, glissé entre les pages du Bien Public. Agir, jouer. Ce sont les deux premières idées qui viennent à l’esprit quand on parle d’acteur. Acteur, celui qui prend en main son destin, celui qui s’inscrit dans une communauté, un territoire, un réseau de liens, de relations, de pratiques. Un théâtre est parmi d’autres un acteur dans la cité, nous voulons que le TDB l’affirme haut et fort. Acteur aussi, celui qui joue, raconte des histoires, se maquille, se costume, cabotine ou sert dans l’ombre un texte ou un projet. Celui qui chaque soir fait en per- sonne le spectacle, pour le public. Dans une mai- son de théâtre, les deux sens du mot acteur convergent là, dans et par la rencontre avec le public, les publics : ceux qui se sentent chez eux, nous accompagnent et nous éperonnent, mais aussi ceux qui n’osent pas, ceux qui ne savent pas, ceux qui n’aiment pas. Ceux pour lesquels nous travaillons, à qui nous offrons des specta- cles et du jeu, ceux par lesquels nous vivons, ceux vers lesquels nous voulons tendre. Voilà pourquoi ce journal se nomme L’Acteur public. L’Acteur public parle de théâtre, et comme le théâtre raconte le monde, il sera ici question du monde, ses désordres et ses beautés, ses guerres et ses amours ; il sera question de mots et d’illusions, de rire et de larmes, de ce qui nous sépare comme de ce qui nous rassemble. François Chattot acteur, directeur du Théâtre Dijon Bourgogne La machine Hamlet p.6 Au Four et au Parvis, la recette de Mathieu Munier Le cuisinier Mathieu Munier s’installe au piano du Parvis. Pour L’Acteur public il accommode à la mode élisabéthaine un poisson de lignée royale. Recette en Collectif 7’, le théâtre au pluriel Implanté en Bourgogne, le Collectif 7’ vient de créer au TDB le spectacle Pandora. Il revendique une forme de travail en commun, d’artisanat « collectif ». Pourquoi faire, et surtout, comment faire ? Réponses en Le TDB, la formation en actes Parce que le théâtre est un artisanat, transmettre, former, partager, sont pour lui et ceux qui le font vivre des enjeux essentiels. Centre de formation agréé, le TDB propose au long de l’année des formations naturellement liées à ses autres activités. Revue en Les scènes de Stehlé Qui est acteur au cinéma pour Sofia Coppola, Jean-Paul Rappeneau ou Jean-Michel Ribes, récompensé de Molières, et également spectre et scénographe au TDB ? Portrait en Le Parvis Saint-Jean, église désaffectée et vrai théâtre, est en chantier : le TDB accueille Matthias Langhoff et son équipe, une quarantaine de comédiens, musiciens, traducteur, artisans, maître d’armes, affairés à monter et démonter le Hamlet de Shakespeare. Avec tournettes, costumes, cheval, crânes, kalachnikov, canapé de Freud et Tobetobe- Orchestra. La pièce est retraduite, réinvestie, et carrément rebaptisée ! Première le 20 novembre et visite de chantier avec L’Acteur public. p.8 p.7 p.2 EN CHANTIER p.4-5 CE N’EST PAS PARCE QUE LES CHOSES SONT DIFFICILES QUE NOUS N’OSONS PAS, C’EST PARCE QUE NOUS N’OSONS PAS QU’ELLES SONT DIFFICILES - SÉNÈQUE Ce journal ne peut être vendu séparément © V. Arbelet

L'Acteur Public N°1

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Le joornal du Théâtre Dijon Bourgogne N°1

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Page 1: L'Acteur Public N°1

N°1 - 14 NOVEMBRE 2008 - JOURNAL DU THÉÂTRE DIJON BOURGOGNE PARAÎSSANT CHAQUE TRIMESTRE

EDITOL’Acteur public est le nou-

veau journal du Théâ-

tre Dijon Bourgogne.

Il paraîtra chaque tri-

mestre, glissé entre

les pages du Bien

Public.

Agir, jouer. Ce sont

les deux premières idées qui viennent à l’esprit

quand on parle d’acteur. Acteur, celui qui prend

en main son destin, celui qui s’inscrit dans une

communauté, un territoire, un réseau de liens,

de relations, de pratiques. Un théâtre est parmi

d’autres un acteur dans la cité, nous voulons que

le TDB l’affirme haut et fort. Acteur aussi, celui

qui joue, raconte des histoires, se maquille, se

costume, cabotine ou sert dans l’ombre un texte

ou un projet. Celui qui chaque soir fait en per-

sonne le spectacle, pour le public. Dans une mai-

son de théâtre, les deux sens du mot acteur

convergent là, dans et par la rencontre avec le

public, les publics : ceux qui se sentent chez eux,

nous accompagnent et nous éperonnent, mais

aussi ceux qui n’osent pas, ceux qui ne savent

pas, ceux qui n’aiment pas. Ceux pour lesquels

nous travaillons, à qui nous offrons des specta-

cles et du jeu, ceux par lesquels nous vivons,

ceux vers lesquels nous voulons tendre. Voilà

pourquoi ce journal se nomme L’Acteur public.

L’Acteur public parle de théâtre, et comme le

théâtre raconte le monde, il sera ici question du

monde, ses désordres et ses beautés, ses

guerres et ses amours ; il sera question de mots

et d’illusions, de rire et de larmes, de ce qui nous

sépare comme de ce qui nous rassemble.

François Chattotacteur, directeur du Théâtre Dijon Bourgogne

La machine

Hamlet

p.6

Au Four et auParvis, la recette de

Mathieu Munier

Le cuisinier MathieuMunier s’installe au

piano du Parvis. PourL’Acteur public il

accommode à la modeélisabéthaine unpoisson de lignéeroyale. Recette en

Collectif 7’,le théâtre au pluriel

Implanté en Bourgogne,le Collectif 7’ vientde créer au TDB

le spectacle Pandora.Il revendique une

forme de travail encommun, d’artisanat« collectif ». Pourquoi

faire, et surtout,comment faire ?

Réponses en

Le TDB,la formation

en actes

Parce que le théâtreest un artisanat,

transmettre, former,partager, sont pour luiet ceux qui le font vivredes enjeux essentiels.Centre de formation

agréé, le TDB proposeau long de l’année

des formationsnaturellement liées

à ses autres activités.Revue en

Les scènes de Stehlé

Qui est acteurau cinéma pourSofia Coppola,

Jean-Paul Rappeneauou Jean-Michel Ribes,

récompensé deMolières, et égalementspectre et scénographe

au TDB ? Portrait en

Le Parvis Saint-Jean, église désaffectéeet vrai théâtre, est en chantier : le TDBaccueille Matthias Langhoff et son équipe,

une quarantaine de comédiens, musiciens, traducteur,artisans, maître d’armes, affairés à monter et démonterle Hamlet de Shakespeare. Avec tournettes, costumes,cheval, crânes, kalachnikov, canapé de Freud et Tobetobe-Orchestra. La pièce est retraduite, réinvestie, et carrémentrebaptisée ! Première le 20 novembre et visite de chantieravec L’Acteur public.

p.8 p.7p.2

EN CHANTIER

p.4-5

CE N’EST PAS PARCE QUE LES CHOSES SONT DIFFICILES QUE NOUS N’OSONS PAS, C’EST PARCE QUE NOUS N’OSONS PAS QU’ELLES SONT DIFFICILES - SÉNÈQUE

Ce journ

al ne p

eut

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éparé

ment

© V. Arbelet

Page 2: L'Acteur Public N°1

LE PORTRAITLes scènes de StehléJean-Marc Stehlé est scénographe, un drôle de nom pour un métier indispensableau théâtre. Depuis plus de quarante ans il collabore avec de grands metteurs enscène comme Matthias Langhoff ou Michel Deutsch. C’est d’ailleurs avec eux queStehlé est doublement à l’affiche du TDB, scénographe chez ce dernier et…comédien pour le premier !

Stehlé le scénographe, d’a-

bord. Issu des Arts décora-

tifs de Genève, il signe

depuis 1963 de multiples

décors de théâtre et d’opéra.

Son travail, régulièrement

récompensé, lui a déjà valu

six molières en tant que

décorateur scénographe ou

créateur de costumes. Ce que

Jean-Marc Stehlé apprécie

dans le travail théâtral, c’est

« la collégialité. Je trouve ça

génial lorsque les idées s’é-

changent avec le metteur en

scène, et qu’on ne sait même

plus qui a proposé quoi. Je

fais ce métier pour ça, sans

cela je ferais de la peinture.

» L’une de ses dernières créa-

tions, la Décennie rouge, est

accueillie au TDB du 10 au

13 décembre. La pièce écrite

et mise en scène par Michel

Deutsch retrace le parcours

de la« Bande à Baader ».

Le propos historique a-t-il

influé sur la scénographie

imaginée ? Stehlé commence

par s’excuser : « Je ne sais

pas parler de mon travail... »,

avant de décrire avec une

impeccable précision le che-

minement de toute réflexion

scénographique : « Le départ,

ce sont les obligations, les

contraintes. D’un côté il y a

un budget, les dimensions de

salle, le temps pour le faire.

De l’autre, il y a l’auteur,

ses envies et des situations

différentes... Il faut tenir

compte de tout ça. » La

contrainte devient pour

Stehlé un stimulant de la

création, une machine à pen-

ser. Qui se nourrit également

de son expérience de comé-

dien, par laquelle il réalise «

les problèmes que les acteurs

peuvent rencontrer avec les

décors ».

Le plaisir

de l’amateurMais attention : si Stehlé a

joué – entre autres – au

cinéma pour Sofia Coppola,

Jean-Paul Rappeneau, au

théâtre pour Benno Besson,

Philippe Mentha ou Lan-

ghoff, il ne se considère pas

comme « un vrai acteur pro-

fessionnel ». Il affirme, au

contraire, rester très jaloux

des vertus de son amateu-

risme : « En tant qu’amateur,

je ne suis pas obligé de jouer.

Et cela change tout. Lorsque

je joue, je n’aimerais pas

qu’on me demande quelque

chose que je ne sais pas

faire... Je suis donc extrême-

ment regardant sur les per-

sonnes avec qui je travaille. »

Une revendication simple et

plutôt lucide, fondée sur la

préservation de ce qui doit

demeurer pour lui un pur

plaisir. Cette position

explique que Stehlé ne joue

que pour peu de metteurs en

scène, dont Langhoff : « Avec

Matthias je n’ai pas l’im-

pression de travailler. On

mange, on discute, on s’a-

muse... » Une amitié et une

complicité unissent les deux

hommes, qui se sont rencon-

trés voilà vingt ans : « J’ai tra-

vaillé avec Matthias pour la

première fois lorsqu’il a pris

la direction du théâtre de

Vidy-Lausanne (1988). Il

m’avait proposé de lui arran-

ger sa salle, qu’il appelait

son “théâtre au bord de

l’eau”. » Ont suivi d’autres

collaborations, en tant que

scénographe ou comédien.

Aujourd’hui c’est pour le

chantier Hamlet (voir pages

4 et 5) qu’ils se retrouvent.

Là, Jean-Marc Stehlé inter-

prète quatre personnages :

« le spectre, le clown, le fos-

soyeur et le jeune Fortin-

bras ». Ce qui ne l’empêche

pas d’observer le travail sur

la scénographie, bien au

contraire. Mais sans que cela

ne lui procure de frustration,

le jeu étant définitivement

« des vacances » pour cet

éternel amateur de théâtre.

Caroline Châtelet

Jean-Marc Stehlé est comédien

dans En manteau rouge, le matin

traverse

La rosée qui sur son passage

paraît du sang.

Ou Ham. and Ex. by William

Shakespeare.

un cabaret de Matthias Lan-

ghoff

Parvis Saint-Jean,

du jeu 20/11 au sam 6/12

Jean-Marc Stehlé est scénogra-

phe de la Décennie rouge

texte et mise en scène Michel

Deutsch

Parvis Saint-Jean,

du mer 10 au sam 13/12

Les Disputes du Parvis

autour de la Décennie rouge,

Terrorisme et Radicalité

avec Michel Deutsch, auteur

et metteur en scène

Parvis Saint-Jean,

lun 8/12 à 18h30

en partenariat avec les Amis

du Monde diplomatique

Renseignements, réservations :

TDB, 03 80 30 12 12

www.tdb-cdn.com

comprendreavant d’agir yes

we can !

agence de communication fabrice roy & florence menu 03 80 44 11 75 www.tempsreel.fr

tempsRéel

2

© V. Arbelet

Page 3: L'Acteur Public N°1

SolidaritéLe TDB s’engage

pour faciliter l’accès du

théâtre à tous les publics

• Cultures du cœur luttecontre les exclusions en favo-risant l’accès à la culture etaux loisirs. Le 23 octobre2008, le TDB a signé la char-te qui fait d’elle une structu-re relais pour les acteurssociaux. Des places serontrégulièrement mises à leurdisposition. + d’infos :Cultures du cœur, 01 46 73 92 20.• Une audio-description estproposée aux mal-voyants etaveugles pour Hamlet (2/12)et La Charrue et les étoiles(17/02). Avec le soutien de lafondation Orange. + d’infos :A.-M. Lebeslé, 03 80 68 47 47.• Hamlet au programme du1

er

Mois de l’économie

sociale et solidaire qui viseà sensibiliser publics et insti-tutions à cette « autre » éco-nomie. Du 3 au 30 novembre.+ d’infos : CRESS, 03 80 59 96 75.

La bandeà Bonnaud

Le Prince travesti deMarivaux, mis en scène parIrène Bonnaud, est à nou-veau en tournée. Artisteassociée au TDB, Irènevient de monter Fanny dePagnol à la Comédie-Française et prépareun nouveau spectacle, laCharrue et les Étoiles, quisera créé au Parvis enfévrier 2009.

Le TDB ?Why Note...

Caisses, ou la rencontreinsolite entre poésie, uni-vers sonore et installationplastique. Le TDB s’associeau festival Why Note pouraccueillir le spectacle créépar Thierry Bordereau surun texte de ChristopheTarkos. Du 14 au 16 novem-bre. + d’infos : Why Note, 03 80 73 31 59.

Ciné-théâtreLe Zoographe, film

de Jean-Claude Monod avecÉric Berger, FrançoisChattot et Michèle Moretti,s’inspire de la pièce LeNeveu de Wittgenstein. Il seradiffusé en continu du 16 au19 décembre au bar duParvis (entrée libre).

DVD royalAprès avoir accueilli

le spectacle mis en scènepar Sylvie Reteuna avec lescompagnies la Sybille et

l’Oiseau-Mouche, le TDB aproduit – dans le cadre duPôle ressources éducationartistique et culturelle(PREAC) – un DVD, Faireavec le réel, autour du RoiLear, réalisé par StephanCastang. Une plongée dansune formidable aventureartistique et humaine.Présentation publique lemercredi 3 décembre à 14 h30, cinéma Eldorado. AvecS. Reteuna, S. Castang et F.Chattot (entrée libre). + d’in-fos : TDB, 03 80 30 12 12.

Ça disputeau Parvis

En contrepoint ou dans leprolongement des specta-cles de la saison, lesDisputes du Parvis propo-

sent au public des rencont-res-débats avec des invitésvenant partager leur travaild’analyse, de réflexion, leurregard sur le monde. Lapremière Dispute, en pré-sence de l’auteur et metteuren scène Michel Deutsch,porte sur « Terrorisme etradicalité », en lien avec lapièce la Décennie rouge. Enpartenariat avec les Amisdu Monde diplomatique.Lundi 8 décembre à 18h30,Parvis Saint-Jean (entréelibre). + d’infos : TDB, 0380 30 12 12.

Théâtreaux enfants

Les mômes ont rendez-vousavec le Voyage de Pinocchio.Mis en scène par SandrineAnglade, le spectacle mêleadultes et enfants comé-diens, chanteurs et musi-ciens. Du plaisir à partageren famille à partir de 9 ans,du mardi 16 au jeudi 18décembre, au GrandThéâtre. Spectacle accueillien partenariat avec l’OpéraDijon. + d’infos : OpéraDijon, 03 80 48 82 82.

Zéphira,à Fornier

Trois voix féminines portentl’histoire de Zéphira. Lespieds dans la poussière.Après une escale au TDBen octobre, la pièce mise enscène par Leyla-ClaireRabih prolonge sa tournée,le lundi 8 décembre, 20h30au théâtre d’Auxerre et lesamedi 24 janvier, 20h30,à Toucy.+ d’infos : Grenier Neuf, 03 80 63 92 18.

Le Théâtre Dijon Bourgogne est subventionné par Le Théâtre Dijon Bourgogne remercie ses partenaires

Le Théâtre Dijon Bourgogne collabore avecL’Opéra Dijon, ABC Association bourguignonne culturelle, Art Danse Bourgogne, le festival Why Note, l’École nationalesupérieure d’art de Dijon, le festival Itinéraires singuliers, le cinéma Eldorado, le CRDP Bourgogne

Édité par le Théâtre Dijon BourgogneDirecteur de la publication François Chattot Rédaction Caroline Châtelet, François Chattot,Ivan Grinberg, Florent Guyot, Carole Vidal-RossetCrédits photographiques Vincent Arbelet,Romain Nieddu, partition Olivier Dejours,croquis François ChattotRéalisation tempsRéel, DijonImpression le Bien public, Dijon (21)

3LES BRÈVES DU PARVISUNE SAISON EN SF

La compagnie SF – Julien Colombet, Sébastien Foutoyet, Romain Nieddu, IngridReveniault – est en résidence de création au TDB pour la saison. Au programme, unpartage de l’outil de travail, des actions et des idées communes, une implication dansla vie artistique du TDB et la création de deux spectacles. Rencontre avec SébastienFoutoyet, metteur en scène de cette compagnie tout-terrain.

Saisons animéesNous avons commencé par participer à une vingtaine de « Saisons animées » pour desgroupes de spectateurs réunis entre amis ou des collectivités. Une façon ludique etconviviale de présenter les spectacles de la saison en forme d’impromptu avec textes,musiques, échanges et apéro.

L’École des génies, une pièce de Miklós HubayNous sommes entrés en travail de recherche, d’échange, d’implication. Noussouhaitons susciter l’intérêt, le débat, donner envie. Romain construit le décor, d’abordau lieu-dit Panthier Bourg, dans le lavoir, puis dans la grange du Maurice (mon voisin); pendant ce temps, avec Julien nous “artisannons’’ le texte et le thème. Bientôt, nouspartirons travailler à Longvic, à la Fonderie du Théâtre du Radeau au Mans et nousnous poserons enfin salle Jacques Fornier. Advienne. Avec plaisir. répétition publique jeudi 8 janvier, à 18h30, salle Jacques Fornier (entrée libre).+ d’infos : Anne-Marie Lebeslé au 03 80 68 47 39

Et au printemps, nous partirons sur les routes de Bourgogne, en mobylette, avecLe Petit cirque des Tribuns et François Chattot ! (à suivre…)

e n B O U R G O G N E

La librairie

Grangier

© R. Nieddu

Page 4: L'Acteur Public N°1

La machineHAMLETDeux mois que le Parvis Saint-Jean, églisedésaffectée et vrai théâtre, est en émoi : le TDBaccueille Matthias Langhoff et son équipe, unequarantaine de comédiens, musiciens,traducteur, artisans, maître d’armes, affairésà monter et démonter le Hamlet deShakespeare. À l’heure des derniers préparatifset avant la première le jeudi 20 novembre,L’Acteur public ouvre grand les portes du Parvis.

ShakespeareHamlet, Othello, le Roi Lear, Roméo et Juliette, Beaucoup de bruitpour rien... William Shakespeare (1564-1616) a écrit 37 piè-ces de théâtre, des tragédies historiques aux comédies fée-riques, mais aussi des sonnets : diversité des genres, des his-toires, pour toucher tous les publics, le savant comme le popu-laire. Ses pièces allient profondeur de la pensée, invention for-melle, hybridation des genres, liberté de ton. Hamlet, les faitsUn spectre a été aperçu par des gardes du château royaldu Danemark. Ils ont déclaré avoir reconnu l’ancien roi récem-ment décédé. D’après une source proche du pouvoir qui sou-haite conserver l’anonymat, le spectre aurait enjoint son pro-pre fils, le prince Hamlet, de le venger du nouveau roi, sonfrère, lequel l’aurait assassiné avant d’épouser la reine.Depuis, le prince Hamlet donnerait des signes inquiétantsde folie…

BrèvesLa plus grosse coquille Saint-Jacques de toute la Bourgogne s’installe sur le plateau

du Parvis Saint-Jean. De son écrin sortiront comédiens, musiciens ou chevaux.

Des voisins du Parvis affirment avoir vu entrer un cheval dans l’église. Qu’ils se rassurent,

ce n’est que le pur-sang Biolet, cheval permanent et comédien à ses heures dans ce si

particulier Hamlet. Une star est née au Parvis : le Tobetobe-Orchestra et ses musiciens jouent du 20

novembre au 6 décembre à Dijon les plus grands tubes d’Hamlet. Infoline :

TDB, 03 80 30 12 12.Le TDB avec le soutien de la fondation Orange met à la disposition des mal-voyants

et aveugles un service d’audio-description pour la représentation du mardi 2 décembre.

Histoire de titre : Langhoff extrait deux

vers de la pièce pour nommer le spectacle.

Explication.

En manteau rouge, le matin traverse

La rosée qui sur son passage paraît du sang.

Une image surgit de ces deux vers, celle du matin

rougi par le lever du Soleil. Le matin symbolise le

commencement, le rouge originel est la couleur

de l’espoir, des révolutions. Transparente jus-

qu’à ce que le Soleil la traverse, la rosée prend

alors l’apparence du sang. Ce basculement qui

touche la perception n’affecte pas le réel : la

rosée reste la rosée, seule l’image que nous

en avons change.

Ces deux vers reflètent une insupportable

contradiction à laquelle nous sommes quoti-

diennement confrontés : celle d’un monde

où se produisent simultanément l’image de

l’avenir radieux rêvé par la nature humai-

ne (l’aurore) et la chute dans le sang,

qu’elle soit réelle ou métaphorique.

Hamlet contient tout cela.

4

La genèseMatthias Langhoff et François

Chattot travaillent régulière-

ment ensemble depuis 1986.

Fraîchement nommé à la direc-

tion du Théâtre Dijon Bourgo-

gne, fin 2006, Chattot propose à

Langhoff de faire ce « cabaret

Shakespeare » qu’il évoque sou-

vent. Pari accepté, ce sera donc

Hamlet. Langhoff décide de partir

de la traduction allemande qu’il

réalisa avec Heiner Müller en

1977. Jörn Cambreleng en assure

la traduction française : « La ver-

sion Müller/Langhoff est magni-

fique : à la différence du français,

l’allemand permet une traduction mi-

roir. C’est le cas de la leur, très pro-

che de Shakespeare. »

Les son(g)s

d’HamletPour Langhoff, la musique est une

dimension intégrante du chantier. Il

a fait appel à un autre de ses compli-

ces, le compositeur Olivier Dejours,

qui écrit au rythme des répétitions :

« Shakespeare ne se

laisse pas si facilement faire. Il y a

une vraie confrontation entre la pente

cabaret – le projet de départ – et le fait

que Hamlet est une tragédie. On cherche

des musiques qui soient en même temps

terribles et infiniment gaies, en conser-

vant comme référence le music-hall. Les

chansons sont de deux types : certaines

“surgissent“ de la pièce, comme celle

du fossoyeur qui chante en creusant ;

d’autres, qui proviennent d’ailleurs,

poèmes de Shakespeare ou d’autres,

rompent, “commentent“, éclairent un

personnage, une situation. »

EN CHANTIER

© V. Arbelet

© O. Dejours

Page 5: L'Acteur Public N°1

Ce chantier Hamlet, c’estd’abord l’histoire d’uneamitié. Matthias Lang-hoff et François Chattotsont animés par des con-victions communes, ilsfaçonnent en artisans unthéâtre populaire etsavant. Sur ce Hamlet,dont Chattot endosse lerôle principal, les proposdes deux hommes serépondent avec une éton-nante énergie*.

Hamlet, pièce ratée ?Matthias Langhoff : Au

XIXe siècle, les grands ama-

teurs de Shakespeare tels

que Goethe ne plaçaient pas

Hamlet parmi ses pièces

majeures. Ils étaient fascinés

par le texte, mais le trou-

vaient raté du point de vue

de la construction drama-

tique. Ce qui est vrai, et cela

participe de ma fascination

pour le texte. Hamlet ne fonc-

tionne pas sur de l’action. Il

s’agit peut-être de la pièce

de Shakespeare la plus

matérial-

iste, la moins idéologique,

elle travaille seulement avec

la « marge » de l’histoire. Que

veut dire ce Hamlet ? Où est

son début, où est sa fin ? Ce

qui est bien c’est qu’il n’ex-

iste pas un Hamlet, ni une

histoire. Le problème du met-

teur en scène c’est ce « Ham-

let matériau », cette quête de

la vérité avec une troupe.

C’est la peur, les nuits, l’om-

bre de Shakespeare qui reste

toujours là, observant.

François Chattot : Plus on

avance, plus on comprend

que la pièce soit devenue

mythique. Elle s’étire sur ce

truc qui ne marche jamais.

Tout commence à la fin

et, avant, on suit les ater-

moiements d’Hamlet, le

cheminement d’une pensée

qui aimerait passer à l’action

mais qui se demande

pourquoi ça lui est tombé sur

les épaules. Pourquoi elle

devrait redresser un monde

qui va mal. Ce qui est génial,

abyssal, c’est comment

cette pièce renvoie à des

choses intimes, des interro-

gations personnelles.

Shakespeare cabaret ?

M.L. : La construction du

théâtre de Shakespeare a

partie liée avec le cabaret. Le

cabaret crée des chocs, l’al-

ternance entre textes, tubes

musicaux, tout cela ménage

de l’attention. Ce principe

simple permet d’intéresser à

des instants précis de jeu.

Peut-être est-ce la seule

chance de « résoudre » cette

pièce, en regardant comment

le cabaret et le texte se

répondent ou sont en con-

tradiction. Qui est assis sur

le dos de qui, est-ce le

cabaret qui est sur le dos de

Shakespeare ou Shake-

speare qui avance sur le dos

du cabaret ? Je ne le saurai

qu’à la fin de l’expérience.

F.C. : L’association de

Shakespeare, de Hamlet et

du cabaret

n’est pas faite pour « re-

looker » un texte ancien.

C’est une manière contem-

poraine de jouer avec toutes

les possibilités de raconter

une histoire. L’une des ver-

tus du cabaret est sa brutal-

ité mêlée de rire : il n’enrobe

pas la vie sous un système

d’illusions, il s’adresse aux

gens avec la pleine con-

science des difficultés de la

vie. Le système de Matthias

consiste à retourner à une

espèce de primitivité de

Shakespeare. Pour redonner

à la poésie sa vraie place.

Chair, sang, spectreF.C. : Toute l’équipe travaille

en répétition, pour que ce

soit toujours la machine en

entier qui fonctionne, comme

une grande horloge

astronomique. On a l’im-

pression que Matthias fab-

rique une grande machine de

chair et de sang. Et c’est cela

que le spectateur va décou-

vrir.

M.L. : Le spectre dénonce

un crime, mais il fait beau-

coup plus que cela : il vient

arrêter une situation poli-

tique, historique. Il ne veut

rien d’autre que la révélation

de la vérité et le

retour – impossible – à son

époque. La pièce s’enroule

autour de ça. Ce qui est fan-

tastique chez Shakespeare,

c’est ce mouvement d’el-

lipses. Et je crois que ce

problème du spectre nous est

commun à tous. Ma famille

et ma vie sont liées aux com-

bats du XXe

siècle, à cette

idée qu’on peut changer le

monde, avancer. Mais mon

problème est que tous mes

maîtres sont morts, et qu’ils

me parlent de quelques

années en arrière, sans la

connaissance de cette mon-

tée de la misère.

F.C. : Ce qui m’intéresse,

c’est le système de l’illusion

et de la représentation. C’est

une chose que j’aime

entretenir pour le métier

d’acteur, que ce soit dans les

spectacles que j’invite ou que

je produis : le plaisir de don-

ner une machine à rêver et

que cette rêverie soit un outil

de la vie. Il y a une vraie

envie d’aiguiser cet art-là.

Pouvoir dire Shakespeare,

qui est une langue, une

structure, un matériau, mais

en le transmettant comme

poétiquement évident. Que

les choses complexes puis-

sent être claires, limpides,

légères... Le pari est de ne

rien oublier de cet éventail.

Atteindre ça, c’est se rap-

procher du génie de Shake-

speare qui consiste à toucher

un public populaire et un

public très lettré.

(*entretiens du 17/10 avec M. Lang-

hoff et du 30/10 avec F. Chattot)

Matériaux réunis par C. C. et I. G.

Langhoff/Chattot, visions croisées

5

EN MANTEAU ROUGE, LE MATIN TRAVERSELA ROSÉE QUI SUR SON PASSAGE PARAÎT DU SANG.OU HAM. AND EX. BY WILLIAM SHAKESPEAREun cabaret de Matthias Langhoff, avec des toiles de CatherineRankl, un dessin de Alfred Kubin et la musique d’Olivier Dejours,traduction Jörn Cambreleng, avec Marc Barnaud, François Chattot,Agnès Dewitte, Gilles Geenen, Jean-Claude Jay, Anatole Koama,Philippe Marteau, Patricia Pottier, Jean-Marc Stehlé, EmmanuelleWion, Delphine Zingg et Osvaldo Caló, avec le Tobetobe-Orchestra,Antoine Berjaut, Antoine Delavaux, Jean-Christophe Marq,Christophe Tessierassistanat à la mise en scène Hélène Bensoussan/machiniste Jean-Michel Brunetti/régie plateau Patrick Buoncristiani/costumes etaccessoires Arielle Chanty/régie générale Jean-Pierre Dos/lumièreFrédéric Duplessier/accessoires Hervé Faisandaz/répétitrice Marie-Aude Hemmerlé/habilleuse Florence Jeunet/régie lumière FélixJobard/assistanat costumes Bruno Jouvet/équipe déco-constructionFrançois Douriaux, Marie-Cécile Kolli, Pierre Meine, Prélud,Stéphanie Miroy, Alexis Thiemard, Louis Yerli/régie cavalière FreddyKunz avec la complicité de Jean-Albert Minster/couturière ViolaineLambert/chorégraphie Gladys Massenot/mise en scène et décor MatthiasLanghoff/assistant Alexandre Plank/peintures réalisées par EricGazille, Mathieu Lemarié et Frédéric Heurlier/son Antoine Richard PARVIS SAINT-JEANdu jeu 20 novembre au sam 6 décembrerenseignements/réservations :www.tdb-cdn.com / 03 80 30 12 12

COMME UNE PETITE

FORGE DE VULCAIN

par François Chattot

« … Et mes visions sont aussi noires

Que la forge de Vulcain… »

Hamlet, III, 2

Alors que le bar du Parvis est

réquisitionné comme atelier de

couture, la chapelle du Sacré-

Cœur s’est transformée en

atelier de construction,

restauration et stockage d’ac-

cessoires. Hervé à son poste

de soudure fabrique une

épée, restaure une vieille

lame ; il ajuste sur l’établi

des morceaux d’armures

pour harnacher le spectre.

Dans l’atelier s’accumulent

un service pour le « tea

time » de la reine – de la

terre, des bêches, des crânes et

autres fémurs pour les fossoyeurs – des cartes d’état-major pour les sol-

dats, des sabres, une kalachnikov, des pistolets. Le téléphone, grâce auquel

le roi dialogue avec les autorités anglaises, côtoie le vieux poste de radio à

lampe qui chantonne des airs à la mode dans la cuisine des Polonius. Quoi

encore ? Un conteneur à ordures penchant dangereusement sur les rochers

vertigineux d’Elseneur, le canapé et la chaise de Freud…

Et non loin de là, le chien de la reine réclame ses croquettes et Biolet, le cheval

volé par le spectre, attend son heure…

Page 6: L'Acteur Public N°1

SPECTACLES/RENCONTRESCAISSES – créationde Christophe Tarkosmise en scène Thierry Bordereausalle Jacques Fornier ven 14/11 à 20h30, sam 15/11 et dim 16/11 à 17hen partenariat avec Why Note

EN MANTEAU ROUGE, LE MATINTRAVERSE LA ROSÉE QUI SUR SONPASSAGE PARAÎT DU SANG. OU HAM.AND EX. BY WILLIAM SHAKESPEAREcréationun cabaret de Matthias LanghoffParvis Saint-Jeandu jeu 20/11 au sam 6/12 les mer et jeu à 19h30, mar et venà 20h30, sam à 17h (relâche les 23, 24,30/11 et le 1/12)

L’ENTREPRISE EST-ELLE UN THEATRE ?intervention de Gérald Garutti,enseignant chercheur et dramaturgeà l’occasion d’Entreprissimoparc des Expositions, Dijonmer 26/11 à 18h*en collaboration avec le Bien public

FAIRE AVEC LE RÉEL, AUTOUR DU ROILEAR un DVD produit par le TDBprésentation publique avec Sylvie Reteuna, metteur en scène,Stephan Castang, réalisateur et FrançoisChattotcinéma Eldoradomer 3/12 à 14h30*

LES DISPUTES DU PARVIS :TERRORISME ET RADICALITÉ avec Michel Deutsch, auteur et metteuren scène de la Décennie rougeParvis Saint-Jeanlun 8/12 à 18h30*en partenariat avec les Amis du Mondediplomatique

LA DÉCENNIE ROUGEtexte et mise en scène Michel DeutschParvis Saint-Jeanmer 10/12 et jeu 11/12 à 19h30, ven 12/12 à 20h30, sam 13/12 à 17h

LE VOYAGE DE PINOCCHIO (à voir en famille à partir de 9 ans)d’après Carlo Collodi mise en scène Sandrine Anglade,direction musicale Patrick MarcoGrand Théâtremar 16/12 à 20h, mer 17/12 à 18h,jeu 18/12 à 14h30 et 20hen partenariat avec l’Opéra Dijon

LE NEVEU DE WITTGENSTEINtexte Thomas Bernhard mise en scène Bernard LevyParvis Saint-Jeanmar 16/12 à 20h30, mer 17/12 et jeu18/12 à 19h30, ven 19/12 à 20h30

L’ÉCOLE DES GENIES – créationtexte Miklós Hubay mise en scène Sébastien Foutoyetsalle Jacques Forniermar 13/01 à 20h30, mer 14/01 et jeu 15/01 à 19h30, ven 16/01à 20h30, sam 17/01 à 17h

répétition publiquejeu 8/01 de 18h30 à 19h30*

CABARET DE L’ÂNE : COMMENT CA VA LA VIE, POUR VOUS ?par Evelyne Guimmara, Emmanuelle Stochl et Danièle Kleinle Sé Bar (32 rue Monge, Dijon)mer 21/01 à 21h*

Le TDB partenaire du festival ART DANSEpour 3 spectacles salle Jacques Fornier+ d’infos : Art Danse, 03 80 58 94 18

LA PLACE DE L’AUTRE inspiré de la pièce de Peter Handkeconception Odile Duboc, FrançoiseMichel mar 27/01 à 22h

BASSO OSTINATOchorégraphie Caterina Sagna jeu 29/01 à 22h

P.O.M.P.E.I. – création chorégraphie Caterina Sagna sam 31/01 à 22h

FORMATIONSLES HUIT FACES DU THEÂTRE,UN PARCOURS DÉCOUVERTEFACE 3 – Autour d’Hamletavec Olivier Dejours, compositeursalle Jacques Fornierlun 24/11 à 18h

FACE 4 – Quelle critique pour le théâtre ?en lien avec Hamletavec Didier Méreuze, journalisteParvis Saint-Jeansam 29/11 à 10h

FACE 5 – Autour de la Charrue etles étoilesavec Sophie-Aude Picon, comédienne Parvis Saint-Jeanmer 14/01 à 19h

(*) entrée libre

EN PRATIQUEThéâtre Dijon Bourgogne, Centredramatique national, www.tdb-cdn.com

ACCUEIL ET BILLETTERIEParvis Saint-Jean, rue Dantontél : 03 80 30 12 12ouvert du lun au ven de 13 à 19h, le samde 11 à 16h et une heure avant chaque représentation

SALLESParvis Saint-Jean, rue Dantontél : 03 80 30 12 12salle Jacques Fornier30 rue d’Ahuy, Dijon

ADMINISTRATION 23 rue Courtepée BP 7293621029 Dijon cedextél : 03 80 68 47 47

ACCESSIBILITÉ AUX PERSONNESHANDICAPÉESnous prévenir afin de vous faciliter l’accèsau hall. Salle de plain-pied, toiletteséquipées

HORAIRES DES SPECTACLES(sauf mention contraire) lun, mer, jeu à 19h30, mar, ven à 20h30,sam et dim à 17h

LES TARIFS

DES ABONNEMENTSSUR MESURE

3 formules adaptées à vos envies• abo 3-5 spectacles13 € /place (plein), 9 €/place (réduit)• abo 6-911 €/place (plein), 7,5 €/place (réduit)• abo 10+9 €/place (plein), 6 €/place (réduit)

LA CARTE TRIBU une carte de 10 entrées à utiliserlibrement en famille ou entre amis :choisissez votre spectacle et votre tribuet réservez à chaque fois le nombre deplaces que vous souhaitez ! 100 €/cartesoit 10 €/place.

LA FORMULE MÔME-12 ans 7 €/placeaccompagnateur(s) 9 €/place

HORS ABONNEMENTSplein 18 €réduit** 13 €groupes scolaires 8 €-12 ans 7 €carteculture 5,5 €séance scolaire 4 €** réduit (sur justificatif) : demandeursd’emploi, étudiants, -26 ans, groupes,familles nombreuses, carte Cezam,passeport loisirs Quetigny.

TARIFS SPECIAUX- Le Bal de la contemporaine : plein 12 €,abonné TDB 9 €, réduit 7 €, carteculture5,5 €, -12 ans 5 €- Caisses : tarif unique 5 €- O Eaux : adulte 9 €, -12 ans 7 €- Festival Art Danse : plein 14 €,réduit 8 €, abonnés TDB et carte tribu 8€, carteculture 5,5 €

Avez-vous la plaquette de saison ?Demandez-la au Parvis ou téléchargez-lasur le site du TDB, www.tdb-cdn.com

AGENDA NOV 08/JANV 09 AGENDA NOV 08/JANV 09 AGENDA NOV 08/JANV 09 AGENDA NOV 08/JANV 09

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Le TDB, la FORMATION en actes

Le Théâtre Dijon Bourgognen’est pas seulement unemachine à spectacles. C’estaussi un lieu d’apprentissageet de transmission ac-cueillant des publics divers

pour des formations aux mul-tiples visages. Si certainesde ses actions relèvent deson initiative propre tandisque d’autres répondent à desmissions d’éducation, toutes

mêlent savamment convic-tions politiques et enjeuxartistiques. Qu’elles soient destinéesà un public amateur, aux pro-fessionnels du spectacle,à des enseignants ou encoreà des adolescents, ces for-mations reflètent une convic-tion : le théâtre est un arti-sanat, il réunit des artisansporteurs de traditions, desavoir-faire, de “secrets” queseule la rencontre est enmesure de donner en par-tage. Jeanne-Marie Pietropaoli est

responsable des formations

et des projets pédagogiques.

« En tant que Centre drama-

tique national, le TDB rem-

plit un rôle très important

de formation professionnelle,

de référent pour des comé-

diens et des professionnels

du spectacle. Il a également

un budget spécifique attribué

à des actions de formation

pour des publics amateurs.

Par ailleurs, il est un acteur

central de l’éducation artis-

tique et culturelle à travers

le PREAC. »

COULISSES 7

COULISSES, n.f. pl. - parties du théâtre touchant à tous les alentours de la scène, souvent peu connues du public.

Le cru 2008/2009

Commencer par l’école…Principes en art : les apprendre d’un maîtreOuvrir l’esprit.Travailler devant le disciple. Bon signe si ledisciple se révolte, ou quand il commenceà enseigner le maître.Oublier ce qu’on a appris.Jacques COPEAU

PREAC ? PREAC !Jacques Fornier est un artisan théâtral de la première heureà Dijon. Débarqué quasiment par hasard en 1955 avec desamis comédiens, l’homme s’installe en Bourgogne. De lieuxen lieux, de tournées tréteaux en spectacles tout-terrain,Fornier et sa bande vont poser les bases de ce qui devien-dra le Centre dramatique national. Mémoire vivante, infati-gable homme de plateau, Fornier est régulièrement associéau TDB. En 2007, il joue avec la troupe de la Comédie-Fran-çaise les farces du Moyen Âge mises en scène par Chattotet Hourdin. Cette année, il propose une nouvelle session deformation consacrée à la « prise de conscience par le mou-vement – Méthode Feldenkrais » (pour amateurs et profes-sionnels). L’histoire continue entre le théâtre et ses inven-teurs.

Infatigable Fornier

C’est en 2007 que le TDBa initié Les 8 faces duthéâtre. La formule origi-nale propose une baladedécouverte au fil des spec-tacles de la saison. L’idéedu parcours, Jeanne-MariePietropaoli l’a eue en réal-isant « que nombred’artistes passent au

théâtre. Mais cet accueilest toujours volatile, lesrencontres sont courtes. Ils’agissait de proposer unesorte de cours de culturegénérale, où pour chaquespectacle on profite dusavoir d’une personne. »Ainsi, un groupe constituédès le début de la saison

« rencontre un patrimoinethéâtral-musique, jeu, tra-duction, mise en scène –avec un guide différentpour chacun des huit spec-tacles. » Une occasion pourles participants d’ap-procher plus intimementles univers artistiques et dedécouvrir les métiers qui

font le théâtre : « Il s’agit de donner desclés pour mieux lire unspectacle. Susciter desenvies. Les 8 facess’adressent à tous. » La formule est propice àl’échange, elle éveillemême la curiosité au-delàdu TDB : « C’est très riche,

il y a une vraie rencontreavec les artistes et au seindu groupe. L’éclairage par-ticulier suscite des enviesde tous côtés. Un théâtre amême contacté le TDBpour en savoir plus. »

Pratique Je vais l’dire à la mer atelier de découverte théâtrale pour adolescents animé par Christian Jehanin

du 20 au 24 avril, de 14h à 18h, Parvis Saint-Jeanouvert aux adolescents de 11 à 15 ans, tarif 30 €Prise de conscience par le mouvement – Méthode Feldenkrais animé par Jacques Fornier

du 6 au 10 et du 20 au 24 avril de 18h30 à 20h (cours 1) et de 20h à 22h30 (cours 2), salle Jacques Fornier

tarifs : 25 € (cours 1), 50 € (cours 1 et 2)Le texte inapparent, le geste inapparent animé par Daniel Dobbels, assisté de Carole Fèvre

du 8 au 19 juin, en partenariat avec Art Danse. Destiné aux professionnels du spectacleLes 8 faces du théâtre, un parcours découverte jusqu’au 8 juin 2009renseignements : rendez-vous sur www.tdb-cdn.com, ou contactez Jeanne-Marie Pietropaoli au 03 80 68 47 47

Cette saison, le TDB proposeun stage avec un artisandont l’histoire se confondavec celle du Parvis, JacquesFornier (voir ci-contre), et(pour les professionnels) uneexploration des liens entrethéâtre et danse avec DanielDobbels. Il poursuit égale-ment sa démarche d’ouver-ture et d’éducation du publicà travers le parcours des 8faces du théâtre (voir ci-des-sous) et offre aux adoles-cents un stage, Je vais l’dire

à la mer, animé par ChristianJehanin qui dirige l’Écoledépartementale de théâtre del’Essonne. « La mer estquelque chose de symboli-quement fort, un moteurpour mettre en action l’ima-ginaire. »

Le théâtre sous toutes ses faces

Les Pôles Ressources Education Artistique et Culturelle

(PREAC) sont un dispositif original conçu pour conduiredes projets associant les acteurs du monde éducatifet de la culture. Avec le Rectorat, l’Académie de Dijon,le CRDP, la DRAC, le TDB anime l’un des deux PREAC exis-tant en France consacrés au théâtre. Ses missions : faire vivre un réseau d’acteurs – enseignants et artistes interve-nants –, organiser des formations à leur attention, mettreà leur disposition des ressources – édition papier et multi-média, internet, etc. Construction fragile, le PREAC estun précieux espace d’échanges, de décloisonnement et deréalisations concrètes communes dans le domaine de l’édu-cation artistique et culturelle : stages, spectacles, livres,etc. En octobre 2008, François Berreur a animé un stageconsacré à Jean-Luc Lagarce, auteur contemporain au pro-gramme du bac option théâtre.

© V. Arbelet

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Pourquoi ? Parce que cesartistes de plusieurs discipli-nes, installés sur le territoirebourguignon, développent desprojets artistiques et tissentdes liens. C’est d’ailleurscette présence au quotidienqui, de fil en aiguille, a pro-voqué leur rencontre. Aujour-d’hui, l’équipe enrichie dequelques électrons libres seretrouve au sein du Collectif7’. Leur dernier projet ? Pan-

dora, un texte de Jean-PierreVernant explorant le mythede la première femme, mis enchantier et joué cet automneau TDB. Leur force ? Le col-lectif comme règle du jeu par-tagée. Rencontre avec Élisa-beth Barbazin, Marion Gol-

mard et Vincent Shrink, pouren savoir plus sur leur modede travail.Pourquoi « Collectif 7’ » ?

Le 7 renvoie simplement à ladate de création de la com-pagnie, en 2007. Le prime (‘)c’est la petite virgule en l’air,la chose a priori insignifiantemais qui ouvre sur d’autresmondes. Quant au « collectif »il est très importantpour nous. Nous ne voulions

pas une compagnie mais uncollectif, avec une équiped’artistes d’origines et de dis-ciplines diverses. Qu’il y aitla notion de travail en commun.En quoi cela consiste-t-il ?

Si au départ nous n’avons pasles mêmes univers, on se res-semble sur nos modes decréation, on engage le travailde la même façon. Parler decollectif c’est vouloir unefaçon de construire ensemble,en partant de zéro. Chacunparvient avec son domaine decompétence à compléter lasculpture afin de créer unobjet qui vole de ses propresailes. Cela pourrait ressem-bler à une partition musicale,dans laquelle les différentes

voix forment une polyphonie. Et pour la création de Pan-

dora ?

Pour que le travail collectifpuisse avoir lieu il faut unsquelette préalable. Élisabethet Marion commencent parréfléchir en binôme autour dutexte et de l’espace. Ellesapportent cette matière qu’a-près nous travaillons ensem-ble. Une fois sur le plateau,le duo s’efface au profit ducollectif. Nous avançonscomme des artisans, ensem-ble, chaque jour, c’est le fon-dement de la démarche. SurPandora la création a été par-ticulièrement simple, c’étaittrès organique.

C. C.

Pandora, spectacle créé le1er octobre au Théâtre DijonBourgogne, salle Jacques For-nier.Texte Jean-Pierre Vernant,avec Elisabeth Barbazin(mise en scène), Julien Barba-zin (paysages lumineux), YvesBouche et Gérard Ravé (cons-truction décor), Anthony Das-cola (régie générale), JoëlleDouhaire Bataille (assistanatmise en scène), Marion Gol-mard (scénographie), PhilippeJourno (jeu), Hélène Polette(dramaturgie), Vincent Shrink(création sonore).Après le TDB, Pandora est par-tie en tournée en Bourgognepour une dizaine de représenta-tions scolaires et tout public.

Collectif 7’, le théâtre au pluriel Élisabeth Barbazin, Philippe Journo, Marion Golmard, Vincent Shrink... Des noms connuspour nombre de Bourguignons, qu’ils soient ou pas des habitués des salles de spectacles.

« Ma rare faculté d’assimilation

Contraria le cours de ma vocation(…)

Ah ! me la couler douce, et large

Comme ces flots…(…)

Pauvre Ophélie

Pauv’Lee-Lee

C’était ma p’tite amie d’enfance

Je l’aimais, c’est évident

Ça tombait sous les sens (…)

Et ta sœur ! (réplique Hamletà Laërte)(1)

Comment monter Hamlet ? s’interro-geait Jean-Louis Barrault. « Laforgue

m’indiquait un chemin qui me semblait

primordial pour s’approcher du grand

Hamlet de Shakespeare : le chemin de

l’humour ».Cinquante ans plus tard, quel cheminprendre pour appréhender cetteœuvre Sphinx ?

Bernardo : « Qui va là ? »Francisco : « Non, c’est à vous de me

répondre » (I, 1)

Une question, et une non-réponse quirenvoie le questionneur à lui-même.Tout Hamlet est dans ces deux pre-mières répliques.Au Danemark comme ailleurs, quand« quelque chose est pourri dans le

royaume », comment agir de manièrejuste et efficace ?Hamlet renvoie chacun de nous à lui-même. La pièce interroge :L’acteur : quelle figure d’Hamlet vais-je donc donner à voir ? Le traducteur : comment vais-je m’a-dresser à un public savant et à unpublic populaire à la fois ? Le spectateur : qu’est-ce qui peutbien pousser le metteur en scèneà monter une pièce déjà mille foiscommentée et mille fois représentée ? Et le personnage : to be or not to be ?

To be or not to be, phrase énigmatique,à l’image de toutes les questions quepose la pièce : folie réelle ou foliefeinte chez le prince danois ? Fan-tôme du roi Hamlet ou fantasme dufils ? Tragédie de la vengeance outragédie œdipienne ? Tempéramentmélancolique d’Hamlet ou conscienceexacerbée d’un « globe détraqué » et d’un« temps disloqué »...À nous « de recoudre ses mots avec le

fil de » nos « propres pensées » (IV, 5). La force d’Hamlet est de ne pas liv-rer de réponse…Le Sphinx est un Phénix.(1) Jules Laforgue, Hamlet ou les suites de la piété

filiale, 1887

Vous avez dit Hamlet ?par Carole Vidal-Rosset

8 POINTS DE VUE

Mathieu Munier a été ‘’salarié toqué’’ de multiples structureset festivals dijonnais. En mai dernier il crée Simone Traiteur –en référence à l’une de ses grands-mères – qui gèredésormais le bar du Parvis. La recette : Mathieu auxfourneaux, Stéphanie derrière le bar, une carte pour toutesles bourses et tous les appétits. Une bonne raison de flânerau TDB à l’heure du dîner...

HAMLET : Un homme peut pêcher avec un ver qui a mangé duroi, et manger du poisson qui s’est nourri de ce ver. (IV, 3)

BAR DE LIGNE AU BEURRE D’ESCARGOTpour 4 personnescuisson 30 à 35 mnvin conseillé : mâcon blanc Chânes

Ingrédients : 1 bar de ligne de 600 à 700g

pour le beurre d’escargot100 g de beurre pommade 2 c. à soupe de persil haché 2 c. à soupe d’échalote hachée1 gousse d’ail écrasée

sel et poivre

1 verre de vin blanc sec

- Écailler et nettoyer l’intérieur du poisson- Inciser le bar de chaque côté de 0,5 cm- Mélanger tous les ingrédients du beurre d’escargot- Farcir le bar avec cette préparation- Cuire à four chaud (240°C, thermostat 8) 30 à 35 mn- Arroser régulièrement le bar avec le vin blanc et le jus decuisson

Le bar du Parvis est ouvert avant et après chaque

représentation.

AU FOUR ET AU PARVIS par Mathieu Munier