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L'Afrique du Nord illustrée. 1931/05/09. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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La vie de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de Montpellier et Environs...

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L'Afrique du Nord illustrée. 1931/05/09.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :  *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.  *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :  *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits.  *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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ANNONCESII L'AFRIQUE DD NORD' ILLUSTREE

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L'AFRTOIilî I)H NORD ILLUSTREE ANNONCESIII

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ANNONCESIV T' 4T7T5TOTT17n TT Vfll^D ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCESV

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ANNONCESVI L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCESVil

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ANNONCESVIII L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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ANNONCESX L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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Prix du numéro : 2 francs. SAMKOI () MAI 1931 2<ï Année. -- Nouvelle Série, .Y" 528.

Le MaréchalLyautey invite par T. S.F. les touristes américains à venir visiter l'Exposition Coloniale. PholoManuel.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

CHRONIQUEDE LA SEMAINE

Une richesse méconnue.

L'Algérie consomme chaque année plu-sieurs millions de bouteilles d'eaux minéra-les. A dél'aut des précisions que fournirait

sur l'importance de ces importations la sta-

tistique du Service des Douanes, il ne fait

de doute pour personne qu'elles sont con-sidérables. Ceci pour la double raison que,comme tous les pays chauds et à régimepaludéen, l'Algérie compte beaucoup de

malades souffrant des désordres divers du

tube digestif et que trop souvent lui font

dél'aut les eaux pures, claires et légères

qu'on peut dire des eaux de table. Sauf en

montagne, elles sont plutôt mauvaises, sau-

màtres et magnésiennes ici, calcaires et char-

gées de sédiments là-bas et en trop d'en-

droits mêlées dangereusement d'eaux impu-res de ruissellement et de surface.

C'est donc une dîme que l'Algérie paie an-

nuellement, non pas à la France, non pas à

l'Etat français, mais aux sociétés fermières,heureuses concessionnaires de sources quisont richesses naturelles, appartiennent à

tout le monde et devraient être d'autant

moins monopolisées par les affairistes et

gens d'affaires amateurs de gros bénéfices

qu'elles sont objet de première nécessité

impérieusement requis par des légions de

malades.

Or, ces eaux minérales exploitées par des

sociétés concessionnaires qui, la plupart du

temps n'ont eu d'autre peine que de sollici-

ter l'autorisation de l'Etal, consentir quel-

ques-unes de leurs actions au propriétairedu terrain et installer un griffon, nous sont

vendues à des prix fabuleux. Les compagnies

exploitent avec férocité une situation qu'ellesconsidèrent comme un monopole de fait.

Evian, Vichy, Vitlel, Vais et tutti quantinous sont vendues 2 fr. 50, 3 francs et quel-

quefois plus, comme Viltel-liépar, les 80 ou

S5 centilitres, plus cher que du bon .vin,

plus cher que du vin déjà de cru ! Et il n'est

qu'à les emmagasiner dans des bassins réu-

nis par des tubulures aux chambres d'embou-

teillage ; et Villel, Vichy, Evian, Vais et tutti

quanti ne coùtenl que la peine d'être ramas-

sées et tout compte fait valent bien de huit

à dix sous la bouteille, à cause du verre, de

l'étiquetage, du bouchon, du transport et de

la publicité sous forme de pancartes dans

les journaux, de brochures enthousiastes et

d'envois gratuits aux membres du Corpsmédical.

De l'eau à 3 francs les 80 centilitres, de

l'eau à 375 francs l'hecto, quel est celui de

nos vignerons algériens que n'enfiévrerait

pas la perspective d'une telle aubaine et quine restera pas songeur à la pensée de ces

amphores, foudres et transports coulant sans

arrêt !

Or, malades ou bien portants, pourquoiles Algériens, les Européens du Maroc et de

la Tunisie ne réagissent-ils point contre ces

prétentions exorbitantes des trafiquantsd'eaux minérales, pourquoi, aidés en eela

par des capitalistes avisés qui feraient en

même temps une excellente affaire, ne pen-sent-ils point à chercher et à se pourvoirsur place des eaux médicales ou de table

qu'on leur vend à ces prix abusifs ?

Serait-ce parce qu'ils se laissent prendreaux fallacieuses promesses des prospectus et

des brochures et qu'ils croient vraiment uni-

ques au monde ces eaux qu'on leur dit mira-

culeuses et même radio-actives ? Qu'ilslisent alors Mont-Oriol, de Maupassant, ou

Mirbeau, et ils verront alors comment on

lance une source, comment même on la

« sale » de radium pour qu'on en retrouve

des traces à l'analyse.On ne discute aucunement ici la valeur

thérapeutique des eaux minérales mais ondit que ces eaux minérales existent partoutau inonde avec des qualités à peu près égaleset similaires. Avec Vais, Vichy, Evian, Vittelet tutti quanti, les Algériens recommencentcette blague énorme commise par eux d'avoiracheté à la Hongrie, pendant soixante anset jusqu'à la guerre, de l'eau d'HunyadiJanos alors qu'ils auraient pu en empoison-ner l'univers jnrisque toutes les eaux africai-

nes, depuis la hauteur de Boghari jusqu'auNiger, cela sur toute la largeur du continent,sont des eaux d'Hunyadi Janos, c'est-à-dire

magnésiennes, à un titre supérieur.Les eaux sont partout les mêmes, rangées

par catégories de nature, les unes chaudes,les autres froides, alcalinées, bicarbonatées,

sodiques, chlorurées, ferrugineuses, sulfu-

reuses, carboniques, sulfatées, calciques,magnésiennes, arsenicales, gazeuses aveclithine, stronthiane et tous les sels en somme

auxquels on peut recourir. Les sources, ilne s'agit que de les rechercher et de les clas-ser après analyse. S'il est impossible de trou-ver des eaux bicarbonatées sodiques (Vichy)ou sulfatées calciques, sodiques et magné-siennes (Vittel) ou faiblement minéralisées(Evian) ou bicarbonatées sodiques ferro-ar-senicales et gazeuses (Vais) dans les plainesde la pampa ou le tchernoziom russe, on lesrencontrera partout dans les zones de frac-ture et les terrains d'origine volcaniques.

L'Afrique du Nord est exlraordinairemenlriche en eaux minérales qui y vont de pairavec les gîtes métallifères. On peut supposerque l'Atlas marocain, grand et moyen, enest abondamment pourvu, de même que leRif. L'Algérie, selon des travaux de recher-che qui sont déjà lointains, en compteraitactuellement 174 sans préjudice de toutescelles encore inconnues et qui sont à décou-vrir. Moins abondantes dans l'Ouest et lesterrains de steppes inondées, on en sait une

vingtaine dans l'Oranie, quarante dans le

département d'Alger et plus de cent dans le

département de Constantine, puisque lessources vont avec la montagne et que lesterrains s'accidentent de plus en plus dansla direction de l'Est.

Ce qui révèle le nombre considérable dessources minérales africaines d'usage exter-ne, c'est l'abondance des vestiges romains,la multiplicité des thermes, canalisations et

piscines qui couvrent le Constantinois. Les

indigènes ne manquèrent point de les utili-ser, usageant ce qui restait des installationsilaliotes. Ils négligèrent, probablement com-me les anciens, les eaux froides de boissonmais vouèrent une sorte de culte religieuxaux sources chaudes.

Nous avons donc à portée de la main,n'attendant que l'heure où l'on daignera s'enservir et les exploiter, toutes les qualitésd'eaux que les sociétés fermières des sources

françaises nous vendent au prix du meilleurvin courant.

L'Oranie, avec Hammam-bou-Hadjar et

Bou-Hanifia, a des eaux de balnéation d'uneactivité incomparable ; le département d'Al-

ger possède les eaux alcalines bicarbonatéesde Bou-Haroun, celles ferro-gazeuses d'Ham-

mar-Rigba, celles ferrugineuses (Bussang) deTéniet et enfin les eaux excellentes du mas-sif Kabyle, parmi lesquelles celles d'Aïn-Souk-el-Arba, plus pures et moins minéra-lisées que celles d'Evian, puisque le résidusec est de 0 gramme 1 par litre alors

qu'Evian fait 0 gramme 5.

Au surplus tout le monde sait que la mon-

tagne et la forêt kabyles sont excessivementriches en eaux de toute nature mal étudiéeset aux vertus inconnues jusqu'à présent.

Les Constantinois à Takitount, Ainrou-chen, Am-Seynour, eaux de table et de

régime propres à réparer les désordres

hépatiques, gastriques et rénaux. Antirhu-matismales, pour la gorge, lés dermatoses,la stimulation, la vessie, les organes géni-taux nous avons ici nos Barrèges, nos Cap-Veru, Luxeuil, le Mont-Dore, la Bourboule,Salies et Plombières et eniin nous avons deseaux de table qui valent les meilleures eaux

françaises.Alors pourquoi prêter le liane et ne pas se

mettre en défense contre les scandaleuxabus signalés ? Il n'entre certainement dansl'idée de personne de réclamer aux Africainsdu Nord, à l'époque des vacances et desgrosses chaleurs, de ne pas aller faire leurcure dans une "station hydrominérale quel-conque de la France où ils goûteront lerepos, le changement salutaire du climat, oùils trouveront la fraîcheur et s'évaderont dessoucis qui sont les leurs le demeurant du

temps. Cela pour leur demander d'aller esli-ver dans la brousse kabyle ou autre où ilfait chaud, où ils ne trouveraient pas le béné-lice du changement et de la distraction etoù, du reste, rien n'est organisé.

Mais pour la boisson, pour l'eau de table

que nous payons à trois francs le litre, ne

peut-on pas s'organiser, exploiter ces riches-ses, les livrer à la consommation à des prixraisonnables ? La santé publique aurait toutà y gagner, on éviterait de multiples épidé-mies saisonnières. On permettrait à quan-tité de malades déshérités et qui ne peuventle faire de s'administrer les soins nécessai-res. A la condition de ne pas mesurer leureffort, les capitalistes qui entreprendraientces lancements réaliseraient de splendidesaffaires et l'activité générale du pays, main-d'oeuvre, transports, etc., s'accroîtrait dansdes proportions notables. Eniin, dernier

argument, et de poids, on pourrait créer ici,..«.us quelques sites choisis, de beauté incom-

parable et de climat idéal, quelques stationshydrominérales et climatiques qui travail-leraient l'hiver alors que la saison françaiseest terminée et que c'est là-bas, Vichy, Vittel,Evian et partout l'hiver lugubre, la neige, lebrouillard, la brouillasse et la désolationmorne et sinistre du ciel couleur de plomb etdes arbres sans feuilles.

Tout à gagner donc et rien à perdre. Alors

qu'ils attendent les détenteurs de capitaux,qu'est-ce qu'il attend, l'Etat qui a tant deprofits à retirer de cette mise en valeur àcommencer par celui de protéger la race etsa santé ?

JEANGIIIOD.

Une prophétie.

Mercier,l'auteur connu du «Tableau de Paris»,avait précédemmentpubliéun ouvrageanonymein-tulé : «L'an deuxmille quatre cent quarante, Rêves'il en fut jamais». Dans cet ouvrage,Mercierex-posait les modificationsqui, à son sens, pourraientsurvenir dans les cinq cents années après celle desa naissance (1740).

Au nombredes prévisionsqui se sont déjà réali-sées, il en est une fort nette concernantl'Algérie.

A défaut de la première édition, de 1770,nouscopionsle passageintéressantdans l'éditionde 1786(tome II, p. 327et 328) :

«Avons-nousbesoinde vous dire que nousavonsfait disparaître les pirates algériens et tous lesautres corsaires de Barbarie; car, il était honteux,et ridicule qu'un peuple sans marine accrochâtnotre navigationmarchande,et que la politiquedesgrandes nations se servit toujours de ces corsairespour arrêter le progrès de la navigationeuropéenne.Une bonne fois sévère avec eux, nous avons fait

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L'AFRIQUE Dtl N'OHI) ILLUSTREE

cesser cette piraterie qui accusait notre faiblesseet décourageait la plupart des négociants; car,sous un véritablepoint de vue, les négociantssonttous frères, et le dommagede l'un va toujours audétriment de l'autre.»

Mort en 1814,Merciern'a pu voir l'accomplisse-ment de cette prophétie, c'est-à-dire la destruc-tion de la piraterie barbaresque.

Il ne semble pas qu'il ait eu jamais l'idéeque les pays barbaresquesprendraient,sous la di-rectionde la France, l'essor que l'on peut constateraujourd'hui.

Stanislas Millot.

Le Voyage présidentiel en Tunisie.

A Bizerte.Cette fois, Bizerte a eu sat part et c'est cett.'

ville qui a eu l'honneurde voir le Président de laRépubliquepour la dernière fois. Mais d'abord, letrain présidentielparti à 8 heures45de Tunis s'ar-rêta à Mateur où M. Doumergues'entretint unmomentavec des notaiblesde la région.

De Ferryville, le Président se rendit à Bizerte àborddu «Foudroyant», contre-torpilleurd'escadre,ce qui lui permit d'admirer le lac uniqueau mondepour abriter une flotte.

A Bizerte, ce fut une réception grandiose. Laville magnifiquementpavoisée lit un accueil déli-rant au Chef de l'Etat sur le point de quitter laTunisie et la vue des quais noirs de mondeai dûconvaincrele Président de la sympathiequi mon-tait vers lui de tous les coeursbizertins.

Après la présentationdes autorités au Contrôlepar M. Mottes devant M. Vernisse,vice-présidentde la Municipalitéet le Général Bel Khodja, caïdgouverneur,le Président alla déposerune gerbe aumonumentaux morts et. suivi de nombreusesper-sonnalités, lit la visite de la ville, au milieu desacclamationset de l'enthousiasmegénéral. Bizertesûrement a voulu,pair la chaleur de sa réception,résumerpourM. GastonDoumergueles sentimentsde tout le pays tunisien.

A 12 h. 30,un grand banqueteut lieu à la Muni-cipalité où après le discours de M. Vernisse, lePrésident de la République,parlant pour la der-nière fois en public,salua le travail et l'effortcons-tant nui ont permis d'amener lui Tunisie à sonpoint actuel de richesse et de civilisation.

Dsrnière marquede sympathieet de loyalisme:S. A. le Bey tint à se rendre par train spécial, àBizerte .où il salua sur le quai d'embarquementle Président de la République,en lui exprimant 11)joie qu'il avait ressentie à le recevoir dans sonroyaume.

Le Président de la RépubliqueFrançaise n'afait qu'un bref séjour sur le territoire de la Ré-gence, mais si l'on en juge par les manifesta-tions (pli lui furent prodiguées,sa visite s'imp:>-sait. Elle a un sens profondqui n'échappeà per-sonne. Non seulement 1.' Chef de l'Etat est venuapporter aux populationsde ce pays le salut dela France, mais en prenant contact avec les élé-ments les plus divers, en s'inquiétant des besoinset des problèmesqui touchent à la vie de la Ré-gence, il a prouvéque le Gouvernementde la Ré-publiqueveille de près au développementet aubonheurde cette Tunisie dont on fête le Cinquan-tenaire avec un si bel éclat.

Gérard Aumont.

Le ConseilMunicipalde Ferryville attend l'arrivée du Président.

M. Doumergue,accompagnéde l'Amiral de Boisanger, passe devant les Officiersde terre et de mer.

Le banquetà Bizerte. De gaucheà droite : M.Vernisse,vice-présidentde la

Municipalité;M. GastonDoumergue; le Caïd GouverneurBel Kodja;M. CharlesDurand,ministrede la Marine.

LePrésident,accompagnédes autorités tunisiennes,s'embarquesur «le Colbert». PhotosLumbroso,

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L' APl<I QU15 DU NORD I LLUST REE

«L'Ampère», nouveau navire càblier français.

Malgré tous les progrès réalisés en T.S.F., lescâbles télégraphiquessous-marinsne sont pas en-core prêts de disparaître. En dépit de leur prixélevé (12 millionsentre Alger-Marseille)et desdifficultésque rencontrentparfoisleur poseet leurréparation,ils continuentà jouird'unefaveur baséesur le secret, la célérité et la régularité de leurstransmissions.

Actuellementl'Afrique du Nord possède,tantdans la Méditerranéeque clansl'OcéanAtlantique,sept câblesassurant chaquejour un trafic considé-rable avec la Métropole,Utilisés sans arrêt, pour-vus d'appareils Beaudot-Picardà transmissionra-pide,ces transporteurs de la penséehumaineper-mettent non seulementau Gouvernementfrançaisd'être en liaisonconstanteavecla Tunisie,l'Algérie,le Maroc,maisencoreaux journauxquotidiensd'in-former leurs lecteurs des événementsmondiaux,aux commerçants,voireaux simplesparticuliersdetransmettre rapidementce qu'ils ont à se dire.

Pourmenerà biencette tâchedélicate,longtempsnotre pays n'utilisaqu'un vapeurde faibletonnage,sur lequel on avait embarquéd'excellentstechni-ciens.«La Charente». dont le rayon d'actionétaitinsuffisant,ne pouvaitopérerque par temps calmed'oùretard dans les réparationset, par conséquent, Le navirecâblier «Ampère».

Grappinspour dragage des câbleset crapaud de 300 kgs pour mouillagede bouées.

Bouéespourtravaux en mer par grands fonds.

immobilisationprolongéedu câbleà réparer.Construitdurant la guerre l'«Emile-Baudot»,dont

nousavons publié,il y a quelquesannées, la pho-tographie, remplaçapar la suite " la Charente».Cettenouvelleunité,qui n'était destinéeen principequ'à la réparationdes câblessous-marinspar faiblefond et d'atterrissement,a fourni une belle car-rière en Méditerranée.Actuellementau Havre, ilvient de céder la place à «l'Ampère»le nouveaunavire càblier.

Sorti récemmentdes chantiers de la Société

Provençalede ConstructionsNavales,«l'Ampère»

a été construit sous la surveillancespécialedu Bu-reau Veritas, afin d'obtenir la premièrecote danssa catégorieet la marqueP. R. (prouerenforcée)qui lui est indispensablepour opérer éventuelle-ment dans les glaces de l'AtlantiqueNord. Il estdu type à spardeck,avecun avant à guibre et unarrière à voûtede formeelliptique,cequi lui donneune silhouette très gracieuse.Ses caractéristiquesprincipalessont les suivantes: longueurhors toutlll m. 500;longueurentre perpendiculaires,82 m.;largeur au fort, 12 m. 500; creux, 8 m.; déplace-ment à pleine charge, 3.920tonnes; tirant d'eaumoyenà ce déplacement,5 m. 500; puissancedesmachines,2.-100chevaux;vitesseen pleinecharge,12,6noeuds.

Etant donnéle servicepénibleque doiventassu-rer l'équipageet le personneldes P. T. T. pendantles travaux du câblier, ses aménagementsprévuspour 88 personnessont très confortables.Us com-

prennentdescabineset bureauxpourl'ingénieurenchefdes P. T. T., les ingénieurs,le commandantdu

navire,les rédacteurs,les officiersde pont et de la

machine,et des salles communes: fumoir, salle à

manger,carré des officiers.L'équipageest répartien cabineset postes.

L'équipementcàblier, fourni par une compagnieanglaise,comportedes machinescombinéesde poseet de relèvementavecjockeys,les pouliesnécessai-

res d'avant,guideset dynamomètrespour releveretréparer les câblesdans les grands ou petits fonds;une machinecomplètede posearrière avec pouliearrière, guideet dynamomètrepourla posede lon-gues sectionsde câbles;une machineà souderLu-cas avec 5.000brasses coupléeà une machineré-versibletrois cylindresavecéquipementpourpren-dre des spécimensdu fondsde l'Océan;des machi-

nes à traîner pour amener le câble vers les tam-bours; des machinescàblièresà l'avant du navire,etc. En plus de ce matériel, «l'Ampère» possèdeune installationradioélectriqueémettriceet récep-trice,touteunevariétéd'appareilsde mesures,grâceauxquelsil aura la possibilitéd'assurer rapidementet dans des conditionsparticulièrementfavorablesla pose et la réparation des câbles sous-marins.

La salle d'expériences.

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L' APBIQUE DU NORD ILI.USTREE

Le Stade municipal de Fez.

Lemouvementsportifà Fez est très importantetplusieursassociationsoccupentà tour de rôle,tousles jours, le Stade Municipal,dont les dimensionset les dispositionssont remarquables.

Ce Stadevient d'être doté de tribunespubliquesqui sont un modèledu genre et qui font de l'en-sembledu Stade, le plus beau, le plus spacieuxetle plus modernede l'Afriquedu Nord.

Le parachèvementde cet édificerépond auxvoeux de la CommissionMunicipale françaiseet donnesatisfactionauxdésirsde la populationdeFez dont la sportivitéest connueet démontréeàchaquemanifestationorganisée.

La conceptionde l'ensembledu monumentdestribunesrevientà M. l'IngénieurprincipalAmbro-sini, chef des Travaux Municipauxde la ville deFez, véritable animateur de la Vilk-Nouvellequiluidoit sa voirieimpeccableet ses rues,trottoirs etédificespublicsqui font l'admirationde tous lesvisiteursde la Ville.

C'est égalementà M. l'IngénieurprincipalAm-brosini qui sont dues toutes les réalisationsspor-tives de cette ville

LestribunesduStadeMunicipalsontentièrementen bétonarmé.

Les aménagementscomportentdes gradins pour1.100placesavecdes logesdans la partie centralepour les autorités.

Leur longueurest de 44 mètres, comprenant11travéesde4 mètresavecjoints de dilatationtoutesles trois travées.

Hauteur maximum: !) mètres; porte à faux do9 m. 50.

La partie des ouvragessituée sousles gradins apermisun aménagementfacile en vestiaires,lava-bos, douches,etc.. Chaquevestiairea ses douchesparticulières.Les arbitres ont leur local,la Direc-tion régionalede l'Instructionphysiquea égalementson bureau avec téléphone.

Toiture. — Elle est constituéepar un hourdisléger en béton armé reposant sur des poutres re-

FEZ. — Les tribunesdu nouveaustade municipal.On remarqueun audacieuxporte-à-fauxde 9"'50sans appui. PhotoProspcr.

Lorsqu'unétranger jette un regard sur elle,cetteéglise lui semble très courte et en demande laraison.

C'est que ceuxqui la conçurentont foi dans leMarocet prévoientle développementde Casablanca.

Lorsquele vaisseaulivré au culte sera trop petitpourcontenirles foules,il sera facile,sur le terrainqui lui est destiné,de continuerles murailleset deprolongerla toiture : il suffira, lorsquece travail

sera fini d'abattre la cloisonde briquesqui séparela nef présente de la nef future pour avoir unevaste cathédraleaux proportionsbien calculées.

En attendant, la ville de Casablancapossèdeunornementde plus.

Cette cathédraleest plus qu'un ornement : elleest le témoignagesilencieuxd'unequalitésplendidequi fait le fonds du tempéramentcasablancais :la générosité.

L'Inaugurationde la tour de la Cathédralede Casablanca: I. Vue extérieurede la Cathédrale; IL Pendantla messed'inauguration.

liéesà desconsolesà sectionvariableet tracé para-boliqueégalementen béton armé.

Aucunappui intermédiairene gène la visibilitédesspectateurs.

Fondations.-- L'ensemblede l'édificereposeparl'intermédiairede semellesen béton armé sur desformesen gros béton répartissant sur le sol unepressionde l kiloau centimètrecarré.

La liaison entre les semelleset les poteauxsefait par l'intermédiairede semi-articulations.

mt i »

La Cathédrale de Casablanca.

Il y a un an, la cérémoniede la posede la pre-mière pierre. Douzemois après, la cérémoniedela bénédictionet l'inaugurationde l'édifice.

Un an pourbâtir une cathédrale! Onva vite, auMaroc.

Sans cloute,le style de la cathédrale de Casa-blanca n'a rien du gothique des cathédrales deErance,et les ogivesde Chartresoude Reimsn'em-barrassentplus les.architectesmodernes.

La silhouette des deux tours claires s'élance,légère,clansles airs et dominedéjà Casablanca,lavilleblanche.

Bientôt,du haut de ces tours, le son des clochesfera résonnersa voix.Le 31 maiaura lieu la béné-dictiondesclochesqui leur sont destinées.

Et cependant,la cathédralen'est pas achevée.Untiers de l'édificeest seulementconstruit.

Lois de son passage à Eez, avec M. Dumesnil,le GénéralPoli-Marchettiest reçu par la Sociétédes Corses de cette ville. Photo Aime.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Le Centenaire de la Légion.

Après avoir été à la peine pendant un siècle,tous les enfants de l'Europe, sinon du Monde,quiont servi dans la Légion,sous les plis du drapeautricolore et dont beaucoup dorment leur derniersommeil,vont enfinêtre à l'honneur.

Nous avonsdéjà décrit le Monumentaux Mortsde la Légiondont la masse imposantese dressedans la courde la CaserneViennot,face à la grilled'entrée. Ensembleharmonieuxet d'un remarqua-ble effet artistique,dont les légionnairessont fiersparce qu'il est leur oeuvreet qu'il symboliseleurssacrificeset leur fidélité.

Au matin du 30avril, un immensevoiletricolorerecouvrait le monument.Un gai et tiède soleil deprintempsbrillait dans le ciel promettantune heu-reuse journée.Dans la cour, les troupes,baïonnetteau canon,se massentclansle fondet sur le bas-cô-tés de la sculpture.D'autres troupessur deux rangsforment une doublehaie jusqu'à la grille d'entrée.Il y a là tout le 1" RégimentEtranger, puis lesimportantsdétachementsdu 2",3"et 4".La musi-quedu 1*'s'est masséeà gauchedu monument.Lespremières,les nombreusesdélégationsd'ancienslé-gionnairesse présententavecleurs drapeauxet segroupent clansl'allée centrale. Puis, viennent en-suitedenombreuxdéléguésdeSociétésd'anciensmi-litaires, d'associationslocales,de fonctionnaires,deconseillei-smunicipauxet généraux,de conseillersd'arrondissement, le Conseil général d'Oran, deTlemcen,de Mascara; le Barreauen robe; le cler-gé dont Mgr Bollon,évêqued'Alger et Mgr Du-rand, évèqued'Oran,de nombreusessectionsde laCroix-Rouge,de l'U.F.F., etc...

Parmi les personnalités,citons encore, en nousexcusant,vu leur nombre,d'en omettre quelques-unes.

MM. Galle, président des DélégationsFinanciè-res ; Menudier, maire d'Oran, et ses adjoints;Brière, Parés, député; Marlier, préfet ; Fouque,présidentdu Tribunalde Commerce; presquetouslesMaireset de nombreuxadjointset conseillersdudépartement.

Rassemblésau pied du Monument,on remarquede nombreuxgénérauxen grande tenue et revêtusde leurs insigneset, au premier rang, les officiersgénérauxdéléguésétrangers quiont tousappartenuà la Légion: le brigadiergénéralStanleyFord, at-taché militaire américain; le colonelSzarvas, del'armée roumaine; le capitaineGodringtonet le co-lonelEtheron,de l'arméeanglaise; le colonelKosiket le commandantPreminger, de l'armée Tchéco-slovaque.

Maisvoiciqu'uncommandementvient de se faireentendre.Toutesles troupes,avecun ensemblepar-fait présententles armes tandisque résonnela son-nerie «Aux Champs», que le GouverneurGénéral,le MaréchalFranchet-d'Espérey, suivis de leurs

Les Fêtes du Centenairede la Légion: L'arrivée de M. Carde, GouverneurGénéral; du Maréchal

Franchet-d'Espérey; du GénéralRollet dans la cour de la CaserneViennot.

chefs de Cabinetet d'officiersd'ordonnance,appa-raissent à l'entrée de la couret viennent,au milieudes acclamations,se placer au pieddu Monument.

A ce moment,six avions du centre de La Sénia,auxquelsse sont joints deuxappareilsvenusde Co-lomb-Béchar,passentet repassentrapidementdansl'azur étincelant.

Une tribune tricolore a été aménagéeà gauchedu monument.Lepremier,le colonelen retraite Fo-rey, qui fut l'âmede ces réjouissances,y monteet,au nomde tous ses collaborateurs,grands et petits,de toute la Légion,adresse ses remerciementsàceux.'qui ont répondu à son appel, en particulierau GouverneurGénéral et au MaréchalFranchet-d'Espérey. Puis il rappelle que ce fut le généralRollet qui eut l'idée d'élever un MonumentauxMorts de la Légion. Enfin, il expose par quelsmoyensle Comitéparvint à accomplirla missionsacréequi lui avait été confiée.

Au milieu des applaudissements,le premierora-teur cède maintenant la place au colonelNicolas,commandantle 1" RégimentEtranger. Celui-cire-mercie tous ceuxqui ont permis,par leur dévoue-ment, l'édificationdu Monument,puis, en termesvibrants d'émotion narre l'épisodedu combat doCamerone,dont la date a été choisiepour la célé-bration du centenaire.Une longueacclamationac-cueillecette péroraison.

C'est maintenant à M. Maurer, président del'Uniondes Sociétésd'ancienslégionnairesde Fran-ce et de l'étranger, d'exprimersa profondegrati-tude au généralRollet et au colonelForey.

«Combienil serait désirable,s'écrie-t-il,quetou-«tes les mères,épouseset soeursfrançaisessachent«que ceuxquenous honoronsaujourd'huiont droit«à leur reconnaissance,puisquele sang versé si«généreusementpar ces noblesparias leur ont«épargnétant de larmeset de deuils.»

«...La France, ajoute-t-il, pas plus dans la vie><quedans la mort, ne fait de différenceentre ceux«qui sont nés sur son propre sol et les étrangers«accouruspour combattresousles plis de son glo-«rieux.drapeau! Tous sont égauxet tous sont ho-«norésavecla mêmepiété,puisquetous ont égale-oment bien mérité de la Patrie.»

Quatrièmeorateur,M.Valleur,maire de Tlemcenet vice-présidentdu Conseilgénéral d'Oran,excuseM.Saurin,empêché,puisapporteà la Légionl'hom-

mage admiratif du Corpsélu qu'il représente.M.le MaréchalFranchet-d'Espéreylui succèdeet

termine son discourslonguementapplaudipar cesmots:

«Honneuret fidélitéfut la deviseofferteà tous«ces hommes.Partout la Légiona répondu«Pré-«sent » et sur les traces de ses pas vainqueurs,le«soleilne se couchepas. La gloire de ce corps il-

Pendant la cérémoniede l'inaugurationdu Monumentaux Morts. Photos Moris.

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L'A Fui QUE DU NORD ILLUSTREE

«lusti'e suffit, dans le coeurdes siens,à remplacei«l'imagede la Patrie perdue.La Légiona conquis,«dans les rangs de l'armée nationale,une place de«choix.Troupeétrangèresous le drapeau français,«son aîné, elle est devenuefrançaise. L'esprit de«la Légionne mourrapas ! »

C'est à M. Cardeque fut dévolule soin de com-pléter ces noblesharangues.

En termesexcellents,empreintsd'émotion,leGou-verneur Généralbrosse un prestigieuxitableau del'oeuvreaccompliepar les légionnairespendant unsièclepuis terminaen évoquantla GrandeGuerre:

«Lorsqu'en1914,à l'appel de la Patrie en dan-«ger, nousvîmesnos splendidesrégimentsd'Afri-oque se jeter dansun élansublimeau combatpour«barrer la route à un ennemiplein de superbeet«de jactance,ne l'etrouvions-nouspas dans nos«zouaveset nos chasseursd'Afrique,les vertus deonos vieux légionnaires,qui, par une sorte d'ata-«visme, renaissent en nos soldats algériens de la«Grande Guerre, démontrant ainsi à l'Univers

Le GouverneurGénéralprononçantson discours.

«étonné,queles enfantsde l'Algériesavaient,com-«me leurs pères,vaincreet mourir.

«Danscetteglorieusecité de Sidi-bel-Abbès,ber-«ceaude notre Légion,où se forment chaquejour,«à la tradition de leurs anciens,les jeunes légion-«naires de demain,devant la majestédecemonu-«mentqui évoqued'une façonsi magistralelesges-«tes de ces fidèleset courageuxserviteurs de la«France immortelle,élevonsnos coeursà la hau-" tour des sacrificesdes héros que nous honorons«en ce jour et reportons pieusementnos pensées«vers nos grands et chers morts poury puiserunenfoi nouvelledans les destinées futures de notre

Avant la remise des décorations: oOuvrez-leban».

•<Mère-Patriebien-aiméeet de sa fille ainée, l'Al-«gérie».

Avantde terminer,le Maréchal,chaleureusementapplaudi, donne lecture d'un télégramme de M.Maginotqui s'associeau nomde l'Arméefrançaiseà l'hommagerenduaux glorieuxmortsde la Légionétrangère.

Denombreusesdélégationset personnesdéposentdes fleursau pieddu monumentdébarrassédu dra-peauqui le recouvrait,puis on procèdeà la remisedesdécorations.

Les troupesse retirent pourdéfilerdevantleMo-numentaux accentsentraînants de la «Marchedela Légion». Défiléimpeccable.En tête marchemar-tialementle généralRollet,suivides 1", 2",3' et 4"étrangers précédésde leurs officiers.On remarquetout particulièrementles sapeurs de la Légionvê-tus dulongtablier blancet portant la hache.En ar-rivant à la hauteur du monument,les officiers,d'ungeste large, saluent de l'épée. Le GouverneurGé-néral et le Maréchalfélicitentensuite chaudementle généralRolletpour la belletenuede ses troupes.

Après la cérémonie,M. Carde se rend à l'Ecoled'Agriculturepour la visiter. Au seuil de rétablis-sement, il est reçupar M.Brémond,directeurquile

pilote dans les différentessalles. Mais l'heure du

banquetofficieloffert par la Légionapproche.Prèsde quatre cents convivesse trouvent réunisdans lecadre verdoyantdes glacis ou se trouve le garageFalcondans lequelaura lieu le banquet.

A la droite du GouverneurGénéral,qui préside,prennentplace: le MaréchalFranchet-d'Espéreyet

Les illuminationsdu quartier de la Légionpendant les fêtes. Photos Moris

M. Biière, député; à sa gauche,le Prince de Mo-nacoet M.Parés, député.Remarqués,en outre,tou-tes les personnalitéset autorités civiles et militai-res déjà citées.

Avecsa façadepourpreet sa salleornéede fleurs,de plantes vertes et d'oriflammes,le garage trans-forméen réfectoire,offreun aspect enchanteurquifait honneuraux1organisateurs. Dehors,par les

larges portes vitrées .l'on aperçoit la fraîche ver-dure de la promenadedu Ruisseau.

Au Champagne,le Général Rollet vivementac-clamése lève pour prendrela parole.

D'une voix mâle et vibrante, il ilit sa gratitudeà tous ceuxqui ont bienvouluhonorerde leur pré-senceles Fêtes du Centenairede la Légiondont ilsalue les délégationsvenues,au nombrede 27 dedifférentspays. U exprimesa joie en recevantdenombreuxtélégrammesdes légionnairesde l'activeen détachementau Tonkin.en Indo-Chine,élansleLevant, au Maroc en Tunisie, sur les continsduSahara.

11J'ai l'honneurle droit et le devoirdit-il decrie1'

"bien haut ma fierté d'être légionnaireet, au.jour-«d'hui,le premierd'entre eux..

11Je lèvemonverre à la France que les légion-" naires ont servie et serviront toujours avechon-11neur et fidélité.»

Après ces paroles couvertesd'applaudissements,la " Marchede la Légion» est exécutéepar desmu-siciensdu 2"étranger qui ne cessèrent sous la di-rectionde M. Giaccardi,et durant tout le repas, dese faire entendre dans des morceauxet dans deschants en français et en allemandd'une remarqua-ble exécution.

Puis un représentantdesvolontairesétrangers de-là Grande Guerre rappelle que 45.000d'entre eux;accoururent pour défendrenotre pays dans lesrangs de la Légion..

M, Maurer, présidentdes AnciensLégionnaires,expose la genèse du groupementqu'il a l'honneurde représenter.

«La Légion, précisa-t-il, c'est la Démocratieavant la lettre ».

M. Retint,maire de Bel-Abbès,exprimetoute lareconnaissancede la ville pour les légionnaires<iuiont fondé cette cité actuellementen pleine pros-périté.

M. Carde enfinbrosse un prestigieux tableau del'oeuvreà la fois guerrière et colonisatriceaccom-plie par la Légiondepuisun siècle.

Il remontemêmeà l'originedes Corpsétrangersqui combattirentsous les ordresde nos rois. Il rap-pelle les mercenairesde l'Helvétie, les régimentsIrlandais de Fontenoy,les heures vibrantes de laRévolutionde 17S9,du Consulatet du 1" Empire,les légions Batave, Germanique,Suisse, Italienne,Irlandaise,Hellénique,les lanciers de Poniatowskyet le régiment île Ilohenlohe.

U ressuscite également,la prise d'Alger, l'émirAbdelkader,les combatsde Sidi-Chabal,de la Mac-ta, d'Arzewet Mostaganem,Milianaoù les légion-naires perdirent 102hommessur un effectifde 750unités. De là il passe à la Crimée,au SudOranaiset plus récemmentà l'échauffouréedu Djihani(1929)où un pelotonde légionnairescomplètementencerclé tint pendant quatre heures, après avoirperdu les 2 3 îleses hommes.

En achevant,son exposé, écouté religieusementpar tous, M. le GouverneurGénéraldit quelledettede reconnaissancel'Algérie a contracté envers laLégion.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTRER

Le Cinquantenaire de la Tunisieet de l'Afrique du Nord à Nice.

Les lecteurs de «l'Afrique du Nord Illustrée»

ne manquerontpas, sans doute,d'accueilliravecun

vif agrément la nouvellequi fait l'objet du bref et

simpleexposéqui va suivre.Il n'y a pas longtempsencoreque l'Afrique du

MonseigneurRémond,évêquede Nice.

Nord française tenait évidemmentpeu de placedans les préoccupationsgénéralesde la Métropole;seul, le domaineéconomiqueparaissant accaparerl'opinionpubliquepour des fins plus ou moinsheureuses.

Maisla célébrationdu Centenairede l'Algérie,en

apportant à de nombreuxesprits les lumièresnou-

velles,avait provoquéun mouvementgénéral trèssérieuxde pluslarge attention.

M. Boivin.

Le GénéralToulorge.

La Sociétédes «Lettres, Scienceset Arts», qui

groupe depuis longtempsdéjà l'élite intellectuellede Nice et des Alpes-Maritimes,a tenu à célébrer

avec éclat le Cino.uantenairede la Tunisie et, àl'heure où le Présidentde la Républiqueapportai',aux populationsde la Régence,le salut affectueuxde la France, elle s'est honoréede participer à sa

manière, c'est-à-dire de la plus élégante façon, àla commémorationd'une page non des moins glo-rieuses de notre expansiond'outre-mer.

A cet effet, elle a organiséune série de quatreconférences,qui ont eu toutes un incontestablesuc-

cès affirmépar la voix de la presse et dû, il con-vient de le reconnaître,pour une bonnepart, à lahaute valeur et au grand prestige de quatre con-

férenciers,qui se sont ainsi succédés:M. le GénéralToulorge,anciencommandantde

Corpsd'Armée,présidentde la Société(1);M. Boivin,préfet honoraire,ancien directeur de

l'Intérieur au Gouvernementgénéral de l'Algérie;M.GeorgesDoublet,ancienélèvede l'EcoleNor-

male Supérieure, agrégé de l'Université, ancienélève de l'Ecoled'Athènes, chargé à plusieursre-prises de missions importantes dans le Nordafricain :

Mnseigneur Rémond, évêque de Nice, ancienaumôniergénéral de l'Armée du Rhin, officierde-là Légiond'honneur.

Première conférence.— M. le GénéralToulorgeavait pris commesujet le «Transsaharien et lesmissions Flattera».

Ce fut une leçon d'histoire, attachante, émou-vante et, par surcroît, éminemmentinstructive.

Ce fut aussi une révélation sensationnellepourla presque unanimitédes auditeurs, car il en estpeu,de par le Monde,mêmeceluiqui pensehaute-ment, qui savent que l'idée du Transsahariena eulà ses premièresvictimes, il y a exactementcin-quante ans. et que le massacre de la 2" missionFlatters, commencéeà Bir-el-Garama,en pleinpaystouareg, se poursuivit, pendant près de 70 jours,sur la piste douloureusedu repli vers Ouargla,oùparvinrent seulement quelques indigènes.

Et ce ne fut pas sans une vive émotionque l'onapprit, en outre, qu'uneautre idée,issuede l'espritessentiellementpacifiquede la France, avait, elleaussi, trouvé, dans cette mêmeoccasion,ses victi-mes bien à elle, puisqu'ellesavaient été envoyéesau sacrifice,sans escorte,sans moyensde défense,armées seulementde leur foi patriotiqueet du plusnobleoptimisme,dansun pays encoreinconnu,maisque la légende peuplait de guerriers féroces etredoutables.

Deuxièmeconférence.— Au coursde dix annéesde fécondlabeur passéesau Gouvernementgénéralde l'Algérie,M.le Préfet Boivinavait eu la volontétenacede connaîtreces peuplesTouaregsqui,aprèsavoir été nos ennemis,étaient marquéspar le Des-tin pour devenirun jour nos sujets, et bientôt nosamis.

Le très honoréconférencierétait ainsi en mesurede présenter la plus heureuse documentationsurl'origine, les moeurs,les coutumes,l'existencecol-lective des Touaregs.Et ce ne fut pas sans uneprofonde stupéfaction que les auditeurs attentifsapprirent mille détails curieux, parmi lesquels ilfaut citer la pratiquemillennairedu "Matriarchat»,lequel, bien que tombé en désuétudeaujourd'hui,met encoremaintenantla femmedansune situationprévilégiéeau sein de la société targui.

Troisièmeconférence.— AvecM. GeorgesDou-blet, la Tunisieentre plus directementen cause,par l'exposépuissammentdocumentédes péripétieset conséquencesde la visite que fit, en 184G,à laFrance, le Bey de Tunis AhmedII.

Au-dessusdes innombrableset savoureuxdétails

passionnéesd'une histoire à peu près inconnue,tirés à forcede savante éruditionet de recherches,deux faits émergent qui valent d'être exposé ici :

En premierlieu, AhmedII était le premierprinceoriental qui visita l'Europe depuis la Révolutionfrançaise.

En secondlieu, il faut remarquerque le Bey deTunisétait, à cette époque,le vassal du Sultanturc.Ce fut cependantsans rechercherle consentementde son suzerainqu'AhmedII se rendit en France,où il manifesta froidement,avec son amitié pournotre pays, son indépendanceà l'égard de la Tur-

epiie,commede l'Angleterre,d'ailleurs.Cette attitude devait provoquerquelquecompli-

cation.Une escadreturque fut envoyéeà La Gou-lette pour mettre le délinquantà la raison. Mais,tomme par hasard, une divisionnavale françaisese trouva là à point pour lui barrer la-route et luil'aire savoir «qu'onne passait pas».

Quatrièmeconférence.— Le Cardinal LavigerL'restera, dans l'Histoire des Temps, l'une des plusgrandes figures africaines. Sa puissante person-nalité devait, en cette occasionmémorable,être àl'honneur par la voix autorisée d'un Prince del'Eglise.Ce fut, en effet.MonseigneurRémondquivoulut bien accepter cette grande et noble'tâche.Certes, il a été beaucoupécrit sur le CardinalLa-vigerie et, par ailleurs, les lecteurs de «l'Afriquedu Nord Illustrée» n'ont pas oublié l'admirablepage écrite sur ce grand prcîlat par MonseigneurLeynaud,archevêqued'Alger.Et cependant,ce fut

(11Le généralToulorgeest aussi présidentd'hon-neurde l'AmicaleAlgériennede Nice.

M. Georges Doublet.

encore, sans conteste, une évocationaiissi émou-vante que nouvelle.

Dansle Cardinal,il faut voir l'hommeet l'apôtre,car le premier mit à la dispositiondu seconduneénergie indomptable,un caractère d'acier, une vo-lonté surprenante,des vues d'avenir que la Foi de-vait faire resplendirdevant le Mondeétonné.

Et, dans la parole éloquente qui suivit cettegrande figure dans la bataille ardente, à forme

d'épopée,l'on vit la grandeEglise de l'Afriquean-tique surgir du Passé, et se rattacher à l'Eglisenouvelledont le Cardinal Lavigerie consacrait lafondation,l'étendant par ses Pères blancs jusqu'àTombouctouet jusqu'à l'Ouganda,créant partoutdes oeuvreshumanitaires,ressuscitant Carthage et

Hippone,travaillant à la réconciliationîle l'Eglise-romaineet de la France républicaine,aux accentsde " la Marseillaise», chantéepar les Pères Blancs,et la mort survient, en apothéose,laissant aprèselleun testament fait de noblesseindicibleet d'ar-dente espérance.

Ainsis'est terminé; daus un enthousiasmecrois-sant l'hommagerendu par la Sociétédes Lettres,Scienceset Arts, de Niceà l'Afrique française duNord.

Devant une telle manifestation qui domine siheureusementles contingencesplus ou moinsdéce-vantes de l'heure qui passe, tous les esprits sé-rieux seront d'accord pour s'unir dans un mêmesentimentde gratitude envers cette grande société,ses éminentsconférencierset son très honoréPré-sident, tandis que nos frères d'Afrique accueille-ront avec la plus haute satisfactionle vibrant sou-venir qu'elle leur a adressé ainsi, par-dessus la«Grandebleue». C. Dole.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Une nouvelle industrie algérienne.

11fut souventquestion,dans l'Afrique du Nordtout entière, de l'exploitationd'une immense ri-chessenaturelle : l'alfa. De nombreusestentativeséchouèrentcependant pitoyablement,bien que ceproduit sembledevoir être, par son abondanceetses qualités,la sourcede grands profits.

Or, malgré tous les revers, les désillusionsmul-tiples, les recherchesrelativesà l'emploide ce tex-tile continuaientclansl'ombredes laboratoirespourarriver aujourd'huià une solutionpratique, certai-nement capablede donner à l'industrie nord-afri-caine un éclat nouveau susceptible,d'ici peu, denous libérer de la tutelle étrangère.

M. A. Blachettevient, en effet,de mettre défini-tivementau point l'industrialisationde l'alfa. Lorsde la charmanteréceptionqu'il nous réservaà l'oc-casionde l'inaugurationde ses nouvellesusines, ilnousexposalui-mêmeses idéeset mieuxvaut, pourla saine compréhensiondes choses, lui laisser la

parole :«Messieurs,nous dit-il, voicidéjà vingt années,

un grand Gouverneurgénéral, M. Lutaud.me con-seillait de mettre à l'étude la questionde l'indus-

trialisation,en Algériemêmeou dans la Métropole,de la plante d'alfa, cette richesse spécifiquement

ALGER.— La création d'une industrienouvelle: Vueextérieuredes usinespouile traitement de l'alfa.

.iiiniiiiiirtti

Une salle des machines. PhotosEichncker.

Nord-africaine,qui constituait,pourlaiColonie,une

simple marchandised'exportationvers la Grande-

Bretagne, détentrice du véritable monopolede lafabricationde la pâte à papier.

M'étant heurté à des difficultésinsurmontables

qui s'opposaientà la création en Algérie d'usines

pour la pâte d'alfa (rareté et défaut de pureté de

l'eau, absencede charbon,inexistencedes industries

chimiques complémentaires), j'ai entrepris une

campagneauprès du Syndicatde la Papeterie fran-

çaise,à l'effetd'intéresser ses membresà cette fa-brication.

Desusinesde traitement de la pâte d'alfa se sont,

depuis lors,crééesdans la Métropole,mais, malgréune activité louable,elles ne sont pas parvenuesà

libérerla papeteriefrançaisede l'empriseétrangère-et, sauf rares exceptions,les oeuvresde notre litté-

rature nationalesont encoreimpriméessur du pa-

pier indigne d'elles.

Quoiqu'ilen soit, et abandonnantà ses propres

compétencesle domainede la fabricationdu papier,

je dirigeai mes recherchesvers d'autres usages de

celte fibred'alfa, que M. le DocteurTrabut, d'une

part, et M. le Conservateur des forêts Mathieu,

d'autre pari, signalaient,dans leurs savantsouvra-

ges, commesusceptibled'entrer dans la filature et

le tissage.Mais, si l'idée éluproblèmem'était ainsi suggé-

rée, les éléments de sa réalisation pratique me

faisaient entièrementdéfaut.Nous nous attachâmes tout d'abordà substituer

la machineà l'outil humain et à découvrir lc-.s

moyensmécaniquesutiles pour remplacerla lente

et purementmanuelleactiondes artisans.

.le vousferai grâce desdéceptionssubiespendantcette longuepériodede tâtonnements— eplidura

plus de dix années - et qui aboutità cette conclu-

sion, après la mise au point des appareils appro-priés, épie la préparation mécaniquede l'alfa ne

fournissaitpas, à elle seule,une fibresuffisammentsoupleet résistantepoursoutenirutilementla com-paraisonavec cellesobtenuesd'autres plantes tex-tiles, telle que le jute, le coco,etc..

Il a doncfallu compléterla pratique industriellepar des essais de laboratoire,qui nous ont enfinpermisde venirà boutde notreoeuvre.

Cesessais, poursuivissous la directionaviséedemon jeune collaborateur,le DocteurArrii, révélè-rent, en efict,quedes alfas, d'apparencesemblables,présentaient,en réalité, des contexturestrès diffé-rentes et réclamaientpar conséquentdes soinsinégaux.

D'oùnous fûmesconduitsà supprimercertainesopérationsmécaniqueset à les remplacerpar destraitements chimiquesdont nous avons déterminé

scientifiquementles formulesde façonà les appli-quer, suivant les cas, à telle ou telle qualitéd'alfa.

Nous sommesainsi parvenus à produire un fildont la résistance,à dimensionségales,dépassede25 '. celle des meilleurslils de jute.

Grâceà ce résultat, nous pouvonsenvisageraveccertitude la substitutionde l'alfa au jute dans lesdomainesde la ficelle,du cordageet du tissage, etnotre industrie nationale se trouve désormais enmesure de conçurenceravantageusementles pro-duits étrangers sur le marelié si important destextiles.»

Nous ne saurions trop féliciter les artisans de-cette heureuseréalisation qui montre une fois de

plus quellespenséesgénéreusesguident tous ceux

qui ont un réel soucide procurerà notre chère Al-

gérie un avenir des plus riants.

Groupe des personnalitésayant assisté à l'inaugurationdes usines. photoDessanlt

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10 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

)

COLOMB-BECHAR.— Le GénéralGouraud,gouverneurmilitaire de Paris : I. Passe en revue les Officiersde la garnison; II. Et est salué parles caïds de la région.

Le Général Gouraud à Colomb-Béchar.

Venant de Bou-Denib,le GénéralGouraud,gou-verneur militaire de la place de Paris, est arrivéà Colomb-Béchar,le 24 avril, dans la matinée.Ce

poste du Sud algérien est l'une des étapes quijalonnentle parcoursque doit suivre le grand sol-dat, accompagnédu GénéralSchultz,sénateur.

C'est en automobileque le GénéralGouraudserendit à Colomb.Quatre voitures composait leconvoi,protégé par une auto-mitrailleusede laC. A. T. Le général et ses hôtesont été reçus parle ColonelTrinquet, commandantle territoire. La

compagniedu Génie,des élémentsdes deux com-

pagniesde la Légionétrangère, les Spahiset une

partie du Maghzenrendaient les honneurs.Ce long et péniblevoyagen'a point fatigué les

visiteurs,dont le chef, à sa descentede voiture,a

adresséaux officiersde la garnison,réunisà l'hôteldu commandement,ses meilleursvoeux.Le Général

Gouraud.dont le grand coeuret la cordialesim-

plicitésont bien connus,leur causa, selonses pro-

pres termes,commeà de "cherscamarades». Puis

il s'entretint un instant avec les chefs indigènes,

auxquels il adressa des paroles charmantes em-

preintes de la plus franche et de la plus sincère

confiance.Le ColonelTrinquet reçut ensuite le Gouverneur

militaire de Paris clansl'intimité et, l'après-midi,le cortège, toujours en auto, repartait vers Beni-

Ounif, où ses membresse rendaient à l'aimable

invitationde M. le Contrôleurcivil de Figuig.

Dans la Légion d'honneur.

Le Directeurdes Douanesau Marocest la per-sonnalité la plus précieusepour les financesdu

pays: ce sont surtout les Douanesqui alimententle budget chérifien.Sa tâchen'a rien de lyrique.

11grève l'entrée et la sortie des marchandisesd'un impôt pour lequelles commerçantset les in-dustriels n'ont pas la moindresympathie; il doitstimuler le fonctionnairedont le bon coeurexemp-terait facilementles clientsqui lui sont sympathi-ques et tempérer l'ardeur chicanièredu fonction-naire sans coeurqui ne connaît que la lettre dela loi sans aucune considérationpour l'esprit quila dicte. Le Directeur des Douanesdoit posséderà la fois une compétencesans lacunes,un senti-ment du devoirbien compris,et un caractère af-fable et simplequi apaiseles conflitsécumants.

M. Serra, directeur des Douanesau Maroc,est

l'homme,«the right man in the right place». Etc'est pour récompenserun labeur qui ne sait pasdéfaillir que les Pouvoirspublics lui ont conférédernièrementla rosette d'Officier de la Légiond'honneur.

Les manifestaitonsde sympathiene lui ont pasmanquéà cette occasion.

A l'Anfa-Club,le 28 mars, l'appel de M. le Co-lonelMonod,présidentde ce groupement,avait at-tiré une assembléed'amis; quelquesjours plustard, le 12 avril, dans la vaste salle de la brasse-rie Cyrnos,à Casablanca,l'Uniondes Corses,sousla présidenced'honneurdu Dr Colombani,direc-teur des Servicesde la Santé, et Bonelli,procu-reur général,venu spécialementde Rabat, sablaitle Champagneen l'honneurde M. Sen-a.

Chacunde ces groupementsfélicita le Directeurdes Douaneset lui fit hommaged'un souvenir.

ses, il reçut un écrin contenantun beau stylo, ac-compagnéd'un crayon: ce sont les armes dont sesert chaquejour le Directeurdes Douanes.

Ces témoignagesde sympathiesont un écho del'estime générale que, malgré les amertumesquo-tidiennesd'une fonctiondifficile,le Maroctout en-tier professe pour le Directeur des Douanes.

A toutes les félicitationsqu'a reçues M. Serra,à l'occasionde sa promotion,« L'Afriquedu NordIllustrée» joint les siennes.

Les Services Agricoles, les Ecoles d'Agri-culture et l'Ecole Ménagère de l'Aube

en excursion en Algérie.

M. Serra, PhotoSamissotT.Directeurdes Douanesau Maroc.

A l'Anfa-Club,M. Serra reçut une réductionar-tistiquede la rosette d'officier.A l'Uniondes Cor-

Le 21 avril dernierdébarquaità Algerune cara-vanede cinquanteexcursionnistesen provenance«le

Troyesqui, sous la directiondes Servicesagricolesofficielsdu départementde l'Aube,effectuaientun

voyagefort bien inspiré, d'études en mêmetempsque d'agrément. Savammentorganisé par le très

sympathiquedirecteur des Servicesagricoles, M.Guille, et ses collaborateursimmédiats,MM. F.Garnier, professeur d'agriculture; Bénier, vétéri-naire départemental,et M"" Tilquin,directricedel'Ecole Ménagèrede l'Aube, le programme com-prenait une visite à la plainede la Mitidja,à ses

principauxdomaineset établissementsindustriels,suivie d'une longue excursionen Kabylie,le litto-ral, Constantine,Timgael,Biskra, la régionprésa-harienne,Bou-Saâda.Il fut ainsi donnéaux,visi-teurs d'admirerles richessesagricoles,industrielleset touristiques de notre Colonij Nord-africaine,dont ils emportent,de leur propre aveu,un souve-nir ineffaçable.

A. N. I.

Personnalitésfaisant partie d'un voyage d'études agricolesvenuesen Algériesous la directiondesServicesagricoles du départementde l'Aube. Photo Dcssault.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE 11

Le Congrès du Syndicat de la Pressenord-africaine se tient à Tunis.

Le Syndicatde la Presse nord-africaine,présidépar M. Paul Lambert,officierde la Légiond'hon-neur, groupetous les journalistesprofessionnelsdela Métropolecollaborantaux journaux de l'Afri-que du Nord ou ayant clansles journaux,de Fran-ce une rubriquenord-africaineet coloniale; il en-globe également tous ceux qui collaborent dansies journaux de l'Afrique du Nord. Le Syndicatcompte actuellement 116 membres actifs ; parmises membresd'honneurfigurent le Présidentde laRépubliquecomme président et plusieurs Minis-tres, anciens Ministres, ainsi que le GouverneurGénéralde l'Algérie et les RésidentsgénérauxduMarocet de la Tunisie.

Le vendredi17 avril s'est ouvert à Tunis le con-grès du Syndicatde la Presse nord-africaine,au-quel s'étaient inscrits plusieursjournalistesprofes-sionnels de Tunisie, ainsi que dix-sept membresdu Syndicathabitant Paris et qui étaient arrivés deMarseillela veille au soir.

En ouvrant la séance, M. Paul Lambert, prési-dent, remercia M. Baréty, député, ancien minis-tre, d'avoir bien voulu assister aux travaux duCongrès; il exprimaégalementtoute sa reconnais-sanceaux membresde la Presse venus en nombreparticiper à ces études. Prirent successivementlaparole, MM. Fabius de Champville,Simon Rey-naud, Alleaume,Sacquet,Laffitte. La questionducontingentementdes vins tunisiens fut évoquéeetsur l'initiativede M. Baréty,un voeufut émis, de-mandant «que le développementde la Tunisie ne«soit pas entravé pairun contingentementdouanier«des vins, lequel n'est pas compatibleavec l'ef-" fort français agricole réalisé clans le Protecto-«rat. » Diversautres voeuxfuient émis intéressantle développementdu tourisme, l'améliorationdestransports maritimes entre la France et la Tuni-sie et des transports ferroviaires dans la Régence.

Les membresparisiens du Congrès,au nombred'une vingtaine environ,sont partis, après une ré-ceptionà la Résidencegénérale, en voyage d'étu-des dans la Régencepour une semaine; ils visite-ront successivementKairouan, Sousse,Sfax, Ga-bès et Djerba.

» i iw

La grande fcHeaérienne de l'Aouina.près Tunis.

Les lauriers que l'Automobile-Clubde Tunisieremportarécemmentavecl'organisationparfaite etle succèsde son meeting automobileavaient pro-bablement empêchéde dormir les dirigeants de

Détroyat,l'as des acrobatiesaériennesau meetingde Tunis.

l'Aéro-Clubde Tunisie. Mettons seulementqu'ilsaient provoquéchez ces derniers une saine ému-lation ; le fait est que le public tunisois, aprèsavoir assisté aux matchs sensationnelsdes boli-des sur î-outeeut l'autre dimanched'autres émo-tions non moins violentes en assistant aux acro-batie aériennes des «as», tels que Détroyat etColombo.

TUNIS.— Le Congrèsde la Presse. Au centre, M. Paul Lambert, président.

Car ce fut un tour de force réalisé par l'Aéro-Club de Tunisie que d'avoir pu grouper de telsélémentsde succès. Le publics'est rendu en fouleà l'invitation du Comitépour admirer les phasessuccessivesd'un programme bien rempli. Qu'onen juge : un vol de présentationde-l'aviation mi-litaire ; la présentationen vol d'un avion de tou-risme muni d'un dispositif de sécurité; le vol de-présentation des hydravionscommerciaux),Et iciil convient,en ouvrantune parenthèsede soulignerles avantagesque présentele terrain d'aviationdel'Aouinapuisqu'ilenglobedans un rayon de 2 ki-lomètres à la fois un emplacementavantageuxpour l'aviation terrestre (civil et militaire) et unpland'eau très vaste du lac de Tunisoù amerissentactuellementles hydravionsdes lignes françaiseetitalienne.

Le programmecomportait encore des exercicesd'acrobatie par Colomboqui fit pousser des crisd'effroi à bien des spectatrices, une descente enparachute, le trapèze aérien présenté par Vassat,unehautevoltigeaériennepar M"' Aubert,la finaledu concoursd'atterissage d'hélice calée, des acro-baties vertigineusesde Détroyat et enfin la pré-sentation en vol de la patrouilleacrobatiquetrico-lore commandéepar Détroyat.

Un corso fleuri à Tunis.

Tandis qu'une foule compactese pressait sousles remparts de Kairouanpour admirer les proues-ses des 1.200cavaliers de fantasia, évoluantsousles yeux du Présidentde la Républiqueet sa suite

chamarrée, le Comité des Fêtes de Tunis, avecune ténacité qui eut raisonenfind'un temps maus-sade tous les autres dimanchesdepuis le l"r jan-vier, réussit à donner sur l'avenue Gambetta uncorso fleuriqui fut des plus réussis.On n'eût ja-mais pensé,à voir le nombreuxpublic des tribu-nes et de l'avenue, que d'autres manifestationssportives avaient lieu dans les environs de Tu-nis, groupant concurremmentd'autres milliers despectateurs.Quoicpi'ilen soit, cette fête des fleurs

Le Carton à chapeau», à M"'' Barthélémy,Prix d'honneur.

et des enfants se déroula dans une atmosphèredejoyeuse gaieté, d'entrain et par une belle après-midi ensoleillée.

U sembledifficilede décrirela multitudedes au-tos fleuries qui reee-uiHirontles applaudissementsdu public.

Le prix d'honneuréchutà M.Lodelé,pépiniériste,et c'était justice, comme on dit au Palais, dontl'automobiledisparaissait sous une corbeille im-mense de liserons.

Un autre char, intitulé «En pleine jeunesse»recueillitaussi le secondprix d'honneur.Lepremierprix échut à M. Reina pour la tonnelle.

Nous citerons pour les enfants : eiLe cartonà chapeau île Clocloet son livreur» et «L'éven-tail ». Ainsique le «Poissond'Avril».

Ce fut une ravissante fête dont la parfaite or-ganisationajoute encoreun fleuronà la couronneque tresse le public tunisois en l'honneur de sondévouéComitédes Fêtes.

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12 l.'AFniQt'E DU NORD ILI.USTHEK

Le contre-amiralEstèva, sous-directeurde l'Aéronautiqueà Bizerte. (Au centre).

Le nouveaucommandantdu centre de Bizerte, le Capitainede frégateZegler entouré des Officiersaviateurs.PhotosLumbroso.

L'aviation maritime à Bizerte.

Bizerte est en passe de devenirle plus puissantdes centres aéronautiquesde la France et possèdeeleux;bases merveilleusementorganisées, admira-

blementoutillées: Karoubaet Sidi-Ahmed.Nosofficierset marinsaviateurssont des pilotes,

des mécanicienset des observateursd'élite.

Les photosci-contremontrent une récente prisede commandementau Centre de Karouba et une

inspectiondu contre-amiralEsteva, sous-directeu'.'

de l'AéronautiqueMaritime.AlexisRoy.

Chez les écrivains tunisiens.

La Sociétédes Ecrivainsde l'Afrique du Nord a

inauguré,le 2:îavril, ses séancesplénières,en pré-sencede l'élite intellectuelledeTunis.Autourde M.

le DocteurNicolle,directeur de l'Institut Pasteur

et présidentde la Société,et de M. Groisard,se-

crétaire général, on remarquait M. Gau, directeur

général de l'Enseignement;M Carton, présidentede l'Institut de Carthage; MM.Henri Fauconnier,

Huard, Canal, Hubac, Sicard, Burgard, Ryvel,

Guiga, Saumagne,Pignon,etc...Le Docteur Nicolle,dans une causerie du plua

grand intérêt et du plus grand charme,montraquel'essor croissant de la Sociétérendait nécessairesdes contrats réguliers entre ses membres. Desséancesplénières mensuellespermettront à ceux-ci d'être au courant de la vie de la Sociétéet d'ycontribuer par leurs travaux.

M. LouisGroisardfit ensuite un exposéclair et

complet de l'action de la Société, action qui se

bornait, il y a trois ans encoi'e,à l'organisationde conférences,et qui comporteaujourd'huides ré-citals et des manifestationsdiverses,des concourset enquêteslittéraires, la diffusionde la Revue«LaKahena» et le développementdes éditionsdu mê-menom,etc..

La Sociétégroupe actuellementune centainedemembreset son activité s'étend depuis le Maroc

jusqu'enEgypte.M.Groisardentretint ses auditeursdesnouvelles

initiativesqui verront bientôt le jour et, dans sa

conclusion,insista sur le rôle essentiel que joue,dans le Maghreb,pour le rayonnementde la penséefançaise,la Sociétédes Ecrivains de l'Afrique duNord.

De vifs applaudissementssaluèrent la fin de cet

exposé.— I

Au théâtre antique de Ch.ercb.ell.

médie-Françaiseet de l'Odéon: Jean Hervé,AlbertKeynal, MadeleineClervanne,Roger Weber, Jac-queline Haiwkins,Vera Korène.

Jean Hervéest un élèvede Paul Mounet; il oc-cupa à la Comédie-Françaiseun rang de premierordre ; il se fait applaudirtous les ans au théâtreantique d'Orange.

MadeleineClervanneest à la fois une artistetrès classiqueet très moderne.Elle a parcourulemondeet n'a trouvé que des succès sous tous lesciels. La représentation d'« Electre» laisseraiuntrès beau souvenir dans l'esprit des Algériens.

M 1 m

Types Marocains

par de Hérain.

«Types Marocains» est le titre de trois albumsde luxe. Albumstrès rares : ils seront tirés seule-mentà cent exemplaireschacun.

OEuvred'art qui restera le plus complet docu-ment ethnographiqueconcernant les races maro-cainesavant que nos cheminsde fer les aient atté-nuées ou dispersées.

Le premieralbum va paraître.Le MaréchalLyauteyl'a jugé : «Ces gravures,

écrit-il,sont à mesyeux!une vivanteévocationdesMarocainsdes villes,des Berbèresde l'Atlas, du

commerçant fasi. comme du farouche guerrierChleuh...Tout le Maroc! '•

Les frères Tharaud ont écrit la préface de cetalbum. M. LucienSaint écrira la préfacedu deu-

La représentation annuelledes " Amis de Car-thage et des Villes d'or» a eu lieu cette annéeà Cherchell,le dimanche.'!mai. Après OEdipe-Roi,Alkestis, Oreste, Horace, Les Krrinnyes, c'est« Electre» que nous avonsapplaudi, tragédie en 3actes et en vers d'Alfred l'oizat, d'après Sopho-cle. Nous avons vu d'excellentsartistes de la Co-

xième; M. Steeg, celle du troisième qui paraîtraen 1933.

J.-J. Tharaud, dans sa>préface, parle du caïdAhmarok :

«J'ai assisté là-bas à un spectacle inoubliable.Sous la géande tente de Moha ou Hammou,j'aivu voire Ahmarok.Je l'ai vu, avec douze de ses

frères, qui venait faire sa soumissionet rendreau général Poeymiraules canonset les mitrailleu-ses tombésaux mains des Berbères,en 1014,dansle malheureuxengagementd'El-Herri.

«Nousétions-là,sous la vaste tente éclairéepardes bougies,tous les officiersrangés en cercle, etles fils de Mohaiou Hammoule Zaïaninousappor-taient, commedes serviteurs, les méchouiset lescouscous...».

Cet ouvraged'art sera la parure des bibliothè-

ejuesqui n'admettent pas les oeuvresde rang infé-rieur.

Les pointessèchesde 17centimètressur 23 sonttirées par Vernant et le texte est imprimé pairCoulouma.Chacun des 100 exemplaires, numé-rotés et signés par l'auteur, coûte 1.000francs.Pour les personnesqui souscrirontavant le 15juin,le prix,est de 800 francs. Dix exemplairesde luxeseront tirés sur japon impérial avec deux dessinsoriginaux; chacun de ces dix exemplaires coûte1.500francs.Les trois : 4.000francs.

Nous de.nnonsces noms et ces chiffres impres-sionnants,parce que, parmi nos lecteurs, il est des

bibliophilesqui seront heureux de les connaître.Et nous leur donnons volontiers l'adresse de

l'auteur : ele Hérain, 5, rue Ballu, Paris.

Le CaïdAhmarok(Kenitra), elessinde De Hérain.

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L' AF II IQ0 E I)U NOIl I) ILL l' ST 11EE 13

Un entretien avec M. Menichetti.

Ce tiède soir d'Avril, je viens frapper à saporte.

—Entrez !—J'entre. Il est au piano. Il se lève, la main

tîndue, E-iniable.Il travaillait.Je m'excuse.— " Du tout !... du tout !...Il a encoredans les yeux un peu de rêve. Il re-

vient de l'« Irréel au radieux domaine». Il nesait pas trop...

—Une chaise!... Je vous reçois...Il me montresa chambred'un geste ; une cham-

bre de soldat commeil convientqu'elle soit : pe-tite, blanchieà la chaux. Mais, dans celle-là, uncadre ele Beethovenau-dessus d'un piano, quel-ques photographiesdédicacées...par ses fidèlesin-terprètes...

Nous bavardons. M. Menichetti fait aller laconversationà sa fantaisie.

Il me parle de la Corse, son pays.Un beau pays, où le charme de la1nature met

en votre âme cette extase qu'est le sentimentpoé-

M.F. Menichetti,compositeur.PhotoSistcron.

tique où le soleil met élans l'air la merveilleuse!

inspiration.—Une terre pour les artistes.—Oui, il y en a là-bas. On ne fait, malheureu-

sement rien pour eux. Tenez, pas une école demusique! Il faut oser partir, ne pas avoir peurde l'aléa.

--Mais ve>us,comment...7 Je suis curieux.J'insiste, il précise1.

Reçu au concoursde quartier-maître musicienaux Equipagesde la Flotte, il quitte sa ville quel-quesmois avant la guerre. Muté dans l'Infanterie,il suit les coursd'harmoniedu maître G. Caussarel,professeur de fugue et contrepoint élu Conserva-toire ele Paris. Envoyé sur sa demandeau 1"Etranger, à Bel-Abbès,il devient le collaborateurpréféré eleM. Paul Akas le sympathiquechef ac-tuel éluélitRégiment.

Muté au 8' R. I. en qualité de sous-chefelemu-

sique, il rejoint Mayence.•—Le Général Guillaumat ne vous désigna-t-il

pas...—Pour créer un orchestre militaire7... oui! Il

se fit entendresous ma directionau Grand PalaisDucal au cours d'un banquet interallié...

Revenusur sa demandeen Algérie,e>ùil a laisséde nombreuxadmirateurset amis, il dirige l'orches-tre composépar les meilleursélémentselela villeeleBoni-lors du passage du Présidentelela Répu-blique.

Spécialiséélansla compositionsymphonique,nousle rotrouvemscommemembreélujury au ConcoursInternationalelemusique,aux fêtes éluCentenaire.

—J'ai entendudernièrementà Radio-Barcelone:« LeRêvedu Gondolier».

Il sourit... " Oui» ! Il ouvreses cahiers. Je lis :Radio-Varsovie,Radio-Stuttgart, Radio-Budapest,Rome.Toulouse,Bruxelles,Alger, etc., etc.

—Quel succès,au momentoù Pon parle d'unecrise eleproductionartistique!

—Une crise... peu probable.Seulement,PierreBlois le disait aussi dans son dernier article, lesauteurs et compositeursne peuvent, malgré labonnevolontéde tous, parvenirà faire jouer, dansles conditionsqui les intéressent, leurs nouvellesoeuvres.Les sacrificespour l'art, dans la vie mo-derne...difficile! La musiqueest biendevenue«leplus cher des bruits». Les répétitionsexigent, dela part de la-collectivité,une perte de temps quin'est en somme pas compensée...matériellement.

La plupart des symphoniesne gardent que lesouvenir des pieux immortels: Mozart, Haendel,Bizet, Gounod,etc..

En principe,de nos jours, à l'oreillede damecri-tique musicale,rien ne vaut. Les jeunes7 " absen-ce de lyrisme», d'« élan», "froideurd'expression».On ne cherche pas à les connaître. On ne veutpas les connaître. Les plus favorisésvont aux or-chestres jazz, au Ciné-sonore.

—Quelle persévérancedoit-il...— Peut-être... mais, voyez-vous,les difficultés...

secondaires! Pour nous, il y a la musique,seule-ment la>musiquequi exige des dons...de la sensi-bilité, de la foi. Le reste...

—Vous avez, je crois, de nombreuxmorceauxenregistrés sur distpjes7

—Oui!—N'avez-vouspas composéune opérette7...—Non! une adaptatiem musicale: «Coeurde

Poète», dont le livret est de M. Aimé Martin.M. Menichetti,depuis elenombreusesannées,est

collaborateurdes principaux;périodiques: «La Ga-zette musicale de France», «L'Estudiantinade-Paris », «Le Plectrede Marseille», «Il Plettro deMilan».

—Travaillez-vousen ce moment7—J'achève «la Marche des Tirailleurs» avec levieux, le très vieux refrain des Turcos...vous sa-vez...

Et, M. Menichettise servant de sai main droitecommed'un clairon...Ta ta ta ta...

le sais! je sais!Il rit... «Elle sera"enregistrée chez Pathé».D'uncoup,tout près elelà un vacarmeindescrip-

tible : eles cris, des injures...des hennissements...—Je dois semblerinquiet...Il chercheà me ras-

surer.—Ce n'est rien... mes voisins.

Ull—Leschevauxdu Régimentsont logés là à côté.

De temps en temps ils se fâchent...Les gardiensaussi.

Je me lève.Il vient m'accompagnerjusque dans la cour du

quartier mixte.Je ne manquepas, pour terminer,de lui souhai-

ter un bonvoyage,car, M.Menichettiira représen-ter commeporte-drapeau,la sectionelesMédaillésmilitaires eleBône,au Congrèselela Légion,le 10mai prochainà Bel-Abbès.Il retrouvera au beauRégimentauquel il est fier d'avoir appartenu, sesglorieux frères d'armes.

La cravate de commandeur de la Légiond'honneur est remise à M. Hassène Daouadji,

cadi de Tlemcen.

C'est dans la salle du Tribunal,artistement elé-••oréeet pavoiséepour la circonstance,qu'a eu lieuîette cérémonie.Pour y assister, M. le Procureur

général n'avait pas hésité à se déplacer,apportantainsi au récipiendaireun haut témoignagede sym-pathie.

Une affluenee considérabled'amis et d'invitésse pressait également à cette manifestation.No-tons la présencede MM.de Lacour, sous-préfet;le général Clément,commandantla Subdivision;Abeilhéet Havard, eléléguésfinanciers; Bouty et

Lachachi,conseillersgénéraux; Hortala, présidentdu Tribunal; Berne, procureur ele la République;Prost, substitut; de Gebbardt, juge d'instruction;Rocca,Barbazanet Mandeville,juges, ainsi que elenombreuxfonctionnaireselela région.Quelquesda-mesrehaussaientégalementcette cérémonieeleleuréclat : M""*Fulconis,ele Lacour,Hortala, Berne,etc..

La série elesdiscoursfut ouvertepar M. Berne,procureurele?la République,qui fit, en termesexcel-lents, l'exposé eles éminents services rendus à lacause française par le cadi eleTlemcen.Puis, MM.

Merzouk,au nom eles eiukilsjudiciaires; Si El-Gherbiben Rahal, bachadel,au nom élupersonnelelela MahaUma;Ben Sassi, caïd île Biskra,et BenAbilès Chérif, cadi ele Périgotville, président elel'AmicaleelesCaelisd'Algérie,s'attachèrent à louerles précieusesqualités de M. Daouadji.

Profondémentému,celui-ciremerciales orateursprécédentset affirma une fois encoreson indéfec-tible attachement à la France.

M. HacèneDaouadji,cadi eleTlemcen.vient d'être promucommandeur

de la Légiond'honneur.Photo Moris.

M"' Olivier Sportiello.

M OlivierSportielloest une algéroisedont letalent s'affirmeelesplus beaux.Toutes ses étudeselechant ont été faites au Conservatoireelela capi-tale nord-africaine,semsla directionéclairéeeleM""CélesteGril, l'une des pensionnairesles plus répu-tées ele l'Opéra-Comique.Brillammentenlevé parcette charmanteélève,le premier prix qui vint, enjuin 1028,couronnerses efforts elesuccès,lui valutde débuterau Théâtre Municipald'Alger,où ellesefit applaudir pendant la saison 1020-1030.La cri-tique fut élogieuseet traversa la Méditerranée,sibien épieM. Prunet, directeurde l'Opéra de Mar-seille,engageaM"' Sportiello.

La rieliesseélutimbre elecette voix,ainsi que lascienceelela cantatrice sétluisircnttout d'ahord lepublicet les dernièresrésistancesdes amateurs lesplus délicats furent bientôt réduitesà néant. Dans"Guillaume-Tell», «lai Tosca», «Hérodiade»," Faust », elle fui au-elessuseletenitecritiqueet cesontdechaleureuxapplaudissements,prodiguéssansréserve qui vinrent consacrer définitivementlegrand talent ele M"' OlivierSportiello.

M"' OlivierSportiello,ele l'Opéra eleMarseille,

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14 L'AFRIQUE DU NOllt) ILLUSTREE

Marinetti à Alger.

En voyagede tourismedans l'Afriquedu Nord,Marinetti,esthéticien,poète et père du futurisme,a fait à Alger une conférencesur le Futurismemondial.

Elle s'est dérouléeavecle plusgrand succès,de-vant un auditoireempresséet très nombreuxdansle coquetlocal elela Casa degli Italiani, rue Den-fert-Rochereau.

Présenté au public algérois, en quelquesmots

louangeurset sobrespar M.le ConsulgénéralCom-mandeurSabetta, Marinetti,qui parle le françaisà la perfection,avecune abondanceet un brio ex-

traordinaires,expliquele Futurismeet retracel'his-

M.Marinetti

qui fit à Alger une conférencesur le futurisme.

toire elece mouvementen Italie et à l'étranger.Le Futurisme,théoried'art, fut unevéritableré-

volutionspirituelleet exerçaune influenceconsidé-rable sur la vie politiqueitalienne.

Lorsqu'elleapparutaux environsde 1005,l'Italie,bien qu'elle eut réalisé son unité politique,était

élansune situationpeuencourageante.Pour l'étran-

ger, elle continuait d'être le pays classiquedes

voyagesde noces,des ruines,elesmusées.Pour les

Italiens engluésdans la Tripliceet souffrantd'une

économieétroiteet très gênée,politiquementet so-

cialement,c'était la torpeur,et dans le domainede

l'art et elela créationartistique,c'était la lassitude,le douteet le pessimisme.

D'autre part, les artistes étaient isolés,endormis

dansunesomnolentevieprovinciale,parcequel'Ita-

lie n'avait pas alors elecapitaleau rôleexcitateur,à la foiscerveauet centrenerveuxde la production.

D'autre part, les Italiens étaient écraséspar les

souvenirstoujours présents du passé, la grandeurdes ruines, laimagnificencedes musées.Ils avaient

eu de tels grands décès si glorieuxqu'ils avaient

perdu le couragede produireet qu'il leur semblait

impossible,après leurs glorieux-,ancêtres,de réali-

ser valeureusement.Par oppositionau passé, Ma-

rinetti et ses compagnonsfurent les hommesde

l'avenir. Ils entraînèrent la bataille, prêchèrentle

méprisdu passé,des ruineset desmisèreset insuf-

flèrent au peuple italien la volonté de vivre et

l'amourde l'action.

Au début de la guerre, après avoir provoquéen

Italie un renouveaud'art qui inspira-la plupart des

mouvementsd'avant-gareleeuropéens,Marinettiet

ses amis entamèrentà Milanune violentecampa-

gne contre l'Autriche.Puis, la guerre terminée,le

nouvelEtat s'inspiradesidéesfuturistes,lesquelles

transposéeclansl'ordre économiqueet socialse re-

trouvent presque partout à la-base de la vie nou-

velle italienne.Si l'influencepolitiemedu futurismeapparaîtcon-

A l'occasiondu passageà Algerde l'apôtredu futurisme, M"'"Sabetta a offert un thé au St-Georges.

sidérable,soninfluencedans les diversdomainesdel'art est tout aussi importante.La nouvelleécole

qui,dèsl'abord,suscitala risée parcequ'onne com-prenait pas son programmeet parce que celui-ci,pourattirer l'attention,n'avait pas redoutéd'appa-raître excessif,inspira plus ç-umoins le cubisme

français, l'expressionismeallemand,le constructi-visme hollandais,le surréalisme, le bolticismeetmêmele dadaïsme,théoriede la négation.

En France,GuillaumeAppolinairela diffusadansles milieuxlittéraires; elle retentit sur la peinture,la sculpture,les arts décoratifset la poésie,exer-çant partout les effets les plus heureuxet notam-ment dans l'art pictural, complétant la grâce etl'harmoniefrançaisede laipoésieet du mouvementitalien.

Le futurismeest eloncune doctrinede rénovationqui se proposapartout elebriser les vitres et d'aé-rer les cachotsoù l'art s'étiolait élansla redite etla reproductioneleschefs-d'eeuvredu passé.C'estcerôle ingrat d'éclaireur, de fourageur perdu àl'avant-gardequ'assumèrentMarinettiet sescompa-gnonsde lutte. Il va sans dire qu'ils ne pouvaientêtre suivispar la masse,toujourssurprise,ennemiedu nouveauet attachée au passé. Mais Marinetti

n'avait pas mis son ambitionà devenirun auteu'-populaireet à succès;pouvantprendre rang d'unefaçon très honorableparmi les littérateurs, il pré-féra s'assigner la tâche plus rude de découvriretel'entraîner.

C'est surtout commeun pollenfécondantet à lamanièred'un levainque les idéesfuturistes ont agidans le monde.En elles-mêmes,il faut convenir

eiu'ellessont d'applicationplutôt difficile.Par unexempleelles visent à la destructionde syntaxe,à la suppressionde l'adjectif,elel'adverbeet de la

ponctuation,cela pourdonnertoute l'importanceausubstantif et au verbe.Le Futurisme,qui s'expli-que par images et par chaînes d'analogies,con-damne aussi la psychologie,parce que l'homme,avarié par la bibliothèqueet le musée,ne présenteplus d'intérêt, celui-ciétant requis par la matièreet ses mystères passionnants.

C'est donc dans l'esprit plus qu'à la lettre qu'ilfaut comprendrecette doctrine.Elle est au moinsune affirmaiemcatégoriquedu droit de rechercher,elle marque une ardente volonté d'élargir le do-maineencoresi restreint elel'art et elela beauté.

Pratiquement,le Futurisme aboutit à des enri-

chissements,il élargit la sensibilité,il elonneà laforce le pas sur l'habileté.Avecl'aéropeinture,il acréé elenouvellesperspectivespicturales; avec letactilismeil a inventéune nouvellegammed'émo-tions artistiques. Et c'est bien pour cela qu'en la

personne de son principalthéoricien, il a retenul'attention et conquis les sympathies du publicalgérois.

Une Exposition du peintre Luigi Taddei.

M"'"et M.Marinettivisitent l'oasisde Bou-Saàda:Les voiciparcourantles dunes à dos de chameau.

L'amour de l'art a fait du jeune peintre tessi-

nois Luigi Taddei, le type aujourd'huià peu près

disparu de ces artistes errants dont la seule pas-sion est de reproduirefidèlementles beautésde la

nature. Peu fortuné et cependantirrésistiblementattiré par notre belle lumière,L. Taddeiest eléjàvenu plusieurs fois en Algérie, payant son gîteen faisant le portrait de l'hôtesse ou se faisant

portefaix pour gagner de quoi visiter les musées.

Aujourd'huifixéà Alger,il a exposé,24,rue Mi-

chelet,elesoeuvresqui dénotentclairementun talent

original,probe et vigoureux.De nombreusestenles

ele la casbah aux*saisissants contrastes d'ombres

et de lumièressont croquéesavec vivacité.Des su-

jets bibliquesdont un «baiser do Juelas», magis-tralement éclairé, et un groupe aux masques in-

quiets et admiratifs sont fixés avec un souci évi-

dent de vérité.Les amateurs se trouvent en face d'un artiste

plus sensibleet qu'on peut dire vérielique,possé-dant une note bien personnelleet elédaignantle

factice.

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L'AFRIQUE DU NOUD ILLUSTREE 15

La Commission sénatoriale à Sétif.

La Commission sénatoriale, poursuivant sonvoyage d'études, est arrivée à Sétif, le 10 avril,où elle était reçue par le maire, le sous-préfetetde nombreuses personnalités françaises et indi-gènes.

La personnalitéele M. le Président Viollette,siconnueen Algérie, avait suscité un grand mouve-ment elecuriosité.

Après un déjeuner intime, la Commissioncom-mença ses travaux. Ce fut tout d'abord la visitedu centre d'éducation professionnelle indigèneoù plusieurs centainesd'enfants reçoiventles pre-miers éléments d'une instruction technique, puisl'ouvroir du tapis où les petites filles indigèness'initient aux secrets de leur fabrication, oeuvreéminemmenthumanitaire,si l'on songeà l'état en-core bien malheureuxde la femmearabe.

Cefut ensuite la visite du dispensaireoù les ma-lades elesdeux sexes reçoiventles soinsnécessitéspar leur état.

Sétif, étant le grand centre où convergetout letrafic elecette région des Hauts-Plateaux,si richeen céréales, est à la fois le réceptaclenaturel de-toutes les richesseset de toutes les misères.

C'est vers elle, en effet, que se dirigent tous les

indigènesqui ont besoind'instruction,de soins oude travaux. SETIF.— La Commissionsénatorialevisite l'oeuvred'assistanceaux mèreset aux nourrissons.

SETIF.—Les élèvesde l'école indigèneattendent, groupésélansla cour,la Commissionsénatoriale.

L'Ecoleindigènedes filles: La classeelela fabricationelestapis.

Les audienceseurent lieu ensuite.De nombreusespersonnalitésde toutes conditionsvinrent exposerdes reepiêtes personnelles ou collectives faisantappel à la bienveillanceele la Commission.

. ^ i —

Les membres du Congrès du Gazet de l'Electricité visitent Djemila.

Après les travaux, du Congrès du Gaz et de

l'Electricité, qui ont eut lieu à Alger, un certainnombrede personnalitésont profité eleleur venueen notre pays pour le visiter.

Parmi les curiosités qui les intéressèrent plusparticulièrement,il nous faut citer les ruines de

Djemila.Elles consacrèrent,en effet,une longuejournéeà

les parcourir sous la conduite eleguides érudits,qui firent revivre sous leurs yeux l'anciennesplen-deur elela ville romaine.

Grâce à une organisation remarquableélueà

l'initiative ele M. Venetz, l'hôtelier ele Sétif, si

avantageusementconnu, les congressistes purent

apprécier un excellentmenu où rien ne manquait,mêmepas les délicieusesboissonsglacées,toujourssi goûtées au cours d'excursions.

Nos visiteurs purent ainsi savourer le charme

d'unedélicieusejournéeécouléedansun cadresple-n-

diele,où les beautés d'une civilisationdisparue se

mêlaientà la magnifiquenature sauvaged'un pay-

sage africain.Ce fut là, d'ailleurs,le meilleurelesdélassements

qui pouvaitconveniraux membresdu Congrèsaprès

leurs travaux.

"Th-

Un groupede personnalitésayant assisté aux Congrès éluGaz et elel'Electricitévisitentles ruines de Djemila. PljotosMamaln.

Page 31: L'Afrique du Nord illustrée. 09/05/1931

16 L' AKlt I 0 UE I)U N<)Il I) I LL0 ST IIEE

Les animaux malades de la pesteou la revanche de l'âne.

— Qu'est-ceque c'est 7 demandal'âne en pas-sant sa bonnegrosse tête par un trou du massif

qui lui servait de demeure.— C'est une convocation! répondit brutalement

un doguequi faisait fonctionelevaguemestredans

la Citézoologique.— Une convocation? reprit l'âne...A proposae

quoi? Je viens elefaire monservice,et rudement,dans l'artillerie elemontagne,et je suis libéré jus-

qu'à mesvingt-huitjours.— Je m'en f... ! riposta le dogue,qui avait été

chien de quartier. On me donnedes papiers à por-

ter, je les porte... Débrouillez-vous,moi je m'en

f... !Et il s'en alla chez cette vieille canaille de re-

nard, hommed'affairesvéreux,retors et subtilmar-

chandde contentieux,qui habitait le terrier d'à côté.L'ânequi,commesonnoml'indique,ne savait pas

lire, courut frapper chez son voisin l'ours, un beau

brun, pas très malin,mais costaud.Il le trouva en

train d'écrire à deuxcompagnonseiui,lui avait-on

dit, voulaientsa peau,de venirla prendre.— J'ai reçu aussi ce papier-là, dit l'ours... Je

vais te lire la chose : " Convocationurgente. Son" Excellencele lion, gouverneurde la Cité Zoolo-" gieiue,fait savoirà ses administrésqu'ils aient à«se rendre aujourd'huimême,à deux heures, au«conseilde Salut public,rendu impérieusementné-" cessairepar l'état sanitaire alarmant elela Cité.»

L'ânen'aimait pas élute>utceshistoires-là...L'élé-

phant avait elela défense,les rypaceset les fauves

avaient bec et ongles, ils ne-redoutaient pas les

réunionsqui peuventdégénéreren bagarres, mais

lui, qui n'avait à sa dispositiondéfensivequ'une

petite ruade à effrayer les p.ailes, il avait horreur

des prétextes à discussions...Actionnaireele pasmal d'affaires,par exemple,il n'allait jamais auxassembléesgénérales et se laissait mettre dedans

par les quelquesbraillards mieux armés eiue lui

pour la lutte financière.

Mais, cette fois, il fallait obéir, car le gouver-neur ne plaisantait pas.

L'âne se rendit doncà la convocation,non sans

appréhensions...L'état sanitairede la Cité 7 N'étant

ni membredu conseild'hygiène,ni agent éluservice

de la voirie ou des fraudes, est-ce qu'il y pouvait

quelquechoseà l'état sanitaire de la Cité 7

L'assembléeétait fort imposante.Il y avait là

elesreprésentantseletoutes les familleszoologiquesissues de l'arche ele Ne>é.Le lion prit la paroled'une ve>ixgraw :

—Mes chers amis, dit-il, un terrible fléau est

en train ele décimer la population ele la Cité...

N'ayonspas peur des mots : c'est la peste!... Jus-

qu'il présent, ordre a été donné aux journaux de

se taire, mais prolongerle silenceserait criminel...

L'épidémiefait des ravages effroyables;tous les

animaux meurent commedes mouches,toutes lesmouchesmeurentcommeelesanimaux,et les cor-beaux sont sur les dents!... Cet acharnement du

ciel n'est pas naturel ; il y a quelquechoselà-des-

sous...J'ai consultéles animauxréputés sacrés,quisont censésavoirdes accointancesavec la Divinité,

l'éléphantblanc,le zébu saré, l'ibis et le crocodile,tous ont été unanimes: la Divinitéest courroucée

par quelquecrimedemeuréimpuni,et on ne l'apai-sera e)u'ensacrifiant le criminel inconnu...Ce cri-minel responsableest parmi nous, il s'agit de le

découvrir et seule une confessionpublique,fran-

che et loyale,peut nous en fournir le moyen.L'âne n'aima pa-sdu tout la tournure que pre-

nait l'affaire.En apercevantautour de lui tant de

becs crochus,elegriffes acérées,de crochetsveni-

meuxet eledards aigus, il repensaà sa pauvrepe-tite ruade à effrayer les poules, et se demandacommentil allait pouvoirs'en tirer... Cependantle-lion continuait :

— Moi,dit-il, je ne fais pas mystèrede ma-pré-dilection gastronomiquepour le mouton,voire le

berger quandil est à point,mais avant de m'offrit'

en holocauste,je pense qu'il faut i|U--nous enten-

dions le «meaculpa»eletous ceux"qui sont ici.- Vous êtes d'ores et déjà hors de cause, Ex-

cellencé! s'écria mielleusementle renard, elontehs

tripotagesdans des combinesavantageusesavaient

fait un renard argenté... Les moutons,ça sent le

suint, et il faut un réel courage pour accepter de

délivrer le monde de cette puanteur malsaine!

Quant aux bergers, tous ceux qui ont lu Octave

Mirbecusaventqu'il n'y a quedesmauvaisbergers,et que les supprimerc'est faire oeuvrede bonrévo-

lutionnaire...Pour vousabaisserà dévorerdes mou-

tons, vous méritez la «Toisond'or», et pour dai-

gner y joindreleur gardien,vousméritez 1'"Etoile

du berger» !On applaudit; il ne fut pas question,naturel-

lement, d'incriminer le lion, non plus le renard.L'ours vint jurer qu'il ne mangeaitque du miel: le

serpent à sonnettesqu'il prévenaitles proies éven-

tuelles par un carillonavertisseur;bref, tout ce quiétait à craindres'en tira aisément.Quandce fut au

tour de l'âne à venir s'expliquer,tous les seigneurs-à crocs et à venin échangèrentdes regards d'in-

telligence : il était condamnéd'avance...L'animal

infortuné s'avança timidement, sentant déjà sur

songarrot le vent de la vindictegénérale :— Je ne crois pas avoir jamais rien fait de mal,

dit-il... Une fois, cependant,en traversant le précommunal,j'ai brouté la largeur de ma langue deson herbe...d'ailleursrase-et roussie...

Une clameurs'éleva.— Il suffit ! dit le loup...Voilàle responsableele

nos maux! Il avoue lui-mêmeêtre un criminelenherbe! Ne le laissonspas devenirun récidiviste,unvieil âne eleretour !

Ce fut un fameux charivari d'imprécationsetele malédictions:

— Mort à l'âne !— Chez l'équarrisseur!— SaucissoneleLyon!

Déjà uneénormepatte griffues'était abattue surla nuque du bauelet,lorsque le ciel, pris de pitié,lui envoya,à lui, l'âne, symbole(à tort d'ailleurs)élumanqued'idées,une idéede génie :

—Hi-han! Hi-han! Ili-han ! se mit-il à braire

éperdumentet sur un ton déchirant,en tremblanteletoute sa carcasse,en roulantde grosyeuxblancs,en bavantà gros fle>cons,et en se roulant bientôtàterre commeen proieà d'intolérablessouffrances.

— Hi-han! Hi-han! Ça y est ! Je comprendspourquoi j'étais si mal à mon aise depuis huitjours ! C'est mon tour ! Je l'ai ! J'ai la peste ! Lapeste de Florenceet de Marseille! La peste bubo-nique! Le typhus! Le choléra! J'ai toutes les pes-tes en une seule!

L'idéene vint pas un instant aux animaux ter-rorisés que cet innocentstupide pût imaginer pa-re-ill.-ruse et imiter si merveilleusementle pes-tiféré avanvé.

— Sauvequi peut ! hurlèrent-ilstous d'uneseulegueule, en s'enfuyant à teuitespattes et à toute»ailes.

L'an., continuant à simuler les affres les plusimpressionnantes,se vit instantanémentabandonné,et jamais solitude ne lui parut plus délicieuse!

Quanella nuit fut venue,obscure,il se sauva pru-demmenttrès loin,jusqu'à un villagepeupléd'hom-

et des pédants, des pleutres et des opportunistes,mais il faut aussi l'entendre parler ele la famille,de la bonté, de l'amour, des femmes, du charmedes enfants, pour comprendretoute la sensibilitéaiguë de cette belle âme. Benjamina le culte dessentiments nobles et il a donné suffisammentdepreuvesde son couragepour cju'ilsoit inutile d'enparler. A ce propos, commenous franchissionsle-seuil de la gare-dimanchesoir au momentde sondépart pour Oran, je lui dis : «Je ne sais ce queje dois le plus admirer en vous: votre talent ouvotre courage,et il me répondit: «Moncourage?Je ne suis pas certain d'avoirdu courage; je penseplutôt que c'est de l'inconscience! »

Sa conférencefut amusanteet spirituelleau pos-sible. Amusante,oui; et je suis bien certain que ceterme qui semblera peut-être mal choisi à quel-ques-unslui sera agréable, à lui. En effet, avanttout, il veut distraire, il ne prétend pas enseigner.Il elésireseulementnous dépeindre ce qu'il a vuet nous intéresser à ce qu'il a compris, ma-isilveut le faire d'une façon plaisante; il a horreurdes conférenciersqui pontifient assis devant unetable au tapis vert portant une carafe et un verr-d'eau ! Il n'aime pas davantage l'auditeur qui as-siste aux conférencespar snobismeet pour dor-mir confortablment dans son fauteuil.

J'ai dit, tout-à-l'heure, que je ne voulaispas ci-ter René Benjaminde crainte d'être infidèle,maisje ne peux tout de même m'abstenir de elonnericiquelques-uneseles boutaelesqu'il lança au coursde sa causerie:

«A Paris, les femmes ne savent généralementpas pourquoielles vont aux conférences...ni mêmequi elles viennent y entendre.»

mes, où il fut bien heureux d'échanger contreliberté, dangereuse chez les mangeurs d'ânes,servitudedans la sécurité.

MiguelZamacoïs.

René Benjamin à Alger.

Samedidernier, M. Soubironet moi attendionsle train venant eleConstantine.Un hommesvelteen descendit,un hommeau regard pénétrant etdont toute la physionomierespire la belle santéphysiqueet morale: C'était René Benjamin.

Il venait à Alger faire une conférencesur 1. su-jet suivant: " Le danger eles conférences; ceuxqui les subissent, ceux,qui les commettent».

Durant plus d'une heure, dans le hall elel'HôtelAletti, j'eus la joie elem'entretenir avec l'éminentlittérateur et conférencier.Il me prit si bien sousle charmeeleson verbe incisif que je ne me sou-vins plus que j'étais là pour l'interviewer.N'atten-dez doncpas elemoi épieje cite textuellementsesphrases, car n'ayant pris aucune note, je crain-drais elele trahir non pas dans sa-pensée, maisélans la forme si personnellequ'il a d'exprimercette pensée.

René Benjaminest plus un peintre qu'un écri-vain. Un peintre qui aurait trouvé le secret dé-teintes nouvellesvendantplus vivant et plus vraile-sujet qu'il veut fixer. Un peintre qui — à sescouleurs hardies mais si naturelles — ajouteraitici quelquesgouttes de vitriol, là, quelquesgouttesd'hydromel.Il faut l'entendreparler elesmédiocres

M. René Benjamin.

<<Un jour, à l'issue el'unecauserie, une femmeme dit : Monsieur,je vous aime, je voeisaime ele-puis longtemps,depuis que vous avez écrit... les" Demi-Vierges».

A propos éluverre d'eau traditionnel sur la ta-ble nonmoinstraditionnelledu conférencier:

«Pourquoivoulez-vousque je boiveen vous re-gardant. Est-ce que les acteurs, au théâtre, s'inter-rompent pour boire7 »

" Les auditeurs pédants n'aiment pas le rire. Siun conférencierest gai, ils jettent eledroite et elegauche eles regards désapprobateursqui semblentdire: cet homme n'est pas sérieux».

" Qu'y a-t-il elesérieuxdans la vie 7 Je n'y voisguère que l'amour et la mort.»

Mais tout serait à citer élanscette- conférence.Conférence? ce terme me semble bien pompeux,bien guindé,bien " faux-colen celluloïd». Souventinterrompu par ele-chaleureux applaudissements,l'orateur termina dans une atmosphère d'enthou-siasme.

Le soir même je retrouvai M. René Benjaminà la gare d'Alger. Il partait pour faire-le le-nele-maineleuxconférences: la pre-niière-,à 17h. à Bel-Abbès; la secondeà 21 h. à Oran.

Une dernière poignéede-mains...Un salut loin-tain du chapeau... Benjaminest parti !

De la Sema,

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE 17

Entre nous.— N'oubliezpas de de-manderl'Ongline,produitnouveau,sansodeurappréciable,émailhvntl'ongle enrore ou incolore.La CrèmeDiaphane!-ne est incomparablepour donner à la

peau une blancheur,une transparenceet une finesseidéalisantle visage.Ellese fait en nuancesblanche,roseet bise.(Parfumeries Ninon et Exiotiquo.31,rue du 4-Septembre,Paris.)

Mesdames,

Puisquevous vous plaignezque vosindéfrisablesne tiennent pasexigezdonc de-votre-coiffeurbipermanente«EUGENE--avecson «VéritableSACHET«qui vous garantit une-frisure naturelle

et durable.

Baleinesbaladeuses.

L'Angleterrevient de perdre un ini-iportnnl contingent d.'énormesressor-tissants de son empire.

En effet, d'après l'explorateur nor-végienLnrsen,;'ison retourde l'Antarc-tique, In Norvègene scro plus tribu-taire de l'Angleterredans le-smers duSud.

Elle pnynil à l'Angleterreplusieursmillionsdo couronnespour avoir ledroit de-chasser la baleinedans la mer

le-Ross.

Mais la baleinevient d'émigrerélansdes eaux qui relèvent,maintenant,elela Norvège,tët non seulementcelle-ci,à l'avenir, n'aura plus rien à payer àl'Angleterre,niais pourra au contraireexigerd'elle une redevance.

A moins que les baleines, prisesd'une nouvelle-fantaisie, au se dirigentversd'autreseaux. LeschansonniersdeMontmartre,naguère,auraient l'ail decotte symboliquehistoire une narquoi-se chanson.

V^oilleur pour Dames

Ondulations- Teintures

G. LICENZIATO

Si, Bue Auber. ALGER

Maisonde verre.Toutarrive, tout finit par se réaliser,

mêmeles rêves ile-sphilosopheset despoètes.La fameuse••maisonde verre»symboliqueva devenirune-réalité.

On affirme,en effet,que l'architecteLe Corbuzicrva édifier à Genèveunemaison de verre soutenue-par une ar-matured'acier,destinée-:ï offrirà la lu-mière solaire elessurfacesaussi vastesque possible.

L'immeuble,avec sa façadede-verretranslucide,haut ele-'2(imètres,large-de-â'J,offrira un bien curieuxcoupd'ceil.

Il aura trois étagesavecquarante-sixlogements, dont les piècespourrontavoir cinq mètres elehauteur. Les ma-tériaux intérieurs seront faits d'iso-lants thermiqueset insonores.L'escaliermêmescia de-verre. Le-toit sera sur-monté(l'une-immenseterrasseavec so-larium cl terrain de jeux.

Espéronsque Paris, à son tour, verraresplendirune-pareille maison, aussihygiéniqueque fantasmagorique.

Pour dormir.l'n jeune romancierse-plaignaitd'in-

somnii-spersistanteset allumait qu'ilnvnil employévainementtous les re-mèdespour 1,1-ouve-rle repos.

—Vous e-n avez oublié un, lui af-firmaun ami.

—Lequel?—Relisez-vous'.

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18 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Les Châteauxdu Blésoiset deTouraine en Automobile.

Du 1" avril au 19 octobre1931,pen-dant la belle saison,la Compagnied'Or-léans organise-elescircuits pour la vi-site rapide et pratique eles plus in-téressantschâteauxde la Loiredont ci-après la nomenclature-:

Au départ de Blois (3 circuits):Chambord,Cheverny,Chaumonl,Fou-gères.Pontlevoy,Le-Moulin,Yillc-vasin.Prix de-,transport: 2(1i'r.. 30 fr. ou 4V)l'.r-

Au départ de Tours ((>circuits): Lo-ches,Chenonceaux,Amboise-,Villandry,Ay.ay-le-Hidc.au,Chinon, Champigny-sur-Vcude,l'ssé, Langeais, Cinej-Mars,Luyne-s,Montrésor,Yalençav,Saint-Ai-gnun, Montrichard, Blois, Cbambord,Chevcrnv,Chaumonl.Prix de trans-port : 25 fr. ; 30 fr. ; 42 fr.: 45 fr. ouM)fr.

Semaine Automobile

Le Molocylec-CIubde France a l'aildon, au de-butde-l'année, a tous sesadhérents,d'un pelil carnet contenantlous les renseignementsusuels relatifsà l'usage pratique et agréable de lamoto. .Niaisce qui fait l'originalitéde

ice carnet, ce sont les maximeset con-seils qu'il prodigueà chaque page en

Iphrases lapidaires. En voici quelquesIexemples:

«Soyezcirconspectspour l'entr'aideroutière de nuit ; on ne sait jamais...»

--Les passagesà niveau sont ineptes,ce-n'est pas un motif pour (ciller d'a-voir raison contre une locomotive.»

«Les voituresmarehenlà l'essence...mais il y a des conducteurssensiblesàl'alcool,-i

»Soyezbons pour vos ailes ; songe/,ejii'ily a des arbres qui ne saventpastenir leur droite...»

L'éliminationdes joints «bois surbois» dans la carrosseriede la nou-velle Oldsmobilemarque une avanceintéressanteréalisée par la Fisber Bo-ely. Les contacts susdits ont toujoursété une sourced'ennuispour l'automo-biliste: bruit, séchagedu bois et perle

VOUS

connaissez certaine-

ment déjà de réputation

le Guide Spido : ne donne-t-il

pas en effet une multitude de

renseignements précieux, tels

que ceux concernant le fonc-

tionnement du moteur, le réglage

des freins, les incidents possibles

de route, les règlements de la

circulation, la façon de voyager

à l'étranger, la marche à suivre

en cas d'accident, l'entretien des

pneus et des accus, etc.. etc..

Précédée comme à l'ordinaire

d'une magistrale préface de

Ck Faroux et de précieux con-

seils d'André Boillot, l'édition

1931 vient de paraître.

Nous sommes à votre disposi-

tion pour vous l'adresser gra-

tuitement.

de l'adhérence-des écrems,etc.Bref,voi-ci un nouveauprogrèsà enregistrer. 1

A

Voic:'iencoreune audacienuseréalisa-tion américaine en matière lie- cons-truction: on vient d'inaugurer,à New-York,un tronçond'autoslradequi en-jambe en pleine cité toutes les ruesexistantes,îesepiellcsse trouvent ainsijoliment désencombrées.Ce tronçon,(pli longeWest streel, est une voie su-rélevée de l.fiOOmètres de longueur,perchée,à 15 mètres du sol et large de21 mètres.La vitesse permisey est ele(inkilomètresà l'heure,maisune balus-trade y protègede la chute éventuelleceux qui seraient tentés d'aller plusvile et qui, pour une cause ou l'autre,déraperaient...

Coût: (i millions de dollars

A !Du 22 mai au 7 juin 1931,l'Aulomo-

bile-Clubd'Allemagneorganisera uneépreuvede tourisme d'une envergureconsidérable,puistpi'elleporte sur en-viron 10.000kilomètreset que le par-cours enjambeplusieurs frontières.Envoici, du reste, le suggestif elétail:Berlin-Genève1.110kil.), (îenève-Sainl-Sébastien(9-10 kil.), Saint-Sébastien-Lisbonne-Madrid(700kil.), Madrid-Bar-celone(fi40kil.), Barcelone-Milan(1.060kil.), iMilan-Rome(«95kil.), Rome-Mo-naco de Bavière(970kil.), Monacode

I Bavière-Tricsle-Baguse(1.215kil.), 1U-

guse-Zagreb-Budapc-st(1.055kil.), Bu-elape-sl-Berlin(930kil.).

Magnifiquevoyage,ou le voit, maisdur parcourspour les hommeset poul-ies machines...

A

A peine le record mondialelevitesseen automobile,épiedétenait le regrettémajor Scgrave, fut-il battu par Mal-colin Campbell,qu'on annonçait quel'Amériqueallait entrer en lice pour laconquêteelece trophéeparticulièrementattrayant. Les ingénieursHarlan Fen-gler et Peler Paolo viennent ele cons-truire eleuxmoteurs de 24 cylindreschacun ep-iiseront accoupléssur unchâssis spécial.Chacunde ces moteurspèse900kilos et développe2.400CV.!!Si l'on tient comptedu fait ejuele mo-teur de la voilurede iMalcolmCampbellne développai! que(!) 1.450 CV., onpeut imaginerles perspectivesouvertespar l'emploi des 48 cvlinelreset eles4.800CV.eleFe-ngleret Paolo.On peutse demander,cependant,ijuellesera latenue de route, l'adhérenceplutôt, eleleur monstrede vitesse.

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Le mercredi20 mai 1931.à 10 heures du matin,il sera procédé,en séancepublique,par M. le Pré-fet de Constantine,en Conseilde Préfecture et enprésenceeleM.l'Inspecteurd'Académieou de sondé-légué et de M. MOUCAN,architecte,dans les ïor-mes réglementaires.,à l'adjudicationau rabais, sursoumissionscachetées,des travaux de

construction d'un préau, d'une

buanderie et de grosses ré-

parations à l'école d'Arassa.

COMMUNEMIXTEDU GUERGOUR

Cestravaux sont évaluéscommeil suit :

Travauxà l'entreprise 170.84533Sommeà valoir 14.154G7

Cautionnementprovisoire : 3.000francs.Cautionnementdéfinitif : G.000francs.

Les pièces du projet seront communiquéesaux:-ntrepreneurs,tous les jours, exeoptéles dimanchescl jours fériés :

1" Dans les bureaux;ele la Préfecture (2" Divi-sion), de S à 10heures et de 14heures à 17 h. 30 ;

2"Dans les bureauxde M. MOUCAN,airchitecte,3, rue Altairac, à Alger ;

3" Dans les bureaux de la communemixte duGuergour.

HF.lTBLllJt'F.FBANÇAISK

PKEFECTVHEDUDEl'AKTEMEXTD'ALCEH

PONTS ET CHAUSSEES

Amélioration

des atterrissements maritimes

de Port-Gtieydon

Un concoursdoit être ouvert pour 1'

Exécution,à Port-Gueydon,d'une jetée de 100 ni.à l'extrémité de la jetée débarcadèreactuelle.

CONDITIONSPRINCIPALES1)1"CONCOt'HS

I. — Demandesd'admission.

Les concurrentsqui désirent prendre part à ce

concoursdoiventen adresser la demande,par lettre

recommandée,à M. SCOTTODI VETTIMO,1-1,boulevardBanelin,à Alger, ingénieur en chef des

Ponts et Chaussées,avant le 23mai 1931,à 17heu-

res, et-joindreà cette demandeles piècesci-après :

Pour les concurrentsantres queles Sociétésd'ou-vriers français :

1" Une déclaration indiquant leur intention ele

soumissionneret faisant connaître les nom, pré-noms, qualité et domiciledu candidat;

2-'Une note indiquant;le lieu, la date, la nature

et l'importance des travaux exécutés par le can-

didat ou à l'exécutiondesquelsil a concouru,l'em-

ploiqu'il occupaitdans chacunedes entreprisesaux-

quelles il a collaboré,ainsi que les noms, qualitéset domicilesdes hommeselel'art sous la directior.

desquels ces travaux ont été exécutés.Les certifi-

cats délivréspar ces hommlsde l'art, peuventêtre

joints à la note ;

Pour les Sociétésd'ouvriers français :

1" La liste nominativeeleleurs membres (noms,prénoms,domiciles,dates et lieux;de naissance);

2"Leur acte de Société;3" L'engagement d'employer effectivementaux

travaux, pendant toute leur durée, un nombre mi-nimum de sociétaires qu'elles fixeront;

4" Un acte en bonne et due forme, désignantle déléguéchargé de les représenter et définissantses pouvoirscommeil est prescrit ci-après :

5" Une déclaration de ce délégué indiquant sonintention elesoumissionneret faisant connaître sesnom, prénoms,qualités et domicile;

G"Une note de ce délégué indiquant le lieu, ladate, la nature et l'importancedes travaux que la'Sociétéa exécutésou à l'exécutiondesquelselle aconcouru,ainsi que les noms,qualités et domicilesdes hommesde l'art sous la directiondesquelscestravaux ont été exécutés. Les certificats délivréspar ces hommesde l'art pourront être joints à lanote.

Les demandesaccompagnéesdes piècesmention-nées ci-dessusseront adresséesfranco a l'Ingénieuren chef, et elles devront lui parvenir avant le 22mai 1931,à 17 heures, terme de rigueur.

II. — Instruction des demandes.

La liste des personnesadmises à. concourirseraarrêtée par le Gouverneur général.

Les personnesadmises à prendre part au con-cours seront aviséesultérieurementet directement,par lettre recommandée,eleleur admissionet rece-vront à ce momentle devis-programmedu concours.

Les piècesremises,par les personnesnon admisesleur seront renvoyéesavec l'avis que leur demanden'a pas été accueillie.

Fait à Alger,le 21 avril 1931.

Le Secrétairegénéral,Pour le Préfet empêché.

Le mercredi20 mai 1931,à 10 heures du matin,il sera procédé,en séancepublique,par M. le Pré-fet de Constantine.en ConseilelePréfecture et enprésence ele M. l'Ingénieur en chef eles Ponts etChaiussées,dans les formes réglementaires,à l'ad-judicatiemen neuf lots, au rabais, seir soumissionscachetées,elestravaux de

a faire en 1931,sur les routes nationalesde l'arrondissement,techniquede Guelma.

Ces travaux sont évaluéscommeil suit :

1"''Lot. — Route nationale n" 10, partie compriseentre les P. K. 60 + 500et 97.

Travaux à l'entreprise 154.50000Sommeà valoir 2.50000

2" Lot. — Route nationale n" 10, partie compriseentre les P. K. 87 et 108.

Travaux à l'entreprise 161.00000Sommeà valoir 2.70000

3" Lot. — Route nationale n" 1.0,partie compriseentre les P. K. 164et 200.

Travaux;à l'entreprise 52.80000Somme à valoir 900 00

4" Lot. — Route nationale n" 16. partie compriseentre les P. K. 43 et 55.

Travaux à l'entreprise 92.00000Sommeà valoir 1.50000

5' Lot. — Route nationale n" 16, partie compriseentre les P. K. 55 et 67.

Travaux à l'entreprise 96.50000Somme à valoir - 1.60000

6" Lot. — Route nationale n" 16, partie compriseentre les P. K. 67 et 134.

Travaux à l'entreprise 75.00000Sommeà valoir 1.25000

7" Lot. — Route nationale n" 20. partie compriseentre les P. K. 100et 1.17.

Travaux à l'entreprise 43.20000Somme à valoir 700 00

8" Lot. — Route nationale 11"21, partie compriseentre les P. K. 56 et 99 -f 800.

Travaux a l'entreprise 113.62000Somme a valoir 2.00000

!)"Lot. — Route Nationale n" 21, partie compriseentre les P. K. 100 + 400et 10G+ 400.

Travaux à l'entreprise 44.50000Somme à valoir 700 00

Les pièces du projet seront communiquéesauxentrepreneurs,tous les jours, exjceptéles dimancheset jours fériés, dans les bureaux elela Préfecture(4-Division),de8 à 11heureset de 14à 17heures,et, aux mêmesheures,dans les bureauxeleM l'In-génieur ordinaire des Ponts et Chaussées,à Guel-ma, rue Jugurtha n" 10.

CHEMINSDE FER ALGERIENSDE L'ETAT

AHHOXDISSEMEXTDOHAX

Levendredi29 mai 1931.à quinzeheures, il sera,procède,a Oran.au Bureau elel'Arrondissementdela Voieet des Bâtiments, 22. boulevardSébastopol,a 1adjudicationau ra.bais, sur soumissionscache-tées, des travaux relatifs au projet ci-aprèsdésigné:

LIGNE D'ORANA.KENADZA

(Sectiond'Oran à Arzew).

CAKEDEFIXEIIYEirOHAX-ETAT

INSTALLATION1)1-2PH1-2MI1-2HK1HC-1-2NCI-2

TRAVAUX D'INFRASTRUCTURE

TERRASSEMENTS(2' Tranche).

Montant des travaux 617.00000Cautionnementprovisoire: 10.000francs.Cautionnement,définitif : 20.000francs.On pourra prendre connaissancedu dossier d'ad-

judication soit dans les bureaux du Chef de Ser-vicede-la Voie et des Bâtiments,à Alger, 21,bou-levard Saint-Saëns. soit à Oran, 22, boulevardSébastopol.

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