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L’égalité des chances pour tous les enfants Séance de réflexion spéciale du Conseil d’administration de l’UNICEF consacrée à l’équité Document de séance | Juin 2015

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L’égalité des chances pour tous les enfantsSéance de réflexion spéciale du Conseil d’administration de l’UNICEF consacrée à l’équité

Document de séance | Juin 2015

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Les plus grands soins ont été apportés à la vérification des informations figurant dans cette publication. Pour toutes les mises à jour concernant les données effectuées ultérieurement à la publication, veuillez consulter le site <data.unicef.org>. Sauf indication contraire, les données citées dans le présent document sont tirées d’analyses internes fondées sur les bases de données mondiales de l'UNICEF ainsi que sur la publication de l'UNICEF, Progrès pour les enfants, numéro 11, à paraître prochainement.

Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)Juin 2015

Photo de couverture © UNICEF/BANA2013-00425/Mawa

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L’égalité des chances pour tous les enfantsDocument de séance | Séance de réflexion spéciale du Conseil d’administration de l’UNICEF consacrée à l’équité Table des matières/

Table des matières

Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5

I. Bien-fondé de l’équité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7

II. Progrès et retards en matière d’égalité des enfants . . . . . . . . . . . 12

III. Comprendre les écarts qui demeurent . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

IV. L’approche de l’UNICEF en matière de programmation et de plaidoyer

fondés sur l’équité

V. Accélérer l’équité en faveur des enfant . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

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© UNICEF/NYHQ2012-0898/Sokol

Dans toutes les initiatives de l’UNICEF, la priorité est donnée aux enfants les plus désavantagés et aux pays les plus démunis. Énoncé de mission de l'UNICEF

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Introduction

La petite Bendu, 4 ans, joue au football avec ses cinq frères et aime le FC Barcelone autant qu’eux. Si les garçons veulent tous devenir footballeurs professionnels, Bendu, elle, a d’autres projets : elle veut devenir « conductrice d’avion », comme elle dit, pour conduire leur équipe à ses matchs d’un bout à l’autre du monde.

En situation d’égalité des chances, Bendu pourrait devenir pilote, footballeuse, ou aller là où la portent ses talents et ses ambitions. Mais les inégalités présentes dans le monde et dans son pays ont commencé à influer sur ses chances dans la vie avant même sa naissance. Son sexe, la situation socioéconomique de sa famille et le lieu où elle est née conditionnent de façon décisive les possibilités qu’elle aura de survivre, de s’épanouir et d’atteindre son potentiel.

Parce que Bendu est née dans une région rurale d’un pays à faible revenu, il n’y avait que deux chances sur cinq qu’un professionnel de la santé accompagne sa venue au monde. Si elle était née en ville, la probabilité que sa mère accouche en présence de personnel soignant qualifié aurait été deux fois plus élevée. Parce que la famille de Bendu fait partie des plus pauvres du pays, le risque qu’elle meure avant son cinquième anniversaire est plus de deux fois plus élevé que pour ses compatriotes plus riches. Étant une fille, elle a une chance sur quatre d’être mariée avant l’âge de 18 ans ; étant la fille d’une famille parmi les plus pauvres de son pays, la probabilité qu’elle se marie enfant dépasse 60 %.

Si elle se marie très jeune, le risque est grand que Bendu devienne mère à l’adolescence et ne bénéficie pas d’une éducation secondaire complète, ce qui limitera ses perspectives d’emploi, l’enfermera dans la pauvreté

et compromettra les chances de survie de ses enfants. Ce cercle vicieux intergénérationnel aura recommencé avant que Bendu soit sortie de l’adolescence, avec la transmission de sa situation à ses enfants.

Cependant, ce cycle n’est ni inévitable ni insurmontable. Un cercle vertueux peut commencer si l’on remédie à l’inégalité des chances qui piège des enfants comme Bendu. Dans celui-ci, la fillette reçoit un soutien qui lui permet de bien démarrer dans la vie, de survivre, d’être nourrie, soignée, et de pouvoir suivre des études. Le fait de bénéficier d’une éducation secondaire complète améliorera sensiblement ses revenus et sa capacité à prendre soin de ses enfants – des enfants qui naîtront en meilleure santé. Ils auront à leur tour plus de chances de survivre à leur prime enfance, d’aller à l’école et de suivre leurs études jusqu’au bout.

Donner à des enfants comme Bendu des chances égales dans la vie (en les aidant à survivre, à s’épanouir, à être protégés et à participer au monde qui les entoure sur un pied d’égalité), ce n’est pas uniquement changer leur avenir ; c’est aussi ouvrir de nouveaux horizons à leurs enfants. À l’inverse, l’inaction reviendrait non seulement à refuser cette chance aux enfants d’aujourd’hui, mais aurait également des répercussions néfastes pour les générations à venir.

Investir en faveur des enfants, en particulier les plus pauvres et les plus défavorisés, est donc la meilleure chose à faire. Il apparaît de plus en plus clairement que c’est aussi la solution la plus judicieuse. Les faits démontrent en effet sa rentabilité et ses nombreux avantages pour les enfants, mais aussi pour leurs

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Pour rompre le cycle intergénérationnel des inégalités auquel des milliards de personnes sont soumises, notre meilleur espoir consiste à investir en faveur des enfants les plus défavorisés.

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Introduction

familles, leurs communautés et les économies nationales. Les organismes de développement, les chercheurs et les économistes du monde entier constatent qu’une société plus équitable a de meilleures perspectives de croissance et qu’elle est plus prospère et plus stable. Pour devenir plus équitables, cependant, les sociétés doivent prendre en compte les facteurs profonds des inégalités, qui apparaissent souvent avant même la naissance d’un enfant.

Ce document de séance commence par examiner pourquoi l’égalité des enfants est aussi importante à une époque de grandes inégalités. Il présente ensuite un aperçu des données les plus récentes sur l’égalité des enfants, résume les stratégies qu’il est possible de mettre en place pour améliorer la situation et les résultats en faveur des enfants, puis illustre différents aspects de l’action de l’UNICEF dans ce domaine. Le rapport s’achève sur une analyse de la voie à suivre pour accélérer la réalisation de l’équité pour tous les enfants.

© UNICEF/NYHQ2014-1437/d'Aki

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Les Objectifs du Millénaire pour le développement ont contribué à stimuler des améliorations historiques dans la vie des enfants…

Quinze années d’actions concertées dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ont permis d’avancer à grands pas dans l’élimination des principaux obstacles au développement international. Grâce au recul de la mortalité infantile depuis 1990, quelque 100 millions d’enfants supplémentaires ont pu fêter leur cinquième anniversaire1. Le nombre de personnes vivant aujourd’hui dans l’extrême pauvreté a baissé d’environ 721 millions par rapport à 1990. Au cours des 25 dernières années, plus de 2,5 milliards de personnes ont eu accès à des sources d’eau potable de meilleure qualité. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, plus de 90 % des enfants bénéficient maintenant d’une éducation primaire2. Ces résultats sont véritablement historiques et prouvent l’étendue des progrès que l’on peut accomplir lorsque les initiatives internationales se concentrent sur des objectifs concrets.

… mais les progrès réalisés n’ont pas toujours abouti à de meilleures opportunités pour tous.

Les réalisations des OMD n’ont cependant pas toujours engendré plus d’égalité. Prenons par exemple les avancées concernant l’objectif relatif aux sources améliorées d’eau potable. Une étape remarquable

a été franchie lorsque cet objectif a été atteint avec cinq années d’avance. Les deux tiers des pays ont amélioré l’accès à des sources améliorées d’eau tout en réduisant l’écart existant dans ce domaine entre les citadins et la population rurale. Cependant, en creusant un peu, il s’avère que 15 pays ont atteint cet objectif en élargissant l’écart entre milieu rural et urbain. Dans sept autres pays, l’accès général a régressé (s’éloignant des objectifs) et les disparités se sont aggravées3. Si des millions de personnes ont bénéficié d’un élan sans précédent visant à fournir une eau plus sûre, les progrès réalisés à l’échelle mondiale ne se sont pas nécessairement traduits par des avancées au profit de ceux qui en avaient le plus besoin.

En Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, les deux régions où vit la majorité des enfants du monde, les défis majeurs qui subsistent (santé et survie des nouveau-nés, retards de croissance, éducation, défécation à l’air libre et mariage d’enfants) affectent de façon disproportionnée les

Bien-fondé de l’équité

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Bien-fondé de l’équité

catégories de population et les enfants les plus pauvres et les plus défavorisés. Certes, ces inégalités persistent dans toutes les régions, mais les changements démographiques que connaissent l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud risquent d’y accroître le nombre d’enfants défavorisés.

Les pays en situation de crise humanitaire, de conflit ou de fragilité présentent un double handicap pour les enfants démunis. Si tous les enfants souffrent en période de conflit et de catastrophe naturelle, les catégories traditionnellement exclues (enfants vivant dans les lieux les plus précaires, dont l’accès aux services est le plus limité et dont les réserves sont les plus rares) sont souvent les plus éprouvées par les effets des crises. Ces dernières ont fréquemment des répercussions plus importantes sur les groupes défavorisés et exacerbent les inégalités, compromettant à la fois le bien-être immédiat des enfants et leur développement à long terme.

Les problèmes d’inégalité concernent tous les pays et toutes les régions ; certains groupes d’enfants ont été laissés pour compte alors que le monde progressait. Certains marqueurs d’exclusion (comme le handicap, le statut d’immigrant ou le revenu) apparaissent dans de nombreux pays et constituent un indicateur constant de préjudice. Les contextes historiques et politiques de chaque pays ou région déterminent également d’autres catégories d’exclusion. Une marginalisation durable est souvent à l’origine d’inégalités aux dépens des enfants de certaines populations autochtones et minorités ethniques ou religieuses, et ce indifféremment du niveau de revenu des pays. Même dans les pays riches, la discrimination, l’exclusion et le préjudice intergénérationnel continuent d’entraîner ces enfants dans le cercle vicieux de l’inégalité.

L’inégalité des chances à travers le monde laisse des millions d’enfants en marge de la société et compromet les progrès futurs des nations.

Ces dernières années, le déséquilibre des résultats du développement a à juste titre attiré l’attention de la communauté internationale et l’a conduite à prendre des mesures pour remédier aux inégalités existant entre et dans les pays. Cette dynamique mondiale est à l’œuvre dans tous les pays, quel que soit leur niveau de revenu, et occupe une

place de plus en plus importante dans les programmes des décideurs et des mouvements de la société civile.

Cependant, en s’intéressant uniquement aux résultats finals, on passe à côté du rôle essentiel joué par l’inégalité des chances au départ. En s’attaquant directement aux privations pendant l’enfance – c’est-à-dire en ciblant d’abord les enfants les plus laissés pour compte et en accordant une attention soutenue à ceux qui en ont le plus besoin –, les sociétés peuvent mettre fin à ce cycle destructeur de paupérisation et de marginalisation4.

Les faits appuyant cette assertion ne datent pas d’hier. Prenons l’exemple de l’éducation des filles. Une seule année de scolarité supplémentaire peut permettre à une jeune fille d’augmenter les revenus qu’elle acquerra tout au long de sa vie de 10 à 20 %. Cette même année d’études réduit le taux de mortalité infantile de 5 à 10 %5. Dans l’ensemble, le bénéfice social de l’éducation est nettement supérieur dans les économies à revenu faible ou intermédiaire, et il offre le plus de possibilités aux enfants issus des milieux les plus défavorisés6. Bien que ces faits soient connus, le creusement des inégalités rend d’autant plus impérative la nécessité d’intervenir.

Il est plus urgent que jamais de se concentrer sur l’égalité des chances des enfants.

Pour les familles et les enfants défavorisés, les interactions cycliques entre chances de départ, élargissement ou resserrement des inégalités pendant l’enfance et égalité à long terme peuvent former un cercle vicieux ou vertueux. Lorsque les enfants les plus démunis sont privés des chances de faire valoir leurs droits, leurs perspectives d’avenir s’assombrissent encore et les inégalités se creusent. Quand ils grandissent, l’inégalité des chances de départ se manifeste par de moins bons résultats dans le domaine de la santé, un état nutritionnel moins bon, des résultats médiocres en matière d’apprentissage, une fécondité supérieure et plus précoce des adolescentes et un taux d’emploi et des revenus plus faibles à l’âge adulte. À terme, ce déséquilibre engendre des inégalités d’ordre économique et social. Ces disparités pèsent sur la croissance et la prospérité générales, freinant l’investissement des familles et des pays en faveur de la prochaine génération d’enfants défavorisés7.

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En revanche, lorsque l’égalité des chances engendre de meilleurs résultats pour les enfants (achèvement des études, report des grossesses, diminution de la mortalité maternelle et amélioration des compétences professionnelles), ces résultats peuvent réduire les inégalités à long terme. Cela a pour effet d’augmenter la probabilité d’une croissance économique durable et de sociétés plus stables, ce qui peut encourager le maintien des investissements en faveur des enfants et des familles8, 9,10,11.

Les investissements en faveur des enfants, notamment des plus défavorisés, constituent bel et bien des investissements dans la lutte contre l’inégalité et la

pauvreté. À l’inverse, le fait de se désintéresser des inégalités perpétuera un cercle vicieux qu’il sera de plus en plus difficile de rompre. S’engager en faveur de l’égalité des enfants ouvre la perspective d’un cercle vertueux dans lequel les investissements d’aujourd’hui porteront des fruits immédiats et à long terme pour les enfants.

Les approches de développement fondées sur l’équité reposent sur des principes justes et se révèlent efficaces dans la pratique.

La mission et l’action de l’UNICEF doivent se concentrer avant tout sur les enfants qui en ont le plus besoin. C’est le principe même d’une approche fondée sur l’équité. Que les enfants proviennent des foyers les plus démunis ou des groupes ethniques les plus marginalisés, l’UNICEF s’est toujours engagé à placer les droits de ces enfants en tête de ses priorités. Cet engagement, qui est conforme à la Convention relative aux droits de l’enfant, est inscrit dans son énoncé de mission : dans toutes ses initiatives, « priorité est donnée aux enfants les plus désavantagés et aux pays les plus démunis ».

La volonté de l’UNICEF d’appliquer des programmes fondés sur l’équité repose non seulement sur la conviction qu’il s’agit d’un principe juste, mais aussi sur la preuve que cela fonctionne dans la pratique. En 2010, cette preuve a été exposée dans un document sans précédent, révisé par des pairs : Réduire les écarts pour atteindre les Objectifs12. Ce rapport détaillait les résultats d’une simulation comparant deux scénarios de réalisation des objectifs de santé maternelle et infantile : une approche fondée sur l’équité privilégiant les enfants les plus défavorisés et une méthode plus traditionnelle n’accordant pas d’importance particulière aux démunis.

Deux conclusions principales sont ressorties de cette étude. D’une part, en traitant la concentration des différentes formes d’inégalité constatée au sein des populations les plus défavorisées, la première approche simulée, axée sur l’équité, a accéléré la réalisation des objectifs en matière de santé plus rapidement que la méthode traditionnelle. D’autre part, en évitant un plus grand nombre de décès avec les mêmes investissements financiers, elle s’est également révélée beaucoup plus

Bien-fondé de l’équité

© UNICEF/UKLA2014 - 1214/Milton

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économique et durable. L’approche fondée sur l’équité s’avérait particulièrement rentable dans les pays à faible revenu et à mortalité élevée, où l’on évitait jusqu’à 60 % de décès supplémentaires par million de dollars investis13.

À partir de cette étude, cinq grandes orientations stratégiques ont été mises en avant : investir dans la collecte et l’analyse des données pour identifier les enfants et les communautés les plus démunis, mettre en place des interventions éprouvées dans les communautés, privilégier l’action pour supprimer les goulets d’étranglement, s’associer avec les communautés et faire

meilleur usage des ressources financières, notamment en levant les obstacles financiers pour les plus pauvres.

Comme indiqué dans la quatrième partie du présent rapport, l’UNICEF n’a cessé d’approfondir et d’étendre ses programmes fondés sur l’équité depuis la publication de Réduire les écarts. En s’associant avec ses partenaires, il a recueilli des preuves tangibles des méthodes les plus efficaces. L’expérience acquise laisse à penser qu’une programmation fondée sur l’équité peut améliorer durablement et notablement la vie des enfants défavorisés.

Bien-fondé de l’équité

Il est crucial de choisir le bon moment pour réduire drastiquement les inégalités. À cet égard, les faits font ressortir deux créneaux particulièrement importants pour investir en faveur des enfants : la petite enfance et l’adolescence.

La petite enfance Pendant la petite enfance, le cerveau se développe plus vite qu’aux autres âges de la vie, influençant les capacités d’apprentissage ultérieures de l’enfant. Pour que son développement cérébral soit optimal, un enfant doit bénéficier d’une bonne nutrition, d’échanges attentionnés avec les adultes et d’un environnement réconfortant et sûr quand il en a besoin. C’est au cours de leurs premières années que les enfants sont les plus exposés aux conséquences d’une mauvaise nutrition ; ils ne pourront jamais rattraper le potentiel de croissance qu’ils

perdent s’ils ne reçoivent pas la nutrition dont ils ont besoin à cet âge. La violence et le stress vécus pendant les premières années laissent des cicatrices durables et façonnent le devenir des enfants. C’est la raison pour laquelle il est essentiel d’investir en faveur des enfants et de les protéger à ce stade déterminant de leur existence.

L’adolescence L’adolescence offre un autre créneau décisif pour compléter et consolider les investissements réalisés dans la petite enfance. Les fondations posées durant cette période en termes de sécurité affective, de bien-être physique, d’éducation et de compétences auront de profondes implications sur la réussite du passage à l’âge adulte et sur l’égalité des résultats. À l’adolescence, les rôles dévolus à chaque sexe se consolident et les vulnérabilités

sont exacerbées. Faute de mesures adéquates, la vie des filles peut être considérablement limitée par le mariage précoce, l’abandon des études, les grossesses précoces et la violence sexiste. De leur côté, les garçons subissent des pressions liées à des responsabilités d’adulte prématurées, à des politiques de justice pénale répressives, à l’exposition à la violence, au travail ou à d’autres défis qui freinent leur plein épanouissement. Ces influences néfastes peuvent bouleverser l’existence des adolescents.

Si l’on ne soutient pas comme il le faudrait le développement de la petite enfance et de l’adolescence, aucun dividende démographique ne sera atteint sur le plan de la protection sociale, de la croissance économique et de la stabilité politique.

Choisir les bons créneaux d’intervention

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Bien-fondé de l’équité

© UNICEF/BANA2014-00570/Mawa

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État des lieux au début des objectifs du développement durable

Pour progresser vers l’égalité des enfants, il faut d’abord comprendre leur situation actuelle, les progrès enregistrés ces dernières années et l’ampleur du travail qu’il reste à accomplir. Ce sont les trois aspects examinés dans cette partie. Lorsque les données le permettent, chaque domaine déterminant pour le bien-être de l’enfant (santé, VIH et SIDA, nutrition, eau, assainissement et hygiène, éducation, protection et inclusion sociale) est analysé de manière à dégager les tendances relatives aux moyennes des indicateurs clés, les tendances concernant les écarts en matière d’équité et les aspects des écarts qui n’ont pas encore été abordés.

SANTÉ14

Tendances des moyennes : les mortalités infantile et maternelle ont enregistré de très nets progrès à l’échelle mondiale ces 25 dernières années. Entre 1990 et 2015, les taux de mortalité des moins de cinq ans et des nouveau-nés ont reculé respectivement de 53 % et de 43 %. Selon les estimations, entre 1990 et 2013, 100 millions d’enfants (dont environ 24 millions de nouveau-nés) ont pu atteindre leur cinquième anniversaire grâce à l’amélioration des taux de mortalité infantile. Dans le même intervalle, le taux de mortalité maternelle mondiale a régressé de 45 %. L’amélioration régulière de la survie des enfants de moins de cinq ans s’explique par une combinaison de plusieurs avancées, notamment des comportements plus sains et une meilleure couverture des interventions visant à prévenir ou traiter les principales causes de mortalité infantile.

Tendances des écarts : la réduction de la mortalité infantile a concerné toutes les régions du monde. L’écart entre les foyers les plus pauvres et les plus riches dans ce domaine s’est réduit dans toutes les régions, à l’exception

de l’Afrique subsaharienne, où les écarts liés à la richesse sont moins importants que dans d’autres régions, mais où aucun changement notable n’a été observé. Des écarts significatifs persistent entre les familles les plus riches et les plus pauvres en ce qui concerne l’accès à des interventions vitales, telles que la demande de prise en charge en cas de pneumonie présumée ou le traitement approprié de la diarrhée. Les interventions de prévention du paludisme sont plus équitables, mais la couverture reste trop faible pour permettre un accès universel.

Concernant le taux de mortalité maternelle, l’écart entre les pays à faible revenu et les pays à revenu élevé a diminué de moitié depuis 1990, passant de 38:1 à 19:1 en 2013. Bien que toutes les régions aient enregistré des reculs sensibles, les progrès plus rapides dans le reste du monde ont entraîné la concentration des décès restants en Afrique subsaharienne, qui cumulait 62 % des décès maternels en 2013. Aucun progrès notable n’a été enregistré en ce qui concerne les inégalités d’accès à un personnel soignant qualifié pour les accouchements.

Aspects des écarts qui subsistent : en 2015, selon les estimations, 5,9 millions d’enfants mourront avant d’avoir atteint leur cinquième anniversaire. Dans la plupart des pays à revenu faible et intermédiaire, la probabilité de mourir avant l’âge de cinq ans est deux fois plus élevée pour les enfants des familles les plus pauvres que pour ceux des familles les plus riches. Les enfants nés en milieu rural et ceux dont la mère n’a pas reçu d’éducation courent toujours un risque très supérieur de mourir avant cinq ans que s’ils étaient nés en milieu urbain ou de mères instruites.

En 2013, 289 000 femmes sont mortes dans le monde des suites de complications liées à la grossesse et à l’accouchement, dont 85 % en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne.

II. Progrès et retards en matière d’égalité des enfants

Progrès et retards en matière d’égalité des enfants

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VIH ET SIDA15

Tendances des moyennes : les nouvelles infections au VIH ont diminué de 38 % depuis 2001. Depuis le pic de 2005, les décès liés au SIDA ont reculé de 35 %. Malgré ces progrès, sur la seule année 2013, le VIH a causé la mort de 120 000 adolescents, soit plus de 300 par jour.

Tendances des écarts : entre 2001 et 2013, les infections ont diminué pour toutes les tranches d’âge, mais le recul a été le plus rapide pour les enfants de moins de 15 ans, grâce au succès des initiatives de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant ainsi qu’à la généralisation des traitements antirétroviraux. Malgré la progression globale de l’accès à ces traitements, les enfants sont moins nombreux que les adultes à en bénéficier : en 2013, seulement 23 % des enfants de moins de 15 ans vivant avec le VIH ont reçu un traitement antirétroviral, contre 37 % des jeunes de 15 ans et plus.

Le VIH et le SIDA restent très localisés : plus de 90 % des enfants de moins de 15 ans vivant avec le VIH habitent en Afrique subsaharienne. Les taux de décès de causes liées au SIDA ont également diminué dans presque toutes les régions, à l’exception du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord où l’on observe une légère augmentation.

Les adolescentes continuent d’être bien davantage touchées par le VIH : elles représentaient environ les deux tiers de toutes les infections d’adolescents en 2001 comme en 2013. Aucun progrès notable n’a été enregistré dans la réduction de l’écart entre adolescents et adolescentes concernant les nouvelles infections.

En Afrique subsaharienne, les adolescentes ont moins de chance que les garçons d’obtenir des informations complètes et exactes sur le VIH. Les écarts de richesse ajoutent encore un degré d’inégalité concernant les connaissances sur le VIH : garçons ou filles, les adolescents les plus riches d’Afrique subsaharienne ont un avantage de près de 20 % sur les adolescents de la région situés au niveau le plus bas de la distribution des richesses.

Outre les adolescentes, les principales catégories de population les plus vulnérables à l’infection au VIH sont les jeunes hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les garçons et les filles victimes d’exploitation sexuelle et les consommateurs de drogues injectables. Beaucoup d’entre eux ne sont jamais diagnostiqués, car ils ont peur des répercussions juridiques et sociales s’ils demandaient des informations, participaient à des programmes de prévention ou se faisaient dépister.

Aspects des écarts qui subsistent : d’après les estimations, 4,3 millions d’enfants et d’adolescents vivaient avec le VIH en 2013. Même si ce chiffre baisse, on enregistrait encore 240 000 nouvelles infections chez les enfants de moins de 15 ans en 2013. Dans les quintiles de richesse les plus pauvres d’Afrique subsaharienne, 83 % des filles et 75 % des garçons sont encore privés d’informations complètes et exactes sur le VIH. Dans l’ensemble des pays à revenu faible et intermédiaire, les trois quarts des enfants de moins de 15 ans vivant avec le VIH ne reçoivent toujours pas de traitement antirétroviral.

Progrès et retards en matière d’égalité des enfants

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EAU, ASSAINISSEMENT ET HYGIÈNE16

Tendances des moyennes : les progrès généraux enregistrés en matière d’accès à un assainissement approprié et à des sources d’eau améliorées sont impressionnants. Depuis 1990, 2,1 milliards de personnes ont pu accéder à un assainissement amélioré et 2,5 milliards de personnes accèdent désormais à des sources d’eau améliorées. L’amélioration de l’accès à l’eau s’explique en partie par une forte demande de points d’eau proches du domicile. Les progrès en matière d’assainissement reflètent une reconnaissance croissante de l’importance de l’assainissement pour la santé, le bien-être et la productivité.

Tendances des écarts : les progrès généraux dans l’accès à l’eau masquent des variations extrêmes d’une région à l’autre. La progression générale de l’accès à l’eau courante ne s’est pas étendue équitablement dans les pays les moins avancés : l’eau courante représente 63 % des sources d’eau améliorées à l’échelle mondiale, mais seulement 17 % dans les pays les moins avancés. L’Afrique subsaharienne est la seule région à ne pas avoir atteint l’objectif mondial d’une réduction de moitié de la population privée d’accès à une eau potable améliorée. Le clivage rural/urbain persiste en matière d’accès à l’eau potable. Dans toutes les régions, les citadins ont deux fois plus de chances d’accéder à l’eau courante chez eux que les habitants des zones rurales.

L’accès à un assainissement amélioré a augmenté dans toutes les régions, et la régression de la défécation à l’air libre a été plus rapide dans les pays les moins avancés que dans le reste du monde. Comme pour les

autres indicateurs, cependant, les variations régionales sont importantes. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord enregistrent une réduction de 92 % de la défécation à l’air libre sur une période de 25 ans, tandis qu’en Afrique subsaharienne elle n’est que de 36 %. Plus de 80 % de ceux qui la pratiquent vivent désormais dans 10 pays seulement.

Aspects des écarts qui subsistent : même après la réalisation de l’Objectif du Millénaire pour le développement concernant l’eau potable, quelque 700 millions de personnes continuent d’être privées d’accès à une source d’eau potable améliorée, dont près du tiers de la population dans les pays les moins avancés. La moitié environ de la population concernée vit en Afrique subsaharienne, et dans cette région une personne sur 10 continue de dépendre de l’eau de surface pour boire.

À l’échelle mondiale, 2,4 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à un assainissement amélioré, dont la moitié en Asie du Sud. Et 960 millions de personnes continuent de pratiquer la défécation à l’air libre, dans neuf cas sur dix en milieu rural. Pour que cette pratique disparaisse d’ici 2030, il faudrait doubler le taux mondial actuel de régression. Les interventions devront se concentrer sur l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne, où environ un tiers et un quart, respectivement, de la population continuent de déféquer à l’air libre.

Progrès et retards en matière d’égalité des enfants

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NUTRITION17

Tendances des moyennes : le net recul des retards de croissance témoigne d’un grand progrès pour les enfants du monde. Entre 1990 et 2013, le taux mondial des retards de croissance chez les enfants de moins de cinq ans a régressé de 40 % à 25 %. Cette avancée est liée à plusieurs facteurs : l’amélioration des programmes et politiques de nutrition au niveau national ; la progression de la supplémentation en micronutriments et de l’enrichissement des aliments ; l’amélioration de la sécurité alimentaire ainsi que de l’eau et de l’assainissement ; le recul des maladies ; et la croissance économique. Dans le même intervalle, cependant, il a été observé à travers le monde une tendance à la hausse de la surcharge pondérale et de l’obésité chez les enfants, ce qui constitue une autre forme de malnutrition. Depuis 2000, le nombre d’enfants âgés de moins de cinq ans en surpoids a augmenté de plus de 30 %, passant de 32 à 42 millions.

Tendances des écarts : à l’échelle régionale, les progrès en matière de réduction des retards de croissance varient considérablement. Globalement et dans chacune des régions les plus touchées, les enfants des zones rurales y sont plus vulnérables que dans les zones urbaines. L’écart entre les régions rurales et urbaines s’est réduit dans trois régions, mais demeure inchangé dans les trois régions où le taux de retards de croissance est le plus élevé, ce qui freine les progrès à l’échelle mondiale. Les disparités en fonction du lieu de résidence sont les plus marquées en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, où l’on observe une augmentation générale de 5 millions d’enfants de moins de cinq ans présentant un retard de croissance au cours des 15 dernières années.

À l’échelle internationale, les enfants issus des familles appartenant au quintile de richesse le plus pauvre sont deux fois plus exposés au risque d’un retard de croissance que ceux du groupe au revenu le plus élevé18. Dans ce

domaine, les progrès dans l’élimination des inégalités liées à la richesse sont variables d’un pays à l’autre. Dans la plupart des pays à revenu intermédiaire de tranche supérieure disposant de données à ce sujet, l’écart s’est réduit d’au moins 20 %, tandis qu’il est resté stable ou s’est creusé dans les pays à faible revenu. Rien ne permet de penser que les filles sont désavantagées par rapport aux garçons au niveau des retards de croissance.

Depuis 2000, la proportion d’enfants en surcharge pondérale a augmenté dans toutes les régions. L’Europe centrale et orientale et la Communauté des États indépendants enregistrent les hausses absolues et relatives les plus importantes depuis le début du siècle. Les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale sont confrontés à une augmentation du double problème des enfants présentant un retard de croissance et une surcharge pondérale.

Aspects des écarts qui subsistent : un enfant de moins de cinq ans sur quatre présente encore un retard de croissance. Sur les 161 millions d’enfants concernés dans le monde, près de la moitié vivent en Asie, et un tiers en Afrique. En 2013, 51 millions d’enfants de moins de cinq ans souffraient d’émaciation, dont 17 millions d’émaciation sévère. Environ les deux tiers de ces enfants vivaient en Asie, et près d’un tiers en Afrique.

Au niveau mondial, moins de 40 % des enfants de moins de six mois sont exclusivement nourris au sein, une pratique essentielle à la survie et au bien-être de l’enfant. Le taux n’a pratiquement pas évolué depuis 2000 dans toutes les régions du monde. Les nourrissons d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale sont actuellement les plus défavorisés, l’allaitement exclusif ne concernant qu’un enfant de moins de six mois sur quatre dans cette région. En Asie du Sud et en Afrique de l’Est et Afrique australe, en revanche, la moitié des nourrissons sont exclusivement nourris au sein.

Progrès et retards en matière d’égalité des enfants

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ÉDUCATION19

Tendances des moyennes : les enfants sont plus nombreux que jamais à bénéficier d’une éducation primaire dans la tranche d’âge correspondante. Le taux de scolarisation net dans l’enseignement primaire devrait atteindre 93 % en 2015. La visée mondiale de l’initiative Éducation pour tous et son objectif particulier d’abolition des frais de scolarité ont été des facteurs majeurs de l’amélioration du nombre d’enfants scolarisés. Bien que le nombre d’enfants bénéficiant d’une éducation primaire augmente régulièrement à travers le monde, le nombre et la proportion d’enfants non scolarisés ont cessé de régresser depuis 2007, en raison de la croissance démographique en Afrique subsaharienne. Plus du tiers des enfants qui ne sont pas scolarisés alors qu’ils sont en âge de fréquenter l’école primaire vivent dans des pays en proie à des conflits.

Tendances des écarts : entre 1999 et 2012, la parité garçons-filles dans l’éducation primaire s’est améliorée dans toutes les régions, les résultats les plus notables étant observés en Asie du Sud. Dans l’éducation secondaire, la parité suit une tendance similaire, quoique plus lente. Désormais, les filles sont statistiquement surreprésentées dans l’éducation supérieure à l’échelle mondiale, même s’il existe de fortes variations selon les pays et les régions.

Dans la plupart des pays pour lesquels des données sont disponibles, l’augmentation de la fréquentation scolaire s’est accompagnée d’une réduction des écarts

entre les foyers les plus riches et les plus pauvres dans ce domaine. Cela étant, des inégalités marquées persistent au niveau des résultats d’apprentissage en fonction du revenu des foyers et du sexe des enfants. Dans la plupart des pays pour lesquels des données sont disponibles, les filles sont meilleures lectrices que les garçons, même si les niveaux d’apprentissage restent faibles pour les deux sexes dans une grande partie des pays. Plus particulièrement, des écarts de performances très importants perdurent en fonction de la richesse des familles. Dans la quasi-totalité des 94 pays fournissant des données, les enfants issus de foyers riches sont plus susceptibles d’atteindre le niveau minimal d’apprentissage en lecture que ceux issus de foyers pauvres.

Aspects des écarts qui subsistent : 58 millions de garçons et de filles sont encore privés de leurs droits à l’éducation primaire. La moitié d’entre eux vivent en Afrique subsaharienne. Dans le monde, 63 millions d’enfants en âge de fréquenter le premier cycle d’éducation secondaire n’étaient pas scolarisés en 2012, soit environ un enfant sur cinq dans cette tranche d’âge. Les deux tiers des enfants en âge de suivre des études secondaires dans le monde sont scolarisés, la proportion n’est que d’un sur trois dans les pays les moins avancés.

Pour que la scolarisation aboutisse à la réussite scolaire dans les années à venir, il faudrait accorder une attention beaucoup plus soutenue aux objectifs d’apprentissage afin de réduire les importantes inégalités fondées sur le revenu qui subsistent en matière de réussite scolaire.

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PROTECTION DE L’ENFANCE20

Tendances des moyennes : selon de nombreux indicateurs, les enfants sont mieux protégés aujourd’hui qu’ils ne l’étaient au début des objectifs du Millénaire pour le développement. Entre 2000 et 2010, la proportion mondiale d’enregistrements des naissances d’enfants de moins de cinq ans est passée de 58 % à 65 %. Au début des années 1980, près d’une fille sur trois était mariée avant son dix-huitième anniversaire. Aujourd’hui, ce chiffre est descendu à une sur quatre.

Néanmoins, les enfants continuent de subir les effets dévastateurs des mauvais traitements. La violence envers les enfants constitue un sujet de préoccupation croissant. S’il n’existe pas encore de données disponibles sur les tendances mondiales, l’UNICEF a publié en 2014 la plus importante compilation de données jamais réalisée dans le domaine de la violence envers les enfants, ouvrant la voie à un futur suivi des tendances. Il ressort de ce rapport que les enfants représentent près de 20 % des victimes d’homicide dans le monde ; ils étaient 95 000 pour la seule année 2012. Les données fournies par un large éventail de pays indiquent qu’en moyenne quatre enfants âgés de 2 à 14 ans sur cinq subissent des formes de discipline violente chez eux. Cette forme de violence est répandue dans toutes les régions du monde.

Tendances des écarts : les progrès en matière d’enregistrement des naissances sont inégaux, mais les pays les moins avancés ont collectivement enregistré la progression la plus élevée de ces dernières années. La forte croissance démographique en Afrique subsaharienne pose toutefois des difficultés particulières. Si les niveaux actuels d’enregistrement persistent en même temps que le nombre de naissances augmente, le nombre d’enfants non enregistrés en Afrique de l’Est et Afrique australe, qui est actuellement de 44 millions, atteindra 68 millions en 2050, et il sera presque multiplié par deux en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale. Au niveau des pays, les moyennes nationales masquent des écarts plus importants selon les subdivisions territoriales. Dans le monde, la probabilité que la naissance d’un enfant soit enregistrée diminue s’il appartient à certains groupes religieux ou ethniques, s’il vit en milieu rural ou dans des zones périphériques, s’il est né dans une famille pauvre ou si sa mère n’a pas reçu

d’éducation. Sans enregistrement formel des naissances, les enfants peuvent se voir refuser leur droit à la citoyenneté, avec les conséquences que cela peut impliquer sur l’accès à des services essentiels tels que l’éducation et les soins de santé.

Il existe de fortes variations régionales au niveau des taux de mariage d’enfants, l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne enregistrant la prévalence la plus élevée. Pour les filles des familles les plus pauvres, ce taux n’a pas évolué, tandis qu’il a été divisé par deux pour les filles les plus riches. Il s’ensuit que l’écart entre ces deux catégories a doublé.

Les diverses formes de violence envers les enfants ont des implications variées en termes d’équité. Selon les données fournies par plusieurs pays, si les formes de discipline violente au sein du foyer sont répandues, elles ne sont pas systématiquement associées à un statut socio-économique. Les cas d’enfants victimes d’homicide sont très localisés : 10 pays seulement totalisaient plus de la moitié de toutes les jeunes victimes d’homicide en 2012, l’Amérique latine enregistrant le plus grand nombre d’homicides d’enfants et d’adolescents. Les taux de violence sexuelle à l’encontre des enfants varient considérablement selon les pays.

Bien qu’il n’existe pas de données représentatives à l’échelle mondiale, plusieurs études confirment que les enfants vivant dans des pays en situation de conflit sont particulièrement exposés à la violence sexuelle, avec notamment des taux supérieurs de violence conjugale et d’agression par des combattants ou des non-combattants21.

Aspects des écarts qui subsistent : au niveau mondial, 230 millions de naissances n’auraient jamais été enregistrées. Plus de la moitié des enfants concernés vivent en Asie et 81 millions dans les pays les moins avancés. Si les taux actuels de mariage d’enfants se maintiennent, le nombre annuel de mariées passera de 15 millions aujourd’hui à 16,5 millions en 2030. Le nombre total de femmes contraintes à un mariage précoce augmentera de 700 millions à 950 millions dans le même intervalle. Seuls 8 % des enfants du monde entier vivent dans des pays où la loi les protège contre les châtiments corporels quel que soit le contexte. Les 2 milliards d’enfants restants vivent sans protection juridique complète.

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INCLUSION SOCIALE22

De nombreux signes importants de progression de l’inclusion sociale apparaissent dans les statistiques précédentes. La réduction des inégalités d’accès et l’amélioration des résultats concernant les enfants de groupes traditionnellement marginalisés représentent des avancées majeures dans l’inclusion sociale. Lorsque les chiffres d’autres secteurs témoignent d’une réduction des écarts, des aspects déterminants de l’inclusion sociale s’améliorent. Lorsque les écarts persistent, il reste encore beaucoup à faire.

Outre les indicateurs sectoriels de dénuement, l’UNICEF est conscient du rôle considérable que joue la pauvreté monétaire dans la création et l’exacerbation des inégalités. Sans revenu de base, les familles ne peuvent pas correctement soutenir leurs enfants dans l’exercice de leurs droits. Les enfants sont surreprésentés parmi les populations pauvres des pays en développement : ils constituent 47 % des personnes vivant avec moins de 1,25 dollar US par jour. Le nombre de jeunes enfants issus de familles pauvres est particulièrement élevé dans les pays où le revenu est le plus faible, où plus de la moitié des enfants de moins de 12 ans vit dans l’extrême pauvreté.

La pauvreté des enfants suscite également une préoccupation croissante dans les pays à revenu élevé. Bien que les revenus moyens importants masquent la situation, les enfants des pays riches ont été durement touchés par la récente récession économique mondiale. Le nombre d’enfants vivant dans des familles pauvres de pays riches avait augmenté de 2,6 millions à la fin

de la crise. Lorsque les pays sont reclassés dans la catégorie des revenus élevés et que leurs sources de financement du développement se modifient, les enfants, surtout ceux des groupes les plus marginalisés, risquent particulièrement de perdre pied si les revenus faiblissent ou si les allocations budgétaires évoluent.

Il n’existe pas encore de données fiables permettant d’analyser les tendances des taux mondiaux ou l’intensité de la pauvreté des enfants au fil du temps. En définitive, pour mesurer l’équité des améliorations dans ce domaine, il faudra non seulement comptabiliser les enfants qui dépasseront un seuil de pauvreté donné, mais également analyser quels sont les enfants concernés, en prenant en considération leur niveau de pauvreté initial, leur contexte familial et d’autres marqueurs courants de préjudice.

Si la pauvreté monétaire est un facteur important, et souvent le plus facile à mesurer, il n’est pas le seul à exacerber les inégalités entre les enfants. La Convention relative aux droits de l’enfant met en avant la nécessité de lutter contre la discrimination « indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou autre de l’enfant ou de ses parents ou représentants légaux, de leur origine nationale, ethnique ou sociale, de leur situation de fortune, de leur incapacité, de leur naissance ou de toute autre situation ». Au niveau national, les données sur la prévalence ou la persistance de ces discriminations sont souvent encore plus rares que celles sur la pauvreté monétaire. Les études qualitatives, les rapports destinés aux institutions nationales des droits de l’homme et les statistiques nationales reflètent néanmoins l’omniprésence de ces discriminations et leurs conséquences aggravées pour les plus pauvres.

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Comprendre les écarts qui demeurent

D’importantes avancées ont été obtenues dans la réduction des inégalités entre les enfants pendant la période correspondant aux Objectifs du Millénaire pour le développement. Toutefois, les progrès ont globalement été mitigés. Des tendances cohérentes et souvent prévisibles apparaissent dans les aspects de l’équité pour lesquels on dispose d’informations fiables.

Au niveau des régions, l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud accusent du retard par rapport aux moyennes mondiales pour de nombreux indicateurs des OMD, même si l’accélération récente de la régression des taux de mortalité des mères et des enfants de moins de cinq ans et les progrès en matière d’éducation montrent que l’écart se resserre dans certains domaines.

Les inégalités qui demeurent fournissent des indications cruciales pour les approches de développement des prochaines années. La présente partie expose les principaux enjeux qui devraient guider les politiques et programmes fondés sur l’équité afin d’accélérer les résultats relatifs aux enfants.

La situation géographique, la richesse et le sexe sont des marqueurs clés de l’inégalité des enfants.

Dans les pays et entre eux, la richesse et la situation géographique sont des indicateurs importants de l’inégalité. Par rapport aux enfants des foyers les plus riches, les enfants des foyers les plus pauvres ont deux fois plus de risques de mourir avant l’âge de cinq ans ; ils sont plus de deux fois plus susceptibles de présenter un retard de croissance, et ils ont deux fois moins de chances de venir au monde sous contrôle médical.

III. Comprendre les écarts qui demeurent

Interprétation contextuelle des données

L’analyse des causes de la variation ou de la persistance des inégalités dans un pays donné exige une analyse complexe et contextualisée des variables sociales, politiques et économiques. Les quatre facteurs suivants influencent ainsi l’interprétation de plusieurs indicateurs :

Les points de départ sont importants : parfois, même de nets progrès font piètre figure au regard de l’ampleur des inégalités initiales. Par exemple, si la différence entre les taux de mortalité maternelle des pays riches et des pays pauvres s’établit encore à 19:1, cela représente tout de même une diminution de moitié depuis 2000.

Les progrès variables selon les régions ont aggravé certaines inégalités : certains indicateurs, tels que la mortalité des moins de cinq ans, ont enregistré des progrès notables dans toutes les régions du monde. Cependant, si les progrès ont été plus rapides dans les régions où l’incidence était faible, cela signifie que la proportion des décès survenant dans une région où l’incidence était élevée continuera d’augmenter même si la mortalité totale y diminue.

La croissance démographique peut masquer des avancées : dans certains cas, du fait de l’augmentation de la population, une légère amélioration en pourcentage peut masquer des progrès considérables de la couverture en valeur absolue. Entre 1990 et 2012, le nombre d’accouchements sous contrôle médical a augmenté de seulement 13 % en Afrique subsaharienne. Avec l’augmentation de la natalité, cette avancée apparemment modeste dissimule le fait que le nombre de naissances assistées par du personnel qualifié a tout de même doublé.

Les progrès ont été trop lents sur certains points : parfois l’explication la plus simple est aussi la bonne. Certains domaines n’ont enregistré aucun progrès. Les filles étaient tout aussi nombreuses parmi les infections au VIH d’adolescents en 2013 qu’en 2000. L’écart entre les deux sexes n’a pas évolué.

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Les enfants des foyers les plus pauvres sont moins enclins à suivre des études et à s’instruire, même lorsqu’ils fréquentent l’école. Ils sont plus nombreux à se marier dans l’enfance et moins nombreux à recevoir des informations correctes et complètes sur le VIH.

À l’adolescence, garçons et filles des familles pauvres sont plus enclins à justifier la violence sexiste que les adolescents des familles riches23. L’un des aspects sur lesquels les enfants des familles pauvres rejoignent ceux des familles riches, c’est la probabilité de subir des formes de discipline violente.

Les progrès dans la réduction de ces inégalités liées à la richesse se sont accélérés dans certains domaines (notamment la mortalité des moins de cinq ans et la fréquentation scolaire), mais les privations et la pauvreté des enfants les plus pauvres sur le plan économique persistent à de nombreux égards.

Les données dressent un tableau mitigé en matière d’égalité des sexes et d’équité. Les filles et les garçons sont à peu près à égalité en ce qui concerne l’enregistrement des naissances, et la parité progresse en faveur des filles dans l’enseignement primaire et secondaire. On compte aujourd’hui plus de filles que de garçons dans l’enseignement supérieur dans la plupart des régions. Néanmoins, dans des domaines importants tels que le mariage d’enfants, les connaissances sur le VIH et les infections au VIH chez les adolescents, les filles continuent de nécessiter une attention particulière. La persistance de mauvais résultats, surtout chez les adolescentes, indique que certains aspects liés au sexe peuvent avoir une incidence sur la vie d’une fille que les outils existants ne permettent pas de mesurer directement, mais qui n’en compromettent pas moins sa possibilité de bénéficier de chances égales dans la vie.

D’autres facteurs, tels que le handicap et l’origine ethnique, constituent également des prédicteurs d’inégalité, mais les données manquent.

Faute de données suffisantes, il n’est pas encore possible d’analyser les tendances mondiales relatives au handicap de la même manière que les autres éléments examinés dans le présent rapport. Toutefois, les initiatives de collecte des

données appuyées par l’UNICEF dans plus de 50 pays laissent à penser que les enfants handicapés continuent d’être des victimes privilégiées de préjudices et de discriminations. Ils enregistrent des taux de réussite scolaire dans l’enseignement primaire inférieurs aux enfants bien portants, et les filles sont encore plus désavantagées que les garçons24. Les enfants handicapés sont près de quatre fois plus exposés à la violence que leurs pairs25. Ils n’ont pas accès à un grand nombre d’options indispensables pour sortir du cercle vicieux de l’inégalité.

D’autres causes d’exclusion anciennes, comme l’origine ethnique, la race, la religion ou l’orientation sexuelle, sont difficiles à surveiller et à comparer. Leur absence des analyses statistiques au niveau mondial ne doit pas être interprétée comme une absence d’inégalités, mais plutôt comme un manque de données.

Il est tout aussi important de noter que de nouvelles fractures peuvent être en train de se former à notre insu, mais que la communauté internationale ne dispose pas encore des données pour les déceler ou les surveiller. La probabilité est particulièrement élevée dans les régions qui connaissent une urbanisation rapide et non planifiée, où les analyses traditionnelles des clivages entre milieu urbain et rural ne sont pas toujours suffisantes pour distinguer le vécu profondément différent des habitants de taudis urbains et celui des riches citadins voisins.

Comprendre les écarts qui demeurent

© UNICEF/NYHQ2012-2290/Macksey

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Conflict, natural disasters, and climate change Los conflictos, los desastres naturales y el cambio climático también están socavando la equidad para los niños.Los avances que se han logrado

Si les variations des tendances mondiales s’expliquent habituellement par des changements dans les pays où une grande partie de la population souffre de privations, des millions d’enfants continuent d’être confrontés aux difficultés de l’exclusion et de l’inégalité dans d’autres pays, souvent à revenu intermédiaire ou élevé. Qu’ils soient issus de groupes ethniques minoritaires,

porteurs d’un handicap ou en situation d’immigration irrégulière, ces enfants se heurtent à d’immenses obstacles pour faire valoir leurs droits fondamentaux. Comme dans les pays à faible revenu, leur situation précaire et très inégalitaire présente les mêmes risques d’exacerbation des privations intergénérationnelles. Les données permettant d’identifier et de surveiller ces inégalités

sont souvent difficiles à obtenir et à vérifier. Toutefois, des actions concertées contribuent à améliorer la disponibilité d’informations ventilées qui mettent en lumière la situation des groupes d’enfants traditionnellement marginalisés. Les deux exemples présentés ci-dessous illustrent le préjudice subi par certains groupes : les enfants roms en Europe et les enfants autochtones en Amérique latine.

Il est nécessaire de continuer à cibler les inégalités auxquelles tous les enfants exclus sont confrontés, y compris les Roms et les autochtones, pour éviter que se perpétuent les cercles vicieux du préjudice et pour permettre la création d’une voie nouvelle, plus optimiste, pour ces groupes traditionnellement marginalisés.

Repérer le dénuement au milieu de l’abondance : les enfants défavorisés des pays à revenu intermédiaire et élevé

Les enfants et jeunes roms des deux sexes sont confrontés à l’extrême pauvreté, à la discrimination et à l’exclusion sociale dans toute l’Europe. Ils sont désavantagés par le fait qu’ils ne sont pas enregistrés et par leur accès limité à des services essentiels tels que l’éducation, les soins de santé et d’autres services sociaux. Leur exclusion est souvent provoquée par différents facteurs : la pauvreté ; les moyens limités de participer aux décisions concernant leur vie ; la ségrégation spatiale ; la discrimination sur le marché du travail, dans les services publics et dans la société ; ainsi que l’absence de politiques au financement durable pour infléchir le cours de ces tendances.

D’après une étude réalisée en 2014 sur la situation des enfants roms en Bosnie-Herzégovine, dans l’ex-République yougoslave de Macédoine et en Serbie :* La moitié des femmes roms

âgées de 20 à 24 ans se marient avant 18 ans, contre 10 % environ de la population nationale dans les pays étudiés. Le mariage précoce est plus fréquent chez les femmes roms peu éduquées et issues des foyers les plus modestes.

* Les grossesses précoces sont plus répandues chez les filles roms.

* La proportion d’enfants roms présentant une insuffisance pondérale est quatre fois supérieure à celle du reste de la population enfantine.

* Les enfants roms âgés de 18 à 29 mois sont moins nombreux à être vaccinés que les autres.

* Les enfants roms ont moins de chances de terminer leur cycle d’éducation primaire que les autres. Les deux tiers d’entre eux environ terminent ce cycle dans l’ensemble des pays, contre près de 100 % dans les moyennes nationales.nacionales.

Il existe au moins 670 peuples autochtones en Amérique latine. En dépit de la grande diversité de leur situation démographique, territoriale, culturelle et sociopolitique, ils partagent un point commun : la discrimination dont ils sont tous victimes, qui se traduit par un niveau de pauvreté plus élevé et par l’exclusion sociale.

Les inégalités dont souffrent les enfants autochtones sont criantes :* En Amérique latine, 9 enfants autochtones

sur 10 subissent une forme ou une autre de privations. Ces inégalités sont étroitement corrélées aux inégalités géographiques. Une part plus importante des peuples autochtones vit en milieu rural, où l’accès aux services de base et la disponibilité des biens et services publics sont plus limités.

* 30 % des enfants autochtones sont privés d’accès à l’eau potable, et 52 % sont victimes de graves privations en matière d’assainissement. Les taux de privations des enfants autochtones déclinent depuis dix ans dans certains pays pour lesquels des données sont disponibles, mais moins que pour les autres enfants, ce qui creuse l’écart dans ce domaine.

* Les privations éducatives des enfants autochtones en âge de fréquenter l’école sont plus de trois fois supérieures à celles des autres enfants.

Sources : les données et les citations sont tirées de UNICEF (2014), Realizing the rights of Roma children and women in Bosnia and Herzegovina, the former Yugoslav Republic of Macedonia, and Serbia, et de UNICEF et Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes des Nations Unies (2012), The Rights of Indigenous Children, Challenges Newsletter, n° 14.

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Les conflits, les catastrophes naturelles et le dérèglement climatique compromettent également l’équité pour les enfants.

Les avancées réalisées ces dernières années en matière de droits des enfants se sont concrétisées malgré un contexte nettement défavorable : une récession économique mondiale, des catastrophes naturelles dévastatrices, des épidémies de maladies mortelles et des conflits violents dans plusieurs régions.

En 2013, 148 millions de personnes à travers le monde ont souffert de catastrophes naturelles ou ont été déplacées en raison d’un conflit26. Les crises deviennent également plus difficiles à résoudre. Ainsi, plus d’une douzaine de pays ont eu régulièrement besoin d’une aide humanitaire internationale de grande ampleur au cours des dix dernières années27. Ces difficultés, qui ont grevé comme jamais les ressources des pays et des organismes de développement, rendent les progrès accomplis d’autant plus remarquables. En même temps, elles annoncent les obstacles qui attendent le maintien et la poursuite des avancées réalisées pendant la durée des OMD.

Prenons les progrès accomplis au Moyen-Orient et en Afrique du Nord depuis 1990. Cette région a enregistré une régression de 93 % de la défécation à l’air libre, les améliorations les plus importantes dans la réduction des inégalités rurales liées à l’accès à l’eau, et le recul le plus rapide des mariages d’enfants. Pourtant, la République arabe syrienne et ses voisins connaissent leur cinquième année de conflit et de crise, et l’Iraq et l’État palestinien s’efforcent de se relever des ruines du conflit. Dans ce contexte, il sera difficile de préserver ces avancées, et plus encore de les poursuivre. Sans des efforts redoublés, les progrès accomplis dans la région au fil des décennies pourraient facilement être réduits à néant.

L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest a fait ressortir la précarité de bien des avancées récentes en faveur des enfants. L’absence de systèmes fonctionnels de surveillance des maladies dans les trois pays les plus touchés (la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone) a compliqué la recherche des contacts et ralenti les tentatives de contrôler l’épidémie. L’insuffisance et la mauvaise répartition des centres médicaux ont contribué à la transmission généralisée.

S’ajoutant au nombre des victimes d’Ebola, une part encore plus importante de la population a également pâti de la détérioration de systèmes de santé déjà faibles. Six mois avant le début de l’épidémie au Libéria, 7 femmes enceintes sur 10 bénéficiaient du nombre de visites prénatales recommandées. En un an, cette proportion a chuté de près des deux tiers. Les taux de soins postnatals ont diminué de moitié28. Avec l’affaiblissement de l’épidémie, les pays déjà confrontés à des préjudices extrêmes doivent à présent composer avec les progrès perdus pour les enfants et les familles parce que les systèmes de santé se sont révélés trop fragiles. Il est essentiel de consolider tous les systèmes dont dépendent les enfants (santé ; eau, hygiène et assainissement ; éducation ; protection sociale et protection de l’enfance) pour que les progrès accomplis en faveur des enfants se poursuivent, même en situation de crise.

Comprendre les écarts qui demeurent

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La nécessité de faire face à de graves situations d’urgence humanitaire est la cause de l’essor et de la persistance des situations de fragilité. À ce jour, 1,2 milliard de personnes vivent dans des pays ou territoires considérés comme fragiles. Selon certaines estimations, la moitié de la population pauvre mondiale vivrait dans des contextes fragiles, une proportion qui devrait atteindre plus des deux tiers à l’issue des objectifs de développement durable29. Sur les 20 pays enregistrant les taux de mortalité des moins de cinq ans les plus élevés au monde, environ la moitié sont en situation de conflit ou de fragilité30.

Les catastrophes naturelles et le dérèglement climatique entraînent d’autres menaces pour le maintien des objectifs atteints relatifs aux enfants. D’Haïti aux Philippines, les ramifications des catastrophes sur les pays et les communautés peuvent se ressentir sur plusieurs générations d’enfants. Dans ces situations, comme pour les conflits, les enfants et les familles les plus marginalisés souffrent davantage des conséquences des catastrophes naturelles, qui bouleversent le paysage agricole et provoquent, entre autres, l’érosion des sols.

Si elles ne sont pas prises en compte, les circonstances aggravantes de la fragilité, de la pauvreté et des mauvais résultats des enfants peuvent se transformer en pièges dont il est toujours plus difficile de s’échapper. La communauté internationale ne pourra pas réaliser de progrès notables concernant les enfants au cours des prochaines décennies si elle n’accorde pas une attention particulière aux pays et aux régions les plus touchés par des conflits, la fragilité ou le dérèglement climatique.

La proportion croissante d’Africains dans la population infantile mondiale rend les investissements en faveur des enfants, notamment des plus pauvres, plus impératifs que jamais.

Plus de 2 milliards d’enfants naîtront au cours des 15 prochaines années. Si les tendances actuelles se maintiennent, c’est en Afrique subsaharienne que vivront une part toujours plus importante de ces enfants (40 % des naissances mondiales en 2050).

Cette année-là, le tiers des enfants du monde vivra en Afrique subsaharienne. Il s’agit de la seule région qui devrait connaître une augmentation sensible du nombre d’enfants, et ceux-ci ne vivront pas nécessairement au même endroit que leurs parents et grands-parents. D’après les tendances actuelles de l’urbanisation, près de la moitié des Africains seront des citadins en 203031.

Les implications de cette évolution démographique sont frappantes. Malgré les avantages potentiels de cette mutation rapide, une natalité en plein essor signifie que les pays d’Afrique subsaharienne devront progresser encore plus vite dans leurs actions pour l’enfance afin de rester au diapason de l’accroissement de leur population. En Afrique de l’Ouest et Afrique centrale, le nombre de décès de nouveau-nés a augmenté, malgré le recul du taux de mortalité néonatale – une conséquence directe du nombre croissant de naissances dans la région. Au rythme actuel, les progrès ne suffisent même pas à maintenir les inégalités présentes en l’état. Pour les réduire, il faudrait un élan encore plus soutenu. Comme pour l’épargne à intérêt composé, plus les efforts s’accélèreront aujourd’hui, plus les dividendes ultérieurs seront importants. Faute de progrès notables, les écarts à combler seront encore plus importants par la suite.

L’Afrique se situe au point de croisement de trois grandes tendances : une population en augmentation, une fragilité croissante et une urbanisation rapide. Si l’on n’en tient pas compte, la rencontre de ces tendances peut créer des cycles de dénuement allant en s’aggravant. Si ces tendances sont acceptées et donnent lieu à une planification réfléchie, la prochaine génération d’enfants qui vivra dans les villes d’Afrique en pleine expansion profitera des bienfaits que peut offrir l’urbanisation. Si d’autres progrès sont accomplis, les retombées de la réduction des inégalités, notamment une croissance démographique plus facile à gérer, permettront de mettre fin au cercle vicieux du préjudice.

Comprendre les écarts qui demeurent

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L’UNICEF entend par « équité » le fait que tous les enfants aient la possibilité de survivre, de se développer et d’atteindre leur plein potentiel sans discrimination, préjugé ni favoritisme. Les politiques fondées sur l’équité ont pour objectif d’éliminer les circonstances injustes et évitables qui privent les enfants de leurs droits. L’approche fondée sur l’équité des programmes et politiques de l’UNICEF vise à comprendre et traiter les causes d’inégalités, afin que tous les enfants, en particulier les plus démunis, bénéficient de soins de santé, d’une nutrition appropriée, de l’assainissement, de l’eau potable, de l’éducation, d’une protection, d’informations et des autres services nécessaires à leur survie, à leur croissance et à leur développement.

Production et utilisation de données ventilées

Les données ventilées sont au cœur du programme d’équité. À ce titre, il est essentiel de soutenir les gouvernements dans la collecte, l’analyse et l’utilisation de ces données. En effet, elles mettent en lumière les enfants les plus défavorisés : qui ils sont, où ils vivent, qui sont leurs familles et pourquoi ils sont laissés pour compte. Pour lutter efficacement contre les inégalités dont les enfants sont victimes, il faut disposer des données pertinentes.

L’UNICEF se mobilise pour améliorer la collecte, l’analyse et l’utilisation des données sur les enfants depuis plusieurs dizaines d’années. Après avoir lancé des mesures de soutien aux enquêtes en grappes à indicateurs multiples (MICS) il y a vingt ans, l’UNICEF s’est associé aux autorités nationales pour combler les lacunes en matière de données et suivre l’avancement des principaux engagements, y compris les objectifs du Millénaire pour le développement. Les MICS ont également évolué et sont désormais essentielles pour déterminer et surveiller le programme pour l’équité grâce à la ventilation des

informations en fonction de la richesse, de la situation géographique, du sexe, de l’origine ethnique, de la langue, de la religion, de l’âge et d’autres facteurs susceptibles de signaler des paramètres de préjudice. Depuis que l’UNICEF s’est recentré sur l’équité en 2010, plus de 75 enquêtes ont été réalisées et 35 autres sont en cours.

La bonne qualité des données permet de faire ressortir de nouveaux éléments probants au sujet des besoins des populations vulnérables et marginalisées, mais aussi des moyens de satisfaire ces besoins. Dans plusieurs

L’approche de l’UNICEF en matière de programmation et de plaidoyer fondés sur l’équité

IV. L’approche de l’UNICEF en matière de programmation et de plaidoyer fondés sur l’équité

L’équité dans l’action humanitaire : utiliser les données pour trouver et secourir les plus vulnérables

Au Liban, près de 20 000 rapatriés, 42 000 réfugiés palestiniens provenant de République arabe syrienne, 1,2 million de réfugiés syriens et 1,4 million de citoyens libanais vivant dans la pauvreté peinent sous le poids des crises humanitaires que traversent les pays voisins. En 2013, l’UNICEF a collaboré avec le bureau du Premier ministre libanais à l’établissement d’une carte des vulnérabilités pour identifier les 225 localités où ces populations sont les plus concentrées. À partir de cette carte, l’UNICEF et ses partenaires ont intensifié leurs efforts dans ces régions de grande vulnérabilité.

Le fait de cibler un nombre relativement restreint de localités a permis une bonne couverture des enfants les plus vulnérables, qui ont été pris en compte indépendamment de leur nationalité ou de leur statut. Le gouvernement libanais, l’UNICEF et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se sont servi des résultats de la cartographie des vulnérabilités pour orienter davantage les initiatives de vaccination vers les régions à haut risque, où ils ont atteint 96 % des enfants de moins de cinq ans ciblés. La cartographie a également facilité la fourniture d’un ensemble intégré de services pour les enfants, qui leur a apporté de nombreuses ressources en même temps, maximisant ainsi leur impact.

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MICS, des suréchantillons et des enquêtes séparées sur des populations vulnérables telles que les Roms, les personnes d’ascendance africaine et les groupes autochtones, ont été réalisés pour mettre en lumière la situation particulière de ces populations. Les données ventilées par sexe ont également permis d’améliorer la programmation relative à la mortalité maternelle, à la santé et à des questions telles que les mutilations génitales féminines/excisions. Ces dernières années, les MICS ont enrichi les connaissances existantes sur les adolescents, notamment grâce à l’ajout de modules sur la satisfaction à l’égard de la vie qui ont fourni de plus amples informations sur les difficultés que rencontrent les jeunes adultes.

L’UNICEF a également aidé les gouvernements à mettre en place des systèmes de collecte et d’analyse des données administratives courantes, tels que des systèmes de gestion d’information sur la santé, l’éducation et la protection sociale. Une meilleure ventilation des données courantes permet de dresser un bilan régulier de la situation des groupes les plus défavorisés, tandis que les indicateurs de résultats à plus long terme continuent d’être rassemblés dans des enquêtes périodiques telles que les MICS et les enquêtes démographiques et sanitaires.

L’utilisation des données a été renforcée par la mise au point d’outils d’analyse permettant de comprendre les dimensions de l’inégalité. L’un de ces outils est par exemple consacré à l’analyse du chevauchement des privations multiples (MODA), qui est actuellement employée dans des pays de tous niveaux de revenu.

Conformément au mandat universel de l’UNICEF à l’égard des enfants, le Bureau de la recherche produit une série de « bilans » qui se concentrent sur le bien-être des enfants dans les pays à revenu élevé. Chaque bilan comporte un tableau classant les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques en fonction de leurs résultats sur un thème donné. Selon le rapport le plus récent, consacré à l’impact de la récession sur les enfants des pays à revenu élevé, les enfants en situation de vulnérabilité particulière (notamment ceux vivant dans des ménages sans emploi, des ménages migrants, des familles monoparentales ou des familles nombreuses) sont surreprésentés dans les catégories statistiques de pauvreté les plus sévères32.

Promouvoir une programmation fondée sur l’équité et surveiller son efficacité dans le cadre de la gestion des résultats

Les données ventilées révèlent les dimensions de l’inégalité et mettent en lumière les domaines où des mesures sont nécessaires. Pour traduire la vision du programme pour l’équité en mesures concrètes, l’UNICEF a lancé en 2011 un Système de suivi des résultats pour l’équité (MoRES) afin de concentrer sa programmation sur les enfants les plus défavorisés. Ce système permet de diagnostiquer les principaux facteurs ou goulets d’étranglement qui entravent les résultats en faveur des enfants les plus défavorisés, de trouver et de mettre en œuvre des solutions et de suivre régulièrement la progression des résultats. Parmi les principaux facteurs limitatifs qui sont analysés et suivis selon le contexte figurent :

L’analyse du chevauchement des privations multiples

L’analyse du chevauchement des privations multiples (MODA) est un outil conçu par l’UNICEF pour améliorer la focalisation sur l’équité des analyses menées à travers le monde sur la pauvreté et les privations des enfants. Elle adopte une définition globale du bien-être de l’enfant, en se concentrant sur l’accès aux différents biens et services indispensables à la survie et au développement des enfants. Cette approche admet que les privations vécues par les enfants sont multidimensionnelles et corrélées, et que ces privations multiples qui se chevauchent ont plus de probabilité de survenir (avec des conséquences aggravantes) dans des groupes plus défavorisés sur le plan socioéconomique.

Fondée sur l’Étude mondiale de l’UNICEF sur la pauvreté et les disparités chez les enfants et sur l’indice de pauvreté multidimensionnelle de l’Initiative d’Oxford sur la pauvreté et le développement humain, ainsi que sur d’autres recherches menées dans ce domaine, l’analyse MODA présente cinq caractéristiques principales. Elle part de l’enfant comme unité d’analyse ; adopte une approche axée sur le cycle de vie ; applique une méthode orientée sur l’enfant dans sa globalité ; mesure simultanément la pauvreté monétaire et les privations multidimensionnelles pour chaque enfant ; et enrichit les connaissances des approches sectorielles, ce qui lui permet d’indiquer des mécanismes utiles pour la conception de politiques efficaces.

L’approche de l’UNICEF en matière de programmation et de plaidoyer fondés sur l’équité

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• l’environnement favorable, qui comprend des facteurs tels que la gouvernance, la responsabilité, les questions de politique et de législation qui influencent les schémas de privations chez les enfants et dans les communautés ;

* les facteurs de l’offre (services et systèmes), une dimension qui identifie les problèmes d’accès et les contraintes systémiques. Il s’agit notamment d’examiner l’adéquation des installations disponibles pour desservir les communautés défavorisées, la disponibilité des produits essentiels, les ressources humaines, les informations fournies, etc. ;

* les facteurs de la demande, qui examinent les contraintes financières, les normes sociales, les comportements et les pratiques exerçant une influence sur l’accès et le recours aux services ;

* les considérations de qualité, car la fourniture des services ne constitue qu’un élément de l’approche fondée sur l’équité. Ces services doivent également être d’une qualité acceptable. Les facteurs comprennent notamment l’analyse de la qualité des interactions, par exemple la manière dont les enfants et communautés défavorisés sont traités lorsqu’ils accèdent aux services.

Le recentrage de l’organisation sur l’équité a stimulé l’application de stratégies fondées sur l’équité dans les programmes de coopération de l’UNICEF à travers

le monde. Les exemples ci-dessous constituent un échantillon représentatif de l’action de l’UNICEF auprès des gouvernements et de ses partenaires en matière de programmation dans une optique d’équité. Plusieurs exemples se concentrent spécifiquement sur l’utilisation de l’approche MoRES pour accéder aux enfants les plus défavorisés et marginalisés.

PROGRAMMATION FONDÉE SUR L’ÉQUITÉ EN MATIÈRE DE SANTÉDans le rapport Réduire les écarts, l’argument fondamental en faveur d’une approche fondée sur l’équité est la nécessité d’investir dans des interventions rentables pour améliorer la santé maternelle et infantile et d’en élargir la portée. L’UNICEF se sert de cette approche dans son action auprès des gouvernements et de ses partenaires afin d’accélérer les progrès concernant les femmes et les enfants, ce qui a permis de réduire les disparités entre les nations et sur leur territoire. L’organisation a combiné des interventions de prévention (vaccination, etc.), de promotion (allaitement exclusif, utilisation de moustiquaires pour dormir, lavage des mains, etc.) et de traitement (prise en charge de maladies majeures telles que la pneumonie, la diarrhée et le paludisme, etc.) en ciblant spécialement les enfants des communautés les plus pauvres et les plus défavorisées.

L’approche de l’UNICEF en matière de programmation et de plaidoyer fondés sur l’équité

Rapprocher les interventions des enfants et des familles

L’UNICEF met en œuvre son programme Initiative catalytique pour renforcer les systèmes de santé intégrés (CI/IHSS) dans six pays. Ce programme a été conçu pour renforcer les capacités des systèmes de santé nationaux à réaliser des interventions à fort impact de première ligne en éliminant les principales entraves liées à la chaîne d’approvisionnement et aux ressources humaines. Grâce à des stratégies telles que la gestion intégrée des cas à l’échelle locale, cette action a entraîné une amélioration sans précédent de l’accès à des interventions à fort impact de qualité pour lutter contre les principales causes de la mortalité infantile (paludisme, pneumonie,

diarrhée et malnutrition) auprès de populations qui étaient peu ou pas desservies auparavant.

En Éthiopie, au Ghana, au Malawi, au Mali, au Mozambique et au Niger, le programme CI/IHSS a formé 60 000 agents de santé de première ligne et agents de santé communautaires. Associée à la mise à disposition de fournitures adaptées, cette initiative a permis à 8,6 millions d’enfants de moins de cinq ans atteints de paludisme, de pneumonie et de diarrhée d’être soignés entre 2008 et 2013. En Éthiopie, au Mali et au Niger, le dépistage et le traitement de la malnutrition aiguë sévère faisaient également partie des services fournis par les agents de santé communautaires. Selon une évaluation externe, les interventions du programme CI/IHSS

ont largement contribué à sauver les vies de près de 56 000 enfants au Niger et de 16 000 enfants au Malawi. Au Niger, quatre interventions simples ont permis de sauver les trois quarts des vies : l’introduction du vaccin contre l’Haemophilus influenzae de type B, les moustiquaires imprégnées d’insecticide, le traitement de la diarrhée et celui du paludisme. Au Malawi, parmi les interventions qui ont le plus contribué à épargner des vies, figurent les moustiquaires imprégnées d’insecticides, l’amélioration de la prise en charge à la naissance, l’introduction du vaccin antipneumococcique ainsi que le traitement du paludisme, de la pneumonie et de la diarrhée. Dans ces deux pays, les inégalités liées à la richesse entre les foyers les plus riches et les plus pauvres ont régressé à la suite d’interventions majeures de santé maternelle et infantile.

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Mettre fin à la polio

La poliomyélite, ou polio, est évitable, mais certains enfants ne reçoivent toujours pas les doses requises de vaccin en raison du mauvais état des systèmes de santé et du manque de communication. Les enfants des familles pauvres vivent aussi, souvent, dans des conditions d’assainissement et d’hygiène déplorables qui facilitent la propagation du virus.

Au Nigéria, l’UNICEF soutient trois démarches principales pour atteindre les communautés mal desservies : mener des campagnes de sensibilisation ciblées dans les villages les plus difficiles à atteindre ; établir des camps sanitaires pendant les campagnes de lutte contre la polio ; et faire appel à des agents volontaires de mobilisation communautaire pour soutenir la mobilisation sociale et contribuer à créer la demande.

Un grand nombre d’agents, tous des femmes, ont été déployés pour aller de maison en maison éduquer, assurer un suivi et mobiliser les familles pour qu’elles améliorent leur santé, notamment en les invitant à se faire vacciner contre la polio et les maladies courantes. Ces femmes interviennent dans plus de 10 000 villages à haut risque de 10 États à haut risque. Chaque mois, elles administrent à plus de 13 000 nouveau-nés la première des quatre doses de vaccin contre la polio. Elles assurent également d’autres services, comme la vaccination de routine, la surveillance, les soins prénatals, la promotion de l’hygiène, la nutrition et la santé maternelle et infantile. Dans certaines régions, elles participent à l’enregistrement des naissances des nouveau-nés dont elles assurent le suivi.

La stratégie des camps sanitaires a facilité l’administration d’environ 8 millions de doses de vaccin oral contre la polio et de plus de 1,5 million de doses d’autres antigènes. Près de 3,3 millions d’enfants ont été suivis par les agents volontaires de mobilisation communautaire lors des campagnes de vaccination dans les villages. En soutenant une approche fondée sur l’équité pour son programme d’éradication de la poliomyélite et en s’appuyant sur différents points d’entrée liés à la santé maternelle et infantile, le Nigéria a réussi à réduire le nombre de cas de polio signalés à six en 2014, et à zéro à ce jour en 2015.

Acheminer les fournitures là où elles sont nécessaires

Le manque ou l’insuffisance de produits et de fournitures capables de sauver des vies est l’un des problèmes les plus fréquents pour atteindre les communautés mal desservies. Pour le résoudre, il est important de savoir ce dont on a besoin et à quel endroit, mais aussi d’assurer une chaîne d’approvisionnement fluide et prévisible. C’est précisément dans ce but que mTrac a été conçu.

mTrac est un système géré par l’État qui informe les agents de santé ougandais de l’évolution hebdomadaire des stocks et des maladies. Ces informations sont agrégées, classées et représentées graphiquement sur un tableau de bord en ligne mis à la disposition des équipes de gestion de la santé dans les districts. Leurs responsables peuvent ainsi redistribuer les médicaments dans les établissements de santé qui en ont le plus besoin et demander rapidement un réapprovisionnement des stocks auprès des pharmacies nationales. Le tableau de bord comporte également des comptes-rendus communautaires reçus par SMS anonymes, sur une ligne dédiée aux problèmes de fourniture des services de santé, tels que l’épuisement des stocks de médicaments ou l’absentéisme des agents de santé. Les responsables de district, les employés du ministère de la Santé et les députés se mobilisent activement pour résoudre les préoccupations formulées de cette façon.

Surveiller les résultats pour améliorer la santé

L’Égypte a beaucoup progressé dans la réduction de la mortalité infantile, mais il subsiste des disparités géographiques. Pour y remédier, un programme de nutrition et de soins périnatals, élaboré conjointement par le ministère de la Santé et de la Population et l’UNICEF, a été déployé à titre expérimental entre 2008 et 2011, dans 14 unités rurales de santé familiale dans trois des gouvernorats les plus défavorisés. Le recours

à la méthode MoRES a permis d’analyser et d’utiliser de manière régulière les données de ces unités de santé familiale pour trouver une solution aux problèmes rencontrés. Les données sont saisies dans un système automatisé qui produit des rapports utilisant un code de couleur pour marquer les indicateurs de mauvaise performance et les problèmes et préconiser des mesures correctives. L’expérience a obtenu des résultats positifs tels qu’une nette réduction des épuisements de stocks, une augmentation des taux

de consultations prénatales chez les femmes, une réduction des anémies et une meilleure détection des enfants présentant un retard de croissance. Il a également été noté un changement d’attitude à l’égard de la qualité et de l’utilisation des données, à présent que les données sont intégrées dans les processus de décision. Le programme a été étendu à partir de 2012. Début 2015, il englobait 269 unités de santé familiale dans six gouvernorats, qui desservent près de 3,5 millions de personnes, dont 300 000 enfants de moins de cinq ans.

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PROGRAMMATION FONDÉE SUR L’ÉQUITÉ EN MATIÈRE DE VIH ET DE SIDALes nouvelles infections au VIH chez les enfants ont diminué de 58 % depuis 2001. Pour la première fois dans l’histoire de l’épidémie, nous disposons à l’échelle internationale des connaissances, de l’expérience et des outils qui permettraient de libérer les générations futures du SIDA. L’UNICEF s’est associé aux gouvernements

pour accélérer les progrès dans l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, en administrant un traitement aux enfants qui en ont besoin, réduisant la transmission du virus chez les adolescents. L’organisation soutient également les pays qui étendent des stratégies innovantes pour remédier aux inégalités en matière d’accès aux services de dépistage, de prévention et de traitement pour les enfants et leurs familles.

Réduire les temps d’attente pour améliorer les résultats

Les traitements antirétroviraux administrés au cours des 12 premières semaines de vie peuvent améliorer de 75 % les chances de survie d’un nourrisson vivant avec le VIH. Il est donc primordial pour la santé des enfants de les diagnostiquer au bon moment.

Le Malawi, le Mozambique et la Zambie ont lancé des initiatives de prestation de services visant

à réduire le temps nécessaire à l’obtention des résultats des tests de diagnostic précoce du VIH chez les nourrissons. En 2014, avec l’aide de l’UNICEF, le Malawi et la Zambie ont poursuivi cette action avec le projet Mwana, une initiative destinée à renforcer les diagnostics précoces du nourrisson et à améliorer le suivi et les soins postnatals par le biais de deux applications SMS : Results160 et RemindMI. La première est un outil qui envoie les résultats des diagnostics précoces du

nourrisson par SMS, et l’autre un système qui envoie des SMS aux agents de santé communautaires et aux mères pour leur rappeler les rendez-vous et les visites de routine de santé maternelle et infantile. Grâce au projet Mwana, le temps d’attente des résultats de diagnostics précoces du nourrisson est passé de 66 jours à 30 jours en moyenne. L’initiative a été élargie aux trois quarts des districts du Malawi fin 2014. Une initiative similaire est en cours de déploiement au Mozambique.

Accéder aux populations difficiles à atteindre

Sur les 22 provinces de Papouasie-Nouvelle-Guinée, neuf supportent le fardeau d’une prévalence élevée du VIH. La fourniture de services aux populations défavorisées étant compliquée et très onéreuse dans les communautés rurales et les îles éloignées, l’accès aux services de traitement et de soins du VIH se limitait traditionnellement aux zones urbaines.

En 2013, l’UNICEF a analysé les principaux obstacles à un

accès équitable aux services de prévention de la transmission mère-enfant (PTME) du virus. L’organisation s’est servie des résultats de l’analyse pour plaider en faveur d’une stratégie de délégation des tâches qui permettrait d’élargir la distribution des traitements antirétroviraux au niveau du district et d’améliorer l’accès aux services dans les établissements de santé éloignés et de niveau inférieur. L’UNICEF s’est alors employé à renforcer les capacités des responsables provinciaux et du personnel des établissements de santé en matière de

planification et de gestion de la PTME et des services de soins pédiatriques liés au VIH. Grâce au renforcement des capacités et à l’amélioration de l’accès par le biais des établissements de niveau inférieur, la couverture est passée de deux à huit districts en 2014. Dans les Hautes-Terres orientales, le district concerné par la première analyse des goulets d’étranglement, le recours aux services de PTME s’est amélioré : selon les estimations, 65 % des femmes enceintes séropositives reçoivent un traitement, un taux très supérieur à la moyenne nationale (42 %).

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Éliminer les obstacles pour at-teindre les mères et les enfants

Le gouvernement du Nicaragua s’est engagé à adopter une démarche fondée sur l’équité dans le cadre de la stratégie de planification, de programmation et de suivi du ministère de la Santé. Des analyses nationales et locales soutenues par l’UNICEF ont confirmé que le taux national de transmission du VIH de la mère à l’enfant reculait progressivement, mais cette tendance masquait des disparités au niveau régional, dans 8 systèmes locaux de santé intégrés (sur 17) où vivent

des poches de population non desservies et où la transmission mère-enfant du virus est la plus élevée.

Les principaux obstacles identifiés étaient l’absence de planification de l’approvisionnement local et d’un budget pour la PTME, l’absence de personnel formé et son renouvellement fréquent, les niveaux variables de soins et la mauvaise diffusion des protocoles. Partant de cette analyse, le gouvernement a voulu mettre en œuvre des mesures correctives comprenant l’amélioration de la continuité des chaînes d’approvisionnement

et l’utilisation des données pour adapter les services locaux et mieux suivre les enfants exposés in utero au VIH.

Grâce à cette focalisation sur l’élimination des obstacles, le traitement et la prévention du VIH s’améliorent dans les régions précédemment mal desservies. En Nueva Segovia, par exemple, le pourcentage de femmes enceintes bénéficiant d’un traitement antirétroviral a augmenté de 53 à 70 %, et celui des nourrissons exposés au VIH qui reçoivent du cotrimoxazole avant l’âge de 2 mois a progressé de 48 à 100 %.

© UNICEF/HIVA2014-00052/Marion

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PROGRAMMATION FONDÉE SUR L’ÉQUITÉ EN MATIÈRE D’EAU, D’ASSAINISSEMENT ET D’HYGIÈNELe programme WASH (eau, assainissement et hygiène) de l’UNICEF intervient dans plus de 100 pays, où il concentre ses efforts sur les populations les plus défavorisées, en particulier dans les pays les moins avancés. En plus de répondre aux besoins immédiats en cas de crise humanitaire, le programme soutient le changement transformationnel axé sur un environnement favorable visant à accélérer la réalisation de l’accès

universel et à améliorer la fourniture des services tout en œuvrant à des changements de comportement de grande ampleur. Le principe de l’assainissement total piloté par les communautés a joué un rôle majeur dans la réduction des inégalités en matière d’assainissement et d’hygiène dans un grand nombre de communautés démunies. D’autres stratégies, telles que les audits de viabilité des services, ont permis de fournir des données pour encourager la redevabilité entre les gouvernements et les communautés pauvres.

Trouver des solutions moins coûteuses

Malgré les nets progrès accomplis en matière d’accès à des sources d’eau améliorées, l’Afrique subsaharienne a besoin de nouvelles solutions pour progresser plus vite. Dans cette optique, le programme WASH de l’UNICEF étudie les moyens de supprimer l’un des principaux obstacles concernant l’eau potable : les coûts prohibitifs de l’exploitation des ressources en eaux souterraines, surtout dans les communautés les plus marginalisées et mal

desservies. La promotion du forage manuel a été l’une des méthodes privilégiées. En Afrique, le forage manuel coûte entre 75 % et 90 % moins cher que le forage mécanique. La professionnalisation de ce secteur contribue également à créer des emplois locaux, à augmenter le nombre de puits potentiels et à améliorer le service et la maintenance des puits existants.

Cette technique est utilisée dans certaines régions occidentales de la Zambie, où la traversée du Zambèze ou l’accès aux villages situés à l’écart des routes complique

l’expansion des options d’eau potable. Il est toutefois possible de transporter le matériel de forage manuel sur des bateaux creusés dans de gros troncs arrondis. Dans la province de Luapula, les habitants des îles du lac Moero, dans le district de Nchelenge, disposent désormais de leur premier puits communal. Au total, 33 puits ont été forés en 2014 sur les îles de Mbabala et de Chi-Shi sur le lac Bangwelo. Selon les estimations, les techniques de forage manuel ont réduit les coûts de forage de 70 % dans certaines régions, permettant d’apporter une eau salubre à des régions jusque-là non desservies.

Combler l’écart en matière d’assainissement

Au Pakistan, il existe des disparités importantes en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement entre les populations rurales et urbaines et entre les foyers riches et pauvres. L’UNICEF s’est associé au gouvernement pour atteindre les populations les plus défavorisées, notamment dans le cadre de la Démarche pakistanaise d’assainissement total (PATS), un programme consacré aux populations pauvres des zones rurales et aux habitants des zones

urbaines d’implantation sauvage. Vingt-trois districts ont été retenus pour la mise en œuvre du programme PATS, en fonction d’une évaluation des vulnérabilités et privations multiples, notamment une position au bas du classement de l’indice du bien-être de l’enfant, un risque élevé de poliomyélite et des indicateurs d’état nutritionnel médiocres. Après avoir analysé les goulets d’étranglement et les obstacles qui empêchaient les enfants les plus marginalisés d’accéder à l’assainissement, les responsables du programme ont particulièrement mis l’accent sur les changements

de comportement et sur la mobilisation sociale pour améliorer la demande d’assainissement et les investissements dans ce domaine. Le suivi régulier de la qualité des processus de programmation WASH a permis d’inclure davantage de membres vulnérables des communautés à toutes les étapes du programme. Ils ont ainsi pu recevoir des subventions pour la construction de latrines. En 2014, grâce au soutien du programme PATS, 1,2 million de personnes ont pu accéder à un assainissement amélioré et 920 000 personnes à une source d’eau améliorée.

L’approche de l’UNICEF en matière de programmation et de plaidoyer fondés sur l’équité

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PROGRAMMATION FONDÉE SUR L’ÉQUITÉ EN MATIÈRE DE NUTRITIONL’UNICEF a collaboré avec les gouvernements et avec ses partenaires pour lutter contre les retards de croissance et les autres formes de sous-nutrition. Il est crucial de lutter contre la sous-nutrition très tôt afin d’éviter les conséquences à court terme (faible croissance, maladie, décès) pendant la petite enfance et les effets à long terme : développement limité, apprentissage ralenti à l’âge scolaire et baisse de la productivité et du potentiel de revenus à l’âge adulte. Cette précocité est essentielle pour mettre fin aux effets intergénérationnels d’une mauvaise nutrition (les filles sous-alimentées auront en effet davantage tendance à devenir des mères sous-alimentées accouchant de bébés souffrant d’une insuffisance de poids à la naissance), qui

relancent le cycle des privations. La période qui sépare le début de grossesse d’une femme du deuxième anniversaire de l’enfant (1 000 jours) constitue un créneau unique pour des interventions nutritionnelles ciblant la mère et l’enfant dont l’impact se répercutera tout au long de la vie. Les principaux domaines d’intervention sont la nutrition maternelle, la promotion d’une alimentation optimale du nourrisson et du jeune enfant, la lutte contre les carences en micronutriments et le traitement de la malnutrition aiguë sévère. Pour remédier aux multiples causes de la sous-nutrition, il est nécessaire de tisser des liens avec d’autres secteurs (l’eau et l’assainissement, la santé, la protection sociale, les programmes agricoles et éducatifs, etc.) qui permettront d’améliorer durablement les résultats en matière de nutrition..

Étendre la portée des traitements

En 2014, quelque 2 millions d’enfants souffraient de malnutrition aiguë sévère en République démocratique du Congo (RDC), une pathologie potentiellement mortelle qui touche habituellement les enfants les plus défavorisés et les prive d’avenir.

En 2008, le ministère de la Santé, avec le soutien de l’UNICEF, d’organisations non gouvernementales (ONG) et de donateurs, a commencé à s’intéresser à un traitement communautaire de la malnutrition aiguë. Auparavant, les initiatives communautaires pour combattre les formes sévères de la maladie avaient été freinées par la nécessité

d’un traitement hospitalier et la couverture géographique limitée des établissements de soins. Pour traiter le problème de façon systématique, le protocole communautaire a été révisé afin d’inclure le traitement de la malnutrition aiguë sévère dans les services de soins de santé primaires et de souligner l’importance d’interventions préventives comme la fourniture de conseils et la promotion de bonnes pratiques d’alimentation et d’hygiène chez le nourrisson et le jeune enfant.

Cette stratégie a permis d’augmenter considérablement le nombre d’enfants suivant un traitement : leur nombre est passé de moins de 50 000 en 2007 à près de 300 000 en 2014. Au cours des sept premières années

du programme, la couverture géographique du traitement de la malnutrition aiguë sévère a presque triplé, avec un bond de 28 % à 83 % des zones sanitaires couvertes. Cette expansion a été rendue possible par des programmes de formation, l’amélioration de la détection et de la gestion de la malnutrition aiguë et le soutien coordonné des partenaires. Les ONG ont vu leurs capacités renforcées pour qu’elles puissent se rendre dans des régions où la capacité des pouvoirs publics était initialement limitée. Le gouvernement de RDC, soutenu par ses partenaires, s’est engagé à élargir les traitements financièrement accessibles de la malnutrition aiguë sévère dans l’ensemble des centres de soins de tous les districts du pays.

L’approche de l’UNICEF en matière de programmation et de plaidoyer fondés sur l’équité

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Rendre les services accessibles

En 2006, un quart seulement des jeunes enfants du Bihar, en Inde, recevait une supplémentation en vitamine A deux fois par an. Pour améliorer la situation, l’UNICEF a aidé le gouvernement de l’État à atteindre tous les enfants, en commençant par les communautés socialement défavorisées. Grâce à ce soutien, le gouvernement du Bihar a recensé la totalité des 80 000 centres de santé et de nutrition (anganwadi) dans les villages, les 11 000 centres de soins de santé primaires et les populations qui pouvaient y accéder. Cela lui a permis d’identifier les

populations situées hors des zones desservies par les établissements existants et de mettre en place des sites de supplémentation provisoires dans les anganwadi et les centres de soins de santé primaires. Certaines tâches ont été déléguées à des agents de santé moins spécialisés pour remédier à la pénurie de personnel qualifié : les agents et les volontaires intervenant en première ligne dans les villages ont ainsi été formés à l’administration de vitamine A lors des campagnes de supplémentation.

Le recensement annuel des laissés-pour-compte a continué et d’autres sites de supplémentation dotés de

personnel ont vu le jour. Au total, plus de 10 000 sites supplémentaires ont été créés à l’intention des zones difficiles d’accès et des groupes de population vulnérables. Des actions intensives de communication et de mobilisation ont été menées à tous les niveaux pour mobiliser et sensibiliser la population aux bienfaits de la vitamine A pour la santé des enfants. Depuis ses débuts en 2008, la couverture s’est considérablement améliorée et atteint désormais environ 90 % dans tous les quintiles de richesse et groupes socioéconomiques, ce qui montre que les principes d’équité appliqués au programme ont produit les résultats désirés.

Promotion des bonnes pratiques pour réduire les retards de croissance

Le Guatemala, cinquième au classement mondial des pays ayant les taux de malnutrition infantile les plus élevés, s’efforce d’améliorer l’état nutritionnel de sa population.

En 2012, une étude de référence a été menée dans huit municipalités où les taux de retard de croissance étaient très importants. La méthode MoRES a identifié les freins à une couverture adéquate de trois interventions peu coûteuses. Un exercice de détermination des priorités a révélé que les

principaux obstacles étaient la méconnaissance des soins prénatals et leur faible utilisation ; les connaissances et la mise en pratique limitées des pratiques optimales d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant ; le manque de matériel et l’incapacité des centres de soins à transmettre des messages et des conseils adaptés sur la santé et la nutrition. Cette analyse s’est révélée particulièrement utile, car elle a montré que l’insécurité alimentaire, qui était la cause sous-jacente présumée, n’était pas un facteur aussi important que les changements de comportement pour un impact à long terme. Pour surmonter les obstacles

identifiés, une stratégie locale innovante de communication sur le développement a été mise au point pour remplacer les méthodes de communication traditionnelles.

Les résultats obtenus dans les huit municipalités pilotes indiquaient notamment une hausse de 17 points de la proportion d’enfants qui recevaient au moins un aliment à forte valeur nutritive. La stratégie a été progressivement élargie ; elle concernait près des deux tiers des municipalités du Guatemala en 2014. Elle est à présent intégrée dans le plan stratégique Faim Zéro du pays, qui vise à réduire la malnutrition chronique.

L’approche de l’UNICEF en matière de programmation et de plaidoyer fondés sur l’équité

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PROGRAMMATION FONDÉE SUR L’ÉQUITÉ EN MATIÈRE D’ÉDUCATIONL’action de l’UNICEF dans le domaine de l’éducation accorde la priorité à l’équité, afin d’aider les enfants à acquérir des compétences élémentaires telles que la lecture et le calcul et un éventail plus large d’aptitudes sociales, émotionnelles et cognitives. L’équité en matière d’éducation jette les bases d’une croissance économique inclusive, de la réduction de la pauvreté et du développement social. Différentes stratégies peuvent

être mises en œuvre : plaidoyer pour une hausse des fonds dédiés à l’éducation fondamentale ; amélioration des données et des éléments probants ; promotion de l’autonomisation des communautés, fourniture de supports pédagogiques aux enfants les plus défavorisés ou exclus ; extension des possibilités d’apprentissage préscolaire, renforcement des systèmes d’évaluation des apprentissages ; et création d’environnements scolaires sûrs et équipés d’installations sanitaires séparées pour que les filles puissent suivre et poursuivre leurs études.

Supprimer les obstacles linguistiques à l’apprentissage

Partout dans le monde, la langue d’instruction constitue un obstacle majeur à l’équité de l’éducation. Cet obstacle est particulièrement important pour les enfants des groupes ethniques minoritaires ou des peuples autochtones, c’est-à-dire des enfants qui subissent déjà un préjudice considérable dans d’autres domaines de leur vie. Pour y remédier, l’UNICEF s’est associé aux gouvernements pour généraliser les initiatives de programmes éducatifs

multilingues et interculturels. En 2014, 62 pays ont déclaré appliquer une politique éducative permettant aux enfants de s’instruire dans leur langue maternelle dans les petites classes, soit 30 % de plus que l’année précédente.

Au Cambodge, l’UNICEF collabore avec le gouvernement et d’autres partenaires pour assurer un accès équitable à l’éducation des enfants des communautés minoritaires autochtones vivant dans des provinces éloignées, peu

peuplées et moins développées. Désormais en vigueur dans cinq provinces, le programme d’apprentissage dans la langue maternelle permet à 3 000 enfants de régions reculées de passer progressivement de leur langue natale au khmer pendant les trois premières années de leur scolarité. Les taux de redoublement ont baissé dans les cinq provinces, et le programme a contribué à l’inclusion de l’éducation multilingue dans le plan stratégique pour l’éducation 2014-2018 du Cambodge.

© UNICEF/MEXA2015-00011/Richter

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Surveiller les obstacles pour déterminer les me-sures prioritaires

Au Togo, l’UNICEF et ses partenaires ont encouragé l’élaboration et l’emploi de fiches de profil afin de renforcer les processus de décision et la planification fondée sur l’équité dans les districts et les écoles. Ces fiches, qui intègrent des données comparatives avec

d’autres écoles et districts, permettent de recenser et de surveiller les obstacles à la scolarisation et à l’apprentissage. Elles ont été particulièrement utiles pour mettre en lumière les principaux freins et pour suggérer des mesures correctives lors de la préparation des programmes éducatifs de district. Les écoles défavorisées reçoivent un soutien prioritaire en fonction des indices d’équité

indiqués sur les fiches. Grâce à l’insertion d’illustrations simplifiées, les fiches de profil des écoles permettent également d’améliorer la participation des communautés dans la préparation et la gestion des programmes scolaires. La mise à jour annuelle et l’utilisation de ces fiches sont désormais intégrées dans le système d’information sur la gestion de l’éducation du gouvernement.

© UNICEF/NYHQ2014-0496/Markisz

Soutenir une éducation ouverte à tous

Les enfants handicapés ou issus de groupes traditionnellement exclus rencontrent de nombreux obstacles pour accéder à l’éducation et la mener à terme. Cependant les efforts centrés sur l’équité de l’UNICEF pour encourager une éducation ouverte à tous contribuent à aplanir ces obstacles.

En 2010, le Monténégro a lancé une campagne de mobilisation sociale pour sensibiliser l’opinion publique aux droits des enfants handicapés. Devant son succès, le pays a démarré récemment, avec l’aide de l’UNICEF, une initiative novatrice et peu coûteuse pour que les enfants handicapés puissent disposer de manuels

scolaires au format audio, afin de faciliter leur apprentissage. Pour le prix de manuels en Braille pour 20 enfants seulement, tous les enfants scolarisés dans le primaire ont désormais accès à des manuels dans leur langue maternelle et au format audio pour les six classes du cycle, et d’autres sont en projet. Dans le cadre d’une initiative comparable, la République de Moldavie a adopté en 2014 un programme d’éducation inclusive pour les enfants roms et les enfants handicapés. Ce programme soutenu par l’UNICEF favorise l’insertion de ces enfants par le biais d’une approche multidimensionnelle :• campagne de communication

continue ciblant les enseignants, les administrateurs et les parents ;

• renforcement des capacités et communication avec les écoles maternelles ordinaires pour améliorer la scolarisation des enfants handicapés et roms ;

• expérimentation de services de prise en charge et d’apprentis-sage préscolaire pour 200 jeunes enfants dans 10 communautés cibles.

Depuis l’expérimentation de cette méthode, le nombre d’enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux qui fréquentent l’école ordinaire a doublé et le nombre d’enfants fréquentant des établissements spécialisés ne cesse de diminuer. À ce jour, plus de 1 300 jeunes enfants ayant des besoins éducatifs particuliers ont rejoint les écoles maternelles ordinaires.

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PROGRAMMATION FONDÉE SUR L’ÉQUITÉ EN MATIÈRE DE PROTECTION DE L’ENFANCETous les enfants ont le droit d’être protégés contre la violence, l’exploitation et les abus. Pourtant, des millions d’enfants à travers le monde, de tous milieux socioéconomiques, de tous âges, de toutes religions et de toutes cultures, sont chaque jour victimes de violence, d’exploitation et d’abus. Si tous les milieux sont concernés, certains enfants sont particulièrement vulnérables en raison de leur sexe, de leur race, de leur origine ethnique, de leur situation socioéconomique, de leur handicap ou du lieu où ils vivent. En se focalisant

sur l’équité, l’UNICEF a intensifié son action sur plusieurs fronts, notamment l’enregistrement des naissances, la prévention de la violence, l’élimination des mariages d’enfants et des mutilations génitales féminines/excisions, la justice pour les enfants et la protection des enfants dans les situations d’urgence. Ses interventions portent sur l’élaboration et l’amélioration des lois et politiques, le renforcement des systèmes capables de protéger les enfants de la souffrance et de réagir de façon adaptée lorsqu’ils ont été maltraités et, surtout, la collaboration avec les communautés afin qu’elles abandonnent les comportements et pratiques préjudiciables.

© UNICEF/NYHQ2013-1114/Pirozzi

Généraliser l’enregistrement des naissances

L’enregistrement des enfants à la naissance constitue la première étape vers une identité légale. En 2011, 30 % seulement des enfants du Nigeria avaient reçu un acte de naissance. Après avoir analysé les obstacles à l’enregistrement efficace des naissances dans le pays, le gouvernement a lancé un suivi décentralisé de celui-ci via RapidSMS, une plateforme innovante sur téléphone mobile.

En deux ans, plus de 13 millions d’enfants ont été enregistrés, et le pourcentage d’enfants de moins de cinq ans enregistrés a presque doublé, pour atteindre 57 % en 2013.

Ce système a amélioré à la fois la couverture géographique et la responsabilité locale en matière d’enregistrement des naissances. Chaque collectivité territoriale et chaque État remplissent une fiche mensuelle pour évaluer l’évolution des obstacles

prioritaires dans ce domaine. Les données et informations ventilées de RapidSMS sont envoyées à des contrôleurs fédéraux et les régions les moins efficaces sont identifiées chaque mois afin que les responsables nationaux puissent enquêter et soutenir des mesures correctives. Les enfants les plus démunis des régions rurales et difficiles d’accès, situées principalement dans le nord du Nigeria, ont particulièrement profité de cette méthode systématique.

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Accélérer la réunion des enfants et des familles

RapidFTR, un système de stockage de données, est une application open source pour téléphones mobiles spécialement conçue pour simplifier et accélérer les initiatives de recherche et de réunification des familles au lendemain d’une crise ou pendant les efforts de relèvement. Elle aide à réunir les enfants aussi vite que possible avec ceux qui s’occupent d’eux pour qu’ils ne soient pas exposés à la violence, à l’exploitation et à la traite des êtres humains.

RapidFTR a été déployé avec succès dans les situations

d’urgence, d’abord face à l’afflux de réfugiés en Ouganda en 2012, puis pour les personnes déplacées au Soudan du Sud en 2013 et pour faire face aux conséquences dévastatrices du typhon Haiyan aux Philippines en 2014. Dans ce dernier cas, le précédent système de recherche et de réunification des familles, basé sur papier, exigeait l’envoi de formulaires à Manille à titre de suivi, ce qui demandait en moyenne trois semaines de traitement. Avec RapidFTR, les travailleurs sociaux et le personnel de la protection de l’enfance ont pu obtenir un retour dans les 24 à 72 heures suivant l’enregistrement. Le système a soutenu les efforts

de 31 municipalités ; plus de 130 enfants ont été identifiés et enregistrés comme étant non accompagnés ou séparés des personnes qui en ont habituellement la charge.

RapidFTR est également un système efficace de recensement et d’enregistrement précoce des enfants présentant d’autres vulnérabilités. Il est désormais utilisé sous le nom de RapidREG, un système mobile qui enregistre les données relatives aux enfants les plus vulnérables à la violence, à l’exploitation et aux abus afin de faciliter leur orientation vers les services compétents et la prise en charge des cas.

© UNICEF/NYHQ2014-1995/Belarmino

Lutter contre le mariage d’enfants

Un tiers des épouses enfants dans le monde vit en Inde. Dans l’État du Bengale-Occidental, plus de la moitié des jeunes épouses ont été données en mariage avant l’âge de 18 ans. Avec l’aide de l’UNICEF, le gouvernement de l’État a lancé en 2012 le Kanyashree Prakalpa, un programme de protection sociale universelle combinant des incitations économiques et des efforts de communication et portant sur l’évolution des

normes sociales pour prévenir les mariages d’enfants, promouvoir l’éducation féminine et valoriser l’autonomisation des filles.

L’UNICEF a soutenu le gouvernement dans la réalisation d’une étude de référence approfondie dans l’ensemble des districts de l’État qui a fourni des estimations à jour sur le mariage précoce et l’éducation des filles. Cela a permis de cibler près de 2 millions de filles dans les 20 districts lors de la première année de mise en œuvre du Kanyashree, l’accent étant mis en particulier sur les populations les plus défavorisées.

S’il est trop tôt pour évaluer l’impact de l’intervention sur la réduction de la prévalence des mariages d’enfants, les données des indicateurs indirects révèlent que l’intervention aurait produit des résultats. On observe, par exemple, une hausse d’environ 10 points de la scolarisation brute des filles dans les deux cycles de l’enseignement secondaire au Bengale-Occidental, ce qui indique que davantage de filles sont restées scolarisées lors de la première année de mise en œuvre du Kanyashree Prakalpa.

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PROGRAMMATION FONDÉE SUR L’ÉQUITÉ EN MATIÈRE D’INCLUSION SOCIALELes programmes d’inclusion sociale s’attaquent directement aux causes des inégalités. Ils se concentrent sur des interventions de protection sociale fondées sur une analyse de la pauvreté des enfants, sur les financements publics en faveur de l’enfance et sur la gouvernance locale. L’action de l’UNICEF dans le domaine de la protection sociale, qui s’est considérablement intensifiée depuis cinq ans, couvre désormais 104 pays. L’organisation aide les gouvernements à élargir leurs programmes phares et à renforcer leurs capacités à élaborer et à mettre en œuvre des systèmes de protection sociale intégrés, afin de répondre efficacement

aux multiples vulnérabilités des enfants, des adolescents et des familles. L’action récente de l’UNICEF en matière de protection sociale dans les situations de crise humanitaire et de fragilité connaît également un essor rapide, avec des interventions ciblant l’établissement de liens entre les actions d’urgence et l’accompagnement du développement à long terme. Des éléments de plus en plus nombreux démontrent que la protection sociale permet d’obtenir des résultats plus équitables dans tous les secteurs, ce qui contribue directement à l’élimination des obstacles sociaux et économiques à l’accès aux services élémentaires et au renforcement de la capacité des foyers à s’occuper de leurs enfants.

Apporter une protection sociale aux plus démunis

Pour soutenir des allocations budgétaires plus équitables au Ghana, l’UNICEF a apporté son appui en 2014 à une analyse de l’impact sur les enfants et les familles d’une proposition de réforme des subventions sur les carburants. Celle-ci prévoyait notamment d’utiliser les subventions actuelles pour la protection sociale. Se fondant en partie sur cette analyse, le gouvernement a réorienté le budget national de manière à accorder la priorité à la protection sociale des plus démunis.

Cette stratégie l’a notamment conduit à élargir le programme national de transferts monétaires

LEAP (Livelihood Empowerment Against Poverty) à 550 000 ménages vivant dans l’extrême pauvreté d’ici 2018 (contre 77 000 ménages à la mi-2014). Ce programme constitue un filet de sécurité pour les personnes qui s’occupent d’orphelins et d’enfants vulnérables, de personnes handicapées inaptes au travail et de personnes âgées. L’UNICEF est l’un des partenaires principaux du programme LEAP depuis ses débuts en 2008 ; il fournit une assistance technique en vue de son expansion, du renforcement des capacités de l’instance de mise en œuvre et de l’élargissement des liens à d’autres services sociaux. En 2012, 90 % des foyers concernés par le programme étaient inscrits au programme national gratuit d’assurance maladie.

L’initiative LEAP 1000 a été lancée en 2015. Conformément au Mouvement SUN pour le renforcement de la nutrition, elle a pour objectif d’étendre le programme existant pour prendre en charge les femmes enceintes et les ménages où vivent des enfants de moins d’un an dans les districts où les indicateurs socioéconomiques et nutritionnels sont à la traîne. Pour soutenir le bien-être de tous les enfants des ménages du programme, les personnes qui en ont la charge doivent veiller à ce que les enfants soient durablement scolarisés, les nouveau-nés enregistrés à la naissance et présentés aux bilans postnatals, et les enfants de moins de cinq ans à jour de leurs vaccins.

© UNICEF/NYHQ2015-0341/Grile

© UNICEF/NYHQ2015-1291/Yasin

L’approche de l’UNICEF en matière de programmation et de plaidoyer fondés sur l’équité

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Mobiliser plus de ressources pour les enfant

Le Mozambique n’avait pas de critères clairs en matière d’allocations budgétaires nationales entre les différents secteurs et provinces du pays, ce qui entraînait des inégalités territoriales et de mauvais

résultats pour les enfants défavorisés. L’UNICEF a mené des recherches et des actions de plaidoyer pour sensibiliser les parlementaires et améliorer leurs connaissances budgétaires. Depuis, le ministère de la Planification et des Finances a élaboré un cadre budgétaire plus équitable. La formule de

répartition du budget territorial du gouvernement a par la suite été révisée. Elle permet désormais de tenir compte de la taille de la population et de l’incidence de la pauvreté multidimensionnelle, afin d’encourager l’affectation de ressources plus importantes aux enfants des régions les plus défavorisées.

Utiliser les données pour inspirer des changements de politique

En 2011 et 2012, l’UNICEF a aidé le gouvernement de la République démocratique populaire lao à réaliser une Enquête sur les indicateurs sociaux dans ce pays. Il s’agissait de la première enquête visant à produire des données au niveau provincial afin d’approfondir

l’analyse des disparités et de soutenir les actions de plaidoyer politique et les investissements en faveur des enfants. Ces données provinciales ont été ventilées par âge, par lieu de résidence, par quintile de richesse et par groupe ethnique pour affiner les connaissances sur les problèmes d’inégalité.

L’enquête a suscité un vaste débat politique et entraîné des

changements de stratégie majeurs de la part du gouvernement : les mesures ciblant la nutrition et les retards de croissance ont été élevées au rang de priorité nationale ; les stratégies de vaccination et autres ont été adaptées pour cibler les plus démunis ; les zones prioritaires des interventions WASH ont été clairement définies ; et les investissements en faveur des programmes de développement de la petite enfance ont augmenté.

© UNICEF/NYHQ2014-3618/Pirozzi

L’approche de l’UNICEF en matière de programmation et de plaidoyer fondés sur l’équité

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L’organisation collabore avec plus de 30 pays au renforcement des chaînes d’approvisionnement pour éliminer les obstacles à la prestation de services essentiels. L’UNICEF et l’OMS lancent actuellement un nouvel outil de gestion efficace des vaccins, que les gouvernements pourront utiliser pour identifier les goulets d’étranglement et élaborer des plans d’amélioration de leurs chaînes d’approvisionnement pour la vaccination.

Pour résoudre les problèmes cruciaux liés au financement des services sociaux et à l’accessibilité économique, l’UNICEF se procure des vaccins et des produits sanitaires indispensables à prix réduit pour qu’ils puissent être mis à la disposition de tous les enfants. Cette initiative a permis d’économiser 263 millions de dollars sur les vaccins et d’autres produits en 2014.

En se concentrant sur une conception adaptée au contexte, l’UNICEF et ses partenaires ont initié des concours d’innovations, par exemple pour élaborer un meilleur outil de diagnostic de la pneumonie qui serait utilisé dans les contextes de rareté des ressources. Un autre concours ciblant du mobilier scolaire de produc-tion locale est actuellement à l’essai au Malawi.

Les innovations mobilisent les jeunes. Le système U-Report compte plus de 700 000 utilisateurs dans 13 pays, et ce chiffre augmente rapidement. En Ouganda, les jeunes communiquent des informations aux décideurs par le biais de simples téléphones mobiles et de SMS. En Zambie, plus de 80 000 jeunes participent à des services de conseils entre pairs par SMS, qui ont prouvé leur efficacité pour améliorer la fréquentation des centres de dépistage volontaire du VIH.

Les jeunes deviennent des acteurs du changement social en relevant des défis liés à la conception. Au Kosovo33, le laboratoire d’innovation By-Youth For-Youth a reçu plus de 3 000 projets portés par de jeunes Kosovars.

Des produits d’information en temps réel comme mTrac et eduTrac permettent aux agents de santé et d’éducation de première ligne d’envoyer et de recevoir des informations vitales. mTrac a été développé avec l’aide de l’UNICEF ; des systèmes identiques ont été adoptés dans 10 pays dans le domaine de la santé et dans sept pays dans celui de l’éducation. La téléphonie mobile a permis de mettre en place des systèmes de déclaration en temps réel des naissances au Nigeria et des systèmes d’enregistrement en Ouganda.

UTILISER L’INNOVATION COMME MOTEUR DE L’ÉQUITÉ

De nouveaux produits sont en cours de création pour les enfants handicapés. Il s’agit notamment de fauteuils roulants améliorés et peu coûteux pour les enfants et les jeunes et d’accessoires s’adaptant aux latrines utilisées dans les situations d’urgence humanitaire pour améliorer leur accessibilité.

Les innovations sont essentielles pour atteindre les enfants les plus défavorisés et accélérer les progrès les concernant. L’action de l’UNICEF dans ce domaine englobe des partenariats créatifs, l’utilisation et la diffusion de données, la réduction des freins à l’accès, la création de nouveaux produits, le suivi en temps réel et le renforcement de la redevabilité afin de stimuler les change-ments et l’innovation.

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INTÉGRER LES SERVICES DANS LA PROGRAMMATION FONDÉE SUR L’ÉQUITÉ

Si les exemples précédents illustrent l’action menée dans chaque secteur, la plupart des enfants défavorisés sont victimes de privations qui ne se limitent pas à un seul secteur de leur existence ; ils subissent des privations multiples aux effets aggravants. Lorsque les familles doivent solliciter les services de fournisseurs différents et négocier plusieurs processus complexes, elles risquent de passer à côté de certaines occasions et d’être obligées de supporter le coût en temps et en argent de la navigation entre des systèmes multiples. Pour les familles déjà défavorisées, le fardeau est encore plus lourd.

Chacun de ces facteurs met en exergue l’importance des initiatives de l’UNICEF et des gouvernements visant un soutien intégré aux enfants et aux familles vulnérables pour parvenir à réduire les inégalités. Plusieurs exemples peuvent illustrer ces méthodes intégrées, comme l’utilisation d’un Atlas de l’équité des enfants au Bangladesh pour améliorer la coordination des services destinés aux communautés démunies. Vingt des districts les plus démunis ont été classés prioritaires pour une action de soutien commune des Nations Unies. Des analyses des goulets d’étranglement ont été réalisées dans cinq secteurs : la santé, la nutrition, l’éducation, la protection de l’enfance et l’eau et l’assainissement. Cela a permis de déterminer l’ordre de priorité des initiatives dans chaque secteur, mais aussi d’associer les secteurs pour éliminer les obstacles. À présent, grâce à une coordination améliorée, les agents de santé servent de relais pour l’enregistrement des naissances ; la couverture des traitements antirétroviraux chez les femmes enceintes vivant avec le VIH est en hausse ; et la distribution de micronutriments aux femmes enceintes les plus défavorisées a gagné en efficacité.

Au Rwanda, des services intégrés de développement de la petite enfance et des services familiaux sont déployés dans le cadre du concept de « village modèle » du gouvernement afin de soutenir les familles défavorisées de manière globale. En 2012, l’UNICEF avait soutenu un prototype de centre familial et de développement de la petite enfance dans un des districts, et dix autres ont été établis depuis. Ces centres offrent aux enfants un cadre de jeu et d’apprentissage préscolaire et aux parents un lieu d’éducation, ils servent également de centres communautaires de prestation des

services de santé, de nutrition et WASH. Les approches intégrées comme celles-ci permettent à la fois de combattre les privations simultanées que subissent les enfants défavorisés et de mieux utiliser les ressources disponibles en évitant les actions de programmation en double.

RENFORCER LES PARTENARIATS POUR AUGMENTER L’IMPACT

Pour atteindre des résultats en termes d’équité, il faut établir des partenariats à tous les niveaux. Cela peut aller de la coopération avec des organisations communautaires pour transformer la vie quotidienne des familles aux actions de partenariats mondiaux visant à attirer l’attention et à mobiliser des ressources pour les enfants les plus défavorisés.

Comme on l’a vu tout au long de ce rapport, l’UNICEF a noué des partenariats durables très appréciés avec les gouvernements. Ces partenariats existent dans toutes les administrations et à tous les échelons gouvernementaux : ils concernent les fonctionnaires et les institutions du pouvoir législatif, exécutif et judiciaire, et ce à l’échelle nationale, régionale et locale.

Le recentrage sur l’équité a mis particulièrement en lumière l’importance de mobiliser les communautés, de valoriser leurs connaissances et compétences et de les faire participer à la mise en œuvre et au suivi de solutions aux problèmes locaux. Il est crucial que la population puisse exprimer son opinion et que celle-ci soit prise en compte afin de façonner les plans et programmes et d’améliorer leur viabilité.

Les partenariats avec d’autres parties prenantes, comme le secteur privé, le monde universitaire et les innovateurs, ont insufflé des idées et des solutions nouvelles concernant les problèmes d’accès, de qualité et de coût des produits et services. La collaboration avec les organisations de la société civile, les organisations confessionnelles et les groupes de femmes et de jeunes, entre autres, a contribué à amplifier le plaidoyer, l’influence et l’action du programme pour l’équité. L’essor des mouvements sociaux, portés par le public et transcendant les frontières géographiques, offre une formidable occasion d’étendre la portée des partenariats au-delà des frontières et des parties prenantes.

L’approche de l’UNICEF en matière de programmation et de plaidoyer fondés sur l’équité

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Accélérer l’équité en faveur des enfants

Le présent rapport a commencé avec l’histoire de Bendu qui, malgré son jeune âge, se trouve à la croisée de deux avenirs possibles : un cercle vicieux de préjudice ou un cercle vertueux de possibilités. Avec un soutien familial adapté et un investissement précoce en faveur de sa santé, de sa nutrition, de sa protection et de sa prise en charge, Bendu a de bonnes chances de fêter son cinquième anniversaire, mais aussi de vivre pleinement son enfance et de devenir une adolescente, puis une adulte épanouie. Si elle reçoit une éducation et des soins de santé de qualité, si elle est protégée contre une entrée prématurée dans le monde des adultes, en évitant mariage et maternité précoces, son autonomie future et ses capacités de revenus ne pourront que prospérer. Elle a toutes les chances de réaliser ses rêves.

Il est essentiel de réduire les inégalités dans l’enfance pour remédier aux inégalités ultérieures

Pour Bendu comme pour les autres enfants défavorisés, des investissements justes intervenant au bon moment peuvent favoriser les cercles vertueux du progrès à mesure qu’ils grandissent. Avec une protection appropriée, une nutrition adéquate, de l’eau potable, des soins de santé et une éducation de qualité, les enfants les plus défavorisés de cette génération bénéficieront d’un meilleur départ que les générations précédentes. Ils pourront alors transmettre à leur tour un plus large éventail de possibilités à leurs enfants, augmentant leurs chances de vivre, d’apprendre et de s’épanouir, quelles que soient les circonstances de leur naissance.

L’inverse est également possible. Les enfants nés dans des groupes sociaux exclus, dans des familles pauvres ou victimes d’autres formes de préjudice ne partent pas dans la vie avec les mêmes chances de réussir. En grandissant, d’autres facteurs d’exclusion, tels que les discriminations fondées sur le sexe ou l’appartenance ethnique, peuvent

empêcher les garçons et les filles de réaliser pleinement leur potentiel. Pire encore, tous ces facteurs accroissent également le risque que ces enfants subissent privation des droits et isolement social, ce qui pourrait les conduire au crime, à la violence et à d’autres comportements dangereux. Si elles ne sont pas prises en compte, les inégalités subies dans l’enfance et à l’adolescence continueront de déterminer l’égalité des résultats pour les familles du monde entier.

Pour les enfants défavorisés, les conséquences d’un creusement ou d’une réduction des inégalités sont immédiates et durables. Comme le révèlent les données, le rythme actuel des avancées n’est pas suffisant pour mettre fin aux inégalités en une génération. Au rythme actuel des progrès dans l’éducation, l’accroissement de la population dans les régions obtenant de moins bons résultats se traduira par un nombre d’enfants non scolarisés qui ne variera pratiquement pas entre aujourd’hui et 2030. Malgré le recul actuel des taux de retards de croissance, 108 millions d’enfants seront encore concernés en 2030, ce qui les privera de chances égales de croissance et de développement. Compte tenu des chiffres actuels, un demi-milliard de personnes continueront de recourir à la défécation à l’air libre dans 15 ans. Pour que cette pratique disparaisse d’ici 2030, il faudrait doubler le taux actuel de régression. Les progrès doivent s’intensifier.

Dans chaque nation, la progression – ou l’incapacité à progresser – vers l’équité aura des ramifications durables pour la stabilité et la croissance économique. Les faits montrent que l’accroissement des inégalités dans des secteurs déterminants comme l’éducation peut augmenter le risque de conflit34. En revanche, les niveaux d’inégalité faibles sont étroitement corrélés à une croissance économique plus longue et plus durable35. Il ressort clairement de ces constats que la voie de la paix et de la prospérité passe par le partage.

V. Accélérer l’équité en faveur des enfants

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Accélérer l’équité en faveur des enfants

Les principales difficultés (y compris les conflits, la fragilité et l’extrême pauvreté) peuvent être aussi bien des facteurs que des conséquences de l’inégalité.

Les conflits, la fragilité, le changement climatique, l’urbanisation rapide et l’extrême pauvreté sont autant de menaces pour l’égalité des chances des enfants. Elles compliquent également la poursuite des progrès déjà accomplis en leur faveur. Le développement des enfants ne peut pas progresser dans des contextes de conflit et de fragilité, en partie parce que la faiblesse des institutions et l’insécurité humaine limitent l’efficacité et l’efficience des investissements. Le fait de renforcer la résilience dans les communautés défavorisées (par le biais des initiatives de consolidation de la paix et de développement durable, de la protection sociale ou d’un aménagement urbain adapté aux enfants, pour ne citer que quelques solutions politiques) peut contribuer à éliminer ces obstacles et à offrir aux enfants démunis vivant dans ces contextes une meilleure chance de survivre et de s’épanouir.

Pour accélérer les progrès, il faudra de nouvelles idées et davantage d’investissements dans des méthodes ayant démontré leur efficacité.

Il est essentiel de donner une impulsion pour soutenir et accélérer les bienfaits acquis en faveur des enfants ces dernières décennies. Pour réaliser l’ambitieux programme des objectifs de développement durable, il faudra intensifier les investissements dans des approches nouvelles comme dans les méthodes éprouvées qui ont été affinées au fil du temps. Comme indiqué précédemment, les solutions fondées sur des programmations et des politiques innovantes ont produit des résultats dans tous les domaines de la vie des enfants. Qu’il s’agisse d’amplifier leur voix ou de gérer plus efficacement l’épuisement des stocks de médicaments, les innovations ouvrent de nouvelles portes prometteuses pour la réduction des inégalités.

D’autres éléments connus du portefeuille de solutions stratégiques ont également prouvé leur valeur et leur utilité pour les initiatives égalitaires. Parmi les plus importants figurent l’amélioration des données, la consolidation des systèmes, l’autonomisation des communautés, la création de partenariats et l’obtention de financements durables.

Des systèmes solides de collecte et d’analyse des données sont indispensables pour que les gouvernements et les partenaires puissent répondre en temps voulu aux besoins des populations défavorisées. La collecte et la diffusion rapides des données permettent aux citoyens, aux organisations de la société civile et aux autres acteurs de demander des comptes aux pouvoirs publics concernant la protection, le respect et la réalisation des droits des enfants. Les données de qualité ont fourni de nouvelles informations sur les besoins des populations vulnérables et marginalisées, mais aussi sur les moyens d’y répondre. Cependant, il reste encore beaucoup à faire. Pour veiller à ce que les données et la révolution des données profitent aux enfants, il faudra s’assurer qu’elles sont transparentes, accessibles et plus inclusives afin de repérer les groupes encore non comptabilisés, en se servant des innovations en matière d’accélération des flux de données, en exploitant de nouvelles sources et en vérifiant que ces données éclairent les politiques. Sans ces éléments, les données perdront une partie de leur utilité pour les actions en faveur des enfants.

En définitive, le maintien de taux de mortalité maternelle et infantile faibles, de taux élevés d’apprentissage et d’une protection soutenue des enfants dépendra de la capacité des systèmes publics à fournir constamment des services équitables et de grande qualité. Les écoles qui s’ouvrent aux enfants les plus pauvres, les centres de santé où viennent au monde les bébés dans les régions les plus reculées et les filets de sécurité qui protègent les plus vulnérables peuvent être renforcés par une aide extérieure en temps de crise, mais ils doivent s’inscrire dans des systèmes globaux coordonnés et financés par les gouvernements et soutenus par les communautés et les familles. Si la consolidation des systèmes a longtemps constitué un élément essentiel de l’action des organismes de développement, les situations d’urgence humanitaire récentes ont fait ressortir le rôle central que peuvent jouer les points forts et les points faibles des systèmes en période de crise.

De la protection sociale à l’assainissement, il s’est révélé essentiel de solliciter et d’autonomiser les communautés pour accélérer les progrès en faveur des enfants. Le renforcement des institutions locales permet de pérenniser les services fournis (qu’il s’agisse d’agents de santé communautaires, de comités pour la protection de l’enfance

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ou d’équipes d’assainissement pilotées par la communauté), en particulier en temps de crise. L’autonomisation des communautés et l’amélioration de la communication intra et inter communautés aident à faire évoluer les normes sociales relatives aux pratiques dangereuses et ouvrent des possibilités d’innovations locales et d’appropriation des solutions. Il est essentiel d’investir davantage de fonds et d’énergie dans les approches communautaires afin d’atteindre les communautés et les enfants les plus marginalisés et de comprendre leurs priorités face à des ressources limitées.

L’autonomisation des communautés est également indispensable pour renforcer la résilience. Lorsqu’une crise survient, les groupes et les enfants les plus exposés sont ceux dont les capacités d’adaptation sont les plus faibles. Ce sont également, souvent, les plus défavorisés. Les communautés qui se sont organisées, qui disposent de ressources et qui sont capables de répondre à leurs propres besoins possèdent des réserves beaucoup plus solides sur lesquelles s’appuyer en temps de crise. Certes, elles dépendront aussi de systèmes nationaux résilients pour la fourniture d’une assistance et de services durables, mais c’est sur elles que s’appuieront la reconstruction et la reprise. Il sera essentiel d’accorder une attention concertée au renforcement de la résilience en amont des catastrophes pour réduire les souffrances humaines que connaissent les communautés défavorisées.

L’engagement effectif des communautés n’est qu’un exemple de la diversité des partenariats qui ont joué un rôle moteur dans les avancées récentes en faveur de l’enfance. D’autres, notamment les partenariats avec les gouvernements, les donateurs, la société civile, les innovateurs et le secteur privé, offrent à la fois une valeur démontrée et un potentiel inexploité pour faire progresser le programme pour l’équité.

Toutes ces stratégies partent de la nécessité d’un financement durable et d’un usage optimal des ressources disponibles. L’injection à court terme de capitaux peut avoir de puissants effets catalyseurs sur les obstacles ciblés, mais, faute de sources de financement fiables et diversifiées, ces avancées ne pourront pas être pérennisées. Il deviendra de plus en plus important d’assurer un financement durable et équitable en faveur de l’enfance pendant la période des objectifs de développement durable. Pour accélérer la réduction des inégalités entre les enfants, il faudra mettre l’accent sur

une meilleure mobilisation des ressources nationales, tout en maintenant le financement de la communauté internationale, surtout dans les situations de privations sévères et lorsque les crises risquent de remettre en cause les avancées en faveur des enfants. L’optimisation des ressources pour l’enfance exige non seulement de les affecter aux priorités les plus pertinentes, mais aussi de les dépenser de la manière la plus profitable à tous. Déléguer la planification et les ressources des autorités nationales vers les échelons locaux, par exemple, pourrait contribuer à améliorer la responsabilité en matière de fourniture des services essentiels. Ces principes de financement parmi d’autres devraient jouer un rôle plus important dans les débats budgétaires et stratégiques des prochaines années.

La promesse de l’égalité des enfants est réalisable.

Il est réellement possible de réduire drastiquement l’inégalité des chances entre les enfants en une génération. Pour cela, il faut accorder plus d’attention aux groupes laissés-pour-compte. Il faut redoubler d’efforts dans les pays et les régions ayant le plus d’obstacles à surmonter et où les inégalités sont les plus marquées. Les volontés politiques doivent être mobilisées pour tenter d’éliminer les sources traditionnelles d’exclusion. Des engagements de longue durée seront nécessaires pour maintenir les avancées obtenues. Ces défis peuvent et doivent être relevés.

À l’heure où les nations du monde préparent un nouveau programme de développement international pour les 15 prochaines années, il est manifeste qu’une accélération des progrès équitables (accordant une attention particulière aux régions les plus touchées et aux populations défavorisées) sera indispensable pour atteindre les buts et objectifs ambitieux en cours de discussion. Le rapport Réduire les inégalités montrait qu’une approche fondée sur l’équité était la meilleure des solutions pour accélérer les progrès en faveur de l’enfance. Depuis, les initiatives menées dans le monde entier ont permis d’établir une panoplie d’outils programmatiques et politiques performants pour combattre efficacement les inégalités pendant l’enfance. En s’appuyant sur ces faits, sur l’expérience et sur une volonté inflexible d’offrir des chances égales à tous les enfants, l’action collective des familles, des communautés, des gouvernements et des partenaires peut initier un cercle vertueux d’égalité pour les enfants d’aujourd’hui et les générations à venir.

Accélérer l’équité en faveur des enfants

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Références

1 Les plus grands soins ont été apportés à la vérification des informations figurant dans cette publication. Pour toutes les mises à jour concernant les données effectuées ultérieurement à la publication, veuillez consulter le site <data.unicef.org>. Sauf indication contraire, les données citées dans le présent document sont tirées d’analyses internes fondées sur les bases de données mondiales de l'UNICEF ainsi que sur la publication de l'UNICEF, Progrès pour les enfants, numéro 11, à paraître prochainement.

2 Nations Unies (2014), Objectifs du Millénaire pour le développement : Rapport 2014, ONU, New York, p. 3-4.3 Programme commun OMS/UNICEF de surveillance de l’eau et de l’assainissement (2014), Progress on Drinking Water

and Sanitation 2014 Update.4 Heckman, J. J. (2011). The Economics of Inequality: The Value of Early Childhood Education. American Educator, p. 31-47.5 Patrinos, H. A. (2008). Returns to Education: The Gender Perspective. In M. a. Tembon, Girls Education in the 21st Century -

Gender Equality, Empowerment, and Economic Growth (pp. 53-66), Banque mondiale, Washington, p. 58-59.6 Ibid., p. 55.7 Ostry, J. D., Berg, A., & and Tsangarides, C. G. (2014). Redistribution, Inequality, and Growth, Fonds monétaire

international, Washington, p. 21.8 Berg, A., Ostry, J., & and Zettelmeyer, J. (2008). What Makes Growth Sustained?, Fonds monétaire international,

Washington, p. 19.9 UNESCO (2014), Enseigner et apprendre : Atteindre la qualité pour tous, Rapport de suivi mondial sur l’éducation pour

tous 2013/2014, UNESCO, Paris, p. 176-177.10 UNICEF (2015), The Investment Case for Education and Equity, UNICEF, New York, p. 8.11 12 Berg A. G. et J. D. Ostry (2011), Inequality and Unsustainable Growth: Two Sides of the Same Coin?, Fonds monétaire

international, Washington, p. 11.12 UNICEF (2010), Réduire les écarts pour atteindre les Objectifs, UNICEF, New York.13 Ibid., p. 5.14 Outre les bases de données mondiales de l’UNICEF et UNICEF (à paraître), Progrès pour les enfants, Numéro 11,

UNICEF, New York, les données relatives à la santé dans cette partie sont tirées de : UNICEF (2014), S’engager pour la survie de l’enfant : une promesse renouvelée – Rapport 2014, UNICEF, New York, p. 20.

15 Outre les bases de données mondiales de l’UNICEF et UNICEF (à paraître), Progrès pour les enfants, Numéro 11, UNICEF, New York, les données relatives au VIH et au SIDA dans cette partie sont tirées de : ONUSIDA (2014), Fiche d’information 2014, disponible à l’adresse http://www.unaids.org/sites/default/files/media_asset/20140716_FactSheet_fr_0.pdf.

16 Outre les bases de données mondiales de l’UNICEF et UNICEF (à paraître), Progrès pour les enfants, Numéro 11, UNICEF, New York, les données relatives à l’eau, l’assainissement et l’hygiène dans cette partie sont tirées de : Programme commun OMS/UNICEF de surveillance de l’eau et de l’assainissement (2014), Progress on Drinking Water and Sanitation 2014 Update.

17 Outre les bases de données mondiales de l’UNICEF et UNICEF (à paraître), Progrès pour les enfants, Numéro 11, UNICEF, New York, les données relatives à la nutrition dans cette partie sont tirées de l’UNICEF, de l’OMS et de la Banque mondiale, Joint Child Nutrition Estimates.

Références

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References

18 Faute de manque de données, l’analyse mondiale ne tient pas compte de la Chine. 19 Outre les bases de données mondiales de l’UNICEF et Progrès pour les enfants, Numéro 11 (à paraître), UNICEF, New

York, les données relatives à l’éducation dans cette partie sont tirées de : UNESCO (2015), Éducation pour tous 2000-2015 : Progrès et enjeux, Rapport de suivi mondial sur l’éducation pour tous 2015, UNESCO, Paris.

20 Outre les bases de données mondiales de l’UNICEF et UNICEF (à paraître), Progrès pour les enfants, Numéro 11, UNICEF, New York, les données relatives à la protection de l’enfance dans cette partie sont tirées de :

UNICEF (2013), Every Child’s Birth Right: Inequities and trends in birth registration, UNICEF, New York. UNICEF (2014), Hidden in Plain Sight — A statistical analysis of violence against children, UNICEF, New York. UNICEF (2014), Ending Child Marriage: Progress and prospects, UNICEF, New York. 21 Voir, par exemple, le large éventail de rapports et d’études cités dans Hidden in Plain Sight — A statistical analysis of

violence against children, UNICEF, New York, p. 68. 22 Les données de cette partie sont tirées de : Olinto P., K. Beegle, C. Sobrado et H. Uematsu (2013), The State of the

Poor: Where Are The Poor, Where Is Extreme Poverty Harder to End, and What Is the Current Profile of the World’s Poor?, Banque mondiale, Washington. Batanaa Y. B., M. Bussolo et J. Cockburn (2013), « Global extreme poverty rates for children, adults and the elderly », Economic Letters, p. 405-407. UNICEF (2014), Les enfants de la récession : Impact de la crise économique sur le bien-être des enfants dans les pays riches, UNICEF, Florence.

23 UNICEF (2014), Hidden in Plain Sight — A statistical analysis of violence against children, UNICEF, New York. p. 149-151. 24 Organisation mondiale de la santé et Banque mondiale (2011), Rapport mondial sur le handicap, OMS, Genève. 25 Jones L. et al., « Prevalence and risk of violence against children with disabilities: a systematic review and meta-

analysis of observational studies », The Lancet, 12 juillet 2012. 26 OCHA (2014), Saving Lives Today and Tomorrow: Managing the risk of humanitarian crises, OCHA, New York, p. 11. 27 OCHA (2014), World Humanitarian Data and Trends 2014, OCHA, New York. 28 Analyse de l’UNICEF fondée sur les données du système d’information sur la santé du Libéria pour 2014. 29 Chandy L., N. Ledlie et V. Penciakova (2013), The Final Countdown: Prospects for Ending Extreme Poverty by 2030,

Brookings Institution, Washington, p. 14. 30 Groupe interorganisations des Nations Unies pour l’estimation de la mortalité juvénile (2014), Levels and Trends in

Child Mortality: Report 2014, Groupe interorganisations des Nations Unies pour l’estimation de la mortalité juvénile, New York, p. 11.

31 Bases de données mondiales de l’UNICEF, 2015, et UNICEF (2014), Afrique | Génération 2030 : la démographie enfantine en Afrique, UNICEF, New York.

32 UNICEF (2014), Les enfants de la récession : Impact de la crise économique sur le bien-être des enfants dans les pays riches, UNICEF, Florence, p. 3.

32 T outes les références au Kosovo doivent être entendues dans le sens de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité des Nations Unies.

34 UNESCO (2014), Enseigner et apprendre : Atteindre la qualité pour tous, Rapport de suivi mondial sur l’éducation pour tous 2013/2014, UNESCO, Paris, p. 176-177.

35 Berg A. G. et J. D. Ostry (2011), Inequality and Unsustainable Growth: Two Sides of the Same Coin?, Fonds monétaire international, Washington, p. 11.

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