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Une journée dans la vie de Guy Premier vendeur dans un magasin Colruyt Depuis 2010, Guy Labar occupe le poste de premier vendeur au magasin Colruyt de Salzinnes . Une fonction qui, hiérarchiquement, vient juste avant celle de gérant, et implique de nombreuses responsabilités. 30 Le Soir SAMEDI 26 DECEMBRE 2015 t Portrait Guy Labarre, 54 ans, est “premier vendeur” au magasin Colruyt de Salzinnes. Il a roulé sa bosse dans l’entreprise, d’abord comme magasinier, puis comme responsable de département avant d’occuper son poste actuel. Ce matin, deux employés étaient malades. C’est aussi le rôle de Guy, de réajuster les horaires pour que la bonne gestion du magasin n’en patisse pas. Le “transit” permet de stocker les charettes de marchandises livrées par le camion. Personne n’échappe à la mise en rayon ou à la caisse. C’est une autre de nos particularités. Les re- sponsables font du “terrain” comme tout le monde”. © Nicolas Lahaut © Nicolas Lahaut © Nicolas Lahaut © Nicolas Lahaut

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Une journéedans la vie

de GuyPremier vendeur dans un magasin Colruyt

Depuis 2010, Guy Labar occupe le poste de premier vendeur au magasin Colruyt de Salzinnes . Une fonction qui, hiérarchiquement, vient juste avant celle de gérant, et implique de nombreuses responsabilités.

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Portrait

Guy Labarre, 54 ans, est “premier vendeur” au magasin Colruyt de Salzinnes. Il a roulé sa bosse dans l’entreprise, d’abord comme magasinier, puis comme responsable de département avant d’occuper son poste actuel.

Ce matin, deux employés étaient malades. C’est aussi le rôle de Guy, de réajuster les horaires pour que la bonne gestion du magasin n’en patisse pas.

Le “transit” permet de stocker les charettes de marchandises livrées par le camion.

“Personne n’échappe à la mise en rayon ou à la caisse. C’est une autre de nos particularités. Les re-sponsables font du “terrain” comme tout le monde”.

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Il est 6h45, ce jeudi 24 dé-cembre, jour du réveillon de Noël. Je rejoins Guy Labar sur le parking du Colruyt de

Salzinnes, dans la province Namu-roise. Le premier vendeur du ma-gasin à la mine bougonne, faus-sement sévère. Il repousse, d’un revers de la sienne, la main que je lui tends. « Chez Colruyt, tout le monde se fait la bise ! », me dit-il dans un rire taquin, qui impose d’emblée l’ambiance dans laquelle je m’apprête à plonger pour le reste de la journée. Nous pénétrons en-semble dans le magasin. Certains employés s’y activent déjà depuis 6h. Les clients n’arriveront que sur le coup de 8h30. « Je me demande bien pourquoi j’accepte de t’avoir dans mes pattes aujourd’hui », me lance-t-il alors que je le suis, à la hâte, vers le bureau situé à l’étage.

Le jour du réveillon, au Colruyt, c’est pire qu’une guerre civile! ». C’est une autre règle d’or de la boite : ici, tout le monde se tutoie. De l’étudiant fraîchement enga-gé au gérant du magasin, maître du domaine. Et on n’est pas à une boutade près. « On essaye de pré-server au maximum un rapport ho-rizontal au sein de l’entreprise, une ambiance joviale, c’est un objectif primordial ».

Les deux heures qui suivent, Guy les passe au bureau. Une simple pièce sans prétention. Une table, un ordinateur, et beaucoup de paperasse. Il renouvelle les contrats de certains de ses employés, ajuste leurs horaires en fonction des im-pératifs du moment, effectue des commandes de dernière minute à la centrale de la chaîne. « Ce n’est

pas très passionnant à observer, mais c’est une tâche nécessaire ».

«Le client est roi, comme par-tout»

9h. Guy avale un café et revêt son tablier de travail. « Avant on avait des uniformes différents se-lon postes qu’on occupait. Mainte-nant, tout le monde s’habille chez le même tailleur ». La vrai journée débute seulement. Il descend vers ce qu’il appelle « le front ». Je l’y suis toute la journée, mon appa-reil photo braqué sur le moindre de ses faits et gestes. Et c’est une performance sportive à laquelle j’assiste. Une démonstration de leadership et de polyvalence. « Je t’avais prévenu, aujourd’hui c’est le rush ». Il faut slalomer entre les différents clients, s’affirmer en

restant courtois. Le client est roi partout, et Colruyt n’excepte pas à la règle. Pour ce faire, le service doit être irréprochable. Et Guy y veille scrupuleusement. Il passe d’une tâche à l’autre, ne s’épar-gnant rien de ce qu’il demanderait à ses subordonnés. En quelques heures, tout y passe : la réception du camion, la mise en rayon, la caisse, les contrôles de routine, les appels en séries, les formalités administratives et même la prépa-ration de dégustations. A 16h30, la boutique ferme. Ni lui, ni moi n’avons mangé. « Ca ça n’arrive pas souvent, mais aujourd’hui, j’avais trop à faire ! »

Par NICOLAS LAHAUT

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“Nous ne sommes pas formellement obligés de ranger les courses dans les sacs des gens. Mais dans les faits, on en a pris l’habitude. C’est une des plus-val-ues à venir chez nous. Les clients adorent”.

Colruyt s’aligne automatiquement sur les prix les plus bas de ses concurrents. Cela implique de changer des centaines d’étiquettes par semaine.

Une dame a commandé un aspirateur sur inter-net. Guy consulte sa base de donnée pour déter-miner où l’article a été stocké.

“Ce sont des choses auxquelles on ne pense pas, mais même la répartition des caddies sur les dif-férents emplacements fait l’objet d’un travail de logistique”.

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“Un bon premier vendeur, il va au charbon. Il est partout en même temps”

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En périodes de fêtes, les bouchers du magasins préparent bon nombre d’assor-timents spéciaux. Guy doit être aux faits des produits proposés.

“On fait des dégustations toute l’année. C’est incroyable de voir comme ça “booste” les ventes de certains pro-duits”

“Plus d’un se sont vantés d’avoir un dos solide en arrivant! Sérieusement, les charges lourdes font partie de notre quo-tidien. Après vingt ans, tu commences à le sentir passer”.

Si une équipe constituée à cet effet s’occupe de la gestion de la chambre froide, Guy doit régulièrement venir s’assurer que tout se déroule convenablement. “On est tenu par des impératifs très stricte en terme d’hygiène. Les produits frais font l’objet d’une attention toute particulière”.

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“Un bon premier vendeur, il va au charbon. Il est partout en même temps”

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25% des plages horaires sont occupées par des étudi-ants. C’est un moindre coût certain pour l’entreprise, et “une expérience formatrice pour les jeunes”.

Plusieurs fois sur la journée, Guy est responsable “appel sonnette”. Il traîte les nombreux coups de fil des clients, mais aussi des partenaires commerciaux du magasins.

La comptabilité est une autre casquette à mettre à l’actif de Guy. Les caisses sont partiellement vidées plusieurs fois par jour. Et chaque centime est recompté.

Guy attache un cadenas anti-vol sur les caddies extérieurs du magasin. Pour cause de réveillon, le magasin ferme ses portes à 16h30 ce jeudi. “Ca laisse aux gars la possibilité de préparer leurs festivités comme il se doit”.