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L'Alchimie Syriaque PDF 1 -1DM

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  • HISTOIRE DES SCIENCES

    LA CHIMIE AU MOYEN AGE

    il

  • OKIIVlKS I)H M. HKirniKLO.

    OUYIUOF.S OKM-IJAIIX.

    La Synthse chimique, G' dition, 1887, in-S. Q.

  • TABLE DES DIVISIONS.

    Introduction. . . :. . . . . . i

    Notice sur les manuscrits. . XI.IV

    Premier trait d'alchimie syriaque et arabe. . . . ,,..........,., . i

    Traduction du texte syriaque. i

    Figurs de l'alchimie syriaque. .... ...... . ..'. .,. . 07

    Notices alchimiques tires du lexique de Bar lahloul. . . . ....... 111

    Traduction du texte arabe . 11\1

    Autres traits d'alchimie syriaque, tirs du manuscrit de Cambridge. Analyse et extraits... . , . . , . .. . -2o3

    Additions et corrections. .. ... ..... . .. . , . ... ............. 333

    Table analytique . . ........ .'. ........ ... 335

    Index alphabtique. .....,............;................ 3^3

  • INTRODUCTION.

    i

    La culture hellnique se rpond il en Syrie et en Msopo-tamie, la suite des conqutes d'Alexandre et de la fondationries grandes cits grecques, depuis la cte jusqu' la rgion duTigre. Mais elle demeura lie la langue grecque elle-mme,

    jusqu'au moment o la propagation, du christianisme renditncessaire au peuple syrien la connaissance de l'Ancien et duNouveau Testament flans sa langue native : ainsi fut faite, versla fin du 11esicle de notre re, la version Peshito, l'un des

    plus vieux monuments de la littrature syriaque. Bientt les ou-

    vrages des Pres grecs, les dcrets et canons des conciles furent

    galement traduits, et leur lude poursuivie dans des acadmies,o la connaissance des sciences profanes se mlait avec cellede l'Ecriture sainte. Edessc devint le sige de la plus anciennede ces acadmies et de sa bibliothque. Au milieu du ve sicle,Cumas et Probs y traduisirent du grec en syriaque les oeuvresd'Arislole et divers livres relatifs aux arts libraux : grammaire,rhtorique, dialectique, arithmtique, gomtrie, astronomie,mdecine. Mais les dissensions religieuses, issues de l'hrsiede Nestorius, amenrent la ruine de cette premire acadmie.Ds l\3-2, l'voque d'Edesse, Habilla, en expulsa les docteurs,lilablis par Hiba, son successeur, ils furent dfinitivement

    ALCHIMIE. I. A

  • n iNTiionixtiox.

    exils comme Nesloriens sous l'vquc Cyrus, par l'ordre de

    l'empereur Zenon, qui dtruisit l'acadmie en /j8o. Juslinienperscuta galement les philosophes, hritiers fie la culture

    paenne, el ferma l'Kcole d'Alexandrie. Les fugitifs se rfugirenten Perse, el, sous la'protection des Sassanides, souverains dece pays, les Syriens donnrent une nouvelle vie l'Keole djexistante de Nisibc et fondrent celle de (iandisapora, ditel'icole In'ppucratir/iw, fort en faveur au temps des Chosros.

    Si l'on ajoute celle liste. l'Kcole de Uarran, sige des Sa-hens, adorateurs des astres et derniers hritiers de la culture

    hahylonienne, on aura une ide du centre scientifique quis'tait form en Msopotamie, vers le vc sicle de notre re,'el qui suhsisla jusqu'au \ic sicle, poque laquelle il fui d-truit parle fanatisme musulman. Mais, auparavant, il avait eule temps d'exercer sur les conqurants arabes une influence

    profonde.Les coles syriaques, en particulier, taient consacres

    l'tude d'Arislole, des sciences et de la mdecine; elles ex-cutrent de nouvelles traductions du grec cl perfectionnrentles anciennes. Dans le cours de ces pripties, qui montrentau milieu de quelles aventures se poursuivait alors la culture

    scientifique, les Jacobitcs ou Monophysiles, autre secte clire-tienne, rivale des Nesloriens, cultivaient les mmes tudes dansleurs coles de Resan, en Msopotamie, el de Kinnesrin, en

    Syrie. Parmi eux on compte Sergius, \ que-mdecin, qui vivaitau vic sicle^ 1; il s'adonna aussi la traduction des philosophes eldes mdecins, el composa des commentaires sur la dialectique,ddis Thodore. Nous rencontrons le nom de Sergius cit.

    ;1) Assemani, Bill, orientale, t. III,p. 3?3 et passiin; c'est la source princi-pale. Voir aussi Wenrich, sur les traduc-

    tions syriaques, arabes, etc., des auteurs

    grecs. Leipzig, 18^2; Renan, De philo-sophia peripatetica apnd Syros, i85a.

  • ixTitonur/noN, m

    dans les Ira il as alchimiques grecs qui porlenl le nom du Chr-lien(l-, trails offrant galement le caraclre de commenlaires,plullque celui d'oeuvres originales. L'alchimie, aussi bien quel'aslrologie, appartenait aux sciences de l'poque, au mmeIi11*0que la mdecine el les mathmatiques, el elles taient eul-lives par les mmes personnes, (/est sans doule aux Ira vauxpratiques de ces alchimistes que l'on peut rapporter l'inven-tion du feu grgeois, employ en 6y3 par Callinique, d'illio-

    polis en Syrie.Les savants syriens jouaient dj un rle fort important

    comme intermdiaires entre les souverains persans el les em-

    pereurs de Conslanlinople : ils furent plus d'une fois envoyspar les premiers comme ambassadeurs. Mais leur autorit de-vint plus grande encore, lorsque les Arabes curent conquis laPerse el la Syrie, ils furent surloul en faveur auprs des califes

    Abbassides, hritiers de la tradition el de la civilisation per-sane. Les califes recherchaient les savants syriens, cause deleur habilet mdicale; leur rle tait multiple, car ils figurentcomme mdecins, ingnieurs civils et militaires, astrologues,trsoriers, gouverneurs de ville, etc. On trouve cet gard desdtails circonstancis dans la Bibliothque orientale d'Asse-mani. Mais je n'ai pas entrer ici dans le dveloppement 'decette histoire, si ce n'est pour rappeler combien le rle de ces

    personnages fut favorable au dveloppement de la culture

    scientifique. Or toute leur science venait des Grecs, el c'est parleur intermdiaire que la doctrine grecque a pass aux Arabes.Les califes se procurrent, soit par achat Constantiuople, eu

    Egypte, eu Armnie, soit par conqute, lors de la prise des villestelles que Ancyre, Amorium, etc., un grand 'nombre d'oeuvres

    (l) Coll. des Alcli. grecs, trad., j>. 110, 111, agG. Le nom de Thodore y figure aussi,|). 208, et dans la ddicace de celle colleclion, p. 4.

    A.

  • iv INTRODUCTION.

    grecques ci ils les firent traduire d'abord en syriaque et pluslard directement en arabe.

    Ainsi procdrent successivement, depuis le milieu duvmc sicle jusque vers la fin du sicle suivant, les califes Al-Mansour, Al-Mahdi, Al-JIadi, Ilaroun-al-Raschid, Al-Amin,Al-Mamoun, Al-Moutasim, Al-Wathik, Al-Moutawakkil, queleur tolrance et leur got pour les sciences profanes firent

    plus d'une fois accuser d'hrsie par les croyants rigides. Ilsfondrent Bagdad des acadmies ou coles et ils y appelrentles savants, llonein hen Ishak (809-877), en particulier^,devint le mdecin favori de Al-Moutawakkil, aprs avoir tmis en prison par lui pendant un an, parce qu'il avail refusfie composer un poison. H fut nomm en mme temps prsidentrie la Commission charge de traduire les ouvrages scienti-

    fiques des Grecs, traductions faites du grec en syriaque et en

    arabe, parfois dans les deux langues. Les unes de ces traduclions taient nouvelles, les autres excutes en remaniant el

    perfectionnant les traductions antrieures, notamment cellesde Sergius. Telles furent les versions d'Euclide, Arebimde,

    Apollonius l'Astronome (?), Plolme, dans l'ordre mathma-tique; celles de Ilippocralc, Dioscoride, Galion, Arislote, Tho-

    phrasle, Oribase, Paul d'Egine, Alexandre d'Aphrodisie, dansl'ordre naturaliste. Toutes ces traductions furent alors laites,ou revises, soit par llonein, soit sous sa direction, Son fils etson neveu, parfois confondus avec lui, poursuivirent celteoeuvre. Il s'accomplit donc celte poque, autour des califes

    Abbassides, un travail de compilation el de concentration desrsultats de la science antique, parallle celui qui avait lieu Conslanttnople. C'est probablement ce double travail poiir-

    {l) Johunnilius des Latins.

  • INTRODUCTION. v

    suivi pendant trois sicles, du vnc nu xc sicle, que sont dues,d'un ct, la Collection des Alchimistes fjrccs, sous sa'premireforme (compilation du ChrtienW), et, d'autre part, les ,!/-chimies syriaques, que nous publions en ce moment, ou dumoins leivs premires sections. Ces traits syriaques ont lconstitues en grande partie l'aide de documents antrieurs,remontant au temps de Sergius, tels que la traduction de la

    Chrysope et de l'Argyrope du Pseudo-Dmocrifc, celles desLivres de Zosimc, des Lettres de Pbchius, etc.; documents

    qui auront l tendus et complts par des gloses et commen-taires plus rcents. Ils sont d'autant plus prcieux que la plu-pari des traductions syriaques des auteurs grecs ont pri, tanttombes hors d'usage par suite de l'existence des traductionsarabes. Les coles syriaques, si llorissanlcs au vu 1esicle, de-viennent languissantes vers la fin du ixe sicle; bien qu'elles sesoient prolonges jusqu'au temps de larhbranis, mort en] 386, qui cqmposa encore de nombreuses compilations scien-tifiques.

    La seconde partie de noire Alchimie syriaque semble rpondre celle dernire priode; elle esl crite en partie en arabe, en

    partie en syriaque, et les connaissances qu'elle renferme r-

    pondent peu prs celles d'Ibn Beithar et des traductionslatines des traits arabes de matire mdicale.

    J'ai relev quelques indications relatives l'alchimie dansla Bibliothque orientale d'Assemani et chez les autres savantscits plus haut. Dj dans un hymne de sainl phrem auIVe sicle'2', hymne destin rfuter les astrologues chaldens,on trouve ces mois caractristiques : Tliesaiiropoeurutn perso-nam (jesserc justi, du m majcslatis opes htunanoe naluroe rescraruut,

    '*' ColU des Alcli. grecs, Irai)., notice sur la compilation du Chrtien, p. 3-t) et siiv. [i'' Assetnani, t. I, p. laa.

  • vi INTRODUCTION.

    clcmcnlis ad naliim obscqucnlibiis : Les justes accomplirent lamme oeuvre que les faiseurs d'or, en rvlant les richesses dela majest (divine) la nature humaine, et faisant obir leslments leur volont. La tradition des Sabens d'IIarran

    (hritiers des Chaldcns) comprenait en effet les relations as-lrologico-alchimiques( 1) des mtaux: avec les plantes; le rled'Herms Trismgislc tait aussi revendiqu par eux. Arais cesSahens idoltres taient, en rivalit cl controverse avec leurs

    voisins, les Syriens chrtiens.Nous rencontrons aussi, parmi les traductions faites d'abord

    en syriaque, puis en arabe, le lilre d'un trait attribu h Dmo-cri le : De corporum solulionc i:i partem individuam : Sur la rsolu-tion des corps en leurs lments spars (?) , lequel parat trealchimique; il est cit ct d'un trait d'agriculture, mis sousle nom du mme auteur et. traduit en arabe. Ebed Jsus avait

    galement traduit en syriaque la prtendue lettre d'Arislole Alexandre sur le grand Art'2), ouvrage dont nous possdons, cesemble, dans le Tlicatntm chemicum une interprtation latine(5),entremle de gloses et d'interpolations faites par les moines dumoyen c : le nom syrien d'Antiochus y himic en ell'el, avecdes commentaires singuliers, qui semblent d'origine orien-tale. Dans un livre de biographie mdicale, par Ebn Abi

    Osabiya (i 2o3-i-,>6o), livre tir lui-mme d'un ouvrage deMohamed ben Ishak, qui va jusqu'en 987, il existe un chapitresur les alchimistes. Presque toutes ces traductions syriaquessont perdues.

    Cependant nous avons pu retrouver dans les bibliothquesd'Angleterre trois manuscrits alchimiques syriaques, d'une

    grande importance : deux au Brilish Musum, un cuire la

    (,) Origines de iAlchimie, ji. /|8. {i) Asscmani, t. lit, p. 3Gi. (3) Origines del'Alchimie, p. i/i4. Tlicatntm clictnkum, I. V, ji. 880. Anlioclitis csl cit |>. 88G.

  • INTRODUCTION". vu

    bibliothque de l'Universit de Cambridge. Entrons dans quel-ques dtails cet gard.

    U

    Les deux premiers manuscrits reprsentent une copie dumme texte; l'autre, celui de Cambridge, est plus original.Une notice spciale sur les trois manuscrits, rdige parM. ltubens Duval, fait suite la prsente introduction. Parlonsd'abord des deux premiers manuscrits, qui se trouvent au liri-lish Musum; ils renferment une Alchimie syriaque manuscrite!,

    pleine de prcieux renseignements pour l'histoire de la science.La copie est du xvic sicle; mais l'ouvrage parat remonter versle temps des Abbassides. Kn tout cas, il se rattache troitement la tradition grecque, d'aprs l'examen que j'ai pu faire de soncontenu. En efl'et, j'en ai fait prendre une copie Londres,avec l'aide de M. l'abb Gradin, et M. liubcns Duval, dont lessavants connaissent la comptence spciale en celle matire,a eu l'obligeance d'en excuter, mon intention, une traduc-tion littrale, que j'ai revise ensuite, au point de vue tech-nique, de faon lui donner, autant que faire se peut, unsens scientifique. Cet ouvrage est prcieux pour l'histoire dela chimie, et il se rattache directement la tradition desalchimistes grecs d'Egypte et de Constanlinople.

    L'ouvrage est partag en deux parties distinctes, d'impor-tance et de claie diffrentes, et que je vais examiner successi-vement.

    La. premire partie (texte syriaque) occupe 5G folios, ou pagesdoubles, dans le manuscrit A, le plus complet des deux manu-scrits du British

    .Musum; 16/1 pages dans la copie que j'en aifait faire et que M. Hubens Duval a bien voulu reviser sur lesmanuscrits. Elle est crite entirement en lantnie svriaoue et

  • vni INTRODUCTION.

    Corme un d'ail rgulier, sous le nom de Doctrine de Dmocritc,

    expose en dix livres. Elle est remplie.de mois grecs, qui sonl

    appliqus presque toutes les substances minrales et droguesmises en oeuvre, avec un petit nombre de locutions tires deCarabe: double genre d'emprunts qui prcisent la date de la com-

    position de l'ouvrage. Celle date rsulte galement du contenu,le mme eu substance que celui de la Collection des Alchimistes

    Il rocs, avec moins de richesse dans les emprunts faits aux vieuxailleurs, mais avec une coordination plus mthodique. La Doc-trine de Dmocritc est une compilation, faite l'poque o les

    Byzantins rduisirent en forme d'extraits et de rsums syst-matiques les auteurs de l'antiquit; ainsi qu'on le voit dans les

    ouvrages de Pholius, de Suidas, dans les collections de Con-stantin Porphyrognlc, etc. Mlle dbute, de mme que notreCollection des Alchimistes grecs, par un expos des signes, nota-lions et nomenclature : ce qui caractrise la nature de l'ou-

    vrage. Mais la premire partie de YAlchimie syriaque ne renferme

    pas les plus vieux traits des alchimistes grecs, l'exceptionde ceux du Pseudo-Dmocrile cl de quelques lignes extraitesde Synsius. On y trouve seulement indiqus les noms de Pb-chius et deDiogne, l'exclusion de ceux de Zosime(1), d'Olym-piodorc ou autres. Par sa composition, cette partie rappelleparticulirement les compilations du Chrtien et de l'Ano-

    nyme, compilations qui paraissent voisines du temps de Sl-

    phanus'-', c'est--dire crites du vic au vnie sicle de notre re.La premire partie de ces traits *Alchimie syriaque est

    un livre de mme caractre et de date voisine; elle renferme

    peine quelques mots arabes.

    ;,) Celui-ci esl nomm une seule foisdans la deuxime partie du manuscrit dulrilisli Musum. Mais sesoeuvres forment

    utw grande paille du manuscrit de Cam-bridge.

    '" Coll.,lct Atvli. rjr., Irad., p. 378,379.

  • INTRODUCTION. ix

    L'ouvrage syriaque dbute par un court Avis prliminaire,sur son objel, les accidenis qui entravent le succs, la puretncessaire l'oprateur, etc.; puis vient l'indication des pro-prits gnrales des agents qu'il convient de connatre, indi-cation traduite ou imite d'un passage analogue de Dmocritel'Alchimiste. Suivent les signes, notations et noms, ncessaires connatre pour l'intelligence de l'ouvrage; ils sont en grandepartie tirs des listes analogues, qui figurent eu tte de laCollection des Alchimistes (jrecs. On y rencontre spcialementcelte nomenclature des mtaux et de leurs drivs : limaille,feuille, rouille, mtal brl, etc., premire bauche des no-menclatures mthodiques de notre temps; j'y consacrerai tout l'heure une notice particulire, pour ne pas trop allonger le

    prsent paragraphe. Tout cela est caractristique : car ni lesLatins, ni leurs matres les Arabes, ne nous ont transmis de liste

    mthodique de signes de cette espce.Commence alors la Doctrine de Dmocrite le Philosophe.Le Livre premier (Chrysope) est traduit fidlement, sauf cer-

    taines omissions, de la Chrysope grecque du Pseudo-Dmo-crile; les noms mmes des substances y sont conservs.

    Le Livre deuxime (Argyrope) est galement traduit, maisavec des suppressions.

    On lit la suite, sous forme d'appendice, divers articles surla pierre philosophale, la eomaris de Scylliie, le mercure, leminium, la teinture de la laine, celle du plomb, de Ptain, de

    l'argent; articles analogues, mais non identiques ceux desalchimistes grecs. Un autre chapitre est relatif A la prparationdes verres colors et pierres prcieuses artificielles, sujet quilait aussi l'objet d'articles chez les alchimistes grecs et qui taittrait dans des ouvrages de Dmocrite, dj cits par Snque.

    Le Livre troisime commence alors t c*esl une collection de

    ALCIIJLWIfc. I. U

    ttmutt ntioiitt.

  • s INTRODUCTION.

    prparations sur lo cinabre, le cuivre brl, la malacbite dore,le vinaigre, le mlange des couleurs, les espces tinctoriales.Ces receltes rappellent la fois celles que j'ai rattaches auxouvrages grecs de Zosime cl celles du papyrus grco-gyptiende Leyde.

    Le Livre quatrime est du mme ordre, mais d'une physio-nomie plus alchimique : il comprend le traitement du mle

    (arsenic) et de la femelle (mercure); la teinture de l'tain etfin cuivre; le blanchiment et le jaunissement de la pyrite; lafusion du fer indien.

    Le Livre cinquime a un caractre singulier; on pourraitTin-lituler: Sur les oeufs. II est, en effet, consacr la prparationde l'lixir philosophique, au moyen des oeufs : ceux-ci repr-sentent une notion demi-relle, demi-symbolique et mystique,qui. joue un grand rle chez les alchimistes grecs, surtoutchez le Chrtien et l'Anonyme. Les prparations exposes dansYAlchimie syriaque sont plus netles et plus positives que chezles Grecs; la teinture (superficielle) de l'or et de l'argent y eslexpose.

    Dans le Livre sixime, on lit une suite de recettes sur la J)i-plosis, opration destine doubler le poids de for ou de l'ar-

    gent, soit rellement, soit par l'addition d'un mtal tranger;sur les lixirs, l'huile et la chaux tires des oeufs; sur la ma-

    gnsie des alchimistes; sur l'acide arsnieux, le plomb brl,l'tain brl, le cuivre brl, le sublim mercuriel, diverses

    prparations relatives au vinaigre, l'urine incorruptible, lachaux des sages, la purification de l'tain, du plomb, du

    soufre, etc. Une partie de ces recettes ressemble celles du

    papyrus de Leyde et plus encore celles de la Chimie de Mose.On y trouve encore, en appendice, des dires de Dmocrite surl'animal deux faces ce qui s'applique aux deux espces de

  • INTRODUCTION. M

    mercure (vif-argent el arsenic mtallique); sur l'action del'arsenic sublim et des mtaux, pour blanchir le cuivre,amollir le 1er, priver l'tain de son cri, durcir le plomb, etc.

    Le Livre septime revient sur l'rgyropc, avec des recettesnouvelles; et le Livre huitime traite de la Chrysope. Ce sontdes sortes de doublets des livres I et IL On y expose quellessont les substances qui jaunissent, comment on ralise le chan-gement en or de l'argent, du plomb, du cuivre, de l'tain, etc. :toutes recettes de faussaires, comme les recettes d'asem dans le

    papyrus de Leyde.Dans le Livre neuvime, on voit apparatre, pour la premire

    fois, l'indication de doctrines mystiques, qui semblent em-

    pruntes Synsius; quoique la rdaction soit un peu diff-rente. Il s'agit encore des deux mercures tirs du cinabre (notremercure) et de la sandaraque (arsenic mtallique sublim);puis l'auteur parle du mercure quinlessenci des philosophes.

    C'est le seul passage thorique de tout l'ouvrage, le restetant d'ordre pratique. L aussi est cit Pbchius, vieil auteur

    alchimique qui semble avoir t aussi dsign sous le nomd'Ilorus. Diogne, Dmocrite et Pbchius sont les seuls au-teurs cits nominativement dans le Trait de syriaque quenous analysons. Encore le nom de Dmocrite a-t-il t rem-

    plac dans certains endroits par celui d'Ilippoerate, confusionfacile pour des copistes habitus aux ouvrages mdicaux. Maisc'est l une erreur du copiste, l'ordre et la nature des matires

    obligeant lire Dmocrite.

    Aprs ces dveloppements gnraux, nous rentrons danstoutes sortes de receltes pratiques : prparation du mercure

    IVoid, dans un mortier de plomb, ou bien de cuivre; preuvede l'argent. Les eaux de soufre, ou eaux divines, qui jouent unsi grand rle chez les Grecs pour blanchir les mtaux (ehange-

  • MI INTRODUCTION.

    ment apparent en argent), ou pour les jaunir (changement enor), apparaissent ici en nom pour la premire fois.

    Enfin, le Jvre dixime semble avoir t ajout aprs coup.Il olTre un caractre tout diffrent, tant consacr des prpa-rations tcclinicjues positives, telles que la cruse, le minium,la lilliarge, le plomb brl, le vert-de-gris, le fer indien, lecinabre, la fusion et la coloration des verres; la production de

    rubrkjiics pour teindre les mtaux superficiellement au moyenfie l'orpiment, du ralgar, du soufre de Mlos, de la pyrite,du prtendu alun de safran, c'est--dire de l'acide arsnieux

    prpar avec l'orpiment, etc.; les traitements divers de l'or, de

    l'argent, de l'lain, du plomb, de l'arsenic, des pyrites, dumercure.

    ]/ouvrage se termine par un certain nombre de liguresd'appareils de distillation, de sublimation et de digestion,propres claircir la description des oprations : je les ai laitphotographier, et je les ai interprtes et rapproches desl'uni res des alchimistes arecs.

    En rsum, cet ouvrage reprsente une compilation de pro-cds et receltes alchimiques antiques, traduites du grec versle vnc, le vinc ou le i\ sicle, et appartenant la mme famille

    que la Collection des Alchimistes grecs. II. complte les notionscontenues dans celle-ci et prcise les sources de l'alchimiearabe. Un certain nombre de ces recelte:- ont pass d'ailleurs, peu prs sans changement, jusque chez les auteurs alchi-mistes latins du xinc sicle, tablissant ainsi la filiation et lacontinuit des pratiques chimiques depuis l'antiquit.

  • INTRODUCTION. un

    III

    SUR LES SIGNES'ET NOTATIONS.

    La liste des signes et notations mrile une attention particu-lire. En effet, celle liste se retrouve peu prs intgralementdans celles des alchimistes grecs; elle est mme moins tendue.VAX outre, la plupart des signes sont les mmes, cela prsqu'ils ont t inclins d'un quart de cercle, c'est--dire que les

    signes verticaux du grec sont devenus horizontaux. A simplevue, la filiation est vidente. Mais les signes du manuscrit sy-riaque ne prsentent plus celle ordonnance mthodique, quicaractrise le dbut de,la liste du plus vieux manuscrit grec,celui de la bibliothque de Saint-Marc{,}. Au lieu d'y lire lessignes des mtaux distribus dans un ordre rgulier: or, argent,cuivre, fer, plomb, tain, et suivis chacun de leurs drivs, tels

    que : terre ou minerai, limaille, feuille, mlai brl, alliages,rouille (les signes divers des produits de la matire mdicale etautres ayant t transcrits seulement la suite), on ne rencontreplus dans l'Alchimie.syriaque que des signes brouills dans leurordre et confondus par les copistes. Cet accident est galementarriv aux listes des manuscrits grecs les plus rcents^.

    Par exemple, nous lisons dans Je trait syriaque : la limaille,de cuivre;

    Plus loin : le signe du cuivre, rserv au laiton;

    Quelques lignes aprs : les feuilles de cuivre;

    Aprs une ligne intercalaire : le cuivre brl.Puis viennent : le minerai de fer;

    !'' Inlrod, la Chimie tles ancittu, p. 10/1. '' IbiJ., p.

  • xiv INTRODUCTION.

    Aprs deux lignes intercales : les feuilles de fer;

    Aprs quatre lignes encore : la rouille de fer;Dix lignes plus loin : le fer.L'lain apparat sous deux signes diffrents, intercals entre

    la limaille et les feuilles de cuivre. Son nom est rpt plusloin, sous la rubrique de la plante Jupiter, en mme temps quecelui de rleclrum; mtal auquel celte plante tait consacre

    l'origine, avant de devenir, vers le vnesicle, celle de l'lain.Le nom de plomb blanc est d'ailleurs donn l'lain comme

    synonyme, conformment a la tradition antique.Aprs la rouille de fer, reparaissent les feuilles d'tain;Plus loin, aprs le fer, l'lain brl.Le signe du plomb ne figure pas dans la liste actuelle, quoi-

    qu'on y trouve son nom deux lignes plus bas, aprs l'lain brl.Un peu plus bas : les feuilles de plomb;Deux lignes aprs, la rouille de plomb;Deux lignes encore, le plomb brl.El plus loin le molybdochalque (alliage de cuivre et de

    plomb).Observons encore que les noms de for et de l'argent sont

    sous-entendus, la suite des signes du soleil et de la lune : maisils sont continuellement dsigns par ces signes dans le corpsde l'ouvrage, prcisment comme chez les Grecs; ce qui nelaisse place aucune incertitude.

    On voit que la nomenclature mtallique est la mme; maisl'ordre des noms est confondu, comme dans un jeu de cartesmal battu : les signes ont t parfois tellement dfigurs, qu'ilssont devenus mconnaissables.

    Le nom du ciel, de la terre, du jour, de la nuit y figurentpareillement et avec les mmes signes que chez les Grecs. Demme les noms de l'huile de raifort, de l'huile de ricin, du

  • INTRODUCTION. \v

    vinaigre, de la magnsie, du sricon, de la couleur bleue, de lasoudure d'or, de l'ocre, du verre, de l'alun lamelleux, de la

    couperose, du safran de Cilicie, du soufre sous ses formes

    diverses, de la chalcilis (minerai pyrileux de cuivre, qui repa-rat deux fois), ainsi que la sandaraque (sulfure d'arsenic rouge,ou ralgar) et le cinabre. Beaucoup de ces noms sont mmedonns en langue grecque dans le texte syriaque.

    Tout ceci dmontre une parent troite, sauf la confusion

    jete par les copistes.Aprs celte liste, o chaque nom, ou peu prs, est accom-

    pagn par son signe, on en rencontre une autre, forme gale-ment de noms grecs, mais sans leurs signes, et dont plusieursreproduisent les noms prcdents.

    La liste des sept plantes avec leurs signes est donne en-suite. Une liste analogue figure dans la Collection des Alchimistes

    grecs, traduction, p. :i5.Les signes sont les mmes en gnral, et ils tablissent une

    relation identique entre les plantes et les mtaux : ce qui est

    important pour les signes de Jupiter rapport l'tain, etd'Herms rapport au mercure, attribution qui date du Ve oudu vie sicle, ainsi que je l'ai montr^. Mais les autres dsi-gnations sont diffrentes; notamment la liste des noms desdivinits babyloniennes: Bel (tain, Jupiter), Bilali (Vnus,cuivre), Gamocli(plomb, Saturne), Nebo (mercure), liste duesans doute aux Sabens d'Ilarran. Elle n'existe pas dans le texte

    grec; tandis (pie, par contre, les attributions de minraux nese lisent pas dans le texte syriaque. Une autre diffrence trs

    essentielle, c'est fattribution des quatre lments: feu, air, eauet terre, quatre plantes, dans le texte syriaque; attribution

    l'! Introl. '(( Chimie des anciens, |>, 84 et 94.

  • xvi INTRODUCTION.

    (jui ne figure pas dans le texte grec, les lments n'ayant pasde signe propre chez les alchimistes grecs.

    Les douze signes du zodiaque reprsentent un systme par-ticulier d'astrologie alchimique, non relat chez les alchimistes

    grecs venus jusqu' nous, quoiqu'on en trouve la trace aumoyen ge chez les Latins.

    Celte liste est suivie par nue autre, mise l comme au hasard,renfermant quelques noms de minraux, et de drogues, avecleurs signes. Puis vient une srie de noms grecs de drogues clsuhstances diverses.

    On lit alors de petits traits plus mthodiques, relatifs aux

    sept terres, aux douze pierres, employes comme remdes et

    amulettes, aux dix-neuf pierres jouant le rle de matires tinc-toriales el employes pour colorer le verre, etc.

    Pour complter ces notions el ces nomenclatures, nous avonscru utile d'insrer ici des notices alchimiques, tires diiLexir/ucsyriaque de Bar Jiahloul, notices relatives aux mtaux, leurs

    drivs, aux minraux, aux douze signes du zodiaque, etc.

    IV

    Venons la seconde partie du manuscrit du Brilish Musum,c'est--dire au Trait arabe crit en caractres syriaques. Cetrait va du folio 56 (verso) du manuscrit au folio 99 (verso),soit 43 folios ou pages doubles. Dans la copie il occupe 4 9 pages.11 est crit, je le rple, en majeure partie en langue arabe,mais avec des portions eu langue syriaque; le tout d'ailleursen caractres syriaques, du mme alphabet que ceux de la pre-mire partie.

    Le mlange des deux langues nous reporte l'poque o

  • INTRODUCTION. xv

    lesAbbassides firent traduire les oeuvres scientifiques grecques,d'abord en syriaque et plus tard en arabe.

    Cette seconde partie constitue donc une addition de date

    postrieure : ce que confirme la nature des faits qui y sont rap-ports, quoique certains articles se rattachent troitement avecceux de la premire partie, par les sujets et la rdaction. C'estune compilation non digre de morceaux d'origine et de datediverses, ajouts la suite les uns des autres. Tout examenlait, elle me parat voisine des crits arabes dont nous pos-sdons des traductions latines, telles que le trait De Animad'vicenne, imprim au xvic sicle, et les ouvrages indits, enpartie anonymes, dont les copies existent dans les manuscrits(3514 et 7156 de la Bibliothque nationale. Ces derniers ma-nuscrits ont t transcrits vers l'an i3oo; mais ils renfermentdes traductions faites la fin du xnc sicle, ou au commen-cement du xnie. Les crits arabes originaux taient sans douteantrieurs d'un sicle ou deux : ce qui nous reporterait du ix auxic sicles pour l'poque de la rdaction originelle des articlesde la seconde partie de l'Alchimie syriaque. Je donne cette in-dication sous toute rserve. En tout cas, la composition de celleseconde partie est plus moderne cpie celle des crits du Chr-tien, de l'Anonyme et de la Doctrine de Dmocrite; maiselle est plus ancienne que celle du faux Gber latin, d'Arnaudde Villeneuve et du faux Raymond Lullc.

    Examinons de plus prs la seconde partie. Elle a, commela premire, un caractre essentiellement pratique; la thorieet les dclamations ordinaires des alchimistes doctrinaires yfaisant dfaut. Elle comprend ISVJ articles, que j'ai cru pou-voir distribuer en quinze sections, rpondant chacune un

    petit trait spcial, ou un groupe de recettes, dont l'agrgataurait form notre manuscrit, ou plutt son prototype.

    ALCHIMIE. I. 1:

  • WIII INTHODliCTION.

    Section 1 (nos i-i (\). Aprs une sorle de prface, sur le blan-chiment du corps noir,viennent de petites recettes sur la fu-sion du plomb, la prparation de l'encre dore, la sublimationdu mercure (calomel) cl du sel ammoniac, la dcompositionde ce. dernier par la chaux, opration dsigne sous le nom de

    fixation du sel ammoniac, la trempe de l'acier, la prparationde l'acide arsnieux, etc.; recettes transcrites sans mthode etcomme au hasard, et rappelant les articles que l'on trouve fr-

    quemment en tte des manuscrits, sur les pages originaire-ment blanches qui prcdent l'ouvrage fondamental(1).

    Section H. Ici commence un trait mthodique (nosi5-3*i) :sur les espces de vitriols naturels et artificiels, sur les aluns, lesborax, et sur les diffrentes espces de sels, rappelant les traitsDe salibus et aluminibus attribus Rass, le trait de Bubacaret ceux du Pseudo-ristote, traits latins traduits de l'arabe'-'.

    Section 111. Suit un autre, opuscule (nos 33-/jo), sur les us-tensiles, qui faisait probablement partie du trait prcdent. On

    y trouve la description des creusets, alambics, luts, etc., et ilse termine par un paragraphe crit en syriaque sur les poids etmesures, genre de sujet qui rappelle l'opuscule grec analoguede Cloptre^, intercal dans les manuscrits qui renfermentla Collection des Alchimistes grecs et publi plusieurs reprisespar les mtrologistes.

    Section IV (nos 4 ] -43). C'est une intercalation, faite dans unespace laiss vide originairement par le premier copiste; elle

    (1) Voir, par exemple, le ms. grec deParis 232^, fol. 8 i/|, cl 292 29g; etson analyse clans lesOr/y. del'Akh.,\) 335.

    m Transmiss:on de la science antique,p. 3o6 et suivantes.

    w Origines de l'Alchimie, p. 111.

  • INTRODUCTION. \iv

    est d'une autre main. Ce sont encore de petits articles isolssur l'argent dor, le verre, l'mail, le cinabre; puis, un peuplus loin, un article sur la gnration spontane, article? simi-laire de ceux qui existent chez les auteurs anciens cl chez lesArabes, dans le trait d'Avicenue, De Anima par exemple^.

    La Section Y (nos44i)4) constitue un vritable trait d'alchi-mie et de minralogie, comprenant les sujets ordinaires qui sontexposs dans ce genre d'ouvrage, aux xme cl xivc sicles^.

    L'auteur y parle des mtaux, des esprits et des pierres. II.dveloppe une longue nomenclature sur les sept mtaux, lessublims mercuriels, les sept esprits, le sel ammoniac, les deuxarsenics, le soufre, les minraux, les sept (genres de) pierres.Puis il dcrit ces pierres, telles que les marcassites, magnsies,antimoines, pierres magntiques, hmatites, vitriols, sels, aluns,borax ou fondants. Suivent l'indication des corps employsdans l'art de faire de l'or et de l'argent, et la description desustensiles et oprations.

    On remarquera que ce trait expose, avec plus de dtails,les mmes sujets que nos sections II et III.

    La Section VI (nos 96-107) donne lieu des rapprochementsplus troits avec les Grecs. En effet, c'est un opuscule sur les

    perles et pierres prcieuses, congnre de celui qui existe dansla Collection des Alchimistes grecs (irad., p. 334-356) ; il en re-produit mme quelques-unes des recettes. L'un des articlesactuels est signal en particulier, tort ou raison, commetraduit de Zosme.

    La section VI offre une autre particularit. Les premiers

    ^ Arlis chemicoe prineipet p. 3T, 3S. (2) Cf. Alchimie attribue Albert le Grand.

  • x\- i.vrnoDiif/nox,numros .sont on langue arabe, les derniers (101-107) en S.Y"riaque.

    La Section 17/ (nos 108-1 a 5) csl en arabe. C'est un ensemblede recolles diverses, ou chapitres sur l'or , c'est--dire sur la

    Chrysope.

    La Section VIII (nos 126-13/|) possde un caractre spcial.Mlle a pour titre : Description de l'art animal. C'est l'art de com-

    poser l'lixir philosophique; mais le nom qui lui est attribu'csl d'origine arabe et rpond certaines pratiques et doctrines

    symboliques, exposes dans les oeuvres arabes de Djber etdans les traductions latines des alchimistes arabes. Elle se con-tinue par l'expos de recettes pour fabriquer l'argent, art cor-rlatif do la fabrication de l'or. La tradition antique s'y mani-

    feste, spcialement par cette indication qu'il s'agit de l'argentgyptien, c'est--dire de Yascm, intermdiaire antique de latransmutation (l\

    La Section IX (nos 135-136) nous ramne des doctrinesplus modernes. Ce sont encore des procds deChrvsope (lechapitre principal de l'or); mais les prparations qui se suc-cdent prennent les noms symboliques des lments : la terre,l'air, l'eau. Or ce symbolisme, dj indiqu chez les Byzantinsdu vu 0 sicle, tels que Comarius, n'a pris toue son autorit queplus tard'2', et il a t spcialement employ dans le Pseudo-

    Raymond. Lulle, sans doute l'imitation d'auteurs arabes plusanciens.

    La Section X (nos 187-148) contient une srie de recettestechniques de toute nature, relatives aux mtaux. Le titre de

    ;l) Introd. la Chimie des anciens, p. Ca. (S) Coll. des Alch. grecs, trad., Comarius,p. a85. oTravml des Quatre lments, p. 022.

  • INTRODUCTION, x\i

    la premire est syriaque, ainsi que le icxle mme de celles quisuivent. 11 s'agit d'empcher le 1er de se rouiller, de tremperle cuivre, l'laiii, de fixer le mercure, de blanchir'l'alliagemontaire, de blanchir le cuivre, de purifier l'lain, etc. : tousces titres rappellent ceux du papyrus de Leyde(l).

    La Section XI (nos 1/19-155) dbute par un chapitre desFrancs pour blanchir le cuivre , indication qui semble con-

    temporaine des croisades. On y expose divers procds pour 'a

    prparation et la trempe du cuivre, de l'lain cl du bronze.

    La Section XII (nos i5G-iG/j) reprend en langue arabe. Elletraite surtout du rouge , c'est--dire de la teinture de l'argenten couleur d'or, ou de sa transformation en or : oprations con-tinuellement confondues par les alchimistes. On y remarquela prparation du bioxyde d'tain, appel crusc, puis de nou-velles receltes de Cbrysope,

    La Section XIII (nos 165-i 76) est consacre " un sujet toutdiffrent.'. C'est un petit trait destin l'art du verrier, sujetgalement tudi par les alchimistes grecs et qui joue ungrand rle dans les traits latins techniques du moyen ge, tels

    que ceux d'Eraclius et de- Thophile.L'auteur arabe examine d'abord les matires qui colorent

    le verre en vert, en noir, en rouge, en bleu, en jaune, etc.^;Puis il dcrit les fours du verrier et numre divers ingrdientsutiles son travail.

    La Section XIV (nos 176-177) renferme des receltes d'unautre ordre, relatives la fabrication des flches incendiaires,

    (1) Introduction la Chimie des anciens,p. 28 et suiv.

    (S) Coll. des Alclt. grecs, trad. p. 333.

    i3)Compositior.es, p. 10-12, dans ia

    Transmission del science antique, et Mappceclavicula, p. 53.

  • XXII INTKOMJCTION.

    dos piards ci. artifices, sujcls traites pareillement chez les ail-leurs arabes du temps des croisades et dans la Mappoe clavi-cufoVh

    Knfin la Section AT(n0S 178-182), crite en syriaque, exposela prparation d'un amalgame, puis diverses recettes de sou-dure.

    On a cru devoir ajouter la suite certaines additions critesen marge du manuscrit A, par quelqu'un de ses lecteurs.

    V

    Un autre manuscrit syriaque d'alchimie examin par nous

    appartient la Bibliothque de l'Universit de Cambridge; il

    porte les indications suivantes: Mm 6.29. Le Comit des Trus-tes a bien voulu autoriser le bibliothcaire, sur la demandede M. le j>rofesseur Bensly, prter ce manuscrit la Biblio-thque nationale de Paris, qui nous l'a communiqu. H estcrit sur papier, d'une criture du xve sicle; il est en assezmauvais tat, mutil au commencement et la fin. Beaucoup de

    passages sont difficiles lire, l'encre ayant t en partie efface

    par l'humidit. Plusieurs feuillets ont t percs et rongs parles vers.

    Il renferme i48 feuillets^, hauts de om 17 suromi3. Il necontient pas de figures, mais seulement un petit nombre de

    signes, relats ci-aprs. L'tendue de ce manuscrit est tropconsidrable pour qu'il nous ait paru utile d'en faire une pu-blication complte, surtout aprs celle des manuscrits prc-

    (,) Voir Transmission de la science an-tique, p. 6a et g3. Voir aussi mon ar-ticle sur le feu grgeois, dans la Reue des

    Deux-Mondes, tome CVI, p. 787; 1891.(3) Plus quelques feuillets numrots endouble : 3a, 3a'; 34, 3/i"; 36, 36'.

  • INTRODUCTION, um

    dents,, qui s'y trouvent en partie reproduits. Cependant son

    importance est trs grande : non seulement il est traduit dugrec, comme la premire partie des prcdents; mais il nousa conserv des textes alchimiques trs vieux et trs intres-sants, ainsi qu'il va tre dit. Aussi avons-nous cru devoir endonner une analyse dveloppe et des extraits tendus, embras-sant peu prs la moiti du texte. Celui-ci contient une sriede traits anciens, tels que :

    i Un premier Trait, anonyme, en deux livres, comprenantdes recettes techniques, semblables celles du papyrus de

    Leyde, de la Chimie de Mose, de la Mappoe clavicua, etc.; plu-sieurs sont mme identiques celles du papyrus de Leyde.

    j Un grand Trait (le Zosime en douze livres; d'autant plusprcieux que le texte grec n'en existe plus, l'exception d'un

    passage transcrit par Le Syncelle.

    3 Le Trait de Dmocrilc, reproduisant une partie des deux

    premiers livres du texte syriaque du Brilish Musum, avec desvariantes considrables, attestant la diffrence d'origine des

    copies.

    4 Un extrait dit de Dmocrite, avec des parties communesaux textes du British Musum, mais renfermant en outre desarticles sur la pourpre.

    5 Un autre Trait attribu Dmocrite, en trois livres, renfer-mant toutes sortes de recettes techniques sur le travail des m-taux et autres sujets. Ce trait contient des parties communesavec le texte du British Musum, fort tendues, des recettes

    spciales qui semblent contemporaines, enfin des additions ou

    interpolations postrieures.

  • wiv INTRODUCTION.

    () Le Livre d'Fsdras, contenant des recettes techniques, ana-logues celles rie la Chimie rie Mose(1), Quelques-unes existentaussi flans les manuscrits du Brilish Musum : ce qui montrela confusion et le caractre commun fies matriaux qui ontconcouru la formation de tous ces traits.

    7 Un Livre de Zosimc sur les terres et minerais, rappelantl'ouvrage de Dioscoride, mais avec fies additions trs intres-santes sur les voyages de Zoshne. Ici encore se trouvent quel-ques articles existant dans les manuscrits du British Musum.

    8 Les Lettres de Pchcclnus Osron le mage, sur le livred'Ostans.

    Q Des Fragments mystiques, o il est question de Ctsias,d'JIippocrate confondu avec Dmocrite et oppos a Homre,

    regard, lui, comme le type de la perversit : ce qui semble r-

    pondre la lutte des chrtiens contre l'hellnisme au in sicle.L'auteur y dcrit son combat matriel contre l'envie, etc.; et iltermine par un dbris fin lAvre sur l'union de l'or et de l'argent.

    io Des Formules de conjurations magiques, qui paraissent ti-res de vieux crits gyptiens.

    i i Une suite fie Recettes techniques sur les perles et lateinture des mtaux, en partie communes avec les textes duBrilish Musum.

    12 Divers Fragments mystiques, relatifs Ostans, Herms, Nccpso, etc.

    i3 Une dernire suite de Recettes purement techniques.

    i!' Collection des Alcli. grecs, trad., p. 287.

  • INTRODUCTION. x\v

    Nous allons examiner de plus prs ces dilerenls livres ettrails,

    I. Le premier trait est anonyme et divis en deux livres.L'un d'eux est intitul : Sur les couleurs, et contient seulement

    quelques litres d'articles relatifs l'or; c'est videmment undbris mutil de l'ouvrage original, Le second livre, dsignpar la lettre B, traile des critures et spcialement de la chryso-graphie, sujet fort en honneur dans l'antiquit cl expos dansun certain nombre d'articles du papyrus de Leyde^ et de laCollection des Alchimistes grecs. Il s'agit de peindre et d'crireen lettres dores ou argentes, non seulement sur papier, maisaussi sur verre, marbre, etc., ainsi que de dorer les vases, l'ar-

    gent, le cuivre, la peau teinte en pourpre, etc. On emploie l'or

    dlay soit dans des liquides gommeux, soit dans le mercure;ou bien des matires jaunes imitant l'or, comme le safran etle carlhame. On enseigne aussi faire des lettres noires suror, argent, cuivre, fer; crire en lettres d'argent, d'tain, decuivre, sur le fer, etc.

    IL Le second trait, qui porte le nom de Zosime, est beau-

    coup plus tendu : il renferme une portion trs considrabledu grand ouvrage en vingt-huit livres, crit par cet auteur,

    d'aprs les historiens{3\ Plusieurs de ces livres sont transcritsici, avec des numros d'ordre compris entre 1 et 12. Ils for-ment un complment trs important aux chapitres de Zosime,conservs dans la Collection des Alchimistes grecs, et ils prcisentmme davantage le singulier mode de composition de cet cri-vain. Si l'on ne retrouve dans le texte syriaque aucun textetout fait commun avec les chapitres conservs en grec dans

    (I) Introduction la Chimie des anciens,p. 01.

    (' Pages 3i3, 32o.(Si

    Origines de l'Alchimie, p. 177.

    ALCHIMIE. I. I)

  • wvi IXTHODUCTIOX.

    celte, collection, il y a cependant, similitude dans les procdsd'exposition. Le dbut mme de l'un des livres du texte sy-riaque est conforme un nuire texte grec de Zosime, transcrit

    par Le Syncclle, et o il est dit que la chimie a t rvleaux mortels par les anges dchus; j'y reviendrai tout . l'heure.

    La plupart des livres crits en syriaque renferment, tantten tte, sous la forme d'une sorte de prface, tantt dans lecours des chapitres et comme digression, des exposs gnrauxet des rcils mythiques cl gnosliques, entremls d'allgoriesmorales et d'allusions religieuses, similaires avec les expossdu mme auteur qui existent en grec(1). Gela fait, l'auteur d-clare qu'il va entrer dans son sujet, et il jirsente une suite derecettes techniques, de l'ordre de celles du papyrus de Leydeet de la Chimie de Mose. Il dsigne mme celte portion deson oeuvre sous le nom de ystp6j(i)iTa^ c'est--dire manipu-lations ou recettes pratiques^, nom dj relat par Suidas.

    Le L"re 1er n'est pas prcd par une prface : peut-treparce que celle-ci aura t perdue. Il traite d'abord du travailde l'argent d'Egypte, c'est--dire de Yasem, alliage litre va-riable employ par les orfvres R Puis l'auteur s'occupe ducuivre et des procds propres le blanchir, le rendre moucl mallable; de la teinture de l'argent en noir, en bleu, encouleur d'or; d la teinture superficielle et de la teinture pro-fonde, galement distingues par les Grecs. On retrouve, che-min faisant, l'axiome connu : les sulfureux sont domins parles sulfureux. Il est question des cynocphales, qui jouent un

    (1) Voir notammcnlColl. des Alch. grecs,Irad., p. go, 117, 12a, 206, 221, 23i,235, etc.

    (!! Origines de l'Alchimie, p. 157, 177.

    Le sens de ce mot, un peu incertain, estfix par le texte syriaque analys ici.

    (5) Introduction la Chimie des anciens,p. 62.

  • INTRODUCTION. wvu

    certain rle dans les crits gyptiens11', puis du livre Imouthet d'IIpheslion, que nous allons retrouver tout l'heure. Lestrois teintures blanches, de fugacit ingale, sont alors prsen-tes, comme dans Olympiodorc^. Ce dernier, d'aprs le passageactuel, aurait reproduit, un texte de Zosimc, sinon d'un auteur

    plus ancien; car la rdaction est un peu diffrente. Dmocriteest aussi cit, ainsi que la stabilit ternelle de ses teintures.

    L'auteur revient des recettes pour donnera l'argent la cou-leur noire, la couleur vineuse, celle de la pomme (jaune ourose?), la couleur verte, ou bleue; pour le dorer, le souder;peur faire un alliage de cuivre, d'argent et d'or. Suit una petitedissertation sur l'utilit pratique de la science et la ncessitde l'exprimentation, afin d'arriver connatre les choses;dissertation analogue celles qui figurent dans le Pseudo-Dmocrite et dans Olympiodore : toute cette littrature offrecertains caractres communs et de nombreuses rptitions.

    L'crivain termine en dcrivant quelques preuves sur la pu-ret de l'argent, dont l'une est identique avec un des numrosdu papyrus de Leyde : ce qui fournit une nouvelle dmonstra-tion de l'existence des cahiers de mtiers, rpandus en Egypte,et qui sont arrivs en partie jusqu' nous par diverses voies.

    Le livre 2 a pour titre : De l'argent, et reprend des sujetstout pareils au premier : travailler l'argent d'Egypte; purifierl'argent, doubler le poids de l'argent, lui donner la teinte del'lectrum, etc. Il se termine par une liste de signes de m-taux et autres substances. Les noms persans des sept plantesdivines sont en tte du 3e livre.

    w Voir entre autres ie Papyrus ma-

    gique de Leyde, cite dans mon Introd. laChimie des anciens, p. S, vers le bas.

    (i) Collection des Alchimistes grecs, tivul.,p.8i-84.

    lbid.,\i. 5i.

    p.

  • xwm INTRODUCTION.

    Les livres 3 5 sont reprsents par un chapitre attribu Platon et par une suite de prparations. Ces livres ont disparupresque entirement dans le manuscrit actuel; moins (pie

  • INTRODUCTION, \MV

    des femmes, lesquelles rappellent certains textes de la Mappoeclavicnla^, textes probablement traduits soit de ceux de Zosime,soit de collections analogues. Nous voyons apparatre quelquesprparations avec le nom de leurs auteurs (Terlullus), confor-mment aux usages de la science moderne,Mais cet usage taitcontraire aux traditions gyptiennes, et Zosime ajoute que lesprtres s'y opposaient, attribuant tout aux livres d'Herms,

    personnification du sacerdoce gyptien : ce qui est en harmo-nie avec les indications concordantes de Diodoro de Sicile, de

    Jambliquo, de Tcrlullien, de Galion, elc.^. Le blme dirigcontre ceux qui rvlent les secrets de la science est galementsignal par divers autres textes.

    Zosime expose aussi des procds pour donner au cuivre lacouleur du corail, ou du feu; pour blanchir le cuivre indien,obtenir le cuivre persan, fondre le cuivre rouge et. le cuivre

    jaune. 11 relate l'invention d'une coloration admirable parPabapnidos, et les procds pour colorer les statues, telles quecelles d'Agathodmon, de la Bonne Fortune, du Hasard, de laTerre, du Destin, du Nil, etc. Puis il traite avec ddain les dis-

    ciples de Nilus, son contemporain, contre lequel il avait entre-tenu une polmique, galement rapporte dans certains pas-sages de la Collection des Alchimistes grecs, et il parle des idoles,

    rputes vivantes, colores par des procds tenus secrets et quiinspiraient la terreur au vulgaire. Le livre se termine par desrecettes relatives au cuivre et ses teintures en couleur dore,

    argente, igne ou rouge, etc.

    Le livre 7 est appel Scell ou Hcphestion. On y enseigne amollir l'argent et les mtaux pour y faire des empreintes;

    ''! Transmission de la science antique,p. 63.

    li) Origines de l'Alchimie, p. 3g.,3) Trad., p.'187.

  • \\s IXTItODUCTIOX.

    sujet galement trait chez les alchimistes grecs, depuis lesplus vieux autours jusqu' un trait d'orfvrerie, de date rela-tivement rccntc'v,\ Le procd actuel consiste enduire lemtal avec du mercure, que l'on chasse ensuite par l'action dufeu. Reviennent dos recettes pour blanchir, dorer, noircir,verdir le cuivre, le rendre pareil Yascm, le souder au fer, etc.;

    pour dorer lclcclrum, les vases de terre, la pierre, le bois,l'ivoire, etc. 11 est question, chemin faisant, des deux livresd'Imouth, titre cit dans Le Syncellc(2). La fabrication et lepolissage des miroirs d'argent sont dcrits avec soin.

    Le livre 8, sur le travail de l'Uiin, est des plus caractris-

    tiques. En effet, il dbute par un mythe clbre, tir du livre

    d'Enoch, celui des anges qui ont sduit les femmes et leur ont

    enseign les arts : ce passage est prcisment celui dont Le

    Syncelle nous a conserv une partie dans le texte grec^. Ici nousen retrouvons la traduction syriaque, sous une forme plus com-

    plte et plus dveloppe. 11y est question d'Herms et du livre

    Clicma^, divis en vingt-quatre sections, dont sept sont citessous leurs noms : Imos, Iinouth, Face, Cl, Sceau ou Scell, En-chiridion (ou manuel), Epoque. Le nom mme de l'alchimie estrattach celui du livre par Zosime. Les successeurs d'Hermsl'ont corrompu, dit-il, par leurs commentaires inexacts. Maisla mditation et le secret sont ncessaires, et Zosime les recom-mande Thosbie, la femme savante qui enseigne la chimiesous sa direction. Cet ouvrage comprend d'ailleurs, d'aprsZosime, la teinture et transmutation de tous les mtaux et

    !1) Coll. des Alch. grecs, trad., Chimiede Mose, p. 297. Trail d'orfvrerie,J). 3l2.

    2) Imoulli = Imhotep, divinit gyp-

    tienne; Origines de l'Alchimie, p. 9 et

    184.(3) Origines de l'Alchimie, p. 9.'*' Ibid., p. 9, 10, 27.

  • INTRODUCTION. wu

    l'expos des expriences manuelles ou Chirotmcla, Il semble

    que ce soit le prototype du trait de Zosimo lui-mme : les

    ouvrages relatifs des sujets spciaux se sont en tout tempscopis les uns les autres,

    Suivent des recettes relatives la purification de l'tain, ses alliages, a son changement ou sa teinture en or et en

    argent. On y trouve un procd pour prouver la puret de

    l'tain, d'aprs la temprature de sa fusion, procd dj relatdans Pline et dans le papyrus de Leyde(1).

    Le livre 9, dsigne comme les prcdents par une lettre de

    l'alphabet grec, concerne le travail du mercure.A l'occasion du nombre 9, l'auteur parle du mystre des

    neuf lettres, qui jouent en effet un rle dans les amulettesgnosliqucs et dans l'nigme Sibyllin. Le travail du mercureest la clef de l'oeuvre. Le mol mercure mme est pris dans unsens exlensif et symbolique, etil est appliqu aux trois teinturesdrives du soufre et de l'arsenic (teintures fugace, moyenne,stable, dj cites plus haut). Les noms multiples du mercuresont numrs, comme dans la Collection des Alchimistes grecset dans le manuscrit du British Musum, notamment le nomde bile du dragon . Le livre poursuit par des textes reproduitsgalement par les autres manuscrits dans la Doctrine de Dmo-crite.

    Une partie des plus curieuses de ce livre est l'expos d'un

    mythe trange, relatif l'origine de l'tain. Dans l'Occident,

    m Inlrod. la Chimie desanciens, p. 36,n 3a.

    m Origines de l'Alchimie, p. i36. Collection desAlchimistes grecs, traduction,p. i3C. Voir aussi le Dieu aux neuf

    formes, dans les Papyri Groeci de Lcydc,publics par Leemans, t. II, p. 85 et 167-168.

    '

    '3) Coll. des Alch. grecs, trad., Lexique,p. i5.

  • xxxii INTRODUCTION.

    dit Zosimc, il existe une source d'tain liquide. On offre audieu de cette source une vierge, afin de l'attirer au dehors;il s'lance pour la. poursuivre et des jeune.:, gens aposts lefrappent avec des haches, de faon le couper en lingots, etc.

    Zosimc raconte ensuite que Pbchiiis criait dans les mar-chs : Tous les corps sont du mercure; cri symbolique ex-

    primant l'identit de la matire premire des corps ou mtaux.Il expose ensuite la dorure au moyen du mercure, l'aide

    de procds, dit l'auteur, tenus secrets par les fabricants; ce-

    pendant on sait qu'ils sont rapports dans Pline et ailleurs.Puis il relate des recettes analogues d'argenture et de cui-

    vrage, etc.; il fait des rllexions sur les gens qui manquent les

    oprations; il dcrit la prparation du mercure froid, au

    moyen du cinabre et d'un mortier de plomb11', pu bien encoreau moyen de l'tain; l'extraction du mercure ordinaire ducinabre; ses proprits vnneuses; la prparation du secondmercure, c'est--dire de l'arsenic mtallique p), au moyen dusulfure d'arsenic, etc. On retrouve encore ici des textes com-muns avec la Doctrine de Dinocrtte.

    Zosime parle des livres de falsifications qui existaient de son

    temps, pour l'usage des chimistes, des fabricants de drogues,des marchands de vin, d'huile, et pour tous les arls. On voit

    que ce n'est pas l une chose moderne, comme on l'imaginequelquefois. Il ajoute que le marchand sait fort bien prouverla puret des matires, quand il est acheteur; tout en dcla-raut que de telles preuves n'existent pas, quand il est ven-deur^. Ce passage, comme beaucoup de ceux de Zosime,offreles traces d'une sincrit et d'une navet singulires 11conclut

    (1) Introduction l'tude de la Chimie desanciens, p. 287. l'Hun dit qu'on oprait demme avec un mortier de cuivre. Cul-

    tcclion des Alchimistes grecs, liai., p. 171.(!) Introduction, etc., p. 99, 236, 282.W Ibid., p. 39.

  • INTRODUCTION. xxxm

    en. disant'que ses livres ont prcisment pour objet de faireconnatre ces preuves et qu'il est ncessaire de les tudier.

    Un appendice renferme des articles sur l'eau de soufre, les

    procds de blanchiment, l'eau de cendres, elc. ; reproduisantdes textes qui figurent dans les manuscrits du British Musum,avec quelques variantes intressantes.

    Le livre 10 (lettre iota) est relatif au plomb. 11 parle dumolybdochalque, de la litharge, de la crusc, etc. Il ne con-tient pas de dveloppements spciaux, mais des parties com-munes avec la Doctrine de Dmocrilc.

    Le livre 11 (lettre K^) traite du fer et de ses prparations:criture sur verre, teinture sur verre, teinture du fer en cou-leur dore, et dorure vritable; soudure du fer et du cuivre, del'or et de l'argent, de l'or et du cuivre; lixirs ferrugineux dve-

    loppant une couleur dore, etc. Si tu fais ces choses, tu serasheureux. Mais il faut suivre les prceptes avec un coeur pur etcouler les matres. L'auteur cite alors un dire de Platon et un

    prcepte d'Apsides.

    Le livre 12, sur elecirum, dbute par des considrationsmorales : Tout don prcieux vient d'en haut; mais les d-mons trompeurs dissimulent la vrit et cherchent garer lesboni mes. Ceci rappelle une citation analogue de Zosime, faite

    par Olympiodorc^.Aprs l'indication de quelques recettes, vient un long pas-

    sage sur les miroirs d'argent, ou plutt d'leclrum. La compo-

    ll) A proprement parler, ce serait clivre 20; d'aprs la notation connue descliiflrcs grecs. Cependant le K semble bien

    ici synonyme du cliifl're u, car le livresuivant porte le numro 12.

    'J Coll. des Akh. grecs, Irad., p.

  • \x\iv INTRODUCTION.

    sition en aurait t dcouverte par Alexandre le Grand, dansle but de se prserver de la foudre. Aprs avoir expos cet

    gard un conte bizarre, Zosime ajoute (pie ce sont l des mi-roirs magiques : les hommes qui s'y regardent apprennent se connatre eux-mmes.

    Le rcit devient alors confus et ml d'allgories gnostiques.Il y esl question d'un livre appel le Cercle des prtres. Les deuxmtaux qui constituent le miroir d'leclrnm sont assimils auVerbe, fils de Dieu, et l'Esprit-Sainl. Ce miroir est placau-dessus des Sept Portes, rpondant aux Sept Cieux, dans la

    rgion des Douze maisons clestes et des Pliades. Au-dessusexiste l'OEil de l'Esprit divin.

    Alexandre a fabriqu (avec le mme mtal) des monnaies,qu'il a semes en terre et qui sont des talismans, institus

    par Arislote, philosophe d'une grande intelligence. Son intel-

    ligence tait limite cependant, parce qu'il ne possdait pasl'inspiration divine, ncessaire pour atteindre au plus haut

    degr.C'est avec ce miroir (allgorique) d'leelrum, c'est--dire -

    la lumire du Verbe et de l'Esprit-Saint, en prsence de la

    Trinit, que l'on doit regarder son me, pour se connatre soi-mme.

    Dans ce rcit on trouve un mlange trange du christianisme

    gnostique avec les lgendes apocryphes, qui envisageaientAlexandre et Arislote comme des magiciens'1); lgendes trans-portes des Grecs aux Arabes, puis au moyen ge latin.

    Mais Zosme ne s'en tient pas l, et dans la suite de son texteon voit apparatre les traditions de la magie orientale et juive,relatives Salomon. Il ajoute en elfe! (pie les Sept Cieux, cits

    (1' Cf. les rcits de Marais Gi.relis, dans la Transmission de la scienceantique, p. io5.107. 12fl.

  • INTRODUCTION. xsxv

    plus liant, sont aussi le titre d'un livre gyptien, attribu Sa-

    lomon, qui Tarait crit contre les dmons. Les talismans de

    Salomon, tirs de la Ghenne, portaient, dit Zosime, une cri-ture invente par lui; il y avait sept talismans de ce genre, enl'orme de bouteilles, pourvues d'inscriptions magiques, et dans

    lesquelles on pouvait emprisonner les dmons; la recette deleur prparation existe, ajoute-l-il, dans les crits juifs,

    lie trait de Zosime prend fin ici.

    III. Un troisime trait, portant le nom de Dmocrite, re-

    produit les deux livres connus de la Chrysope et de l'rgy-rope, avec abrviations et variantes considrables.

    IV. Le quatrime morceau renferme divers extraits de

    Dmocrite, et principalement des recettes pour-fabriquer la

    pourpre, qui rappellent le dbut des Physica et Mystica de laCollection des Alchimistes grecs.

    Y. Un cinquime trait est mis encore sous le nom de D-mocrite : il se compose de trois livres. 11 est probable que lenom de Dmocrite, comme auparavant celui d'Herms, comme

    plus tard ceux de Gber, de Raymond Lulle,etc, a servi cou-vrir toutes sortes de compilations chimiques et alchimiques.En tout cas, celui-ci renferme bien des citations de noms pos-trieurs Dmocrite, tels que Zosime, Dioscoros, Thodole,Gregorios, Diogne, Grats, Eustathens, sans prjudice d'au-teurs plus anciens, notamment gathodmon et Asclpias(crit Akotilas)(j), dont on y rencontre galement les noms.

    ll) Ce mol pourrait tre traduit aussipar Atjuila. Ou sait ipie ce dernier noma t port par un.traducteur de l'ancien

    Testament, de l'hbreu en grec, au se-cond sicle de noire re, lequel s'est aussi

    occup d'astrologie.

    i:.

  • \xwi INTRODUCTION.

    Rsumons brivement ce trait.Dans le livre 1er, il s'agit de traitements d'argent, d'faiu, de

    cuivre, de teintures dores, etc., comme il est ordinaire dansce genre de collections.

    Les livres 2 et 3 traitent de certains minraux et roclies, de

    prparations diverses, relatives aux perles, l'meraude, aux

    pierres prcieuses artificielles et aux mtaux. L'une des prpa-rations est appele sang perptuel, c'est--dire teinture en rougeinaltrable. Puis l'auteur parle des minerais de Tripoli (mon-tagne aurifre), de Cyrne, de Perse, d'IIirapolis, de pierresrecueillies au temps de la pleine lune; la teinture des mtaux

    ligure dans ses descriptions, lire!', c'est un fouillis d'articles detoute origine, recueillis et mis la suite sans mlbode : cer-tains sont communs avec les textes du Britisb Musum. lafin du second livre, on trouve une addition, contenant le nomdes sept plantes en langues syriaque, hbraque, grecque,latine et persane.

    VI. Le sixime trait porte le nom du prophte Lsdras,auteur videmment pseudo-pigraphe : la chose est frquentedans ce genre de littrature. Le trait est trs court et purementtechnique, comme la Chimie de Mose, dans la Collection desAlchimistes grecs, et il a d'ailleurs des parties communes avecle texte des autres manuscrits. On lit la suite les noms dediverses plantes, ainsi que ceux des plantes et mtaux.

    Ces nomenclatures semblables des mtaux et des plantescorrespondantes, inscrites la lin de chaque petit trait, mon-trent que ces traits constituaient l'origine des opusculesindpendants, quoique forms d'aprs les mmes rgles gn-rales. Ils ont ensuite t mis bout bout, tels quels, dans lescollections formes par les copistes et parvenues jusqu' nous.

  • INTRODUCTION. xsxvn

    VII. Le nom de Zosime reparat en tte du septime traite,

    lequel semble avoir rellement appartenu aux oeuvres de cetauteur. 11est appel le livre neuvime : Sur les changements de laterre, sur les pierres et drogues t/iri en sont tires. Zosime dbute

    par l'indication de quelques noms de drogues et produits;il y parle, entre autres, du Diphygs, rsidu des fourneaux cuivre de Chypre, qu'il a examins sur place; des cadmies demme origine; du niisy, qu'il a galement tudi dans lesmines de cette le, avec le concours du directeur. Toutes ces

    descriptions, malheureusement mutiles, portent l'empreintepersonnelle d'un tmoin oculaire, et tranchent, cet gard,avec les oeuvres de simples compilateurs, tels que Pline.

    L'auteur passe ensuite la description des diverses terres

    emj)loyes en mdecine,,et celte description est conforme, engnral, celles de Dioscoride et de Pline; elle comprend lesterres deLemnos, de Samos, de Cimole, d'Armnie, les terres

    pignilis, ampeUlis, etc. La dernire tait destine dtruire lesinsectes et vers qui dvorent la vigne : celle-ci tait donc dslors, comme aujourd'hui, en proie aux ailections parasitaires.

    La partie la plus originale de ce livre est le rcit, adress Thosbie, des voyages de Zosime Chypre, en Clsyric,Troade, Thrace, Italie, Macdoine, Thasos, et surtout Lemnos et dans ses deux villes, Myrne et Ilephcslos. Zosimedcrit de visu la prparation de la terre de celle le, extrait;d'une colline rouge et ferrugineuse.

    11parle de la prtresse qui est prpose la fabrication du

    produit, des sceaux qu'on y appose, de la tradition relative au

    sang de chvre, tradition indique seulement par un mol dansDioscoride. L'auteur termine, en rappelant les renseignementset livres qu'il a recueillis sur place et Tacht d'une provisionde terre de Lemnos.

  • xwvni INTRODUCTION.

    Le rcit de cos voyages doit cire assurment attribu Zosimc

    lui-mme; mais il montre que le voyage a eu lieu une poqueo la religion paenne tait encore dominante dans l'Archipel.Ce rcit est trs curieux et trs caractristique.

    Le livre se termine par une longue liste de noms de sels etsubstances diverses, cites par Zosime, liste ajoute la suite.On y lit un article spcial sur l'alouette huppe, avec citationd'un rcit mythique, tire d'Aristophane.

    VIII. Un huitime ouvrage, non moins curieux, se prsentealors dans le manuscrit, sous le titre de Lettres de Pbcchius.C'est une correspondance relle, ou fictive, attribue cet au-teur alchimique, dont le nom, de forme gyptienne (Pe Bech,l'pcrvicr), semble synonyme dllorus, et avoir mme t rem-plac par ce dernier dans la tradition arabe. Les lettres en

    question sont prtendues changes avec le mage Osron. P-bchius dit avoir trouv les livres d'Oslans, crits en persan,et il demande l'aide du mage pour les interprter. Ces livresrenferment, dit-il, l'astrologie, la philosophie, la logique, la

    magie, la science des mystres et des sacrifices, l'art de fairede l'or, de teindre la pourpre et le verre : numralion descience universelle fort rpandue chez ce genre d'crivains. On

    peut rappeler cet gard les livres d'Herms, dans Clmentd'Alexandrie(l); la science universelle attribue Salomon parles juifs; les annonces emphatiques des alchimistes arabes, tels(pie Djaber^. Pbchius s'en rfre au livre divin d'Ostans,appel la Couronne, litre reproduit plus tard par Djber(3), et ilproleste de sa sincrit.

  • INTRODUCTION. xxxix

    11y est question des 365 sections et jouis, avec indication dujour complmentaire des annes bissextiles*'*.

    Toute la fin semble tire de qelc[uc vieux rcit gyptien,d'aprs lequel l'crit aurait t protg par un sortilge, qu'ilfallut dfaire, avant de pouvoir expliquer au roi les inscriptionsdes stles d'Herms. On sait qu'il existait, d'aprs la tradition,

    gyptienne, un livre de Toth, autrement dit Herms, renfer-mant des formules de conjuration et clou de toutes sortes deproprits magiques*2*.

    Le nombre cabalistique sept reparait ce moment, dansnotre rcit : les sept tablettes sont places dans un lieu secretou sanctuaire, protg par sept portes consacres aux septplantes et mtaux. Dans rmunration de ceux-ci figurentles vieilles attributions, telles que l'tain, vou la planteHerms; lelectrum, Jupiter*3*: ce qui montre que les lettresactuelles ont t crites avant le vic sicle de notre re. Le ser-

    pent Ouroboros, si connu des alchimistes*4* et des gnosliqucs*0*,est mentionn, ainsi (pie l'obligation de rserver les mystresaux adeptes et aux gens de haute naissance*0*.

    IX. Une neuvime srie renferme des fragments mystiquesd'un caractre singulier. On y lit d'abord un passage tir,ce semble, des Jndica de Clsias, sur la fabuleuse licorne,suivi de l'indication de l'idole qui en reproduit l'image. Puis

    l,) Sur les 305 dieux, voir Popyriifiwci de 1.cycle, publis par Leemans,h If, p. 8g.

    W Les coules populaires de l'Egypte m-tienne, par Jlaspeio (1883), p. xi.Vli cl55; dans le coittede Satiii Klimos,

    w Ititrod. la Chimie des anciens, p, 8)cl 82.

    (,) Coll. des' Alch. grecs, tract., p. 'i'.i,a3 ; Olyinpiodore, p. 87.

  • xi. INTRODUCTION.

    viennent le philosophe Iouslos (probablement Zoroastre) etson idole figure d'lphant; Sophar, et son aigle magique,rig aussi en idole : cet aigle figure galement chez les alchi-mistes grecsW. Toutes ces idoles auraient t transportes Home.

    lin article d'un caractre singulier est consacr ensuite

    Jlippocrate, confondu avec Dmocrite, avec un mlange detraditions alchimiques, relatives la recherche par le fils deDmocrite des crits de son pre(2).

    Aprs avoir parl des quatre lments de la pierre philoso-phai, l'auteur expose les doctrines mdicales, relles ou prten-dues, du vritable llippocrale, du froid et du chaud, du sec etde l'humide, de la puissance suprieure du feu. Il passe de l la fivre et ses caractres, ainsi qu'aux caractres de l'urine,et il fait un pompeux loge d'Ilippocrale. Ce mlange in-cohrent des traditions relatives llippocrale et Dmocrite

    tmoigne de l'ignorance de l'crivain et rappelle les confusionsdu mme ordre qui rgnent dans certains crits de basse

    poque, tels que la Turin pliilosophoriim.A Ilippocrate, bienfaiteur de l'humanit, l'auteur (peut-tre

    Zosime?) oppose Homre, dans un passage trs surprenant,(pii semble rpondre la lutte du christianisme contre l'hel-lnisme, pendant la premire moiti du nic sicle de notre re :ce qui fournirait peut-tre une date approche la prsentecomposition.

    C'est une maldiction contre Homre, le crateur du maldans ce monde; la colre du fils de Pele est dtourne danstin sens mystique. Homre, tant maudit de Dieu, n'a pas su

    comprendre les paroles d'Herms; et il a t justement frappf'! Coll. ticsA tch. grecs, trad., Sophar est cit p. aG, dans la liste les noms des philo-

    sophes alchimistes. A la page i an, il est question de son aigle. {) Mit. j tiad., p. /|5.

  • INTRODUCTION M.I

    de ccil. Ses paroles font autorit dans les tribunaux et au-tres lieux d'oppression, et sa doctrine rend les juges (paens)contempteurs de la justice.

    L'auteur ajoute, ce qui est tout fait chrtien : on ne doitpas donner le nom de Dieu au ciel et la terre; puis il adresse Dieu sa prire, dans une phrase trange qui dbute par cesmots : Notre pre qui tes aux cicux, et qui continue en in-

    voquant sa toute-puissance; dans des termes tout dilfrents etconformes aux traditions gyptiennes : Tu tiens les clefs dumonde, tu es le commencement et la fin, tu demeures au mi-lieu du feu sur la terre, tu occupes le fond de la mer et lesfondements de la terre : seul tu peux enflammer l'eau et lamer, faire habiter les jioissons sur la terre, rajypeler les mortsde l'enfer tnbreux et ouvrir le Tarlare. . . Ta personne est defeu, les yeux sont des toiles. Cet hymne rappelle les invoca-tions gyptiennes Agathodmon, contenues dans le papyrusde Lcyde{1), et la formule magique de Tolli^. Aprs cet amal-game extraordinaire de prires chrtiennes et d'invocations

    empruntes la vieille Egypte, amalgame commun, d'ailleurs,chez les gnostiques, la prire continue sur un ton plus humble :Ne m'abandonne pas, Dieu; daigne entrer dans mon coeur,. . . remplis-moi de la flamme de la vraie science; chasse demon me la mchancet et l'envie.

    La fin est bizarre i l'auteur dcrit sa lutte contre l'envie per-sonnifie, qu'il combat avec la hache et qu'il terrasse, coupe

    (l) Introduction l'lude de la Chimie desanciens, p. 18. Papy ri Grwci de Leyde,pulilis par Lcemaiis, I. II, p. 67, i/|i

    m Le livre magique ijue Tolh avait,disait-on, crit de sa main, renfermaitdeux formules : Si tu rcites la premire,

    tu charmeras le ciel, la terre, l'enfer, les

    montagnes, les eaux; tu connatras lesoiseaux du ciel et les reptiles.. . ; tu verrasles poissons; car la force divine les feramonter la surface, etc. Contespopu-laires de l'Egypte ancienne, par llaspero,p. 55.

    ALCHIMIE. I. !

  • MII INTRODUCTION.

    en morceaux et met mort. L'ouvrage se termine par un autre

    dbris, portant le titre de Livre VIII, Sur l'union de l'or et de

    l'argent (du soleil et de la lune).

    X. La dixime partie renferme des conjurations magiques etpaennes. Je vous adjure au nom des dieux immortels et duDieu des dieux. Ce texte est peut-tre le plus ancien de toutela collection. Il se termine par le rcit d'un voyage, entreprissous la direction d'un guide mystrieux, vers les trsors ca-

    chs; rcit mutil, qui semble encore d'origine gyptienne.Malheureusement ce n'est qu'un fragment demi effac et

    presque illisible. Toute cette fin du manuscrit se compose de

    fragments de caractre 1res divers et runis soit par le hasarddu copiste, soit par la mise bout bout de feuillets, disposs l'origine tout autrement et embrouills un certain moment.

    XI. La onzime partie dbute par des recettes sur le travaildes perles et pierres prcieuses artificielles, qui font suite auxrecettes des livres prcdents (voir p. xxxvi), sur la teinturephilosophique, sur une formule mdicale, etc., avec des textescommuns aux autres manuscrits.

    XII. Une douzime partie est constitue encore par des frag-ments mystiques. C'est d'abord l'loge de la science universelleet de la puissance du philosophe (Herms) : il a parl de toutce qui existe dans la terre et les mers, dans l'air et ether, desrvolutions des astres, de ce qui existe au-dessus du monde et

    qu'on ne peut atteindre, etc. Suit un texte relatif Ostans et la ncessit de cacher les mystres contenus dans ses ouvragesaux gens qui n'en sont pas dignes, et de changer le sens desmois pour voiler la doctrine. L'crivain revient encore sur

  • INTRODUCTION. XLUI

    la science d'Herms Trismgiste, spcialement en astrologie,et sur les relations de l'astrologie avec les oprations alchi-

    miques. "Les tablettes d'Herms ont t trouves par Ncepso,roi d'Egypte; personnage qui figure, en effet, comme magiciendans certaines lgendes de l'poque Alexandrine.

    Xlll. Les dernires feuilles du manuscrit se terminent pardes recettes purement techniques sur la comaris et autres su-

    jets, avec quelques dtails sur la formation du sori et du pom-pholyx, dans les fours de Chypre. Le feuillet qui contientces indications fait, en ralit, partie du trait de Zosime surles pierres et drogues tires de la terre, analys plus haut,

    p. XXXVII. C'est par suite de quelque accident qu'il se trouve

    aujourd'hui la fin du manuscrit.

    M.B

    ''

  • xi.iv INTRODUCTION.

    NOTICE

    SUR LES MANUSCRITS D'ALCHIMIE

    PUBLIS DAMS CE VOLUME,

    PAU

    M. IIUBKXS DU VAL.

    Le trait d'alchimie syriaque et arabe, publi dans la premire partie dece volume, est renferm dans deux manuscrits du Brilish Musum, qui pro-cdent d'un mme original et dont les variantes, en gnral peu impor-tantes, sont dues des fautes ou des omissions de copistes. Nous avons

    dsigne ces deux manuscrits par les lettres A et 13.Le trait se divise en deuxparties distinctes: l'une, en syriaque, occupe la premire moiti du manu-scrit; l'autre, en arabe, mais en lettres syriaques (ou carschouni) en formela seconde moiti.

    Ces deux manuscrits sont des copies relativement modernes d'un originalpeu ancien lui-mme et dont la rdaction appartient l'poque o la languearabe tait devenue familire aux Syriens. Les expressions arabes que ren-ferme le texte syriaque sont un indice que ce texte doit tre presque con-

    temporain du texte arabe qui en forme la suite. Un autre indice de l'ge desa composition se lire des iucu-rections du style, le masculin s'y mlantsouvent avec le fminin, le pluriel avec le singulier; incorrections frquentesdans les crits de basse poque, surtout dans les traductions faites du grec;aussi n'avons-nous pas cru devoir signaler dans les notes chaque cas de cegenre. Sous ce rapport on peut l'approcher ce trait des compositions scien-

    tifiques ou didactiques qui signalrent la renaissance des tudes 'syriaquessous les califes Abbassides Bagdad, pendant les i\c et xc sicles. Bien que lecaractre nestorien de ces traits d'alchimie ne s'affirme pas franchement,les nombreux mots persans qui s'y rencontrent font supposer qu'ils ont t.

    composs dans la Msopotamie orientale. L'examen de la partie arabe con-duit au mme rsultat; elle appartient ce genre de littrature des Syriensarabisants qui dnote un tour d'esprit si diflerent des Arabes musulmans.

  • INTRODUCTION. xi.v

    Dans les deux manuscrits, les cn-llc, qu'il s'agisse d'un titre ou d'unmot a expliquer, sont en rouge. Nous avons tenu compte de celle distinc-tion en surlignant dans notre dition les mots qui sont en rouge dans lesmanuscrits.

    Le manuscrit de la Bibliothque de l'Universit de Cambridge, a l'ana-

    lyse duquel est consacre la seconde partie du volume, renferme un traitdiffrent de celui des manuscrits du Brilish Musum. Plusieurs passagescependant se trouvent galement dans les deux traits. Le texte du manu-scrit de Cambridge est gnralement meilleur, mais nous n'avons pu l'tu-dier d'une manire approfondie qu'aprs l'impression du trait du BritishMusum. Nous avons donc dt relever, dans le cours de notre analyse, lesvariantes du nouveau texte qui prsentaient quelque intrt.

    Ce trait est plus correct et moins ml de mots arabes que celui du Bri-lish Musum, mais il semble appartenir, comme ce dernier, ;\ la priodeque nous avons indique plus haut comme embrassant le xc et le xi" sicle,

    quoique, sans doute, un peu plus ancien (pie lui. La copie que nous enpossdons est aussi un peu plus ancienne que les deux manuscrits du BrilishMusum.

    Voici la mthode que nous avons suivie pour le sommaire que nous avonsfait de ce trait : Nous avons traduit tous les en-tcle qui sont en rouge etnous les avons distingus par des caractres italiques du reste du texte.Nous avons donn une courte analyse des diverses prparations des mtaux :

    alliages, teintures, nettoyages, etc., dont le fond est en gnral le mme

    que celui des articles analogues dans le trait du Brilish Musum. Nous

    avo'ns, au contraire, traduit les parties qui prsentaient un caractre histo-

    rique et qui traitaient des crits des alchimistes; les traductions littralessont mises entre guillemets. Ainsi ces distinctions sont claires et sautent aux

    yeux : les litres en rouge sont reprsents par les mots en italique; les som-maires ne portent pas de signe particulier; les traductions littrales sontentre guillemets.

    Nous avons donn en note les mots syriaques qui prsentaient quelqueintrt lexicographique ou dont le sens prtait au doute.

    Dans les manuscrits, les mtaux qui reviennent le plus frquemment,comme l'or l'argent cl le cuivre, sont parfois indiqus par leurs signes.Dans notre dition, ces signes sont remplacs par les mots syriaques ouarabes correspondants.

  • \i.vi INTIIODUCTIOX.

    A ces considrations prliminaires, nous ajoutons une brve descriptiondes manuscrits ; i Manuscrit A du British Musum; 2 Manuscrit B dumme muse; 3 Manuscrit de !a Bibliothque de l'Universit de Cambridge.

    I. MAMSCIUT A.

    Manuscrit sur papier, comprenant joo feuillets, o m. 160X0 m, io3.Les 56 premiers feuillets, 1-56 recto, contiennent le texte syriaque, et

    les derniers, 56 Yerso-99, le texte arabe. Bonne criture du xvi1sicle. Sur

    le recto du premier feuillet et sur les marges des feuillets 55, 56 et 57, ontt crites par une main postrieure des notes alchimiques que nous avons

    reproduites la fin du texte arabe. Aucune clausulc ne fournit une date ouun nom de copiste. Quelques gloses marginales, qui se trouvaient dj dansl'original et qui sont galement communes B; d'autres, en mauvaise cri-ture hbraque, ont t ajoutes par un possesseur du manuscrit: toutes cesgloses sont mentionnes dans les notes jointes notre dition. Sur le versodu dernier feuillet on lit le nom du diacre Ibrahim, p*ajtdj u&Jbo*., un desanciens possesseurs du manuscrit. Celui-ci devint plus tard la proprit dudocteur Adam Clarkc, dans la collection duquel il portait 'o n 3og, ainsi

    qu'il rsulte de celte notice crite sur le feuillet de garde : n cectx ofD'Adam Clarke's collection of oriental mss., purchased, 29 mai 1838. uIl est dcrit sous le n MVII dans le catalogue de William Wright, Catalogueof the syriac manuscripts in the British Musum, 1872, p. 1190-1192, ol'on trouve imprimes la prface du trait syriaque et la prface du traitarabe. Il est entr au British Musum dans la collection Eerton, dont il

    portait le n 709.

    II. MANUSCRITB.

    Manuscrit sur papier, comprenant Z19feuillets, o m. 182 X om. 126. Letrait d'alchimie syriaque et arabe occupe les 43 premiers feuillets. Bonneet fine criture du xv* ou du xvic sicle, un peu plus ancienne que celle dumanuscrit A. Les 6 derniers feuillets ont t remplis par d'autres mains, diffrentes poques. Incomplet au commencement et la fin, il ne contientaucune clausule portant une date ou un nom de copiste; quelques notes

    marginales communes avec le manuscrit A, ainsi que nous l'avons dit plushaut. Plusieurs lacunes, en dehors de celles du commencement et de la fin,

  • INTUODUCnOX. \i.ui

    existent dans les diffrentes parties de l'ouvrage, surtout dans le texte arabe.En outre, les feuillets ont subi pendant la reliure de notables interversions

    qui auraient rendu inutilisable ce manuscrit sans le secours de A; des feuil-lets dlacbs ont mme t relis si maladroitement, que le verso se trouveformer maintenant le recto et vice versa, 11y aurait lieu de rtablir l'ordredes feuillets. On trouvera des renseignements pour colle revision dans lesnotes du texte, o nous avons signal ces interversions. Nous ferons, enou tri?, observer que les feuillets ont t numrots au verso au moyen dechiffres arabes, par une main orientale, et que ce numrotage diffre de la

    pagination rcente marque sur le recto. Il n'est pas utile de noter ici cesdiffrences de pagination, car, au moyen de la prsente dition, on pourrafacilement remettre chaque feuillet sa place.

    Voici une analyse du contenu des derniers feuillets, qui ont t remplisaprs coup.

    Feuillet hU reclo. Ecriture de la mme poque que celle du corps de

    l'ouvrage. Article sur la conjonction des astres. A la marge, une courte listede termes techniques d'alchimie. Verso. Ecriture trs fine de la mme

    poque. En titre et en grosses lettres v^g^Aii pour le verre u; formule pourfaire le verre. Diverses formules de teinture. Teinture en noir. Teinture en

    rouge appel aloubi oa^|. Elixir qui rend le jaune couleur de rubis (?),Jl*xo jLrspifaj. Elixir qui teint le blanc en jaune safran, Jk.ov*, et envert pistache, JLoJ^xoaS JLojo*.

    Feuillet tt5 recto. Suite des articles prcdents; puis un paragraphe con-tenant une description du four fusion, analogue celle contenue dans letrait arabe, voir ci-aprs, p. 196.

    Feuillet 5 verso et feuillet k6 recto. Ecriture moderne, informe et peulisible.

    Feuillet verso et feuillet 67 recto. Ecriture trs moderne. Diverses for-mules de chimie; on trouve mentionn le vitriol cabrii, _.^V t^J).

    Feuillet kl verso etfeuillet h8 recto. criture diffrente. Mme sujet.Feuillet 8 verso et feuillet 9 recto. Notice sur les signes du zodiaque.Feuillet 40 verso. Ecriture moderne. Articles sur la manire de faire le

    verre (sic) j^^J^, et sur divers lixirs.

  • \i.vin ISTUODIJCTIOX.

    Ce manuscrit porte le n" ioo3 de la collection orientale ilu British Mu-sum. Jl ne figure pas dans le catalogue de \V. Wright, car son outre au.Muse est postrieure la publication de ce catalogue, ainsi que l'indiquecette note : lil (houglit) of sir Hawlinson, a-'j noveiuber 18G7.

    C'est M. Ilichard (ollheil, professeur l'Universit de Gohimhin Collge, New-York, qui nous a fait connatre l'existence de ce manuscrit. Nousdevons l'obligeance de M. Wallis Budgc, conservateur du muse gyptienau British Musum, toutes les facilits que nous avons eues pour le colla-tionner avec A.

    111, M.YMsciiii ni: CAMMUPGE.

    Manuscrit sur papier, renfermant 1hS feuillets (sans compter quelquesfeuillets qui portent le mme cliiflre, tels que 3a et 3a x, 3.'i et 3/| ,T, 3Get 36a), o m. 173 X o m, )3o, Bonne criture du xvc sicle. Incompletau commencement et la fin. Les feuillets i3o, i/|S, suivant une notelatine ajoute au bas du verso du feuillet 138, taient d'abord dtachslu manuscrit, et leur place devait tre au commencement plutt qu. lafin. Celte observation est confirme par l'examen du texte. Quelques blancslaisss par le copiste entre la fin d'un chapitre et le commencement du cha-

    pitre suivant ont t remplis par une main moderne, de diverses prparationsarabes; au bas du verso du feuillet 111, on trouve, en caractres syriaquesmodernes, une liste des noms des sept plantes en diffrentes langues. Mal-heureusement le manuscrit a t pntr dans toute son paisseur, et prin-cipalement sur les deux cts des feuillets, par l'humidit qui l'a fortement

    endommag. Certaines parties sont 1res difficiles lire; d'autres sont com-

    pltement effaces. 11est curieux que l'humidit qui a si fortement dtrempl'encre noire n'a pas eu de prise sur les titres en rouge, qui sont en bon tatde conservation. De plus quelques feuillets ont t rongs par les vers et

    prsentent une vritable dentelle.Ce manuscrit est cot Mm, G, 29.Nous sommes redevables M. Bensly, professeur l'Universit de Cam-

    bridge, d'avoir pu consulter ce manuscrit sur place au mois de juin 1892et d'en avoir obtenu l'envoi Paris au mois d'octobre suivant. Nous luiadressons, ainsi qu'aux syndics de la Bibliothque qui ont autorise le prt,nos plus vifs remerciements.

  • THAIT

    D'ALCHIMIE SYRIAQUE ET ARABE.

    I. TEXTE SYRIAQUE.

    v ^. j Ss> "^>3 WM) jL w*? vxao

    JUY>OOV jbufo Jjovtmv Jbujo .Jbjo-lso w*o&.| JL*.j| jbuj >&.*s. J^K JOJ

    K>.II ^J^c* so .JU^o Jbujo .Jb^bto jbufo .Jbj-ooio Jbujo .jLLvuaio Jbujo

    ^jio . JA^s ^o Ji^j) ^ao JLo; -oexo JbiLoJ^ JL^ol iwoo-* ^ao i;)J

    .

    ^^ot ^*> |f-- ^. *A3 O &J ivs ^->*J) l**Sss, J--oo JLm^iS "^s

    Ji;_j jojo j^So * ^i i ~> aj>i "^io ^so ^ &j) Jbsj JJ) yj^oco |oo* JJ

    JL* I ^*S> n iN... ViN,o JLvt >tt^, JjjrtaN. csouoL ^wao jbudi Loi**.?

    L) Jbu>Jo ^^,v> JL1J0**--*> Jbujo . Jboitio z> JSp; OJ-.) \\.o .Jbua*.

    (w>^ ^_so JLL-|O . K^O ^\ ^j Jbujo jLokoife> K*J Jbujo . ?aJi>. Jo~lao

    a-^x ^-20 JL&o ^.} JLowi . v*.^o^j; ^L Jbujo *^Lo **.otS*> Jbujo *^o

    ^p?o .^t^ W^K trf? *^'&~*> a^> ^? ^*ayiV> -^^ ^?! *-^* r?

    O_MK-3!.^3I ViNa -> ^-o..O}JL-aoo ^wjfc^tio ^JS.o*^ ^*HJ *^ a^"

    )y xx.v yO-.l,^JSjoo .wSkd^L JLju^o JL^v> JJaSjaS} JJ^Sa^ .\s*lai

    c'! iSic, lire cs^f S' Sic, lire Jisij.

    ALCHIMIE. 1, ire parlie. 1

  • 2 TBA1TK 1VAI.CHIMIK SYMAQliK KT AllABK.

    yl}>^>a} Jjsoc^k. JLOOA. )$5uxrs Jj^o

    . |v>vi,) b . |.Xv> > . K) *TJT . JU y^a

    . yOiS,Q>ao^a O-4-j^. . irr>nv>rr> e3

    . JLaaojo) o . JLkwj; X&o*. rm_o

    JL* ... j lia- >.cflo.Q>^n.o o Jl^v u^

    ;1) Cette prface manque dans II dontle premier feuillet est perdu. Ce qui suit

    jusqu' l'article sur les sept plantes s'ytrouve, mais rdig dans un ordre diff-rent ; 13n'a pas un certain nombre d'articlesdonns par A, mais il en renfermequelques-iinsqueA ne possde pas. Nous donneronsces derniers avant l'article des sept pla-ntes. A partir des sept plantes les deuxmanuscrits prsentent le mme texte.

    i5) Les deux derniers mots sont au-dessous des deux premiers dans les deuxmanuscrits.

    :*} Ce mot est au-dessous des deux pre-miers dans A et au-dessus dans B o il est

    crit aulowo. Dans le lexique syriaque de

    Bar Baliloul on lit Jll*Ls i-X> ) ya-ulovo(js'-ojJI lajj (loge ^.v^xoo) ^i^ea oo

  • TIXTK SYIHAQUK. .1

    f'&t Ji^a -B . *7 JJivaVr ..xoo.^5 . I;~JX |O **^- A**U TT

    /'yojasj yo-Ji Jtaxs JL*r JJ} (r'-|V^iao Jb-i |^.^no oc

    . j * A *v *is J&siao ^o . JLJ)Ja*. maoC juj i . -IW^JB

    JAwO-*. rTTT^ .JL "> jjl ,m*>iuaa l'H? |*v> ^ .)W=>|f Jl^sS o'p.WJ- Jvj TTp .|tojj> JJUA JJj |A.waa yo^s) yo-JL .!*=> or^jj .Jw)?

    (1) A V-A.! ici et plus haut.tS) Abrviation de ,xo.t|.(s) Abrviation de JJivS.w B ajoute irwii.fJ Dans A crit en abrg si.K A J4WO.(> Ces mots, partir de j/t, sont en

    petites lettres sons la ligne dans A, quia yo;| au lieu de yoioj.

    's) Ce mot en petites lettres sons laligne.

    's) A manqu ^MSU>; B manque i.

    (11) Les trois derniers mots en petiteslettres sous la ligne. Le mot -n >* setrouve galement dans le manuscrit d'al-chimie de Cambridge, mais ne se rencontre

    pas dans le lexique de Bar Balilonl. Plus

    loin, dans le texte arabe, on lit la glose :>itaA^> ce>o i.)^^. oet Vu) wll ^.io-oo^oLe sori est le vitriol rouge; c'est le fortet le calirii.

    (l) Sic dans les deux manuscrits. Lemanuscrit d'alchimie de Cambridge etBar Bahlonl crivent ce mot ^oo*cs. Cedernier auteur donne la glose suivante :L^vSJl yltfl jOijrx-.j U J))-a Jeoot.

    (ls) Les deux derniers mots en petiteslettres sous la ligne. B .m-faxo au lieu de

    ^o.;ous. Le lexique de Bar Babloul

    [Lea-icon syr., 168, 10) a la glose sui-vante :. JlliLa J2^a lia> \o.jioSfet ovo s-a

  • 'J Tn.MTK D'ALCHIMIK SVKIAQIK KT AUAJJK.

    , JLn vaxa i^>> ^J-O , i-^j v^J) >flx.tfl>vKf> , JUoJLe) n . ^-> ^-f.

    , |>a_~ > Jm .)Jtw^i_si -ijJkA -aco . O-MO^US) \**-> JL1

    {iolji^s. Jt*_}} yp,) | ^to *x^s . Jooj JAV>* .

  • TJXTE SYRIAQUE. f>

    (SIK.NKS ET -