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450 Congrès annuel de la Société fran¸ caise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 32 (2013) 426–491 fonction du membre, à un temps donné, et d’en vérifier l’évolution au cours de la croissance. Discussion.– Ce score qui évalue les résultats fonctionnels spécifiques des mains botes est simple, rapide à réaliser et reproductible. Les résultats sont meilleurs qu’on le pressentait mais sont bien confirmés par les scores bas du Quick Dash. Comme on pouvait s’y attendre, le score fonctionnel est corrélé à la sévérité de la malformation. Par contre, la distraction préalable n’améliore pas la fonction finale, mais seulement la croissance de l’ulna. La préparation minutieuse de l’extrémité distale de l’ulna et de la première rangée du carpe et la capsuloplastie du poignet sont des facteurs positifs. Finalement, la stabilité du poignet est la clé de la fonction du membre supérieur, même si d’autres facteurs interviennent (camptodactylies, hypoplasie des muscles extrinsèques...). http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.065 CP064 Hypoplasies du pouce de stade II et IRA : incidence de l’instabilité pluridirectionelle de la MCP et proposition thérapeutique T. Christen , G. Dautel Service de chirurgie de la main, centre chirurgical Emile-Gallé, Nancy, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Dautel) Mots clés : Congénital ; Pouce ; Hypoplasie Introduction.– Dans l’hypoplasie congénitale de grade II ou IIIA de la classifi- cation de Blauth, il existe une instabilité de la MCP du pouce, dont la plupart des auteurs s’accordent à considérer qu’elle prédomine sur le versant ulnaire. Nous avons revu rétrospectivement une série consécutive d’hypoplasie de grade II ou IIIA du point de vue de la stabilité de cet interligne MCP, avec l’objectif de déterminer si des cas existaient d’instabilité pluridirectionelle pour proposer le cas échéant une technique de stabilisation adaptée. Patients.– Quinze patients ont été revus représentant 18 pouces, avec un âge de 22 à 180 mois au moment du geste chirurgical. Il y avait 7 types II et 11 types IIIA, le côté droit était affecté chez 11 patients. Méthodes.– Du point de vue chirurgical, toutes les situations d’instabilité décelées en préopératoire ont conduit à la réalisation d’une ligamentoplastie exploitant la partie distale du transfert de fléchisseur superficiel utilisé pour la réanimation de l’opposition. Lorsque l’instabilité concernait à la fois le plan radial et le plan ulnaire, une ligamentoplastie était réalisée sur chacun de ces deux versants à partir du fléchisseur superficiel du 4 doigt. Tous les patients ont été analysés du point de vue de la stabilité de la MCP en préopératoire, puis lors de l’évaluation finale au plus long recul (45 mois en moyenne). Une articulation a été jugée stable lorsque la déviation angulaire lors du testing passif était inférieure à 30 et comparable à celle mesurable du côté sain controlatéral. L’instabilité était jugée modérée entre 30 et 60 de déviation angulaire et sévère au-delà de 60 . Résultats.– Un seul patient présentait une MP jugée stable dans tous les plans en préopératoire. Tous les autres présentaient à des degrés divers une instabilité sur au moins un des versants de la MCP. Dans la majorité des cas, il existait une instabilité sur le versant ulnaire (15 cas sur 18), jugée modérée dans 5 cas et sévère dans 10 cas. Une instabilité de la MCP sur le versant radial existait dans 11 cas sur 18. Il est notable que dans deux cas sur 18, la seule instabilité décelée concernait le versant radial. La ligamentoplastie sur le versant ulnaire a amélioré la stabilité de cet interligne dans tous les cas sauf un. Cependant, trois patients qui présentaient une instabilité jugée sévère en préopératoire ont gardé un certain degré d’instabilité résiduelle au plus long recul. Tous les patients ayant subi une ligamentoplastie sur le versant radial ont été améliorés avec une instabilité résiduelle de moins de 30 . Discussion.– En discordance avec les données classiques de la littérature, cette série confirme que l’instabilité des hypoplasies du pouce de grade II et IRA peut concerner les deux plans radial et ulnaire de la MCP du pouce. Le recours à une double ligamentoplastie dans ces situations nous semble une alternative plus convaincante que la simple chondrodèse proposée par d’autres auteurs. L’utilisation du transfert du fléchisseur superficiel comme transfert d’opposition rend réalisable cette double ligamentoplastie externe et interne lorsqu’elle s’avère nécessaire. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.066 CP065 Lambeau d’étoffage basé sur une artère digitale du duplicat radial dans le traitement des hypoplasies de grade IV P. Perrin , G. Dautel Service de chirurgie de la main, centre chirurgical Emile-Gallé, Nancy, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Dautel) Mots clés : Congénital ; Duplication pouce ; Lambeau Introduction.– La conservation du duplicat ulnaire et le sacrifice du duplicat radial font partie des stratégies communes dans les duplications du pouce de stade IV selon Wassel. Dans cette situation le duplicat ulnaire conservé est trop grêle pour constituer un pouce morphologiquement satisfaisant. Plusieurs solu- tions ont été proposées pour étoffer le pouce ulnaire conservé. Nous présentons ici l’option d’un lambeau axé sur la collatérale radiale du duplicat radial. Matériel et méthodes.– Seize pouces ont subi une plastie d’étoffage de ce type dans un contexte de duplication de stade IV, représentant 76 % de la totalité des cas de duplication du pouce de stade IV opérés durant la même période. Tous les enfants ont été évalués par un investigateur unique différent de l’opérateur. L’âge au moment de l’intervention était en moyenne de 3,34 mois, le pouce ulnaire a été conservé dans tous les cas, la plastie étant disséquée aux dépens du pouce radial réséqué. Les gestes associés étaient ceux du traitement d’une duplication de stade IV (ostéotomie de P1, réinsertion d’un lambeau musculo-ligamentaire à hauteur de la MCP). La plastie a été disséquée en emmenant « en bloc » le pédicule collatéral radial du duplicat radial, atteignant ou dépassant suivant les cas la ligne médiane de l’extrémité pulpaire du duplicat radial. L’analyse du résultat morphologique a été effectuée cliniquement par une mesure de la circonférence du pouce reconstruit, relativement au pouce sain controlatéral, corrélée ensuite à une mesure radiographique portant sur la largeur squelettique et l’épaisseur des parties molles. Résultats.– Tous les lambeaux ont intégralement survécu, confirmant la présence d’un axe vasculaire. L’analyse radiographique confirme la finesse des structures osseuses phalangiennes (P1 et P2) du pouce reconstruit, alors que la mesure des parties molles tant clinique que radiologique ne montre de différence d’épaisseur ou de circonférence qu’au-delà de l’interphalangienne. Discussion.– Même si le squelette axial du duplicat ulnaire conservé reste plus grêle, il est possible de reconstruire un pouce d’un volume apparent normal en augmentant l’épaisseur des parties molles par le recours à ce lambeau axé vascularisé par la collatérale radiale du duplicat réséqué. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.067 CP066 Comparaison des incisions cutanées de la pollicisation de l’index dans le traitement des hypoplasies congénitales du pouce G. Mezzadri a,, C. Oberlin b a Orthopédie, clinique Kennedy, Montélimar, France b Orthopédie, hôpital Bichat, Paris, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Mezzadri) Mots clés : Hypoplasie du pouce ; Pollicisation ; Incision cutanée Le pouce est un élément fonctionnel indispensable de la main. En conséquence, toute malformation congénitale doit être sérieusement prise en considération. En cas d’hypoplasie sévère ou d’aplasie, l’indication chirurgicale est la pollicisation vers l’âge de 1 an. Il existe de nombreuses variantes pour le tracé des incisions cutanées. Le but de ce travail était d’évaluer leur faisabilité et de comparer leurs résultats. Neuf schémas publiés ont fait l’objet d’une manipulation chirurgicale sur main cadavérique. A la fin de chaque opération, le résultat était évalué d’après la repro-

Lambeau d’étoffage basé sur une artère digitale du duplicat radial dans le traitement des hypoplasies de grade IV

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450 Congrès annuel de la Société francaise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 32 (2013) 426–491

fonction du membre, à un temps donné, et d’en vérifier l’évolution au cours dela croissance.Discussion.– Ce score qui évalue les résultats fonctionnels spécifiques des mainsbotes est simple, rapide à réaliser et reproductible. Les résultats sont meilleursqu’on le pressentait mais sont bien confirmés par les scores bas du Quick Dash.Comme on pouvait s’y attendre, le score fonctionnel est corrélé à la sévérité dela malformation. Par contre, la distraction préalable n’améliore pas la fonctionfinale, mais seulement la croissance de l’ulna. La préparation minutieuse del’extrémité distale de l’ulna et de la première rangée du carpe et la capsuloplastiedu poignet sont des facteurs positifs. Finalement, la stabilité du poignet est laclé de la fonction du membre supérieur, même si d’autres facteurs interviennent(camptodactylies, hypoplasie des muscles extrinsèques. . .).

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Hypoplasies du pouce de stade II et IRA :incidence de l’instabilité pluridirectionelle dela MCP et proposition thérapeutiqueT. Christen , G. Dautel ∗Service de chirurgie de la main, centre chirurgical Emile-Gallé, Nancy, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (G. Dautel)

Mots clés : Congénital ; Pouce ; HypoplasieIntroduction.– Dans l’hypoplasie congénitale de grade II ou IIIA de la classifi-cation de Blauth, il existe une instabilité de la MCP du pouce, dont la plupartdes auteurs s’accordent à considérer qu’elle prédomine sur le versant ulnaire.Nous avons revu rétrospectivement une série consécutive d’hypoplasie de gradeII ou IIIA du point de vue de la stabilité de cet interligne MCP, avec l’objectifde déterminer si des cas existaient d’instabilité pluridirectionelle pour proposerle cas échéant une technique de stabilisation adaptée.Patients.– Quinze patients ont été revus représentant 18 pouces, avec un âge de22 à 180 mois au moment du geste chirurgical. Il y avait 7 types II et 11 typesIIIA, le côté droit était affecté chez 11 patients.Méthodes.– Du point de vue chirurgical, toutes les situations d’instabilitédécelées en préopératoire ont conduit à la réalisation d’une ligamentoplastieexploitant la partie distale du transfert de fléchisseur superficiel utilisé pour laréanimation de l’opposition. Lorsque l’instabilité concernait à la fois le planradial et le plan ulnaire, une ligamentoplastie était réalisée sur chacun de cesdeux versants à partir du fléchisseur superficiel du 4◦ doigt.Tous les patients ont été analysés du point de vue de la stabilité de la MCPen préopératoire, puis lors de l’évaluation finale au plus long recul (45 mois enmoyenne). Une articulation a été jugée stable lorsque la déviation angulaire lorsdu testing passif était inférieure à 30◦ et comparable à celle mesurable du côtésain controlatéral. L’instabilité était jugée modérée entre 30 et 60◦ de déviationangulaire et sévère au-delà de 60◦.Résultats.– Un seul patient présentait une MP jugée stable dans tous les plansen préopératoire. Tous les autres présentaient à des degrés divers une instabilitésur au moins un des versants de la MCP. Dans la majorité des cas, il existaitune instabilité sur le versant ulnaire (15 cas sur 18), jugée modérée dans 5 caset sévère dans 10 cas. Une instabilité de la MCP sur le versant radial existaitdans 11 cas sur 18. Il est notable que dans deux cas sur 18, la seule instabilitédécelée concernait le versant radial. La ligamentoplastie sur le versant ulnaire aamélioré la stabilité de cet interligne dans tous les cas sauf un. Cependant, troispatients qui présentaient une instabilité jugée sévère en préopératoire ont gardéun certain degré d’instabilité résiduelle au plus long recul. Tous les patientsayant subi une ligamentoplastie sur le versant radial ont été améliorés avec uneinstabilité résiduelle de moins de 30◦.Discussion.– En discordance avec les données classiques de la littérature, cettesérie confirme que l’instabilité des hypoplasies du pouce de grade II et IRApeut concerner les deux plans radial et ulnaire de la MCP du pouce. Le recoursà une double ligamentoplastie dans ces situations nous semble une alternativeplus convaincante que la simple chondrodèse proposée par d’autres auteurs.L’utilisation du transfert du fléchisseur superficiel comme transfert d’opposition

rend réalisable cette double ligamentoplastie externe et interne lorsqu’elles’avère nécessaire.

http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.066

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Lambeau d’étoffage basé sur une artèredigitale du duplicat radial dans le traitementdes hypoplasies de grade IVP. Perrin , G. Dautel ∗Service de chirurgie de la main, centre chirurgical Emile-Gallé, Nancy, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (G. Dautel)

Mots clés : Congénital ; Duplication pouce ; LambeauIntroduction.– La conservation du duplicat ulnaire et le sacrifice du duplicatradial font partie des stratégies communes dans les duplications du pouce destade IV selon Wassel. Dans cette situation le duplicat ulnaire conservé est tropgrêle pour constituer un pouce morphologiquement satisfaisant. Plusieurs solu-tions ont été proposées pour étoffer le pouce ulnaire conservé. Nous présentonsici l’option d’un lambeau axé sur la collatérale radiale du duplicat radial.Matériel et méthodes.– Seize pouces ont subi une plastie d’étoffage de ce typedans un contexte de duplication de stade IV, représentant 76 % de la totalité descas de duplication du pouce de stade IV opérés durant la même période. Tous lesenfants ont été évalués par un investigateur unique différent de l’opérateur. L’âgeau moment de l’intervention était en moyenne de 3,34 mois, le pouce ulnaire aété conservé dans tous les cas, la plastie étant disséquée aux dépens du pouceradial réséqué. Les gestes associés étaient ceux du traitement d’une duplicationde stade IV (ostéotomie de P1, réinsertion d’un lambeau musculo-ligamentaireà hauteur de la MCP). La plastie a été disséquée en emmenant « en bloc » lepédicule collatéral radial du duplicat radial, atteignant ou dépassant suivantles cas la ligne médiane de l’extrémité pulpaire du duplicat radial. L’analysedu résultat morphologique a été effectuée cliniquement par une mesure de lacirconférence du pouce reconstruit, relativement au pouce sain controlatéral,corrélée ensuite à une mesure radiographique portant sur la largeur squelettiqueet l’épaisseur des parties molles.Résultats.– Tous les lambeaux ont intégralement survécu, confirmant la présenced’un axe vasculaire. L’analyse radiographique confirme la finesse des structuresosseuses phalangiennes (P1 et P2) du pouce reconstruit, alors que la mesure desparties molles tant clinique que radiologique ne montre de différence d’épaisseurou de circonférence qu’au-delà de l’interphalangienne.Discussion.– Même si le squelette axial du duplicat ulnaire conservé reste plusgrêle, il est possible de reconstruire un pouce d’un volume apparent normalen augmentant l’épaisseur des parties molles par le recours à ce lambeau axévascularisé par la collatérale radiale du duplicat réséqué.

http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.067

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Comparaison des incisions cutanées de lapollicisation de l’index dans le traitement deshypoplasies congénitales du pouceG. Mezzadri a,∗, C. Oberlin b

a Orthopédie, clinique Kennedy, Montélimar, Franceb Orthopédie, hôpital Bichat, Paris, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (G. Mezzadri)

Mots clés : Hypoplasie du pouce ; Pollicisation ; Incision cutanéeLe pouce est un élément fonctionnel indispensable de la main. En conséquence,toute malformation congénitale doit être sérieusement prise en considération. Encas d’hypoplasie sévère ou d’aplasie, l’indication chirurgicale est la pollicisationvers l’âge de 1 an. Il existe de nombreuses variantes pour le tracé des incisionscutanées. Le but de ce travail était d’évaluer leur faisabilité et de comparer leursrésultats.Neuf schémas publiés ont fait l’objet d’une manipulation chirurgicale sur maincadavérique. A la fin de chaque opération, le résultat était évalué d’après la repro-