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ACCRÉDITATION EN BACTÉRIOLOGIE
REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - AVRIL 2014 - N°461 // 31
article reçu le 5 août 2013, accepté le 3 février 2014.
© 2014 – Elsevier Masson SAS – Tous droits réservés.
RÉSUMÉ
L’analyse de risque a priori constitue l’étape fondamentale d’une démarche d’amélioration continue. Chaque nouvel événement survenant au labo-ratoire doit au préalable bénéficier d’une étude prédictive et de l’analyse d’impact corollaire. Cette analyse de risque est particulièrement importante dans le domaine des examens à résultats qualitatifs. Dans les lignes qui suivent, nous avons pris comme exemple l’ECBU, examen à fréquence majoritaire dans nos laboratoires de biologie médicale.
Analyse de risque a priori – processus – diagramme d’Ishikawa.
Claude Naudina,*
L’analyse de risque a priori en bactériologie
ti l l 5 ût 2013 té l 3 fé i 2014
a C007 (Conseil en management de la qualité)57, rue de la Porte-de-Trivaux92140 Clamart
SUMMARY
A priori risk analysis
A priori risk analysis is the main first step of the conti-nuous improvement process. For each new event appearing in the lab, a predictive survey should be conducted in association with an impact study. The risk analysis is of special interest concerning the qualitative domain because it permits to set up the project management. With the following lines, we take as an example the urinary microbiological test.
A priori risk analysis – process – Ishikawa diagram.1. Introduction
Cet article ne prend pas en compte le risque infectieux, domaine de l’hygiène et de la sécurité. Le lecteur est invité à prendre attache des textes réglementaires affé-rents et notamment le décret du 5 novembre 2001 (docu-ment unique) et la circulaire du 18 avril 2002, l’arrêté du 16 juillet 2007 concernant les mesures de confinement et la loi L 3111 -4 du CSP concernant les vaccinations obligatoires.
L’examen de biologie médicale en bactériologie ne se distingue pas de ceux des autres spécialités de notre discipline dans la conduite du processus global partant du patient (donnée d’entrée) pour aboutir au résultat validé et interprété par le biologiste médical (donnée de sortie). Dans ces conditions et compte tenu du caractère, le plus souvent, qualitatif du résultat obtenu, le biologiste doit procéder à la revue du processus et déterminer pour chacun des sous-processus identifiés (classiquement pré, per et postanalytiques) les composantes qui participent à l’incertitude et qui ont, potentiellement, un impact sur le résultat obtenu. Cette revue porte le nom d’analyse de risque a priori (ARAP). Tous les outils sont recevables pour effectuer cette analyse même si la méthode 5M reste la plus utilisée. L’ARAP a pour but d’identifier de façon exhaustive chacune des variables contraires au bon déroulement du processus afin que, par les dispo-sitions qui sont prises, leurs occurrences respectives soient empêchées. Une matrice de criticité (AMDEC)
vient compléter l’analyse en attribuant une valeur (indice de criticité Ic) à chacune des variables identifiées (risque) en fonction de sa fréquence (F), de sa gravité (G) et de son aptitude à être détectée (D) selon la formule Ic = F*G* D permettant de sélectionner les mesures prioritaires en fonction de la valeur de chaque Ic. Ces disposi-tions s’intitulent « modalités de maîtrise » et concernent notamment le système documentaire du laboratoire, les procédures d’habilitation, de maintien et de suivi des compétences, la vérification sur site des techniques manuelles et/ou automatisées ainsi que des logiciels embarqués, la gestion métrologique, la déclaration des non conformités (NC) et leur suivi, la gestion des récla-mations, les prestations de conseil en amont et aval de l’acte analytique, les recommandations de prélèvement et de transport, bref, le système de management de la qualité du laboratoire…Les formulaires SH FORM (43 et 44) sont à considérer comme des guides à la constitution d’un dossier de validation. Chaque laboratoire conserve la liberté de construire son ARAP selon sa propre logique et les spé-cificités locales éventuelles. Ainsi, pour chaque risque identifié, l’attribution d’un indice de criticité (AMDEC) permettra à un laboratoire en début de démarche d’amé-lioration de dresser sa liste d’actions (par priorité) et de définir dans son plan d’amélioration continue, les dispositions afférentes.Il reste entendu que pour chaque risque identifié, les dispositions de maîtrise doivent être référencées, mises en place, connues et appliquées quelle que soit la valeur de son indice de criticité.Pour chacun des sous-processus évoqués ci-dessus l’analyse de risque a priori prend comme exemple dans les lignes qui suivent, l’examen de bactériologie le plus fréquemment prescrit tant en établissement de soins qu’en biologie médicale libérale : l’examen cytobacté-riologique urinaire (ECBU).
32 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - AVRIL 2014 - N°461
2. Processus préanalytique
Le processus préanalytique est réputé, à juste titre, grand pourvoyeur de non conformités. Le tableau I identifie les composantes d’incertitude associée à ce processus selon la méthode des 5M (voir légendes en jaune et colonne « Origine de la cause »). Le risque encouru distingue 5 catégories (voir légende en vert et colonne « Risque »). La colonne « modalités de maîtrise » doit comporter la référence dans le système documentaire du laboratoire de chaque document afférent qu’il s’agisse d’une procédure, d’un mode opératoire, d’une instruction ou d’un enregistrement, d’une bibliographie ou d’une recommandation (société savante notamment).L’examen cytobactériologique urinaire est souvent pénalisé par l’apparente facilité d’obtention du prélèvement. Celui-ci doit cependant être conduit selon une pratique rigoureuse et formalisée (manuel de prélèvement, fiche d’instructions aux préleveurs, fiche d’informations détaillées aux patients). La conduite méthodologique doit également traiter des cas spécifiques (sonde à demeure, urétérostomie, cathétérisme urétéral, ponction, nourrisson). De même, les conditions d’identification du prélèvement, de transport de l’échantil-lon urinaire doivent être précisées (température ambiante et/ou 4 °C, additifs conservateurs éventuels).L’obtention d’une fiche de prescription comportant tous les renseignements cliniques nécessaires est fondamen-tale autant pour la vérification analytique du résultat que pour la validation biologique du compte rendu. Pour les
patients ambulatoires, le laboratoire doit obtenir ces ren-seignements à l’aide d’une grille de questions pertinentes confiée au patient (à réponses immédiates) à défaut de les avoir obtenus sur l’ordonnance ou la feuille de prescription.
3. Processus analytique
L’ECBU possède une particularité, puisqu’il marie le comp-tage des éléments cellulaires (leucocytes et hématies) et la détection par l’observation microscopique d’autres éléments (cristaux, cylindres, cellules épithéliales, levures et autres micro-organismes) contre une analyse bactério-logique stricto sensu. L’ARAP sera donc, en partie spéci-fique, à ces deux aspects de l’ECBU.
3.1. Examen cytologiqueLe tableau II distingue le cas d’une méthode manuelle de celui d’une méthode automatisée. Les légendes sont identiques à celles du tableau I.L’examen cytologique et la vérification sur site en portée flexible A (ou B) relèvent du SH FORM 43 (document Cofrac) pour ce qui concerne la numération des leucocytes et des hématies. La partie observationnelle qualitative évoquée ci-dessus sera traitée selon le SH FORM 44.Les seuils de décision sont fixés comme étant : < 103 leuco- cytes/mL et < 103 hématies/mL pour conclure, sans risque de faux négatif, à la stérilité de l’échantillon examiné.
Tableau I – Composantes d’incertitude du processus préanalytique et modalités de maîtrise.
Légende
« Origine de la
cause »
A : matière / B : opérateur / C : matériel /
D : environnement / E : méthode
EXEMPLE
ECBU
Légende
« Risque »
1 : examen à refaire / 2 : insatisfaction /
3 : compte rendu retardé / 4 : résultat erroné /
5 : qualité des soins prodigués pénalisée
Pro
ce
ssu
s p
réa
na
lyti
qu
e
Sous-
processusDonnées d’entrée Type de défaillance
NC
potentielle
Origine
de la
cause
Risque Modalités de maîtriseDispositions de
surveillance
Patient
Absence d’information et/ou
incomplète
Communication / Instabilité du SMQ
Qualité du prélèvement
A / B 1, 2, 3Instructions formalisées
pour le patientDéclaration de NC
Accompagnement du patient
Suivi des NC
Pré
lève
me
nt Recommandations
Habilitation(s)Conventions (IDE) Récipients stériles
MilieuxN° des lots
Prélèvement incorrect Asepsie défaillante
Absence de preuves d’habilitationPéremption
Défaut de traçabilité
Qualité du prélèvement
A / B / C / E
1, 2, 3 (4)
Manuel de prélèvementFiches d’habilitation,
de maintien et suivi des compétences
Gestion des stocksTraçabilité
Déclaration de NC
Communication (staff ; contrat(s)
clinico-biologique(s)réunions IDE))
Gestion des stocksSuivi des NC
Tra
nsp
ort
Milieux de transportTempérature
Délai
Péremption et/ou milieux non appropriés
Température et/ou délai non conformes
Qualité du prélèvement
A / D 1, 2, 3 (4)Manuel de prélèvement
Procédure(s) de transport Déclaration de NC
Vérification T° conteneur et traçabilité Surveillance des délais
Suivi des NC
Ré
ce
pti
on
/ s
ais
ie
de
la d
em
an
de Prescription
pertinente Identification(s)
HorodatageSite anatomiqueRenseignements
cliniques
Lisibilité de la prescription,
Renseignements cliniques incomplets
et/ou absents, Identification
incorrecte et/ou erronée
Pertinence du résultat et de son
interprétation Refus du
prélèvement
A / B / C / E
1, 2, 3
Manuel de prélèvement Règles d’identification et
d’étiquetageDéclaration de NC
Revue des prescriptions Communication (staff ; contrat(s)
clinico-biologique(s))Suivi des NC
Filiè
re
d’u
rge
nc
e
Prescription en urgence
Non prise en compte de l’urgence
Délai de rendu non
conforme aux engagements
B 2, 5Procédure de gestion
d’une demande urgente
Sensibilisation des personnels
Audit interne (surveillance délais
de rendu)
ACCRÉDITATION EN BACTÉRIOLOGIE
REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - AVRIL 2014 - N°461 // 33
L’observation de cylindres hyalins, hématiques ou leucocy-taires et/ou de cristaux est un élément d’orientation étiolo-gique. La présence de cellules épithéliales pavimenteuses d’origine vaginale est un argument de rejet de l’examen.L’observateur est donc l’élément clé et à ce titre son dossier d’habilitation sera examiné en détail (protocole d’habili-tation, tutorat, suivi et maintien des compétences). Les critères d’une infection urinaire sont définis, formalisés et connus de l’observateur (voir encadré 1).
Les seuils pathologiques sont fixés à 104 pour les leuco-cytes et les hématies respectivement. Évidemment, des contextes cliniques particuliers (immunodépression) et/ou des infections débutantes peuvent perturber l’interprétation générique indiquée ci-dessus.Le laboratoire a la charge de déterminer l’incertitude de mesure du résultat obtenu au regard de ces seuils en exploi-tant les données respectives de CIQ et d’EEQ dont il dis-pose, qu’il procède à cet examen à l’aide d’une technique manuelle ou d’une technique automatisée.L’habilitation des opérateurs est également un point critique et leurs dossiers doivent comporter les éléments de preuve objectifs et pertinents qui ont concouru à l’obtention de l’habilitation initiale comme de son renouvellement (main-tien et suivi des compétences). Les biologistes amenés à procéder à la validation des dossiers ne sont pas exemp-tés non plus de l’habilitation initiale et de ses corollaires…L’habilitation n’étant pas délivrée à vie, il convient de pro-céder à son renouvellement selon les dispositions préci-sées dans la procédure afférente (fréquence, formation(s) complémentaire(s), revue de dossiers, exploitation des résultats d’EEQ, etc.).
Examen cytologique par méthode manuelle
(cellule de Malassez)
La mesure du pH est un indicateur utile (l’alcalinité est en faveur d’une infection).
Encadré 1 – Corrélation leucocyturie / bactériurie.
Leucocyturie/mLBactériurie
en UFC/mLCommentaire compte rendu
< 104
< 103 Absence de germe pathogène / Urine « stérile »
103 ≤ germes > 105 Contamination ? / Infection débutante ?
≥ 105
Contamination / Infection débutanteCas particuliers : prélèvement sur
sonde / sujet âgé / femme enceinte / immunodéprimé
> 104
< 105
Infection décapitée ? / Dilution des urines ?
Infection possibleInfection sur sonde / Amas de bactéries
Penser à la tuberculose
≥ 105 Infection urinaire probante
Tableau II – Composantes de l’incertitude du processus analytique (examen cytologique) et modalités de maîtrise.
Légende
« Origine de la
cause »
A : matière / B : opérateur / C : matériel /
D : environnement / E : méthode
EXEMPLE
ECBU
Légende
« Risque »
1 : examen à refaire / 2 : insatisfaction /
3 : compte rendu retardé / 4 : résultat erroné /
5 : qualité des soins prodigués pénalisée
Pro
ce
ssu
s a
na
lyti
qu
e (
exa
me
n c
yto
log
iqu
e)
Sous-
processusDonnées d’entrée
Type de
défaillance
NC
potentielle
Origine
de la
cause
Risque Modalités de maîtriseDispositions de
surveillance
Éc
ha
nti
llo
n
pri
ma
ire
Qualité de l’échantillonConditions pré analytiques non
respectées
Non respect de la
procédure
A / B / C / D / E
1, 2, 3, 5Manuel de prélèvement et
recommandationsDéclaration de NC
Suivi des NC
Mé
tho
de
ma
nu
elle
Matériel à usage uniqueCompétences de
l’opérateurCritères d’une infection
urinaire définisValidation de la méthodePréparation du sédiment
Vérification du microscope
Habilitation non formalisée
Vérification sur site incomplète
Absence de vérification de la
centrifugeuseAbsence de maintenance
Résultat erroné
C / B / E 2, 3, 4, 5
Habilitation des opérateurs
Dossier de validation (traçabilité des résultats)
Critères d’infection formalisés
Programmes de CIQ et EEQ
Traçabilité des maintenances
Analyse de tendance des CIQ
Suivi et maintien des compétences
Mé
tho
de
au
tom
ati
sé
e
Qualification initiale(Iris iQ 200 / Sysmex
UF-1000i / I2A Urised / Menarini Sedimax)
Maintenance (rinçages)Contrat de maintenance
Vérifications sur siteRéactifs et n° lots
SILIntégrité des données
Environnement
Habilitation non formalisée
Vérification sur site incomplète
Absence de maintenance
Résultat erroné
C / B / D / E
1, 4, 5
Certificat d’installationDossier de validation
(traçabilité des résultats)Livret de bordTraçabilité des
maintenances et contratProgrammes de CIQ et
EEQDossier informatique
Vérification métrologique
Gestion des stocksRègles de repasse
Suivi des NCProcédure
de « back up »Évaluation des fournisseurs
Filiè
re
d’u
rge
nc
e
Examen cytologique urinaire pédiatrique et/ou autre demande urgents
Délai de transport inapproprié
Opérateur non habilité
Gestion de l’urgence retardée
Non respect de la
procédureB / C / E 2, 3, 5
Procédure de gestion d’une demande urgente
Déclaration de NC
Suivi des NCSuivi des réclamationsSurveillance des délais
de rendu
34 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - AVRIL 2014 - N°461
de mesure au(x) seuil(s) de décision, de la contamination inter échantillons. Une comparaison des résultats entre la méthode automatisée et la méthode manuelle vient com-pléter le dossier et démontre la supériorité de la première.
3.2. Examen bactériologiqueLe tableau III distingue le cas d’une méthode manuelle de celui d’une méthode automatisée. Les légendes sont identiques à celles du tableau I.Pour les méthodes automatisées, la qualification initiale et la vérification des performances analytiques (SH FORM 44) sur site sont identiques au contenu du paragraphe précé-dent à l’exception des données quantitatives.
Examen cytologique par méthode automatisée
La qualification initiale (installation), la formation des per-sonnels sont des étapes incontournables et les éléments de preuve doivent être conservés. La vérification des performances analytiques, sur site,
s’appuie à la fois sur des données bibliographiques indé-pendantes et/ou acquises auprès du fournisseur et sur les protocoles pratiqués au laboratoire conformément au document SH GTA 04 et aux référentiels spécifiques (SFM/REMIC, EMCM, etc.).Pour mémoire, l’objet n’étant pas ici d’en effectuer la des-cription détaillée, ces protocoles incluent l’étude de la fidélité intermédiaire (CIQ), de l’inexactitude (EEQ), de l’incertitude
Tableau III – Composantes d’incertitude du processus analytique (examen bactériologique)
et modalités de maîtrise (mêmes légendes).
Légende
« Origine de la
cause »
A : matière / B : opérateur / C : matériel /
D : environnement / E : méthode
EXEMPLE
ECBU
Légende
« Risque »
1 : examen à refaire / 2 : insatisfaction /
3 : compte rendu retardé /
4 : résultat erroné /
5 : qualité des soins prodigués pénalisée
Pro
ce
ssu
s a
na
lyti
qu
e
Pro
ce
ssu
s a
na
lyti
qu
e (
exa
me
n b
ac
téri
olo
giq
ue
)
Sous-
processusDonnées d’entrée Type de défaillance NC potentielle
Origine
de la
cause
Risque Modalités de maîtriseDispositions de
surveillance
Mé
tho
de
ma
nu
elle
Centrifugation (sédiment)
Examen direct (Gram) microscopique
Habilitation opérateur
Préparation des colorants et de la lameAbsence de traçabilité (dossiers personnels)
Lecture défaillante Gram
non informatif
A / B / C / E
1, 2, 4, (5)
Maintenance centrifugeuse
MOP colorationMaintenance microscope
Dossiers du personnel
Maintien et suivi des compétences
Choix des milieuxIdentification (bactérie)Réactifs et contrôlesInoculum standardiséHabilitation opérateur
Métrologie Conditions
environnementales Cartographie des
enceintes thermiques Confluence Péremption
Absence de traçabilité (dossiers personnels)
Qualité ensemencement (dénombrement)
B / C / D / E
1, 2, 4, 5
Traçabilité métrologique
Modes opératoires formalisés
Programme de CIQ (souches références)Gestion des réactifsRevue de dossiers
(technicien /biologiste)Résultats d’EEQ
Suivi des résultats de CIQ et d’EEQMaintien et suivi
des compétences (congrès, revues
scientifiques)Suivi des NC
Mé
tho
de
au
tom
ati
sé
e
Examen directEnsemencement : (Previ Isola/Wasp/
Inoqula)Réactifs et contrôles
Revues bibliographiques
Vérifications sur site (SH FORM 44)
MétrologieConditions
environnementalesCartographie des
enceintes thermiquesPéremption des réactifs
Qualité ensemencement
A / C / E 1,2, 3, 4
Modes opératoires formalisés
Attestations de formation et habilitations
Gestion des réactifsProgramme de CIQ
(souches références)Dossier de
vérificationsRésultats d’EEQ
Suivi résultats de CIQ et d’EEQAnalyse de tendance
Maintien et suivi des compétences (congrès, revues
scientifiques)Suivi des NC
Automates MALDI-TOF (BruckerBiotyper/Vitek
MS)Revues
bibliographiquesRéactifs et contrôles
SIL : intégrité des données
Vérifications sur site (SH FORM 44)
Métrologie Conditions
environnementalesCartographie des
enceintes thermiquesPéremption des réactifs
Qualité du dépôt (bactérie/
matrice) Identification
défaillante
A / C / E 1,2, 3, 4
Modes opératoires formalisés
Surveillance métrologique
Attestations de formation et habilitations
Dossier informatiqueGestion des réactifsProgramme de CIQ
(souches références) Résultats d’EEQ
Enregistrements métrologiques
Suivi résultats de CIQ et d’EEQAnalyse de tendance
Maintien et suivi des compétences
Suivi des NC
Sensibilité ATB (Vitek2/BD Phoenix/Microscan)
Revues bibliographiques
Réactifs et contrôlesVérifications sur site
(SH FORM 44)
MétrologieConditions
environnementalesCartographie des
enceintes thermiquesPéremption des réactifs
Profil de sensibilité
erronéRésistance
non détectée
A / C / E 1, 4, 5
Modes opératoires formalisés
Attestations de formation et habilitations
Gestion des réactifsProgramme de CIQ
(souches références)Résultats d’EEQ
Suivi résultats de CIQ et d’EEQMaintien et suivi
des compétencesAnalyse
de tendanceSuivi des NC
ACCRÉDITATION EN BACTÉRIOLOGIE
REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - AVRIL 2014 - N°461 // 35
3.2.1. DénombrementL’urine dite stérile correspond à une bactériurie < 103 UFC/mL. Une valeur > 105 signe (presque) toujours une infec-tion de l’arbre urinaire (cystite, urétrite, pyélonéphrite). Ce dénombrement se fait soit par étalement sur gélose (oese calibrée) soit par la technique de la lame immergée.
3.2.2. Cultures et identificationLes milieux de culture dits chromogéniques ont désor-mais la préférence ; ils sont éventuellement associés à des milieux classiques (suspicion de tuberculose urinaire, bactéries de croissance difficile de type corynébactéries, etc.). Des fiches d’instruction sont formalisées et précisent les conduites à tenir en fonction des observations issues de l’examen direct ou des renseignements cliniques.
3.2.3. Identification des bactéries et levures par spectrométrie de masse (MALDI –TOF)La technique d’identification des colonies isolées exploitant leurs profils protéiques ribosomaux et membranaires est déjà présente dans de nombreux LBM multisites. La formation des opérateurs et des biologistes, la politique de contrôle interne de qualité, le contenu de la base de données et les fréquences de mise à jour, les critères d’évaluation de la congruence des spectres constituent les principales dispo-sitions que le laboratoire doit mettre en œuvre.La vérification d’absence de contamination inter échan-tillons est effectuée en alternant les puits avec matrice/bactérie et matrice vierge.
3.2.4. Etude de la sensibilité aux antibiotiquesLa méthode manuelle (diffusion en gélose) respecte les charges des disques à utiliser (CA-SFM/EUCAST). La lecture optique des diamètres permet d’obtenir une traçabilité des images complétée par l’enregistrement des n° de lots des cartouches.Les techniques automatisées (milieu liquide) permettent de mesurer le trouble dans les puits contenant des concen-trations croissantes des antibiotiques testés. Les résultats sont exprimés en mg/L (CMI) et/ou par catégorisation (sensible, intermédiaire, résistant). Il n’y a aucun intérêt à évaluer une incertitude de mesure.Dans tous les cas, les conditions de réalisation de l’inoculum bactérien doivent être formalisées, vérifiées et appliquées.Un programme de CIQ basé sur l’utilisation de souches de référence doit être établi (fréquence bimensuelle) selon les recommandations du CA-SFM. Certaines souches, fonction de l’écologie bactérienne locale, seront judicieu-sement utilisées (SARM, ELBLSE, etc.).Quelle que soit la méthode pratiquée (diffusion en gélose ou milieu liquide), le conseil thérapeutique tiendra compte de la catégorisation (sensible, intermédiaire, résistant) et de la biodisponibilité de la molécule.
4. Processus postanalytique(voir tableau IV)
4.1. Conservation des échantillons et des souchesUne procédure décrit le mode de conservation des échan-tillons et des souches ainsi que les dispositions métrolo-giques associées.
4.2. Validation biologiqueOutre la vérification analytique effectuée par l’opérateur technique, le biologiste médical habilité prend connaissance des résultats des CIQ (souches de référence) et procède à la validation du dossier en vérifiant la cohérence des différents résultats entre eux et avec les renseignements cliniques dont il dispose.Il faut souligner que l’examen de bactériologie fait partie d’un dossier global (prescription d’autres examens bio-logiques) ; la validation concerne donc l’exhaustivité du dossier.
4.3. Prestations de conseilLes données d’entrée de ce sous-processus sont consti-tuées par la feuille de prescription et l’ensemble des renseignements indispensables à la conduite de l’exa-men comme à l’interprétation des résultats et au conseil thérapeutique associé (type de pathologie ou diagnostic recherché, traitement (si ATB), etc.).La prestation de conseil en amont de l’acte analytique est essentiellement représentée par la mise à disposition d’un manuel des prélèvements comportant les informations nécessaires à la bonne pratique de ceux-ci (indications et conditions, type, nature et site, recommandations d’acheminement et de conservation, etc.). La revue des prescriptions permet également au biologiste médical d’intervenir auprès du prescripteur.En aval, outre le caractère pathogène du germe isolé et identifié, il convient que le laboratoire veille à ce que les interprétations et commentaires soient harmonisés et indépendants du biologiste signataire, notamment lors de la mise en évidence d’un mécanisme de résis-tance. Il est recommandé de conserver la trace de ces prestations. Le plus souvent, la solution informatique consiste à créer une analyse « Cons » qui attend un résultat alphanumérique. Le biologiste pourra procéder à des extractions par requête pour colliger ces actions de conseil. Elles pourront servir par exemple à la consti-tution d’un dossier d’habilitation.Les contrats clinico-biologiques, les réunions de concer-tation pluridisciplinaire (RCP), la participation à certaines instances telles que CLIN, Commission d’antibiothéra-pie, sont des preuves objectives du dynamisme de la relation clinicien/biologiste médical.Les dispositions concernant le signalement de bac-téries à caractère pathogène exceptionnel (maladies infectieuses à déclaration obligatoire) et/ou porteuses de résistance aux ATB (SARM, BLSE, etc.) doivent être formalisées.
4.4. Diffusion du compte renduLes modes de transmission des comptes rendus sont identifiés et formalisés. Outre le patient, les autres desti-nataires (prescripteur(s), médecin traitant) sont référencés au moment de la saisie de la demande.
4.4.1. Transmission du compte rendu en format papierC’est la voie traditionnelle de transmission ; le compte rendu est rendu au patient en mains propres (les déro-gations sont formalisées) ou envoyé par courrier postal.
36 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - AVRIL 2014 - N°461
Un exemplaire est adressé au(x) prescripteur(s) avec l’ac-cord du patient. Des dispositions particulières et conformes à la réglementation sont prévues (tutelle, mineur, etc.).
4.4.2. Transmission du compte rendu en format électronique (serveur de résultats, ApiCrypt, etc.)La mention « en attente de validation biologique » (ou un équivalent) ne doit jamais figurer (serveur). La vérification de l’intégrité des données dématérialisées doit être faite et renouvelée chaque fois que nécessaire (modification de version logicielle, intervention de maintenance). Il est recommandé d’obtenir des prescripteurs connectés via ApiCrypt, une convention de preuve.
4.4.3. Transmission par télécopieLes dispositions relatives au respect de la confidentia-lité sont prises et le laboratoire en conserve les traces. Le document transmis par télécopie doit, s’il s’agit d’un « fax automatique », comporter l’identification complète du biologiste médical.
4.4.4. Transmission par téléphoneLes conditions qui autorisent une personne habilitée à communiquer les résultats (partiels ou complets) sont formalisées et les appels doivent être tracés.Durant la période de permanence des soins, les résul-tats sont réputés validés par le biologiste médical dont
l’identité (prénom et nom) doit être tracée ainsi que celle de la personne habilitée à « libérer » les résultats (SH REF 02).
5. Conclusion
La nature qualitative de l’examen de bactériologie montre, à l’aide de l’exemple choisi, l’importance d’une analyse de risque a priori ne négligeant aucune des étapes du processus d’examen ni des composantes de chaque étape de celui-ci. Elle doit donc être exhaustive afin que le biologiste médical et ses collaborateurs puissent prendre toutes les dispositions pertinentes qui vont concourir à la maîtrise du processus. Ces dispositions sont réfé-rencées dans la colonne « Modalités de maîtrise » (voir tableaux), c’est-à-dire qu’elles appartiennent au système documentaire et à ce titre sont revues périodiquement (fréquence annuelle).Le suivi des non conformités (NC) et des réclamations, l’analyse de tendance (voir RFL N° 443) et les enregistre-ments métrologiques participent activement à la démarche d’amélioration continue ; ils font partie des revues qualité intermédiaires et de la revue de direction annuelle.
Déclaration d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir de conflits
d’intérêts en relation avec cet article.
Tableau IV – Composantes d’incertitude du processus postanalytique et modalités de maîtrise.
Légende
« Origine de la
cause »
A : matière / B : opérateur /
C : matériel / D : environnement /
E : méthode
EXEMPLE
ECBU
Légende
« Risque »
1 : examen à refaire / 2 : insatisfaction /
3 : compte rendu retardé / 4 : résultat erroné /
5 : qualité des soins prodigués pénalisée
Pro
ce
ssu
s p
ost
an
aly
tiq
ue
Sous-
processus
Données
d’entrée
Type de
défaillanceNC potentielle
Origine
de la
cause
Risque Modalités de maîtriseDispositions de
surveillance
Éc
ha
nti
llo
n
pri
ma
ire Conservation
des échantillons et des souches
isolées
Suivi épidémiologique
non maîtrisé
Filière de traçabilité
A / B / E 4, 5 Procédure de conservationSuivi des dossiers patients
concernés
Va
lid
ati
on
bio
log
iqu
e Résultats CIQRenseignements
cliniquesBiologistes
habilités
CIQ non-conformesAbsence de
renseignementsHabilitation
incomplète ou non disponible
Validation non conforme
B 4, 5
Dossier d’habilitation, de maintien et suivi des
compétencesProgramme d’EEQ
Souches de référencesSuivi des NC
Pre
sta
tio
n d
e
co
nse
il
Revue des prescriptions Biologistes
habilitésCommentaires
paramétrés
Prescription non pertinente
Commentaire non approprié
Méconnaissance du SIL
Hétérogénéité des
interprétations
B 4, 5
Dossier d’habilitationHarmonisation des
commentairesMaintien et de suivi des
compétencesProgramme d’EEQ
RCP, CLIN, Commission ATB, abonnements revues
Enregistrements des participations aux congrès
et/ou publicationsSuivi des NC
Dif
fusio
n d
es
co
mp
tes r
en
du
s
Gestion informatisée des comptes rendus
Diffusion retardée, erronée
et/ou non faite
Non respect des engagements
B / E 2, 3, 5Procédure de transmission
des comptes rendus
Suivi des réclamationsSurveillance des délais de
transmission
Filiè
re d
e
sig
na
lisa
tio
n Déclaration obligatoireMécanisme
de résistance (SARM, BLSE)
Défaut de signalisation
Non respect de la procédure
B / E 2, 5 Procédure de signalisation Suivi épidémiologique