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Le corps et son vécu, Monique Dorsaz, jeûneurs 2015 1 Le corps et son vécu : à la lumière des Psaumes 1. Le jeûne et le corps Le jeûne est une réalité à la fois des plus physiques et des plus spirituelles. C’est normal car, dans une logique biblique, le corps est fait pour accueillir l’Esprit. Une démarche aussi concrète que le jeûne nous amène à prêter attention à notre corps à ce qu’il vit, mais aussi à découvrir que ce qui est vécu par chacun de nos membres nous ouvre des univers de sens. C’est dans cette optique que j’aimerais vous inviter à vous mettre à l’écoute du corps et de son vécu. Comme compagnons de route, j’ai choisi des paroles tirées de la Bible et particulièrement du livre des Psaumes. 2. Partir de ce qui est concret : une habitude dans la Bible Dans la Bible, on part volontiers de ce qui est le plus concret. « Les choses parfois les plus modestes sont traitées dans la Bible comme des supports ou des vecteurs de révélation. » 1 La terre, le vin, le pain, le vêtement sont des réalités qu’il faudra reconsidérer et dont il faudra sans cesse approfondir le sens. Pour parler des plus grands mystères de la foi, on emploie d’ailleurs les verbes de la vie courante tels que marcher, se réveiller, se lever, avoir faim et soif, manger, s’attacher à, être avec. 2 3. Parler du corps pour se mettre à hauteur de la réalité Pour évoquer sa vie avec Dieu, le psalmiste parle très souvent de son corps. Il considère volontiers les différentes parties du corps, même les plus modestes. Envisager le corps permet au psalmiste de se mettent à hauteur de réalité. 4. Pas de mot pour désigner le « corps » dans son entier dans l’Ancien Testament En français, nous avons un mot pour dire le « corps », en allemand, nous en avons même deux « Körper » et « Leib », en grec on dit « sôma ». Et en hébreu ancien ? Il n’y a quasi 3 « pas de mot pour dire le corps dans son entier dans l’Ancien Testament hébraïque. On évoque le corps par le membre ou l’organe qui fait le geste principal, qui est affecté ou transfiguré au moment où on l’envisage… C’est une manière de prendre au sérieux chaque membre du corps selon son action propre, de faire attention au geste particulier des mains, des pieds, de la tête… Et ce que l’on examine à chaque fois, de manière précise, c’est comment le corps, partie par partie, membre, par membre, va – ou non appartenir à Dieu. Ma main, mon bras, mon pied passentils à Dieu quand ils se mettent en mouvement ? Estce qu’ils se meuvent en Dieu ou pas ? » 4 1 Philippe Lefebvre, Ce que la Bible dit sur le vin, Nouvelle cité, 2013. 2 On pourrait aussi revisiter les relations familiales. Avoir un père, être fils, époux, épouse, avoir des frères sont autant d’expériences humaines qui seront utilisées pour parler des relations avec Dieu et en Dieu. 3 Pour le cadavre par contre, nous avons plusieurs mots « nevélah », « pégèr », « goufah », « gewiyyah ». Ce dernier terme désigne à deux reprises des vivants : Ez 1, 11 et Dn 10, 6. Mais ce sont les seuls exemples. 4 Cf Une homélie de Philippe Lefebvre, Le corps en Dieu, Mc 9, 3843.45.4748, septembre 2012.

Le corps et son vécu à la lumière des Psaumes · Les Psaumes et les écrits de sagesse s’émerveillent devant la merveille de l’être humain ... quand j'étais façonné dans

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Le corps et son vécu, Monique Dorsaz, jeûneurs 2015 1  

Lecorpsetsonvécu:àlalumièredesPsaumes1. Le jeûne et le corps 

Le jeûne est une réalité à la fois des plus physiques et des plus spirituelles.  

C’est normal car, dans une logique biblique, le corps est fait pour accueillir l’Esprit.  

Une démarche aussi concrète que le jeûne nous amène à prêter attention à notre corps à ce qu’il vit, 

mais aussi à découvrir que ce qui est vécu par chacun de nos membres nous ouvre des univers de 

sens.   

C’est dans cette optique que j’aimerais vous inviter à vous mettre à l’écoute du corps et de son vécu. 

Comme compagnons de route, j’ai choisi des paroles tirées de la Bible et particulièrement du livre 

des Psaumes.  

2. Partir de ce qui est concret : une habitude dans la Bible 

Dans la Bible, on part volontiers de ce qui est le plus concret. « Les choses parfois les plus modestes 

sont traitées dans la Bible  comme des supports ou des vecteurs de révélation. »1 La terre, le vin, le 

pain, le vêtement sont des réalités qu’il faudra reconsidérer et dont il faudra sans cesse approfondir 

le sens.  Pour parler des plus grands mystères de la foi, on emploie d’ailleurs les verbes de la vie 

courante tels que marcher, se réveiller, se lever, avoir faim et soif, manger, s’attacher à, être avec.2  

3. Parler du corps pour se mettre à hauteur de la réalité  

Pour évoquer sa vie avec Dieu, le psalmiste parle très souvent de son corps. Il considère volontiers les 

différentes parties du corps, même les plus modestes. 

Envisager le corps permet au psalmiste de se mettent à hauteur de réalité.   

4. Pas de mot pour désigner le « corps » dans son entier dans l’Ancien Testament  

En français, nous avons un mot pour dire le « corps », en allemand, nous en avons même deux 

« Körper » et « Leib », en grec on dit « sôma ». Et en hébreu ancien ? Il n’y a quasi3  « pas de mot 

pour dire le corps dans son entier dans l’Ancien Testament hébraïque. On évoque le corps par le 

membre ou l’organe qui fait le geste principal, qui est affecté ou transfiguré au moment où on 

l’envisage…  C’est une manière de prendre au sérieux chaque membre du corps selon son action 

propre, de faire attention au geste particulier des mains, des pieds, de la tête… Et ce que l’on 

examine à chaque fois, de manière précise, c’est comment le corps, partie par partie, membre, par 

membre, va – ou non appartenir à Dieu. Ma main, mon bras, mon pied passent‐ils à Dieu quand ils se 

mettent en mouvement ? Est‐ce qu’ils se meuvent en Dieu ou pas ? »4 

                                                            1 Philippe Lefebvre, Ce que la Bible dit sur le vin, Nouvelle cité, 2013. 2 On pourrait aussi revisiter les relations familiales. Avoir un père, être fils, époux, épouse, avoir des frères sont autant d’expériences humaines qui seront utilisées pour parler des relations avec Dieu et en Dieu.  3 Pour le cadavre par contre, nous avons plusieurs mots « nevélah », « pégèr », « goufah », « gewiyyah ». Ce dernier terme désigne à deux reprises des vivants : Ez 1, 11 et Dn 10, 6. Mais ce sont les seuls exemples. 4 Cf Une homélie de Philippe Lefebvre, Le corps en Dieu, Mc 9, 38‐43.45.47‐48, septembre 2012. 

Le corps et son vécu, Monique Dorsaz, jeûneurs 2015 2  

5. Souvent on cite plusieurs aspects ou membres du corps pour dire ce qui est vécu 

Quand la Bible parle du corps, elle mentionne donc l’organe le plus concerné. Souvent, elle utilise 

aussi une accumulation de plusieurs termes : le cœur et les reins, les os et la chair, la chair et le sang. 

6. Ce que vit un homme ou une femme est psycho‐somatique et aussi théologique 

Dans la Bible, on ne fait pas de distinction corps‐âme ou corps‐psychisme. Tout est psycho‐

somatique. On avait déjà découvert cela depuis longtemps. Dans une perspective biblique,  ce que 

nous vivons est aussi psycho‐somatico‐théologique. Si corps et psychisme sont intimement liés, il y a 

aussi toujours cette possibilité que le corps soit donné aux autres et habité par la présence de Dieu. 

Et ceci se vérifie dans le concret, membre par membre, geste par geste. 

7. Chaque partie du corps représente plus qu’elle‐même : deux exemples 

‐ Les yeux évoquent  la possibilité de voir, mais aussi celle de comprendre, de voir les choses à 

la lumière de Dieu 

‐ Les pieds désignent  la capacité de marcher, de marcher sa vie, de marcher sur le chemin de 

la vie. 

 

8. Les Psaumes comme compagnons de méditation 

Si j’ai choisi les Psaumes,  c’est parce qu’ils parlent abondamment du corps.  

Ce qui est particulier avec les Psaumes, c’est que ce sont des Paroles de Dieu (comme les autres livres 

bibliques d’ailleurs), mais ils nous sont donnés pour parler à Dieu.  

Les Psaumes  se prêtent aussi bien à l’intériorisation : on peut les lire, apprendre un verset, le redire 

dans la journée, marcher avec. 

9. Un chemin en 6 étapes 

Voici donc un chemin en 6 étapes. On pourrait les prendre dans un autre ordre, en inventer d’autres.  

1. L’homme5 façonné : « C’est toi qui as créé mes reins » Ps 139, 13 

2. L’homme en marche : « Je marcherai en présence du Seigneur » Ps 56, 14 

3. L’homme assoiffé : « Mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair » Ps 63, 2 

4. L’homme éprouvé : « Mon cœur fond au milieu de mes entrailles » Ps 22, 13 

5. L’homme qui s’ouvre : « Ouvre mes yeux » Ps 119, 18 

6. Dans l’intimité avec Dieu : « Mon cœur exulte, ma chair repose en confiance » Ps 16, 9 

Il y aura à chaque fois : 

Une page titre avec un thème et une image,  

A l’intérieur : un Psaume ou quelques extraits de Psaumes (traduction de la Bible liturgique), 

parfois un encadré avec  des indications sur l’anthropologie biblique.  

Au dos du feuillet quelques notes pour mieux entrer dans le thème ainsi que quelques 

impulsions pour prier et méditer avec ces textes.  

                                                            5 Par homme, j’entends bien sûr l’être humain. 

 Parler du début de la vie et tomber sur Dieu La Bible nous offre une approche de l’homme très incarnée et très concrète. Le corps humain est évoqué dans sa réalité, depuis le début et jusqu’à la fin.  Quand les hommes de la Bible parlent du début de la vie, ils tombent quasi naturellement sur Dieu. En fait, souvent, ils en parlent à Dieu.   Parler avec les mots de la création Si on ne sait pas grand‐chose du comment du début de la vie, on ose en parler avec des mots très concrets. On la comprend comme une œuvre de création. Une certitude est présente : Dieu est celui qui donne la vie, il l’a donnée au début, il la donne encore à chaque fois qu’un enfant est formé dans le ventre de sa mère.   Emerveillement Les Psaumes et les écrits de sagesse s’émerveillent devant la merveille de l’être humain. Ils citent très concrètement des organes et des parties du corps. Le Ps 139 cite les reins et les os. Cela peut paraître bizarre. Ne serait‐ce pas une façon de dire que Dieu s’occupe de chaque partie du corps, même de celles  que nous ne voyons pas et que nous ne maîtrisons pas ?  Dans la confiance ou face au non‐sens  Rappeler le début de sa vie peut se faire dans un moment d’émerveillement et de reconnaissance envers Dieu. Le Ps 22 et le livre de Job (Jb 10, 8‐12), nous disent que celui qui se sent abandonné par Dieu peut aussi faire mémoire de l’expérience puissante qu’il a fait au début de sa vie et en appeler à Dieu.    Tout au long de la vie Si Dieu est présent dès le début de la vie, le Ps 139 nous aide aussi à découvrir combien Dieu accompagne la vie de l’homme. Même si je n’y comprends pas grand‐chose, je peux dire avec le Psalmiste : « Je me réveille, je suis encore avec toi. » (Ps 139, 18b). Quelle chance, à chaque matin, à chaque réveil, je peux être avec lui.    

Prier avec les Psaumes qui parlent du début de la vie Prendre le temps de sentir les différentes parties et aspects de mon corps. 

Rendre grâce à Dieu pour le début de ma vie,  comme St Augustin « Je vais donc confesser ta gloire, Seigneur du ciel et de la terre en te louant pour mes commencements et ma première enfance dont je n’ai pas souvenir. » 

Retenir une phrase d’un Psaume, la redire, la méditer. 

  

L’homme façonné

« C’est toi qui as créé mes reins »

Ps 139, 13  

 

 

Psaume 139 (138) 13  C'est toi qui as créé mes reins, 

  qui m'as tissé dans le sein de ma mère. 

14  Je reconnais devant toi le prodige, 

  l'être étonnant que je suis :  

  étonnantes sont tes œuvres, 

  toute mon âme le sait. 

15  Mes os n'étaient pas cachés pour toi 

  quand j'étais façonné dans le secret, 

  modelé aux entrailles de la terre. 

16  J'étais encore inachevé, tu me voyais ;  

  sur ton livre, tous mes jours étaient inscrits, 

  recensés avant qu'un seul ne soit ! 

17  Que tes pensées sont pour moi difficiles, 

  Dieu, que leur somme est imposante ! 

18  je les compte : plus nombreuses que le sable ! 

  je m'éveille : je suis encore avec toi. 

 

Psaume 119 (118) 73 Tes mains m’ont façonné, affermi, 

   Eclaire‐moi que j’apprenne tes volontés.  

DansladétressePsaume 22, 9-10 9  C'est toi qui m'as tiré du ventre de ma mère, 

   qui m'as mis en sûreté entre ses bras. 

10 A toi je fus confié dès ma naissance ; 

  dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu. 

Réflexiondesagesse

Sagesse 7, 1-6 1  Je suis moi aussi un homme mortel, égal à tous,  

descendant du premier qui fut façonné.  Dans le ventre d'une mère, j'ai été sculpté en chair. 

2    durant dix mois, ayant pris consistance dans le sang à partir     d'une semence d'homme et du plaisir compagnon du sommeil. 3    Moi aussi, dès ma naissance, j'ai aspiré l'air qui nous est commun     et je suis tombé sur la terre qui nous reçoit tous pareillement :  

 comme pour tous, mon premier cri fut des pleurs. 4     J'ai été élevé dans les langes, au milieu des soucis. 5     Aucun roi n'a débuté autrement dans l'existence. 6     Pour tous, il n'y a qu'une façon d'entrer dans la vie  

comme d'en sortir.  

  

La Bible s’intéresse aux différentes parties du corps. En hébreu, on n’a d’ailleurs pas de mot pour dire « le corps », sauf pour un cadavre. On parlera donc des os, de  la chair, du cœur, de l’âme, de la main, des pieds, des reins, des entrailles etc. Une façon de prendre au sérieux chaque organe et membre du corps. Chaque organe ou membre du corps désigne aussi plus que lui‐même.  Zoom sur les reins :  Comme le cœur, les reins désignent l’intériorité de l’homme. Si le cœur désigne l’intériorité consciente, les reins par contre évoquent ce qu’il y a de plus profond dans l’homme, une intériorité « non‐maîtrisée » par la pensée. Les reins sont le siège des émotions les plus diverses allant de l’exultation à la souffrance la plus profonde.   Zoom sur les os :  Les os évoquent  la structure interne, la solidité et la  consistance de la personne. Les os sont souvent synonymes de force ou de capacité à tenir debout. Ils sont associés à la chair dans quelques textes célèbres (Gn 2, 23 ; 29, 14)   

 Mettre un pied devant l’autre et recommencer 

   La marche fait partie des attitudes plus concrètes de l’être humain.  Elle permet de faire des déplacements et de s’ouvrir à du neuf.  L’homme qui marche peut « sortir » de chez lui, aller vers d’autres personnes, vers d’autres horizons (cf l’invitation du pape François).  

  Marcher sa vie « Dans la Bible, on marche sa vie… D’un bout à l’autre du livre saint, on paraît obsédé par l’idée de pouvoir diriger librement ses pas… » Marcher, c’est plus que marcher. Ce qui est vécu par les pieds représente le chemin de vie d’un homme ou d’une femme. Marcher, c’est une façon de se comporter, d’avancer, de trouver sens. 

Discerner le chemin de vie Si l’homme accorde tant d’importance à la marche et au chemin, c’est qu’il est à la recherche d’un chemin de vie, d’un chemin qui « fait sens ». Tous les chemins ne sont pas égaux.  La Bible invite à un discernement. Elle nous donne aussi des balises : des hommes et des femmes qui ont marché, qui se sont peut‐être trompés ou perdus, mais qui se sont relevés et ont continué de marcher.  

Demander à Dieu de marcher avec nous La vie nous offre des compagnons de route, tantôt choisis, tantôt subis.  Dieu s’offre aussi comme compagnon de route. Il dit à Jacob : « Je suis avec toi et je te garderai sur tous les chemins où tu iras. » (Gn 28, 15)  Fort de l’expérience de Jacob, Moïse demande à Dieu de venir lui‐même marcher avec lui (Ex 33, 13), une demande avec laquelle Jésus renouera  en rejoignant le chemin d’Emmaüs, au soir de Pâques (Lc 24, 15).  

 

Prier avec les Psaumes de l’homme qui marche Prendre le temps de la marche, profiter de sortir de chez moi, d’aller vers d’autres personnes et d’autres horizons. 

Profiter de m’arrêter pour vérifier mon chemin. Prendre le temps de me demander comment  « je marche ma vie », vers quoi je cours. 

Parler à Dieu de mon chemin, lui demander de venir marcher avec moi, apprendre par cœur une parole de Psaume qui est pour moi « une parole de vie ».  

 

L’homme en marche

« Je marcherai en présence du Seigneur »

Ps 56, 14 

 

 

 

Psaume 139 (138)

1    Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais, 2    Tu sais quand je m’asseois, quand je me lève ; 

  de très loin, tu pénètres mes pensées. 3   Que je marche ou me repose, tu le vois,  

   tous mes  chemins te sont familiers… 

23      Scrute‐moi, mon Dieu, tu sauras ma pensée ;        éprouve‐moi, tu connaîtras mon cœur. 24     Vois si je prends le chemin des idoles,        et conduis‐moi sur le chemin d’éternité.  

 

Psaume 86 (85)   11   Montre‐moi ton chemin Seigneur,          que je marche suivant ta vérité,         Unifie mon cœur pour qu’il craigne ton nom. 

Psaume 119 (118) 1      Heureux les hommes intègres dans leurs voies       qui marchent suivant la loi du Seigneur ! 32    Je cours dans la voie de tes volontés,       car tu mets au large mon cœur. 45    Je marcherai librement, car je cherche tes préceptes. 

105    Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route. 

176   Je m’égare, brebis perdue, viens chercher ton serviteur. 

 

Psaume 84 (83) 6    Heureux les hommes dont tu es la force,  

     des chemins s’ouvrent dans leur cœur.   

Psaume 73 (72) 2   Un rien et je perdais pied, un eu plus, et je faisais un faux pas.

Psaume 18 (17) 29  Tu es la lumière de ma lampe,     Seigneur mon Dieu, tu éclaires ma nuit. 30  Grâce à toi, je saute le fossé,     grâce à mon Dieu, je franchis la muraille.   33  C'est le Dieu qui m'emplit de vaillance     et m'indique un chemin sans reproche. 34  Il me donne l'agilité du chamois,      il me tient debout sur les hauteurs. 37  C’est toi qui allonges ma foulée,       sans que faiblissent mes chevilles. 

Ps 23 (22) 4    Si je traverse les ravins de la mort,      je ne crains aucun mal, car tu es avec moi      ton bâton me guide et me rassure.  

Ps 31 (30) 8    Ton amour me fait danser de joie :     tu vois ma misère et tu sais ma détresse. 9    Tu ne m'as pas livré aux mains de l'ennemi ;     devant moi, tu as ouvert un passage.   

Ps 56 (55) 14  Tu m'as délivré de la mort     et tu préserves mes pieds de la chute,      pour que je marche à la face de Dieu     dans la lumière des vivants.   

Ps 116 (114) 9    Je marcherai en présence du Seigneur      sur la terre des vivants.    

  Au cœur de la difficulté 

Paradoxalement, les beaux psaumes de « soif de Dieu » sont nés dans des 

situations difficiles : celle d’un homme poursuivi par des ennemis qui en 

veulent à sa vie (Ps 63), celle d’un homme exilé et incompris (Ps 42).  

  Un désir qui habite tout l’homme 

Le manque réveille le désir. La soif tenaille la chair, mais envahit aussi tout 

l’être. Celui qui vit dans une terre aride devient lui‐même une terre aride, 

assoiffée. 

  Creuser le désir 

La soif d’eau ouvre à une autre soif. 

L’homme est placé devant la question radicale : qu’est‐ce qui peut étancher 

ma soif ? Qu’est‐ce qui me fait vivre ? Qu’est‐ce qui me fera vivre en 

plénitude ? Il pressent que c’est une présence, celle de Dieu « Ton amour vaut 

mieux que la vie ».  Sur le bord d’un puits et sur la croix, Jésus reconnaîtra 

aussi sa soif. 

   Psaumes nuit et jour 

L’aube et la nuit sont des moments particulièrement propices à la prière. Il y a 

une ressemblance entre l’attente de l’aube et l’attente de Dieu qui vient 

comme une lumière. La nuit et les insomnies peuvent devenir des moments 

pour parler à Dieu et redire les paroles des Psaumes.   

   Entrer dans la louange et l’intimité avec Dieu 

La louange s’enracine dans le passé et le présent. Elle ouvre aussi un avenir. 

Elle tourne vers Dieu et permet d’entrer dans son intimité en s’attachant à lui, 

comme on s’attache à une personne, en vivant dans la confiance sous son aile.  

 

Prier avec les Psaumes de l’homme assoiffé

Reconnaître ma « terre aride ».  

Quels sont mes désirs, de quoi ai‐je soif ? Qu’est‐ce qui me fait vivre ? 

M’ouvrir à Dieu dès le matin et durant la nuit, entrer dans la louange. 

 

      

L’homme assoiffé   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair »

Ps 63, 2 

 

 

Psaume 63 (62)

1 Psaume de David 

lorsqu’il était dans le désert de Juda  

2 Dieu, tu es mon Dieu,   

je te cherche dès l'aube : 

    mon âme a soif de toi ; 

     après toi languit ma chair, 

    terre aride, altérée, sans eau.   

  3  Je t'ai contemplé au sanctuaire, 

    j'ai vu ta force et ta gloire. 

  4  Ton amour vaut mieux que la vie : 

    tu seras la louange de mes lèvres !   

  5  Toute ma vie je vais te bénir, 

    lever les mains en invoquant ton nom. 

  6  comme par un festin je serai rassasié ; 

    la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.     7  Dans la nuit, je me souviens de toi 

    et je reste des heures à te parler. 

  8  Oui, tu es venu à mon secours : 

    je crie de joie à l'ombre de tes ailes. 

  9  Mon âme s'attache à toi, 

    ta main droite me soutient.  

  10  Mais ceux qui pourchassent mon âme, 

     qu’ils descendent aux profondeurs de la terre, 

   11  qu’on les passe au fil de l’épée, 

     qu’ils deviennent la pâture des loups ! 

   12  Et le roi se réjouira de son Dieu 

     qui jure par lui en sera glorifié, 

     tandis que l’homme de mensonge aura la bouche close. 

  

   

 

  Psaume 42 (41)   2  Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, 

     Ainsi mon âme te cherche, toi mon Dieu. 

  3  Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant, 

     quand pourrai‐je m’avancer face à Dieu ? 

   6  Pourquoi te désoler, ô mon âme et gémir sur moi 

     Espère en Dieu ! De nouveau je rendrai grâce : 

     Il est mon sauveur et mon Dieu. 

 

Zoom sur la chair, l’âme et l’esprit 

La foi chrétienne offre la chance d’une réconciliation radicale avec le corps. «L’idée hébraïque de la personne est celle d’un corps animé, et non celle d’une âme incarnée. » Dans la Bible, on ne trouve pas le dualisme corps‐âme. On va parler de chair, d’âme (néphésh) et d’esprit et ce sont autant d’aspects de la personne.  

La chair correspond à la personne vue sous l’angle de sa fragilité, de sa beauté. C’est ce qui fait de nous quelqu’un d’unique. La chair est faite pour accueillir l’Esprit.   L’âme (néphésh en hébreu) ce n’est pas l’ «âme », comme nous l’entendons. C’est plutôt le souffle localisé dans la gorge, la respiration vitale, le lieu du désir, de la faim ou de la soif. On pourrait traduire néphès par « être de désir ». En somme, c’est tout moi avec « mon envie de vivre ». La néphèsh est aussi le siège des émotions, de la joie et de l’affliction (Ps 35,9 ; 42,2‐3).  L’esprit (ruah). En hébreu, un même mot désigne le vent, le souffle, la respiration, l’esprit de l’homme et l’esprit de Dieu. Du point de vue de l’homme, l’esprit c’est le souffle de vie reçu de Dieu. Il va et vient entre Dieu et l’homme. Quand un homme ou une femme accueille l’Esprit de Dieu, l’esprit de l’homme et l’Esprit de Dieu sont comme confondus (Ps 51 (50), 12‐13.19 ; Rm 8, 14‐16).  Evoquer l’esprit de l’homme, c’est évoquer cette capacité de relation avec Dieu.   

Le corps éprouvé 

« La Bible n’oublie jamais le corps et paraît parfois ne penser qu’à lui. 

Mais quand elle pense au corps, elle voit en lui le lieu d’un combat qui dépasse 

le corps. » Maladie, pauvreté, solitude tendent à se rencontrer.  

L’épreuve lieu de rendez‐vous et de révélation 

Dans les lieux de souffrance naît une attente. Un rendez‐vous est donné. 

L’homme va‐t‐il vivre sa souffrance avec Dieu ou sans lui ?  

L’épreuve est aussi un lieu de révélation de celui qui souffre :  

Comment va‐t‐il vivre et survivre ?  

Un lieu de révélation de l’entourage : vont‐ils juger, accuser, compatir, 

accompagner, prendre soin ? 

Mettre des « mots » sur  les « maux » 

Les Psaumes nous invitent à oser dire le mal (membre par membre) oser en 

parler aux autres, à Dieu, crier vers lui.  

On ne distingue pas ce qui est physique et ce qui est psychique ou spirituel. La 

maladie isole. On peut devenir malade parce qu’on a des ennemis ou parce 

qu’on n’arrive pas à parler : Ps 39 (38). 

De la souffrance à la louange 

Plusieurs Psaumes nous conduisent de la souffrance à la louange, parfois de 

façon abrupte et inattendue. « Béni soit le Seigneur : son amour a fait pour moi 

des merveilles … ! Et moi, dans mon trouble, je disais : " je ne suis plus devant 

tes yeux. "  Pourtant, tu écoutais ma prière quand je criais vers toi. » Ps 31 (30) 

22‐23. Le Psalmiste devient celui qui encourage ses frères. « Tu m’as répondu 

et je proclame ton nom devant mes frères » Ps 22 (21), 22b‐23.  

 

Prier avec les Psaumes de l’homme éprouvé,  C’est apprendre à mettre des mots sur les maux, oser dire la 

souffrance. 

C’est aussi élargir notre cœur. La Bible nous invite à prier avec les mots 

de celui qui souffre, même quand je vais bien. « Au lieu de prier pour 

ceux qui…, dire je à leur place. » 

  

L’homme éprouvé   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Mon cœur fond au milieu de mes entrailles »

Ps 22, 13 

 

 

Psaume 22 (21)

2  Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as‐tu abandonné ?  

   Le salut est loin de moi, loin des mots que je rugis. 

3  Mon Dieu, j'appelle tout le jour, et tu ne réponds pas ;  

   même la nuit, je n'ai pas de repos. 

15   Je suis comme l’eau qui se répand,  

   tous mes membres se disloquent, 

    Mon cœur est comme la cire,  

   il fond au milieu de mes entrailles. 

   Ma vigueur a séché comme l’argile, 

   ma langue colle à mon palais. 

Ps 31 (30)

10  Prends pitié de moi Seigneur, je suis en détresse 

   La douleur me ronge les yeux, la gorge et les entrailles. 

11  Ma vie s’achève dans les larmes  

   et mes années dans la souffrance. 

 

Ps 102 (101)

4  Mes jours s’en vont en fumée, 

   Mes os comme un brasier sont en feu. 

 5  Mon cœur se dessèche comme l’herbe fauchée. 

   J’oublie de manger mon pain ; 

6  à force de crier ma plainte, ma peau colle à mes os. 

7  Je ressemble au corbeau du désert,  

   Je suis pareil à la hulotte des ruines, 

8  Je veille la nuit comme un oiseau solitaire sur un toit. » 

Ps 38 (37)

11  Le cœur me bat, ma force m’abandonne,  

   et même la lumière de mes yeux. 

12  Amis et compagnons se tiennent à distance, 

   et mes proches à l’écart de mon mal. 

Ps 39 (38) 2  J'ai dit : " Je garderai mon chemin 

sans laisser ma langue s'égarer ; je garderai un bâillon sur ma bouche, tant que l'impie se tiendra devant moi. " 

   3  Je suis resté muet, silencieux ; je me taisais, mais sans profit.  Mon tourment s'exaspérait, 

  4  mon cœur brûlait en moi. Quand j'y pensais, je m'enflammais, et j'ai laissé parler ma langue. 

   5  Seigneur, fais‐moi connaître ma fin, quel est le nombre de mes jours : je connaîtrai combien je suis fragile...  

Le souffrant parle souvent du cœur : 

 

 

 

 

 

 

Zoom sur le cœur dans la Bible 

Le cœur est le centre de gravité de l’homme. Il évoque l’intériorité. 

Le cœur permet de penser, réfléchir, comprendre, faire des projets. 

Le cœur est aussi le siège de réactions physiologiques , d’émotions et de 

passions. 

La Bible milite pour : 

‐ un cœur unifié « Unifie mon cœur pour qu’il craigne ton nom » Ps 86, 11 

‐ un cœur de chair : un cœur vivant qui sache réagir Ez 36, 26 

‐ un cœur élargi qui ne ressent plus l’angoisse et s’ouvre à la volonté  

  de  Dieu et aux autres : Ps 4, 2 ; 25 (24), 17 ; 119 (118), 32 

 Importance de voir Dans la Bible, on accorde beaucoup d’importance aux sens, notamment aux yeux qui permettent de voir la lumière et aux oreilles faites pour entendre.   Ouvrir les yeux et s’émerveiller L’attitude humaine qui consiste à ouvrir les yeux et à s’émerveiller devant ce qui est beau a quelque chose de divin. Celui qui voit la beauté de la création ressemble à Dieu qui posa un regard admiratif sur les œuvres de sa création : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait, cela était très bon  » (Gn 1, 31)   Ils ont des yeux et ne voient pas Il y a aussi des hommes et des femmes qui ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas (Is 6, 9). Leurs organes semblent fonctionner normalement, mais rien ne rentre, ou alors, ils ne comprennent pas. C’est ce que Jésus reproche à ses disciples : « Vous avez des yeux: ne voyez‐vous pas? Vous avez des oreilles: n'entendez‐vous pas? » (Mc 8, 18)   Il y a voir et voir Car voir, c’est bien plus que voir. « Il y a une marge importante entre être témoin de quelque chose et savoir l’interpréter de l’intérieur ». Nous sommes conviés à voir au‐delà des apparences, voir les choses à la lumière de Dieu, les voir comme Dieu les voit.  Une telle vision en profondeur est ressenti comme un don de Dieu, d’où les belles prières auxquelles les Psaumes nous invitent : « Ouvre mes yeux » (Ps 119, 18), « Fais‐nous voir Seigneur ton amour » (Ps 85, 8), « Par ta lumière, nous voyons la lumière. » (Ps 36, 10)  Nous sommes aussi faits pour voir Dieu Si Jésus ouvre les yeux des aveugles, si les yeux des disciples d’Emmaüs s’ouvrent, c’est pour nous dire que nous sommes faits pour voir. St Paul nous dit qu’au final, nous sommes faits pour voir Dieu : « À présent, nous voyons dans un miroir et de façon confuse, mais alors, ce sera face à face. » (1 Co 13, 12)  

Prier avec les Psaumes de l’homme qui s’ouvre  

C’est ouvrir mes yeux et mes oreilles, m’entraîner à regarder et à 

écouter avec attention. 

C’est aussi demander à Dieu de me donner de voir les personnes qui 

m’entourent, les événements de ma vie « à sa lumière ». 

 

L’homme qui s’ouvre

« Ouvre mes yeux »

Ps 119, 18  

 

 

 

 

 

Desyeuxpourvoir Psaume 119 (118)

  18   Ouvre mes yeux,         que je contemple les merveilles de ta loi.  

  15   Je veux méditer sur tes préceptes         et contempler tes voies. 

 

Psaume 8

4     A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,        la lune et les étoiles que tu fixas, 5     qu’est‐ce que l’homme pour que tu penses à lui,       le fils d’un homme, que tu en prennes souci ? 6     Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu,        le couronnant de gloire et d’honneur,   7    Tu l’établis sur les œuvres de tes mains,        Tu mets toute chose à ses pieds.    

Psaume 36 (35)

10    En toi est la source de la vie ;       par ta lumière nous voyons la lumière.  

Psaume 4

7    Beaucoup demandent :        « Qui nous fera voir le bonheur ? »       Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage.  

  

Psaume 18 (17) 29  Tu es la lumière de ma lampe, 

 Seigneur mon Dieu, tu éclaires ma nuit.   

Psaume 85 (84) 8   Fais‐nous voir, Seigneur, ton amour,    et donne‐nous ton salut.   

DesoreillespourentendrePsaume 40 (39) 7  Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice,    tu as ouvert mes oreilles ;   Tu ne demandais ni holocauste ni victime, 8   Alors j’ai dit : « Voici, je viens.    Dans le livre, est écrit pour moi    ce que tu veux que je fasse :    ta loi me tient aux entrailles. »  

 

 

S’ouvrir 

La Bible aime raconter comment Dieu peut ouvrir des personnes :  ‐ ouverture des yeux pour voir (Ps 146, 8 ; Jn 9, 14 ; Lc 24, 31) ‐ ouverture des oreilles pour entendre (Mc 7, 34‐35), ‐ ouverture de la matrice pour enfanter (Ex 13, 2 ; Lc 2, 23, ‐ ouverture du cœur pour s’attacher à Dieu (Ac 16, 14) ‐ ouverture de l’intelligence pour comprendre (Lc 24, 45)  

Une « Parole de Dieu » pour parler à Dieu Dans toute la Bible, les Psaumes ont un statut particulier. Ce sont des « Paroles de Dieu » qui nous sont données  afin que nous les hommes puissions « parler à Dieu », lui dire « tu », l’interpeler, le secouer, lui confier ce que je vis. Des paroles de Dieu pour parler à Dieu, c’est assez original ! 

« La part qui me revient fait mes délices » Ps 16, 6 Me réjouir de ma part, de ma vocation, de mon chemin de vie unique et différent.  Me réjouir de vivre là où je suis avec les proches qui m’entourent. Et surtout me réjouir de vivre en présence du Seigneur. C’est l’expérience de Marie de Béthanie : « Elle a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée » (Lc 10, 42).  

Vivre en présence de Dieu : face à face et intériorité « Je garde le Seigneur devant moi sans relâche. Il est à ma droite, je suis inébranlable » Ps 16, 8. Dieu est là comme un vis‐à‐vis, je peux lui parler, l’écouter. Mais il est aussi présent, au plus intime de moi‐même comme un maître intérieur : « Je bénis le Seigneur qui me conseille, même la nuit mon cœur m’avertit » Ps 16, 7. Dans le texte original on a « mes reins m’avertissent ». Ceci signifie que Dieu est là  dans mon intériorité la plus profonde,  là où mes pensées n’ont pas de maîtrise, c’est là qu’il m’enseigne.  

Les effets de l’intimité avec Dieu L’abandon à Dieu a des effets physiques et somatiques. Plusieurs parties du corps sont concernées,  jusqu’à la chair fragile et belle. « Mon cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle‐même reposer en confiance » Ps 16, 9.  Quelque chose se déploie dans la personne et trouve son accomplissement.   

Un avant‐goût de résurrection Ce qui est vécu d’authentique avec Dieu doit pouvoir se prolonger dans un au‐delà. Si Dieu est présent à la chair de l’homme, cela nous donne une espérance pleine de hardiesse et nous ouvre à la résurrection.  « Tu ne peux m’abandonner à la mort, ni laisser ton ami voir la corruption. Tu m’apprends le chemin de la vie. Devant ta face débordement de joie, à ta droite, éternité de délices. » Ps 16, 10‐11  

Prier avec le Psaume 16 C’est me réjouir de la part qui me revient, de mon chemin de vie, de mes compagnons de route.  

C’est laisser Dieu me parler et m’enseigner dans les profondeurs de mon être. 

C’est vivre dans la confiance et ouvrir ma chair à la puissance de la résurrection.  

  

Dans l’intimité avec Dieu

« Mon cœur exulte, ma chair repose en

confiance » Ps 16, 9  

 

 

 

 

 

Psaume 16 (15)

1  Garde‐moi, mon Dieu :   

   J'ai fait de toi mon refuge.   

2  J'ai dit au Seigneur : " Tu es mon Dieu !   

   Je n'ai pas d'autre bonheur que toi. "   

  

3  Toutes les idoles du pays, 

Ces dieux que j'aimais,  

4  Ne cessent d'étendre leurs ravages,    

Et l'on se rue à leur suite.   

Je n'irai pas leur offrir le sang des sacrifices ;   

   leur nom ne viendra pas sur mes lèvres !   

  

5  Seigneur, mon partage et ma coupe :   

De toi dépend mon sort.   

6  La part qui me revient fait mes délices ;   

   J'ai même le plus bel héritage !   

  

7  Je bénis le Seigneur qui me conseille :   

Même la nuit mon cœur m'avertit.   

8  Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;   

Il est à ma droite : je suis inébranlable.   

  

9  Mon cœur exulte, mon âme et en fête,   

Ma chair elle‐même repose en confiance :   

10  Tu ne peux m'abandonner à la mort   

Ni laisser ton ami voir la corruption.   

  

11  Tu m'apprends le chemin de la vie :  

   Devant ta face, débordement de joie !   

   A ta droite, éternité de délices !   

Unavant‐goûtderésurrection 

Le jour de Pentecôte, Pierre relit le Ps 16, 8ss et y voit la résurrection de  Jésus. 

Ac 2

25 David en effet dit de lui: Je voyais constamment le Seigneur devant moi, car il est à ma droite pour que je ne sois pas ébranlé. 26 Aussi mon coeur était-il dans la joie et ma langue a chanté d'allégresse. Bien mieux, ma chair reposera dans l'espérance, 27 car tu n'abandonneras pas ma vie au séjour des morts et tu ne laisseras pas ton saint connaître la décomposition. 28 Tu m'as montré les chemins de la vie, tu me rempliras de joie par ta présence. 29 Frères, il est permis de vous le dire avec assurance: le patriarche David est mort… 30 Mais il était prophète et savait que Dieu lui avait juré par serment de faire asseoir sur son trône quelqu'un de sa descendance… 31 il a donc vu d'avance la résurrection du Christ, et c'est à son propos qu'il a dit: Il n'a pas été abandonné au séjour des morts et sa chair n'a pas connu la décomposition. 32 Ce Jésus, Dieu l'a ressuscité, nous tous en sommes témoins.  

A Anitoche de Pisidie, lors de sa toute première homélie,  Paul affirme la même chose : 

Ac 13 32 Nous aussi, nous vous annonçons cette bonne nouvelle : la promesse faite aux pères, 33 Dieu l'a pleinement accomplie à l'égard de nous, leurs enfants, quand il a ressuscité Jésus, comme il est écrit au psaume second : Tu es mon fils, moi, aujourd'hui, je t'ai engendré. Ps 2, 7 34 Que Dieu l'ait ressuscité des morts, sans retour possible à la décomposition, c'est bien ce qu'il avait déclaré : Je vous donnerai les saintes, les véritables réalités de David. Is 55,3 35 C'est pourquoi, il dit aussi dans un autre passage : Tu ne laisseras pas ton Saint connaître la décomposition. Ps 16, 10