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EHESS Le Défi de l'enseignement religieux. Problématiques et perspectives. Les Cahiers de recherches en sciences de la religion by Marcel Aubert; Micheline Milot; Richard Reginald Review by: Françoise Champion Archives de sciences sociales des religions, 37e Année, No. 80 (Oct. - Dec., 1992), pp. 238-239 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30128597 . Accessed: 12/06/2014 22:49 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.78.144 on Thu, 12 Jun 2014 22:49:38 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Le Défi de l'enseignement religieux. Problématiques et perspectives. Les Cahiers de recherches en sciences de la religionby Marcel Aubert; Micheline Milot; Richard Reginald

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Le Défi de l'enseignement religieux. Problématiques et perspectives. Les Cahiers de recherchesen sciences de la religion by Marcel Aubert; Micheline Milot; Richard ReginaldReview by: Françoise ChampionArchives de sciences sociales des religions, 37e Année, No. 80 (Oct. - Dec., 1992), pp. 238-239Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30128597 .

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

Dans les diffdrents domaines abord6s - Rd- volution, 16gislation, tdl6vision, revues, ma- riage, tenue vestimentaire, vie sociale, religieuse, professionnelle - les rdponses et les analyses sont nuances et beaucoup de conclu- sions partielles sont faites en termes d'ambi- valence, d'ambigui't6. Les normes peuvent produire des effets paradoxaux, donner lieu i

des interpr6tations pratiques divergentes et les lois, comme partout, ne sont pas toujours ap- pliqudes et certaines scolastiquement contour- n6es. La vitalit6 du mouvement f6minin s'avyre en tout cas pr6sente. On pourra s'en persuader en lisant un des chapitres les mieux venus du livre, sur les r6unions i but religieux (jalese), contr616les par des femmes et dont la multiplication et les fonctions diverses sont tout a fait symptomatiques. Dans ce chapitre particulidrement, le travail de l'anthropologue de terrain donne sa pleine mesure. Sept pages de bibliographie et des documents photogra- phiques compldtent le texte.

Constant Hamds.

80.2 AUBERT (Marcel), MILOT (Micheline),

REGINALD (Richard).

Le Defi de I'enseignement religieux. Proble- matiques et perspectives. Les Cahiers de re- cherches en sciences de la religion, vol. 9. Universit6 Laval, Qudbec, 1988, 242 p.

Grace i la diversit6 des perspectives des dif- fdrents articles qui le composent, cet ouvrage permet de bien saisir tant la prdsence de l'en- seignement religieux dans le monde scolaire qudb6cois que les d6bats actuellement en cours.

< La conjoncture scolaire du Qu6bec est ca- ractdrisde par un donn6 structurel confession- nel, subdivisant le territoire en deux juridictions, catholique et protestante. De ce fait, toute 6cole du systdme public 6tant soit catholique, soit protestante, I'enseignement re- ligieux y est pr6sent comme un < allant de soi > et correspond aux conceptions que lui as- signent normalement ces confessions (Pr6- sentation). a L'enseignement religieux catholique se congoit comme une contribution spdcifique B l'6ducation de la foi du jeune ca- tholique et l'enseignement religieux protestant veut offrir une initiation i la tradition juddo- chr6tienne sous un angle plus littdraire et his- torique tout en crdant des ouvertures i l'6gard des autres grandes traditions religieuses > (Pierre Lebuis). Depuis 1983 l'6cole primaire et secondaire offre le choix entre un cours

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d'enseignement religieux confessionnel et un cours d'enseignement moral. Jusqu'alors, si ses parents avaient demand6 i ce qu'il soit exempt6 de l'enseignement religieux confes- sionnel, I'61dlve suivait un < enseignement mo- ral >> ou, au secondaire, un enseignement de <( culture religieuse >. En 1983, avec I'intro- duction du rdgime des options, a 6t6 mis fin aux cours d'enseignement religieux de type culturel (l'article de M. Gdgoire s'interroge: < L'abandon de l'enseignement religieux culturel: un gain ou une perte au bilan dduca- tif ? ,>). L'enseignement religieux (confession- nel) en est venu g s'intituler < enseignement moral et religieux >, comme pour < rdcupdrer > l'enseignement moral disent certains.

La plupart des articles, tout en ne refusant pas forc6ment de prendre position, s'appuient sur des enquites ou/et des analyses rigou- reuses. Presque tous les auteurs aboutissent alors i souligner les ambigui't6s et les contra- dictions insurmontables de l'enseignement ca- tholique qui se veut tout i la fois enseignement acaddmique et socialisation croyante.

Sous la plume d'Edouard-Charles Lebeau, I'ouvrage, au titre d'une mise en perspective comparative, comporte un article sur < L'en- seignement religieux culturel en Angleterre >, * un des seuls pays occidentaux oii l'introduc- tion d'une perspective non confessionnelle dans l'enseignement religieux a eu quelque succds > et se poursuit done (ce qui n'est plus le cas, ni au Qudbec, ni aux USA). C'est au cours des anndes soixante qu'a commenc6 de se d6velopper en Angleterre une demande et une r6flexion sur une < nouvelle 6ducation re- ligieuse >. Un premier projet a vu le jour en 1971. Si l'approche confessionnelle et ndo- confessionnelle est r6solument rejet6e, le pro- jet prdconise une vision de l'enseignement religieux culturel oii est inclus i la fois une < quite personnelle de sens + et une < 6tude objective de la religion >. E.C. Lebeau a ana- lys6 les manuels d'enseignement religieux en se demandant si le projet d'un enseignement religieux susceptible de soutenir une < quite de sens >, est compatible avec une vision objec- tive, non id6alis6e, de la religion. En effet il y a toujours un risque que l'enseignement sur les religions s'< ajuste >> B la qu&te de sens et prenne une coloration par trop philosophico- religieuse, c'est-A-dire trop axde sur la doctrine ou l'iddologie comme si la religion n'6tait qu'affaire de sens. Les programmes d'6tude des religions ont plut6t tendance B s'attarder sur les dieux et sur les pridres que sur les ques- tions de conflits, de domination, de pouvoir et de justice. I1 conclut qu'il < faut prendre de sdrieuses distances face A l'objectif explicite

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BULLETIN DES OUVRAGES

de quete de sens dans un programme d'6tude des religions, sinon d'dliminer cet objectif dans la mesure oii on veut ddconfessionnaliser vraiment l'6tude des religions et Cviter la r&- apparition des orientations crypto-confession- nelles (...). Cette position n'interdit nullement I'initiative personnelle pour une quete de sens. Au fond nous disons simplement qu'il n'est pas ndcessaire ni souhaitable que l'objectif de quite de sens figure explicitement au pro- gramme d'6tudes des religions >>.

Frangoise Champion.

80.3 AUBREE (Marion), LAPLANTINE (Frangois).

La Table, le Livre et les Esprits. Naissance, evolution et actualit4 du mouvement social spirite entre France et Brisil. Paris. J.C. Lat- tbs, 1990. 342 p.

Le sous-titre de l'ouvrage signale trbs exac- tement son contenu. Celui-ci est done tout d'a- bord un vaste panorama du spiritisme en France et au Brfsil oi, i la difference de la France. sa vitalit6 n'a jamais cessd. En matibre d'informations historiques, peut-8tre le lecteur qui connait ddja bien cette religion cr66e au XIXe sibcle par L6on Denizard Rivail (alias Al- lan Kardec) ne d6couvrira gubre de choses nou- velles - mais le travail d'enqu~te sur le terrain au Br6sil lui apportera en revanche sans doute des donndes neuves. Le grand mirite de l'ou- vrage est le foisonnement et la vigueur de pen- see. De ses multiples th6matiques et analyses je ne peux relever que quelques points. S'a- gissant de mises en perspective gfndrales, la courte d6monstration de la fagon dont le spi- ritisme constitue la + pointe avanc6e > de l'&- volutionnisme qui s'impose dans la seconde moiti6 du XIXe sibcle est convaincante. Vigou- reuse aussi (meme si elle n'est pas neuve) est la ligne d'interpr6tation selon laquelle << la culture spirite ne fait que prolonger, amplifier et systimatiser ce que l'on pourrait appeler culture brdsilienne des esprits >. La << question de la d6pendance >> de la culture brdsilienne que soulbvent les auteurs retient elle aussi I'in- t6rat: < Nous touchons ici t une des contra- dictions de la socidtd brdsilienne. D'un cit6 cette soci6td est extrimement crdatrice, rdus- sissant aujourd'hui i exporter ses musiques,. ses danses, ses chansons, ses romans, ses te- lenIovelas dans le monde entier. Mais par ail- leurs, c'est une soci6td beaucoup plus agie qu'elle n'est agente et dont l'une des expres- sions sociales pourrait &tre le nombre impres- sionnant de m6diums qui se prdsentent toujours eux-mimes moins comme des acteurs que

comme des individus agis par des forces ve- nant de l'extdrieur, en l'occurrence de l'au-de- lit .

Les mises au point comparatives permettant de bien pr6ciser tel ou tel 6liment du spiritisme sont en gfndral trbs 6clairantes. Ainsi lorsque les auteurs estiment que le spiritisme ophre une << dissolution naturaliste >> du surnaturel, en se rdffrant n6anmoins, h la difference notamment du mesmdrisme (ou magn6tisme), i des forces + ind6pendantes de la conscience et de l'in- conscience des hommes >> et i une perspective non matdrialiste (une comparaison est aussi op6rde avec l'occultismc). Ainsi de meme lors- que les AA. examinent conjointement le spiri- tisme kardfciste et l'umbanda, optant pour le concept de Propio Ferreira de Camargo de << continuum m6diumnique >>. La comparaison des spiritismes frangais et brdsilien (qui ne fait pas l'objet d'un chapitre i part mais sous-tend nombre des d6veloppements) est particulibre- ment int6ressante.

Pour la France, les analyses de la synthbse de la science et de la religion op6r6e par le spiritisme, sans dtre tris neuves, sont bien me- ndes. Ainsi de l'analyse de la << foi positiviste >, au principe mime du spiritisme, et de la d6- monstration de l'6troite connivence qu'entre- tient le spiritisme (selon les spirites eux-mames < t616graphie spirituelle >>) avec les bouleversements techniques de l'6poque : < les grandes mutations de cette periode sont lides i l'ensemble de ces techniques qui visent i ca- pter et i transmettre cet univers v6ritablement invisible et imponderable des ondes et des rayons qui traversent les murs et franchissent des distances de plus en plus grandes >>. Int6- ressantes aussi sont les analyses du spiritisme comme mouvement social, mouvement post- politique (le terme n'est pas celui des AA.) fai- sant suite i l'6chec de 1948, et reprenant notamment ses id6aux de progrbs social.

Du ci6t6 du Br6sil. I'int6r&t des analyses est encore plus grand, du moins pour le lecteur frangais. Les divers chapitres consacres au + pivot de la mddiumnit6 >>, << la diffusion de la doctrine > et << aux oeuvres sociales +, i la << maladie >> et i la < m6decine spirite >>, 1'< art spirite >> sont tous passionnants. Les AA. malent avec bonheur descriptions concretes et analyses plurielles, loin de toute perspective unilatdrale. L'int&rit de ces ana- lyses (par exemple sur les raisons du nombre d'<< incorporations >> de peintres impression- nistes frangais par les mddiums) ne signifie pas qu'elles ne soient pas parfois trbs discutables. I1 est notamment difficile de se rallier i la dou- ble id6e du Br6sil comme socidt6 post-moderne et de l'art spirite comme post-moderniste. En

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