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Le dépistage du cancer du sein à Créteil Quelles réalités des territoires ? Caroline Grudzien et Raymond Mendy Etude encadrée par : Zoé Vaillant Stéphane Rican Audrey Bochaton Master Géographie, Santé, Territoire et Environnement Université Paris Ouest Nanterre la Défense Année 2014-2015

Le dépistage du cancer du sein à Créteil Quelles réalités ... · 7 puis envoie les résultats au professionnel prescripteur qui décidera si des examens complémentaires sont

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Le dépistage du cancer du sein à Créteil

Quelles réalités des territoires ?

Caroline Grudzien et Raymond Mendy

Etude encadrée par :

Zoé Vaillant

Stéphane Rican

Audrey Bochaton

Master Géographie, Santé, Territoire et Environnement

Université Paris Ouest Nanterre la Défense

Année 2014-2015

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Remerciements

Nous remercions l’équipe enseignante : Zoé Vaillant, Stéphane Rican, Audrey Bochaton.

Nous souhaitons également remercier Marianne Viot, chargée de recherche et Pierre-André

Juven, coordinateur du projet DéCLIC.

Nous tenons particulièrement à remercier les acteurs qui nous ont consacré du temps :

-Mme Brixi, médecin coordinatrice et Mme Caroll chargée de prévention de l’ADOC 94

-M Vasbinder, chargé de prévention et de proximité de la Ligue contre le cancer

-Mme Brault, responsable prévention santé du Centre Communal d’Action Sociale

-Mme Liron, chargée de mission à la direction politique de la ville, ex-Atelier Santé Ville

-Mme Jeanvoine, élue à l’éducation, égalité des chances

- Mme Beaujean et Mme Aron Médecin de l’association « Les transmetteurs »

-Mme Belle directrice du Centre Social Petit Pré Sablières

-Mme Sofi, Conseillère au Point Info Cancer à l’Hôpital H.Mondor

-Mme Rousseau, responsable de Cristol Ludo / Ludothèque du Palais

-Association Créteil solidarité

-Mme Clotilde, coordinatrice de l’association « St Michel » et les professeures de langues :

Jacqueline et Marjolaine

-Cabinets de Radiologie : Centre de « Créteil Soleil », Cabinet de la rue des mèches

-Pharmacies : Pharmacie Soumet, Pharmacie de l’Echat, Pharmacie Decroie, et la Pharmacie

des Bouleaux.

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Sommaire

Remerciements ........................................................................................................................... 2

Introduction ................................................................................................................................ 5

I. Cadre de l’étude et méthodologie ........................................................................................... 6

1 Le cancer du sein et son dépistage .................................................................................. 6

2 Le territoire : grille de lecture des inégalités de recours au dépistage du cancer du sein 9

3 Rappel du diagnostic 2012 sur la participation des femmes au dispositif de dépistage

du cancer du sein à Créteil .................................................................................................... 11

4 Problématique et hypothèses ........................................................................................ 16

5 Méthodologie ................................................................................................................ 18

Travail de recueil et de traitements de données quantitatives ........................................... 18

Travail de terrain et approche qualitative ......................................................................... 19

II. Créteil : une ville en mutations ............................................................................................ 20

III - Analyse diachronique de la participation au dépistage du cancer du sein ........................ 23

1.Un état des lieux du recours au dépistage du cancer du sein de Juin 2012 à Juin 2013 .... 23

2.Choix des quartiers ............................................................................................................ 27

3.Des évolutions divergentes pour le DO et le DI entre 2012 et 2013 ................................. 28

4.Une participation très hétérogène en fonction de l’âge ..................................................... 31

IV. Des profils socio-économiques hétérogène au sein de la ville ........................................... 33

1.L’évolution des caractéristiques socio-économiques et démographiques de la population

cristolienne ............................................................................................................................ 33

2. Une évolution très hétérogène des profils socioéconomique de la ville ........................... 37

V.Des inégalités de recours au dépistage du cancer du sein révélatrices des réalités

territoriales spécifiques ............................................................................................................ 40

1.Une Offre de soins très hétérogène .................................................................................... 40

2.Un réseau de transport dense ............................................................................................. 42

Au Palais ........................................................................................................................... 43

Aux Bleuets ....................................................................................................................... 44

3.Quelles mobilités des femmes pour le dépistage ? ............................................................ 46

4.La prévention au regard de la dynamique au sein des quartiers ........................................ 48

Les Bleuets ........................................................................................................................ 49

Palais : « un quartier carrefour » ....................................................................................... 51

Conclusion ................................................................................................................................ 53

4

Sommaire des illustrations ....................................................................................................... 54

Bibliographie ............................................................................................................................ 56

Abréviations ............................................................................................................................. 58

Annexes .................................................................................................................................... 59

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Introduction

Notre étude s’effectue dans le cadre de notre formation en Master « Géographie, santé,

territoire et environnement », co-habilité par l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense et

l’Université Paris Est Créteil pour l’année universitaire 2014-2015.

L’étude s’inscrit dans le cadre du projet Réduction des Inégalités d’accès au Dépistage des

Cancers au niveau Local (DéCLIC), sous le pilotage de l’association « Elus, Santé Publique et

Territoires » (ESPT) et du « Laboratoire Espace, Santé et Territoires » (LEST), financé par

l’Institut National du Cancer (INCA) (Vaillant Z et al, BAGF 2012). .

Plusieurs villes d’Ile-de-France ont été choisies pour participer à ce projet d’une durée de 3

ans, débuté en 2012-2013. Dans chaque ville, un travail d’analyse est réalisé sur les facteurs

socio-territoriaux qui influent sur les disparités de recours au dépistage du cancer du sein chez

les femmes. Nous avons été choisis pour travailler sur la ville de Créteil.

La Ville de Créteil a déjà été étudiée dans le cadre du projet DéCLIC en 2012-2013 par nos

collègues, Lucie Vialard et Ababacar Ba. Ainsi, notre travail consistera en une analyse

diachronique pour voir l’évolution territoriale de la situation dans l’accès au dépistage du

cancer du sein. Nous travaillons sur le dépistage organisé qui s’étend sur la période de 2012 à

2013.

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I. Cadre de l’étude et méthodologie

1 Le cancer du sein et son dépistage

Le cancer est la première cause de décès en France. On dénombre 355 000 nouveaux

cas en 2012, dont 155 000 sont des femmes. Le cancer du sein est le cancer féminin le plus

fréquent en France, suivi par le cancer colon-rectal et du poumon. Pour la même année, on

estime à 48 763 le nombre de nouveaux cas de cancer du sein. Il s’agit également du cancer le

plus meurtrier avec 18,8 % des décès féminins par cancers (INCA, 2013).

De 1980 à 2000, l’incidence du cancer du sein a doublé. Les autorités ont porté leur intérêt sur

ce problème de santé publique. En 2003, le Plan Cancer a été lancé dans le but de lutter contre

le cancer et d’améliorer la prise en charge des malades. Aujourd’hui, nous sommes au 3ème

Plan Cancer qui a pour priorité la prévention et le dépistage.

C’est en 2004 que les pouvoirs publics ont généralisé le programme de dépistage organisé

(DO) du cancer du sein. Il est également possible de faire un dépistage individuel (DI). Le

dépistage organisé s’adresse aux femmes âgées de 50 à 74 ans. Elles reçoivent, tous les 2 ans,

une lettre dans laquelle on les invite à réaliser une mammographie dans un centre de

radiologie agréé. Si elles n’ont pas répondu à la première invitation, une lettre de relance est

envoyée au bout de six mois. Ce dépistage présente plusieurs avantages :

-prise en charge à 100% de la mammographie par l’Assurance Maladie, cela signifie que les

femmes n’avancent aucun frais auprès du praticien et que l’assurance maladie payera l’acte

médical

-un examen clinique des seins est proposé lors de la visite

-une deuxième lecture de la mammographie est réalisée par un radiologue indépendant du

premier afin de vérifier qu’il ne s’agit pas d’un faux négatif. En Val-de-Marne, les femmes

ont la particularité de bénéficier d’une troisième lecture.

-les radiologues reçoivent une formation spécifique et s’engagent à effectuer au cours de

l’année un minimum de lecture

La mise en place de ce dépistage organisé a permis de réduire la mortalité par cancer du sein

de 21 à 15% dans la population cible (INCA, 2013).

Une partie de cette population cible ne participe pas au dépistage organisé, mais au dépistage

individuel. Dans ce cas, les femmes reçoivent lors de leur suivi médical une prescription de

leur médecin généraliste ou de leur gynécologue. Le radiologue interprète la mammographie

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puis envoie les résultats au professionnel prescripteur qui décidera si des examens

complémentaires sont à effectuer. Le but du dépistage est de « détecter, au plus tôt en

l'absence de symptômes, des lésions susceptibles d'être cancéreuses ou d'évoluer vers un

cancer » (INCA). Plus le cancer est détecté à un stade précoce, plus les chances de survie à 5

ans sont élevées (ORS, 2011). La survie à 5 ans est de 86 % (HCL InVS INCA, 2013). De

plus, une détection de cancer à un stade précoce permet d’avoir des traitements moins lourds.

(INCA, 2013).

Pour coordonner le dépistage organisé sur le terrain à destination de la population cible, des

structures de gestion ont été créées, comme l’Association de Dépistage Organisé des Cancers

dans le Val-de-Marne (ADOC 94). L’ADOC 94 est le centre de coordination de trois

dépistages ; cancer du sein, cancer du col de l’utérus et cancer du côlon. Elle est aussi en

charge de la communication sur la campagne « Octobre rose » qui est le mois dédié au

cancer du sein. Des activités sont organisées pour une synergie des acteurs : professionnels de

santé, associations, femmes … en vue d’une meilleure participation des femmes aux

campagnes de dépistages. En 2004, le taux de participation au dépistage organisé est de

40,2% en France, en 2012 ce pourcentage est de 52,7%. Depuis 2008, on observe une

stagnation (graphique 1) mais les taux en région et département ont des évolutions très

différentes. Ces taux varient de 27 à 67% en 2012 selon les départements. Six départements

comme l’Indre-et-Loire, le Morbihan ont un taux supérieur à 65%. Alors qu’en Ile-de-France

(graphique 2) et en Corse ce taux est inférieur à 45%.

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Taux de participation 40.2 44.8 49.3 50.8 52.5 52.3 52 52.7 52.7 51.6

0

10

20

30

40

50

60

Graphique 1:Taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein en France

Source: InvS

8

Le graphique 2 ci-dessous illustre les inégales participations au DO dans les départements

d’Ile-de-France. La Seine-et-Marne est le département enregistrant la plus forte participation

avec un peu plus de 50%, suivi par le Val d’Oise avec 48% de participation. Paris est le

département qui participe le moins avec un pourcentage de 26,7%.

Source : InVS

Tableau 1: Taux de participation au DO

Source InVS

Le Val-de-Marne, a une participation supérieure à celle de la région Ile-de-France. Comme

pour le taux de participation au niveau national, la participation au niveau régional a diminué

de 2% entre 2011 et 2013. Dans le Val-de-Marne la participation reste stable (Tableau 1).

Pour le dépistage individuel, il est difficile de connaître le taux de participation, l’Institut

Natioanl de Veille Sanitaire (InVS) l’estime à environ 10%.

Au niveau européen, un taux de 70% de participation est préconisé afin d’observer un recul de

la mortalité par cancer du sein (European guidelines for quality assurance in breast cancer

screening and diagnosis. Fourth edition).

Nationale Ile-de-France Val-de-Marne

2012-2013 52,1% 39,6% 43,1%

2011-2012 52,7% 41,1% 43,4%

Graphique 2: Participation en pourcentage au dépistage organisé du cancer du

sein - Campagne 2012-2013 - Ile-de-France

9

Malgré, la généralisation du DO, on constate des inégalités de recours au dépistage du cancer

du sein à toutes les échelles spatiales prises en compte, du macro (échelle nationale) au micro

(échelle des quartiers). Des freins à la participation persistent parmi lesquels la précarité

socioéconomique, les facteurs individuels qui sont liés à l’expérience de la maladie.

(Bertolotto Fet al, 2003, Duport, 2008). Lors d’actions de prévention, certaines femmes

annoncent de pas vouloir faire le dépistage par peur de la maladie, de la douleur qu’elle

engendre. Certaines femmes ne participent pas, car elles ne se sentent pas concernées

(Brodeck.M, 2010). Ainsi, il est important de chercher à comprendre les déterminants du non

recours des femmes au dispositif de dépistage organisé du cancer du sein. Notre analyse

pourra être un outil d’aide à la décision pour les acteurs en charge du dépistage du cancer du

sein.

Le DO est sujet à controverse. L’avantage est de détecter le cancer du sein à un stade précoce.

Cependant certaines lésions cancéreuses observées peuvent ne pas évoluer en cancer, on parle

alors de surdiagnostic. D’où l’origine de ces controverses sur le bénéfice/risque du DO. Il est

difficile d’avoir des estimations précises, selon plusieurs études cela concerne entre 1 et 19%

des cancers diagnostiqués par le DO. (Ouverture, 2012)

2 Le territoire : grille de lecture des inégalités de recours au

dépistage du cancer du sein

Nous baserons notre démarche en utilisant le concept de territoire pouvant être défini

comme « un espace aménagé, modelé, « produit » par les sociétés, par leurs activités, mais

aussi par le milieu naturel et les héritages historiques » (Brunet, 1995). Ainsi, des

combinaisons physiques, économiques et sociales en interaction sur une portion de l’espace

terrestre concourent à produire un territoire dont l’un des marqueurs est la capacité à façonner

une identité et à susciter un sentiment d'appartenance à un espace vécu, un espace que les

individus subissent et un espace qui subit les individus et qui porte leurs représentations. Les

pratiques territoriales des habitants des quartiers de la ville de Créteil peuvent être analysées

à travers les facteurs sociaux, culturels, économiques, politiques. Par exemple du point de vue

socioculturel, la réceptivité à un message de prévention peut-être déterminée par le type du

média utilisé s’il intègre le réseau de quartier, de famille. L’utilisation du journal local ou de

forum, comité de quartier peut-être un bon moyen de transmettre un message aux habitants.

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Les facteurs économiques comme le niveau de revenu peuvent être un avantage ou un frein

pour satisfaire tel besoin au détriment d’autres besoins. Par exemple avec la crise

économique, une famille à faible revenu peut considérer les dépenses de santé (prévention)

comme n’étant pas une priorité sauf en cas d’urgence.

La Politique de la Ville est une politique de revalorisation de zones urbaines en difficultés et

de réduction des inégalités sociales territoriales. Elle se définit comme un ensemble d’actions

qui visent à lutter contre l’exclusion, en englobant plusieurs aspects comme l’aménagement

urbain, l’éducation, la sécurité, l’emploi, la prévention…Avec la Politique de la Ville, dans le

domaine de la santé, les objectifs pourront plus ou moins être atteints.

Selon la manière dont elle est mise en place, selon la dynamique des acteurs qui y

interviennent, selon les moyens techniques, financiers, humains misent en place en fonction

des caractéristiques propres aux populations ciblées dans chaque quartier.

Ainsi utiliser le concept de territoire pour un diagnostic de santé à l’échelle infra-urbaine,

c’est prendre en compte les pratiques d’organisation, d’administration, d’aménagement de la

ville et de ses quartiers, considérer les profils socio-économiques des différents groupes

constituant la population cible et les différentes expressions de leur appartenance à leur espace

vécu comme le maillage associatif, la vie de quartier. Ainsi, chaque quartier a ses spécificités

qui ne sont pas forcément les mêmes que celles du quartier d’à côté.

Dans notre étude, le territoire est ancré dans l'observation des faits de santé d'où l'intérêt de

l’approche géographique à travers l’échelle des quartiers qui s’offrent le mieux à l’étude des

phénomènes infra-urbains comme le recours au dépistage du cancer du sein. Pourquoi dans

tel quartier les femmes participent-elles plus au DO qu’au DI contrairement à tel autre

quartier ? Qu’est-ce qui explique le fait que certains quartiers participent faiblement au DO

et au DI ?

Ainsi, la compréhension des facteurs déterminant la participation des femmes au dispositif de

dépistage est à voir dans le territoire dans lequel elles vivent, à travers l’aménagement urbain,

les profil-socio-économiques, le réseau social, le tissu associatif présent ou non dans le

quartier, de l’offre de soins, les politiques de la ville…

11

3 Rappel du diagnostic 2012 sur la participation des femmes au

dispositif de dépistage du cancer du sein à Créteil

Avant de présenter notre problématique ainsi que nos hypothèses, nous avons essayé

de synthétiser les informations apportées par le diagnostic sur le recours au dépistage du

cancer du sein sur la période juin 2010-juin 2012. Cette synthèse se présente sous la forme

d’un tableau, présentant les informations générales.(Annexe 1)

METHODOLOGIE

Deux quartiers cibles ont été choisis pour leurs caractéristiques spécifiques :

Le Mont-Mesly, Quartier historique de Créteil, une identité forte, actions de prévention en santé, un

maillage associatif très dense.

Le Palais : forte présence de logements collectifs et un tissu associatif faible

Méthode quantitative : Travail de recueil et de traitements de données quantitatives

Géocodage à l’adresse des femmes invitées et dépistées

Calcul des taux de participation selon les IRIS

Réalisations cartographiques (exemples)

Carte de la fragmentation urbaine de la ville de Créteil en 2012

Carte de l’inégalité spatiale la répartition de l’offre de soins à Créteil en 2012

Carte taux de participation DO par IRIS dans la ville de Créteil

Carte taux de participation DI par IRIS dans la Ville de Créteil

Méthode qualitative : Travail de terrain et approche qualitative

Rencontre avec des acteurs institutionnels, des associations locales

Entretien avec des professionnels de santé

Objectif et hypothèses

Est-ce que la fragmentation de l’espace

cristolien, les réseaux d’acteurs de santé ainsi que

l’engagement de la municipalité sont les seuls

facteurs qui influencent la participation des

femmes du Mont-Mesly

et du Palais au dépistage? D’autres déterminants

interviennent-ils dans ces inégalités?

RESULTATS

Les facteurs déterminant la participation des

femmes au dépistage du cancer du sein

dépendent du quartier où elles vivent. De plus, ils

sont différents au sein d’un même quartier. Les

actions de sensibilisation doivent ainsi être

adaptées par les acteurs en fonction du lieu où

elles sont menées : formation destinée aux

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AXES DE RECHERCHE

Axe 1: les caractéristiques socio-économiques et

démographiques de la population influencent le

recours au dépistage du cancer du sein

Axe 2 : les difficultés d’accessibilité au dépistage

ont un impact sur la participation

Axe 3 : le dynamisme des acteurs locaux

influence la participation des femmes au

dépistage.

professionnels de santé dans les quartiers où le

DI est important, accompagnement des

associations locales dans la construction d’outils

de sensibilisation dans les lieux où le DO est

faible (identifier les structures relais).

Mais la ville de Créteil se transforme rapidement

(projets de réhabilitation urbaine, relogements de

population induits, précarisation récente d’une

partie de la population).

Maintenant nous allons rapidement commenter les cartes du taux de participation de la

campagne 2010-2012.

Carte n°1 Carte n°2

A la lecture de ces cartes, (Carte n°1 et n°2) nous pouvons observer une hétérogénéité de

participation entre le DO et le DI à l’échelle de la ville de Créteil. Pour la participation au

dépistage organisé sur la période de juin 2010 à juin 2012, on observe une forte participation

sur une diagonale partant du nord de la ville jusqu’au centre ouest. Des ensembles au nord-

ouest, au centre, et sur une partie est de la ville enregistrent une participation inférieure à

30%. Pour le DI, les quartiers le long de la Marne (nord-est de la ville), un ensemble au centre

de la ville et deux quartiers au nord-ouest ont une forte participation avec un pourcentage

compris entre 15 et 21%.

Les IRIS n’ont pas tous les mêmes caractéristiques socio-économiques et démographiques

(carte n°3). Afin de créer un profil socio-économique, une corrélation entre plusieurs facteurs

a été calculée à l’échelle de l’IRIS. (Les facteurs pris en compte sont : le taux de chômage des

15-64 ans, le taux de ménages ouvriers, le taux de ménages employés, le taux de ménages

cadres, le taux de personnes étrangères, le taux de personnes ayant la CMU-C et le revenu

médian par unité de consommation). Par conséquent certains IRIS présentent plus de

difficultés socio-économiques que d’autres.

On observe dans des IRIS « défavorisés » un taux de participation au DO très différent.

L’IRIS « Cardinaud » est celui qui participe le moins au dispositif du dépistage du cancer du

sein, car la somme du taux de participation au D0 (29,5%) et au DI (13,42%) lui donne un

taux très bas contrairement à l’IRIS « La Brèche » qui participe le plus au DO avec un taux de

48,3% et une participation moyenne de 13% au DI.

Dans les IRIS « aisés » comme c’est le cas du « Bord de Marne », le DO est de 37,47% et le

DI de 19%. Dans « Le Halage » la participation au DO est plus importante avec 46,1% soit

pratiquement 10 % de plus. Quant au DI, il reste proche avec 20%.

Ces différentes observations montrent une hétérogénéité des situations ne relavant pas des

mêmes logiques selon les territoires pris en compte vis-à-vis du DO en 2011-2012. Cela ne

permet pas de voir de grands ensembles territoriaux avec la même tendance. Ainsi

s’interroge-t-on sur les déterminants qui agissent sur le recours des femmes au dispositif du

dépistage du cancer du sein.

15

Carte n°3

16

4 Problématique et hypothèses

Notre question de recherche est la suivante : quels sont les facteurs socio-territoriaux

ayant eu un effet sur l’évolution de la participation au DO et au DI du cancer du sein dans la

Ville de Créteil depuis la campagne 2010-2012 à celle de 2012-2013 ? Que s’est-il passé en

termes d’interactions dans les quartiers qui expliquent l’évolution du taux de participation au

dépistage ?

L’objectif principal est de faire une analyse diachronique pour voir quelle est la tendance de la

participation des femmes au dépistage du cancer du sein (DO, DI) dans la ville de Créteil et

dans ses quartiers. Est-ce qu’il y a eu de nouveaux déterminants socio-territoriaux qui ont

participé à la tendance observée? Comment s’est fait la politique de sensibilisation ? L’accent

sera mis sur le rôle des différents acteurs comme l’ADOC, les professionnels de santé, les

associations, les élus … dans la diffusion de l’information auprès des femmes.

Les objectifs spécifiques sont les suivants :

- faire un état des lieux de la participation des femmes au DO et au DI dans la ville de Créteil.

Il s’agit là de cartographier les taux de participation au DO, au DI à l’échelle des quartiers

ainsi que la couverture mammographique et l’offre de soins en comparaison de l’étude

réalisée en 2012-2013 par Lucie Vialard et Ababacar Ba .

-voir si ce sont les mêmes déterminants socio-territoriaux qui agissent entre l’étude

précédente et la nôtre et de quelle manière (les constats observés se poursuivent-ils ou non ?)

- voir l’impact de la Politique de la Ville (ASV, réhabilitation urbaine) ainsi que la dynamique

des acteurs (ADOC, association, élus, professionnels de santé…) sur la tendance observée

dans la participation des femmes au dispositif de dépistage du cancer du sein.

Hypothèses

Axe n°1 : les caractéristiques socio-économiques et démographiques de la population

influencent le recours au dépistage du cancer du sein Il s’agit de voir la manière dont ces

caractéristiques continuent d’influencer ou non le recours au dépistage.

Hypothèse 1 : la forte participation des femmes n’est pas forcément toujours plus liée à un

niveau socio-économique élevé.

Hypothèse 2 : certains quartiers moins aisés peuvent être au rang de ceux qui participent le

plus au dépistage. Des actions et des moyens sont déployés dans les quartiers en difficulté

pour inciter les femmes à participer au dépistage.

17

Hypothèse 3 : les femmes recourent différemment selon leur âge.

Les femmes âgées de 50 à 54 ans sont celles qui participeraient le moins au DO contrairement

aux 70-74 ans.

Axe n°2 : Les difficultés d’accès à l’information sur le dépistage ont un impact sur la

participation au dispositif.

Hypothèse 1 : les barrières culturelles et linguistiques influent sur l’accessibilité au dispositif

de dépistage. La forte présence de population étrangère ne comprenant pas le français peut

être un frein à la réceptivité des messages si celui-ci n’est pas délivré avec un outil adapté.

Hypothèse 2 : les acteurs ont adapté leur support d’information (poster, fiche de

renseignement imagé et en plusieurs langues) aux barrières linguistiques.

Axe n°3 : Les politiques urbaines et le dynamisme des acteurs locaux ont un impact sur

la participation des femmes au dépistage.

Hypothèse 1 : les projets de réhabilitation urbaine sur la ville ont des conséquences sur le

dépistage. Ces projets engendrent des mobilités de population.

Hypothèse 2: les politiques de santé (Atelier Santé Ville) mises en place par les élus et leurs

partenaires peuvent influer sur la participation des femmes au dépistage.

Hypothèse 3 : les acteurs (structures relais, association, professionnel de santé…) poursuivent

leur implication dans le dépistage du cancer du sein cela permet une continuité de la

transmission d’informations.

18

5 Méthodologie

Nous sommes dans une démarche d’analyse diachronique sur les inégalités de recours

au dépistage du cancer sur la ville de Créteil. Nous nous baserons sur l’étude réalisée en 2012.

Cependant, nous ne travaillerons pas sur le quartier Mont Mesly. Ce choix sera expliqué plus

loin dans le rapport.

L’échelle des quartiers est celle que nous avons choisie pour des raisons de comparabilité

puisqu’elle a été choisie par l’étude précédente. Mais aussi pour une intéressante étude des

disparités infra-urbaines de recours au dépistage du cancer du sein.

Travail de recueil et de traitements de données quantitatives

L’ADOC 94 ainsi que la CPAM du 94 ont mis à notre disposition les données concernant le

dépistage organisé et le dépistage individuel. Pour le dépistage organisé, 11581 femmes ont

été invitées et 4834 ont réalisé une mammographie. De même pour le dépistage individuel où

les femmes sont 1146 à avoir réalisé une mammographie sur une période de deux ans.

La base de données fournit par l’ADOC 94 recense les femmes invitées au DO, avec leur

adresse, leur âge, la date d’envoi de l’invitation, date de la mammographie et l’adresse du

radiologue. Sur la période de janvier 2012 à décembre 2013, le fichier comprenait 11581

femmes. A défaut d‘une adresse correcte, nous n’avons pas pu géolocaliser 17 femmes.

Au final, notre fichier contenait 11564 femmes invitées dont 6747 n’ont pas participé au DO.

La CPAM du Val-de-Marne, nous a fourni la base de données des femmes ayant réalisé un DI

sur la période janvier 2012 à décembre 2013. Il est important de souligner que ces données

représentent les mammographies de dépistage et les mammographies de suivi de lésions. Il y a

donc une surévaluation.

L’IRIS Pompadour Grand Marais a été exclu (zone industrielle) de nos calculs car peu de

femmes y habitent.

Une fois la géolocalisation terminée, nous avons réalisé les cartes :

-Cartes des taux de participation : DO, DI et couverture mammographique

-Cartes des taux d’évolution de participation au dépistage entre les campagnes 2010-

2012 et 2012-2013 : DO et DI

-Cartes des flux

19

-Carte des caractéristiques socio-économiques : à l’aide du recensement 2011 de

l’Insee.

Les méthodes utilisées sont expliquées en annexes.

Travail de terrain et approche qualitative

Pour mieux comprendre nos résultats, nous avons rencontré des acteurs de terrain :

-Médecin coordinatrice et chargée de prévention de l’ADOC 94

-Charge de prévention et de proximité de la Ligue contre le cancer

-Responsable prévention santé du Centre Communal d’Action Sociale

-Chargée de mission à la direction politique de la ville

-Elue à l’Education, égalités des chances, ancienne élue à la santé

-Médecins de l’association « Les transmetteurs »

-Responsable du Centre Social Petit Pré Sablières

-Conseillère du Point Info Cancer à l’Hôpital H.Mondor

-Directrice de Cristol Ludo / Ludothèque du Palais

-Association Créteil solidarité

-Coordinatrice de l’association « St Michel »

-Cabinets de Radiologue : Centre de « Créteil Soleil », Cabinet de la rue des mèches

-Pharmacies : Pharmacie Soumet, Pharmacie de l’Echat, Pharmacie Decroie, et la Pharmacie

des Bouleaux.

Ces entretiens nous ont permis d’interpréter nos résultats en ayant une meilleure connaissance

de la ville. Les acteurs locaux nous ont parlé de la vie de quartier et des changements opérés

au sein de la ville ces dernières années.

Lors de notre travail sur le terrain, nous avons pu assister au mois d’octobre à une action de

prévention sur les dépistages organisés des cancers (du sein et colorectal). Organisé par

l’ADOC 94 en partenariat avec l’association socio-linguistique, « St Michel ». La majorité de

ces femmes n’était pas dans la classe d’âge du dépistage, mais cela a permis de les sensibiliser

à ce problème de santé publique. Nous avons également assisté à un forum santé aux Bleuets

au mois de janvier. Lors de ce forum, des professionnels de santé répondaient aux questions

des habitants sur les infections virales. Un forum sur le DO ayant eu lieu plus tôt dans l’année.

20

II. Créteil : une ville en mutations

Créteil se situe au centre du département du Val-de-Marne tant au niveau

géographique qu’administratif puisqu’elle en est la préfecture depuis 1965. Cette ville de 90

500 habitants est la sixième plus grande ville francilienne. La ville se divise en 20 quartiers

regroupés en 5 secteurs. Elle compte 7 communes limitrophes : Maisons-Alfort, Saint-Maur-

des-Fossés, Bonneuil,-sur-Marne, Valenton, Limeil-Brévannes, Choisy-le-Roi et Alfortville.

Créteil forme avec les communes d’Alfortville et de Limeil-Brévannes la « Communauté

d’Agglomération de la Plaine Centrale du Val-de-Marne » depuis 2001.

La population cristolienne est jeune. Plus de 42% de sa population a moins de 30 ans.

L’université de Paris-Est Créteil accueille 31 000 étudiants ce qui explique en partie ce fort

pourcentage. Le niveau socio-économique est moyen lorsque la population est prise dans son

ensemble. Une grande partie des actifs est employés ou bien de professions

intermédiaires. Nous constatons également une part non-négligeable de populations

étrangères avec un pourcentage de 22,8% (Données 2011 de l’Insee).

Source : Wikipédia

Carte 4: Paris et sa petite couronne

Créteil

21

Le département du Val-de-Marne et la communauté d’agglomération ont signé en Juin 2007

un contrat urbain de cohésion sociale(CUCS)1. En 2011, un avenant a été signé afin de le

prolonger jusque fin 2014. Quatre quartiers sont classés en quartiers prioritaires dus à leurs

difficultés socio-économiques. Il s’agit des quartiers Bleuets-Bordières, du Haut Mont Mesly,

de la Habette et du Palais/Petits-Prés-Sablières où l’objectif est de rénover et de construire de

nouveaux logements sociaux. (Communauté d’Agglomération « Plaine Centrale du Val-de-

Marne » - 2007, CUCS, 2007).Un nouveau contrat de ville pour la période 2015-2020 a

récemment été diffusé.

L’Atelier Santé Ville est présent à Créteil depuis 2006. Son objectif est de lutter contre les

inégalités territoriales en matière de santé. Il intervient notamment dans les quartiers en

Politique de la Ville. Il travaille en partenariat avec différents acteurs; la ville, les

associations et les habitants.

Lors de l’étude précédente, un diagnostic de santé et une évaluation sur les besoins de santé

des habitants était en cours. Aujourd’hui, le nouveau Contrat Local de Santé (CLS) doit-être

signé conjointement entre l’Agence Régionale de Santé (ARS) et la ville.

Les principaux objectifs de ce CLS sont la création d’un espace dédié à la santé et plus

particulièrement à la prévention et de coordonner les différents acteurs. En ce qui concerne

l’espace dédié à la prévention nommé Maison de santé dans le CLS, l’idée est de travailler au

plus prés des habitants. Ce lieu sera dédié à la prévention collective et individuelle, où les

habitants pourront se renseigner sur de nombreux thèmes de santé et être un lieu ressource

pour mettre en place des actions de santé collective. La ville procède en ce moment au

recrutement d’un coordinateur CLS, qui aura pour objectif d’assurer l’impulsion et la

coordination du CLS et d’intégrer les actions de l’ASV. C’est au cours des enquêtes de terrain

du futur CLS que des actions collectives sur la santé ont été demandées par les Cristoliens.

(Ville de Créteil, 2014)

1 Le CUCS est un contrat qui vise une meilleure intégration des quartiers classés prioritaires, du à leurs

difficultés économiques et sociaux, dans la ville. Le CUCS a plusieurs volets dont celui de la santé qui nécessite

de définir des enjeux sanitaires et de fédérer différents acteurs dans des projets concernant différentes

thématique de santé propre à ces quartiers.

22

Pour mesurer les inégalités sociales, plusieurs indicateurs ont été mis au point dont l’indice

développement humain (IDH). Cet indice permet de mesurer les disparités sociales à l’échelle

régionale, départementale et communale. Il n’est cependant pas adapté à des échelles plus

fines. Il prend en compte trois dimensions : la santé (l’espérance de vie à la naissance),

l’éducation (le pourcentage de plus de 15 ans sorti du système scolaire et diplômé) et enfin le

revenu (revenu imposable médian des ménages par unité de consommation). La moyenne de

ces trois dimensions donne la valeur de l’IDH-2 qui est comprise entre 0 et 1. Un indice de 1

correspond à un développement humain maximal quant au 0 à un développement humain nul.

L’IDH-2 est de 0,57 en 2011 pour la région Ile-de-France. En Val-de-Marne, l’IDH indique

un développement humain moyen avec 0,56 en 2011. C’est à Paris et dans les Hauts-de-Seine

que l’IDH est le plus élevé avec 0,64 et est le plus faible en Seine-Saint-Denis avec 0,39.

(IAU, 2014) En 2009, Créteil a un indice de 0,56 (IAU, 2015).

Carte 5: Indice de développement humain en Ile-de-France en 2011

Source : IAU

Créteil

23

III - Analyse diachronique de la participation au dépistage du

cancer du sein

1.Un état des lieux du recours au dépistage du cancer du sein en

2012-2013

La lecture de la carte n°6 nous montre un taux de participation moyen au DO qui est

de l’ordre de 41,61 % en 2012 -2013 à Créteil. Ce taux est légèrement supérieur à la

moyenne régionale qui est de 39,6 % (2012-2013) et inférieure à la moyenne départementale

qui est de 43,1%. Quant au taux de participation au dépistage individuelle, il s’élève à

12,92%. La couverture mammographique est donc de 54,32% pour Créteil. Ces taux globaux

cachent une réalité plus hétérogène au sein de la ville .En effet, il existe une forte inégalité de

participation entre les quartiers de Créteil.

Carte n°7 Carte n°6

Carte n°8

26

L’IRIS Cardinaud présente le taux de participation au DO le plus bas avec un pourcentage de

36,50 %. L’ Abbaye malgré une participation de 39,27 % au DO et un taux de 7,47% au DI

en fait l’IRIS qui participe le moins au dépistage avec une couverture mammographique de

46,02 %.

La plus forte participation est observée au Hallage avec une couverture mammographique de

64,39 % soit de 10,07 points supérieur à la moyenne communale et de 18,37 points supérieur

à celle de l’IRIS Cardinaud qui est de 50,85%. Cela atteste de grands écarts entre les IRIS.

Les cas de nos quartiers d’étude (Palais et Bleuets) sont confortant à plus d’un titre sur

l’hétérogénéité de participation entre DI et DO que ne reflète pas la couverture

mammographique. Par exemple, les IRIS Palais Charles Peguy et Les Bleuets ont des taux de

couverture mammographique proches 52,52 % pour le premier et de 51,63% pour le second.

Mais en regardant de plus près, nous voyons des tendances opposées entre ces deux IRIS. Au

Palais Ch.Peguy, la participation au DO y est élevé, 45,48 % (de 6,74 points au-dessus de la

ville) et faible pour le DI, 8,58 %.(de 4,34 en dessous de la moyenne de la ville).

Contrairement aux Bleuets où le DO est de 40,42 % et le DI de 10,45 % tout les deux étant

légèrement inférieure à la moyenne communale. L’IRIS Palais Grand Pavois se démarque

avec une couverture mammographique de 56,81%. La participation au DO est de 42, 31% elle

est comprise entre celle du Palais Ch Peguy et des Bleuets. Cependant, le taux de participation

au DI est supérieur aux deux autres IRIS avec 14,50%.

Ainsi au Palais Ch.Peguy la faible participation au DI est compensée par la forte participation

au DO malgré l’écart existant entre les deux dépistages. Quant aux Bleuets la proximité à la

moyenne communale fait que cet IRIS a un taux de couverture mammographique proche de

celui du Palais Ch.Peguy. Le Palais Grand Pavois se démarque avec une plus forte couverture

mammographique expliquée par une forte participation au DI.

A l’échelle de la ville nous pouvons voir se dessiner un ensemble d’IRIS avec une continuité

géographique allant de Plaisance-Les-Tilleuls à Palais Grand Pavois (diagonale Nord au

centre ouest) avec un taux de participation compris entre 40 et 44%. Pour le DI un ensemble

se distingue du reste de la ville avec une participation plus élevée, supérieure à 15 % .Il s’agit

des IRIS : Le Hallage, Bords-de-Marne, Plaisance-Les-Tilleuls, L’Echat, et Henri Mondor

Champeval.

27

2.Choix des quartiers

Avec l’avis des acteurs institutionnels, nous avons décidé de travailler sur deux

quartiers : le Palais et les Bleuets. L’étude sur le quartier du Mont Mesly n’a pas été

reconduite puisque les services de la mairie connaissent bien le quartier. Et souhaite en

apprendre davantage sur le Palais et les Bleuets.

Palais

Tableau 2:Taux de participation au dépistage organisé au Palais

Taux de

participation 2010-

2012

Taux de

participation 2012-

2013

Taux d’évolution

Palais Grand Pavois 47,42% 42,31% -10,75%

Palais Ch Peguy 40,77% 45,48% 11,56%

Créteil 40,40% 41,61% Source :ADOC 94

Lors de la première étude, les deux IRIS présentent une différence de 6 points à la

participation au DO. Cette différence a diminué lors de la campagne de dépistage de 2012-

2013. En comparaison au taux de participation de la ville, les IRIS ont un taux proche selon la

période.

On constate une évolution de 11,56% pour Palais Ch Peguy (au Sud) et une diminution de la

participation au DO pour le Palais Grand Pavois entre les deux campagnes. Malgré un taux de

participation qui se rapproche entre les deux IRIS, leurs évolutions dans le temps est opposés.

C’est la dichotomie entre la partie nord et sud du Palais qui a suscité l’attention.

Il s’agit d’un quartier constitué de grands immeubles organisés en zoning. Le quartier est très

connu par la présence des immeubles en forme de choux de l’architecte Grandval construits

dans les années 70. Malgré le peu d’association présente, le quartier est dynamique avec la

présence de nombreuses infrastructures.

La ludothèque au centre du Palais C.Grudzien,R.Mendy, 01/2015

La ludothèque du

Palais

28

Les Bleuets

Tableau 3: Taux de participation au dépistage organisé aux Bleuets

Taux de participation

2010-2012

Taux de participation

2012-2013 Taux d’évolution

Les Bleuets 34,47% 40,42% 17,27%

Créteil 40,40% 41,61% Source : ADOC 94

Le quartier des Bleuets est parmi ceux qui ont un fort taux d’évolution entre la campagne

2010-2012 et 2012-2013. Son taux de participation se rapproche de la moyenne communale.

De plus, le quartier est en travaux de réhabilitation engendrant un mouvement de populations.

Y-a-t-il un apport de population nouvelle avec des femmes privilégiant le DI?

La majorité des habitats des Bleuets sont constitués de grands ensembles avec la présence de

plusieurs espaces verts

3.Des évolutions divergentes pour le DO et le DI entre 2012 et

2013

Deux ans après la première étude menée sur la ville de Créteil sur la participation au

dépistage du cancer du sein, la situation qui prévalait a changé aussi bien pour le DO que pour

le DI comme l’attestent les cartes des taux d’évolution qui suivent.

Carte n°9 Carte n°10 Carte n°9

Carte n°10

De manière globale, la participation au DO a connu une faible hausse de 3,46 % à

l’échelle de la ville de Créteil (carte n°9). Cependant, 7 IRIS ont connu une baisse de leur

taux de dépistage. C’est le cas des Bleuets avec une baisse de 6,20% par rapport à la

campagne de 2010-2012. La baisse la plus spectaculaire a été observée au Palais Grand

Pavois où le recours au DO a diminué de 10,76 points. Cette observation interpelle puisque

les quartiers alentours n’ont pas une telle diminution de participation, mais au contraire, une

augmentation sauf pour la Croix des Mèches. Dans la majorité des quartiers la participation au

DO a connu une croissance quasi-nulle ou faible, entre 0 et 7,1%. Quant au Palais Ch.Peguy

la hausse de participation est de 11,56 %. Mais c’est à Cardinaud que le recours au DO a

considérablement augmenté de 23,67 %. Ce quartier qui a connu il y a deux ans le taux de

participation au DO et de couverture mammographique le plus faible de la ville. Ainsi, l’état

des lieux du DO montre des trajectoires très hétérogènes entre des quartiers qui étaient dans la

même situation par rapport à la participation au DO en 2012 ou des quartiers qui ont connu

des tendances opposées. Par exemple, les Bleuets et Palais Ch.Peguy étaient dans des

situations différentes, le premier avait un taux de participation plus faible (40,42 %) comparé

au second (45,48 %) mais au cours des deux années suivantes Les Bleuets ont vu leur

participation diminuer de 6,20 % au moment où au Palais Ch.Peguy la tendance est à la

hausse de 11,56 %. Il n’est pas possible de constater d’ensembles géographiquement

homogènes mais plutôt de fortes disparités spatiales des taux d’évolution.

L’analyse de la carte d’évolution au DI (carte n°10) présente d’importante différence avec le

DO. En effet, la tendance globale pour le DI est une baisse, avec une moyenne négative de

2,13 %. La majorité des quartiers ont des évolutions de taux de participation oscillant entre

-44% et 0 %. A Abbaye, la participation au DI a diminué presque de moitié allant de 13,34 à

7,46 %. A l’inverse aux Bleuets, elle a augmenté de plus de moitié, avec 54,7 % d‘évolution,

ce qui la place en tête des quartiers aux évolutions positives.

Face à ces hétérogénéités de recours et de trajectoires d’évolution, il est important d’en

étudier les logiques à l’origine. Quelle est la cause des baisses de participation ? Qu’est-ce

qui a favorisé le recours au dépistage du cancer du sein dans les deux types de dépistage ?

Les femmes recourent-elles au dépistage de la même manière ?

Pour ce faire nous avons choisi de chercher les déterminants socio-économiques,

démographiques, et les dynamiques des acteurs impliqués localement dans le dispositif du DO

dans la ville de Créteil.

31

Pour mieux étayer nos propos, nous nous référerons à nos quartiers d’étude à savoir Les

Bleuets et le Palais. Nous nous referons aux besoins aux autres quartiers pour une analyse

plus explicite.

4.Une participation très hétérogène en fonction de l’âge

Le dispositif du dépistage organisé est basé sur un fichier actualisé de femmes âgées

de 50 à 74 ans, car c’est à cette tranche d’âge que le risque de développement des cellules

cancéreuses est la plus élevée.

Source : ADOC 94 Source CPAM 94

Ces graphiques montrent le taux de participation par tranche d’âge pour les 2 campagnes de

dépistage. Tout d’abord, ce sont les femmes de 50 à 54 ans qui participent le moins au DO

(graphique 3). La participation au DO augmente avec l’âge. Sur le graphique 4, le phénomène

est inverse les femmes de 50-54 ans participent plus au DI que les femmes de 70-74 ans.

(Annexe 2) L’hypothèse avancée par de nombreuses études est que les femmes jeunes avaient

l’habitude de pratiquer le DI, il y a donc un temps de transition entre le DO et le DI (HAS,

2011).

En effet pour les tranches d’âge de 60-64 ans et 65-69 ans, les femmes des Bleuets et du

Palais Ch.Péguy se comportent comme la majorité des femmes de la ville en participant

fortement au dépistage comparé aux autres tranches d’âge. Cette tendance est aussi observée

lors de la campagne de 2010-2012 tout comme à l’échelle nationale. Pour la dernière tranche

d’âge, 70-74 ans, les femmes de Palais Ch. Peguy suivent la tendance globale avec une forte

Graphique 3:Taux de participation au DO

selon les tranches d'âge

Graphique 4:Le taux de participation au DI

Selon les tranches d'âge

32

participation de 52,38% en dépassant la moyenne communale de cette tranche d’âge qui est

de 47,67%. Quant aux Bleuets, les femmes de cette dernière tranche d’âge suivent une

trajectoire opposée avec une baisse de participation de 36,36 % soit de 11,31 % inférieure à la

moyenne de cette tranche d’âge. (Annexe 3)

Nos résultats montrent bien que les femmes ne recourent pas au même dispositif de

dépistage selon leur âge. Dans notre population cible se sont les Cristoliennes de 50 à 54

ans qui recourent le plus au DI. Le DO est plus réalisé par les femmes de 70 à 74 ans.

Le taux d’évolution très positif du DI aux Bleuets (54 %) et au Palais Ch.Peguy (10;64

%) nous montre que malgré la situation défavorisée de ces IRIS, le recours au dépistage

individuel prend progressivement de l’ampleur (au moment où la tendance globale est à la

baisse – 2,13 % à l’échelle communale) surtout aux Bleuets. Le projet de réhabilitation

urbaine entraîne un mouvement de populations, se qui suppose des changements d’adresse.

La structure de gestion a attiré notre attention sur le fait que beaucoup de lettres ne sont pas

arrivées à destination, ces femmes n’ont pas pu participer au DO. Toutefois, l’apport d’une

nouvelle population avec des femmes ayant l’habitude du DI peut contribuer à cette hausse.

Dans la mesure où son taux d’évolution au DO est négatif à la même période avec une baisse

de 6,20 % et au moment où le Palais Ch.Peguy enregistre une croissance positive de 11,57 %.

Toutefois, la couverture mammographique de ces deux IRIS est similaire 51,63% aux Bleuets

et 52,52% au Palais Ch.Peguy. Vu ces divergences de trajectoire de recours au dépistage du

cancer du sein et malgré les similitudes de profils socio-économiques et démographiques, il

serait donc intéressant de chercher d’autres déterminants qui entrent en jeu dans le recours des

femmes au DI ou au DO. Etant donné que nous avons choisi une approche géographique

privilégiant le territoire comme grille de lecture des inégalités de participation au dépistage du

cancer du sein, nous allons donc questionner le territoire.

Cette question pouvant se résumer ainsi : Pourquoi ici et pas là-bas ? Pourquoi les femmes

des Bleuets ont tendance à plus participer au DI qu’au DO contrairement aux femmes de

Palais Ch.Peguy ? Ces quartiers ont-ils le même profil socio-économique ? Le maillage

associatif est-il présent sur les deux quartiers ? Pour mieux cerner ces questions, nous nous

intéresserons aux politiques de la ville en matière de santé avec une vision holistique intégrant

le cadre de vie. Nous chercherons du coté des réseaux d’acteurs (structure de gestion,

professionnels de santé, associations).

33

IV. Des profils socio-économiques hétérogène au sein de la ville

1.L’évolution des caractéristiques socio-économiques et

démographiques de la population cristolienne

Lors du précédent rapport, il a été établi un lien entre les profils socio-économiques et

le niveau de participation au dépistage du cancer du sein. Cette relation va être vérifiée par la

mise en corrélation d’indicateurs à l’échelle des IRIS de la ville. Il s’agit du :taux de chômage

des 15-64 ans, taux de ménages ouvriers, taux de ménages employés, taux de ménages cadres,

taux de personnes étrangères, taux de personnes à la CMU-C et du revenu médian par unité de

consommation (ou UC).

L’analyse factorielle de ces indicateurs ayant permis de constater des liens entre ces

différentes variables (Viallard L, Ba A., 2012). En effet, la carte a permis de dresser des

profils socio-économiques entre les IRIS pour en permettre la comparaison croisée avec les

taux de participation en fonction de typologie d’IRIS qui s’en dégage. Ainsi ont été construit

6 profils socio-économiques à l’échelle des IRIS (carte n°3).

Les IRS aisés sont subdivisés en deux classes. Un groupe d’IRIS à l’Est de la ville qui

« présentent de meilleurs indicateurs socio-économiques : un taux de chômage moyen de 8 %

et un revenu médian par UC plus élevé (environ 23 000 euros). Le taux de femmes ayant suivi

un enseignement supérieur court y est plus élevé que sur le reste de la commune (19 % versus

14 %). » Viallard L, Ba A,-2012

- Un autre profil est dressé au Nord-est de la ville représentant les populations les plus aisées

de Créteil. Ces quartiers du Bords-de-Marne et Hallage connaissent un taux de chômage de

7% et un revenu médian par UC supérieure à la moyenne nationale et dépassant largement

celle de la commune. Ces quartiers n’ont quasiment pas de logements sociaux.

-La majorité des IRIS (au nombre de 13) se concentrent dans la classe de profil socio-

économique moyenne, même s’ils connaissent un taux de chômage double à celui des

quartiers aisés. Le pourcentage d’employé y est de 20 % et le revenu médian par UC

inférieure à la moyenne du Val-de Marne soit 17 400 euros.

- Vient ensuite les profils des IRIS défavorisés subdivisés en deux classes. Le premier profil

étant spécifique à un IRIS, l’Echat où le fort pourcentage bénéficiaire de CMU-C (51%)

influence très fortement la corrélation en la distinguant du second profil. Il s’agit des IRIS très

défavorisés principalement localisés au quartier du Mont Mesly, aux Bleuets, au Palais Grand

Pavois, aux Mèches et Cardinaud. Tous ces IRIS sont en zone CUCS à l’exception des

Mèches où le taux de chômage est moyen .Ces quartiers ont en commun le fait d’avoir une

34

part importante d’employés et d’ouvriers avec un revenu médian par UC très faible de 13000

euros.

Après croisement des profils et des taux de participation, il en est sorti que les profils socio-

économiques influencent le recours au dépistage du cancer du sein. Au vu de la couverture

mammographique, les quartiers les plus en difficulté notamment ceux en zone CUCS

participent moins au dépistage du cancer du sein avec des taux compris entre 43 et 50 %. A

l’opposé les quartiers les plus aisés et certains de classes moyennes recours plus au dépistage

du cancer du sein avec des taux de couverture mammographique variant entre 57 et 63%.

Donc la conclusion est que lors de la campagne précédente (2010-2012) les caractéristiques

socio-économiques influencent la participation au dépistage du cancer du sein.

Pour des raisons de comparabilité , nous avons choisi les mêmes indicateurs utilisés lors de la

précédente étude à savoir le : taux de chômage des 15-64 ans, taux de ménages ouvriers, taux

de ménages employés, taux de ménages cadres, taux de personnes étrangères, taux de

personnes à la CMU-C et le revenu médian par unité de consommation (ou UC).Une analyse

factorielle nous a permis d’aboutir à une carte multivariée présentant 5 types de profils socio-

économiques attestant d’une hétérogénéité du contexte social, économique et démographique

à Créteil. C’est une ville de classe moyenne, le revenu médian à légèrement augmenté passant

de 18131 en 2009 à 18379 euros en 2011.

35

Carte n°11

36

Le profil rouge forme un ensemble homogène localisé au Nord Est de la ville représentant

les populations aisées. Les revenus médians par UC dépassent les 24000 euros à l’exception

de l’IRIS République et Ile Sainte Catherine qui ont respectivement 22695 et 23479 euros.

L’autre caractéristique de cette catégorie d’IRIS est que le pourcentage de femmes sans

diplôme y est très faible et le taux de chômage ne dépasse pas 11%. Les cadres y sont

fortement représentés avec des pourcentages pouvant atteindre 35,69% aux Bords de Marne et

31,71 % au Hallage.

Le profil jaune regroupe 11 IRIS, de classes moyennes principalement localisés le long d’une

diagonale allant de l’IRIS Eglise au Nord au Lac Etendu plus au Sud en passant par Les

Mèches et la Bréche. Ces IRIS sont caractérisés par des revenus médians par unité de

consommation légèrement supérieurs ou inférieurs à la moyenne de la commune. La catégorie

socio-professionnelle employée est la plus représentés (18 %). La part de femmes sans

diplôme et le taux de chômage y sont supérieurs au profil précédent.

Le profil vert ne concerne qu’une seule IRIS, l’Echat, caractérisée par un fort taux de

personne bénéficiaire de la CMU-C, 67,39% versus 7,92% à l’échelle de la ville. Concernant

les autres variables sont similaires au profil suivant.

Le profil bleu montre les IRIS ayant un profil socio-économique défavorisé où les indicateurs

sont négatifs. La moitié de ces IRIS défavorisés forme un ensemble groupé autour de l’IRIS la

Habette. Nos deux quartiers d’étude faisant partis de cette catégorie d’IRIS. Le revenu médian

est largement inférieur à la moyenne communale. Par exemple aux Bleuets, le revenu médian

par UC est de 13 624 soit environ 5000 euros en moins que la moyenne de la ville. Le

chômage y dépasse les 16 %. Pour le Palais Grand Pavois, le revenu médian par UC est de 16

720 et de 15 353 au Palais Ch. Peguy.

Le dernier profil est celui des IRIS Casalis et Abbaye, en très grande précarité où les

indicateurs socio-économiques sont négatifs. Le taux de chômage atteint un niveau record à

l’échelle de la ville, 22%. La population étrangère constitue une part non négligeable dans la

population totale, avec un pourcentage de 23,45% à Casalis et de 24,91% à Abbaye. Et le

pourcentage des femmes sans diplômes est le plus élevé à Casalis 15%.

37

2. Une évolution très hétérogène des profils socioéconomique de

la ville

Au regard de la typologie établie lors de la précédente étude et de l’actuelle, nous

voyons une nouvelle reconfiguration territoriale des profils socio-économiques.

En effet des quartiers aisés ont rejoint la catégorie des quartiers très aisés sauf La Brèches qui

s’est retrouvé dans l’ensemble des IRIS de classes moyennes. (Son revenu médian par UC à

chuter de 23 000 à 19 994 euros).

La reconfiguration la plus importante concerne la classe des IRIS défavorisés qui ont vu leur

nombre croitre. En effet, les IRIS Croix des Mèches, Palais Grand Pavois, Port Source, Côte

d’Or –Coteau du Sud –Sarazin sont passés du profil de classe moyenne à celui de classe

défavorisé. Le phénomène de paupérisation évoquée lors du précédent rapport semble se

confirmer. Cette paupérisation a été évoqué lors d’un entretien avec un acteur du secteur

social en ces termes : « Ahh oui !!! La crise économique est vécue difficilement ici au Mont

Mesly, nous avons vu la situation des familles se dégrader progressivement ».

Donc en résumé, l’analyse diachronique des profils de classes socio-économique fait état

d’inégalités sociales importantes au sein de la ville et qui ont tendance à se creuser entre les

IRIS et au sein même des quartiers comme au Mont Mesly. Au regard des données

mobilisées, on constate également une paupérisation de nos quartiers d’étude. Face à cette

reconfiguration territoriale des profils socio-économiques, l’hypothèse d’une influence du

cadre et du niveau de vie sur le recours au dépistage du cancer du sein tient-elle toujours ?

Nous en saurons davantage à travers l’exemple des Bleuets et du Palais, deux quartiers au

niveau socioéconomique équivalent, mais au cadre de vie différents. Les Bleuets se

distinguent avec son réseau associatif dense et le Palais avec la présence de nombreuses

infrastructures.

La participation des femmes est-elle liée à leur niveau socio-économique ?

La lecture des taux d’évolution nous montre une participation au dépistage à deux vitesses

entre le DO et le DI entre les deux campagnes. Le DO ayant connu une hausse de 3,46% au

moment où la participation au DI diminue de 2,13%.

Le croisement de ces taux d’évolution avec les profils des femmes selon leur IRIS

d’habitation nous donne à voir une réalité qui ne correspond pas aux constats du premier

projet faisant état d’une participation plus élevé dans les espaces caractérisés par un niveau

socio-économique élevé au regard de la couverture mammographique. Ces observations

38

correspondent donc aux résultats des études sociologiques et épidémiologiques qui ont été

réalisées autour des freins socio-économiques au dépistage. (Pornet C et al, 2012)

La participation au DO ne dépend pas du profil socio-économique. C’est le cas des Bleuets en

situation socio-économique défavorisée dont le taux de participation a diminué de 6,20% et de

Plaisance Les Tilleuls, quartiers au profil socio-économique aisé où l’évolution est négative

de l’ordre de 5,54%. Cependant, la situation hétérogène des trajectoires d’évolution du

recours au dépistage dans les quartiers défavorisés notamment ceux en zones CUCS est

parlant à plus d’un titre. D’abord, il nous apprend le fait qu’il n’existe pas de déterminisme

entre niveaux de vie et recours et qu’il y a d’autres facteurs qui entre en compte dans la

participation ou non au DO. Ensuite qu’un phénomène de rattrapage est observé au niveau de

certains IRIS défavorisés (Plumerette, Palais Charles Peguy, Côte d’Or Coteaux du Sud

Sarazins) qui ont un taux de participation au DO supérieur à la campagne précédente. Enfin,

tous les profils socioéconomiques sont concernés aussi bien par la hausse que par la baisse de

participation au DO.

Quant à la participation au DI au Palais Ch.Peguy et aux Bleuets, elle montre illustre bien

l’absence de causalité directe entre niveau socio-économique et recours au dépistage

individuel. En effet ces deux IRIS aux profils socio-économiques similaires durant les deux

campagnes ont connu des trajectoires différentes. Donc à classe socio-économique

équivalente, les tendances peuvent diverger quant aux types de dépistage privilégié. Ce

phénomène est observé au sein des IRIS d’un même quartier comme c’est le cas entre le Nord

et le Sud du Palais et entre les IRIS du Mont Mesly.

Au vu de ces éléments, nous pouvons dire que le profil socio-économique à un lien direct

avec le nouveau niveau de participation. En prenant séparément les deux dépistages,

nous voyons que les IRIS aisés tout comme les IRIS défavorisés ont connu une forte

participation au dépistage. Par conséquent, il n’existe pas de lien direct de causalité

entre le niveau socio-économique et la participation au dépistage.

Est-ce que certains quartiers moins aisés peuvent être au rang de ceux qui participent le plus

au dépistage ?

Avec la carte de la couverture mammographique de 2012 les IRIS qui en ressortent le plus

sont ceux aux profils sociaux économiques favorisés avec les taux les plus élevés. Cependant,

cette couverture mammographique élevée n’est pas que le propre des quartiers aisés car

39

certains quartiers de classes moyennes comme Haye Aux moines et La Brèches ont aussi une

couverture mammographique de 57 % soit supérieure à la moyenne de la ville.

Les taux de couverture les plus bas sont enregistrés dans les quartiers défavorisés et très

défavorisés à l’instar de Croix des Mèches, Plumerette, Casalis et Abbaye ayant le taux de

couverture le plus bas (46,2 %).

Donc l’hypothèse d’une relation entre le niveau de vie des femmes mesurer à travers les

indicateurs socio-économiques et le recours au dépistage du cancer du sein appréhendé à

travers la couverture mammographique ne semble pas aussi évidente. Dans la mesure où des

quartiers de classe moyenne peuvent avoir le même taux de participation que les quartiers

aisés et vice-versa .Il en est de même entre quartiers de classes moyennes et ceux de classes

défavorisées. Toutefois, il existe un grand écart entre la couverture mammographique entre

les aisés et les défavorisés.

Même si les rapports de causalité ne sont pas clairement identifiés par l’analyse de la

couverture mammographique et des types de profils, notre hypothèse est partiellement

vérifiée dans la mesure où les quartiers participant le plus au dépistage ne sont pas que

les IRIS aisés, mais aussi les classes moyennes. Il est à noter qu’il y a des IRIS

défavorisés qui ont compensés leur retard. Malgré leur taux de couverture

mammographique faible, ils ont connu une forte évolution de leur couverture

mammographique.

40

V.Des inégalités de recours au dépistage du cancer du sein

révélatrices des réalités territoriales spécifiques

1.Une Offre de soins très hétérogène

La carte n°12 ci-dessous renseigne sur l’inégale répartition des professionnels de santé

dans la ville de Créteil. La ville compte trois grands établissements de santé : l’Hôpital

H.Mondor au Nord-Ouest, le Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil (CHIC) au Nord-

Est et l’Hôpital A.Chenevier dans l’ancien centre. Les médecins généralistes sont 76 à exercer

sur Créteil. Ils sont principalement installés dans le Mont Mesly, le centre-ville et au alentour

de l’hôpital A.Chenevier. On constate la présence d’un médecin au Palais et de deux

médecins aux Bleuets. D’autres médecins exercent à la périphérie de ces quartiers.

Les gynécologues sont au nombre de 5. Aucun d’entre eux n’exerce dans un même IRIS. Ils

sont plutôt situés à l’Est de la ville, seul un exerce à l’Echat (Nord-Ouest) et au Centre

Commercial Créteil Soleil situé dans le centre ville. Les centres de radiologies agréés sont

principalement dans le nord de la ville. L’hôpital H.Mondor et le CHIC abrite chacun un

centre de radiologie ainsi que le Centre Commercial Créteil Soleil près du Palais. On

dénombre 26 pharmacies dans la ville.

La place des professionnels de santé dans la transmission de l’information

Les professionnels de santé sont des acteurs clés dans la transmission de l’information de

prévention aux femmes. En effet, un gynécologue est bien placé pour sensibiliser ses patientes

sur le dépistage du cancer du sein. Un médecin généraliste, un pharmacien peuvent en faire

autant. La majorité des acteurs que nous avons rencontrés disent qu’ils se mobilisent pour le

dépistage du cancer du sein. Un des professionnels de santé, nous a dit : « si on nous sollicite,

nous répondrons positivement. L’année d’avant ils nous ont donné des brochures nous les

avons distribuées aux femmes. Mais cette année, on ne nous a rien donné ». En effet, certains

professionnels de santé que nous avons rencontrés se mobilisent pendant « Octobre Rose » en

accrochant des affiches dans leurs locaux ou vitrines et proposent des plaquettes

d’information sur le dépistage du cancer du sein qui leurs ont étaient remises. Ils répondent

également aux interrogations de leurs patients. Seule une pharmacie sur les quartes

rencontrées ne fait pas de prévention sur le dépistage organisé en lien avec la controverse

41

bénéfice/risque. Mais la pharmacie reste à l’écoute de ces patients et les informe sur le sujet.

Le DO se fait tous les 2 ans contrairement au DI où le gynécologue prescrit une

mammographie tous les 18 mois. Les radiologues ont rapporté que cette différence de

calendrier perturbe certaines femmes. La majorité des professionnels rencontrés s’impliquent

dans la prévention du DO du cancer du sein.

Carte n°12

42

2.Un réseau de transport dense

La ville est fragmentée, par l’ensemble des axes routier : A86, D86, D201, D19. Il est

parfois difficile de se déplacer à pied. D’ailleurs, un acteur de terrain nous a confié que

certains habitants ne savent pas ce qu’il se passe dans le quartier voisin alors qu’il suffit de

traverser une route. « Des villages dans une ville » est une belle description de Créteil utilisé

par un acteur institutionnel. (Carte n°13)

La ville de Créteil a un réseau de transports en commun dense avec la ligne 8 du métro (4

stations dans la ville), la ligne du RER D avec une station et plus d’une dizaine de ligne de

bus. Depuis la dernière étude, plusieurs travaux ont été terminés, l’allongement de la ligne de

métro ou encore la station de RER à Créteil Pompadour (Ouest de Créteil). Des projets de

transport sont encore prévus, ces derniers faciliteront les déplacements vers les communes

alentours. Avec le projet Grand Paris Express, la ville a prévu un maillage entre la station de

RER D et la ligne de métro au niveau de la station Echat (Nord de la ville). Il y a également

une étude de faisabilité pour la réalisation du Téléval, un transport par câble de type

téléphérique. Ce transport reliera la station de métro Pointe du Lac (au sud de la ville) avec

Villeneuve-Saint-Georges (situé au Sud de Créteil) en passant par la commune de Limeil-

Brévannes (PLU, 2014).

43

Au Palais

Aucun bus ne passe dans le quartier constitué de zones résidentielles piétonnes. Plusieurs

lignes de bus longent le quartier notamment le TVM qui dessert le cabinet de radiologie des

mèches et du CHIC, le bus 181 qui dessert le Centre Commercial Créteil Soleil où se situe un

centre de radiologie agrée.

Le quartier est entouré par le réseau routier, la D86, l’A86 et la D1 en délimitent les contours.

La présence de ces voies rapides compliques l’accès au quartier. Il est nécessaire d’utiliser les

voies piétonnes pas toujours très visibles.

Carte n°13

44

C.Grudzien, R.Mendy 01/2015

Aux Bleuets

Le quartier comme celui du Palais n’est pas traversé par des bus. Les bleuets sont desservis

par quelques bus qui le longent. Les bus 281 et 217 desservent l’hôpital H.Mondor et permet

de relier le quartier à la ligne de métro. Le bus 217 relie également les bleuets au CHIC et à

l’hôtel de ville en passant par le quartier du Mont Mesly. Alors que le 281dessert la préfecture

et continue jusqu’à la pointe du lac. Quant au bus 107, il relie le quartier au CHIC. Malgré le

faible nombre de bus, tous relient le quartier à un des hôpitaux de la ville où se trouve un

centre de radiologie agréé.

La Départementale

D1

Photographie 1: Voie piétonne reliant le quartier à la station une station de métro

La départementale

D1

45

Carte n°14 : Réseau de bus

et ferré à Créteil

Source : Ville de Créteil

46

3.Quelles mobilités des femmes pour le dépistage ?

La ville de Créteil a 5 centres de radiologie agréés pour le DO du cancer du sein. Lors

de l’envoi de la lettre d’invitation, les femmes reçoivent aussi une liste des radiologues

agréés. Elles ont la liberté de choisir dans la liste le centre de radiologie où elles veulent se

faire dépister. Dans la ville de Créteil, on observe que les femmes vont principalement dans

trois centres de radiologie (carte n°15). Il s’agit des centres situés rue des mèches, Centre

commercial Créteil Soleil et de l’avenue de Lattre de Tassigny.

Peu de femmes du Palais et des Bleuets font leur mammographie en dehors de la ville de

Créteil. Lorsqu’elles ne se rendent pas à Créteil, elles vont dans les communes du Val-de-

Marne (Alfortville, Rungis, Hay-les-Roses, Maison Alfort, Villecresnes et St Maur les Fossés)

ou à Paris. Les femmes des Bleuets sont 10,5% à se rendre en dehors de Créteil et 3% pour les

femmes du Palais. (Annexe 4)

Au Palais, les femmes privilégient majoritairement le centre de radiologie du centre

commercial Créteil Soleil (flux de couleur verte), en effet 54,96% des femmes y on fait leur

DO. Le second centre est celui de la rue des mèches (flux en couleur rouge) qui reçoit 31,30%

de femmes du DO. Les autres centres n’accueillant pas plus de 7% de femmes chacun.

Quant aux Bleuets, les trois principaux centres de radiologie de la ville sont les centres des

mèches et celui du centre commercial enregistrant approximativement les mêmes

pourcentages de femmes : 30,26 % pour le premier et 27,67% pour le second. Le centre de

l’hôpital H.Mondor (flux couleur bleu) arrive en troisième position avec 18,42 %.

L’éloignement géographique ne semble pas être un frein dans la mesure où les femmes des

Bleuets vont au sud de la ville pour leur dépistage. Le centre situé dans le centre commercial

Créteil Soleil est accessible pour la majorité des femmes de la ville, de nombreux transports

en commun le desservent. De plus, les femmes se faisant dépistés dans ce centre peuvent

profiter des services proposés par le centre commercial ou des administrations situées à côté

comme l’hôtel de ville ou la sécurité sociale. Pour le cas du centre situé à la rue des mèches,

il se pourrait que se soit son ancienneté dans la ville (créé le 10 octobre 1976) qui forge sa

notoriété auprès de la population féminine cristolienne.

47

Carte n°15

48

4.La prévention au regard de la dynamique au sein des

quartiers

Le réseau associatif est très présent à Créteil et est soutenu par la ville. L’ensemble de

ces acteurs dynamise la vie de quartier. De nombreuses associations sont notamment

présentes dans les quartiers CUCS. On constate que seul le quartier du Palais n’a pas de centre

social contrairement aux autres quartiers prioritaires de la ville. Certaines associations comme

« Les transmetteurs » interviennent à Créteil, mais ne sont pas basés dans la ville. Les

associations impliquées sur le cancer du sein continuent de faire de la prévention. Au Mont

Mesly, l’association « Elle aussi » est une association qui travaille beaucoup sur le cancer du

sein. Depuis 5 ans des ateliers de couture sont animés, les femmes atteintes de cancer peuvent

créer ou adapter leur garde-robe aux soins prodigués à l’hôpital. Différentes actions de

prévention sont également menées. Malheureusement, l’association « Sonikara » qui

promulgué la culture d’Afrique de l’Ouest à Mont Mesly, n’est plus présente. L’association

avait une forte influence sur le quartier. Cette association a d’ailleurs participé à la diffusion

du film « Le dépistage de Mariama », expliquant le dépistage du cancer du sein auprès de

femmes immigrées. Lors de leurs actions de prévention de l’ADOC 94 diffuse la vidéo auprès

de femmes immigrés confortant les explications des intervenants et aide à comprendre le

processus de dépistage. Quant à l’association « St Michel », elle a pour projet de faire des

plaquettes d’information sur le dépistage en différentes langues. En général, les femmes

confrontées à la barrière linguistique demandent de l’aide auprès de leur famille, leurs proches

ou dans des structures relais, associations et parfois auprès de professionnels de santé.

Malheureusement, les Cristoliens ne sont pas toujours informés des actions réalisées par les

associations. Pour « Octobre rose », le magazine de la ville «Vivre ensemble » n’a pas écrit

d’articles sur les actions menées en 2014 comme la marche de Calipsso. Cette marche est

organisée conjointement depuis 2010 par l’hôpital H.Mondor et la ville de Créteil. Cette

marche contre le cancer permet de faire de la prévention notamment sur le dépistage du

cancer du sein auprès du public. Le Centre Communal d’Action Social organise de

nombreuses actions sur la santé bucco-dentaire et nutritionnelle auprès des jeunes et des

adultes. Au mois de juin, l’action « Assiette en Marche » qui dure tous le mois propose des

actions de sensibilisation autour de l’alimentation. Le département, Interfel, l’ADOC 94 ainsi

que la Ligue contre le cancer en sont partenaires. Le cancer du sein est abordé par le biais de

49

l’alimentation. La présence de professionnels de santé permet de répondre aux interrogations

de la population.

On constate que plusieurs actions sur le cancer du sein sont mises en place sur la ville en

utilisant différents ( brochures , Film ) et activité ( marche , journées portes ouvertes, stand

d’information) pour sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein,. Toutefois, les

acteurs ne sont pas toujours au cours des actions menées par leurs collègues, on constate un

manque de communication et de coordination. Certains professionnels de santé semblent

disposer à être des relais pour la transmission de l’information de prévention mais ils ne sont

pas toujours informés de ce qui se fait dans la ville. Par exemple, des professionnels de santé

nous ont fait savoir qu’ils ne reçoivent pas tous les ans les brochures et/ou affiches pour la

campagne d’Octobre Rose.

Les éléments dont nous disposons ne nous permettent pas de répondre si les barrières

culturelles et linguistiques influent sur l’accessibilité au dispositif de dépistage.

Cependant, on constate que les acteurs adaptent leur support et leur discours aux

femmes ayant des difficultés linguistiques. L’implication des acteurs est également

poursuivie.

Lors de l’élaboration du CLS, une fiche action est dédiée à la prévention et aux dépistages des

cancers. Malheureusement, nous n’avons pu rencontrer l’ASV qui aurait pu nous informés

davantage sur cette fiche action et l’ensemble des actions mises en place sur la ville.

La politique de la ville va mettre en place son CLS qui impactera sûrement sur la participation

des femmes dans les années à venir.

Les Bleuets

.

En 2008, une convention pluriannuelle de projet de rénovation urbaine est signée. Cette phase

de rénovation a pour objectif d’améliorer les conditions de logement, d’améliorer la

circulation, le stationnement et de proposer des équipements publics de proximité. Les

habitants ont été associés au projet. Celui-ci se traduit par une réhabilitation de 9 immeubles

parmi lesquels un est démoli pour permettre de désenclaver le site. Il y aura à la fin de ce

projet une résidensiallisation, des logements ouverts à la propriété, des logements locatifs et

50

des logements sociaux. Le centre social sera reconstruit dans lequel sera intégré la PMI et un

relais d’assistance maternelle. L’école sera aussi réhabilitée.

La construction d’une nouvelle rue près de la place des bouleaux a permis d’ouvrir cet espace

et de faciliter la circulation.

C.Grduzien, R.Mendy 01/2015

Différentes associations ont fait des actions de prévention et d’informations en santé.

L’association « les transmetteurs » est composée de médecins à la retraite qui interviennent

dans plusieurs quartiers de Créteil, mais aussi dans d’autres communes. Ils font des actions de

sensibilisation sur différents thèmes de santé comme les gestes de 1er

secours, ou le dépistage

du cancer du sein.

Chaque semaine, un forum santé est organisé dans la bibliothèque du quartier. Ce sont des

professionnels de santé qui échangent avec les habitants d’un sujet de santé. Le dépistage du

cancer du sein est abordé en général une fois par an. Cependant, il peut aussi être évoqué lors

d’autre forum santé.

Pour le moment, les travaux ne sont pas terminés et une partie de la population n’est pas

encore revenue. Un pharmacien des Bleuets nous expliqué le mouvement de populations qu’il

a observé : « Beaucoup de personnes sont parties et très peu sont revenus et des personnes

nouvelles qui sont apparus dans le coin. La population n’est pas revenue encore. C’est dû aux

travaux ». De plus, l’ADOC 94, nous a informé que lors d’un déménagement, les femmes ne

les informent pas de leur nouvelle adresse. Ce qui peut expliquer la diminution de

participation au DO. Ces femmes se sont peut-être tournées vers le DI en l’absence de lettre

Les Bleuets, quartiers en projet de rénovation urbaine

51

ou n’ont tout simplement pas fait le dépistage. La forte hausse de la participation au DI est

peut-être due aux nouvelles habitantes qui avaient l’habitude de le réaliser.

Est-ce lié aux actions de prévention ou à d’autres facteurs ? Au vu des informations dont

nous disposons nous ne sommes pas en mesure d’y apporter une réponse probante.

Ce qui est sûr, c’est que les projets de réhabilitation ont un effet sur la participation au

dépistage du cancer du sein. Le mouvement de populations engendre des changements

d’adresse pas communiqués à la structure de gestion. Elle est donc dans l’incapacité de

contacter ces femmes. A l’état actuel des travaux de réaménagements, nous ne sommes

pas en mesure de quantifier l’apport de nouvelle population même si il est évoqué dans

le discours des acteurs locaux.

Palais : « un quartier carrefour »

Ce quartier abrite de nombreuses infrastructures, l’Université Paris Créteil, le palais de

justice, le palais des sport. Le Palais est « le quartier le plus fréquenté par les personnes qui

n’habitent pas le quartier voire qui n’habite pas Créteil » dû à ces infrastructures «

contrairement à d’autres quartiers ». La ludothèque est un lieu de rencontre et d’échange pour

de nombreux habitants, a souligné que la moitié des adhérents habitent le quartier et l’autre

moitié vient d’autres quartiers de Créteil ou des communes alentours. Des actions ponctuelles

en santé sont faites en partenariat avec l’association Créteil Solidarité malgré qu’il ne s’agit

pas des fonctions premières de la ludothèque. Récemment, un jeu a été créé et édité en

partenariat avec la CCAS et l’ADOC 94, sur l’alimentation et le cancer.

I manque aux habitants une structure relais comme un centre social vers lequel ils pourraient

se diriger pour avoir des informations. Ce manque de structure relais a été mentionné par

différents acteurs. L’un entre eux nous a informé que depuis un an environ des réunions de

partenaires sont mis en place pour renforcer les liens et discuter des difficultés rencontrées sur

le quartier.

Depuis 2007, le Palais est identifié comme quartier CUCS. Mais il ne rentre plus dans les

dispositifs budgétaires des CUCS pour 2015, il est mis « en veille ». Cela risque de fragiliser

davantage le quartier puisque « la situation des habitants au Palais n’a pas tant évolué que

cela » (Acteur dans milieu social) comme nous l’avons vu avec la carte des profils socio-

économiques.

52

Lors d’un entretien il nous a été dit que la partie Nord du Palais est constituée de propriété et

de co-propriété contrairement à la partie Sud où il y a principalement des locataires.Ce

paramètre peut expliquer la dichotomie de participation au dépistage du cancer du sein entre

les deux IRIS.

Des actions de prévention sur le dépistage du cancer du sein ont été menées sur la ville

de Créteil par différents acteurs locaux. Leur implication à la sensibilisation des femmes

se poursuit dans le temps même si nous notons un manque de coordination comme en

attestent les propos des différents acteurs rencontrés.

53

Conclusion

Dans cette étude, nous avons voulu voir l'évolution du taux de participation au

dépistage du cancer du sein sur la ville de Créteil depuis l'étude précédente. La participation

communale au dépistage a légèrement augmenté entre la campagne 2010-2012 et celle de

2012-2013 à raison de 1,15 % (couverture mammographique). Cependant, cette augmentation

n'est due qu'au DO qui a connu une hausse de 3,46 % pendant que le DI chute de – 2,13 %.

Néanmoins, des inégalités de participation sont notées entre les IRIS. Cette situation entraine

une configuration territoriale différente de celle établie lors de la précédente étude. En effet, il

en résultait que les profils socioéconomiques influençaient le recours au dépistage du cancer

du sein avec des classes favorisées qui participaient plus que les autres.

On observe toujours une forte participation au DI par les 50-54 ans et une forte participation

au DO par les 70-74ans. On a vu que l’évolution du taux de participation au DO ne peut pas

être envisagée selon le profil socio-économique. Quel que soit le profil socio-économique pris

en compte, la participation des femmes peut augmenter ou diminuer.

L’évolution du taux de la participation au DI ne permettant pas d'observer une configuration

précise puisque la majorité des IRIS quel que soit leur profil ont vu leur participation baisser.

L'exception étant au Bleuets (CUCS) qui obtient le record de participation au DI.

L'analyse de cette situation du recours au dépistage du cancer du sein par le filtre du territoire

nous a permis de voir un territoire en mouvement où le dynamisme des acteurs ( association,

habitants, professionnelle de santé) continuent d'influencer le recours au dépistage. Les

programmes de rénovations urbaines par le brassage et la mobilité des populations qu'elle

occasionne ont aussi leurs impacts. Comme en témoigne le quartier des Bleuets, en cours de

travaux de rénovation, la participation au DI a enregistré la plus forte augmentation et le DO

une diminution de participation.

Toutefois, une synergie des acteurs, comme le prévoit le nouveau contrat local de santé, aurait

un impact positif, avec la création de la maison de la santé, lieux de sensibilisation, d'échange,

de coordination de toutes les actions au sein de la ville. En ce sens que, le coordinateur qui

sera recruté pourra être un relais et un interlocuteur entre les élus et les populations

demandeur d'action en santé. De plus, une fiche action est consacrée à la prévention et aux

dépistages des cancers.

La grande interrogation étant l'avenir du dépistage du cancer du sein au Palais avec sa mise en

veille du CUCS par le nouveau Contrat de Ville.

54

Sommaire des illustrations

Liste des cartes

Carte n°1 : Taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein pour la période de

juin 2010-juin 2012 par IRIS de la ville de Créteil ………………………………………....p13

Carte n°2 : Taux de participation au dépistage individuel du cancer du sein pour la campagne

2010-2012 par IRIS de la ville de Créteil…………………………………………………...p13

Carte n°3 : Hétérogénéité des caractéristiques socio-économiques et démographiques de la

population de Créteil par IRIS en 2009……………………………………………………..p15

Care n°4 : Paris et sa petite couronne………………………………………………………p20

Carte n°5 : Indice de développement humain en Ile-de-France en 2011……………………p22

Carte n°6 : Taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein pour la campagne de

2012-2013 par IRIS de la ville de Créteil…………………………………………………...p24

Carte n°7 : : Taux de participation au dépistage individuel du cancer du sein pour la campagne

2012-2013 par IRIS de la ville de Créteil…………………………………………………...p24

Carte n°8 : Taux de couverture mammographique par IRIS de la ville de Créteil campagne

2012-2013…………………………………………………………………………………...p25

Carte n°9 : Taux d’évolution du dépistage individuel du cancer du sein entre les campagnes

2010-2012 et 2012 -2013 par IRS de la ville de Créteil…...............................................p29

Carte n°10 : Taux d’évolution du dépistage individuel du cancer du sein entre les campagnes

2010-2012 et 2012 -2013 par IRS de la ville de Créteil…………………………………….p29

Carte n°11 : Des profils socio-économique et démographiques hétérogène de la population de

Créteil en 2011………………………………………………………………………………p35

Carte n°12 : Inégale répartition de l’offre de soins à Créteil en 2014………………………p41

Carte n°13 : La mobilité à Créteil…………………………………………………………...p43

Carte n°14 Réseau de bus et ferré à Créteil…………………………………………………p45

Carte n°15 : Trajectoires des femmes de la ville de Créteil pour leur mammographie vers les

centre de radiologie de la ville pour la campagne 2012-2013………………………………p47

Liste des graphiques

Graphique 1:Taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein en France……...p7

55

Graphique 2: Participation en pourcentage au dépistage organisé du cancer du sein -

Campagne 2012-2013 - Ile-de-France………………………………………………………..p8

Graphique 3:Taux de participation au DO selon les tranches d'âge………………………. p31

Graphique 4:Taux de participation au DI Selon les tranches d'âge………………………... p31

Liste des tableaux

Tableau 4: Taux de participation au DO……………………………………………………...p8

Tableau 5:Taux de participation au dépistage organisé au Palais…………………………...p27

Tableau 6: Taux de participation au dépistage organisé aux Bleuets……………………….p28

56

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sein-malgre-la-controverse-on-vise-toujours-80-de-participation-au-depistage/

Ville de Créteil, Projet de réhabilitation sur les bleuets [en ligne], consulté de 20/01/2015:

http://www.ville-creteil.fr/les-bleue

58

Abréviations

ADOC 94: Association chargée du dépistage organisé dans le Val de Marne.

ARS: Agence Régionale de Santé.

ASV: Atelier Santé Ville.

CCR: Centre Commercial Régional.

CHIC: Centre Hospitalier Intercommunal.

CLS: Contrat Local de Santé.

CMU-C : Couverture Maladie Universelle Complémentaire.

CPAM: Caisse Primaire d’Assurance Maladie.

CUCS: Contrat Urbain de Cohésion Sociale.

DI: Dépistage Individuel.

DO: Dépistage Organisé.

ESPT: association « Elus, Santé Publique et Territoires ».

HAS: Haute Autorité de la Santé.

HCL : Hôpitaux Civils de Lyon.

INCA : Institut Nationale du Cancer.

INSEE: Institut Nationale des Statistiques et des Etudes Economiques.

IRIS : Ilots Regroupés pour l’Information Statistique.

InVS : Institut National de Veille Sanitaire.

LEST: Laboratoire Espace Santé et Territoires

PLU: Plan Local d’Urbanisme

UC : Unité de Consommation

59

Annexes Annexe 1 : Résultats principaux du diagnostic 2012

Créteil Mont Mesly Palais

Taux de participation 54% Hétérogène selon

IRIS(entre 43 et 63%)

Nord : plus de 57%

Sud : entre 43-53%

Taux participation DO 40.4% Entre 29.5 et 43% Entre 40 et 48%

Taux participation DI 13.5% Entre 12 et 21% Entre 7 et 13%

Age du dépistage 50-54ans : DI>DO que

70-74ans

70-74ans participation

moins importante

Caractéristiques socio-

économiques et

démographiques

Classes moyennes St Exupèry : classe

moyenne

Autres IRIS : classes

défavorisées

Grand Pavois(Nord) :

classe moyenne

Charles Péguy :

défavorisées

Taux de participation

selon niveau de vie

Précarité et taux de

participation corrélé

(seul déterminant ?)

Haut Mesly : DO=faible

DI=moyen

Bas Mesly : + DO que

DI

St Exupéry : + DI et

moins DO

Nord : DO et DI

meilleur que sud

Accessibilité transport

en commun

Bien desservie par

transports

Relief et gd axes : frein

possible si utilise pas

transport en commun

Présence de bus mais

maillage routier enclave

le quartier

Trajectoire Mammographie en

grande partie réalisé

sur ville pr DO

Répartition des

radiologues et CH ne

semble pas être un

facteur de moindre

recours

Essentiellement au

Centre Commercial

Régional (Créteil Soleil)

Diffusion de

l’information

Réseaux associatif dense

(plus ds le sud que nord

>expliquer différence de

participation au DO)

Manque de relais

associatif

Professionnels de santé Professionnels relais

de l’information

influence le DO

Professionnels engagés

mais manque d’outils qui

pourrait expliquer DI

plus important que DO

Peu de professionnels

Réhabilitation urbaine Déplacement de

population (trajectoire

de soins, association ?)

Dynamisme

économique (pistes)

Installation de nouvelles entreprises, construction de la ligne du Grand Paris

express

Paupérisation de populations qui augmente

60

Annexe 2 : La part des femmes de 45-74ans à Créteil en 2011

61

Annexe 3 : Taux de participation aux dépistages selon les tranches d’âge

(Source Adoc 94 et CPAM 94)

Annexe 3a : Taux de participation au DO et DI selon les tranches d’âge au Palais Grand

Pavois

Annexe 3b : Taux de participation au DO et DI selon les tranches d’âge au Palais Ch.Peguy

Annexe 3c : Taux de participation au DO et DI selon les tranches d’âge aux Bleuets

62

Annexe 4: Centre de radiologie pour le dépistage organisé

Centre de

Radiologie

IRIS Palais Ch

Peguy IRIS Bleuets

% IRIS Palais

Ch Peguy

% IRIS

Bleuets

Cabinet à

Alfortville 1 0 1,32

Cabinet à Rungis 1

0,76 0

Cabinet rue des

Mèches(Créteil) 41 23 31,30 30,26

Cabinet au Centre

Commerciale

Créteil Soleil

72 21 54,96 27,63

Cabinet Porte de

Brie (Créteil) 4 6 3,05 7,89

Cabinet de

l’hôpital

H.Mondor

8 14 6,11 18,42

Cabinet avenue

de Verdun

(Créteil)

2 4 1,53 5,26

Cabinet à Hay-

les-Roses 1

0,76 0

Cabinet à Maison

Alfort(1) 1 0 1,32

Cabinet à Maison

Alfort(2) 3 0 3,95

Cabinet à

Villecresnes 1

0,76 0

Cabinet à St

Maur-les Fossés 1 0 1,32

Cabinet à Paris 1 2 0,76 2,63

Total 131 76 100 100 Source : ADOC 94

63

Annexe 5 : Calcul des taux de participation et des indicateurs socioéconomiques et

démographiques

- Taux de participation au dépistage organisé par tranche d’âge par IRIS = Effectif des

femmes participantes DO par tranche d’âge par IRIS / Effectif des femmes invitées du régime

générale par tranche d’âge par IRIS *100

- Taux de participation au dépistage individuel par tranche d’âge par IRIS = Effectif des

femmes participantes DI par tranche d’âge par IRIS / Effectif des femmes invitées du régime

générale par tranche d’âge par IRIS *100

- Taux de femmes sans diplôme en 2011 : FSD/FT*100 [FSD=Effectif des Femmes 15 ans ou

plus non scolarisées Sans diplôme en 2011 /

FT=Effectif Femmes Totales en 2011].

- Taux de femmes disposant d’un bac plus 2 : F (bac+2)/FT*100 [F (bac+2)= Effectifs

Femmes Enseignement sup court en 2011 / Effectif Femmes Totales en 2011].

- Taux de chômage de la population entre 15 et 64 ans en 2011: P (15-64 ans)/PA*100 [P

(15-64

ans)=Population de 15 à 64 ans / Population active].

- Taux de ménages employés en 2011 : NME/MT*100 [ME=Nombre de Ménages dont la

personne

de référence est employé / Effectif des ménages]

- Taux de ménages ouvriers en 2011: NMO/MT*100 [NMO=Nombre de Ménages dont la

personne

de référence est ouvrier / MT= Effectif de ménages].

- Taux de ménages cadres en 2011: NMC/NM*100 [NMC=Nombre de Ménages dont la

personne

de référence est cadres / Effectif des ménages].

- Taux de la population bénéficiaire de la CMU-C : PCMU-C/PT*100 [PCMC=

Population bénéficiaire de la CMUC / PT=Population totale]

- Taux d’étrangers : Nombre d’étrangers / population totale * 100

Annexe 6 : Description des indicateurs socio-économiques et démographiques

64

- Taux de femmes sans diplôme, disposant d’un bac plus 2 (diplôme de l’enseignement

supérieur court) : Le niveau de diplôme des femmes est un indicateur important surtout dans

le cadre de l’assimilation de l’information et des campagnes de prévention

- Taux de chômage de la population entre 15 et 64 ans : Au sens du recensement INSEE,

un chômeur est une personne de 15 ans ou plus qui s'est déclarée "chômeur".

La définition du chômage au sens du recensement diffère de celles du Bureau international du

travail (BIT) et du Pôle emploi. Le chômage au recensement est plus élevé que le chômage au

sens du BIT car les personnes inactives ont parfois tendance à se déclarer au chômage alors

qu'elles ne répondent pas à tous les critères du BIT.

- Taux de ménages employés, ouvriers et cadres : Part des ménages dont la personne de

référence est employé, ouvrier ou cadre (dépend de la constitution du ménage) par rapport à la

totalité des ménages.

- Revenu médian par UC : Le revenu médian par unité de consommation est un calcul

effectué par l’INSEE à partir du revenu fiscal des ménages. L’INSEE pondère le revenu du

foyer par un coefficient attribué à chaque membre du ménage pour permettre la comparaison

des niveaux de vie de ménages de tailles ou de compositions différentes. Le nombre de

personnes est ainsi ramené à un nombre d'« unités de consommation ».

- Taux de la population bénéficiaire de la CMU-C : La Couverture Maladie Universelle

Complémentaire est attribuée sous condition de ressources (10491 euros/personne au 1er

janvier 2012) et de résidence. Il prend en charge gratuitement la part des frais médicaux non

remboursée par l’assurance maladie et le forfait journalier hospitalier.

- Taux d’étrangers : Un étranger est une personne qui réside en France et ne possède pas la

nationalité française, soit qu'elle possède une autre nationalité (à titre exclusif), soit qu'elle

n'en ait aucune (c'est le cas des personnes apatrides). Les personnes de nationalité française

possédant une autre nationalité (ou plusieurs) sont considérées en France comme françaises.

Un étranger n'est pas forcément immigré, il peut être né en France (les mineurs notamment).

Annexe 7 : Méthode de discrétisation des cartes

• Pour les cartes des taux de participation au dépistage, nous avons utilisé la méthode de

discrétisation « Q6 ». La méthode de discrétisation Q6 permet de mettre en évidence les

valeurs extrêmes et donc les inégalités. Elle permet également de comparer les cartes entre

elles, dans notre cas les taux de participation au DO et au DI par IRIS.

• Carte multi-variée de profils socio-économiques

- Analyse en Composantes Principales = 69,59% des variations entre les variables peuvent

être résumées en un seul axe ce qui est statistiquement valable. Les variables qui sont

corrélées négativement sur cet axe sont : le taux de ménages ouvriers, le taux de ménages

65

employés, le taux de chômage des 15-64 ans, le taux de femmes sans diplômes et le taux de

population étrangère. Le taux de population CMU-C est également corrélé négativement sur

cet axe avec ces facteurs mais un IRIS se distingue à l’extrême (en bas à gauche) : l’IRIS

l’Echat qui affiche un taux de population à la CMU-C de 67,39%. Sont corrélés positivement

sur cet axe le taux de ménages cadres, le niveau du revenu médian et le niveau

d’enseignement supérieur court des femmes.

- Classification Ascendante Hiérarchique : la Classification Ascendante Hiérarchique en 5

classes permet de résumer 74,4% de la variabilité totale par classe.

66

Annexe 8 Taux de participation au DO ( 2012-2013) par IRIS et tranche d’âge

IDENTIFIANT

RIRIS

50-54 ans 55-59 ans 60-64 ans 65-69 ans 70-74 ans Total

général en

%

940280101 38,043 39,683 35,938 37,209 53,191 40,129

940280102 33,673 40,506 45,098 35,000 57,143 41,009

940280103 36,842 44,944 50,000 54,839 59,615 47,103

940280104 38,931 35,106 49,524 29,412 55,556 40,435

940280201 32,955 54,545 56,338 58,000 42,424 48,052

940280202 35,556 44,286 33,333 42,000 50,000 40,000

940280204 35,366 37,778 39,450 51,807 35,294 40,241

940280205 28,926 46,154 54,762 30,952 39,286 40,369

940280206 32,114 41,327 46,552 45,161 57,143 40,181

940280207 31,126 40,000 47,761 53,061 38,462 39,454

940280208 27,027 41,584 48,246 50,000 47,059 41,901

940280209 39,583 37,607 46,610 51,899 57,895 44,153

940280210 32,710 50,575 52,055 41,304 31,250 42,319

940280211 42,529 41,333 55,385 40,000 52,381 45,486

940280215 32,824 44,318 40,678 36,667 53,333 39,130

940280301 29,204 48,462 45,000 42,708 64,516 44,362

940280302 41,892 31,915 48,387 44,000 36,364 40,426

940280303 31,646 42,188 40,000 44,118 42,857 38,655

940280304 44,086 40,230 39,216 41,176 28,571 40,860

940280305 28,358 42,222 55,952 40,964 59,184 42,268

940280306 34,615 46,667 49,057 50,000 41,304 43,791

940280307 31,250 39,189 51,515 35,714 48,000 38,941

940280401 32,530 35,385 38,462 44,444 40,000 36,508

940280402 36,559 36,364 40,000 23,077 46,667 37,066

940280403 29,054 37,008 41,176 53,947 56,667 39,270

940280404 29,688 40,000 57,143 55,172 52,632 44,279

940280405 43,254 41,958 42,857 52,459 51,111 44,407

940280406 33,962 41,892 51,724 40,426 33,333 40,333

940280407 42,138 49,038 48,052 42,857 46,429 45,354

940280408 41,176 39,695 42,056 37,500 52,564 41,924

Total en % 34,921 41,732 46,411 43,529 47,674 41,614

67

Annexe 9 : Taux de participation au DI (2012-2013) par IRIS et par tranches d’âge

IDENTIFIANT

IRIS

50-54 ans 55-60 ans 60-64 ans 65-69 ans 70-74 ans Total

Général en

%

940280101 27,869 25,714 16,667 15,152 5,405 19,231

940280102 15,190 15,000 11,905 13,333 12,195 13,889

940280103 13,580 14,925 8,621 11,628 7,895 11,847

940280104 20,225 15,873 16,176 18,182 0,000 15,961

940280201 9,375 12,000 5,556 11,429 5,556 9,050

940280202 21,127 5,556 9,302 2,941 12,000 11,454

940280204 18,056 16,667 17,284 6,667 17,500 15,361

940280205 18,182 10,588 15,385 6,897 21,739 14,483

940280206 15,897 6,452 12,903 14,000 8,824 11,954

940280207 14,815 18,072 12,500 14,286 17,391 15,488

940280208 16,867 8,333 11,392 13,235 11,905 12,500

940280209 18,447 9,524 12,903 20,755 12,000 15,134

940280210 17,045 16,418 9,091 17,241 8,696 14,504

940280211 6,349 7,692 9,524 21,739 0,000 8,586

940280215 14,894 9,859 20,000 10,204 7,692 12,727

940280301 28,889 14,773 19,101 18,571 15,556 19,895

940280302 10,000 11,111 8,000 17,391 0,000 10,458

940280303 10,606 0,000 6,897 8,000 23,529 7,979

940280304 11,842 7,813 12,821 9,524 0,000 9,859

940280305 18,182 18,987 15,789 9,804 16,216 16,279

940280306 21,359 16,667 20,000 15,686 17,143 18,750

940280307 13,953 8,929 12,000 5,263 5,882 10,965

940280401 13,235 15,686 9,302 31,579 9,524 14,356

940280402 16,667 13,725 13,208 0,000 0,000 11,667

940280403 9,023 5,932 7,792 6,452 8,000 7,470

940280404 13,725 12,121 14,286 8,000 16,667 12,883

940280405 15,347 10,169 10,714 6,667 2,439 11,429

940280406 9,211 6,452 9,302 10,526 11,111 8,772

940280407 13,971 15,909 13,333 8,511 9,524 13,137

940280408 11,628 12,621 13,636 5,405 15,625 11,790

Total en % 15,518 12,119 12,513 11,969 10,000 12,929

68

Annexe 10 : Taux d’évolution DO et DI entre les deux campagnes

IDENTIFIANT

IRIS

Taux

participation

DO

Taux

Evolution

DO

Taux

participation

DI

Taux

Evolution

DI

Taux Couverture

Mammographique

940280101 40,129 7,098 19,231 1,375 58,173

940280102 41,009 -0,414 13,889 5,459 54,762

940280103 47,103 7,053 11,847 18,823 58,885

940280104 40,435 0,509 15,961 12,480 57,003

940280201 48,052 -0,514 9,050 -26,185 57,466

940280202 40,000 -5,882 11,454 -3,992 49,339

940280204 40,241 4,305 15,361 -27,783 55,486

940280205 40,369 0,197 14,483 -10,490 53,793

940280206 40,181 -4,353 11,954 -10,921 51,613

940280207 39,454 2,906 15,488 1,098 52,862

940280208 41,901 2,397 12,500 -12,465 55,523

940280209 44,153 3,307 15,134 32,634 59,347

940280210 42,319 -10,757 14,504 10,295 56,870

940280211 45,486 11,568 8,586 10,643 52,525

940280215 39,130 0,309 12,727 -12,347 52,727

940280301 44,362 2,264 19,895 -0,871 64,398

940280302 40,426 -6,205 10,458 54,697 51,634

940280303 38,655 12,142 7,979 -21,314 48,936

940280304 40,860 5,201 9,859 -26,314 50,704

940280305 42,268 -5,546 16,279 12,580 56,146

940280306 43,791 0,715 18,750 8,444 63,988

940280307 38,941 7,482 10,965 -14,068 48,246

940280401 36,508 23,672 14,356 6,978 51,980

940280402 37,066 5,270 11,667 -6,816 48,750

940280403 39,270 6,280 7,470 -44,004 46,024

940280404 44,279 13,827 12,883 19,623 55,215

940280405 44,407 10,411 11,429 -3,800 56,735

940280406 40,333 2,265 8,772 -23,188 50,000

940280407 45,354 6,841 13,137 10,579 56,836

940280408 41,924 1,536 11,790 -25,188 53,712

Total général en

%

41,614 3,463 12,929 -2,135 54,323

69

Annexe 11 : Effectifs des femmes invitées et taux de participation par tranches d’âge

Annexe 11a : Effectifs de femmes invités et taux de participation au DO par tranches d’âge à

la campagne 2010-2012

:

Campagne 2010-2012

Tranche d'âge 50 à

54ans

55 à

59ans

60 à

64ans

65 à

69ans

70 à

74ans Total

Effectifs des femmes

invitées 3424 2681 2464 1532 1334 11435

Part sur le total des femmes

invitées 29,94% 23,44% 21,54% 13,39% 11,66% 100%

Effectifs des femmes

dépistées 1089 1121 1038 698 582 4528

Part sur le total des femmes

dépistées 24,05 24,75% 22,92% 15,41 12,85% 100%

Source : CPAM94

Annexe 11b : Effectifs de femmes invités et taux de participation au DO par tranches d’âge à

la campagne 2012-2013

Campagne 2012-2013

Tranche d'âge 50-54

ans

55-59

ans

60-64

ans

65-69

ans

70-74

ans Total

Effectifs des femmes

invitées 3632 2818 2332 1671 1110 11563

Part sur le total des femmes

invitées 31,41% 24,37% 20,17% 14,45% 9,60% 100%

Effectifs des femmes

dépistées 1276 1182 1086 739 551 4834

Part sur le total des femmes

dépistées 26,40% 24,45% 22,47% 15,29% 11,40% 100%

Source : ADOC94

70

Annexe 12 : Comparaison des taux de participation entre les 2 campagnes selon les

tranches d’âge

Annexe 12a : Comparaison des taux de participation au DI entre les campagnes 2010-2012 et

2012-2013

Analyse diachronique DI

Tranche d'âge 50 à

54ans 55 à 59ans 60 à 64ans 65 à 69ans 70 à 74ans

Taux de participation 2012-2013 15 % 12% 12% 12% 10%

Taux de participation 2010-2012 16% 15% 14% 14% 9%

Source : CPAM94

Annexe 12b : Comparaison des taux de participation au DO entre la campagne 2010-2012 et

2012-2013

Analyse diachronique DO

Tranche d'âge 50 à 54ans 55 à 59ans 60 à 64ans 65 à 69ans 70 à 74ans

Taux de participation 2012-

2013 34% 41% 45% 43% 47%

Taux de participation 2010-

2012 32% 42% 41% 44% 43%

Source : ADOC94

71

Annexe 13: Schéma explicatif du dépistage organisé

SUTRUCTURE DE GESTION ADOC 94

Lettre d'Invitation au DO envoyé e au

femmes de 50-74 ans

Mammographie réalisé chez un radiologue

agréé

2 lectures pour les clichés normaux

Invitation 2 ans

3 eme lecture au besoin pour les clichés

suspects

Invitation 2ans si pas cancers

Pas de mammographie

Lettre de relance

Dynamique

s socio-

territoriale

s