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Université de Rouen UFR Sciences de l’Homme et de la Société Département Sciences de l’Éducation Laboratoire CIVIIC Année Universitaire 2010-2011 Le forum de discussion comme outil d’aide à la création d’une communauté de pratique : le cas du campus numérique FORSE Mémoire présenté par Annick Pradeau en vue de l'obtention du Master 2 de Recherche à Distance Francophone MARDIF Sous la direction de : Monsieur Philippe Dessus, Professeur à l'IUFM de Grenoble, Université Joseph-Fourier Monsieur Pascal Marquet, Professeur à l'université de Strasbourg

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Université de Rouen UFR Sciences de l’Homme et de la Société

Département Sciences de l’ÉducationLaboratoire CIVIIC

Année Universitaire 2010-2011

Le forum de discussion comme outil d’aide à la

création d’une communauté de pratique : le

cas du campus numérique FORSE

Mémoire présenté par

Annick Pradeauen vue de l'obtention du

Master 2 de Recherche à Distance FrancophoneMARDIF

Sous la direction de :

Monsieur Philippe Dessus, Professeur à l'IUFM de Grenoble, Université Joseph-Fourier

Monsieur Pascal Marquet, Professeur à l'université de Strasbourg

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PRADEAU, Annick N° Etudiant : 20900731

Le forum de discussion comme outil d’aide à la création d’une

communauté de pratique : le cas du campus numérique FORSE

Résumé :

Notre étude s'intéresse à la genèse d'une communauté de pratique (Wenger, 2005) au sein du

campus numérique FORSE. A l'aide de cet éclairage théorique, nous examinons l'usage de

l'outil forum de discussion dans cet environnement particulier en focalisant notre attention sur

une promotion d'étudiants engagés dans ce dispositif. Les hypothèses présument que, parmi

les outils de communication proposés, l'usage du forum est privilégié par les étudiants,

particulièrement à l'ouverture de la plate-forme, que cet outil favorise une prise de conscience

de la présence et des particularités d'autrui (awareness), ce qui rend possible la naissance

d'une communauté de pratique. Après une revue des écrits concernant ce champ conceptuel,

nous présentons la méthodologie de recherche mise en œuvre pour recueillir et analyser, d'une

part la perception des étudiants sur leur pratique, d'autre part les traces de leurs interactions

sur le forum général du campus. Les résultats confirment que le forum est un outil d'aide à la

création d'une communauté de pratique. Il facilite la création d'un espace social d'échanges,

élargi par les étudiants en dehors du dispositif institutionnel. Ce lieu d'interactions permet de

faire connaissance avec autrui, de reconnaître en lui un semblable appartenant à une même

communauté, de s'engager dans une pratique d'étudiant à distance. Nous déclinons les

caractéristiques de cette communauté de pratique en nous référant aux concepts développés

par Wenger, en particulier les notions de participation-réification et d'engagement mutuel.

Mots-clés : Campus numérique, communauté de pratique, forum de discussion, sentiment

de présence, awareness

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de cette

étude :

- Philippe Dessus et Pascal Marquet qui ont accepté de diriger cette recherche,

- Jacques Wallet qui a autorisé sa réalisation sur le campus FORSE,

- Laurence Thouroude et Stéphane Simonian qui ont donné leur accord pour

qu'elle soit effectuée auprès des étudiants de Licence 3,

- Jérôme Panchout et Pascal Palumbo qui ont géré les aspects techniques,

- Les étudiants de la promotion 2010-2011 qui ont consenti à répondre au

questionnaire.

J'exprime toute ma gratitude à l'ensemble de l'équipe du MARDIF qui m'a donné la

chance de découvrir de vastes champs de connaissances.

Ma reconnaissance va également à ceux qui m'ont particulièrement soutenue tout au

long de ce parcours :

- Philippe Dessus pour sa disponibilité, ses conseils, ses encouragements,

- Marianig Viaouët, la fée du MARDIF, pour sa constante bienveillance,

- Catherine, Francis et Marie-Claude, mes compagnons Mardifiens,

- Pierre pour son appui et sa relecture attentive,

- Ma famille et mes amis pour leur soutien sans faille.

Je dédie ce travail à Laurence qui nous a quittés cet été et qui m'a appris le sens du

mot Courage.

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S0MMAIRE

1. Introduction..............................................................................................................12. Communautés de pratique à distance : Eléments théoriques...............................3

2.1. Communautés de pratique : définitions et concepts...................................................32.1.1. Définitions et terminologies...........................................................................32.1.2. Une théorie sociale de l'apprentissage............................................................52.1.3. La dualité participation-réification.................................................................62.1.4. Les dimensions de la pratique........................................................................72.1.5. Apprendre dans une communauté de pratique...............................................82.1.6. « Cultiver » une communauté de pratique.....................................................9

2.2. Communautés en ligne : quelques aspects technologiques ...................................112.2.1. Communication et apprentissage instrumentés............................................112.2.2. Le forum en tant qu'outil de communication ..............................................122.2.3. Spécificités de l'outil forum ........................................................................132.2.4. Dispositif de communication par l'écriture..................................................152.2.5. Présence sociale et outils d'awareness..........................................................16

3. Problématique et question de recherche ..............................................................194. Méthodologie de recherche....................................................................................21

4.1. Choix du terrain : le campus FORSE.......................................................................224.1.1. Présentation du campus FORSE..................................................................224.1.2. Le campus FORSE en tant que communauté de pratique............................244.1.3. La communauté des étudiants .....................................................................26

4.2. Recueil des données .................................................................................................264.2.1. Questionnaire à destination des étudiants....................................................274.2.2. Prélèvement des traces enregistrées de l'agora.............................................27

5. Résultats .................................................................................................................305.1. Exploitation du questionnaire ..................................................................................30

5.1.1. Hypothèse 1 : un forum investi par les étudiants.........................................305.1.2. Hypothèse 2 : un outil d'aide à la perception d'autrui .................................335.1.3. Hypothèse 3 : la genèse d'une communauté ................................................355.1.4. Synthèse ......................................................................................................38

5.2. Analyse des traces du forum de discussion.............................................................395.2.1. Hypothèse 1 : un forum investi par les étudiants ........................................395.2.2. Hypothèse 2 : un outil d'aide à la perception d'autrui..................................415.2.3. Hypothèse 3 : la genèse d'une communauté.................................................435.2.4. Synthèse ......................................................................................................52

6. Discussion des résultats.........................................................................................546.1. Un espace de communication créé par l'outil forum................................................546.2. Conscience d'autrui et naissance d'une communauté...............................................566.3. La pratique des étudiants de Licence 3.....................................................................576.4. La dualité participation-réification sur le campus FORSE.......................................596.5. Diversité des apprentissages ....................................................................................626.6. Limites de l'étude......................................................................................................64

7. Perspectives............................................................................................................658. Conclusion..............................................................................................................679. Bibliographie..........................................................................................................6910. Annexes.................................................................................................................76

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Index des figures

Figure 1 : Les composantes d'une théorie de l'apprentissage (Wenger, 2005a, p. 3)........................................5

Figure 2 : La dualité participation-réification (Wenger, 2005a, p. 69)..............................................................6

Figure 3 : Les dimensions de la pratique en tant que propriété d'une communauté (Wenger, 2005a, p. 82). . .7

Figure 4 : Le forum général du campus FORSE.............................................................................................24

Figure 5 : Outil le plus souvent utilisé lors du premier mois de connexion sur la plate-forme FORSE .......31

Figure 6 : Outil considéré comme le plus important par les étudiants pour démarrer leur formation ...........32

Figure 7 : Fréquence de lecture et d'écriture de messages par les étudiants sur les forums ..........................35

Figure 8 : Le forum comme outil d'aide à la genèse d'une communauté de pratique.....................................67

Index des tableaux

Tableau 1: Les acteurs du campus FORSE en tant que communauté de pratique..........................................25

Tableau 2 : Nombre de participants et de messages par phase........................................................................29

Tableau 3 : Attribution par les étudiants d'une fonction majeure à l'outil forum............................................33

Tableau 4 : Attribution de caractéristiques à autrui.........................................................................................33

Tableau 5 : Perception d'autrui et aisance dans la communication avec l'outil forum....................................35

Tableau 6 : Perception de la participation aux échanges sur la plate-forme FORSE......................................36

Tableau 7 : Demandes d'aides formulées par les étudiants..............................................................................36

Tableau 8 : Échanges d'aides entre pairs..........................................................................................................36

Tableau 9 : Répartition des étudiants suivant leur degré d'implication dans les échanges ............................37

Tableau 10 : Nombre de fils de discussion, messages et pièces jointes par phase..........................................39

Tableau 11 : Nombre de messages par acteur et par phase..............................................................................39

Tableau 12 : Acteurs à l'initiative des fils de discussion.................................................................................40

Tableau 13 : Contenus des messages des étudiants au cours des trois phases ...............................................51

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1. IntroductionL'incidence sur l’organisation sociale du développement de l’informatique puis des

réseaux, et particulièrement d’internet, est fréquemment interrogée par les chercheurs

(Castells, 2001 ; Quéau, 2000 ; Soudoplatoff, 2004 ; Wolton, 2000). Ces évolutions

technologiques génèrent par ailleurs un questionnement récurrent concernant les effets des

objets et environnements informatiques sur le rapport à la connaissance et à l’acte

d’apprendre (Bruillard, 1997 ; Charlier & Henri, 2010 ; Linard, 1996 ; Marquet, 2004).

Dans sa présentation historique des liens entre machines et enseignement, Bruillard

(1997a) souligne la complexité des phénomènes d’apprentissage et la diversité des

environnements possibles. Selon cet auteur, les théories de l'apprentissage ont nettement

évolué pour passer « d’une vision très individualisée de l’apprentissage à une vision plus

collective et coopérative » (id., p. 248). Ces aspects collaboratifs ou communautaires dans

un environnement numérique font l'objet d'études quant à leurs effets sur l'acquisition

individuelle et collective de savoirs (Delalonde & Isckia, 2004 ; Dillenbourg, 1999 ; Stahl,

2003, 2006).

Dans les années 1990, en étudiant les modalités d'apprentissage dans le monde du travail,

Lave et Wenger (1991) ont proposé le concept de communauté de pratique pour désigner

un groupe de personnes réunies par un même centre d'intérêt, qui interagissent

régulièrement, partagent des informations et des expériences et apprennent ainsi les uns

des autres de manière informelle. Cette théorie sociale de l'apprentissage a ensuite été

formalisée par Wenger (2005a), puis étendue à d'autres domaines tels que la gestion des

connaissances dans les organisations professionnelles ou éducatives. Cet auteur considère

que « notre engagement dans le monde est foncièrement social » (Wenger, 2005a, p. 63).

Ce lien entre apprentissage individuel et environnement social s'enracine dans les travaux

de Vygotski. Si Wenger rejoint ce dernier sur le fait que l’activité d’apprentissage est

étroitement corrélée aux interactions avec l'entourage, il complète ce point de vue en

insistant sur les aspects expérientiels et identitaires engagés dans ce processus. La

possibilité d’agir et d’interagir permet un engagement dans une pratique favorisant pour

l’individu la construction d’une signification donnée à ses activités et à ses

expériences. « L'important pour l'individu, c'est le sens donné à ses activités » (id., p. 58).

Le contexte social et les interactions entre les acteurs jouent ainsi un rôle crucial dans la

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construction de connaissances, ce qui remet en cause l'idée selon laquelle l'apprentissage

serait un processus à examiner à un niveau uniquement individuel (Delalonde & Isckia,

2004 ; Guérin, 2004 ; Smith, 2003, 2009).

Dans cette étude, nous proposons d'utiliser l'éclairage théorique proposé par Wenger pour

analyser ce qui se joue dans le cadre d'un campus numérique. En effet, dans le champ de la

formation universitaire, de nombreux cursus sont maintenant accessibles par le biais de

plates-formes d’enseignement à distance (EAD). Dans cet environnement, la question de

l'apprentissage et de la genèse d'une communauté de pratique peut se poser, alors que les

apprenants, géographiquement dispersés, ne se rencontrent pas ou peu et que l'outil

informatique est le vecteur central, voire unique, de leurs interactions. L'étudiant agit sur

un objet technique, l'ordinateur, qui par le biais des réseaux, le relie aux autres acteurs du

dispositif. L'action et l'interaction prennent ainsi une autre dimension dans un

environnement où les repères spatio-temporels et les modalités d'échanges sont largement

modifiés. La communication sur ces plates-formes est caractérisée par l'échange de

contenus écrits par le biais d'outils tels que la messagerie électronique, les forums de

discussion, les espaces de clavardage, les listes de diffusion. De ce fait, la prise de

conscience de la présence, des particularités et de l'activité des autres acteurs suppose une

étape d'interprétation d'un discours écrit. Wenger s'est beaucoup intéressé à la question du

sens et de l'identité dans une communauté de pratique. Lorsque les étudiants interagissent à

distance, comment donnent-ils du sens à leur pratique ? Quelles perceptions ont-ils des

autres acteurs qu'ils ne rencontrent pas ou peu ? Comment interprètent-ils leurs actions ?

Qu'apprennent-ils ensemble ? Afin d'esquisser une réponse à ces interrogations, nous nous

appuyons sur le cas du campus numérique « FOrmation et Ressources en Sciences de

l’Éducation » (FORSE). Parmi les différents objets techniques installés sur cette plate-

forme, nous nous intéressons à l'usage de l'outil forum. Nous proposons de vérifier si le

forum de discussion favorise la prise de conscience d'autrui, de ses particularités, de ses

activités (awareness) et contribue ainsi à l'inscription des étudiants dans une communauté

de pratique en ligne. Dans un premier temps, nous développons le cadre conceptuel choisi,

pour ensuite exposer la problématique en lien avec notre question de recherche. Puis, nous

explicitons la méthodologie mise en œuvre pour répondre à cette question, avant de

présenter nos résultats ainsi que leur discussion.

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2. Communautés de pratique à distance : Eléments théoriques

Le cadre conceptuel est présenté en deux parties. Une revue des écrits permet de définir

quelques concepts concernant les communautés de pratique et la théorie sociale de

l'apprentissage proposée par Wenger. Les aspects technologiques inhérents aux

communautés de pratique en ligne, ainsi que leurs incidences sur la communication, sont

ensuite développés et illustrés par le cas particulier des campus numériques.

2.1. Communautés de pratique : définitions et concepts

2.1.1. Définitions et terminologiesLe concept de « communauté » est polysémique (Guérin, 2004, p. 8). Le Littré en ligne en

donne une définition : « Participation en commun. Communauté de plaisirs et de peines.

Communauté de sentiments » et « Groupe plus ou moins étendu, réuni par les mêmes

croyances, les mêmes usages, etc. ». Notons que les sentiments et émotions y sont

clairement représentés. Plus récemment et dans son sens courant, le Larousse et le

dictionnaire en ligne TLFI (Trésor de la Langue Française Informatisé) proposent une

explication commune : « État, caractère de ce qui est commun à plusieurs personnes ».

Dans Le grand dictionnaire terminologique proposé par l'Office Québécois de la Langue

Française, le terme de communauté est associé à plusieurs champs disciplinaires, chacun

en précisant le sens dans son contexte. On trouve la même proposition en psychologie et en

sociologie : « Ensemble d'individus vivant à proximité, et possédant en commun des

intérêts, des tendances, des pensées, ce qui entraîne une certaine solidarité ». Dillenbourg,

Poirier et Carles (2003) définissent une communauté comme une organisation sociale

située au centre d'une ligne continue dont les extrémités seraient le groupe d'amis et le

groupe formel. Toutes ces définitions sont anthropocentrées, la notion de communauté

ramène systématiquement à l'humain.

Les communautés sont qualifiées diversement en fonction de leurs caractéristiques, leurs

buts, leurs environnements, e.g., communautés d'apprentissage, communautés

professionnelles, communautés d'intérêt, communautés virtuelles. Les communautés de

pratique présentent des propriétés spécifiques. Sur son site personnel

(http://www.ewenger.com/theory/index.htm), Wenger les définit comme « des groupes de

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personnes qui partagent un centre d'intérêt ou une passion pour quelque chose qu'ils font et

qui apprennent à mieux le faire en interagissant régulièrement ». Il les singularise par trois

caractéristiques : le domaine (le centre d'intérêt partagé), la communauté (l'engagement

dans des activités conjointes et des discussions qui leur permettent d’apprendre les uns des

autres dans leur domaine), la pratique (la mise en commun d'un répertoire de ressources,

d'expériences, d'outils, …). Si les recherches n'ont pas encore clairement différencié les

communautés professionnelles et les communautés de pratique (Vaast, 2002), certains

auteurs proposent quelques éléments distinctifs. Les membres d'une communauté de

pratique sont davantage unis par leurs connaissances ou centres d'intérêt que par un

objectif collectif spécifique à atteindre comme c'est le cas dans une équipe de travail

(Bourhis & Tremblay, 2004). Même si elles peuvent être créées intentionnellement, leur

particularité est d'émerger de façon spontanée et de s'auto-organiser (Dubé, 2004 ; Wenger,

1998, 2005). Pour Dillenbourg, Poirier et Carles (2003, p. 5), « une communauté de

pratique regroupe des employés d’une même organisation ou de plusieurs organisations qui

collaborent en dehors des cadres établis par leur organisation ».

La multiplication des réseaux de communication en ligne a dans un premier temps conduit

à qualifier différemment les groupes interagissant à distance. Bourhis et Tremblay (2004)

utilisent le sigle CoPV (communauté de pratique virtuelle) tout en reconnaissant que ces

communautés de pratique sont loin d'être virtuelles. Selon Gannon-Leary et Fontainha

(2007), une communauté de pratique virtuelle est un « groupe de personnes qui ont un

centre d'intérêt commun, qui communiquent en ligne, partagent des ressources, des outils,

des méthodologies, des problèmes et des solutions et développent ainsi des connaissances

dans leur domaine ». Il semble que le mouvement actuel tende à peu différencier les

communautés qui interagissent en face-à-face ou à distance (Bourhis & Tremblay, 2004).

La généralisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) et

l'hybridation progressive des modes de communication dans l'ensemble du corps social

contribuent probablement à cet effacement progressif des différences terminologiques.

Dans cette étude, nous nous intéressons plus particulièrement aux communautés de

pratique en ligne. Nous proposons cependant de privilégier le terme de « communauté de

pratique » (CdP).

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2.1.2. Une théorie sociale de l'apprentissage

Dans la théorie des communautés de pratique, la notion d'apprentissage n'est pas

uniquement liée à l'acquisition d'un savoir formel en tant que produit d'un enseignement.

Wenger propose en effet de concevoir l'apprentissage sous l'angle d'une participation

sociale, en définissant quatre composantes de cette participation : le sens, la pratique, la

communauté, l'identité (voir Figure 1).

Cet auteur associe le concept de pratique à la notion d'action (le faire) dans un contexte

historique et social qui donne du sens à cette action. Il précise ainsi sa pensée :

« Une telle conception de la pratique inclut à la fois l'explicite et le

tacite, ce qui est dit et non dit ; ce qui est exposé et présumé. Elle

inclut le langage, les outils, les documents, les images, les

symboles, les rôles, les critères, les procédures, les règles et les

contrats élaborés au sein des différentes pratiques. Mais elle inclut

également les relations implicites, les conventions tacites, les

indices subtils, les règles et usages implicites, les intuitions, les

perceptions, les préconceptions et les visions partagées du

monde. … Le processus d'engagement dans une pratique implique

5

Figure 1 : Les composantes d'une théorie de l'apprentissage (Wenger, 2005a, p. 3)

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toute la personne, à la fois son agir et ses pensées. » (Wenger,

2005a, p. 53).

Dans le processus d'apprentissage, l'action visible est associée à des éléments sous-jacents

et non formalisés. Dans leur article analysant la pertinence de la théorie de Wenger dans un

contexte d'apprentissage en réseau, Cousin et Deepwel (2005) soulignent que le

regroupement de personnes, étudiants ou travailleurs, ne se réduit pas à la réalisation des

objectifs du projet ou du cours, mais est susceptible de générer une variété de réponses ou

d'interactions sans lien direct avec les activités proposées. Ces interactions informelles

signent un engagement des différents acteurs dans la communauté. Ce concept

d'engagement mutuel est central dans la théorie des communautés de pratique.

2.1.3. La dualité participation-réification

La participation et la réification sont deux notions majeures développées par Wenger

(2005a). Il propose un schéma explicatif qui met en évidence l'articulation entre ces deux

dimensions (Voir Figure 2).

La participation définit pour un individu sa manière de s'engager dans une communauté

(Chanal, 2000). « Il s'agit d'un processus complexe qui comprend plusieurs gestes : faire,

parler, penser, ressentir et appartenir. Elle engage l'individu dans sa totalité : corps, esprit,

6

Figure 2 : La dualité participation-réification (Wenger, 2005a, p. 69)

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émotions et relations » (Wenger, 2005a, p. 61). La participation a une forte dimension

sociale et contribue à la construction d'une identité dans la communauté. La réification ne

se réduit pas à la transformation d'un sujet ou d'une abstraction en un objet. « La réification

est un processus qui consiste à donner forme à l’expérience en produisant des artefacts qui

la figent en quelque sorte, du moins pour un temps. Elle peut prendre la forme d’un

concept abstrait (comme la "démocratie"), d’outils, de symboles, d’histoires, de mots »

(Chanal, 2000, p. 6). Ces deux processus sont complémentaires et contribuent à la

construction du sens donné par l'individu à ses activités et à son expérience. La

participation et la réification font partie intégrante de la pratique. L'articulation entre ces

deux concepts est variable, mais ils sont indissociables (Chanal, 2000 ; Wenger, 2005). Un

bon couplage entre ces deux dimensions est nécessaire pour préserver la vitalité d'une

CdP : sans participation, la CdP peut disparaître, sans réification elle perd la formalisation

de l'engagement des membres dans la pratique.

2.1.4. Les dimensions de la pratiqueWenger définit la notion de pratique en la distinguant des notions d'activité ou de culture et

en lui attribuant des dimensions spécifiques : une entreprise commune, un engagement

mutuel, un répertoire partagé (voir Figure 3).

7

Figure 3 : Les dimensions de la pratique en tant que propriété d'une communauté (Wenger, 2005a, p. 82)

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L'entreprise commune n'est pas uniquement un objectif mais un processus qui « crée chez

les participants une relation de responsabilité mutuelle qui devient partie intégrante de la

pratique » (Wenger, 2005a, p. 87). L'engagement mutuel définit la communauté de

pratique. Très ancré dans l'action et l'expérience vécue, cet engagement implique un

partage de connaissances et de l'entraide entre les individus qui cherchent à résoudre

ensemble les problèmes auxquels ils sont confrontés. « L'engagement mutuel est fondé sur

notre compétence, mais aussi sur celle des autres. Il fait appel à nos connaissances et nos

réalisations ainsi qu'à notre capacité de profiter du savoir et des contributions des autres »

(id., p. 85). L'engagement mutuel peut laisser supposer que le fait de savoir aider ou se

faire aider est plus important dans une CdP que le fait de trouver seul des solutions aux

problèmes rencontrés (Delalonde & Isckia, 2004). Le répertoire partagé correspond aux

ressources créées par la communauté. Il comprend « des routines, des mots, des outils, des

procédures, des histoires, des gestes, des symboles, des styles, des actions ou des concepts

créés par la communauté, adoptés au cours de son existence et devenus partie intégrante de

la pratique » (Wenger, 2005a, p. 91).

2.1.5. Apprendre dans une communauté de pratique

Certaines connaissances ne peuvent être quantifiées et objectivées. Elles résident

davantage dans les personnes que dans des machines ou des documents (Hildreth et

Kimble, 2002 ; McDermott, 2000). L'une des spécificités des communautés de pratique est

de favoriser le développement de ces connaissances tacites. Dans une CdP, l'apprentissage

est directement lié à la pratique et à l'interaction avec les autres membres du collectif.

L'apprentissage est plus informel que ce qui a pu être prescrit par l'institution ou

l'organisation en fonction de ses objectifs. Imel et Stein (2003) considèrent que cet

apprentissage informel de nature sociale représente un capital à valoriser dans les

communautés.

Nous sommes impliqués dans une multitude de communautés au sein desquelles nous

sommes plus ou moins actifs. Dans certaines nous agissons au cœur de la communauté,

dans d'autres nous restons à la marge (Smith, 2003, 2009). Ce placement dans la

communauté a amené Lave et Wenger à développer le concept de Participation

Périphérique Légitime (PPL), qui correspond à un processus d'apprentissage par la pratique

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permettant de passer d'une position de novice à la périphérie de la communauté à une

position d'expert au sein du noyau de la communauté (Borzillo et al., 2010 ; Lave &

Wenger, 1991 ; Michinov, 2003). Ce mouvement possible entre le cœur et la périphérie, lié

à la participation et à l'engagement de chaque individu, permet par ailleurs de définir

différentes façons d'appartenir à la communauté et d'y construire une identité (Chanal &

Kimble, 2010 ; Wenger et al., 2002). Wenger, McDermott et Snyder (2002) distinguent

trois niveaux de placement dans une communauté de pratique. Selon ces auteurs, un petit

groupe de personnes, représentant environ 10 à 15 % du collectif, se situe au cœur de la

communauté, porte les projets collectifs, intervient fréquemment dans les échanges ; un

groupe plus important (entre 15 et 20 %) est certes actif, mais ses membres participent

moins régulièrement aux discussions ; enfin, un très grand nombre d'individus restent à la

périphérie, participent rarement mais observent les interactions entre les membres du

noyau de la communauté. L'apprentissage se réalise aussi pour les individus situés à la

périphérie de la communauté, qui interviennent peu ou pas, mais font des acquisitions en

observant les autres (Lave & Wenger, 1991 ; Michinov, 2003 ; Wenger et al., 2002 ;

Wenger, 2005).

2.1.6. « Cultiver » une communauté de pratique

Dans ses premiers écrits, Wenger (2005a) soutient que les communautés de pratique se

forment sans intervention extérieure. Cette dimension naturelle est déjà soulignée dans une

étude plus générale sur les communautés : « On ne crée pas de communauté, elle se

crée ! » (Dillenbourg et al., 2003, p. 24). Ce sont avant tout la passion et l'engagement des

membres qui alimentent le collectif et favorisent son développement (Langelier, 2005 ;

Tremblay, 2003). La littérature sur les CdP a cependant évolué, passant d'un stade où

étaient essentiellement valorisés ces aspects auto-organisationnels à un stade où une forme

de management, de pilotage ou de « domestication » de ces CdP est mise en avant avec des

éléments de contrôle de son développement (Borzillo et al., 2010 ; Chanal et Kimble,

2010 ; Cohendet et al., 2010 ; Michinov, 2003). Des stratégies sont proposées pour faire

émerger les richesses et savoirs tacites qu'elles peuvent contenir. La communauté de

pratique devient ainsi un outil de gestion des connaissances et de développement des

apprentissages individuels et collectifs.

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Certaines pistes sont proposées pour « cultiver » les CdP, e.g., plutôt que de contraindre les

membres à participer, certaines communautés efficaces font en sorte de proposer non

seulement des espaces publics d'échanges, mais aussi des espaces privés au sein desquels

les membres périphériques peuvent interagir (Wenger, McDermott et Snyder, 2002). Probst

et Borzillo (2008) ont mis en évidence cinq points principaux pouvant expliquer l'échec

dans la création ou la persistance d'une CdP : l'absence d'un noyau central de membres

fortement impliqués dans les activités de la communauté ; le faible niveau d'interactions

interpersonnelles que ce soit en face-à-face, par courriel, téléphone, etc. ; une croyance

forte des membres en leurs propres compétences plutôt qu'en celles des autres ; le manque

d'identification à la communauté et de perception des pairs comme ayant des compétences

complémentaires ; l'impossibilité à rendre la pratique concrète et compréhensible pour les

autres membres de la communauté souvent du fait de l'inadéquation des outils choisis.

Les chercheurs tentent de préciser les facteurs contribuant à la réussite des CdP. La forme

initiale de la communauté aurait un impact sur son succès, ainsi que l'environnement

organisationnel dans lequel elle se développe (McDermott, 2000 ; Tremblay, 2005). Par

ailleurs, le dynamisme de l'animateur, l’engagement des participants et leur satisfaction, la

vitalité des échanges, le fait d’avoir déjà travaillé en équipe apparaissent comme des

facteurs positifs pour une communauté (Bourhis & Tremblay, 2004 ; Dubé, 2004). La

motivation des individus, la confiance en soi et en l'autre, ainsi que le fait de disposer de

suffisamment de temps à consacrer à la CdP favoriseraient aussi son essor (Bareil et al.,

2004 ; Bourhis & Tremblay, 2004 ; McDermott, 2000 ; Tremblay, 2003). Les communautés

de pratique présentent donc des aspects paradoxaux puisqu'il est fait référence à des

éléments naturels, qu'il convient de ne pas étouffer, mais qu'il est cependant nécessaire de

canaliser.

Nous avons recensé quelques concepts et écrits traitant de la théorie des communautés de

pratique. L'engagement dans une pratique suppose la possibilité d'agir et d'interagir avec

les autres membres de la communauté, et donc d'avoir recours à des moyens facilitant la

communication entre les acteurs. Nous proposons d'examiner maintenant ces moyens

technologiques et leurs effets sur la communication et l'apprentissage à distance.

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2.2. Communautés en ligne : quelques aspects technologiques

Notre propos s’intéresse plus particulièrement à la création d'une CdP dans le contexte d'un

campus numérique. Dans ce type de dispositif, les aspects sociaux et technologiques sont

fortement imbriqués (Mangenot, 2002 ; Peraya, 2000). Dans une première partie, nous

abordons la question de la communication et de l'apprentissage à distance instrumentés

illustrée par le concept de campus numérique. Nous précisons ensuite le statut que nous

donnons au forum de discussion et détaillons ses spécificités. Les sections suivantes

examinent les particularités de la communication par l'écriture et de la conscience d'autrui

au sein d'un environnement informatique. Nous relions ces différents aspects aux concepts

définissant les CdP.

2.2.1. Communication et apprentissage instrumentés

Le développement de l'informatique et des réseaux génère la conception de nouveaux

objets techniques, logiciels ou dispositifs numériques, pour lesquels la dimension sociale

est privilégiée. « L’instrument devient alors un système sociotechnique et il ne regarde plus

seulement l’activité individuelle mais aussi l’activité collective » (Rabardel, 1995, p. 5).

Dans le secteur éducatif, ces évolutions technologiques ont abouti à la création de systèmes

complexes qui regroupent différents outils informatiques dans un objectif de formation.

C'est le cas des campus numériques qui apparaissent en France au début des années 2000

suite à la volonté ministérielle de développer l'enseignement supérieur à distance. Ces

dispositifs, à double versant communicationnel et formatif, proposent des formations

présentées sur des plates-formes intégrant des ressources pédagogiques numérisées et des

outils de communication synchrones ou asynchrones. Charlier et Peraya (2003, p. 84)

utilisent le terme de campus virtuel qu'ils définissent comme « une plate-forme unique,

intégrative, multidimensionnelle ou multifonctionnelle mettant à disposition des outils

spécifiques susceptibles de réaliser les objectifs de base du projet de formation ».

Lorsque Wenger aborde la question des outils pour communiquer et apprendre, il note que

le terme « utilisation » est trop restrictif à un rapport entre un utilisateur et un artefact. Il

considère que les artefacts, e.g., les documents, les outils, les systèmes, « sont conçus avant

tout pour la participation plus que pour l'utilisation » (Wenger, 2005a, p. 120). Il propose la

notion d' « artéfacts accompagnés » (id., p. 123) qui consiste à réunir les artefacts et les

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humains, pour prendre avantage de la participation et de la réification et ainsi optimiser les

pratiques. Il souligne par ailleurs que l'outil peut avoir une fonction positive lorsqu'il réifie

une activité en la rendant plus facile, mais qu'il peut aussi paralyser l'activité en particulier

lorsqu'il ne permet pas à l'acteur de mettre du sens sur ce qu'il fait (id., p. 67). Afin de

favoriser un bon couplage entre participation et réification et ainsi minimiser ce risque de

perte de sens, il incite à mobiliser l'ensemble des acteurs de la CdP dans la conception d'un

environnement pour l'apprentissage. Wenger (2001) suggère de privilégier le critère de

facilité d'usage dans le choix d'outils intégrés à une plate-forme, considérant que les

participants ne doivent pas perdre leur énergie et leur temps dans la gestion d'aspects

techniques trop contraignants ou complexes.

2.2.2. Le forum en tant qu'outil de communication Parmi les divers outils proposés sur un campus numérique nous nous intéressons au forum

de discussion. Suivant les champs d'investigation et de recherche, mais aussi parfois dans

un même écrit, le forum est nommé à la fois outil, artefact, instrument, dispositif. Selon

Rabardel (1995), la notion d'instrument caractérise la fonction de médiation de l'outil entre

un sujet et son environnement. Pour Bruillard (1997b, p. 3), « L'outil semble plus

directement lié à l'action sur la matière tandis que l'instrument correspond à d'autres usages

plus généraux et moins concrets ». Parmi ces usages moins concrets, l'instrument permet la

perception et l'interprétation (id.). Le forum de discussion sert à la fois l'action (écrire pour

donner du sens) et la perception (lire et interpréter des écrits) se rapprochant ainsi du

concept d'instrument. Pour d'autres, le forum est un dispositif communicationnel, qui

médiatise les interactions entre les différents acteurs du système auquel il est intégré

(Moeglin, 2005 ; Peraya, 2005a).

L'objet forum prête à confusion car il représente à la fois un dispositif technique et un lieu

d'interactions (Henri, Peraya, & Charlier, 2008). Constatant le nombre conséquent de

recherches sur les forums en contexte éducatif et les contradictions relevées dans leurs

résultats, ces auteurs proposent de différencier les études en fonction d'une part du statut

donné au forum, d'autre part de l'objet de la recherche. Cette caractérisation aboutit à

quatre propositions de qualification : le forum comme dispositif de communication

médiatisée, comme lieu d'interactions verbales en situation pédagogique, comme lieu

d'apprentissage, comme instrument. Notre recherche s'intéresse aux aspects informels et

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auto-organisationnels qui caractérisent une communauté de pratique. Les échanges et la

communication y sont centraux, bien que les autres dimensions soient aussi représentées.

Située dans un contexte d'enseignement-apprentissage, l'étude ne cible pas pour autant les

forums dédiés aux enseignements formels. La perspective instrumentale est intéressante

dans le sens où l'utilisabilité de l'outil forum peut soutenir des activités collectives, mais

nous ne nous attardons pas sur cet aspect. Henri, Peraya et Charlier (2008) concèdent par

ailleurs que cette catégorisation n'est pas figée, et que des recherches peuvent relever de

classifications hybrides. Si nous gardons à l'esprit la fonction instrumentale du forum, nous

privilégions donc l'usage du terme « outil » qui semble le plus approprié à notre champ de

recherche. Nous considérons en effet le forum comme un outil de communication

permettant la création d'un espace d'interactions sociales.

2.2.3. Spécificités de l'outil forum

Dans l'antiquité romaine le « forum » était la place centrale de la ville où avaient lieu les

marchés et où se discutaient les affaires publiques. Le sens a évolué pour désigner des

lieux de réunions et de débats publics sur un thème prédéfini. L'« agora » était l'équivalent

du forum romain pour les villes grecques et désignait l'espace public où se réunissait

l'assemblée des citoyens. Avec l'avènement d'internet, et bien que l'environnement soit

dématérialisé, cette notion d'espace public de débats se retrouve dans l'utilisation du

terme « forum de discussion ». Sur un campus numérique, la mise à disposition quasi-

systématique de l'outil forum se justifie par cette fonction de « lieu social » qui permet le

débat et la construction de connaissances (Audran, 2005).

Le forum nous semble être l'espace où l'accès au discours des pairs est le plus structuré et

accessible à tout moment car enregistré. Il rend possibles les interactions dans un contexte

cependant contraint à double titre : les échanges se font d'une part de manière publique,

d'autre part sur un support écrit. Selon Mangenot (2002, 2008), le forum de discussion est

caractérisé par « une quadruple dimension écrite, asynchrone, publique et structurée, aucun

autre outil de communication ne présentant cette même combinaison de caractéristiques ».

Il considère par ailleurs que c'est la dimension publique qui est centrale car elle transforme

le modèle communicationnel. Selon cet auteur, l'aspect public du forum se rapproche du

modèle de la communication en classe ou après la classe, avec des échanges entre pairs ou

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entre élèves et enseignants, modèle auquel s'ajoute la permanence de l'écrit, qui constitue

une sorte de mémoire collective.

La dimension asynchrone différencie le forum de l'espace de clavardage et a son

importance dans un contexte de discussion collective. Au cours d'une session de

clavardage, la difficulté à évaluer le moment opportun pour prendre la parole provoque

souvent des dépôts de messages simultanés qui rendent la conversation incohérente,

comme si en face-à-face plusieurs membres d'un groupe s'exprimaient au même moment.

L'aspect asynchrone du forum de discussion permet la réflexion lors de la création du

message avant de le rendre public. Les caractéristiques du langage écrit, les styles en

particulier, sont par ailleurs conservés (Peraya, 2005a), ce qui peut contribuer à donner

quelques indications sur l'auteur de l'énoncé. Le forum de discussion est ainsi constitué de

deux artefacts : l'outil technologique structuré qui permet l'action de communication

(émettre et recevoir des messages) et l'écriture en tant qu'artefact symbolique qui donne du

sens aux échanges et permet l'inter-compréhension.

L'outil a une fonction technique qui est de servir de support aux échanges entre les

membres d'un collectif, mais cela ne signifie pas pour autant que ces derniers vont

obligatoirement interagir (Michinov, 2005). Une CdP est caractérisée par l’énergie sociale

qui s'y développe spontanément. Dans ce type de communauté, le forum rend possibles

différentes formes de participation, plus ou moins centrales ou périphériques. Certains

participants sont davantage scripteurs que lecteurs ou l'inverse, d'autres prennent

connaissance des messages mais ne postent pas, ce qui contribue à créer des identités de

participation variables d'un individu à l'autre et évolutives au cours de la vie de la

communauté. Cette différence dans l'action s'apparente à ce qui se passe dans une classe

quand certains élèves sont moins actifs dans la communication mais profitent cependant

des échanges dont ils s'excluent (Mangenot, 2002). Lorsqu'il décrit les différents niveaux

de participation en ligne, Hrastinski (2008) a des propos similaires et soutient que la

lecture des conversations des pairs peut contribuer à l'apprentissage, reprenant ainsi la

notion d'apprentissage vicariant (vicarious learning). Selon cet auteur, lire n'est pas une

activité passive car elle mobilise la pensée et la réflexion. Les activités de lecture et

d'écriture caractérisent donc l'usage de l'outil forum. Examinons de plus près ces

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Page 20: Le forum de discussion comme outil ... - perso.numericable…perso.numericable.com/annick.pradeau/divers/MemoireMARDIF.pdf · 1. Introduction L'incidence sur l’organisation sociale

dimensions.

2.2.4. Dispositif de communication par l'écritureLa communication par le biais d'un forum est déterminée par l'échange de textes sur un

mode asynchrone. Même si adressé à un individu particulier désigné en en-tête, un

message est exposé à tous les autres acteurs, comme sur un tableau où chacun pourrait

écrire quand il le souhaite. Mangenot (2002) utilise le terme de « polylogue » pour

caractériser cette forme de communication. Les textes sont matérialisés sous forme de fils

de discussion, i.e., un message initial auquel sont rattachés d'autres messages, le plus

souvent sous forme de liste indentée. Au-delà de cet aspect structurel, le contenu écrit

donne du sens à l’échange interpersonnel. On se rapproche de la communication épistolaire

pour ce qui est d'une part du rapport au temps, d'autre part de la dimension réflexive de

l'écriture.

L'écrit est restrictif pour donner du sens à l'interaction. En effet, contrairement à une

conversation en face à face, l'échange de textes ne donne pas autant d'indications sur

l'interlocuteur que ne le fait le « langage silencieux » décrit par Olson (1998, p. 132),

i.e., « les indices corporels dans les yeux, les mains et le maintien », mais aussi

les « qualités de la voix de l'orateur ». L'interaction limitée à l'échange d'écrits suppose

pour le récepteur une étape d'interprétation du sens de l'énoncé produit par

l’émetteur. « L'écrit représente facilement l'acte locutoire, mais ne parvient pas à spécifier

la valeur d'illocution. Retrouver cette valeur est l'un des problèmes fondamentaux de la

lecture, et la préciser est l'une des difficultés les plus considérables de l'écriture. » (Olson,

2005, p. 113). Certains éléments linguistiques, tels que les points d'exclamation ou

d'interrogation donnent du sens à un message écrit. De nouveaux codes sont par ailleurs

apparus avec la communication en ligne, e.g., les émoticônes pour donner des indications

sur des registres émotionnels, l’écriture en majuscule pour souligner un propos ou signifier

un parler fort.

Pour Wenger (2005a, p. 68), « Les mots en tant que projection de la signification conçue

par un être humain sont sans doute une autre forme de réification ». Sur un forum, ils n'ont

pas le caractère éphémère d'une conversation orale. Le sens donné à l'expérience est

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tributaire de cette forme particulière de communication. Outre le degré d’engagement dans

la communauté, le contenu des messages donne des indications sur l'autre et ses activités.

Une partie de la pratique en lien avec le projet de formation s'expose ainsi sur le forum,

tandis qu'une autre partie reste invisible, mais contribue cependant à cette négociation de

sens. La prise de conscience de la présence et de l'identité de l'autre se réalise par

l'interprétation, d'une part de ses actes, d'autre part de ses mots, supports de l'expression de

ses intentions et particularités. Cette étape interprétative prend toute son importance dans

le contexte d'une communication médiatisée par l'outil forum. Comment situer cet autre

avec lequel s'engage la communication à distance ? Quels éléments donnent des

indications sur ses activités et projets ? Pour aborder ces questions, nous proposons de

nous référer aux concepts de « sentiment de présence » (Jacquinot-Delaunay, 2006) et

d'awareness que nous présentons dans le paragraphe suivant.

2.2.5. Présence sociale et outils d'awareness

Appartenir à une communauté de pratique à distance suppose d'avoir conscience de

l'existence des autres membres du groupe pour interagir, i.e., communiquer, partager des

ressources, trouver des solutions aux problèmes rencontrés. L'objet de l'organisation, e.g.,

pour un campus numérique l'inscription des étudiants dans un cursus universitaire, laisse

supposer l'existence d'autres personnes engagées dans le même parcours, mais cette

présomption n'est pas suffisante pour une réelle prise de conscience de qui sont ces autres.

Dans un dispositif d'enseignement/apprentissage à distance, malgré certaines évolutions

technologiques (e.g., les classes virtuelles), la perception de l'autre, enseignant ou pair, est

encore souvent réduite à l’interprétation de signes écrits transmis par le biais des outils de

communication. Dans le cas qui nous intéresse, il s'agit de l'écriture et de la lecture des

messages postés sur un forum de discussion. Dans un tel environnement, la conscience de

la « présence » de l'autre et de ses actions prend une teneur particulière. Jacquinot-

Delaunay (2006) évoque un « coefficient de présence » pour souligner la complexité et la

relativité de la notion de présence. Selon cette auteure, les deux modalités de

communication, en présence ou à distance, ne s'opposent pas quant à la qualité de

l'interaction. Cette dimension est encore davantage à prendre en compte dans un

environnement où nombre d'individus sont amenés à communiquer et travailler ensemble

comme c'est le cas dans les communautés de pratique en ligne. « […] pour faire coopérer

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des communautés à distance de manière régulière et fructueuse, on ne saurait se limiter à

convoyer des informations. [...]. On est donc conduit à densifier les fonctions de présence

et à ne pas se contenter de les transporter. » (Weissberg, 2001, p. 43).

On trouve aussi dans la littérature le concept d'awareness pour désigner ces éléments qui

contribuent à la perception des autres par la circulation de signes de la présence à distance

(Peraya & Campion, 2008). Littéralement, awareness se traduit par conscience ou

sensibilisation. Sur son site (http://faerber.u-strasbg.fr/index.html), Richard Faerber définit

l'awareness dans le contexte d'un environnement virtuel comme « la perception que

possède chacun de la présence, de la localisation, de l'identité, de la disponibilité de

l'autre ». Pour mettre en évidence cette présence sociale, Delalonde et Isckia (2004)

proposent quelques indicateurs, tels que l'affichage du nombre de messages postés, la

possibilité de voir qui est connecté ainsi que le profil des utilisateurs. Ces auteurs évoquent

par ailleurs la notion de « receiving » (être attentif) et ils considèrent que cette attention à

l'autre n'est possible que si des données caractéristiques des participants sont perceptibles.

Ils suggèrent la mise en place sur les espaces de communication de portraits virtuels

précisant différents éléments, tels que les domaines de compétence, le lieu de vie, les

centres d'intérêt, l'âge, la situation familiale. Ces éléments, qui permettent de comprendre

la nature de ces autres invisibles, sont importants dans la genèse d'une CdP. C'est aussi ce

que souligne Wenger (2001) quand il liste les conditions nécessaires au bon développement

d'une communauté de pratique à distance en insistant sur les notions de présence et de

visibilité. Il évoque l'importance dans les communautés en ligne de la conscience de la

présence d'autrui (presence awareness). Il donne l'exemple des techniques qui permettent

de savoir à tout moment qui est en ligne, systèmes souvent associés à un espace de

clavardage qui rend possible une communication instantanée avec les autres membres

connectés. Il compare ces échanges informels aux rencontres des professionnels dans les

couloirs ou à la cafétéria d'une organisation, et soutient que ces interactions renforcent la

connaissance les uns des autres et par suite l'ensemble de la communauté. Pour se

développer et définir son identité une communauté en ligne a besoin d'un espace et d'outils

pour communiquer, partager et favoriser les interactions, mais aussi pour faciliter « la

conscience (awareness) de la présence des autres, de leur identité, de ce qu'ils font et ce

qu'ils ont fait, des objets sur lesquels ils travaillent, des actions accomplies, des intentions,

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des buts de l'action » (Henri, 2010, p. 175). Michinov (2003) considère que l'interprétation

des intentions de ses membres joue un rôle capital dans la construction du sentiment de

confiance au sein d'un collectif et contribue à son efficacité.

Sur les espaces de communication médiatisées, des artefacts ont cette fonction

d'indicateurs de présence, d'outils d'awareness qui permettent de rendre perceptibles les

activités et les traces des autres et de prendre conscience de leur présence malgré la

distance (Peraya, 2005b). Cet auteur donne comme exemples les espaces de présentation

individuelle, les indicateurs de connexion nominatifs, les derniers messages postés. Nous

ajoutons à ces indicateurs de présence, les éléments qui sont véhiculés par le contenu des

messages et qui donnent ou semblent donner des informations plus larges sur l'autre, e.g.,

des traits de personnalité, des intentions, des projets. Dans un message posté sur un forum,

le choix des mots, le style d'écriture peut donner des indications sur le scripteur. Ces bribes

d'identité, apparaissant dans le discours avec plus ou moins d'intensité, contribuent à une

prise de conscience de l'existence d'autrui et de ses particularités. La conscience de l'autre

est par ailleurs quelque peu formalisée dans l'énoncé qui lui est transmis. Ce qui est adressé

à l'autre l'est en effet en fonction de ce qu'il est ou est supposé être. Le récepteur d'un

message n'a pas un rôle passif, mais il participe à la construction du sens de l'énoncé

(Todorov, 1981). Un message adressé à un enseignant n'aura pas la même teneur qu'un

autre envoyé à un pair. Il y aurait ainsi une forme de conscience du destinataire dans la

pensée de celui qui écrit un message. Pour terminer sur cette notion de présence à distance,

notons que tout scripteur a un rapport à l'acte d'écriture qui lui est particulier, d'autant plus

lorsqu'il s'agit d'écrire sur un clavier, et que cette variable a probablement une incidence

sur la capacité à affirmer ou pas une présence sociale en ligne (Dubé, 2004).

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3. Problématique et question de recherche

Une communauté de pratique réunit des personnes ayant un centre d'intérêt commun et qui

apprennent ensemble dans ce domaine en interagissant régulièrement. Les aspects

informels et créatifs y sont largement valorisés, ainsi que le sens donné par les participants

à leurs expériences et à leurs activités. Sur une plate-forme d'enseignement à distance, la

communication est médiatisée par des objets techniques. L'engagement et la participation

des membres d'une telle communauté sont tributaires de cet environnement technologique.

La question de la genèse d'une communauté de pratique dans un tel contexte nous amène à

interroger les modalités d'interactions sociales médiatisées par les outils de communication

à distance. Parmi ces différents outils, nous nous intéressons à l'usage du forum de

discussion. Cet outil permet le débat public au sein de la communauté. La conscience de la

présence d'autrui, mais aussi de ses particularités, intentions et activités (awareness), nous

semble être une étape nécessaire à l'engagement dans une communauté. Dans le contexte

d'un campus numérique, l'awareness pourrait ainsi être un préalable au processus de

négociation de sens proposé par Wenger. En effet, le sens donné à une pratique peut-il

s'élaborer sans une prise en compte de l'identité et des projets des autres acteurs ? Du fait

de ses caractéristiques, le forum est-il l'outil qui aide à cette prise de conscience favorisant

ainsi la création d'une CdP ? Soutient-il la mobilisation de la créativité des étudiants ? Est-

il l'outil qui permet de faire connaissance avec ces autres, participants mais non visibles,

puis de multiplier les interactions par le biais d'autres outils, contribuant ainsi aux

processus d'apprentissages ? En favorisant les échanges interpersonnels, en quoi cet objet

technique contribue-t-il à l'engagement dans une pratique sociale ? Ce sont ces questions

concernant l'usage du forum de discussion en tant qu'outil d'aide à la création d'une

communauté de pratique que nous souhaitons aborder.

Sur un campus numérique, l'usage de l'outil forum de discussion favorise-t-il la prise de

conscience de la présence et de l'activité des pairs (awareness), contribuant ainsi à la

création d'une communauté de pratique ?

Cette recherche se centre plus particulièrement sur la communauté des étudiants inscrits

sur un campus numérique. Ce point de vue n'exclut cependant pas d'examiner l'implication

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des autres acteurs et particulièrement de l'animateur de la plate-forme. Nous proposons de

vérifier les hypothèses suivantes :

H1 : Lors de leur entrée en formation, parmi les différents outils de communication

proposés sur le campus, l'usage du forum de discussion est privilégié par les

étudiants.

Cet outil est central car, si sa vocation prescrite est la création d'un espace d'interactions

public et institutionnel, il permet aussi son extension vers des sphères privées. Nous

montrerons que les étudiants investissent le lieu d'échanges créé par l'usage de l'outil

forum, soit en tant que scripteur, soit en tant que lecteur, puis communiquent en dehors du

dispositif.

H2 : L'usage de l'outil forum contribue à la perception de la présence d'autrui ainsi

qu'à la prise de conscience de ses particularités et intentions (awareness).

L'entrée dans une communauté suppose une première étape de prise de conscience de la

présence et de l'activité des pairs (awareness). Le sens donné à sa pratique par chaque

étudiant se construit dans l'interaction avec les autres étudiants grâce à la perception et à

l'interprétation de ce qu'ils sont, de ce qu'ils font, de ce qu'ils pensent. Nous examinerons

ce qui est indiqué par les étudiants ainsi que ce qui émerge des traces du forum concernant

leur perception des autres acteurs du campus.

H3 : L'outil forum rend possible la création et la persistance d'une communauté de

pratique en ligne.

Nous souhaitons montrer que le forum, en tant que support des interactions, est un outil qui

aide à la création d'une communauté de pratique en ligne. A cet effet, nous mettrons en

évidence ce qui émerge des données et définit une CdP : l'engagement mutuel et l'entraide,

les différents niveaux de participation, les éléments de réification, l'existence d'un noyau

actif, les caractéristiques de la pratique des étudiants et la diversité de leurs apprentissages.

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4. Méthodologie de recherche

Comme nous l'avons vu dans la présentation du cadre conceptuel, lorsqu’il est question de

communautés de pratique, la négociation de la signification donnée par les participants à

leur expérience est tout à fait centrale. Cette étude s'appuie sur le cas du campus numérique

FORSE. Nous proposons donc de faire émerger le sens donné à leur pratique par les

étudiants inscrits sur cette plate-forme d'enseignement à distance. La perception de ce

qu'ils vivent, mettent en actes et ressentent dans le déroulement de leur formation, apparaît

en effet comme essentielle. Un questionnaire a été élaboré à cet effet (Voir Annexe I). Par

ailleurs, Vaast (2002, p. 15) suggère d'utiliser une méthodologie plurielle pour identifier

une CdP en faisant référence à des critères objectifs et subjectifs : les premiers concernent

l'observation directe des interactions et des pratiques partagées entre les membres de la

CdP ; les seconds s'intéressent aux processus identitaires qui permettent de rendre compte

du sentiment d'appartenance à une communauté. Notre observation des interactions

consiste à analyser les traces des messages postés sur le forum général du campus

numérique étudié. Nous privilégions l'analyse des interactions visibles sur l'espace, nommé

forum « agora » sur le campus FORSE, dont la vocation est de fournir aux étudiants un lieu

d'échanges. Cet espace de discussion non thématique offre une plus grande liberté aux

étudiants quant aux thèmes abordés, favorisant une certaine spontanéité et des démarches

auto-organisationnelles que nous supposons propices à l'émergence d'une communauté de

pratique.

Notre approche se construit ainsi d'une part sur un paradigme descriptif par l'analyse des

traces enregistrées du forum de discussion général proposé sur le campus FORSE, d'autre

part sur un paradigme compréhensif par le recueil des perceptions des étudiants par le biais

d'un questionnaire administré en ligne. Sur un modèle aprioriste, nous analysons les

données recueillies puis tentons de vérifier nos hypothèses. Nous souhaitons confirmer ou

infirmer le fait que, sur un campus numérique, le forum de discussion, en favorisant la

prise de conscience par chaque acteur des intentions et activités d'autrui, est un outil d'aide

à la création d'une communauté de pratique.

Nous ne pouvons par ailleurs faire l'impasse d'une réflexion quant à notre positionnement

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personnel sur le campus FORSE. Actuellement inscrite en Master 2 Recherche, nous avons

suivi le cursus depuis le niveau Licence sur ce campus au cours des six dernières années.

Cette implication en tant qu'étudiante peut générer des biais. Nous considérons cependant

cette expérience du terrain comme favorisant des intuitions, des questionnements, et la

rapprochons d'une démarche ethnologique, qui permet de mener une étude de l'intérieur par

une immersion prolongée au sein d'un groupe ou d'une organisation.

4.1. Choix du terrain : le campus FORSE

4.1.1. Présentation du campus FORSEEn 1997, une formation de niveau DESS (Ingénierie de la formation) est mise en place

dans le cadre d'un partenariat entre l'université de Rouen et le CNED. En 2000, l'offre

s'étoffe d'une Licence (Sciences de l’Éducation) dans le cadre d'une convention entre le

CNED et les universités de Rouen et de Lyon-2 (Deceuninck, 2005). Plusieurs appels à

projets sont ensuite lancés par le ministère de l'éducation nationale et de la recherche dans

l'objectif de développer l'offre d'enseignement supérieur à distance. En 2001, le campus

numérique FORSE devient l'un de ces campus labellisé « campus numérique français »

(CNF). C'est un dispositif de formation universitaire à distance regroupant sous forme de

consortium le CNED et les universités de Rouen et de Lyon-2. Cette filière propose des

formations en sciences de l'éducation aux niveaux troisième année de Licence, Master 1,

Master 2 Professionnel (Ingénierie et Conseil en Formation ICF), Master 2 Recherche

(MARDIF), dont le contenu est consultable en ligne (http://www.sciencedu.org). Des

étudiants francophones, résidant en France ou à l'étranger, s'y inscrivent en formation

initiale ou continue. Ce dispositif d'enseignement-apprentissage en ligne offre une grande

souplesse permettant de répondre aux demandes de formation d'un public hétérogène ne

pouvant pas accéder à des cours en présence. Ces étudiants à distance présentent des

profils diversifiés tant en termes de formations initiales que de parcours professionnels.

Une grande partie est en reprise d'études et exerce en parallèle une activité professionnelle,

avec pour une majorité des personnels de l'éducation nationale, des travailleurs sociaux et

des personnels de santé (Wallet, 2007).

Les cours sont conçus par des enseignants des Départements de l'UFR des Sciences de

l'Homme et de la Société de Rouen et de l'Institut des Sciences et Pratiques d’Éducation et

22

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de Formation (ISPEF) de Lyon-2, mais aussi des professeurs d'universités européennes ou

canadiennes francophones pour le parcours du MARDIF. Ces contenus pédagogiques sont

ensuite mis en ligne sur la plate-forme numérique. Des outils de communication permettant

des interactions synchrones ou asynchrones, i.e., des forums de discussion, des espaces de

clavardage, un service de messagerie électronique, sont mis à disposition des étudiants

pour échanger entre eux mais aussi avec les enseignants, les tuteurs et les intervenants

techniques ou administratifs. Différents types de forums sont proposés tels que des forums

thématiques sur les contenus disciplinaires, un forum général, et pour les étudiants inscrits

en Licence des forums par groupe de tutorat. Un ou deux regroupements annuels dans les

universités d'inscription complètent ces modalités de formation. Les examens se déroulent

sur table à l'université sur le même modèle que pour les étudiants en présence. Les taux de

réussite dans ce cursus en ligne, quel que soit le niveau d'étude, sont similaires à ceux

obtenus en formation classique (Béziat, Godinet & Wallet, 2005).

La plate-forme FORSE repose sur l'environnement Blackboard dont l’interface présente

plusieurs fenêtres donnant accès à différents menus (Mes cours, Mes annonces, Mon

calendrier, Mes tâches, Outils). Une navigation hypertextuelle permet d'accéder aux

niveaux plus profonds du site, où sont proposés des informations et conseils, des cours

numérisés, des outils de communication. Parmi les outils fournis par l’institution pour

favoriser les échanges entre les différents acteurs du dispositif, nous nous intéressons plus

particulièrement au forum général, l'« agora ». Cet espace de communication est plus

précisément dédié aux échanges entre les étudiants de la promotion, mais les autres acteurs

y ont accès et l'animateur plate-forme y intervient régulièrement. Nous confirmerons dans

la présentation des résultats l'importance du rôle de l'animateur à l'ouverture de la plate-

forme. En effet, il précise la vocation du forum en tant qu'espace d’interactions et de

dépôts de documents et présente sa fonction de coordinateur entre les étudiants et les autres

acteurs du dispositif. Sur ce forum, chaque thème représente un fil de discussion pour

lequel sont indiqués la date de postage, l'auteur du message initial, l'état (publié ou non), le

nombre de messages non lus, le nombre total de messages du fil (voir figure 4).

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Un clic sur son intitulé permet de déployer les messages constituant le fil de discussion. Un

nouveau clic sur l'objet d'un message en permet l'affichage. Une navigation chronologique

vers des messages plus anciens ou plus récents est possible. Un onglet « Rechercher »

donne accès aux messages archivés. Un nouveau fil de discussion peut être créé en cliquant

sur le bouton « Créer un thème ». Un onglet « Accueil général » facilite un retour à la page

d'accueil de la plate-forme.

4.1.2. Le campus FORSE en tant que communauté de pratiqueLes campus numériques sont des dispositifs qui nécessitent l'intervention de différents

professionnels, enseignants, tuteurs, informaticiens, personnels administratifs. Chacune des

communautés de l'organisation complexe que représente le campus FORSE possède sa

pratique propre et lui donne un sens particulier. La communauté des enseignants à distance,

ou encore celle des tuteurs ou des informaticiens, a ses spécificités en termes de pratique et

de négociation de sens au sein de la communauté globale. Nous proposons dans le

tableau 1 de mettre en parallèle les spécificités d'une CdP telles que définies par la théorie

de Wenger et les caractéristiques de la communauté FORSE que nous avons repérées en

tant qu'étudiante au sein de ce dispositif.

24

Figure 4 : Le forum général du campus FORSE

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Les spécificités d'une CdP Le campus FORSE en tant que CdP

L'entreprise communeUn centre d'intérêt commun Les sciences de l'éducation

L'objet de la communauté n'est pas une réalisation commune

L'objet se situe à un niveau individuel : la poursuite d'un cursus universitaire et la validation d'un diplôme ou l'accompagnement des étudiants dans le but de valider un diplôme universitaire

La responsabilité mutuelle La finalité du campus FORSE crée une relation de responsabilité mutuelle dans laquelle s'engagent les différents participants (enseignants, tuteurs, animateurs, techniciens, administratifs, étudiants)

L'auto-organisation Le campus FORSE est une CdP où existent des aspects auto-organisationnels en particulier entre les étudiants. Dans un contexte structuré par les impératifs académiques mais leur laissant une grande autonomie dans la gestion de leurs apprentissages, les étudiants mettent en place spontanément des échanges sur les espaces publics ou privés proposés par l'institution ou en dehors avec leurs propres outils.

L'engagement mutuelDes interactions régulières Des échanges réguliers, médiatisés par différents outils de

communication à distance, existent entre les enseignants, tuteurs, étudiants, et autres acteurs du dispositif.

La participation Pour les acteurs du dispositif, la participation se formalise par différentes actions comme l'écriture ou la lecture de messages sur les forums, la conception de cours numérisés, l'échange de fichiers, l'affichage d'informations sur la plate-forme, l'envoi de messages électroniques, la participation aux clavardages ou classes virtuelles, les contacts téléphoniques, la mise en ligne de ressources pédagogiques ou méthodologiques, les rencontres en face-à-face.

La rencontre de problèmes commun et l'aide à leur résolution

Problèmes d'utilisation des outils de la plate-forme, de compréhension de l'organisation institutionnelle, d'assimilation des concepts développés dans les cours, difficultés administratives.

Le partage L'aide intrinsèque au dispositif dans les aspects organisationnels, techniques, pédagogiques. L'entraide qui se met en place entre les étudiants

Des pratiques communes L'utilisation des outils numériques, lecture, écriture, recherches, discussions, travaux collaboratifs, échanges d'informations et de connaissances,….Les étudiants développent des façons de s'engager les uns envers les autres que nous détaillerons plus loin.

Le répertoire commun Des ressources réifiées pour la communauté

Artefacts créés pour la communauté (logo FORSE, charte de bonne conduite, guide de l'étudiant, affichage d'informations ou conseils, FAQ générale et technique, ...)

Des ressources créées par la communauté

Artefacts créés et partagés par la communauté (documents, concepts, fichiers numériques, ...)

Tableau 1: Les acteurs du campus FORSE en tant que communauté de pratique

25

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Pour rester en accord avec nos hypothèses, nous privilégions l'étude de ce qui se joue au

niveau des interactions entre les étudiants. Nous compléterons donc ces différents éléments

d’observation après l'exploitation des résultats de cette étude, en insistant particulièrement

sur la pratique de la communauté des étudiants.

4.1.3. La communauté des étudiants Notre étude porte sur la promotion d'étudiants du campus FORSE inscrits en Licence 3

(L3) en 2010-2011. Le dispositif permet aux étudiants de valider la Licence en sciences de

l'éducation en une ou deux années. L’effectif pour cette année universitaire est de 193

étudiants inscrits à Rouen, dont 149 en 1ère année, et de 240 inscrits à Lyon, dont 190 en

première année (Source CNED). Les cours de Licence sont organisés en cinq Unités

d'Enseignement (UE) : Les unités A : Approches interdisciplinaires, B : Approches

disciplinaires, C : Approches méthodologiques, et E : Langue de spécialité, ainsi qu'une

unité D, choisie par l'étudiant en tant que dominante de sa formation (D1 Enseignement-

Education, D2 Sanitaire et social, D3 Formation des adultes, D4 Initiation à la formation à

distance).

L'accompagnement pédagogique est effectué par des enseignants et des tuteurs. Ces

derniers assurent le suivi d'une trentaine d'étudiants qu'ils guident dans leur parcours et sur

un plan méthodologique. Les étudiants de L3 ont la possibilité de réaliser dans chaque

matière des Exercices d'Entraînement à l'Examen (EEE) et de les envoyer au CNED pour

correction. Les feedback des enseignants correcteurs ainsi qu'un corrigé-guide permettent

aux étudiants d'évaluer leur niveau au regard des exigences académiques. Trois vagues

d'envois rythment ainsi l'année universitaire. Par ailleurs, deux regroupements annuels, de

deux jours chacun, sont organisés par l'université de rattachement. Ces temps de présence

ne sont pas obligatoires, sauf pour les étudiants pris en charge dans le cadre de la formation

continue. Au cours des regroupements, les étudiants assistent à des cours dispensés par les

enseignants et rencontrent leurs tuteurs avec lesquels sont abordées différentes questions

concernant les enseignements et le parcours de formation.

4.2. Recueil des données

Les données quantitatives et qualitatives recueillies sont issues, d'une part de l'exploitation

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des réponses à un questionnaire en ligne transmis à l'ensemble des étudiants de Licence 3

inscrits à Lyon-2 et à Rouen en 2010-2011, d'autre part de l'analyse des traces enregistrées

du forum général proposé sur la plate-forme numérique de Rouen.

4.2.1. Questionnaire à destination des étudiantsLe questionnaire cible majoritairement le début de l'année universitaire afin de recueillir

les perceptions des étudiants au cours de cette phase d'entrée dans la communauté. Il

comprend trente-trois questions, réparties en quatre séries. Les premières questions

concernent l'usage des outils numériques de communication. La deuxième série traite de la

pratique des étudiants sur le campus FORSE. Viennent ensuite les questions concernant la

perception de soi et des autres étudiants du point de vue de la participation et de

l'engagement mutuel. Les dernières questions s’intéressent essentiellement aux

déterminants sociaux. Certaines questions sont ouvertes et font l'objet d'un traitement

qualitatif par analyse thématique du contenu des réponses. L'URL pointant sur le

questionnaire a été déposée sur les forums par l'informaticien et l'animateur de chacune des

plates-formes accompagnée d'une brève présentation de l'objet de la recherche. L'anonymat

des répondants a ainsi été préservé. Les étudiants ont complété le questionnaire sur la base

du volontariat. Sur les 433 inscrits en L3 sur le campus FORSE, 72 étudiants (17 %) ont

répondu au questionnaire, dont 38 (16 %) inscrits à l'université Lyon-2 et 34 (18 %) à

Rouen. Ces 72 étudiants constituent l'échantillon sur lequel est réalisée cette étude.

4.2.2. Prélèvement des traces enregistrées de l'agoraLes technologies numériques de communication permettent un recueil de données grâce à

la possibilité de sauvegarde et de récupération de traces enregistrées. Sur un forum, les

échanges sont ainsi consultables et peuvent être étudiés aux fins d'en analyser le contenu et

d'en faire émerger du sens. A cet effet, les messages du forum général proposé aux

étudiants de Licence 3 ont été prélevés sur trois périodes de cinq semaines de l'année

universitaire : à l'ouverture de la plate-forme (Phase 1), en milieu d'année (Phase 2), et en

fin d'année avant les sessions d'examens (Phase 3). Les données ont ensuite été

anonymisées. Ces trois périodes de l'année ont été choisies pour observer les actions et

interactions :

– à l'ouverture de la plate-forme lorsque les étudiants se connectent pour la

première fois et découvrent l'environnement informatique et les échanges qui

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s'y déroulent.

– au milieu de l'année universitaire car cibler le cœur de l'année peut donner des

indications sur l'évolution du contenu des échanges une fois la phase d'amorce

largement dépassée.

– En fin d'année universitaire car cette étape finale précède les examens de fin

d'année et correspond à un temps fort de la communauté pouvant mettre en

évidence d'autres aspects concernant les modalités d'échanges et de

communication.

La méthode de traitement choisie repose sur une analyse thématique du contenu des

messages des fils de discussion. « L’analyse thématique consiste à repérer des ˝noyaux de

sens˝ qui composent la communication et dont la présence ou la fréquence d’apparition

pourront signifier quelque chose pour l’objectif analytique choisi » (Bardin, 2007, p. 137).

En référence à nos hypothèses de recherche, des catégories de sens sont déterminées, puis

les unités d'enregistrement correspondant à ces catégories sont recherchées dans les textes

des messages de chaque fil de discussion. Le critère de découpage est d'ordre sémantique

avec une thématique en lien avec les concepts de la théorie des communautés de pratique.

Les catégories retenues traitent des notions d'entraide, de partage, d'engagement mutuel et

d'awareness. Des sous-catégories permettent d'affiner le codage en différenciant les unités

d’enregistrement concernant l'environnement technologique, l'organisation de la formation,

l'apprentissage et les contenus disciplinaires, mais aussi les formes d'expression en lien

avec la conscience des autres. Les unités de sens retenues sont les énoncés apparaissant

dans les messages et qui peuvent être classés dans ces différentes catégories. Chaque

message est analysé en repérant la présence ou l'absence de ces thèmes. L'objectif est de

quantifier le nombre de messages dans lesquels apparaît chacune de ces unités de sens

parmi les 324 messages déposés par les étudiants.

Bien qu'il soit prioritairement question d'étudier les interactions entre les étudiants, les

messages déposés par l'animateur plate-forme ne peuvent être totalement écartés et font

donc l'objet d'une analyse qualitative. Du fait de l'anonymisation des données et du mode

de recueil, les traces prélevées ne permettent pas de savoir qui répond à qui, car dans

chaque fil de discussion (thème) apparaît le « message initial », puis tous les messages

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suivants sont intitulés « RE : message initial » sans différencier l'adressage (sur la plate-

forme, il est possible de consulter le texte auquel répond un message en cliquant sur un lien

intitulé « message parent »). Leur contenu donne cependant suffisamment d'indications

pour comprendre le déroulement des interactions et le sens de la discussion.

Le corpus est composé de 57 fils de discussion comprenant 377 messages pour l'ensemble

des trois phases étudiées. 62 étudiants déposent au moins un message et constituent le

collectif dont les échanges visibles sur le forum sont analysés. Le tableau 2 donne quelques

précisions supplémentaires.

Phase 1(11 octobre au 10 novembre)

Phase 2(31 janvier au 5 mars)

Phase 3(4 mai au 5 juin)

Participants 51 19 19Messages 172 67 138

Tableau 2 : Nombre de participants et de messages par phase

Nous présentons l'ensemble des résultats dans la partie suivante en les reliant à nos trois

hypothèses. Afin de préserver l'anonymat et la vie privée des participants, nous précisons

que les données recueillies par l'exploitation du questionnaire ne sont pas croisées avec

celles issues de l'analyse des traces du forum.

29

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5. Résultats Nous exposons les résultats en deux grands chapitres : le premier concerne l'exploitation

des réponses des étudiants au questionnaire, le second l'analyse des traces enregistrées du

forum général.

5.1. Exploitation du questionnaire Les résultats sont développés en trois sections en lien avec nos hypothèses. La première

concerne la façon dont les étudiants utilisent les outils de communication, et

particulièrement le forum, ainsi que leur perception de la fonction majeure de cet outil dans

leur parcours de formation. Il s'agit de vérifier si l'usage du forum est réellement privilégié

par les étudiants pour communiquer avec leurs pairs, particulièrement lors de leur entrée en

formation. L'implication dans le collectif suppose une première étape de prise de

conscience de la présence et des particularités des pairs. La seconde partie a donc trait à la

perception d'autrui par le biais de cet objet technique. La troisième section concerne les

actions rendues visibles sur le forum en termes d'activités, afin de montrer que cet outil,

après la phase de connaissance des pairs, rend possible un engagement dans la pratique au

sein de la communauté. Nous présentons ci-dessous uniquement les résultats permettant de

valider nos hypothèses. Des résultats complémentaires sont consultables en Annexe II.

Précisons que 83 % (n=60) des étudiants parmi les 72 qui ont répondu au questionnaire

sont en première année de formation sur le campus. Une grande majorité se situe donc au

stade de l'entrée dans la communauté, étape que nous souhaitons précisément examiner.

Quelques étudiants n'ont pas répondu à tous les items pour certaines questions. Les

effectifs totaux apparaissent alors comme étant inférieurs à 72.

5.1.1. Hypothèse 1 : un forum investi par les étudiantsAu cours de leur premier mois de connexion sur la plate-forme FORSE, 72 % des étudiants

interrogés disent avoir utilisé en priorité le forum de discussion pour communiquer avec

leurs pairs (Voir Figure 5). Ce taux important confirme que l'usage de cet outil est crucial à

ce stade de la formation.

30

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Seul un tiers des étudiants a un usage fréquent de l'outil forum lorsqu'il démarre sa

formation sur le campus FORSE, alors que tous indiquent utiliser couramment une

messagerie électronique. Parmi les 72 étudiants, 52 soit 72 % ont aussi utilisé un ou

plusieurs autres outils que ceux fournis sur le campus numérique et parmi eux 81 % l'ont

utilisé au cours des trois premiers mois de leur cursus. Nous avons questionné les étudiants

sur leur motivation à utiliser un autre outil à cette période. Le traitement qualitatif de cette

variable textuelle met en évidence une catégorisation des 45 réponses en trois grands

thèmes : 47 % des étudiants utilisent un autre outil par habitude et pour son aspect

pratique ; 29 % pour créer ou maintenir des liens plus personnels avec d'autres étudiants ;

18 % pour échanger et partager dans le cadre de travaux académiques (voir Annexe III).

Parmi ceux qui au cours de leur formation communiquent avec leurs pairs avec d'autres

outils que ceux fournis par l'université, 92 % répondent utiliser leur messagerie

électronique personnelle associée ou non à un ou plusieurs autres outils parmi lesquels le

téléphone (37 %).

Nous avons demandé aux étudiants de citer l'outil fourni sur le campus qui leur semble le

plus important pour démarrer leur cursus. Ils désignent majoritairement le forum de

discussion (Voir Figure 6). Pour plus d'un étudiant sur deux, le forum « agora » est préféré

à tout autre moyen de communication.

31

Figure 5 : Outil le plus souvent utilisé lors du premier mois de connexion sur la plate-forme FORSE

25%

72%

3%

Courrier élec-troniqueForum de dis-cussionTchat

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63 étudiants ont répondu à la question leur demandant de préciser en quelques mots quelle

est la fonction principale du forum de discussion dans leur parcours de formation. La

catégorisation des unités de sens mises en évidence dans les réponses permet de définir

quatre thèmes (Voir Annexe IV). Le premier thème intitulé « Partager, s'entraider,

appartenir à une communauté » regroupe toutes les unités de sens concernant des notions

en lien avec la communauté de pratique, i.e., l'échange, le partage, l'entraide,

l'encouragement mutuel, la résolution de problèmes, la réassurance grâce au sentiment

d'appartenance à un groupe d'étudiants ayant les mêmes buts et les mêmes difficultés ; Le

second thème, « Ressentir la présence d'autrui », rassemble les expressions révélant des

notions de sentiment de présence, de lutte contre l'isolement, de maintien de liens ;

Viennent ensuite les propositions concernant l'apprentissage des cours (compréhension,

méthodes, repères, ressentis, discussions), ainsi que l'obtention de diverses informations

(sur l'organisation de la formation, sur les autres étudiants). Certains étudiants donnent

plusieurs fonctions majeures à l'outil forum, le total des fréquences donne donc un résultat

supérieur à 100 %. Nous constatons qu'un étudiant sur deux considère que le forum permet

aux étudiants de s'entraider et de s'inscrire dans une communauté (Voir Tableau 3).

L'importance de cet outil est donc souligné non seulement parce qu'il aide à démarrer le

cursus mais aussi parce qu'il favorise le sentiment d'appartenance à un collectif.

32

Figure 6 : Outil considéré comme le plus important par les étudiants pour démarrer leur formation

7%

19%

54%

17%3%

Messagerie électro-nique de l'université Messagerie per-sonnelle Forum de discussion général (agora) Forum de discussion (tutorat) Espace de tchat de l'université

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Partager, s'entraider, appartenir à une communauté

Ressentir la présence d'autrui

Apprendre les cours

Obtenir des informations

Répondants

Effectif 31 15 12 11 69Fréquence 49,20 % 23,80 % 19,04 % 17,46 % 109,50 %

Tableau 3 : Attribution par les étudiants d'une fonction majeure à l'outil forum

Pour un quart d'entre eux, le forum représente un outil d'awareness qui permet de ressentir

la présence des autres acteurs du dispositif. Nous étudions plus précisément cet aspect dans

la section suivante.

5.1.2. Hypothèse 2 : un outil d'aide à la perception d'autrui L'inscription dans une communauté suppose de ressentir la présence d'autrui. Le tableau 4

détaille les réponses des 72 étudiants concernant leur perception des autres acteurs du

campus. Le pourcentage total est supérieur à 100 % car certains imaginent plusieurs

caractéristiques à leurs interlocuteurs.

Effectif FréquenceApparence physique 7 9,72 %Traits de caractère 30 41,67 %Type de personnalité 39 54,17 %Qualités 17 23,61 %Défauts 11 15,28 %Intentions et Projets 28 38,89 %N'ont rien imaginé 10 13,89 %

Tableau 4 : Attribution de caractéristiques à autrui

A la lecture des messages postés sur les forums, 54 % des étudiants attribuent un type de

personnalité à leur interlocuteur qu'il soit étudiant, enseignant, tuteur, animateur. Une

représentation imaginaire de l'interlocuteur se construit, et 10 % d'entre eux vont jusqu'à lui

prêter une apparence physique. Lorsqu'il leur est proposé d'illustrer cette perception par un

exemple concret, 68 % ne répondent pas. Ce taux de non-réponses est exceptionnel sur

l'ensemble du questionnaire. Ces perceptions s'avèrent donc difficiles à expliquer par ceux

qui les ressentent.

33

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La question de la confiance est centrale dans la construction d'une communauté. La

confiance interpersonnelle marque une forme de reconnaissance d'autrui et contribue à

l'engagement dans une CdP. 63 % (n=45) des étudiants affirment ressentir un sentiment de

confiance en l'autre malgré le fait de communiquer à distance, 33 % restent indécis, 4 %

répondent négativement. L'analyse thématique de la question ouverte concernant la notion

de confiance donne d'autres indications : Parmi les 41 qui expliquent pourquoi ils ont

confiance en l'autre malgré la communication à distance, un étudiant sur deux justifie ce

sentiment par le fait que les étudiants sont tous dans la même situation, avec le même

objectif (Voir Annexe V). Nous retrouvons le sentiment d'appartenance à une même

communauté.

Nous examinons maintenant la question de la communication et de la perception des autres

par le biais de l'outil forum en utilisant la méthode de Likert. Il s'agit de vérifier s'il existe

de grandes variations entre les étudiants quant à leur façon de percevoir autrui. Cette

échelle de Likert est construite avec six items. Trois propositions concernent l'awareness et

le sentiment de présence ressenti dans l'interprétation des messages postés sur les forums

ainsi que la facilité à communiquer en ligne, les trois autres concernent les difficultés à

échanger par le biais de l'outil forum du fait des difficultés dans la perception d'autrui.

Nous les présentons ci-dessous :

• Je peux facilement communiquer en ligne avec des étudiants même si je ne les ai

jamais rencontrés en face-à-face.

• Si j'écris peu sur les forums c'est parce que je trouve la communication difficile

avec cet outil.

• Lire les messages sur les forums me permet de ressentir la présence des autres

étudiants.

• Je trouve parfois difficile d'interpréter le sens d'un message écrit sur un forum.

• J'ai le sentiment de mieux connaître les étudiants avec lesquels je communique

régulièrement sur les forums.

• Je me sens isolé(e) car je ressens peu la présence des autres.

Il est demandé aux étudiants d'exprimer leur degré d'accord avec ces différentes

propositions selon l'échelle suivante : Tout à fait d’accord ; Plutôt d'accord ; Sans avis ;

Plutôt pas d’accord ; Pas du tout d'accord. Les réponses sont cotées pour obtenir des scores

34

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individuels. La moyenne des scores obtenus est de 16,2 avec un écart-type de 3,5. Cette

mesure de dispersion met en évidence trois groupes d'étudiants.

Awareness - Awareness Awareness + TotalEffectif 12 47 13 72Fréquence 16,67 % 65,28 % 18,06 % 100 %

Tableau 5 : Perception d'autrui et aisance dans la communication avec l'outil forum

Nous notons que deux groupes sont composés d'individus se différenciant particulièrement

de l'ensemble : un groupe manifeste davantage d'aptitudes dans la perception d'autrui, un

autre est en difficulté à ce niveau. Une majorité ressent la présence d'autrui et lui attribue

des spécificités. L'usage du forum permet de construire une représentation de

l'interlocuteur. Examinons maintenant ce que cet outil favorise au niveau de l'action et de

l'engagement au sein du collectif.

5.1.3. Hypothèse 3 : la genèse d'une communauté

La participation et l'engagement mutuel caractérisent une CdP. Sur le forum, la lecture est

une action beaucoup plus habituelle pour les étudiants que l'écriture de messages. Un tiers

des étudiants signalent qu'ils prennent connaissance des messages de une à plusieurs fois

par jour, 88 % de une fois par jour à plusieurs fois par semaine. Un étudiant sur deux poste

sur le forum moins d'une fois par mois ou jamais.

35

Figure 7 : Fréquence de lecture et d'écriture de messages par les étudiants sur les forums

Une à plusieurs fois par jourUne à plusieurs fois par semaine

Une à plusieurs fois par moisMoins d'une fois par mois

Jamais

05

1015202530354045

24

39

9

3

27

32

5

Lecture des messages Ecriture de messages

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La perception de leur niveau d'activité sur la plate-forme FORSE est variable d'un étudiant

à l'autre : plus du quart d’entre eux se perçoit comme actif. Une grande majorité se

considère comme peu ou pas actif.

Effectif FréquenceActif ou très actif 19 26,39 %

Peu ou pas du tout actif 53 73,61 %

Total 72 100 %

Tableau 6 : Perception de la participation aux échanges sur la plate-forme FORSE

Lorsqu'ils se trouvent en difficulté dans l'apprentissage d'un cours, 68 % des étudiants

recherchent de l'aide auprès de leur entourage. Parmi ceux-ci, le plus grand nombre (45 %)

le font auprès des autres étudiants de leur promotion. Ceux qui ne demandent aucune aide

font des recherches sur Internet ou en bibliothèque.

Aucune demande d'aide

Auprès d'autres étudiants de la promotion

Auprès de l'enseignant ou tuteur responsable du cours

Auprès de l'entourage familial

Auprès de l'entourage professionnel

Effectif total

Effectif 23 22 13 7 7 72

Fréquence 31,94 % 30,55 % 18,05 % 9,72 % 9,72 % 100 %

Tableau 7 : Demandes d'aides formulées par les étudiants

Parmi les 72 répondants, certains indiquent qu'il leur arrive de proposer ou de demander de

l'aide à leurs pairs. Ces échanges concernent le contenu des enseignements, l'organisation

de la formation, les aspects liés à l'environnement informatique, les problèmes d'ordre

administratif.

Sur les 72, nombre d'étudiants qui

Sur les contenus disciplinaires

Sur l'organisation de la formation

Concernant des aspects techniques

Concernant des problèmes administratifs

Effectif Fréquence Effectif Fréquence Effectif Fréquence Effectif Fréquence

Demande de l'aide 35 48,61 % 24 33,33 % 11 15,28 % 12 16,67 %

Propose de l'aide 28 38,89 % 26 36,11 % 18 25,00 % 15 20,83 %

Tableau 8 : Échanges d'aides entre pairs

36

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Nous avons par ailleurs examiné la question de l'engagement par la méthode de Likert sur

le même modèle que cité supra. Les items sont les suivants :

- trois à connotation positive :

• Pour faire des apprentissages, j'ai besoin d'échanger sur la plate-forme FORSE avec

les autres étudiants.

• Écrire sur les forums est un bon moyen pour intégrer un groupe d'étudiants.

• J'ai des relations privilégiées avec quelques autres étudiants avec lesquels j'ai des

échanges réguliers.

- trois à connotation négative :

• Je peux suivre ma formation sans échanger avec les autres étudiants.

• J'ai des difficultés à communiquer avec les autres étudiants car je maîtrise mal les

différents outils de communication à distance.

• La plupart du temps, j'observe les échanges entre les étudiants sans m'y impliquer.

Les résultats donnent une moyenne de 13,6 avec un écart-type de 3,8. Nous considérons

que ceux ayant un score au-dessus d'un écart-type par rapport à la moyenne sont différents

de la majorité des étudiants. Nous définissons ainsi trois groupes ayant divers degrés

d'implication dans la communauté. Certains étudiants se distinguent par un investissement

plus fort au sein du collectif. Nous y reviendrons dans la partie discussion.

Très peu actifs Actifs Très actifs TotalEffectif 12 48 12 72Fréquence 16,67 % 66,67 % 16,67 % 100 %

Tableau 9 : Répartition des étudiants suivant leur degré d'implication dans les échanges

Au delà de l'engagement sur la plate-forme numérique, notons qu'ils sont par ailleurs très

nombreux (69 %) à s'être rendus au premier regroupement organisé à l'université en début

de formation.

Nous avons évoqué les étudiants qui participent et s'impliquent massivement dans les

échanges, mais certains restent silencieusement à la périphérie et cependant apprennent. Ils

peuvent d'ailleurs éventuellement apprendre à participer plus intensément et se rapprocher

37

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ainsi du noyau actif de la communauté. Examinons plus précisément ce que font ces

étudiants silencieux et en apparence non actifs. Nous constatons que ceux qui ne

demandent d'aide à personne, ni aux pairs, ni à l'entourage familial ou professionnel

concernant les contenus disciplinaires (n=24) sont aussi ceux qui ne demandent pas ou très

rarement de l'aide sur les autres aspects de la formation (aspects techniques ou

institutionnels) et qui ne proposent jamais ou rarement de l'aide à leurs pairs. Malgré ce

peu d'implication dans l'entraide, nous observons que les deux-tiers des étudiants qui ne

sollicitent jamais d'aide se connectent plusieurs fois par semaine à la plate-forme pour y

lire les messages des forums. Ils postent peu de messages (moins d'une fois par mois). Ces

étudiants semblent ainsi faire leur parcours en solitaire du moins en ce qui concerne les

apprentissages en lien avec les contenus disciplinaires. Pourtant, ils viennent sur la plate-

forme fréquemment pour lire les contributions des autres et disent pour 63 % d’entre eux

avoir utilisé le forum pour communiquer avec leurs pairs au cours de leur premier mois de

connexion sur le campus. En outre, ils disent communiquer avec les autres étudiants avec

d'autres outils de communication que ceux fournis sur le campus (essentiellement le

courriel et le téléphone). Cette forme de participation, plus difficile à évaluer car peu

visible pour un observateur extérieur, représente cependant une forme d'appartenance à la

communauté.

5.1.4. Synthèse Lors de leur premier mois de connexion sur la plate-forme, les étudiants utilisent

majoritairement le forum de discussion pour communiquer avec leurs pairs et considèrent

cet outil comme le plus important à cette étape de leur cursus. La moitié des répondants

signale préférer le forum « agora » à tout autre moyen de communication. Selon un

étudiant sur deux, la fonction majeure du forum est de favoriser le partage et l'entraide, et

pour un quart d'entre eux, il permet de ressentir la présence d'autrui. Au cours des trois

premiers mois de leur formation, ils ont recours à d'autres outils, en particulier, le courriel

et le téléphone, pour échanger avec les autres étudiants en dehors du dispositif. Cet usage

se justifie pour un tiers d'entre eux par la volonté de créer ou maintenir des liens plus

personnels avec leurs pairs. A la lecture des messages sur le forum, une grande majorité

des étudiants prête à leur interlocuteur des traits de caractères ou des intentions. La

capacité à ressentir la présence et les particularités d'autrui est cependant variable d'un

individu à l'autre. Les étudiants signalent par ailleurs ressentir de la confiance en l'autre en

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justifiant ce sentiment par le fait d'être dans des situations similaires, dans la même

communauté. Ils ont une perception variable de leur activité sur la plate-forme, un petit

groupe se considérant comme très actif. L'engagement mutuel est caractérisé par des

demandes ou propositions d'aide. Ceux qui demandent de l'aide le font majoritairement

auprès de leurs pairs et le plus souvent pour des questions concernant les contenus

disciplinaires ou l'organisation de la formation.

5.2. Analyse des traces du forum de discussionNous présentons ci dessous les résultats obtenus après les analyses quantitative et

qualitative des traces enregistrées de l'agora.

5.2.1. Hypothèse 1 : un forum investi par les étudiants

Sur 193 inscrits en Licence 3 à Rouen, 62 étudiants déposent au moins un message au

cours de l'une des trois périodes, soit un tiers de la cohorte. Sur l'année universitaire, les

étudiants qui postent sur le forum déposent en moyenne cinq messages (Moyenne : 5,23 ;

Ecart-type : 7,21). Nous détaillons quelques aspects quantitatifs dans les tableaux ci-

dessous :

Phase 1(11 octobre au 10 novembre)

Phase 2(31 janvier au 5 mars)

Phase 3(4 mai au 5 juin)

Total

Fils de discussion 19 15 23 57Messages 172 67 138 377Pièces jointes 1 1 21 23

Tableau 10 : Nombre de fils de discussion, messages et pièces jointes par phase

Phase 1 Phase 2 Phase 3Effectif Fréquence Effectif Fréquence Effectif Fréquence Total

Étudiant 145 84,30 % 56 83,58 % 123 89,13 % 324Animateur 25 14,53 % 10 14,93 % 14 10,14 % 49Enseignant 1 0,01 % 0 0 % 0 0 % 1Tuteur 1 0,01 % 1 0,014 % 1 0,007 % 3Total 172 100 % 67 100 % 138 100 % 377

Tableau 11 : Nombre de messages par acteur et par phase

L'agora est essentiellement destinée aux étudiants et à l'animateur de la plate-forme, ce qui

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explique le peu d'interventions des autres acteurs. Des forums spécifiques existent par

ailleurs, en particulier par groupe de tutorat. Nous constatons que des étudiants se

saisissent effectivement de cet outil. Si sa fonction prescrite est bien de favoriser les

échanges entre pairs, son utilisation ne va pas forcément de soi. Deux tiers des inscrits sur

FORSE ne postent d'ailleurs aucun message. L'activité de l'animateur sur le forum pour les

deux premières phases reste constante en terme de fréquence d'interventions par rapport au

nombre de messages postés. On remarque une baisse de cette fréquence en fin d'année,

tandis que le taux augmente pour les étudiants.

Si nous examinons qui est l'initiateur de chacun des fils de discussion, nous obtenons les

données suivantes :

Phase 1 Phase 2 Phase 3 TotalEffectif Fréquence Effectif Fréquence Effectif Fréquence

Animateur 3 15,79 % 0 0 % 1 4,35 % 4Étudiants 16 84,21 % 15 100 % 22 95,65 % 53Total 19 100 % 15 100 % 23 100 % 57

Tableau 12 : Acteurs à l'initiative des fils de discussion

Ce sont majoritairement les étudiants qui prennent l'initiative d'engager des fils de

discussion. L’animateur engage les trois premiers fils à l'ouverture de la plate-forme, puis

ses interventions sont essentiellement des réponses aux difficultés rencontrées par les

étudiants. L'animateur est très actif au cours du premier fil de discussion (1/3 des messages

postés sur ce fil). Dans cette phase de démarrage de l’année, il amorce et dynamise la

communication à distance. Ensuite, il est moins présent et oriente vers le bon interlocuteur

pour des résolutions de problèmes.

Nous constatons par ailleurs que le forum est investi de façon plus intense par huit

étudiants. En effet, ils postent plus de dix messages chacun sur l'ensemble des trois phases

(la moyenne est de 5 messages par étudiant avec un écart-type de 7). Parmi ces plus actifs,

cinq sont présents sur les trois périodes et trois sont présents sur deux phases. Ces huit

étudiants postent à eux seuls 150 messages (40 % de l'ensemble des messages) sur l'année

universitaire, soit presque autant que les 54 autres étudiants (47 % des messages). Ils

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prennent l'initiative d'engager plus d'un tiers des fils de discussion (22 des 57 fils, soit

39 %). Cinq étudiants parmi ce groupe de huit déposent toutes les pièces jointes (Etu 8 : 8

pj ; Etu9 : 2 pj ; Etu33 : 6 pj ; Etu45 : 7 pj). L'existence de ce noyau d'acteurs

particulièrement actifs au cœur du collectif nous ramène au concept de communauté de

pratique, dont l'une des caractéristiques est précisément d'être dynamisée par un noyau de

participants très engagés. Enfin, nous observons qu'au cours de la première phase 51

étudiants interviennent sur le forum, alors qu'ils ne sont plus que 19 pour les deux phases

suivantes. Nous verrons qu'ils communiquent en dehors du dispositif.

5.2.2. Hypothèse 2 : un outil d'aide à la perception d'autruiLa structure du forum et son interface donnent quelques indications sur la présence des

autres acteurs du dispositif, puisque sont affichées certaines données comme le nombre de

messages par fil et leur état (Lus ou non lus), la date de postage, le nom de l'auteur. Ces

éléments sont des indices de vie sur le forum et de plus ou moins grande activité suivant

les moments de l'année. Au delà de ces aspects structurels, le contenu des messages donne

des indices sur les participants. Des étudiants donnent des éléments d'ordre général sur leur

vie professionnelle ou familiale, sur leur situation dans le cursus, sur leurs projets et leurs

états d'âme. Les références au regroupement qui a lieu à l'université début novembre sont

fréquentes. Un fil de discussion entier est consacré à ce thème et plusieurs citations

existent dans d'autres fils. Ces rencontres en face-à-face sont attendues pour clarifier

certains aspects institutionnels, mais aussi pour rendre plus concrète la perception des

autres acteurs.

Extraits : Etu12 (P1) : « Bonjour, Je m'appelle $32 et je fais aussi la licence en 2 ans.

Je suis mère de famille en congé parental. J'ai deux enfants âgés de 15 mois et

3 ans ce n'ai pas facile mais j'ai réussi à trouver un rythme sympa 3h de travail

par jour avec des séances de relectures. Bon Courage. »

Etu17 (P1) : «... Je suis AVS auprès d'enfants en situation de handicap.

J'envisage de me diriger vers le métier d'enseignante.... »

Etu33 (P1) : « Pour le module éducation comparée, je ne suis pas trop au clair

avec les modalités de notre évaluation....Je fais la L3 en deux ans.... ».

Etu8 (P1) : « Bonjour à tous et toutes. Merci pour ce petit message d'accueil.

Est-ce que l'ensemble des étudiants ont les mêmes dates de regroupement ? si

41

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oui, nous pourrons mettre un visage sur un nom. Dans l'attente de vous

rencontrer, je vous envoie un bout de soleil de notre capitale audoise.

Amicalement ».

Etu35 (P1) :« ...C bien aussi de rencontrer "en chair et en os" ses

interlocuteurs mais je pense que je vais m'habituer à cette communication

virtuelle qui nous rapprochera dans la même "galère" pour une arrivée

collective à bon port... A + donc via le net.»

La diffusion d'informations sur soi permet à l'interlocuteur de prendre conscience des

particularités d'autrui (voir notion de receiving citée supra). Les étudiants font

connaissance par le biais du forum, puis certains se communiquent leurs adresses

électroniques ou leurs numéros de téléphone pour échanger en dehors de cet espace

institutionnel. Ces échanges sur un registre privé concernent par exemple les

apprentissages ou les aspects organisationnels comme des propositions de co-voiturage.

Extraits : Etu26 (P1) : « …., Je t'envoie mon adresse mail. on pourra ainsi en discuter

plus longuement si tu le souhaites. C'est [email protected].... ».

Etu25 (P1) : (« ...je ne suis pas dans ton groupe mais ce tableau que tu décris

m'interresse vivement j'ai étudié les institutions scolaires mais ça a du mal à

rentrer si tu veux bien je te donne mon adresse mail perso afin que tu puisse me

l'envoyer mais seulement si tu es ok bien sur .....([email protected]). si ca

interresse qulqu'un j'ai quelque fiches de socio qui peuvent aider a mieux

comprendre ou mieux apprendre la socio pas sur tout le cours mais une

partie....faites moi signe.... ».

Etu33 (P3) : « Pour ma part, je suis du Mans, avec quelques servitudes, mais

ta proposition est à étudier....voici mon mail : [email protected] »

Les traces du forum montrent que les contenus écrits échangés entre les participants

contribuent à une meilleure connaissance les uns des autres. Les interactions privées

multiplient les occasions de faire connaissance avec autrui. L'usage de l'outil forum permet

de faire connaissance avec les pairs et concoure au développement de la communication en

dehors de l'espace institutionnel.

42

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5.2.3. Hypothèse 3 : la genèse d'une communautéNous nous intéressons à ce qui s'exprime sur le forum au cours de la naissance de la

communauté. Ce qui émerge des premiers messages nous semble donc important. C'est

pourquoi, nous proposons d'examiner les trois premiers fils de discussion.

- Analyse des trois premiers fils de discussion

Nous constatons que ces trois fils sont initiés par l'animateur de la plate-forme. Le premier,

qui est aussi le plus long du corpus, est intitulé « Bienvenue » et s'étale du 11 octobre au 7

décembre 2010. Il contient 39 messages dont 13 de l'animateur. Dans le premier message,

ce dernier assure une fonction d'accueil :

• en souhaitant la bienvenue aux participants.

• en présentant la vocation du forum :

« Vous voici sur le forum de discussion dédié à vos échanges durant toute

l'année. Vous y trouverez des réponses diverses et variées mais c'est

également un espace ouvert où vous pouvez échanger avec l'ensemble de la

promotion. Vous pouvez y déposer des articles, des fichiers, des résumés,

etc. »

• en présentant sa fonction de coordinateur :

« Quant à moi, je vous aiguillerai au fur et à mesure de l'année et

j'assurerai le lien entre vous et les tuteurs, la responsable de la formation,

les enseignants, les services administratif et pédagogique, etc. Je vous

souhaite ainsi une excellente année de formation ».

Notons que ces propos font fortement référence aux notions d'échanges et de constructions

de liens entre différents groupes d'acteurs. Dans son deuxième message de ce même fil,

l'animateur invite de façon cordiale les étudiants à s'impliquer dans la lecture et l'écriture

de messages :

« Bonsoir, Ravi de vous croiser. N'hésitez pas à consulter tous les

messages, dates, infos,....déposés sur l'accueil rubrique \"mes annonces\".

Toutes vos questions ou remarques sont les bienvenues. ».

Il semble vouloir impulser et dynamiser les échanges. Dans un autre message, il répond à

43

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une question concernant l'organisation de la formation tout en incitant les autres étudiants à

compléter ses dires : « …/. Je suis enfin persuadé que d'autres étudiants viendront

compléter mes dires dans le cas où j'aurai omis d'évoquer un thème/... ». On trouve à

nouveau cet appel aux pairs dans le fil de discussion suivant : « Je compte également sur

vos collègues étudiants pour vous éclairer si besoin ».

Sur ce premier fil de discussion, les messages postés par les étudiants (25 réponses de la

part de 21 étudiants car certains postent plusieurs fois ) sont marqués par des références à

des questions techniques concernant la plate-forme et à l'organisation de la formation. S'y

trouve aussi un nombre important de remerciements et de mots d'accueil bienveillants. Les

étudiants qui s'expriment semblent être dans une phase de découverte de l'environnement

numérique et de leurs pairs.

Le premier message du deuxième fil, posté le 20 octobre par l'animateur et

intitulé « Regroupement », a une teneur similaire au premier message du premier fil dans le

sens d'une volonté d'accueil, d'explications organisationnelles et d'une incitation à

communiquer :

« Bonjour à toute la promotion 2010-2011. Pour rappel, toutes les informations

concernant le regroupement se trouvent dans la rubrique \"mes annonces\". Le

regroupement est un temps privilégié car il vous permet de suivre des cours, de

rencontrer les différents acteurs de la formation dont vos tuteurs qui assureront

un accompagnement tout au long de l'année. C'est l'occasion d'exprimer vos

questionnements, vos appréhensions, vos difficultés, de façon à pouvoir y

remédier grâce à leurs conseils. Le 1er regroupement est fixé le 5 et 6 novembre

à l'Université de Rouen. N'hésitez pas à échanger ici sur des possibilités de co-

voiturage (selon vos régions), de réservation de chambres d’hôtel, etc.... ».

Les réponses des étudiants sont moins nombreuses sur ce fil et moins diversifiées quant

aux contenus : tous les messages concernent le thème du fil à savoir le regroupement prévu

début novembre et son organisation logistique.

Le troisième fil ne contient qu'un message déposé par l'animateur qui propose aux

44

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étudiants de s'inscrire dans un groupe de 15 participants afin d'expérimenter un tutorat dans

l’environnement virtuel Second Life. Ce message reste sans réponse. Nous savons par

l'exploitation du questionnaire que deux étudiants, parmi les répondants, ont utilisé Second

Life pour communiquer avec leurs pairs.

L'analyse de ces trois premiers fils de discussion met en évidence le rôle important de

l'animateur à l'ouverture de la plate-forme. Ce constat nous ramène aux éléments cités dans

la littérature comme favorisant la naissance et le développement des CdP. Le forum permet

en quelque sorte à l'animateur de « cultiver » la communauté.

- Analyse qualitative du corpus

Afin de vérifier la validité de cette troisième hypothèse, nous avons par ailleurs examiné le

corpus pour en faire émerger du sens en lien avec les concepts développés par Wenger,

particulièrement les notions d'entraide et d'engagement mutuel. Nous constatons qu'après la

phase de découverte de l'environnement et des autres acteurs du campus, les étudiants

acquièrent progressivement de l'expérience, prennent des initiatives, et les aspects auto-

organisationnels d'une CdP semblent ainsi se révéler. Ils s'entraident concernant les

contenus des enseignements, partagent des méthodes de travail, conçoivent et échangent

des fiches de révisions, se soutiennent moralement et s'encouragent fréquemment pour la

réussite de leur parcours.

Extraits :Etu8 (P1) : « Pour mémoriser "facilement" ces deux chapitres, j'ai élaboré un

document ou j'ai classé par période les différents points de l'étude, ce qui me

permet d'avoir plusieurs entrées, par date, par évènements, etc... Si vous le

souhaitez, dés qu'il est au propre je le diffuse pour les personnes intéressées. »

Etu24 (P1) : « je suis preneuse avec grand plaisir ! c'est sympa qu'on puisse

un peu se partager nos astuces et nos travaux ! bonne continuation a tous ».

Etu37 (P2) : « Bonjour à tous, comment peut-on expliquer un glissement de la

qualification vers la compétence ? (cours page 53) ? pourquoi la FPC assure

une promotion sociale en 1977 et une exigence minimum pour conserver un

salarié en 1993 ? pouvez vs svp m'expliquer la théorie de Thurow : la file

d'attente ? Merci »

45

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Etu29 (P2) :« Bonjour, Je peux t'expliquer (par rapport à ce que j'en ai

compris) la théorie de Thurow sur la file d'attente mais je ne suis pas encore à

la page 53 donc désolée pour le reste, ce sera plus tard. La file d'attente

consiste à patienter. En fait, en cas de chômage, les salariés acceptent un

travail "inférieur" à celui qu'ils ont et patientent jusqu'à ce que l'emploi

redémarre, ensuite, quand ça s'arrangera dans l'entreprise, ils pourront essayer

d'évoluer en partant au bas de l'échelle. En fait, la file d'attente leur permet de

conserver un emploi et de rester sur le marché du travail. Voilà ce que je

comprends »

Etu9 (P3) :« Bonjour, Si ça t'intéresse, je me suis fait un tableau qui récapitule

les différentes approches psychologique. Par contre il y a des abréviations et le

dernier chapitre n'apparait pas. J’espère que ça pourra t'aider. »

Etu8 (P3) : « Bonjour à toutes et tous J'espére que vos révisions se déroule

dans la sérénité ;-)) Pour la partie "Apprentissage et Didactique" je vous

propose ces deux mini guide pratiques (25 pages chacun). NB : Le fichier est à

décompressé »

L'engagement des étudiants est variable et fonction de leurs savoirs personnels. Par

exemple, un étudiant adopte une position proche de celle d'un enseignant pour répondre à

une question posée par un pair.

Extraits:

Etu55 (P2) :« Bonsoir, en didactique du français, nous devions réaliser une

synthèse de 3 textes. j'ai utilisé le "nous" pour parler, mais on me dit d'"éviter

la 1ère personne qui ne garantit pas l'objectivité". que dois-je écrire alors ? il

ne faut pas écrire "je", alors je dois mettre tout à la forme passive ? merci $19 »

Etu45 (P2) : « Bonjour, La règle est la neutralité. Tu dois utiliser des formules

du style "l'auteur X affirme que.... alors que Y pense...." . Tu te places du point

de vue des auteurs. En aucun le tien ne doit apparaitre. Pour l'introduction, tu

peux utiliser la forme passive mais sans en abuser je pense particulièrement à

l'annonce du plan. Tu peux aussi utiliser des formules comme par exemple "le

corpus de textes amène à réflechir à la problématique suivante....Il est tout à

fait facile d'éviter le je ou nous, c'est juste une question d'entrainement (comme

tout d'ailleurs) bon courage xxx »

46

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Autre exemple de cet engagement mutuel dans les tâches d'apprentissage, un débat

concernant un point du cours de sociologie s'instaure entre deux étudiants (trois messages

chacun) et se termine par l’expression d'un fort bénéfice lié à cet échange en terme

d'apprentissage.

Extraits :Etu9 (P3) : « ...échange intéressant, qui permet vraiment d'affiner notre

argumentation je trouve/.... »

Etu5 (P3) : « Bonjour $4, oui ton raisonnement nuancé, lol, et décris avec du

vocabulaire plus académique me paraît très logique. Effectivement notre échange m'a

permis de progresser; merci et a une autre discussion... $23 »

Etu9 (P3) : « Avec plaisir ;) ça me permet de progresser aussi ! »

Sur le même registre de l'entraide au niveau des apprentissages, nous observons qu'un

étudiant retravaille et synthétise une frise chronologique proposée dans le cours sur les

institutions scolaires qu'il propose ensuite en partage.

Etu8 (P1) : « Bonjour Le document de travail pour me faciliter la mémorisation du

cours est enfin au propre. Je vous le propose, vous pourrez l'amender, l'annoter... Je

tiens à préciser que c'est seulement un document de travail, qui organise différents

événements dans le temps et l'espace. /…/. N'oubliez pas, qu'il est un document

collaboratif, si vous apportez des informations complémentaires, re-postez le. »

Ces extraits montrent que les étudiants sont engagés dans une pratique qui leur permet

d'apprendre les uns des autres. Par ailleurs, nous avons constaté que certains messages

déposés sur le forum contiennent des pièces jointes. Parmi les 23 pièces jointes échangées,

19 sont des fiches de révisions des cours réalisées par des étudiants, 4 sont des documents

considérés comme intéressants pour l'apprentissage des cours et proposés en partage sur le

forum. La résolution de problèmes communs est une autre caractéristique des CdP. Nous

observons sur les traces du forum que les étudiants tentent de résoudre ensemble un

problème rencontré par certains d'entre eux. Il s'agit de l'absence de retour des correcteurs

concernant une partie des EEE. Ce fil est composé de 23 messages (parmi les plus longs du

corpus). Les étudiants font part à leurs pairs de leur expérience, se donnent des conseils

47

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pour régler le problème, expliquent les démarches engagées, tentent de se rassurer.

L'animateur plate-forme intervient dans la discussion (6 messages) pour apaiser les

inquiétudes.

Extraits :Etu45 (P3) : « Bonjour Est ce que quelqu'un attend toujours le retour de son EEE

d'éco? Merci de votre réponse »

Etu50 (P3) : « Bonjour, Moi je suis toujours dans l'attente de mon EEE Hist des

idées Educ. J'ai vu avec mon tuteur + téléphoné au cned directement : visiblement,

mon devoir est toujours en correction. /.../Pour ne pas perdre de temps, tu devrais

tél directement au cned./... »

Etu45 (P3) : « Bonjour $7 J'ai suivi ton conseil en appelant le CNED. Mon devoir

d'éco est en correction depuis le 01/04/2011. Pas d'autres nouvelles. Cela fait donc

2 devoirs totalement hors délai car j'attend aussi histoire des idées éducatives. »

Animateur (P3) : « Bonjour, En effet, le CNED est en train de faire le nécessaire

sur ce point. On attend son retour. Je vous informerai dés réception d'une réponse.

Cordialement »

Animateur (P3) : « Bonjour, Les EEE ont été redirigés vers un nouveau

correcteur suite à un problème initial. Les copies ne devraient plus tarder ! Ne

vous laissez pas gagner par le stress (même si celui-ci est tjs bénéfique)....n'hésitez

pas à prendre conseil dans cette dernière ligne droite avec vos tuteurs! Tout va

bien se passer....faites vous confiance. Vous avez eu l'occasion de voir votre qualité

de travail tout au long de l'année; de progresser....donc, je suis convaincu de votre

réussite. Bien cordialement. »

L'entraide va au delà des aspects académiques puisque les étudiants s'épaulent aussi pour

ce qui concerne l'organisation de la formation, pour remédier à des difficultés techniques,

pour régler des problèmes administratifs. Ils organisent des covoiturages pour les

regroupements, se donnent des indications pour l'hébergement sur place. Cet engagement

mutuel se concrétise à la fois à l’intérieur et à l'extérieur du cadre institutionnel.

Extraits :Etu9 (P1) : « Bonjour, Je suis entrain de programmer le déplacement et

l'hébergement, et il ne m'est pas évident de trouver un hôtel se trouvant non loin de

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l'université ou de la gare... où puis-je trouver cette information ? Merci par avance. »

Etu8 (P1) : « Bonjour, J'ai réservé à l’hôtel Beauséjour (46 Euros nuit) à proximité de

la gare, et prés de l’arrêt de bus (ligne 4). Cordialement »

Etu14 (P1) : « Bonsoir, l'an passée nous avions reçu des étiquettes, est ce aussi le cas

cette année?? /.../ Merci d'avance pour les précisions Cordialement. $22

Etu20 (P1) : « bonjour $22 il y a bien des étiquettes moi j'ai reçu deux courriers si je

me rappelle bien et ce la semaine dernière bon courage. »

Etu27 (P1) : « Certaine on l'air d'avoir accès à des chats prives lol j'ai pris note de

l'info. merci $11 »

Etu42 (P3) : « …/Si ça tente quelqu'un de faire une aprés-midi entrainement EEE à

Evreux ou Rouen, ???? toujours mieux d’échanger à plusieurs (conflit sociaux-

cognitif!!) Bon courage et à bientôt... ».

Pour terminer l'examen de l'engagement des étudiants, nous remarquons que l'activité sur

le forum est variable au cours de l'année. On constate une forte baisse d'activité durant la

phase 2 qui correspond au milieu de l’année universitaire, et une plus grande activité en fin

d'année, où par exemple un fil de discussion entier est consacré à l'échange de fiches de

révisions. L'approche de la période d'examens semble contribuer à un resserrement des

liens face à une épreuve commune bien qu'individuelle. L'entraide se développe

particulièrement à cette période, et les étudiants multiplient les initiatives pour

communiquer et échanger (Dans cette phase 3, ils démarrent 96 % des fils de discussion

contre 84 % en début d'année). De multiples facteurs peuvent expliquer la variation de

l'activité, que ce soit à un niveau individuel (caractéristiques des membres, contextes

personnels) ou collectif (modes d'organisation, choix des outils de communication,

échéances...). Par exemple, dans notre étude, la phase 2 contient une période d'une semaine

de vacances universitaires qui peut expliquer la baisse d'activité. De même, après le

regroupement des 5 et 6 novembre, aucun message n'est posté sur le forum jusqu'au 27

novembre. Les étudiants communiquent en dehors du forum si l'on se réfère à ce message

posté le 7 novembre :

Etu3 (P1) : « Je commence bien : j'ai dû noter une mauvaise adresse hier

puisque mes messages pour communiquer mon adresse me sont retournés en

précisant que l'adresse n'existe pas... Je la redonne ici : XXXX@hotmail, si

l'une des filles peut transmettre en même temps que sa propre adresse ! J'espère

49

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que tout le monde est bien rentré. ».

L'engagement mutuel concerne les étudiants mais aussi l'animateur et les autres acteurs du

dispositif. Constatons à nouveau l'importance du rôle de l'animateur dans la genèse de la

communauté. Ce dernier accueille, pose le cadre, oriente, répond à toutes les questions.

Comme nous l'avons décrit supra, il est l'initiateur des trois premiers fils de discussion, au

cours desquels il incite fortement les étudiants à communiquer et à échanger. Ensuite, il

coordonne et renvoie vers le bon interlocuteur.

Extraits : Animateur (P1) :« ...Si ce forum n'est pas visible sur votre écran, envoyez un

mail à mme [email protected] et [email protected]... »

Animateur (P1) : « Merci de rentrer en contact avec Mme xxxxx@univ-

rouen.fr en lui signalant votre problème. En espérant que cela soit un cas isolé.

Tenez moi informé de l'évolution. »

Animateur (P1) : «... Concernant le pb du cours identique, je vous invite à en

faire part à [email protected] Pour l'UE D4, vous serez contacté

ultérieurement par le professeur en charge de l'animation de cette option.... »

Des références aux tuteurs, aux enseignants-correcteurs, au responsable du CNED mettent

aussi en évidence différentes formes de participation à l'entreprise commune («.../ J'ai vu

avec mon tuteur + téléphoné au cned directement/... » ; « Suite à un message de mon tuteur

et aux renseignements/... » ; « …/ merci a ton tuteur actif/... » ). Dans un fil concernant le

cours d'économie, où s'instaure une discussion entre les étudiants, l'un d'eux transmet à ses

pairs la réponse donnée par son tuteur à la question qui fait débat. Un tuteur intervient sur

le forum général pour répondre à une question posée par un étudiant à propos de

l'organisation des examens et donne rendez-vous aux étudiants de son groupe sur le forum

dédié au tutorat. Un autre tuteur intervient pour donner des informations sur la certification

C2i. Le dernier message est posté par le responsable du CNED qui exprime son soutien aux

étudiants avant les examens.

- Analyse thématique du contenu des messages au cours des trois phases

Nous avons analysé le contenu des messages sur les trois phases et construit le tableau 12.

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L'analyse thématique des messages du corpus a fait l'objet d'une catégorisation par thèmes

et d'une sous-catégorisation par unités de sens (Voir tableau de codage en Annexe VI).

Phase 1 Phase 2 Phase 3 Total Nombre de messages 145 56 123 324

ContenuEffectif Fréquence Effectif Fréquence Effectif Fréquence Effectif Fréquence

Éléments techniques, organisationnels, pédagogiques

Évocations des aspects techniques

26 17,93 % 6 10,71 % 8 6,50 % 40 12, 35%

Évocations de l'organisation de la formation

22 15,17 % 7 12,50 % 13 10, 57% 42 12,96 %

Évocations de l'apprentissage et des contenus disciplinaires

10 6,90 % 11 19,64 % 14 11,38 % 35 10,80 %

Réponses à des demandes d'aide

concernant des questions d'ordre technique

6 4,14 % 1 1,79 % 0 0 % 7 2,16 %

concernant l'organisation de la formation

14 9,66 % 8 14,29 % 15 12,20 % 37 11,42 %

concernant l'apprentissage et les contenus disciplinaires

6 4,14 % 9 16,07 % 19 15,45 % 34 10,49 %

Engagement mutuel

Solidarité, encouragements 37 25,52 % 2 3,57 % 40 32,52 % 79 24,38 %

Remerciements 49 33,79 % 23 41,07 % 50 40,65 % 122 37,65 %

Partages 14 9,66 % 4 7,14 % 36 29,27 % 54 16,67 %

Éléments d'awareness

Donner des informations sur soi

50 34,48 % 8 14,29 % 11 8,94 % 69 21,30 %

Demander des informations sur autrui

10 6,90 % 0 0 % 0 0 % 10 3,09 %

Évoquer les autres 16 11,03 % 5 8,93 % 6 4,88 % 27 8,33 %

Tableau 13 : Contenus des messages des étudiants au cours des trois phases

Les unités de sens n'apparaissent pas dans tous les messages, et plusieurs unités de sens

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appartenant à des catégories différentes peuvent apparaître dans le même message. Le total

des items n'est donc pas de 100%. Nous constatons que sur l'ensemble du corpus les sous-

catégories les plus représentées sont les informations données sur soi, les remerciements,

les encouragements et la solidarité. Ces éléments réfèrent à des notions d'engagement

mutuel et d'awareness. Si l'on distingue les trois phases, c'est au cours de la première

période, donc au début de la formation, qu'il est plus fréquent de transmettre des

informations sur soi, de directement questionner les autres sur qui ils sont, ou bien

d'évoquer leur présence réelle ou virtuelle. L'évocation d'aspects techniques est également

importante en première phase, puis diminue au cours de l'année. Les réponses données par

des étudiants à des demandes d'aide concernent le plus souvent les contenus disciplinaires

ainsi que l'organisation de la formation. Elles sont plus fréquentes en milieu et fin d'année

universitaire. On observe que, durant les phases 2 et 3, les étudiants donnent moins

d'indications sur eux-mêmes, évoquent moins les autres. Par contre, les messages échangés

contiennent davantage d’éléments en lien avec le partage, l'entraide, l'engagement mutuel.

Les réponses des étudiants à des questions posées par leurs pairs concernant l'apprentissage

et les contenus disciplinaires apparaissent dans 4 % des messages en début de formation,

puis dans 16 % des messages en milieu et fin d'année. Tous les items qui concernent les

demandes ou offres de partage (partage de fiches d'apprentissages ou de révisions,

d'ouvrages, de méthodes, échange de pièces jointes concernant les cours, échange

d'adresses de courriel) concernent 10 % des messages en début d'année et 29 % en fin

d'année. L'engagement dans la pratique en lien direct avec le fait d'étudier est donc plus

fort en milieu et fin d'année universitaire. Ces observations confirment qu'après une phase

de reconnaissance mutuelle les étudiants s'inscrivent dans une communauté de pratique.

5.2.4. Synthèse L'analyse des traces de l'agora montre qu'un groupe d'étudiants, correspondant à un tiers de

la promotion, investit cet espace, avec plus ou moins d'intensité suivant les caractéristiques

individuelles et les évènements contextuels. Le contenu des messages donne des

informations sur les participants et aide à une meilleure connaissance des pairs. Si

l'animateur a une place centrale sur le forum, particulièrement à l'ouverture de la plate-

forme, il n'en demeure pas moins que rapidement les étudiants prennent des initiatives,

s'organisent, s'entraident dans leur parcours d'apprentissage. Un petit groupe de participants

est très actif développant ainsi une plus forte énergie sociale. En début de formation, les

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échanges sont centrés sur la présentation de soi et la découverte d'autrui ainsi que sur

l'appropriation de l'environnement informatique. Les interactions ont lieu sur le forum mais

aussi en dehors. Le forum porte les traces des activités des étudiants. L'engagement dans la

pratique se caractérise par de l'entraide et du partage, tant au niveau des contenus

disciplinaires que de l'organisation de la formation. L'outil forum favorise une prise de

conscience de l'activité des pairs et rend possible l'engagement dans une communauté de

pratique.

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6. Discussion des résultats

Cette discussion se développe en plusieurs sections avec nos hypothèses comme fil

conducteur. Les résultats obtenus grâce à l'exploitation du questionnaire et à l'analyse du

forum nous amènent à confirmer que cet outil permet l'installation d'échanges entre les

étudiants, dans un premier temps sur le forum puis en dehors. Un espace de

communication est ainsi créé qui permet aux étudiants de faire connaissance avec leurs

pairs et de s'engager dans une pratique sur le campus FORSE. Nous relevons par ailleurs

des éléments qui réfèrent aux concepts de participation et de réification issus de la théorie

des communautés de pratique, puis mettons en évidence la diversité des apprentissages

réalisés par les participants dans ce contexte particulier. Nous terminons cette discussion

par la présentation des limites de cette étude.

6.1. Un espace de communication créé par l'outil forumLors de leur premier mois de connexion, parmi les outils de communication fournis sur la

plate-forme FORSE, la majorité des étudiants indiquent utiliser le forum de discussion

pour communiquer avec leurs pairs (72% de l'échantillon). Nous constatons ce fort taux

d'usage alors que deux-tiers d'entre eux n'avaient que peu utilisé cet outil avant leur entrée

en formation. Par ailleurs, pour un étudiant sur deux le forum général (agora) est préféré à

tout autre moyen de communication. De même, l'analyse des traces du forum montre que

cet espace est investi par un groupe d'étudiants : 62 sur les 193 inscrits à Rouen postent sur

ce forum au cours des trois périodes observées, soit un tiers de la promotion. Ces résultats

confirment l'importance de l'outil forum pour les étudiants particulièrement à l'ouverture de

la plate-forme. Nous n'avons pas d'indications sur le nombre d’étudiants qui se connectent

uniquement pour lire les messages, ce qui révèle une faiblesse dans la construction de nos

instruments de recueils de données. Nous avons cependant quelques indices sur cette

participation passive. En effet, les données recueillies avec le questionnaire mettent en

évidence une propension à lire plutôt qu'à écrire des messages : 88% des étudiants lisent

les nouveaux messages plusieurs fois par semaine et parmi eux 38% le font plusieurs fois

par jour, alors qu'ils sont seulement 4% à poster une ou plusieurs fois par semaine.

Le contenu manifeste des messages du forum ne représente qu'une partie des interactions.

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Une partie de l'implication des étudiants est rendue visible par les messages postés mais

une partie reste souterraine. Beaucoup se connectent sur la plate-forme sans toutefois y

intervenir et des échanges ont lieu en dehors du forum. Comme le souligne Nistor (2011, p.

77), dans les communautés virtuelles, une grande partie des activités restent invisibles et ce

qui est caché peut éventuellement avoir des effets positifs sur le plan des apprentissages

mais reste insaisissable pour les chercheurs. Ces dimensions cachées sont aussi

questionnées par Peraya et Campion (2008, p. 42), qui en observant que les étudiants

s'organisent et travaillent en dehors de l'espace institutionnel, posent la question « du degré

de liberté laissé aux apprenants par la scénarisation dans le choix des moyens virtuels de

travail et de communication » suggérant aux enseignants et concepteurs de réfléchir à cet

aspect de l’enseignement à distance. Wenger a quant à lui inclus dans la notion de pratique,

sans les opposer, tous les aspects tacites et implicites qui fondent les interactions entre les

membres d'une communauté. Par ailleurs, Hrastinski (2008, p. 1761) donne une définition

de la participation dans une CdP à distance qui englobe toutes ces dimensions non

visibles : « La participation d'un apprenant en ligne est un processus d'apprentissage qui

consiste à prendre part et entretenir des relations avec les autres. C'est un processus

complexe incluant faire, communiquer, penser, ressentir et appartenir, qui se produit à la

fois en ligne et hors ligne ».

Les réponses au questionnaire confirment cette tendance à communiquer ailleurs et

autrement : plus des deux tiers des étudiants (72 %) utilisent un ou plusieurs outils autres

que ceux fournis sur la plate-forme et parmi eux 81 % le font au cours des trois premiers

mois de formation. Pour presque la moitié d'entre eux, le choix se porte sur la messagerie

électronique et le téléphone, avant tout parce que ces outils leurs sont plus familiers.

Cependant, pour presque le tiers d'entre eux, la justification est différente puisqu'ils disent

clairement qu'ils les utilisent essentiellement pour créer ou maintenir des liens plus

personnels avec d'autres étudiants. L'usage du forum sur un versant plus académique, pour

apprendre les cours, concerne seulement un étudiant sur cinq. L'utilisation de ces autres

outils dans le but de créer et renforcer des liens plus personnels avec les pairs va dans le

sens d'une forme de soutien mutuel, de solidarité que l'on retrouve dans les CdP.

Ces résultats nous amène à penser que l'extension de cet espace de communication généré

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par l'usage de l'outil forum lui confère des frontières floues. Le forum permet la création

d'un lieu de communication déterritorialisé à la fois sur l'espace institutionnel et en dehors.

La préférence marquée pour l'usage du forum général n'empêche pas ce recours à d'autres

espaces d'échanges et ce particulièrement en début de cursus à l'heure de la naissance de la

communauté. Par ailleurs, seulement 17 % des étudiants de L3 sur FORSE répondent

préférer communiquer sur les forums dédiés aux groupes de tutorat. La communication des

étudiants avec leur tuteur se fait probablement davantage par courrier électronique dans le

cadre d'un accompagnement personnalisé. Ce constat rejoint les résultats de l'étude de

Delalonde et Isckia (2004) qui montrent que les forums thématiques sont peu utilisés par

les étudiants et que la communauté se recréé en dehors du dispositif pédagogique, les

étudiants utilisant leurs propres outils à cet effet.

6.2. Conscience d'autrui et naissance d'une communautéS'il est illusoire de réussir à connaître tous les étudiants d'une promotion comprenant des

dizaines d'individus, les résultats montrent qu'une meilleure connaissance d'un certain

nombre d'entre eux est recherchée. A la lecture des messages échangés, pour la moitié

d’entre eux, les étudiants imaginent une personnalité à leurs interlocuteurs. On remarque

aussi, qu'au cours de la première période observée, les propositions qui correspondent à

l'item « donner des informations sur soi » apparaissent dans un tiers des messages. La

propension à se présenter est plus forte que le fait de demander des informations sur autrui

(seulement 7 % des messages). Dans cette phase de naissance de la communauté, faire

connaissance avec autrui et se présenter semble une étape nécessaire. Remarquons que le

fait de demander des informations aux autres étudiants sur ce qu'ils sont n’apparaît plus

dans les phases 2 et 3, comme si les relations étaient suffisamment établies, sur l'espace

institutionnel ou en dehors, pour que cette démarche ne soit plus nécessaire. Le

regroupement en présence a sans doute favorisé la mise en relation de petits groupes

d'étudiants, particulièrement dans le cadre de l'accompagnement tutoral.

La littérature sur les CdP fait référence à la notion de confiance en tant que préalable à la

genèse d'une communauté. Les échanges sans co-présence physique, i.e., en l'absence

d'indices sociaux et non-verbaux, n’empêche pas la confiance interpersonnelle, puisque

63% des répondants au questionnaire considèrent ce sentiment comme allant de soi, la

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plupart justifiant cette réponse par le fait d'être dans des situations similaires. Certains

utilisent des métaphores tels que "même galère", "même aventure", "même bateau", que

l'on peut interpréter comme des signes de sentiment d'appartenance à une même

communauté. Cette confiance en l'autre malgré la distance ainsi que la perception d'autrui

comme un semblable signent une forme de reconnaissance mutuelle qui est l'une des

caractéristiques du concept de participation développé par Wenger.

6.3. La pratique des étudiants de Licence 3Leurs perceptions ainsi que les traces d'échanges sur l'agora montrent que les étudiants

s'organisent effectivement en communauté de pratique. Pour confirmer cette hypothèse,

nous reprenons ci-dessous les trois dimensions qui caractérisent une communauté de

pratique.

• Un engagement mutuel

Une partie des étudiants discute sur les forums, échange sur la plate-forme ou en dehors.

Ils étudient le plus souvent individuellement mais organisent éventuellement des

rencontres en face-à-face pour travailler ensemble. Ils s'entraident pour la compréhension

des cours. Nous avons vu dans les réponses au questionnaire que ceux qui demandent ou

proposent de l'aide le font en premier lieu sur les contenus disciplinaires (49 % pour les

demandes, 39 % pour des propositions d'aide). Les remerciements et encouragements,

nominatifs ou pas, sont présents dans de nombreux messages (taux le plus fort sur l'année

parmi les différentes unités de sens définies). Si cette fréquence haute peut s'expliquer par

une forme de courtoisie, elle met cependant en évidence des attentions à autrui et contribue

ainsi à renforcer la présence sociale sur cet espace d'interactions à distance. Certains

étudiants s'appellent par leur prénom donnant ainsi le sentiment qu'une plus grande

familiarité s'installe dans leurs relations. L'engagement mutuel est aussi formalisé sur le

forum par les discussions engagées par les étudiants pour comprendre certains éléments

des cours, que nous rapprochons des notions de conflits socio-cognitifs. Le partage de

fichiers contribue aux processus d'apprentissages. Ceux qui vont prélever ces documents

sur le forum vont a priori les utiliser dans leur propre démarche d'apprentissage, au moins

pour nourrir une réflexion personnelle sur leurs propres travaux, transformant ainsi leur

expérience individuelle d'apprenant. Nous remarquons par ailleurs que cette forme de

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participation-réification renforce l'engagement mutuel en incitant d'autres étudiants à

s'impliquer dans l'activité de partage de documents (Etu33-P3 : « A mon tour de déposer

une petite contribution... » Fichier joint : Philo-Synthese1-Chapitre 1-1.doc).

Comme nous l'avons vu, l'engagement concerne aussi l'animateur de la plate-forme. Par ses

différentes interventions, il donne du sens et permet aux étudiants de donner du sens à leurs

expériences individuelles et collectives. Remarquons qu'il se décrit par sa fonction, tandis

que les étudiants dévoilent des informations plus personnelles, e.g. des états d'âme, des

intentions. La différence de statut détermine la façon de communiquer. L'animateur occupe

une place bien particulière, à l'interface entre la communauté des étudiants et les autres

communautés appartenant à la constellation de communautés que représente le campus

FORSE (informaticiens, enseignants, tuteurs, administratifs). Il rappelle le cadre prescrit

par l'institution. Nous avons noté dans la littérature l'importance du pilotage des CdP. Par

sa présence, son soutien, et la pertinence de ses interventions, l'animateur « cultive » la

communauté. Il n'est pas le seul. Le petit groupe d'étudiants rassemblant les plus actifs, qui

représente pour Wenger le noyau de la CdP, a aussi cette capacité à développer une énergie

sociale qui participe à la vitalité de la communauté.

• Une entreprise commune

L'entreprise commune qui réunit les membres du campus numérique FORSE concerne

l'enseignement-apprentissage à un niveau universitaire. Elle n'est pas uniquement un

objectif, mais plutôt un processus s’intégrant dans la pratique qui génère une énergie

sociale et la négociation d'actions communes. Pour les étudiants, la pratique se décline en

plusieurs activités, e.g étudier en vue de la validation d'un diplôme de Licence, apprendre

des cours, créer des fiches de révision, préparer les regroupements, s’entraîner à l'examen

et envoyer les EEE au CNED, mais elle ne se limite pas à ces aspects. Elle comprend aussi

des aspects personnels et interpersonnels. Par exemple, contribuer à la lutte contre le

sentiment d'isolement en échangeant avec les pairs peut rendre plus facile le fait d'étudier à

distance. Échanger des méthodes ou des façons de mieux communiquer peut faciliter

l'apprentissage en ligne. Chacun participe à sa façon à cette entreprise commune. Nous

avons constaté, d'une part que le forum général permet de nouer des liens, puis de

poursuivre les conversations ailleurs, grâce à l'utilisation d'autres outils de communication,

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d'autre part que des étudiants sont plus visibles que d'autres sur le forum. Enfin, l'entreprise

commune suppose un processus dynamique. Nous remarquons que les étudiants font

référence aux envois réguliers des EEE, aux dates de regroupement, à l'échéance finale que

représente l'examen. Ces éléments, qui rythment l'année, contribuent à donner du sens à

l'expérience individuelle et collective. Les aspects temporels façonnent la pratique et

l'inscrivent dans l'entreprise commune.

• Un répertoire partagé

Pour les étudiants de FORSE, le répertoire partagé est constitué des ressources communes

fournies par l'institution, i.e. les cours numérisés conçus par les enseignants, les différentes

informations transmises sur les forums ou pages d'annonces, auxquelles s'ajoutent les

ressources créées par les étudiants et mises à disposition de tous (Fiches d'apprentissages

ou de révisions, conseils, comptes rendus d'expériences). Ce répertoire comprend aussi un

langage commun, des mots et concepts qui n'auraient aucun sens pour une personne

extérieure à la communauté. Par exemple, l'acronyme EEE que l'on retrouve souvent sur

les messages, n'a réellement de sens que pour les acteurs du campus FORSE. Pour les

étudiants, l'EEE fait référence à une expérience individuelle spécifique aux étudiants de

L3. Sur un registre similaire, le terme « regroupement » prend une tonalité particulière

dans ce contexte d'enseignement-apprentissage à distance. Il réfère encore plus fortement à

la notion de co-présence physique. Pour un étudiant à distance, le regroupement signifie

aussi « mettre des visages sur les noms » et identifier plus précisément ses pairs, du moins

une partie d'entre eux. Bien qu'elle ne soit pas obligatoire, la participation au regroupement

représente aussi un acte fort d'inscription dans la communauté. 69 % des répondants y ont

participé. Terminons l'examen, non exhaustif, de ce répertoire partagé en soulignant que les

outils en font aussi partie. Nous proposons de considérer le forum, qui selon cette étude est

l'outil le plus utilisé par les étudiants pour échanger avec leurs pairs, du moins au début de

leur formation, comme un objet commun utilisé pour l'action de communication et qui

donne un sens particulier à cette expérience d'apprentissage à distance.

6.4. La dualité participation-réification sur le campus FORSENous avons précisé dans cette étude quelques éléments concernant la participation et la

réification sur le campus. Selon Wenger (2001), participer activement dans le contexte

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d'une plate-forme en ligne ne va pas de soi et nécessite un apprentissage de la part des

membres de la communauté. Nous avons constaté qu'il existe différents niveaux de

participation sur le forum. La revue des écrits a mis en évidence les notions de

participation active et passive au sein des CdP. Les résultats de l'analyse de l’agora montre

que quelques étudiants y sont particulièrement actifs. Ce noyau est composé de 8 étudiants

soit 13 % des participants (les 62 étudiants qui postent des messages sur le forum). Ils sont

présents toute l'année, postent 40 % de l'ensemble des messages du corpus, engagent un

tiers des fils de discussion, et les pièces jointes sont toutes transmises par cinq d'entre eux.

Les résultats obtenus par l'exploitation du questionnaire montrent qu'à l'échelle de Likert

17 % des étudiants ont des scores élevés que nous associons à cette partie plus active de la

promotion. A la question de leur perception de leur niveau d'activité, 26 % se considèrent

comme actifs ou très actifs. Bien que ces taux soient différents suivant les instruments de

mesure, ils ne varient pas radicalement et restent proches de ce que nous avons trouvé dans

la littérature. Notons qu'une position périphérique et le peu de participation sur le forum

n'excluent pas une réussite aux examens de fin d'année, comme l'ont souligné Béziat,

Godinet et Wallet (2005) dans leur étude sur les promotions de Licence 3 2004-2005,

2005-2006 et Master1 2004-2005 du campus FORSE. Ces auteurs ont par ailleurs eux-

aussi observé l'existence d'un groupe d'étudiants plus engagés que la majorité.

Ces différents niveaux d'implication contribuent à définir des identités de participation

(Wenger, 2005). Certains étudiants sont plus visibles que d'autres. Cette identité est aussi

caractérisée par ce qui est exprimé par les autres membres du groupe. Nous relevons par

exemple qu'un étudiant utilise le terme « experts » pour désigner ceux qui donnent des

réponses aux questions posées sur le forum (Etu42-P3 :« HELLO merci pour ces réponses

très détaillés on voit les experts! A+ »). Nistor (2011) soutient que dans une CdP l'expert

n'est pas seulement celui qui a des compétences ou connaissances supérieures mais celui

qui est reconnu comme tel par les autres membres du collectif. Quel que soit leur niveau

de participation, les étudiants apprennent les uns des autres, ce que nous pouvons mettre

en lien avec nos résultats montrant qu'un tiers (31 %) des étudiants interrogés font appel à

leurs pairs lorsqu'ils se trouvent en difficulté dans l'apprentissage d'un cours. La recherche

d'aide auprès du tuteur ou de l'enseignant responsable du cours ne concerne que 18 %

d'entre eux.

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La participation est couplée à la réification dans une relation de complémentarité. Sur la

plate-forme FORSE, nous observons que, dans le cadre de leurs apprentissages, les

étudiants créent des fiches qui réifient des connaissances, puis les partagent avec leurs

pairs en les rendant publiques sur le forum. Nous avons vu que 23 pièces jointes sont

échangées entre les étudiants, dont 21 en fin d'année. 19 sont des fiches de révisions des

cours réalisées individuellement par certains étudiants, essentiellement ceux appartenant au

noyau actif de la communauté. Ces connaissances réifiées et partagées donnent une tonalité

à l'engagement mutuel qu'un étudiant qualifie de « foad spirit » (Etu5-P3 :« Bonsoir, J

aime la foad spirit: bien fait et utile merci » ; « Bonjour $33, merci beaucoup pour ta

synthèse, elle va bien me servir. Vive le FOAD spirit ... »). Un autre qui fait partie du noyau

actif de la communauté partage ce point de vue (Etu50-P3 :« Bonjour à vous, Merci aux

explications des uns et des autres, à la contribution d'xxxx.... : quelle solidarité !!! Bon

courage à vous pour cette dernière ligne droite... »). Relativisons cependant cette notion de

partage, car il existe aussi un esprit consumériste sur les forums. Wenger (2005b) considère

d'ailleurs que notre culture individualiste et compétitive doit évoluer car elle va à l'encontre

des communautés de pratique. Le partage et la solidarité face à la tâche d’apprentissage

représentent un agir mais aussi un état d'esprit, une façon d'être qui a probablement des

effets sur les lecteurs du forum quant à leur façon de vivre cette expérience. Rappelons

qu'alors qu'une minorité d'entre eux est réellement active sur le forum, un étudiant

interrogé sur deux considère que l'outil forum a pour fonction majeure de faciliter le

partage, l'entraide et le sentiment d'appartenance à une communauté.

L'utilisation du terme « Agora » pour désigner le forum général représente un autre

exemple de réification. Ce mot, avec toute la connotation historique et le sens de

rassemblement public qu'il contient, désigne le lieu qui permet les échanges et donc la

participation sur le campus. Notons aussi que certains étudiants se nomment, se présentent

ou signent leurs messages en accolant à leur nom ou prénom le code de leur dominante

(D1, D2...) ou encore la désignation de leur groupe de tutorat. Cette forme de réification,

qui signe l’appartenance à un groupe, contribue aussi à une définition identitaire. L'identité

personnelle sur le campus est complétée par ces éléments qui donnent des indications sur

les centres d'intérêt communs mais aussi permet de se retrouver sur les espaces de

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communication dédiés (forums par groupe de tutorat). De nombreux objets communs

fournis par l'institution, e.g, le guide de l'étudiant, les chartes d'utilisation des forums, les

pages de conseils sur la plate-forme, les supports pour les EEE, les étiquettes CNED, sont

des outils qui permettent la participation en lui donnant du sens. Les chartes et conseils

techniques soutiennent la participation en rendant plus familier l'environnement

technologique. Rappelons que les aspects techniques sont évoqués dans 18% des messages

à l'ouverture de la plate-forme.

6.5. Diversité des apprentissages L'un des intérêts du concept de communauté de pratique est de mettre en évidence la

diversité des apprentissages réalisés dans un tel contexte. Le campus FORSE a pour

vocation initiale de permettre à des étudiants d'acquérir des connaissances dans le domaine

des sciences de l'éducation. L'analyse des traces du forum ainsi que des perceptions des

étudiants montrent qu'ils font des apprentissages qui vont au-delà de l'acquisition de

savoirs disciplinaires. Ils apprennent à naviguer dans l'environnement informatique

blackboard et pour certains à utiliser les outils technologiques proposés. Même si la

majorité considère ces outils comme faciles à utiliser, la plupart ne les ont pas manipulés

avant leur entrée en formation, exception faite de la messagerie électronique qui est d'usage

courant pour tous. Cet apprentissage technique représente une étape que semblent

confirmer les données recueillies. En phase 1, l'évocation des aspects techniques est

présente dans 18 % des messages pour ensuite diminuer progressivement en milieu et fin

d'année (11 % et 7 % des messages). Nous supposons que l'environnement informatique est

de mieux en mieux maîtrisé par les étudiants, qui font donc cet apprentissage parmi

d'autres. Ils apprennent aussi à communiquer à distance, et grâce à ces échanges,

progressent dans leur connaissance des autres acteurs du dispositif, du moins d'une partie

d'entre eux. Ils prennent progressivement conscience de qui sont leurs pairs et apprennent

les uns des autres. Audran (2005) soutient que sur les forums en contexte

d’apprentissage, « on apprend l'autre avant d'apprendre de l'autre ».

Les étudiants apprennent à apprendre à distance. Étudier dans la solitude et persister dans

ce sens est aussi une compétence qui s’acquiert par la pratique et se renforce par

l'encouragement mutuel. Nous avons vu (section 5.1.1.) que la moitié des étudiants

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considère que le forum favorise avant tout le partage, l'entraide et le sentiment

d'appartenance à une communauté. Un quart d'entre eux estime que cet outil permet de

ressentir la présence d'autrui. L'isolement inhérent à ce type de cursus est peut-être

compensé par cette présence à distance de pairs qui ressentent les mêmes difficultés. Les

encouragements et marques de solidarité qui apparaissent dans un quart des messages de

l'ensemble du corpus attestent une conscience généralisée de la difficulté du parcours

individuel. De même, alors qu'elles sont réalisées dans l'isolement, la mise à disposition de

tous de fiches d'apprentissages ou de révisions contribue à la cohésion du collectif.

L'expérience du partage sur un forum ne va pas de soi. Elle nécessite de dépasser des

craintes quant à l'exposition publique d'écrits personnels. De plus, elle n'est pas privilégiée

dans les différents parcours scolaires où il est davantage préconisé de travailler pour soi.

Dans une CdP, savoir donner et recevoir de l'aide est plus important que posséder une

expertise dans un domaine (Wenger, 2005). Précisons que notre vision de ce que peuvent

apprendre des étudiants sur un campus numérique est nécessairement partielle. L'essentiel

se trouve au niveau de l’expérience individuelle et du sens que chacun donne à son

expérience. Dans leurs réponses au questionnaire, 19 étudiants donnent des précisions sur

ce qu'ils ont le sentiment d'apprendre sur le campus FORSE qui n'est pas en lien direct

avec les sciences de l'éducation. Ils évoquent des habiletés à contrôler l'environnement

informatique, à gérer les contraintes institutionnelles, des capacités à travailler en groupe, à

s'entraider, à se ressourcer, à faire connaissance avec les autres étudiants. Nous résumons

ces divers apprentissages à l'acquisition de « savoir faire », mais aussi de « savoir être » un

étudiant à distance.

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6.6. Limites de l'étudeNous pensons avoir triangulé les données en utilisant deux instruments de recueils,

l'exploitation d'un questionnaire et le prélèvement des traces enregistrées du forum, et en

mixant pour chaque instrument les méthodes quantitatives et qualitatives. Quelques failles

méthodologiques concourent cependant à apporter des biais et à limiter la validité de cette

recherche. En ce qui concerne le questionnaire, la taille de l'échantillon est réduite à 72

individus sur 433 inscrits en Licence 3. Bien que nous soyons au-dessus du seuil minimal

de représentativité (30 répondants), ce taux de réponse reste faible (17 %) et peut limiter la

validité des résultats. On peut cependant relativiser ce taux limité de répondants, si l'on

considère que tous les inscrits à l'université ne commencent pas réellement leur cursus et

qu'il y aurait 23 % d'« étudiants dormants » (Deceuninck, 2005) qui sont inscrits mais ne se

manifestent jamais et ne passent pas les examens. Les résultats peuvent en outre être

biaisés par la méthode de recueil des données. L'échantillon n'a pas été choisi de manière

aléatoire, car les étudiants ont répondu sur la base du volontariat. Il est possible que les

répondants soient ceux qui utilisent plus facilement les outils informatiques ou ceux qui

accèdent le plus souvent à la plate-forme. Ce biais est à relativiser du fait de l'usage de plus

en plus généralisé des outils numériques en particulier à ce niveau de formation.

Concernant le second instrument de mesure, nous avons effectué seule l'analyse des traces

enregistrées du forum. L'inévitable risque de subjectivité aurait pu être compensé si cette

démarche avait été réalisée par plusieurs codeurs. Par ailleurs, une multitude de variables

individuelles (vie familiale, professionnelle, style d'apprentissage…) ou d'éléments

extérieurs peuvent expliquer l'instabilité des échanges sur un forum. Il est impossible de

prendre en compte tous ces éléments de contexte qui pourraient expliquer partiellement la

plus ou moins grande participation des étudiants. Ce qui se joue dans un tel environnement

de formation est complexe et de multiples facteurs peuvent influencer les résultats sans

qu'il soit possible de neutraliser toutes ces variables. Enfin, cette étude concerne un

environnement spécifique, le campus numérique FORSE, et sa généralisation à d'autres

contextes mériterait des recherches complémentaires.

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7. Perspectives

La théorie des communautés de pratique est complexe mais particulièrement stimulante car

elle ouvre de vastes champs de réflexions et de recherches. Cet éclairage théorique est

utilisé au niveau des organisations professionnelles dans le cadre de la gestion des

connaissances pouvant émerger au sein de différents collectifs. Certaines entreprises ont

d'ailleurs « forcé le concept » initial pour l'adapter à leur vision managériale du monde

(Cohendet et al., 2010). Dans le secteur éducatif, des communautés de pratique

d'enseignants se développent pour échanger des savoirs professionnels. Il nous semble qu'il

existe au sein des groupes d'étudiants à distance (mais aussi en présence) une énergie

sociale réelle ou potentielle qui pourrait aussi être prise en compte pour multiplier les

occasions de donner du sens à l'expérience individuelle et collective des apprenants.

Les communautés virtuelles sont confrontées aux problèmes de la faible participation et de

l'abandon (Michinov, 2003). Selon Deceuninck (2005), un étudiant à distance sur cinq

abandonne en cours de formation. Il serait intéressant d'explorer s'il existe des liens de

corrélation entre la tentation de l'abandon et la difficulté pour un étudiant à donner du sens

à son expérience sociale et à sa pratique dans un environnement d'enseignement-

apprentissage instrumenté. Le principal motif d'abandon en formation à distance est le

sentiment d'isolement lié au manque d'attention des pairs ou enseignants (Glikman, 2002).

Il serait utile de vérifier si la multiplication des outils d'awareness pourrait contribuer à

renforcer le lien social au sein de la communauté, favorisant ainsi la participation et

l'engagement de ses membres. Augmenter la visibilité des humains derrière les machines

permettrait-il d'optimiser le processus de création de la CdP comme le suggère Wenger

(2001) ? Une étude expérimentale comparant des environnements avec ou sans outils de

visibilité d'autrui pourrait tenter de répondre à cette question.

Les membres d'une CdP interagissent, du moins une partie d'entre eux. Nous n'avons pas

exploré la structure de ces interactions. Qui échange avec qui et pourquoi ? Notre étude

pourrait être prolongée et approfondie par l'analyse d'un point de vue sociométrique de ces

différents échanges, particulièrement au niveau du noyau actif de la communauté. A

l'opposé de ces participants actifs, il serait tout aussi constructif d'engager une étude ciblée

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sur les étudiants qui se connectent uniquement pour lire les messages sur la plate-forme

mais qui n'écrivent pas et n'échangent pas avec leurs pairs. Cette forme de participation à la

périphérie a t-elle une incidence sur l'apprentissage ? Que faut-il pour que s'engage un

mouvement vers le noyau de la communauté ? Quels sont les éléments déclencheurs d'une

telle trajectoire d'apprentissage ? Cette question du positionnement dans la communauté et

de son éventuelle variation pourrait faire l'objet d'une exploration spécifique.

Cette étude s'est intéressée aux contenus écrits exposés sur un forum et nous avons cité

Todorov reprenant la perspective dialogique chère à Bakhtine. Nous avons vu que l'activité

sociale sur le campus est caractérisée par la participation, active ou passive, à un discours.

L'apprenant donne du sens à son expérience individuelle et sociale au travers des textes

émis et reçus. Cet aspect pourrait être approfondi par l'étude des discours interdépendants

et de leur corrélation avec les processus d'apprentissages individuels et collectifs (Dessus

et al., 2009). Les échanges discursifs entre les étudiants et l'animateur de la plate-forme

seraient intéressants à analyser dans ce qu'ils favorisent la négociation du sens de

l'expérience de chacun des participants. Nous avons effleuré cet aspect en constatant les

références à d'autres acteurs du dispositif dans le discours de l'animateur ou des étudiants.

Enfin, dans une CdP la question des valeurs communes est importante. Une piste à

interroger concerne la notion de partage. Savoir demander de l'aide ou en donner sont deux

compétences importantes qui soutiennent les apprentissages formels et informels. La

culture du monde éducatif privilégie l'évaluation individuelle dans un contexte social

marqué par la compétitivité. La question de la confrontation de ces valeurs pourrait être

explorée.

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8. Conclusion

Cette étude s'intéresse à la genèse d'une communauté de pratique (Wenger, 2005) au sein

du campus numérique FORSE. A l'aide de cet éclairage théorique, l'usage du forum de

discussion est examiné en ciblant une promotion d'étudiants engagés dans ce dispositif. Les

résultats montrent que cet outil de communication joue un rôle crucial, particulièrement au

démarrage de la formation, et favorise la genèse d'une communauté de pratique. Il rend en

effet possibles plusieurs processus : des étudiants l'investissent comme un lieu d'échanges

puis étendent cet espace social à des sphères privées ; l'exposition publique des messages et

les interactions en dehors du dispositif favorisent une prise de conscience de la présence et

des particularités d'autrui (awareness). Les autres acteurs sont progressivement reconnus

comme ayant les mêmes intentions, les mêmes buts, les mêmes difficultés, ce qui éveille

un sentiment d'appartenance à une communauté. Toutes les spécificités de ce collectif que

nous avons décrites supra, i.e., l'engagement mutuel, les activités d’entraide et de partage,

les différents niveaux de participation avec en particulier un noyau très actif, les éléments

de réification, le caractérisent comme une communauté de pratique. Nous proposons de

résumer le déroulement de ce processus à l'aide du schéma ci-dessous.

Ce mouvement nous semble être circulaire car l'engagement dans la pratique contribue

aussi à renforcer la connaissance d'autrui. La structuration du forum donne des indications

concernant l'activité des pairs, le contenu écrit des messages dévoile des éléments plus

directement liés à leur personnalité ou à leur engagement dans la communauté. Ces aspects

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Figure 8 : Le forum comme outil d'aide à la genèse d'une communauté de pratique

Cycle d'inscription dans une communauté de pratique

Connaître autrui

AWARENESS COMMUNAUTE COMMUNAUTE de PRATIQUE

Reconnaître autrui comme semblable Engagement mutuel

Usage de l'outil forum

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sociaux participent à la négociation du sens donné par chaque étudiant à sa pratique

d'apprenant en ligne. L'outil forum permet différents modes de participation allant d'un

pôle d'engagement maximal par l'écriture fréquente de messages, l'envoi de documents, le

lancement de discussions, l'aide apportée ou sollicitée, à un pôle d'engagement minimal qui

consiste à lire de temps en temps les contenus postés. L'engagement dans les activités de

communication et d'apprentissage, rendu possible par l'outil forum puis développé en

dehors de celui-ci, est ainsi variable d'un individu à l'autre et détermine des identités de

participation multiples et évolutives, visibles ou plus souterraines. Des documents, des

informations, des expériences, des encouragements, des concepts, des états d'âme, sont

partagés et contribuent pour chaque étudiant à la construction du sens qu'il donne à son

expérience dans cet environnement de formation particulier. Un petit groupe d'étudiants est

particulièrement impliqué dans les activités d'échanges et de partages constituant le noyau

actif de la CdP. Par ses interventions sur le forum, particulièrement à l'ouverture de la

plate-forme, l'animateur joue un rôle de catalyseur des interactions et participe pour

chacun des acteurs du forum à la négociation de la signification donnée à son expérience.

Cette fonction d'animation s'avère cruciale pour « cultiver » la communauté.

L'intérêt de l'éclairage théorique proposé par Wenger est qu'il soutient l'imbrication

constante des aspects individuels et collectifs, de l'action et de la pensée humaine, mais

aussi des artéfacts et des personnes. L'énergie sociale susceptible d'émerger d'un groupe

d'individus en interaction et ayant un centre d'intérêt commun mérite une attention

particulière, car elle favorise différents processus d'apprentissages, variables d'un individu

à l'autre, d'un collectif à l'autre. Nous avons montré que l'outil forum peut servir de support

à la création et à la persistance d'une communauté de pratique. Elle nécessite cependant

l'intervention de quelques « jardiniers » afin qu'elle puisse éclore et se développer. La

question de savoir comment bien la « cultiver » reste délicate et pourrait faire l'objet d'une

étude complémentaire.

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10. Annexes

Annexe ILe questionnaire :

Bonjour,

Ce questionnaire vous est proposé dans le cadre d'une recherche sur les échanges entre les membres d'une communauté d'étudiants inscrits sur un campus numérique. L'objectif est de mieux comprendre les modalités de communication et d'apprentissage dans un environnement informatique et à distance. Les termes "outils de communication" font référence aux objets techniques qui permettent les échanges entre les étudiants, que ce soit sur un mode synchrone ou asynchrone. Ce questionnaire se déroule en quatre étapes. Chaque étape regroupe une série d'environ huit questions. Les trois premières séries concernent votre usage des outils de communication, votre pratique sur le campus FORSE, votre perception des autres étudiants. La dernière série regroupe quelques questions d'ordre plus général. Le temps nécessaire pour répondre est estimé à environ vingt minutes. Merci de prendre ces quelques minutes pour participer à cette étude. Votre participation est volontaire, anonyme et sans incidence sur votre parcours de formation. Si vous le souhaitez, vous pourrez être informé des résultats en envoyant un message à l'adresse de messagerie suivante : [email protected] Cette adresse de contact peut aussi être utilisée en cas de difficultés pour compléter ce questionnaire.

Commençons par aborder votre usage des outils de communication

Q1- Avant de commencer votre formation sur le campus FORSE, aviez-vous déjà utilisé les outils de communication suivants ?

Souvent Parfois Rarement Jamais

Courrier électronique

Forum de discussion

Messagerie instantanée (tchat)

Liste de diffusion

Réseau social (exemples : Facebook, MySpace, Twitter, ...)

Q2- A quel titre les aviez-vous le plus souvent utilisés ? Veuillez sélectionner seulement une réponse ci-dessous

• A titre professionnel • A titre privé • A titre professionnel et privé • Non concerné(e)

Q3- Avez-vous des difficultés à utiliser ces outils ? (Cochez "Non concerné(e)" pour les outils que vous n'utilisez pas) Beaucoup Moyennement Pas du tout Non concerné(e)

Courrier électronique

Forum de discussion

Messagerie instantanée (tchat)

Liste de diffusion

Réseau social

Q4- Lors de votre premier mois de connexion, quel outil de la plateforme FORSE avez-vous utilisé le plus souvent pour

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communiquer avec les autres étudiants ? Il s'agit ici de considérer votre premier mois sur le campus FORSE au tout début de votre formation (donc en L3 année 1 pour ceux qui font la formation en deux ans)

• Le courrier électronique • Le forum de discussion • L'espace de tchat • Non concerné(e)

Q5- Au cours de votre formation, avez-vous utilisé d'autres outils que ceux fournis par l'université pour communiquer avec les étudiants du campus FORSE ? Cochez la ou les réponses

• Le téléphone (fixe, portable, par ordinateur) • Votre messagerie électronique personnelle • Un réseau social (exemple : My Space, Facebook,...) • Un espace de tchat écrit (Exemple : MSN, Skype, ...) • Un espace de tchat avec audio-vidéo (MSN, Skype, ...) • Autre :

Q6- Précisez à partir de quelle période de votre formation vous avez commencé à utiliser un outil non fourni par l'université pour communiquer avec des étudiants ? Veuillez sélectionner seulement une réponse ci-dessous

• Au cours du premier mois • Au cours des trois premiers mois • En milieu d'année universitaire • En fin d'année universitaire • Je n'ai pas utilisé d'autres outils

Q7- Pour compléter votre réponse précédente, indiquez ce qui a motivé l'utilisation d'un autre outil à cette période :

Q8- Parmi ces outils de communication, lequel considérez-vous comme le plus important pour démarrer une formation sur le campus FORSE ? Veuillez sélectionner seulement une réponse ci-dessous

• La messagerie électronique fournie par l'université • Votre messagerie électronique personnelle • Le forum de discussion général (agora) • Le forum de discussion en groupe de tutorat • L'espace de tchat fourni par l'université • Un espace de tchat proposé par des étudiants (MSN, Skype, etc..)

Continuons avec votre pratique sur le campus FORSE :

Q9- A quelle fréquence vous connectez-vous sur la plateforme FORSE pour lire les nouveaux messages sur les forums de discussion ? Veuillez sélectionner seulement une réponse ci-dessous

• Plusieurs fois par jour • Une fois par jour • Plusieurs fois par semaine • Une fois par semaine • Plusieurs fois par mois • Une fois par mois • Moins d'une fois par mois • Autre :

Q10- A quelle fréquence écrivez-vous des messages sur les forums de discussion ? Veuillez sélectionner seulement une réponse ci-dessous

• Plusieurs fois par jour • Une fois par jour • Plusieurs fois par semaine • Une fois par semaine • Plusieurs fois par mois • Une fois par mois • Moins d'une fois par mois • Autre :

Q11- Le recours au forum de discussion est-il selon vous davantage nécessaire pour étudier certains cours ? Si c'est le cas,

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merci de préciser pourquoi en donnant un exemple ci-dessous

Q12- Lorsque vous vous trouvez en difficulté par rapport à un cours, où allez-vous prioritairement chercher de l'aide ?

• Auprès de l'enseignant ou tuteur responsable du cours • Auprès d'autres étudiants de votre promotion • Auprès de votre entourage professionnel • Auprès de votre entourage familial • Je ne demande pas d'aide • Autre :

Q13- Dans quel domaine peut-il vous arriver de proposer votre aide aux autres étudiants ? Souvent Parfois Rarement Jamais

Difficultés directement liées au contenu d'un enseignement

Problèmes dans l'organisation de l'apprentissage d'un cours

Problèmes techniques

Problèmes administratifs

Q14- Dans quel domaine peut-il vous arriver de demander de l'aide aux autres étudiants ? Souvent Parfois Rarement Jamais

Difficultés directement liées au contenu d'un enseignement

Problèmes dans l'organisation de l'apprentissage d'un cours

Problèmes techniques

Problèmes administratifs

Q15- Pourriez-vous citer deux cours que vous avez étudiés en gérant différemment votre apprentissage ? Par exemple : j'ai appris tel cours seul(e), tel autre en groupe, avec tels moyens de communication, telles méthodes ? etc ...

Et maintenant, abordons votre perception de la formation et des autres étudiants

Q16- Vous considérez-vous comme un(e) étudiant(e) participant activement aux échanges sur la plateforme FORSE ? Veuillez sélectionner seulement une réponse ci-dessous

• Tout à fait • Plutôt • Plutôt pas • Pas du tout

Q17- Qu'apprenez-vous sur le campus FORSE qui n'est pas en lien direct avec le contenu des sciences de l'éducation (autres disciplines et compétences) ?

Q18- Etes-vous d'accord avec ces différentes propositions ?

Tout à fait Plutôt Plutôt pas

Pas du tout Sans avis

Pour faire des apprentissages, j'ai besoin d'échanger sur la plateforme FORSE avec les autres étudiants

Je peux suivre ma formation sans échanger avec les autres étudiants

Ecrire sur les forums est un bon moyen pour intégrer un groupe d'étudiants

J'ai des difficultés à communiquer avec les autres étudiants car je maîtrise mal les différents outils de communication à distance

J'ai des relations privilégiées avec quelques autres étudiants avec lesquels j'ai des échanges réguliers

La plupart du temps, j'observe les échanges entre les étudiants

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Tout à fait Plutôt Plutôt pas

Pas du tout Sans avis

sans m'y impliquer

Q19 : Selon vous, peut-on avoir confiance en l'autre quand on communique avec lui uniquement à distance ?

• Oui • Non • Je ne sais pas

Q20- Expliquez en quelques mots votre réponse à la question précédente :

Q21- A la lecture de messages postés sur un forum par des acteurs de la plateforme (étudiants, enseignants, tuteurs, ...), vous est-il arrivé de leur imaginer ? Cochez la ou les réponses

• Une apparence physique • Des traits de caractère • Un type de personnalité • Des qualités • Des défauts • Des intentions • Des projets • Autre :

Q22- Avez-vous un exemple pour illustrer votre réponse précédente ?

Q23- Etes-vous d'accord avec ces différentes propositions ?

Tout à fait Plutôt Plutôt pas Pas du tout Non concerné(e)

Je peux facilement communiquer en ligne avec des étudiants même si je ne les ai jamais rencontrés en face-à-face

Si j'écris peu sur les forums c'est parce que je trouve la communication difficile avec cet outil

Lire les messages sur les forums me permet de ressentir la présence des autres étudiants

Je trouve parfois difficile d'interpréter le sens d'un message écrit sur un forum

J'ai le sentiment de mieux connaitre les étudiants avec lesquels je communique régulièrement sur les forums

Je me sens isolé(e) car je ressens peu la présence des autres étudiants

Q24- Pourriez-vous définir en quelques mots la fonction la plus importante de l'outil "forum de discussion" dans votre parcours de formation ?

Et pour terminer quelques questions plus généralesQ25- Etes-vous un homme ou une femme ?

• Homme • Femme

Q26- Quel est votre âge ?

• Moins de 25 ans • De 25 à 34 ans • De 35 à 44 ans • De 45 à 54 ans • Plus de 55 ans

Q27- Quelle est votre situation familiale ?

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• En couple sans enfant(s) • En couple avec enfant(s) • Famille monoparentale • Personne seule

Q28- Si vous exercez actuellement une profession, précisez laquelle ? Q29- Avec quel type de contrat exercez-vous votre activité professionnelle ?

• Temps plein • Temps partiel • Non concerné(e)

Q30- Avez-vous l'habitude de travailler en équipe ?

• Oui • Non • Non concerné(e)

Q31: Si vous suivez les cours de Licence 3 en deux ans, êtes-vous ?

• En L3 année 1 • En L3 année 2 • Non concerné(e)

Q32- Avez-vous participé au premier regroupement à l'université au début de votre formation ? Pour les étudiants qui suivent les cours de Licence3 en deux ans, il s'agit du premier regroupement de l'année1

• Oui • Non

Q33- Dans quelle université êtes-vous inscrit(e) ?

• Rouen • Lyon 2

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Annexe II

Quelques résultats complémentaires :

► Soixante-douze étudiants ont répondu au questionnaire, parmi lesquels nous trouvons 64 femmes et 8

hommes. La moyenne d'âge est de 36 ans (Ecart-type : 8 ans ), avec une valeur modale représentée par

la classe [35 à 44 ans]. 61% (n=44) des individus occupent un emploi à temps plein tout en poursuivant

leurs études. 88 % (n=63) ont l'habitude de travailler en équipe dans leur milieu professionnel. 54 %

(n=39) préparent la Licence en un an. Parmi ceux qui préparent le diplôme en deux ans (n=33), 64 %

sont en première année. Si l'on tient compte du fait que des étudiants sont en deuxième année (n=12),

83 % des étudiants qui ont répondu au questionnaire démarrent leur formation sur le campus. 69 % des

étudiants ont participé au premier regroupement organisé à l'université en début de formation.

► Avant leur entrée en formation, la totalité des étudiants a déjà utilisé une messagerie électronique,

dont 61 % à titre à la fois privé et professionnel. 65 % n'ont pas ou peu utilisé de forum de discussion.

Seul, un tiers des étudiants a un usage fréquent de l'outil forum lorsqu'il démarre sa formation sur le

campus FORSE. Presque un étudiant sur deux a un usage habituel d'un réseau social.

Souvent Parfois Rarement JamaisEffectif Fréquence Effectif Fréquence Effectif Fréquence Effectif Fréquence

Courrier électronique

72 100% 0 0% 0 0% 0 0%

Forum de discussion

25 34,72% 12 16,67% 22 30,56% 13 18,06%

Messagerie instantanée

27 37,50% 18 25% 14 19,44% 13 18,06%

Liste de diffusion

9 12,50% 18 25% 12 16,67% 31 43,06%

Réseau social 31 43,06% 12 16,67% 11 15,28% 17 23,61%

Tableau I : Usage des outils de communication avant l'inscription sur le campus FORSE

► La variabilité dans la fréquence des recours aux différents outils ne se retrouve pas dans la

perception des étudiants quant à leur aisance dans leur utilisation. Des taux forts concernant la variable

facilité d'utilisation s'observent pour tous les outils.

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Très difficile

Moyennementdifficile

Pas du toutdifficile

Effectif Fréquence Effectif Fréquence Effectif Fréquence Nombre de répondants

Courrier électronique

0 0% 1 1,43% 69 98,57% 70

Forum de discussion

2 3,08% 12 18,46% 51 78,46% 65

Messagerie instantanée

4 6,78% 6 10,17% 49 83,05% 59

Liste de diffusion

1 2,33% 13 30,23% 29 67,44% 43

Réseau social 2 3,92% 12 23,53% 40 78,43% 51

Tableau II: Perception des étudiants de leur difficulté à utiliser les outils numériques

► Le croisement des variables « facilité d'usage du forum » et « perception de la participation » nous

permet d'examiner les liens entre l'aisance des étudiants dans l'utilisation de l'outil forum et leur

perception de leur niveau d'activité sur la plate-forme FORSE.

Perception de la participation Actif Non actif Nombre de

répondants

Usage de l'outil forum Effectif Fréquence Effectif FréquenceSans difficulté 17 33,33% 34 66,67% 51Avec difficulté 1 7,14% 13 92,86% 14Total 18 27,69% 47 72,31% 65

Tableau III: Usage de l'outil forum et perception de la participation

Des difficultés dans l'utilisation de l'outil forum semblent rendre plus difficile la participation au sein de

la communauté, mais une aisance dans cet usage ne signifie pas pour autant une très grande implication

dans les échanges interpersonnels.

► Si nous examinons la question de la confiance en distinguant les étudiants qui démarrent la formation

de ceux qui ont déjà une année d'expérience, on observe que le fait d'être novice dans la communauté

n'empêche pas d'avoir confiance en l'autre (Seulement 12 des 72 étudiants qui ont répondu au

questionnaire sont en deuxième année de L3).

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Confiance en l'autre malgré la communication à distanceConfiance Pas confiance Ne sais pas Total

Effectif Fréquence Effectif Fréquence Effectif Fréquence

Durée de la formation et année d'inscription

En un an 23 58,97% 2 5,13% 14 35,90% 39En deux ans, année1

15 71,43% 1 4,76% 5 23,81% 21

En deux ans, année2

7 58,83% 0 0% 5 41,67% 12

Total 45 62,50% 3 4,17% 24 33,33% 72

Tableau IV : Confiance en l'autre en fonction de l'ancienneté dans la formation

► La question de la différence d’implication entre les étudiants qui sont en première année, et donc

démarrent leur formation, et les autres qui sont plus anciens, est formalisée par le tableau V. Ceux qui

préparent la Licence en une année semblent s'impliquer davantage dans les échanges. Ces étudiants ont

pourtant une charge de travail très lourde, à laquelle s'ajoute souvent une vie professionnelle (61 % des

répondants). Ce résultat n'est pas en adéquation avec les préconisations des auteurs concernant

l'importance de la disponibilité pour participer activement aux échanges au sein d'une CdP (Wenger,

2001). Pour ceux qui font ce parcours en deux ans, la différence d'implication entre les premières et

deuxièmes années n'est pas significative. Ces résultats sont cependant à relativiser car ils concernent un

faible nombre de répondants.

Perception de l'implication dans les échanges Actif Inactif Total

Effectif Fréquence Effectif Fréquence

Durée de la formation et année d'inscription

En un an 12 30,77% 27 69,23% 39En deux ans, année1

4 19,05% 17 80,95% 21

En deux ans, année2

2 16,67% 10 83,33% 12

Total 18 25% 54 75% 72

Tableau V : Perception par les étudiants de leur implication dans les échanges suivant leur année d'inscription

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Annexe IIITraitement qualitatif de la variable textuelle Q7 : Motivation à l'utilisation d'un autre outil que ceux proposés sur le campus en début de formation

45 réponses

Catégorisation : habitude d'utilisation ou aspect pratique : 21créer et/ou maintenir des liens plus personnels : 13Échanges et partage dans le cadre d'un travail académique : 8

ET2 pour transmettre les cours à une étudiante qui ne les avait pas encore reçu et lui permettre de s'avancer dans la lecture.

ET4 Besoin de parler à d'autres personnes même si je pense que la communication est très difficile!

ET7 Ma boîte mail personnelle me semble plus adaptée pour des discussions pouvant être en relation avec la formation et le contexte privé.

ET9 Certains étudiants demandent à ce qu'on leur communique renseignements ou encouragements sur leur messagerie personnelle.

ET10 la simplicité d'utilisation d'un outil déjà connu.

ET14 Plus pratique selon moi

ET15 rencontre entre étudiant pour exercices ev. quantitative

ET16 l'outil de communication via le site "second life", me sert utilement . cela rapproche les discussions entre etudiant plus facilement.

ET20 j'ai sympathisé avec plusieurs étudiants lors du regroupement et j'ai voulu garder un contact plus personnel en utilisant un autre moyen de communication que le forum CNED

ET24 les rencontres faites au regroupement donc des petits liens qui se sont tissés, des échanges de mails et de téléphones, donc rester en contact toujours à propos de la fac mais avec un sentiment pus intime.

ET26 messagerie perso dans l'attente de la création du groupe de tutorat

ET28 facilité d'accès avec les personnes de mon groupe de tutorat

ET29 l'envoi de pieces jointes

ET30 ma simple curiosité m'a encouragé à vivre l'expérience second life., moyen de communication que je n'avais jamais utilisé.

ET34 Fermeture pendant les vacances d'été entre les 2 périodes d'examens

ET36 Un dossier a faire en groupe, et l'éloignement des 2 autres étudiantes avec lesquelles je travaille.

ET37 Un courrier nécessitant un envoie de pièces jointes... Plus pratique pour moi d'utiliser mon courrier électronique. Et après le contact est resté via le courrier électronique

ET38 téléphone: plus convivial, plus réactifmessagerie perso: pas de raisons particulières

ET39 Je ne savais pas ce que les autres allaient utiliser. Par mesure de précaution, j'ai eu recours aux messageries personnelles.

ET40 le lien créé avec d'autres étudiants et donc l'envie de communiquer plus "personnellement".

ET41 La nécessité de faire un dossier en apprentissage et didactique

ET42 J'étais habituée à ce médium. De plus, il me donnait l'impression d'être plus proche des personnes contactées et dans un espace plus grand de libertés.

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ET43 une amie fait la même licence que moi, du coup il était plus simple pour nous de communiquer par téléphone, msn...plus privé

ET44 Pas de motivation particulière

ET45 On m'a contacté par ce biais là + contact téléphonique dans le cadre d'un travail collaboratif

ET46 j'ai plus l'habitude d'utiliser ma boite mail privee

ET47 Rencontre lors du premier regroupement

ET49 Contrôle des Email professionnel quotidien

ET51 Plus pratique car ne nécessitant pas d'aller sur la plateforme.

ET52 Habitude de ce mode de communication et facilité d'utilisation

ET53 la plate forme marche mal

ET54 Les règles de communication sont soumises à une charte. C'est normal! Mais certaines communications relèvent d'un domaine privé, il faut distinguer les communications et leur objet, donc chosir le contexte approprié

ET55 Outils plus dans mes habitudes donc plus pratiques pour moi

ET56 Il s'agissait de se retrouver durant les trajets en TGV jusqu'a Lyon,de se retrouver aprés les cours,de repérer ensemble les lieux d'examen,et de s'encourager mutuellement.

ET59 établir une communication plus directe, avec des étudiants rencontrés lors du regroupement

ET60 Il a été plus simple pour moi d'utilsier ma messagerrie personnelle que le forum de discussion mis à disposition, notament par sa simplicité d'accès, et la visualisation immédiate de réponse.

ET62 Le dossier "apprentissage et didactique"

ET64 dans le cadre d'un travail collaboratif, utilisation du téléphone du fait de : besoin de réponses en temps réel de mon interlocuteur.besoin de débattre à l'oral sur certains sujet.revenir à un monde moins virtuel : un son de voix rapproche et confère un caractère plus humain dans ce travail réalisé à distance.

ET66 la réalisation d'un dossier en commun

ET67 prendre des nouvelles,savoir où en est la personne dans ses cours.

ET68 J'ai découvert qu'un étudiant habitait dans ma région et j'ai voulu entrer en contact afin de pouvoir échanger et éventuellement partager le trajet avec cette personne pour venir au regroupememtn et examen.

ET69 Nécessité de communiquer car travail de groupe à rendre en Apprentissage et didactique. En dehors de cela, pas de communication.

ET70 Le telephone a permi un echange plus rapide

ET71 Des liens s'étant créés lors des regroupements, j'avais besoin de communiquer sur des points différents de ceux abordés sur le forum général, avec des personnes externes à mon groupe.

ET72 Je n'ai eu accès à la plateforme que le 24 décembre soit environ 2 mois après les autres étudiants

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Annexe IVAnalyse qualitative de la question ouverte Q24 : Pourriez-vous définir en quelques mots la fonction la plus importante de l'outil "forum de discussion" dans votre parcours de formation ?

63 répondants (effectif de l'échantillon : 72)Certains étudiants donnent plusieurs fonctions (donc le total est supérieur à 100%)

Catégorisation en quatre thèmes : Maintien de lien, sentiment de présence, lutte contre l'isolement = Ressentir la présence d'autrui

Aide concernant l'apprentissage des cours (compréhension, méthodes, repères, ressentis, discussions) = Apprendre les cours

Échange, partage, encouragement mutuel, entraide, résolution de problèmes, réassurance grâce au sentiment d'appartenance à un groupe d'étudiants ayant les mêmes buts et les mêmes difficultés = Partager, s'entraider, appartenir à une communauté

Récupération d'informations diverses (Organisation de la formation, informations sur les autres étudiants) = Obtenir des informations

Nombre d'étudiants

Partager, s'entraider, appartenir à une communauté

Ressentir la présence d'autrui

Apprendre les cours

Obtenir des informations

Effectif 31 15 12 11Fréquence 49,20% 23,80% 19,04% 17,46%

ET1 maintenir un lien avec la formation en dehors de l'étude des cours de manière individuelleET2 rompre l'isolement.ET3 Cet outil est utile pour aider les étudiants dans le programme de révisions, pour aider à comprendre certains cours ou certaines idées, savoir quelles sont leurs impressions sur tel ou tel sujet....ET4 Une présenceET5 L'échange me vient à l'esprit en premier, mais également le partage tant d'une réussite que des doutes ou des difficultés rencontrées et das ce cas savoir si d'autres ont des solutions ou un conseil...ET7 c'est un repère sur ma progressionET8 échanger, informer, discuterET9 Le forum a une fonction d'encouragement mutuel (bien qu'il soit trop peu fréquenté par les personnes du groupe de tutorat), c'est pour moi son atout le plus important.ET10 mise en commun d'idées autour d'un projet commun.ET11 Maintien d'un lien même si l'utilisation pour ce qui me concerne est restreinte. La lecture des messages per met effectivement de sentir la présence des étudiants.ET13 l'entraideET14 ressource en cas de besoinET15 rompre l'isolement , emulation , apport d'informations sur lecontenu, d'éléments de compréhension , échanges de savoir faire (synthétiser)de difficultés ( on se décourage moins en voyant qu'on n'est pas le seul à bloquer sur un apprentissage.ET16 cela me sert via les rdv organiser sur second lifeET17 être soutenu, ne pas se sentir seul(e)ET18 C'est plutôt un outil d'apprentissage, car les questions des autres et les réponses variées permettent de réviser ou de comprendre des notions floues....ET19 Avoir connaissance des informations indispensables dans l'organisation générale de la formation.ET20 c'est pour moi le lien avec les autres étudiants, cela m'est indispensable pour ne pas tomber

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dans un isolement . c'est également utile pour la compréhension de certaines données du cours.ET22 se sentir moins seule, avoir des réponses a des questions, des methodes, partager des documentsET24 Ne pas être seule!ET25 moins isolée, soutient du tuteur et des autres étudiants et évidement explication de termes incomprisET26 nécessité, convivialité, humanitéET27 Le forum de discussion ne représente pas pour moi l'outil principal d'apprentissage mais par contre un moyen de se rassurer au cours de la formation : avancée de chacun dans les apprentissages (se dire si mon planning d'apprentissage est réaliste même si je sais que chacun a sa méthode personnelle), méthodes de travail . Je prends cependant toutes ces messages avec du recul car si je vois que je suis en retard je ne souhaite pas me mettre de pression par ailleurs je n'utilise pas les synthèses réalisées par les autres étudiants et mises à disposition sur le forum car je n'arrive pas à me les approprier mais je comprends que cela puisse être un outil d'apprentissage exploité davantage par d'autres étudiants.ET28 Se sentir soutenus par les autres étudiants dans la même situation que nous.ET29 Je lis plus que je participe, mais pour moi la plus grande difficulté est le manque de com oraleET30 L'outil forum de discussion sert faire exister un lien sur la matière étudié qu'est l'Education vue sous les diverses disciplines qui la composent.ET31 J'utilise très peu cet outil par manque de temps. Mais c'est un outil très pratique qui permet d'avoir des réponses rapidement lorsqu'on se trouve confronté à des difficultés de compréhension.ET32 Fonction de service "libre". Utilisation de tout en fonction du temps et des disponibilités de chacun. Par ex : Même si aujourd'hui, je me presse de rester concentrer sur apprentissage des cours + remise de EEE (devoirs au CNED) , je peux retrouver au fur et à mesure de mes révisions les chats et les résumés. Conforté par la note du devoirs (signifiant pour moi que j'ai compris le cours) je ppourrais "avec plus de confiance" mettre à disposition des autres des fiches , ou résumé qui peuvent m'avoir aidé.ET33 cet outil est pour moi comme une bouée de secours, où plutôt comme une "borne" qui balise un chemin où l'on se sent parfois perdu.ET36 Il me permet de me motiver, quand je sens que je me relâche je vais sur le forum et hop c'est repartie. On est tous dans le même bateau. ET37 Le forum permet d'avoir des réponses a nos problèmes lorsque l'on en a besoin, et de prendre des 'nouvelles' des autres étudiants sur leur avancée dans l'apprentissageET38 pas d'utilisation du forumET39 rendre visible l'existence des autres étudiantsET40 A priori, je pourrai m'en passer, il n'a donc pas de fonction importante pour moi.ET41 La fonction la plus importante me semble être l'esprit de groupe, savoir que l'on n'est pas seule et que l'on peut trouver de l'aide.ET42 Prendre conscience que nous sommes tous dans le même "bateau", faisant de notre mieux même si, parfois, concilier études et travail, paraît difficile. La lecture des messages des autres étudiants me motive.ET43 l'aide lorque je comprend pas une notionET44 C'est une source d'informationET45 permet d'échanger des informations pratico-pratiques avec les autres étudiantsET46 et pratique pour obtenir certaines infos, et pouvoir se situer par rapport aux autres étudiants (au niveau du rythme...) ce qui peut être rassurant dans une formation à distance où l'on travaille principalement seulET47 Pour ma part aucunET48 il permet de créer une dynamique de groupe, de l'entraide mais il faut qu'il soit utilisé... on peut vouloir le faire mais n'avoir aucune réponse, être seul à l'utiliser...ET49 Pas d'activité sur le forumET50 Je dirais "symbolique"...Le forum me permet de sentir une "appartenance" au groupe même si j'y écris peu. La consultation des messages des autres étudiants rythme le temps : celui de la confrontation au cours, de l'échéance du devoir à rendre...etc.ET51 Je l'ai si peu utilisée que je ne suis pas capable de la dire

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ET52 CommuniquerET54 J'y jette un coup d'oeil pour voir où en sont les autres dans leur questionnement dans leur avancée dans leur coursET55 Le forum de discussion est important car il permet de résoudre des problèmes ou des incompris (qui auraient été réglées en cours pour une formation en présentiel)ET56 Il s'agit de "questions a l'animateur". Je ne suis pas certaine d'avoir bien compris la question...ET58 Pour moi la fonction la plus importante devrait être l'échangeET59 Rassurante : permet de partager ses doutes et questions avec les autres et s'apercevoir que les autres rencontrent les mêmes difficultés, Crée du lien entre les étudiants et contribue à rompre le sentiment d'isolement,¨Permet d'avoir des explications sur certains points de cours par d'autres étudiantsET60 De la réassurance quant à la formation.ET61 Approfondissement des cours et réponses à des questions diverses sur l'organisation des étudesET62 Aide en cas de problèmeET63 l'entraideET64 avoir une vue d'ensemble des différents problèmes rencontrés par les etudiants. ET66 Outil d'informationsET67 cet outil permet d'entretenir un lien entre les étudiants qui le désirent.ET68 échanger, poser des questions administratives, se rassurerET69 Ne pas me sentir seule à éprouver des difficultés face à certains cours, ou au sujet de l'organisation.ET71 le forum m'a permis de faire partie d'un groupe de personnes ayant les mêmes difficultés, les mêmes problématiques (reprise d'études...) alors que l'entourage ne comprenait pas vraiment ce que je traversais...ET72 échange d'information

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Annexe V:Analyse qualitative de la question ouverte Q19 demandant aux étudiants d'expliquer pourquoi ils ont confiance en l'autre malgré la distance :

61 réponses 45 répondent oui et 41 expliquent pourquoi

Parmi les 41 qui répondent qu'ils ont confiance en l'autre malgré la communication à distance, la réponse la plus représentative concerne des propos en lien avec un objectif commun, la même situation, un projet identique : 21 réponses soit 51% des réponses.Parmi les réponses négatives ou indécises (N=20), 9 étudiants soulignent l'importance des rencontres en face-à-face pour avoir confiance en l'autre.

ET2 ouinous avons tous le même objectif, apprendre et réussir notre engagement d'étude.

ET3 ouiJe ne vois pas pourquoi on n'aurait pas confiance... ce sont des cours et tous les étudiants peuvent apporter leur aide.

ET4 oui Nous sommes dans la même galère!

ET5 oui Il est necessaire d'avoir confiance avec son interlocuteur.

ET7 oui

nous sommes tous des étudiants qui sont dans la même situation. Nous avons le même objectif qui est d'obtenir la licence. Donc il n'y a pas de raison de ne pas avoir confiance.

ET8 ouiparce qu'il est des choses intéressantes à dire vue qu'il ne perçoit pas forcément les choses comme nous

ET9 Je ne sais pasNos échanges sont assez superficiels, on ne peut connaitre une personne en n'échangeant que quelques messages avec elle en 1 an !

ET10 oui le degré de communication est "calibré" en fonction de ce moyen.

ET11 Je ne sais pas

je pense que si l'échange se fait sur une question de cours non comprise, il est impossible de s'assurer que ce qui est réinterprété par l'étudiant estbien conforme à la pensée que l'enseignant voulait transmettre.

ET13 oui Nous sommes tous dans le même bateau!!

ET14 ouipour la transmission d'infos pratiques, la manière dont eux peuvent avoir compris un cours, ...

ET15 oui

oui on peut avoir une certaine confiance au bout d'un certain temps, qd on a observé la fiabilité des avis de cette personne et puis il y a contre balance avec l'avis du modérateur ou animateur

ET16 ouiben il faut rester sur les bases des cours et rester dur des sujets de cours et non personnelle

ET17 oui nous avons le même but.

ET18 oui

Etant tous impliqués dans la même formation, nous cherchons plutôt ensemble des réponses aux questionnements........ ainsi les réponses des autres me semblent être faites dans cet état d'esprit !

ET19 Je ne sais pasLiens quasi-virtuels, peu construits sur des échanges en face à face, dans la durée.

ET20 ouioui dans le cadre de cette formation car nous avons tous le même but. mais non, sur des plates formes anonymes

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ET22 oui

nous sommes tous dans la même situation, si une personne nous répond a une question c'est qu'elle doit avoir la réponse, aucun raison de ne pas faire confiance nous avons tous le même but

ET24 ouiIci c'est parce que c'est sur un sujet bien précis et commun aux deux! On est dans le même bateau! Donc pourquoi se méfier ou mentir!

ET25 Je ne sais pasil manque la vision de certains gestes ou signes, qui permet à mon sens de ressentir la confiance en l'autre.

ET26 oui

la communication à distance fait partie de notre quotidien (professionnel + perso) de toute évidence, la confiance en l'autre a plutôt intérêt à exister puisque concernant la licence par correspondance, le seul moyen de s'exprimer, d'avoir des relations... est l'outil informatique (mail, chat...).

ET27 Je ne sais pas

Pour ma part, j'ai du mal à communiquer avec des étudiants que je ne connais pas physiquement, je trouve cela assez déstabilisant. Par ailleurs je communique peu sur le campus forse en raison de mon activité professionnelle car aller au travail, gérer sa vie de famille et étudier la licence me prennent déjà beaucoup de temps au quotidien et je ne souhaite pas trop m'attarder sur internet ainsi je limite mon usage numérique grand minimum 20 minutes par jour mais il m'arrive souvent que je ne me connecte que tous les 2-3 jours. Dernier point : vivant en DOM je me retrouve en décalage horaire avec la métropole ce qui est un frein pour communiquer sur le campus forse et finançant personnellement ma formation je ne peux malheureusement pas assister aux regroupements or j'aimerais bien y assister car j'utiliserais davantage le campus car je saurais à qui je m'adresse : je mettrais un visage au nom.

ET28 Je ne sais paschaque personne est différente derriere son ordinateur et peut se révéler tout autre en "réel'

ET29 oui les participants aux forums et tchats ont un meme objectif

ET30 Non

Le lien de la véritable confiance est rassuré, dans le cas de cet enseignement à distance, lors des regroupements des étudiants au sein de l'université.

ET31 oui

Je ne vois pas pourquoi l'autre nous induirait en erreur sur les contenus d'enseignement. Il est dans la même situation d'apprentissage que nous et n'a aucun intérêt à nous tromper.

ET32 oui

Si la personne participe, c'est dans une intention de partager et de communiquer. Pourquoi ne pas avoir confiance en l'autre, sous prétexte que cela a lieu à distance ?

ET33 oui

je pense que oui dans la mesure où cela n'est pas une compétition; je crois que nous pouvons tous nous entre-aider même si la communication à distance ne remplace pas les liens qui peuvent se tisser lorsqu'on se voit.

ET36 oui

je dirais de façon pragmatique que l'on a pas le choix de toute façon. N'ayant pas pu me rendre au premier regroupement j'ai, pour le travail en groupe, répondu à une demande sur le forum. On ne connait pas la personne, ne sait pas comment elle travail et son niveau, c'est donc un coup de chance. Mais je pars du principe qu'il faut être beaucoup plus motivé pour faire des études à distance qu'un étudiant "normal" .

ET37 oui

Nous ne sommes pas en compétition et les autres étudiants savent comment il est difficile d'apprendre a distance. Donc on aura forcément de l'aide.

ET38 Nonperception de l'autre incomplète car impersonnelleon a confiance en une personne, pas à un écrit

ET39 oui Même s'il y a des phénomènes projectifs ou autres plus prégnants dans

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une relation à distance que dans une relation en face à face, la question de la confiance reste la même au niveau de la communication

ET40 Je ne sais pas

Pour faire confiance j'ai besoin de connaître la personne notamment pour demander une quelconque aide. C'est pourquoi je préfère m'adresser soit à l'enseignant référent (plus légitime me semble-t-il) ou bien chercher par moi-même.

ET41 oui

Oui, je pense que l'on peut avoir confiance car a priori la personne s'est elle aussi engagée sur des études à distance et connaît donc les mêmes difficultés à franchir. La démarche est la même et si on prend en plus du temps pour communiquer ( le temps est une variable primordiale) s'est pour être sincère dans ses réponses. Sinon je ne vois pas l'intérêt de communiquer!

ET42 oui Voir réponse 17.

ET43 Je ne sais pason ne sais pas si les sources sont fiables, où l'étudiant à eu l'information...mais faut pas être paranoiaque non plus

ET44 NonLa confiance en l'autre n'a rien à voir avec le fait de communiquer avec la personne.

ET45 ouiDans le cadre du Campus Forse je ne vois pas les raisons pour lesquelles nous ne ferions pas confiance aux autres étudiants

ET46 Je ne sais pas

je ne sais pas, dans un premier temps je serai plutôt amenée à penser qu'on peut avoir confiance, mais après en voyant l'attitude de certains autres étudiants qui ne veulent rien partager ou même seraient quasiment prêt à mettre des bâtons dans les roues des autres (comme on pourrait le voir pour des concours) je n'en suis plus tout à fait sûre...

ET47 oui La confiance ne tient pas seulement à un moyen de communication !

ET48 oui étant donné qu'on a le même objectif, réussir notre licence.

ET50 oui

Les centres d'intérêt sont communs dans le cadre de la formation et chacun conserve la liberté de communiquer (ou pas). Faire le choix de communiquer me semble impliquer que l'on a confiance.

ET51 oui

on est tous là avec le même objectif en connaissant bien les difficultés liées à ce genre d'enseignement donc je ne vois pas pourquoi l'on ne pourrait pas avoir confiance

ET52 ouiLa distance et le mode de communication n'interfèrent pas sur la confiance

ET54 Je ne sais pas

Je pense qu'il faut connaître les gens, le travail de collaboration demandé cette année en Aprentissage et didactique nous a permis de créer de vrais liens. Mais nous communiquons en dehors de la plateforme qui manque de convivialité dans son interface.

ET55 ouiJe pars du principe que tout le monde souhaite réussi sa licence et va donc mettre en œuvre les moyens nécessaires

ET56 Je ne sais pasRien ne remplace le regard je pense.Sans le visuel,la relation me parait trop virtuelle.Mais cela ne me géne pas dans le cadre de la licence.

ET58 Je ne sais pas Je ne ressens que très peu d'esprit d'entraide

ET59 Je ne sais pason ne se connait que virtuellement... et les échanges sont forcément brefs ( sauf en dehors d'un tchat)

ET60 oui L'avantage d'un forum est que si la personne exprime des données erronées, une autre peut expliquer ce qui ne va pas. DE plus nous sommes tous dans le même objectif pour ce qui est du campus

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FORSE.

ET61 ouiPour moi, ceux qui communiquent sur la plate-forme attendent un échange.

ET63 oui

Une communication verbale ou non verbale sont dans tous les cas des moyens d'échanger sérieusement et de faire passer de bonnes informations.

ET64 Je ne sais pas

en ce qui me concerne, la connaissance de l'autre passe par une rencontre en face à face, des activités réalisées en reel, un visage, une voix, bref, tout ce qui fait l'humain... cela dit, tous les étudiants du campus forse ont un objectif convergeant : obtenir leur diplôme. ils ont ont tout intérêt à collaborer, travailler ensemble, se faire confiance afin d'atteindre cet objectif.

ET65 ouiNous sommes dans le même cursus donc mêmes problèmes donc, oui, je fais confiance

ET66 ouicar nous sommes tous là pour partager nos connaissances avec le même objectif....

ET67 ouioui si la réponse et les questions qui s'en suivent restent dans le cadre limité au sujet débattu.

ET68 Je ne sais pas Les discussions sur forum s'arrête exclusivement sur la licence.

ET69 Je ne sais pas

Je communique peu, voire pas du tout, avec les autres étudiants de cette formation. Concernant le côté générale de la communication à distance, je reste toujours très prudente à ce que je dis ou montre de moi et ma famille sur les réseaux sociaux par exemple (que j'utilise peu du coup). Par contre j'utilise beaucoup les mails.

ET70 Je ne sais pas pas de reel contact

ET71 ouitout dépend en quoi on accorde sa confiance... mais pour s'entraider, se conseiller, pas de problème à distance

ET72 ouiOn a tous les mêmes buts à savoir: acquérir de nouvelles compétences et obtenir notre diplôme

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Annexe VITableau de codage

Rubriques Catégories Codage Exemples

CdPEntraide, partage, engagement mutuel

Demande d'aide ou de conseil

Énoncé (question ou affirmation) concernant des aspects liés à l'environnement technologique

Qt « Bonsoir, petit souci technique : apparemment il y a 6 messages sur le forum que je n'ai pas lu selon "l'agora" mais, je ne les vois pas... je vois 2 sujets ouverts, celui -ci et test de regroupements ... Quelqu'un aurait-il une idée? »« Oups, c'est quoi l'espace dépôt pour l'UB ??? » « Regardant le planning de chat arrivé, je me suis rendu compte que je ne sais absolument pas où est cette application sur la plateforme. Seriez vous me l'expliquez? Est-elle déjà en marche? l'utilisez vous? »

Énoncé (question ou affirmation) concernant l'organisation de la formation (aspects institutionnels, regroupements, évaluations, examens,...)

Qf « Je voulais vous posez une question en ce qui concerne la réunion pédagogique du 5 novembre, je suis actuellement a l’étranger pour période de deux mois, comment ca se passe pour moi, qui est ce que je doit joindre. »« Bonjour, Je suis entrain de programmer le déplacement et l'hébergement, et il ne m'est pas évident de trouver un hôtel se trouvant non loin de l'université ou de la gare... où puis-je trouver cette information ? »« Bonsoir, l'an passée nous avions reçu des étiquettes, est ce aussi le cas cette année?? J'ai eu un souci avec l'enveloppe du CNED (pourtant en colissimo). Elle était déchirée donc j'ai demandé un paquet de feuille car il y avait un bon de commande mais rien concernant les étiquettes. Merci d'avance pour les précisions Cordialement »« en sociologie, pour l'EEE, on me dit qu'il faut au moins 4 pages. est-ce une remarque applicable à toutes les matières ? la "longueur" de mon devoir est gage de réussite ? »

Énoncé (question ou affirmation) concernant les modalités d'apprentissage et les contenus disciplinaires

Qa « Est ce que quelqu'un pourrait m'expliquer la réponse 3 de l'exercice 8 page 59 concernant la proportion d'élèves??? je ne comprends pas d'où vient le deuxième 6 dans l'opération »« est ce qu' une personne a déjà imprimé et commencé ce cours qui part ds ts les sens. Comment procédez-vs à l'apprentissage de ce cours ? »« en didactique du français, nous devions réaliser une synthèse de 3 textes. j'ai utilisé le "nous" pour parler, mais on me dit d'"éviter la 1ère personne qui ne garantit pas l'objectivité". que dois-je écrire alors ? il ne faut pas écrire "je", alors je dois mettre tout à la forme passive »« comment peut-on expliquer un glissement de la qualification vers la compétence ? (cours page 53) ? pourquoi la FPC assure une promotion sociale en 1977 et une exigence minimum pour conserver un salarié en 1993 ? pouvez vs svp m'expliquer la théorie de Thurow : la file d'attente ? »« Comme le dit tout le monde, il faut absolument s'organiser, /.../ je bosse tous les matins pendant 1h et le week end 4 à 5h par jour soit 15h par semaine, je ne suis pas encore sûre que ce soit suffisant!! ... »

Réponse à une demande d'aide ou de conseil

Réponse à une question concernant des aspects techniques

Rt « L'erreur est dans l'adresse même, il manque .fr ou .com à la suite de hotmail -ne pas oublier le . (signe point) entre hotmail et fr ou com » « La plateforme de chat est dans l'agora du cned. mais pour le moment nous n'avons aucun contact avec notre tuteur (à moins que j'ai manqué une étape ?!) »

Réponse à une question

Rf « Bonjour J'ai réservé à l’hôtel Beauséjour (46 Euros/ nuit) à proximité de la gare, et prés de l’arrêt de bus (ligne 4).

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concernant l'organisation de la formation (aspects institutionnels, regroupements, évaluations, examens,...)

Cordialement »« bonjour $22 il y a bien des étiquettes moi j'ai reçu deux courriers si je me rappelle bien et ce la semaine dernière bon courage » « je ne pense pas que le nombre de pages soit essentiel: tout dépend du contenu! si le devoir a deux pages dépourvues d'idées, évidemment, le correcteur va sanctionner, mais un très bon devoir de deux pages sera bien noté! »« Attention ! Une épreuve de l'UE B a lieu le mercredi après-midi, donc pour ceux qui font la licence en deux ans, il faut prévoir 3 jours d'examens... si j'en crois le planning que j'ai lu »

Réponse à une question concernant les modalités d'apprentissage et les contenus disciplinaires

Ra « le chapitre 3 n'est pas nécessaire. Il faud lire le 1 et surtout bien étudier le 2 »« J'ai imprimé ce cours, qui n'est pas évident à organiser. Ce cours s'utilise dans le cadre d'une pédagogie dite "apprendre par des situation problèmes" où à partir d'une situation concrète, il faut se forger une idée abstraite. Posez-vous des questions, apportez une (des) réponse(s). A partir de vos acquis, identifier vos représentations relevant du domaine de l'évaluation. Appropriez-vous le(s) problème(s) et formulez des hypothèses explicatives. J'espère vous avoir donné suffisamment d'information pour vous appropriez ce cours. »« La règle est la neutralité. Tu dois utiliser des formules du style "l'auteur X affirme que.... alors que Y pense...." . Tu te places du point de vue des auteurs. En aucun le tien ne doit apparaitre. Pour l'introduction, tu peux utiliser la forme passive mais sans en abuser je pense particulièrement à l'annonce du plan. Tu peux aussi utiliser des formules comme par exemple "le corpus de textes amène à réflechir à la problématique suivante...." Il est tout à fait facile d'éviter le je ou nous, c'est juste une question d'entrainement (comme tout d'ailleurs) »

Expression d'engagement mutuel

Encouragements et solidarité

Sol « Bon courage à tous »« J’espère que ça peut t'aider »« J'en profite pour saluer mes camarades du groupe de $tuteur3 en attendant un prochain rdv sur le chat. »

Remerciements Rmc « Un grand merci à la personne qui a partagé son tableau! »« Bonsoir $18, Merci pour cette réponse rapide et clair. »

Partage Demande ou offre de partage : Messages concernant le partage de fiches d'apprentissages ou de révisions, d'ouvrages, de méthodes

Messages contenant des pièces jointes concernant les cours

Échange d'adresses de courriel

Part « Pour mémoriser "facilement" ces deux chapitres, j'ai élaboré un document ou j'ai classé par période les différents points de l'étude, ce qui me permet d'avoir plusieurs entrées, par date, par évènements, etc... Si vous le souhaitez, dés qu'il est au propre je le diffuse pour les personnes intéressées. »« je suis preneuse avec grand plaisir ! c'est sympa qu'on puisse un peu se partager nos astuces et nos travaux ! bonne continuation a tous »« Toutes les bonnes idées sont les bienvenues, alors oui je suis intéressée. Il est toujours enrichissant d'avoir d'autres points de vue que le sien sur un cours (ou autre d'ailleurs...). »« Se serait super que vous puissiez diffuser votre document concernant les institutions scolaires comme cela je pourrais le comparer au mien. »« Je travaille en ce moment sur le chapitre 2 des institutions scolaires. j ai trouvé sur internet (en occasion) le livre d' $21 Gaulupeau "La France à l' école " que l'on nous conseille en bibliographie. Je le trouve intéressant ,bien illustré .Personnellement, il m'aide à mémoriser le cours. Je vous le conseille (petit prix en occasion). »« Je t'envoie mon adresse mail. on pourra ainsi en discuter plus longuement si tu le souhaites. C'est [email protected]. »« c'est intéressant de voir comment chacun a compris le sujet j'essaierai cette méthode et j'ajusterai avec les remarques »

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AwarenessAvoir une conscience plus précise de qui est qui

Donner des éléments d'information sur soi

Novice ou expert (en première ou deuxième année)Situation professionnelleSituation familialeExpression de sentiments (inquiétude, difficulté d'apprentissage, agacement, déception...)

Awd « Je suis inscrite en L3, c'est ma première année »« Bonjour, Je suis AVS auprès d'enfants en situation de handicap. J'envisage de me diriger vers le métier d'enseignante. »« salut $4, moi c'est $22, je suis de Reims et j'ai réservé une chambre à l’hôtel kyriad à Mt St Aignan. Je ne connais pas du tout la région, j'espère avoir fait le bon choix. »« J'attends beaucoup de ce regroupement car j'ai un peu d'appréhension. »« j'ai eu beaucoup de difficultés avec l'EEE de philo, je séchais complètement. j'ai eu du mal à écrire 2 paragraphes »« en général je suis très concise, j'ai du mal à développer mes arguments, alors 4 pages c'est l'enfer pour moi ! mais j'ai entendu la remarque »« J'habite dans un petit village près de Laon dans l'Aisne. »« Maintenant je galère pour les apprendre »« j'ai vraiment eu du mal avec ce cours et j’espère que vos fiches m'aideront ! »

Questionner l'autre

sur qui il est, ce qu'il fait, ses intentions, ses sentiments.

Awq « J'aurais voulu savoir si il y avait des étudiants faisant la formation en 1 an et s'il faisant quelques choses à côté. »« Quelqu'un a t-il le même sentiment ? » « Est ce que tu travailles à coté? »« as-tu des impératifs de délai perso ou professionnel ? »

Évocation des autres

Distance-proximité, présence-absence, conscience de l'autre (difficulté ou clarification)

Aw « ..., à bientôt aux regroupements, ce sera l'occasion de mettre des visages sur des noms. »« C bien aussi de rencontrer \"en chair et en os\" ses interlocuteurs mais je pense que je vais m'habituer à cette communication virtuelle qui nous rapprochera dans la même \"galère\" pour une arrivée collective à bon port... A + donc via le net »« Merci $53 ! ... Par contre j'ai un soucis, comme vous étiez deux $53 (enfin 3 en tout avec $53 XX!), je ne sais pas qui est qui ? /.../ »« merci pour vos commentaires au plaisir de vous rencontrer au regroupmt du 18/03 »« le mess plutôt était ad a xxxx mais bien ravi de voir $18 sur la question bonne soirée »

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Annexe VIIMatrice des données brutes

Codage Messages : PnTnMn pour Phase Thème Message

(sont listés uniquement les messages des étudiants)

Phase 1 Unités d'enregistrementCodage Qt Qf Qa Rt Rf Ra Sol Rmc Part Awd Awq Aw

UNITES

DE

CONTEXTE

1 P1T1M1

2 P1T1M2 1

3 P1T1M3 1

4 P1T1M4 1 1 1

5 P1T1M5 1 1

6 P1T1M6 1 1

7 P1T1M7 1

8 P1T1M8 1

9 P1T1M9 1

10 P1T1M10 1

11 P1T1M11 1 1 1 1 1

12 P1T1M12 1 1

13 P1T1M13 1 1 1

14 P1T1M14 1 1

15 P1T1M15 1 1

16 P1T1M16 1 1 1 1

17 P1T1M17 1

18 P1T1M18 1

19 P1T1M19 1 1 1

20 P1T1M20 1

21 P1T1M21 1

22 P1T1M22 1 1 1

23 P1T1M23 1 1 1

24 P1T1M24 1 1

25 P1T1M25 1 1 1

26 P1T2M1 1 1

27 P1T2M2 1

28 P1T2M3 1 1

29 P1T2M4 1 1

30 P1T2M5 1 1 1

31 P1T2M6 1 1

32 P1T2M7

33 P1T2M8 1

34 P1T2M9 1 1 1

35 P1T4M1 1 1

36 P1T4M2 1 1

37 P1T4M3 1 1

38 P1T5M1

39 P1T5M2

40 P1T5M3

41 P1T5M4

42 P1T5M5

43 P1T6M1 1 1

44 P1T6M2 1 1

45 P1T6M3 1

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46 P1T7M1 1 1

47 P1T7M2 1 1

48 P1T7M3 1

49 P1T7M4 1 1

50 P1T7M5 1

51 P1T7M6 1

52 P1T7M7

53 P1T7M8 1

54 P1T7M9 1 1

55 P1T7M10 1 1 1

56 P1T7M11 1

57 P1T7M12 1 1

58 P1T7M13 1 1

59 P1T7M14 1 1 1

60 P1T7M15 1 1

61 P1T7M16 1

62 P1T7M17 1 1

63 P1T7M18 1

64 P1T7M19 1

65 P1T7M20 1 1

66 P1T7M21 1 1

67 P1T7M22 1

68 P1T7M23 1 1

69 P1T7M24 1 1

70 P1T7M25 1

71 P1T8M1 1 1

72 P1T9M1 1

73 P1T9M2 1

74 P1T9M3 1 1

75 P1T9M4 1

76 P1T10M1 1 1

77 P1T10M2 1 1

78 P1T10M3 1 1

79 P1T10M4 1 1

80 P1T11M1 1 1 1

81 P1T11M2 1

82 P1T11M3 1 1 1 1 1

83 P1T11M4 1

84 P1T11M5 1 1 1 1

85 P1T11M6 1

86 P1T12M1 1 1

87 P1T12M2 1

88 P1T12M3 1 1

89 P1T13M1 1

90 P1T13M2 1 1

91 P1T13M3 1 1

92 P1T13M4 1

93 P1T13M5 1 1

94 P1T13M6 1 1 1

95 P1T13M7 1 1 1

96 P1T13M8 1

97 P1T13M9 1 1 1

98 P1T13M10 1 1 1

99 P1T13M11 1 1

100 P1T13M12 1 1

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101 P1T13M13 1 1

102 P1T13M14 1 1

103 P1T13M15 1 1

104 P1T13M16 1 1

105 P1T13M17 1 1 1

106 P1T13M18 1 1

107 P1T13M19 1 1

108 P1T13M20 1

109 P1T13M21 1 1 1

110 P1T14M1 1 1

111 P1T14M2 1 1

112 P1T14M3 1 1

113 P1T14M4 1

114 P1T15M1 1

115 P1T15M2 1

116 P1T15M3 1

117 P1T15M4 1

118 P1T15M5 1

119 P1T15M6 1 1

120 P1T16M1 1

121 P1T17M1 1 1

122 P1T17M2 1

123 P1T17M3 1 1

124 P1T17M4 1 1

125 P1T18M1 1 1 1

126 P1T18M2 1

127 P1T18M3 1

128 P1T18M4 1 1 1

129 P1T18M5 1 1

130 P1T18M6 1 1

131 P1T18M7 1

132 P1T18M8 1 1 1

133 P1T18M9 1

134 P1T18M10 1 1 1

135 P1T18M11 1 1

136 P1T18M12 1

137 P1T18M13 1 1

138 P1T18M14 1 1

139 P1T18M15 1 1 1

140 P1T18M16 1

141 P1T18M17 1 1 1

142 P1T18M18 1 1 1

143 P1T18M19 1 1

144 P1T19M1 1 1 1

145 P1T19M2 1

Total 26 22 10 6 14 6 37 49 14 50 10 16

Phase 2 Unités d'enregistrement

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UNITES

DE

CONTEXTE

Codage Qt Qf Qa Rt Rf Ra Sol Rmc Part Awd Awq Aw1 P2T1M1 1 1

2 P2T2M1 1 1 1

3 P2T2M2 1

4 P2T3M1

5 P2T4M1 1 1

6 P2T4M2 1

7 P2T5M1 1 1

8 P2T5M2 1

9 P2T5M3 1

10 P2T5M4 1

11 P2T5M5 1 1

12 P2T5M6 1

13 P2T6M1 1 1

14 P2T6M2 1

15 P2T6M3 1 1

16 P2T6M4 1 1 1

17 P2T6M5 1

18 P2T7M1 1

19 P2T7M2 1

20 P2T8M1 1 1

21 P2T8M2 1

22 P2T8M3 1

23 P2T8M4 1

24 P2T8M5 1

25 P2T8M6 1 1

26 P2T8M7 1

27 P2T8M8 1 1

28 P2T8M9 1 1

29 P2T8M10 1

30 P2T9M1 1 1 1

31 P2T9M2 1

32 P2T9M3 1 1

33 P2T10M1 1 1

34 P2T10M2 1 1

35 P2T10M3 1

36 P2T11M1 1 1

37 P2T11M2 1

38 P2T11M3 1 1

39 P2T11M4 1 1

40 P2T11M5 1

41 P2T12M1 1

42 P2T13M1 1 1

43 P2T14M1 1

44 P2T14M2 1

45 P2T14M3 1 1

46 P2T14M4 1

47 P2T14M5 1 1

48 P2T14M6 1

49 P2T14M7 1 1

50 P2T14M8 1

51 P2T14M9 1

52 P2T14M10 1

53 P2T14M11 1 1

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54 P2T14M12 1 1

55 P2T15M1 1 1

56 P2T15M2 1

Total 6 7 11 1 8 9 2 23 4 8 0 5

Phase 3 Unités d'enregistrementCodage Qt Qf Qa Rt Rf Ra Sol Rmc Part Awd Awq Aw

UNITES

DE

CONTEXTE

1 P3T1M1 1 1 1 1

2 P3T2M1 1 1 1

3 P3T3M1 1 1

4 P3T3M2 1

5 P3T4M1 1 1

6 P3T4M2 1 1 1

7 P3T4M3 1 1

8 P3T4M4 1

9 P3T4M5 1 1

10 P3T4M6 1 1 1

11 P3T5M1 1 1

12 P3T6M1 1 1

13 P3T6M2 1 1

14 P3T7M1 1 1 1

15 P3T7M2 1 1

16 P3T7M3 1

17 P3T7M4 1

18 P3T7M5 1

19 P3T7M6 1 1

20 P3T7M7 1 1

21 P3T7M8 1 1

22 P3T7M9 1

23 P3T7M10 1 1

24 P3T7M11 1 1 1

25 P3T7M12 1 1

26 P3T7M13 1 1

27 P3T7M14 1 1 1

28 P3T7M15 1 1

29 P3T7M16

30 P3T7M17 1

31 P3T7M18 1

32 P3T7M19 1

33 P3T7M20 1

34 P3T8M1 1 1

35 P3T8M2 1 1 1

36 P3T8M3 1 1

37 P3T8M4 1

38 P3T8M5 1

39 P3T8M6 1 1

40 P3T8M7 1

41 P3T8M8 1 1

42 P3T9M1 1 1 1

43 P3T9M2 1 1

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44 P3T10M1 1 1

45 P3T10M2 1 1

46 P3T10M3 1

47 P3T11M1 1 1

48 P3T11M2 1

49 P3T11M3 1

50 P3T11M4 1

51 P3T11M5 1 1

52 P3T11M6 1 1

53 P3T11M7 1

54 P3T11M8 1

55 P3T11M9 1

56 P3T11M10 1 1

57 P3T11M11 1 1

58 P3T11M12 1

59 P3T11M13 1

60 P3T11M14 1

61 P3T11M15 1 1 1

62 P3T11M16 1 1 1

63 P3T11M17 1

64 P3T11M18 1 1

65 P3T11M19 1 1

66 P3T11M20 1

67 P3T11M21 1

68 P3T11M22 1 1 1

69 P3T11M23 1

70 P3T12M1 1 1

71 P3T12M2 1

72 P3T12M3 1

73 P3T12M4 1 1

74 P3T12M5 1

75 P3T12M6 1

76 P3T12M7 1

77 P3T13M1 1 1

78 P3T13M2 1 1

79 P3T13M3 1

80 P3T13M4 1

81 P3T13M5 1

82 P3T13M6 1

83 P3T13M7

84 P3T13M8 1

85 P3T13M9 1 1 1

86 P3T13M10 1 1

87 P3T13M11 1 1 1

88 P3T13M12 1 1

89 P3T13M13 1 1 1

90 P3T13M14 1 1

91 P3T13M15 1 1

92 P3T14M1 1 1

93 P3T14M2 1 1

94 P3T15M1 1 1

95 P3T16M1 1 1 1

96 P3T16M2 1 1

97 P3T16M3 1

98 P3T16M4 1

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99 P3T16M5 1

100 P3T16M6 1 1 1 1

101 P3T16M7 1

102 P3T16M8 1

103 P3T17M1 1

104 P3T17M2 1

105 P3T17M3 1

106 P3T17M4 1 1 1

107 P3T17M5 1 1 1

108 P3T17M6 1

109 P3T18M1 1

110 P3T19M1 1 1

111 P3T19M2 1

112 P3T19M3 1

113 P3T20M1 1 1

114 P3T20M2 1

115 P3T21M1 1

116 P3T22M1 1 1

117 P3T22M2 1

118 P3T22M3 1 1

119 P3T22M4 1 1 1

120 P3T23M1 1 1 1

121 P3T23M2 1 1

122 P3T23M3 1 1

123 P3T23M4 1

Total 8 13 14 0 15 19 40 50 36 11 0 6

Total Messages

324

P1+P2+P3 40 42 35 7 37 34 79 122 54 69 10 27

Synthèse :

Qt Qf Qa Rt Rf Ra Sol Rmc Part Awd Awq AwPhase 1 26 22 10 6 14 6 37 49 14 50 10 16Phase 2 6 7 11 1 8 9 2 23 4 8 0 5Phase 3 8 13 14 0 15 19 40 50 36 11 0 6Total 40 42 35 7 37 34 79 122 54 69 10 27