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Le Garçon et le
Monde de Alê abreu
BRÉSIL – 79MIN - SORTI EN 2014
Le réalisateur : Alê Abreu
Né à Sao Paulo le 6 mars 1971, s’intéresse très
jeune au dessin. Après avoir travaillé dans la publicité et l’édition, il réalise en 2007 son
premier long-métrage de science-fiction
Garoto Cosmico. Il revient au court-métrage
avec Passo qui est sélectionné dans des
festivals comme Hiroshima ou Annecy.
Il produit lui-même « Le Garçon et le Monde ».
Il remporte le Cristal du long-métrage et le Prix
du Public à Annecy en 2014.
L’affiche du film
Un garçon, sans bouche, avec de
très grands yeux étonnés ; son t-
shirt est sali
Une valise, des rails : un voyage
Des bulles colorées
Des animaux-machines
Des villes accrochées à des
montagnes
Des détrituts
Des pilônes industriels
Des oiseaux, des papillons
Les lauriers de 4 prix de
fectivals(Annecy, Lisbonne, La
Havane)
Synopsis
À la recherche de son père, un garçon quitte son village et
découvre un monde fantastique dominé par des animaux-
machines et des êtres étranges. Un voyage lyrique et onirique
illustrant avec brio les problèmes du monde moderne.
Genèse Projet de rendre compte de l’histoire
contemporaine, économique et sociale de son pays.
A l’origine du film, un projet de documentairesur l’histoire du monde latino-américain. Lepersonnage du petit garçon viendra s’intégrerdans ce documentaire, le film va se muer enfiction.
Abreu abandonne la fresque historique pour recentrer son propos sur l’époque contemporaine, c’est-à-dire sur le monde que le garçon découvre.
Le désir d’être dans le regard de l’enfant est l’idée esthétique centrale du Garçon et le Monde. « C’est elle qui m’a mené à ce film et pas le contraire », explique le réalisateur.
Un conte en images et en
musique :
Alê Abreu retranscrit l’imaginaire, l’innocence et la sensibilité du regard d’un enfant sur
notre monde contemporain
C’est l’histoire d’un « Petit Poucet » qui recherche le chemin de sa maison parce que s’y
trouve enfouit un secret : celui de l’harmonie qui préside au monde. La forme de ce
secret, c’est la voix de sa mère et le son de la flûte de son père consonants et déposés
ensemble dans une boîte cylindrique, sous un caillou multicolore.
Le chatoiement des couleurs ne doit pas faire illusion : Le Garçon et le monde est
surtout un cri de protestation contre un modèle économique qui dévore la nature,
détruit la beauté et les familles, tout en produisant des épaves
Le monde urbain traversé par l’enfant renvoie à la réalité productiviste du monde
moderne, mais le merveilleux trouve toutefois encore sa place.
La musique « Ce film est comme un opéra, ou la musique tient une place majeure dans lanarration (…) Nous avons traité la bande-son du film comme un corps sonore, oumusiques, ambiances et sons se mélangent et brisent les limites que nous rencontronstraditionnellement dans les films ». Tout d’abord la mélodie de la flûte qui ouvre etconclut le film a été recherchée. Tous les autres thèmes ont été créés à partir de cesquelques notes. La création musicale devait, à l’image de l’animation, croiser plusieursrythmes et styles musicaux.
Ruben Feffer et Gustavo Kurlat, composent toutes les musiques à l’exception du titreinterprété par Emicida, l’une des révélations du rap brésilien.
Aux percussions du grand Naná Vasconcelos (décédé en 2016) se mêlent celles,corporelles des Barbatuques, que le réalisateur choisit pour être « en adéquation avectout ce qu’il y a d’organique dans le film ». Les Barbatuques interprètent également lesvoix chantées.
Enfin, Abreu s’est assuré la contribution du groupe Gem, qui utilise des objets recyclésimprobables pour fabriquer ses propres instruments et inventer un langage sonoreunique. Une correspondance poétique s’établit ainsi entre la nature de l’image animéeet celle de la musique.
Les paroles
La langue inversée contribue à l’idée que l’on se situe « de l’autre côté » du
réel, dans un monde miroir.
On notera ainsi que seuls les adultes font usage du langage : le garçon, lui, ne parle pas. D’ailleurs, il n’a pas de bouche. Tout se passe comme si cette
langue familière des adultes était pour l’enfant un élément de mystère plutôt
que de compréhension du monde
Eléments récurrents
Tracé simplifié des personnages, nervosité des traits de crayons de couleur : son
dessin se rapproche délibérément de l’esquisse. Il confine même parfois au
dessin d’enfant, notamment pour le tracé du Garçon. 3L’urgence qui
caractérise les traits du personnage et le processus artisanal de l’animation se
situent à l’opposé d’une esthétique mainstream »
Utilisation d’aplats
Compositions abstraites, géométriques
Flores exubérantes
Escaliers vertigineux
Pistes d’activités artistiques :
Dessin : portraits sous forme de croquis (seuls les éléments essentiels sont pris en compte), dessin d’animaux-machines
Collages : portrait en dessin/collage des parties du visage, décor en collage de papiers pris dans des magazines
Cartes à gratter : sur canson format A5, colorier uniformément avec des pastel gras – recouvrir d’encre de chine noire (2 couches si besoin)– dessiner des oiseaux imaginaires en grattant avec un porte-mine sans mine
Fabrication d’un kaléidoscope
http://idee-creative.fr/blog-idee-creative-diy/creations-diy/selection-idees-creation-web/creer-un-kaleidoscope-personnalise/
https://www.youtube.com/watch?v=S5jtj1HiZG0
http://www.momes.net/Apprendre/Technologie/Documents/Plan-pour-realiser-un-kaleidoscope
Assemblages : transformer un objet en animal
Lecture d’images : mettre en parallèle l’image de la ville dans le film avec
celle du feu d’artifice du château du parc Eurodisney :
Parcours d’Education Artistique Littérature :
O Menino que espiava pra
dentro, livre illustré en 2008 par
Alê Abreu et écrit par Ana Maria
Machado, figure majeure de la
littérature brésilienne, dont le titre
semble tout un programme pour
le film d’Abreu : le garçon qui
regardait à l’intérieur…
Le Petit Poucet de Charles
Perrault : le garçon, tel le Petit
Poucet, retrouve le chemin de sa
maison par des notes de
musique colorées, rondes
comme des cailloux.
Cinéma :
Sur le site Nanouk, l’analyse de la séquence 18 du film, plan par plan : permet
de revoir le principe du gros plan, du zoom, du travelling
C’est un film « éloge » de
l’animation qui multiplie les
techniques, sans pour autant
sacrifier à la cohérence du film :
dessins, découpages, séquences
abstraites, métamorphoses,
insertion d’images en prises de
vues directes, rendus de pastel ou
crayonnés alternent à l’écran
avec inventivité.
Personnage muet dans un film sonore, le garçon d’AlêAbreu a quelque chose en commun avec les héros des films burlesques :
Une forme d’étrangeté au monde qui l’entoure. On pourravoir dans certaines scènes des évocations de films de CharlieChaplin dans leur dimension sociale : Le Kid (1921) pour la viecommune heureuse et précaire du garçon et du jeuneouvrier, Les Temps modernes (1936) pour les scènes d’usinedéshumanisantes…
La séquence 18, en particulier, convoque le souvenir desfilms burlesques américains du cinéma muet : décor,situation, gags, précision métronomique des actions, etc. Onpense notamment aux ascensions insensées d’Harold Lloyd,comme celle où, candidat « malchanceux » au suicide, il seretrouve les yeux bandés sur une poutrelle métallique, sebalançant au bout d’une grue géante sur le chantier d’ungratte-ciel en construction (Never Weaken, 1921).
On se souviendra aussi que le « charabia » est unemanifestation privilégiée du langage dans les filmsburlesques : chanson de Charlot dans Les Tempsmodernes, haut-parleur inaudible de la gare dans LesVacances de Monsieur Hulot (1953).
Arts plastiques : l ’art naïf brésilien
On peut observer des références ou des liens avec l’art naïf et notamment
l’art naïf brésilien. Le film peut permettre une entrée vers ce mouvement
peu connu.
Codes de l’art naïf : un espace saturé en couleur, pas de vide, les formes
sont simples et les thèmes des paysages, des villes, de la nature reprennent
ceux du film ; les vues (plongée surtout) de certaines œuvres de l’art naïf se
rapprochent également des choix d’Alê Abreu.
Grauben de MONTE LIMA
-Lia MITTARAKIS
Aparecida AZEDO
Sorya CALS
Art naïf en France : le Douanier Rousseau
Paysage exotique
avec lion et lionne
1903/1910
Hokusaï : Trente-six Vues du Mont Fuji - 1831
Musique : contribution au film de compositeurs, interprètes brésiliens
Emicida (rap brésilien)
Naná Vasconcelos :
percussionniste
Barbatuques :
groupe de
percussions
corporelles, voix
chantées
Gem : groupe qui
utilise des objets
recyclés
improbables pour
fabriquer ses propres
instruments et
inventer un langage
sonore unique
Sources : Nanouk : site du
dispositif « Ecole et
Cinéma »
Les Films du Préau :
distributeur du film
(dossier pédagogique)
www.lesfilmsdupreau.co
m/
Portail média de la
Suisse Romande : dossier
très complet
d’exploitation
pédagogique du film :
www.e-
media.ch/documents/s
howFile.asp?ID=7132