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le journal du Parc N A T U R E L R É G I O N A L D E B R I È R E Information périodique et gratuite pour les habitants du Parc / n°4 / printemps 2002 La Brière : une identité culturelle à préserver et à faire vivre La Bécassine des marais Émile Gautier, peintre né sous le signe de la Brière VIE SAUVAGE ENTRETIEN RUBRIQUE ENJEU

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le journal du ParcN A T U R E L R É G I O N A L D E B R I È R E

Information périodique et gratuite pour les habitants du Parc / n°4 / printemps 2002

La Brière : une identité culturelle à préserver et à faire vivre

La Bécassine des marais

Émile Gautier, peintre né sous le signe de la Brière

VIE SAUVAGE

ENTRETIEN

RUBRIQUE ENJEU

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Illustration de couverture : “La petite Brière” - Siemen Dykstra.Gravure (détail).

Illustration éditorial : “Poules d’eau, Kerhinet” - Billy Hellsten.

Œuvres réalisées dans le cadre de “Regards d’artistes”.

La nature et les hommes ont patiemment façonné notre territoire au fil du

temps. Ce patrimoine exceptionnel est notre héritage. Il est de notre devoir

à tous de le protéger.

Depuis plus de 30 ans maintenant, le Parc,

en liaison avec tous les acteurs du territoire

(communes, syndicats de marais, associa-

tions, habitants...), poursuit l’œuvre

engagée, essayant aujourd’hui,

avec des méthodes différentes, de préserver

et valoriser les espaces et de contribuer au

développement de notre territoire. Parmi toutes ces

missions, rassemblées dans un véritable projet de territoire, la

dimension culturelle tient un rôle essentiel.

Une convention de développement culturel,

signée l’an dernier avec la Direction Régionale

des Affaires Culturelles des Pays de la Loire, a

permis, entre autres, de se doter de nouveaux

moyens d’actions.

Parce que nous nous nourrissons toujours de notre histoire pour

construire notre avenir, parce que nous ne devons pas nous contenter

de préserver notre patrimoine, si précieux soit-il, mais que nous entrepre-

nons de le faire vivre, et parce que nous aspirons tous, légitimement, dans

notre société moderne, à la pratique d’activités culturelles, nous avons

choisi de vous présenter un

dossier consacré à la culture

dans ce journal n°4.

Développer et dynamiser le

territoire autour de notre patrimoine

culturel, facteur identitaire fort, fédérateur,

et s’appuyer sur les initiatives des

organismes, associations et habitants est un

des objectifs prioritaires pour les années à venir.

Dans cette perspective, nous devons, tous ensemble, assurer la vitalité de

notre territoire et construire son avenir : partager nos ressources et nos

connaissances, échanger nos expériences et mettre en synergie nos

volontés... afin que la Brière vive et, qu’au tournant de ce XXIe siècle, nous

la vivions aussi pleinement.

Actualités• La Brière... à vol d’oiseau ..................... Page 3

• Vers un respect de l’intégrité du marais .. Page 3

Enjeu culturel• La Brière :

une identité culturelle à préserver et à faire vivre ...................... Page 4

• Regards d’artistes sur la Brière : Kerhinet s’ouvre à l’art naturaliste .......... Page 5

• Redécouvrir notre histoire ...................... Page 5

• À vos souvenirs ...................................... Page 5

Entrevue• Entretien avec Émile Gautier,

peintre né sous le signe de la Brière ......... Page 6

Vie sauvage• La Bécassine des marais ........................ Page 6

En bref...• “Merci dit la planète”

pour la lutte contre la jussie .................... Page 7

• Des récompenses bien méritées pour nos artistes en herbe ....................... Page 7

• Balade à pied sur le sentierdu dolmen de la Roche aux loups .............. Page 7

• Eugène Legal et le Professeur Dupont,les remerciements du Parc ...................... Page 7

Recette du terroir• Écrevisses à la nage beurre blanc ............. Page 7

Le coin des enfants• Douce voix pour une petite perle de noix . Page 8

• Histoires croquignolettes pour crapouillots et grenouillettes ........... Page 8

• Jeu-concours : à vos plumes !................. Page 8

Agenda : page 8

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le journal du ParcN A T U R E L R É G I O N A L D E B R I È R E 3actualités

Vers un respectde l’intégritédu maraisLes zones humides sont désormais recon-nues par tous pour leur multiples intérêtset fonctions (patrimoine écologique excep-tionnel, régulation des crues, épurationnaturelle des eaux de surface, etc...).Malgré leur importance, on estime que,

Les remblaiements :Les remblaiements sont principalementlocalisés en périphérie des marais. Outrel’impact paysager et esthétique, la concen-tration des remblaiements fragmente etréduit la zone humide. Le fonctionnementhydrologique du marais est ainsi irrémé-diablement modifié.

Les affouillements :Les creusements ou affouillements ontdes répercussions environnementales etpaysagères très différentes selon les cas :leur impact peut être aussi bénéfique (dansle cas de restauration de piardes*** parexemple), que néfaste. Les travaux de res-tauration de plans d’eau doivent donc êtreréalisés en tenant compte des spécificitésde chaque site (caractéristiques histo-riques, paysagères, écologiques, etc...).

Aujourd’hui, leconstat est alarmant. Quelques solutions ont été tout récemmentproposées :

• étudier les différentes possibilités de stockage des déblais en dehors du marais

• respecter les surfaces maximales des zones humides dans les futurs schémas de cohérence territoriale (SCOT)et plans locaux d’urbanisme (PLU)****

• renforcer le rôle de surveillance des com-munes et administrations compétentes

• pour les affouillements, établir une marcheà suivre (sous la forme d’un “cahier descharges”) proposant des conditions d’inter-vention selon les spécificités des marais

• sensibiliser les usagers et propriétairesdes marais, ainsi que les entrepreneurs et collectivités locales concernées.

Les autorités administratives ne cachent pas, quant à elles, leurs intentions d’engager des procédures judiciaires pourcertaines opérations de remblaiement.

Le Parc est très attentif à ces dégradations et à leurs conséquences. Chacun doit se sentir concerné et impliqué : usagers, pro-priétaires, gestionnaires, communes, etc...Les marais du Brivet et du Mès sont parmiles zones humides les plus remarquables...alors, tous ensemble, préservons-les.

*CSP : Conseil supérieur de la pêche.**ONCFS : Office national de la chasse

et de la faune sauvage.***Piarde : plan d’eau peu profond

****Les SCOT et les PLU remplaceront les actuels Plans d’occupation des sols.

zones humides, les marais du Mès etdu Brivet, situés sur le territoire du Parc,subissent eux aussi des dégradationsconséquentes : les terrassements (rem-blaiements ou creusements) modifientconsidérablement certains secteurs demarais.Suite à une intervention du Préfet, le Parc,le CSP* et l’ONCFS** ont réalisé un inven-taire rendant compte des altérations occasionnées. Les principales causes deces terrassements ont par ailleurs été ana-lysées et des actions ont été proposées.

depuis le siècle dernier, les 2/3 de leursurface ont été détruits en France. Leurdisparition se poursuit encore au rythmede 10 000 hectares chaque année.Malgré les nombreuses mesures règle-mentaires existantes visant à protéger les

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44.

La Brière… à vol d’oiseauDe nombreux oiseaux nichant dans lespays scandinaves et les îles britanniquespassent l’hiver en Afrique, au Sénégal ouen Mauritanie. Pour ce faire, ils emprun-tent les chemins côtiers, explorant ainsiestuaires, baies, lagunes et marais. Les marais de Brière, situés sur cet axe demigration tout comme ces nombreusesautres zones humides, permettent auxoiseaux de faire halte et d’y puisernourriture. Beaucoup les survolent, maisbon nombre s’y arrêtent pour goûter à ladouceur océanique.Pour mieux les connaître, des comptagessont effectués, en collaboration avec laCommission syndicale de Grande BrièreMottière, dans les deux réserves du maraisindivis (Grand Charreau au sud etCharreau de Pendille au nord) et dans celledu Parc (réserve Pierre Constant à Rozé)*.Une fois par mois, d’août à avril (périodependant laquelle les oiseaux migrateursdescendent vers l’Afrique ou remontentvers leurs lieux de reproduction en Europedu nord, ou bien hivernent dans les maraisde Brière), des observations sont réalisées

puis intégrées, en début d’année, audénombrement international des oiseauxde l’hémisphère nord, coordonné par lesBIROE**.

Les axes de migration Europe du nord / Afrique.

Sur certaines périodes plus de 10 000canards ont pu être observés. Parfois,jusqu’à 6 000 canards souchet on étécomptabilisés, soit 25 % de l’ensembledes individus de cette espèce observés surla France entière.

Renseignements : Jacques Hédin, chargé de missionParc. Tél. : 02 40 91 68 68.

*Les 3 réserves totalisent 837 hectares de zones humides**Bureau international de recherche sur les oiseaux d’eau.

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le journal du ParcN A T U R E L R É G I O N A L D E B R I È R E4 enjeu culturel

La Brière : une identité culturelle àpréserver et à faire vivre

Pour que notre patrimoine garde toute saplace dans l’histoire, qu’il ne disparaissepas avec nos aînés qui en sont la mémoire,il convient de se donner les moyens de leconserver.S’appuyant sur les associations et leshabitants du territoire, le Parc a ouvert, dès1975, des espaces muséographiques :il a collecté des objets, des contes, descoutumes, des photos, créé et soutenu desmanifestations festives destinées à fairerevivre et à faire connaître le passé.Collecter, conserver, présenter étaient jusqu’en 1999 les lignes de conduite duParc en matière de patrimoine culturel.

Développer et dynamiserle territoire autourde notre patrimoineEn 2000, la signature d’une convention dedéveloppement culturel avec la DirectionRégionale des Affaires Culturelles desPays de la Loire et l’adoption de la nouvel-le charte du Parc, ont réaffirmé la culturecomme un outil essentiel du développe-ment du territoire et lui ont donné de nouveaux moyens d’actions.Deux postes ont ainsi pu être créés : unechargée de mission développement cultu-

rel, et une chargée d’études en ethnolo-gie ont été recrutées pour, chacune

dans leur champs de compétenceet en complémentarité, mener

à bien la mission de

Dynamiser le tissu culturel et associatif,favoriser l’accès à la culture pour tous,multiplier et professionnaliser l’offre en lamatière, constituent des priorités que leParc s’est fixé pour prendre en compte laBrière d’aujourd’hui et de demain.Le projet s’articule autour de trois axesmajeurs :

Favoriser le développementde la pratique du conteLe conte était une tradition très forte enBrière, comme dans toutes les régions auxconditions de vie difficiles et vivant en relative autarcie, mais il avait perdu depuisquelques décennies de sa vivacité ; afin deredonner à cet “art de voyager en restantchez soi” la place qui lui revient, parce qu’ilremplit de multiples fonctions essentielles à la vie des hommes au point que toutesles générations savourent le plaisir de s’entendre raconter des histoires, le Parcs’engage dans un vaste programme d’actions : organisation de stages d’initia-tion et de perfectionnement à l’art du conte,création du festival “Contes au marais” (quia charrié son flot d’histoires du 16 au 24mars dernier pour plus de 1500 spectateurs),projet de balades contées estivales, d’une“Maison du conte” qui hébergera un centrede ressources et un atelier de création, etenfin, accueil de conteurs en résidence.

Permettre, par la mise en place de résidences d’artistes en Brière, des rencontres entre les populations locales et les créateurs extérieurs Les paysages de la Brière sont esthétique-ment remarquables. Proposer à des artistesvenus d’ailleurs de les appréhender, d’yposer leurs regards, a donné lieu à la miseen place de résidences. Entre octobre 2000et novembre 2001, 24 peintres, sculpteursfrançais et étrangers ont séjourné àKerhinet par périodes de 10 jours. Ils ontproduit environ 350 œuvres dont une sélection sera présentée à Kerhinet entre le 2 juin et le 29 septembre 2002 : au total145 œuvres seront exposées. Un livre d’art,réunissant une grande partie des travauxque les paysages naturels et l’activité deshommes ont inspirés à ces créateurs, seraédité pour l’occasion.Cette première expérience de résidencespourrait être renouvelée en 2003 sous uneautre forme et avec une autre catégoried’artistes.

Accompagner les initiatives culturelles dansune recherche de qualitéLe soutien aux partenaires culturels locauxest assuré à l’occasion de rencontres ; pour une implantation théâtrale, unerecherche de financements, une stratégiede développement d’une association oud’une compagnie, etc…Une mission de proximité au quotidien destinée à permettre aux porteurs de projets de se professionnaliser.

Un projet culturel aux multiples facettesengageant la Brière à préserver sonidentité, encourageant les initiativespour conforter le dynamisme du ter-ritoire et prenant en compte tous lespublics.

La maison de la mariée avant sa rénovation : le musée s’est refait une beauté pendant l’hiver et est, depuis mai, réouvert au public.

Résidence d’artistes au pont de Gras.

restructurer, moderniser les équipementsgérés par le Parc et imaginer une mise enréseau des autres sites en cohérence avecles thématiques traitées. Il s’agit, end’autres termes, de repenser et moderniserles musées.La première phase du travail a débuté ennovembre dernier avec l’élaboration d’un projet culturel et scientifique actuellementà l’étude en partenariat avec la conserva-tion départementale de Loire-Atlantique.Chaque thème à traiter (par exemple l’eau,la navigation, la poterie, l’archéologie,etc…), chaque équipement font l’objet detravaux de recherche qui permettront devérifier les réalités historiques, scienti-fiques et techniques, la pertinence d’uneprésentation muséographique. Une deuxième phase qui précisera lesmodalités d’exposition des collectionsdébutera à l’automne.

Mais une politique culturelle visant àdévelopper un territoire ne peut se conten-ter de mettre en valeur les ressourcesd’hier aussi riches et précieuses soient-elles.La Brière n’est pas un musée ; elle vit quo-tidiennement au rythme de ses habitants,de leurs aspirations d’hommes, de femmeset d’enfants du XXI e siècle. Les activitésculturelles, de pratique individuelle,collective ou de simple consommationfont partie intégrante de la vie moderne.

“Le Brivet au fil de l’eau”, une manifestation qui auralieu du 14 au 16 juin prochain.

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e : S. Poirrier.

La préservation, la valorisation du patri-moine culturel font l’objet, au même titreque le patrimoine naturel, d’une attentiontoute particulière du Parc de Brière depuissa création en 1970.En effet préserver un territoire implique deprendre en compte toutes les composanteset toutes les spécificités qui distinguent cetespace d’un autre. Les coutumes, lesmodes de vie, les expressions telles queles chansons, les danses, les contes, lesfaçons de s’habiller, les rites de mariage,les fêtes populaires, l’organisation deshabitations, les matériaux utilisés pour lesmeubles, les bijoux, tout cela et biend’autres choses encore constituent ce quel’on nomme communément le patrimoineculturel.

Préserver notre patrimoine culturelCe patrimoine est un facteur identitaire fort ;les briérons s’y reconnaissent et sont trèsattachés à ce qu’il ne soit pas oublié ;même si les temps ont changé, que la viemoderne a considérablement modifié lequotidien, même si certaines coutumessont quelquefois entrées dans le registredu folklore, même si certaines activités

vitales autrefois sontmaintenant vécues commedes loisirs.

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le journal du ParcN A T U R E L R É G I O N A L D E B R I È R E 5enjeu culturel

Regards d’artistessur la Brière :Kerhinet s’ouvre à l’art naturalisteUne exposition exceptionnelle, du 1er juin au 29 septembre au village de Kerhinet à Saint-Lyphard

Pour son trentième anniversaire, le Parc a initié un projet d’art de dimension interna-tionale : “Regards d’artistes”.Extraordinairement sensibles et talentueux,des artistes naturalistes sont venus desquatre coins de l’Europe, sans idées pré-conçues et tous animés par le même désir...approcher, appréhender les beautés denotre Brière secrète, comprendre les rela-tions étroites que les gens d’ici perpétuent,depuis la nuit des temps, avec leur maraiset nous rappeler aussi l’extrême fragilité deces étendues d’eau.Ainsi, depuis le mois d’octobre 2000, datede la première rencontre, le Parc a accueillià Kerhinet cinq groupes d’illustrateurs,peintres, graveurs ou sculpteurs. Au-delàde la découverte et du plaisir qu’ils éprou-vent à créer des images dans la nature, lesartistes évoquent d’abord la richesse de larencontre, du partage avec les autres. Lerésultat de ce mélange, de cette diversitéd’approches, de sensibilités, de techniquesest étonnant !

À partir d’observations patientes etrecherches de compositions originales,d’innombrables croquis et œuvres decaractères sont nés. La justesse du trait, lafraîcheur des couleurs jetées sur le papiernous parlent, dévoilent les mystères de laBrière et nous racontent des histoires naturelles...Les artistes, dans un voyage initiatique,nous invitent à apprécier des paysageslumineux et changeants, à l’affût de la viesauvage et posent un autre regard sur lanature et la vie des hommes.À partir du 1er juin prochain, et pendanttoute la durée de l’été 2002, les œuvresproduites feront l’objet d’une exposition-vente dans le village de Kerhinet. À cetteoccasion, le Parc et les 24 artistes qui ontparticipé au projet publieront un beau livresur la Brière. Reflet d’un événement artis-tique unique, cet ouvrage en cours d’éditionmet en valeur la beauté et la qualité d’unterritoire d’exception et propose un autreregard sur notre précieux patrimoine.

À vos souvenirs !Dans le cadre de la rénovation des muséesde Brière, le Parc lance une étude sur lescoutumes liées au mariage et sur le travaildes femmes en Brière de la fin du XIXe

siècle jusqu’aux années 60 (fabrication des fleurs d’oranger en cire, artisanat,commerce, travail de la terre...).

Redécouvrirnotre histoire Tous témoignages, documents, cartes

postales nous intéressent afin de mieuxconnaître et restituer les modes de vie oumétiers aujourd’hui disparus...

Contact : Gaëlle Caudal, 02 40 91 68 68.

Dans le cadre de la convention de dévelop-pement culturel signée avec la Directionrégionale des affaires culturelles ennovembre 2000, une chargée d’études ethnologiques* a étérecrutée par le Parc.G a ë l l e Caudal vaconduire, en 2002,une étude sur les ritesde mariage et sur let rava i l des femmesen Brière qui enrichirala présentation de laMaison de la Mariée.

Détail d’une couronne de mariée.

Gaëlle Caudal.

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*Études ethnologiques : collecte de témoignages et de documents sur les coutumes et les activités traditionnelles.

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le journal du ParcN A T U R E L R É G I O N A L D E B R I È R E6 entrevue

La Bécassine des Maraisnom scientifique : Gallinago gallinago nom briéron : piclendèchetaille : de 25 à 27 cm poids : près de 100 g

Grand voyageur, cet oiseau élancé naît aunord de l’Europe au printemps. Faisantescale en Brière au cours de sa migration,il peut poursuivre son vol jusqu’enEspagne ou au Maroc. La Bécassine fréquente régulièrement nosmarais dès début août. Les plus grands rassemblements sont observés dèsoctobre, là où la végétation est rase et le solspongieux, et ce, jusqu’à ce que les niveauxpermettent d’y puiser leur nourriture.

Discrète, prompte à s’en-voler, la Bécassines’offre rarement à l’œil : ellese fond dans la végétation grâce àson plumage mimétique. Aujourd’hui, lesmarais constituent une halte essentielledans les pérégrinations hivernales de laBécassine. Celle-ci ne pourra s’épanouirque dans la préservation de son territoirede prédilection…

vie sauvage

Entretien avec Émile Gautier,peintre né sous le signe de la BrièreÉmile Gautier, peintre passionné et conquis, dès sonplus jeune âge, par les paysages lumineux de Brière, exposera cet été à Kerhinet dans le cadre de“Regards d’artistes”.

PNRB : La place de la Brière dans votretravail est prédominante. Comment l’expli-quez vous ?

Émile GAUTIER : Je ne suis pas né surle marais mais pas loin : mes parents habi-taient à cent mètres de l’usine élévatoiredes eaux du Plessis, et de la maison, nousavions vue sur les prés humides qui s’al-longeaient à perte de vue vers l’horizon. Etcet horizon, coupé par la ligne de cheminde fer du Croisic, c’était la Brière. Si laBrière avait été un pays comme un autre, jen’y aurais jamais prêté attention. Mais cen’était pas le cas, car tous les débuts d’an-née, en janvier ou février, ces prés pro-gressivement devenaient lac, et je suivais,jour après jour, la montée de l’eau,contournant l’usine aux briques rouges

pour inonder les trois chaumières encontrebas de la route... Quand on a dixans, toute cette eau est impressionnante !Dans ma tête de gamin, la Brière était unendroit mystérieux et j’ai dû attendre dedisposer d’une bicyclette pour partir à sadécouverte. Les paysages d’eau m’ontalors fait une toute autre impression quecelle qui me restait en mémoire, vue deSaint-Nazaire. Cette métamorphose étaittout à fait saisissante : cette luminosité,l’intimité et l’accord parfait entre ciel etterre... le jeu des lumières et des refletsdonnait une vie inattendue au paysage, cequi m’a tout de suite séduit. La Brière entant que marais a toujours correspondu àce que je souhaitais reproduire dans mapeinture, et lorsqu’après la guerre, j’aienseigné à l’école d’arts plastiques de

Émile Gautier dans son atelier.

Saint-Nazaire, j’ai continué d’explorer cepays secret.

PNRB : En examinant vos peintures etaquarelles, on remarque qu’un plan d’eauoccupe souvent le premier plan. Vousquittiez donc la terre ferme ?

E.G. : Sur l’île de Fédrun, j’avais trouvé unaccès facile au marais. J’ai donc pris l’habitude d’y revenir à différentes saisonset, ainsi, j’ai pu peindre, souvent les piedsdans l’eau, tout autour de l’île en suivant lalumière. Mais j’ai très vite compris quepour renouveler mes compositions, il mefallait pouvoir circuler en chaland sur lemarais, et mon ami René Aoustin m’abeaucoup aidé en mettant ses chalands àma disposition. Je pouvais ainsi faire letour de l’île, m’arrêtant deux ou trois foispour composer une toile. Les sujets sontinépuisables : disons que tous les vingtmètres on a une proposition nouvelle ! Unefois l’angle favorable trouvé, mon chalandattaché à une branche de saule, je com-mençais à peindre dans un silence total.Au bout d’un moment, imperceptiblement,ce silence est remplacé par un bruisse-ment intense, dans les roseaux, autour duchaland, dessous, on a l’impression d’êtrecerné, d’être dans un monde que l’on n’ajamais rencontré ailleurs, et au fil desheures, cela produit sur vous une sorted’envoûtement paisible. J’ai compris alorsl’attachement du Briéron à son marais.

PNRB : Que pensez-vous de “Regardsd’artistes” ?

E.G. : Les habitants vont être étonnés parcette exposition dans le sens où ils n’au-ront pas pensé que telle ou telle partie deleur patrimoine méritait d’être dessinée,peinte ou sculptée. Ils pourront se rendrecompte qu’un paysage, ordinaire pour euxcar il fait partie de leur quotidien, peut sur-prendre d’autres, emprunt de mystère, etdevenir ainsi sujet d’une œuvre. Ils pour-ront mieux exercer leurs yeux, regarderautrement leur environnement... et cela nepourra que renforcer leur attachement à cesi fascinant pays...

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le journal du ParcN A T U R E L R É G I O N A L D E B R I È R E 7en bref...

“Merci dit la planète” pour la lutte contre la JussieLes interventions de lutte contre la Jussieinitiées par le Parc réussissent, tout en respectant le milieu naturel et ses usagers,à contenir la colonisation. Hors du terrain,les efforts sont décuplés pour informer etsensibiliser les particuliers et acteurslocaux.En novembre dernier, le Ministère de l’amé-nagement du territoire et de l’environne-ment, a reconnu la qualité du programmede lutte en lui décernant son label “Merci dit la planète”. Cette distinction est

Découverte

Balade à pied sur le sentierdu dolmen de la Rocheaux loups

attribuée aux initiatives exemplaires pour laprotection de l’environnement.Ce n’est pas seulement le Parc qui reçoitcette récompense, mais aussi laCommission Syndicale de Grande BrièreMottière, et l’ensemble des habitants qui sesont mobilisés, professionnellement oubénévolement, à plusieurs reprises. Unereconnaissance qui se partage et nousconduit, aujourd’hui, à persévérer danscette voie : redoubler de vigilance et consolider les actions de lutte dans lesannées à venir.Saluons aussi le SIVOM* d’Herbignac et lecollège de Missillac qui se sont égalementtous deux vus décerner le label “Merci dit la planète” pour des actions en faveur de l’environnement.

*SIVOM : Syndicat intercommunal à vocations multiples

Recette du terroir

Écrevisses à la nage beurre blancpour 4 personnesAménagées dans d’authentiques chau-mières brièronnes, les auberges locales quise distinguent par leur chaleureux accueil et leurs savoureuses spécialités du terroir,bénéficient de la marque “Parc”. Cetteannée, 8 établissements ont signé unecharte de qualité avec le Parc et tous ontaccepté de livrer leurs secrets dans les prochains numéros du Journal du Parc.Christian Deniaud, chef cuisinier et respon-sable de l’Auberge de Bréca, se lance le premier dans cette toute nouvelle formule : il nous propose de confectionner un metsdélicat à base d’écrevisses...

Écrevisses à la nage beurreblanc pour 4 personnes• 1, 4 kg d’écrevisses (châtrées)

Nage• 1 litre d’eau• 1/4 de litre de vin blanc• 15 cl de vinaigre de Xérès• 15 cl de vinaigre d’alcool• 100 g de carottes en rondelles• 1 gros oignon émincé• 2 citrons en rondelles• bouquet garni

(laurier, thym et queue de persil)• sel et poivre concassé

Beurre blanc• 2 échalotes hachées• 2 cuillères à soupe de vin blanc• 2 cuillères à soupe de vinaigre• 200 g de beurre demi-sel

RéalisationMettre tous les ingrédients de la nage àcuire avec l’eau, le vin blanc et le vinaigrependant 30 minutes. Plonger les écrevissesdans la nage pour un bouillon (2 minutes).

Pour le beurre blanc :Réduire les échalotes avec le vin blanc et le vinaigre, puis monter au beurre.

DressageVerser un peu de nage dans une assiettecreuse, positionner les écrevisses autour,sur le bord de l’assiette. Apporter le beurreblanc dans une saucière séparée.

Auberge de Bréca , village de Bréca, 44410Saint-Lyphard. Tél. : 02 40 91 41 42.

Des récompensesbien méritées pour nos artistes en herbe

À l’occasion du concours proposé dans lejournal du Parc n°2, sept candidats de 11et 12 ans se sont prêtés au jeu. Tous ontconçu, avec beaucoup de créativité, d’ex-ceptionnelles maquettes de chaumièresbriéronnes. Ces mini-chaumières, fabri-quées minutieusement, ont été exposées àla mairie de Saint-Joachim en octobre der-nier. De nombreux visiteurs ont voté,comme ils en avaient la possibilité, pourleurs chaumières préférées. À l’issue decette exposition, trois prix ont été décernés.Clément Trumaud a reçu le premier prix, un

survol de la Brière en avion. OphélieTabourey, quant à elle, a été récompenséedu second prix, un stage à la Chaumièredes marionnettes. La municipalité de Saint-Joachim a attribué un prix spécial à JustineHuré, qui s’est vue remettre des beauxlivres et cassettes vidéo sur la Brière.Des marionnettes rappelant les maquettesde nos artistes en herbe ont été remises auxquatre autres participants. Encore bravo àtous les candidats et à vos plumes ! Cettefois, c’est un concours de poèmes qui estlancé (en dernière page)...

Eugène Legalet le professeurDupont : lesremerciementsdu Parc

Sur la commune de Missillac, laissez-voussurprendre par l’insolite silhouette dudolmen de la Roche aux loups et partez à ladécouverte du village de Bergon, de sesmarais et de son patrimoine...

Distance : 12 kmDurée : 2 h 30Départ : terrain des amis du village de BergonBalisage : jaune

Documents et renseignements disponibles à l’office de tourisme du Canton de Saint-Gildas-des-Bois. Tél. : 02 40 88 35 14.

Les participants du concours de maquettes de chaumières briéronnes ont été récompensés en octobre dernier àla Mairie de Saint-Joachim.

Opération d’arrachage. Un travail pénible distingué par le label “Merci dit la planète”.

Le 10 octobre dernier, lors d’une manifestationorganisée en leur honneur, le professeur Dupont (à droite sur la photo à côté de Monsieur Priou) et Eugène Legal ont reçu la médaille du Parc pourleur précieuse contibution à l’action du Parc.

Christian Deniaud dans lescuisines de l’auberge.

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le journal du ParcN A T U R E L R É G I O N A L D E B R I È R E8

“Sainte-Reine-de-Bretagne,

en Brière où je suis né.À se souvenir,

on gagne du bonheurpour des années”.

agenda

En mars dernier, lors du festival “Contes aumarais”,Thomas Carabistouille a propagésa bonne humeur. Certains d’entre vousn’ont pu assister à ses étonnantes histoires

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Histoires croquignolettes pour crapouillots et grenouillettes

Michelle Lefeuvre, conteuse de l’associa-tion “ Les Conteurs de Brière et d’ailleurs”,a publié cet hiver, et pour la toute premièrefois, une délicieuse histoire de Noël. Telleune ritournelle, sa petite noix de Noël courtet saute dans les bois, apportant la joie...Ce conte magique, recueilli dans un petitlivre illustré par Daniel Le Barillec, noustransporte dans un monde merveilleux,blottis dans une charmante petite chau-mière dans la chaleur d’un feu de cheminée.Mais l’aventure de “La petite noix de Noël”,se raconte en toute saison... Michelle aime

contées, animées de créatures étranges et farfelues... abracadabra... Les extra-ordinaires imbroglios de citrouilles, grenouilles, sorcières et autres person-nages rigolos s’écoutent... en chansons.Carabistouille vient en effet de sortir son 2e

CD “La familia” (prix de vente : 16 Euros),dédié à tous les “sans-qui-c’est-pas-pos-sible” et destiné aux petits lutins coquins,ceux qui ont des “petits pieds sales et gran-

d’z’oreilles”. Et pour ceux qui préfèrent lireet s’imprégner des images d’un universfantaisiste sorti tout droit du “pays du fondde la tête de sa grand mère”, un petit livred’histoires illustrées intitulé “crapouillots etgrenouillettes” vient de paraître (prix devente : 7 Euros).Une balade au pays des rêves d’enfantspour petits... et grands...

Carabistouille - tél. : 06 14 92 35 97.

faire plaisir : elle a enregistré son histoiresur un CD accompagnant le livret (le tout :15 Euros). Sa douce voix, portée par unemusique originale signée RodolpheNicoleau, nous plonge dans l’intimité desveillées contées, animées de surprises etde personnages emplis de bonté... Cetteveillée, provoquant éclats d’yeux irisés et bouches bées, a le goût léger de crêpes amoureusement confectionnées aux odeurs délicatement sucrées, alorspourquoi s’en priver ?

Michelle LefeuvreTél. : 02 40 45 51 25 ou 06 60 81 52 39.

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Douce voix pour une petite perle de noix

le coin des enfants

jeu-concours

À vos plumes !Créez un poème sur la BrièreCet hiver, nous avons fêté le 50e anniversaire de la mort de René Guy Cadou. Pour prolonger cet hommage, notre concours portera cette fois sur l’écriture de poèmes sur la Brière. Si tu as entre 10 et 14 ans, tu peux participer en écrivant un poème de 12 vers (ou lignes) sur ce quet’inspire la Brière. Ton poème doit être envoyé avant le 12 juillet 2002 à minuit à l’adresse suivante :

Parc naturel régional de Brière - JEU-CONCOURS - BP 3 - 44720 Saint-Joachim.Et surtout, n’oublie pas de nous envoyer le coupon réponse ci-dessous et de faire signer tes parents !

✂Nom : ...............................................................................................................................................................................Prénom : .................................................. Âge : ..................................................................................................................Adresse complète : ................................................................................................................................................................Signature de tes parents :

Concours ouvert aux enfants de 10 à 14 ans.Règlement disponible au centre administratif du Parc - tél. 02 40 91 68 68.

Séjours naturedu 7 au 13 juillet

Séjours artistiquesdu 21 au 27 avril - dessindu 14 au 20 juillet - dessindu 1er au 7 septembre - aquarelle

Manifestations11 et 12 maiMarché de potiers - Herbignac

du 1er juin au 29 septembre Exposition “Regards d’artistes”Village de Kerhinet - Saint-Lyphard

2 juinMarché à l’ancienneLa Chapelle-des-Marais

14, 15 et 16 juinLe Brivet au fil de l’eau

Tous les jeudis, du 27 juin au 5 septembreMarché aux produits du terroirVillage de Kerhinet - Saint-Lyphard

6 juilletFête du pain - Crossac

21 juilletFête des métaisVillage de Kerhinet - Saint-Lyphard

27 et 28 juilletLes anguillades - Saint-Joachim

4 aoûtFête des chalands fleurisSaint-André-des-Eaux

11 et 15 aoûtFête de la Brière - Saint-Joachim

15 aoûtFête de la tourbe - Saint-Lyphard

25 aoûtLa Transbriéronne

Renseignements à la Maison du tourisme de Brière, La Chapelle-des-Marais, tél. 02 40 66 85 01.

le journal du ParcN A T U R E L R É G I O N A L D E B R I È R E

Information périodique et gratuite pour les habitants du Parc / n°4 / printemps 2002

Semestriel gratuit édité par le syndicat mixte duParc naturel régional de Brière - BP3 - 44720Saint-Joachim - tél : 02 40 91 68 68. e-mail :[email protected] - site internet :http://www.parc-naturel-briere.frNuméro 4 - dépôt légal avril 2002 - ISSN 1624-4931. Tirage : 40 000 exemplaires.Directeur de publication : Bernard Guihéneuf.Comité de rédaction : Christophe Priou, MarcJusty, Yvon Brasselet, Charles Moreau, BernardGuihéneuf, Natasha Coley. Rédactrice en chef :Natasha Coley. Ont participé à la rédaction de cenuméro : Jean-Yves Bernard, Patrick Bonnet,Gaëlle Caudal, Jean-Patrice Damien, NadineFouchet-Guyon, Jacques Hédin, DominiqueMahé-Vince, Xavier Moyon. Photos : PNRB, CSP44, Vincent Sarazin, Joseph Baudet, Laurent(Atelier photo Guérande). Conception graphique,maquette : Stéphane et Carole Poirrier.Coordination / fabrication : Laurence Montilly.Impression : Top Imprimerie - Treillières (44).

Nous remercions Monsieur et Madame Gautier,Monsieur et Madame Deniaud, pour leur précieusecollaboration. Illustrations : Stéphane Poirrier,Siemen Dykstra (couverture), Billy Hellsten (édito).

Michelle Lefeuvre

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Thomas Carabistouille.