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Projet pour l’école L es Ceméa dès leur origine ont développé une approche globale des questions éducatives et se sont impliqués, à partir de 1945, tout naturellement dans le champ scolaire (cf. page 30). Réfutant l'idée d'être de simples prestataires, ou can- tonnés à une définition étroite de la complémentarité au service public d'éducation, nous proposons ici les bases d'une vision et d'une participation à un grand projet d'éducation. Ce travail fondamental n'est pas le fruit de la réflexion du seul secteur École, il est bien un projet global construit par les apports croisés et convergents de l'ensemble des champs éducatifs, sociaux et culturels sur lesquels nous agissons. Nous l’avons mis en avant pendant l’année 2012 lors de la concertation sur la refondation. Il se veut mobilisateur, tant nous pensons que l'école ne peut servir seule de telles ambitions. Le travail que nous présentons ici rend visible la diversité des res- sources produites par notre mouvement. Il constitue avant tout un projet d'actions dont nous déclinons (cf. page 28) les plus récents chantiers innovants que nous condui- sons dans toutes des régions (de métropole et outre mer). C'est aussi un projet (de et) « en mouvement », qui identifie quelques questions vives (cf. page 26) remises au travail dans une traduction exigeante et renouvelée d'utopies concrètes. Projet pour l’école SOMMAIRE DES PROPOSITIONS POUR L'ÉCOLE 2 VERS L'ÉDUCATION NOUVELLE 3 - Pourquoi se référer, aujourd’hui, à l'Éducation nouvelle ? 3 - Dans la lignée de grands pédagogues 3 - Les principes qui guident nos actions dans l’école 4 - Ce qui fonde toute relation éducative 5 QUELLE ÉCOLE POUR QUELLE SOCIÉTÉ ? 6 POUR UNE ÉCOLE AU CŒUR DE LA RÉPUBLIQUE LAÏQUE 9 - Pour une égalité des droits, des chances et… des places 9 - Garantir une inclusion réelle des enfants en situation de handicap 10 - Affirmer que l'école éduque tout autant qu'elle instruit 11 - Penser l'école comme lieu de vie à (re)construire 12 - Donner à l'enfant le pouvoir sur son environnement, sur sa vie… 13 - Affirmer l'école maternelle 14 POUR DES MÉTIERS RECONNUS, VALORISÉS 15 - Reconsidérer la pédagogie 15 - Élaborer des projets éducatifs, projets d’établissement 16 - Changer les cultures professionnelles par la formation 17 - Créer les conditions d'un travail d’équipe inter-catégoriel 18 POUR UNE ÉDUCATION GLOBALE 19 - Donner toute leur place aux parents 19 - Repenser les lieux d’éducation et les rythmes 20 - Ouvrir l'école, lieu de culture, aux autres lieux de culture 22 - Éduquer à l’environnement européen et international : citoyenneté, solidarité et mobilité 24 - Investir l’éducation aux médias et aux écrans 25 QUELQUES QUESTIONS VIVES MISES AU TRAVAIL… 26 EN RÉSUMÉ 27 DES INNOVATIONS DANS TOUTES LES ACADÉMIES 28 PROPOSITIONS DE FORMATIONS 29 LES CEMÉA ET L'ÉCOLE… QUELQUES JALONS 30 LE SECTEUR ÉCOLE DES CEMÉA 32 - Le collectif de rédaction 32 Document Le magazine des militants des Ceméa - JANVIER 2013 ÉDITORIAL numéro spécial Les Ceméa sont soutenus pour leur fonctionnement et leurs projets par les ministères de l’Éducation nationale, des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et de la Vie associative, des Affaires sociales et de la Santé, des Affaires étrangères et européennes, de la Culture et de la Communication, de l’Outre-mer.

Le magazine des militants des Ceméa - JANVIER 2013 … · Ceméa pour l’école, de la maternelle au lycée, dans le cadre du service public d’éducation, défendant avec vigueur

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Projet pour l’école

Les Ceméa dès leur origine ont développé une approcheglobale des questions éducatives et se sont impliqués, àpartir de 1945, tout naturellement dans le champ scolaire

(cf. page 30). Réfutant l'idée d'être de simples prestataires, ou can-tonnés à une définition étroite de la complémentarité au servicepublic d'éducation, nous proposons ici les bases d'une vision etd'une participation à un grand projet d'éducation.

Ce travail fondamental n'est pas le fruit de la réflexion du seulsecteur École, il est bien un projet global construit par les apportscroisés et convergents de l'ensemble des champs éducatifs,sociaux et culturels sur lesquels nous agissons.

Nous l’avons mis en avant pendant l’année 2012 lors de laconcertation sur la refondation. Il se veut mobilisateur, tant nouspensons que l'école ne peut servir seule de telles ambitions. Letravail que nous présentons ici rend visible la diversité des res-sources produites par notre mouvement.

Il constitue avant tout un projet d'actions dont nous déclinons(cf. page 28) les plus récents chantiers innovants que nous condui-sons dans toutes des régions (de métropole et outre mer).

C'est aussi un projet (de et) « en mouvement », qui identifiequelques questions vives (cf. page 26) remises au travail dans unetraduction exigeante et renouvelée d'utopies concrètes.

Projet pour l’écoleS O M M A I R E

� DES PROPOSITIONS POUR L'ÉCOLE 2

� VERS L'ÉDUCATION NOUVELLE 3

- Pourquoi se référer, aujourd’hui, à l'Éducation nouvelle ? 3- Dans la lignée de grands pédagogues 3- Les principes qui guident nos actions dans l’école 4- Ce qui fonde toute relation éducative 5

� QUELLE ÉCOLE POUR QUELLE SOCIÉTÉ ? 6

� POUR UNE ÉCOLE AU CŒURDE LA RÉPUBLIQUE LAÏQUE 9

- Pour une égalité des droits, des chances et… des places 9- Garantir une inclusion réelle des enfants en situationde handicap 10

- Affirmer que l'école éduque tout autant qu'elle instruit 11- Penser l'école comme lieu de vie à (re)construire 12- Donner à l'enfant le pouvoir sur son environnement, sur sa vie… 13- Affirmer l'école maternelle 14

� POUR DES MÉTIERS RECONNUS, VALORISÉS 15

- Reconsidérer la pédagogie 15- Élaborer des projets éducatifs, projets d’établissement 16- Changer les cultures professionnelles par la formation 17- Créer les conditions d'un travail d’équipe inter-catégoriel 18

� POUR UNE ÉDUCATION GLOBALE 19

- Donner toute leur place aux parents 19- Repenser les lieux d’éducation et les rythmes 20- Ouvrir l'école, lieu de culture, aux autres lieux de culture 22- Éduquer à l’environnement européen et international :citoyenneté, solidarité et mobilité 24

- Investir l’éducation aux médias et aux écrans 25

� QUELQUES QUESTIONS VIVES MISESAU TRAVAIL… 26

� EN RÉSUMÉ 27

� DES INNOVATIONS DANS TOUTESLES ACADÉMIES 28

� PROPOSITIONS DE FORMATIONS 29

� LES CEMÉA ET L'ÉCOLE… QUELQUES JALONS 30

� LE SECTEUR ÉCOLE DES CEMÉA 32

- Le collectif de rédaction 32

Document

L e m a g a z i n e d e s m i l i t a n t s d e s C e m é a - J A N V I E R 2 0 1 3

ÉDITORIAL

numéro spé

cial

Les Ceméa sont soutenus pour leur fonctionnement et leurs projets par les ministères de l’Éducation nationale, des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducationpopulaire et de la Vie associative, des Affaires sociales et de la Santé, des Affaires étrangères et européennes, de la Culture et de la Communication, de l’Outre-mer.

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Projet pour l’école

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Les Ceméa, en tant que mouvement d'éducation,s'attachent à apporter des contributions précises etétayées au système éducatif et aux pratiques péda-gogiques. Celles-ci s'inscrivent dans le courantpédagogique de l’Éducation nouvelle, porteuse devaleurs et de convictions, qui témoigne ici de lamodernité de sa pensée et de son capital d'expé-riences.Ce document formalise les propositions desCeméa pour l’école, de la maternelle au lycée, dansle cadre du service public d’éducation, défendantavec vigueur une éducation nationale pour uneégalité des droits et des moyens sur l’ensemble duterritoire.Il traduit des ambitions pour l'école de la répu-blique dans une perspective de transformationsociale et politique.Ainsi, il constitue un « projet pédagogique et poli-tique », les deux dimensions étant toujours indis-sociablement liées.Nos propositions sont constantes et réitérées, ellesfondent l’objet social de notre mouvement (notreraison d'être) qui s’exprime dans tous les contextespolitiques.

� À QUI S'ADRESSE CETTEPUBLICATION ?

• Vous êtes élu en charge de questions éducatives.• Vous êtes parent.• Vous êtes personnel de l'éducation nationale.• Vous êtes éducateur, animateur, intervenant sco-laire.• Vous êtes militant de mouvements pédago-giques.• Vous êtes étudiant, ou stagiaire, futur profes-sionnel d'un des métiers de l'éducation.Vous trouverez dans cette publication ce qui, pourles Ceméa, fait sens et fait lien entre tous les acteurséducatifs.Vous trouverez les idées et valeurs portées par lesCeméa, et percevrez les contributions et coopéra-tions qui font de ce mouvement un partenairecompétent actif et engagé… �

Des propositionspour l'école

� POURQUOI SE RÉFÉRER,AUJOURD’HUI, À L'ÉDUCATIONNOUVELLE ?

Les apports des mouvements pédagogiques pourfaire évoluer les pratiques à l’école ont été plus oumoins bien adaptés et surtout trop rarementaccompagnés. Un exemple flagrant : la reconnais-sance de la parole de l’élève se trouve institution-nalisée et réduite en “heure de vie de classe”.Ainsi, les idées de l’Éducation nouvelle ne sont pasencore aujourd’hui totalement mises en place, offi-cialisées. Les outils sont souvent décontextuali-sés, les idées vidées d'une pensée globale.“La pédagogie nouvelle demeure toujours nouvelle,c’est à dire n’a pas opéré la percée qu’espérait ses fon-dateurs, sauf dans les zones complémentaires et mar-ginales…” dit Louis LEGRAND.

Parmi nos pratiques :- La prise en compte de la globalité de l’enfant, del’adolescent ;

- La pédagogie du projet ;- Les pratiques culturelles ;- La relation école-famille ;- La citoyenneté accomplie en situation vraie etnon simulée ;

- La place et la valeur de la parole. Écouter et êtreécouté ;

- La place de l'éducateur et ce qui fonde son auto-rité ;

- La volonté de tendre vers l’autonomie del’enfant ;

- L’observation et la connaissance de l’enfant pouridentifier besoins, intérêts, et motivations ;

- La prise en compte du milieu de vie : l’environ-nement social, familial, culturel ;

- L'importance du cadre éducatif : locaux fonc-tionnels et adaptés aux besoins de l’élève ;

- L'apprentissage (l’élève se construit, l’éducateurl’aide à se construire) ;

- L’expression personnelle : chacun doit pouvoiragir sur ses conditions d’apprentissage ;

- Le collectif : l’élève apprend, se construit, avecles autres ;

- Le plaisir, et l’envie d’apprendre ;- L'importance de la réussite.

Il faut rappeler que :- L'Éducation nouvelle n’est pas une pédagogiede soin, de compensation (réservée aux élèves endifficultés), elle est une pédagogie destinée àtous.

- L’éducation nouvelle n’est pas réservée àquelques éducateurs d’exception, elle est prati-cable par le plus grand nombre.

- Plus qu’une pratique, il s’agit d’une éthique etdonc d’un engagement politique.

- En cela, les Ceméa en tant que mouvementd'éducation nouvelle sont partenaires actifs del'Éducation nationale et complémentaires.L'Éducation nouvelle devrait enrichir les pra-tiques au sein de l’Éducation nationale.

� DANS LA LIGNÉE DE GRANDSPÉDAGOGUES

L'Éducation nouvelle défend l’idée d'une partici-pation active des individus à leur propre forma-tion. Elle déclare que l'apprentissage, avant d'êtreune accumulation de connaissances, doit être unfacteur de progrès global de la personne.Avec les méthodes actives, on part des centresd’intérêts de la personne, tout en l’encourageant.L’Éducation nouvelle vise une éducation globale,accordant une importance égale aux différentsdomaines éducatifs : intellectuels et artistiques,mais également physiques, manuels et sociaux.Comme Gisèle de Failly l’a mis en pratique dès lafondation des Ceméa.L'apprentissage de la vie sociale est considérécomme essentiel. Elle privilégie donc la coopéra-tion entre les individus au lieu de la compétitionou de la concurrence.S’appuyant sur des théoriciens de l’éducation(Cousinet, Freinet…), nos propositions pourl’école d’aujourd’hui et de demain restent fondéessur ces repères de l’Éducation nouvelle :- Célestin FREINET, « Tâtonnement expéri-mental et travail autonome »

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Projet pour l’école

Vers l'Éducation nouvelle

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Vers l’Éducation nouvelleProjet pour l’école

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- Maria MONTESSORI, « Aide-moi à agirseul ! »

- Fernand OURY, « Pédagogie institutionnellesur la parole de l'enfant »

- Johan Heinrich PESTALOZZI, « Exigencesociale et liberté naturelle »

- Adolph FERRIERE, « Reconnaissance desécoles nouvelles »

- Fernand DELIGNY, « Regards sur les enfantsdifférents »

- Roger COUSINET, « Travail libre par groupeet pédagogie du projet »

- Henri WALLON, « L'importance du milieu,son aménagement est acte d'éducation »

- Jean PIAGET, « Connaissances sur les méca-nismes de l'évolution de l'enfant »

- Francine BEST, « Pour une pédagogie de l'éveilet ce qui fonde l'intérêt »

- Philippe MEIRIEU, « Méthodes actives etpédagogie différenciée »

Mais aussi (Voir collection DVD“l’éducation en questions” proposé parPhilippe MEIRIEU)- Édouard CLAPAREDE- Ovide DECROLY- Françoise DOLTO- Alexander S NEILL- Paolo FREIRE- Carl ROGERS- Janus KORZCAK- Ivan ILLICH

� LES PRINCIPES QUI GUIDENT NOSACTIONS DANS L’ÉCOLE

Tout être humain peut se développer etmême se transformer au cours de sa vie. Ilen a le désir et les possibilités.Les pédagogies progressistes s’appuient toujourstrès largement sur l’analyse du travail en directionde ceux qui en ont le plus besoin. L’éducation estavant tout un espoir pour chacun.Plus qu’une éga-lité des chances, c’est une véritable égalité desdroits que nous revendiquons.

Il n’y a qu’une éducation. Elle s’adresse àtous. Elle est de tous les instants.L’éducation globale met en synergie les différentstemps et lieux de l’éducation. Nous voulons fairecoopérer, au-delà des corporatismes, l’ensembledes acteurs éducatifs : professionnels, volontaires,bénévoles, ou acteurs “par nature” que sont lesparents…

Notre action est menée en contact étroitavec la réalité.C’est au sein de l’école publique et avec tous ceuxqui contribuent à sa mission que nous œuvrons.L’innovation pédagogique se construit sur tous lesterrains, hors de “laboratoires” mais totalementreliée, depuis, toujours aux recherches en sciencesde l‘éducation et dans d’autres disciplines. Nousne cherchons pas à nier ou contourner les diffi-cultés du quotidien éducatif mais bien au contraireà en faire un objet de réflexion et de mobilisation.

Tout être humain, sans distinction de sexe,d’âge, d’origine, de convictions, de culture,de situation sociale, a droit à notre respectet à nos égards.Nous sommes de tous les combats pour l’égalité etce dans une visée de l’éducation pour tous et toutau long de la vie. La différence et la diversité estune richesse du genre humain.

Le milieu de vie joue un rôle capital dans ledéveloppement de l’individu.Le contexte, les réalités, les cultures sont desmoteurs de la connaissance et plus globalement detous les apprentissages.

L’éducation doit se fonder sur l’activité,essentielle dans la formation personnelle etdans l’acquisition de la culture.Nous cherchons à permettre à chacun d’être acteurde sa propre éducation, par des mises en situationsauthentiques et qui font sens pour l’enfant et lejeune.

L’expérience personnelle est un facteurindispensable du développement de lapersonnalité.Les apprentissages, auxquels nous attachons unegrande importance, relèvent d’une somme d’expé-riences et de parcours qu’il faut, au sein même del’école, reconnaître et valoriser. L’école doit deve-nir un formidable lieu d’ouverture à des pratiquesculturelles diversifiées.

La laïcité, c’est l’ouverture à lacompréhension de l’autre dansl’acceptation des différences et dans lerespect du pluralisme.C’est aussi le combat pour la liberté d’expressionde chacun et contre toute forme d’obscurantisme,de discrimination, d’exclusion et d’injustice. Larecherche de la mixité à tous les niveaux, l’effortde cultures partagées constituent les seules voies dela concorde républicaine. L’École doit être trèsclaire sur cette composante fondamentale. Lacitoyenneté est trop souvent rangée au rang demots d’ordre ou d'approches moralisantes.

Les Ceméa sontpartenaires de cette

collection : Pédagoguesdu monde entier aux

éditions Fabert

Vers l’Éducation nouvelle

� CE QUI FONDE TOUTE RELATIONÉDUCATIVE

Les sciences humaines (dont celles del'éducation) ont objectivé la nécessitéde ruptures avec les pédagogiestraditionnelles. Un solide corpus deréférence permet sur des bases solides,de relier théorie et pratiquespédagogiques.

Pour des pédagogies différenciéesL’enfant, l’adolescent, est un être à part entière. Ilfaut qu’il puisse construire sa personnalité danstoutes ses composantes : intellectuelles, affectives,sociales, motrices, créatrices… Il doit pouvoirapprendre peu à peu à mieux se connaître, et àexercer son esprit critique pour choisir et déciderses actes de façon responsable.Chaque être est unique, et est traversé par lescontradictions de la société dans laquelle il vit.Chacun en est influencé différemment – positive-ment et négativement – selon des capacités, desparcours, des processus, des rythmes très diversi-fiés. Il y a donc obligation pour l’école de recon-naître chacun dans son originalité et de prendre encompte ses origines sociales, ses expériences de vieindividuelles, son propre rapport à autrui et aumonde.L’élève est un enfant, un adolescent mis en rapportavec le savoir par des adultes professionnels ; en cesens, il est évidemment au centre du système édu-catif. On enseigne à un groupe d’élèves - que l’on

appelle une classe - mais c’est chaque élève quiapprend, avec son histoire, ses goûts, ses projetsimmédiats ou lointains, ses acquis et ses expé-riences antérieurs. Tenir compte de cette diversitéest au cœur du métier d’enseignant.

L’apprentissage des savoirs et lasocialisation sont indissociablesLa forte dimension affective, le poids du regard desautres (celui des pairs et celui des adultes) pèsenténormément dans le rapport aux apprentissages.Aussi, toute situation qui permet à l’enfant, àl’adolescent de se construire (ou reconstruire) uneimage positive de lui-même, l’encourage-t-elle àpersévérer et à progresser. De même, toute situa-tion qui lui permet de trouver positivement saplace dans le groupe, d’en tirer toutes les richesseset non pas d’y être nié, écrasé, est fondatrice dudéveloppement positif de la personnalité et de sonêtre social.

La complexité de la relation éducative entrel’adulte et le jeuneCar elle est sous-tendue par l’affectivité. En cela,l’autorité est aussi indispensable que l’affectionpour la construction de la personne. Or, l’enfant,l’adolescent, se construit en s’opposant. L’adulte,avec autorité, doit faire opposition en cas de néces-sité. L’enseignant (le personnel éducatif) est dépo-sitaire de l’autorité, ce qui ne signifie pas que cetteautorité soit reconnue ; le statut ne suffit pas.L’autorité se réfléchit, se construit, s’acquiert pro-gressivement ; elle manifeste du respect aux élèveset exige le respect de leur part. �

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Projet pour l’école

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Projet pour l’école

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� VERS UN CONSENSUS SCOLAIRE

La société doit affirmer ses repères communs afinde dégager un consensus fort autour de son école.

Une école critiqueL’enfant, l'adolescent est immergé dans la sociétédans laquelle il vit. Or, l’école n’est pas là poursuivre et « valider » les dérives de notre société. Enrevanche, elle doit servir de passeur et rendre lemonde accessible au jeune : elle est là pour y réflé-chir, avec lui, en l’accompagnant. À cette condi-tion, sa vie est alors source d’intérêt pour le jeune :par la réflexion et l’analyse, il grandit ; parl’apprentissage, il s’approprie le monde.

Une école qui hiérarchise les savoirsLes progrès scientifiques et technologiques entraî-nent une croissance exponentielle du savoir, qu’onne peut en conséquence, espérer enseigner dans satotalité comme un contenu figé et considérécomme indispensable. Il ne s’agit donc pas de vou-loir empiler des connaissances, mais plutôt deconstruire et développer celles qui sollicitent

l’acquisition de compétences larges, méthodolo-giques, lesquelles préparent les générations futuresà affronter un monde en permanente évolution.Qui sait quels savoirs aujourd’hui indispensablesle seront encore dans dix ou quinze ans quand nosélèves seront adultes et quels concepts ou compé-tences techniques, aujourd’hui inconnus, serontalors vitaux ?Choisir, c’est renoncer : l’école doit s’astreindre àhiérarchiser et à actualiser constamment les conte-nus et objectifs de ses programmes et à accepter deprivilégier l’essentiel : les méthodes propres àchaque discipline.En cela, nous nous inscrivons dans la démarche dedéfinition d'un socle commun des connaissanceset des compétences.

Une école qui prend en compted'autres espaces éducatifsLa crise globale de la société touche tous les aspectsde la vie familiale, sociale et scolaire des enfants etadolescents. La société tend à considérer l’écolecomme le seul lieu d’éducation et d’intégration, aupoint que, dans notre pays, l’enfant ne sembleavoir de statut que scolaire. Lorsqu’il n’est pas àl’école, il est dans une structure préscolaire, péri-scolaire, extrascolaire ou post-scolaire… Or, si elleest devenue un dispositif incontournable et indis-pensable, l’école n’est pas – depuis longtemps –l’unique lieu de formation. Aussi convient-ilaujourd’hui d’articuler l’action de l’école avec celledes autres lieux d’éducation et de développer lespartenariats entre les différents acteurs de la citédont les parents. Les médias sont devenus égale-ment l’espace de socialisation. L’enjeu d’une édu-cation critique est essentiel pour les jeunes.Affirmons cependant le rôle essentiel de l’école etla nécessité de le re-définir aujourd’hui : pour lesCeméa, il s’agit ainsi volontairement et délibéré-ment de défendre l’école de la République et par-ticiper à l’améliorer pour la promouvoir par saqualité et ses réussites.

Une école qui cultive le lien entre lesavoir acquis et ce qui fait sens dansson quotidienCela suppose la volonté de la mise (et remise) enlien constante entre l’environnement social etfamilial de l’élève, et les savoirs scolaires ; entre

Quelle école pour quellesociété ?

Quelle école pour quelle société ?

l'immédiateté, la proximité, la singularité d'unepart et le recul, la généralisation, l'abstraction del'autre.Cela suppose que l’école multiplie pour les élèvesles possibilités d’entrer dans différents domainesculturels afin qu’ils trouvent là les occasions deconfronter leurs émotions et de construire leurréflexion.Cela suppose enfin qu’on privilégie – dans toutesles disciplines et entre elles, la construction d’unerelation au savoir qui amène au doute, à l’espritcritique, à l’affrontement à un monde mouvant etcomplexe : ainsi, le savoir se découvre et seconstruit, dans une démarche exigeante deconfrontations.

Une école qui encourage ladiversité et l’hétérogénéitédes élèves, comme richessepour les apprentissagesLes apprentissages doivent donc tenircompte des capacités et des rythmesd’acquisition de chaque élève. Ils doi-vent permettre à chaque enfantd’investir sa place d’élève en progres-sant par le biais d’un travail adapté àses besoins. Les besoins affectifs etsociaux sont aussi à prendre encompte. En cela, sauf exception incontournable(obtention d’un diplôme en fin de cursus parexemple), la mise en place d’une pédagogie diffé-renciée est préférable au redoublement.

Une école, lieu d'accomplissementQuelles que soient les difficultés rencontrées,l’école n’est pas un lieu de sélection. Pourapprendre, la sécurité affective est essentielle ; lesenfants, les jeunes doivent se sentir valorisés,encouragés, entourés de bienveillance.La motivation est chose complexe, nourrie ou blo-quée tour à tour de peur et de désir d’apprendre,d’ambivalences de plaisir et d’effort. En cela, ladiversité des méthodes et des voies d’entrée dansl’acquisition des savoirs et compétences donne desprobabilités fortes que chaque élève découvre et setrouve des intérêts et adopte des démarches qui luiconviennent.

Une école qui éduque à la citoyennetéLa citoyenneté, qui n'est pas une forme modernede la morale ou de l'éducation civique mais plutôtd'un travail de prise de conscience doit s'appuyersur des pratiques coopératives, solidaires et surl'exercice réel d'un vrai pouvoir sur son environ-nement (dans la classe, dans l'établissement, dansson quotidien, dans les univers fréquentés par lesjeunes).

Une école gratuite, laïque au cœur dupacte républicainC’est à la République de définir clairement et fer-mement les missions de l'institution scolaire, etd’affirmer les valeurs auxquelles elle se réfère. Ils’agit bien, selon nous, de fonder une société d’unvivre ensemble harmonieux et non pas de se plierà la société marchande. Or, chacun le sait, il existeun grand décalage entre les repères que tente detransmettre l’école et les modèles que semble pri-vilégier la société (réussite personnelle au prixd'une compétition, hiérarchie sociale).Le service public d’éducation doit bénéficier desmoyens humains et matériels adaptés lui permet-tant de conduire des pratiques pédagogiques inno-

vantes. Notons que les entorses à lagratuité sont fréquentes et malheu-reusement admises.

Une école, lieu d'accueil,pour et par la diversitéL’école publique doit accueillir ladiversité des élèves, laquelle n’estrien d’autre que la diversité de lasociété elle-même. C’est, de fait,affirmer qu’il ne faut exclure ni enrefusant les différences, ni en lesstigmatisant.

Une école qui construit la laïcité pourtoute la sociétéLa laïcité n’est pas neutralité ; elle est engagementconstant et réfléchi, déterminé et respectueux pourla liberté de conscience et d’expression, pourl’émancipation et le combat contre toutes lesformes d’obscurantisme et d’aliénation de la per-sonne. Le respect des droits et des devoirs pourchacun et par chacun conditionne l’exercice de sapropre liberté.

Une école qui apprend à vivreensembleLes approches qui se contentent de mettre enavant le respect sont insuffisantes ; le travail d'édu-cation doit aller jusqu'à une pratique permanentede régulation non violente des conflits. Il fautapprendre à respecter celui qui raisonne etconvainc sans violence. De même, l’école doitapprendre à faire la différence entre le registre descroyances (qu’on peut légitimement exprimerdans un état démocratique) et celui des savoirs quis’enseignent à l’école.

Une école non sexisteL'école doit contribuer à transformer la société ;cette acception est particulièrement sensible sur lesschémas de reproduction d'une domination mas-

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Projet pour l’école

Aussi convient-il d’articulerl’action del’école avec

celle des autreslieux

d’éducation

Film extrait de lacollection DVDdu Festival du filmd’éducation

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Quelle école pour quelle société ?Projet pour l’école

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culine. Les enseignants ont une réflexion person-nelle à entretenir sur ce plan.La société est mixte, socialement, culturellementet sexuellement ; l’école, organisation sociale, sedoit de l’être. Le groupe mixte est indispensable àla connaissance de l’autre, à l’apprentissage du res-pect et de la tolérance.Si la société ne développe pas une mixité de qua-lité, l’école en sera inévitablement le reflet (mépris,ségrégation, rejet…) et vice-versa. Une mixité dequalité ne va pas de soi ; elle suppose des aména-gements et des modes de fonctionnement adaptés.La mixité sexuée ne s’impose pas à tous les âges età tous les moments de la même façon. Une mixitéréussie peut permettre de dépasser les différencesou de les intégrer dans une entreprise commune.

Une école de la transformation socialepar l'émancipationBien plus que par l’égalité des chances, c’est ens’employant à mettre en place les conditions pourune vraie équité des droits qu’elle doit rendre lessavoirs accessibles à tous et ainsi jouer pleinementson rôle d’émancipation.

L’école pour former des citoyens dumondeCapables de défendre et de promouvoir les valeursde la République et capables de comprendre lemonde et de s’y impliquer. L'éducation à la paix,la non-violence, sont des dimensions fondamen-tales peu souvent mis en avant, dans une école oùla citoyenneté est devenue européenne et la soli-darité nécessairement mondiale. Un apprentis-sage, par l'échange, le partage de pratiques com-munes doit s'envisager dès les premières annéespour construire la citoyenneté européenne et lasolidarité internationale. La mobilité, l'intercultu-rel sont à la fois vecteur et objet d'apprentissage.

Une école humanisteLa culture humaniste est définie dans le socle com-mun des connaissances et des compétencescomme contribuant à la formation du jugement,du goût et de la sensibilité et permet d’acquérir desrepères dans plusieurs disciplines, qu'il convient ànotre sens de dépasser.

Une école du futurL'avenir de la cause humaine est aujourd'huimenacé par l'exploitation des ressources de la pla-nète, la course au profit, et l'accumulation derichesses. Lutter contre les logiques de consom-mation outrancières, réfléchir à ce qui fonde lebien être individuel et le partage solidaire… doi-vent être présents dans les enseignements avec uneapproche compatible avec le développementdurable.

Cette autre école est possible…du projet politique aux projetspédagogiques

Par des utopies concrètes est ici décrite l’école telleque nous la voulons, et telle qu'elle peut se vivre…c'est pourquoi, sont proposés, pour chaque cha-pitre, des renvois bibliographiques en guise detémoignages ou « de preuve par l'exemple ». �

Pour une égalité desdroits, des chanceset… des places

Du projet politique •••La laïcité est un des principes fondamentaux denotre société, un facteur essentiel d’unité. L’écoledoit créer les conditions de l’acquisition de l’espritcritique et du développement du vivre ensemble.Nous avons besoin d’une école qui se donne lesmoyens de promouvoir la laïcité par un projet etune volonté d’émancipation pour tous, contrel’utilisation de procédés de manipulation, deconditionnement et de prosélytisme. L’école a le devoir de faire vivre la mixité à tous lesniveaux en accueillant sans discrimination chaqueélève. Une mixité très différenciée impose de trou-ver un langage commun, et des instances demédiation et de régulation. L’école doit dépasser l’aspect normalisant et mora-lisant, sans quoi la différence devient sourced’inégalité voire d’exclusion. C’est pourquoi elle ale devoir d’accueillir tous les enfants qui devronttrouver à l’école des moyens humains et tech-niques adaptés, quelle que soit leur difficulté.L’école idéale ne peut exclure, à aucun moment.

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre,- Une éducation aux médias qui permette uneprise de conscience des phénomènes de discri-mination, de conditionnement, d’exclusion…

- Une attention aux affirmations identitairesconstruites sur les conditionnements desmédias, du sport spectacle, de la consommationet des marchés, qui peuvent conduire à desenfermements tout aussi aliénants que les dog-matismes religieux.

- Le débat et le partage d’expérience, grâce àl’organisation de classes découvertes parexemple, pour se rencontrer et créer les condi-tions d’un «bien vivre ensemble».

- Une formation à la “Mixité” pour éviter certainsdérapages, car cet accompagnement demanderéflexion et clarification d’un accord commundéontologique.

- Une défense de la mixité sociale notamment parla carte scolaire en n’incitant pas au libre choixde son école mais en garantissant l’égalité desdroits, quel que soit le territoire.

- Une prise en compte des phénomènes de vio-lence institutionnelle excluante et une lutte dansl’école contre toute forme de discrimination etde stigmatisation.

- Une valorisation des réussites de chacun, ens’appuyant sur les items du socle commun, parses progrès, et non uniquement par le résultatobtenu.

Un ancrage des dispositifs d'aide et de soutien aucœur du projet d’école et non pas à la marge. Desenfants difficiles sont avant tout des enfants en dif-ficulté. Ces difficultés doivent être prises encompte tant au sein de l’école pendant le tempsscolaire qu'au dehors.Une valorisation des ensei-gnements techniques,manuels… comme des pro-jets pour les jeunes et pourla société, et non pas commesecteur de rattrapage pourélèves en difficultés.- Un accueil de tous lesenfants, … primo-arri-vants.

- Une réflexion collectivesur la prise en compte detoutes les différences, quis’adapte aux situationslocales, et s’appuie sur lescompétences et ressources présentesdans le projet d’établissement.

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Projet pour l’école

Pour une école au cœurde la république laïque

VEN n°541 (janvier 2011)Dossier sur l'enseignement spécialisé(collège)

- La construction scolaire dela déficience intellectuelle.- Expérience de 10 ans departenariat entre différentesstructures spécialisées.- Volonté de dé-ghéttoïserles établissements spécialisés.- Importance de l'ouverturesur l'extérieur.- Socialisation au sein ducollège, rapport à la règle.

La preuvepar l'exemple

VEN n°541 (janvier 2011)Les primo-arrivants (collège)

- Témoignage dansune classe de 5ème

avec plusieursenfants primo-

arrivants.- Mise en évidence

des pratiquesdiverses.

- Quelle formationdes enseignants ?

- Propositionsd'outils spécifiques.

Site laicité à l'usage deséducateursUn site ressources uniqueen son genre qui s'appuyantsur des références juridiques,donne des clefs pour agirdans les différentes situationspédagogiques.

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Pour une école au cœur de la république laïqueProjet pour l’école

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Garantir uneinclusion réelle desenfants en situationde handicap

Du projet politique •••Accompagner la scolarisation des enfants en situa-tion de handicap implique un accompagnementdans et autour de l'école qui mobilise l'ensembledes acteurs d'une communauté éducative : les per-sonnels des écoles, mais aussi les autres enfants dela classe ou de l'école et l'ensemble des parents,animateurs péri-scolaires, responsables et éluslocaux.L'inclusion scolaire se déroule dans le temps, lesprojets sont initiés et évoluent. Il est nécessaire deles accompagner sur la durée. Si les formations ini-tiales et les premières sensibilisations sont néces-saires et utiles, elles doivent être complétées par unsuivi et un accompagnement au long cours. Lamise en œuvre de l'inclusion peut générer toutessortes de difficultés, de problèmes, qui peuvent ali-menter des situations conflictuelles entre les diffé-rents acteurs. Celles-ci peuvent fragiliser le pro-cessus. Des opportunités peuvent, au contraire lerenforcer et doivent pouvoir être encouragées etsoutenues. Un accompagnement mobilisant l'en-semble des acteurs, les reconnaissant et leur per-mettant d'échanger et de collaborer autour desprojets, des situations et des pratiques d'inclusionscolaire, apparaît nécessaire.

••• aux pratiques concrètes : les Ceméaproposent de - Traduire les politiques d'inclusion dans les pro-jets de circonscription, d'établissement, d'école,de classe, en accompagnant les projets dans leurélaboration, leur mise en œuvre et leur évalua-tion.

- Accompagner les groupes classes directementconcernés par l'ac-cueil d'un enfant ensituation de handicapet au-delà de tous lesenfants impliqués deprès ou de loin parl’accueil de ces« camarades » diffé-rents dans leur école.

- Sensibiliser l'ensemble des parents concernés,directement ou indirectement, notamment viales associations de parents d'élèves.

- Permettre aux différents acteurs de l'établisse-ment (enseignants, personnels de restauration,surveillants, CPE, infirmières, AS, documenta-listes, conseillers d'orientation psychologues,psychologues scolaires, ATSEM, AVS, EVS…)et de la communauté éducative (animateurspéri-scolaire, élus locaux…) de se rencontrerdans une démarche de concertation et de colla-boration favorisant la cohérence et la réussite del'inclusion.

- Contribuer à maintenir une réflexion perma-nente sur l'école inclusive avec les différentsacteurs, indépendamment de la réalité desaccueils et décisions CDAPH.

- Sensibiliser les différents acteurs aux dimensionshumaines, symboliques et sociales, de l'inclu-sion, au « care » (accueillir et prendre soin despersonnes en acceptant et assumant leur singu-larité et leur différence).

Mais, les Ceméa jugent aussifondamental de - Penser en amont l'organisation des examensavec les candidats concernés.

- Proposer à l'ensemble des acteurs de l'établisse-ment scolaire et de la communauté éducative,aux différents partenaires (collectivités territo-riales…) des formations autour du Projet Per-sonnalisé de Scolarisation (PPS) pour être encapacité de l'analyser, pour en connaître lesmodalités d'évaluation et d'évolution.

- Proposer un accompagnement spécifique auprèsdes parents afin qu'ils soient mieux outillés pourprendre toute leur place dans l'élaboration,l'analyse et l'évaluation des PPS et développentainsi leur capacité d'agir.

Pour une école au cœur de la république laïque

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Projet pour l’école

Affirmer que l'écoleéduque tout autantqu'elle instruit

De la globalité de la formation desenfants et des jeunes

Du projet politique •••L'éducation, par une approche globale de la per-sonne, doit permettre à chacun de prendreconscience et de construire son projet de vie. Cetteconception émancipatrice vise l'autonomie et lacitoyenneté.C'est pourquoi les apprentissages doivent être toutautant transversaux que disciplinaires. Ils permet-tent l'acquisition d'aptitudes fonc-tionnelles et contribuent à la culturegénérale des enfants et des jeunes.Cet aspect est directement lié à ladéfinition des missions de l'école.

••• aux projets pédagogiquesqui mettent en œuvre,

Des pédagogies qui favorisent :

- l'apprentissage du cadreL’école ne peut pas fonctionner sans règles. Tousles adultes-acteurs éducatifs sont garants des règleset les font respecter en utilisant leur autorité, en seréférant aux outils déterminés collectivement ausein de l'établissement et sans y déroger eux-mêmes. Ils veillent à concilier les notions d’aide etd’autorité. L’autorité est un accompagnement exi-geant, vigilant, fait de bienveillantes attentions. Les professionnels de l’école entraînent l’élève– l’enfant, l’adolescent – à différencier ce qui estde l’ordre des codes, usages, traditions, cou-tumes… de ce qui est de l’ordre des règles de vieen commun d’une part, de la loi générale com-mune d’autre part. Ils l’entraînent à différencier cequi est de l’ordre des égards dus à chacun, de cequi est de l’ordre du droit général. Ils l’entraînentà différencier dénonciation ou délation, taquine-rie et moquerie, erreur et faute…Ainsi, les règles sont posées, expliquées et respec-tées par tous. Certaines modalités sont négociableset modulables par les élèves, le groupe-classe…d’autres pas. Les adultes doivent expliquer pour-quoi. (ex La mise en place de chartes de vie declasse peuvent permettre un travail avec le grouped'élèves)Aucune transgression n’est laissée sans réponse.

Les notions de responsabilisation et de réparationdoivent faire sens. Il s'agit bien de moyens pouratteindre des objectifs éducatifs. Les sanctions ontainsi une visée éducative. Elles ne rompent pas larelation adulte - jeune et laisse la possibilité àl’élève de se réhabiliter et de se réinsérer dans legroupe. L'établissement se doit de mettre en placedes instances de concertation en y associant forte-ment les familles. Les adultes- acteurs éducatifsdoivent avoir des espaces d'échanges et de discus-sions pour instaurer de la cohérence dans lesréponses apportées aux élèves.

- l'apprentissage du vivre ensembleII s'appuie notamment sur la mise en place desituations de travail, qui articulent des temps engroupe hétérogène permettant à des jeunes declasses sociales, cultures, sexes, âges, niveaux

d’acquisition… différents, de se ren-contrer, et des temps dans desgroupes homogènes permettant dese retrouver sur des problématiquescommunes.Il s'appuie aussi sur l'articulationpetit groupe/grand groupe à com-position et objectifs différenciéspour garantir la place de chacun.

- le développement de l'esprit critiqueCette démarche passe à la fois par l'ouverture d'es-prit mais aussi par la compréhension de son envi-ronnement. Les projets interdisciplinaires décloi-sonnent les apprentissages et sont un levier pouracquérir un raisonnement scientifique et structu-rer sa pensée. Les pratiques culturelles sont un sup-port de ces projets.

L'évaluation formatriceComme tout acte éducatif oud’enseignement, l'évaluationdemande de prendre en compte uncontexte complexe : par exemple legroupe et l’individu ou deséchéances, des programmes com-muns, des cheminements et desrythmes individuels, ou encore desrésultats et des démarches diversi-fiées, etc.Elle peut être normative ou forma-tive et dépend de nombreusesvariables qui tiennent aux circons-tances de la passation des exercicesou épreuves, aux objectifs… Ellemet au jour les résultats obtenus, ellesouligne le chemin parcouru, les acquis, etmontre tout autant le chemin qui reste àparcourir.

Développerles démarchescoopératives

et la pédagogiedu projet

VEN n°541 (janvier 2011)

Approche globale de l'éducationet de la citoyenneté

Exemple d'écoles enRussie "Ma maison c'est

l'école".L'école apparaît commeun lieu central : lieu de

savoirs, deconnaissances mais

aussi d’apprentissagede nombreuses activités

artistiques,scientifiques,

technologiques,littéraires ou sportives.

La preuvepar l'exemple

Dans la collection des Dossiersde Vers l’Éducation Nouvelle,la revue des Ceméa.

La preuvepar l'exempleDOCUMENT REPERES & ACTIONS JANVIER 2013 - © CEMEA

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L’évaluation est avant tout un contrat entre lesélèves et l’enseignant, dans lequel les critères sontexplicités. Elle valorise les réussites, sans cacher leséchecs. Erreur n’est pas faute. Un des caractèresstatutaires de l’enfant est son droit à l’erreur. L’éva-luation permet et accompagne les tâtonnements,les essais, les balbutiements qu’elle aide l’élève àdépasser. Elle encourage au doute, à l’esprit cri-tique, à la prise de risques, à la rigueur. L'erreur estdonc souhaitable et nécessaire.Les fonctions de l’évaluation, ses modalités, doi-vent pouvoir être réfléchies et rediscutées entreenseignants, tout comme l’évaluation à plusieursdoit être régulièrement possible.

La vie de l'établissement, facteur clé deréussiteDans le primaire comme dans le secondaire, l'écoleest un lieu d'éducation dans lequel les enfants etles jeunes passent une grande partie de leur jour-née, alternant des temps d'apprentissages formelset non formels. Les modalités de vivre ensembleposées par l'équipe éducative tout au long de lajournée participent à ces apprentissages. La Francecultive une exception : la présence d’une “vie sco-laire” portée par des professionnels dont le but estde favoriser une meilleure intégration de tous dansl’école, de favoriser une ambiance de travail. Véri-table carrefour de l’établissement, la présenced’une vie scolaire dans chaque collège ou lycée doitêtre réalisée, il s’agit de donner une réalité à lanotion d’éducation au-delà de la seule notiond’instruction.

La coopérationPlus que jamais, les pratiques de classes doivents'appuyer sur des démarches pédagogiques diver-sifiées relevant de la pédagogie institutionnelle, despédagogies coopératives et de la pédagogie de pro-jet.

Penser l'écolecomme lieu de vieà (re)construire

Et si l'école était le plus beau bâtimentde la commune, cela ne serait-il passignifiant ?

Du projet politique •••Parce que le « bâtiment » et son aménagement sontdes éducateurs influents. Parce que le milieu et l'action de l'éducateur surcelui-ci joue un rôle déterminant.Parce que la conception des locaux scolaires et leurarchitecture contribuent à la réussite scolaire.Parce que l’architecture scolaire fonctionnelle etde qualité joue un rôle important dans l’évolutionde pratiques pédagogiques.Il nous faut concevoir des établissements qui tien-nent compte des intentions et de la continuitééducative sur un même territoire.Les bâtiments devront être réfléchis et conçus pourleur fonctionnement dans le respect des rythmes,la qualité des relations, la sécurité, l'apprentissagedu vivre ensemble, l'éducation esthétique et cul-turelle, l'expression et la citoyenneté… Le confort, l’esthétique, la beauté doivent être ins-crits dans l’architecture scolaire. Ils participent àl’élaboration d’une culture commune qui contri-bue à la conservation du patrimoine du territoire.

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre,- Des lieux (classes, demi-salles…) non utilisés àplein temps et qui favorisent ainsi l’adaptationde la communauté scolaire à des besoins selon lesmoments et les circonstances.

- Un cadre de vie de qualité qui favorise chez lesélèves un comportement respectueux des locauxet de l’établissement.

Architecturescolaire

et réussiteéducative

Maurice MazaltoÉditions Fabert

L'architecture au servicede la pédagogie.

À travers de multiplesexemples.

Pour une école au cœur de la république laïque

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Projet pour l’école

- Une organisation interne qui permet aux filles,aux garçons, aux plus jeunes, aux plus âgés, de seretrouver entre eux à certains moments, dans cer-tains lieux et à certains âges (agoras, lieux pour par-ler dans le calme, petits amphithéâtres d’extérieur,cours d’école avec des aménagements adaptés).

- Des espaces internes conçus pour favoriserl’accueil, les apprentissages, les lieux de vie et decirculation ainsi que la vie scolaire, la docu-mentation et la santé scolaire.

- Un accueil conçu pour les élèves et les adultesqui travaillent dans l’établissement, mais égale-ment pour renseigner les visiteurs (lieu dedétente, de convivialité, de rencontre).

- L’accueil des élèves en situation de handicapdoit être particulièrement réfléchi : localisationdes difficultés de circulation éventuelles, amé-nagements indispensables pour accéder aux dif-férents lieux fréquentés par les élèves.

- Un accueil des parents, des intervenants doitêtre prévu.

Donner à l'enfantle pouvoir sur sonenvironnement,sur sa vie…

L'école un lieu d'exercice de ladémocratie

Du projet politique •••Pour accéder au pouvoir sur son environnement,l'enfant puis le jeune doivent évoluer dans des ins-titutions démocratiques. La démocratie est le tra-vail sur les contradictions qui traversent lesgroupes, leur analyse et leur mise en délibération.

• Et si l'école permettait aux jeunes d’accéder col-lectivement au pouvoir sur leur environnementproche (établissement scolaire, famille, groupe depair…) et moins proche (le pays, la société…) ?

• Et si l'école permettait au jeune, d'accéder indi-viduellement au pouvoir sur sa propre vie, sur sesprocessus d'apprentissages et sur ses projets d'au-jourd'hui et de demain ?

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre,• Des espaces démocratiques dans les établisse-ments scolaires comme en attestent, par exemple,

la présence avec voix décisionnelle des jeunes dansles conseils d'administration des collèges et lycées,l'existence des « heures de vie de classe », la possi-bilité pour les mineurs d'être membres d'associa-tion, la gestion de budget de vie lycéenne confiéeà des instances composées de jeunes… Ces dispo-sitions obligatoires sont encadrées par la loi.Pour renforcer l'école comme espace démocra-tique, il faut encourager les espaces où le pouvoirest confié aux jeunes.

Il faut multiplier, défendre et préserver les espacesd'expression, qui permettent des paroles complé-mentaires, contradictoires et singulières. Les ins-tances en font partie mais également les médiasjournaux, radios ou télés lycéen-e-s.Pour favoriser l’analyse par chacun, il faut per-mettre l'approfondissement de chaque point devue avec tous les moyens nécessaires. Cela passe enautre, par la reconnaissance et le renforcement desorganisations représentatives des enfants et desjeunes, en particulier des syndicats lycéens. Pour permettre la délibération, les enfants puis lesjeunes et plus particulièrement leurs représentantsdoivent être formés aux techniques argumentatives,à déceler les procédés rhétoriques, à animer un débatet à y prendre place. Ces apprentissages peuventcommencer dès la maternelle, doivent faire l'objetde temps dédiés dont la demi-heure hebdomadaired'éducation civique au primaire et l'heure de vie declasse dans le secondaire ne sont que des prémisses.

Pour permettre aux jeunes de s'engager dans cesapprentissages, ils doivent être reconnus et valori-sés par l'institution scolaire sous la forme de com-pétences au primaire (ex : participe à la vie démo-cratique de la classe) comme au secondaire (men-tion d'implication dans le fonctionnement de l'éta-blissement, option engagement et solidarité…).

• L'orientation et la construction de projets devie (question permanente et très vive chez leslycéens, voire les collégiens en troisième) ne doi-vent pas rester dans les enclos scolaires. Bâtir sonprojet de vie s'apprend par des situations mul-tiples. Nous évoquerons ici la richesse des expé-riences de volontariat ou d'engagement social,éducatif éprouvées avec réussite par les jeunes.Les processus d’orientation doivent veiller à nepas tomber dans la normalisation des projets devie, à ne pas pousser les jeunes dans les schémasdominants de réussite. Ils doivent s’appuyer surla valorisation des savoirs expérientiels pour laconstruction des différents projets de vie quis’offrent à lui. Chacun doit devenir l'expert de sapropre existence.

Où va l'éducation à laconsommation ?

Ceméa - INC -ANR - CEPE -

Éditions Ceméa

Donner auxenfants les clefsd'une éducation

critique etémancipatrice.

La preuvepar l'exemple

La preuvepar l'exemple

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Affirmer l'écolematernelle

L’école maternelle pas (encore)obligatoire mais vraimentfondamentale

Du projet politique…L'école maternelle est à la fois un lieu d'accueil,d'apprentissage, d'éducation et de co-éducationpermettant une ouverture culturelle riche dès leplus jeune âge. L'école maternelle doit rester unecomposante essentielle d'un grand service d'ac-cueil des jeunes enfants de 0 à 6 ans. Les Ceméa défendent une école maternelle quireste inscrite pleinement dans le système éducatiflaïque et gratuit. Ils souhaitent ancrer l'écolematernelle dans une continuitééducative avec les autres modesd'accueil au sein des territoires.

… aux projetspédagogiques qui mettenten œuvre,- Un protocole d'accueil pour chaque enfant àl'école (classe, CLAE) élaboré en collaborationavec la famille qui aidera à la séparation ou à latransition et respectera au mieux le rythme del'enfant.

- Des lieux d'accueil intermédiaires en partenariatavec les acteurs locaux, tels que par exemple lesclasses passerelles.

- Des conditions d'accueil satisfaisantes garantiespar des effectifs protégés (pas plus de 25 par

classe et 15 pour les toutes petites sections).- Un environnement favorable à la réussite édu-cative, garanti par une architecture réfléchi et unespace pensé.

- Des fonctionnements différents, alternatifs augroupe classe permettant des démarches péda-gogiques pertinentes, nécessitant des locauxadaptés et sécurisés.

- Un projet d'école qui prenne en compte lesbesoins des enfants tant dans leur vie quoti-dienne que dans les apprentissages.

- Une évalution exclusivement formative, outil auservice de l'élève et de sa réussite, de ses parentset des enseignants. Elle fera partie intégrante del'acte pédagogique et devra prendre en comptele ryhtme et les processus d'apprentissage desjeunes enfants.

Il est nécessaire de mettre en œuvre des forma-tions, initiales et continues, spécifiques aux

professeurs de l'école maternelles'appuyant sur : - une connaissance du dévelop-pement du jeune enfant et de sesbesoins (le jeu, le rythme de vie, lamotricité, le langage, la sécuritéaffective…),

- une approche pédagogiquefavorisant la manipulation et l'expérimentation,

- le travail en coopération avec les parents (sépa-ration/adaptation),

- l'observation des enfants pour une action édu-cative plus pertinente,

- la rencontre avec les acteurs partenaires del'école maternelle (EJE, AVS, Atsem, anima-teurs, etc.), pour favoriser l'émergence d'uneculture professionnelle commune.

La formation devra permettre, sur les territoires : - de réunir tous les acteurs scolaires et péri-sco-laires pour faire émerger une dynamique dansl'école maternelle et pour inscrire celle-ci dansun réseau local ;

- d' accompagner la mise en place de projets pouraméliorer la qualité de l'accueil et la continuitéde l'action éducative en évitant la confusionentre temps scolaire et péri-scolaire.

Les Ceméa veulent que les missions de l'écolematernelle soient reconnues à la fois par l'institu-tion, les familles et l'ensemble du corps enseignantcomme fondamentales dans l'acquisition des pre-miers savoirs. Le lien et la confiance partagée avectoutes les familles sont des enjeux majeurs pourreconstruire des représentations positives del'école. �

VEN n°519 (juillet 2005)

Le temps et l'espaceou l'autonomie en jeu

Activité de l'enfant de deux ans, essentiellepour son développement, ses premiersapprentissages et sa socialisation au sein d’ungroupe.

VEN n°518 (avril 2005)

Dossier : aller à l'écolematernelle, de la grande sectionau cours préparatoire

- Affirmer l'écolematernelle.- Le jeune enfant etson corps.- Jeux chantés.- Le cahier de vie.- Sciences à l’écolematernelle.- Danser : un plaisirpartagé.- Vous avez ditaccueil ?- Une passerelle.

Vers un grandservice publicde la petite

enfance

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Projet pour l’école

Reconsidérerla pédagogie

Le pédagogue est un ingénieur-chercheur

Du projet politique •••L’enseignant se doit de respecter les orientationset les objectifs définis au niveau national, au niveaudu territoire, à travers les projets d’établissement.Son statut de cadre leur confère le choix desmoyens pédagogiques. Cette liberté pédagogiqueinscrite donc dans le respect du cadre éducatifrépublicain déterminé par la nation,doit être conservée et renforcée. Ils’agit de permettre à chacun d’élabo-rer des pédagogies adaptées au ter-rain, au public et en constante évolu-tion pour que chaque élève réussisse.Les équipes, autour d'instances soli-dement installées, doivent rester mai-tresses en matière pédagogiques. Eten rendre compte.En demandant à des professionnelsd’exécuter plus que d’enseigner, on n’aide pas lesenseignants à adapter leurs pratiques dans unesociété en constante transformation. Comment,pour des professionnels, construire une nouvelleautorité, auprès de leurs élèves et de leurs parents, sion leur retire le droit d’inventer et quand laconfiance est absente. L’école doit donc changer en se modifiant del’intérieur, et soutenue par l’extérieur. Cette mue,qu’elle opère depuis plusieurs décennies, est sur-ement trop lente. Seuls des professionnels, bienformés et qui sont les premiers à demander uneévaluation formative de leurs actes, pourronttransformer les lieux d’apprentissages dans etautour de l’école.C’est aussi pour cela que toutes les personnesconcernées doivent s’emparer de ce sujet, évitant

ainsi une vision uniquement comptable des résul-tats scolaires et des comparaisons internationales.Les pédagogies sont diverses et nombreuses, leursfondements ne négligent ni les savoirs, ni larigueur des démarches, ni les valeurs.Les pédagogies doivent dialoguer entre elles defaçon contradictoire et étayée et laisser le choix auxenseignants de construire leur propre voie.

••• aux projets pédagogiquesNous devons nous interroger sur les savoirs etcompétences indispensables à acquérir : il ne fautplus mettre au même niveau la capacité d’un élèveà bien raisonner et des compétences parcellaires

autour d’une discipline. Nousdevons également réfléchir aux nou-velles formes à mettre en place pourenseigner : l’exposé des savoirs parun adulte devant des apprenantsn’est que rarement la forme la pluspertinente pour apprendre.Il est donc nécessaire de mobiliserdes pédagogies nouvelles où l’acti-vité de l’apprenant est première, oùla mise en œuvre de projets collec-

tifs, la réalisation et l’appropriation de nouveauxoutils pédagogiques, des postures différentes pourles enseignants et les apprenants sont nécessaires.Sans rejeter des formes plus classiques, lesméthodes d’éducation active les complètent et ontla particularité de s’adapter à des publics hétéro-gènes. Elles ne négligent niles savoirs, ni la rigueur desdémarches et ne refusentpas le contrôle de leur effi-cacité.Nous affirmons que les acti-vités, l’« Agir » constituentdes leviers essentiels auxprocessus d’apprentissagepour l’élève, quelle que soitsa filière.

Pour des métiersreconnus, valorisés

VEN n°539 (janvier 2010)

Une école pour tous

Compte-rendude l’expérience

de l'écoleCalas-Dupont àToulouse. Une

équipe enrecherche

permanente àpartir de la

mise en placedes cycles.

L'enseignantest un cadre,concepteur

d'unepédagogie…dont il rend

compte

Outils pédagogiquesCo-produit avecespaces éducatifs

Dans la collection vidéodes Ceméa

La preuvepar l'exemple

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Pour des métiers reconnus, valorisésProjet pour l’école

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Élaborer des projetséducatifs, projetsd’établissement

Du projet politique •••L’innovation et la recherche doivent se situer aucœur des projets qui encadrent les établissementsscolaires et le métier de l’enseignant. Ces projetss’élaborent en partenariat avec l’ensemble de lacommunauté éducative. Les enseignants y jouentun rôle prépondérant, par leur statut, dans le choixde dispositifs permettant d’atteindre les objectifsfixés par tous. Des inventions permanentes, etl’innovation pédagogique sont donc nécessaires, àchaque projet, pour garantir l’appropriation et desréponses pertinentes aux besoins repérés dansl’environnement et dans les composantes de l’éta-blissement scolaire.L’autonomie des établissements doit permettre de

mettre véritablement en place lesprojets pédagogiques élaboréspar la communauté éducative.Chaque enfant, quel que soitson lieu de scolarisation, doitbénéficier de la même qualitéd’accueil et d’enseignement.L’autonomie doit être pluspédagogique et organisation-nelle que financière et adminis-trative.

Dans ce cadre, le directeur d’établissement joue unrôle particulier, qui doit être reconnu dans l’ani-mation de ce projet pédagogique, en portant la res-ponsabilité de coordonner l’équipe enseignante, decréer du lien entre les personnels éducatifs de l’éta-blissement, les parents, et les élèves… À ce titre ildoit pouvoir bénéficier d’une formation spécifiqueet d’un statut clair auprès des différents interlocu-teurs de l’établissement.

••• aux projets pédagogiquesLa scolarité doit constituer un cheminement plusqu'une succession d'étape. Les cycles d'apprentis-sages constituent une approche intéressante dontla mise en œuvre reste partielle. Dans le secondaire,la logique actuelle de “classe”, et “d’heure de coursde 55 minutes” doit être réinterrogée.L’organisation de l’établissement doit assurer unevéritable prise en compte de la parole de l’élève, etpas seulement pour le fonctionnement des ins-tances – certes importante s– qui permettentl’apprentissage de la citoyenneté. Si le travail enéquipe permet de lever des difficultés - ce que nouscroyons- il est alors essentiel d’instaurer dans lesemplois du temps de tous les personnels des heuresde concertation et d’élaboration de projet.Les dispositifs spécifiques (atelier relais, passe-relles…) peuvent apporter des réponses utiles, àcondition de rester pleinement intégrés aux pro-jets d’établissement.Les expériences de mobilité, telles que les classes-découvertes, les sorties « hors-les-murs », la mobi-lité européenne… constituent un cadre favorisantl’apprentissage des expériences du « vivreensemble » (projet collectif, vie en collectivité…),de la citoyenneté et de l’action sur l’environne-ment. Au même titre, les activités socio-culturelles méri-tent une meilleure reconnaissance comme levierd’apprentissage, cela passe par une reconnaissancedes différents statuts (bénévoles, volontaires, pro-fessionnels) et des différents métiers des acteurs dela coéducation.Ces dispositifs et activités spécifiques peuvent etdoivent se démocratiser dans les projets d’équipeset d’établissements et ne pas être réservés à unecatégorie d’établissement, d’élèves ou à un terri-toire particulier.Les équipes doivent pouvoir se constituer autourde projets pédagogiques et de recherche.

VEN n°539 (juillet 2010)

Le projet CELESTIN(Collège et lycée

Freinet de Nantes)

Création de groupes(tutorat, projets, travail

individuel en petits groupes)- importance du travail enéquipe et de l'adhésion de

tous au projet.

Dans la collection vidéodes Ceméa

La preuvepar l'exemple

Pour des métiers reconnus, valorisés

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Projet pour l’école

Changer les culturesprofessionnellespar la formation

Enseigner est un métier de relation quiimplique toute la personne, dans unerecherche de cohérence entre valeurset pratiques

Du projet politique •••La France cultive une singularité qu'il faut ques-tionner… la segmentation des métiers de l'éduca-tion, de l'animation et de l'action sociale.Les Ceméa, dont la formation est le cœur demétier, ont une expérience massive et anciennedans la formation et l'accompagnement des ensei-gnants, des éducateurs, des animateurs, des inter-venants éducatifs et même des parents… Fortnaturellement, nous voyons les indispensables pas-serelles à construire pour répondre aux enjeuxd'avenir et donner une cohérence aux politiquespubliques d'éducation.Sans rejeter le modèle universitaire des formationsprofessionnelles aujourd'hui, les Ceméa le trouventincomplet. Il ne doit pas conduire à une uniformitédes pratiques. Selon le principe de similitude : « nosexpériences influencent nos pratiques ». Lesméthodes de formation sont déterminantes : ellesdoivent faire place au travail d'équipe, à la coopé-ration, à l’évaluation autocritique, et favoriser laparticipation, la conduite de projets.En cela l'enseignant (et tous les autres éducateursavec lui) ne peut accomplir ses missions sans êtreporteur de valeurs. Des valeurs qui fondent lesgestes professionnels questionnés et analysés enpermanence.

••• aux projets pédagogiques• Concernant les contenusNon seulement sur la pédagogie des disciplines enapproche transversale, mais aussi sur :- Les valeurs de l’école de la république et sur sesmissions.

- La relation adultes - jeunes et enseignants -enseignés.

- La connaissance des publics et des réalités desterrains d’exercice.

- L’entraînement à l’élaboration et à la mise enœuvre de projets pédagogiques d’équipe etd’école ou d’établissement.

- L’analyse, la concertation, et le travail en équipe.- La connaissance des partenaires de l’école,l’entraînement et l’analyse aux actions conduitesen commun avec eux.

- La mise en cohérence de tous les moments de“vie scolaire” (repas, récréations…).

- L’expression de chacun : la place de la parole, enconfiance.

- Les dynamiques de groupes.- La communauté éducative.

• Concernant les méthodes- Par une recherche de similitude entre le vécu deformation et les pratiques professionnelles pré-conisées (principe d'homologie : on enseignecomme on a été formé).

- Une valorisation des parcours antérieurs,comme témoin d'engagement éducatif. Chacunaborde le métier avec une histoire parfois déjàtrès riche (direction de séjours d'enfants, res-ponsabilité associative, parents, reconversionprofessionnelle…).

- La Recherche- Action comme dynamique deformation en encourageant la participation à desgroupes de recherche et formation continue.

- L'inscription individuelle et/ou collective (éta-blissements) dans des réseaux éducatifs.

- Une formation avec et par ses pairs, et une pra-tique du travail en équipe, et une valorisationdes pratiques innovantes, l'écriture profession-nelle par la publication de travaux.

- Des terrains d'alternance diversifiés et à valeurpédagogique ajoutée : équipes ou établissementspilotes, et terrain de stages hors école, établisse-ments médico-sociaux, centres de vacances, ser-vice éducation jeunesse, expérience à l'étranger…

- Une alternance théorie pratiques et l'analyse enpetits groupes des situations vécues contri-buant à une réflexion concrète sur les gestesprofessionnels.

- Des réflexions et des mises en situation enprojets d'actions, intégrant des enjeux desociété par exemple : parité, laïcité, citoyen-neté, etc.

- Des séquences (des sessions, des modules)trans-catégorielles. Voire des formations com-munes éducateurs, animateurs, enseignants,intervenants scolaires) comprenant une pré-paration au travail avec les différents interve-nants éducatifs (AVS, moniteurs sportifs,artistes).

- L'ouverture culturelle de l'école (et des ensei-gnants eux-mêmes) et l'intégration de l'édu-cation aux et par « les écrans ».

- Une vision large des questions et des pratiqueséducatives par des échanges internationauxpour enseigner la mobilité et ouvrir à l'Europeet au monde.

- Une pratique la coéducation sous toutes sesformes.

Des propositions pour laformation continue desenseignants

Les Ceméa organisent de nombreuxstages de formation continue surles thèmes de la gestions de conflit,la mixité, le projet d'établissement,les activités scolaires, la relationéducative, la vie citoyenne, l'aideet accompagnement.

La preuvepar l'exemple

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Pour des métiers reconnus, valorisésProjet pour l’école

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Créer les conditionsd'un travail d’équipeinter-catégoriel

L’éducation est une aventurecollective, elle ne saurait être unmétier solitaire

Du projet politique •••Différents métiers se côtoient au sein de l'établis-sement ; il est essentiel que les différents person-nels travaillent ensemble au service dela réussite et du bien-être de tous lesélèves de manière complémentaire eten concertation.Tous les personnels de l’école doiventêtre formés (assistants d’éducation,pédagogique, AVS…) : se préparer àintervenir comme éducateur n’est pasinné et doit être réfléchi. La classen'est pas un lieu isolé ; l'entraide, lesregards croisés doivent être possibles et encoura-gés. Au préalable, chaque métier doit pouvoir êtreidentifié et reconnu par tous, il s'agit de mesurerson champ d'action afin de favoriser le travail encommun. Des ressources externes à l'établissementdoivent aussi être sollicités (services sociaux,d'orientation, partenaires extérieurs…).

••• aux projets pédagogiquesDes moments de concertation doivent être orga-nisés de manière régulière, reconnus institution-nellement et intégrés pleinement aux missions del'enseignant. Des espaces doivent être aménagéspour que les différents personnels puissent tra-vailler ensemble de manière formelle.La réflexion contradictoire avec d’autres est indis-pensable, laquelle permet une meilleure maîtrisedes évolutions de la société, la compréhension etla prise en compte de publics très divers et sanscesse changeants. L’enfant, l’adolescent, a besoind’adultes - repères et pas seulement de transmet-

teurs de savoirs. Il doit pouvoir ren-contrer des adultes divers, respon-sables, qui savent être à l’occasionses ancrages ; ancrages fugaces maisindispensables, lucides et distanciésaussi, par les regards croisés des unset des autres.Ainsi, parallèlement et contradic-toirement parfois, ils accompagnentle jeune, l’élève, dans sa quête per-

manente ; ils l’aident à découvrir les réalités de lavie, avec ses aspects divers et parfois opposés ; ilsl’aident à apprendre à les affronter et à les suppor-ter.La notion de projet éducatif et le travail collabo-ratif doivent trouver une place significative.Le projet d'établissement est ce qui permet de tra-vailler ensemble, il est établi en concertation avecl'ensemble de la communauté éducative. Il permetd'avoir une cohérence d'action au sein de l'éta-blissement.Les personnels de direction, au-delà d'être repré-sentants de l'état et de l'établissement sont des per-sonnels ressources pour l'accompagnement despersonnels et pour favoriser le travail en équipe.Les fonctions administratives ne doivent pasprendre le pas sur les fonctions pédagogiques etéducatives. Des innovations doivent permettredans certains établissements d'expérimenter desmodes de direction participatifs et collectifs.Au cours de leur formation initiale, les futurs per-sonnels de l'Éducation nationale doivent être misen situation d'élaborer et de mettre en œuvre unprojet à dimension éducative, en collaborationavec d'autres futurs partenaires (classes de décou-verte, accompagnement à la scolarité…). �

VST n°111Vers une convergence desprofessionnels pour un vraieplace au handicap

Intégration scolaire, intégration professionnelle,aménagements des espaces publics… Suffit-il

d’une loi pourréduire les situationsde handicap ou pourinstaurer une« égalité deschances » à l’école,dans l’entreprise etla société ?

Cahiers de l'animation n°77

C’est l’un desgrands mérite de

l’Éducationpopulaire que

d’avoir su posertout à la fois laquestion de la

démocratisationde l’accès ausavoir tout en

permettant à tousles savoirs

d’accéder à uneégale dignité. Les pratiques d’échanges

de savoirs s’inscrivent dans ce mouvementet permettent qui plus est rencontre,

solidarité et partage.

Le champ de l'animation joue un rôlemajeur dans l'acquisition des savoirs,

savoirs faire et savoirs être.

Chaque métierdoit être bien

identifiéet reconnupar tous

La preuvepar l'exemple

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Projet pour l’école

Donner toute leurplace aux parents

Être parent, une fonction difficile quine s'apprend que dans le quotidien…Deux postulats :1. Dans la grande majorité de situations, lesfamilles restent le premier cercle éducatif, culturel,social. 2. Être parent conduit à une recherche perma-nente d'équilibre et à un inévitable tâtonnementéducatif.

Du projet politique •••Les parents doivent être associés aux évolutions dusystème éducatif pour que l'on puisse parler deCoéducation. Les équipes éducatives ont à offrirdes repères permettant une réelle implicationdénuée de toute stigmatisation pour les plusdésemparés.Ce qu'on désigne aujourd'hui par « familles »recouvre une grande diversité de situations etd'autre part, différentes fonctions « dites fami-liales » (autorité, sécurité affective, etc.) pour assu-rer le développement de l'individu et son intégra-tion sociale et qui peuvent être consciemmentréparties.Ainsi convenons que la responsabilité et la com-pétence des parents sont d’élever, d’éduquer, dechoyer, d’aimer, de protéger et d’assurer l’avenirde leurs enfants. La responsabilité et la compétencedes enseignants sont d’aider prioritairement leursélèves à acquérir les connaissances et compétencesnécessaire pour leur insertion et leur épanouisse-

ment (socle commun). Les animateurs qui pren-nent en charge les enfants hors temps scolaire, doi-vent, à travers les activités qu’ils conduisent, élar-gir l’éventail culturel, et l’acquisition de compé-tences sociales. Ainsi chaque adulte prend ici saplace et joue un rôle complémentaire.

••• aux projets pédagogiquesDes espaces d'échange entre adultes participent àcréer des formes de solidarité, des réseauxd'échanges et permettent aux familles de trouverdes lieux et des temps propices à l'expression, deleurs difficultés et de leurs réussites. Ces tempsvisent : - le repérage, l'émergence de questionnements.- l'accompagnement de chacun là où il en est, - la valorisation de la compétence, plutôt que depointer les failles.

Agir avec les familles ne devraient pas se traduirepar l'assignation des familles à une place qu'ellesdevraient tenir, mais plutôt, par faire en sortequ'elles soient parties prenantes du système. LesCeméa agissent, sur le terrain, avec les acteurslocaux, pour créer des dynamiques qui intègrent,à parité, les familles dans la construction, la miseen œuvre et l'évaluation de projet.

Pour une éducationglobale

VEN n°535(juillet 2009)

La co-éducation

Dossier sur le lienentre l'école etl'animation avec destémoignages et descomptes rendusd'expériences.

Une logique decollectif

Une plate forme derevendication et de

proposition pour uneapproche globale desquestions éducatives.

Pour un grand projet nationalsur l'enfance et la jeunesse.

À retrouver surwww.villeseducatrices.fr

La preuvepar l'exemple

Pour une éducation globaleProjet pour l’école

Repenser les lieuxd’éducation et lesrythmes

Prendre son temps, c'est prendre lebon temps

Du projet politique •••Pour les Ceméa, il n'est ni possible, ni souhaitabled'isoler les rythmes scolaires.

Un héritage historiqueLe temps de l'École a toujours été défini selon desenjeux très divers et les rythmes sco-laires soumis à des intérêts et inten-tions bien souvent contradictoiresoubliant celui des élèves.

Un apport scientifiqueLes réflexions en chrono biologie etchrono psychologie nous permettentd'affirmer que l'on ne peut se réduire àla seule réforme des horaires scolaires(journée, semaine, année…). « Elle doit prendre enconsidération tous les temps, ceux de l’enfant, maiségalement ceux des adultes, les espaces et lieux de vieoù ces temps se déroulent, les démarches pédago-giques, dans l’école et hors l’école. »

Une cause majeure d'inégalités sociales, territo-riales et économiquesLa prise en compte des rythmes ne doit pas ren-forcer les inégalités sociales, territoriales et écono-miques. Certaines communes, plus riches qued'autres, participent à ces inégalités sociales.

La nécessité d'un cadre national posant des prin-cipes pour tous…« Dans sa responsabilité, l’État doit poser un cadrede principes applicables pour tous les enfants, ado-

lescents, jeunes, quels que soient leurs territoiresde vie. C’est la garantie de l’égalité républicaine.Ce cadre doit permettre la mise en œuvre de poli-tiques locales mais globales adaptées à la réalité desterritoires. »

Sont aussi à considérer l'ouverture de l'école, desbâtiments scolaires, les fonctionnalités des équi-pements éducatifs et culturels, les déplacementsinduits au cours de la journée.

••• aux projets pédagogiques

Le rythme scolaire est aussi une question depédagogie

Donner le temps d'apprendre, c'estarticuler les temps de la découverte,de la compréhension, de la confron-tation à l’existant, du réinvestisse-ment, de l’assimilation ; c'est recou-rir à des dispositifs pédagogiquesvariés qui sollicitent, de multiplesfaçons, l'attention des élèves.L’apprentissage n’est pas la consé-quence immédiate de l’activité. Des

temps de latence, tout comme les temps de rêve-ries, sont nécessaires à l’assimilation. Apprendre estune activité complexe qui nécessite de donner dutemps à l’apprenant.

Ne pas hiérarchiser les temps de l'enfantTous les temps de vie quotidienne sont des tempséducatifs à part entière, notamment les temps péri-scolaires et les temps relatifs à la vie démocratiquede l’établissement scolaire. « Il est nécessaire delaisser aux jeunes le temps et l’opportunité de pou-voir aussi se construire dans ces moments-là. »

Apprendre le temps« Le jeune apprend à gérer son emploi du temps, àtrouver son rythme. Même si les rythmes gagnentà être réguliers, connus et maîtrisés par les enfants,l'organisation des temps d'apprentissages doit éga-lement laisser la place à l'inattendu, à l'exception-nel et à la souplesse des besoins de chacun. »

Le temps… une ressource pédagogique…« À l'échelle du système éducatif, l’organisation descycles d’apprentissages, de parcours individuels etsinguliers dans les cycles eux-mêmes doit per-mettre aux professionnels d'agir de façon plussouple sur l’organisation des apprentissages. »

Articuler,sans hiérarchie,temps éducatifs

et tempssociaux

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Pour une éducation globale

Respecter les différentes cadences Pour ne pas soumettre les plus jeunes aux cadencesde leurs parents, des changements sont indispen-sables à l'école maternelle. Ainsi, une réflexion surles rythmes invite à une autre politique vers un ser-vice public de la petite enfance, créant des passe-relles entre les structures d'accueil, et redéfinissantla spécificité de l'école maternelle.

Parce qu'il y va aussi de la santé des enfantsLe dit-on suffisamment ? Est en jeu la santé desenfants et des jeunes.Ce ne sont pas seulement des conditions d'assimi-lation des apprentissages dont on parle, mais biendu bien-être global de l'enfant. Les projets péda-gogiques des établissements innovants montrentdes voies possibles.

Les rythmes scolaires : un enjeu d'éducationglobale. Parlons alors des rythmes éducatifsou des temps de l'enfant.Une diversité des temps à prendre en compteRepenser la journée scolaire c'est penser la journéede l'enfant dans sa globalité, en articulant lestemps scolaires, péri-scolaires, de loisirs, culturels,sportifs, artistiques,…Les temps familiaux sont aussi des temps éducatifsoù les parents sont de réels acteurs de l'apprentissage.

De l'importance du temps libreCe temps libre, qui échappe à toutes structuresorganisées est un temps important dont on faitsouvent l'impasse. Ce temps appartient au jeunequi se construit. Temps d'éducation à part entière,c'est un espace de confrontation aux repères et unapprentissage de l'autonomie.

Les pratiques culturelles Repenser les rythmes, c'est aussi introduire la pos-sibilité d'une éducation culturelle et artistique quipassent par des pratiques d’activité, par des ren-contres, sources d’apprentissage, de réflexion, dedécouvertes et de créativité.

Une diversité d’acteurs à mobiliserL'approche de l'éducation formelle, non-formelleet informelle invite à la reconnaissance de l’impor-tance de l’ensemble des acteurs éducatifs dans lesdifférents temps de vie et de travail des enfants etdes jeunes.

Les temps, au cœur du Projet local d’Éducation« Il permet de préciser la complémentarité entrerythmes scolaires et rythmes sociaux, entre lesespaces contribuant à l'accès à une diversitéd’apports, de repères, de valeurs. » Il s'agit derevendiquer un projet local éducatif articulant lesprojets des établissements scolaires et les projetsdes différents et nombreux organisateurs d’activi-tés éducatives.

Une politique publique scolaire et périscolaireL'accompagnement à la scolarité se limite tropsouvent à « faire l'école après l'école » aggravant lasituation et déplaçant les inégalités. Il s'agit d'ap-porter avec d'autres moyens et d'autres tempora-lités, ce que l'enfant ne trouve pas à l'école ni chezlui. On se trouve bien alors dans le cadre d'unecomplémentarité avec l'école et avec la famille.

La réflexion sur les rythmes d'apprentissage et lapédagogie différenciée amènent souvent à mettreen place des espaces de soutien, de renforcement,d'individualisation pour élèves « à besoins parti-culiers » (pour élèves décrocheurs, pour l'accueildu handicap, pour l'intégration d'enfants nouvel-lement arrivés, pour élèves en difficulté…). Cesdispositifs doivent quitter leur statut marginalpour faire évoluer l'organisation globale du sys-tème éducatif.

De fait, la formation des enseignants doit êtrerepensée, articulée aux autres champs éducatifs(auxiliaires assistants, animateurs, médiateurs,éducateurs…) Les Ceméa sont convaincus quecela se forgera par un métissage des cultures pro-fessionnelles. Passant, à la fois, par des séquencescommunes de formation initiale et continue, etpar la mise en place d'instances qui normalisent lesprojets croisés et des analyses de pratiques. L'organisation du travail d'équipeet le temps de présence dans lesétablissements ne peuvent êtretabous.

Projet pour l’école

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DOCUMENT REPERES & ACTIONS JANVIER 2013 - © CEMEA

Pour une éducation globaleProjet pour l’école

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Ouvrir l'école, lieu deculture, aux autreslieux de culture

Pour une pédagogie de l'éveil

Du projet politique •••Quels enjeux de l'ouverture à la culture, auxmédias et au spectacle vivant à l'école :- pour donner du sens aux apprentissages et lesrendre vivants,

- pour comprendre et agir sur le monde,- pour permettre l'expression et la constructiondes personnes,

- pour se situer comme individu/groupe dans sonenvironnement, sa famille et son rapport auxautres.

L’école doit s'ouvrir et travailler avec les lieux depratiques et de diffusion culturelle qui contribuentpar leur programmation et leur démarche éduca-tive à la construction du citoyen, à l'élaboration dela pensée et à la prise de conscience.

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre,- Un projet éducatif qui s’inscrit dans un rapportactif à la culture pour en faire un objet de tousles instants par-delà les disciplines.

- Des ressources, des stratégies d’accompagne-ment… Ces espaces ne peuvent vivre que pardes « accompagnateurs » formés à la mise enplace de situations pédagogiques les plus variées.

- La construction de connexions entre le mondedes savoirs et de la réflexion. - Un rapport direct aux objets, aux pro-ductions artistiques, culturelles et média-tiques.

- Des situations qui dynamisent les indi-vidus, qui peuvent les mettre au travailréellement (en s’impliquant, en relationaux autres, disponibilité qui leur permetd’évoluer, curiosité, envie de continuer às’aventurer).

- Des pratiques (écrire, jouer, bouger…)dans des espaces formels (classes à projetartistique et culturel) ou non formels(ateliers artistiques et de créations numé-riques) en s'appuyant sur les structuresculturelles locales.- Des espaces pour dire ses goûts, formu-ler son regard critique.

- Des pratiques personnelles, et/ou com-plémentaires articulées à des projets col-

lectifs, adaptées et débouchant sur des réalisa-tions.

- Un accompagnement du jeune spectateur :réfléchir et échanger avec les autres (spectateur,professionnels, artistes) facteur de socialisation,permet d’acquérir un regard critique et distan-cié.

- Et pour l'enseignant lui-même : un entretien deson propre rapport à la culture y compris en for-mation initiale.

Promouvoir uneéducation globale :les lieux et lesacteurs de la cité

La citoyenneté ça s'apprend, maissurtout ça se vit

Du projet politique •••L'école ne peut pas tout et elle n'est pas son proprerecours.Le dire c'est déjà ouvrir des voies pour la résolu-tion de nombreuses difficultés. Et s'engager vers ladéfinition de territoires apprenants.Il n’y a pas une éducation portée par l’école, uneéducation portée par la ville, une autre portée par lafamille : il y a UNE éducation, qui doit être globaleet cohérente, avec tous les acteurs de la cité, dontl’école et sa communauté éducative font partie.L'apprentissage des valeurs citoyennes, républi-caines, laïques et du vivre ensemble est un impé-ratif qui demandera une révolution culturelle, lamise en cohérence de tous les temps et les lieuxéducatifs, et la participation des acteurs de la citéqu’ils soient élus, professionnels de tous secteurs,habitants… Faisons le pari dynamique d'une réelle mobilisa-

La preuvepar l'exemple

VEN n°530 (avril 2008)

- Théâtre au collège.- Des apprentis bouchers au festival

d’Avignon.- Le musée lieu derencontres.- Rencontres artistespublic.- Aller-retourssensibles.- Dialogues avec lespublics.- Qu’est ce qui noussemble essentiel,atypique, dans cetaccompagnement.

Pour une éducation globale

tion de l'ensemble de la communauté éducative,au sens large, reconnaissant comme acteurs de lacommunauté éducative tous ceux qui participentaux apprentissages, formels ou non formels,conscients ou inconscients, pour l’enfant. L'écolepeut être un carrefour de la cohésion sociale et del'effort de chacun pour vivre ensemble.L'élaboration et la mise en place des plans éduca-tifs locaux sont encore trop morcelées et aléatoires,bon nombre d’acteurs sont oubliés. La commandepublique souffre d'ambiguïtés. Se pose commepierre angulaire, la question du pilotage d'un sys-tème éducatif à l'échelle de chaqueterritoire. Et ce, dans une perspectived'égalité d'accès à l'éducation soustoutes ses formes, au sein ou impul-sés par des services publiquesmodernes et ambitieux.Il est nécessaire de dresser des dia-gnostics précis, complets pourchaque territoire, intégrant l'en-semble des acteurs.

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre,• Un partenariat avec les instances démocratiquesde la cité qui donne du sens aux apprentissages dela démocratie à l’école. La participation des enfantsaux instances démocratiques de la cité, parexemple un conseil municipal jeune incluant deslycéens, en lien avec l’école, peut participer à uneculture de l’engagement citoyen à l’école.• Une mobilisation des ressources sur le milieu,l’environnement qu’il soit rural ou urbain, demontagne ou de mer, (etc.). Il doit être vu commeun lieu support à de nombreux apprentissages : onpeut travailler sur les compétences liées à la lectureet à l’écriture dans la ville, on peut travailler sur lescompétences liées au savoir être et à l’autonomieen évoluant en forêt, etc. C’est aussi un moyen depermettre aux citoyens de mieux connaître leurenvironnement proche, de se l’approprier pourmieux le respecter et devenir un acteur du terri-toire à part entière.

• Une dynamique d'échanges réciproques desavoirs :- grâce à des projets inter-générationnels permet-tant aux aînés de participer à la transmission dessavoirs, et donc à l’éducation globale desenfants, tout en développant les compétences desavoir être, de citoyenneté et de solidarité ;

- grâce aux regards croisés des différents acteursde la cité participant à l’éducation globale desenfants.

• Un questionnement sur l'accompagnement à lascolarité. Il ne s’agit en aucun cas ni de refaire

l’école après l’école ni d’apporter unsoutien scolaire aux élèves en diffi-culté, ce soutien n’étant jamaismieux assuré que par les ensei-gnants eux-mêmes. En ce sens,l’aide aux devoirs, pratiquée par desnon-enseignants dans beaucoup destructures, est une activité ambiguë.S’il s’agit d’apporter aux enfants un

espace et des outils (internet, manuels, jeux) dontils ne disposent pas chez eux, on se trouve biendans le cadre d’une complémentarité avec l’écoleet avec la famille. S’il s’agit, au contraire, de réex-pliquer une leçon non comprise ou non apprise enclasse, l’animateur se substitue bel et bien à unenseignant, dont il n’a ni la formation ni la com-pétence, ce qui pose un problème de légitimité. �

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Projet pour l’école

VEN n°531 (juillet 2008)

Dossier sur l'éducation àl’environnement

- L'éducation relative à l’environnement.- Vivre ici ensemble.- Le développement durable est-il soutenable ?- Lesperspectivesde l’écologieurbaine.- La baladedécouverte.- Unecitoyennetéactive pour unmondedurable.

Vers desterritoires

apprenantsdans une égalité

républicaine

La preuvepar l'exemple

VEN n°525 (janvier 2007)

Dossier sur les classesde ville

- Pédagogie de projet.- Expérimentation.- Classe découverte.

Un partenariat de diffusiontélé RFO/CEMEA, à Mayotte

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Pour une éducation globaleProjet pour l’école

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Éduquer àl’environnementeuropéen etinternational :citoyenneté,solidarité et mobilité

"Éduquer, c'est préparer à entrer dansun monde commun". Hannah Arendt

Du projet politique •••Agir dans le milieu dans lequel nous vivons est unprincipe d’éducation nouvelle défendu par lesCeméa. L’environnement aujourd’hui est autantlocal qu’international. L’éducation à la citoyen-neté européenne et à la citoyenneté mondiale, entermes de connaissance, de lecture critique et dedécryptage est un enjeu de citoyenneté pourdemain. Agir dans et pour un monde plus juste,plus solidaire implique des actions, des pratiques,des engagements concrets de toutes formes de soli-darité entre les groupes, les peuples, les pays, lescultures.

Éducation au monde / Éducation à lacitoyenneté mondialeSelon le principe universel d'éducabilité, tant dansles champs éducatifs formels que non formels, leséducateurs portent une responsabilité majeuredans la prise de conscience d'un monde toujoursplus globalisé. De même, les systèmes éducatifs(l'école, les associations et mouvements d'éduca-tion populaire, les différentes organisations et ins-titutions…) doivent éveiller les consciences, dif-fuser les connaissances et encourager les échanges.Dans l'approche globale des questions d'éduca-tion, le concept d'éducation à la citoyenneté mon-diale regroupe plusieurs objectifs : - l'éducation à la paix et à la résolution desconflits,

- l'éducation aux droits humains,- l'éducation interculturelle et interconfession-nelle,

- l'éducation vers un développement durable, - l'éducation politique et la culture démocratique.Pour cela, des moyens d'actions qui font appel à lacoopération, à la mobilité et aux échanges doiventêtre utilisés.

Éducation à l’Europe/ Éducation en EuropeIl s’agit de continuer à sensibiliser et à impli-quer les jeunes et les acteurs éducatifs et sociaux

dans le projet politique de l’Europe, en favori-sant la découverte et les apprentissages de ladiversité européenne : autour des languescomme vecteurs culturels, de l’histoire, desorganisations politiques, etc. Éduquer « àl’Europe », c’est éduquer à une Europe dans lemonde. L’éducation en Europe, c’est l’inter-vention avec d’autres partenaires, dans descombats éducatifs tels que la réussite éducative,l’éducation globale, etc.

L’interculturel, enjeu de politique éducativeet socialePour les Ceméa, l’Éducation interculturelle estpolitique. Elle est politique quand elle favorise undialogue des cultures et contribue à refouler l’idéed’un choc ou d’une guerre de civilisations. Elle estpolitique quand elle permet de lutter contre lanotion de « frontière » quand celle-ci est synonymede mur, de cloisonnement, d’exclusion quand lesCeméa militent pour l’ouverture à des « chez soi »multiples, à des pluri appartenances. Les Ceméa militent pour une autre conception del’interculturel. Celle d’une éducation à la com-plexité favorisant « un humanisme du divers ».

La mobilité, objet d’apprentissages et desolidaritésLes Ceméa ont poursuivi leur travail de plaidoyersur la réduction des obstacles financiers, juridiqueset culturels par les politiques publiques. Ils ontexpérimenté des démarches pédagogiques, notam-ment sur les représentations, apprendre à lesdéconstruire, pour les dépasser et pouvoir êtredans une démarche d’un vivre ensemble ou pas !La mobilité doit ainsi permettre égalementl'émancipation de la personne en lui apportantautonomie et/ou sens de la responsabilité.

••• aux projets pédagogiquesTout ce qui constitue de l' « Éducation à » ne peutêtre considéré comme de nouvelles disciplines àenseigner mais plutôt comme une autre façond'aborder les apprentissages en situations authen-tiques et vécues.Il faut développer des démarches pédagogiquesdans les formations professionnelles ou dansl’accompagnement à vivre une expérience scolairedans un autre pays par exemple.Les Ceméa sont engagés dans plusieurs actionséducatives d'ouverture au monde et à l’autre :auprès d'élèves, de parents d'élèves, d'enseignants,d'autres adultes des établissements concernés. Un accompagnement de tous au départ et à l'ac-cueil est primordial pour la réussite du projet, qu'ilsoit individuel ou collectif.

Pour une éducation globale

L’ouverture aux langues étrangèresElle répond à deux principes. C'est à la fois l’acces-sibilité aux langues pour tous et toutes et le pluri-linguisme. Il faut travailler à la mise place dessituations pédagogiques qui permettent de se sen-tir légitime à parler une autre langue et ce, en mul-tipliant les approches : la langue comme supportprivilégié de contact, de relation et de communi-cation ; la langue comme vecteur culturel, lalangue comme canal de transmission d'émotionset de savoirs, la langue comme source de créativité,la langue comme jeu… etc.

Investir l'éducationaux médias et auxécrans

Les Ceméa sont fortement investisdans l’éducation aux médias, à l’imageet aux écrans.

Du projet politique •••- Les enfants et les jeunes passent de plus en plusde temps devant des écrans et depuis longtempsplus que devant leurs enseignants.

- L’information est multiforme et immédiate. Lesavoir encyclopédique s’accentue et se relativiseà la fois.

- Les territoires du savoir sont fluctuants (où estle savoir et quelles sont ses limites ?).

- Les usages des réseaux sociaux transforment,concurrencent les relations éducatives et per-sonnelles.

- Les jeunes sont équipés d’objets technologiquesqui s’inscrivent, quant à leurs contenus, dansune démarche plus consumériste que pédago-gique.

Devant ces réalités, l'école a la responsabilité édu-cative de proposer aux enfants et aux jeunes unprojet d'émancipation face au projet consumériste

des industries de programme. Il y a donc urgenceet nécessité d'une grande politique d'éducationaux médias, systématique, tout au long de la vie etpour tous. L'enjeu est démocratique et l'école doitpermettre à chaque enfant de se construire commecitoyen critique et responsable dans la sociéténumérique.L'école doit aussi admettre que la culture numé-rique des jeunes se développe très majoritairementen dehors de l’école, pour en faire un atout.

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre,• Une culture numérique- par des pratiques pédagogiques avec les médiaset non seulement par les médias,

- par un soutien à une production éditorialenumérique à haute valeur ajoutée éducative,

- par une mise en mouvement des établissementspublics (SCEREN, France Télévision, RadioFrance, INA, Instituts derecherche…), en parte-nariat avec les acteurs et actrices de la société civile,et des éditeurs indépendants.

• Une éducation aux médias- Par une formation aux médias systématiquepour les enfants, les jeunes, de tous les acteurs etactrices éducatifs (les personnels enseignantsmais aussi les autres membres de la commu-nauté éducative et les partenaires de l'école sansoublier les parents d'élèves). En les formant àl'animation de projets éducatifs et culturels enlien avec les médias ; en les formant aux pra-tiques à risques dans la société numérique ; enles formant à une éducation aux médias appor-tant un regard critique, favorisant la créativité etl'expression des jeunes, articulée aux droits del’homme et à la citoyenneté.

- Par un travail avec des chercheurs en sociologiedes médias et en sciences de l’information et dela communication, et des journalistes ou leursassociations.

- Par la conception de ressources et d'outils : enconcevant des outils pédagogiques multi-sup-ports, plurimédias pour les professionnels del'éducation, mais aussi pour les parents d'élèves.

- Par un dialogue ouvert avec les concepteurs etéditeurs de programmes.

Une co-régulation et un dialogue entre la sociétécivile et les industries de programmes permettentde renforcer les politiques de protection desmineurs, de poser la question de la responsabilitésociale et éthique des industriels, et d’intégrer lesdimensions d'éducation et de santé dans l'agendades médias. �

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Projet pour l’école

Dans la collectionÉducation et sociétédirigée par les Ceméachez Éres

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Projet pour l’école

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� LA LAÏCITÉ

Les Ceméa sont attachés au principe de laïcité(cf. p 6, 9).

Mais parce que l'environnement bouge :- des populations sont stigmatisées,- des postures de replis communautaires sontconstatées,

- la remise en cause de la notion de carte scolairecompromet davantage la mixité sociale et cul-turelle,

- la législation apparaît nécessaire mais ne peutêtre suffisante,

- des références religieuses et culturelles interfè-rent plus encore dans des espaces éducatifs, surla vie quotidienne et la vie collective.

Des questions vives se posent :- Comment et dans quels espaces les équipess'emparent-elle de ces questions ?

- Dans quelle mesure la formation des personnelsprépare-t-elle à la régulation des situations-pro-blèmes ?

- Comment les équipes placent-elles l'impératifde dialogue au cœur de l'acte éducatif ?

� L'ÉVALUATION

Les Ceméa sont attachés à une évaluation utile etpertinente au regard des objectifs que se sont fixésles équipes au sein des établissements.

Mais parce que l'environnement bouge :- évaluation du système : les évaluations natio-nales ne tiennent pas compte des réalités de ter-rain (avancée du programme, niveau d'exigence,notation-sanction…),

- évaluation des établissements : les résultats desévaluations amènent les établissements vers unelogique de compétition et de palmarès sans tenircompte des réalités locales,

- évaluation des enseignants : le projet de nota-tion des enseignants par les chefs d'établisse-ment contribue à instaurer une dynamique decompétition voire peut entraîner des situationsd'injustice (en cas de conflit de personnes),

Des questions vives se posent :- Comment remplacer un système de notation

par des outils qui permettent aux élèves et auxparents de se repérer dans un projet d'appren-tissage ?

� L'ÉCOLE MATERNELLE

Les Ceméa militent pour un accueil des jeunesenfants dès deux ans dans des conditions qui favo-risent l'éveil, l'exploration, l'autonomie et le vivreavec les autres.

Mais parce que nous constatons quel'environnement bouge :- le développement de la scolarisation dès deuxans gratuit, pour tous se fait dans des locaux etavec des aménagements inadaptés,

- les espaces d'accueil adaptés sont trop peu nom-breux et payants,

- la France accueille dans un modèle juxtaposé (lesaccueils sont successifs, les uns à côté des autres.Il n'y a pas de projet commun, partagé desaccueils.),

- le modèle scolaire reste hégémonique,- une assiduité dès deux ans à la maternelle,6 heures par jour est exigée,

- l'école maternelle dérive vers la préparation àl'école élémentaire.

Des questions vives se posent :- Comment imaginer des établissements ayantdes formes d'accueil modulables ?

- Comment travailler sur la transition des pas-sages dans la continuité (éducative, du milieu devie et des acteurs) et dans le respect des temps dedécouvertes, d'exploration favorisant l'expres-sion, la motricité libre ?

- Comment compenser les inégalités vis-à-vis dulangage et de l'ouverture culturelle ?

� L’AUTONOMIE

Les Ceméa sont attachés à un service public d’édu-cation qui prend en compte la réalité du terrain,ils font confiance aux personnels pour mener àbien leur mission éducative de manière autonomeet responsable mais parce que l’autonomie actuelleest surtout administrative et au service de la com-pétition, des questions vives se posent :- Comment concilier une éducation nationale et

Quelques questions vivesmises au travail…

Dans la collectiondes fichiers

pédagogiques activité

Quelques questions vives à mettre au travail

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des écoles uniques et différentes qui puissents'adapter aux problématiques locales ?

- Comment permettre et accompagner une vraieliberté pédagogique et éducative qui saits’affranchir des contraintes des programmesnationaux et qui soit au service de projets inno-vants et expérimentaux ?

- Comment mettre l’autonomie au service du tra-vail d’équipe et non de l’individualisation despratiques ?

En résumé� L’ÉCOLE ET LA SOCIÉTÉ

L’école a vocation à accueillir et éduquer tous lesenfants, quelle que soit leur origine ; à les recon-naître en tant qu’individus et non commemembres de groupes spécifiques, religieux,sociaux, culturels ou politiques ; à les protéger despressions extérieures et à leur garantir à l’intérieurla protection, quels que soient leur âge, leur sexe,leurs particularités, leurs difficultés, leurs défi-ciences. La société a pour responsabilité de donnerà son école tous les moyens nécessaires pour qu’elleoffre à chacun toutes les possibilités de réussite.

� L’ÉLÈVE, L’ENFANT, L’ADOLESCENT

L’enseignant, le personnel éducatif, doiventprendre en compte dans la relation éducative toutela personne de l’élève et veiller à exercer lucide-ment leur responsabilités d’adulte.

� LES APPRENTISSAGES

Il y a nécessité impérieuse d’un recadrage appro-fondi et régulièrement actualisé des programmes

qui définissent compétences et connaissances.Celles-ci s’acquièrent progressivement selon desrythmes différents : il faut donc abandonner l’obli-gation de programme annualisé et mettre – enfin ! –en place des cycles d’acquisition sur plusieursannées.

� LES PROFESSIONNELS DE L’ÉCOLE

Les métiers d’éducation, qui confrontent les pro-fessionnels à des réalités mouvantes, ne peuventêtre des métiers solitaires. Ils exigent la concerta-tion et la réflexion contradictoire, et une forma-tion initiale et continue soucieuse d’éclairer tou-jours la pratique de terrain par des regards exté-rieurs, psychologiques et sociologiques particuliè-rement.

� LE RÔLE DE L’ÉTAT

Le pouvoir politique s’oblige à donner à l’écolepublique les moyens et la possibilité de s’interro-ger et d’innover, de tenir bon dans ses missionsessentielles et d’expérimenter et, surtout et en pre-mier lieu, d’être confortée dans son rôle et ancréedans la société, pour contribuer à en tisser les lienset ainsi participer au jour le jour à la constructionde la cité. L’école doit travailler étroitement avecles familles et les aider dans l’éducation et l’orien-tation de leurs enfants. Elle doit être véritablementpartenaire des structures éducatives (centressociaux, accueils de loisirs, clubs sportifs, associa-tions culturelles, écoles d’arts) qui permettentl’élargissement de l’éventail culturel des enfants etaident les familles à donner du sens à l’école.Garant des finalités de l’école, du dialogue entretous les acteurs concernés et des moyens affectésaux légitimes ambitions d’une société moderne,l’état doit impulser et favoriser plus que limiter etbrider…

Projet pour l’école

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Académie Action en direction Action en direction des élèvesde la communauté éducative

Aix-Marseille Accueil des lycéens à Avignon

Amiens Sensibilisation des parents à l'usage d'Internet par leurs enfants Prévention des usages de l'internet(programme ordi 60) vers un internet citoyen

Besançon Formations des acteurs de l'accompagnement à la scolarité Formation délégués élèves

Bordeaux Formation des adultes référents de la mobilité des élèves Développer des relations égalitairesentre filles et garçons

Caen Recherche action : « En associant leurs Mise en place d'une saison culturelle pourparents tous les enfants peuvent réussir » tous les lycéens de la région, la "Cart@too"

Clermont- Formation commune enseignants et travailleurs Accompagnement à la mise en placeFerrand sociaux sur la lutte contre illettrisme à Vichy d’un évènement pour un lycée option cinéma

Créteil Formation Citoyenneté pour des Sensibilisation des élèves de 6e et 5e aux droitsConseillers Principaux d'Éducation de l'enfant

Dijon Un projet européen sur l'accueil des enfants migrants dans les écoles Formation des délégués d'élèves

Grenoble Éducation par les pairs Ateliers relais en Isère

Guadeloupe Les rendez-vous de l'éducation Le partenariat avec les classes relais

Guyane Formation du personnel de la petite enfance Ateliers relais et accompagnement à la scolaritédes collectivités municipales (ATSEM)

Lille Parentalité : très jeunes parents relevant de la mission locale Citoyenneté des élèves (formation des délégués,internet responsable)

Limoges Tutorat dans l'aide aux devoirs par les pairs

Lyon Journée d'étude sur l'accueil d'enfants en situation de handicap Formation des délégués élèves au lycée de dans les accueils collectifs de mineur Villeurbanne

Martinique Congrès de la famille Contrat local d'accompagnement à la scolaritéFormation aux méthodes actives pour les nouveaux professeurs des Écoles

Montpellier Débats entre professionnels dans le cadre des Rencontres Scène jeunesse Atelier cuisine en atelier relais

Nancy Journée d'étude :"En quoi l'engagement éducatif favorise une meilleure Associer les élèves à la préparation du Festivalréussite scolaire" du film d’éducation. Partenariat CLEMI

Nantes Formation à l’interculturalité et aux pratiques artistiques et culturelles Sensibilisation à la Lutte contre discriminationsFormation à l’Accompagnement à la scolarité auprès des étudiants et le sexisme

Nice Prévention Santé, éducation par les pairs Accueil des lycéens à Avignon

Orléans Formation des accompagnateurs la mobilité des élèves (COMENIUS) Accompagnement culturel en lycée

Paris Formation des assistants pédagogiques Accompagnement culturel de lycéensfestival de théâtre d'Avignon

Poitiers Débats entre animateurs, éducateurs, Formation de déléguésenseignants (en partenariat avec IRTS et l'IUFM)

Rennes Formation des personnels sur les temps péri-scolaire Éducation à l’image

La Réunion Adolescence et Parentalité Ateliers relaisMédias, cinéma et éducation numérique Accompagnement à la scolarité

Rouen Démarches pédagogiques Éducation à l'image Commission Culture du ConseilAcadémique de la Vie Lycéenne

Strasbourg Les projections débats Festival du film d'éducation Accompagnement culturel « jeune citoyen »

Toulouse Accompagnement d’équipe sur la pédagogie en cycle Animations scolaires sur éducation aux écrans

Versailles Formation des personnels dans le cadre du Accueil et accompagnement culturel de lycéensPlan académique de formation lors du festival d'Avignon en juillet 2011

Mayotte Éducation à la parentalité Classe d’éducation à l’environnement

Des innovations danstoutes les académies

EXTRAITS DESPLANS D'ACTIONS

2011-2012

Propositionsde formations� VIVRE ENSEMBLE

- Prévention, gestion et résolution de conflits- La parole de l’élève- Les relations Équipe éducative / Parents- Faire vivre la mixité- Accompagner des équipes autour de la citoyenneté à l’école (délégués élèves, démocratie lycéenne…)

� ACTIVITÉS

- Faciliter la mise en place d’activités (jeux traditionnels et sportifs, activités d’expression, jeux chantés,jeux dansés, etc.)

- Éducation aux médias et à l’information- Prévention des conduites à risques liées à l’utilisation d’Internet

� RELATION ÉDUCATIVE ET PÉDAGOGIQUE

- Enseigner en classe difficile- Réussir sa première classe- Connaître les adolescents d’aujourd’hui- Gérer l’hétérogénéité- Diriger un établissement scolaire- La pédagogie de projet- Le travail en équipe

� MISSIONS PARTICULIÈRES

- Formation sur les missions de professeur principal- Formation des assistants d’éducation et des assistants pédagogiques (prise de fonction ou accompa-gnement d’une équipe)

- Formation des Auxiliaires de Vie Scolaire- Module de formation pour les Conseillers principaux d’Éducation : gestion d’une équipe, le projetvie scolaire…

� AUTOUR DE L’ÉCOLE

- Gestion des temps post, périscolaires- Formation des différents personnels,œuvrant dans et autour de l’école (person-nels des temps méridiens…)

- Aménagement des espaces scolaires- Accompagnement à la scolarité- Accompagnement éducatif- Mise en place de cafés pédagogiques, demodules permettant de travailler le lienécole-famille

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Projet pour l’école

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1945 Premier stage sur l’Éducation nouvelle auCIEP de Sèvres qui venait d’être créé. Gus-tave Monod, directeur de l’enseignementdu second degré, charge les Ceméa de laformation des maîtres d’internat (de 1945à 1955, 123 stages recevront 7 379 sta-giaires).

1946 Premier stage de normaliens (officialisé parle Ministère de l’Éducation nationale par lacirculaire du 9 mai 1949).

1947 Création de la Nouvelle école de Boulognesur Seine, expérience qui, jusqu’en 1956,permettra de mettre en pratique dans uneécole publique les principes de l’Éducationnouvelle défendus par les Centres d’entraî-nement aux méthodes d’éducation active.

1947 Stage pour les maîtres de classes de perfec-tionnement à Beaumont S/Oise.

1951 La direction générale de l’enseignement du1er degré met à leur disposition des institu-teurs.

1952 Les Ceméa sont seuls habilités à recevoir lesélèves des Écoles normales pendant leurscolarité dans un stage obligatoire de colo-nies de vacances (circulaire du 8 avril).

1958 Premier stage destiné aux surveillants géné-raux de l’enseignement technique.

1963 Premier stage pour les adjoints d’éducation.Premier stage pour la formation des maîtresde classe de transition.Premier stage pour les étudiants de CPR àToulouse.

1964 Numéro Hors-série de VEN « Henri Wal-lon ».

1966 Reconnaissance d’utilité publique de l’asso-ciation (décret du 22 juillet).

1968 Colloque d’Amiens sur l’éducation et larecherche scientifique dans les mouvementspédagogiques.Six stages d’une semaine en externat pourles instituteurs de la Seine, volontaires surle thème « Ouvrir l'École » demandé par ledirecteur des Services d’Enseignement de laSeine.

1970 Création d’un secteur Enseignement auxCeméa.

1971 Premiers stages pour la formation des élèvesProfesseurs en Économie Sociale et Fami-liale de l'École Normale Nationaled’Apprentissage.

1978 Déclaration commune Ceméa/Gfen/Icem« Pour un changement politique qui ouvresur la transformation profonde de l’éduca-tion et du système scolaire ».

1981 Le numéro spécial de VEN « Ouvrir l’école,les projets d’actions éducatives » (P.A.E.) estparu à la rentrée.

1981 Regroupement de 120 enseignants mili-tants des Ceméa sur le thème « Changerl’école ».

Les Ceméa et l'école…quelques jalons

Les Ceméa et l’école… quelques jalons

Dès 1982 Deux stages expérimentauxont eu lieu en direction des personnels dusecond degré (à Créteil et à Orléans). Lesannées suivantes, ces stages se sont multi-pliés à travers la France,Sous l’égide de Francine Best, Présidentedes Ceméa et Directrice de l’INRP, uneconvention a été signée entre les mouve-ments pédagogiques. S'en suit la créationdu Comité de Liaison des MouvementsPédagogiques et d’Éducation (CLIMOPE).Des regroupements thématiques tels que« le travail en équipe », « le collège », « laconstruction du savoir », alternant avec desregroupements plus généraux.Des semaines d’étude sur des sujets par-ticuliers : l’activité, l’apprentissage, laconstruction des savoirs, l’évaluation, lescycles à l’école, l’utilisation de l’outilinformatique à l’école.

1989 Semaine d’études interne sur le collège.Stage de formation interne sur le « travailpar cycles » et la coopération des ensei-gnants. À la suite de cela, de nombreusesjournées décentralisées, destinées aux insti-tuteurs sont mises en place.

1990 Un regroupement interne de chefs d’éta-blissements.Publication des numéros spéciaux deVEN sur : les Projets d’Action Éducative,les classes de découverte (« partir pourapprendre »), l'École maternelle, le col-lège, enjeux, affrontements.

1996 Colloque : » L'école dans la cité ».

1997 Parution de « les chemins de l’apprentis-sage », chez Retz.

1998 Ouverture du Café Pédagogique à Caen,lieu ressource pour le soutien pédagogiquedes partenaires éducatifs.

1992 à 1996 Travaux sur les CEL, l'accom-pagnement scolaire, les cycles à l'école et laformation des enseignants.

2002 Investissement dans les ateliers relais etjournée d'étude Intervenir en atelier relaisà laquelle il faut rajouter les journées orga-nisées avec l'INRP et le Centre Alain Savaryà Lyon.

2003 Les Rendez-vous de l'Éducation « Dirigerun établissement ».

2005 Les Rendez-vous de l'Éducation « Accom-pagnement à la scolarité ».

2006 Les Rendez-vous de l'Éducation : « Archi-tecture et Éducation ».

2007 Première Signature d'une convention plu-riannuelle d'objectifs.Le CRDP de Haute-Normandie confie auxCeméa la direction du Festival du filmd’éducation.

2010 La Direction politiques et pratiques éduca-tives devient le secteur École.

2011 Création du CAPE, présidence assurée parles Ceméa.

2012 Les Ceméa publient leur Projet pourl'école.

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Projet pour l’école

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� LA PROGRAMMATION D'ACTIONSINNOVANTES ET DE RECHERCHE

En 2011, plusieurs chantiers :Échos du festival dufilm d'éducation (Évreux). Familles et éducations(Picardie). Prévenir les conduites à risque dans lesusages d'internet (Nord pas de Calais). Éducationrelative à l'environnement vers un développementdurable (Languedoc Roussillon). Accueillir etaccompagner des scolaires sur des événements cul-turels (Auvergne). Pratiques d'accompagnement àla scolarité (Franche comté Grand Est). FormationAuxiliaire Vie Scolaire (Languedoc Roussillon).Éducation à l'Europe par la mobilité des scolaires(Centre). Pause méridienne (Alsace). Éducation àla santé par l'éducation par les pairs (PACA). Chantet pratiques musicales (Languedoc Roussillon).Éducation à la mixité, parité, genre (Île de France).En 2012 : Projet social de territoire (Haute-nor-mandie). Formation des enseignants (Pays-de-la-Loire). Médiation entre pairs pour la résolution depetits conflits (Rhône-Alpes). Décrochage scolaire(Picardie). École & handicap (Languedoc-Rous-sillon). Accueil des 2 ans en maternelle (Auvergne).

� DES ACTIONS DÉMULTIPLIÉESDANS LES ACADÉMIESAteliers relais, formations délégués élèves, forma-tion à la mobilité européenne (Coménius), for-mation de parents, participation au conseil acadé-miques de la vie lycéenne, lycéens en Avignon,cafés pédagogiques, café des parents, éducationaux médias, éco ambassadeurs, échos du Festivaldu film d'éducation…

� DES PUBLICATIONS

Une revue Vers l'Éducation Nouvelle, des dossierset fichiers pédagogiques, des Dvd, des ressourcesnumériques en ligne, des ouvrages de référence…N'hésitez pas à demander notre catalogue ou à lescommander en ligne.

� DES GROUPES DE RECHERCHES

Des groupes locaux et thématiques sur l'éducationrelative à l'environnement, l'éducation aux médias,le chant, la danse et les pratiques musicales, lesactivités scientifiques, les activités physiques et depleine nature, la coéducation avec les parents.

� DES JOURNÉES D'ÉTUDES

Elles porteront, en 2012, sur la laïcité (Anne-masse), sur l'éducation par ses pairs (Aurillac).

� DES REGROUPEMENTSNATIONAUX DE MILITANTSBÉNÉVOLESÀ Toulouse en 2011, à Reims en 2012.

� UNE OFFRE DE FORMATIONCONTINUEConduite de réunions et animation d'équipe,élèves décrocheurs, pratiques culturelles à l'école,les conduites à risques, accompagner les projets desjeunes, éducation non sexiste, les usages de l'In-ternet, connaissance du champ scolaire (pour ani-mateurs, parents et éducateurs).

� DES ENSEIGNANTS DÉTACHÉS DEL'ÉDUCATION NATIONALEIls animent le mouvement aux côtés d'autres pro-fessionnnels : 41 personnels de l'éducation natio-nal parmi les cadres du mouvement CEMÉA.

� UN FESTIVAL DE CINEMA, LEFESTIVAL DU FILM D'ÉDUCATIONIl se déroule à Évreux et se décline dans plus de 15académies. Des projections de films inédits, desconférences-débats, des rencontres avec les réalisa-teurs, des ateliers d'éducation à l'image…

� DES PARTENARIATS

Parmi les très nombreux partenariats que déve-loppent les Ceméa : ICEM, GFEN, Solidaritélaique, ANCLI, École nationale de la PJJ, Liguede l’Enseignement, Francas…

� UNE IMPLICATION DANS LE CAPE

Pour une mobilisation générale autour des ques-tions éducatives. Les Ceméa sont membres duCAPE (collectif des associations partenaires del'école publique). Voir le site du Cape qui proposede nombreuses ressources en ligne (textes théo-riques, retours de pratiques, et documents-outilspédagogiques…). www.collectif-cape.fr

Le secteur écoledes Ceméa

Collectif de rédaction Le groupe de coordination

de la rédaction : Benjamin DUBREUIL,Olivier CHAUPRADE,

Sabrina POUET,Stéphane ARCHIMBAUD,

Bruno CHICHIGNOUD.

Les autres membres de la commissionnationale (session d'Houlgate, mai 2012) :

Aurélien BUNLE,Christine MARTIOL,Delphine DUBOIS,Henri FROUARD,

Isabelle PALANCHON,Isabelle WATTENNE,

Joris DARPHIN,Ludivine DESCAMPS,

Mina FADLI,Pascaline MENETRIER,

Roland BATHREZ,Simon GARCIA,

Sylvie CLABECQ,Valérie MENEZ,

Zahra BOUDJEMAÏ.

Une amicale pensée à :Gérard CASTELLANI.

Avec les contributions de :Bertin LEIZEROVICI,Jean Pierre PICARD,

Rémi BONASIO,Philippe QUENTIN,

Christian GAUTELLIER,Marie Claire LAURENT-CHAVAROCHE,

Christine VOTOVIC,Daniel DESLANDES,

Guy MANNEUX,et Jean FRANCOIS,

et l'implication particulière des groupesrégionaux de Picardie, Bretagne, Midi

Pyrénées et Provence Alpes Côte d'Azur. Et la contribution des participants au

regroupement école, d’octobre 2012 à Reims.

Remerciements à :David RAIMBAULT.

Crédit photo :Céline SERVA, Daniel DESLANDES,

Christine VOTOVIC,et Direction de la Communication.

Directeur de la publication Christian Gautellier • Maquette, mise en page Béatrice Narcy • N° ISSN1283-015124, rue Marc Seguin - 75883 Paris Cedex 18 Tél. 01 53262424 - Fax 01 53262419 • www.cemea.asso.fr-

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