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ISSN 1254-17-37 / 6,00 Hors série Juin 2010 le mensuel pratique du commerce international CLASSE EXPORT CLA SSE Investir à Gafsa TUNISIE

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ISSN 1254-17-37 / 6,00 €

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Regards sur LA TUNISIE INVESTIR à GAFSA

■ CLASSE EXPORT ■ n°190 Juin 2010 ■ Le mensuel pratique du commerce international

Gafsa écrit une nouvelle page de son histoire industrielle

Afif Chelbi, ministre de l’industrie et de la technologie : “ Pour la Tunisie, l’ultime objectif sera d’arriver à 10 000 nouveaux emplois à Gafsa ”

Grâce à la stratégie de développement décidée en juillet 2008 par le Président BEN ALI au profit du gouvernorat de Gafsa, cette région connaît un développement de l’activitéindustrielle qui en fait aujourd’hui un pôle de développement incontournable dans le pays. M. Afif Chelbi, ministre de l’Industrie et de la Technologie qui a présidé la journée departenariat régional et d’impulsion de l’investissement privé à Gafsa le 25 Mars 2010 a fait remarquer, à juste titre, que la promo tion du secteur industriel dans ce gouvernorat prévoitdes investissements d’une enveloppe de 1 200 millions de dinars pour la période 2008-2011. Une option qui permettra de créer pas moins de 10 000 nouveaux emplois dans la région …

Il y a une vie après le phosphate. « En 2007, à Gafsa, le secteur minier employait plus de 80% de la population » relève le ministre. « Nous comptons arriver à 30 % d’ici quelques années ».

Pour accompagner cette reconversion, plusieurs programmes ont été mis en œuvre depuis 2007 tel que la création d’un capital risque mais aussi de centres de forma-tion professionnelle et surtout le lancement du Pôle de compéti-tivité de Gafsa, sensé doper l’at-tractivité de la région en offrant des conditions d’accueil privilé-giées aux entreprises (cf p. 5).

Créer plusieurs milliers d’emplois

« En trois ans, nous avons fait la moitié du chemin ! » se réjouit le ministre. « Nous avons déjà

créé 2 500 emplois industriels, et avec les projets déjà installés, on devrait atteindre 3 700 en 2011. Yazaki par exemple, le câblier japonais installé à Gafsa, a créé déjà 1 000 emplois et compte arriver à 5 200. Benetton quant à lui, qui emploie en sous-traitance quelque 600 salariés dans la région mise sur 2 000 à terme ».

Pour le gouvernement tunisien, l’ultime objectif serait d’arriver à 20 000 emplois industriels à Gafsa en 2016. « “Industriels ” au sens large » précise le minis-tre, diversification oblige. « Du secteur automobile, au textile, en passant par les matériaux de construction, les TIC ou encore les call centers ». Et de citer Enjoy Dialing, spécialiste du centre d’appels basé à Tunis et qui vient d’inaugurer un centre d’innova-tion à Gafsa.

Aux portes du désert, la fibre optique a fait son œuvre

Mais alors, quel intérêt de venir s’installer à Gafsa ? La main d’œuvre d’abord. « Le long des côtes tunisiennes, on commence à souffrir d’une pénurie de main d’œuvre dans l’habillement mais aussi les call center. A Gafsa, les entreprises trouvent des jeu-nes bien formés qui parlent un français parfait. Le taux de sco-larisation est très élevé, comme

L’exploitation minière des Phosphates employait il y a encore quelques années près de 80% de la population locale

partout dans le pays. Reste que le coût d’un travailleur local est ici plusieurs fois inférieur à celui de Tunis ».

Gafsa n’a rien non plus à envier à la capitale en termes de débit de la connexion internet. Aux portes du désert, la fibre optique a fait son œuvre.

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3Retrouvez les anciens numéros sur notre site http:llmagazine.classe-export.com ■ n° 190 Juin 2010 ■ CLASSE EXPORT ■

Gafsa écrit une nouvelle page de son histoire industrielle Grâce à la stratégie de développement décidée en juillet 2008 par le Président BEN ALI au profit du gouvernorat de Gafsa, cette région connaît un développement de l’activitéindustrielle qui en fait aujourd’hui un pôle de développement incontournable dans le pays. M. Afif Chelbi, ministre de l’Industrie et de la Technologie qui a présidé la journée departenariat régional et d’impulsion de l’investissement privé à Gafsa le 25 Mars 2010 a fait remarquer, à juste titre, que la promo tion du secteur industriel dans ce gouvernorat prévoitdes investissements d’une enveloppe de 1 200 millions de dinars pour la période 2008-2011. Une option qui permettra de créer pas moins de 10 000 nouveaux emplois dans la région …

Le Pôle de compétitivité de Gafsa est multisectoriel

« Notre objectif, c’est que Gafsa concentre une main d’œuvre à la fois “classique” mais aussi plus qualifiée. Ici, l’Université accueille 18 000 étudiants ». Un vivier de jeunes cadres qui devrait pouvoir répondre d’ici quel-ques années au besoin d’en-cadrement des entreprises installées sur place. « L’un des enjeux majeurs du Pôle est de permettre aux entreprises de créer, en parallèle de leur usine, des structures d’ingénierie et de conception ». En d’autres termes, le Pôle de compétitivité de Gafsa doit permettre de développer la R&D.

La Tunisie compte aujourd’hui dix Pôles de compétitivité sur son territoire. Contrairement à ceux de la côte, « très spécialisés » (Pôle textile de Tunis, Pôle auto-mobile à Sousse, électronique à Bizerte…), le Pôle de Gafsa se

veut multisectoriel, avec quatre secteurs de base : composants automobiles, câblage et autres ; textile (Ndlr avec notamment la sous-traitance Benetton) ; maté-riaux de construction (« les car-rières sont nombreuses dans la région ») et les TIC dans toutes leurs composantes, du call-cen-ter au développement des logi-ciels.

« Gafsa cultive aussi la matière grise avec 10 institutions universitaires »

L’industrie tunisienne doit son salut à sa capacité à se remettre en question et surtout à évoluer, confie le ministre. Un enjeu qui porte aujourd’hui la région de Gafsa.

C. Guiral

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Gafsa au cœur

de la Tunisie

> 350 km de Tunis> 200 km de Sfax> 90 km de Tozeur> 260 km d’Enfidha> 250 km de Sousse

Le Gouvernorat en chiffres : > 6712 km2> 323 000 habitants > densité démographique : 42,1 habitants/km2

> taux d’urbanisation : 73,1%> terres cultivables : 232 730 ha> ressources hydrauliques : 3 barrages> 5e rang de l’exportation mondiale de phos-

phate et d’acide phosphorique (8 Mt en 2007)

Gafsa est une ville de 80 000 habitants, elle a su se développer grâce à l’exploitation minière des phosphates, dont le gisement est l’un des plus importants au monde.

Parmi les résultats enregistrés à ce jour, le renforcement des mécanismes de création d’entreprises, le développement du tissu industriel, la promotion du rôle du Fonds de reconversion et de développement du centre minier (Frdcm), le tout consolidé par le lancement de 50 PME en 2008- 2009 moyennant une enveloppe de 90 MD dont 9 MD sous forme de participations mobilisées par le Frdcm.Plusieurs projets ont été mis sur pied dans les régions de Gafsa, Redeyef, Om Larayès et Métlaoui, notamment dans les activités liées au textile et à la fabrication de câbles automobiles. Ces projets ont fourni 2 500 emplois.Les actions programmées dans le cadre des projets cofinancés par le Frdcm visent à créer 100 nouvelles entreprises durant la période 2008-2011.S’agissant de l’amélioration du climat des affaires dans la région, la stratégie mise en place a porté aussi sur l’aménagement en 2008 d’un pôle de développement moyennant un montant de 17 MD.Les interventions du pôle sont axées sur l’aménagement de 7 zones industriel-les (70 ha) respectivement dans les régions de Gafsa, Métlaoui, M’dhilla, El Guettar, Redeyef et Om Larayès, ainsi que la construction de près de 22.000 m2 de locaux industriels, la réalisation de quatre villages d’artisanat et quatre centres de télétravail dans le bassin minier.La stratégie de développement industriel dans le gouvernorat de Gafsa porte également sur le lancement de grands projets industriels structurés, cofinancés par la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) et le Groupe chimique tunisien (GCT) avec des investissements à hauteur de 900 MD.Il s’agit du projet d’aménagement d’une usine de fabrication du triphosphate à M’dhilla avec une capacité d’emploi de 400 personnes, du projet d’unité de fabrication de ciment (410 emplois) et du projet de raccordement de la région au gaz naturel.

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Regards sur LA TUNISIE INVESTIR à GAFSA

■ CLASSE EXPORT ■ n°190 Juin 2010 ■ Le mensuel pratique du commerce international

Mohamed Chaïeb Gouverneur de Gafsa

Sidi Bouzid

Kebili

Belkhir

Le Sned

El GuetarMdhillaMetlaoui

Om el Araies GafsaNord

GafsaSud

Sidi Aiech

El Ksar

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GabèsTozeur

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Gouvernorat de GafsaLe Pôle : pour qui, pour quoi ?

Le Gouverneur, représentant du Président, est très présent dans les affaires. Il appuie le Pôle de compétitivité avec efficacité et dynamisme. Il reçoit tous les investisseurs qui viennent visiter le Pôle, crée une ambiance de travail et stimule les acteurs du Pôle en constituant des groupes d’étude. C’est à lui qu’on doit le lancement du grand chantier d’amélioration du centre ville de Gafsa, le réaménagement des zones vertes, du stade, l’embellissement de la ville avec des terrasses de café, des rond-points fleuris, et tout ce qui permet d’offrir un accueil sympathique et vivant.

En plein cœur de la Tunisie, le Pôle de compétitivité de Gafsa propose un maillage dense de services et d’accueil aux investissements.

Au cœur de la Tunisie, le Gour-vernorat de Gafsa est une zone de passage privilégiée entre l’Al-gérie à l’Ouest et la Libye à l’Est. S’il a puisé pendant de longues années sa richesse dans l’exploi-tation et la vente de phosphates, le Gouvernorat de Gafsa s’éver-tue depuis une dizaine d’années à diversifier ses activités indus-trielles. Pierre angulaire de cette démarche : la création du Pôle de compétitivité de Gafsa qui s’insè-re dans le 10e plan (2002/2006) du Gouvernement qui prévoyait la mise en place de 12 techno-pôles dans les régions du pays qui présentent des potentialités et opportunités prometteuses.

Favoriser la création de start-up

A Gafsa, la société de gestion et d’exploitation du Pôle de compé-titivité agit « comme moteur du développement économique de la région de Gafsa, en général, et du bassin minier en particulier ». Pour ce faire, quatre complexes industriels et technologiques ont vu le jour dans les zones minières de Metlaoui, Mdhilla, Redeyef et Oum Laraïes sur près de 100 hectares au total. Chacun d’entre eux compte un espace de servi-ces, un espace technologique, comprenant notamment un cen-tre de travail à distance (cyber-parc) un centre d’hébergement et une zone industrielle.

Zone de passage privilégiée entre l’Algérie à l’Ouest et la Libye à l’Est, Gafsa est également un carrefour entre les cinq gouvernorats que sont Tozeur, Kébili, Sidi Bouzid, Kasserine et Gabès.

Jardins dans le

centre ville de Gafsa

Le FRDCM soutient les projets d’investissement à Gafsa

Le Fonds de Reconversion et de Développement des centres miniers (FRDCM) a été créé en 1991 par la Compagnie des Phosphates de Gafsa. En tant que société d’investissement à capital risque (SICAR), sa vocation est d’investir dans de nouveaux projets dans le gouvernorat de Gafsa. La moitié des fonds est réservée au financement des projets à réaliser dans les quatre centres miniers de Metlaoui, Mdhilla, Redeyef et Oum Laraïes.

Une synergie au service du développement économique de la région

La société de gestion du Pôle est financée par les entreprises « locomotives de développement de la région ». La Compagnie des Phosphates de Gafsa et le Grou-pe Chimique Tunisien en sont les principaux actionnaires avec 70% du capital. Le reste étant confié aux institutions bancaires et aux promoteurs privés.

La mission première du Pôle est d’aider les entreprises à trouver des locaux indus-triels et de leur fournir tous les services d’accompagne-ment. Ainsi que les aides néces-saires, notamment l’accès facilité aux différentes autorités.

Nombre d’entre elles sont déjà sur place à l’image du nippon Yazaki ou de Benetton à travers son réseau de sous-traitance. Le Pôle est chargé également d’as-surer la promotion de la relation entre les entreprises de produc-tion, les établissements universi-

taires de la région et le centre de recherche de la Compagnie de phosphates de Gafsa. Une syner-gie au service du développement économique de la région.

C.G.

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Avantages liés à la zone de Développement Régional Prioritaire

Avantages communs :Acquisition des équipements de production en hors taxes.

1 - Développement Régional Prioritaire- Prime d’investissement, au titre du déve-loppement régional prioritaire, de 25% de l’investissement (Fonds de roulement exclu) sans que le montant de cette prime ne dépasse 1 M dinars. Cette prime est accor-dée par l’APII en 3 tranches.- Exonération de l’Impôt sur la Société pen-dant 10 ans et paiement de 50% du droit commun durant la deuxième décennie.- Prime au titre de la participation de l’Etat aux dépenses d’infrastructures nécessaires à la réalisation du projet à hauteur de 75%.- Prise en charge par l’Etat de la contribu-tion patronale au régime légal de la sécurité sociale pour une période de 5 ans commen-çant à courir à partir de la date d’entrée en production du projet de l’investissement.

2 - Exportation- Les entreprises totalement exportatrices bénéficient, en plus des avantages de déve-loppement régional prioritaire, des avantages suivants :- Régime des zones franches- Non paiement des droits d’enregistrement des statuts- Achat de la matière première importée sans taxes.

3 - La promotion de la technologie et de recherche-développement Prise en charge totale ou partielle par l’Etat des dépenses de formation.

Pour plus d’informations : www.tunisieindustrie.nat.tn

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Panorama des aides proposées par l’APII aux investisseurs étrangers

Investir à Gafsa“le succès clé en main”

Innovation Call center

ServicesDéveloppement logiciel

Réseau d’universités

Réseaux de communicationCentres d’innovation IncubateurTechnologie Web Compétences qualifiées

Ressources humaines

www.polegafsa.org

Centre de ressources pour les investisseurs étrangers en Tunisie, l’Agence pour l’Industrie et l’Innovation (APII) oriente les entreprises qui souhaitent s’implanter à Gafsa.

“En Tunisie, le code d’incita-tion aux investissements classi-fie les zones de développement régional en trois catégories » explique Mohamed Arfa, Direc-teur régional de l’Agence pour la Promotion de l’industrie et de l’innovation (APII) à Gafsa. Si les zones côtières ont su profiter d’une dynamique économique très forte, les zones situées à l’intérieur du pays se sont vues placées par le Gouvernement au rang de « prioritaires ». Et l’Etat tunisien de mettre les moyens à coup d’incitations financières pour les investisseurs potentiels (lire l’encadré ci-contre).

Formation, emploi : la prise en charge de l’Etat

L’Etat accorde des aides dans le domaine de la formation profes-sionnelle pour les entreprises qui s’installent sur le Pôle de compé-titivité de Gafsa. « Le Ministère de la formation professionnelle et de l’Emploi prend en charge la formation professionnelle à hau-teur de 400 heures pour chaque

équipe de 15 employés » note M. Arfa. Les entreprises qui investis-sent à Gafsa bénéficient égale-ment de soutien à l’emploi. « La prise en charge se fait à raison de 150 dinars par mois pour l’emploi de chaque diplômé de l’ensei-gnement supérieur (Ndlr équiva-lent Bac +2) pendant une année sous forme de Stage d’Initiation à la Vie Professionnelle (SIVP) ». De son côté, l’entreprise s’engage à verser 150 dinars par mois en complément au jeune embau-ché. Pour l’embauche d’un agent, la prise en charge étatique s’élève à 80 dinars mensuels pendant une année, l’entreprise s’enga-geant à verser à l’agent au moins 60 dinars par mois en complé-ment pendant un an. A titre de comparaison, le salaire minimum est fixé à 259 dinars par mois en Tunisie…

Outre la main d’œuvre, le coût du foncier est également un argu-ment qui séduit les investisseurs. « Lorsqu’une entreprise achète un terrain sur le Pôle de compé-titivité de Gafsa, elle va pouvoir récupérer par la suite 75 % du

prix de ce terrain, relié bien évi-demment au réseau électrique et doté des accès internet… » Sur la zone industrielle de Gafsa, le prix du m2 atteint 36 dinars « contre près de 200 dinars à Tunis » note M. Arfa. « Avec les différentes aides, le prix du m2 peut des-cendre jusqu’à 6 ou 7 dinars pour les entreprises qui s’ins-tallent à Gafsa » estime M. Arfa. Soit 3 euros le mètre carré…

Pour les entreprises exportatri-ces, « il faut savoir qu’en Tunisie, tout point est qualifié de “point franc” » note M. Arfa. « Il y a des zones franches à proprement parler comme celle de Bizerte, mais elles ne se différencient des “points francs” que dans la mesu-re où elles sont aménagées ».

Céline Guiral

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Regards sur LA TUNISIE INVESTIR à GAFSA

■ CLASSE EXPORT ■ n°190 Juin 2010 ■ Le mensuel pratique du commerce international

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Nabil Ben Jannet, Pdg du Pôle de Compétitivité de Gafsa

Le Cyber parc de Metlaoui

Le Cyber parc de Redeyef

Le Pôle de Gafsa, une réussite économique exemplaireC’est bien sa reconversion économique qu’est en train de réussir la région de Gafsa, grâce à son pôle économique, soutenu par le Gouvernement, fiers d’un redéploiement qu’on peut qualifier d’harmonieux puisqu’il s’appuie sur la richesse de l’histoire du pays, sur ses ressources naturelles et agricoles et sur l’attachement des habitants à leur terre.

Porte de l’Afrique, carrefour de commerce et voie de passage de nombreuses routes de commerce vers l’intérieur du pays ou vers des pays voisins. Gafsa, cette région très ancien-ne, riche d’une histoire vieille de 8 000 ans qui se lit dans de nombreux vestiges datant de l’antique et préhistorique Capsa. Une région très marquée par l’occupation romaine. En témoigne l’exceptionnelle mosaïque repré-sentant les Jeux athlétiques romains, ancê-tres de nos Jeux Olympiques.

Le renouveau est en marche Car le Pôle de Gafsa est en plein dévelop-pement et son Président directeur général, Nabil Ben Jannet, a su s’entourer d’un “noyau dur”, comme il se plaît à le dire, une équipe extrêmement engagée dans l’animation de ce Pôle qui se transforme à vue d’œil, tout en gardant un équilibre humain. « Ce projet, on y croit, on le vit » affirme avec enthousiasme Nabil Ben Jannet, « nous avons tout préparé pour les implantations d’entreprises étrangè-res, les locaux sont tout neufs. Nous avons 7 zones industrielles à réhabiliter. En 2010, 70 hectares seront équipés avec la fibre optique. Les entreprises sont libres de louer, d’ache-ter les terrains équipés ou de s’installer dans

des bâtiments prêts à fonctionner ». Primes à l’investissement, exonération d’impôt, sup-port au niveau des incitations, tout pousse les industriels à s’installer.

Fournir à l’entreprise qui investit à Gafsa, sa réussite clé en main « C’est notre leitmotiv » affirme Nabil Ben Jan-net. « Nous travaillons en étroite coordination avec le fonds de reconversion et de dévelop-pement des centres miniers FRDCM, pour aider les entreprises qui veulent s’installer, qu’elles soient tunisiennes ou étrangères. Notre ambition, grâce à l’engagement de chacun de nos partenaires, est de devenir un accélérateur d’innovation pour soutenir et ren-forcer la compétitivité de la région de Gafsa. Les entreprises qui viennent nous voir sont étonnées par le dynamisme et la réactivité d’une équipe qui se mobilise pour fournir des services adéquats et sur-mesure ».

Mettre en valeur et conjuguer tous les atouts de la région

« Nous travaillons sur tous les points, non seulement l’industrie mais la recherche, les projets touristiques, etc. A titre d’exemple, nous sommes en train de lancer un circuit touristique pour faire le tour de tous les sites. Ainsi seront mélangés l’aspect industriel, le tourisme minier, l’archéologie, l’histoire et l’ar-tisanat » .

Parmi tous les projets, celui du musée des mines est tout à fait significatif : une ancienne mine sera réaménagée où seront retracées les méthodes d’exploitation. 4 000 personnes travaillent encore dans le secteur des phosphates qui reste un secteur phare de la région.

« Nous possédons aussi une variété consi-dérable de ressources minérales. Dans le projet de reconversion, des études ont été faites sur toutes ces matières premières qui ne demandent qu’à être exploitées pour la plus grande satisfaction de nombre d’inves-tisseurs : briqueterie, usine de béton cellu-laire, produits sanitaires utilisateurs d’argile, de marbre, de silice, de dolomie, de gypse, de carbonate de calcium…. »

Toute une dynamique industrielle et technologique est en train de se mettre en place

Une dynamique bienvenue pour gommer les problèmes d’emploi et permettre aux Gaf-siens qui sont réputés pour être des gens stables et motivés par leur travail, de rester au pays. « D’ailleurs » rappelle Nabil Ben Jannet, « nous cherchons à développer la recherche et toutes les filières qui contribueront à l’envi-ronnement nécessaire pour créer un techno-pole incluant une grande école d’ingénieur».

L’université de Gafsa englobe 10 institutions et grandes écoles et abrite 18 000 étudiants. « Ces jeunes, comme l’ensemble des Gaf-siens, ont envie de rester sur place et de trou-ver du travail. En collaboration avec les diffé-rentes structures d’appui présentes dans la

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Usine du Goupe japonais Yazaki

Le Pôle de Gafsa, une réussite économique exemplaire

région, le Pôle les aide à lancer leurs projets » commente le Pdg qui estime que 2010 est l’année de tous les préparatifs pour lancer les Pme qui seront le terreau nécessaire. « Cha-que semaine nous faisons des réunions avec les jeunes qui veulent lancer leur projet. Non seulement nous leur donnons des conseils, mais nous les mettons en relation avec tou-tes les structures de support de la région, les banques, les réseaux de commercialisation et de promotion ».

Le président Zine El Abidine Ben Ali a annoncé d’importantes mesures desti-nées à créer des emplois et à promou-voir les conditions de vie dans la région de Gafsa riche en phosphates, ayant pour objectif un développement global et durable qui profite à toutes les régions et à toutes les catégories. L’intérêt qu’il ne cesse d’accorder au processus du développement de cette région et son souci pour le suivi des préoccupations et des attentes de ses citoyens, se reflétent dans la série de décisions avant-gardistes prises en sa faveur. Par ailleurs, les nouvelles mesures pré-sidentielles en faveur du gouvernorat de Gafsa ont stimulé le développement industriel et technologique dans cette région du pays. Ainsi le tissu industriel de Gafsa a connu, ces dernières années, une évolution quantitative et qualitative, qui nourrit un sentiment de satisfaction et un sentiment de fierté et de patriotis-me incitant à se préparer au mieux à un avenir prometteur.

Notre succès se mesure par la réussite de chacun des projets qui nous est présenté

Le FRDCM (Fonds de Reconversion et de Développement des Centres Miniers) doublé d’une SICAR à capital risque est une institution tout à fait originale et efficace, pilier de développement de la région de Gafsa.C’est le seul gouvernorat qui bénéficie de l’avantage d’avoir sa propre SICAR. Khaled Ladhari (en photo), directeur général et président du conseil d’adminis-tration du FRDCM, détaille les engagements et les actions de son institution : « Non seulement nous finançons chaque projet, mais nous sommes en par-tenariat avec chacun, nous l’encadrons, nous apla-nissons les difficultés, nous intercédons auprès des organismes bancaires, nous facilitons les formalités avec l’administration ».Le FRDCM est actionnaire du Pôle et partenaire de tous les acteurs « sous l’égide d’un chef d’équipe charismatique qui est le gouverneur de Gafsa ». Les objectifs sont aussi bien d’aider les jeunes diplômés à réussir leurs projets (et ils sont nombreux) que de faciliter l’implantation de grandes plateformes pour des investisseurs nationaux et étrangers. Tout est si bien organisé, facilité et dans un si bon esprit de partenariat que la région de Gafsa devrait très vite réussir le challenge de développer et diversifier son économie. « Depuis le projet d’élevage ou de culture agricole, à la création d’un laboratoire photographi-que…nous aidons tout projet créateur d’emploi au profit de nos jeunes diplômés ». C’est le but que vise jour après jour, Khaled Ladhari… N. H.

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Préparation des étudiants aux nouvelles technologies

Depuis les Romains, Gafsa a été reconnue comme le grenier agricole, le grand magasin de réserves, arbres fruitiers, oliviers, amandiers, figuiers, grenadiers, palmiers dattiers. Dans l’oa-sis de Gafsa, très importante pour les villageois gafsiens et gérée collectivement, prospère une culture traditionnelle : chaque famille dispose d’un terrain pour son propre approvisionnement en légumes et en fruits. Toute cette population traditionnelle d’agriculteurs se trouve peu à peu englobée dans la continuité de la ville qui pro-gresse. Mais le secteur agricole, notamment dans le nord de la région, est très florissant grâce à son sol sableux idéal pour la laitue, les asper-ges, les primeurs. Gafsa est d’ailleurs le premier exportateur de pommes de terre de la Tunisie. Les vignes ont la particularité de produire des raisins de table sans pépins ! De nombreuses recherches se sont articulées autour de ces cultures, notamment au niveau climatique.

Car Gafsa a une longue histoire et des traditions à préserver pour sa réputation et pour le bien-être de ses habitants

Et c’est ce qui explique le souci des autorités du Pôle de préserver les traditions parallèlement à la démarche accélérée pour l’investissement et à l’accroissement de la population. Entre 2008 et 2009, 50 Pme ont été créées dans tous les domaines d’activité : petite industrie, service, maintenance, transport, textile, Gafsa a été classée au premier rang national pour les jeunes promoteurs (25 projets : moyenne de 2009).

Quant aux grands groupes, ils sont à pied d’œuvre sur le terrain : Poulina, Somocer, Yazaki, Alfieri, Benetton, et tout récem-ment Seventex spécialiste de chemises et costumes : 500 personnes embauchées, 1000 en vue… En 18 mois, des efforts considérables

ont été faits, des avancées dans de nombreux domaines, 10 bâtiments industriels d’une super-ficie globale estimée à 23 550 m² couverts, ont été créés et attribués à des projets industriels et de services, tous entrés en phase de produc-tion effective. A fin 2009, 2 500 emplois directs avaient déjà été créés. En 2010, le nombre d’emplois devrait dépasser les 4 000 : un terri-toire où les projets foisonnent et se développent librement ne peut être qu’attirant…

Nicole Hoffmeister

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Regards sur LA TUNISIE INVESTIR à GAFSA

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Acteur majeur sur la scène mondiale de la confection de câbles destinés à l’industrie, le groupe japonais Yazaki vient de fêter un an de présence à Gafsa où le groupe a donné naissance à une usine qui devrait employer à terme 5 200 personnes.

Yazaki : “Les charges patronales sont exonérées les cinq premières années”

200 000 employés répartis dans 39 pays : le groupe japo-nais est un « sumo » dans le secteur du câble. Déjà présent à Tanger Med, Yazaki a choisi il y an un an à peine une nouvelle terre d’implantation : la Tunisie. A terme, outre la ville de Gafsa, le groupe comptera dans la Région trois autres usines à Moulares, Metlaoui en juillet et Redeyef en septembre.

A Gafsa, Yazaki a investi 23 M€ dans une unité de production flambant neuve. Après un an d’ac-tivité au cœur de la zone indus-trielle de El-Aguila, sur la route de Tozeur, le groupe compte déjà 1 300 salariés, ils seront 2 000 de plus à terme pour 5 200 postes de travail dédiés à la conception de faisceaux de câble, du décou-page, du pré-assemblage et de l’assemblage.

Avec cette nouvelle implantation tunisienne, Yazaki vient compléter sa présence au Maghreb. Après un an d’activité au cœur de la zone industrielle de El-Aguila, le groupe compte déjà 1 300 salariés à Gafsa.

Nous avons formé le personnel recruté sur place

« La création juridique de Yazaki Gafsa s’est faite le 29 avril 2009 » explique Zina Brichni, Directrice RH de Yazaki Tunisie. « Mais nous avons débuté l’activité quelques jours plus tôt au centre de for-mation de Gafsa au sein duquel nous avons formé le personnel local recruté sur place ». D’ailleurs, Zina Brichni ne le cache pas : le coût de la main d’œuvre à Gafsa est un argument de poids : « Le Gouvernorat de Gafsa compte 323 000 habitants, dont 78 000 actifs » poursuit Z. Brichni. « Ici le taux de chômage est de 21%, inutile de vous dire que la main-d’œuvre est abondante ». Et bien formée, grâce au réseau d’uni-versités gafsiennes et aux deux centres de formation en électri-cité, mécanique et réfrigération. L’Etat et le gouvernement ont

ment… les aides à l’implantation, régies par le Code d’incitation aux investissements, foisonnent. « Nous bénéficions par exemple de l’exonération des charges patronales pendant les cinq premières années » précise Z. Brichni.

« Zone de développement régional prioritaire »

Une mesure reconductible « vrai-ment incitative ». Le choix de Gafsa pour s’implanter en Tunisie ? « Il a été fait en connais-sance de cause » justifie Z. Bri-chni. « Nous avons visité tous les gouvernorats du pays, ensuite nous avons fait une étude de ren-tabilité avant que notre choix se porte vers Gafsa ». La plateforme est devenue aujourd’hui la plus compétitive du Groupe au niveau mondial.

Sur la question des infrastructu-res, « on nous a fait la promesse que d’ici 2015, l’autoroute Tunis-Gafsa aura vu le jour » lance dans un sourire Z. Brichni. « La capi-tale est à 350 km, soit à près de 7 heures en camion. Personnelle-ment, je fais l’aller-retour deux fois par semaine par la route… Gafsa compte également un aréoport, avec des vols réguliers vers Tunis, Tozeur et Gabes ».

C.Guiral

cherché les moyens d’encadrer cette main-d’œuvre abondante et diplômée. L’une des clés a été d’élever Gafsa au rang de « Zone de développement régio-nal prioritaire », avec à la clé un maximum d’avantages en termes d’implantation.

« C’est un argument qui a pesé lourd dans notre choix de nous installer à Gafsa » rétorque F. Castro. Avantages au recrute-ment, contrats spéciaux, primes à la formation la première année, facilités de l’Etat, du Gouverne-

Fernando Castro,

Directeur de Yazaki

Gafsa

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Zina Brichni, Directrice RH de Yazaki Tunisie

Une production dédiée aux marchés européens pour l’es-sentiel : France, Espagne, Alle-magne, Suède. « Nos clients sont les grands groupes automobiles tels que PSA pour lequel nous réalisons par exemple la quasi inté-gralité des faisceaux de la Peugeot 207 » note Fernando Castro, Direc-teur des Opérations de Yazaki Tunisie. Les camions Mercedes, Volvo et Renault sont également équipés de câbles Yazaki.

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9Retrouvez les anciens numéros sur notre site http:llmagazine.classe-export.com ■ n° 190 Juin 2010 ■ CLASSE EXPORT ■

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Bien conscient du potentiel des TIC en Tunisie, Microsoft a choisi Gafsa pour implanter un centre d’innovation. Objectif : en faire une véritable plateforme de certification des compétences et participer ainsi à l’accompagnement des jeunes entreprises innovantes !

Microsoft Innovation Center accompagne les start-up

Les TIC ? « Un secteur qui dis-pose de tous les fondamentaux pour décoller en Tunisie » note Saloua Smaoui, Directeur Général de Microsoft Tunisie. « Contrai-rement à certains de ses voi-

un pays « qui parle de e-gouver-nement, de start-up, d’innovation, de R&D… ».

« Ici, nous avons trouvé des compétences techniques »

En Tunisie, la firme de Bill Gates emploie une centaine de person-nes. Elle est également implantée en Algérie et au Maroc. « Ici, nous avons trouvé des compétences techniques » avance S. Smaoui. « Les ressources ingénieurs sont de très bonne qualité. Personnel-lement, je suis très fière de mon équipe tunisienne, de la qualité de sa formation, de son énergie et de son professionnalisme ».

Plateforme de certification Gafsienne d’origine, la patronne de Microsoft Tunisie évoque l’ambition et la vocation de ce

sins, le pays a fait preuve d’une véritable vision, en investissant dans la société du savoir, dans la formation de ses ingénieurs, dans les infrastructures IT, dans la réglementation des procédu-res ou encore la mise en place d’agences de sécurité et de réglementation sur l’Internet… » Et de rappeler que la Tunisie est

Microsoft innovation center mis sur pied en collaboration avec la Compagnie des Phosphates de Gafsa : « à l’instar de notre centre d’innovation de Tunis, ce centre ressources va s’ériger comme une plateforme de certification des compétences avec des pro-grammes de qualification, d’ac-

Le centre ressources va devenir une plate-forme de certification des compétences avec des programmes de qualification, pour accompagner les start-up.

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Investir à Gafsa“le succès clé en main”

Innovation Call center

ServicesDéveloppement logiciel

Réseau d’universités

Réseaux de communicationCentres d’innovation IncubateurTechnologie Web Compétences qualifiées

Ressources humaines

www.polegafsa.org

compagnement des start-up ». Incubation de sociétés inno-vantes, développement logiciel, accélération de technologies, certification de ressources ingé-nieurs, sans compter « la possibi-lité d’avoir accès à un networking international » : c’est tout cela Microsoft Gafsa !

C.G.

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Regards sur LA TUNISIE INVESTIR à GAFSA

■ CLASSE EXPORT ■ n°190 Juin 2010 ■ Le mensuel pratique du commerce international

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Si Tarek Chabir, directeur marketing et communication de Proxitel-Communication, parle ainsi des informaticiens qu’il embauche, c’est qu’il a vraiment été enchanté de rencontrer dès son installation à Gafsa, autant de techniciens et ingénieurs bien formés en TIC, « des gens sérieux, assidus, conscients de la chance qu’on leur donne » dit-il.

Ici nous avons des “bolides” en informatique

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L’Italien Benetton, présent en Tunisie depuis 1994, multiplie les implantations dans le pays. Après Kasserine en 2006, Benetton Manufacturing Tunisia Sarl a choisi le gouvernorat de Gafsa pour la confection de ses fameux modèles colorés

United colors of Gafsa

“Depuis le début de sa pré-sence en Tunisie, Benetton Tunisia Sarl a connu un déve-loppement très rapide » expli-que Wahid Bouterraa, Directeur Tunisie de ce géant de la mode. A Gafsa, le premier sous-traitant de Benetton est entré en produc-tion au mois de décembre 2008. L’Italien concrétisera son implan-tation dans le Gouvernorat en juillet 2010 avec une plateforme de 3800 m2 (construite par le

Pôle de compétitivité de Gafsa) qui abritera les services de pro-grammation de production et le contrôle qualité.

A Gafsa, Benetton compte dix sous-traitants en produc-tion et six seront productifs avant la fin de l’année 2010. A terme, ce sont près d’un millier d’embauches qui en résulteront. « Pour faire face à cette croissan-ce, nous avons recruté de jeunes diplômés originaires de Gafsa qui ont suivi une formation au sein du siège de Benetton manufactu-ring Tunisia à Sahline » précise W. Bouterraa.

Le Directeur confie que le choix de l’implantation à Gafsa est né du terreau favorable et très incita-tif à l’accueil des investissements étrangers sur place.

« A Gafsa, il y a une réelle volonté politique du gouvernement de développer l’infrastructure industrielle »

La volonté politique ensuite « qui se traduit par la disponibilité des autorités régionales et leur souci de faciliter la tâche des investis-seurs étrangers. L’application des travailleurs (surtout les jeunes diplômés) et leur désir d’aller de l’avant est un vrai moteur pour la Région ».

En parralèle, l’effort gouverne-mental s’est porté sur le déve-loppement de l’infrastructure industrielle, avec par exemple la création d’espaces et de zones dédiées, ou encore la mise en

place de réseaux de télécommu-nication. Et W. Bouterraa de pré-ciser que « le niveau de la main-d’œuvre à Gafsa est satisfaisant. D’ailleurs, nous n’avons pas ren-contré de problèmes majeurs au niveau de la qualité, bien au contraire. Nous avons actuelle-ment huit sous-traitants certifiés correspondant aux standards de qualité Benetton ». C.G.

Bien que Tarek Chabir (en photo)

soit tunisien, il n’avait jamais eu connaissance de la zone d’affai-res de Gafsa. Tout a commencé avec la visite de reconnaissance de la région, à laquelle son patron, Jérôme Chartier avait été invité par le Ministre des Télécommunica-tions.

Il a été immédiatement séduit par l’attractivité de la zone: infrastructures modernes, tech-noparks dotés de la fibre optique et du haut débit, niveau d’éduca-tion élevé, activités industrielles, artisanales et de services diver-

sifiées… Tarek Chabir vint visiter différents chantiers et très vite procéda à l’implantation de l’an-tenne Proxitel de Gafsa, dans un immeuble flambant neuf, dans le Cyber Centre de Redeyef, où, suivant son expression « il a trou-vé son bonheur ». « La politique étant d’encourager l’investisse-ment, nous bénéficions de tarifs incitatifs. Le Pôle nous a vraiment aidés » dit-il. « C’est un catalyseur. Il a aplani toutes les difficultés. Je suis en plein recrutement. En quelques mois, nous sommes passés de 6 à bientôt 30 person-nes et c’est loin d’être fini ».

Depuis 2004, Proxitel a monté un grand centre de contacts, installé à Tunis, où travaillent 600 person-nes. C’est dans le Cyber Centre de Redeyef, flambant neuf, que Proxitel-Communication « a trou-vé son bonheur ». « Ici on ne fait pas de contacts téléphoniques, on se charge de traitement de données pour l’enrichissement des bases de nos clients ».

Tarek Chabir fait à ce sujet mali-cieusement remarquer qu’un opérateur de Gafsa arrive à sai-sir 100 fiches alors que dans le même temps, un opérateur du

centre de Tunis n’en saisit que 60… « Cela introduit une bonne concurrence et donne le moral aux gens de Gafsa, toujours un peu écrasés par la supériorité de la capitale. Pour rendre l’informa-tion plus fluide et transparente entre collaborateurs et direction et en attendant l’intranet qui sera bientôt mis en place dans l’entre-prise, j’ai lancé un journal interne, qui sera un moyen de renforcer la cohésion et l’envie du challenge » ajoute Tarek Chabir, soucieux de la convivialité et de la bonne ambiance dans ses équipes.

Nicole Hoffmeister

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Vermeg : Gafsa est riche de ses hommes

Nos implantations à Gafsa sont l’opportunité d’intensifier notre développement

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Basé à Tunis, le groupe Vermeg (CA : 12 M€) édite des logiciels pour la gestion d’actifs et de titres à destination des institutions bancaires. Créée en 1994, l’entreprise, qui compte des clients dans toute l’Europe, mais aussi en Afrique et en Asie, s’est hissée parmi les leaders mondiaux du secteur. C’est à Gafsa que le groupe vient d’implanter sa filiale Near Services dédiée au développement logiciel sur le parc technologique de Gafsa.

Optimum Group a été créé à Tunis où travaillent 50 personnes : une activité d’outsourcing de solutions CRM, gestion de clients à distance qui se divise, au fil de l’évolution des demandes, en différentes branches.

Ouali Badreddine, le Pdg de Vermeg, est un homme pragma-tique. S’il vient d’installer sa filiale Near Services à Gafsa, c’est qu’il avait tout à gagner. Tout est né d’abord de la rencontre avec le Gouverneur de Gafsa, un homme “formidable” qui sait transmettre son enthousiasme, son envie de réussir et de faire de Gafsa une zone économi-

que prospère. « Il y a dans cette région des moyens extraordi-naires » souligne O.Badreddine. Humains d’abord. « Gafsa est un bassin de 20 000 étudiants, 4 000 de plus sortent chaque année de l’école. Malheureuse-ment, l’offre d’emplois sur place est encore insuffisante ! Certes, les ouvriers se voient proposer du travail, ce qui n’est pas le cas du vivier de jeunes cadres ».

Pas de mal donc à trouver une main-d’œuvre jeune, diplômée et ultra motivée. « Le turn-over va être a priori très faible. Les Gafsiens sont très attachés à leur région, tous ne veulent pas partir à Tunis, où la vie est plus chère et le gap culturel bien

présent. Avec les infrastructures et le soutien que promet le gou-vernement, Gafsa pourrait bien devenir une perle pour s’atta-cher les bonnes compétences pour demain ».

Des bâtiments aux normes, un environnement vert

C’est au cœur du parc techno-logique de Gafsa que Near Ser-vices s’est installée. « Nous avi-ons d’ailleurs beaucoup travaillé avec les autorités à l’époque où ce dernier a vu le jour » explique O. Badreddine qui a fait partie de la cellule de réflexion sur le Pôle de compétitivité. « Nos recom-mandations étaient simples :

que le parc technologique soit à la sortie de l’autoroute, en face de l’aéroport, que les bâtiments soient aux normes, que l’envi-ronnement soit vert… ».

A Gafsa, l’aventure est avant tout humaine

Puis Near Services a recruté sur place du personnel motivé. « On leur a fait suivre un programme intensif de formation d’une durée de 3 mois et demi, 6 jours sur sept de 8 heures à 18 heures. Au programme : anglais, français, maîtrise des logiciels word, excel, finance, gestion de projet… Per-sonne n’a eu la moindre minute de retard ! ». Céline Guiral

Ouali Badreddine, Pdg de Vermeg

Son Pdg, Nidhal Battini est par-ticulièrement satisfait de son ins-tallation à Gafsa, où deux centres ont été mis en place, à Metlaoui et Redeyef depuis un an mainte-nant. Vu l’accroissement régulier de l’activité de ces antennes et les opportunités qui se présentent notamment du fait de l’installation de nouvelles sociétés, N. Battini s’est fixé la priorité de dévelop-per ses implantations dans les régions tunisiennes. « Nous avons choisi de nous établir à Gafsa parce que nous sommes sûrs de l’efficacité de nos interventions du fait que nous connaissons bien l’environnement de la région. A Gafsa, nous trouvons tous les

services et le personnel néces-saires. Nous avons bénéficié d’un accompagnement particulière-ment attentif de la part du Pôle et du gouvernorat, ce qui nous donne une grande confiance pour la réussite de nos projets ».

En considération des demandes de plus en plus diversifiées de clients de toutes nationalités, N. Battini a décidé la création d’une nouvelle branche, Opti-mum Advise, en partie destinée à l’accompagnement de sociétés étrangères implantées en Tunisie. « Notre rôle est de garantir des ressources humaines qualifiées qui s’adaptent parfaitement au

business plan de l’entreprise. Dans notre métier, il nous faut mettre en place la formation qui permettra au conseiller de déli-vrer les bonnes infos à ses clients et de la meilleure manière ».

N. Battini s’est penché sur les meilleurs comportements de télévente : comment former, debriefer, s’organiser, gérer son équipe, animer une confé-rence. Il a établi un catalogue de développement de compétences. En Tunisie, les niveaux de salaire augmentent rapidement dans le domaine des TIC. « C’est normal », commente N. Battini. « la popula-tion tunisienne qui travaille dans

les centres de contacts, connaît très bien les nouvelles techno-logies et les écoles tunisiennes mettent sur le marché une manne d’ingénieurs bien formés ». N. Bat-tini voyage beaucoup en Europe. « Notre secteur est très concur-rentiel » dit-il, « En ce qui nous concerne, nous sommes à l’affût de tout ce qui peut nous donner plus d’efficacité. Notre force, ce sont nos réseaux et nos échan-ges avec des cabinets et cette veille nous permet d’approfondir nos actions ». N. H.

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Investir à Gafsale succès clé en main

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