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LE MENSUEL LE MENSUEL DU DIOCÈSE DE MARSEILLE π 4 – Avril 2014 CPPAP N° 0515 G 79 622 – Abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e La Passion aux Accoules Dossier L’appel des catéchumènes Actualité Le Centre Cormier des Dominicains L’événement Le Festival Famiho

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LE MENSUEL

église à MarseilleLE MENSUEL DU DIOCÈSE DE MARSEILLE π N° 4 – Avril 2014

cppap n° 0515 G 79 622 – abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e

La Passion aux Accoules

■ DossierL’appel des catéchumènes

■ ActualitéLe Centre Cormier des Dominicains

■ L’événementLe Festival Famiho

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2 église à Marseille

Mardi 1er avrilRencontre fraternelle des prêtres

Mercredi 2 avrilRencontre de jeunes confirmandsRencontre avec le Secours catholique

Jeudi 3 avrilRencontre de jeunes confirmandsConseil d’administration de l’Université catholique de Lyon

Vendredi 4 avrilConseil épiscopal

Dimanche 6 avrilMesse avec Foi et Lumière

Du lundi 7 au vendredi 11 avrilAssemblée plénière des évêques à Lourdes

Dimanche 13 avrilOffice des Rameaux chez les Missionnaires de la CharitéOffice des Rameaux à la cathédrale (11 h)Office des Rameaux à Saint-Ferréol (19 h)

Lundi 14 avrilRécollection avec les prêtres et diacres permanentsMesse chrismale à la cathédrale

Mercredi 16 avrilBureau du Secours catholiqueAssemblée générale du CODIEC

Jeudi 17 avrilOffice du Jeudi saint à Notre-Dame du Mont

Vendredi 18 avrilOffice du Vendredi saint à Saint-Jérôme

Samedi 19 avrilVeillée pascale au Merlan

Dimanche 20 avrilOffice de Pâques à la prison des Baumettes

Mardi 22 avrilConseil diocésain de la Mission Ouvrière

Mercredi 23 avrilTutelle diocésaine de l’Enseignement catholique

Jeudi 24 avrilConseil diocésain pour les affaires économiques

Samedi 26 et dimanche 27 avrilCanonisation des papes Jean XXIIIet Jean-Paul II à Rome

Lundi 28 avrilRencontres à Paris

Mardi 29 avrilSession provinciale de formation des prêtres

Mardi 1er avrilAumônerie de La TimoneRencontre fraternelle des prêtres

Vendredi 4 avrilConseil épiscopal

Samedi 5 avrilRencontre avec les chanoines

Dimanche 6 avrilPrédication de Carême à Notre-Dame de la Garde

Du lundi 7 au vendredi 11 avrilAssemblée plénière des évêques à Lourdes

Samedi 12 avrilRencontre avec les prêtres de Saint-Jean-Baptiste

Dimanche 13 avrilParoisse d’Auriol

Lundi 14 avrilRécollection au RoucasMesse chrismale

Mercredi 16 avrilRencontre des confirmands au collège Margalhan

Jeudi 17 avrilRencontre des prêtres au MistralCélébration à Saint-Antoine

Vendredi 18 avrilCélébration à l’hôpital Nord

Samedi 19 avrilVeillée pascale à Saint-Marcel

Dimanche 20 avrilCélébration à la cathédraleCélébration aux Baumettes

Vendredi 25 avrilConseil épiscopal

Samedi 26 avrilCélébration à l’hôpital Saint-Joseph

Dimanche 27 avrilPèlerinage des néophytes à Notre-Dame de la Garde

Du lundi 28 au mercredi 30 avrilConférences à l’Université de Fribourg

l’agenda de Mgr Pontier

l’agenda de Mgr aveline

Mgr Marceau, évêque de NiceNous venons d’apprendre la nomination de Mgr André Marceau comme évêque de Nice. Je lui souhaite la bienvenue dans notre Province ecclésiastique de Marseille. Son expérience d’évêque de Perpignan lui sera bien sûr utile dans son nouveau ministère. Nous l’assurons de notre prière, pour lui-même en ce moment de changement, pour le diocèse de Perpignan qui doit s’en séparer et pour les diocésains de Nice afin qu’ils accueillent avec foi et délicatesse celui qui leur est donné comme évêque.

+ Georges Pontier, Archevêque de Marseille

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3édito

Église à Marseille N° 4 Éditeur : Association diocésaine de Marseille14 place Colonel-Edon – 13284 Marseille Cedex 07. Tél. : 04 91 52 94 27. E-mail : [email protected] Commission paritaire : 0515 G 79 622.ISSN : 2104-9424. Dépôt légal : 1er avril 2014 – 133e année.

Directeur de la publication : pierre Grandvuillemin. Rédactrice en chef : Dominique paquier-Galliard. Ont collaboré à ce numéro : R. Bertrand, CDES, B. Chabert, J. Chagnaud, R. Deillon, G. Febrer, Comité Famiho, J. Lefur, B. Lorenzato, J.-L. Ragonneau, J.-M. Sanchez et I. Vissière.Photo de couverture : Dominique paquier-Galliard.

Réalisation : Bayard Service Édition Méditerranée, 2 chemin de Saint-pierre – 13390 Auriol. Tél. : 04 42 98 14 10. Site Internet : www.bayard-service.com Journaliste secrétaire de rédaction : E. Droniou. Rédactrice graphiste : B. Renault. Publicité : Bayard Service Régie. Tél. : 05 62 74 78 20. Imprimerie : J.F. Impression – 34000 Montpellier

Dans son exhortation apostolique « La joie de l’Évangile », le pape François invite les acteurs pastoraux à ne pas se laisser voler

l’espérance (n° 86).La célébration de la Semaine sainte va nous per-mettre de méditer ces moments où l’espérance des disciples de Jésus va être mise à l’épreuve. Des Rameaux à la Résurrection, que de passages à vivre, que d’espoirs à purifier avant qu’ils n’adviennent à l’espérance ! Eux qui imaginaient un Messie do-minateur, voilà qu’ils doivent s’ouvrir au mystère de Celui qui s’est abaissé pour enrichir le cœur des hommes et les rendre capables d’aimer, d’espérer, de pardonner, de servir, et pour les tenir à sa suite dans une confiance inébranlable.Ne laissons pas nos vains espoirs nous voler l’espérance.On peut remarquer que le mot espoir est employé très souvent au pluriel, alors que le mot espérance demeure au singulier la plupart du temps. Les es-poirs poursuivis peuvent nous satisfaire. Ils nous servent de projets successifs qui tracent des horizons atteignables par nos propres forces et paraissent pouvoir nous combler. Les espoirs déçus peuvent détruire en nous le goût même d’espérer en distillant dans nos cœurs l’amertume, la déception et même la résignation.

Avec Charles Péguy, admirons la plus fragile et la plus belle des trois sœurs :« Et au milieu de ses deux grandes sœurs elle a l’air de se laisser traîner.Comme une enfant qui n’aurait pas la force de marcherEt qu’on traînerait sur cette route malgré elle.Et en réalité, c’est elle qui fait marcher les deux autres.Et qui les traîne, et qui fait marcher le monde.Et qui le traîne. »

« Ne nous laissons pas voler l’espérance ! »

Aux côtés de la foi et de la charité, l’espérance sou-tient la marche des hommes, celle des croyants tout particulièrement. Car elle n’est pas une inven-tion humaine, elle se reçoit du cœur infini de Dieu. L’espérance nous est ouverte à Pâques par la résur-rection du Christ. Nos vies sont entre les mains du Père : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit ». Notre force d’aimer nos ennemis et nos adversaires est encore son œuvre : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Oui, nous sommes faits pour Dieu.

« Ne nous faisons pas voler notre espérance ! » Ouvrons-nous au désir de vivre en Dieu, de Le connaître face à face. Ne nous laissons pas voler l’espérance par les épreuves, les croix à porter, ni même par la mort. Percevons dans ce cœur ouvert du Christ en croix la source d’amour intarissable à laquelle nous abreuver ici-bas avant d’y être plongés éternellement. Sans nous tenir éloignés des combats pour un monde plus juste et plus fraternel, ne nous laissons pas détourner de l’espérance du jour de Dieu, celui qui s’ouvre au terme de chaque vie humaine, celui qui sera donné quand Il viendra de nouveau dans sa gloire ! Et en attendant ce jour, nous espérons, nous aimons, nous ne nous trompons pas d’espérance. Dans le secret de notre demeure intérieure, nous goûtons la présence de Dieu, sûrs « qu’Il ne peut laisser ses amis connaître la corruption ! »« Seigneur, nous attendons ta venue dans la gloire ! »

+ Georges PontierArchevêque de Marseille

D.P

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église à Marseille 4l’événement

L’ aventure commence au mois d’octobre dernier, lorsque Franck Nycollin, responsable du programme messe

du JDS, contacte le P. William Astic, curé de Gémenos, un de ses amis dont il connaît l’in-térêt pour la messe télévisée. Il lui propose de retransmettre la messe célébrée en son église Saint-Martin, le dimanche 23 février. Surpris, le P. William consulte ses proches collabora-teurs. Les avis sont partagés : la tâche semble bien lourde pour une petite paroisse. Après réflexion, le oui l’emporte avec enthousiasme !

Une homélie incarnéeLe P. Thierry Lamboley, supérieur de la communauté jésuite de la Baume-lès-Aix, qui assure régulièrement les prédications de la messe télévisée, était en charge de l’homélie. Selon son habitude, il s’est mis à l’écoute de trois laïcs bons connaisseurs de la paroisse, choisis par le P. William en janvier, pour se faire une idée de la communauté de Gémenos. Deux semaines plus tard, il leur a proposé une première mouture, en sollicitant avec insistance leurs commentaires, par écrit ou par téléphone. À partir de ces retours, le P. Lamboley a mis en forme le texte définitif de l’homélie adressé au JDS dix jours avant la messe.

L e J o u r D u S e i g n e u r à L ’ é g L i S e D e g é M e n o S

Les coulisses d’une messe téléviséeInstallé devant son téléviseur, le dimanche matin, pour suivre la messe proposée en direct sur France 2 par le Jour du Seigneur (JDS), on est loin d’imaginer le travail caché que suppose la réalisation d’une telle émission. Pour en découvrir « les coulisses », direction la paroisse de Gémenos, en ce quatrième week-end de février.

La mise en routeUn processus long et complexe se déroule alors sous l’autorité d’un quatuor composé de Franck Nycollin, de la chargée de programme (Lætitia Remoué), de la conseillère programme messe (Anne-Marie Dichtel) et du réalisateur (Adrien Soland). Le tout reposant sur une collaboration étroite entre le JDS et France Télévisions.En novembre, le P. Astic et l’équipe paroissiale alimentent le dossier demandé par le JDS sur la physionomie de la paroisse : la vie de la commu-nauté et les habitudes des célébrations. Ce dos-sier, traité par Franck Nycollin, est ensuite pris en charge par Lætitia et Anne-Marie jusqu’à son aboutissement le 23 février. S’en suivent des échanges, entre Paris et Gémenos, pour affiner la tonalité générale de la messe.Peu avant Noël, Anne-Marie descend à Gémenos pour procéder au repérage liturgique. Avec la rencontre du P. Astic et de l’équipe paroissiale, le dossier de novembre devient une réalité. Les noms prennent visages, le lieu appa-raît comme une église chaleureuse. Les grandes lignes de la célébration se dessinent peu à peu.Le 25 janvier, c’est le repérage technique, à Gémenos, qui réunit Lætitia, le réalisateur, le direc-teur photo, deux représentants de France Télévisions (Paris et Marseille), le P. William et son équipe paroissiale. La découverte de l’église va permettre de déter-miner les moyens techniques à déployer pour la diffusion.

L’ultime préparationLa phase finale s’ouvre le vendredi 21 février. Cinq véhicules de France Télévisions se posi-tionnent au plus près de l’église : deux camions pour le matériel, le car-régie, le camion-lumière et le véhicule relais-satellite. Une douzaine de ma-chinistes et électriciens, dépendant de France 3 Marseille ou de prestataires privés, s’activent durant la matinée pour l’installation du matériel nécessaire à la retransmission. C’est un peu un inventaire à la Prévert ! Deux caméras lourdes, une légère, une portable et une fixe. Six micros. Trente projecteurs. Des dizaines de mètres de câbles électriques. Des échelles, des escabeaux. Un dispositif sophistiqué pour assurer l’inter-phonie. Ces équipes travaillent dans le calme malgré la pression et apprécient l’ambiance propre aux messes télévisées. Un responsable remarque même : « Ici, on a le sentiment de rem-plir une mission de service public ».En fin de journée, l’équipe de réalisation du JDS

Adrien et son staff devant les écrans de contrôle.

Une homélie incarnéeLe P. Thierry Lamboley, supérieur de la communauté jésuite de la Baume-lès-Aix, qui assure régulièrement les prédications de la messe télévisée, était en charge de l’homélie. Selon son habitude, il s’est mis à l’écoute de trois laïcs bons connaisseurs de la paroisse, choisis par le P. William en janvier, pour se faire une idée de la communauté de Gémenos. Deux semaines plus tard, il leur a proposé une première mouture, en sollicitant avec insistance leurs commentaires, par écrit ou par téléphone. À partir de ces retours, le P. Lamboley a mis en forme le texte définitif de l’homélie adressé au JDS dix jours avant la messe.

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et l’équipe paroissiale préparent la journée de répétition du lendemain.Le samedi 22, à partir de 14 h 30, les PP. Astic, Dumoulin et Lamboley, avec les responsables des services et la chorale, procèdent à la répé-tition « à blanc » sous l’autorité d’Anne-Marie, à partir du conducteur de 31 pages (document détaillant le contenu de la célébration dans toutes ses séquences).À 16 h, commence le filage : c’est le déroulement en temps réel, avec chronométrage, de la messe (fictive) telle qu’elle sera célébrée le lendemain en direct, avec tous les participants. Acteurs dans l’église, en vêtements liturgiques ou aubes, la cho-rale et les trois instrumentistes. Réalisateur et son staff de onze personnes dans le car-régie, véritable bunker, installé dans la cour voisine. Techniciens prêts à intervenir en cas de problèmes.Les cadreuses lancent les caméras. Anne-Marie, dans l’église avec l’assistant réalisateur, suit le déroulement. Lætitia, dans le car-régie, face aux écrans de contrôle, scrute l’avancement de la célébration, note les ajustements à opérer lors

du direct du lendemain et, à la fin du filage, vient dans l’église pour procéder à des reprises. Dans la soirée, séance de débriefing pour appor-ter quelques affinements à prendre en compte pour la messe en direct. Ainsi, il a manqué 40 secondes à récupérer demain !Dimanche, 9 h 15, toutes les places de l’église sont occupées. Ultime répétition sous la conduite d’Anne-Marie pendant une heure. À 10 h 38, c’est parti pour le direct. Une heure plus tard, sur le parvis, la joie règne. Pour Adrien, tout a bien marché. Anne-Marie résume : état de grâce !

L’implication de la paroisseLa visite des coulisses de la messe télévisée du 23 février ne peut s’achever sans passer par la communauté paroissiale de Gémenos, mobilisée par le P. Astic, aidé des PP. Jourdan et Dumoulin. La chorale, animée par Bernadette Salmon et jumelée avec celle de Cuges, a consa-cré plus de 35 heures de répétition pour assu-rer une prestation de qualité. Les animatrices de liturgie, les équipes d’accueil, de sacristie,

Témoignage du P. WilliamÀ la sortie de la messe, sur le parvis de l’église, le P. William partage la joie de sa communauté : « Cette messe a été une expérience de communion d’Église qui m’a beaucoup touché. Je célébrais la messe pour 800 000 personnes ! Je pensais à tous ceux qui nous invitaient dans leur chambre d’hôpital ou leur maison de retraite. Je priais pour eux et mes paroissiens. Notre communauté paroissiale s’est mobilisée d’une façon merveilleuse pour rendre ce service de la prière. Aussi suis-je vraiment très reconnaissant au JDS d’associer les téléspectateurs à la célébration de la messe d’une communauté. »

Marianne derrière une caméra lourde.

Vu de la régie, le P. Lamboley pendant son homélie. Lætitia demande à la chorale de reprendre des chants. Azzouz surveille le niveau de lumière.

Les conseils d’Anne-Marie avant le direct.

des fleurs, des affaires matérielles et les ser-vants de la liturgie ont contribué à restituer une messe comme la vit habituellement la com-munauté. Ce temps fort a sensiblement favorisé l’unité entre les paroisses de Gémenos et Cuges.Enfin, les équipes du JDS et de France Télévisions, qui ont apprécié l’accueil réservé par la communauté (ah, ce buffet sur le par-vis !) ont laissé, par leur disponibilité et leur compétence, un très bon souvenir à Gémenos.Une révélation qui vaut tous les commentaires : pour la première fois, la messe télévisée a été regardée au moins dans trois bars de Gémenos !

Textes et photos : Jean Chagnaud

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vie du diocèse

Naïma travaille dans le quartier du Panier. « Dans notre famille, même si nous ne sommes pas chrétiens, Marie est comme 

notre mère et nous avons confiance en elle. Je viens presque chaque jour pour prier et mettre une bougie. Ici, les gens sont gentils et accueillants. »

La présence d’une communautéCe jeudi, Odile, Geneviève et… Geneviève as-surent la permanence. Le trio fait partie de la communauté du Cœur de Jésus, à qui le P. Alain Ottonello a demandé de l’aide. Elle est pré-sente chaque jour, sauf le lundi. Les visiteurs ? « Beaucoup de touristes, français et étrangers, mais aussi des habitués et des gens du quartier. Ils nous racontent qu’ils venaient ici enfants et sont très tou-chés par la beauté de l’église depuis la rénovation. » A ceux qui ne la connaissent pas, les accueillantes retracent l’histoire des Accoules, de la peste de 1720, d’Anne-Madeleine Rémuzat, apôtre de la dévotion au Sacré-Cœur, baptisée ici en 1696, de la congrégation des Oblats, qui a marqué ce lieu… Certains demandent aussi une prière : « Nous es-sayons de leur faire découvrir l’amour du Seigneur et de manifester la joie de croire. »

La plus ancienne paroisse de Marseille

Notre-Dame des Accoules, c’est le cœur du vieux Marseille, dans le quartier populaire du Panier, « l’âme de notre ville », comme aime à le dire le P. Alain Ottonello, curé de La Major. Dès le XIe siècle, on y célèbre « Nostra Dona de las Acchoas ». Le nom vient-il des arceaux

soutenant l’édifice, des petites ancres que les marins déposaient en ex-voto, de l’eau qui passe sous l’église ou de la colline à laquelle elle est adossée ? Ce qui est sûr, c’est que Notre-Dame des Accoules est la plus ancienne paroisse de Marseille, avec La Major. Depuis la reconstruc-tion de l’église, au XIIIe siècle, son clocher a ryth-mé les événements majeurs de la cité. C’est d’ici qu’est parti, en 1214, le fameux Maître Pierre pour fonder le premier oratoire sur la colline de la Garde. Quand l’église a été détruite, pendant la Révolution, seul le clocher a été épargné. Il est inscrit, depuis 1964, à l’Inventaire supplémen-taire des Monuments historiques.

Les Oblats au CalvaireEn 1820, après la mission prêchée par le P. Forbin-Jeanson, supérieur des Missionnaires de France, et Eugène de Mazenod, futur évêque, canonisé en 1995, fondateur des Missionnaires de Provence, une croix est érigée sur un calvaire de rocaille. Dans les cryptes, une représentation de la Passion avec des santons grandeur nature. Une nouvelle église de style grec est construite aux frais des fidèles en 1826. Eugène de Mazenod y établit les Oblats de Marie Immaculée. Le lieu ne désemplit pas. Plusieurs confréries y célèbrent leur fête : cordon-niers, maçons, tailleurs de pierre… Les notaires y avaient une chapelle, et, le jour de la Chandeleur, assistaient à la grand-messe suivie de la bénédiction des cierges, tradition qui se perpétue à Saint-Cannat. Les Accoules ont connu des heures de gloire et des heures sombres, comme l’évacuation des vieux quartiers, le 24 janvier 1943, puis leur destruction.

La rénovationLorsque le P. Ottonello a été nommé à La Major, Saint-Laurent et Les Accoules, il a trouvé un bâtiment en mauvais état : « L’humidité, due à la 

source qui coule sous l’église, prenait à la gorge… L’eau avait rongé la pierre et il fallait tout refaire de fond en comble. » Un grand chantier s’est ouvert en 2007. « Il a fallu d’abord canaliser cette eau pour empêcher qu’elle ne remonte par capillarité. On a ensuite repoussé les murs ! » Mgr de Mazenod avait voulu une église ronde, à l’image du Panthéon à Rome. « L’église a retrouvé son arrondi. Des boiseries en chêne massif ont été installées, et, au sol, une marqueterie en marbre de Carrare. La coupole a été reconstruite, la tribune réaménagée, le clocher restauré avec le concours des Compagnons. » Une rénovation réussie, avec le soutien de la Ville et du Conseil général. L’église peut désormais accueillir 300 fidèles.

La Passion dans les rues du PanierAux Accoules, les traditions sont bien vi-vantes. Située à quelques encablures de la Maison Saint-Jacques, l’église voit passer les pèlerins de Compostelle. Chaque année, Notre-Dame de Lumière est célébrée pour le solstice d’hiver. Pour la Saint Jean, le clocher s’embrase et la statue du saint est portée en procession dans les rues.Pour l’heure, les Accoules se préparent à vivre la Passion. Le Vendredi saint, à 17 h 30, le chemin de Croix partira de l’église pour tra-verser les ruelles du Panier, qui ressemblent étrangement à celles de Jérusalem. L’office de la Passion sera célébré dans l’église à 18 h 30. L’événement fédère les habitants, toutes géné-rations confondues, et contribue à maintenir vivante l’âme du quartier.

Dominique Paquier-Galliard

À lire : Balade dans les vieux quartiers de Marseille de Paul Amargier, o.p. (Éditions Jeanne Laffitte, 2004)

Les Accoules, au cœur de MarseilleVisite à l’église de Notre-Dame des Accoules, inaugurée l’an dernier au terme de six ans de travaux.

Les offices• Le samedi à 18 h, messe animée  par la communauté du Cœur de Jésus.• Le 2e samedi du mois, à 15 h 30, enseignement suivi des vêpres,  de la messe et d’une veillée de prière.• Samedi 19 avril – Vigile de Pâques : messe à 18 h aux Accoules et à 21 h  à Saint-Laurent.• Dimanche 20 avril – Pâques : messe à 10 h 30 à Saint-Laurent et à 11 h à la cathédrale, présidée par Mgr Aveline.

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Le premier tweet du pape François date du 17 mars 2013, après son premier Angelus dominical. Postés en neuf langues, dont le latin, ces messages sont tirés de ses homélies, caté-chèses ou interventions publiques. Les abonnés du compte francophone sont plus de 200 000.Même si vous n’avez pas de compte Twitter, venez découvrir ses petites phrases qui invitent à la méditation et à la prière tous les jours sur le site du diocèse sous la rubrique http://marseille.catholique.fr/Le-pape-Francois-tweete-pontifex_fr

Vous êtes administrateurs des sites des pa-roisses, des mouvements et communau-tés ? Vous êtes présents et actifs sur les

réseaux sociaux ou vous souhaitez vous investir dans la communication numérique ? Le Service communication vous invite à une rencontre

le samedi 5 avrilde 9 h à 16 h au Mistral, salle Les Oliviers.

(Possibilité de repas sur place : 12 €).

Au programme :• Présentation du service Internet, du service

audiovisuel, de la revue diocésaine• Un témoignage extérieur au diocèse• Partage sur vos expériences, projets et attentes.

Pour préparer au mieux cette rencontre1. Votre paroisse ou mouvement dispose d’un site Internet ou d’une page Facebook : commu-niquez le nom de votre site et les coordonnées de son administrateur.2. Si vous n’avez pas encore de site et que vous êtes intéressés : donnez les coordonnées d’un interlocuteur susceptible de participer à nos réunions.

Une première pour le Service com du diocèseNotre site diocésain compte actuellement une cinquantaine de sites de paroisses et mouvements. Il est temps de se rencontrer pour partager nos expériences, nos attentes et nos projets.

Pèlerinage à Rome pour la canonisation de Jean XXIII et Jean-Paul IILa canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II aura lieu le dimanche 27 avril à Rome. Le diocèse d’Aix et Arles organise un pèlerinage à cette occasion.Départ en car d’Aix-en-Provence le samedi 26 dans l’après-midi, retour le lundi 28 au matin.Les Marseillais qui le souhaitent peuvent rejoindre la proposition aixoise.

Contact : Service diocésain des pèlerinages7 cours de La Trinité 13625 Aix-en-Provence cedex 104 42 17 59 14 – [email protected]

L’équipe de préparation au travail.

Si cela vous est possible, réfléchissez aux ques-tions que souhaiteriez poser et aux projets que vous aimeriez mener.

Contact : Archevêché de MarseilleService communication14 place Colonel Edon 13284 Marseille cedex 07Tél. : 06 84 36 68 [email protected]

Il est possible de remplir le questionnaire en ligne et de s’inscrire sur le site du diocèse.

Le pape François tweete !Un an après son élection, le compte Twitter du pape @Pontifex a franchi le cap des onze millions d’abonnés.

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église à Marseille 8dossier

Ils seront baptisés à Pâques Le dimanche 9 mars, à la paroisse Saint-Joseph (IM), Mgr Pontier a appelé les catéchumènes qui se préparent à recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne. Cathy et André seront baptisés à Pâques, l’une à Plan- de-Cuques, l’autre à Saint-Barnabé. Témoignages.

Table ronde sur la pauvreté

à Marseille.

Née dans une famille de huit enfants,

Cathy s’est sentie, toute petite, attirée par la personne de Jésus. « Mon  père était musulman, non pratiquant. Ma mère, baptisée, ne pratiquait pas non plus. Pendant des années, je suis allée au patronage avec mes copines, le mercredi. Mon père me croyait au centre aéré… En grandissant, j’allais en cachette à l’église. Il ne l’a jamais su, je n’ai jamais pu lui parler de ma foi. » Cathy ra-conte en souriant qu’elle priait tous les soirs sous la douche. « À Bois-Lemaître, je parlais de Jésus avec le P. Jean, je lisais les livres de chant dans les églises, et à la bibliothèque, je lisais la Bible ! » En grandissant, elle avait envie d’être baptisée, mais elle n’a jamais entrepris la démarche.

Une retraite à AiguebelleEt puis, « il y a deux ans, des amis m’ont parlé de l’ab-baye d’Aiguebelle. J’y suis allée pendant dix jours. Moi qui me sens toujours bien dans les églises, j’ai participé 

à toutes les célébrations, dès 5 heures du matin. Dans le silence, je me suis retrouvée. Et surtout, j’ai parlé avec le P. Raymond. Mon père étant décédé, j’avais le sentiment de le trahir en voulant être baptisée. Il a trouvé les mots pour me convaincre qu’il ne s’agissait pas de trahison, que j’étais un être humain libre. En rentrant, je suis allée à la paroisse de Plan-de-Cuques pour demander le baptême. » Cathy rencontre son accompagnateur, Hubert, chemine avec lui, et apprécie les groupes de partage réguliers avec les catéchumènes du diocèse : « Je me suis un peu reconnue dans certains parcours, notamment ceux qui portent, comme moi, un lourd secret. Cela m’a permis de leur expliquer ce que le P. Raymond m’avait dit sur le sentiment de trahison, et je crois que ça leur a fait du bien. »

L’entrée en catéchuménatCathy a 52 ans. Elle est mariée et mère de trois garçons. Depuis le début de son cheminement, son mari l’accompagne. « Mes enfants ne  sont pas baptisés, nous avions fait ce choix. Ils compren-nent très bien ma démarche, et ils se demandent pourquoi je ne l’ai pas faite plus tôt ! » Quant aux autres membres de sa famille, « ça ne les dérange pas. Certains me disent que j’aurais dû être bonne sœur ! Pourquoi pas ? J’ai toujours été altruiste, at-tentive au bien-être des autres, protectrice avec la 

famille, les amis, les voisins… J’ai fait beaucoup de bénévolat et je veux continuer. » À Plan-de-Cuques, Cathy a vécu avec joie la célébration d’entrée en catéchuménat. Elle a été accueillie chaleureuse-ment par la communauté et a déjà trouvé sa place dans la paroisse, en participant à la kermesse et en rendant visite aux personnes âgées. Elle se dit prête à s’investir encore plus. « Lors de l’Appel décisif, j’ai ressenti au fond de moi un amour très profond : on m’acceptait. C’était un grand moment. Alors le baptême, qu’est-ce que ça va être ! »

La joie de l’évangileCathy est une fervente lectrice de la Bible : elle en possède quatre. « Je la lis seule, chez moi. Je reviens en arrière, j’approfondis. J’en lis des passages à mes fils. Avec mon mari, nous dialoguons sur certains cha-pitres. Plus jeune, j’avais beaucoup de mal à accepter la Passion, c’était trop cruel. Puis j’ai compris que l’amour de Jésus est au-delà de ce que nous pouvons concevoir. Il a donné sa vie pour nous. C’est dur d’être toujours à la hauteur, d’aimer la personne en face de moi. Quand quelqu’un m’énerve, j’essaie de ne pas rester sur un sen-timent négatif. Les autres ne sont que le reflet de nous-mêmes. L’amour, c’est un combat de tous les jours ! » Elle a lu La joie de l’Évangile. « Cela m’inspire. Nous avons un pape qui est vraiment dans l’amour. »

« Il m’appelle… »Pour Cathy, 2014 est une année à marquer d’une pierre blanche : elle sera baptisée à Pâques, confirmée lors de la Vigile de Pentecôte, fera sa première communion le lendemain… et se mariera religieusement ! Après son baptême, elle compte retourner rapidement à Aiguebelle pour montrer au P. Raymond son certificat ! « Je relis souvent le Psaume : "Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien." J’ai l’impression qu’Il m’appelle… »

« L’amour, un combat de tous les jours »

L’onction, « un signe que Dieu ne vous abandonne pas »Les 104 futurs baptisés, 76 femmes et 28 hommes, sont de tous milieux et de toutes origines. La majorité a moins de 40 ans.Après les avoir appelés chacun par son nom, Mgr Pontier les a marqués de l’huile des catéchumènes : « Cette onction demeurera pour vous le signe que Dieu ne vous aban-donne pas, qu’Il est votre force, votre lumière. » Et il les a invités à « avancer avec confiance et reconnaissance. Vivez dans l’amour. Prenez votre place dans la vie de la communauté chrétienne. Ne restez jamais seuls ! »Mgr Pontier leur a donné rendez-vous à la messe chrismale, le Lundi saint, au cours de laquelle il bénira l’huile qui marquera les catéchumènes l’an prochain.

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«C ’est Lui qui fait tout ! », répète souvent André en pointant le doigt vers le ciel. Et en racon-

tant son parcours, il repère les signes que le Seigneur lui a adressés : « Il a toujours été là pour me relever. C’est vraiment mon sauveur. »

Originaire de KabylieAndré a 56 ans. Il est né en Algérie. Ses parents, originaires de Kabylie, ont quitté leur village pour travailler à Alger. Son père, menuisier ébéniste, avait passé la guerre sur le continent « pour dé-fendre la patrie ». En 1962, il est assassiné. André a quatre ans et demi. Sa mère emmène ses quatre enfants à Fort-de-l’Eau, dans la banlieue d’Alger, pour se rapprocher de sa famille. Suit une période difficile.Du côté maternel, la famille d’André est catho-lique. Il pense que son père a embrassé la religion chrétienne par amour pour sa mère et qu’il est

devenu protestant, comme son cousin, au contact d’une mission américaine. « J’ai baigné dans la culture chrétienne, mais je n’ai pas été baptisé. Tout gamin, le Christ exerçait sur moi un magnétisme. À Fort-de-l’Eau, nous habitions à deux pas de l’église. Mais pour ma mère, c’était plutôt délicat d’y aller. Il était difficile de s’afficher comme chrétiens. Mais il m’arrivait d’y entrer, et nous allions parfois à Notre-Dame d’Afrique. Ma mère a eu une grande influence sur nous. On l’associait au Christ et à Marie. Elle nous a guidés sur le plan spirituel. »

En chemin« Son horizon était notre réussite. En 1973, elle m’a envoyé en France pour faire mes études, à Mazamet et à Castres, où nous avions des cousins. » André se souvient de sa première visite à Notre-Dame de la Garde, pendant les vacances de Noël 1973. En 1976, il vient rejoindre sa sœur à Marseille. Cette sœur, malgré leurs six ans d’écart, était pour lui « comme une jumelle ». Il aura du mal à se remettre de son décès. Il commence à tra-vailler dans le bâtiment en intérim, puis créé son entreprise. Plus tard, après des hauts et des bas, il travaillera pour une agence maritime.André poursuit son cheminement spirituel. En 1998, bénévole à l’association des Amis des gens de mer, il rencontre René Tanguy, prêtre de la Mission de la Mer. « Ç'a été un déclic. On se voyait tous les jours au Seamen’s Club. Nous discutions beaucoup. J’allais aussi à Notre-Dame de la Garde, très tôt, deux à trois fois par semaine, pour prier, et à Saint-Barnabé, dans l’église de mon quartier. »

Le conseil d’un chapelain« Il y a trois ans, je me suis dit que je ne pouvais pas quitter ce monde sans avoir été baptisé ! Il était temps, puisque le Christ était mon guide, et que 

j’essayais d’avoir dans ma vie un comportement digne de Lui. Alors, autant se jeter corps et âme dans la communauté chrétienne ! » André se sent mystique : « J’ai besoin de la communauté, mais aussi de solitude. C’est mon côté soufi ! J’ai fait une retraite de huit mois dans le désert. J’y ai rencontré des gens merveilleux, loin de toute convoitise. Là, on est dans le vrai, pas dans le paraître. » André aime aussi être seul pour lire la Parole de Dieu : « J’ai commencé par Ta Parole est un trésor, le livre de mes filles, puis je suis passé à l’étage supérieur ! La Bible est un tout, comme un puzzle. Je l’ai lue une fois en entier, et je continue… »À Notre-Dame de la Garde, un chapelain lui conseille d’aller voir un prêtre dans sa paroisse. « En juin 2012, j’ai rencontré le P. Brunet, et je suis entré en catéchuménat en septembre. La commu-nauté permet de partager, dans tous les sens du terme : la Parole, une oreille attentive. J’ai découvert le partage, et aussi la paix intérieure. Mais j’ai en-core beaucoup à apprendre… »

En lisant le journalAndré perçoit encore comme un signe de Dieu la rencontre avec sa marraine, Colette Hamza, connue grâce à un article sur les Xavières dans La Provence : « Vous voyez, Il s’occupe de tout ! »L’Appel décisif a été un moment de joie et d’émo-tion, pour lui, mais aussi pour sa femme et ses deux filles. « Le chemin a été long. Je me sens en-core un peu étranger : j’ai besoin d’un visa pour pouvoir communier ! »À quelques jours de son baptême, André note en souriant que son deuxième prénom est Mourad, « celui qui est sur le bon chemin »… « Aujourd’hui, je ne m’inquiète plus de rien.  Je m’en remets à Dieu. »

Dominique Paquier-Galliard

Table ronde sur la pauvreté

à Marseille.

« Dieu s’occupe de tout ! »

André entouré de Mgr Georges Pontier et de Sr Colette Hamza.

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église à Marseille 10vie du diocèse

«I l a quitté les sentiers bat-tus. Quelques fois, il est vrai,  il nous a déroutés 

et même choqués, mais finalement, il nous a aidés à mieux découvrir ce Dieu que nous avons eu la chance, comme lui, un jour, de rencontrer », a témoigné le P. André Mariotti, curé de Saint-Lazare-Saint-Martin, qui a vécu en équipe avec lui pendant presque 25 ans.

Théologien-poèteNé dans le Haut-Languedoc, Georges Durand entre dans l’Ordre des Dominicains où il fait profession religieuse le 15 octobre 1943, puis pré-pare une thèse de philosophie. Ordonné prêtre à Saint-Maximin

le 10 juillet 1949, il est assi-gné, en 1951, au couvent de Marseille, dont il sera prieur pendant quelques années. Prédicateur et conférencier, Georges Durand a noué des amitiés avec Paul Claudel, Jean Giono, Bernard Buffet. Dans les années soixante-dix, il commence à écrire, sous le nom de plume de Georges Lauris. Son premier recueil poétique, Iconostase, pa-raît en 1990. De nombreux ou-vrages – contes, essais, pièces de théâtre, biographies – suivront et Georges Lauris recevra le Prix de poésie de l’Académie française en 1991 et le Prix des écrivains croyants en 1999.« Esprit  éminemment  créatif, 

toujours en ébullition », comme l’a qualifié Mgr Pontier, il a favorisé le dialogue des théologiens avec des historiens, des artistes, des hommes de lettres, des médecins, des juristes. Dans son homélie, le Frère Jean-Marie Mérigoux évoquait son charisme de « théo-logien-poète », qui, « par ses ren-contres, a sondé bien des détresses morales et "la condition nocturne de  l’homme"  dans  lesquelles  il voyait aussi poindre la lumière du Christ. Il s’interrogeait sur le lan-gage que l’Église devrait avoir en 

ce monde : saurait-elle le rejoindre et  lui parler de Dieu ? Sa grande idée était qu’il fallait "revisiter" la Bible en essayant de la présenter plus  "poétiquement"  et  de  faire toucher  le  mystère  de  Dieu  plus poétiquement qu’avec des présenta-tions trop exégétiques. » Vivre, ces dernières années, « aux frontières culturelles, sociales et religieuses de l’Église avait avivé son désir de voir l’Église arriver à entrer en dialogue avec "ceux du dehors" ».Le P. André Mariotti a remercié « Georges  de  nous  avoir  si  sou-vent  dérangés  pour  nous  sortir des routes faciles, des routes tran-quilles  qui  n’aboutissent  nulle part. Dans  les pires difficultés,  il a toujours fait effort pour garder un cœur serein. Il est maintenant dans la vraie joie. » Dans quelques mois, le couvent lui consacrera une journée d’hommage.

D. P.-G.

C’est en présence d’une assemblée nombreuse que la messe des ar-

tistes a été concélébrée par les PP. Jean-Pierre Ellul, Yann Pointel, Mickaël Frontini, Alexandre Baccam et Martin Tran. Depuis 2006, après la basilique Saint-Victor et l’église Saint-Charles, c’est au Sacré-Cœur qu’est

proposée cette célébration à la-quelle sont invités les artistes marseillais… et les fidèles.

Une parcelle de créativitéCette année, les peintures de Maÿlis d’Alançon, Les  Mystères joyeux et Les Mystères douloureux, étaient exposées dans le chœur, autour du crucifix. Pendant la célébration, la soprano Béatrice Buiron, les organistes Monique Thus et Christophe Guida, et Michèle Peladan à la mandoline, ont interprété des œuvres de Messiaen, Massenet et Beethoven. La prière pour les artistes dé-funts, composée par le P. Georges Durand, décédé la veille, a été lue par Magali Chapus, responsable du

musée de Notre-Dame de la Garde.« L’orgue,  le  chant,  la mandoline, viennent nous redire que nous te-nons de Dieu cette parcelle de créati-vité, ce don que nous puisons dans sa divinité toute puissante », a rappelé Mgr Ellul dans son homélie. Après avoir rendu hommage au P. André Gence, il a cité le pape Paul VI, en

1965, dans son Message aux ar-tistes, à la fin du concile Vatican II : « La beauté, comme la vérité, c’est ce qui met la joie au cœur des hommes, c’est ce fruit précieux qui résiste à l’usure du temps, qui unit les géné-rations et les fait communiquer dans l’admiration. »

D. P.-G.

La messe des artistesÀ l’occasion de l’entrée en carême, le mercredi des Cendres, la messe des artistes a été célébrée en la basilique du Sacré-Cœur.

Georges Durand, un amoureux du verbeLe Père Georges Durand est décédé le mardi 4 mars dans sa 91e année. Ses obsèques ont été célébréesau couvent des Dominicains le 7 mars.

Lecture de la prière de Georges Durand.

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Le jour de son installation, Mgr Pontier salue le P. Durand.

J.-p.

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11actualité

À deux pas de la place Castellane, le Centre Cormier propose conférences, cours et expositions. Des activités ouvertes à tous.

Le Centre Cormier des Dominicains

L e 18 décembre 2010, la salle de conférences du Centre Cormier était pleine à craquer

pour l’inauguration officielle des tra-vaux du couvent des Dominicains, commencés en 2004. L’après-midi, Mgr Jean-Louis Bruguès prononçait la conférence inaugurale sur le thème « Éthique et politique », en présence de Mgr Pontier et de Mgr Aveline.

Les débutsLe P. Henri-Albert Kühlem, direc-teur du Centre Cormier, venait d’arriver à Marseille. Le provincial lui avait confié une mission : ouvrir la salle polyvalente au public… et la remplir ! « Je ne partais pas de rien. Le P. René Quan organisait déjà, tous les quinze jours, "les conférences du mardi", qui ont continué pendant la première année. Pour faire connaître le  Centre,  nous  avons  commencé avec  "un feu d’artifice" : un dialo-gue  entre  le  cardinal Barbarin et André Comte-Sponville… mais nous n’avons pas pu l’organiser dans la salle, qui ne contient que 160 places. Il a fallu aller dans l’église, qui peut accueillir  500  personnes. » Cela est arrivé d’ailleurs plusieurs fois, notamment lors de la venue d’An-ne-Dauphine Julliand ou du débat avec des candidats de tous les par-tis avant les législatives de 2012.

L’esprit de dialogueLe P. Kühlem a ensuite lancé les conférences de Carême, puis un ci-né-club, qui n’a pas continué pour des raisons financières. « Pour le contenu des conférences, des cours et des forma-tions, nous n’avons pas peur des sujets qui fâchent : c’est très dominicain ! Nos intervenants ne sont pas obligés d’avoir tous les mêmes opinions, cela nous aide à réfléchir. Notre grande perspective, c’est l’amour de la vérité. La vérité, on 

peut s’en approcher en discutant avec tout le monde. Si, aujourd’hui, nous sommes plutôt dans le relativisme, la vérité est accessible, mais toujours dans le dialogue et la discussion. »

L’amour de la vérité« L’amour de la vérité. » Ce n’est pas un hasard si le Centre a choisi le patronyme du bienheu-reux Hyacinthe-Marie Cormier (1832-1916) , 76e Maître géné-ral des Dominicains : c’était sa devise ! Il fut prieur conventuel ou prieur provincial de 1865 à 1880, période durant laquelle il vécut à Marseille. En 1867, il fit appel à l’architecte Pierre Bossan, maître d’œuvre de la ba-silique Notre-Dame de Fourvière à Lyon, pour construire l’église et le couvent. Les travaux purent être menés à bien grâce à la gé-nérosité de Madame Noilly-Prat. Le P. Cormier serait heureux de voir aujourd’hui le couvent res-tauré et la diversité des activités culturelles, spirituelles et intellec-tuelles proposées au Centre.

Des propositions variéesDans cette recherche de la vérité, toutes les pistes sont explorées : histoire, philosophie, psychologie, théologie. Des cours : cette année, Église et repentance, Le fana-tisme, Les chrétiens d’Orient… Les cycles de conférences : Comment les premiers chrétiens ont huma-nisé le monde ? Être chrétien(s) et transformer la société. Une spécia-lité du Centre Cormier est l’Orient chrétien, avec la compétence du

P. Jean-Marie Mérigoux, ancien membre de l’Institut d’Études Orientales du Caire. Autre origi-nalité : les samedis théo-philo. Et, bien sûr, les conférences de Carême (voir page 22). La culture n’est pas oubliée : « L’art  et  la  beauté  sont une autre manière d’orienter notre regard vers le Christ. Actuellement, nous préparons une exposition des peintres allemands. »Le Centre Cormier s’est aussi lancé dans l’aventure des prépas sciences politiques, littéraire et scientifique, avec des cours et des stages intensifs.

Ouvrir le cœur et l’espritDes projets ? Développer le dépar-tement « Orient » et lier le Centre Cormier à Domuni, l’Université dominicaine par Internet. Pour le P. Kühlem, « la prédication est la vo-cation des Frères Prêcheurs et elle se conjugue de différentes manières. Par les activités que nous proposons, nous souhaitons ouvrir le cœur et l’esprit des personnes qui franchis-sent la porte. Et qu’elles trouvent ici, au sein du couvent, un havre de paix propice à la réflexion ! »

Dominique Paquier-Galliard

La salle de conférences du Centre Cormier (160 places), équipée de  moyens techniques et informatiques, est accessible aux personnes à mobilité réduite. Elle peut accueillir des conférences, des expositions, des réunions, des séminaires d’entreprises. 

La salle d’études Hyacinthe-Marie-Cormier, équipée également d’une connexion Internet haut débit, ouverte de 20h à 23h,  est accessible aux étudiants tous les soirs, à partir d’une carte délivrée dès l’inscription.  

En adhérant à l’association, vous soutenez le fonctionnement matériel et financier du Centre Cormier. L’adhésion est obligatoire pour participer aux cours.  Le tarif annuel est de 30 euros. 

La bibliothèque est ouverte au public du mardi au jeudi de 14h30 à 17h30, hors vacances scolaires.

Contact : Centre Cormier, 35A rue Edmond Rostand (6e) Métro Castellane. E-mail : [email protected] Tél. : 04 96 10 07 19. Site Internet www.centre-cormier.com

Dialogue entre le cardinal Barbarin et André Comte-Sponville.

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église à Marseille 12patrimoine

Né à Avignon en 1829, dans un milieu d’artisans d’art (son père était doreur), il se serait pas-sionné pour l’architecture entre 1847 et 1851,

au cours de ses études au grand séminaire d’Avignon. Mais il suspend sa formation sacerdotale en 1851 et il ne la reprendra qu’en 1858-1859. Ses activi-tés, pendant ces années au cours desquelles se si-tuent ses premières réalisations architecturales, à Avignon et dans le Vaucluse, restent mal connues. Il sera présenté comme autodidacte, mais nul ne mettra en doute ses compétences d’architecte, en un temps où la profession n’est pas encore sou-

mise à des exigences de diplôme ou à une expertise de compétence. Il n’est pas exclu qu’il ait pu trouver

alors quelque gagne-pain en étant collaborateur d’un architecte d’Aix ou d’Avignon et suivre ainsi un apprentissage.

Prêtre et architecteIl est ordonné prêtre le 18 juin 1859 à l’âge de trente ans, ce qui est nettement tardif pour l’époque. Mgr Debelay, archevêque d’Avignon, lui aurait « donné l’assurance qu’il lui laisserait toute sa liberté pour s’occuper de ses travaux d’architecture ». De fait, l’abbé Pougnet n’occupera jamais la moindre charge paroissiale et sera quasiment architecte à plein temps jusqu’à sa mort.Bien plus, il quitte son diocèse d’origine pour s’installer à Marseille dès 1862. Il y reprend le grand chantier de l’église de Saint-Vincent-de-Paul Les Réformés sur de nouvelles élévations qu’il trace aussitôt. Il concevra aussi l’église Saint-Trophime de la Cabucelle. Il manifeste une étonnante fécondité entre 1862 et 1881. Il multiplie les plans d’églises paroissiales et de cha-pelles de couvents, de pensionnats ou de pèlerinages, de style néogothique ou néoroman. Il est en particulier l’auteur de la vaste église de l’abbaye de Frigolet, de celles de Castellane et de Rians, de Notre-Dame de Beauregard à Orgon, bien connue des usagers de l’« autoroute du soleil », voire de sept églises dans le diocèse de Moulins, au centre de la France. Il refuse en revanche

Un Marseillais méconnu, l’abbé Joseph Pougnet (1829-1892)L’abbé Pougnet occupe, par son statut sacerdotal, une place qui, sans être unique, est atypique dans l’architecture religieuse française du XIXe siècle.

Joseph Pougnet (1829-1892) prêtre-architecte ou le Moyen Âge et l’Orient revisitésde Régis Bertrand dir., Nicole Balsan, Annie Regond, Jean-Michel Sanchez, Bernard Thaon. Marseille, La Thune, 2013, 182 p., 18 €.

les commandes de bâtiments civils et semble ne pas dissocier son travail d’architecte de son statut sacerdotal.

Au Proche-Orient et au MaghrebIl séjourne en Algérie brièvement en 1868 puis en 1873-1874. Il y rencontre Mgr Lavigerie, dont il va devenir l’architecte attitré. À sa demande, il s’établit de 1881-1882 à 1888 en Afrique du Nord. En 1883, il effectue un voyage au Proche-Orient où il trace le projet d’une église à Bethléem et d’une autre à Jérusalem, sur la Via Dolorosa, mais elles ne seront achevées qu’après sa mort sur des plans modifiés. Au Maghreb, il réalise, outre la résidence d’Alger et le collège de Tunis des Pères blancs, la basilique Saint-Augustin d’Annaba et la cathédrale de Carthage (aujourd’hui centre culturel Acropolium). Il revient en France en 1888, sans doute à cause de problèmes de santé, et se réinstalle à Marseille. Il y meurt le 2 avril 1892. Son principal collaborateur et disciple, Théo Dupoux (1849-1924), construira à son tour plusieurs églises à Marseille, et sera l’architecte initial de la basilique du Sacré-Cœur du Prado.

Créateur et historien de l’artJoseph Pougnet a construit environ quarante-cinq églises ou chapelles, record qui n’est alors égalé dans le sud-est français que par le Lyonnais Pierre Bossan (1814-1888), l’archi-tecte de la basilique de Fourvière et à Marseille de l’église des Dominicains. Comme ce dernier, le souci d’unité d’ensemble et de création glo-bale de l’abbé Pougnet l’a conduit à dessiner des œuvres qui relèvent des arts décoratifs : car-tons de vitraux, de peintures murales, autels

X. D

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Basilique d’Hippone.

Notre-Dame de Beauregard

à Orgon.

Bâtiments construits par Pougnet à Sénanque.

m. b

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Det

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13

L ’abbé Vidal, curé de la paroisse, avait entrepris

en 1849 la reconstruction de la petite église héritée de l’ancien couvent des « réfor-més » (les augustins réfor-més), qui a laissé son nom à l’édifice actuel. Le projet fut mis au concours et celui de Reybaud fut retenu. Auteur à Marseille de l’église d’En-doume, des chapelles de la Vierge et du Sacré-Cœur de Notre-Dame-du-Mont, de l’Or-phelinat Vitagliano, François Reybaud entreprit de visiter les grandes cathédrales d’Île-de-France, Champagne et Picardie. Le chantier, ouvert en 1855, fut interrompu en 1862 par la « retraite » de Reybaud, peut-être à la suite d’un fort dépassement du devis. C’est alors que l’abbé Vidal fit appel à Joseph Pougnet. Le nouvel architecte dut se conformer au projet général de son prédécesseur, qu’il modifia cependant sur plusieurs aspects, et il se

réserva une entière liberté pour ce qui concernait les détails et les ornements.En 1867, le chœur et le tran-sept étaient construits et les nefs amorcées jusqu’à la se-conde travée. Le 19 mai 1867, l’inauguration partielle du mo-nument par Mgr Place révéla les proportions harmonieuses de l’édifice et son exceptionnelle luminosité.La guerre de 1870 suspendit les travaux. Le chantier reprit en 1875. En septembre 1886, le monument fut ouvert aux fidèles. Il fut consacré le 28 no-vembre 1888 par Mgr Robert.

Les travaux de décoration se poursuivirent de 1888 à 1901, sous la direction d’Antoine Adam, élève de l’abbé Pougnet, après la mort de ce dernier. Mais le vaste projet sculptural ne fut pas réalisé, la ville ayant retiré sa participation financière. La maquette de la façade, érigée sur le tombeau de l’abbé Vidal dans le collatéral gauche, révèle le vaste programme iconogra-phique imaginé par Pougnet.

Un artiste completBien que Reybaud ait exécuté le projet général et les bases de l’édifice, Joseph Pougnet a eu le grand mérite de réaliser les trois quarts de la construction et sa décoration. Il a su retoucher avec beaucoup de pertinence le projet de Reybaud et a donné à cette église sa physionomie. Il a voulu en faire une synthèse des grandes caractéristiques du go-thique français, tenant compte en particulier des recherches de la cathédrale idéale par Viollet-Le-Duc.

Un Marseillais méconnu, l’abbé Joseph Pougnet (1829-1892)

L’église des Réformés, le grand chantier marseillais de Joseph Pougnet

L’église Saint-Vincent-de-Paul, dite des Réformés, est sans doute la réalisation la plus connue de l’abbé Pougnet. Pourtant, elle n’est pas entièrement son oeuvre, puisqu’il a dû reprendre le parti général et même le chantier d’un architecte précédent, François Reybaud.

L’abbé Pougnet a aussi conçu les vitraux et le mobilier liturgique. Les verrières de l’atelier Didron, le plus célèbre pour le néogothique français, constituent le plus vaste ensemble de vitraux historiés du XIXe siècle marseillais. Le marbrier Jules Cantini a livré les autels, le grand orfèvre parisien Poussielgue le grand ostensoir en vermeil d’un mètre de hauteur, réalisé en 1870 sur les dessins de Pougnet.

Pougnet s’est révélé aux Réformés, comme à Saint-Michel de Frigolet, autre de ses chefs-d’œuvre, un artiste complet dessinant à la fois l’édifice, son dé-cor et son mobilier.

Régis Bertrand et Jean-Michel Sanchez

(Saint-Nicolas de Myre), chaires, stalles, buffet d’orgue, vases sacrés, ostensoir.Membre de la Société française d’archéologie, il a publié aussi des travaux d’histoire de l’art provençal. Mais il n’a pas eu le temps d’achever le grand manuel d’iconographie sacrée qu’il pro-jetait. Il s’est aussi penché sur l’histoire du chant religieux. Condisciple de Théodore Aubanel, il fut membre du Félibrige. Frédéric Mistral a évo-qué une excursion archéologique qu’Alphonse Daudet et lui firent en sa compagnie.

La redécouverte de son œuvreL’abbé Pougnet a laissé une oeuvre dont l’in-térêt a été longtemps sous-estimé à cause du discrédit que les générations suivantes ont fait peser sur les monuments de styles néo-médiévaux. Les créations de l’abbé Pougnet sont progressivement réévaluées, car elles sont désormais perçues comme autant de réinter-prétations inventives et de grande qualité de l’architecture et des arts décoratifs de ce Moyen Âge qui le passionnait. Ses réalisations

africaines en constituent sans doute l’aspect le plus original. Ses deux grandes églises de style « byzantin et mauresque » constituent des ten-tatives exceptionnelles d’intégration de formes et décors orientaux à un sanctuaire chrétien.L’abbé Pougnet était jusqu’ici absent de tous les répertoires d’architectes. Un ouvrage qui vient de paraître comble cette lacune et lui restitue sa place dans l’art du XIXe siècle.

Régis Bertrand

J.-M

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chez

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église à Marseille 14actualité

Un nouvel espace, une nouvelle adresse, un nouvel aménagement, une page Facebook. Et aussi une nouvelle charte

et une reconnaissance de notre action par une convention avec l’AMU (Aix-Marseille Université). Tout cela avec cet axe : « Chaque étudiant étranger est une chance pour Marseille ! »

échange de compétencesPassé la porte du 1 rue de l’Étoile (1er), des « Bienvenue » en sept langues signalent le grand escalier rouge qui mène au cœur de la Maison EME.À l’arrivée, au deuxième étage, une signalisation oriente vers l’accueil : l’étudiant s’y inscrit pour les activités dont il a besoin, en même temps qu’il s’engage à mettre ses compétences au service de l’association, dans un esprit de réciprocité (une des valeurs d’EME). Désormais, il n’est plus seul et « fait partie de la famille ». De là, direction salle « Europe », lumineuse, aux cou-leurs blanches et rouges, équipée pour les cours collectifs d’expression anglaise et les grandes rencontres de la Maison. La salle « Afrique »,

elle, constitue l’espace étudiant, aux fauteuils et tables de salon blancs, verts et oranges, une bi-bliothèque, un planisphère et un mur de photos, miroirs des 22 nationalités que compte l’Escale et des rencontres inter-étudiants le samedi ou le dimanche. Cet espace jouxte une cuisine et une salle-à-manger où, chaque après-midi, se déroule un des temps fort de la Maison, la pause thé de 16 h : toutes affaires cessantes, étudiants et bé-névoles ont le plaisir de se retrouver pour faire connaissance et élaborer des projets.

Un lieu de fraternitéAutre direction, la salle « Asie » où se dérou-lent les coups de pouce en maths, expression française, correction de mémoires et de thèses, démarches administratives, écoute…La dernière salle « Amérique », ou salle

d’études, équipée en informatique et wifi, at-tire les étudiants désireux d’être initiés à la bureautique ou recherchant un lieu propice au travail dans un cadre de silence.Ainsi du mardi au vendredi, de 15 h à 19 h, la Maison vit au rythme des étudiants : tantôt silencieuse, tantôt joyeuse, retentissante de plaisanteries et de rires. Lieu de rencontres, où la fraternité se construit, l’Escale est perçue par les étudiants étrangers comme un lieu de répit et d’ancrage dans la ville où « ils peuvent sortir de la carcasse estudiantine, se libérer et être joyeux », comme le résume Rémy.« C’est une famille où on partage nos histoires, on retrouve le moral face à la séparation d’avec notre famille et l’environnement du pays, et où on peut prendre des initiatives, ce qui nous permet de donner le meilleur de nous-mêmes », estime Youssef.Quant aux bénévoles, ils y sont heureux. « Cela m’apporte beaucoup, notamment par des rencontres avec des bénévoles qui sont très enri-chissantes et avec des jeunes qui sont très positifs. Je fais des choses que j’aime. Les étudiants sont intelligents et travailleurs », se réjouit Jean.Quelle perspective pour l’avenir ? « Qu’il n’y ait plus d’étudiants en difficulté ou isolés à Marseille, qu’ils soient accueillis, bien formés, autonomes et que, sensibilisés à la solidarité, ils s’engagent au service des autres. »Que faut-il pour cela ? Un plus grand nombre de bénévoles, jeunes, actifs ou retraités, pour aider des jeunes en difficulté, venus d’ailleurs, à réussir leurs études.

Guy Febrer

Contact : [email protected] 19 43 52 55 ou 04 88 86 08 51 (heures d’ouverture) et page Facebook.

Un lieu d’accueilComme son nom l’indique, Escale Marseille Etudiants (EME), que l’on peut prononcer avec affection « Aime », avec une pointe d’idéal « Aimer », ou plus prosaïquement : EME, est un point de rencontre pour des jeunes qui se trouvent à Marseille pour quelques années d’études universitaires. C’est d’abord un lieu d’accueil où des bénévoles se font un plaisir, à tour de rôle, de mettre à l’aise des étudiants à la recherche d’informations, de conseils et de « coups de pouce ».

Sont proposés : informations sur Marseille et ses découvertes, conseils pour les inscriptions, les papiers à remplir, les dossiers à compléter, appuis en matière de compléments d’études en langues, en maths, en informatique ou encore en philosophie, aide matérielle, sous forme de colis alimentaires mensuels. L’Association EME est non confessionnelle. Elle se fait connaître, chaque année, par le bouche à oreille, à de nouveaux étudiants.

Elle est située au 1 rue de l’Étoile (1er), une petite rue parallèle à la rue d’Aix, longeant l’église Saint-Théodore, près de la Porte d’Aix. Renseignez-vous auprès des étudiants de votre université, ils seront heureux de vous l’indiquer et vous inviteront sûrement à une soirée comme ils savent les organiser. Bienvenue à tous !

Raphaël Deillon

Un nouveau look pour Escale Marseille ÉtudiantsAprès cinq ans d’existence, Escale Marseille Étudiants passe à une nouvelle étape de son histoire. Visite guidée de la nouvelle Maison EME.

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15l’événement

Voilà longtemps que la Pastorale familiale du diocèse de Marseille, emmenée par Christophe et Sylvie Davieau, rêvait

d’un événement qui permette aux Marseillais de se retrouver pour célébrer ensemble la beauté et la richesse du lien familial. Grâce au travail d’une vingtaine de bénévoles, avec le soutien de Mgr Pontier et de son auxiliaire, Mgr Aveline, le rêve deviendra réalité à la rentrée prochaine. Les 26, 27 et 28 septembre 2014 se tiendra la première édition de « Famiho » (« famille » en provençal), l’autre nom de ce festival diocésain, autour du thème : « La famille dans le cœur de Dieu. »

Pour que souffle l’esprit de familleCe n’est pas un hasard si le festival « Famiho » doit se dérouler peu de temps avant le Synode extraordinaire sur la famille, prévu pour oc-tobre 2014 à Rome. L’événement marseillais s’inscrit clairement dans cette dynamique d’Église, qui reconnaît la famille, spécialement en ces temps de crise économique et sociale, comme l’ultime refuge de tout homme, en particulier du plus fragile. C’est que la famille est le lieu par excellence où se vivent les valeurs universelles d’accueil, de partage et de fraternité : accueil de chacun dans ce qui fait sa richesse et sa diffé-rence ; partage entre tous des biens matériels et immatériels ; fraternité dans la joie d’être en-semble et dans le lien solidaire entre générations.

Face aux grands enjeux actuels, les organisateurs du festival du diocèse de Marseille ont une certitude : leur ville, plus que toute autre, peut témoi-gner de l’importance sociale d’une réalité familiale heureuse, au cœur même d’un paysage culturel et spirituel métissé. Avec de nombreux Marseillais, ils souhaitent aujourd’hui cultiver et fêter cet « esprit de fa-mille », ciment de la vie en société. « Famiho » est une réponse à cette attente, pour que souffle ce vent nouveau sur la cité phocéenne.

Un festival ouvert à tousLe festival du diocèse de Marseille, s’il est une initiative de la communauté chrétienne catho-lique locale, n’en demeure pas moins un événe-ment ouvert à tous, croyants et non croyants, de toutes générations, de toutes conditions. Dans cet esprit d’ouverture et de diversité qui anime le festival, le diocèse souhaite associer à l’événement les différentes composantes – communautés religieuses, acteurs de l’enseigne-ment, mouvements de jeunesse, associations caritatives… – qui font la richesse du paysage social-chrétien d’une ville telle que Marseille.

De cette manière, « Famiho » veut proposer un cadre privilégié et convivial de rencontres et d’échanges autour du thème de la famille et de ses déclinaisons : amour conjugal, éducation, insertion, lien intergénérationnel, foi, etc. Pour cela, l’événement a été imaginé, sur le plan pra-tique, autour de trois axes :• l’accueil, par le rassemblement des Marseillais en un lieu emblématique de la ville, autour de la cathédrale et de l’église Saint-Laurent, sur l’esplanade du J4 (aux abords du Mucem) où se dérouleront les temps forts – spirituels, in-tellectuels et culturels – de la programmation ;• le partage, par la rencontre et l’échange entre les participants dans le cadre d’un forum des mouvements et associations, d’animations pour tous les âges, de conférences et de débats ;• la fraternité, à travers des festivités di-verses : concerts, spectacles, célébrations…

Et si, à ce stade, le programme n’est pas encore bouclé, nous pouvons néanmoins vous révéler d’ores et déjà que le festival débutera en mu-sique le 26 septembre au soir par un concert du groupe de pop louange « Glorious » et se clôturera, deux jours plus tard, par la messe de rentrée du diocèse, en présence de Mgr Pontier et de Mgr Aveline.En attendant la suite...

Le comité d’organisation du Festival Famiho

À suivre sur le site du diocèse

« Famiho » a besoin de votre soutien !Pour pouvoir offrir un festival gratuit, ouvert à tous, qui soit à la fois un lieu d’accueil, de partage et de fête autour de la famille, le comité d’organisation s’en remet à votre générosité. Votre participation, même modeste, serait précieuse !

Vous pouvez faire un don à l’Association diocésaine de Marseille, qui délègue  à la Pastorale familiale la coordination et l’organisation de « Famiho », en adressant votre chèque à : Sylvie Davieau – 15 avenue Tempier – 13013 Marseille.Merci d’indiquer vos coordonnées complètes (nom, adresse, éventuellement adresse email). Ce don fera l’objet d’un reçu fiscal.

T e M P S F o r T A V A n T L e S Y n o D e S u r L A F A M i L L e

« Famiho », le festival du diocèse de Marseille

Depuis plusieurs mois, la Pastorale familiale, soutenue par le diocèse de Marseille, travaille d’arrache-pied à l’organisation d’un festival sur le thème de la famille. Nom de code de cet événement organisé autour de La Major, en septembre prochain : Famiho !

De gauche à droite : Denis et Edwige Roux, membres du comité d’organisation, Sylvie et Christophe Davieau, responsables de la Pastorale familiale.

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16 église à Marseille

vie du diocèse

Actualité de la doctrine sociale de l’église

Pour répondre aux grands mouvements de l’économie et de la société française, 

l’Église ne définit pas un modèle spécifique qui permettrait de sortir de la crise, de créer des emplois ou de retrouver la croissance. Mais son apport est encore plus fondamental en portant un « humanisme intégral et solidaire ». L’Église chemine avec toute l’humanité au long des routes de l’histoire, tout particulièrement quand les tracés deviennent incertains.

Plus que jamais, ses principes reposent sur la primauté de la dignité de la personne humaine, mise à mal par les difficultés de conditions de vie de familles dans le besoin, du souci du bien commun quand l’intérêt général se perd dans la défense des intérêts particuliers, de la destination universelle des biens, car la première origine de tout bien est l’acte de Dieu lui-même. Chaque homme doit pouvoir bénéficier du bien-être nécessaire à son plein développement. C’est pourquoi l’Église cultive une vision de l’économie inspirée des valeurs morales de partage et de solidarité. Le principe de base de subsidiarité est protecteur des plus faibles et s’impose à tous. L’Église souligne les vertus de la participation, « devoir que tous doivent constamment exercer en vue du bien commun ».Au cœur de sa doctrine, le principe de solidarité transforme les structures du péché en vertu morale. La vérité, la liberté, la justice sont les valeurs fondamentales de la vie sociale. Dans les « res novae » du monde du travail et de la vie économique, la doctrine sociale de l’Église est d’une étonnante modernité.

Les princes qui nous gouvernent, les entrepreneurs, les syndicalistes, les associations portent souvent la même ambition sans toujours faire le lien avec le message qui, de l’Ancien Testament aux encycliques les plus récentes, exprime la même continuité d’une profonde unité au service « de l’entière vérité de l’homme ».

Comité diocésain économique et social

Les étudiants et jeunes professionnels de Marseille vont participer au pèlerinage national en Terre sainte proposé par

les évêques de France. 2000 pèlerins sont attendus. Un pèlerinage en Terre sainte, c’est beaucoup plus que les autres pèlerinages. C’est l’assu-rance d’ancrer profondément sa vie spirituelle, de fonder solidement sa foi. C’est ce que vont vivre des étudiants et jeunes pros marseillais du 23 juillet au 2 août.

Au programme :10 jours de pèlerinage en diocèse• 2 jours dans le désert du Néguev• 4 jours en Galilée avec hébergement

dans les familles d’une paroisse catholique• 1 jour à Bethléem• 3 jours à Jérusalem

4 temps forts communs pour tous les jeunes Français avec des célébrations :

• au bord du lac de Tibériade• à Bethléem• à Jérusalem

Vous la priez déjà ou vous souhaitez la prier avec d’autres ?

Vous voulez « habiter » l’église de votre quartier ? Vous voulez être aidé(e) ? Alors, ce stage est pour vous ! Une session de liturgie sur la Prière des Heures est orga-nisée du mercredi 20 août à 17 h au dimanche 24 août à 14 h à l’abbaye Notre-Dame

des Neiges, en Ardèche (notre photo). Au cours de ce stage, vous pourrez partager la prière de la communauté monastique et vous découvrirez :• La Prière des Heures, sa structure et son histoire, la dynamique d’une Heure de l’Office, la richesse des Psaumes, des Hymnes.• Comment chanter ? Le corps, l’aplomb, la respira-tion, la technique vocale.• La Parole de Dieu, sa place, sa profération.Différents ateliers vous seront proposés : psalmodie, travail corporel, liturgie, Liturgie des Heures, Parole, chant choral, mise en œuvre d’un Office.

Inscriptions avant le 1er juillet

Stage Liturgie des HeuresSœur Odette Sarda63 route des Camoins13011 [email protected]

Frais pédagogiques : 100 €.Frais de séjour à la discrétion de chacun.Chèques à l’ordre de l’Abbaye Notre-Dame des Neiges.

Abbaye Notre-Dame des Neiges07590 St-Laurent-les-BainsTél. : 04 66 46 59 00notredamedesneiges.com

Jeunes : pèlerinage national en Terre sainte

La Prière des Heures

Renseignements : http://www.jeunes-catholiques-marseille.com/spip.php?article426

Contact : [email protected]

Inscriptions : http://terresainte2014.venio.fr/inscription.php?groupe_id=48

Aidez les jeunesPour qu’un maximum de jeunes de notre diocèse puissent vivre ce temps fort, vous pouvez les aider en adressant un don à : Pastorale des jeunes 5 place Caire – 13012 MarseilleChèque à l’ordre d’EJP-ADM (reçu fiscal sur demande).

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Fiche Commentaires 4

Pour bien comprendre ce qui est en jeu dans ces actes ecclé-siaux, il importe de s’arrêter sur la notion de sainteté. Cela nous permettra de découvrir que l’honneur qui est fait à quelques-uns (les saints recon-

nus), c’est pour le service de tous. Car la sain-teté n’est pas une récompense pour de « bons et loyaux services », mais une vocation qui concerne chaque baptisé. « Aussi, dans l’Église 

tous, qu’ils appartiennent à la hiérarchie ou qu’ils soient régis par elle, sont appelés à la sainteté… » [Vatican II, Lumen gentium, n. 39]. Le pape François interpellait la foule, lors de l’Angélus du 16 février : « Voulons-nous devenir des saints ? Oui ou non ? » La foule lui répondait, on s’en doute : « Oui ! ».

La sainteté, notre vocationSeul, Dieu est saint ; tous, nous sommes appelés à le devenir. Non pas demain, dans un au-delà qui ne nous appartient pas encore, mais aujourd’hui, dans le présent que nous construisons. C’est le sens même de notre « être chrétien », son fonde-ment. Le saint, du moins celui qui le devient, c’est l’homme, notre proche, notre

Le samedi 15 février a été ouvert, à Marseille, le procès en béatification de Sœur Anne-Madeleine Rémuzat (1696-1730). Le 27 avril, Jean XXIII et Jean-Paul II seront canonisés. Quelques exemples parmi beaucoup d’autres.

B é A T i F i c A T i o n , c A n o n i S A T i o n

Tous appelés à la sainteté

Cor

inne

Mer

cier

/Cir

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voisin, notre frère, habité par l’amour de Dieu, saisi par lui, pétri par sa Parole, qui partage notre condition sans en fuir une seule réalité [embûches, difficultés, peines, tentations, joies, courage, misères ou réussites…]. Il ne cherche pas un refuge hors du monde ; il ne se complaît pas dans un refus du monde ; il ne s’épa-nouit pas dans une coupure d’avec le monde. Son lien à notre monde, son insertion dans notre monde sont actes de sa foi. Il grandit dans le monde ; il croît par son « être-au-monde » ; il se développe au sein du monde : il est nourri de ses aspirations, de ses joies, de ses détresses, de ses bévues, mais aussi de ses grandeurs.Le saint se trompe, chute, manque… mais confiant en Celui qui l’appelle, il se relève, reprend sa route, instruit par tout cela, pour aller vers le terme qui l’attend. Le saint, à la suite de Jésus, porte sa croix (son péché, le péché du monde) non comme un fardeau impossible et imposé, mais comme une épreuve choisie et donnée pour le fortifier ; et lorsque lui aussi choit, il tombe la face tour-née vers le ciel, comptant sur le secours qui ne pourra lui faire défaut… Le saint n’abandonne pas car il se sait non-abandonné.

Le saint, image de Dieu vivantLe saint poursuit sa marche hésitante parce qu’il est à l’écoute du pas de Celui qui chemine à son côté. Il progresse même à tâtons, parce qu’il se sait guidé par Celui qui ne peut ni se tromper ni le tromper. Le saint, c’est l’homme d’aujourd’hui, dont l’aujourd’hui dit la présence accompagnante de Dieu.Le saint, ni héros ni surhomme, mais homme serein en Dieu, confiant en Dieu, s’appuyant sur Dieu et non sur lui-même. Le saint ne s’éloigne pas du monde, il se plonge dans le monde, afin de plonger, par lui, le monde en Dieu. Le saint ne se confond pas avec une « image pieuse », morte d’avoir oublié de vivre ; il est l’image de Dieu, vivant parce que vainqueur de la mort, donc une approche pour notre monde de la réalité même de Dieu à l’œuvre au cœur de son existence. Comme le dit le cardinal Suhard : « La sainteté est non seulement le modèle, mais la condition unique d’un engagement valable du chrétien. »Vouloir être un saint n’est pas orgueil mais prise au sérieux de ma condition d’homme pécheur, sauvé en Jésus Christ, fortifié par l’Esprit, appelé par le Père. Être un saint devrait, doit être, le désir unique et mobilisateur de tout chrétien. Notre époque a besoin de saints, a besoin d’hommes et de femmes qui, loin de faire fuir, rapprochent de Dieu et qui, par leur vie même, font communiquer avec lui. Devenir saint, ce n’est pas se perdre dans le ciel ; c’est marcher en se laissant diriger par le ciel.

Sr Anne-Madeleine Rémuzat, l’apôtre du culte du Sacré-Cœur à Marseille.

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Une procédurePour aider chacun à répondre à cette vocation, à toutes les époques, l’Église a proposé des che-minements d’hommes et de femmes qui se sont révélés des veilleurs dans la nuit de la croix, tendus vers l’aube de la résurrection, des té-moins du Royaume en train d’advenir. Elle les a désignés pour que, tous, nous le devenions. Sa manière de procéder a évolué dans l’histoire.Au début, les saints furent choisis par des communautés restreintes, sans enquête ni ju-gement. L’évêque ratifiait ce choix. Au XIIIe siècle, le pape se réserve le droit de procéder aux canonisations. « La pression d’un groupe limité de fidèles devient insuffisante. Il faut mener un procès devant un tribunal, donc mettre  en  branle  tout  un  appareil  juridique, dont les règles se préciseront et se complèteront jusqu’à la constitution d’Urbain VIII, [Caelestis Jerusalem], en 1634, qui formulera les normes d’une procédure » (P. Delooz), qui sont restées en vigueur jusqu’à des réformes récentes (Jean-Paul II, Constitution Divinus perfectionnis ma-gister en 1983 ; Congrégation pour les causes des saints, Instruction Sanctorum Mater). C’est Urbain VIII qui consacre la distinction, déjà existante, entre saint et bienheureux. Un bienheureux est une personne de foi qui a pra-tiqué les vertus naturelles et chrétiennes, de façon exemplaire, voire parfois héroïque. Sa vénération publique est autorisée localement, ou universellement. Pour un saint (nécessité de la reconnaissance de deux miracles dus à son intercession), cette vénération est universelle.

Les étapes d’une béatificationLe point de départ est la réputation d’une vie vertueuse ou du martyre, reconnue par tous. Dès ce moment, n’importe quel chrétien ou un

diocèse ou un institut religieux peut demander l’ouverture du procès qui conduira à la béatifi-cation, puis à la canonisation. Le postulateur rédige et présente à l’évêque compétent (d’ordinaire celui du lieu du décès) la demande pour l’introduction de la cause et indique les témoins à interroger. L’évêque effectue une enquête préliminaire et, avec l’accord du Saint-Siège, il procède par décret à l’introduction de la cause et à la constitution du tribunal (dont tous les membres prêtent serment et sont tenus au secret). Le tribunal enquête sur la vie, les vertus et la réputation de sainteté. Il interroge les témoins. Il étudie les écrits et les confie à des experts (théologiens, historiens,…). Ensuite, le dossier est déposé à la Congrégation pour la cause des saints, à Rome, qui le valide par décret, qui authentifie le (ou les) miracle(s)… Enfin, peut avoir lieu la déclaration de béatification.

Cela nécessite, beaucoup de temps, beaucoup de travail, de nombreuses personnes… et donc cela a un coût. C’est pourquoi la Congrégation a mis en place une « grille de référence », pour éviter une discrimination par l’argent. « Ce nou-veau règlement devrait permettre à la congréga-tion, a précisé le cardinal Amato, de répondre à d’éventuelles demandes pour des causes méritant des subventions » (17 janvier 2014).

La sainteté est offerte à tous. Elle est une dyna-mique qui nous prend là où nous sommes pour nous conduire en Dieu, par le don de sa grâce et le simple accueil de notre part. La sainteté n’est pas un état, c’est un devenir, un à-venir, qui s’ouvre à nous dès maintenant.

Jean-Luc Ragonneau, s.j.

Canonisation équipollentePour une telle canonisation, selon la doctrine depuis Benoît XIV, sont nécessaires trois éléments : la possession antique du culte, la constante et commune attestation d’historiens dignes de foi sur les vertus ou sur le martyre, et la renommée ininterrompue de prodiges. Si sont satisfaites ces conditions, le Pontife suprême, de son autorité, peut procéder à la canonisation équipollente, c’est-à-dire à l’extension à l’Église universelle de la récitation de l’office divin et de la célébration de la messe « sans aucune sentence formelle définitive, sans avoir conduit aucun procès juridique, sans avoir accompli les cérémonies habituelles ».La pratique de la canonisation équipollente a toujours été présente dans l’Église et pratiquée régulièrement, même si ce n’est pas fréquent.www.jesuites.com

Je me mettais devant les yeux l’image d’un saint que je me proposais d’imiter jusque dans les plus petits détails, comme un peintre copie exactement un tableau de Raphaël. Je me disais toujours que, dans tel ou tel cas, Louis agirait de telle ou telle manière, ou bien qu’il ne ferait pas ceci ou cela, etc. Mais c’est un fait que je n’arrivais jamais à accomplir ce que je m’étais imaginé pouvoir faire et je m’inquiétais. C’est un mauvais système. « De la vertu des saints, je dois prendre la substance et non les accidents » [souligné par l’auteur]… Je ne dois pas être la reproduction raide et étriquée d’un modèle, si parfait soit-il. (Jean XXIII, Journal)

Si vous voulez vraiment servir, laissez le Christ régner dans vos cœurs, vous aider à faire des choix, à grandir dans la possession de vous-mêmes, vous fortifier dans les vertus, surtout vous remplir de sa charité, vous conduire sur le chemin qui mène à la condition de l’homme parfait ! N’ayez pas peur d’être des saints ! Telle est la liberté par laquelle le Christ nous a libérés [Galates 5, 1] ! (Jean-Paul II, Saint-Jacques de Compostelle, 19 août 1989).

Des commentaires

Au tombeau de saint Eugène de Mazenod.

D.p

.-G.

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19histoire de l’Église

Le Pasteur d’HermasD’après un document de l’Église ancienne, « Hermas écrivit Le Pasteur lorsque son frère Pie, l’évêque, était assis dans la chaire de Rome ». Reposant sur cinq visions et dix paraboles, ce livre mystérieux semble avoir été écrit à des époques différentes au cours du IIe siècle. Son titre provient de la cinquième vision où apparaît « l’Ange de la repentance », un homme habillé en pasteur, la besace à l’épaule et la houlette à la main. Hermas délivre un ensemble de préceptes illustrant la morale des premières communautés chrétiennes.

demande de lutter, de demander, de toujours prier. Si les demandes sont faites avec foi, si elles sont pures et invoquent les biens du Seigneur, nous devons croire qu’il les exau-cera : « Aie confiance que Dieu exaucera toutes tes prières. Et si un jour tu as demandé quelque chose au Seigneur et qu’il tarde à te l’accorder, ne sois pas ébranlé de ce que la prière de ton âme n’a pas été exaucée tout de suite. De toute façon, c’est en vue d’une épreuve ou à cause d’une faute que tu ignores que tu tardes à être exaucé. Ne cesse donc pas de demander ce que ton âme souhaite et tu l’obtiendras […]. Le Seigneur est miséricor-dieux et il exauce tous ceux qui le prient sans hésitation. »

La joie chrétienneLe chrétien est un homme joyeux. Il porte l’Esprit Saint qui prie en lui, et l’invite à s’éle-ver vers Dieu. La tristesse n’est pas aimée de l’Esprit Saint. La prière de celui qui porte la tristesse ne monte pas sur l’autel, la tris-tesse empêche la vraie prière : « Éloigne donc de toi la tristesse et n’étouffe pas l’Esprit Saint qui habite en toi. Car l’Esprit de Dieu qui a été donné à ta chair ne supporte ni la tristesse ni le manque d’espace […]. Revêts-toi donc de la gaieté qui plaît toujours à Dieu et qu’il accueille favo-rablement, fais-en tes délices. Tout homme gai fait le bien, pense le bien et méprise la tristesse. L’homme triste fait toujours le mal […]. La prière de l’homme triste n’a pas la force de monter à l’autel de Dieu. »

Bernard Lorenzato

L A V i e S P i r i T u e L L e c H e Z L e S P r e M i e r S P È r e S D e L ’ é g L i S e ( 7 )

La mission de prêcher la pénitenceLe Pasteur présente l’Église sous les traits d’une vieille matrone, en habits éblouissants, qui ne cesse de rajeunir jusqu’à devenir une jeune mariée. Cette jeune épouse exhorte Hermas à annoncer à tous une pénitence. Tout au long du récit, une tour est érigée, symbole de l’Église. La fin de sa construction marque son accomplisse-ment et l’entrée des élus en son sein.Pour les pécheurs, il est encore temps de se convertir, après il sera trop tard. À l’époque, le baptême est considéré comme l’unique sa-crement du pardon. Pour ceux qui ont brisé le sceau baptismal, Hermas, au cours de ses visions, reçoit la mission de prêcher une nou-velle pénitence afin que les pécheurs puissent être admis dans la construction de la tour.« Le Seigneur a institué une pénitence. Car le Seigneur connaît les cœurs […], il connaît la fai-blesse des hommes et les multiples intrigues du diable. »La tour, c’est-à-dire l’Église, est construite de pierres diverses : certaines y trouvent naturel-lement leur place, ce sont les saints, ceux qui ont gardé pur leur baptême ; d’autres doivent être retaillées pour s’adapter à la construction en cours, ce sont les pécheurs qui ont brisé le sceau baptismal : « Nettoie avec soin ces pierres et emploie à la construction de la tour celles qui peuvent s’ajuster aux autres. »

Avant de prêcher la pénitence, Hermas est in-vité à prier pour la rémission de ses fautes ainsi que pour celles de sa maison : « Cesse de supplier seulement pour tes fautes ; supplie aussi pour la justice, afin d’en obtenir un peu pour ta maison. »

Il comblera la prière de ton âme.Grâce à la prière, l’homme fait connaître au Seigneur sa vie : « Vous vous en êtes remis de vos soucis au Seigneur, il les dissipera. »La prière s’accompagne de la foi et de la crainte du Seigneur. Elle ouvre à une vie vertueuse dans la paix et la charité, par la visite des ma-lades et des pauvres. Elle reprend aussi les pé-cheurs. Le priant devient ainsi un bienheureux : « Ne fais rien de mal dans ta vie et sers le Seigneur avec un cœur pur. Observe ses commandements en marchant selon ses préceptes et qu’aucun mau-vais désir ne monte à ton cœur. Aie confiance en Dieu ; crois que, si tu agis ainsi en le craignant et en t’abstenant de toute mauvaise action, tu vivras pour Dieu […]. Le Seigneur habite dans les hommes qui aiment la paix ; car, en vérité, la paix lui est chère ».Celui qui prie s’en remet entre les mains du Seigneur, il sait qu’il ne l’abandonnera pas, car Dieu est un Père qui prend soin de ses enfants et il exauce les prières de ceux qui se tournent avec confiance vers Lui : « Prie Dieu avec confiance et tu connaîtras sa grande miséri-

corde ; il n’aura garde de t’abandonner, au contraire,  il comblera la prière de ton âme […]. Prie le Seigneur et tu ob-tiendras tout ; aucune de tes prières ne sera repoussée, si toutefois tu pries le Seigneur avec confiance ».

Ne pas se découragerLa vie spirituelle connaît des moments de sécheresse, le croyant a l’impres-sion que Dieu ne l’écoute pas. Hermas l’invite à ne pas se décourager, il lui

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Une tour construite de pierres diverses.

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20 église à Marseille

culture et médias

Les livres du moisLe film du mois, par Jacques Lefur

Aux sources de l’Église de ProvenceÎles de Lérins, Arles, Marseille et Riez… de Bernard Lorenzato et Olivier Pety

C et excellent petit volume, dans sa nouvelle édition, vient se conju-guer harmonieusement avec l’ouvrage érudit de Jean Guyon et

Marc Heijmans (L’Antiquité tardive en Provence, 2013), également édité sous les auspices de l’ASCP (Association Aux Sources Chrétiennes de la Provence) et de son dynamique pré-sident, Guy-Jean Abel. Les auteurs, Bernard Lorenzato et Olivier Pety, ont entrepris de mettre à la portée d’un vaste public la période mouvementée et passionnante des débuts du christianisme provençal (IVe–VIe siècle) Non pas sous la forme d’un exposé historique, forcé-

ment très complexe et donc difficile à suivre sans préparation préalable, mais plutôt comme une galerie de portraits : ceux des personnages les plus marquants de la période (laïcs, prêtres, évêques ou moines). Ce qui nous vaut, après une brève introduction destinée à donner quelques repères indispensables (lieux et temps), un ensemble de croquis remar-quablement ciselés de ces hommes illustres (à la manière de Plutarque), emblématiques du lieu qu’ils ont marqué de leur forte empreinte spiri-tuelle. Jean Cassien, père du monachisme et fondateur de monastères (notamment Saint-Victor à Marseille), Salvien de Marseille, Honorat campé aux îles de Lérins, véritable pépinière d’évêques, Eucher, théo-logien, exégète et évêque de Lyon, Hilaire d’Arles, et après lui, Césaire. Le plus émouvant, c’est d’entendre leur voix par-delà les siècles, car tous ayant abondamment écrit, le présent ouvrage nous offre un florilège fort bien composé de leurs meilleures pages. L’une des plus belles est sans doute due à la plume de Paulin de Pella : ce converti qui mène une vie ascétique, et à 83 ans, a entrepris de « dire sa vie à Dieu », évoque la petite maison de Marseille, entourée d’un jardin, où il coule ses der-niers jours, au cœur d’une vieillesse apaisée. Les Confessions de saint Augustin ? Si l’on veut, mais sur le mode lyrique : ce grand spirituel n’était-il pas le petit-fils du poète latin Ausone ?

Isabelle VissièreASCP 2014, nouvelle édition, 239 p., 22 €.

Contre le colonialisme numériqueManifeste pour continuer à lire de Roberto Casati

L ’auteur de cet ouvrage au titre insolite est philosophe, directeur de recherches au CNRS. Il aborde un sujet brûlant : la place de plus en plus

envahissante du numérique dans notre vie. On sait que le livre papier semble condamné à disparaître, on entend dire que les jeunes générations, friandes de jeux vidéo, forment une humanité mutante, les « natifs numériques ». Et

La cour de BabelCela existe en France ! Pas assez souvent, mais cela existe et c’est merveilleux, c’est tout à l’honneur de notre pays. Cela s’appelle « classe d’accueil ». Des jeunes entre 11 et 15 ans, récemment arrivés en France, pour diverses raisons, sont accueillis pendant un an dans une classe d’« accueil », qui a un double objectif :

mettre leur connaissance du français à niveau, combler leurs lacunes dans les autres matières, pour qu’ils puissent ensuite participer norma-lement à une quatrième ou à une troisième.

Nous sommes dans une classe d’accueil du 10e arrondissement de Paris. 24 jeunes de 24 natio-nalités différentes, avec chacun leur histoire et leurs problèmes, mais tous, et c’est saisis-sant, une volonté d’y arriver, une ambition, un regard tourné vers l’avenir. Ils y sont encou-ragés par leur professeur de français, Brigitte Cervoni, pédagogue expérimentée et pleine d’humanité, qui vise sans cesse à ce que cha-cun donne le meilleur de lui-même. La caméra

de Julie Bertucelli, documentariste dont deux films avaient attiré l’attention (Depuis qu’Otar est parti, 2003 et L’Arbre, 2010), se contente de suivre les mouvements et les réactions des élèves, et de temps en temps de rejoindre avec la professeure leurs parents ou leurs familles. On entrevoit ainsi l’univers entier qui se presse aux portes de Paris : Maryam, une jolie et gracieuse Libyenne, dont la maman trouvera finalement un logement à Verdun ; un Serbe dont la famille doit partir sous la pression de groupes néo-nazis, car il est juif ; Luca, un Irlandais, doué, sauf en mathématiques, et dont la maman peine avec ses trois fils ; l’Argentin venu pour passer à Paris un concours de violoncelle ; et puis toutes les Africaines, volubiles, intelligentes, travailleuses, mais dont certaines res-tent complexées par la couleur de leur peau ou le crépu de leurs cheveux.

Pas facile de faire coexister tout ce monde ! Il y faut tout le doigté d’une enseignante de haut niveau, qui sait faire exprimer tous les sujets. Et c’est une Africaine qui dira à la fin : « Quand on est arrivé dans cette classe d’accueil, c’était comme une nouvelle naissance ; et à la fin de l’année, c’est comme si on était tous frères et sœurs, je n’oublierai pas cette année, jamais. » Il est donc possible de filmer le vivre ensemble ! Il est possible, aujourd’hui encore, de motiver des jeunes pourtant affrontés à des ruptures difficiles ! Un grand message d’optimisme, pour l’Education nationale et pour tous les enseignants : « Je crois qu’on ne va pas assez voir les profs heureux », conclut la cinéaste.

Film français de Julie Bertucelli (1 h 29).

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que l’école, pour s’adapter aux nouvelles technologies, doit mettre à la disposition des élèves tablettes et ordinateurs, en attendant le règne du « maître électronique ». Sans se poser en ennemi du progrès (il reconnaît l’intérêt des nouvelles technologies), Roberto Casati exprime sa méfiance à l’égard des idées reçues. Il refuse d’admettre que la prolifération des ordinateurs à l’école et à l’université ait un effet positif, voire magique, sur les élèves et les étudiants. Il conteste l’existence des natifs numé-riques et doute que le maître électronique puisse supplanter définitivement le professeur en chair et en os. Il estime aussi que les débats télévisés, censés favoriser la démocratie, ne débouchent en fait sur rien, et même rendent la politique impossible. Un livre stimulant.

Isabelle VissièreAlbin Michel, 2013, 208 p., 17 €.

Librairie Saint-Paul Elle est ouverte du mardi au samedi de 9 h 30 à 13 h et de 14 h à 18 h 30. Au Centre Le Mistral, en plus des permanences habituelles, mardi et jeudi de 12 h à 14 h et de 16 h 30 à 18 h 30, la librairie est ouverte une heure avant chaque cours.

Un Juif s’explique sur l’Évangile : la lettre de Paul aux Romains

P ourquoi ai-je écrit ce livre ? D’abord parce que je voulais rendre service à ceux qui ont besoin d’une lecture suivie

et commentée de cette lettre majeure de saint Paul. Il y a des commentaires savants en diverses langues, mais peu de com-mentaires accessibles au plus grand nombre de débutants en sciences bibliques. C’est une initiation, mais avec un souci d’analyse précise du texte selon son dérou-lement rhétorique. Chaque séquence est présentée selon sa logique interne et selon son rapport à l’ensemble de l’épître. Mais cela n’est qu’un aspect de cette lecture, une sorte de préalable. Mon objectif était de lire cette lettre comme le débat avec lui-même que Paul était conduit à mener quand son adhésion de foi au Christ Jésus l’obligeait à montrer que, dans sa différence, elle respectait et honorait même de manière excellente la foi juive qu’il tenait de ses origines et qu’il n’a jamais reniée. Paul a conscience d’être et de rester un fils d’Israël. L’époque où il vit n’a pas encore vu se durcir et se séparer de manière irrémédiable la voie juive et la voie chrétienne. Ce qui s’appellera plus tard le dialogue interreligieux, particulièrement entre le judaïsme et l’Église, Paul l’a vécu en lui-même.Pour une large part, sa lettre aux Romains est l’écho de ce débat, en particulier, mais pas seulement, dans la grande séquence des chapitres 9 à 11, où Paul s’af-fronte à la situation d’un Israël qui, dans son ensemble, se heurte à l’Évangile, alors que celui-ci se présente comme accomplissement des promesses qui lui ont été faites. Il le fait en revenant à ce que j’appelle « les fondamentaux de la foi juive » : la foi au Dieu unique (Dieu des Nations et pas seulement des Juifs), la priorité de la Promesse sur la Loi, la sagesse toujours déroutante de Dieu. Il mène l’histoire du Salut par la voie d’une interdépendance et d’une alternance des uns et des autres, pour que tous finalement bénéficient d’un Salut qui est pure grâce. C’est de reconnaître cette sagesse paradoxale qui constitue ce que j’appelle la seconde conversion de Paul, après celle du chemin de Damas. Une annexe est constituée par une conférence du Rabbin Rivon Krygier qui s’exprime de manière ouverte sur la théologie de Paul, même si naturellement, comme juif, il la conteste. Paul BonyDDB, Chemins de Dialogue, 2012.

Folies américainesChroniques inattendues d’un pays extravagantde Hélène Vissière

C orrespondante du magazine Le Point aux États-Unis, Hélène Vissière (fille de notre collaboratrice Isabelle)

a réuni en volume une quarantaine de reportages origi-naux et variés sur une Amérique insolite où tout semble possible. Prenons, par exemple, le cas des animaux domestiques : ils sont l’objet d’un véritable culte. On leur offre des festins d’anniversaire, des séjours dans des hôtels de luxe et des gadgets extraordinaires, comme cet os qui parle… avec la voix de son maître ! Après une castration, on leur fait poser des testicules en silicone pour ménager leur fierté ! Et la religion ? Les évangé-liques, très actifs, ont érigé près de 1500 mégatemples pouvant accueillir des milliers de fidèles et entourés de bâtiments où l’on trouve cafeteria, librairie, école, salle de musculation, banque, agence matrimoniale, etc. Hélène Vissière évoque un milliardaire pizzaiolo intégriste, fondateur d’une ville baptisée Ave Maria. Dans son livre, il est aussi question des chasseurs de fantômes, des sans-papiers mexicains, de l’agriculture urbaine qui se développe dans les zones industrielles sinistrées… La journaliste française promène un regard amusé sur ce monde étrange et conclut par une série d’anecdotes aux titres humoristiques (L’artichaut vengeur, Le violeur vertueux).

D. P.-G.Éditions La Boétie, 2013, 224 p., 17 €.

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église en mouvement

Conférences � Jeudi 3 avril

« La femme consacrée est-elle condamnée  à la frustration ? », conférence de Carême avec Sr Marie-Yves Debesse, Dominicaine du Saint-Esprit.À 20 h 15 au Centre Cormier, 35A rue Edmond Rostand (6e). Contact : 04 96 10 07 00.

� Jeudi 3 avril« Le livret professionnel universel, "carte Vitale  de l’emploi " », faciliter le travail pour tous : une proposition des Semaines Sociales de France présentée par Bernard Ibal, vice-président des SSF, avec la participation de chefs d’entreprise et de syndicalistes. Débats organisés par le Centre chrétien de réflexion (CCR) Secrétariat social de Marseille. À 18 h 30 au Centre Le Mistral, 11 impasse Flammarion (1er).

�Vendredi 4 avril« Mensonge et Vérité : le mensonge, hommage  à la vérité qu’il est obligé de reconnaître », avec Marie-Jeanne Coutagne, philosophe. De 18 h 30 à 20 h à l’Espace Saint-Luc, 231 rue Saint-Pierre (5e).

�Lundi 7 avril« Je crois en Jésus-Christ », initiation au Catéchisme de l’Église catholique, avec le Fr. Jean-Marie Mérigoux, o.p. À 18 h 30 au Centre Cormier.

�Mardi 8 avril« Jules Isaac », avec Claire Reggio, docteur en histoire moderne et contemporaine, dans le cadre du cycle de conférences « 7 acteurs du dialogue interreligieux » données par l’ISTR. De 19 h à 21 h au Centre Le Mistral, 11 impasse Flammarion (1er). Contact : 04 91 50 35 50 et [email protected]

� Jeudi 10 avril« " Les Réfugiés oubliés " : les chrétiens d’Orient », avec Renée Dray-Bensoussan, historienne, présidente de l’ARES. À 19 h au Tempo, 71 rue Sylvabelle (6e).

� Jeudi 10 avril« L’énergie créatrice de la souffrance », conférence de Carême avec le P. Henri Boulad, s.j., porte-parole des chrétiens d’Égypte. À 20 h 15 au Centre Cormier.

�Samedi 12 avril« Si Judas avait été Juda (suite) », avec René Guyon. Lire la Bible autour d’une table : dégustation spirituelle de quelques textes pleins de saveur. De 16 h 30 à 18 h à l’Espace Saint-Luc, 231 rue Saint-Pierre (5e).

Rencontres �Mercredi 2 avril

« Prier 15 jours avec Frère Luc de Tibhirine », rencontre avec François Buet, prêtre et médecin, auteur de ce livre (Nouvelle Cité), animée par Christian Salenson. De 18 h à 20 hau Centre Le Mistral, 11 impasse Flammarion (1er).

� Jeudi 3 avril« Une expérience de Dieu naissante, un goût de Dieu », avec le P. François Buet. Rencontre mensuelle pour apprendre ou réapprendre à prier, sur le thème « Vers Dieu ». À 20 h 30 au Cours Notre-Dame de France, 132 rue Breteuil (6e).

� Jeudi 3 avrilBilan, projets du groupe œcuménique de l’Espace Magnan sur le thème annuel « Le repas : lieu privilégié de l’humanisation ». À 20 h 30 à l’Espace Magnan, 8 boulevard Magnan (9e). Contact : 04 91 41 39 76.

� Jeudi 3 avril« Un conscrit de la 58.2.B. Algérie : d’éclaboussures en éclats de vérités », rencontre avec Michel Dallaporta auteur de ce livre (Temps Présent) préfacé par Michel Rocard, animée par Jacques Bonnadier. À 18 h 30 à la Librairie Saint Paul, 47 boulevard Paul Peytral (6e). Contact : 04 91 15 77 77.

�Samedi 5 avril« Croyants chrétiens et musulmans dans l’école publique : questions et enjeux pour la société », avec la participation de Colette Hamza, déléguée diocésaine du Service des relations avec l’islam. Rencontre organisée par « Chrétiens dans l’Enseignement public » : pique-nique, échanges, prière côte à côte, célébration eucharistique. De 12 h 30 à 18 hà la paroisse du Merlan, 1 chemin du Bassin (14e). Parking possible : entrée chemin du Merlan. Contact : 06 78 48 89 04.

Célébration �Lundi 7 avril

Les jeunes prient à Marseille en lien avec la communauté de Taizé. À 20 h à l’église Saint-Ferréol, quai des Belges (1er). Contact : 06 75 45 93 24.

Concerts �Mardi 8 avril

« Les auditions du marché », mini-concert avec Yves-Marie Deshays, organiste émérite de l’église Saint-Vincent de Paul. De 12 h 30 à 13 h à l’église Notre-Dame du Mont (6e).

�Dimanche 13 avril« Les Heures d’orgue de Saint-Victor », avec Marie-Hélène Geispieler, et F. Chéron, œuvres de Bach, Guilmant et Perrot. À 17 h 30 à Saint-Victor (7e).

Cercle de silence � Jeudi 17 avril

De 17 h 30 à 18 h 30, angle de la Canebière et du cours Saint-Louis.

Solidarité �Dimanche 6 avril

Vide-greniers, bibelots, vaisselle, jeux d’enfants, objets divers… boisson et petite restauration, au profit des travaux des églises de l’ensemble paroissial Saint-Jérôme – Sainte- Rose de Lima – Saint-Just – Notre-Dame de Grâces du Merlan. De 9 h à 16 h à la paroisse Sainte-Rose de Lima, 105 avenue de la Rose (13e).

lPèlerinages �Samedis 12 et 26 avril

Mini Pélé à Notre-Dame de la Garde. A 10 h 15, rendez-vous au char Jeanne d’Arc, place colonel Edon (7e). Contact : 04 91 13 40 80.

�Du mercredi 28 mai au dimanche 1er juin« Avec Marie, entrez dans la joie de la conversion », pèlerinage diocésain à Lourdes, présidé par Mgr Pontier.• Inscriptions pour les pèlerins malades ou handicapés (285 euros), dossier à retirer à l’Hospitalité diocésaine N.-D. de Lourdes, 7 place de l’Archange (5e), les lundi, mardi, jeudi et vendredi de 13 h 30 à 16 h et le mercredi de 9 h à 11 h 30, jusqu’au 18 avril. Contact : 04 91 42 64 28.• Inscriptions pour les pèlerins valides auprès de votre paroisse ou au Service diocésain des pèlerinages.

�Du dimanche 28 septembre au mardi 7 octobre« Arménie, terre chrétienne et monastères sacrés », pèlerinage animé par le P. Christian Papazian.

�Du mercredi 5 au mardi 14 novembre« Terre sainte. Pèlerinage sur la Terre de Jésus Christ, notre Seigneur », animé par le P. Pierre Brunet.

Renseignements et inscriptions auprès du Service diocésain des pèlerinages, Centre Le Mistral, 11 impasse Flammarion (1er), le mardi de 16 h à 18 h et le vendredi de 15 h à 17 h.Contact : 06 18 45 53 70 ou [email protected]

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Confirmations 2014 (suite)

DéCès � Alexandre Schickler est décédé le 28 février à l’âge de 90 ans. Ses obsèques ont

été célébrées le mardi 4 mars à la paroisse Saint-Pierre – Saint-Paul où, pendant 28 ans, il a accompli le ministère du Serviteur.Né le 26 juillet 1924 à Marseille, il épouse, en 1948, Geneviève Gérin. De leur union naîtront cinq enfants. Licencié en Lettre classiques, il enseigne en lycée pendant 36 ans. Catéchiste à Saint-Pierre–Saint-Paul, puis responsable de l’aumônerie des collèges Chape et Abeilles, il est ordonné diacre permanent le 12 avril 1986 à la paroisse Saint-Pierre–Saint-Paul où il devient membre de l’équipe pastorale. Retraité, il anime un groupe de réflexion d’enseignants. Il est très apprécié dans sa paroisse où il s’investit dans la liturgie et la prédication.Lors de la messe des funérailles, le P. Jean-François Vincent, très proche de « Monsieur Schickler », reconnaît dans les textes qu’Alexandre avait choisis pour ses obsèques l’accomplissement de sa vie familiale, professionnelle et ecclésiale, notamment sa confiance au Seigneur, avec le Psaume 33 : « Je cherche le Seigneur, Il me répond… Qui regarde vers Lui resplendira sans ombre ni trouble au visage. »

� Guillaume Nicolas, des Petits Frères de Jésus du Père de Foucauld, est décédé, à 77 ans, le 8 mars à Saint-Jean de Dieu. Il avait reçu une formation solide au séminaire de Quimper et chez les Dominicains de Toulouse. Arrivé à Marseille en 1972, le Fr Guillaume rejoint la Fraternité de la Busserine, où, pendant plus de quarante ans, il partage, avec trois frères, la vie d’une population très cosmopolite et pauvre. Par son métier de maçon, il est très proche des gens et très attentionné. Parallèlement, durant six années, il est responsable des Frères de France.Reconnu pour ses qualités d’ouverture, avec une forte personnalité, Fr Guillaume a rejoint la Maison du Père qu’il a toujours voulu honorer et servir.

� Sœur Christiane Trépier, de la Communauté de la Sainte Famille, est décédée le 4 mars à la clinique Sainte-Elisabeth. Ses obsèques ont été célébrées le 10 mars à l’église Saint-Sauveur d’Aubagne. Dans notre diocèse, Sr Christiane a longtemps été responsable de la Pastorale de la santé pour le secteur Garlaban.

FAMILLE DIOCéSAINEChemin de Croixsur la colline de Notre-Dame de la Garde

avec Mgr Georges Pontier

Vendredi 18 avril à 12 h 15Avec la participation des Travailleuses missionnaireset la communauté du Cours Notre-Dame de France.

Rendez-vous au char Jeanne d’Arc.

�Dimanche 11 mai10 h à Sainte-MartheSainte-Marthe, Saint-Joseph Collèges Margalhan et Tour Sainte Mgr Jean-Marc Aveline

�Samedi 24 mai10 h et 15 h au Sacré-Cœur Collège Saint-Joseph de Cluny Mgr Georges Pontier (10 h)P. Pierre Gérard (15 h)

17 h à Saint-Joseph (I.M)Collèges Saint-Joseph les Maristes,Saint-Vincent-de-Paul, Don BoscoMgr Georges Pontier

� Dimanche 8 juin Pentecôte

10 h 30 aux ChartreuxAumônerie des ChartreuxCollèges Saint-Bruno et Sainte-Marie Blancarde Mgr Georges Pontier

OFFICIEL

Mission d’évangélisation

à l’église Saint-FerréolJeudi 10 avril

• 18 h : messe animée par les séminaristes et les étudiants

• 18 h 30 à 22 h 30 : adoration dans l’église et mission à l’extérieur

Contact : 06 52 66 01 07

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24 église à Marseille

méditation

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 ● Écoutez la Parole du jour avec, ce mois-ci,Colette Hamza, Jean-François Soulas,  une semaine œcuménique et les PP. Pierre Dumoulin et Philippe Guérin.

S o m m a i r e2 L’agenda de Mgr PontierL’agenda de Mgr Aveline3 éditoNe nous laissons pas voler l’espérance4-5-15 L’événementLes coulisses d’une messe téléviséeFestival « Famiho »6-7-10-16 Vie du diocèseLes AccoulesLe Service comLa messe des artistesBillet du CDESPèlerinage en Terre sainte8-9 DossierL’appel des catéchumènes11-14 ActualitéLe Centre Cormier des DominicainsEscale Marseille Étudiants12-13 PatrimoineL’abbé Joseph Pougnet17-18 CommentairesBéatification, canonisation19 Histoire de l’égliseLe Pasteur d’Hermas20-21 Culture et médias22-23 église en mouvementFamille diocésaine24 MéditationPèlerin, mon frère

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Pèlerin, mon frèreTu montes vers la Bonne Mère.D’abord, tu vois tes pieds,Mais tu verras le soleil et la mer.

Pèlerin, mon frère, les escaliers… tu les gravis bien lentement !Tu économises ton souffle. Tu regardes où tu mets les pieds.Tu regardes les marches,tu regardes où tu marches,tu ne vois que tes pieds.Parfois, rapidement, tu pousses le menton en direction de la statue,une main sur les reins, l’autre à hauteur des sourcils.Puis tes yeux reprennent leur balayage du sol.La pierre est grise, tes pensées sont grises, tes soucis sont bien noirs.

Ce que tu vas confier à la Bonne Mère est encore plus lourd que ton corps.Tu es courbé sous le poids de tant de demandes !Tu pries pour toi, bien sûr… et pour les tiens aussi,ceux que tu aimes et ceux qui ont noirci ta vie de tant de douleurs.Tu te dis : « Je fais cet effort pour les autres, tel parent, tel ami, tel voisin »,ou encore « pour mendier un peu de pardon, un rayon de paix ».Tu ne penses qu’aux tiens,D’une manière ou de l’autre, tu ne penses qu’à toi.

Parfois, tu montes pour rencontrer un prêtre et te confesser.Tu ne peux plus te supporter, tu ne penses guère au Seigneur qui t’attend.Tu es trop désireux d’être allégé. Tu rages de n’avoir point d’ailes.Tu souhaites davantage être délivré de la nuit que d’accueillir la gratuite lumière.Tu voudrais « mériter », tu aimerais « méditer »,mais tu ne vois que toi,tu ne penses qu’à toi,à ton poids, à tes pieds.Grisaille !

Te voilà bientôt dans la crypte. Pénombre ! Et voilà la merveille !Tu as humblement prié.Comme le fils prodigue, tu as oublié les phrases bien préparées.Tu as ajouté ou retranché des mots aux formules apprises.

Tu as improvisé.Tu as bredouillé.Tu t’es tu.Marie t’accueille avec un bouquet, et aussi Jésus.Le tabernacle est là.Tu croyais rendre visite à la Vierge. Elle te dit : « Tu es ici chez mon Fils. »Ton égoïsme spirituel (« Je viens pour moi, pour les miens ! ») s’effrite imperceptiblement.Tu t’apprêtais à demander ;tu te surprends à dire « merci ».

Tu auras peut-être fait la grande démarche, tu te seras confessé.Célébration du sacrement de la réconciliation, quelle transformation !Dès lors, tu ne penses plus à toi mais à Celui qui depuis toujours ne cesse de t’aimer.Tu le savais, mais c’est pourtant aujourd’hui encore le miracle d’une étonnante découverte.Tu es entièrement rénové, réintégré, régénéré.Dans le sacrement du pardon, tu t’offres pour que le miséricordieux devienne très réellement présent au monde sous la forme excellente de l’amour.Le pardon, à travers toi, rejaillit sur la ville et mystérieusement l’illumine.

Te voilà sur le seuil. Ciel et mer t’inondent de lumière. « Ça baigne ! »Tu marches face au vent, libéré de toi-même, prêt à traverser la mer.Tu vois enfin les autres… ces gens qui montent, les yeux baissés.Tu ne songes plus à toi mais à eux.Tu désires pour eux la lumière.Le Seigneur a repris son goût de bonheur.Et ton sourire fraternel active une contagion de joie lumineuse.Exultavit spiritus meus…

Bernard ChabertChapelain à Notre-Dame de la Garde

D.P

.-G.