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PARTENARIATS : EEE, STBA, CARTOSPHERE Reportage N°10 Mars-avril 2002 GEOROUTE ® Reportage IGN ITINÉRAIRE D UNE AVENTURE ITINÉRAIRE D UNE AVENTURE GEOROUTE ® IGN MAGAZINE IGN MAGAZINE IGN IGN Le monde de l’Institut Géographique National N°10 Mars-avril 2002 PARTENARIATS : EEE, STBA, CARTOSPHERE MAGAZINE Le monde de l’Institut Géographique National MAGAZINE

Le monde de l’Institut Géographique NationalMAGAZINE...C’est en août 1991 que je rejoignis la toute première équipe en charge du projet, celle qui avait commencé à intégrer

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Page 1: Le monde de l’Institut Géographique NationalMAGAZINE...C’est en août 1991 que je rejoignis la toute première équipe en charge du projet, celle qui avait commencé à intégrer

PARTENARIATS :EEE, STBA, CARTOSPHERE

Reportage

N°10 Mars-avril 2002

GEOROUTE®

Reportage

IGN

ITINÉRAIRED’UNE AVENTURE

ITINÉRAIRED’UNE AVENTURE

GEOROUTE®

IGN

MAGA

ZINE

IGN

MAGA

ZINEIGNIGN Le monde de l’Institut Géographique National

N°10 Mars-avril 2002PARTENARIATS :

EEE, STBA, CARTOSPHERE

MAGAZINELe monde de l’Institut Géographique NationalMAGAZINE

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Tend

ance

Agen

daRepèresRepères

GPS

e GPS est en constanteévolution, et le nombrede ses applications et de

ses utilisateurs augmente régu-lièrement. Un inconvénient duGPS étant la nécessité de pla-cer un récepteur sur un pointde coordonnées connues et unautre sur les positions à déter-miner, cela impose l’utilisationde deux récepteurs pour un seulqui effectue les mesures sur unchantier.

DES DONNÉES DISPONIBLES

SUR INTERNET

Afin de s’affranchir de cettecontrainte, l’idée s’est déve-loppée de remplacer la stationfixe que chaque opérateur doitinstaller pour chaque chantierpar des stations fixes perma-nentes utiles à la communautédes utilisateurs et dont les don-nées sont mises à sa disposi-tion par l’intermédiaire duréseau Internet.

Afin de ne pas multiplier lenombre de stations financéessur des fonds publics pour dessites voisins, et dont chacuneserait dévolue à un usage par-ticulier, il a été retenu de déve-lopper des partenariats pourl’établissement d’un réseau de stations GPS permanentes cou-vrant aussi bien les besoinslocaux que les besoins natio-naux. Des stations permanentesd’organismes de recherche,d’écoles d’ingénieurs mais ausside communautés urbaines par-ticipent ainsi au RGP.Le réseau RGP est en pleine mon-tée en charge. Aujourd’hui,23 stations sontopérationnelles,dont 12 four-nissent des don-nées cadencéesà la seconde.Les autres four-nissent des don-nées cadencées

à trente secondes. Le nombrede stations opérationnelles aug-mente régulièrement. Les don-nées des stations sont rapatriéesvers deux centres opérationnels,l’un situé à Saint-Mandé, l’autreà Marne-la-Vallée. Ces donnéessont publiques et fournies dansun format standard (Rinex) sousforme de fichiers doublementcompressés pour minimiser lestemps de transfert. Tous les outilsde décompression peuvent êtretéléchargés depuis le site RGP.Une adresse électronique est disponible pour tous rensei-gnements complémentaires([email protected]). ■

L

Édito

> Les 9, 10 et 11 Salon GÉO-ÉVÉNEMENTAu palais des Congrès de la porte Maillot, à Paris.> Le 9 à 14 h, en marge du Salon : Rencontre RGE« Quelle réalité du Référentiel à grandeéchelle, aujourd’hui à l’IGN ? »

> Du 29 mars au 3 novembre« La Terre vue du ciel »De Yann Arthus-Bertrand, au cap de la Hague. Avec l’incontournable Planisphère IGN de 200 m2.

AVRILAVRIL> Les 14 et 15Journées de la recherche 2002À Saint-Mandé, salle Robert-Génot.Trois thèmes seront traités : « Image et photogrammétrie » et « Instrumentation et géodésie », le 14. « Information géographique et cartographie », le 15.http://recherche.ign.fr/actu/jr02/index.html

MARSMARS

LE RGP : UN RÉSEAU FIXE PERMANENT

POUR RÉCUPÉRER LES DONNÉES

ftp://lareg.ensg.ign.fr/pub ou en passant par le site du RGP :http://lareg.ensg.ign.fr/RGPou par un lien depuis le site IGN :http://www.ign.fr

l’heure où les systèmes de naviga-tion embarquéscommencent à se démocratiser,

ce numéro retrace l’histoire de la base de données routières de l’IGN et celle des hommes et des femmesqui l’ont conçue et réalisée. Il y a plus de dix ans, enréponse à une demande fortedu monde de l’automobile,GEOROUTE® est né, enquelques mois, grâce à l’enthousiasme de jeunes ingénieurs et techniciens.Tous firent face aux défis techniques, organisationnels etsociaux, en mettant en œuvre management, formation et communication.Depuis, GEOROUTE® n’a cesséde s’enrichir et de s’actualiser.Il est devenu le référentielnational routier dont les applications ne cessent de croître. Toutes les agglomérations de plus de 10 000 habitants sont maintenant disponibles pour les applications de navigation ou d’adressage.

Jean Poulit,directeur général

LE RGP : UN RÉSEAU FIXE PERMANENT

GPS

À

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LIVRE NOUVEAUTÉS

Le Monde (22 février)L’atlas, terre de fiction« Quelle folie de vouloir fairetenir sur une surface plane lamasse des continents, ladécoupe des côtes, la résilledes fleuves et des rivières, lesétendues désertiques ou mon-tagneuses, et de partout vou-loir nommer ce qui existe sansnous ! […] monstrueux pouvoirdes cartes qui tient parfois lesort d’un peuple tout entiersuspendu entre la plume et lepapier.. Aujourd’hui MobyDick fuirait toujours les navi-gateurs tueurs de baleines.Mais des centaines d’yeuxmécaniques, lancés haut dansle ciel, suivraient le blanc silla-ge de ses vagabondages. […]Alors, nous verrions la baleine blanche, lassée de cettesurveillance, se glisser dans lamalle des aventuriers, naviga-teurs, coureurs d’océans […]ayant pour noms Rabelais,Rubrouk, Marco Polo, Defoe,Swift ou Stevenson, Melville,Borges, Calvino, Michaux,Tolkien et même Verne, Jules de sonprénom. Car la lecture descartes sans cesse nous inviteau voyage, à la fiction donc. »François Place, auteur d’un atlas imaginaire en trois volumes Atlas des géographes d’Orbæ.

PressePresse

> Du 1er au 11Carte géante des« Prédateursde la presse »À la salle des pas perdus de la gare Saint-Lazare, à Paris.À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, organisée par Reporters sans frontières, le 3 mai.

> Le 30Rencontre BD TOPO®

À Rochefort.Contact : [email protected] ou 05 56 70 67 76.

MAI

3

LES PRODUITS ROUTIERSLES PRODUITS ROUTIERS

Paris et ses environs (90) édition2002, à l’échelle du 1 : 100 000.Une carte utile pour les déplacements et lesvisites touristiques aux alentours de Paris.La zone couverte s’étend de Senlis au nordà Fontainebleau et Étampes au sud et deChartres à l’ouest à Meaux à l’est.En index, on trouve une liste des châteaux et des parcs accessibles au public ainsi que des musées.(Prix indicatif : 3,50 €.)

Paris et ses environs existe également en version «poche», sans index.(Prix indicatif : 3,00 €.)

Nouveauté et simplicité sont au programme de l’édition 2002 de notre catalogue.Grâce au nouveau classement par thèmes,vous apprécierez la gamme des cartes, planisphères et posters IGN.Un thème, un pictogramme : pourchaque thème, un pictogramme permet derepérer d’un coup d’œil la carte qui répondparfaitement à vos besoins (routier : voiture ;randonnée : sac à dos ; tourisme : appareilphoto…).Autre nouveauté, en index détachable, untableau synoptique de la collection des cartesIGN avec tri géographique. Tri par continents pour le monde, par régions pour la France. Très pratique, ce tableau permet de trouverfacilement toutes les cartes d’un même lieu.Que rêver de mieux pour organiser ses nombreux temps libres…

> Le 14Colloque des élèvesingénieurs géographesÀ l’ENSG, « L’information géographique en 3D pour l’aménagement du territoire ».> Les 18, 19 et 20 21e raid IGN-LafumaDate limite d’inscription : 20 avril. Renseignements au 04 72 34 56 68.

ESTIMATION PARMOINDRES CARRÉSESTIMATION PARMOINDRES CARRÉS

MAI

es moindres carréssont courammentutilisés dans les

disciplines comme lamétrologie où l’estimationest fondée sur la répétitionde la mesure et laredondance des données.Leur application s’étendégalement à un grandnombre de disciplinesexpérimentales touchant lessciences sociales et duvivant. Cet ouvrage dePatrick Sillard, enseignanten probabilités et statistiquesdans les cycles d’ingénieursde l’ENSG et en« dynamique des systèmesgravitationnels » àl’Observatoire de Paris,s’adresse aux étudiants dedeuxième et troisième cyclesuniversitaires scientifiques,ainsi qu’aux analystesdevant assimiler del’information redondante envue de modéliser desphénomènes. Collection ENSG-IGN,éditions Hermès etLavoisier, 60 €.

L

LIVRE NOUVEAUTÉS

CATALOGUE GRAND PUBLIC IGN 2002CATALOGUE GRAND PUBLIC IGN 2002

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ReportageReportage

a base de données GEOROUTE ®, ainsi queson nom l’indique, est une base de donnéesroutières. Toutefois, elle est destinée à deuxgrandes familles d’application : les «adresses»(voir encadré page 7) et la navigation auto-mobile, qu’il s’agisse des besoins des parti-

culiers ou de ceux des entreprises publiques ou pri-vées, qui l’utilisent pour gérer la circulation optimalede leurs flottes de véhicules. En premier lieu, donc, elle constitue – par défaut, enattendant les résultats des études menées par le Cnig –une préfiguration du référentiel Adresses. Elle permetle géocodage (ou géoréférencement) des adresses pos-tales, dont découlent des applications plus cibléescomme le géomarketing et les études d’implantation.Dans ces cas de figure, il ne s’agit plus seulement decroiser les données routières et les fichiers adresses,mais, également de leur superposer des informationssocio-économiques et comportementales diffusées parl’Insee et certains éditeurs privés.

LE SOCLE GÉNÉRIQUE SUR LEQUEL REPOSENT

TOUTES LES BASES DE DONNÉES ROUTIÈRES

Son application routière concerne la circulation, prio-ritairement en zone urbaine. GEOROUTE ®, parexemple, est le référentiel routier choisi par le minis-tère de l’Équipement pour l’Île-de-France, parce qu’elleest plus précise que la BD CARTO ®, utilisée majoritai-rement en interurbain.

L

L’équipe des collecteurs réunie devant le château de Vincennes.

GEOROUTE®, itinéraird’une avAFFECTER UNE GÉOMÉTRIE CARTOGRAPHIQUE À

DES ADRESSES POSTALES ET PERMETTRE DE DÉTERMINER

L’ITINÉRAIRE OPTIMAL POUR SE DÉPLACER DE L’UNE

À L’AUTRE, CE SONT LES DEUX GRANDES FAMILLES

D’APPLICATION DE GEOROUTE ®, UNE DES BASES

DE DONNÉES DE L’IGN PROMISE À UN DÉVELOPPEMENT

CONSIDÉRABLE, AUSSI BIEN DANS LE CADRE

DU RÉFÉRENTIEL À GRANDE ÉCHELLE QUE DANS

CELUI DE LA NAVIGATION ROUTIÈRE. BREF SURVOL D’UNE

BELLE AVENTURE HUMAINE, PERSPECTIVES ET AVENIR.

1 000 k GEOROUTE Raster®. 100 k GEOROUTE Raster®.

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Et, surtout, son point fort – celui qui lui promet un grandavenir, compte tenu du développement croissant etbientôt exponentiel des systèmes de navigation auto-mobile embarqués –, c’est le calcul d’itinéraires. Leprincipe est simple : les points A et B étant géocodés,la base permet au logiciel de calculer le trajet optimalqui les relie, tous les paramètres de circulation étantpris en compte. François Chirié, responsable de la pro-duction de GEOROUTE ®, précise :

Même si, aujourd’hui, un ordinateur de

bord demeure l’apanage des véhicules haut

de gamme, d’ici peu d’années, ce type d’équi-

pement sera aussi largement répandu qu’un

autoradio. Actuellement, nos clients Navtech

et Télé Atlas occupent la totalité du marché

de l’édition des données de navigation embar-

quée. Ils les fournissent aux fabricants de sys-

tèmes de navigation, dont Siemens VDO et

Bosch-Blaupunkt sont les plus importants.

Ces derniers produisent les outils finalisés :

ordinateurs et logiciels.

Mais, dans tous les cas de figure, les

données de base sont issues – au moins

partiellement – de GEOROUTE ®, pour des

raisons historiques. Les pouvoirs publics

ont pris la décision de positionner l’IGN

sur ce type de base, il y a une dizaine d’an-

nées, lorsque l’European Geographic

Technologies (EGT) a signé avec l’Institut

un premier contrat de mise à disposition

d’une base de données routières. Cette

société, ultérieurement rachetée par Navtech

s’appelle aujourd’hui Navtech-Europe.

Patrick Lebœuf, responsable de production à l’époque,se souvient de cette période pionnière où tout était àimaginer et – simultanément – à réaliser :

C’est en août 1991 que je rejoignis la toute

première équipe en charge du projet, celle qui

avait commencé à intégrer les données >>

– Voies decommunication :noms de rues, numérosd’adresses postales aux carrefours, sens et restrictionsde circulation… ;– équipements publics :bâtiments administratifs,gares, aéroports, zones industrielles… ;– équipements routiers :parkings, aires de services… ;– habillage : hydrographie,réseau ferré, espaces verts,zones d’activité et d’habitat… ;– limites administratives.

– Calcul d’itinéraires :• infos trafic et calculs ;• navigation embarquée.– Gestion de flotte :• suivi et régulation

des tournées ;• optimisation des secours.– Gestion de la circulation• informations et régulation

du trafic ;• études d’accidentologie.– Aménagement et

urbanisme :• études d’implantation

d’équipements publics ; • Plans de déplacements

urbains (PDU).– Géomarketing :• analyse des ventes, études

de marché ; • études d’implantation

d’agences.

LES CINQ THÈMESDE LA BASE…

… ET SA FINALITÉ

Si les SIG savent bien réaliser des analyses spatiales, aucun ne saitrestituer graphiquement les bases de données vectorielles avec une

qualité comparable aux cartographies papier traditionnelles.Aujourd’hui, les utilisateurs veulent retrouver la qualité graphiquedes meilleures cartes. Aussi est-il préférable de disposer de la base

sous ses deux versions : la version vecteur pour les applications et laversion raster pour la visualisation. Pourvue d’une qualité graphiquesupérieure, la version raster est directement dérivée de la première.

Elles sont donc parfaitement compatibles entre elles.Réalisée en coédition avec CARTOSPHERE (voir page 11),

GEOROUTE Raster® est issue de trois bases de données(GEOROUTE®, ROUTE 120® et ROUTE 500®).

Elle est constituée de 8 niveaux d’échelle, du 1 : 5000 au 1 : 4 000 000, sur toutes les agglomérations de GEOROUTE®.

Le géocodage permet de situer très précisément lescommerces ou les installations les plus diverses :bibliothèques, banques, parkings… et de déterminer les implantations les plus judicieuses. Ici, des pharmacies.

re venture

20 k GEOROUTE Raster®. 5 k GEOROUTE Raster®.

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terminée au cours du dernier trimestre de 1992. Cette partie de l’ouvrage comportait déjà 520 communes,chacune traitée de manière individuelle. L’ensemble consti-tuait un puzzle énorme, dont il fallait assembler chaquepièce pour réaliser une base continue sur un département,puis sur plusieurs et, enfin – GEOROUTE ® ayant plusieursniveaux de précision –, incorporer les données des agglo-mérations de plus de 100 000 habitants avec celles duréseau routier qui les reliait. Là encore, l’équipe innovaen fusionnant les données de la nouvelle base avec cellesd’une autre : la BD CARTO ®, ce qui n’avait jamais étéfait à cette date.

MANAGEMENT PARTICIPATIF, HOT LINE

ET JOURNAL INTERNE

Pour passer de trois à soixante-dix personnes tout en intégrant vingt intervenants qui n’étaient pas sur site, pourcommencer à produire avant que le processus

ReportageReportage

Pendant plusieurs années, le Carnet de Géoroute

servit d’organe de liaison et de bulletin d’information

à toute l’équipe.Certaines pages, très

techniques, définissaient lesprocédures à appliquer pour

résoudre les différents problèmes. D’autres,

plus ludiques, illustrées de photos, permettaient de vivre l’expérience de

chacun au quotidien.

LE CARNET DEGÉOROUTE

Les numéros de voirie sontarrêtés par les mairies. Les

particuliers n’ont pas le droitde les choisir, ce qui

n’empêche pas certainesfantaisies.

Un bel exemple d’anomalierencontrée par un collecteur.

6

Optimisation de l’intervention de secours : calcul de l’itinéraire le plus rapide pour atteindre le lieu d’un accident, d’un incendie…

GEOROUTE ®, agglomération d’Orléans.

initiales. Toute la difficulté du projet rési-

dait dans le fait que nous devions simultané-

ment concevoir et fabriquer le produit, à l’in-

térieur d’un délai fixé à moins d’un an. Tout

cela était à la fois extrêmement contraignant

et très «moteur» pour une équipe déterminée.

Les agglomérations de plus de 100 000 habitants furentles premières ciblées et, en l’espace de dix-huit mois, lepersonnel affecté à GEOROUTE ® passa de trois àsoixante-dix personnes. Au même moment, la Datars’était fixé un objectif : le développement du télétravail.Elle proposa donc à l’Institut d’utiliser des travailleurs àdomicile, en échange d’une aide financière d’un mon-tant d’un million de francs. L’aventure était lancée !

L’IGN, PIONNIER DU TÉLÉTRAVAIL ET DE LA

FORMATION CONTINUE SUR LE TERRAIN

Les gens que nous avons sollicités,

raconte Patrick Lebœuf, travaillaient déjà

pour l’IGN. C’était des dessinateurs ou

– dans la majorité des cas – des dessinatrices,

rompus à la pratique de la cartographie

classique. Il fallut donc les reconvertir au

numérique, leur apprendre à travailler avec

un ordinateur, sur une table à numériser, pour

construire la première phase de la base. Nous

avons formé dix-neuf personnes.

La tâche se décomposait en quatre grandes étapes. Dansun premier temps, les travailleurs à distance établissaientun premier filaire, récupéré à partir des cartes au1 : 25 000 ou de la BD TOPO® (là où elle existait). Ilfallait leur faire parvenir les données afin qu’ils les saisissent. Renvoyé à Saint-Mandé, le produit de cetteréalisation initiale était pris en charge par des équipesde «collecteurs», autrement dit des gens qui allaient, surle terrain, collecter l’information : noms de rues, adressespostales, sens de circulation… À l’issue de cette deuxième phase, les données étaientrenvoyées aux premiers intervenants, qui les numérisaient :c’était la mise en base. Et les choses commencèrent àprendre forme ! Tel nom était affecté à tel tronçon de rue,de tel numéro à tel numéro, et les sens de circulation figu-raient. Enfin, les fichiers étaient réexpédiés à Saint-Mandé où des contrôleurs vérifiaient que le travail étaitconforme à ce que EGT et l’IGN souhaitaient. Toutefois, ces procédures de départ étaient perfectibles.Et elles furent améliorées. La démarche de collecte d’in-formations sur le terrain était très lourde. L’équipe entre-prit alors de les compléter en les confrontant à diversesdonnées existantes : des plans au niveau des mairies, desadresses postales au niveau du cadastre et des informa-tions auprès des gestionnaires de réseau et de La Poste,qui détenait un fichier de noms de rues appelé Hexavia.Patrick Lebœuf précise que, entre son arrivée et la datebutoir fixée par EGT, il fallut définir le contenu de labase et produire toute l’Île-de-France, dont la saisie fut

““

>>

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définitif ne soit arrêté, il fallait faire preuve, simultanément,de rigueur, de souplesse et d’imagination. Laure Dassonville,chef du projet initial, retrace les péripéties de cette remiseen cause permanente :

Nous avons dû tout imaginer ! À

commencer par un fonctionnement mana-

gérial original. Chaque semaine, nous orga-

nisions une ou deux réunions avec les repré-

sentants de chaque corps de métier pour

évoquer et tenter de résoudre tous les pro-

blèmes qui se présentaient. Travailleurs à

domicile, collecteurs, contrôleurs et infor-

maticiens étaient régulièrement sollicités

afin d’imaginer les procédures les mieux

appropriées et de suggérer ce qu’ils pen-

saient devoir être bénéfique pour améliorer

la chaîne de production.

Une des difficultés les plus ardues à résoudre décou-lait de l’éloignement des travailleurs à domicile. Ausein d’une équipe travaillant au coude à coude, lors-qu’une personne bute sur un écueil, il suffit qu’elle enparle pour qu’un collègue lui suggère une solution ;seule chez elle, elle peut perdre énormément de tempsavant de pouvoir le surmonter. Le courrier électroniquen’existant pas encore, un numéro vert fut mis à la dis-position de tous. Une, puis deux personnes furent affec-tées à cette hot line de dépannage qui fonctionnait enpermanence. Un journal interne le Carnet de Géoroute, fut créé. Il ser-vait de bulletin d’information et de lien permanent entreles métiers. Et, surtout, des cycles de formation très com-plets furent mis en place. Patrick Lebœuf conclut :

Nous avons constamment débattu,

rectifié, amélioré… C’est ainsi que nous

sommes parvenu à couvrir l’Île-de-France

en moins d’un an. Le premier jeu de données

contenait 60 % d’adresses postales ; nous en

avons lancé très rapidement la mise à jour

et nous avons atteint 80 %.

Si Navtech et Télé Atlas ont choisi

GEOROUTE®, c’est que l’IGN était la seule

structure capable de recueillir et d’entrete-

nir les informations géographiques qui leur

étaient indispensables. Le groupe qui a créé

cette base a vécu une expérience unique. Il

y avait un challenge à gagner et nous avons

réussi. Mais le processus continue, car l’ex-

cellence du produit résulte, aujourd’hui

comme hier, de son actualisation et de sa

mise à jour permanente.

UN TAUX D’ERREURS INFÉRIEUR À 1 % ET UNE

COUVERTURE S’ÉTENDANT À 3 252 COMMUNES

Aujourd’hui, les perspectives de GEOROUTE® sont liéesà ses deux grandes familles d’application (Navigationet Adresses). La décision interministérielle découlant des conclusionsdu rapport Lengagne ayant désigné l’IGN comme gestionnaire du RGE et comme intégrateur de sa composante Adresses, un groupe de travail du Cnigremettra ses conclusions, courant 2002, et proposeraune définition du référentiel Adresses. Ce dernier seraplus précis que la base GEOROUTE ® actuelle, mais il sera réalisé en utilisant celle-ci d’autant plus largementque sa qualité est constamment améliorée. FrançoisChirié précise :

En ce qui concerne GEOROUTE® Île-

de-France, nous avons comparé tous les

noms de rues avec Hexavia, un fichier géré

par La Poste. Ce fichier présente un grand

intérêt car La Poste a noué des partenariats

avec les communes. Désormais, le taux de

noms manquants et le taux d’erreurs sont

tous deux inférieurs à 1 %. Actuellement,

nous détectons d’autres anomalies à véri-

fier sur le terrain en utilisant le fichier des

propriétés bâties de la DGI.

Mieux renseignée, plus précise, la base étend éga-lement sa couverture. Au départ, elle fut saisie sur l’Île-de-France, puis sur les agglomérations de plus de100 000 habitants, autrement dit sur 54 aggloméra-tions, s’ajoutant à la zone francilienne. En 1999, l’IGNa lancé un programme complémentaire de couverturede toutes les agglomérations de 10 000 à100 000 habitants, c’est-à-dire sur 347 aggloméra-tions. Aujourd’hui, GEOROUTE ® contient 401 agglo-mérations, soit 3 252 communes. Elle constitue, enl’état, la meilleure couverture disponible sur le marchéfrançais.

7

QU’EST-CE QU’UNE«ADRESSE» ?

“ “

““

Agglomérationscouvertes

Plus de 100 000 habitants

De 10 000 à 100 000 habitants

L’adresse postale est le procédé de localisation le plus concret et le plus couramment utilisé. Elle est définie par une normeAfnor comme devant compor-ter 6 lignes, dont les plusimportantes sont la 4e, quicomporte le numéro de voirieet le libellé de voie, et la 6e, oùfigurent le code postal et lenom de la commune. Mais ils’agit d’une localisation indi-recte dépourvue de coordon-nées géographiques. Le géocodage permet d’affecter une géométrie à uneadresse et de pouvoir la locali-ser sur une carte. C’est unedes fonctions fondamentalesde GEOROUTE ®.Notons que la base ne contientque les numéros de voirie auxcarrefours. Le géocodage doitdonc procéder à des interpola-tions. Aucune base nationalene comporte actuellement denuméros intermédiaires.

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ReportageReportage

ChronologieChronologie

1999Lancement de la saisie des agglomérationsde 10 000 à 100 000 habitants.Mise à jour en continu sur l’Île-de-France.

Lancement de la diffusion de GEOROUTE ® V2 « France entière ».

Début 2002Fin de la saisie des dernières agglomérations de 10 000 à 100 000 habitants.Lancement de la diffusion de GEOROUTE ® raster.

2002Lancement de la mise à jour continueet décentralisée en province.

1991-1992Premier contrat signé avec EGT.

1992-1993Saisie de la base sur l’Île-de-France.Disponible en 1993.

1995Début de la mise à jour des principales agglomérations.

1993-1998Saisie des agglomérations de provincede plus de 100 000 habitants.

de mise à jour décentralisée.

L’objectif à atteindre d’ici la fin de la consti-

tution du RGE est que l’ancienneté des don-

nées n’excède pas un an.

Ce principe a été mis en application sur l’Île-de-Francedepuis 1999. L’Institut évalue à 107 le nombre de collecteurs néces-saires à la mise à jour en continu de GEOROUTE ®

pour l’ensemble du territoire, car ce personnel serapolyvalent et prendra en charge, simultanément, l’ac-tualisation de la BD TOPO ® et de la BD CARTO ®. Ilsseront affectés progressivement.« GEOROUTE® couvre un territoire peuplé de 36,7 mil-lions d’habitants, précise Valérie Couéraud, du serviceMarketing, et représente la plus importante base Adressegéoréférencée disponible en France et constitue la pre-mière phase de la composante Adresse du Référentielà Grande Échelle. Actuellement, nous menons desétudes et des tests pour remplacer sa géométrie parcelle, métrique et plus précise, de la BD TOPO ®.De plus, la multiplicité de ses applications, de l’opti-misation des déplacements individuels à la gestion desflottes de véhicules lourds, en passant par les étudesde géomarketing et d’implantation, en fait un des outilsles plus prometteurs de l’aménagement du territoire. L’aventure continue ! » ■

La collecte de l’info sur le terrainmobilisa un grand nombre de personnes à plein temps. Les données corrigéesétaient ensuite reportées sur la base.

La collecte de l’info sur le terrainmobilisa un grand nombre de personnes à plein temps. Les données corrigéesétaient ensuite reportées sur la base.

Depuis la création del’IGN, en 1940,

les dessinatrices à domicileont joué un rôle majeur

dans la productioncartographique de

l’Institut. Jadis, pour l’exécution des

travaux de rédactioncartographique, le Servicegéographique des armées

faisait appel à des« dessinateurs

géographes », formés àl’école de dessin du serviceet placés sous l’autorité des

artistes cartographes.Repliée sur Bordeaux en

1939, l’école rentre à Parisau début 1941. Intégrée àl’ENSG, elle est rattachée

à la division des élèves-cartographes sous

l’appellation de « cours desapprentis-dessinateurs ».

À partir de l’automne 1944,le recrutement est

exclusivement féminin et le cours devient celui des

« élèves-artisanes », carcelles-ci, à l’issue de leur

année de formation et d’unstage au service du dessin,

deviennent « travailleursextérieurs ». Normalement

inscrites au registre desmétiers, elles exécutent, à

domicile, des travauxdéfinis dans le cadre d’unmarché de gré à gré pour

le compte de l’IGN etrelèvent de la

réglementation en vigueursur le travail à domicile.En 1974, le concours derecrutement s’ouvre aux

candidats des deux sexes.À partir de 1982, le cadre

des dessinatrices à domicileest mis progressivement en

extinction.En 1991, pour les besoins

de GEOROUTE ®, unevingtaine de TAD se sont

reconverties à la saisienumérique.

LES «TAD», DANSL’HISTOIRE DE L’IGN

UN NOUVEAU CHANTIER PRIORITAIRE : LA MISE À JOUR DÉCENTRALISÉE, EN CONTINU

La qualité fondamentale d’une base de données reposesur la diversité et la précision des informations qu’ellecontient. Néanmoins, elle perd très vite de sa valeursi ces dernières ne sont pas mises à jour en perma-nence. C’est pourquoi l’Institut vient de mettre en placeun nouveau principe d’actualisation des données : lamise à jour décentralisée en continu. François Chiriéen trace les grandes lignes :

Il s’agit d’une nouvelle philoso-

phie. Jusqu’à présent, lorsqu’une zone était

saisie, on se contentait de la remettre à jour

périodiquement et le travail était effectué

à Saint-Mandé. Plusieurs années pouvant

s’écouler entre deux mises à jour, l’actua-

lité des informations n’était pas toujours

à la hauteur de ce que l’on pouvait en

attendre.

Désormais, sur toute la France, qui est divi-

sée en zones, des collecteurs sont affectés

en permanence au suivi des évolutions sur

le terrain et à leur saisie dans la base. Ils

résident sur place et le travail sera effectué

dans les Centres interrégionaux de pro-

duction (Cirp), c’est pourquoi nous parlons

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ermettre à l’utilisateur de modifier et de faire évo-luer ses projets, à partir de son propre PC ou duWeb, à travers des images en 3D d’une excep-tionnelle fluidité, sans limitation de taille et entemps réel, c’est le service que propose la société

EEE, filiale de GTIE. Le principe repose sur une modéli-sation de l’espace naturel et urbain réalisée à partir deréférentiels précis, tels que la BD TOPO®, la BD ORTHO®

et la BD ALTI® de l’IGN, et grâce au système « informa-tion géographique en 3 dimensions » (i.g.o.), qui intègreune technologie innovante : Skyline Software Systems.

DE MULTIPLES APPLICATIONS DANS LES DOMAINES

DE L’AMÉNAGEMENT ET DE L’ENVIRONNEMENT

En terme d’aménagement du territoire, les maquettes3D, «vivantes» et évolutives, permettent de visualiser l’im-pact environnemental et l’intégration d’ouvrages d’artdans l’existant, favorisant la prévention des risques. Dansle domaine de la sécurité civile, elles offrent des sys-tèmes de navigation, de suivi en 3D et entemps réel des engins posi-tionnés par GPS.

UN PARTENARIAT IGN-EEE, SOCIÉTÉ DU GROUPE GTIE

UN OUTIL D’AIDE À LA DÉCISION EN 3D ET EN TEMPS RÉEL

Contact i.g.o. EEE :Jean-Louis Marguier5, rue Armavielle, BP 702930910 Nîmes.Tél. : 04 66 63 75 [email protected]

UN OUTIL D’AIDE À LA DÉCISION EN 3D ET EN TEMPS RÉEL

UN PARTENARIAT IGN-EEE, SOCIÉTÉ DU GROUPE GTIE

AUJOURD’HUI, L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT SONT DES

ENJEUX MAJEURS. LE PARTENARIAT IGN-EEE CONTRIBUE À RENDRE LES DONNÉES GÉOGRAPHIQUES

ACCESSIBLES ET COMPRÉHENSIBLES PAR TOUS ET À FACILITER LA CONCERTATION PUBLIQUE.

P

Ouvrage d’art :premier filaire.

SCAN 25 ®.

Habillage de façades.

Pour illustrer, sur le terrain, le partenariat IGN-EEE : – Direction de l’aménage-ment de la ville pour unemaquette 3D en temps réelsur PC : un outil techniqued’aide à la décision pour les services de la voirie, lesespaces verts, les permis de construire, et un outil de communication pour mettreen valeur le projet et le patrimoine de la ville ;– Conseil général :maquette interfacée avec sonSIG et l’accès pour tous en 3Det temps réel sur PC aux infor-mations cadastre, POS, PPR.

QUELQUES EXEMPLES

PartenariatPartenariat

BD TOPO®, bâtiments, réseauxroutiers et hydro, et BD ORTHO®,commune de Narbonne.

BD TOPO®, bâtiments, réseauxroutiers et hydro, et BD ORTHO®,commune de Narbonne.

© Maquette Narbonne EEE, technologie Skyline Sofware Systems

Ces images ajoutent également, au bénéfice des ser-vices publics, la 3e dimension aux SIG classiques :cadastre, POS… Cette technologie permet de valoriser,de manière particulièrement vivante, une région, undépartement ou une ville, de promouvoir un projet d’amé-nagement, un site culturel, naturel ou historique.La maquette en 3D nécessite des données cartogra-phiques précises aussi bien au sol qu’en ce qui concernele sursol : bâtiments, ouvrages d’art, végétation… ■

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SERVICE TECHNIQUE DES BASES AÉRIENNES – IGN AMÉNAGEMENT-ENVIRONNEMENT

POPULATION ET ZONES DE BRUITEN FRANCE, LE SERVICE TECHNIQUE DES BASES AÉRIENNES (STBA, SERVICE TECHNIQUE CENTRAL

DE LA DGAC) EST CHARGÉ DE METTRE EN ŒUVRE LA CARTOGRAPHIE DU BRUIT AUTOUR DES GRANDS

AÉROPORTS. IL A DEMANDÉ À IGN AMÉNAGEMENT-ENVIRONNEMENT DE L’AIDER À ÉVALUER LE

NOMBRE D’HABITANTS ET DE LOGEMENTS SOUMIS À CE TYPE DE NUISANCE.

peuvent bénéficier d’une aide à l’insonorisation deleur logement. Les aéroports concernés sontactuellement : Paris-Charles-de-Gaulle, Paris-Orly,Nice-Côte-d’Azur, Marseille-Provence, Lyon-Saint-E x u p é r y, To u l o u s e - B l a g n a c , M u l h o u s e -Bâle, Bordeaux-Mérignac, Strasbourg-Entzheim etNantes-Atlantique. Le PGS représente la gêne sonoresubie par les riverains au moment de son élaboration.Le PEB représente la gêne sonore à un horizon futur(dix ou quinze années). Instauré par la loi n° 85-696du 11 juillet 1985 relative à l’urbanisme au voisinagedes aérodromes, il a pour objectif de prévenir le déve-loppement de l’habitat dans les zones exposées aubruit autour des aérodromes.

UNE AIDE QUI VARIE SUIVANT LES ZONES

L’aide accordée aux riverains dans le cadre du PGS, demême que les contraintes d’urbanisme inhérentes au PEBvarient suivant les zones de bruit. La délimitation des

LE LOGICIEL HERA DÉVELOPPÉ PAR L’IGNLE LOGICIEL HERA DÉVELOPPÉ PAR L’IGN LE CADRERÉGLEMENTAIRELE CADRERÉGLEMENTAIRELe projet de direc-tive européenne du7 juin 2001 a émisles objectifs suivants envue de l’évaluation etde la gestion du bruitdans l’environnement : – déterminer l’expo-sition au bruit grâce àla cartographie ; – informer le publicsur le bruit et ses effets ;– mettre en placeles plans d’actionnécessaires à la préven-tion, la réduction, ainsique la préservation dela qualité sonore dansl’environnement.

Hera utilise :

• le nombre d’habitants et de résidencesfourni dans le recensement général de la popula-tion de 1999 (RGP de l’Insee), regroupés par îlotou par commune (Base-îlots) ;

• les bâtiments de type «habitation» de labase de données BD TOPO ®, dont la hauteur et lenombre d’étages sont calculés grâce au caractère3D de la BD TOPO ® et son modèle numérique deterrain (MNT) ;

• les zones de bruit du STBA (PGS ou PEB).Les habitants et résidences des communes ou desîlots sont répartis sur les bâtiments au prorata deleur surface développée (surface x nombred’étages). Il suffit ensuite de faire la somme deshabitants et résidences de tous les bâtiments compris dans un PGS ou un PEB. Cette sommelisse l’imprécision statistique due à la répartitiondes données du RGP, ce qui a été vérifié par descomptages-terrain.

ans le domaine du bruit aéronautique, laDirection générale de l’aviation civile (DGAC)est chargée de l’application de deux docu-ments réglementaires qui concernent les popu-lations des communes situées au voisinage

des aérodromes : le Plan de gêne sonore (PGS) et lePlan d’exposition au bruit (PEB). Sur ces plans figurentdes zones de bruit propres à chacun d’eux.

LES OBJECTIFS DU PGS ET DU PEBSONT TRÈS DIFFÉRENTS

Le PGS fut instauré par la loi n° 92-1444 du31 décembre 1992 relative à la lutte contre le bruit,afin de définir des zones de bruit à l’intérieurdesquelles les riverains des grands aéroports français

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PartenariatPartenariat

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ARTOSPHERE et l’IGN ont réalisé cette coédi-tion- coproduction en partant du constat que lesutilisateurs de Systèmes d’information géogra-phique sont de plus en plus exigeants sur la qua-

lité graphique de représentation de l’information, allantjusqu’à souhaiter retrouver une qualité comparable auxcartographies papier traditionnelles.

UN ÉDITEUR DE PRODUITS À VALEUR AJOUTÉE

La première initiative de partenariat entre l’IGN et l’équipede CARTOSPHERE remonte à 1999 avec le lancement

du projet ArcAdresses V1, qui se prolonge en 2002 parle lancement d’ArcAdresses V2, toujours construit autourde GEOROUTE® et couvrant toutes les agglomérationsde plus de 10 000 habitants. Originellement distributeur du catalogue de l’IGN, CARTOSPHERE est devenu, avec une équipe de dix ingé-nieurs et trente opérateurs, une importante structuredédiée à la diffusion et à la conception de données car-tographiques pour les marchés professionnels, autourde quatre missions essentielles (voir encadré ci-contre).Cette expertise en données géographiques est aujour-d’hui reconnue par de grands noms de la géomatiquefrançaise, tels Esri France, Générale d’infographie,IDS, Logsyal ou Proxidata, qui s’appuient sur CARTOSPHERE pour proposer des données et des ser-vices à leurs utilisateurs. À l’écoute de ces derniers et fort du succès de cette pre-mière coédition, CARTOSPHERE poursuivra sa démarchede création de produits dérivés de l’IGN. ■

zones est faite aujourd’hui au moyen d’un indice appeléindice psophique (IP) qui est calculé par un logicielspécifique. Cet indice quantifie l’exposition journalièreau bruit, représentative à l’horizon du PEB ou du PGS,et intègre des périodes de jour et de nuit.

L’OUTIL DE DÉCOMPTE DE L’IGN EST FONDÉ SUR LA

BD TOPO®, LE MNT ET DES DONNÉES DE L’INSEE

Il est envisagé de modifier l’indice utilisé actuellementpour établir les PEB et les PGS. Cette perspectived’évolution fait suite aux recommandations de l’Autoritéde contrôle des nuisances sonores aéroportuaires(Acnusa), ainsi qu’à la proposition de directive euro-péenne relative à l’évaluation et à la gestion du bruitambiant. Le nouvel indice envisagé est appelé LDEN(day-evening-night level). La directive prévoit d’exi-ger que le nombre de personnes et d’habitations dechaque zone soit précisé sur les documents.

Par ailleurs, s’agissant des modifications deprocédures aériennes, une analyse d’im-pact environnemental montrant le nombre depersonnes survolées peut être demandée parl’Acnusa. Juste après le respect de la sécurité desvols, le dénombrement des personnes concernées estdevenu un élément fondamental du choix de la pro-cédure retenue.Pour faire face à ces différentes demandes, le STBAa souhaité disposer d’un outil «automatique» per-mettant le décompte rapide des populations concer-nées par les différentes zones de bruit.L’IGN a proposé une méthodologie dedécompte des habitants et des résidences,accompagnée du développement d’un logiciel utilisable avec MapInfo ® : Hera(Habitants et résidences autour des aéro-ports, voir encadré p. 10). ■

Contacts CARTOSPHEREChristophe Charpentier4, rue du Lendemain, 95800 Cergy-le-Haut.Tél. : 01 34 46 74 74, fax : 01 34 46 74 [email protected]

UNE COÉDITION ET UNE COPRODUCTION CARTOSPHERE-IGN

GEOROUTE Raster®

L’IGN ET CARTOSPHERE SE SONT ASSOCIÉS

POUR CRÉER UNE NOUVELLE BASE DE

DONNÉES À HAUTE QUALITÉ GRAPHIQUE :

LA VERSION RASTER DE GEOROUTE®.

C

Fort de son expertise sur le logiciel de cartographie et de placement automatiquede label Maplex, CARTOSPHERE a conçu une chaîne de traitement permettantde transformer la base vectorielle GEOROUTE® en une cartographie rasterconforme aux attentes de qualités graphiques du marché. (Voir p. 5.)

■ La distribution de bases de donnéeslocalisées ;

■ le conseil, l’expertise etl’assistance à maîtrise d’ouvrageautour de la donnée ;

■ les prestations de services (géocodage,orthophotographies…) ;

■ l’édition de produits à valeur ajoutée.

QUATRE MISSIONS

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Contacts

www.aviation-civile.gouv.fr

www.acnusa.fr

[email protected]

Les principauxaéroports français.

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PortraitPortrait

@Magazine de l’Institut géographique national, 136 bis, rue de Grenelle, 75700 Paris 07 SP. Tél. : 01 43 98 80 00. Publication bimestrielle,ISSN 1624-9305. Directeur de la publication : Jean Poulit, directrice de la rédaction : Anne-Catherine Ferrari, rédacteur en chef : OlivierBouiri. Comité de rédaction : Élisabeth Aracheloff, Michel Bacchus, Bernard Bèzes, Jean-Marc Bornarel, Jean-Paul Darteyre, Jacqueline Erbetta,Christian Faad, Philippe Gerbe, Jacques Giralt, Philippe Guhur (ETC), Daniel Houriez, François Lecordix, Martine Lutrot, Nathalie Marthe-Bismuth,Roger Serre, Isabelle Veillet, François Vivier, Catherine Wojtowicz. Ont participé à ce numéro : François Chirié et Patrick Lebœuf. Création : Alain Cadinot. Conception éditoriale et graphique : Éditions Taitbout Communication, tél. : 01 44 53 28 90. Photos : IGN. Couverture : F. Achdou/Urba Images. www.ign.fr

Pour toute information à caractère professionnel :

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JEAN-PAUL GILLET, COMMISSAIRE GÉNÉRAL DU SALON

GÉO-ÉVÉNEMENT

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JEAN-PAUL GILLET, COMMISSAIRE GÉNÉRAL DU SALON

GÉO-ÉVÉNEMENTDu 9 au 11 avril se tient la 14e édition du Salon Géo-événement. Jean-Paul Gillet, quifut l’un de ses fondateurs, retrace l’historique de cette rencontre annuelle unique enFrance et dont le succès se confirme au fil des années. Il souligne l’importance du rôlede l’IGN, aussi bien lors de sa création que dans son développement actuel et à venir.

« L’USAGE QUOTIDIEN DE LA CARTOGRAPHIE EST EN TRAIN DE DEVENIR UNE RÉALITÉ… »« L’USAGE QUOTIDIEN DE LA CARTOGRAPHIE EST EN TRAIN DE DEVENIR UNE RÉALITÉ… »

Jean-Paul Gillet.

ncien élève de l’Institutnational des télécom-munications (INT) d’Évry,titulaire d’un DESS sur

l’économie des télécommunicationset d’une maîtrise de droit, Jean-PaulGillet a travaillé pendant une quinzaine d’années dans l’admi-nistration des télécommunications.Toutefois, vers le début desannées 80, il fait une rencontre quiinfléchit sa carrière :

Yves Stourdzé, un de mes pro-fesseurs à Dauphine – quelqu’unque je définirais comme un vision-naire –, créa, à cette époque, unesorte de bureau de veille techno-logique : le Centre des systèmes etdes technologies avancées (Cesta),au sein duquel j’ai participé à lamise en place de divers projets,dont le programme « Technologies-croissance-emploi» (en collabora-tion étroite avec Jacques Attali).C’est là que j’ai appréhendé pourla première fois l’importance de lahaute technologie, de tout ce quirelevait de l’image de synthèse oude l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, les prolongements deces découvertes sont innombrables.Je suis en pourparlers avec ungrand constructeur français pourmettre au point et présenter sur lepavillon de la France au World-Telecom de Genève une sorte deconcept car, un “e-véhicule”, à bordduquel seront incorporées toutesles fonctionnalités d’Internet et une

navigation embarquée quidéjouera tous les pièges de la cir-culation, embouteillages et météocompris. Mais, au départ, nousétions tout particulièrement concer-nés par les problèmes de sécuritéet de défense : c’est ainsi que l’im-portance de la cartographie et desbases de données géographiquesnous est apparue pour la premièrefois. Nous avons monté une opé-ration que nous avons appelée« MAchines, Réseaux et Images »( M a r i ) , e t c ’ e s t c e n o m que nous avons attribué, dans un premier temps, au Salon Géo-événement.

C’est donc en toute logique que leparcours du Mari croise la routede l’ IGN, seul détenteur, àl’époque, de bases de donnéesgéographiques. La rencontre a lieuen 1987 et le premier interlocuteurde Jean-Paul Gillet est FrançoisSalgé. À une époque où peu degens misaient sur l’avenir de la car-tographie numérique, ce derniercomprend immédiatement la valeurpotentielle de l’enjeu.

Ainsi est né Géo-événement.C’est l’IGN qui a déterminé notreengagement. S’il ne nous avait passoutenus pour le développementde cette opération annuelle, nousn’aurions rien pu faire. Dès lors,l’Institut est devenu notre interlocu-teur privilégié et il demeure notreréférence essentielle.

Car, dans un premier temps, c’estle secteur public qui a constituél’élément moteur du développementde la numérisation du territoire. Lescollectivités locales, départementsou communes… Jean-Paul Gilletest catégorique :

Quel que soit le pays, quel quesoit le régime – et les Américainseux-mêmes, dont les avancées tech-nologiques sont majoritairement tri-butaires des budgets militaires, ensont un des meilleurs exemples –,la volonté publique et les fonds quien découlent sont indispensables.Certes, un certain nombre dedéconvenues ont pu se faire jourau départ, les retours sur investis-sement n’ont pas toujours été immé-diats, mais on a souvent condamné,de manière trop péremptoire, desapports technologiques qui sontaujourd’hui indiscutables et qui ontservi de tremplin à des fonction-nalités sans lesquelles nous ne sau-rions progresser.

L’activité publique, qui fut détermi-nante pour le lancement de ces sys-tèmes, est désormais relayée, dansun grand nombre de circonstances,par des initiatives qui relèvent dudomaine privé. Jean-Paul Gillet, quidemeure un homme de télécom-munications, cite ce secteur enexemple :

J’en veux pour preuve l’activitéintense qui découle de la dérégle-

mentation du secteur des télécoms.Qui dit implantation de réseaux,en particulier de mobiles, dit utili-sation de bases de données géographiques, ce qui implique lecroisement d’un maximum de para-mètres et la prise en considérationde la géographie économique.Deux des constatations les plus signi-ficatives que nous ayons pu faired’années en années sur le Salonconcernent, d’une part, l’abaisse-ment du coût des données et,d’autre part, la croissance régu-lière et constante du nombre degens intéressés.

Les marchés cartographiques, quiont pris leur essor avec la sécurité,puis la gestion de réseaux, voients’ouvrir bien d’autres perspectives :la gestion des risques, les phéno-mènes liés à l’observation de laplanète, la géodésie, les applica-tions militaires… autant de secteursextrêmement pointus. Mais, surtout,ils commencent à intéresser legrand public à travers, à titred’exemples, le géomarketing et lecalcul d’itinéraires. Jean-Paul Gilletconclut :

Je constate, au niveau de l’ana-lyse de la fréquentation du Salon,que le marché est en expansionrégulière. Nous sommes dans leprincipe de l’utilité. L’usage quoti-dien de la cartographie est en trainde devenir une réalité. ■www.geo-evenement.com

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