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FMCvét formation médicale continue vétérinaire ANTIBIOTHÉRAPIE ET ANTIBIORÉSISTANCE - Les enjeux associés aux antibiotiques utilisés en filière équine - La méthodologie d’étude de la sensibilité aux antibiotiques - Stratégie thérapeutique : comment intégrer les propriétés pharmacologiques des antibiotiques - Technique - L’antibiogramme : comment le réaliser ? Quelle utilité pour le praticien ? - Thérapeutique - Le miel : une alternative moderne au traitement des plaies - Observation clinique - Un cheval de trait blessé avec des fils barbelés, soigné avec du miel Rubriques - Parasitologie - L’intérêt de la vermifugation sélective, et sa mise en place - Comportement - Les interactions entre l’homme et le poulain avant le sevrage : comment optimiser les manipulations ? - Observation clinique - Une atteinte fistulaire du garrot suite à une plaie de harnachement - Observation clinique - Un cas de plaie pénétrante avec lacération tendineuse ANTIBIOTHÉRAPIE ET ANTIBIORÉSISTANCE chez les équidés - Revue de presse internationale: notre sélection en Chirurgie, Digestif, Thérapeutique, Cardiologie, Locomoteur - Test clinique - Intoxication par un raticide anticoagulant chez un cheval de 3 ans Volume 9 N°33 JANVIER 2014 revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC (Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire) indexée dans les bases de données : Index Veterinarius (CAB International) Veterinary Bulletin (CAB International) CAB Abstracts Database Antibiothérapie et antibiorésistance : la filière équine a pris conscience de cet enjeu fort pour les praticiens, et se mobilise ... www.neva.fr C4G C3G C3G C3G INH INH ATM

LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

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Page 1: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine

- N°3

3 -

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FMCvétformation médicale continue vétérinaire

ANTIBIOTHÉRAPIEETANTIBIORÉSISTANCE

- Les enjeux associés aux antibiotiques utilisésen filière équine

- La méthodologie d’étude de la sensibilité aux antibiotiques

- Stratégie thérapeutique :comment intégrer les propriétés pharmacologiques des antibiotiques

- Technique - L’antibiogramme :comment le réaliser ?Quelle utilité pour le praticien ?

- Thérapeutique - Le miel :une alternative moderne au traitement des plaies

- Observation clinique - Un cheval de trait blessé avec des fils barbelés, soigné avec du miel

Rubriques- Parasitologie - L’intérêt de la vermifugation sélective, et sa mise en place

- Comportement - Les interactions entre l’homme et le poulain avant le sevrage : comment optimiser les manipulations ?

- Observation clinique - Une atteinte fistulaire du garrot suite à une plaiede harnachement

- Observation clinique - Un cas de plaie pénétranteavec lacération tendineuse

ANTIBIOTHÉRAPIE ET ANTIBIORÉSISTANCEchez les équidés

- Revue de presse internationale:notre sélection en Chirurgie, Digestif,Thérapeutique, Cardiologie, Locomoteur

- Test clinique - Intoxication par un raticide anticoagulant chez un cheval de 3 ans

Volume 9

N°33JANVIER2014

revue de formationà comité de lecture

agréée pour délivrerdes crédits de formationcontinue par le CNVFCC (Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)

indexée dans les bases de données :• Index Veterinarius

(CAB International)• Veterinary Bulletin

(CAB International)• CAB Abstracts Database

Antibiothérapie et antibiorésistance : la filière équine a pris conscience de cet enjeu fort pour les praticiens, et se mobilise ...

www.neva.fr

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Couv NPE 33_Couverture NPE 27 07/08/2014 21:26 Page1

Page 2: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

PCR & sérologie

Analyses Gammes Canine & Équine

Bactériologie

Hématologie-biochimie

Endocrinologie

Anatomo-cytopathologie

www.orbio.frT. 04 78 31 10 47 | [email protected] | 69500 BRON

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Page 3: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

C H E V A L

R U B R I Q U E

REVUE INTERNATIONALE

sommaireVolume 9

N°33

DOSSIER SPÉCIAL

ANTIBIOTHÉRAPIE

ET

ANTIBIORÉSISTANCEchez les équidés

Test clinique - Une intoxication chez un cheval de trois ansGuillaume Manneveau, Martine Kammerer 4

Éditorial - Jean-Yves Madec 5

CHEVAL ET ÉQUIDÉSDossier : antibiothérapie et antibiorésistance- Les enjeux associés aux antibiotiques utilisés en filière équineJean-Yves Madec 7- La méthodologie d’étude de la sensibilité aux antibiotiquespar diffusion et par dilution Pascal Sanders, Mireille Bruneau, Christophe Soumet 13- Stratégie thérapeutique chez le cheval : comment intégrer les propriétés pharmacologiques des antibiotiques Aude Ferran, Élodie Lallemand 15- Technique - L’antibiogramme : comment le réaliser ? quelle utilité pour le praticien ? Marisa Haenni, Jean-Yves Madec, Eric Jouy 21- Thérapeutique - Le miel, alternative moderne au traitement des plaieschez le cheval Émeline Chopin, Christophe Roy 27- Observation clinique - Un cheval de trait blessé avec des fils barbelés, soigné avec du miel Émeline Chopin, Christophe Roy 33

RUBRIQUES- Parasitologie - L’intérêt de la vermifugation sélective, et sa mise en place chez les chevauxEstelle Debergé, Jacques Cabaret, Dagmar Trachsel, Fabrice Reigner, Jacques Guillot 35- Comportement - Les interactions entre l’homme et le poulain avant le sevrage : comment optimiser les manipulations ? Marine Becquart, Nathalie Priymenko 42- Observation clinique - Une atteinte fistulaire du garrot consécutive à une plaie de harnachement Laurent Maurizi, Benoit Tainturier

- Observation clinique - Une plaie pénétrante avec lacération tendineuseAlexandre Louis 51

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE- Rubrique dirigée par Jean-Luc Cadoré, Jean-Philippe Germain 57- Un panorama des meilleurs articles d’équine : notre sélection

par Claire Bouissonnié, Sophie Camus, Delphine Einsweiler, Cyrielle Gabay, Camille Pinson, Sophie Pradier, Marine Truffet, Claire Verdin.

- Cardiologie - Anomalies cardiovasculaires : recommandations pour la prise en charge des athlètes équins

- Digestif / Thérapeutique - Prise en charge post-opératoire des chevaux atteints de lésions étranglées de l’intestin grêle

- Locomoteur / Chirurgie - Tendinite du fléchisseur superficiel du doigt - Neurologie - Les types de crise épileptiforme : distribution et facteurs prédictifs - Chirurgie - Fracture du troisième trochanter - Locomoteur - Traitement des kystes sous-chondraux du condyle fémoral médial

avec une vis de compression transcondylaire - Digestif / Thérapeutique - Traitement du syndrome d’ulcères gastriques - Digestif / Thérapeutique - Traitement des ulcères gastriques :

efficacité comparee de l’omeprazole pate et d’une formulation enrobee - Pharmacologie / Thérapeutique - Rétablissement de la sensibilité à l’insuline

après une administration de dexaméthasone

Test clinique - les réponses 63Tests de formation continue - les réponses 66

3LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIREéquine vol 9 / n°33 JANVIER 2014 - 133

revue de formationà comité de lectureindexée dans

les bases de données :• Index Veterinarius

(CAB International)• Veterinary Bulletin

(CAB International)• CAB Abstracts Database

agréée pour délivrerdes crédits de formationcontinue par le CNVFCC (Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)

Observations et résultats originaux Souscription d’abonnement en page 62et sur www.neva.fr

Plus d’informationssur www.neva.fr

Page 4: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

Fin avril, en Champagne, un cheval hong-re, âgé de 3 ans, en bonne santé, sesauve de sa pâture. Retrouvé un peu

plus tard près des écuries, il présente alorsdes lèvres rose vif. l Son propriétaire comprend que son chevala mangé les céréales raticides stockées dansla réserve. Un sac contenant 5 kg d’un appâtrodenticide sous forme de blé à 0,005 % debromadiolone a été consommé au moins àmoitié. l Appelé rapidement, le vétérinaire tented’évacuer le toxique par un lavage gastriqueà l’aide d’une sonde naso-œsophagienne.Mais la manœuvre est peu fructueuse (seuleune poignée de grains est retirée), car letoxique a été ingéré, probablement plusieursheures auparavant.

une intoxication chez un cheval de 3 ans

IIsabelle Barrier-Battut,Bruno Baup,Philippe Benoit,Géraldine Blanchard,Sarah Buisson,Christian Bussy,Luc Chabanne,Ahmed Chabchoub (Tunis), René Chermette,Élodie Chollet, Pierre Chuit (Suisse),Matthieu Cousty, Florent David (Canada),Isabelle Desjardins,Lucile Martin-Dumon,Brigitte Enriquez,Guillaume Fortier,Lætitia Jaillardon,Catherine Gaillard-Lavirotte,Xavier Gluntz,

Delphine Holopherne,Emmanuel Lagarde, Claire Laugier,Jean-Pierre Lavoie (Canada),Serge Lenormand,Bertrand Losson (Liège),Emmanuel Maurin,Pierre-François Mazeaud,Ève Mourier, Valérie Picandet,Cyrille Piccot-Crézollet,Xavier Pineau,Mickaël Robert, Morgane Schambourg,Claire Scicluna,Brigitte Siliart,Christopher Stockwell,Sarah TénédosEtienne Thiry (Liège),Emmanuelle Van Erck (Liège).

comité de lecture

test clinique

Réponses à ce test page 63

Pour tous renseignements :tél. (33)1 41 94 51 51 fax (33)1 41 94 51 52courriel [email protected]

Conseil scientifiqueGilles Bourdoiseau (VetAgro Sup) Jean-François Bruyas (Oniris)Jean-Luc Cadoré (VetAgro Sup) Marc Gogny (E.N.V.A.)Pierre-Louis Toutain (E.N.V.T.) Stephan Zientara (Anses)

Rédacteurs en chef scientifiquesEddy Cauvin (praticien)Christophe Hugnet (praticien) Mathieu Lenormand (praticien)Sophie Pradier (E.N.V.T.)

Comité de rédactionVincent Boureau (Comportement, praticien)Jean-Claude Desfontis (Physiologie et thérapeutique, Oniris)Louis-Marie Desmaizières (praticien)Jean-Yves Gauchot (praticien),Jean-Philippe Germain (Médecine, chirurgie, praticien)Jacques Guillot (Parasitologie, E.N.V.A.)Stéphane Martinot (Reproduction, VetAgro Sup)Céline Mespoulhès-Rivière (Chirurgie, E.N.V.A.)Nathalie Priymenko (Alimentation - nutrition, E.N.V.T.)Michel Péchayre (Chirurgie, praticien)Roland Perrin (Chirurgie, praticien)Jean-Marc Person (Immunologie, Oniris)Didier Pin (Dermatologie, E.N.V.L.)Alain Régnier (Ophtalmologie, E.N.V.T.)Florence Roque (Pharmaco-Toxicologie, VetAgro Sup)Fabrice Rossignol (Chirurgie, praticien)François Valon (Médecine interne, praticien)Youssef Tamzali (Médecine interne, E.N.V.T.)

Rédacteur - rewriter Lolita SavarocGestion des abonnements et comptabilitéMarie ServentPublicitéMaryvonne Barbaray

NÉVA Europarc - 15, Rue Le Corbusier94035 CRÉTEIL CEDEXTél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52courriel [email protected]

Directeur de la publicationMaryvonne Barbaray

Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONSVÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA

Revue membre du SPEPS (syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé)Prix du numéro : Praticiens : 58 € T.T.C. UE : 61 €

Institutions : 85 € T.T.C. Bibliothèques et ad-min : 120 € T.T.C.

SARL au capital de 7622 €Associés : M. Barbaray-Savey, H., M., A. Savey

Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 0417 T 86 321I.S.S.N. 1767-5081

Impression : IMB -Imprimerie moderne de Bayeux Z.I - 7, rue de la Résistance 14400 Bayeux

NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier94035 CRÉTEIL CEDEX

Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52courriel : [email protected]

Appat cereales a la bromadioloneLes appâts rodenticides existent

sous des formes variées : ‘’en vrac’’,ou bien en sachet, en pates, en blocs hydrofuges …

Toutes sont a priori appétentes pour le cheval(photos CAPAE - Ouest, Oniris).

2

Un cheval hongre, de petit format, se sauve de sa pâture.

1

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIREéquine vol 9 / n°31

4 - FÉVRIER-MAI 2013 4

Comment gérez-vous ce cas ?1

Quel traitement proposez-vous dès ce jour, et les jours suivants ?2

Je m’abonneJe m’abonneen page 62Les contenus du NOUVEAU PRATICIEN

VÉTÉRINAIRE équine sont protégés par la législation sur le droit d’auteur.Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédéque ce soit, sans autorisation est illicite etconstitue une contrefaçon (loi du 11 mars 1957).Les “copies ou reproductions sont strictement réservées à l’usage privé du copiste et nondestiné à une utilisation collective (...)”. Le non respect de la législation constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles425 et 429 du Code pénal.

disponiblesur www.neva.fr

Guillaume ManneveauMartine Kammerer

CAPAE-Ouest Oniris La Chantrerie CS 4070644307 Nantes Cedex

4 test clinique Q_PP 4 Test clinique Q 07/08/2014 21:28 Page4

Page 5: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

éditorial

5LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIREélevages et santéJANVIER 2014- 5

Jean-Yves Madec

Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (Anses) Site de Lyon31 avenue Tony Garnier69364 Lyon Cedex 07

Antibiothérapie et antibiorésistance : la filière équine se mobilise ...

La filière équine s’est invitée plus tardivement que les filières traditionnelles d’élevageau débat sur l’antibiorésistance. Elle n’a pas non plus traversé de crise majeure sur cesujet, contrairement à la filière porcine, par exemple. En effet, c’est à la suite de la

transmission tragique d’un type nouveau de staphylocoque doré (Staphylococcus aureus)résistant à la méticilline (SARM) aux professionnels du porc en 2005, qu’une vaste enquêtea été mise en œuvre à l’échelle européenne.Pour autant, le SARM est également bien présent en filière équine. Le contact avec le cheval (vétérinaires, personnels d’écurie, propriétaires, …) est un facteur de risque d’acquisition de l’antibiorésistance. Plus globalement, tout usage d’antibiotiques sélec-tionne l’émergence et la diffusion de bactéries résistantes, notamment dans le comparti-ment digestif, lui-même à l’origine d’une dissémination environnementale.

La filière équine a pris conscience de cet enjeu fort pour les praticiens, et s’estmobilisée. En 2012, l’Association des vétérinaires équins de France (AVEF) a initié l’élabo-ration de recommandations de bonnes pratiques sur l’usage des antibiotiques. L’AVEF a donc souhaité être proactive, en insérant cette démarche dans le contexteactuel de lutte (en France et en Europe) contre l’antibiorésistance. La méthode retenue aété celle des ‘’recommandations par consensus formalisé’’ utilisée par la Haute Autoritéde Santé. La restitution finale a eu lieu au cours de la 14e journée européenne de l’AVEF,tenue le 21 février 2014 à Roissy.

Depuis quelques années, une mobilisation générale est en place dans plusieurspays. En France, le plan EcoAntibio 2017, sous l’égide du ministère de l’Agricul-ture traduit celle-ci. Une auto-saisine de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’ali-mentation, de l’environnement et du travail (Anses) vient de rendre ses conclusions (juin2014). La France possède aussi un réseau de surveillance de l’antibiorésistance des bacté-ries pathogènes animales (Résapath), qui inclut celles isolées dans les maladies des équi-dés. Le Résapath est également interfacé avec les réseaux hospitaliers et de ville pour l’homme, au sein de l’Observatoire national de l’épidémiologie de la résistance bactérienne aux antibiotiques (ONERBA), ce qui permet une lecture conjointe de cetteproblématique entre l’homme et les animaux. D’autres démarches coordonnées en Europe complètent le dispositif chez l’animal, maiselles ne portent que sur les filières traditionnelles d’élevage à l’abattoir.

Ainsi, aucune surveillance organisée de l’antibiorésistance chez le cheval sain (portage) n’existe aujourd’hui. Les enjeux associés à l’antibiorésistance animale sontdiscutés dans un premier article de ce numéro ’’Antibiothérapie et Antibiorésistance’’ duNOUVEAU PRATICIEN Vétérinaire équine. L’objectif général de ce dossier spécial est eneffet de présenter les principaux aspects de cette problématique chez les équidés. Comprendre l’antibiorésistance, c’est aussi savoir la définir et la mesurer : un article proposé par Pascal Sanders en rappelle les principes, les objectifs et la méthodologie.Ces éléments sont repris en détail dans l’article de Marisa Haenni et coll. sur l’antibio-gramme, qui explique comment le vétérinaire praticien peut utilement, et avec quelleslimites, en exploiter les résultats. L’article d’Aude Ferran et coll. rappelle à quel point lespropriétés pharmacologiques des antibiotiques sont un élément clé de toute stratégiethérapeutique. A l’heure de la recherche de possibles alternatives aux antibiotiques, deuxarticles d’Emeline Chopin et coll. illustrent la place que peut prendre le miel dans la priseen charge de certaines infections des équidés.

L’antibiorésistance est une problématique globale que nul ne peut ignorer, et qui reliel’homme, les animaux et les biotopes de chacun d’eux dans une approche ‘’OneHealth’’. Ce dossier spécial du NOUVEAU PRATICIEN Vétérinaire équine introduit

cette thématique pour la filière équine, qui, comme toutes les autres, est concernée par lesujet. Bonne lecture à tous ! ❒

disponiblesur www.neva.fr

❚ Crédit Formation Continue :0,05 CFC par article

“L’antibiorésistance figureparmi les 50 risques globaux

les plus importants à l’échelle de la planète. Plus de 1000 experts internationaux issus de l’industrie,des autorités gouvernementales,du monde académique et de la société civile, réunis en janvier 2013, au huitième Forum économiqueMondial de Davos (Suisse), ont dressé la liste de ces risques majeurs.““Le monde s’achemine

vers une ère post-antibiotiques, où des infections courantes et des blessures mineures qui ont été soignées depuis des décennies pourraient à nouveau tuer“, a déclaré le Dr Keiji Fukuda, sous-directeur général de l’OMSpour la sécurité sanitaire.

édito 33 corr aut_edito NP ELSA 07/08/2014 21:27 Page5

Page 6: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

Qu’elles soient nouvelles, bien connues, ou moins souvent rencontrées,

les maladies infectieuses représentent souvent des défis diagnostiques et thérapeutiques pour le praticien, en médecine des populations comme en médecine individuelle …

Face à un poulain nouveau-né malade, le clinicien responsable

peut être amené à prendre des décisions parfois difficiles …

La néonatalogie

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❏ Les troubles liés au vieillissement des équidés ❏ La néonatalogie des équidés :Praticiens : France : 68€ 65€ TTC (TVA 1,34€) U.E. : 74€ 66€ TTCÉtudiants : France : 53€ 51€ TTC (TVA 1,34€) U.E. : 54€ 51€ TTC

❏ Les maladies infectieuses des équidés :Praticiens : France : 73€ 68€ TTC (TVA 1,42€) U.E. : 74€ 69€ TTCÉtudiants : France : 53€ 51€ TTC (TVA 1,34€) U.E. : 54€ 51€ TTC

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Tarifs Institutions / Administrations : France : 120€ TTC (T.V.A. 2,47 €) U.E. : 122€ TTC

- Dom : 1 € par Hors-série- Tom : 3 € par Hors-série

- U.E. : 2 € par Hors-série- Étranger hors U.E. : nous consulter

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Face à des situations cliniques très variées chez les équidés âgés, les objectifs du praticien

sont de dépister les affections, d'assurer un bien-être satisfaisantà l'animal, à son entourage, et un accompagnement médicaliséraisonné et raisonnable ...

Les troubles liés au vieillissement

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de formation continue

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29 articles, 60 questions/réponses73 encadrés, 44 tableaux, 33 figures et 128 photos

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et l’expérience de praticiens

Les maladies infectieuses

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Tél. : +33 1 41 94 51 51 • Fax : +33 1 41 94 51 52 • Courriel : [email protected] - www.neva.fr

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Page 7: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

L’antibiorésistance est un réel défipour l’homme, dans une complexitésouvent encore à décrypter, et où les rôles des autres réservoirsque lui-même doivent être surveillésavec la plus grande rigueurintellectuelle et la meilleure attention scientifique.La filière équine présente des spécificités sur les problématiques de l’antibiorésistance. Quelles sont-elles ? Quels en sont les principaux enjeux ? Quel sont les liens avec ce sujet chez l’homme ?

Préserver l’efficacité des antibiotiquesimportants pour l’homme est un enjeumajeur. Les antibiotiques sont en effet

des molécules précieuse que l’homme a lar-gement utilisées dans sa lutte contre lesinfections bactériennes ces dernières décen-nies, depuis la 2nde guerre mondiale. ● Apparue très rapidement dans les années50, l’antibiorésistance a progressivementconduit toute prescription d’antibiotiques àfaire l’objet d’un état des lieux et d’uncontrôle. Cette recommandation concernedésormais aussi leur prescription en médeci-ne vétérinaire, même si le médecin et levétérinaire n’ont pas la même histoire avecles antibiotiques (encadré).● Les démarches de rationalisation de l’usa-ge des antibiotiques chez l’animal ont pourbut premier de prendre en compte la pré-ciosité de ces molécules chez l’homme.C’est à ce titre que certains antibiotiques,davantage que d’autres, - ceux dits ‘’d’im-portance critique pour l’homme’’ - font (etferont) l’objet de mesures particulières dans lemonde animal. Ils regroupent principalementles céphalosporines de troisième et de qua-trième génération (C3G/C4G) et les fluoroqui-nolones, dont la prescription est davantageencadrée.● Cet article propose de discuter commentrationaliser la prescription de ces moléculesau regard d’enjeux de santé publique.

COMMENT ÉVITER UNE IMPASSE THÉRAPEUTIQUE EN MÉDECINE VÉTÉRINAIRE, À L’IMAGE DE LA SITUATION CHEZ L’HOMME ?

● Pour les équidés, il ne semble pas existerde réelle impasse thérapeutique. C’estd’ailleurs le cas pour l’ensemble des filièresanimales, au contraire de ce qui est désor-mais le cas chez l’homme. ● Pour autant, la situation pourrait s’aggra-ver dans les années futures. En effet, l’éclai-rage porté sur les molécules critiques nedoit pas occulter l’évolution des taux derésistance sur les molécules plus anciennes,comme les tétracyclines ou les sulfamides,

Jean-Yves MadecAgence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement

et du Travail (Anses) Site de Lyon

31 avenue Tony Garnier69364 Lyon Cedex 07

les enjeux associésaux antibiotiques

utilisés en filière équine

CHEVA L

Essentiel

❚ Le recours à la prescription hors AMMest une pratique fréquenteen médecine équine.

❚ Le contrôle anti-dopagepeut intervenir dans le choix d’une prescription antibiotique.

❚ Certains antibiotiques d’usage vétérinaire chez les équidés sont utilisés en dernier recours chez l’homme (rifamicine, amikacine).

Objectifs pédagogiques

❚ Comprendre les spécificitésde la filière équine sur la problématique de l’antibiorésistance.

❚ Comprendre pourquoi les antibiotiques sont des molécules précieuses.

❚ Comprendre les mécanismes de transmissionde l’antibiorésistance entre l’animal et l’homme.

❚ Savoir mettre en perspective les enjeux de l’antibiorésistance au plan mondial.

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIREéquine vol 9 / n°33JANVIER 2014 - 1377

❚ Crédit Formation Continue :0,05 CFC par article

de la filière équine

●Dans le domaine de l’antibiothérapie, doncde l’antibiorésistance, il existe des enjeux quisont propres aux équidés.

1. La liste des antibiotiques disposant d’uneautorisation de mise sur le marché (AMM)pour les équidés est courte.

De ce fait, le recours à la prescription horsAMM (dans le cadre de la ‘’cascade’’) estune pratique régulière. Une liste de substan-ces dites ‘’essentielles’’ a également été pré-vue par la directive européenne 2001/82/CE,qui comprend plusieurs antibiotiques.

2. Parmi ces antibiotiques, il en figure certainsqui, sous forme injectable, sont des médica-ments à usage humain, comme l’amikacine oula rifampicine.- La rifampicine est un anti-tuberculeux depremier plan chez l’homme. Chez les équi-dés, elle est utilisée dans le traitement de larhodococcose (Rhodococcus equi). Les dernières recommandations de l’Ansesindiquent qu’elle ne doit pas être utilisée endehors du traitement de cette maladie. - L’amikacine est utilisée dans le traitementdes arthrites des équidés, mais c’est égale-ment un antibiotique de dernier recoursdans les infections à Entérobactéries multi-résistantes chez l’homme.● La problématique du contrôle anti-dopageest également spécifique aux équidés, etpeut intervenir, selon le contexte de travail duvétérinaire (cheval de sport/cheval de loisir),dans le choix d’une prescription antibiotique(exemple des pénicillines procaïne).

les spécificités

1er Prix éditorial2013

Page 8: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

L’effet d’un antibiotique sur le dévelop-pement d’une souche bactérienne iso-lée et identifiée au niveau de l’espèce

bactérienne est mesuré in vitro par desméthodes standardisées. ● Deux méthodes sont classiquement utilisées :- la méthode par diffusion en gélose, appeléeantibiogramme, qui exprime la sensibilitésous forme d’un diamètre d’inhibition mesuréen mm ;- et la méthode par dilution qui exprime lasensibilité sous la forme de concentrationsminimales inhibitrices (CMI). Cette dernièreest la méthode de référence pour mesurer lasensibilité à un antibiotique [1]. ● Nous proposons de décrire les grandsprincipes techniques des deux méthodes dedétermination de la sensibilité à un antibio-tique d’un isolat bactérien : la méthode pardilution et la méthode par diffusion.

LA MÉTHODE PAR DILUTION

● Pour un antibiotique donné, une gammede dilution de l’antibiotique, de raison 2, estréalisée dans un milieu liquide ou dans unmilieu solide. ● La méthode couramment utilisée estbasée sur l’utilisation de plaques de micro-dilution. Celles-ci permettent de tester lasensibilité à un ensemble d’antibiotiques enbouillon de culture (photo 1). Chaque puitsde la microplaque est ensemencé avec unesuspension bactérienne standardisée donton connaît l’espèce. ● La CMI est la première concentration quistoppe la multiplication bactérienne, et

ne permet pas d’observer une croissancevisible après un temps d’incubation dans desconditions de culture prédéfinies (milieu deculture, température d’incubation, pH, teneuren 02 et C02). Pour la plupart des espèces bactériennes, lesCMI sont obtenues en étudiant la croissanceaprès 18 à 24 h d’incubation.

LA MÉTHODE PAR DIFFUSION

● Une méthode indirecte, couramment utili-sée par les laboratoires de diagnostic, déter-mine le diamètre d’inhibition d’une croissan-ce visible autour de disques, contenant desquantités définies d’antibiotique disposés àla surface d’un milieu gélosé, ensemencé parune suspension ajustée d’un isolat bactérien(photo 2). Chaque isolement bactérien est identifié auniveau de l’espèce bactérienne. L’antibiotiquediffuse dans la gélose autour du disque-pastille,

la méthodologie d’étude de la sensibilité aux antibiotiques

par diffusion et par dilution

CHEVA L

Antibiogramme basé sur la détermination de CMIpar dilution en microplaque (photo P. Sanders, Anses, Laboratoire de Fougères).

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIREéquine vol 9 / n°33JANVIER 2014 - 14313

❚ Crédit Formation Continue :0,05 CFC par article

Essentiel

❚ La méthode de référencepour mesurer la sensibilité à un antibiotique d’une souche bactérienne est la méthode par dilution(dilutions en milieu gélosé).

❚ La sensibilité à un antibiotique s’effectuepour un isolat bactérien puridentifié au niveau de l’espèce bactérienne.

❚ La sensibilité à un antibiotique nécessitedes conditions de culture(milieux, température,atmosphère) standardisé en fonction de l’espèce bactérienne.

Objectif pédagogique

❚ Connaître les principes techniques de deux méthodes de détermination de la sensibilité à un antibiotique d’un isolat bactérien : la méthode par dilution, et la méthode par diffusion.

Les antibiotiques sont des médicaments indispensablesdans l’arsenal thérapeutique à la disposition du médecin et du vétérinaire. La cible thérapeutique est la bactérie pathogène. La sensibilité à un antibiotique peut être déterminée par des méthodes standardisées de laboratoire décrites dans cet article.

1

Antibiogrammes basés sur la détermination de diamètre d’inhibition par la méthode diffusion en milieu gélosé. - Gauche : E. coli sensible aux 16 antibiotiques testés.- Droite : E. coli résistant à 13 des 16 antibiotiquestestés(photo E. Jouy, Anses, Laboratoire de Ploufragan).

2

Pascal SandersMireille Bruneau

Christophe SoumetAnses

Laboratoire de Fougères10 B, rue Claude Bourgelat

4060835302 Fougères Cedex

1er Prix éditorial2013

Page 9: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

Objectifs pédagogiques❚ Comprendre l’incidence du classement temps vs concentration-dépendantdans le schéma posologique.

❚ Connaître les avantages et les limites des voiesd’administration locale.

❚ Comprendre les processusde sélection de résistancequi peuvent se produire lors d’un traitementantibiotique.

comment intégrer les propriétés pharmacologiques des antibiotiques

CHEVA L

stratégie thérapeutiquechez le cheval :

cilline G- gentamicine. ● Cette stratégie permet de limiter la pres-sion de sélection de résistances sur les bac-téries commensales à Gram négatif (E. coli, Entérobactéries, …).

Très peu d’antibiotiques modernesont actuellement une autorisationde mise sur le marché (AMM) en France, pour le traitementd’infections chez le cheval. Dans ce contexte de traitementshors AMM, la prise en compte des paramètres pharmacologiquespeut permettre une utilisationraisonnée des antibiotiques.

Les antibiotiques sont largement utilisésen médecine équine pour traiter ou pourprévenir les infections bactériennes.

Cependant, l’augmentation de bactériesmulti-résistantes a récemment fait l’objet derecommandations pour encourager une utili-sation plus raisonnée des antibiotiques [2, 11] ● L’antibiothérapie raisonnée consiste à opti-miser les schémas posologiques afin d’obte-nir une efficacité maximale sur les bactériespathogènes, avec la plus courte durée de trai-tement possible (figure) (photo 1) [5, 6, 14]. ● Dans l’idéal, seules les bactéries pathogè-nes devraient être tuées par l’antibiotique. En réalité, tout traitement antibiotique affec-te les bactéries commensales (tube digestif,nasopharynx, …). Plus le nombre et la diver-sité des bactéries affectées par le traitementaugmente, plus le risque de sélection derésistances est important (figure).

LA SÉLECTION DE L’ANTIBIOTIQUE

● Le premier critère pour choisir un antibio-tique est son activité sur la bactérie suspec-tée d’être la cause de l’infection (pharma-codynamie) [6].

Spectre étroit ?

● Lorsque le pathogène peut être connu pardes données épidémiologiques ou par iso-lement, l’antibiotique efficace sur ce patho-gène, avec le spectre le plus étroit possible,doit être choisi. Par exemple, pour unpathogène Gram positif (G+), on peut selimiter à une administration de pénicilline Gau lieu du ceftiofur ou de l’association péni-

Essentiel❚ La connaissance du moded’action (pharmacodynamie)et du devenir de l’antibiotique(pharmacocinétique) permet d’optimiser les schémas posologiques.

❚ L’utilisation de voiesd’administration locales hors AMM doit être raisonnée (solubilité,accès au site infectieux, sécurité de l’utilisateur, …).

Garrot mis en place sur l'anterieur gauche avant une perfusion locoregionale de la veine digitale laterale :optimiser les schémas posologiques afin d’obtenir une efficacité maximale sur les bactéries pathogènes,avec la plus courte durée de traitement possible(photo Élodie Lallemand).

1

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIREéquine vol 9 / n°32JANVIER 2014 - 14515

❚ Crédit Formation Continue :0,05 CFC par article

Aude Ferran1

Élodie Lallemand2

1Laboratoire de Physiologie,Pharmacologie, Thérapeutique

2Clinique équine

1, 2UMR1331 Toxalim INRA, INPTPharmacologie, Thérapeutique

ENVT23 chemin des Capelles31076 Toulouse Cedex

● Pas de prophylaxie (excepté en chirurgie)● Éviter les utilisations inutiles (petites plaies)

● Spectre le plus étroit possible● Éviter les molécules critiques (C3G/C4G)

● Pendre en compte le type temps- ou concentration-dépendant de l’antibiotique

● Choix de la voie● Envisager une voie d’administration localepour réduire la dose totale

Optimiser la dose

Optimiser la durée de traitement

Figure - Pour une antibiothérapie raisonnée

Optimiser le choix de la molécule

Optimiser la décision de traitement

● Réduire cette durée au strict nécessaire

1e Prix éditorial2013

Page 10: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

L’antibiogramme permet de déterminer, in vitro,la sensibilité d’une bactérie vis-à-vis d’un antibiotique donné. Pour réaliser cet examen, les méthodes sont diverses, mais toutes visent à indiquer la présence éventuelle d’un mécanisme de résistance,naturel ou acquis, pouvant mener à un échec thérapeutique. Afin que l’antibiogramme apporteconcrètement une plus-value au praticien, le dialogue doit êtrepermanent entre le laboratoire et le vétérinaire.

La problématique de l’antibiorésistanceest aujourd’hui largement mise enlumière, tant en médecine humaine que

vétérinaire. Le Plan EcoAntibio2017, à l’ima-ge des plans antibiotiques en médecinehumaine, a pour but, au travers d’une qua-rantaine d’actions, de promouvoir l’usageraisonné des antibiotiques et de diminuer laprévalence de l’antibiorésistance dans lesdiverses filières animales [10]. Les méthodes de détermination in vitro del’activité des antibiotiques vis-à-vis des bac-téries constituent donc l’un des premiers pasde cette démarche.● Ces méthodes varient par leur complexitéà mettre en œuvre, leur coût et le type d’in-formation qui en résultent. ● Dans tous les cas, elles doivent être effec-tuées en laboratoire, par des personnes spé-cifiquement formées dont les compétencess’étendent de la maîtrise méthodologique àl’évaluation et à l’interprétation des résultats.

LA DÉFINITIONDE LA RÉSISTANCE ET DE LA SENSIBILITÉ

La définition même de sensibilité doit êtreprécisée puisque les scientifiques distin-guent les notions de résistances naturelleset de résistances acquises (épidémiologiqueou clinique).

La résistance naturelle

● La résistance naturelle constitue unecaractéristique propre à une espèce bacté-rienne et peut être étendue à un groupebactérien donné. ● Ces résistances naturelles, qui sontconnues et référencées, concernent la totali-té des souches de l’espèce ou du groupebactérien concerné. A titre d’exemple, tous les bacilles à Gramnégatif non exigeants (dont Escherichia coli)résistent à la pénicilline G parce qu’ils sontstructurellement imperméables à cettemolécule. De même, toutes les bactéries à Gram posi-tif sont résistantes aux quinolones (hors fluo-roquinolones), pour des raisons de faibleaffinité entre ces molécules et les enzymescibles.

La résistance acquise

● La résistance acquise est une résistancedéveloppée par des bactéries vis-à-vis d’unantibiotique auquel elles étaient auparavantsensibles, et auquel les autres bactéries dela même espèce sont restées sensibles.Cette résistance peut être due à une muta-tion ponctuelle dans le chromosome de la

Marisa Haenni1Jean-Yves Madec1

Eric Jouy2

Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement

et du travail (Anses),1 Laboratoire de Lyon

31 avenue Tony Garnier69364 Lyon Cedex 07.

2 Laboratoire de Ploufragan-PlouzanéTechnopôle Saint-Brieuc Armor

22440 Ploufragan

l’antibiogrammecomment le réaliser

Essentiel

❚ La résistance est dite clinique ou épidémiologique.

Objectifs pédagogiques

❚ Appréhender les différentesméthodes permettant de déterminer la sensibilitéou la résistance d’une bactérie vis-à-vis d’un antibiotique donné.

❚ Connaître la méthode pardiffusion en milieu gélosé.

❚ Comprendre l’importancede la lecture interprétative etson intérêt pour le praticien.

et quelle utilité pour le praticien ?

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIREéquine vol 9 / n°33JANVIER 2014 - 15121

❚ Crédit Formation Continue :0,05 CFC par article

technique

Définitions

❚ La résistance naturelle : résistance intrinsèquepropre à toutes les bactériesd’une même espèce ou d’un même groupe.

❚ La résistance acquise : apparition d’un mécanisme de résistance par modification du patrimoine génétique d’une bactérie, alors que tous les autres membres de la même espècesont restés sensibles.

Caractéristiques typiques d’un phénotype de Béta-Lactamase à spectre étendu (BLSE). Les synergies (flèches rouges) sont visibles entre un inhibiteur de bêta-lactamase (INH : acide clavulanique ou tazobactam) et les céphalosporines de 3è ou de 4è génération(C3G, C4G) ou l’aztreonam (ATM, famille des monobactams).

1

C4G

C3G

C3G

C3G INH

INH ATM

CHEVAL

1er Prix éditorial2013

Page 11: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

Emeline Chopin1

Nina Gonzalez-Ferrières2

Christophe Roy2, 3

1 École Nationale Vétérinaire,Agroalimentaire et de l’Alimentation

Nantes Atlantique, Site de La ChantrerieRoute de Gachet

44300 Nantes

2 Clinique Vétérinaire des Mazets15400 Riom es Montagnes

2,3 Commission apicole SNGTV

Objectifs pédagogiques❚ Connaître le mode d’actiondu miel, et savoir expliquerses propriétés cicatrisantes.

❚ Savoir utiliser le miel dans le traitement des plaies.

le miel, alternative moderne

C H E V A L

au traitement des plaieschez un cheval

Ainsi, par exemple, le miel est efficace contreStaphylococcus aureus résistant à la méthicilli-ne (SARM), Escherichia coli producteur de b-lactamases à spectre étendu (BLSE),Pseudomonas aeruginosa résistant à la cipro-floxacine (CRPA), ou encore Enterococcus fae-cium résistant à la vancomycine (VREF) [14]. ● L’activité antifongique du miel a été vérifiéepour différentes espèces de Candida, ainsique pour les espèces les plus communes

L’utilisation du miel, connu pour ses propriétéscicatrisantes depuis l’Antiquité, dans le traitement de certaines plaies, trouve aujourd’hui un regain d’intérêt, notamment en médecine humaine.Dans un contexte de moindreutilisation des antibiotiques, cet article met en lumière l’intérêt d’utiliser le miel chez les animaux.

Le développement de produits de syn-thèse efficaces pour la cicatrisation desplaies a réduit l’emploi du miel.

Cependant, dans le contexte actuel d’aug-mentation des résistances bactériennes auxantibiotiques, le miel retrouve tout son inté-rêt.● Les différentes actions du miel (nutritive,antibactérienne, anti-inflammatoire, immuni-taire, désodorisante, action de parage natu-rel) en font un produit polyvalent, dont l’ac-tion est globale au niveau de l’organisme. ● En médecine humaine, de nombreusespublications scientifiques relatent des cascliniques traités avec succès. En médecine vétérinaire, les études et desdescriptions cliniques sont plus rares, maisles résultats sont semblables. ● Cet article rappelle les vertus et les limitesdu miel dans le traitement de certaines affec-tions. Un cas clinique l’illustre (photos 1 bis,2 bis, 3 bis)*.

QUEL SPECTRE D’ACTIVITÉ ANTIMICROBIENNE POUR LE MIEL ?

● Le miel est généralement utilisé dans lecadre de plaies infectées ou susceptiblesde le devenir (brûlures, soins post-opératoi-res). Son activité antimicrobienne est à trèslarge spectre mais non exhaustive. ● Au moins 80 espèces de bactéries sontinhibées par le miel [7], aussi bien les sou-ches sensibles aux antibiotiques que cellesqui y sont résistantes.

Essentiel❚ Tous les miels présententdes propriétés cicatrisantes,même si certains sont mieux adaptés au traitement des plaies infectées.

❚ L’activité bactéricide du mielest à très large spectre, y compris pour les bactériesmultirésistantes.

❚ L’utilisation du miel, présente souvent un rapport coût-bénéfice très intéressant.

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIREéquine vol 9 / n°33JANVIER 2014 - 15727

❚ Crédit Formation Continue :0,05 CFC par article

Plaie initiale au jarret gauche(photo C. Roy).

1 bis

1er Prix éditorial2013

- Au 16è siècle, Ambroise Paré utilisait l’huilebouillante pour cautériser les plaies faites parles arquebuses sur les champs de bataille. - Les 18è et 19è siècles ont vu apparaître ledéveloppement de l’antisepsie fondée sur l’utilisation de molécules chimiques. - Au 20è siècle, les préparations topiquescontenant des antibiotiques, éventuellementassociés aux corticoïdes, ont très largementamélioré l’efficacité des soins. - Dans les 50 dernières années, malgré cesprogrès techniques et scientifiques, un cer-tain nombre de substances naturelles, facilesd’accès et peu coûteuses, ont continué à êtreutilisées. Le miel, connu pour ses propriétéscicatrisantes depuis Babylone, en est un bonexemple [10].- En 1920, la première publication scienti-fique rapporte l’efficacité du miel dans letraitement des plaies [11].

histoire

NOTE * cf. L’article ‘’Observation clinique : un cheval de trait blessé avec du fil barbelé et soignéavec du miel’’, des mêmes auteurs, dans ce numéro.

thérapeutique

Page 12: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

à désinfecter la plaie, à appliquer des anti-septiques locaux, puis, lorsque c’est possi-ble, à mettre en place un pansement pourpermettre une cicatrisation de secondeintention. Le pansement a plusieurs fonc-tions : immobiliser, protéger la plaie et luttercontre l’œdème.● Ces soins locaux sont en général associésà un traitement antibiotique systémique (lapersistance de l’infection retarde la cicatrisa-tion), voire également à un anti-inflamma-toire non stéroïdien selon l’importance desplaies (pour lutter contre la douleur et l’œ-dème principalement).

Le traitement par le miel

● Le miel présente de nombreux intérêtspour le traitement de ce type de plaies : - une action de parage ;- une action antibactérienne ;- une action anti-inflammatoire ;

C H E VA L

Une jument de trait Ardennaise de 2 ansest présentée en consultation pour desblessures dues à des fils de fer barbe-

lés. Cette consultation intervient plusieursjours après la blessure de la jument qui étaitalors en estive. Les plaies sont donc ancien-nes (estimées à 4 ou 5 jours), et surinfectées. ● Deux lésions plus importantes sont notéespendant l’examen clinique : - la première sur le coude droit, est rectili-gne, et mesure environ 15 cm de long sur 5 cm de large (photo 1) ;- la deuxième sur le jarret gauche, assezdélabrante, est constituée de multipleslésions tégumentaires, qui recouvrent unesurface d’environ 20 cm de long sur 10 cmde large (photo 1 bis*). ● Du pus est présent au niveau des deuxplaies. ● La jument ne présente aucun signe d’at-teinte générale (notamment absence d’hy-perthermie), excepté une légère boiterie dumembre postérieur gauche concerné par laplaie en regard du jarret.

ÉTIOLOGIE ET BACTÉRIOLOGIE

● Les plaies dues aux fils de fer barbeléssont fréquentes chez les chevaux. ● Les bactéries généralement retrouvées surla peau ou au niveau des plaies des chevauxsont Staphylococcus aureus résistant à laméthicilline (MRSA), Staphylococcus aureus,Escherichia coli, Streptococcus equi,Enterococcus faecalis, Acinetobacter bau-mannii, Staphylococcus epidermidis résis-tant à la méthicilline (MRSE) etStaphylococcus sciuri [5]. ● Dans ce cas, l’analyse bactériologiqueréalisée à partir d’un écouvillon des plaiesmet en évidence des staphylocoques engrande quantité (tableau). ● Pour obtenir la guérison bactériologiquede ces plaies, un traitement antibiotiquesemble préconisé.

TRAITEMENT

Le traitement habituellement pratiqué

● Dans le cas d’une plaie infectée ancienne,le traitement habituel consiste à nettoyer et

Objectifs pédagogiques❚ Savoir commentutiliser le mielsur une plaieen complément d’un traitement antiseptiqueet antibiotique.

Signes cliniques❚ Plaies anciennes surinfectées.

❚ Légère boiterie du membre postérieur gauche,concerné par la plaie, en regard du jarret.

un cheval de trait blesséavec des fils barbelés

soigné avec du miel

❚ Crédit Formation Continue :0,05 CFC par article

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIREéquine vol 9 / n°33JANVIER 2014 - 16333

observation clinique

Emeline Chopin1

Nina Gonzalez-Ferrières2

Christophe Roy2, 3

1 École Nationale Vétérinaire,Agroalimentaire et de l’Alimentation

Nantes Atlantique, Site de La ChantrerieRoute de Gachet

44300 Nantes

2 Clinique Vétérinaire des Mazets15400 Riom es Montagnes

2,3 Commission apicole SNGTV

Plaie initiale au coude droit(photo C. Roy).

1

NOTE* Les photos 1 bis, 2 bis et 3 bissont publiées dans l’article précédent dans ce numéro, ‘’Le miel, alternative moderne au traitement des plaies’’, des mêmes auteurs.

1er Prix éditorial2013Paramètres Résultats

● Mise en culture bactériologique

- Positifs

● Identification de non entérobactéries

- Staphylococcus aureuscoagulase positive

très abondant

● Identification de non entérobactéries

- Streptococcus dysgalactiae ssp

equisimilis peu abondant

Tableau - Cas clinique, résultats bactériologiques

obtenus à partir d’un écouvillonnage des plaies

Page 13: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

Estelle Debergé1

Jacques Cabaret3

Dagmar Trachsel2

Fabrice Reigner4

Jacques Guillot11Unité de Parasitologie, ENVA, Maisons-Alfort

7, avenue du Général de Gaulle94704 Maisons-Alfort cedex

2 Cirale, ENVA, 14430 Dozulé

3 Unité ISP4 UMR 85 PRC

3,4 INRA; 37380 Nouzilly

Objectifs pédagogiques❚ Comprendre le principe de refuge de sensibilité.

❚ Connaître les avantages de la vermifugation sélective,ainsi que les étapes de la mise en place d’un tel programme.

❚ Connaître les limites de cette stratégie de vermifugation.

l’intérêt de la vermifugationsélective

chez le chevalet sa mise en place

- le sous-dosage dans certains cas ;- et la diminution des refuges de sensibili-té (encadré 1).● Plus la proportion de parasites présentsdans les refuges est élevée au moment dutraitement, plus le risque que les parasitesrésistants deviennent majoritaires estréduit. Les parasites résistants sont en effet‘’dilués‘’ dans la population parasitaire, larésistance se développe donc moins vite[27].● La disponibilité de nouvelles moléculesanthelminthiques, auxquelles les nématodesintestinaux seraient sensibles, est peu pro-bable.

➜ Ainsi, afin de ralentir l’apparition, puisl’extension des résistances, des stratégiesde vermifugation sélective sont à l’étudedepuis plus de 15 ans. Elles reposent sur lagrande variabilité du niveau d’infestationdes chevaux (figures 1, 2).● Au sein d’un même effectif, il est ainsipossible d’identifier des animaux très para-sités (donc ‘’fort excréteurs’’ d’œufs de para-sites) et d’autres qui ne sont que rarementet faiblement porteurs de parasites. `● Cette grande hétérogénéité de la chargeparasitaire est observée pour la plupart desparasites. Elle est due à des facteurs de sen-sibilité comme l’âge, les caractéristiques de la réponse immune (qui peut réduire la

L’infestation des chevaux par des parasi-tes gastro-intestinaux demeure une pré-occupation constante des vétérinaires,

tant sur le plan médical qu’économique. Les‘’petits strongles’’ (Nematoda, Strongylida,Cyathostominae), aussi appelés cyathosto-mes, sont aujourd’hui considérés comme lesparasites intestinaux les plus répandus chezles chevaux [2]. Leur contrôle repose engrande partie sur l’utilisation de trois classesd’anthelminthiques : les benzimidazoles, lestétrahydropyrimidines et les lactones macro-cycliques. Néanmoins, la résistance aux anthelmin-thiques, notamment aux benzimidazoles,s’est étendue à travers le monde, et consti-tue aujourd’hui une menace pour le contrô-le des cyathostomoses équines (photo 1).Ainsi, la réduction d’efficacité de l’ivermecti-ne au Royaume Uni et en Allemagne [30], etl’échec de traitements à la moxidectine surles petits strongles au Brésil sont inquiétants[3]. La résistance est également décrite pourd’autres nématodes, parasites intestinauxcomme Parascaris equorum ou Strongylusvulgaris. Une baisse de sensibilité des oxyu-res est aussi possible.

● Les facteurs qui favorisent le développe-ment de la résistance aux anthelminthiquessont :- la fréquence élevée des traitements ;

Essentiel❚ La résistance des petits strongles vis-à-visdes anthelminthiques,notamment les benzimidazoles, s’est étendue à travers le monde.

❚ Elle constitue aujourd’huiune menace pour le contrôle des cyathostomoses équines.

❚ Un plan de traitementsélectif requiert la réalisationd’un grand nombre de coproscopies quantitatives.

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIREéquine vol 9 / n°33JANVIER 2014 - 16535

❚ Crédit Formation Continue :0,05 CFC par article

L’émergence de la résistance aux anthelminthiques est devenue une préoccupation majeure, en particulier pour les petits strongles. En préservant des refuges de sensibilité, la vermifugationsélective peut permettre de ralentirle développement des résistances.Pour l’instant, les programmes de vermifugation sélective sont peu répandus. Leur mise en place nécessite la réalisation de nombreusesanalyses coproscopiques.

parasitologie

R U B R I Q U E

La résistance aux anthelminthiques, notamment aux benzimidazoles, constitue aujourd’huiune menace pour le contrôle des cyathostomoseséquines (photo INRA Nouzilly).

1

1e Prix éditorial2013

résultats originaux

Page 14: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

Marine Becquart1

Nathalie Priymenko2

1 25 Grand rue, 31450 Baziège

2 UP d’alimentation et de botanique appliquée,

ENVT, 23 chemin des capelles,

BP 87614, 31076 Toulouse cedex 3

Objectif pédagogique❚ Comprendre l’influence des manipulations néonatalesdu poulain sur son comportement futur.

les interactions entre l’homme et le poulain

avant le sevragecomment optimiser les manipulations ?

proche d'elle et en empêchant le contactavec tout autre individu, lui apprend à lareconnaître par la vue et par l’odorat. ● La tétée a un rôle nutritif et apaisant, elleprocure du bien-être au poulain qui tèteaprès chaque incident perturbant. ● La naissance est donc le moment où lepoulain établit une relation préférentielleavec sa mère, qui devient normalement lemodèle social de référence.La question est de savoir si cette imprégna-tion peut s’appliquer à d’autres individusque la mère et, si oui, à quoi cette imprégna-tion sert-elle (encadré 1).

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIREéquine vol 9 / n°33JANVIER 2014 - 17242

❚ Crédit Formation Continue :0,05 CFC par article

Une étude suisse, menée auprès de 216vétérinaires équins, révèle que 75 p.cent des praticiens sont victimes de

violences émises par un cheval, au moins unefois par an [10]. Une seconde enquête auprèsde 995 vétérinaires américains, montre queles chevaux sont responsables de 15 p. centdes accidents, derrière le bétail (46 p. cent),et les chiens (24 p. cent) [14].● Il s’avère ainsi qu’une mauvaise expérienceavec l’homme, donc avec le vétérinaire, peutamener le poulain à craindre les contactsavec l’homme, et à le rendre dangereux, unefois adulte. ● L’objet de cette revue porte sur les diffé-rents travaux menés sur la socialisation despoulains à l’homme autour de la naissance,afin de déterminer si les manipulations pré-coces ont un effet positif ou non pour créerune relation de confiance entre le poulain etl’homme [1].

LA PÉRIODE NÉONATALE

● La création du lien entre la mère et le pou-lain est instinctif et rapide, dans lesquelques heures suivant la mise bas, alorsque le lien poulain-mère demande plus detemps pour se mettre en place (photos 1a,1b) [2, 9]. ● La mère apprend à reconnaître l’empreinteolfactive de son poulain en sentant les enve-loppes fœtales. Dès sa première demi-heurede vie, le poulain montre un vif intérêt pourson environnement proche. Sa vision estcependant très limitée, car il est myope [13,19]. Aussi, il s’attache et suit le premier objetde grande taille proche de lui.● C’est la mère qui, en gardant son poulain

Très vite après la naissance, le poulain bénéficie de soins de son entourage et du vétérinaire(examen clinique, vaccination,vermifugation ...). Quelle est l’incidence de ces contacts sur le comportement futur du cheval ?

RUBR IQUE

comportement

1e Prix éditorial2013

Le lien mère-poulain s’établit tout de suite après la mise bas : la jument sent et lèche son poulain(photos M. Becquart).

1

B

A

Essentiel

❚ Les poulains manipulés précocement sont plus faciles à mener en main, et sont moins réactifs lors d’une prise de sang,mais ils ne montrent pasplus de facilité à se laisser passer le licol,ou à se laisser couper la crinière, à 4 mois d’âge.

résultats originaux

Page 15: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

L’ÉVOLUTION ET LE SUIVI DU CAS

● Environ 4 mois après l'apparition de laplaie, une très faible sécrétion muco-puru-lente apparaît au niveau de la région ventra-le de la plaie. Au fil des jours, la productiondevient un peu plus abondante mais resteassez fluide et non nauséabonde. ● En parallèle, la zone située en position cau-dale par rapport à la plaie se tuméfie etdevient très douloureuse (photo 2).L'inspection et la palpation-pression ne révè-lent pas de collection liquidienne mais plutôtun épaississement sous-cutané. En revanche,la pression de cette région fait sourdre davan-tage de liquide muco-purulent par la plaie.● Trois semaines après le début de cet épi-sode inflammatoire, la production purulen-te se tarit. Mais, une zone dépressible de 2 cm de diamètre apparaît 10 cm en arrièredu bord caudal de la plaie initiale. De façon progressive, après dépilation, lapeau s'affine et rosit (photo 3).● Pendant toute la durée de cet épisode, lacicatrisation de la plaie se poursuit lente-ment.

RUBR IQUE

Laurent MauriziBenoit TainturierAntenne vétérinaire de Paris

Garde républicaine,18 bd Henri IV

75004 ParisLe traitement des plaies importantesdans la région du garrot peutparfois être compliqué. Le cas présente une atteintefistulaire du garrot consécutive à une plaie de harnachementcicatrisant par secondeintention. Il permet d’illustrer les complications qui peuvent survenir sur des cas graves, traités de manière conservatrice, en première intention.

L’atteinte fistulaire du garrot se définitcomme l’atteinte inflammatoire de labourse supra-épineuse et/ou de ses tis-

sus associés [3]. Elle représente souvent pourle clinicien un défi diagnostique et thérapeu-tique [7]. Même si l’étiologie reste malconnue, des causes infectieuses (Brucellaabortus, Onchocerca cervicalis, …) ou trau-matiques sont le plus souvent à l’origine decette affection [2, 3, 7]. Le diagnostic se fonde sur une clinique évo-catrice : aux habituels signes inflammatoireslocaux qui associent ou non une plaie, peu-vent s’ajouter des signes de boiteries ou deretentissement sur l’état général, en fonctionde l’extension vers les tissus osseux adja-cents, ou vers un phénomène infectieux dis-séminé [3, 7].

COMMÉMORATIFS - ANAMNÈSE

● Un hongre Selle français de 12 ans duRégiment de cavalerie de la Garde républi-caine est présenté à la consultation unequinzaine de jours après un long service àcheval pour une plaie de garrot. ● Cette plaie fait suite à un œdème initial,puis à un processus d'escarrification qui alaissé la place à une perte de substance de10 cm de long, pour une hauteur de 5 cmenviron sur le côté droit du garrot (photo 1). ● Une fois la phase de détersion achevée,l’extrémité du processus épineux d’une ver-tèbre thoracique est visible en région crânia-le et profonde de la plaie.

Objectifs pédagogiques❚ Connaître la difficultépotentielle du traitement des plaiesimportantes de garrot.

❚ Connaître la démarche diagnostique et thérapeutique à adopter, dans de tels cas.

Essentiel❚ Les plaies de garrot peuvent se compliquer de l’apparition de fistules plusieurs mois après le traumatisme.

❚ L’évaluation radiographiqueet échographique est un préalableà l’intervention chirurgicale.

❚ La chirurgie est suivie de récidive dans plus de 40 p. cent des cas.

❚ Selon la situation épidémio-logique et l’anamnèse, une infection par Brucellaabortus est à rechercher.

une atteinte fistulaire du garrot

chez le cheval consécutive à un harnachement

❚ Crédit Formation Continue :0,05 CFC par article

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIREéquine vol 9 / n°33JANVIER 2014 - 17747

observation clinique

Aspect de la plaie 2 jours après l’admission.- L’escarre cutanée a fini par se détacher

1

Aspect de la déformation caudale (flèche noire) et a priori indépendante de la plaie initiale4 mois après l’admission (photos L. Maurizi).

2

1e Prix éditorial2013

observation originale

Page 16: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

rurgicale du site, la plaie est explorée à lamain, de manière stérile.

Une section totale ou partielle du tendonfléchisseur superficiel du doigt (TFSD) esten effet suspectée, même si le tendon flé-chisseur profond (TFPD) semble intact.

R U B R I Q U E

Alexandre LouisClinique Vétérinaire du Cheval Rouge

La Futaie41220 La Ferté Saint Cyr

Il est urgent de prendre en chargeun cheval présentant une forte boiterie, d’autant plus si une plaie cutanée y est associée.L’atteinte de structures osseuses,articulaires ou tendineuses peut en effet assombrir le pronostic vital.Cet article présente un cas de lacération traumatique des tendons fléchisseurs du doigt. Il décrit les signes cliniques, les moyens diagnostiques utilisés et le pronostic. Le traitement conservateur et les variations du pronostic sont abordés dans la discussion.

Un cheval de selle, hongre de 5 ans,présente une plaie traumatique sousle boulet postérieur gauche, associée

à une très forte boîterie. Ce cheval aurait ruédans une barrière métallique au pré.● L’accident s’est déroulé 2 h au maximumavant l’arrivée du vétérinaire référant. Sur lelieu de l’accident, il reçoit un traitement anti-biotique (20 000 UI/kg de pénicilline procai-ne IM, 6,6 mg/kg de gentamicine : les deuxtiers en intraveineuse et un tiers en loco-régional) et des anti-inflammatoires (1,1 mg/kg de flunixine méglumine IV). ● Un bandage de type Robert-Jones est misen place après tonte et désinfection de laplaie. ● Le cheval est rapidement envoyé dans uneclinique pour être évalué et pris en charge.

EXAMEN ET DIAGNOSTIC CLINIQUE

● A son arrivée à la clinique, le cheval pré-sente une boîterie de degré 5/5 (selon lesystème de gradation de l’AAEP (AmericanAssociation of Equine Practitioners)(tableau 1) du postérieur gauche. ● Après retrait du pansement, une plaieparasagittale médiale, oblique proximo-médiale/disto-latérale, d’environ 5 cm estobservée sur la partie plantaire du paturonpostérieur gauche. ● Après tranquillisation et désinfection chi-

Objectifs pédagogiques❚ Évaluer les structures touchées sous-jacentes à la plaie.

❚ Donner un pronostic vital et sportif.

❚ Proposer une solution adaptée.

Hypothèse diagnostique❚ Une section totale ou partielle du tendon fléchisseur superficiel du doigt (TFSD)

Démarche clinique❚ Évaluer d’abord avec précision quelles sont les structures atteintes, et à quel degré, afin d’établir un pronostic.

❚ Tenir compte des conditionsdans lesquelles le traumatisme s’est produit,ainsi que les positions relativesdes différentes structures lors de l’accident.

une plaie pénétranteavec lacération tendineuse

❚ Crédit Formation Continue :0,05 CFC par article

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIREéquine vol 9 / n°33JANVIER 2014 - 18151

observation clinique

Radiographie de profil du boulet. - Noter la présence d’air en regard de la partie dorsaledu récessus proximal de la gaine digitale (photo Arundel Equine Hospital).

1a

Degré Description

0 - Pas de boîterie

1

- Boîterie intermittente ou inconstante,difficile à discerner dans n’importe quelle circonstance

2

- Boîterie difficile à observer au pas et au trot en ligne droite, mais apparente et constante dans des conditions spéciales (manipulation, cercle, inclinaison, surface dure, ou cheval monté)

3- Boîterie constante au trot sous toutes les conditions

4

- Boîterie observée avec une asymétriemarquée au trot sans manipulation, et foulée réduite

5

- Port de poids minimal ou absent sur le membre atteint, cheval réticent à bouger

Tableau 1 - Les degrés de boiterie d’après l’AAEP

(American Association of Equine Practitioners)

1e Prix éditorial2013

observation originale

Page 17: LE Nouveau Praticien vétérinaire équine N°33

revue internationaleles articles classés par thème dans les revues- Vet Surg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2014;doi:10.1111/j.1532-950X.2014.12199.x

- Equine Vet J . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2014;doi:10.1111/evj.12242 ; evj.12287 ; 46(4):427-34 ; 441-5

- J Am Vet Med Assoc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2013;243(2):261-6 ; 2014;244(12):1441-8

- J Vet Intern Med . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2014;28(3):925-33 ; 28(3)749-61

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIREéquine vol 9 / n°33JANVIER 2014 - 18757

rubrique dirigée par Jean-Luc Cadoré1

Jean-Philippe Germain21 Pôle équin

VetAgro-Sup, 1, avenue BourgelatBP 83, 69280 Marcy-l’Étoile

2 La clinique du cheval 3910, Route de Launac

31330 Grenade

un panorama des meilleurs articles d’équine

Chirurgie- Fracture du troisième trochanter : étude sur 8 chevaux

Digestif / Thérapeutique- Traitement du syndrome d’ulcères gastriques : comparaison de trois doses d’oméprazole :un essai clinique dose-dépendant, andomisé, en aveugle

- Traitement des ulcères gastriques : efficacité comparée de l’oméprazole pâte et d’une formulation enrobée chez le cheval

- Les types de crise épileptiforme :distribution et facteurs prédictifs sur 104 cas

Cardiologie- Anomalies cardiovasculaires : recommandations pour la prise en chargedes athlètes équins

Locomoteur- Traitement des kystes sous-chondrauxdu condyle fémoral médialavec une vis de compression transcondylaire

Locomoteur / Chirurgie- Tendinite du fléchisseur superficiel du doigt traitée par desmotomie de la bride radiale du tendon fléchisseursuperficiel du doigt : performance de course chez les pur-sang sur 332 cas

Pharmacologie / Thérapeutique- Rétablissement de la sensibilité à l’insuline après une administration de dexaméthasone pendant 3 semaineschez 80 chevaux

Neurologie- Prise en charge post-opératoire des chevaux atteints de lésions étranglées de l’intestin grêle : comparaison de la flunixine méglumine et du méloxicam

Synthèses rédigées par Claire Bouissonnié,Sophie Camus, Delphine Einsweiler,

Cyrielle Gabay, Camille Pinson, Sophie Pradier, Marine Truffet, Claire Verdin

● Une bonne connaissance des maladies cardio-vasculaires, ainsi que les examens qui permettentde les explorer, sont nécessaires pour établir lepronostic associé aux différentes affections. ● L’échocardiographie est l’examen complémen-taire de choix pour évaluer les souffles car-diaques.- Lorsqu’une régurgitation mitrale ou aortiqueest objectivée, il est conseillé de suivre l’évolu-tion par une échocardiographie, tous les anspour la régurgitation mitrale (RM), ou deux foispar an pour la régurgitation aortique (RA), de sur-veiller la fréquence et le rythme cardiaques, et deréaliser un ECG à l’effort lorsque les lésions sontmodérées à sévères, ou qu’elles évoluent rapide-ment. - L’apparition d’une régurgitation aortique àl’exercice est un facteur pronostique négatifmajeur. La présence d’un défaut de septum ven-triculaire (DSV) permet la pratique de la compéti-tion, si ce défaut est minimal et qu’une cardiomé-galie n’est pas associée. En revanche, lareproduction de ces chevaux n’est pas souhaitée. - Il convient d’être vigilant sur les chevaux quiprésentent une fistule aorto-pulmonaire ou

aorto-cardiaque : en effet, un arrêt cardiaque bru-tal est imprévisible.

Résultats

● L’électrocardiographie (ECG) est l’examen dechoix pour évaluer les arythmies cardiaques,complété par un ECG Holter pendant 24 h encas d’arythmies intermittentes.● Le bloc atrio-ventriculaire de second degré(BAV II) de haut grade est à surveiller. S’il per-dure pendant l’exercice, il faut suveiller le cheval. ● Lors de la mise en évidence d’une fibrillationatriale (FA), une cardioversion ou la mise aurepos est souhaitée lorsque la fréquence car-diaque à l’exercice est supérieure à 220 batte-ments/min, et qu’une arythmie ventriculaire estnotée à l’exercice. Si la FA est persistante, la pra-tique d’un exercice devrait être contrôlée par unECG à l’effort.

Conclusion

● Les chevaux présentant une hypertension pul-monaire, une insuffisance cardiaque congestiveou des arythmies complexes ventriculaires nedevraient pas être montés ou attelés. r

ANOMALIES CARDIOVASCULAIRES : recommandations pour la prise en charge des athlètes équins

Objectif de l’étude❚ Déterminer l’impact des anomalies cardiovasculairessur les performances actuelles et futures du cheval, sur la sécurité du cavalier ou sur le meneur et le cheval, ainsi que sur son espérance de vie.

Synthèse par Claire Bouissonnié,Vetagro Sup,Campus vétérinaire de Lyon.

u J Vet Intern Med 2014;28:749-61.Recommendations for managementof equine athletes with cardiovascular abnormalities.Reef VB, Bonagura J, Buhl R,McGurrin MKJ, Schwarzwald CC,van Loon G, Young LE.

Cardiologie

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test clinique les réponses

● Du charbon actif (100 g/100 kg) et de laparaffine (1 L/100 kg) sont administrés par lasonde, afin de limiter la résorption de l’anti-coagulant, et afin d’éviter une endotoxémieliée à l’ingestion massive de céréales. ● Le lendemain, le cheval est retrouvé cou-ché, il se regarde les flancs. Les pieds sontchauds, et l’animal présente une postureantalgique lorsqu’il se relève. Une hyperther-mie est aussi présente à 39,2°C. ● Une fourbure endotoxémique est doncsuspectée. Une perfusion de 10 L de RingerLactate est réalisée, 1 fois par jour, pendant 4 jours. En parallèle, un AINS est administrépar voie intraveineuse (flunixine méglumineFinadyne® à 0,25 mg/kg, une fois par jour), etun antibiotique est injecté par voie intramus-culaire (benzylpénicilline Depocilline® à 22 000 UI/kg, 1 fois par jour) pendant 4 jours. ● Le dernier jour du traitement, le cheval pré-sente une hématurie.Un trouble de l’hémosta-se secondaire lié à la bromadiolone est immé-diatement suspecté. Un traitement à base devitamine K1 sous forme de comprimés destinésaux carnivores est alors instauré, à la dose de 4mg/kg/j, soit 32 comprimés à 50 mg matin etsoir. Le traitement de la forbure est poursuivipar voie orale : méloxicam (Métacam®) à 0,6mg/kg/j per os et triméthoprimeTMP-sulfadia-zine (Equibactin Vet®) à 5 mg/kg de TMP per ospendant 4 jours.● Lors du 4è jour de ce traitement, des suffu-sions gingivales apparaissent, ainsi que de l’hé-moptysie, une hématurie et un fort abattement. ● Une prise de sang est réalisée afin d’éva-luer la perte sanguine. L’hématocrite est de15 p. cent (valeurs usuelles : 31 p. cent - 43 p.cent). Le cheval reçoit alors une transfusionde 3 L de sang frais. Devant l’urgence de lasituation, un typage n’a pas été effectué, etceci malgré les risques augmentés de choc. Le lendemain, l’hématocrite diminue encore(13 p. cent), et la transfusion est renouvelée.● Les signes hémorragiques disparaissent.L’administration d’AINS et antibiotique estarrêtée, celle de vitamine K1 est poursuivie (4 mg/kg/j) dans des carottes râpées consom-mées avec appétit par le cheval.

● Après 28 jours de traitement, un prélève-ment et des tests de coagulation sont réali-sés pour le suivi de l’anémie. L’hématocriteest de 26 p. cent, et le taux de prothrombineest de 40 p. cent (valeur usuelle : ≈ 100 p.cent). Le traitement est donc maintenu, maisla dose est réduite à 14 comprimés par jour,soit environ 2 mg/kg/j. ● Ce traitement est poursuivi pendant 25jours, diminué à 1 mg/kg/j (7 comprimés) ladernière semaine, soit une durée totale de 8semaines de traitement sans que le cheval neprésente à nouveau des signes d’hémorra-gies. Un amaigrissement sensible est noté. ● Six mois plus tard, l’animal va bienmais n’apas repris une activité optimale par manquede condition physique.

DISCUSSION

● Les raticides anticoagulants agissent parinhibition de la vitamine K-réductase. Ilsempêchent le recyclage de la vitamine Knécessaire à la synthèse de plusieurs fac-teurs de coagulation, et causent l’apparitiond’un tableau hémorragique (figure). ● On distingue : - les produits de 1ère génération, dont lesdoses toxiques sont relativement élevées. pourlesquels l’efficacité rodenticide nécessite l’in-gestion répétée de l’appât par les rongeurs ;

une intoxication

observation originale

par un raticide anticoagulantGuillaume Manneveau

Martine KammererCentre antipoison animal

et environnerment de l’ouest(CAPAE - Ouest)

Oniris La Chantrerie, CS 40706

44307 Nantes Cedex

Molécule

Concentrationhabituellement rencontréedans les produits destinés

au public

1ère génération

● Coumafène 0,025 % à 0,05 %

● Coumatétralyl 0,0375 %

● Chlorophacinone 0,005 %

2è génération

● Bromadiolone 0,005%

● Difénacoum 0,005%

● Diféthialone 0,0025 %

● Brodifacoum 0,001 % à 0,005 %

● Flocoumafène 0,005 %

Tableau - Molécules rodenticides autorisées dans les appâts commercialisés en Europe

Comment gérez-vous ce cas ?1

Quel traitement proposez-vous dès ce jour, et les jours suivants ?2

Objectif pédagogique

❚ Connaître les risques liésaux associations médicamenteuses lors de suspicion d’intoxication par les raticides antivitamine K.

Essentiel

❚ L’intoxication par les raticides anticoagulantsest rare chez le cheval, mais elle est facilitée par l’administration de médicaments destinés à la prévention de l’endotoxémie, associée à l’ingestion d’appâts sous forme de céréales.

❚ Les anti-vitaminiques Kempêchent le recyclage de la vitamine K1 de sa forme inactive vers sa forme active.L’antidote est donc l’admi-nistration de vitamine K1.

❚ Chez le cheval, la dose préconisée est de l’ordre de 1 à 4 mg/kg/j.

❚ Les équidés sont considéréscomme nettement moinssensibles à la toxicité des antivitamines K que les carnivores. Mais, les doses toxiquessont mal connues, et il est très difficile d’estimer la dose minimahémorragique.

disponiblesur www.neva.fr

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIREéquine vol 9 / n°33JANVIER 2014 - 19363

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Je m’abonneet je complète ma collection

❒ N°1* : Le jetageLe jetage chez l’âne et les croisés

❒ N°2 : Les défauts d’aplomb Les pieds chez l’âne

❒ N°3 : La fin de la gestation La gestation chez l’ânesse et les hybrides

❒ N°4 : Les plaies aiguësLes plaies aiguës et la cicatrisation chez l’âne

❒ N°5 : Syndrome grippalLes syndromes grippaux chez l’âne

❒ N°6 : Douleurs chroniques du pied Les douleurs chroniques du pied chez l’âne

❒ N°7 : Le peripartumLes particularités du peripartum chez l’ânesse

❒ N°8 : Les diarrhées aiguës - Traiter un prolapsus rectal - Observation clinique : cyathostomose larvaire chez l’âne

❒ N°9 : L’inflammation oculaire - Les affections oculaires et péri-oculaires chez l’âne et le mulet- Observation clinique : tumeur des paupières

❒ N°10 : La contre-performance Les causes de non utilisation des équidés de travail

❒ N°11* : Le poulainObservation clinique âne : des contractures tendineuses

❒ N°12* : Les traitements de l’arthroseLes arthropathies dégénératives chez l’âne

❒ N°13 : Les ictères chez les équidés adultesObservation clinique : un cas d’hyperlipémie chez une ânesse

❒ N°14* : L’étalonParticularités et spécificités de la reproduction du baudet

❒ N°15* : Les troubles de la démarche Le comportement sexuel du baudet

❒ N°16* : Les dermatoses prurigineuses Les particularités de la dermatologie chez l’âne

❒ N°17* : La fourbure La castration : les différentes techniques

❒ N°18* : Le suivi des chaleurs Les particularités du cycle œstral et du suivi gynécologiquechez l’ânesse

❒ N°19* : Les anémies Spécificités de la lignée érythrocytaire chez l’âne, le poneyet les chevaux de race lourde

❒ N°20* : Les fractures

❒ N°21* : Fièvre d’origine indéterminée Particularité de l’hyperthermie et de la fièvre d’origine à déterminer chez l’âne

❒ N°22* : Mise à la reproductionLa conduite et l'hygiène de la saillie chez l'âne

❒ N°23 : Les coliques aiguës d’origine digestiveL’hyperlipémie : une complication métabolique importantechez les poneys et chez les ânes

❒ N°24 : Les dysphagiesParticularités de la dysphagie chez le poney et l’âne

❒ N°25 : Les affections tendineuses et ligamentaires

❒ N°26 : Les affections urinaires

❒ N°27 : Les affections tendineuses et ligamentaires :options thérapeutiques - Chirurgie en dentisterie

❒ N°28 : Les dorsalgies

❒ N°29 : Les diarrhées chroniques

❒ N°30 : Morts subites et morts inattendues

❒ N°31 : Actualités en maladies infectieuses

❒ N°32 : Les affections sinusales

❒ N°33 : Antibiothérapie et antibiorésistance

Hors-séries :❒ Les troubles liés au vieillissement des équidés

❒ La néonatalogie des équidés

❒ Les maladies infectieuses des équidés

❒ Diagnostic et examens complémentaires

LE NOUVEAUPRATICIEN

gestes et gestion

vétérinaireéquine

Port : - Dom : + 0,5 € par N°+ 1 € par Hors-série - Tom : + 1,5 € par N°+ 3 € par Hors-série- U.E. : + 2 € par N° - Étranger hors U.E : nous consulter

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FMCvétformation médicale continue vétérinaire

LES MORTS

SUBITESET INATTENDUES

- Actualités en perspective -

Les pratiques sanitaires

en équine et leurs coûts

- Questions-réponses sur

les morts subites du cheval :

les conseils de l’expert

- Définition des morts subites

chez le cheval : causes

et stratégie diagnostique

- Les causes de mort subite

ou inattendue chez

des équidés adultes :

données d’après 466 cas

- Les causes de mortalité

chez le cheval adulte :

étude rétrospective

à partir de 2106 autopsies

- Les causes de mort subite

du cheval entretenu au box

ou au pré, conduite à tenir

- Les causes de mort subite

au cours au juste

après une épreuve sportive

Rubriques- Communication - Comment

rédiger un rapport

d’autopsie chez le cheval

- Toxicologie - L’intoxication

à l’if et au laurier rose

- Thérapeutique -

La résistance aux antibiotiques

des bactéries

d’origine équine

- Observation clinique -

Rupture de vessie

suite au poulinage

- Nutrition - Les probiotiques

chez le cheval :

intérêts et limites

MORTS SUBITES

ET MORTS INATTENDUES

chez les équidés

- Revue de presse internationale:

notre sélection en Imagerie, Locomoteur,

Endocrinologie, Digestif, Reproduction,

Thérapeutique, Neurologie / métabolisme

- Test clinique - Deux cas de mort subite au pré

chez le cheval

Volume 8

N°30

OCTOBRE 2012/

JANVIER

2013

revue de formation

à comité de lecture

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formation continue et complémentaire)

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Face à une mort subite ou inattendue, l’objectif n°1 est de comprendre.

Établir le diagnostic est une démarche complexe à mener avec rigueur ...

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Face à une fièvre d’origine à déterminer, il est indispensable de présenter une stratégie au propriétaire, en fonction du contexte médical et économique, des qualités du cheval, de son statut physiologique, des échéances sportives et du climat de confiance ...

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FMCvétformation médicale continue vétérinaire

FIÈVRE D’ORIGINE À DÉTERMINERchez les équidés- Conduite à tenir face à une fièvre d’évolutionchronique apparemmentisolée chez le cheval adulte

- Conduite à tenir face à une fièvre aiguë isolée :approche pratique - Comment interpréter etgérer une modificaiton de la température corporelle du cheval pendant la période péri-opératoire

- Attitude du praticien face à une hyperthermie : résultats d’une enquêteépidémiologique

- Observation clinique -Herpèsvirus et fièvre isolée chez le cheval

Âne- Particularités de l’hyperthermie et de la fièvre d’origine à déterminer chez l’âne

Rubriques- Observation clinique -

Une dent incluse chez un cheval de 4 ans

- Gestes et techniques - Comment réaliser

un pansement pour la face solaire du pied

- Comment réaliser une injection intra-veineuse sous garrot

- L’administration loco- régionale d’un antibiotique

FIÈVRE D’ORIGINEÀ DÉTERMINERchez les équidés

- Revue thématique des articles parus à l’étranger

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Volume 6

N°21FÉVRIER

2010

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Pour proposer le bon conseil et appliquer la bonne technique, il est utile de bien connaître toutes les techniques d’inséminations, et le cadre de leur mise en œuvre : de l’inséminationclassique à la mise en place plus sophistiquée, en passant par les mini-doses, l’insémination profonde, ...

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FMCvétformation médicale continue vétérinaire

MISE À LAREPRODUCTION- Le moment de l'insémination artificielleou l'insémination artificiellepost-ovulation

- Comment préparer des doses de semence :

- 1. Pour une insémination en frais

- 2. Pour une insémination en sperme réfrigéré sur place

- 3. Comment gérer les doses d’insémination

- Les inséminations en mini-doses : quoi en penser ?

- La conduite et l’hygiène de la saillie en main chez la jument

- Les accidents lors de la saillie chez l’étalonet chez la jument

Âne- La conduite et l'hygiène de la saillie chez l'âne

Rubriques- Comment réaliser :- 1. une insémination artificielle classique

- 2. une insémination artificielle profonde

- 3. une inséminationsous vidéoendoscopie

- Réglementation - La responsabilité civile professionnelle

- Exigences sanitaires des règlements de “studs-books“ chez les juments

- Management - Installer et développer une activité de mise en place de semence

LA MISE À LAREPRODUCTIONchez les équidés

- Revue thématique des articles parus à l’étranger

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N°22JUIN2010

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