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Le peuple citoyen n°44, juin 2015

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Journal citoyen et militant du parti de Gauche de la Vienne (86)Au sommaire :- La réforme des collèges- La manifestation de Guéret du 13 juin pour la défense des services publics-L'euthanasie en question- Les migrants-Le Corbusier

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  • Journal du Parti de Gauche de la Vienne : cologie/ socialisme/ rpublique N44, juin 2015

    College : vous avez dit liberte ?

    Q uelle belle rforme de lcole, quune rforme qui se fait malgr les enseignants (opposs plus de 75 % au texte de la ministre quand

    seuls 17% dclarent le soutenir) ! Quelle belle reconnaissance de lenseignant concep-teur que la ministre prtend librer et encou-rager, que de lui imposer un texte quil con-teste : Vous ne savez pas ce qui est bon pour lcole, obtemprez, faite-moi con-fiance, jai tout bien rflchi ; jai des rapports et des tudes : excutez ! Et cest vrai quils ne sont pas lancs la l-gre : la rforme reprend des prconisations dun rapport rendu Nicolas Sarkozy, du temps o la droite cherchait le moyen de donner de lautonomie aux tablissements, de casser la rfrence rpublicaine qui gne tant la ncessaire conjugaison du systme ducatif et du libralisme. Car ne nous y trompons pas : la fronde de droite contre la rforme aujourdhui nest bien que poudre aux yeux. Leur contre-rforme sils revien-nent aux affaires ne fera quouvrir davantage la brche ouverte par les socialistes. Le Medef le sait bien, lui qui encourage Najat Vallaud-Belkacem et lui a donn sa confiance en don-nant son suffrage au Conseil suprieur de lducation. Mobilisation la rentre Enseignants, parents, lheure est venue de la mobilisation. Vous tous qui navez dautre horizon que cet idal de lcole mancipa-trice que vous dfendez par votre attache-ment lcole publique et rpublicaine, vous devez exiger que le dbat ait lieu. Vous devez exiger de participer la rflexion sur le moyen de retrouver le chemin de la lutte

    contre les ingalits, de librer cette rflexion de linfluence de tous ceux qui rvent de soumettre lcole aux besoins du systme libral. La rforme des collges, telle quon vous la propose, est un spectre sinistre habill tant bien que mal de la dpouille des pdagogies qui marchent, maquill du masque de ce qui aurait pu tre le collge de lavenir. On y retrouve tout : les pdagogies actives, qui permettent aux lves de travailler collective-ment, dtre acteurs de leur formation, de sortir de leur passivit ; linterdisciplinarit qui permet llve de percevoir la coh-rence de ses apprentissages ; laccompagne-ment personnel qui permet de travailler sur la difficult de chacun, sur le besoin indivi-duel On y retrouve tout, vid de sa subs-tance, dcalqu sur un dispositif qui en em-pche lapplication et entrane, dans le mme temps, le naufrage des disciplines. Un collge puis Au terme de cette rforme, si on ne russit pas la mobilisation, cest un collge puis, aux quipes divises, aux lves dsorients, que nous devrons tenter de relever. Car der-rire les paroles, nous sommes en mesure, aujourdhui, de lire la ralit de demain. On nous dit : libert pdagogique, initiative et crativit des enseignants ? ; la rforme rpond : "autonomie des tablissements, profondes ingalits entre les territoires, choix pdagogiques imposs par de nouvelles hirarchies intermdiaires". On nous dit accompagnement personnel de llve ? . La rforme rpond en prenant sur les horaires disciplinaires, en enlevant les moyens dall-ger les effectifs et de travailler en groupes

    rduits. On nous dit pda-gogies actives pour viter lennui, pour travailler la motiva-tion des collgiens ? La rforme rpond en tuant les dispositifs "projets choisis" qui exis-tent et en les remplaant par des projets su-bis. On nous dit interdisciplinarit gnrali-se ? . La rforme rpond en prenant sur les disciplines, en ne permettant pas la co-animation, en ne permettant pas de jouer sur les effectifs, en ne donnant aucun des moyens ncessaires la concertation des quipes Falsification Invoquer les bonnes valeurs pour mettre en place un dispositif qui leur est contraire : la dmarche nest pas nouvelle. La socit librale sait depuis longtemps construire lasservissement en adoptant le vocabulaire du progrs social et de lmancipation. A lcole, la justice sociale a d cder le pas devant le concept dgalit des chances qui laisse lindividu la responsabilit de son chec ; en matire dcologie, le dveloppe-ment durable a t invent pour permettre de prserver la notion de croissance nces-saire sans laquelle toute politique de loffre savre caduque. La rforme des collges est un trs bel exemple de ce recyclage cynique. Elle ouvre un nouvel abme dingalit dans lcole au nom, tout bonnement, de lga-lit ! Jacques Arfeuillre

    Ils lauront rpt sur toutes les antennes, longueur de mdias : les promoteurs de la r-forme du collge sont des progressistes. Ils rforment pour ouvrir un espace de libert, pour crer de cette autonomie qui permet de rver plus de justice et plus dgalit. Ils veulent le faire quitte imposer cette libert par la contrainte, en fermant la porte au dialogue, en obstruant toute voie alternative propose par les personnels. Ils ont dit libert : vous navez plus qu vous soumettre !

  • N ulle place pour la nuance ! Tu es avec nous ou contre nous : choisis ton camp, celui des ultra-ractionnaires pro-vie intgristes de droite, ou celui de la gauche pour l'abolition de toutes les limites et pro-euthanasie ! Pourtant y regarder de plus prs, on peut aussi tre de droite, libral et pro-euthanasie, tout comme on peut tre de gauche, communiste, colo, et avoir des rserves sur l'euthanasie. vacuons le premier cas : Jean-Luc Romro, prsident dhonneur de l'ADMD, principal mouvement pro-euthanasie, a longtemps t l'UMP avant de devenir personnalit d'ouverture droite pour le PS aux rgio-nales franciliennes. Mais quelles rserves avoir sur l'euthanasie quand on est de gauche ? Premirement, certaines propositions politiques ne peuvent faire fi du contexte dans lesquelles on les met en place. Parler d'eutha-nasie dans une socit qui rduit le budget de la sant publique, ferme les dhpitaux et pratique la tarification l'acte n'est pas anodin. Quand les hpitaux cherchent la rentabilit, que la scu drembourse et se reporte vers des mutuelles prives, on peut dj craindre que le libre choix de sa fin de vie , risquerait pour beaucoup de ne pas tre vraiment un choix. Si personne ne peut payer les soins palliatifs de mm, qui est au minimum vieillesse et sans mutuelle, l'euthanasie pourrait tre le choix, non pas de mm, mais de ses cranciers ou ayants-droits... voire celui des chefs de services hospitaliers contraints de librer des lits. Jacques Attali, disait ds qu'on dpasse 60/65 ans, l'homme vit plus long-temps qu'il ne produit et il cote alors cher la socit. . A l'inverse, la lgalisation de l'euthanasie dans un pays o l'on au-rait au pralable revaloris les retraites et cr un systme de sant publique gratuite 100 % avec des bons services gria-triques, poserait beaucoup moins de problme. Bref, quiconque rclame l'euthanasie ne devrait pas mettre la charrue avant les bufs ! Notons aussi qu' il y a peut-tre autant de malades incurables que de manires de les soigner. Par consquent, il faudrait stopper cette manie procdurire qui consiste faire un tas de lois gn-ralisant les cas particuliers. Vivement une socit intelligente qui rglerait les cas particuliers sans faire appel tout un arsenal juridique. La nouvelle Loi Claeys-Lonetti, qui propose de recon-natre les dernires volonts des malades, ou la sdation pro-

    fonde et continue jusqu' la mort, ne constitue-t-elle pas une avance suffisante pour rgler de nombreux cas incurables ? (Au passage profitez de ces quelques lignes o l'on dit du bien d'Alain Claeys, cest plutt rare dans nos colonnes). A-t-on besoin de surenchrir avec des propositions excessives, comme la proposi-tion de Vronique Massonneau, de lgaliser l'euthanasie par la privation de nourriture ? Notons aussi que leuthanasie est typiques de la cerise, que la gauche molle agite quand elle ne fait pas grand chose pour s'oc-cuper du gteau. Pierre Desproges plaisantait sur l'abolition de la peine de mort : C'est bien, mais a concerne combien de per-sonnes ? . On pourrait en dire autant de l'euthanasie. Il y a d'autres objections recevables, nous ne les dtaillerons pas toutes. Une trs intressante contribution au congrs du PCF de 2013 nonait par exemple les rserves des praticiens hospitaliers eux-mmes. Nous vous invitons la lire (http://congres.pcf.fr/33723). Enfin pour terminer sur un registre un peu plus taquin, il faudrait que les philosophes se posent la question de pourquoi l'euthana-sie a le vent en poupe dans une socit qui paradoxalement li-mite toujours plus nos possibilits de mettre fin nos jours nous-mmes : des garde-fous toujours plus hauts sur les ponts, les portes palires sur les quais du mtro, verbalisation de l'absence de port de ceinture de scurit... Qui tes vous pour dcider que moi-je mourir sur lit dhpital plutt que par suicide sur voie publique ? Voyons, c'est pas cool de mettre en retard les trains en se jetant dessous ! Des glules, des dpassements d'honoraires et des seringues, c'est meilleur pour la croissance ! Nous ne prtendons pas par ces propos rsoudre cette grave question socitale, mais par cette modeste et nave contribution, montrer que le sujet n'est pas simple, et que le slogan le droit mourir dans la dignit peut tre re-questionn, sans pour autant tre catalogu dans le camp des ractionnaires . Thomas Sahabi

    Euthanasie : mourir dans la dignitE ou Equarrissage pour tous ? Le point de vue de l'article n'engage que son auteur. Il a pour but dalimenter le dbat et prendre le contrepoint dvidences un peu trop videntes. (NDLR). Quand certains militent pour la lgalisation de leuthanasie ou du suicide assist, nous pouvons lgitimement nous demander si cette position trs catgorique ne peut pas tre nuance. Le sujet est sensible, et tre de gauche ne doit pas nous interdire d'avoir des rserves sur le libre choix de sa fin de vie .

    L e partage de la sant, de la transmission du savoir, de la communication, de tout ce qui nous permet de nous dpla-cer. Dfendre les services publics, cest dfendre ce qui nous maintient ensemble, solidaires et unis. A Guret, loin des mga-poles, nous avons choisi de refuser que des territoires entiers

    soient abandonns, laisss pour compte de lultra libralisme. A Guret, le train, lhpital, lcole, leau, lnergie, la culture ont march de concert pour que vive lespoir dune socit plus hu-maine et plus cologique.

    Sverine Lenhard

    13 juin Gueret : que vivent les services publics !

    VnmenT

    Nous tions des milliers de militants de la France entire rappe-ler dans la rue que ce qui nous lie ensemble dans la socit, cest

    sans doute, avant tout le partage des services publics.

  • A ux naufrages en Mditerrane l'UE rpond en mettant en uvre des politiques de plus en plus scuri-taires. Ainsi l'UE propose de renforcer les frontires du Niger (vous avez dit no-colonialisme ?) pour stopper le mouve-ment des migrants. Dans la mme veine, l'opration Triton lance en 2014 par l'agence europenne Frontex a pour but premier de surveiller les frontires de l'UE mais pas de porter assistance aux bateaux en perdition. Il est aussi prvu de sassurer de la prise des empreintes digitales de tous les migrants leur arrive sur le terri-toire des tats membres . dans le but de faciliter la mise en place dun programme pour les renvois rapides des candidats l'immigration non autoriss rester dans l'UE . L'UE ne se pose pas de questions sur sa responsabilit ou sur les causes du phno-mne. Pour Donald Tusk, le prsident du Conseil europen, il ne s'agit pas d'at-tendre des solutions rapides aux causes profondes des migrations, parce qu'il n'y en a pas. [] S'il y en avait, nous les au-rions mises en uvre depuis longtemps . Ainsi, il n'y aurait pas de lien entres les interventions militaires en Lybie et ceux qui fuient le chaos dans ce pays. Il n'y aurait pas non plus de lien entre la librali-

    sation impose marche force par l'UE de nombreux pays africains et les per-sonnes qui fuient ces pays o, au sens propre, elles n'ont plus les moyens de survivre.

    Repenser les relations avec les pays pauvres

    Vouloir mettre des murs de plus en plus hauts et des barbels aux frontires de l'UE est une rponse humainement inaccep-table la misre. C'est aussi une rponse d'avance voue l'chec. Ce n'est pas de cette manire que l'on arrtera des hommes et des femmes qui fuient la guerre civile, la famine ou la folie de fana-tiques religieux. Ce sont toutes les rela-tions entre les pays riches et les pays pauvres qu'il faut repenser. Nous pillons les pays du tiers monde et ne leur accor-dons en moyenne qu'un pitoyable 0,29 % de PIB pour le dveloppement. Il est n-cessaire de rendre galitaires les relations entre pays riches et pauvres, de faire en sorte qu'une vie digne et identique celle que nous connaissons soit possible dans les pays du tiers monde. C'est d'abord et avant tout notre humanit qui nous l'im-pose. C'est aussi la seule rponse qui per-mettra d'viter que des femmes et des hommes prfrent risquer leur vie sur des coquilles de noix travers les mers plutt

    que de rester chez eux.

    Sortir du productivisme

    Nous devons galement nous questionner sur notre mode de vie. Une partie non ngligeable des migrants actuels sont des migrants climatiques. Le drglement cli-matique, caus par la consommation frn-tique d'nergies fossiles carbones dans les pays riches, ne fait que commencer. Souve-nons nous que le temps de raction du climat se mesure en dizaines d'annes : ce qui se produit actuellement ne reflte pas tant la situation actuelle que celle qui pr-valait il y a cinquante cent ans. Le r-chauffement de la plante se traduira par la dsertification, la baisse des rendements agricoles, l'inondation des terres proches du niveau de la mer. Cela aura pour cons-quence le dplacement de dizaines de millions de personnes qui n'auront pas d'autre choix que de fuir des terres deve-nues inhabitables. L'accumulation sans fin d'objets toujours plus inutiles n'est pas humainement satisfaisante. Elle aura de toute faon une fin, les ressources n'tant pas infinies. A nous de faire en sorte que la sortie du productivisme soit aussi peu brutale que possible. Cdric Mulet-Marquis

    Naufrage aprs naufrage, le nombre de migrants morts en Mditerra-ne ne cesse de crotre. A la fin du mois de mai, 1600 personnes avaient disparu en mer depuis le dbut de 2015, ce chiffre tant dj suprieur

    la moyenne annuelle des quinze annes prcdentes. Depuis 2000, plus de 23.000 personnes sont mortes en Mditerrane en essayant de rejoindre l'Europe. Plus loin de nous, en mer d'Andaman, des Bangla-

    dais et des Birmans tentent par milliers de fuir leurs pays.

    Migrants : des catastrophes a venir PolitiQue

    Le Collectif de dfense de lancien thtre de Poitiers et les deux plus importantes associations nationales de dfense du patrimoine et des paysages reconnues dutilit publique, que sont la SPPEF (Socit pour la protection des paysages et de lesthtique de la France) et Patrimoine-Environnement, viennent de dposer une requte deman-dant lannulation du permis de construire et de dmolir. Un appel financement participatif vient dtre lanc sur Ulule. Ce collectif sest form il y a plus de deux ans la suite dun rassemblement spontan de citoyennes et citoyens attach-es ce patrimoine historique et sa vocation culturelle. Il a pour but dempcher la vente du thtre par

    le Maire de Poitiers des promoteurs. Le Collectif soppose la d-molition 80 % du thtre historique de la ville et sa transformation en galerie marchande, bureaux et appartements de haut standing. De nombreux artistes (Ariane Ascaride, Anne Consigny, Nicole Garcia, Lucas Belvaux, Matthieu Doze, Robert Gudiguian, Eddy Mitchell, etc) et historiens de lart soutiennent notre combat. Notre ptition compte dsormais plus de 8000 signataires. Participez au sauvetage de ce thtre et contribuez son avenir comme salle de spectacle en suivant ce lien : http://fr.ulule.com/theatre-poitiers/

    DES NOUVELLES DU THEATRE historique de Poitiers

  • Journal du parti de Gauche de la Vienne, juin 2015. Directeur de publication : Jean-Luc Morisset et Sverine Lenhard. Rdacteurs : Laurent Chevrel, Jacques Arfeuillre, Cdric Mulet-Marquis, Thomas Sahabi. Maquette : Sverine Lenhard. Photos : Severine Lenhard, sauf photo de larticle Le Corbusier . Imprim par nos soins 1000 exemplaires. ISSN : 2116-3456 Contact de la rdaction : [email protected], http://86.lepartidegauche.fr/ Abonnement de soutien : 15 en chque lordre du Parti de gauche 86, adresser Jacques Arfeuillre, 16 rue Maillochon, 86 000 POITIERS.

    Un carnet dadresse plutt charg

    Les choses sont claires : Le Corbusier a appartenu des officines du rgime de Vichy aprs avoir emmnag au plus prs du Marchal. Lchec de ses projets finit par entraner son dpart, mais pas dans la rsistance. On pourrait penser que cet pisode nest en rien rvlateur dune vie. Le problme reste le carnet dadresse du Corbusier. Lun de ses grands amis est Alexis Carrel. Pape de leugnisme, celui-ci prne dans son best-seller, LHomme, cet inconnu , llimination des individus qui ne doi-vent leur vie qu une mdecine efficace. Adhrent dun des pires partis collabora-tionniste, le PPF de Doriot, Carrel prend la tte de la Fondation franaise pour ltude des problmes humains, lanctre de lINED. Le Corbusier est lun de ses conseillers dans les questions urbanis-tiques, centrales dans la rgnration de la population franaise. Lpoque est lesprit sain dans un corps sain. Avant, Le Corbusier a frquent le Fais-

    ceau, parti fasciste directement inspir du modle italien. Publiquement, il vite dapparatre affili un courant poli-tique, mais ses crits transpirent dune prose chre aux tenants de la future rvolution nationale. Ils sempressent de les publier. Admirateur de Mussolini, Le Corbusier sous-estime totalement le caractre antismite du rgime nazi. Mussolini puis Hitler lconduisent. Le bras droit du fhrer, Speer ira jusqu dire que lon ne pouvait quand mme pas imposer les btiments du Corbusier aux Allemands !

    Pour en revenir larchitecture

    Tout cela nest que lcume des trfonds de la pense du Corbusier. Ainsi, celui-ci estime que les logements doivent tre clairs, optimiss et respecter certaines proportions. Lhygine est une obsession logique pour un homme qui veut que ses congnres se portent bien. Loptimisa-tion est conue en vue de la rduction des mouvements et des dplacements dans lappartement. Le taylorisme entre dans la maison. Les proportions sont celles du modulor, un gaillard qui lve le bras Les mauvaises langues y voient le nouvel homme tant recherch par les fascistes. Et puis, Le Corbusier veut organiser ses villes selon un zonage. Celui-ci existe dj, alors il le rationalise en sparant les zones productives des zones de rsi-

    dence, et de la zone de commandement. Car, il est pour la direction des experts. Le tout est reli par des autoroutes effi-caces. Chaque immeuble vit dans une sorte dautarcie, puisquen dehors du travail, il sera inutile den sortir pour mener sa vie. Laccusation de totalita-risme nest pas loin. Tout cela donne des projets o le bton rgne en matre avec plus ou moins de succs. Le plus connu car le plus extr-miste est le plan Voisin qui consiste raser la totalit du centre de Paris pour le remplacer par des tours de 300 mtres de haut Mais le Corbusier est-il vritablement un novateur ? Qui a visit les Salines dArc-et-Senans se dira que seule lampleur des moyens techniques mis en uvre par Le Corbusier est novatrice par rapport ceux dont disposait Ledoux. Lide tait la mme. Et que dire du panoptique de Bentham, une prison si surveille que le taux de suicide y atteignait des sommets. La chance est quen fin de compte Le Corbusier na pas pu vraiment mettre en uvre ses projets. Les utopies sont rare-ment vivables. Laurent Chevrel A lire : Xavier de Jarcy, Le Corbusier un fascisme franais, Albin Michel

    Il aura fallu une exposition organise Beaubourg pour les 50 ans du dcs du Corbusier pour que lon finisse par parler de certains pans obscurs de sa

    vie. Mais, plus que ses ides politiques, ce sont ses conceptions architecturales qui rendent Le Corbusier infrquentable

    Corbusier infrquentable ?

    hiStoiRe