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7/23/2019 Le peuple n°47 Décembre 2015 http://slidepdf.com/reader/full/le-peuple-n47-decembre-2015 1/4 Journal du Parti de Gauche de la Vienne : écologie/ socialisme/ république N°47, Décembre 2015 Edito : Appel a la paix  L es images sont terribles, l’émotion, légitime, la compassion, naturelle, l’aversion, aussi, insurmontable. L’horreur de la  violence totale nous saisit à la gorge et au cœur au soir des attentats de Paris. Il faut la dire, la regarder en face et penser aux  victimes. Et c’est aussi la raison pour laquelle il nous faut aujourd’hui le sursaut de chacun, un élan civique, mais un élan en direction de la paix, le seul capable de nous sortir des engrenages sans fin qui nous ont conduits là, qui nous conduiront encore plus loin de- main. Un élan vers la paix, et non pas une course vers la guerre comme le demande M. Valls: combattre le mal, ce n’est pas en combattre les causes. Ce dont nous avons besoin désormais, c’est le rappel né- cessaire de bien des erreurs du passé, de ces années, par exemple, qui ont suivi le 11 septembre, sont passées par l’Irak, la Libye, au-  jourd’hui la Syrie, dans le mouvement de la guerre contre le terro- risme, contre le mal comme ne cessait de le dire G. Bush, haran- guant ses alliés de ses discours bellicistes. Le terrorisme plus que jamais présent, renforcé, signe l’échec de cette logique de guerre. La France doit effectivement avoir du cou- rage, celui de revoir ses amitiés régionales avec l’Arabie, pour n’en citer qu’une, qui permettent aux terroristes de développer des armées, celui de ne pas se lancer inconsidérément sur le dernier des champs de bataille ouvert en Afrique, au moyen-orient, celui de rompre avec la tentation d’armer les uns et les autres et d’enfanter des monstres qui ne tardent pas à nous échapper. La France doit déclarer la paix. Elle le doit d’abord pour qu’on ne crée pas, dans un sursaut d’identité, d’ennemi intérieur : à nous de lutter plus que jamais pour cette égalité qui nous met ensemble beaucoup sûrement que ne le peut la haine partagée. Elle le doit ensuite parce que ce qui nous liera plus sûrement que n’importe quelle autre bataille, c’est le combat pour la justice, le seul garant de l’équilibre social. Va-t-on enfin juger prioritaire l’effort pour le développement humain, ailleurs comme ici, en direction de la lutte contre la misère ? Rien ne serait pire que de fermer notre société comme le vou- draient les terroristes qui ont ciblé dans nos vies nos désirs de rencontres. Retrouvons-nous ensemble, c’est vrai, mais pas pour abdiquer un peu de nos libertés et déléguer notre sécurité à ceux qui nous gouvernent, retrouvons nous pour nous reconnaître, pour refuser les exclusions, pour voir l’humanité qui souffre aussi au-delà des frontières et dont nous sommes responsables tout autant que nous sommes responsables de notre avenir commun.  Jacques Arfeuillère "Une mesure d exception ne est plus quand elle devient permanente"  Laurent Chevrel, président de la section de Poitiers  de la Ligue des Droits de l’Homme nous fait part de la réaction de la LDH après les attentats de Paris.  Quelle a été votre première réaction ?  La stupeur. L’effroi face à l’ampleur des crimes commis. Comme l’a écrit Philippe Pineau, président de la section de Châtellerault dans le communiqué que nous avons cosigné, le droit à la vie a été pro- fondément atteint, une vie libre, dans le bonheur…  La LDH a apporté son soutien à la communauté musulmane après les attentats de Charlie, qu’en est-il aujourd’hui ?  L’idée que l’on ne pouvait pas réduire une religion à l’opinion et aux actes de quelques jusqu’au-boutistes a visiblement fait son chemin depuis le début de l’année dans les esprits. même si un travail important reste à faire. Les terroristes essaient de diviser la société française en dressant ses citoyens les uns contre les autres. Nous ne devons pas tomber dans ce panneau qui ne peut qu’abou- tir à des discriminations. Nous renouvelons donc en direction de la communauté musulmane un soutien qui n’a jamais cessé d’exister.  Le gouvernement a fait voter la prorogation de l’état d’urgence  par le Parlement, qu’en pense la LDH ?  Une mesure d’exception ne l’est plus quand elle devient perma- nente. Et l’exception ce n’est pas l’Etat de droit. Les gouverne- ments qui se succèdent depuis 10 ans nous expliquent sans cesse qu’il faut renforcer l’arsenal répressif en vue de prévenir les périls de toute nature. On voit le succès de ces politiques sécuritaires. A peine daigne-t-on s’interroger sur l’insuffisance structurelle de la politique de la ville et qui nourrit le désespoir puis la haine dans certains quartiers. Que dire de l’instrumentalisation électorale du Front National, parti xénophobe qui ne devrait pas recueillir de  voix ? Le travail de fond à engager est donc gigantesque pour com- battre le terrorisme. La LDH est toujours prête à y participer active- ment.  Jacques Arfeuillère

Le peuple n°47 Décembre 2015

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7/23/2019 Le peuple n°47 Décembre 2015

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Journal du Parti de Gauche de la Vienne : écologie/ socialisme/ république N°47, Décembre 2015

Edito : Appel a la paix  

Les images sont terribles, l’émotion, légitime, la compassion,

naturelle, l’aversion, aussi, insurmontable. L’horreur de la

 violence totale nous saisit à la gorge et au cœur au soir des

attentats de Paris. Il faut la dire, la regarder en face et penser aux

 victimes.

Et c’est aussi la raison pour laquelle il nous faut aujourd’hui le

sursaut de chacun, un élan civique, mais un élan en direction de la

paix, le seul capable de nous sortir des engrenages sans fin qui

nous ont conduits là, qui nous conduiront encore plus loin de-main.

Un élan vers la paix, et non pas une course vers la guerre comme le

demande M. Valls: combattre le mal, ce n’est pas en combattre les

causes. Ce dont nous avons besoin désormais, c’est le rappel né-

cessaire de bien des erreurs du passé, de ces années, par exemple,

qui ont suivi le 11 septembre, sont passées par l’Irak, la Libye, au-

 jourd’hui la Syrie, dans le mouvement de la guerre contre le terro-

risme, contre le mal comme ne cessait de le dire G. Bush, haran-

guant ses alliés de ses discours bellicistes.

Le terrorisme plus que jamais présent, renforcé, signe l’échec de

cette logique de guerre. La France doit effectivement avoir du cou-

rage, celui de revoir ses amitiés régionales avec l’Arabie, pour n’en

citer qu’une, qui permettent aux terroristes de développer des

armées, celui de ne pas se lancer inconsidérément sur le dernier

des champs de bataille ouvert en Afrique, au moyen-orient, celui de

rompre avec la tentation d’armer les uns et les autres et d’enfanter

des monstres qui ne tardent pas à nous échapper.

La France doit déclarer la paix. Elle le doit d’abord pour qu’on ne

crée pas, dans un sursaut d’identité, d’ennemi intérieur : à nous de

lutter plus que jamais pour cette égalité qui nous met ensemble

beaucoup sûrement que ne le peut la haine partagée. Elle le doitensuite parce que ce qui nous liera plus sûrement que n’importe

quelle autre bataille, c’est le combat pour la justice, le seul garant

de l’équilibre social. Va-t-on enfin juger prioritaire l’effort pour le

développement humain, ailleurs comme ici, en direction de la lutte

contre la misère ?

Rien ne serait pire que de fermer notre société comme le vou-

draient les terroristes qui ont ciblé dans nos vies nos désirs de

rencontres. Retrouvons-nous ensemble, c’est vrai, mais pas pour

abdiquer un peu de nos libertés et déléguer notre sécurité à ceux

qui nous gouvernent, retrouvons nous pour nous reconnaître,

pour refuser les exclusions, pour voir l’humanité qui souffre aussi

au-delà des frontières et dont nous sommes responsables tout

autant que nous sommes responsables de notre avenir commun.

 Jacques Arfeuillère

"Une mesure d’exception nel ’est plus quand elle devientpermanente"

 Laurent Chevrel, président de la section de Poitiers

 de la Ligue des Droits de l’Homme nous fait part de

la réaction de la LDH après les attentats de Paris. 

 Quelle a été votre première réaction ?  La stupeur. L’effroi face à l’ampleur des crimes commis. Comme l’a

écrit Philippe Pineau, président de la section de Châtellerault dans

le communiqué que nous avons cosigné, le droit à la vie a été pro-

fondément atteint, une vie libre, dans le bonheur…

 La LDH a apporté son soutien à la communauté musulmane après

les attentats de Charlie, qu’en est-il aujourd’hui ?  

L’idée que l’on ne pouvait pas réduire une religion à l’opinion et

aux actes de quelques jusqu’au-boutistes a visiblement fait son

chemin depuis le début de l’année dans les esprits. même si un

travail important reste à faire. Les terroristes essaient de diviser la

société française en dressant ses citoyens les uns contre les autres.

Nous ne devons pas tomber dans ce panneau qui ne peut qu’abou-

tir à des discriminations. Nous renouvelons donc en direction de la

communauté musulmane un soutien qui n’a jamais cessé d’exister.

 Le gouvernement a fait voter la prorogation de l’état d’urgence

 par le Parlement, qu’en pense la LDH ?  

Une mesure d’exception ne l’est plus quand elle devient perma-

nente. Et l’exception ce n’est pas l’Etat de droit. Les gouverne-

ments qui se succèdent depuis 10 ans nous expliquent sans cesse

qu’il faut renforcer l’arsenal répressif en vue de prévenir les périls

de toute nature. On voit le succès de ces politiques sécuritaires. A

peine daigne-t-on s’interroger sur l’insuffisance structurelle de la

politique de la ville et qui nourrit le désespoir puis la haine dans

certains quartiers. Que dire de l’instrumentalisation électorale du

Front National, parti xénophobe qui ne devrait pas recueillir de

 voix ? Le travail de fond à engager est donc gigantesque pour com-

battre le terrorisme. La LDH est toujours prête à y participer active-

ment.  Jacques Arfeuillère

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C

e n'est initialement pas sous la

forme d'une ferme que le pro-

 jet a été présenté. Une de-mande de permis de construire a

d'abord été déposée pour des bâtiments

recevant des panneaux photovoltaïques

sur leur toiture. Ce n'est que dans un

deuxième temps que les animaux sont

apparus, quand une nouvelle demande

de permis de cons-

truire a été déposée

pour une unité de

méthanisation. Pour

un peu, le promoteur

du projet parlerait

presque d'écologie

(l'énergie solaire et la

méthanisation) pour

son projet d'entasser

1200 taurillons pour

en faire du « minerai » (eh oui, on ne

parle même plus de viande dans ces

industries mais de minerai).

Le conseil municipal, à l'unanimité, n'a

pas accordé les permis de construire. Sa

décision s'appuie en particulier sur les

points suivants. Le site pour lequel le

permis de construire de cette usine à

taurillons a été déposé est en zone non

constructible et, d'autre part, la nappe

phréatique qui alimente les communes

de Coussay-les-Bois, Mairé et Lésigny-

sur-Creuse est situé juste en dessous de

l'emplacement prévu pour cette ferme-usine, à une profondeur de seulement

six mètres. En cas de gros orage, le dé-

bordement des fosses à lisier par

exemple entraî-

nerait automatiquement la pollution de

la nappe.

Le sous-préfet de la Vienne est passéoutre la décision prise par le conseil

municipal et a donné un avis favorable à

la construction des bâtiments. Le docu-

ment préfectoral dresse une longue liste

de raisons qui devraient mettre un

terme au projet et conclut cependant

par un avis favorable.

La décision est d'au-

tant moins compré-

hensible qu'en 2004

un centre de compos-

tage situé exactement

au même endroit

avait été fermé en

raison des nuisances

qu'il générait.

Dans la ferme des

1000 vaches de la Somme, on ne

compte plus les manquements aux

normes qui étaient imposées. Les

images du traitement réservé aux ani-

maux de l'abattoir d'Alès montrent clai-

rement quels soins seront apportés aux

animaux dans ce type d'élevage.

Destruction d'emplois ! 

 A cela s'ajoutent les problèmes d'aména-

gement du territoire. Si pour ce type de

projets on parle souvent des quelques

emplois créés, on ne parle en revanche jamais des emplois détruits. Dans tout

le canton, l'agriculture paysanne serait

sinistrée si ce projet venait à voir le

 jour.

 Au problème de pollution de la nappe

phréatique déjà évoqué, il convient

d'ajouter la pollution et les nuisancessonores créées par le va-et-vient inces-

sant des camions se rendant et quittant

la ferme-usine pour amener le fourrage

par exemple, ou encore l'absence de

prise en compte des effluents (lisier,

fumier) dans le projet déposé.

C'est l'association ASPECT (Association

de Sauvegarde et de Protection de l'En-

 vironnement de Coussay-les-Bois et sa

région Thermale, voir son site http:// 

asso-aspect.over-blog.com/  ) qui fédère

le combat contre ce projet, aux côtés de

la mairie de Coussay. Plusieurs réunions

publiques ont été organisées pour dé-

battre. Chacune a connu un grand suc-

cès (près de 100 personnes à Châtelle-

rault le 10 novembre). Les soutiens sont

nombreux tant du côté des politiques

(maire de la Roche-Posay par exemple,

le maire de Châtellerault quant à lui

brillant par son absence) que des orga-

nisation (Confédération Paysanne entre

autres).

Le maire de Coussay, n'acceptant pas la

décision du sous-préfet, a décidé de

contester la décision au tribunal admi-

nistratif. Le Parti de Gauche de la

 Vienne lui a apporté son soutien sous la

forme d'une lettre. Nous ne voulons pas

d'industriels à la place des paysans mais

au contraire une agriculture à taillehumaine, respectueuse des êtres hu-

mains et de l'environnement.

Cédric Mulet-Marquis 

Pas de ferme-usinea Coussay-les-Bois !

 L'industrialisation de l'agriculture en France se poursuit

 à marche forcée. En témoignent les nombreux projets de

 fermes-usines, dont l'emblématique ferme des 1000

vaches dans la Somme. La Vienne n'est pas épargnée.

Un projet de ferme-usine pour l'engraissement de 1200

 taurillons est en préparation à Coussay-les-Bois sur le

 site des Paturelles. 

le promoteur duprojet parlerait

presque d'écologiepour son projetd'entasser 1200taurillons pour enfaire du « minerai »

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Soyons lucides : on ne voit «

qu'un » arrachage de che-

mise sûrement moins violent

qu'un incident de stade de sport.

De nombreux commentaires ont

rappelé à juste titre que la violence

de licencier 2500 personnes estbien moins visible que cet incident,

mais tout autant condamnable,

sinon plus.

D'autres ont à juste titre rappelé

que Valls s'offusque de cet incident,

alors qu'il laissa les forces de l'ordre

réprimer violemment des mouve-

ments sociaux comme celui de

Sivens, qui vit la mort d'un manifes-

tant écologiste.

La violence d'une

chemise arrachée

est bien en deçà

de la violence des

bizutages universi-

taires, où la mise

torse-nu des bi-

 zuts est ce qui se

fait de plus gentil.

Un bizutage, c'estaussi se faire écra-

ser des œufs sur la

tête, se faire enfa-

riner sur la place

publique, voire des jeux dégra-

dants, obscènes, machistes, ainsi

que des brimades envers les récalci-

trants. Une violence pour inculquer

une idéologie corporatiste de sou-

mission à l'ordre établi, notamment

économique. Quel rapport avec Air-

France ? Le DRH et nos ministres,

passés par des établissements pres-

tigieux, ont sûrement subi et fait

subir ce type de bizutage, lors de

leurs études, ou en ont été témoins.

Dénoncer ces violences est donc

totalement hypocrite de la part de

ces gens-là.

Le directeur d'Air France dit que

l'interdiction du travail des enfants

est un acquis social qui peut être

questionné, ou se réjouit que le

Qatar mette en prison les grévistes.

De tels propos ne font qu'attiser le

feu. L'incitation à la haine raciale,

n'est pas une opinion, mais un

délit. Les propos du patron d'Air

France faisant l'apologie

d'une dictature bannis-sant le droit le plus élé-

mentaire des travailleurs,

ou du déni de l'enfance

par l'exploitation mar-

chande de ceux-ci, de-

 vraient être considérés

comme aussi graves que

des propos racistes, car

ils s'en prennent eux

aussi à nos valeurs fonda-

mentales de liberté, et

d'égalité.

Nous n'encourageons pas

la violence. Pour autant

nous savons faire la part de chose

entre un incident dans un dialogue

de sourds, et une violence réelle-

ment inacceptable. Dénoncer la

 violence de « la chemise » est une

manière de cautionner la violence

du monde capitaliste, ordinaire et

quotidienne.

Thomas SAHABI

BEziers : l'extreme-

droite s'en prend

aux grecs !

 Robert Ménard ne veut plus des kebabs dans sa ville, car la

 France serait d'après-lui un pays

« judéo-chrétien ».

1- « Nos ancêtres les francs » n'étaient

pas chrétiens mais majoritairement

païens.

2- Robert Ménard confond Islam et

peuples d'origine arabe, comme tout xénophobe d'aujourd'hui. Les 7 pre-

miers pays en nombre de musulmans

sont l'Indonésie, le Pakistan, l'Inde, le

Bangladesh, le Nigeria, l'Iran et la Tur-

quie. Aucun de ces pays n'est arabe !

3- Parmi les pays où l'on fait des kebabs,

citons le Liban dont 41 % de la popula-

tion est chrétienne.

4- Le Döner Kébab servi dans un pain

avec des frites est une création alle-

mande de 1971 (pays judéo-chrétien

bien comme il faut !).

Notre ex- « reporter sans frontières », a

le niveau d'une huître en histoire-géo.

Ça en dit long sur l'ignorance de nos

 journalistes qui parcourent la terre en-

tière et nous font la leçon ! Après, onpeut questionner le modèle de nourri-

ture rapide promu par les kebabs, avec

les frites surgelées, la viande indus-

trielle, et une uniformisation du goût

qui vaut celle des multinationales ou

des franchises. Mais ça Robert Ménard

s'en fiche, car il est dans le moule de

l'économie dominante, la malbouffe

mondialisée et s’accommode du McDo,

car ces derniers sont compatibles avec

ses théories racistes.

Thomas Sahabi

 Le DRH d'Air France, retrouvé en sortie d'une réunion avec les

représentants des salariés de l'entreprise s'est retrouvé la chemise

 arrachée. Quelques ministres et quelques journalistes se sont indi-

 gnés de la violence de cette scène. A les écouter, on croirait que

 notre DRH a été crucifié comme jadis le fut un prophète qui multi-

 pliait les petits pains.

Air France : le torse a l'airpour les tord-salaires !

 Pour le direc-teur d'Air

 Francel'interdiction

 du travail des enfantsest un acquis

 social qui peut être questionné...

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 Journal du parti de Gauche de la Vienne, décembre2015. Directeur de publication : Jean-Luc Morisset et Séverine Lenhard.

Rédacteurs : Jacques Arfeuillère, Cédric Mulet-Marquis, Thomas Sahabi et Laurent Chevrel. Maquette : Séverine Lenhard. Photos :©Severine Lenhard. Imprimé par nos soins à 1000 exemplaires. ISSN : 2116-3456 Contact de la rédaction :

 [email protected], http://86.lepartidegauche.fr/ Abonnement de soutien : 15  € en chèque à l’ordre du Parti degauche 86, à adresser à Jacques Arfeuillère, 16 rue Maillochon, 86 000 POITIERS.

Novembre 2015 : l ’ affaire destueurs fous du Brabant prescrite

Tueurs professionnels ou simples

 voleurs ? 

On considère qu’il y a eu deux vagues

de crimes : la 1ère d’août 1982 à dé-

cembre 1983 causant 12 victimes, la

seconde à l’automne 1985 avec 16

autres morts.

Le mode opératoire est toujours le

même. Un groupe d’individus attaque

des supermarchés Delhaize ou Colruyt.

Sous la menace de leurs armes volées,

ils récupèrent l’argent des caisses et du

coffre-fort que doit leur ouvrir le direc-

teur du supermarché. Le butin est sou-

 vent dérisoire au regard des méfaits

commis car, à chaque fois, plusieurs

personnes, y compris des enfants, sont

gratuitement exécutées.

La Belgique finit traumatisée au point

que l’armée patrouille tandis que des

tireurs d’élite veillent. La crise devient

politique tant l’incurie des pouvoirs

publics éclate au grand jour. L’enquête

est faite en dépit du bon sens, divisée

entre plusieurs juges tandis que la gen-

darmerie ne se coordonne pas avec lapolice et que les aveux les plus fantai-

sistes sont extorqués aux suspects.

 Du côté des Borains 

Des habitants de ce quartier pauvres de

Bruxelles en sont les premières victimes.

Un pistolet oublié dans le tiroir du

bureau d’une gendarmerie refait sur-

face. Une expertise pour le moins ama-

teur aboutit à la conclusion que l’arme

aurait servi aux tueurs du Brabant. Illico

presto son propriétaire et ses amis sont

placés sous les verrous. Et ils avouent.Le seul problème est qu’une expertise

sérieuse faite cette fois-ci en Allemagne

révèle que ce n’est pas l’arme des

crimes. Qu’à cela ne tienne, le juge dis-

simule l’information qui aboutit dans

des circonstances rocambolesques dans

les mains du défenseur des Borains ! On

réussit à faire condamner ceux-ci pour

des délits mineurs. L’honneur de la

 justice était sauf.

 Et le milieu dans tout cela ?  

Désormais on songeait à s’intéresser aux

gros calibres... aux Etats-Unis. Les deux

firmes de supermarchés s’y dévelop-

paient en faisant la chasse aux syndica-

listes. Seul problème, on connaît les

liens entre certains syndicats américains

et la mafia. Appelée à la rescousse, celle-

ci aurait commis braquages et meurtresen série en Belgique pour faire pression

sur les chaines de supermarchés belges.

Seul problème : l’absence de preuves.

La région lilloise fut aussi explorée sans

plus de succès. La biographie de chaque

 victime étudiée, on dut admettre que les

meurtres ne s’expliquaient pas puisque

ne s’inscrivant pas dans une logique

globale.

 La Belgique à l’heure de la pasta

L’exemple italien nourrit des hypothèses

nouvelles. L’extrême-droite alliée à l’aile

droite du parti social-chrétien et en

collusion avec des hauts gradés de la

gendarmerie auraient organisé ces opé-

rations relevant d’une forme de terro-

risme afin de déstabiliser l’Etat et de

prendre le pouvoir. A l’appui de cette

thèse, des modes d’action ressemblant

étrangement à ceux des services secrets.

La CIA fut citée avec sa célèbre opéra-

tion Gladio. L’extrême-droite aurait

infiltré des groupes d’extrême-gauche

dans le but de leur faire commettre des

attentats. Bref, on se retrouvait avec des

sortes de brigades rouges à la belge. On

a même parlé de l’emploi de merce-

naires. Mais sincèrement, qui aurait pu

 vouloir prendre le pouvoir en Belgique ?

Ce qui reste sûr au milieu de toutes ces

élucubrations, c’est la douleur des resca-

pés et des familles des victimes. C’estaussi la faillite d’un système qui fut ré-

formé par la suite, mais n’a toujours pas

exorcisé l’un de ses vieux démons.

 Laurent Chevrel

Ce terrible épisode de l’histoire récente de la Belgique reste dans

bien des esprits. Il a coûté la vie à 28 personnes. Ses respon-

 sables restent en liberté et leurs crimes sont désormais prescrits.

hiStoi e