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Le Peuple n°88

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Magazine Le Peuple n°88

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L’ÉPINE ISRAÉLIENNEDU COMITÉ INTERNATIONAL OLYMPIQUE

Cette semaine, une fois de plus, nous avons pu être fiers d’Israël, ce petit pays qui dérange, cette épine dans le talon de l’olympisme des Temps modernes. Israël, soutenu par Washington, Berlin et de nombreuses personnalités à travers le monde, avait demandé qu’une minute de silence soit observée lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres à la mémoire des 11 athlètes israéliens assassinés par un commando terroriste palestinien durant les Jeux de Munich en 1972. Le Comité international olympique (CIO), présidé par le comte belge Jacques Rogge, s’y est formellement opposé. Pensez donc ! On n’allait quand même pas gâcher la fête pour quelques Juifs bêtement tués il y a 50 ans… Cependant, embarrassé par les pressantes sollicitations de l’administration Obama et du ministre allemand des Affaires étrangè-res Guido Westerwelle, et pour mettre un terme à la polémique, le Belge, n’eut pas d’autre choix que de se rendre à la cérémonie organisée par le Comité olympique israélien et l’ambassade d’Israël à Londres, le 6 août dernier.

Et voilà qu’à cette occasion, en présence du Premier ministre britannique David Cameron, qui, il faut le souligner, fit un discours remarquable et très émouvant, nous eûmes droit à cet Israël si digne dont nous sommes si fiers, incarné par Ankie Spitzer, la veuve d’un des 11 sportifs israé-liens assassinés à Munich. “Honte à vous, Comité International Olympique parce que vous avez abandonné les 11 membres de votre famille olympique. Vous les discriminez seulement parce qu’ils sont Israéliens et Juifs”, lança Ankie Spitzer, sous les applaudissements de l’assemblée, regardant fixement le si rogue Jacques Rogge ayant du mal à déglutir, penaud, ne rêvant que de retourner au stade olympique. Jacques Rogge ne fait pas exception à la longue tradition antisémite du CIO. Lorsqu’il s’agit de rendre hommage à son illustre prédécesseur, belge lui aussi, un triste sire, le comte Henri de Baillet-Latour, antisémite notoire, il ne se fait pas autant tirer l’oreille. Il fleurit sa tombe, se bat pour qu’une fondation à son nom soit reconnue par le CIO, qu’une chaire olympique soit créée à l’université catholique de Louvain (UCL). Baillet-Latour, président du CIO de 1925 à 1942, ayant organisé les Jeux de Berlin en 1936 en coopération avec Hitler, écrit entre autres, en 1940 : «Terrible bataille entre les barbares soviétiques et les Finlandais. Cette guerre que les bolcheviques attendaient depuis 1920 devint un fait réel grâce à l’aide des Juifs, pour le seul bénéfice de la Russie rouge».

Et de déplorer, dans la foulée, que l’Allemagne nazie perdît ainsi, à cause de ces «méfaits» des Juifs, «le contrôle de la Baltique», dont, insistait-il, les États étaient pourtant «imprégnés de culture germanique depuis mille ans. Mais Baillet-Latour ne fait que succéder à un certain…Pierre de Coubertin, grand admirateur de Hitler et de Charles Maurras. Et la tradition se poursuit avec Avery Brundage, le président du Comité olympique américain qui fut élu à la tête du CIO 1952 pour un mandat qui dura 20 ans. Brundage est viscéralement antisémite, un nazi proche Ku Klux Klan. Il fait notamment l’élo-ge du régime nazi lors d’un discours au Madison Square Garden de New York. L’entreprise de construction Brundage obtient le contrat de construction de l’ambassade d’Allemagne à Washington. En 1971, il n’en démord pas : «les Jeux de Berlin en 1936 furent les plus beaux de l’Histoire moderne, je n’accepterai aucune contestation sur ce fait». A Munich, en 1972, il refuse d’interrompre les Jeux après le massacre de nos 11 athlètes. Logique, puisqu’il a soutenu un régime qui a tué 6 millions de Juifs, ce ne sont quand même pas 11 Israéliens assassinés qui vont l’émouvoir !

Et il laisse la place à Juan Antonio Samaranch, nommé secrétaire aux Sports en 1967 par le dic-tateur fasciste espagnol Franco. Samaranch qui, lorsqu’il apprend la mort du tyran sanguinaire en 1975, déclare : «La figure et l’œuvre réalisée par la Caudillo (Franco) s’inscrira dans l’histoire comme l’un des plus grands chefs d’Etat du XXe siècle»… Bref, Jacques Rogge, en refusant une minute de silence lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Londres à la mémoire des sportifs israéliens et en acceptant que des sportives voilées participent aux compétitions, ne fait que s’inscrire dans la lignée du CIO miné par le fascisme, le nazisme, l’antisémitisme et le proarabisme systématique.

Preuve en est d’ailleurs les félicitations qui lui ont été adressées par l’Autorité palestinienne pour qui les terroristes de Munich sont des «martyrs de la cause». De combien de renoncements à l’esprit sportif, au respect de la personne devrons-nous encore être les témoins jusqu’à ce que le CIO accepte de tirer les leçons de ses erreurs et de ses errements ? Cette année, Israël n’aura pas brillé par ses performances sportives aux JO de Londres. Jusqu’à présent, pas la moindre médaille. Peu importe. Ankie Spitzer, en regardant droit dans les yeux l’ignominie, en lui faisant perdre son arrogance, a fait honneur à Israël et au Peuple Juif. Cela valait toutes les médailles. Pour Mark Slavin (18 ans, lutteur), Eliezaar Halfen (24 ans, lutteur), André Spitzer (27 ans, arbitre d’escrime), David Mark Berger (28 ans, haltérophile), Zeev Friedman (28 ans, haltérophile), Yosef Romano (32 ans, haltérophile), Moshe Weinberg (32 ans, entraîneur de l’équipe de lutte), Yosef Gottfreund (40 ans, arbitre de lutte), Amitzur Shapira (40 ans, entraîneur de l’équipe d’athlétisme), Yakov Springer (50 ans, entraîneur de l’équipe d’haltérophilie), Kehat Schor (53 ans, entraîneur de l’équipe de tir).

Que vos mémoires soient bénies. Nous n’oublierons jamais...ERIC SINGER

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SOMMAIRE

L E P E U P L E n ° 88Éditeur : LP5 - 24 av. du Prado - 13006 MARSEILLE

Directeur de la publication :Paul FITOUSSI - [email protected]

Tél. 06 63 07 54 58Equipe rédactionnelle :

Fabrice HAZAN, Paul FITOUSSI, Eric SINGER, Gilles BELLAÏCHE,

Conception et réalisation de la maquette :David SOUSSAN “ Les Editions MAZAL ”

5 rue Berlioz - Marseille 6èmeTél. : 04 91 22 17 90

Impression :MAZAL imprimerie - Marseille

Tél. : 09 54 17 65 03Crédit photos dossier :

Internet (Google)

Régie publicitaire exclusive Imprimerie Mazal

Contact commercial :Tél. : 09 54 17 65 03

E-mail : [email protected]

LES ÉCHOS......................................................................................2

INAUGURATION DU SITE-MÉMORIAL DU CAMP DES MILLES..........6

DOSSIER :PEOPLE ET TSAHAL.........................................................................10 UN ASPECT DE LA PRESSE JUIVE À L’ENTRE DEUX GUERRES...........18

DEPUIS LE 5 SEPTEMBRE 2012, PARTEZ À TEL AVIV EN DIRECTAU DÉPART DE MARSEILLE !...........................................................28VOYAGE «PRESTIGE» DU KKL EN ISRAËL..........................................30VOUS RÉSIDEZ À L’ÉTRANGER : VOS REVENUS SONT-ILS IMPOSABLES EN FRANCE ?.................................................................................32ISRAEL : CE QUI A CHANGÉ LE 1er SEPTEMBRE...........................34BUDGET 2013 : L’ANNÉE DE LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE FISCALE......36DIX SOCIETES ISRAELIENNES PARMIS LES 100 STARTUPS EUROPEE-NES LES PLUS PROMETTEUSES.......................................................38UN PEU D’ISRAEL EN CHINE........................................................40ISRAËL IMPLANTE DES CINÉMAS EN EUROPE DE L’EST.......................44WEST HAM ET BENAYOUN SE RETROUVENT....................................46LE KKL DE MARSEILLE ORGANISAIT SA PREMIÈRE SOIRÉE ESTIVALE À CANNES......................................................................................47LES RECETTES DE MAMIE FÉ..............................................................48

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LES ECHOS D’ICI ET D’AILLEURS

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VISITELes juifs de France ont accueilli avec émotion à la venue dimanche du rav Aharon Leib Steinman, l’un des leaders du courant orthodoxe lituanien. Le rav, âgé de 98 ans, présent pour une visite-éclair donnera un cours afin d’encourager les juifs de France et de Paris en ce mois d’Eloul. Il a été invité par le rav Katz, chef des institutions Yad Mordehaï, et un avi-on spécial a été affrété spécialement à son attention par un généreux donateur français. Le cours du rav se tiendra au Dock Pullman d’Aubervilliers.

UNE MARCHE CONTRE L’ANTISEMITISMEQuelque 300 personnes, dont plusieurs dizaines de descen-dants des nazis allemands, sont partis du lieu de l’ancien camp d’Auschwitz pour parcourir la Pologne avec plusieurs descen-dants de victimes, dans une «Marche pour la vie» et contre l’antisémitisme. Organisée à l’initiative d’une église protes-tante indépendante allemande, TOS, avec le concours d’égli-ses protestantes et d’ONG en Pologne, la marche s’achèvera vendredi sur le site du camp de Treblinka, à 100 km au nord-est de Varsovie. Sur leur chemin, les participants se rendront sur les sites des anciens camps de Belzec (sud-est), Majda-nek (sud-est), Sobibor (est) et Chelmno (centre), ont précisé les organisateurs.

MINISTRE NEGATIONNISTELes juifs de Roumanie ont déploré la désignation au gouver-nement d’un sénateur social-démocrate, Dan Sova, accusé d’avoir tenu des propos négationnistes, estimant qu’il s’agis-sait d’un «moment de deuil» pour cette communauté.» Cette nomination peut être considérée comme un moment de deuil dans notre histoire», a déclaré à l’AFP le président de la Fédération des communautés juives de Roumanie, le député Aurel Vainer.»La Roumanie doit améliorer sa législation en matière de négationnisme, mais comment pourrait-elle le faire en nommant au gouvernement une personne qui a nié l’Holo-causte?», a-t-il ajouté.»La nomination de M. Sova en tant que ministre est un affront à la mémoire des victimes et des survi-vants de l’Holocauste», a de son côté estimé le Centre pour la lutte contre l’antisémitisme (MCA) dans un communiqué.

A DECOUVRIRL’application du consistoire israélite de Marseille. Cacherout, Infos, cours de Torah…

BACCALAURéATLes élèves des écoles juives ont brillamment réussi leurbacca-lauréat.Dans une école juive on a 95 % des chances d’obtenir son Bac et plus de 80% de chance d’avoir une mention.

A NOTER L’AUJF vous propose une mission exceptionnelle du 28octobre au 1er novembre. Vous découvrirez un autre Israël, à travers la visite de programmes sociaux et éducatifs. Vous irez à la rencontre de l’Israël High-Tech et des grands donateurs israéliens.

WEEK END A RETENIRLes communautés juives d’Europe seront invitées à se réunir à Marseille autour de début novembre. Un évènement interna-tional à suivre..

SOCIéTéSelon une étude menée par Prof. Shifra Sagy de l’Université Ben Gourion auprès de 1104 Arabes israéliens et 948 Arabes de Cisjordanie de plus de 18 ans, 60% des Arabes israéliens ne souhaitent pas que leur fille épouse un arabe de Judée Samarie, alors que de l’autre côté 41% de Palestiniens ne souhaitent pas que leur fille épouse un arabe israélien. Plus de 50% des Arabes israéliens sont heureux de vivre dans un état juif. Plus le temps passe, plus ces 2 groupes d’Arabes se différencient dans leur culture et dans leurs croyances et ne s’identifient pas dans une nation commune.

Lors des 8 premiers mois de l’année, les Israéliens ont subi sur les routes, plus de 2000 attaques par lancers de pierres venant d’Arabes de Cisjordanie, provoquant des blessures parfois très graves, des traumatismes et des dégâts matériels. Cette forme de terreur est appelée, «le terrorisme de la route»

Le vice-ministre des Affaires Etrangères Danny Ayalon a déclaré que son gouvernement mettait le plein régime pour faire avancer la cause des «réfugiés juifs des pays arabes». Il dit: «Le monde arabe a négligé ses propres réfugiés pendant des décennies et les a utilisés comme moyen de propagande contre Israël, alors qu’Israël, nation renaissant de ses cendres, a réussi à intégrer tous les Juifs chassés des pays arabes, les transformant en citoyens productifs» Pour 54% des Arabes israéliens, on doit traiter de la même manière les réfugiés juifs et les réfugiés arabes.

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COMMUNAUTé MéMOIRE

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Ce lundi 10 septembre, date du 70ème anniversaire du dernier convoi de dé-portation du Camp des Milles vers Auschwitz, le Site Mémorial du Camp des Milles a été inauguré par Monsieur Jean-Marc Ayrault et Monsieur Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles-mémoire et Education. Placée sous le haut pa-tronage du Président de la Républi-que, cette cérémonie s’est déroulée en présence d’une importante délé-gation ministérielle composée de : M. Vincent Peillon, ministre de l’Edu-cation Nationale, Mme. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Commu-nication, Mme. Geneviève Fioraso, mi-nistre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mme. Marie Arlette Carlotti, ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires Sociales et de la Santé chargée des personnes handi-capées et de la lutte contre l’exclusion,

M. Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens Combattants. Près trois décen-nies de combat contre l’oubli et pour une mémoire vivante, c’était un jour à la fois symbolique et historique pour notre pays puisqu’il s’agit à la fois du seul grand

camp d’internement et de déportation français encore intact et bientôt acces-sible au public, et d’un projet pédagogi-que innovant d’éducation citoyenne à la fraternité et au respect de l’autre.

Les principales institutions publiques et privées qui soutiennent le Site-Mémorial (voir liste infra) étaient représentées par

MM. Michel Vauzelle, Jean-Noël Gue-rini, Mme. Maryse Joissains-Masini, M. Eugène Caselli, Mme. Beate Klarsfeld, MM. Richard Prasquier, David de Roths-child, Bruno Lafont, Alain Lacroix. Près de 2 000 personnalités nationales ou locales étaient présentes, représentant

les autorités civiles, militaires et religieuses, les associations et ins-titutions culturelles, éducatives, uni-versitaires, humanitaires, du monde économique et social, de la presse, des communautés juives, armé-niennes, tsiganes et musulmanes.

Plusieurs ambassadeurs étaient eux aussi présents, conscients de l’histoire européenne du lieu et de la dimension universaliste du projet. Mr Jean-Marc Ayrault a d’abord salué les initiateurs du projet, très émus de la reconnais-sance par l’Etat de l’importance histo-rique et éducative du lieu, puis déposé

INAUGURATIONDU SITE-MéMORIALDU CAMP DES MILLES(AIX-EN-PROVENCE)

« La volonté de la Républiquefrançaise…»

CREDIT PHOTO : SANDRA AMAR

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une gerbe au pied de la stèle en hom-mage aux déportés des Milles. Il s’est ensuite dirigé vers le bâtiment d’interne-ment. Lors de la visite des lieux restés intacts, il a rencontré quelques internés du Camp des Milles et leurs familles, ainsi que des familles de Justes des Na-tions. L’un d’entre eux a pu lui décrire les conditions effroyables dans lesquel-les il a vécu dans ce lieu de souffrance. Puis un échange a eu lieu avec des jeunes qui ont souligné combien il était important pour eux de découvrir cette histoire. La visite s’est achevée avec la présentation par Beate Klarsfeld de la grande exposition nationale sur les 11000 enfants juifs déportés de France. Après avoir entendu le chant des déportés et le nom de la centaine d’enfants et adolescents déportés du camp des Milles ainsi que ceux des Justes ayant aidé des internés et déportés des Milles, Alain Chouraqui puis Jean-Marc Ayrault prirent la parole. C’est avec force et gravité qu’Alain Chouraqui remercia l’ensemble des partenaires de cette « aventure humaine autant qu’institution-nelle qui aboutit aujourd’hui… Sans vous, ne serait pas accompli aujourd’hui aux Milles le pas historique que consti-tue pour la France la reconnaissance apaisée d’un Vel d’Hiv du Sud, d’un Vel d’Hiv sans occupation allemande ; la re-connaissance, au-delà de notre propre responsabilité nationale, que c’est bien en l’homme que peut se cacher le mal, quelle que soit sa nationalité ou ses ori-gines. Autres extraits de son allocution : « Un lieu-témoin prend ici le relais des témoins et montre jusqu’où peut mener l’intolérance dans un monde en crise où l’antisémitisme et le racisme creusent de nouveaux chemins qui menacent gravement le vivre ensemble.…Nous essayons, pour la première fois sur un lieu de mémoire, de dépasser le Plus jamais ça ! et de nous appuyer, au-delà de l’histoire, sur les autres sciences de l’homme pour comprendre Comment faire pour que Plus jamais ça ?Nous y travaillons avec modestie devant l’infinité des questions posées, mais

avec détermination devant les exigen-ces du présent qui, ne nous trompons pas, est aussi porteur de malheurs si l’on n’exerce pas une vigilance trempée dans l’expérience et surtout dans l’ana-lyse de l’expérience.Celle-ci nous dit comment l’on passe par étapes du stéréotype le plus com-mun au préjugé dangereux, de l’insulte dans la cour d’école aux pierres contre des bâtiments puis contre des hommes, des livres brûlés aux hommes gazés, de l’ordinaire de la Tuilerie des Milles à l’ex-

traordinaire d’Auschwitz ; comment s’en-chainent les exclusions mentales, puis sociales, puis institutionnelles voire phy-siques. Le processus criminel a besoin d’hommes ordinaires qui laissent faire et se laissent aller à des mécanismes humains récurrents comme la soumis-sion aveugle à l’autorité, le conformisme de groupe, la passivité, la recherche de boucs émissaires…

…Un volet d’éducation citoyenne propo-se donc au visiteur des clés de compré-hension pluridisciplinaires sur ces mé-canismes individuels et collectifs qui ont conduit - et qui peuvent encore conduire - à l’horreur génocidaireMais un « Mur des actes justes » pré-sente aussi, à la fin du parcours d’expo-sition, la grande diversité des actes de sauvetage et de résistance réalisés pen-dant le génocide arménien, la Shoah, l’assassinat des tsiganes, le génocide rwandais. Croyez-moi, quel réconfort que de travailler sur ces cas si nom-breux de fraternité et de courage face au mal ! » Et Alain Chouraqui de conclure : Jan Kraus, tu avais un an, certains vou-

laient effacer à jamais ton nom, il vivra; Walter Hasencleve, tu as mis fin ici à tes jours, pas à ton destin ; Karl Bodek, malgré Auschwitz, tes peintures murales continueront d’envoyer leurs messages colorés de fraternité ;Alice et Henri Manen, Auguste et Ma-rie-Jeanne Boyer, Justes des Nations, vous resterez des exemples, malgré votre modestie ; Abraham BANK, Da-niel DAVISSE, Manfred KATZ, Paula KOIRAN, Monica LIPMAN WULF, Sem SZMULEWICZ, Herbert TRAUBE, vos

souffrances et votre courage au camp des Milles sont reconnus ici, Enfants d’aujourd’hui, nous vous of-frons un trait d’union entre le passé et l’avenir, un outil pédagogique qui peut aider à vivre en paix avec les autres et avec soi-même ;Notre France, tu es en ce jour fidèle à ton plus beau visage, celui des droits humains ! »Le premier minis-tre a poursuivi « Il y a 70 ans, jour pour jour, le dernier convoi de dé-

portés des Milles partait pour Auschwitz. Il y a 70 ans, le régime de Vichy raflait et livrait à l’Allemagne nazie des milliers de Juifs de la zone dite « libre ». Nous som-mes ici tous et toutes rassemblés pour dire « nous ne les oublierons jamais ». Nous sommes aussi rassemblés pour rappeler ce que fut l’histoire tragique de ce camp pour honorer la mémoire des Internés, des Déportés, des Justes qui leur ont porté secours. Nous sommes aussi ici pour transmettre aux jeunes générations un message de confiance dans l’avenir. Car c’est l’objet même de ce mémorial : combattre l’oubli, édu-quer, éveiller les consciences, lutter contre toutes les formes de xénophobie, de racisme et d’Antisémitisme et rendre à jamais impossible le retour de la bar-barie.

…Ma présence parmi vous, ainsi que celle de nombreux membres du gou-vernement, témoigne de la volonté de la République française de veiller sur la mémoire des martyrs du camp des Mil-les. De ces femmes, ces hommes, ces enfants, qui ne sont jamais revenus.

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«Je suis convaincu que le Camp des Milles sera un lieu important, très important pour les siècles à venir »

Elie Wiesel,Prix Nobel de la Paix

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COMMUNAUTé MéMOIRE (SUITE)

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C’est pour nous un devoir sacré. Le camp des Milles doit être aujourd’hui un lieu de mémoire et de recueille-ment, car depuis ce lieu, des milliers de victimes, qui avaient foi en la France, pa-trie de la Grande Révolution et des droits de l’Homme, ont été envoyées à la mort.Mais il y a eu aussi des Fran-çais, en nombre, pour sauver l’honneur. Partout en France, des hommes et des femmes courageux entretenaient la flamme de la Résistance. Et beaucoup ont sauvé des vies, au péril de la leur.…Et si le camp des Milles est aujourd’hui considéré comme l’un des hauts lieux de mémoire français, s’il est reconnu comme monument historique, si le projet de Mémorial a pu voir le jour, avec le soutien de quatre ministères présents au sein du Conseil d’administration de la Fondation, c’est à une exceptionnelle mobilisation associative et citoyenne que nous le devons. Je veux rendre hommage à celles et ceux qui ont mené ce com-bat pour la mémoire depuis 30 ans. Et d’abord à vous,

Alain Chouraqui, président de la Fondation du camp des Milles, qui portez ce projet avec détermination et convic-tion depuis tant d’années. Le soutien des collectivités loca-les concernées a été décisif. Que tous les élus en soient remerciés.

Ce Site-Mémorial est d’abord tourné vers la jeunesse. Il sera un lieu d’histoire, de pédagogie et de transmis-sion, comme l’ont voulu les hautes personnalités qui ont accompagné le projet de-puis ses débuts. Je voudrais saluer l’engagement en ce sens de Simone Veil, prési-dente d’honneur de la Fon-dation pour la mémoire de la Shoah, d’Elie Wiesel, de Serge Klarsfeld – infatigable combattant de la mémoire, de Robert Badinter, de Jorge Semprun. …Cette approche, fondée sur la compréhension de mécanismes universels, permet de faire converger les mémoires, celle de la Shoah, dont la singularité est indiscutable et celle des autres génocides du siècle passé. Elle permet de faire comprendre aux jeunes

générations que le passé est porteur de leçons pour l’avenir. Faire obstacle à la résurgence de l’intolérance et de la haine, développer l’enseignement de la frater-nité et du respect de l’autre, telle doit être l’ambition de la Fondation du camp des Mil-les. Et au-delà, telle doit être notre ambition de Français et d’Européens.…La lutte contre le racisme et l’antisémitisme est une priorité de mon gouverne-ment. Je réunirai un comité interministériel sur ce sujet dans les prochaines semai-nes, pour adopter un plan d’action. Il sera d’abord fon-dé sur l’éducation, la volonté de combattre les préjugés sur l’étranger, sur l’autre, qui restent ancrés dans bien des mentalités et que des vents mauvais ont à nouveau at-tisés au cours des années passées. » Rappelons que le Camp des Milles est le seul grand camp français d’internement et de déporta-

tion encore intact et acces-sible au public. Il vit passer 10 000 internés de 38 natio-nalités dont de nombreux ar-tistes et intellectuels comme Max Ernst ou Hans Bellmer.

Son histoire témoigne des in-tolérances successives, xé-nophobe, idéologique et an-tisémite qui conduisirent à la déportation de plus de 2 000 hommes, femmes et enfants juifs depuis le Camp des Mil-les vers le camp d’extermina-tion d’Auschwitz via Drancy ou Rivesaltes. Ils faisaient partie des 10 000 juifs de la zone dite «libre» qui, avant même l’occupation de cette zone, ont été livrés aux nazis par le gouvernement de Vi-chy, puis assassinés dans le cadre de la «Solution finale» L’ambition du Site-Mémorial du Camp des Milles est de rappeler l’histoire tragique dont témoigne le camp des Milles et de s’appuyer sur cette histoire pour renforcer la vigilance et la responsa-bilité du visiteur face aux menaces permanentes du racisme, de l’antisémitisme, de l’intolérance et du fana-tisme. Contribuant ainsi hau-tement aux valeurs humanis-tes de respect, de dignité et

de solidarité, il constitue, par les médiations utilisées, une réalisation pédagogique uni-que au monde sur un lieu de mémoire.

CREDIT PHOTO : SANDRA AMAR

CREDIT PHOTO : SANDRA AMAR

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Le public était nombreux dès ce ma-tin pour le premier jour d’ouverture au public du Site-Mémorial du Camp des Milles inauguré il y a deux jours par le Premier ministre et une forte délégation ministérielle. Tout au long du parcours, on pouvait donc voir des visiteurs de tous âges très attentifs aux panneaux d’exposition, aux films documentaires ou aux nombreux témoignages sonores, ou encore parcourant les lieux d’époque et admirant les peintures murales. Après trois décennies de combat contre l’oubli et pour une mémoire vivante, le Site-Mémorial du Camp des Milles permet à la fois de découvrir le seul grand camp d’internement et de déportation français encore intact et maintenant accessible au public, et un outil innovant d’éduca-tion citoyenne à la fraternité et au res-pect de l’autre. Le Mémorial propose sur 15000m2 de bâti et 7 ha un parcours muséographique et pédagogique en 3 volets:- Le Volet historique qui présente l’his-

toire des trois grandes périodes du Camp des Milles entre 1939 et 1942, re-placé dans son contexte local, national et européen ; des bornes audiovisuelles reconstituent les destins individuels d’in-ternés célèbres ou inconnus ; d’autres présentent le récit de témoins de cette époque. - Le Volet mémoriel permet la visite, émouvante, des lieux historiques lais-

sés en l’état. L’immense « four à tuiles » baptisé Die Katakombe par les internés qui en firent un lieu de création artistique constitue l’un des temps forts de la visite avec les espaces où s’entassaient les internés dans les étages.

- Le Volet réflexif présente, pour la pre-mière fois sur un lieu de mémoire, des connaissances scientifiques pluridisci-plinaires qui permettent au visiteur de mieux comprendre les engrenages et les mécanismes humains récurrents (préjugés, passivité, soumission aveu-gle à l’autorité…) qui ont conduit et peu-vent conduire au pire. Il s’agit ainsi de donner au visiteur des outils de réflexion sur la responsabilité de chacun dans une « montée des périls ». Cette section « réflexive » se termine par un « Mur des actes justes », mur présentant la diversité des actes de sauvetage et de résistances aux quatre grands crimes à caractères génocidai-res du XXe siècle, contre les Arméniens, les Juifs, les Tsiganes et les Tutsis au Rwanda. Un hommage, et une invitation à la responsabilité individuelle.

En complément de ces trois volets, le visiteur peut visiter l’exposition natio-nale de Serge Klarsfeld sur les « 11000 enfants juifs déportés de France à Aus-chwitz » réalisée par l’Association des fils et filles des déportés juifs de France. Il s’agit d’une collection exceptionnelle de documents rares présentée de ma-nière permanente dans les lieux. Cette exposition prend un relief particulier alors que du camp des Milles furent dé-portés une centaine d’enfants à partir de l’âge de un an.

Après sa sortie du bâtiment principal, le visiteur accède à une « Salle des peintures » où se trouvent d’immenses peintures murales colorées et ironiques, réalisées par les internés. Le Chemin des Déportés, emprunté à l’été 1942 par plus de 2000 hommes, femmes et en-fants juifs conduit enfin au Wagon-Sou-venir situé à l’endroit même du départ pour la déportation.

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12 SEPTEMBRE : LE SITE-MEMORIALDU CAMP DES MILLES OUVRE AU PUBLIC

« Je suis convaincu que le Camp des Milles sera un lieu important, très important pour les siècles à venir »

Elie Wiesel, Prix Nobel de la Paix

CREDIT PHOTO : SANDRA AMAR

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DOSSIER PEOPLE & TSAHAL

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Élie Kakou est né le 12 janvier 1960 à Nabeul en Tunisie et a grandi à Mar-seille où il commence par faire rire sa famille, puis ses amis du mouvement de jeunesse juive sioniste, Hachomer Hat-zair. Décédé le 10 juin 1999, il était un humoriste et un acteur français.Créateur de personnages célèbres comme Madame Sarfati, le professeur, l’attaché de presse, Élie Kakou a rem-pli à plusieurs reprises les grandes sal-les de spectacle françaises: théâtre du Point-Virgule, Olympia, Zénith et Cir-que d’Hiver Bouglione. Ayant reçu une

éducation juive et sioniste, tant dans la cellule familiale que dans son mou-vement de jeunesse, il part pour Israël et s’engage dans Tsahal en 1978. Il sert comme combattant dans une brigade d’infanterie avec d’autres soldats venus de l’étranger, notamment de France. L’un d’eux, Cyril R. se souvient :“Des anecdotes sur Élie, il y en a des dizaines. Un jour, notre commandant a demandé 10 volontaires pour effectuer une corvée. Tout le monde s’est planqué dans sa tante sauf 2-3 personnes. Puis l’officier a précisé son ordre : il voulait 10

volontaires dont Élie. On n’a pas com-pris pourquoi au début. Quand Élie et les 9 autres volontaires ont été rassem-blés, ils les a mis en ligne et a demandé à Élie de faire un sketch. Il avait envie qu’on rigole un peu, et lui aussi…”

Élie ne cachait pas son attachement à Israël, au contraire : “J’aimerais bien jouer un jour en Israël, ce serait un rêve. Mais, en même temps, je me sens tel-lement bien là-bas, que l’idée d’être à l’affiche

PEOPLE & TSAHALSix personnalités qui vivent aujourd’hui dans différents pays, qui suivent des carrières distinctes mais qui ont un point commun : ils ont tous à un moment

de leur vie enfilé l’uniforme de l’armée israélienne.

ELIEKAKOU

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Yael Naim est née à Paris en 1978. Elle est célèbre pour ses apparitions dans des co-médies musicales françaises à succès comme Spartacus le Gladiateur et les Dix Com-mandements. La chanson “New Soul” utilisée par Apple dans une publicité en 2008 fait son apparition dans la plupart des charts nationaux dont le Billboard Hot 100 où elle rentre directement dans le top 10. La même année, Yael Naim remporte le « prix du meilleur album » dans la catégorie «Musique du monde» aux Victoires de la Musique.

A l’âge de 4 ans, elle émigre avec sa famille en Israël et

s’installe à Ramat HaSharon où elle passe tout le reste de son enfance. A 18 ans, com-me tous les jeunes Israéliens de son âge, elle s’engage à

l’armée. Repérée pour ses talents de chanteuse, elle in-tègre l’orchestre l’armée de l’air en tant que soliste.

YAELNAIM

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L’israélienne Noa Tishby est actrice, productrice, top model et chanteuse.

Elle habite actuellement à Los Angeles aux États-Unis. Noa a servi dans l’armée israélienne pendant deux ans et demi com-me chanteuse dans une troupe militaire chargée de divertir les soldats déployés sur le terrain. Noa Tishby ne cache pas son

soutien à l’État d’Israël, même dans les moments difficiles.Lors des évènements de la flottille en juin 2010, Noa Tis-hby utilise son compte Twitter et son blog pour défendre vi-goureusement Israël contre la désinformation en postant no-tamment : ”Un navire humani-taire seulement ? Un passager de la flottille admet : ‘Je veux être un Shahid (martyr)”

NOATISHBY

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Achinoam Nini connue sous le nom de Noa en Europe, est une chanteuse is-raélo-américaine née à Tel Aviv en Is-raël en 1969. À 17 ans, elle quitte l’école des arts de New York pour retourner en Israël où elle effectue 24 mois de ser-vice militaire obligatoire pour les fem-mes en Israël. Puis, elle étudie à la Ri-mon School of Jazz and Contemporary Music, à Ramat HaSharon, où elle ren-contre le guitariste et compositeur Gil Dor en 1990

Ensemble, ils composent un premier al-bum en hébreu dans un style pop/jazz en 1991, puis un second, recueil de poèmes chantés en 1993, qui la rend célèbre en Israël. En 1997, l’auteur Luc

Plamondon et le compositeur Richard Cocciante lui demandent de tenir le rôle

de la bohémienne Esmeralda dans leur nouvelle comédie musicale adaptée de l’œuvre de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris.

NOA

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Rahm Israel Emanuel est surtout connu aux États-Unis pour être le maire de Chicago est l’ancien chef de cabinet de la Maison Blanche de Barack Obama.

Il effectue ses débuts à la résidence pré-sidentielle américaine comme conseiller personnel de Bill Clinton de 1993 à 1998. Rahm Israel Emanuel a par la suite expliqué que c’est durant cette pé-riode que son affection et ses liens avec Israël ont les plus été touchés.

C’est en effet à lui qu’est revenue la lourde responsabilité d’organiser dans le détail le déroulement de la cérémo-nie de la signature des Accords d’Oslo: arrivée des délégations, poignées de mains, photos…rien ne devait être lais-sé au hasard.

Son attachement à Israël est réel est profond. Au cours de la Première Guer-re du Golfe, et alors que l’État juif était menacé d’anéantissement et d’attaques

chimiques par Saddam Hussein, Rahm Israel Emanuel se porte volontaire dans une base du nord du pays pour réparer des camions.

Un engagement qui marque encore l’homme dans son quotidien et qu’il tente de partager avec ses collègues du parti démocrate américain.

RAHMISRAEL EMANUEL

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RAHMISRAEL EMANUEL

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Arno Klarsfeld est un homme aux multi-visages. Digne successeur de ses pa-rents dans la chasse aux nazis et colla-borationnistes, il se porte partie civile au cours du procès de Paul Touvier avant d’être l’avocat de l’association des Fils et Filles de Déportés de France lors du procès de Maurice Papon.

Aujourd’hui, Arno Klarsfeld est surtout connu pour avoir été nommé médiateur de la République et pour avoir été sol-licité à plusieurs reprises par Nicolas Sarkozy sur des dossiers jugés sensi-bles. Il fait également parti du Conseil d’État depuis 2010 et préside l’Office français de l’immigration et de l’intégra-tion.

Les amis d’Israël saluent aussi son en-gagement envers l’État juif.

Il obtient la nationalité israélienne en 2002 et s’engage dans les gardes-frontières de Tsahal à 37 ans, soit bien après l’âge requis pour servir sous les drapeaux. Au cours de cette période il est affecté à des contrôles de sécurité en Judée-Samarie.

Arno Klarsfeld reste très marqué par son service militaire. Il a notamment déclaré en décembre 2003 à l’agence Guysen :« La haine est un sentiment banni des rangs de Tsahal. Oui, je suis fier de ser-vir au sein de l’armée d’Israël. »

ARNOKLARSFELD

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UN ASPECT DE LA PRESSE JUIVE

À L’ENTRE DEUX GUERRES

Ces jeunes entrepreneurs aux dents longues et à l’ima-gination fer tile, assez avisés pour exploiter les potentialités d’une société de la communi-cation naissante, pourraient à l’évidence donner matière à des aventures flamboyan-tes, c’est à un parcours plus modeste dans la presse juive française, une presse faite par des Juifs pour un public juif, que nous découvrons ; si l’on y rencontre quelques vé-nérables revues, solides sur leurs assises, on découvre surtout un univers humble de feuilles toujours bridées dans leurs ambitions, souvent me-nacées dans leur existence même par le manque chroni-que de fonds, un petit monde de rédacteurs bénévoles et de pigistes passionnés mais tirant le diable par la queue et courant le cachet, de co-mités de rédac- tion réunis à la cloche de bois chez des particuliers ou dans l’arrière- salle d’un café parisien.Pourquoi s’intéresser ainsi

à des titres sans grande en-vergure, voire insignifiants, trop souvent éphémères, à des journalistes qui sont gé-néralement des militants, le plus souvent obscurs ? Il est une pre mière réponse, déjà avancée par Jean-Claude Kuperminc dans son édito-rial. : la richesse, la diversité de cette presse est propre-ment stupé- fiante, on a pu dénombrer, de 1789 à 1940, 374 titres parus en France, dont 223 rien que pour la pé-riode suivant l’année 1923.Parmi ces derniers, une majorité de périodiques en yiddish, une grosse minorité en français, et quelques-uns en hébreu, en allemand, en russe... À l’évidence ce foi-sonnement même non seu-lement illustre la complexité « ethnique » de la judéité française, avec ses strates successives d’immi- grés qui se superposent et s’interpé-nètrent, mais traduit ses mo-des de fonctionnement, ses divisions infinies, en même

temps que les pro blèmes et les difficultés rencontrés par une minorité juive dans une époque troublée. Les histo-riens du judaïsme français ne s’y sont pas trompés : la presse, dans la mesure où elle a été conservée – car une mauvaise pré- servation est hélas le corollaire dl’épar-pillement et de la fugacité des publications -, constitue l’une de leurs principales sources pour écrire l’histoire des Juifs en France. Ils ne diffèrent guère en cela du reste de leurs collègues qui s’intéressent au sort d’autres communautés, européennes ou américaines. Mais alors que la presse juive a donné lieu à des études fouillées à l’étranger ,presque tout reste à faire dans le domaine de l’histoire de la presse juive en France 5. Autrement dit, les historiens du judaïsme fran-çais se trouvent trop souvent dans cette position inconfor-table d’exploiter des sources dont ils ne savent rien ou presque, ce qui ne saurait être considéré comme de bonne méthode. : l’absence de sources d’archives. Les entreprises de presse, tour-nées vers le présent, ne sont pas réputées en général pour posséder le goût de l’archive ; cela serait étranger à leur « culture ». Cette lacune est plus prononcée encore dans la presse juive, soumise da-vantage aux aléas financiers, au manque de place, aux déménagements fréquents, sans compter les accidents

de l’histoire au premier rang desquels il convient de pla-cer naturellement l’Occupa-tion et les persécutions an-tijuives.

Pourquoi enfin avoir mis l’accent sur l’entre-deux-guerres ?Avouons-le, des préoccu-pations pratiques ont pré-sidé en partie à ce choix : la presse juive du XIXe siècle, miroir de l’idéologie de la « régénération » et de l’as-similation, éventuellement des résistances à cette idéo-logie, n’offre pas moins d’in-térêt ; il serait plus qu’utile par exemple d’engager des investigations sur les deux grands hebdomadaires de la communauté, Archives is-raélites (1840-1935) et L’Uni-vers israélite qui, né en 1844 sous l’égide du Consistoire, ne disparaît qu’en 1940. Constamment cités, pillés même, par les historiens, ils n’ont sus- cité quasiment aucune curiosité à ce jour 6 et nous ignorons presque tout de leur histoire interne. Même pour la période de l’entre-deux- guerres, nous avons échoué à trouver des auteurs susceptibles de rele- ver le défi. Le fait est que la recherche sur la presse juive du XIXe siècle, qui hier fut l’objet de quelques tentati-ves 7, semble aujourd’hui au point mort. Pensons à la re-naissance de la presse juive en France au lendemain de la Seconde Guerre mon-diale. Mais là, outre le pro-

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E S P A C EV I L L E

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blème décidément récurrent du manque d’auteurs poten tiels 8, nous nous heurtons à un écueil matériel, à savoir l’état désastreux dans lequel se trouve actuellement cette presse, composée sur un papier acide qui résiste mal au temps. En l’occurrence, il s’avère moins urgent d’écrire l’histoire de la presse juive foisonnante d’après-guerre que d’en sauver ce qui peut encore l’être. Reste l’entre-deux-guerres, « âge d’or de la presse juive en France , de la presse yiddish surtout, une période où, chaque jour, naissent selon les calculs

de la sociologue Anna Addi Jeandie, 4,5 journaux juifs par jour en France, pour l’essentiel à Paris. Certes il en meurt beaucoup aussi, mais en 1940 encore, alors que la drôle de guerre a déjà désorganisé le secteur de la presse, la population juive en France – entre 250 000 et 300 000 personnes – dispo-se de 96 titres 10. L’histoire de ces titres n’est guère plus avancée 11, mais au moins la période est- elle très ex-plorée à d’autres points de vue, et des chercheurs ont-ils bien voulu tenter l’aven-ture avec nous. Qu’ils en soient tous remerciés.

Entre 1923 et 1939, on compte en France 127 ti-tres de presse en yiddish, et pour représenter cette masse, nous proposons le seul article d’Aline Benain et Audrey Kichelewski sur le Parizer Haynt et la Naïe Presse. Titres remarquables il est vrai par leur périodi-cité quotidienne, reflétant par là même, d’une certaine manière, laprédominance numérique de la population juive immigrée yiddishopho-ne sur les israélites français « de souche » ; reste que, bien que de tendance sio-niste pour le premier, com-

muniste pour le second, ils n’évoquent que d’assez loin le monde fourmillant et éphé-mère des petites revues yid-dishophones très engagées, jamais lasses de s’entre- dé-chirer à belles dents.L’article que consacre Si-mon Markish à Rassviet, la revue des dis ciples sionis-tes-révisionnistes de Vladi-mir Jabotinsky, rappelle que les milieux immigrés n’ont pas toujours choisi le yiddish comme moyen d’expression. Sait-on que Paris connut en-tre les deux guerres quelques tentatives de périodiques en hébreu ? Que des milieux des réfugiés d’Allemagne à Paris

émanent dans les années trente au moins deux jour-naux en langue allemande que nous aurions aimé faire mieux connaître ? Parmi les 8 titres parus en russe entre 1881 et 1940, Rassviet tient une place à part. Rares sont ceux qui, avertis de la place que tint Paris dans l’histoire du mouvement sioniste-ré-visionniste, connaissent son organe en langue russe qui, dix ans durant, parut dans la capitale française, bien loin de ses bases militantes

Avec trois articles – ceux de Philippe-E. Landau sur la presse des anciens com-battants, de Catherine Pou-jol sur la presse de la jeu-nesse, plus particulièrement Chalom, et de Françoise Job sur La Revue juive .Une époque qui vit « seulement » la parution de 64 titres en langue française. Mais nous avons voulu mettre l’accent sur l’apparition, dans l’entre-deux-guerres, de deux caté-gories nouvelles de la pres-se juive, nées dans le sillage de ces modes d’organisation sociale inédits que sont les associations d’anciens com-battants, et les mouvements de jeunesse, et faire une pla-ce aux périodiques provin-ciaux, dont certains comme La Revue juive de Lorraine ont eu une longévité remar-quable. Si limité soit-il, ce choix laisse à voir un échan-tillon saisissant des diverses fonctions auxquelles répond la presse juive en France à l’époque considérée. Lien communautaire de type « ethnique » et/ou géographi-que ,outil de communication générationnelle ou catégo- rielle, lieu privilégié du débat

politique, presse « de subs-titution à la presse nationale » ou simplement « de com-plément », fenêtre plus ou moins largement ouverte sur le reste du monde juif, la presse juive répond au fond bien moins à une nécessité d’informations qu’à unbesoin identitaire. À leurs journaux, les Juifs immigrés deman-dent de jouer le rôle d’un sas entre leur vie d’avant et celle qu’ils tentent de construire en France. La presse est pour eux à la fois un miroir de l’identité juive immigrée, par la langue d’expression et dans sa dimen- sion politique volontiers cacophonique, et un vecteur d’intégration dans la nation d’accueil, au même titre que, comme l’ont remarqué les sociologues, le regroupement géographi-que, plus ou moins tempo- raire, dans un quartier, une rue. Mais ce trait souffre des exceptions : loin d’être un lieu de transition et d’ac-culturation, Rassviet se pré-sente comme un morceau de la Russie juive ou de la Palestine révisionniste trans-planté à Paris pour des rai-sons d’opportunité, mais qui aurait pu jeter l’ancre dans n’importe quel autre lieu. C’est plutôt une interrogation sur l’identité et la quête d’un contenu à lui donner que suggère finalement la lectu-re des titres israélites : d’où l’accent mis sur la trans- mis-sion d’une certaine culture religieuse et historique dans La Revue juive de Lorraine, sur une forme de patriotisme nationaliste dans le Bulletin de l’Union patriotique des Français israélites, sur l’idéal pacifiste et le combat contre l’antisémitisme dans Chalom.

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Il ne nous reste plus qu’à souhaiter que ce banc d’essai fasse des émules ; que les jeunes chercheurs osent se lancer dans l’histoire de la presse juive – les études ici proposées montrent que, mal-gré les obs tacles, l’aventure est jouable et féconde –, ce qui suppose que leurs aînés, historiens confirmés, montrent l’exemple...

LA PRESSE JUIVEDANS LE YISHUV. La presse hébraïque en Palestine est apparue dés 1863 (voir la section de la presse hébraïque au XIXe siècle), mais jusqu’à la première guerre mondiale, le centre de cette presse se trouve en Eu-rope de l’Est, là où réside la majorité de la population juive mondiale. Pendant les quarante cinq premières années de son activité en Palestine, la presse juive se compose de mensuels, d’heb-domadaires et même de journaux qui sortaient deux à trois fois par semaine, mais le journal quotidien, Ha-Zvi sous la rédaction de Eliezer Ben-Yehuda n’est apparu qu’en 1908. La parution du quo-tidien allait de pair avec le renforcement de la présence sioniste en Palestine à la fin de l’époque ottomane et de la secon-de Aliyah (1903-1914). Pendant les six ans qui la séparait de la première guer-re mondiale, la presse du petit Yishuv progressait rapidement. D’autres quo-tidiens paraissaient (Ha-Herut, Moriah) ainsi que des hebdomadaires du mou-vement ouvrier (Ha-Poel Ha-Tsair, Ha-Hahdut), qui attaquaient fréquemment les quotidiens et surtout les journaux de Ben-Yehuda. A la première guerre mondiale, les journaux cessèrent, seul Ha-Herut parut jusqu’en 1917. L’occu-pation britannique en Palestine marque le début d’une nouvelle ère qui voit la Palestine devenir le centre mondial de la presse hébraïque. En 1919, deux journaux apparaissent à peu près au même moment: Hadshot Haaretz (qui devint Haaretz), d’orientation sioniste générale et Doar Ha-Yom, fondée par la famille Ben-Yehuda et sous la rédaction d’Itamar Ben Avi, organe de l’opinion de droite du Yishuv. Au début, les deux

journaux sortaient à Jérusalem, puis en 1923, Haaretz s’est installé à Tel Aviv. Doar Ha-Yom était un journal à sensa-tion, alors que Haaretz se signalait par sa ligne sérieuse. En 1925, apparait le nouveau journal, Davar, organe de la confédération générale des travailleurs qui devint rapidement le journal le plus répandu et le plus influent du Yishuv. Le quotidien Palestine Post, de langue an-glaise, fut fondé en 1932. Les sionistes généraux créèrent Ha-Boker, le sionis-me religieux, Ha-Tsofe, le mouvement de Ha-Shomer Hatsayir, Mishmar qui devint ‘Al Ha-Mishmar, etc...De façon générale, les divisions poli-tiques étaient telles au sein du Yishuv que chaque parti considérait qu’il lui fal-lait son propre journal. Il y avait peu de journaux privés et ils reçurent du renfort avec l’apparition des journaux du soir indépendants comme Yediot Aharonot (1939) puis Maariv (1948). Au moment de la guerre d’Indépendance, le nom-bre des journaux atteint le record de quinze quotidiens en hébreu, deux en allemands et un en anglais. Ce nombre baissa ensuite progressivement en dépit de l’apparition de nouveaux journaux en langues étrangères, destinés aux nou-veaux immigrants. La politisation de la presse se poursuivit durant les premiè-res décennies de la création du pays, la presse écrite étant le principal moyen de communication. Dans ce contexte, l’hebdomadaire anti-institutionnel à sensation H’aolam hazé, se distinguait tout particulièrement. A partir des an-nées 1960, le nombre des journaux alla en diminuant. La presse militante fut la première touchée et ses journaux ces-sèrent les uns après les autres. Davar, le journal de la Histadrout (confédé-ration générale des travailleurs) et du parti Mapaï (travailliste), s’essoufflait et il fut supplanté dans son rôle de journal leader par Maariv (que ses fondateurs quittèrent en 1948 Yediot Haharonot) et Haaretz. Pendant le dernier quart du XXe siècle, les journaux des partis politiques ont progressivement disparu et dans les années 1990, les journaux du parti travailliste Davar et ‘Al Ha-

mishmar cessèrent complètement. La presse en langue étrangère destinée aux nouveaux immigrés s’arrêta elle aussi en majorité. L’apparition de la té-lévision commerciale réduisit la part de la presse écrite et Maariv fut parmi les plus touchés, alors qu’il avait déjà été supplanté par le Yediot Haharonot. Les derniers quotidiens des partis qui conti-nuent de sortir sont ceux du secteur ultra-religieux. En parallèle, on voit ap-paraitre des journaux locaux, des heb-domadaires appartenant aux journaux nationaux et distribués gratuitement. A partir du Mandat britannique, aux côtés de la presse hébraïque, se développa une presse arabe assez importante. La grande vague d’immigration des pays de l’ex-URSS dans les années 1990 vit l’apparition d’une abondante presse en russe et parmi la presse des immigrés, c’est la seule qui témoigne encore d’une certaine vitalité.

LA PRESSE JUIVEAU 19ÈME SIÈCLE.A la fin du 18ème siècle, les premiers journaux en hébreu expriment l’influence du mouvement des Lumières européen sur les intellectuels juifs et leur aspira-tion à l’émancipation moderne. C’est en Prusse, où fut fondé le premier journal en hébreu, ”Hameassef” (Le Collection) (Königsberg, 1784), que se forma un de ces centres intellectuels, dont l’idéologie servit de pont entre les communautés juives et la société ambiante. Des cer-cles similaires se sont formés principa-lement en Europe centrale et occiden-tale. Ils prônent la fin du monopole de la vieille élite religieuse sur l’éducation, ils visent à l’intensification des études séculaires et scientifiques, souhaitent un changement dans les métiers juifs traditionnels, tel que le colportage, et briguent un développement de l’artisa-nat ou du secteur agricole. Entre autres choses, ces intellectuels refusent l’em-ploi du Yiddish, le dialecte juif caracté-ristique des communautés ashkénazes, et prônent l’utilisation de la langue du pays. L’hébreu est à leurs yeux légitime, à la fois en tant que langue religieuse

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et en tant que langue de la haute culture juive au travers les siècles, et ils l’utilisaient pour leur propagande et pour encourager l’adaptation des masses juives aux premières étapes de la modernité. C’est ainsi que les premiers jour-naux de ce que l’on appelle la Haskala (le mouvement juif des Lumières) furent pu-bliés en hébreu, dès la fin du 18ème siècle. Les premiers journaux hébraïques se pen-chaient principalement sur la littérature et l’éducation. Ils ne furent que peu consul-tés et ne durèrent pas. La presse juive en général ne se développa quasiment pas avant les années quarante du 19ème siècle. C’est alors que les revues et journaux juifs commencèrent à appa-raître, au centre et à l’ouest de l’Europe. Cependant ils représentaient déjà le dé-veloppement du processus d’assimilation à la culture en-vironnante et furent publiés dans les langues locales : en allemand, anglais, français, hongrois, etc. L’envol de la presse en langue hébraïque se fit en parallèle à l’essor du mouvement des Lumières en Europe de l’Est, premier centre démographique des juifs du monde entier. Les

processus d’adaptation des communautés vivant au sein des populations slaves furent différents de celui des autres communautés juives euro-péennes, L’hébreu ne perdit pas si facilement la bataille, le nombre de ses lecteurs reste important et la langue se transforme pour devenir une langue moderne. C’est ainsi que après les années cinquante du 19ème siècle, apparurent des journaux et des revues en hébreu, cen-trés sur l’actualité, et qui du-rèrent longtemps (Ha-Magid, Ha-Melitz et d’autres). Non seulement les milieux des maskilim utilisèrent l’hébreu comme nouveau moyen de communication, mais égale-ment les milieux concurrents, tel que le mouvement ortho-doxe radical. Lorsque les prémices du nationalisme juif firent leur apparition, certains journaux du mouvement de Haskala adoptèrent la nou-velle idéologie, et d’autres lui étant également rattachés furent fondés. L’essor du pe-tit Yishuv juif en Palestine en tant que centre idéologique s’exprime également à tra-vers de nouveaux journaux en hébreu (Ha-Levanon, Habazeleth, les journaux de Ben -Yehouda). Utilisant la

langue sacrée et commune aux communautés juives de par le monde, la presse juive fut le premier instrument de communication moderne entre les différents lieux de la Diaspora. Elle diffuse les actions d’aides mutuelles, transmet l’information de la création des nouveaux mouvements se dévelop-pant dans différents lieux. C’est d’ailleurs ainsi que l’existence de cette presse encouragea non seulement les évolutions dans les com-munautés en Europe, mais également celles d’autres régions du monde. De là, des journalistes locaux en-voyaient des nouvelles aux journaux hébraïques et par-ticipaient à des débats qui se déroulaient sur papier.

LA PRESSE JUIVE DANS LES PAYS ARABES. Les journaux paraissent dans les communautés du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, de Libye, d’Egypte, de Syrie, du Liban et d’Irak. Le dia-lecte original de ces commu-nautés était le judéo-arabe et de nombreux musulmans de ces pays, y compris parfois une minorité de Juifs, se sont identifiés pendant le 20ème siècle avec le nationalisme arabe. Pourtant dans le cou-rant de leur histoire, les Juifs

ont toujours été très attirés par les cultures occidenta-les et colonisatrices, puis par l’hébreu moderne. Cette histoire politico-culturelle se reflète au travers du déve-loppement du journalisme. Les débuts de la presse juive dans les pays mentionnés ci-dessus (dont l’identité politi-que a subit bien des revers 19ème et 20ème siècle) se situe dans le dernier quart du 19ème siècle. La plupart des journaux paraissent alors dans des langues euro-péennes, surtout en français, celle-ci étant pendant long-temps la principale langue internationale de la région. Cette préférence est égale-ment due au contrôle exercé par la France sur la plupart des pays d’Afrique du Nord. Le nationalisme juif a égale-ment influencé culturellement et politiquement ces journaux et revues en hébreu.

LA PRESSE JUIVE DANS UNE COMMU-NAUTÉ : FOCSANI.L’apparition de la presse jui-ve dans la communauté de Focsani a été un phénomène qui soulignait le niveau intel-lectuel et culturel de la popu-lation juive. Les journaux ont suscité l’intérêt et ont eu une grande influence sur l’opi-nion publique. Des articles

DOSSIER LA PRESSE JUIVE A L’ENTRE DEUX GUERRES

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dans tous les domaines ont été publiés : pour les commerçants, les évènements publics et même des articles matrimo-niaux. Le journal proposait des sujets sur l’éducation, la conduite des écoles, le programme de l’enseignement dans les écoles et bien d’autres. Les mem-bres de la communauté savaient lire et écrire et le pourcentage de jeunes intel-lectuelles était en continuelle augmenta-tion. Nous apportons ici trois exemples de journaux parus à Focsani entre 1882 et 1924.«STINDARDUL» - dont la rédaction se situait sur la rue «Strada Mare a Unirii» (La Grande Rue de l’Union), n°8, était un hebdomadaire. L’objectif déclaré du journal était : «L’encouragement à l’émigration des juifs de Roumanie dans le Pays Saint». Dans la parution du 17.10.1882 du journal, on lisait : «L’idée autour de laquelle tous les juifs de Rou-manie se sont rassemblé, c’est celle de l’émigration en Eretz-Israel – Palestine, idée qui s’est propagée tant en Rouma-nie qu’à l’étranger». L’idée de l’émigra-tion n’est pas de nature religieuse, mais social-économique, n’est pas une idée de tromperie mais le fruit de la réflexion de gens intellectuels, courageux et hon-nêtes. Les juifs, prêts à se consacrer au travail des champs en Palestine, ont besoin d’un journal pour diffuser l’idée du travail agricole, pour défendre les in-térêts des émigrants dans leur nouveau pays…c’est pour cette raison que nous

demandons l’aide de nos frères juifs, pour envoyer des lettres et des articles afin d’élargir l’idée de l’émigration et la fusion avec le destin de notre peuple. Au 12 janvier 1897, à Focsani, apparut une autre gazette de prestige, «Dreptatea» (La Raison), «institution politique loca-le». Avec son 2ème numéro, elle devint «institution des juifs terriens», conduite par le jeune M. Botosaneanu. Dans la même année, et en 1900 – 1903, a été publié à Focsani, le bilan de la société sacrée. En 1912 apparaît le journal in-dépendant «Courierul» (Le courrier), di-rigé par un comité de la Société de ma-riage, ayant pour collaborateurs Heinric Israel, F Bernard, Noel Bring, Moritz L. Klein et M. Niemander.En 1915, apparaît le journal des juifs ter-riens de Putna - «Luptatorul» (Le Com-battant). Le 17.02.1923, apparaît pour la première fois le journal «TORTA» (Le Torche) dont l’objectif déclaré était de lut-ter contre les aspects négatifs qui exis-taient au rang des dirigeants de la com-munauté juive de Focsani. Le journal, proposait également une «rubrique aux lecteurs» dans laquelle apparaissaient des réclamations. Celles-ci concernaient des sujets tels que les lourds impôts perçus par la communauté, la taxe pour l’abattoir des bêtes et les réclamations étaient dirigées contre le président de la communauté qui était d’ailleurs aus-si le responsable des écoles. D’après l’opinion du journal, les diplômés de

l’école n’étaient pas suffisamment préparés sur le plan culturel et leur culture générale était minime. Seulement deux professeurs de langue hébraïque étaient bons, mais leur contribution linguistique et éducative était vraiment insuffisante. D’après l’opinion du journal, le fautif était le président qui utilisait les salles de cours pour célébrer des mariages, des bals, rassemblements et ceux-ci sans aucune relation avec la vie culturelle ou juive de la ville. Citation du journal :»Presedintele comunitatii este departe de viata evreiasca, dispretuieste valorile culturale evreiesti…» (Le Président de la communauté est loin de la vie juive, il méprise les valeurs culturelles juives…) et c’est pour ça que le journal TORTA appela à un grand rassemblement général de protestation au Temple Coral le 17.12.1923 Un autre journal, «UNIREA» (L’Union) qui apparaît le 24.02.1924 était un journal de polémi-que orienté contre le journal «TORTA». Le journal «UNIREA» était du côté du président de la communauté qui sou-haitait être réélu. Dans un article il démontrait toutes ses réalisations : deux écoles, l’hôpital doté d’appareils médicaux, un cimetière bien entretenu et aussi l’aide matériel et médical fourni aux pauvres de la ville. Entre les deux journaux «TORTA» et «UNIREA» la lut-te pour les élections de la communauté de Focsani a cessé depuis longtemps.

Recension : Herbert FREEDEN, Die jüdische Presse im Dritten Reich, Jüdischer Verlag bei athenäum, 1987, 203 S., 48 DM.

Le livre de Freeden lève le voile qui cachait jusqu’ici l’histoire de la presse juive sous le Troisième Reich et les débats que celle-ci a véhiculé. La presse juive dont il est question ici n’est pas la presse progressiste, non spé-cifiquement juive de l’époque de Weimar, que certains polémistes nationalistes avaient af-fublé du titre de Judenpresse. Il s’agit d’une presse, propre à la communauté israëlite al-lemande, qui n’a cessé de paraître qu’à la fin de 1938. Cette presse comptait 65 journaux et revues dont le tirage global mensuel s’éle-vait à un million d’exemplaires. Elle dérivait de deux matrices bien distinctes:

1) une presse libérale ou socialiste cosmo-polite, orchestrée par de jeunes intellectuels juifs, qui avaient trouvé dans le journalisme des postes que la société wilhelmienne n’avait pas voulu leur confier dans l’ensei-gnement ou le fonctionnariat;2) une presse traditionnelle, confessionnelle et homilétique, dirigée et contrôlée par le rabbinat. Sa fonction était de renforcer la conscience juive, de façon à accentuer une «ségrégation culturelle positive», et de trans-mettre des informations générales au public juif. Une question importante était débattue après la proclamation des «lois de Nurem-berg»: rester ou émigrer? Les sionistes ne réclamaient pas une émigration massive vers la Palestine et les non-sionistes n’excluaient par pour autant la possibilité de l’Aliyah (re-

tour à la «terre promise»). D’autres pariaient sur la Tchuva, le retour à la religion. Beau-coup d’intellectuels et les anciens combat-tants, notamment ceux qui s’exprimaient dans Der Schild, réaffirmaient haut et fort leur patriotisme allemand. Du côté des auto-rités, Ernst Krieck, recteur de l’université de Francfort, plaide pour la constitution d’une autonomie populaire (völkisch) juive au sein du Reich, qui reprendrait à son compte le re-fus sioniste de l’émancipation-assimilation, destructrice d’identité. On s’aperçoit, grâce à la recherche de Freeden, quelle densité prenait le débat éternel sur la question juive à l’ombre du drapeau à croix gammée. A re-lire au moment où en France des polémistes simplificateurs cherchent à créer une histoire juive aseptisée et abstraite.

À lire : la presse juive sous le IIIème reich

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VOEUX

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CHANA TOVA 5773

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PUBLI-REPORTAGE

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AIR FRANCE

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Ces vols, proposés à partir de 150€ TTC l’aller simple, peuvent être réservés sur www.airfrance.fr, au 36 54 (0,34€TTC/mn à partir d’un

poste fixe), en agence Air France ou en agences de voyages. Les passagers bénéficient des services gratuits d’Air

France qu’ils plébiscitent : bagage enregistré, sélection de quotidiens à l’embarque-ment, collation, choix du siège, etc.

Le vol inaugural a été effec-tué le 5 septembre avec à son bord un groupe de 80 personnes du SNAV Méditer-ranée (Syndicat National des Agents de Voyages) en dé-placement pour leur congrès en Israël. Le vol était piloté par Laurent Lamulle, chef Pi-lote de la base de Marseille. L’équipage commercial était composé d’un chef de ca-bine parlant hébreu et de François Calmels, chef des hôtesses et stewards de la base de Marseille.

Hugues Heddebault, Direc-teur Régional Méditerranée et Viviane Dal Mas, Direc-trice Régionale Corse étaient également à bord. Au pro-

DEPUIS LE 5 SEPTEMBRE 2012, PARTEZ À TEL AVIV EN DIRECTAU DéPART DE MARSEILLE !Depuis le 5 septembre 2012, Air France propose trois vols hebdomadaires vers Tel Aviv en direct au départ de Marseille. Cette nouvelle ligne est opérée 3 fois par semaine les mercredis, samedis et dimanches jusqu’à fin octobre, puis 2 fois par semaine les mardis et dimanches de novembre à mars. La desserte de l’été 2013 entre avril et octobre reprendra à raison de 3 vols hebdomadaires.

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gramme de ce vol inaugural : un cocktail en salle d’embarquement, une distribu-tion de cadeaux en porte d’embarque-ment, des annonces spéciales à bord, un accueil par les traditionnels jets d’eau des pompiers de l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv et une nouvelle distribution de cadeaux au débarquement.

Pour le vol retour la Direction Régionale Israël d’Air France a organisé une cé-rémonie d’inauguration en présence de l’ambassadeur de France en Israël, des

directeurs régionaux d’Air France et des membres de l’équipage descendus pen-dant le temps d’escale.

Les congressistes du SNAV ont par ailleurs apprécié l’atmosphère « bon enfant » régnant au sol et en vol. Les remerciements du Président du SNAV Méditerranée, Lucien Salemi, à l’égard d’Air France ont été fréquemment ré-pétés au cours de séjour du SNAV en Israël.

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AF4396Marseille 14h10 – Tel Aviv 17h55 - le mercrediMarseille 07h20 – Tel Aviv 11h05 - le samedi Marseille 07h15 – Tel Aviv 11h00 - le dimanche

- AF4397Tel Aviv 19h05 – Marseille 23h35 - le mercrediTel Aviv 12h15 – Marseille 16h45 - le samedi Tel Aviv 12h10 – Marseille 16h40 - le dimanche

Horaires des vols (heures locales)du 22 septembre au 27 octobre

AF4396Marseille 08h00 – Tel Aviv 12h45le mardi et le dimanche AF4397Tel Aviv 13h55 – Marseille 17h25le mardi et le dimanche

Horaires des vols (heures locales)du 28 octobre au 30 mars 2013

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éCOLOGIE

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KKL

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à l’occasion de l’inauguration de la Forêt Simon Laufer

VOYAGE « PRESTIGE »DU KKL EN ISRAËLDU 31 OCTOBRE AU 4 NOVEMBRE 2012

Mercredi 31 octobre• Départ pour Tel Aviv• 20h.10 : Arrivée à Lod, puis transfert à l’Hôtel Inbal à Jérusalem• Accueil de M. Efi STENZLER, Président mondial du KKL• Cocktail de réception.

Jeudi 1er novembre - (Journée sponsorisée par Naftali LEVY)Réveil matinal• 8h.30 : départ en car pour le mémorial de Roglitf• Visite du Parc de France Adoulam• Visite du Musée du Goush Etsion.• Déjeuner sous l’égide de l’OSM (M. Haïm COHEN)• Visite du Musée Herzl et de la tombe de Théodor Herzl• Réception à la Knesseth, en présence du Président Reuven RIVLIN• Retour à l’Hôtel Inbal• Dîner de gala.

Vendredi 2 novembre• Visite du Centre Bégin à Jérusalem• Inauguration de la forêt Simon LAUFER, au Parc Aminadaven présence des membres de la famille LAUFER, et de leurs proches,sous la présidence de MM. Elie AFLALO, Efi STENZLER et Avi DICKSTEIN. • Déjeuner• Visite du Musée de Jérusalem (visite privée – Responsabilité : Raymond BUNAN.• Office de Chabath à la Grande Synagogue de Jérusalem• Dîner de Chabath, en présence d’Elie AFLALO et d’Efi STENZLER.

Samedi 3 novembre – journée libre• Office de Chabath au Kotel• Visite pédestre des quartiers de Jérusalem et de la Vieille Ville• Déjeuner de Chabath à l’Hôtel Inbal.

Dimanche 4 novembre• Visite du réservoir Netiv Halamed Hé – Panorama et déjeuner• Transfert à l’aéroport Ben Gourion• 17h. : envol pour Paris.

NB : Des rencontres avec d’éminentes personnalités israéliennes sont prévues au cours de ce voyage, mais elles ne peuvent actuellement figurer dans ce programme.

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ECONOMIE FINANCE

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Que ce soit par obligation professionnelle ou choix personnel, plus d’un million et demi de Français vivent hors de l’hexagone. Quitter le pays permet dans certains cas d’acquérir le statut de non-rési-dent fiscal, ce qui est souvent un précieux sésame vers une fiscalité allégée.

Mais attention, contrairement à la croyance populaire, il ne suffit pas de vivre hors des frontières la majeure partie de l’année pour devenir non-résident. Ainsi si votre «domi-cile fiscal» reste en France, vous êtes passible de l’impôt en France sur l’ensemble de vos revenus, y compris la ré-munération de votre activité à l’étranger. Sous réserve des Conventions fiscales interna-tionales, vous êtes considéré comme domicilié fiscalement en France si vous répondez à un seul ou plusieurs de ces critères :- votre foyer (conjoint ou partenaire d’un PACS et enfants) reste en France, même si vous êtes amené, en raison de nécessités pro-fessionnelles, à séjourner dans un autre pays tempo-rairement ou pendant la plus grande partie de l’année. A défaut de foyer, le domicile fiscal se définit par votre lieu de séjour principal ;- ou vous exercez en France une activité professionnelle salariée ou non, sauf si elle est accessoire ;- ou vous avez en France le centre de vos intérêts écono-miques. Il s’agit du lieu de vos principaux investissements, du siège de vos affaires, du centre de vos activités pro-

fessionnelles, ou le lieu d’où vous tirez la majeure partie de vos revenus.

Si votre «domicile fiscal» se situe hors de France, en vertu d’une convention fis-cale, vous n’êtes imposable en France que si vous avez des revenus de source fran-çaise.Dans certains cas vous pou-vez être imposés en France si vous disposez directement ou indirectement d’une ou plusieurs habitations dans notre pays. A titre d’exem-

ple si votre foyer fiscal ne se situe pas en France, les revenus de capitaux mobi-liers que vous percevez de France font l’objet d’un prélè-vement forfaitaire libératoire ou d’une retenue à la source au taux de 19% depuis le 1er janvier 2011 ou 25%, sous réserve de dispositions plus favorables prévue par les conventions fiscales interna-tionales. Depuis le 1er mars 2010, le taux est porté à 50% pour les revenus versés via un établissement financier établi dans un état ou terri-

toire non coopératif quelque soit la résidence fiscale du bénéficiaire effectif. Ces re-venus ne sont pas soumis aux prélèvements sociaux (CSG, CRDS) si vous n’êtes pas fiscalement résident en France. Cette retenue à la source est libératoire de l’im-pôt sur le revenu.

Les non résidents soumisaux prélèvements sociauxNouveautés : Les personnes physiques non domiciliées en France devront désormais s’acquitter de prélèvements

VOUS RéSIDEZ À L’éTRANGER :VOS REVENUS SONT-ILS IMPOSABLES EN FRANCE ?

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sociaux (15,5%) sur leurs revenus fon-ciers et plus values immobilières issus de biens situés en France. Cette mesure s’applique aux revenus fonciers des non résidents perçus à compter du 1er jan-vier 2012 et aux plus-values réalisées à compter de la date de publication de la loi de finances rectificative pour 2012. Jusqu’alors les non-résidents n’étaient jamais soumis aux contributions socia-les.

La fiscalité internationaleen quelques motsLa fiscalité internationale cherche à or-ganiser des situations qui naissent des échanges et de la mobilité tant des per-sonnes que des biens dans le monde entier et, plus particulièrement, elle ten-te d’encadrer : D’une part le risque de double imposition du fait de la confron-tation de deux ou plusieurs souveraine-tés fiscales et, d’autre part, le risque de fuite devant l’impôt. On comprend ainsi l’importance de l’existence de conven-tions fiscales internationales. C’est au sein de ces dernières qu’on trouvera définie la priorité d’imposition d’un pays par rapport à un autre et le moyen de di-minuer voire d’éviter le risque de double imposition. Chaque convention prévoit, notamment la répartition du droit d’im-

poser entre les Etats contractants et les modalités permettant d’éviter la double imposition.

Ainsi la convention France-Qatar, si-gnée en 1990, sur la non double-im-position a été révisée et sa nouvelle mouture signée par Nicolas Sarkozy et l’émir Hamad Ben Khalifa Al-Thani (le propriétaire du PSG) en janvier 2008 avant d’être adoptée par le parlement en février 2009. La nouvelle convention exonère d’impôt sur les plus-values tous les investissements immobiliers réalisés dans l’Hexagone par «l’Etat du Qatar ou ses entités publiques», y compris la fa-mille de l’émir.

Trois ans après l’instauration de cette super niche fiscale, on voit comment se met en place la stratégie d’influence du Qatar qui participe de son rayonnement international et de sa puissance écono-mique : rachat du PSG, d’une partie des droits de la Ligue 1 et de la Champions League, mise en route d’Al Jazeera Sports, nombreux investissements dans l’immobilier (l’Hotel Lambert sur l’Ile Saint Louis et l’Hôtel Evreux, place Ven-dôme), investissements en banlieue. Cerise sur le gâteau fiscal en matière d’ISF, dont on se doute qu’une grande

partie des résidents qataris en France y sont assujettis, « les biens situés hors de France d’un citoyen du Qatar rési-dant en France n’entrent pas dans l’as-siette de l’impôt de solidarité sur la for-tune pour une période de cinq ans après qu’il soit devenu résident français » et « le citoyen qatari qui perd la qualité de résident de France pendant au moins trois ans, mais le redevient, est exonéré d’impôt sur la fortune sur ses biens si-tués hors de France pour une période de cinq ans après qu’il soit redevenu ré-sident français ».

Plus complet, le rapport d’Adrien Gou-teyron, ancien sénateur UMP, détaille les «solides relations économiques» qui unissent la France et l’émirat qatari : tourisme, aéronautique, gaz, pétrole, électricité, infrastructures, sécu-rité intérieure, coopération scientifique. Et surtout accords de défense: « 80% des équipements de l’armée qatari sont d’origine française». Une convention hors du commun pour un allié stratégi-que, géopolitique et commercial suffi-samment important pour lui construire un statut fiscal hors normes…

Par Fabrice HAZAN

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ECONOMIE FINANCE

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ISRAEL : CE QUI A CHANGéLE 1er SEPTEMBRE

Les israéliens ont connu de sérieux changements à compter du 1er Septembre 2012, de la TVA à l’énergie en passant par les produits alimentaires.

De même, le taux de l’impôt sur le revenu est revu à la hausse, déficit public oblige. Petite consolation en revan-che pour les parents d’en-fants en bas âge : l’école maternelle est devenue gra-tuite à partir de trois ans, ce qui représente une réelle économie de plusieurs cen-taines de shekels par mois pour certaines familles. Cet-te vague d’augmentation de prix a contraint la Banque d’Israël à revoir à la hausse ses anticipations inflationnis-

tes: l’inflation pourrait grimpé à 2,6% au cours des douze prochains mois, contre 1,9% selon l’estimation précéden-te.

TVA : Augmentation de 1%. La TVA a été relevée de 1 point dès le 1er septembre: elle est passée de 16 à 17%. Cette mesure vise à faire rentrer dans les caisses de l’Etat prés de 4,5 milliards de shekels par an, soit près d’1 milliard d’euros.

Essence: Augmentation de 0,55 shekels le litre. Le prix de l’essence à la pompe est relevé de 55 agorot, soit 11 centimes d’euro. Dorénavant, l’essence Sans Plomb 95 est facturé 8,25 shekels le litre

en libre-service (1,65 euro). Depuis le début de l’année, l’automobiliste a vu sa fac-ture d’essence faire un bond de 14%. L’augmentation du prix des carburants va se ré-percuter sur toute une série de secteurs qui utilisent de l’énergie: transports, indus-trie, etc.La hausse de l’éner-gie dans le monde est la principale raison, n’oublions pas que la fiscalité représen-te 55% du prix de l’essence à la pompe.

Impôt sur le revenu: Aug-mentation de 1%. Réunie en séance extraordinaire le 7 août, la Knesset a avalisé le paquet fiscal soumis par le gouvernement: l’impôt sur le revenu augmente de

1% pour les tranches supé-rieures à 14.400 shekels par mois (2.880 euros). Pour les revenus supérieurs à 66.700 shekels par mois (13.300 euros), le taux de l’impôt augmentera de 2%.

Produits alimentaires : haus-se liée à la sécheresse. En raison de la sécheresse qui frappe les Etats-Unis, les produits alimentaires en Is-raël vont subir une hausse de leurs prix dans le courant de septembre. Il s’agit no-tamment des œufs, du lait, des fromages, de la viande et de la volaille. De même, le prix de certains fruits et lé-gumes va augmenter du fait de la pénurie de certaines récoltes.Ecole : gratuité pour les 3-4 ans. Une heureuse grande nouveauté attendait de nom-breux parents d’élèves à l’oc-casion de la rentrée scolaire qui vient de s’ouvrir: pour la première fois en Israël, l’école est gratuite à partir de 3 ans. Le ministère de l’Edu-cation estime que 270.000 jeunes israéliens âgés de 3-4 ans bénéficient de cette mesure, soit environ 85% de la tranche d’âge. Cette mesure va permettre aux pa-rents d’enfants en bas âge d’économiser 800 shekels par mois, soit 160 euros.

Gilles Bellaiche

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« En 2010, je m’étais engagé sur un programme ambitieux pour notre jeunesse. En cette rentrée 2012, ces engagements sont tenus :des mesures concrètes accompagnent la jeunesse. Vous êtes notre Génération Région. »

generation.regionpaca.frCarte ZOU ! Études, Pass Culture +, Pass Santé + ...

GÉNÉRATiON RÉ iON Une autre ambition pour la jeunesse

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ECONOMIE FINANCE

BUDGET 2013 :L’ANNéE DE LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE FISCALE

Le budget 2013 connait un obstacle majeur : le Trésor a déjà prévu un trou de 15 mil-liards de shekels (3 milliards d’euros) dans les recettes publiques de l’an prochain. Pour accroître les recettes fiscales, le ministère des Fi-nances fonde ses espoirs sur deux commissions qui viennent de remettre leur rapport: l’une a examiné les moyens de lutter contre les sociétés dites fictives, et l’autre a avancé des pro-positions pour lutter contre des capitaux non déclarés. Ces deux commissions ont été mises en place à la suite de la contestation sociale de l’été dernier, et avec pour mission de réfléchir à un réé-quilibrage la pression fiscale qui pèse lourdement sur les classes moyennes israé-liennes. Le Trésor envisage même de faire figurer dans le budget 2013 un nouveau poste de recettes qui englo-

berait les revenus supplé-mentaires de l’évasion fis-cale et sociale.

100 000 sociétéscoquilles videsPour payer moins d’impôts directs qui, en Israël, sont prélevés directement sur les salaires à la source, de nom-breux chefs d’entreprise et travailleurs indépendants ont trouvé un moyen, a priori, légal: la création d’une so-ciété. En effet, le taux de l’impôt pour les particuliers est supérieur à l’impôt sur les sociétés: si un travailleur salarié ou un indépendant paye 48% d’impôt et 12% de cotisations sociales sur les tranches élevées de revenu, une société paye 25% d’im-pôt sur les sociétés et 20% d’impôt sur les dividendes. La différence entre les deux modalités de fiscalité (15%) justifierait la création de so-

ciétés fictives dont la seule raison d’être est de payer moins d’impôt. Le phéno-mène des sociétés dites coquilles vides a pris son envol en Israël au début des années 2000 : avec la sup-pression du plafond de la sé-curité sociale, environ 30.000 sociétés fictives ont été créés par des contribuables exer-çant des professions libéra-les et bénéficiant de reve-nus élevés. La tendance est même allée en s’amplifiant: aujourd’hui, le fisc israélien estime à 100.000 le nombre de sociétés sans réelles activités qui favorisent l’évasion fiscale.

40 milliards d’eurosnon déclarésLe Trésor ne veut pas s’at-taquer qu’aux seules socié-tés fictives: il cherche aussi à mettre à jour les revenus non déclarés qui échappent

à toute fiscalité. Selon le rapport Trajtenberg publié en octobre dernier, « des recher-ches de la Banque Mondiale indiquent que le volume des capitaux noirs en Israël était de 23% du PIB en 2007, soit la somme de 200 milliards de shekels [soit 40 milliards d’euros] ». Pour l’OCDE, ce chiffre s’accroît chaque année de 2,5% du PIB, soit 20 milliards de shekels par an (4 milliards d’euros). La fraude fiscale n’est qu’une des composantes de cette gangrène: des secteurs entiers de l’économie cache une partie de leurs revenus pour réduire leurs impôts. En Israël, les métiers qui pratiquent le plus souvent une minoration de leurs revenus sont les artisans du bâtiment, les chauffeurs de taxi, les employés à domici-le, les médecins et dentistes. Mais il existe aussi source de revenus occultes en Israël: il s’agit du trafic des stupéfiants, de la prostitution, des jeux clandestins, des escroque-ries et des transferts de fonds entre les différents réseaux de la criminalité internatio-nale. Or, si le phénomène de l’économie souterraine va en s’amplifiant, les moyens mis en œuvre semblent insuffi-sants tant la tache est lourde en Israël dans cette bataille fiscale.

Gilles Bellaiche

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ECONOMIE ENTREPRISE ISRAEL

DIX SOCIETES ISRAELIENNES PARMISLES 100 STARTUPS EUROPEENESLES PLUS PROMETTEUSESLe prochain numéro du célèbre maga-zine Wired décrira, pour la deuxième année consécutive, les 100 startups européennes les plus prometteuses du moment. Dans le cadre de ce clas-sement, le célèbre magazine a retenu 10 sociétés israéliennes (Israel intègre beaucoup de classement «Européen»), tout en précisant que le pays compte

près de 4,000 startups, autrement dit, plus que chaque pays dans le monde le monde à l’exception des Etats-Unis. Nimrod Laavi, organisateur de l’événe-ment GeekCon de Tel Aviv, a déclaré ; dans son récent discours, que contrai-rement aux estimations selon lesquel-les il s’agirait d’une bulle sur le point d’exploser, le pays ne cesse d’augmen-

ter son nombre de nouvelles entrepri-ses. « Un concentré de jeunes talents et des rachats de la part d’eBay, facebook, et HP ont transformé la deuxième plus grande ville d’Israël en un endroit phare de l’industrie de la high-tech » a conclu la journaliste Ruiz Del Arbol.

Gilles Bellaiche

Le magazine précise que les sociétés inscrites dans la liste « ne sont pas les plus grandes, ni celles qui génèrent le plus gros bénéfice, ou encore les plus célèbres, mais ce sont celles qui ‘ont été estimées détenir les potentiels les plus importants’.

1 – RankAbovePermet une adaptation aux moteurs de recherche (SEO) des sites possédant un nombre de pages particulièrement élevé.2 – JamRTUne entreprise spécialisée dans le développement de jeux vidéo mobiles, dont la créa-tion phare est un jeu au style de Guitar Hero intègre notamment la possibilité de jouer avec les éléments de la bibliothèque musicale de l’utilisateur.3 – BillGuardDéveloppe une solution basée sur le crowd-sourcing destinée à la prévention des activi-tés suspectes sur les comptes en banque.4 – everything.meDéveloppe une plateforme de recherche adaptée aux mobiles, qui permet l’affichage des résultats triés par types (musiques, vidéos etc…)5 – MagistoDéveloppement d’outils permettant le montage vidéo via un cloud, ainsi qu’une solu-tion de montage adapté, depuis l’année dernière, à Youtube.6 – Commerce SciencesBarre d’outils spécialisée pour les sites de commerce en ligne, qui permet une démar-che d’achat adaptée aux préférences personnelles de l’internaute, ainsi que l’obtention de coupons de réductions.7 – TawkonApplication israélienne destinée à la mesure du degré d’ondes émises par les smart-phones en temps réel. Le programme avait créé une véritable polémique, notamment après le refus de Steve Jobs quant à la mise en ligne de l’application sur la boutique AppStore.8 – SolutoProgramme d’optimisation de l’expérience Windows, qui permet de localiser les pro-grammes alourdissant le système, tout en proposant un outil d’aide à distance9 – DonanzaService de gestion de travail des travailleurs indépendants.10 – WixPropose une solution complète à la construction de sites internet, adaptée aux débu-tants sans aucune notion de programmation.

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ISRAEL ENTREPRISE ISRAEL

UN PEUD’ISRAEL EN CHINE

Une des plus grandes universités de Pé-kin est actuellement en train d’établir un département dédié à l’économie israé-lienne et au judaïsme. En effet, UIBE, l’université Internationale d’Economie et Business, en Chine à décidé d’offrir à ses étudiants la possibilité d’étudier le développement de l’économie, le hi-gh-tech, la culture d’entreprise, l’aspect politique de l’économie israélienne ainsi que les chiffres clés de l’histoire écono-mique d’Israël.

Le département sera dirigé par le Prési-dent de l’Université Shi Jianjun et Mon-sieur Zhao Shu, sera nommé secrétaire du département “Les Chinois sont très impressionnés par l’économie d’Israël et nous croyons qu’il s’agit d’un modè-le», a déclaré Zhao Shu.

Cette initiative a été favorisée par la chambre de commerce d’Israël à Pékin.

“L’un des objectifs majeurs est de ren-forcer les échanges commerciaux entre Israël et la Chine”, a déclaré le directeur général Fani Gurevich.

Une preuve supplémentaire de l’inté-rêt que les Chinois portent pour Israël : à l’Université des Affaires Etrangères à Pékin une classe de 16 élèves a dé-marré des études en langue et culture hébraïque. Quarante autres élèves sont

en train d’étudier l’hébreu à l’université, tandis qu’une autre douzaine apprend l’hébreu dans d’autres universités chinoises.

Ron Peleg, porte-parole de l’ambas-sade d’Israël à Pékin a déclaré: « Plus Israël est pertinent pour le marché chinois, plus il y a d’intérêt à apprendre l’hébreu.”

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CULTURE CINéMA

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ISRAËL IMPLANTE DES CINéMASEN EUROPE DE L’EST

Tornade israélienne sur l’Euro-pe. Les complexes cinémato-graphiques (salles de cinéma, studios…) de la chaine Israël Theaters Ltd s’implantent par-tout en Europe. De quoi ériger la chaine au rang de troisième entreprise de l’industrie ciné-matographique européenne. La touche israélienne fait fu-reur. Chaque salle de cinéma de la chaine est caractérisée par un style très particulier de motifs muraux, de revête-ments au sol. Le tout sous des plafonds étincelants de néons rouges, à l’instar de ceux que l’on trouve en Israël dans les cinémas Yes Planet.Avec elle, Israel Theaters Ltd. importe également en Europe un mode de management uni-que, très israélien : les mana-gers sont tous des israéliens résidant en Israël et font la “navette” une semaine sur deux pour superviser les opé-rations. Côté local, l’entreprise nomme un manager de terrain dans chaque département afin de révéler le potentiel de cha-cun. Un excellent mélange des cultures de management. En

effet, chacun a son propre se-cret pour stimuler la boite.“Le manager de terrain hon-grois m’a confié que son se-cret était le popcorn fait à base d’huile de coco. C’est vraiment dingue !”, déclare Muki Grei-dinger, 59 ans, associé chez Israel Theaters.“Les hongrois adorent les block-busters, donc nous or-ganisons souvent des pre-mières dans nos cinémas lors desquelles nous invitons les acteurs dudit film. Souvent des actrices d’ailleurs. En Polo-gne, on raffole de la 3D. Nous avons 31 cinémas en Pologne, dont 5 dotés de la technologie IMAX 3D“. “Par exemple, nous invitons Roman Polanski à chaque première de film “sé-rieux” ».Combien de cinemas Israel Theaters Ltd hors de la Terre promise ? 31 en Pologne, 20 en Hongrie, 13 en Roumanie, 13 en République Tchèque, 5 en Bulgarie et trois en Slovaquie. La chaine est présente, pour l’Europe de l’Est, en Pologne, Hongrie, Bulgarie, en Républi-que Tchèque, en Roumanie et

en Slovaquie. Israel Theater’s Ltd c’est aussi 945 écrans de cinéma dans toute l’Europe. Voilà pourquoi la chaine israé-lienne se place 3eme sur le Vieux continent après Odéon-UCI (2,153 salles de cinéma) et le géant français Gaumont Pathé (967 salles).

Assez bizarrement, Israel Theaters Ltd est appelé en Eu-rope “Cinema City”. Les Grei-dinger, sont aussi les fonda-teurs des chaines de cinéma Rav Chen Theaters et Yes Pla-net, stars des salles obscures en Israël.

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FOOTBALLSPORT

Meilleur joueur de West Ham entre 2005 et 2007, la légende israélienne, Yossi Benayoun, est de retour chez les Hammers. Après cinq années passées dans les meilleurs clubs anglais, le natif de Dimona a décidé de revenir dans le club qui l’a lancé au sein de l’un des meilleurs championnats du monde, la Premier League.

Dans un coin de sa tête, il en rêvait. Il, c’est Yossi Benayoun, milieu de terrain international israélien et ancien joueur des plus grands clubs anglais tels que Chelsea, Arsenal ou encore des Reds de Liverpool. Ce rêve, c’était d’un jour revêtir la tunique violette de West Ham. Et dans les derniers instants du mercato estival, Chelsea, club auquel l’israélien appartient, et West Ham, sont tombés d’accord sur la base d’un prêt de six mois plus une option de six mois renouvelable. Chez les Ham-mers, l’international de trente-deux ans y retrouvera le fantasque Andy Carroll. Véritable flop à Liverpool, l’Anglais, ar-rivé en provenance de Newcastle pour quarante-deux millions l’été dernier, a

lui aussi été prêté avec option d’achat.Reconnu en AngleterreC’est lors de la saison 2005/2006 que Yossi Benayoun découvrait la Premier League. Il avait alors 23 ans. Après trois années passées en Espagne chez le Racing Santander et la bagatelle de vingt-cinq buts inscrits, l’ancien joueur du Maccabi Haïfa n’avait alors pas ré-sisté aux sirènes de l’Angleterre. Arrivé sur la pointe des pieds au sein du club londonien, le milieu offensif s’était im-posé sans trop de difficultés. Sa vista, sa classe ainsi que sa vision du jeu lui avaient permis de devenir l’un des lea-ders des Hammers.Et c’est donc logi-quement que, deux saisons plus tard et plus précisément en juillet 2007, Li-

verpool faisait signer la star israélienne pour 7,3 millions d’euros. Quelques mois plus tard, pour ses débuts en Li-gue des champions, Benayoun avait alors réalisé un match tout bonnement exceptionnel face au Besiktas Istanbul. Un triplé inscrit ainsi que deux passes décisives et une victoire record de 8 buts à 0.Une saison plus tard, l’ancien numéro 15 des pensionnaires d’Anfield Road s’était même permis le luxe d’inscrire un but sur la pelouse de Santiago Ber-nabeu, célèbre antre du Real Madrid lors d’un huitième finale de cette même compétition.

Michael Sibony

WEST HAM ET BENAYOUN SE RETROUVENT

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Pour la première fois, le KKL Marseille PACA a organisé sa soirée estivale à Cannes,Le Président Bernard GUI-GUI, recevait le 19 Juillet, dans les salons du Palm Beach. SE l’Ambassadeur Yossi GAL , Alain BELHA-

CEN Président du Crif de Nice, Sauveur ASSOUS PR2SIDENT DU fsju Nice Cote d Azur et Corse, Gé-rard BAVARD président de la Communauté de Cannes, M° Martine OUAKNINE Adjoint à la mairie de Nice repré-sentant Mr ESTROSI Maire de Nice, Mr KAMOUN Ad-joint à la mairie de Cannes, Mr Svi AMMAR Président du Consistoire de Marseille.Dans son discours d’ouver-

ture, SE L’Ambassadeur a dressé un bilan de la situation au Proche-Orient, et s’est in-quiété du manque d’informa-tion des français par rapport a la Rafle du Vel d’Hiv. Les intervenants invités pour l’oc-casion, Yoav Toker, universi-

taire et journaliste, et Guy Millière, universitaire et écri-vain, ont tenu un discours très encourageant quant à l’avenir de l’Etat d’Israël. Reuven Naamat, Délégué Général du KKL en France nous a exposé le projet de l’aménagement de l’aire de détente de la base militaire médicalisée de « Mahané Natan ».

Aujourd’hui, soucieux du confort des défenseurs d’Is-raël, le KKL Marseille PACA a décidé de prendre à sa charge la création de l’aire de la base militaire médicale de Mahane Natan. Située dans la partie méridionale de Beersheva, celle-ci adminis-tre des traitements médicaux

basiques à des milliers de soldats de carrière et d’ap-pelés en service dans le

Néguev. Le site verdoyant aménagé par le KKL permet-tra de bénéficier d’un espace accueillant et ombragé, dans le cadre de leurs soins. Vous ne pouvez pas rester insensi-bles à ce projet et c’est pour cela que je compte sur votre généreux soutien. Vous serez fiers d’avoir par-ticipé à ce grand projet et nous espérons inaugurer cette base médicalisée très vite et surtout en votre pré-sence.

LE KKL DE MARSEILLE ORGANISAIT SA PREMIÈRE SOIRéEESTIVALE À CANNES.

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PEOPLE KKL

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Four thermostat 210°

Hacher très finement les oignons, le persil et la coriandre.

Dans une marmite faire cuire le poulet + oignons + persil et coriandre, ajouter le bâton de cannelle, le gingembre, le safran et ½ litre d’eau.

Frire les amandes et les hacher grossièrement, retirer le poulet de son jus et dès qu’il est froid l’effilocher.

Cuire le jus de poulet jusqu’à ce qu’il épaississe atten-dre qu’il refroidisse avant d’ajouter à ce jus les œufs entiers, puis le poulet, les amandes, le miel, la cannelle en poudre.

Prendre un moule rond d’environ 30 cm de diamètre.

Toutes les feuilles de brick doivent être badigeonnées d’huile.

Avec un pinceau passer un peu d’huile dans le fond du plat. Poser une feuille, puis une feuille posée moitié dans

le plat, moitié en dehors du plat, faire de même avec 3 autres feuilles, vous avez une sorte de corole.

Verser moitié de la prépara-tion, poser 2 feuilles puis le reste de la préparation.

Rabattre les quatre côtés de la « corole » sur le centre. Poser les dernières feuilles restantes et rentrer l’excé-dent des feuilles à l’intérieur du moule.

Saupoudrez la dernière feuille d’un peu de sucre glace.

Glisser au four préchauffé. Temps de cuisson 20 minu-tes..

Au sortir du four, tracer quelques petites lignes de poudre de cannelle pour décorer. (Prendre la cannelle entre le pouce et l’index et en frottant les deux doigts laisser tomber un peu de poudre).

LES RECETTES DE MAMIE FéCUISINE

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MAMIE Fé VOUS PROPOSE DANS CE NUMéRO, LA RECETTE DU PASTILLA AU POULET

Ingrédients :1 poulet (1,5 kg) 2 gros oignons,1 bouquet de persil et 1 de coriandre½ c à café de gingembre en poudre1 bâton de cannelle1 cuillère à café de cannelle en poudre500 gr d’amandes émondées

1 paquet de 10 feuilles de brick6 œufs2 godets de safran2 bonnes c à soupe miel1 cuillère à café de sel.

La recettede Mamie Fé

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