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Le programme de prévention de la désinsertion · PDF fileemploi est fort : dans le cas de la lombalgie, après 12 semaines

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Page 1: Le programme de prévention de la désinsertion  · PDF fileemploi est fort : dans le cas de la lombalgie, après 12 semaines

Infoslettre aux professionnels de santé, numéro 26 Cpam de Bayonne, novembre 2010.

Repères : >1.4 millions de déclarations d’accidents du travail sont faites chaque année, dont 50 000 se concluent par des séquelles permanentes. > 10% des arrêts de travail durent plus de 3 mois mais constituent à eux seuls 60% des dépenses d’arrêts de travail

Le programme de prévention de la désinsertion

professionnelle L’assurance maladie  se mobilise  pour  accompagner  les assurés en arrêts de travail qui rencontrent des difficultés professionnelles. Il s’agit de favoriser le retour à l’emploi tout en maîtrisant  le poste  Indemnisation des arrêts de travail. Pour  cette nouvelle politique de prévention,  les caisses ont mis en place des cellules locales. A Bayonne, la cellule locale réunit un médecin conseil, la responsable du  service  social, et  la  responsable du  service Accident du travail–Maladie professionnelle (AT‐MP) de la Cpam.  

Mme  Crépin‐Leblond,  responsable  du  service  social  de  la CARSAT  (service social de Bayonne), Mme Richard, médecin conseil  du  service médical  de  Bayonne,  et  Cécile  Labastie, responsable  du  service  AT/MP  de  la  CPAM  de  Bayonne, présentent ce programme de mobilisation.  Pourquoi l’Assurance maladie lance t‐elle aujourd’hui une nouvelle politique de prévention  autour du risque de la désinsertion professionnelle ?  

Dr Richard. La prévention de la désinsertion professionnelle s’inscrit dans un contexte d’amplification des phénomènes de risque du fait du vieillissement de la population salariée, de  l’allongement de  la durée de travail, de  l’augmentation du  nombre  de  reconnaissances  de  maladies  profession‐nelles  ou  de  l’accroissement  des  pathologies  invalidantes (tumeurs,  TMS,  maladies  cardio‐vasculaires,  risques psychosociaux, etc.). 

En 2008, 1 salarié sur 22 examiné par un médecin du travail s’est vu déclarer une aptitude avec restriction, une aptitude avec aménagement de poste ou une inaptitude. Le nombre d’avis d’inaptitude émis par les médecins du travail est passé de 70 000 à plus de 150 000 par an en dix ans. 

De nombreuses études montrent que plus la durée de l’arrêt de travail se prolonge, plus le risque de perdre son emploi est fort : dans le cas de la lombalgie, après 12 semaines d’arrêt de travail, moins de 60% des personnes reprendront leur travail.  

Mme Crépin‐Leblond. Cette action vise, par la coordination des différents services de l'assurance maladie, une meilleure prise en charge des assurés en arrêt de travail afin de favoriser le maintien dans leur l'emploi ou leur reclassement dans un autre emploi voire dans un autre secteur d'activité.  

Plus l'arrêt est long, plus le risque de désinsertion professionnelle est élevé. Nous intervenons donc précocement auprès de personnes dont le problème de santé aura une incidence sur la reprise d'emploi en raison de leur méconnaissance des démarches à effectuer, d'une démobilisation, d'un isolement social et/ou familial, de la perte de confiance dans leur capacité à reprendre un emploi. 

Notre service social invite par courrier tous les assurés en arrêt de plus de 90 jours à des réunions collectives d’information, organisées tous les mois, ainsi qu'à des entretiens sociaux individuels. Nous leur proposons de les soutenir dans leur retour à l'emploi et de les aider à préparer les contacts à prendre avec les services qui les aideront à évaluer leur employabilité.  

Comment interviennent concrètement les trois acteurs de la cellule locale ? 

Cécile Labastie. Le médecin conseil contrôle la justification de l'arrêt de travail. Il peut émettre un avis défavorable à la poursuite de l'arrêt quand il estime que l'assuré est apte à reprendre une activité professionnelle. Si une reprise est envisagée à moyen terme, il conseille à l'assuré de prendre contact avec son médecin du travail pour une visite de pré reprise en vue d'évaluer la nécessité d'un aménagement ou d'un changement de poste.  

Parallèlement, et avec l'accord de l'assuré, le médecin conseil émet un signalement au service social qui peut l'accompagner dans ses démarches, par exemple pour la demande de Reconnaissance qualité travailleur handicapé  ‐RQTH‐ auprès de la Maison départementale des personnes handicapées ‐MDPH‐, ou pour l'orienter vers d'autres partenaires de la réinsertion professionnelle (SAMETH).  

La création de la cellule locale permet de resserrer les liens du réseau des acteurs de l’insertion et donc une prise en charge plus rapide par les acteurs adéquats des salariés en situation de désinsertion professionnelle.  

Quel peut être le rôle du professionnel de santé ?  

Dr Richard. Le médecin traitant est le mieux placé pour sensibiliser au plus tôt un patient en risque de désinsertion professionnelle. Certaines pathologies, comme les TMS et les lombalgies, doivent l’inciter à interroger son patient sur les caractéristiques de son poste de travail. Le fait d’en parler au plus tôt avec un interlocuteur de confiance permet d’enclencher chez le patient un prise de conscience précoce pouvant faciliter les démarches en cas de reconversion professionnelle ultérieure.  

S’il présente un risque de désinsertion professionnelle, le médecin traitant pourra inciter son patient à prendre rendez‐vous auprès du médecin du travail qui évaluera l’adéquation de son poste à sa situation de santé.   Cécile  Labastie.  Les  délégués  de  l’assurance maladie  iront dès  le  début  2011  à  la  rencontre  des médecins  pour  les sensibiliser à ce thème, notamment au moyen de brochures qui pourront être remises aux assurés.