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lequébec ÉTUDIANT VOL .8 NO .1 SEPTEMBRE 1984 Journaldel'associationnationale desétudiantsetétudiantes duQuébec REFERENDUMNATIONAL DEL'ANEQ parJean-MarieVézina L'Association Na- tionalesdesÉtudiantset Étudiantesentreprend cettesemaineunecam- pagneréférendaire à l'échelledelaprovince . Ceréférendumservira, d'aprèsMonaGravelde l'exécutifdeI'ANEQ,à démonstraterhorsdetout doutequenostroisprin- cipalesrevendications jouissentdel'appuide l'immensemajoritédes étudiantesetdesétudiants duQuébec . Déjà,cetteconsultation s'étaittenuedans quel- Maislafindelasession approchant,laparticipa- tionnefutpasaussi grandequesouhaitée . Cependant,partoutc'était latrèsgrandemajoritédes participant-e-squidonnait sonappuipleinetentier aux revendication, d'ailleursissues des assembléesgénérales .Ces assembléesgénéralesqui sesonttenuestoutau longdel'année1983-84, sesontprononcésdàns desproportionsfrisant l'unamitéenfaveurdes troisrevendicationsde l'ANEQconcernantla réformeenprofondeurdu régimed'aidefinancière (prêtsetbourses)leretrait du règlement ries études -ceégialeeetl`abrogation delaloi32 . Aussi,l'ANEQavait-elle décidédemettreenbranle ce référendum pour ajouteràlapressionque s'excerçait déjà, le printempsdernier,surle gouvernementdufaitdes assembléesgénérales monstresde2000à3000 étudiant-e-s,d'autres regroupantplusde75% desétudiant-e-sd'un CEGEP,quientreprenaient desactionsd'appui (occupations,grève,etc) . Actuellement, alors quelapériodeestivalea temporairementarrêtéles moyensdepression,ilest primordial que l'on reprenneleréférendumde l'ANEQetqu'ilsetienne danstouteslesinstitutions d'enseignementpost- secondaire .IIyvadenotre rapportdeforceàce moment-ci face au ministèredel'Éducation dansledossierdesprêtset bourses», deconclure MoriaGravel . Leréférendumnational deI'ANEQsedéroulera d'abordauniveaucollégial puis,lorsquelescoursy aurontdébuté,dansles universités . Plusieurs associationsétudiantes ontaussidécidé - pour aiderl'ANEQ - detenir elle-mêmelaconsultation . IIL LeRECestlà Rétrospective1983-1984 Financementdesuniversités BONNE ANNÉE 84-85! f' ANEQ' L ' - page3 -page5 pages8 .9 page11 - page12

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le québecÉTUDIANTVOL.8 NO.1 SEPTEMBRE 1984

Journal de l'association nationaledes étudiants et étudiantesdu Québec

REFERENDUM NATIONALDEL'ANEQ

par Jean-Marie VézinaL'Association Na-

tionales des Étudiants etÉtudiantes entreprendcette semaine une cam-pagne référendaire àl'échelle de la province .Ce référendum servira,d'après Mona Gravel del'exécutif de I'ANEQ, àdémonstrater hors de toutdoute que nos trois prin-cipales revendicationsjouissent de l'appui del'immense majorité desétudiantes et des étudiantsdu Québec .

Déjà, cette consultations'était tenue dans quel-

Mais la fin de la sessionapprochant, la participa-tion ne fut pas aussigrande que souhaitée .

Cependant, partout c'étaitla très grande majorité desparticipant-e-s qui donnaitson appui plein et entieraux revendication,d'ailleurs issues desassemblées générales . Cesassemblées générales quise sont tenues tout aulong de l'année 1983-84,se sont prononcés dànsdes proportions frisantl'unamité en faveur destrois revendications del'ANEQ concernant laréforme en profondeur durégime d'aide financière(prêts et bourses) le retraitdu règlement ries études-ce égialee et l`abrogationde la loi 32 .

Aussi, l'ANEQ avait-elledécidé de mettre en branlece référendum pour

ajouter à la pression ques'excerçait déjà, leprintemps dernier, sur legouvernement du fait desassemblées généralesmonstres de 2 000 à 3 000étudiant-e-s, d'autresregroupant plus de 75%des étudiant-e-s d'unCEGEP, qui entreprenaientdes actions d'appui(occupations, grève, etc) .

Actuellement, alorsque la période estivale atemporairement arrêté lesmoyens de pression, il estprimordial que l'onreprenne le référendum del'ANEQ et qu'il se tiennedans toutes les institutionsd'enseignement post-secondaire . II y va de notrerapport de force à cemoment-ci face auministère de l'Éducationdans le dossier des prêts etbourses», de conclureMoria Gravel .

Le référendum nationalde I'ANEQ se déroulerad'abord au niveau collégialpuis, lorsque les cours yauront débuté, dans lesuniversités . Plusieursassociations étudiantesont aussi décidé - pouraider l'ANEQ - de tenirelle-même la consultation .

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Le REC est là

Rétrospective 1983-1984

Financement des universités

BONNEANNÉE84-85!

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Page 2 - le québec ETUDIANT - Septembre 1984

LETTRE DE L'ANEQ AU MINISTRE BERUBE

LA CONTRIBUTION MINIMALE DOITETRE ABOLIE!

L.e 16 août 1984

Monsieur Yves BérubéMinistre de l'Education1034, De La ChevrotièreQUEBEC (Québec)G1 R 5A5

Monsieur le ministre,

Comme vous le savez sans doute,l'ANEQ a participé tout au long de l'étéaux travaux du groupe de travail surl'aide financière aux étudiants-es quevous avez formé suite à notre rencon-tre du 12 avril dernier . ,A quatrereprises, des représentants de notreassociation, de même que du RAEU,de la FAECQ et de votre ministère, sesont réunis, soient les 24 avril, 14 et 15mai, 11 et 12 juin, 31 juillet et 1er août,afin de réaliser le mandat qui leur avaitété confié le 12 avril, mandat qui c' n-sistait à examiner les demandes for-mulées par tes associations nationalesétudiantes en regard du régime desprêts et bourses, et à examiner certainsparamètres du régime actuel .

Vous aviez spécifié au moment de lacréation de ce groupe de travail quetoute demande de modification aurégime d'aide financière devait vousêtre présentée avant le 1er septembreafin qu'elle puisse être considérée dansla prochaine programmationbudgétaire, soit celle de l'annéescolaire 1985-1986 .. Le groupe de travail en est mainte-nant rendu à l'étape de ce qui'il appellela upriorisationa des différentes reven-dications des associations étudianteset compte vous soumettre son rapportdans le délais requis . Ceci dit, vousn'êtes pas sans savoir qu'il existe desdivergences importantes au niveau desassociations étudiantes entre les reven-dications de l'ANEQ d'une part, et du

RAEU et de la FAECQ d'autre part. Etbien que nous avions participé en toutebonne foi aux travaux du groupe detravail, nous craignons évidemmentque les revendications propres àl'ANEQ que nous y avons présentéesseront laissées de côté par la majoritéde ses membres au moment de larédaction de son rapport final .

Nous nous retrouvons donc mainte-nant devant l'impasse suivante : d'uncôté, tout porte à croire que l'essentieldes demandes que nous avonsprésentées au groupe de travail seseront pas retenues; d'autre part, nousne pouvons nous attendre à aucunemodification des critères régissantl'attribution de l'aide financière auxétudiantes et les étudiantes desCEGEPS et des universités devrontcontinuer pour encore une autre annéescolaire à »fonctionnes avec unrégimé de prêts et bourses inadéquatet ce, même si nous avons déjà con-venu ensemble qu'il devait êtresérieusement amélioré .

Devant cette situation, et nonobs-tant les résultats des travaux du groupede travail qui vous seront présentésbientôt, nous 'pensons qu'il est devotre responsabilité d'adopter et defaire entrer en vigueur dès maintenantcertaines mesures qui seraient suscep-tibles de soulager quelque peu lefardeau économique des étudiants etétudiantes du post-secondaire .

L'été qui s'achève a encore une foisété difficile pour les étudiants-es . Com-me vous le savez sans doute, le travaila été rare pour ceux et celles qui doi-vent compter sur un revenu estivalpour poursuivre leurs études pendantle reste de l'année . Des milliersd'étudiants et d'étudiantes setourneront vers le régime d'aide finan-cière afin d'obtenir une somme qui leurpermettra de combler le manque à

le Québec Etudiant est le journal de l'Association Nationaledes étudiantes et des étudiant du Québec . (ANEQ). Distribuédans les insitutions d'enseignement où l'association étudiantesest membre de l'ANEQ, de même que dans un certain nombred'autre insititutions, ce numéro du Q.E. est tiré à 30,000 ex-emplaires.

Collaboration Jacques Bédouin, Patrice Légende, Jean-Mythe Vézina, Ramona Gravel, Claude Dionne, Manon AnnAnn Blanchard, Guy Larochelle, Céline Séguin, Sylvain Boyerde Rosement, Jean Boucher de St-Hyacinthe, Jean-Pierre Pa-quet, Jean-Guy Bérubé (aucun lien de parenté avec le ministredu même nom).Composition-montage : L'Atelier Centre-VilleImpression: Richelieù Ritho-Loto inc.le Québec Etudiant est un membre fondateur de la Presse

Étudiante du Québec (PEQ) .Publicité: PUBLI-PEQ, (514) 845-5767Bureau de rédaction: 1460, rue Amherst, Montréal, H2L

3L3; tél: (514) 849-1851Abonnements: $10.010 pour 10 numéros.Dépôt légal à la Bibliothèque Nationale du Québec et à la

Bibiothèque Nationale du Canada . ISSN-705-3096.

gagner qu'ils-elles auront subi pendantl'été . Mais le montant qu'on leur ac-cordera sera diminué par une contribu-tion minimale de l'étudiant-é qu'exigela Direction Générale de l'aide finan-cière et qui peut s'élever jusqu'à $900par candidat Autrement dit, on établitau départ que chaque étudiant-e atravaillé un certain nombre de se-maines au cours de l'été (nombre quivarie en fonction du niveaud'enseignement et de la période dedisponibilité au travail) et qu'il-elle aainsi pu accumuler un revenueminimum dont il-elle devra contribuerune partie et ce, peu importe s'il-si ellea réussi à se trouver un emploi dans laréalité,

Cette distorsion entre la réalité vécuepar les étudiants-es ét les critères quirégissent le régime d'aide financièredoit être corrigée dès maintenant .C'est pourquoi nous vous demandonsd'abolir cette contribution minimale del'étudiant-e afin qu'on ne tienne comp-te que des revenus réels des étudiants-es dans le calcul d' 'eurs besoins etqu'on cesse,de pénaliser ceux et cellesqui, parce qu'ils-elles ont connu lechômage pendant l'été, ont le plus be-soin d'un soutien financier pourassurer la poursuite de leurs études .

La mise en application de cettemesure d'urgence impliquerait évidem-ment que la Direction Générale del'aide financière procède à un réajuste-ment des réponses qu'elle a com-mencé à émettre suite aux demandesqui lui ont été présentées avant ladate limite du 30 juin . Elle impliqueraitégaie . :^^r que votre ministère déblo-que un budget supplémentaire pour enpermettre la réalisation . Peut-être laprésentation des crédits supplémen-taires en octobre prochain par leministre Parizeau pourrait-elle vousdonner l'occasion de réclamer un tel

17`m° CONGRES DE L'ANEQ

budget?Quoiqu'il en soit, l'enjeu en vaut la

peine . Il s'agit de permettre à ùn nom-bre considérable de jeunes québécoiset de jeunes québécoises de poursuivreleurs études et de tenter ainsi de mieuxse qualifier en vue d'obtenir une placesur le marché du travail .Nous sommes évidemment

disponibles pour vous rencontrer -vous ou un porte-parole que vousaurez mandaté à cette fin - afin dediscuter plus en profondeur de cettedemande que nous vous sobmettonset ses modalités de réalisation . Comptetenu que l'étude des dossier descandidats-es au régime de prêts etbourses est déjà commencée, il nousfaudra agir rapidement. Ainsi, nouspensons qu'il nous serait possible d'envenir à une entente avant la rentréescolaire dans les universités,c'est-à-dire avant le 8 septembre .

Dans un autre ordre d'idées, nousprofitons de cette occasion pour vousdemander à nouveau d'~boi le pro-gramme de distn'oution de boursesspéciales aux étudiants-es élus-es' à ladirection, des associations étudiantes .CP-'s p6A i 18Ypour notre part refusé de participer,nous apparaît, à nos yeux comme àceux d'un nombre considérabled'observateurs du domaine del'éducation, comme étaindiscriminatoire et comme étant urmoyen d'accorder des privilèges à unecertaine catégorie d'étudiante-es audétriment de la vaste majorité d'entreeux-elles .

Ceci étant dit, nous serons heureuxde discuter avec vous de l'ensemble deces questions et vous prions d'agréerl'expression de nos sentiments lesmeilleurs .Mona GravelOfficière spéciale aux relations ex-térieures

(2ème partie)

Rien n'arrêtera le mouvement étudiant!

21-22.23 Septembre

Cégep de la région de l'amiante, Thetford Mines

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SCANDALE!

Le P.Q. récompense ses amis du RAEU et de la FAECQ

MONTRÉAL, LE Qü€BEC ETU-DIANT - »Le 'programme debourses aux étudiants élus ettravaillant comme permanentsdans une association étudiante'du ministère de l'Education neconstitue rien d'autre qu'unetentative délibérée d'acheter lesilence des militants etmilitantes étudiants-es face auxpolitiques que le gouvernementapplique dans le domaine del'éducation et un moyen propre-ment scandaleux derécompenser ses supporteursdans le mouvement étudiant« .C'est ce qu'a déclaré MonaGravel, porte-parole du Conseilexécutif de l'ANEQ, en réactionà l'offre faite par le MEQd'accorder un certain nombrede bourses d'étude spéciales àdes officiers d'associations étu-diantes choisis par les associa-tions nationales .

»ll est hors de question quenous participions à ce pro-gramme discriminatoire«, aajouté Mona Gravel . »Pendant

déidjantes etd'étudiants sont confinés-es à lamisère, à l'endettement et à lapauvreté en raison des défi-ciences majeures du régimed'aide financière actuellement

par Manon-Ann BlanchardC'est cette année que le

tristement célèbre Règlementdes Etudes Collégiales IRECIs'applique. L'an passé, aprèsdes années de contestation étu-diante et de nombreux votesd'assemblées générales contreson application, le gouverne-ment du Québec en Conseil desministres adoptait malgré tout,sans tenir aucunement comptede l'avis des étudiantes et étu-diants et des syndicats, lerègelement des études col-légiales .

Le REC, c'est une piècemaîtresse de la contre-réformegouvernementale dansl'Éducation. C'est d'abord etavant tout un règelement quivise à encadrer l'étudiante etl'étudiant dans sa démarchepédagogique, restreignant desservices autrefois offerts, bri-mant des droits acquis après dedures luttes par les étudiantes etétudiants. Concrètement celace traduit par la fin de lanégociation des plans de coursautrefois négociables avec lesprofesseurs et l'imposition d'uncontenu de cours fixé par leministère. Cette mesure, queviendront sûrement appuyerdes politiques en matière

en vigueur, le ministère del'Education nous proposed'accorder des boursesspéciales de $6 000 auxdirigeants-es d'associations étu-diantes . Accepter un tel cadeauempoisonné aurait signifié pourI'ANEQ l'abandon de sa politi-que d'autonomie la plus com-plète face à l',Etat qui est lasienne depuis sa création il yaura bientôt dix ans et unetrahison sans nom des dizainesde milliers d'étudiants-es qu'ellereprésentaL'ANEQ a donc toujours

refusé de participer à ce pro-gramme depuis sa mise en placeil y a maintenant deux ans . Onne peut toutefois en dire autantde la part du RAEU et de laFAECQ (1 ) qui se sont em-pressés d'accepter les bourseset de les redistribuer aux mem-bres de leurs instancesdirigeantes respectives . LesJulie Morency, Paul Muller etautres dirigeants-es de ces deuxassociations nationales ontutilisé deux bourses pourorganiser et mener leurs cam-pagnes de défense des politi-ques du grouvernemnt auprèsdu milieu étudiant (Loi 32,Règlement des études col-

LE REC EST LAd'évaluation, ouvre la porte àdes examens nationaux duministère du type de ceux qu'onconnaît au secondaire et qui sondétestés par les édutieant-e-s .

Le REC fix aussi la duréeminimum d'une session à 82jours de cours. Une tempête deneige, une grève des profs, etc,et voilà que la session est pro-longée. Qu'advient-il alors denos jobs d'été? Voilà un desmoyens les plus vicieux dugouvernement pour freiner lacontestation étudiante, cardésormais, en assembléegénérale, les étudiantes et lesétudiants sauront que s'ils osentvoter une jounée de grève, uneépée de Damoclès pend au-dessus de leur tête .

Ce ne sont là que quelquesaspects du REC. Nous pour-rions parler longtemps desdiplômes à rabais qu'il instaure,suscitant de la concurrencedéloyale aux techniciennes ettechniciens en mettant à ladisponibilité des entreprises desdiplômés moins polyvalents,donc moins compétents, maismoins payés . Cette année,l'important sera d'empècherCONTE QUE CONTEL'APPLICATION DU REC . Etcelà seule la mobilisation

légiales, etc.) pour tenter de»maraudera et de déstabiliserles associations étudiantesmembres de I'ANEQ (comme cefut le cas l'hiver dernier àl'Université du Québec à Mon-tréal) . Ce faisant, le RAEU etFAECQ ont montré leur vraie

Un fonctionnaire du MEQ négocie unamendement au régime des prêts etbourses avec une représentante duRAEU ou de la FAECQ, on ne sait plustrop bien . . .

nature de supporteurs dugouvernement . Selon MonaGravel, »ces association étu-diantes sont totalement in-féodées à l'Etat. Sans l'appuiactif du gouvernement et duministre Bérubé, elles n'auraienttout simplement pas pu sur-

massive de l'ensemble des étu-diants et-étudiantes du Québecpourra le permettre .

C'est dans cette optique quele XVlle congrès de l'ANEQtenu les 4-5-6 mai au CEGEP deRosemont, regroupant prèsd'une trentaine d'associationsétudiantes, votait une série depropositions visant à contrerl'application du REC.

Premièrement, nous tenons àétablir l'importance de négocierles plans de cours en fonctionqu'il n'y ait pas de prolongationde la session . Dans chaquecours, négociez avec le ou laprofesseur-e une session oùdans la dernière semaine n'estprévu aucun examen, aucuneentrevue, aucune évaluation, desorte que personne ne soitobligé de se présenter au cours.Le but de cette démarche estsimple: contrer les toutespremières applications du REC,empêcher le prolongement decette session et protéger voschances de trouver un travailpendant le période des fêtes . De;plus, la négociation devra portersur le contenu des plans decours et démontrera clairementnotre volonté de ne pas ac-cepter un enseignement unifor-misé, sans rapport avec nos be-soins.

Septembre 1984 - le québec ETUDIANT - Page 3

SGANDAID! - SCANDALE ! - SCANDALE! -- SCANDALE! ~- SCANDALE! SCANDALE!

vivre . La preuve en est faite à lalecture des Etats financiers duRAEU pour l'année 1982-83 oùon peut voir que 85% de sesrevenus provenaient de subven-tions gouvernementales, alorsque les cotisations de ses mem-bres ne comptaient que pour8% $(7 000 sur un budget de$84 OOO)a .L'ANEQ demande, combien

de dirigeant-es du RAEU et dela FAECQ ont reçu de tellesbourses, de telles faveursdepuis deux ans? Le ministreBérubé doit rendre publiquela liste des »bénéficiaires« deson programme de boursesspéciales . Les étudiants et étu-diantes membres du RAEU etde la FAECQ ont le droit desavoir que sont ceux et cellesparmie eux qui sont payés-espar le gourvernement pour lesreprésenter!

La mise en place de ce pro-gramme de bourses avait été ef-fectuée parle prédécesseur deministre Bérubé, le DocteurCamille Laurin, dans le cadre desa politique visant, selon sespropres termes, a »redonnerune voix au mouvement étu-diante . On a donc placé lesmots dans la bouche de certainsleaders étudiants pour leur fairedire ce qu'on voulait bien enten-dre!

Les récompenses données audirigeant-es du RAEU et de laFAECQ ne se sont toutefois pasarrêtées au programme debourses spéciales .L'ex-secrétaire général duRAEU, Jean Baillargeon, a ainsiété embauché au Cabinet duministre Bérubé où il travailledepuis le début juillet, pendantque l'ex-secrétaire général et,fondateur de la FAECQ,François Houle, a été nomméattaché politique du ministreBernard Landry .

Selon l'ANEQ, le patronagelet le favoratisme doiventcesser . Le ministère del'Education, doit tout simple-ment abolir son programme debourses aux officiersd'associations étudiantes .

Le soutien direct du MEQ auRAEU et à la FAECQ apparaîtencore plus clairement quandon regarde les modifications quiviennent d'être apportées à lapolitique . de bourses spéciales .Alors que depuis deux ans,l'ANEQ refusait de prendre sapart du »gâteau gouvernemen-tala et qu'il était évident qu'elleallait maintenir cette positionpour une troisème année, leMEQ vient de modifier son pro-gramme de telle façon à ce queles bourses non utilisées parl'ANEQ puissent être allouées

au RAEU et à la FAECQ . Ainsi,le RAEU et la FAECQ verrontleur nombre de bourses passerde 12 à 18 .

Par ailleurs, c'est l'ensembledu programme de soutien auxassociations étudiantes na-tionales oui apparaîtdiscriminatoire aux yeux del'ANEQ . Ainsi, le plan triennalde subventions aux associationsnationales a permis au RAEU derecevoir la somme de $147 300de la part du ministère del'Education, alors que l'ANEQn'a reçu que le montant de $129700 . Au cours de cette période,le membership de l'ANEQ atoutefois connu une courbeascendante (pour atteindre 120000 étudiants-es), alors quecelui du RAEU n'a cessé dechuter (il se chiffre maintenant àquelques 60 000 members) .L'ANEQ attend d'ailleurs tou-jours depuis maintenant prèsd'un an le dernier versement de$4 000 que le MEQ doit lui don-ner en vertu de ce plan desubventions .

Au cours des trois dernièresannées, le RAEU a égalementbénéficié de nombreusessubventions spéciales pouvantatteindre plusieurs dizaines demilliers de dollars (pour financeçtrois colloques - deux sur lesdroits étudiants et un autre surl'informatique et les nouvelletechnologies), alors que l'AN EQ .vient de se voir opposer une fin .de non-recevoir à une demandede subvention de $15 000 pourassure la publication d'un livresur l'histoire du mouvementétudiant rédigé par un de sesrecherchistes .L'ANEQ exprime toutefois

son assurance que l'entreprisedu MEG et de ses relais étu-diants est vouée à l'échec .Selon Mona Gravel, »lesétudiants-es du Québec - etsurtout les étudiants-es mem-bres du RAEU et de la FAECQ- ne sont dupes des effortsgouvernement pour les asser-vir« . »Ce n'est qu'une questionde temps avant qu'on assiste àl'effondrement de ces deux'associations étudiantes' . Lemouveament étudiantquébécois possède une richetradition d'indépendance etd'autonomie face à tous lespouvoirs, et c'est cette traditionque continuera à defendrel'ANEQ et à laquelles'identifieront un nombre en-core plus grand d'étudiants etd'étudiantes«, a-t-elle conclus .

(1) RAEU : Regroupement desassociations étudiantes univer-sitaires du QuébecFAECQ: Fédération des associa-tions étudiantes collégiales duQuébec

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Le RAJ: un outil pour améliorernos conditions de viepar Sylvain Boyer

Le Regroupement Autonomedes Jeunes (R .A .J .) a tenu sondeuxième Congrès les 22, 23 et24 juin 1984 . Ce Congrès a misde l'avant un plan d'action vi-sant à élargir le membership duRAJ, de mettre sur pied desstructures solides dans le butd'en faire le principal pôle de lajeunesse autant la jeunesseétudiante, travailleuse que lajeunesse qui est sur le chômageou le bien-être social .

Pour se reporter une peu enarrière, le R .A .J . a tenu sonpremier Congrès au mois demars . Ce qui est ressorti de ceCongrès, c'est un plan d'actionpour gagner la parité dans l'aidesociale. A ce moment, les rangsdu R .A .J . étaient assezrestreints ; la lutte s'intensifia aumois de mai avec l'occupationdu Centre des Services Sociauxdu Montréal Métropolitain(C,S.S .M .M .) et les différentesactions qui s'en suivirent .L'impact qu'eurent ces actionsfut excellent; le débat était donclancé: des vrais emplois ou laparité dans l'aide sociale . LeR .A .J . eut plusieurs appuisallant des centrales syndicalesau clergé . Le gouvernement duParti Québécois se trouvait

Congrès du P. Q .

par Philippe BoudreauMONTREAL (PEQ) - Marquédès son ouverture par lamanifestation de plus d'une cer-taine de jeunes assistés-sociauxregroupés sous la banière duRegroupement Autonome desjeunes et de travailleur9-eusesen garderie de Montréal (CSN),le 9ième Congrès du PartiQuébécois a quand même su segarder de montrer un intérêtprobant à l'égard du milieu syn-dical

et

populaire .Balayée à jamais l'illusion

voulant que le Parti Québécoissoit d'orientation socialedémocrate! Lors de la fin de se-maine des 8, 9 et 10 juin -durant laquelle se tenait ce 9eCongrès - trois mottos, reprisà profusion dans les textes etpropositions étudiés en atelierainsi qu'en plénière et scandés àqui mieux mieux, revenaient in-lassablement, tels des coups demarteau sur la tête desquébécoises et des québécois :»PME((, »CONCERTATION(( et»INDEPENDANCE« . Adieu rêvede social-démocratie . . . Vive lenational-communautarisme!

Battue grâce aux interven-tions de l'aile la plus réaction-naire de ce parti de droite -sans doute dans le butd'éconômiser quelques deniersde plus - une première pro-

donc isolé de par sa position surla situation de la jeunesse . Dèslors, il fallait que le RAJ, danssa marche vers la satisfactiondes revendications de lajeunesse, élève d'un cran samobilisation, passe du groupede pression qu'il était au moisdemai, à un regroupement del'ensemble de la jeunessequébécoise .

VN

o

Une scène de l'occupation du Centredes Services Sociaux du MontréalMétropolitain organisée par le R.A.J. à ola lin mai,

rajeunesse québécoise . Ce futdonc l'objectif de ce deuxièmeCongrès du R .A .J . : se donnerles outils pour devenir uneorganisation de masse .

Le plan d'action adopté à cedeuxième Congrès comporteplusieurs éléments permettantau R .A .J . de s'élargir. Auniveau des outils en tant qùetels, il y aura la vente de cartesde membres, et une campagnenationale de signatures d'unepétition sur les revendications

position sur l'aide socialerévélait la tendance nettementcommunautariste du parti :»$418 par mois à tous lesassistés-sociaux de moins de 30ans à conditions qu'ilss'engagent à participer auxstages en entreprise, travauxcommunautaires ou retour àl'école«, bref les programmesde la Ministre Pauline Maroispour les assistés-sociaux quis'inscrivent dans la »relance((économique du P .Q .

Pourquoi cette propositiona-t-elle été battue demanderez-vous? Parce que les délégué-e-sdu P.Q. ne sont pas près àpayer $418 par mois quelqu'unqui s'engage à participer maisbien quelqu'un qui participe ef-fectivement aux programmesde »relance(( de Mme Marois . . .Aberrant non?

Au chapitre de l'aide socialeégalement, le Parti a adopté uneproposition directement issuedu RAEU (ou du MAJIQ?) vi-sant à créer un .fond desolidarité communautaire, àmême les contributions destravailleurs-euses, pour fournierdes emplois aux bénéficiaires del'aide sociale .

Autre fait significatif : la com-position du nouvel exécutif duP .Q . La fin de semaine des 8, 9et 10 juin au Palais des Congrès

du R .A .J ., ceci permettant derejoindre une masse de jeuneset de leur faire connaître leR .A .J . Dans un deuxièmetemps, autres éléments du pland'action visent à faire des ac-tions afin que le R .A .J . reste surla »mapcc (par exemple lajournée nationale d'action du 22août) et la présentation d'unecandidature »jeune(( dans lecomté de St-Jacques . Donc cequi est à l'ordre du jour pour leR .A.J . c'est la consolidation del'organisation et devenirl'organisation de l'ensemble dela jeunesse . Pour les étudiants-es, cela veut dire d'adhérer auR .A .J ., de participer à la cam-pagne de construction duR .A .J . C'est là une occasionprivilégiée pour développer unesolidarité dans l'ensemble de lajeunesse pour la satisfaction desrevendications .Le R .A .J . tiendra son pro-

chain Congrès les 14, 15 et 16septembre afin de se doter d'unplan d'action pour l'automne .C'est donc une priorité de par-ticiper à ce Congrès pourpouvoir faire le lien entre lesrevendications étudiantes etcelles des assistés-es sociaux-ales. Le prochain Congrès duR .A .J . sera donc crucial pouradopter et mettre en branle un

La "social-démocratie" reléguée aux oubliettesde Montréal a été le théâtred'une victoires du lobby prati-qué par le Mouvementd'alliance des jeunes indépen-dantistes du Québec (MAJIQ)au sein même du P .Q. Les »ma-jiciensc( (des charlatans pour laplupart . . .) ont fait élire MartinBrault comme conseiller àl'exécutif du P .Q. ; M . Braults'est fait connaître notammentpar le biais du poste qu'il oc-cupait à l'exécutif du RAEU .

Notre jeune péquiste de 21ans va maintenant rejoindre àl'exécutif du P.Q, un vieux»(hum« de LOJIQC(L'Organisation des jeunes in-dépendantistes pour un Québeccommunautaire), Harold Lebel,qui a également été présidentde l'association étudiante duCEGEP de Rivière- du-Loup .En matière d'éducation, le

P .Q . s'est montré plus conser-vateur que jamais. On s'estd'une part affairé durant ce con-grès à modifier la politique dugouvernement au sujet desécoles privées, qui visait initiale-ment à réduire les subventionsaccordées à ces dernières dansle but de les intégrer au réseaupublic . Cet article a donc étéretiré du programme du partipour être remplacé par un autrepréservant le statu quo ; à lasuite peut-être des pressions ef-

plan d'actionl'ensemble de laQuébec .

fectuées par le Mouvementpour l'Enseignement Privé .

Un débat sur la confession-nalité du réseau scolaire s'estégalement posé lors du con-grès, à la suite d'une proposi-tion visant à abolir toute formed'orientation confessionnelledans l'organisation du réseauscolaire. Tout comme dans ledossier de la loi 40, nul douteque la victoire fut remportée parles catholiques .

Congrès fort décevant donc,qui n'a même pas eu la décencede remettre en question lespositions défendues par legouvernement du PartiQuébécois et son attitude lorsdu dernier front commun, àl'occasion des négociationsdans le secteur public . Alorsqu'on se prépare à Québec àaugmenter une fois de plus latâche enseignante aux niveauxprimaires, secondaires et col-légial l'an prochain, alors que legouvernement du PartiQuébécois a refusé de geler latâche des enseignant-e-s ducollégial cette «née, les con-gressistes n'ont même pas levéle petit doigt pour sauvegarderla qualité de l'éducation . Ce quinous amène au constat navrantque nos intérêts, ceux desjeunes, des étudiant-e-s et dessyndiqué-e-s, ne sont plus

regroupant

POUR UNE ORGANISATIONjeunesse du DE MASSE DE LA JEUNESSE,

Al1HFRONS AU F A 1 >>>

représentés dans ce parti, où lamode semble être pour les rêvesindépendantistes et »na-tionaleuxc( .

»Une vote pour le P .Q ., c'estun vote pour lasouveraineté . .,des PME et del'idéologie communautariste .«

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Contre la Loi 32

par Patrice LegendreEn adoptant une résolution

portant sur le principe d'unenégociation nationale enmatière de droit d'association,le 17ième Congrès de l'ANEQ ajeté les bases d'une reprise del'offensive étudiante sur cettequestion, offensive qui devraitconduire à la satisfaction pleineet entière de nos revendica-tions. Au cours de l'année quis'amorce, les instances deI'ANEQ devront élaborer le planprécis de cette négociation, lesoumettre largement auxassociations locales, de manièreà ce que les étudiants-es soienten mesure, dans cette batailled'envergure que leur livre legouvernement péquiste, dereprendre l'initiative, tem-porairement abandonnéedepuis l'adoption de la loi 32 .

La loi 32 a fait reculer deplusieurs années les acquis denos associations . Elle continueà avoir des effets néfastes pourplusieurs d'entre elles, ce quiest tout à fait favorable auxplans du gouvernement dansl'éducation . Pour cette raison,l'AN EQ et la majorité du mouve-ment étudiant s'opposent àcette loi fort impopulaire, et enexigent l'abrogation .

il nous fautreconnaître que le gouverne-ment sera toujours gagnant tantet aussi longtemps qu'il réussiraà imposer et à incruster chaquejour davanatage sa solutionjuridique aux rapports entre lesassociations étudiantes etl'Etat, et ce, loi 32 ou pas .

Ce qui porte atteinte au syn-dicalisme étudiant et à sa com-bativité c'est la loi 32, et àtravers elle, la conception ducadre juridique qui se présentede plus en plus suite au travailcombiné du ministère del'Education et de ses sup-porteurs étudiants, commeétant la seul voie possible . Cetteconception jurdique a étémaintes fois décriée . Il nousreste à la combattre adéquate-ment . Voilà pourquoi lesmilitants-es étudiants-esprésentes au 17ième Congrèsde I'ANEQ ont reconnu que laloi 32 avait institué un »nouveaurégime(( en matière de droitd'association et que s'il nousimportait comme tâcheprioritaire d'abattre la loi 32, ilfallait aussi »casser(( le régimequ'elle a instauré .

Cela implique une stratégieadéquate . Il nous faudra peut-être reconnaître fquele principed'une reconnaissance »de fac-to<( s'il demeure toujours politi-quement tout à fait correct,reste néanmoins insuffisantquand il s'agit d'élaborer cettestratégie victorieuse . Il nousfaudra aller plus loin, nouséquiper d'avantage, nous armerpour mener une véritable

POUR UNE NEGOCIATION NATIONALEbataille .

C'est dans cette perspectiveque se situe le principe de lanégociation nationale. Le Con-seil central de l'ANEQ s'affaireprésentement à en préciser lecontenu . Cette négociation na-tionale constituerait l'alternativeque le mouvement étudiant op-poserait à la loi 32 et à sonrégime . Elle aurait pour permienmérite de soutirer l'applicationde nos droits concernant la viede nos associations d'entre lesmains du gouvernement, pourla remettre entre les nôtres etfaire de notre mobilisation etnotre vigilance son principalgaranti II s'agirait d'instaurer enlieu et place de 'la loi 32 (pour.I'ANEQ l'abrogation de la loi 32est une condition préabalé à lanégociation) une négociationannuelle entre I'ANEQ, au nomdu mouvement étudiant, et leministère de l'Education ayantpour objet le cadre minimald'application

du

droitd'association dans toutes les in-stitutions scolaire du Québec oùexiste unie association étu-diante . Pour l'ANEQ, il s'agiraitainsi de formuler les aspirationsdes associations en cettematière, de manière à accroîtrepériodiquement le »plancher((de nos acquis nationaux et faireprogresser l'exercice du droitd'association .

Certains pourront faire valoirque cette formule serait par tropaléatoire, qu'elle rendrait nosassociations dépendantes d'unenégociatiobn au cours de la-quelle le gouvernement auraassuréement le gros bout dubâton et serait, par exemple,tenté de conclure la négociationen deçà de ce que prévoit la loi32.

A cela nous rétorquerons queles associations étudiantesn'ont jamais perdu autant dedroits que depuis qu'ils sontsoidisant régis par une loi . Nosvictoires, nos acquis, nous lesdevons au processus reven-dicatif et à la mobilisation quiont été les deux principalesformes d'expression du mouve-ment étudiant au cours des dixdernières années. Ce qu'uneassociation a pu gagner, elle ledoit au fait qu'elle a su mobiliserles étudiants-es et sur cettebase remporter certaines vic-toires . Ses acquis, générale-ment elle les préservait enmaintenant un »rapport deforce(( .

Nous proposons de reprendrece modèle qui, objectivement,est inséparable du mouvementétudiant tel que nous le con-naissons présentement, et del'appliquer au niveau national .Les conséquences en seraientpar exemple qu'aucune associa-tion ne pourrait plus dorénavantdemeurée isolée, étrangère auxacquis des autres ou victime

d'un cas de négation absolue dudroit d'association, toutes situa-tions qui existent présentementet que sanctionne la loi 32 . Parailleurs cette formule forcerait niplus ni moins l'ANEQ et lemouvement étudiant à

- maintenir, une mobilisation con-stante dans ce dossier, et sur-tout à le lier intimement auxautres revendications étu-diantes dans les domaines desconditions de vie et d'étude .

Sans compter qu'existeraitalors un cadre d'exercice dudroit d'association et de sesmodalités (locaux, perceptionde la cotisation étudiante, ges-tion autonome des services auxétudiants, etc) rédigé demanière autonome par le milieuétudiant, sur lequel pourraits'appuyer nos camarades dumouvement étudiant du secon-daire . Ainsi, plutôt que d'être àla merci de l'Assemblée Na-

Lasérie noire continue

C'EST AU TOUR DE SORELTRACY. . .•

par Claude DionneTRACY - L'Association Généraledes Etudiants et Etudiantes du Col-lège de Sorel-Tract' (AGECST) quin'a jamais, auparavant, eu de pro-blèmes à être reconnue parl'administration du Collège devra,cette année, lutter pour obtenir sareconnaissance . En effet, prétex-tant qu'il y a maintenant la loi 32,l'administration du Collège pose àl'association des conditions encoreplus exigeantes que celles définiesdans' la loi 32 pour une accrédita-tion . L'administration exige quel'assocation soit »demandée(( parau moins 25% des étudiantes etétudiants inscrites et inscrits auCEGEP (ce qui est à peu prèsl'équivalent de la loi 32) en plus,cependant, d'exiger quel'association ait un,quorum de 10%pour ses assembles générales(alors qu'il est actuellement 5%) et,finalement, que tout vote de grèveobtienne la majorité absolue de tousles étudiants et toutes les étu-diantes inscrits et inscrites au Col-lège: pour le CEGEP de Sorel-Tract'qui compte environ 1200 étudianteset étudiants, cela signifie qu'unvote de grève pour titre valable doitêtre appuyé par plus de 600 mem-bres .

C'est au mois de février de l'andernier que l'exécutif de l'AGECSTcommença à négocier un contrat deservice avec l'administration .Toutefoi, il a fallu attendre jusqu'aumoi de mai avant quel'administration ne fasse connaîtreses conditions . Il est évident que

Septembre 1984 - le québec ETUDIANT - Page 5

tionale, du Conseil des ministresou du comité fantoched'accréditation de la loi 32, nousserions les seuls maîtres denotre destinée, nos assemblésgénérales jouissant desprérogatives qui leurs revien-nent de doit. Nous noussoustrairions au règne del'arbitraire pour passer dansl'ère du contrôle total de notremouvement . Dès lors, le seulbarème qui permettrait dedépartager un réussise d'unéchec, une bonne entented'une mauvaise, serait le degréde mobilisation des étudiants etdes étudiantes .

L'ANEQ a déjà fait la preuveque la jeunesse étudiante étaiprête à se mobiliser lorsque lesenjeux qui s'offraient à elle luipermettaient d'espérer marquerdes gains . Ce qui démobilise etdémoralise les étudiants et lesétudiantes c'est justement le

rendu à cette période de l'année, enl'absence de la masse desétudiants-es, il n'était plus possiblede pouvoir négocier sérieusement .C'est donc au début de la présentesession que les deux parties se sontrencontré-e-s de nouveau . Alorsque l'association, qui avait jusque làrefusé toute condition de recon-.riaissance, était prête à en accepter,l'administration réitérait ses mêmesconditions . Dès lors, ce qui apparutclairement, c'est quel'administration ne voulait pasnégocier . Manifestant un méprisprofond pour les étudiantes et étu-diants, l'administration refuse et ce,malgré une demande réitéréemaintes fois, de participer à undébat public . De plus rapporte AlainCournoyer, porte-parole del'AGECST, »l'administration e ététrès claire: vous acceptez nos con-ditions ou vous vous accréditez .a

Qu'une administration veuillepousser une association, étudiante às'accréditer, cela est trèssignificatif .

L'exécutif de l'AGECST n'atoutefois pas l'intention de recom-mander à l'assemblée généralel'accréditation en vertu de la loi 32 .D'ailleurs, une assemblée généraleantérieure a déjà dénoncé la loi 32refusant d'utiliser les mesures de»transition(( . L'exécutif del'association croit plutôt qu'il failleadopter des moyens d'action im-portant pour pouvoir obtenir devéritables négociations et non pasles tables de concertation quel'administration propose . Pour elle,

sentiment que la situation leuréchappe, que telle ou tellebarrière juridique, comme la loi.32 ou le REC, semble mettre endehors de leur réalité et rendretotalment hors de leur contrôleleurs conditions d'exercise dudroit d'association ou encore,dans le cas du REC, les condi-tions dans lesquelles ils et ellesétudieront .

La solution à la relativeapathie qui existe par rapport auproblème du non-respect dudroit d'association se trouvedans la politisation de ce pro-blème qui, immanquablement,déboucherait sur la mobilisationdes permiens concernés : les étu-diantes et les étudiants duQuébec . Et c'est justement laperspective de la négociationd'un cadre national qui donneraun sens à cette mobilisation etqui, partout, l'unira .

une association ne doit pas avoirune pratique syndicale mais plu tôtparticiper à des tables rondes et seconcerter .

L'enjeu est de taille car refuser lesconditions de l'administration etdemander une accréditation en ver-tu de la loi 32 pourrait entraîner unevague de non-reconnaissance desautres associations étudiantes envue de les »forcera à s'accréditer .Une telle possibilité démontre bienque les associations étudiantes quiaffirmaient que les administrationslocales craignent la loi 32, se trom-paient sérieusement . II est facile depenser qu'elles ne faisaient alors qudéfendre les politiquesgouvernemeptales dansl'éducation, les intérêts des étu-diantes et étudiants ne comptantpas .

La loi 32 est un outil dans lesmains des administrations locales .celà est aujourd'hui encore plus évi-dent . On voudrait faire croire que laloi 37 justifie le fait qu'une ad-ministration ne reconnaisse pas uneassociation étudiante, mais il n'enest rien . Cette judiciarisation dumouvement étudiant ne peut pasvraiment servir les intérêts des étu-diantes et étudiants .Alors que ('AGECST aura à

mener, cette session, des luttes im-portantes concernant les conditionsde vie et d'étude des étudiantes etétudiants, on continuera de lui met-tre des bâtons dans les roues encompliquant inutilement sa recon-naissance. La loi 32 n'a absolumentrien réglé . Loin de là!

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Page 6 - le québec ETUDIANT - Septembre 1984

L'ABOLITION DE LACONTRIBUTION MINIMALE

. . .L'ANEQ demande que la con-tribution de l'étudiant-e soitcalculée à partir des gains réelle-ment obtenus durant toutel'année. Quoi de plus normal? Ace chapiïtre, le gouvernement aextorqué plus de 113 million auxétudiant-e-s du Québec en1982 .

A l'aide des chiffres du MEQ,nous pouvons établir le tauxréel du chômage étudiant .Ainsi, en 1982, les étudiant-e-squi reçoivent des prêts etbourses étaient des chômeurset chômeuses dans une propor-tion de 48 .29% alors que lesstatistiques officielles parlaientde 16°x . Statistiques Canadaconsidère quelqu'un qui atravaillé UNE journée dans l'étécomme n'ayant pas chômé(sic), de plus le taux dechômage est établit à l'aide desdonnées des centres d'emploispour étudiant-e-s . Donc, si vousne vous êtes pas inscrit-e dansun de ces centres, vous n'êtespas considéré comme ayantchômé . Ceci n'empêche pas leMEQ de vous extorquer 816$ .

L'abolition de la contributionminimale est très prioritaire pourpermettre aux étudiant-e-s quin'ont pu se trouver un emploidurant l'été de poursuivre leursétudes CETTE AUTOMNE .Cette mesure doit être priserapidement et entrer en vigueurcette année . Pour ce faire, leMEQ devra en adopter le prin-cipe avant le traitement desdéclarations de situation réelle(DSR) au mois d'octobre . Amoins d'y voir . . .

Le MEQ et le RAEUs'opposent à cette mesure,pour des raisons différentes . LeMEQ considère que cettemesure est coûteuse. Si lesperspectives d'emplois pour lesétudiants-es seraient bonnespour les prochaines années iln'y aurait pas de problème maisle gouvernement est d'avis quele chômage étudiant restera trèsélevé pour de nombreusesannées .

Le RAEU pour sa part estd'accord sur le principe que lacontribution minimale estdiscriminatoire . Il propose doncde réduire la contribution de 15à 12 semaines (pour les univer-sitaires seulement) et de

moduler selon les disparuesrégionales . De plus, le RAEUvoudrait bien abolir la contribu-tion minimale si l'étudiant-e pro-uve qu'il-elle a cherché dutravail durant l'été. La proposi-tion du RAEU est bien jolie maisvoilà : comment mettre en ap-plication une telle proposition?Ne cherchez pas la réponse, ellen'existe pas . De plus, les per-sonnes qui étudient au CEGEPne serait pas touchées par cettemesure et devraient, selon leRAEU,continuer à payer lacontribution minimale . Encoreune fois le RAEU tient undiscours anti-CEGEP . .,

L'ABOLITION DU PRÈT

. . .Pour les membres de l'ANEQ,l'abolition des prêts (sans qu'il yait diminution du montant totalde l'aide allouée) est très impor-tante . Cette méthode definancement des études estdiscriminatoire . Quelqu'un quidoit emprunter pour étudier nepeut se permettre de longuesétudes, alors que l'étudiant-equi a de l'argent peut se permet-tre d'étudier aussi longtempsqu'il-elle le désire .

L'endettement étudiant de-vient un fardeau pour la sociétéquébécoise qui ne sert plus,dans le contexte actuel, qu'àfinancer les institutions ban-caires. Les prêts accordés étanttotalement payés deux fois, leremboursement en tant que telet les intérêts égalent (en dixans) le montant de l'emprunt .C'est le gouvernement qui vientdirectement financer et en-courager ces entreprises privéespar le biais d'un régime d'aidefinancière aux étudiants-es .Notre argent, plutôt que d'aiderdes étudiants-es dans leursétudes, sert à financer desétablissements bancaires . Poursa part, le RAEU considère quele gouvernement n'a pasd'argent . Rappelions que lesdirigeant-e-s du RAEU reçoi-vent des bourses de 6 000$chacune, c'est-à-dire qu'ils-ellene s'endettent pas . Donc, selonle RAEU, le gouvernement doitaccorder des prêts en plusgrand nombre et des montantsplus élevés . Peu importe que legouvernement et les étudiant-es doivent ensuite payer dessomme fabuleuses en fraisd'intérêts . Cette attitude fait

sans aucun doute très plaisiraux institutions bancaires . Legouvernement qui accorde desprêts à ses étudiant-e-s ne faitque reporter à plus tard lescoûts de ce programme . . .

Pour que le système d'aidefinancière profite aux étudianteset aux étudiants plutôt qu'auxbanques, abolissons les prêts!

LES ETUDIANTS-ES ATEMPS

PARTIEL

. . .L'an dernier, la DirectionGénérale de l'Aide Financièreaux Etudiants (DGAFE) a pro-posé un régime d'aide finan-cière pour les personnes quiétudient à temps partiel . Cerégime prévoyait des prêts de250$ par session (deux sessionpar année) pour les étudiant-e-sà temps partiel dont le revenu sesitue en deçà du seuil de lapauvreté.Ce programme - très timide

- fut refusé par le Conseil duTrésor (le directeur de l'époqueest l'actuel ministre del'éducation) parce que ce pro-gramme coûtait trop cher enfrais d'administration pour lepeu d'aide alloué . Cette déci-sion était justifiée . Un pro-gramme similaire existe dans lesautres provinces canadiennesmais les étudiant-e-s nel'utilisent pas, parce qu'il ne faitqu'endetter à court termel'étudiant-e .

Le Groupe de travail sur l'aidefinancière aux étudiants, avec leRAEU en tête, vient de prendrela décision de re-soumettre ceprogramme au Conseil du

par Claude DionneMême si cette année Statist-

que Canada affirme que seule-ment 15,5% des étudiantes etétudiants étaient sans emploicet été, le taux de chômage étu-diant a été presque aussi élevéque par les années antérieures .Ce qui signifie que près de lamoitié des étudiantes et étu-diants n'ont pas travaillé cetété .

Ceux et celles qui ont travaillépendant la période estivalen'ont pas nécessairement, loinde là, réussi à amasser lasomme de 900$ que le Ministèrede l'Education leur enlèvra com-me »contribution minimales s'ilset elles ont fait une demande deprêts et bourses . En effet, pourplusieurs leur emploi s'estrésumé, cet été, à une jobbinede quelques semaines ou mêmede quelques jours seulement .C'est de cela dont StatistiqueCanada ne tient pas compte lor-squ'il calcule le taux dechômage étudiant et qui fasse

Trésor en y apportant une seulemodification: l'augmentation duprêt à 400$ . Cette mesure peuttoucher environ 18 000 person-nes, mais le MEQ est d'avisqu'environ 2 000 étudiant-e-s-seulement l'utiliseront . L'ANEQconsidère qu'un tel régimedevrait offrir des BOURSESplutôt que des prêts . Admet-tront qu'on alloue des boursesplutôt que des prêts . Advenantqu'on alloue des bourses plutôtque des prêts. Le coût d'un telprogramme

seraitsupplémentaired'administration . Le tandemMEQ-RAEU préfère poursuivresa campagne d'endettementétudiant et s'oppose à toutemesure pouvant aider adé-quatement les étudiant-e-s duQuébec même lorsqu'il s'agitd'une mesure peu coûteusecomme celle-ci .

LA QUESTION FEMMES

Deux des proposition del'ANEQ concerne les étudiantesenceintes . Le première veut que»les étudiantes enceintesbénéficient du même montantque celles qui ont déjà un enfanten bas âge» . Ceci implique deuxchoses: 1 - que l'étudiante en-ceinte soit reconnue indépen-dante et que, 2 -- elle reçoiveun montant supplémentairepour couvrir les fraisqu'occasionne sa grossesse .

Le RAEU n'aucune opinion àce sujet, c'est-à-dire qu'il n'estpas contre ces mesures ; il lestrouve simplement pasprioritaires . Le MEG propose

donc les chiffres . Pour d'autres,ce ne furent que des emplois àtemps partiel à quelques heurespar semaine. Mais comment sesurprendre d'une telle situationquand on lit dans les journauxque les »étudiants travaillentbiencc et qu'ils et elles peuvent»effetuer une multitude detravaux . . .cc Les Centresd'emploi expliquent que les»tarifs se négocient entrel'employeuse ou l'employeur etl'étudiant ou l'étudiantes »Enprincipe, continue-t-on, ils doi-vent respecter la contrainte dutaux horaire minimum $4 .« (LaPresse, 11 août 1984) . Autre-ment dit, les étudiantes et étu-diants sont une excellente main-d'oeuvre à bon marché .

A un autre niveau, on con-state que pour beaucoup deceux et celles qui ont travaillétout l'été, les cours ont prisavant même que leur emploi nese termine . Le Règlement desEtudes Collégiales (REC) quirallonge la session jusqu'à 82

d'accorder le statutd'indépendance au 6e mois dela grossesse, ce qui est large-ment insuffisant . Encore unefois, une revendication del'ANEQ est mise en dépôtmême si elle n'est pas trèscoûteuse et répond à un besoinprioritaire pour un grand nom-bre d'étudiantes .

La deuxième revendication del'ANEQ : »Que le droit à uncongé de maternité soit recon-nu dans le régime des prêts etbourses et que celà soit con-sidéré comme un périoded'étude à temps pleins . LeGroupe de Travail considèreque cette mesure n'est pas deson resort. Nous devons admettre que cette mesure est plusdifficile à mettre en pratique,mais le même argument étaitvalide à l'assurance-Chômageet pourtant ce programme ex-iste et fonctionne relativementbien . La condition spécifiquedes étudiantes ne préoccupepas le MEQ .L'égalité deschances dans l'éducation ne faitpas partie du programme duPQ .

LE STATUTD'INDEPENDANCE ET DENON-RESIDENCE DÈS LED~ART DE LA MAISON

Cette revendication est impor-tante dans la mesure ou l'onconçoit qu'un système d'aidefinancière doit correspondre à laréalité . Présentement, pourobtenir ce statut il faut remplir

jours obligatoires y est pourquelque chose . En effet, com-me la session doit se termineravant le congé des Fêtes, on faitcommencer la session plus tôt .Ce n'est rien pour améliorer lasituation de l'emploi chez lesétudiantes et étudiants .

Pour l'an prochain, la sessionse terminera plus tard aveccomme principale conséquenceque les étudiantes et étudiants

>1T gptlkYES:

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statutsois delarge-

'e unem dedépôt

is trèsbesoinI nom-

tion de Une mesure comme celle-cià un vi e simplement à permettre àrecon- quelqu'un qui veut étudier deprêts et pouvoir le faire . Le RAEU con-fit con- sidère que cette mesure coûteériode rtn cher et que, de toutes( . Le façon, il n'y a pas d'emploisrssidère disponibles, -donc en favorisantpas de ;accessibilité aux études on ris-admet que de voir éventuellement desst plus chômeurs-euses avec desatique, diplômes . Que les riches étu-It était dient et restent riches, que lesômage pauvres restent pauvres, sem-re ex- ble dire le RAEU ./eurentcifique Le ministère de l'éducation)ccupe (MEQ) est d'accord sur le priv-é des cipe qu'il faut rendre l'éducationne fait accessible à plus monde . Pourme du ce

faire,

il

préconisel'augmentation de l'éligibilité aurégime d'aide financière pourles étudiant-e-s dont les parentsgagnent le revenu correspon-dant au seuil de la pauvreté . Ac-

DE tuellement, si vos parent gag-LE vent un revenu équivalent auN

seuil de lapauweM, vous n'avezpas droit aux prêts et pousses

impor- parce que vos parents sont tropu l'on

riches . . .d'aideire à la Jean-Guy Bérubépour

remplir

pour

arriveront plus tard encore sur lecour-

marché du travail .rminer Pour les étudiantes et étu-on fait diants à temps partiel, la situa-us tôt . tion n'est guère plusoser la réjouissante car aucune etez les aucun ne sont éligibles aux pro-

gramme d'emploi d'Eté Canada .ession

Ces étudiantes et étudiantsavec

n'ont pas droit, non plus, aux~uence

prêts et bourses .idiants

des conditions aberrantes . Lors-qu'un-e étudiant-e ne demeureplus chez ses parents, il n'estpas normal que le gouverne-ment considère que les parentscontribuent . Cette situation estcatastrophique pour près de lamoitié des étudiant-e-s duQuéhec .

par Manon Ann blanchardNous voici à la rentrée . De la

rencontre du 12 avril est issu cegroupe, originellementdemandée par l'ANEQ,n'apportera, nous le craignonsbeaucoup, pas grand chose aumouvement étudiant . Car leministre Bérubé s'est empresséde recourir, une fois encore àses amis du mouvement étu-diant, les RAEU et FAECQ,pour mettre de l'avant des pro-positions plus symphathiquesaux visions gouvernementalesde l'éducation, mais à deskilomètres des aspirations desétudiantes et étudiants, définieslors de nombreuses assembléesgénérales. Nous avons, suite àl'analyse de ces propositions,de nombreuses questions àadresser au RAEU et à laFAECQ tant au suject des posi-tions qu'ils ove défendus lorsdes réunions du groupe detravail du MEG et au projet desociété qu'elles sous tendent .

Propositions FAECQ1 - que le régime d'aide

financière consente les mêmesavantager que l'aide sociale ac-corde à ses bénéficiaires . A cechapitre, il est fait étant desbénéfices consentis au titre dela carte médicament ;2 - que le versement de

l'aide financière soit faitrégulièrement aux deux mois3 - Que les données infor-

matisées de l'Aide Financièresoient accessibles directementdans chaque établissementd'enseignement .

Voilà l'ensemble des proposi-tions que le FAECQ a présentéau groupe de travail . Voilà cedont on parlait lorsqu'on faisaitréférence à des revendicationsplus applicables, plus réalistes .En quoi ces réformettes vont-

elles règles les problèmes quesont la misère étudiante, le sur-endettement? Est-ce ainsi que laFAECQ entend défendre lesétudiantes et étudiants mem-bres de sa fédération? N'y a t'ilpas à Rimouski, à Rivière duLoup, à Ste-Foy des étudianteset étudiants, nombreuses etnombreux à souffrir de cerégime de prêts et bourses in-apte à satisfaire leurs besoins?Quoi qu'il en soit, tout ce que laFAECQ est capable d'avanceractuellement sur la question desprêts et bourses, se résume ain-si : placer l'étudiante oul'étudiant en position debénéficiaire d'un service, alorsque nous usons du droit àl'éducation, qu'un montant estdéjà alloué dans le calcul desprêts et bourses pour lesmédicaments . . . Les deux autrespropositions sont d'ailleur ellesaussi inapplicable. La deuxièmeétant presqu' atteinte et latroisième allant à l'encontre dela loi 65 sur la protection de lavie privée des individus .Propositions RAEU1 - Que tout étudiant qui

quitte le domicile familial puissebénéficier d'un prêt maximal de4,000 dollars,2 - que tout étudiant à

temps plein qui en fait lademande puisse bénéficier duprêt maximum correspondant àson niveau d'enseignement ;3 - que la règle du 15 se-

maines de travail obligatoire soitré-évaluée en tenant comptedes disparitées régionales etcalculées en fonction du nom-bre de semaines moyennestravaillées par région ;4 - que les remboursements

des prêts contractés soientperçus à même les revenus im-posables des ex-bénéficiaires envertu d'une imputable d'environ

Septembre 1984 - le québec ETUDIANT - Page 7

10% du revenu imposable .5 - que tout étudiant non-

résident puisse bénéficier d'uneallocation supplémentaire dansle calcul de l'attribution de sonprêt et bourse f . . .) ;6 - qu'à l'obtention de son

diplôme collégial ou univer-sitaire tout étudiant bénéficied'une réduction de 25% de sadette de prêt

7 -- que tout diplômé allanttravailler dans une région duQuébec identifiée comme vivantune insuffisance de main-d'oeuvre dans telle ou tellespécialité bénéficie d'une réduc-tion de 50% du montant à rem-bourser chaque année sur lasomme totale de sa dette ;8 - que les étudiants à temps

partiel puissent bénéficier d'unprêt ($400,00) afin de couvrirleurs frais de scolarité, dematériel scolaire et de transport ;9 - qu'un régime d'épargne

étude (REET) soit créé afin depermettre aux parentsd'amasser un fond de con-solidation servant éventuelle-ment à financer les études deleurs enfants .

Donc si nous nous fions auxpropositions RAEU, aux étu-diantes et aux étudiants ainsiqu'à leur famille de supporterstoïquement les effortsd'éducation qui demain ser-viront à bâtir la sociétéquébecoise . A elles et à eux ded'endetter, donc, de près de20,000 dollars pour un DEC etun BAC . Aux parents aussi deprévoir les études de leur en-fants . Mais si on a pas lesmoyens s'endetter, si on est passûrs de trouver du travail en sor-tant des études, si on va àl'école pour apprendre et pasnécessairement pour avoir unebonne "job" plus tard, si nosparents n'ont pas les moyens de

faire des économies pour quevous puissiez étudier, ou s'ilsrefuse de le faire? Vous pouvezcontinuer de tenter de survivrecomme le font actuellementbeaucoup d'entre nous .Au nom de quel principe le

RAEU peut-il mettre de l'avantde telles propositions? Au nomdu prétendu choix des'instruire . Cet énoncé, simpleen apparence, permet de fairereposer l'entière responsabilitédes conséquences de ce préten-du choix sur les épaules del'étudiante ou l'étudiant .

Or, nous ne nous laisseronspas berner . L'EDUCATION ESTUN DROIT . Droit pour lequel sesont battues des générations dequébecois et québecoises, avecardeur, pour que l'ensemble dela population ait accès aucétudes, qUe chaque individupuisse s'instruire dans la bran-che qui lui convient, jusqu'àuniveau qui lui convient. Lerégime de prêts et bourses, bien

.qu'insatisfaisant est issu decette bataille que mène depuis1960 les étudiants et les étu-diantes du Québec .L'éducation des jeunes

québecois et québecoises detoutes le classes sociales nepeut que bénéficier à l'ensemblede la population, que se soit parles recherches qu'effectuerontles nouveaux diplômés-es, oupar les taxes plus élevées qu'ilset elles paieront, les étudiantsd'aujourd'hui feront demainbénéfices toute la populationdes retombées de leursscolarisation . Pourquoi alorstenter de restreindre l'accès àl'éducation par de telles pro-positions .

Pour qui travaille le RAEU?Qui à les moyens d'assumer

le choix de s'instruire?

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t

L'an dernier, les associations étudiantes membres del'ANEQ, de même qu'un membre importantd'associations non-membres qui ont bien voulu se joindreà elle, ont mené une lutte importante afin de défendre lesrevendications adoptées par les nombreuses assembléesgénérales étudiantes qui se sont réunies.

Cette mobilisation, étalée sur plusieurs mois, a certesété une des plus importantes qu'on avait connue depuisplusieurs années .

Nous vous présentons donc un bref bilan chronologiquedes actions et des démarches qui ont été menées afin depromouvoir et gagner les revendications étudiantes.Le rédaction

Page 8 - le québec ETUDIANT -- Septembre 1984

- 4, 5, 6 novembre : Plus de40 associations étudiantes par-ticipent au Congrès spécial del'ANEQ sur l'unité du mouve-ment étudiant au CEGEP deLimoilou à Québec . Cet événe-ment historique permet au

mouvement étudiant de se don-ner une plate-forme synthéti-sant les principales revendica-tions des étudiants et étu-diantes en ce qui concerne leursconditions de vie et d'étude .Afin de mener à bien ces reven-dications, le Congrès décided'appeler à la tenue d'unejournée nationale de mobilisa-tion le 15 novembre, date quicoïncide avec le 7ème anniver-saire de l'élection du gouverne-ment péquiste . Le Congrèsspécial avait été précédé parune vaste campagned'information et de mobilisationau sein des associations étu-diantes marquée entre autrespar l'adhésion de deuxnouvelles associations, cellesdes CEGEPs et l'Outaouais et deLimoilou .- 15 novembre : Près de 30

associations étudiantes col-légiales débrayent, de mêmequ'un certain nombre d'écolessecondaires, afin d'appuyer laplate-forme de revendicationset de donner un avertissement,un "coup de semonce" sérieux

au gouvernement at au ministreLaurin . Le ministre devra ac-cepter de négocier avecl'ANEQ, sinon la mobilisation iraen s'intensifiant . En soirée, 3000 jeunes manifestent devantl'Assemblée Nationale . Au

n

La tribune d'honneur au Congrès spécial de Limoilou, tenu le 4, 5, 6novembre 1983

terme de cette journée d'action,le Secrétaire Général de l'ANEQdéclarera : "c'est la plus impor-tante mobilisation étudiantedepuis cinq ans"

- 16 novembre : L'ANEQ

rencontre un conseiller politiquedu ministre et exige le tenued'une rencontre avec le ministrelui-même,- 2 décembre : Rencontre

avec le ministre Laurin à Mon-tréal. L'ANEQ lui présente laplate-forme de revendications ;le ministre, selon son expres-sion, en "prend note" . IIdemande à l'ANEQ de luitransmettre ses demandes parécrit et s'engage à lui donnerune réponse formelle .

- 23 décembre : L'ANEQs'exécute de bonne grâce et en-voie sa lettre au ministre Laurin .Aucune réponse, aucun accuséde réception ne sont jamaisparvenus à l'ANEQ .- 21 janvier : Une réunion

extraordinaire du mouvementétudiant convoquée par l'ANEQet qui regroupe 28 associationsétudiantes appelle au déclen-chement de grèves rotatives enfévrier afin de faire reculer leministre .

--- 31 janvier : L'ANEQ en-voie un télégramme au ministreexigeant une réponse à la lettredu 23 décembre. encore unefois, Laurin reste silencieux .- 20 février : Nouvelle

demande au ministère del'Education de rencontrer leministre avant la tenue d'undeuxième Congrès spécial del'ANEQ, qui doit se réunir les24, 25 et 26 février, de manière àpouvoir faire rapport auxassociations étudiantes duQuébec de sa réponse à la plate-forme de revendications qui luia été présentée . Les représen-tants du ministre, prétextant lanon-disponibilité de leur patron,refusent la rencontre .- Semaine du 20 au 23 :

Une douzaine de CEGEPs par-ticipent au mouvement de

La ligne de piquetage au CEGEP de Bois-de-Boulogne lors de la journée degrève du 15 novembre .

grèves rotatives .- 24, 25, 26 février : Le Con-

grès spécial de l'ANEQ se réunitau CEGEP de l'Outaouais. Pre-

Plus de 3cW jeunes ont participé à la manifestation dul'Assemblée Nationale

nant note du fait que le ministren'a pas jugé bon jusqu'à cettedate de répondre aux revendica-tions étudiantes, les délégués-es des 21 associations étu-diantes présentes adoptent uneproposition appelant au déclen-chement de la grève générale il-limitée a compter du 21 mars .Le Congrès priorise égalementtrois revendications comme ob-

L e 21 janvier à Trois-Rivières, les représentants-es de 28 associations étu-diantes décident d'accentuer la pression sur le ministre Laurin,

jectif immédiat à atteindré dansle cadre de la mobilisation .

- A compter du 27 février :Les assemblées générales seréunissent à plusieurs endroitspour discuter de l'appel lancépar le Congrès de Hull .

- 29 février : envers et con-tre tous, le Conseil des ministresadopte le Règlement sur terégime pédagogique du col-légial (le REC), sans tenir comp-te des critiques qui ont été for-mulées entre autres par I'ANEQet

les

syndicats

d'enseignants-es lors de la com-mission parlementaire quid'étau tenue en décembre 1983et après que le ministre se fut

15 novembre devant

assuré de l'appui du RAEU et dela FAECQ à son projet de règle-ment .

-- 5 mars : Remaniementministériel à Québec . Le titulairedu Conseil du trésor, YvesBérubé, l'artisan des politiquesde coupures budgétaires dugouvernement péquiste, estmuté à l'éducation alors que leDr. Laurin passe aux Affaires

Sociales . Dès le lendemain,l'ANEQ entreprend les démar-ches auprès du personnel politi-que entourant le nouveauministre pour assurer un suivi audossier "revendications étu-diantes" et demander auministre qu'il accepte de ren-contrer I'ANEQ pour donnerune réponse aux demandes quiont été formulées à sonprédécesseur .- 12 mars : Lancement of-

ficiel du REC à l'Hôtel RégenceHyatt à Montréal. Le con-

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férence de presse du ministreBérubé est perturbée par laprésence de 200 militants-es de/'ANEQ et des syndicatsenseignants qui demandent à ceque leur point de vue soit enten-du et considéré ; le ministre ac-cepte publiquement le principed'une rencontre avec /'ANEQmais refuse de fixer une date,- 11 mars : Réunion élargie

du Conseil Central de /'ANEQ àQuébec pour faire le point sur lerésultat des assembléesgénérales qui se sont tenuesdepuis trois semaines. La ma-jorités d'entre elles ayant refusél'appel à la grève générale pourle 21, on adopte plutôt unenouvelle proposition visant à ceque se développe un vastemouvement de mobilisation quireposerait sur les initiativeslocales des associations étu-diantes en fonction de leurniveau de mobilisation et deleurs capacités .

- A compter du 19 mars ::La mobilisation reprend de plusbelle. Au CEGEP de Victoriavilledébute une occupation d'unesemaine avec suspension descours pendant laquelle deuxétudiants entameront mêmeune grève de la faim qui dureraune vingtaine de jours . Desdébrayages, occupations etjournées d'étude se tiendrontégalement au CEGEP de Sept-lies, au CEGEP Lionel-Groulx, àGranby, Trois-rivières, St-Jean-sur-Richelieu, Chicoutimi, St-Jérôme, Thetford Mines, Sher-brooke, Outaouais, etc . Leassemblées générales sont deplus en plus massives (1 500étudiants-es à Chicoutimi, 3 000à Sherbrooke . . .) . Le 22 mars,9ème anniversaire de /'ANEQ,500 étudiants-es manifestent àMontréal devant la permanencenationale du Parti Québécois .Le 29, 600 étudiants-es serassemblent au Théâtre Arle-quin également à Montréal ; leConseil Central de /'ANEQ faitconnaître sa proposition dedébrayage national pour les 4, 5et 6 avril . Après le rassemble-ment, les participants-es vontoccuper les studios de Radio-

Québec et forcent ainsi leministre Bérubé à fixer une datepour la tenue d'une rencontre

tion qui devra rencontrer leministre le 12. On se prononceégalement en faveur de la pour-

Une scène de !e ligne de piquetage eu CEGEP du Vieux-Montréal pendantla semaine de grèves rotatives en février. En raison de la nature particulière-ment fasciste de l'administration de ce CEGEP, nous avons d0 protégerl'identité des dirigeants-es étudiants-es .

Le 22 mars, 5V étudiants-es ont célébré /e 9ème anniversaire de /'ANEQdevant la permanence nationale du P. Q. à Montréal.

avec /'ANEQ, le RAEU et laFAECQ, portant sur les 3 reven-dications de /'ANEQ ; elle setiendra le 12 avril .- 4, 5, 6 avril : 16 institutions

collégiales sont paralysées pardes débrayages . Le 5, des

manifestations avec lesétudiants-es des polyvalentes setiennent dans au moin villes .- 7 avril : Réunion élargie du

Conseil Central de /'ANEQ àmontréal qui forme la déléga-

suite de la mobilisation jusqu'au12 .

- 12 avril : La rencontreavec le ministre se déroule sansque les représentants-es desassociations étudiantes localespuissent y assister . Selon unmembre de l'exécutif de/'ANEQ, la rencontre se tient"dans un véritable climat debrasserie" . Le ministre esttotalement ignorant desdossiers en jeu et ridiculise

a /'ANEQ. II ne manifeste aucuneâ ouverture face au revendica-

tions . II accepte malgré tout de

â mettre sur pied un groupe detravail ANEQ-FAECQ-RAEU-MEQ sur la réforme du régimede prêts et bourses. Le 12 avril,à Montréal, 2 000 étudiants-esde polyvalentes manifestent etse rassemblent afin de discuterde leurs revendications et de lalutte dans les CEGEPs. Unedouzaine de CEGEPs sont engrève . En soirée, à Québec, 700militants-es étudiants-es enten-

oL

En grève, un important contingent d'étudiants-es de Trois Rivières a par-ticipé à l'occupation du 29 mars .

dent le rapport des délégués-esde I'ANEQ qui reviennent de larencontre avec Bérubé . On re-jette les "offres" du ministre etappelle à poursuivre la mobilisa-tion à l'automne .

0

Septembre 1984 - le québec ETUDIANT - Page 9

- 4, 5, 6 mai : Le 17èmeCongrès de I'ANEQ se tient auCEGEP de Rosemont . Dans sondiscours d'ouverture, le ConseilCentral de /'ANEQ, après avoirfait le bilan de la mobilisation etdu travail qui a été mené aucours de l'année, déclare : "IInous appartient maintenant deprouver, tant à nous, à nosmembres, qu'à nos adversaires,que nous sommes capables demener une belle lutte, mais quenous pouvons aussi le gagner,et que c'est celà que nousvisons. L'ANEQ doit relever ledéfi de la lutte à l'automne . Elledoit conséquemment relever ledéfi de l'organisation estivale,

ô de la préparation de la rentrée,âde la consolidation de nos posi-

tions et de nos orientations fon-damentales . Le Congrès doit,par ses résolutions, lever toutesles embûches qui empêchentencore notre mouvementd'atteidre un niveau demobilisation maximum . II doit

être clair, la luttre reprendra, etla grève avec elle reprendra enseptembre. A partir de mainte-nant, toutes nos énergies doi-vent être mises pour la satisfac-tion de nos revendications, surune base unitaire et combative,puisque depuis toujours nosprincipes sont clairs : L'ANEQLUTTE TOUJOURS ; et RIENN'ARRETERA LE MOUVE-MENT ETUDIANT! Le Congrèsadopte ensuite un plan d'actionprévoyant la reprise de la lutte àla rentrée et élit un nouveauConseil Central et un nouveauConseil exécutif .- Pendant l'été, le travail

d'organisation s'amorce ;/'ANEQ participe au groupe detravail formé par le ministreBérubé sur la réforme du régimedes prêts et bourses .

Dès maintenant, la questionde la reprise de la mobilisationest posées pour les étudiants etles étudiantes du Québec .

L'occupation des studios de Radio-Québec le 29 mars a permis à /'ANEQd'obtenir une rencontre avec le ministre Bérubé,

photo Pierre Rousse/

Le 17ème Congrès de /'ANEQ, réuni du 4 au 6 mai au CEGEP de Rosemonts'est tenu sous le thème : "Rien n'arrêtera le mouvement étudiant ."

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par Jean BoucherVoilà que l'année débute et

déjà des dizaines de milliersd'étudiants-e-s sont à même deconstater que leur capacitéfinancière sera nettement insuf-fisante pour subvenir à leurs be-soins essentiels au cours del'année 84-85 . Cet été, encore,la majorité d'entre nous n'a pudénicher un emploi suffisam-ment stable pour se ramasserun petit pécule suffisant à lapoursuite de ses études . Al'heure actuelle, près de 118,000étudiant-e-s peuvent espérerune réponse positive à leurdemande de prêts et bourses .Par contre, le montant que leMinistère de l'Education du

Page 10 - le québec ETUDIANT - Septembre 1984

IRREALISTE, INJUSTE ET DISCRIMINATOIRE

Québec (MEG) voudra bien leuraccorder, sera diminué par uneCONTRIBUTION MINIMALE del'étudiant-e qu'exige le MEG .Ainsi, le gouvernement

établit au départ que chaqueétudiant-e a travaillé un certainnombre de semaines au coursde l'été, peu importe s'il-si elle aréussi à se trouver un emploidans la réalité . Pour l'étudiant-equi n'a pas trouvé d'emploi ondéduira quand même un mon-tant jusqu'à $876 de ce qu'il-ellerecevra en prêt et/ou enbourse .

Depuis sa fondation (1975),l'ANEQ exige du MEQ uneréforme en profondeur de cerégime . Dans cette réforme,

Le Pape s'en vient, laliberté d'expression s'en va

MONTREAL (d'après Open City) - Les journalistes étudiants etétudiantés seront-ils/elles capables de couvrir la visite du pape,voilé une question que l'on peut se poser lorsque l'on connais lesmesures prises par les organisateurs de la céleste tournée pourassurer la sécurité et l'intégrité du pape . En effet, pour pouvoiraccéder à l'information directe et assister aux premières loges auxactivités, les journalistes devront permettre à la GRC de faire uneeQgyj19 sur /#m vie prjvée -parme et présente, de mettre leur lignetéléphonique sur écoute . Bien sûr les journalistes ne sont pasobligés et obligées d'accepter celer fouille mais sur les formulairesde demande d'accreditation il semble qu'il soit indiqué que ceux etcelles qui n'accorde pas de privilèges é la GRC pourraient êtremalheuresement écartés .

C'est donc une grande opération "sécuritaire" qui rapelle celledes jeux olympiques de 16, celle de l'EXPO 67autant que celle miseen place pendant les événements d'octobre 10, où toutes les per-sonnes ayant des idées "subversives" ou en ayant eu se sontretrouvées traquées comme des gangsters .

Comment expliquer qu'un visite d'un pape humaniste extrainedes mesures aussi répressives?

Open City, juillet 1984, p .5 .

La "contribution minimale de l'étudiante"

l'ANEQ propose depuis 1919d'abolir la contribution minimalequi fut introduire dans le régimecette année-là, alors que lesemplois d'été se faisaient deplus en plus rares, et de plutôttenir compte des revenus réelsdes étudiant-e-s. Mais, dans saplus pur tradition, le MEG con-tinue de nous faire la sourdeoreille et nie ainsi la légitimité denos revendications . Pendantque la jeunesse québécoisesubit la pire crise de chômagedepuis des décennies, le MEGcontinue d'étr' ngler lesétudiant-e-s en percevant cettecontribution minimales à mêmenos faibles revenues . En consé-quence, il nous entraîne dans lecycle infernal de l'endettementet éventuellement jusqu'àl'abandon des études pour desraisons uniquement financière .Examinons les critères qu'utilisele MEG pour évaluer le montantde la contribution minimale ettraçons quelques portraits deses inévitables répercussionssur la condition financière desétudiant-e-s. Dans le calcul dela contribution minimale, pourun étudiant-e universitaire - leMEG prévoit que l'étudiant esten mesure de travailler 15 se-maines au salaire minimum, soitenviron 15 X $140 ($2100) .

Par exemple, supposons quel'individu réussisse à gagner$3000 pendant l'été (ce qui estpresque exceptionel) . Le MEGayant prévu un revenu de$2100, il y a donc un "surplus"de $900. Lorsque les revenusexcède $2100, le MEG exige50% de ce surplus comme con-tribution minimale! Donc, pourcet individu, le montant de

l'aide financière qui lui sera ac-cordée pour toute l'année seradiminué de $2550 . Cela ne sem-ble pas désastreux à premièrevue, mais je dois vous rappelerque cet exemple demeure ac-tuellement presque exception-nel pour un-e candidat-e aurégime . Comme vous le savez,le montant que l'on gagne pen-dant l'été est rarement celui quinous reste dans nos poches à lafin du mois d'août! Ainsi, pen-dant l'été, cet-te étudiant-e"favorisé-e" a peut-être réussi àpayer son loyer, son épicerie,son transport, etc . . . . Mais quelui restera-t-il à la rentréescolaire?

Prenons ensuite l'exempled'un individu ayant gagné lerevenu prévu par le MEG, soit$2100 . Sa contribution sera dûmême montant ($2100) . Dansce cas-ci, il est inutile de répéterle scénario de l'exemple précé-dent . Cependant, une chose està souligner . Cet individu n'asûrement pas été en mesure depayer son loyer, sa nourriture,etc, avec l'éspoir de rembourserles dettes accumulées l'annéeprécédente . Finalement, il restel'exemple le plus courant parmiles candidat-e-s au régime, soitl'individu qui n'a pratiquementeu de revenus estivaux . Le MEGcalcule ainsi : il fait la différenceentre le montant gagné (ex .$400) et le montant qui <(auraitdu » être gagné ($2100) . Ensuiteil évaluela contribution minimaleà 40% de cette différence (ex .40% de 1700: $680) . Cela veutdire concrètement que si vousn'avez eu pratiquement aucunrevenu pendant l'été, le MEQdiminuera le montant que vous

Campagne d'abonnements 1984

ABONNEZ-VOUS!

Remplissez ce bon et retournez-le avec un chèque ou un mandatposte au nom de l'ANEQ, ail :

ASSOCIATION NATIONALE DES ETUDIANTS ET ETUDIANTES DUQUEBEC (ANEQ),1460, rue Amherst, Montréal, H2L 3L3 .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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devriez recevoir à l'aide de lacontribution minimale! Commele MEQ attribut une aide an-nuelle, et non pour les moisd'étude, c'est le montant globalqui lui est attribué pour l'annéequi sera réduite de $1080 .

Comme vous pouvez le con-stater, la contribution minimaledoit être abolie immédiatementafin qu'elle cesse de mettre enpéril la situation déjà précairedes étudiants-es du Québec .Comme il est affirmé plus haut,I'ANEQ demande une réformeglobale et en profondeur durégime des prêts et bourses.L'un des éléments les plus im-portants que l'ANEQ proposedans cette réforme, est sanscontredit l'abolition de la con-tribution

minimale .Il y a quelques jours à peine,

Mona Gravel, secrétaire aux af-faires externes à l'exécutif del'ANEQ, demandait par Érit aumini e~Bérubé qu'il abolissedés maintenant la contributionminimale. Selon l'ANEQ cetterevendication doit être reprisepar le MEG dans le cadre d'unemesure d'urgence, compte tenudu taux de chômage étudiantcatastrophique . Dès au-jourd'hui, en .,,,tantqu'étudiants-es membres ounon membres de l'ANEQ, nousdevons nous mobiliser solidaire-ment afin de dénoncer plus quejamais l'inconséquence du MEGface à nos revendications . Car,dans les jours et les semainesqui viennent, l'ANEQ compteprioriserla question de la conditionfinancière des étudiants-es dansles différentes assembléesgénérales .

j

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Manque d'espace, coupures de budget, corps professoral vieillissant

par Jean-Pierre Paquetresponsable du dossier"financement des univer-sités" à l'ANEQ

Alors qu'en Octobre 1983 lesrecteurs d'universités sedisaient confiants suite à unedéclaration de Camille Laurin,alors ministre de l'Education,annoncant "Ia fin des tempsdurs pour les universités", c'estmaintenant un véritable crid'alarme qui provient du milieuuniversitaire en raison de lanouvelle politique de finance-ment du MEQ et la décision duConseil du Trésor de couperplus de la moitié du budgetd'investissement .Sous-scolarisation de lapopulation

Le gouvernement maintientdonc sa politique de limitationde l'accès à l'enseignment alorsmême que le MEG vient depublier une analyse dressant unsombre tableau de l'état descolarité de la populationquébécoise . Le taux de scolaritéau Québec est nettement in-férieur à celui des autres pro-vinces. Ainsi, en 1981, 13,5%des personnes âgées de 15 anset plus avaient fréquentél'université, comparativement àun taux de 16,9% pour le restedu Canada . Au Québec, ce tauxest de 24,4% chez lesanglophones et de 11,6% pourles francophones . La populationquébécoise, particulièrementles francophones, et surtout lesfemmes, ont donc un importantretard à rattraper .Première victimes descoupuresDe tout le secteur de

l'éducation, les universités sontles plus touchées par le mouve-ment de restrictions budgétairesamorcé en 1979. Alors que lesmontants accordés par tête depipe au Cégep et au primaire-secondaire sont demeurés pres-que stables entre 1978 .79 et1982-83, les subventionsversées aux universités sontpassées, en dollars constants,de $7485 à $6543.

Tenant compte des coupuresbudgétaires de $20 millions l'andernier et de $22,2 millions pour1984-85, on réalise que lessubventions des dépensesd'exploitation des universitésont fondu de 31% depuis1978-79, en dollars constantstoujours .

La coupure de cette année($22,2 M .) représente 10% dutotal des coupures budgétairesdu gouvernment alors que les

était de 4,6% en 1918-79 (soit-26%) . Alors que les dépensesgouvernementales en pourcen-tage du PIB ont augmenté de10% entre 1978-79 et 1984-85,

LES UNI VERSITES EN CHUTE LIBREle pourcentage du PIB rnsubvention aux universités achuté de 19% .

Ces coupures entraînent desconséquences dramatiques surle niveau d'enseignement dansles universités . Ces dernières,déjà sous-financées, ne peuventrépondre aux exigences dugouvernement . L'Université deMontréal par exemple prévoit

aux universités .Considérant le surpeuple-

ment actuel des universités, onréalise vite que ces politiquesreprésentent une barrièrematérielle de premier ordre àl'augmentation de l'accès àl'université . Cela cause pro-blème aux universités puisquel'accroissement de la clientèleétudiante est, selon les normesde financement du MEQ, un

atteindre un déficit accumuléde$17 millions en mai 1985 .Criant manque d'espace

Le printemps dernier le Con-seil du Trésor décidaitunilatéralement de couper $28des $44 millions précédemmentaccordés au MEQ pour laréalisation d'un plan quinquen-nal d'investissement . Cettecoupure bloque plusieurs pro-jets de construction .L'agrandissement de laPolytechnique, la construction-de bibliothèques à l'U de M et àConcordia, la construction del'école de technologiesupérieure, le début de la con-struction de la phase II àI'UQAM . Ces constructionsauraient permis de réduire de lamoitié les espaces loués par lesuniversités . Le coût de ceslocations sera de $25 millionscette année (soit $5 M de plusqu'en 83-84) .L'inconvénient pour les

universités est que les frais delocation sont en bonne partiedéboursés à même leur budgetinterne alors qu'au contraire lesdépenses de construction sontprises en charge par le MEQ àpartir de budgets spéciaux . Ladécision du Conseil du Trésorest décriée car il est démontréqu'il en coûte moins cher à longterme de construire plutôt quede louer des espaces . De plus,la location d'espace est souced'instabilité : les université hési-tent à aménager les espacesloués pour y installer del'équipement scientifique ; lesfrais de relocalisation sonténormes .

Le plus dramatique demeuretoutefois la décision du Conseildu Trésor de réduire de 25%d'ici 10 ans les espaces alloués

moyen pour augmenter leurbudget d'année en année .

Avec son nouveau cadre definancement des universités, leMEQ intègre une politique desélectivité à l'endroit desnouvelles clientèles étudiantes .

Le MEG a décidé d'ajouter unbudget spécial de $22.2 millionsexclusivement pour lesnouveaux-elles étudiants-ess'inscrivant dans les secteursreliés au virage technologique .Ce budget assurera le finance-ment de 100% de cetteclientèle; alors que les inscrip-tions dans les autres secteurscontinueront d'être financées à75% .

Ces mesures aincitatives»développeront les secteursreliés au virage technologiqueau détriment des programmesdits "traditionnels" . ll est fort àcraindre que l'attrait de l'argent,en ce temps de coupures,poussera les universités à con-tingenter d'avantage lessecteurs des arts, lettres,sciences humaines, etc, afin dedégager les ressourcesnécessaires au développementforcé des secteurs de pointe .

La récente décision dugouvernement fédéral de verser$5 .7 millions aux universitésquébécoises pour des centresde spécialisation, pour laplupart rattachés au viragetechnologique, vient renforcercette tendance .Vieillisement du corps pro-fessoralFaute de budget pour

l'engagement continu denouveaux-elles professeurs-es,les universités souffriront dansles années '90 d'une grandesaignée de profs qui atteindront

Septembre 1984 - le québec ETUDIANT - Page 11

l'âge de la retraite . Mais voilà,prédit le Conseil des Univer-sités, il sera alors impossible deles remplacer d'un coup. Alorsque le taux de profs agés demoins de 35 ans était de 35% en1973, il tombera à 9% dans 3ans si des correctifs ne sont pasimmédiatement apportés .

Mais encore ici, les subven-tions fédérales et provincialespermettent d'abordl'engagement de profs dans lessecteurs de pointe . Le MEQ ac-corde dans son nouveau cadrede financement un budgetspécial de $30 millions sur 4 anspour développer les équipes derecherche en biotechnologie etinformatique entre autres .Universalise

La question dudes universités se

directement liée à l'orientationde l'enseignement . Les univer-sités étant autonomes au niveaupédagogique, le gouvernementne peut pas, comme il l'a faitdans les cégeps avec le REC, in-staurer lui-même des contre-réformes au niveau del'orientation académique . Maiscomme il contrôle les budgets, ila établi une véritable politiqued'étouffement avant d'arriveravec ses alléchants "budgetsspéciaux" .

Il va sans dire que cette politi-que gouvernementale de subor-donner l'enseignement univer-sitaire aux besoins plus précisdes entreprises et de les mettreà la remorque du viragetechnologique attaque directe-

financement ment la vocation "universalis"trouve donc des universités .

r

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universités reçoivent 3,4% dece budget . Cette part estd'ailleurs en décroissance ; elle

Page 12: le québec...le québec ÉTUDIANT VOL.8 NO.1 SEPTEMBRE 1984 Journal de l'association nationale des étudiants et étudiantes du Québec REFERENDUM NATIONAL DEL'ANEQ par Jean-Marie

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Page 12 - le québec ETUDIANT - Septembre 1984

par Céline Séguin, membredu comité-femmes del'ANEQ

L'Organisation des femmesdans l'ANEQ, c'est uneorganisation non-mixte qui apour but premier de défendre etpromouvoir les droits et intérêtsdes étudiantes . Les femmesmembres de l'ANEQ se sontdotées d'un telle analyseféministe dans le mouvementétudiant en général, mais aussi,afin que leur organisation na-tional, l'ANEQ, participe active-ment à la lutte contrel'oppression des femmes .

L'Organisation des femmes aun rôle multidimensionnel, ellepermet aux femmes de discuterentre elles de leurs conditionsde vie et d'études, de leurmilitantisme, de leurs reven-dications et des moyensd'actions qu'elles désirentprivilégier . De plus, elle pro-meut la présense effective desfemmes dans l'ANEQ, ellesuscite une analyse féministedes dossiers à l'étude, elles'assure que la question-femmes ne soit pas passée soussilence ou évaluée des luttes na-tionales .L'Organisation des femmes

dans l'ANEQ, c'est aussi un lieude réflexion où l'on poursuitl'étude de l'oppression desfemme, et ce, sous cesmultiples facettes, c'est-à-dire,tant dans notre société, quedans note propre organisation,l'ANEQ, où certains formes dediscrimation de d'oppressiontendent à se reproduire . C'estaussi un lieu autonome de for-mation et d'action qui voit àdéfinir ses priorités et à initierdes luttes sur les revendicationsspécifiques des femmes .

Cette année, le comité-femmes entend continuer sontravail d'information, de sen-sibilisation et d'interventionauprès de la communauté étu-diante, et entend mettre del'avant des perspectives et dessolutions alternatives dans lebut d'améliorer globalement lesconditions de vie et d'études del'ensemble des étudiantes . Telque voté lors du dernier forumdes femmes, le comité-femmestravaillera à consolider sesassises locales, et ce danschacune des institutions mem-bres de l'ANEQ, de plus lecomité-femmes augmentera saprésence et sa visibilité :

a) en entreprenant unetournée nationale, faisant ainsiconnaître ce qu'estl'Organisation des femmes, sonfonctionnement, son rôle, ainsique les revendications issuesdes différents forums(prêts-bourses, pédagogie,

L'organisation des femmes dans l'ANEQ: son rôle, ses priorités

avortement, garderies . . .)b) en utilisant de façon con-

tinue les médias étudiants afinde favoriser la diffusion del'information sur l'Organisationdes femmes (compte-rendus,activités . . .) et sur les revendica-tions liées aux conditions de vieet d'études des femmes(harcèlement sexuel et viol, sex-isme dans l'Education, ghet-toisation, chômage, etc . . .)

c) en se concentrant plus-particulièrement sur le dossier"harcèlement sexuel et viol"(informations, publications debrochures, sondage, question-naire, moyens d'actiondivers . ..,)

De plus, le dernier Congrèsde l'ANEQ ayant adoptéplusieurs propositions concer-nant les femmes (guidepédagogique, brochure sur lesconditions de vie et d'étudesdes femmes, colloques, Con-grès spécial), le comité-femmes

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gentend participer à l'élaborationde ces projets en faisantdiverses recommandations eten collaborant avec les mem-bres du Conceil Central oul'équipe de travail qui en aura laresponsabilité . L'expertise duComité-femmes et/ou desmilitantes de l'Organisation desfemmes s'avérant primordial surl'ensemble des questions quitouchent spécifiquement lesfemmes à l'ANEQ .en outre, le comité-femme

aura pour tâche de préparer leprochain Forum des Femmes etde faire en sorte que les par-ticipantes y soient le plus nom-breuses possible . Comme on levoit, ce n'est pas le travail quimanque! Toutes les étudiantesintéressées à militer activementau sein de l'Organisationdesfemmes, à participer à descomités de travail ou simple-ment à assister aux réunions(nous en diffuserons les dates,heures et lieux régulièrement)seront les bienvenues . II est im-portant pour nous toutes étu-diantes de nous regrouper ausein de l'Organisation des fem-mes dans l'ANEQ . Notre

organisation est jeune maisensemble nous pourronsdévelopper des moyens pourpoursuivre avec succès la luttedes femmes, pour l'égalité, con-tre la discrimination et le sex-isme, contre l'oppression dontnous sommes victimes. Il estgrand temps que l'ANEQprenne en considération lasituation dramatique que viventles femmes en général, et lesétudiantes en particulier . Letemps n'est plus aux beauxprincipes et aux voeux pieux .

Par Manon Ann Blanchardmembre du conseil centralde l'ANEQ

Il nous apparais essentiel quecette année l'ANEQ priorise lesrevendications liées aux droitsfondamentaux des femmes et àleurs conditions de vie etd'études . La situationd'oppression et de discrimina-tion que vivent les femmes estmultiple : elles ne peuventdisposer librement de leurscorps, elles sont victimes deharcèlement sexuel, de viols,elles forment le 3/4 de la main-d'oeuvre à temps partiel, leurssalaires est inférieurs aux hom-mes, le chômage les touchentdurement, etc . . . Dans le do-maine de l'Éducation, elles sontconfinées dans des secteursghettos, elles ont moins accèsau régime de prêts et bourses,l'aide financière est inadéquatedans bien des cas, les réseauxde garderies sont insuffisants,les manuels scolaires sontbourrés de stéreotypes,l'orientation scolaire est sexiste,etc . . . et la liste est loin d'êtreclose . De plus, avec la crise ac-tuelle, les femme voient leursituation se détériorer de plusen plus, leurs gains et leurs ac-quis sont constamment remisen question .Dans un tels contexte,

l'ANEQ se doit de contribuer etde participer à la lutte que mè-nent les femmes .L'Organisation des femmesdans l'ANEQ, ses priorités, sesactions, son expertise, sontravail de conscientisation etd'information, sont essentiels,en ce sens qu'ils permettent defaire une place plus importanteaux femmes, à leurs revendica-tions et à leurs luttes, dans le

Dans l'ANEQ, cette année :place aux femmes!

Pour de plus amples informa-tions vous pouvez contacter lesmembres du Comité-femmesail : 849-1851 .

mouvement étudiant . L'ANEQ,par le passé, a en effet trop sou-vent évacué la dimensionféministe dans ses luttes et sesactions, elle en est souventresté aux positions de principes .Nous espérons qu'il en seraautrement à l'avenir .

A cet effet, le dernier Con-grès de l'ANEQ a adopté un bonnombre de propositions quitouchent spécifiquement lesfemmes, propositions dont laréalisation permettra, nousl'espérons, de faire progresserles débats sur la problématiqueféministe à l'ANEQ et dedéboucher sur des actions con-crètes concernant les condi-tions de vie et d'étude de fem-mes. Ces propositions sont deplusieurs ordres : brochure de-vant sortir dès la rentrée sur lanécessité d'intégrer uneanalysse féministe dans lescours, tenue de deux colloquesà la session prochaine regrou-pant les étudiantes des techni-ques infirmières et desecrétariat et abordant plusieursthèmes tels : ghettoisation, sex-isme dans l'Éducation, perspec-tives d'emploi, développementde la bureautique, stages,élimination et/ou modificationde certains programmes, rôledes associations étudiantes . . .,un Congrès Spécial sur les con-ditions de vie et d'études desfemmes qui se tiendra auc en-virons du 8 mars (le Comité-femmes ayant soulevé de justesobjections à ce qu'il se tienne lajournéé même du 8 mars), etenfin, publication d'un docu-ment synthèse sur les condi-tions d'oppression et dediscrimination que vivent lesfemmes .

Une équipe de travail a été

formé de mener à terme latotalité de ces projets . Bienentendu, cette équipe travaillerade concert avec le Comité-femmes, tenant compte de sesrecommendations afin que lecontenu des colloques,brochures, etc . . . soit, dans lamesure du possible, le plus con-forme aux aspirations et à lavolonté des femmes membresde l'ANEQ. De plus, ce comitéde travail organisera un travailde consultation auprès desdivers regroupements ouorganismes qui travaillent déjàsur ces questions afin de garan-tir le succès de la réalisation del'ensemble de ces projets .

La situation d'oppression etde discrimination que vivent lamoitié des membres de l'ANEQse doit de se voir accorder toutel'attention à laquelle elle a droit .Sans vouloir prétendre résoudrel'ensemble des problèmes liéesaux conditions de vie etd'études des femmes, du moinstenterons-nous cette année deles aborder et d'en débattre leplus largement possible afinqu'ultérieurement, des luttespuissent être menées etgagnées sur ce terrain . Lesrevendications des femmesdevront faire partie intégrantedes plate-formes de revendica-tions plus globales de l'ANEQ etla lutte des femmes devra pren-dre la place importante qui luirevient dans les luttes que mè-nent le mouvement étudiant engénéral et l'ANEQ en particulier!