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Le Regard Libre | Mai 2016 | N° 16 1 L E R EGARD L IBRE Journal d’opinion réalisé par des étudiants depuis 2014 Mai 2016 | N° 16 | www.leregardlibre.com Entretien avec Cédric Jossen p. 6 02 | L’éditorial et l’image du mois 03 | L’entretien : Le récit de Sion par son président 05 | Littérature : Dé- règlements de contes 08 | Economie : On ira tous au paradis… fiscal 11 | Musique : Un dialogue amoureux en chansons 12 | Forum : Libéralisme et christianisme 16 | Citations Le président de Sion, M. Marcel Maurer, a écrit un ouvrage sur sa ville en collaboration avec le photographe Claude Coeudevez. Entretien – Page 3 Le Regard Libre défend une société libérale, humaniste et républicaine et a comme principal objectif de promouvoir la culture et le débat d’idées. Nous sortons un numéro au début de chaque mois. Pour vous abonner à nos éditions papier (100.- CHF / an), veuillez nous envoyer un courriel à l’adresse [email protected]. Suivez votre journal mensuel sur notre page Facebook Visitez le site Web du Regard Libre www.leregardlibre.com

LE REGARD LIBRE · 2016. 5. 3. · photographe Claude Coeudevez. Entretien – Page 3 Le Regard Libre défend une société libérale, humaniste et républicaine et a comme principal

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Le Regard Libre | Mai 2016 | N° 16 1

LE REGARD LIBRE Journal d’opinion réalisé par des étudiants depuis 2014  

Mai 2016 | N° 16 | www.leregardlibre.com Entretien avec Cédric Jossen p. 6

   

02 | L’éditorial et l’image du mois

03 | L’entretien : Le récit de Sion par son président

05 | Littérature : Dé-règlements de contes

08 | Economie : On ira tous au paradis… fiscal

11 | Musique : Un dialogue amoureux en chansons

12 | Forum : Libéralisme et christianisme

16 | Citations

Le président de Sion, M. Marcel Maurer, a écrit un ouvrage sur sa ville en collaboration avec le photographe Claude Coeudevez. Entretien – Page 3

Le Regard Libre défend une société libérale, humaniste et républicaine et a comme principal objectif de promouvoir la culture et le débat d’idées. Nous sortons un numéro au début de chaque mois. Pour vous abonner à nos éditions papier (100.- CHF / an), veuillez nous envoyer un courriel à l’adresse [email protected]. Suivez votre journal mensuel sur notre page Facebook

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Le Regard Libre | Mai 2016 | N° 16 2

02 L’ÉDITORIAL  

 

JONAS FOLLONIER – Rédacteur en chef  

La fin des fins Écrire à l’auteur : [email protected]

Il est dans l’air du temps une tentation utilitariste. Au mauvais sens du terme, celui qui fait qu’en Suisse le domaine de l’éducation ne constitue pas un ministère à lui tout seul, mais une partie du département de l’économie ; que les universités, de plus en plus, se professionnalisent. Cela importe peu que cette idéologie imprègne nos dirigeants actuels ; au moins, notre chômage se porte bien. Mais la population elle-même ne raisonne plus qu’en termes de moyens !

Aux fêtes de famille, il ne faut plus entendre : « pourquoi es-tu en droit à l’université ? », mais « pour quoi es-tu en droit à l’université ? ». Quand quelqu’un vous demande « c’était bien cet apéro ? », par « bien » il ne faut pas comprendre que vous avez passé un bon moment en soi, que boire des coups et discuter participent directement de votre bonheur : non, la personne voulait savoir si vous avez pu établir suffisamment de relationship ! Toujours le travail en arrière-plan…

Vous l’aurez compris : je plaide ici pour un retour des fins en soi, pour un retour de l’émerveillement également, pour un retour de l’appréciation des choses de la vie, aussi simples et inutiles soient-elles – ce qui est inutile est souvent d’autant plus beau. Comment maintenir l’étude du latin si les directeurs d’école ne savent pas quel plaisir on peut avoir à traduire les vers d’Ovide, s’ils ne (re)connaissent pas les apports et le prix de l’inutilité ?

Gardons-nous cependant d’imputer ces dérives au capitalisme. La tendance intellectuelle du mo-ment, nous devons l’expliquer non pas par un système économique (qui est d’ailleurs le plus juste qui soit), mais par des choix politiques et philosophiques : la fin des fins n’est que le résultat de la fin de l’humanisme. Nous avons tué le passé et même le présent pour ne regarder que le futur.

Le repas annuel du Regard Libre (de g. à d. : Jonas Follonier, Elias Jutzet, Lucas Haussener, Loris Musumeci et Nicolas Jutzet)

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Le Regard Libre | Mai 2016 | N° 16 3

03 L’ENTRETIEN  

 

Rencontre avec MARCEL MAURER  

Le récit de Sion par son président

Des propos recueillis par Jonas Follonier

M. Marcel Maurer est le président de Sion depuis janvier 2009. Il finira son mandat en fin d’année 2016 et a déjà annoncé qu’il ne se représenterait pas. Il y aurait beaucoup à dire sur son bilan très positif, mais c’est pour son livre « Sion… La Vie » paru en décembre 2015 que Monsieur Maurer nous a aimablement reçus dans son bureau.

Tout d’abord, d’où est née l ’idée de réaliser un ouvrage sur Sion ?

Cela fait longtemps que l’idée me trotte dans la tête. Sion est une belle ville, do-tée de bons photographes, et il se trouve que j’aime écrire. Quand j’étais plus jeune, j’écrivais déjà dans des petites re-vues par exemple. Je prévoyais d’écrire quelque chose à la retraite. Il y a eu en-suite la rencontre avec Claude Coeude-vez, et l’aventure est donc arrivée plus vite que prévu.

Comment avez-vous collaboré avec ce photographe ? Quelle a été la démarche ?

Tout est parti de Sion21, magazine de la Ville de Sion dans le cadre duquel notre archiviste a contacté Claude Coeudevez pour faire des photos de la ville. Ce que j’ai aimé chez lui, c’est que ses clichés ne sont pas des cartes postales, il y a tou-jours cette idée de vie dans la ville. J’ai alors eu l’idée de travailler avec lui pour un projet artistique, qui au départ était modeste.

J’ai commencé par mettre par écrit une description des endroits de la ville qui avaient un rapport avec ma vie. Claude a ensuite réalisé environ 1000 photogra-phies de ces lieux. Un groupe de travail a été formé autour de Patrice Tschopp, archiviste municipal, Françoise Berclaz-Zermatten, directrice de la librairie La Liseuse, Claude Coeudevez et moi.

Nous nous sommes réunis les dimanches soirs pour des séances très structurées. Cela a duré quelques mois. Claude nous soumettait des photographies par séries de vingt et nous devions en sélectionner pour le livre. Pour qu’une photo soit choisie, il fallait que les quatre per-sonnes soient unanimes. Nous n’avons pas eu de problème car nous étions assez d’accord.

Enfin, j’ai écrit des textes par rapport aux images retenues. Ces textes étaient d’abord plus longs : je les ai ensuite épurés en collaboration avec La Liseuse. Mon idée a été d’effacer ma personne dans les textes mais de la suggérer dans les images. – Suite de l’entretien p. 4

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Le Regard Libre | Mai 2016 | N° 16 4

04 L’ENTRETIEN  

La langue française a-t-elle une importance particulière pour vous ?

Oui, totalement. Au cycle d’orientation, j’avais reçu un prix de français et j’ai eu une excellente note à la dissertation de maturité au collège. Au moment de mes études supérieures, quand je voyageais en train entre Zürich et Sion, j’ai lu beaucoup de classiques, dont A la recherche du temps perdu de Proust – en somme, tout ce qui m’avait été proposé au cours de littérature. Ainsi, bien que je sois un scientifique – j’étais ingénieur et professeur de physique – la lecture constitue une grande partie de mon temps libre. Il peut aussi être question de livres de cuisine. Les livres sont des objets magnifiques qui nous éloignent du tintamarre et du quotidien.

L’écriture laisse une trace à l’histoire et elle est bien sûr liée à la lecture. Il y a un jeu très subtil entre l’écriture et la lecture. L’aventure de l’écriture est riche car elle nous permet de nous poser beau-coup de questions. Mon but premier est de faire passer des émotions, et je crois que c’est le but de la littérature en général. Avec Sion… La Vie, les gens viennent me raconter leurs histoires par rapport aux images qui les concernent : le livre a donc une seconde vie. C’est la vie après le livre.

Ecrire ce livre sur Sion, était-ce une manière de terminer de ma-nière artistique votre présidence ?

Ce n’était pas du tout mon intention. Il s’agit d’une démarche totalement sépa-rée de mon projet politique, elle est tota-

lement personnelle. D’ailleurs, ce n’était vraiment pas le meilleur moment en termes de disponibilité, mais l’amitié qui s’est installée entre Claude et moi a pré-cipité les choses. Mon langage dans ce livre n’est pas politique. Nous voulions transcrire des émotions face à la ville de Sion car nous sommes les quatre des amoureux de la capitale valaisanne. Mon but consistait aussi à aiguiser le regard des Sédunois et des visiteurs.

A plusieurs reprises, vous citez de grands chanteurs francophones, Brel et Nougaro notamment. La chanson française, est-ce une autre de vos facettes ?

Oui, il se trouve que je gratte la guitare chez moi. Je possède un certain nombre d’instruments à cordes et j’ai vraiment beaucoup de plaisir en arrivant à la maison de me saisir d’une des 150 parti-tions de Georges Brassens et de jouer le morceau. Dans la chanson française, la musique et les textes me parlent. Ce sont des chansons qui restent. Elles m’inspirent beaucoup.

Après votre présidence, va-t-on plus entendre parler du poète Marcel Maurer que du politicien ?

Je n’ai pas comme objectif qu’on parle de moi. Mais vous avez raison, je pense que l’envie de communiquer des émotions va sûrement ressortir d’une manière ou d’une autre. Ma vie aujourd’hui est très disciplinée ; je ressens un grand besoin de liberté, de fantaisie et de créativité.

Merci beaucoup de votre disponibi-lité.

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Le Regard Libre | Mai 2016 | N° 16 5

05 LITTÉRATURE  

 

LORIS S. MUSUMECI – Promenades théâtrales (3/6)  

Dérèglements de contes Le troisième épisode de notre série sur l’art théâtral

« LE BARDE. Si j’abonde dans le sens de Javotte, certains d’entre vous veulent que les contes changent et d’autres non ? » […] « LE BARDE. On pourrait combiner les deux. On garde les mêmes histoires pour que la tradition soit maintenue. Et en contrepartie vous vous échangez les costumes et les rôles. Comme ça, ceux qui veulent changer, vont pouvoir vivre des aventures qui ne sont pas les leurs et ceux qui ne veulent pas changer vont se retrouver avec des histoires qui perpétuent la tradition. Et les générations à venir vont continuer à lire les contes de fées qu’on a toujours lus ! »

Loin des enjeux vitaux et graves d’une tragédie, nous passons à la légèreté d’une comédie inédite : Dérèglements de Contes à Pergrimland. Cette pièce a été écrite dernièrement par Cédric Jossen, un valaisan passionné de théâtre, qui, peu à peu, est en train de devenir un véritable professionnel. Quatre représentations sillonnèrent le Valais entre février et mars de cette année à la plus grande joie du public qui ne manqua pas de passer un beau moment de rires et de divertissement.

La pièce, comme son titre l’indique, dérègle des contes en réglant les comptes de la sacro-sainte tradition des intouchables histoires à raconter sans jamais changer une virgule. Monsieur Jossen nous emmène dans un délire de parodies virant aux caricatures de société, qui illustrent combien les contes peuvent être tout à fait d’actualité.

Le rideau s’ouvre sur un salon où le lecteur, désirant savourer de doux et envoûtants contes éternels, pose un grand livre sur ses genoux. Il se trouvera cependant, toute la pièce durant, bien confus de l’attitude des personnages se révoltant contre leur propre histoire ; ceux-ci se disputent également dans une lutte entre les progressistes qui veulent rejeter leur tradition et les conservateurs qui sont prêts à tout pour garder leur conte tel quel. Ainsi, les différentes trames s’entremêlent et se dégradent au plus grand désespoir du barde, ce fidèle conteur qui cherche à les livrer dignement.

Pour en connaître davantage sur l’auteur ainsi que sur sa pièce, nous l’avons rencontré le mois dernier. Cédric Jossen se présente et nous livre ses pensées. – Entretien p. 6

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Le Regard Libre | Mai 2016 | N° 16 6

06 LITTÉRATURE  

Entretien avec Cédric Jossen Metteur en scène et auteur de « Dérèglements de Contes à Pergrimland »

Vous êtes père de famille, guide au Musée d’Histoire du Valais à Sion, mais également homme de théâtre depuis quelque temps. Qu’est-ce qui vous a poussé à pé-nétrer le monde de l ’art drama-tique et aller jusqu’à écrire des pièces ? Depuis mon plus jeune âge, j’amusais la galerie dans ma famille ainsi qu’à l’école. Un jour, je me suis dit qu’il fallait que je me lance. C’était en 1993, à Courtelary, dans le Jura bernois, où j’habitais à l’époque. J’ai joué avec le groupe du Clos-Bernon. Mais c’est en 2007 que le virus m’a pris. Je jouai avec la troupe Malacuria l’adaptation de Carmen à Sion. Ce fut très intense comme expé-rience. Dès lors, tout est allé très vite. La mise en scène commença à m’intéres-ser. C’est d’abord la troupe de Salins qui m’a demandé ; puis celle de Lens, les Toc’Art, ensuite celle de St.-Léonard, les Arlequins, et enfin celle du Val d’Anni-viers, Les Compagnons de la Navizence. Aujourd’hui, je continue à mettre en scène les pièces des trois premières troupes. J’ai également moi-même créé une compagnie, la Compagnie Catharsis. Sinon, j’ai suivi une formation en drama-turgie à l’Université de Lausanne et à La Manufacture. C’est en faisant tout cela que je me suis senti toujours plus poussé vers le théâtre ; toutes ces expé-riences, mais également la rencontre de personnes motivées à jouer du théâtre, à se produire sur scène. Mon envie est de

leur donner la possibilité de le faire, de prendre du plaisir et d’en donner.

Dérèglements de Contes à Per-grimland semble émerger d’une profonde réflexion quant au sens des contes pour enfants. Quels furent l ’élan ainsi que la princi-pale source d’inspiration pour l ’écriture de cette comédie ?

Lors de ma formation en dramaturgie, justement, nous avions beaucoup tra-vaillé sur les contes, et surtout sur la fa-çon de les aborder autrement. J’ai eu beaucoup de plaisir à le faire. Ensuite, c’est parce que cette année, il y avait beaucoup de personnes dans la troupe de Salins qui voulaient jouer. Je ne suis pas très emballé par les comédies contempo-raines où il y a beaucoup de comédiens ; donc, comme rien ne m’inspirait, je me suis dit qu’il fallait écrire quelque chose. J’ai alors demandé à tout le monde quels étaient leurs contes préférés. En fonction des retours, j’en ai choisis six. Puis, du-rant plusieurs semaines nous nous sommes retrouvés pour échanger des idées, tout en suivant une ligne direc-trice. Ensuite, pendant deux mois, je me suis inspiré de ces idées pour écrire la pièce. J’avais envie, par ce biais, de mon-trer et aux comédiens et aux spectateurs que l’on peut modifier les contes comme on en a envie. De plus, je suis également conteur : forcément, les contes me parlent particulièrement. Mais ce qui m’intéresse avant tout c’est de – Suite p. 7

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Le Regard Libre | Mai 2016 | N° 16 7

07 LITTÉRATURE  

casser l’idée reçue que les contes sont exclusivement pour les enfants. En fait, je ne raconte pratiquement jamais pour des enfants, plutôt uniquement pour des adultes. Et j’aimerais vraiment que cette notion disparaisse afin que les adultes se laissent à nouveau prendre au jeu. Dé-règlements de Contes à Pergrimland, c’était un moyen d’aller dans cette di-rection.

Le cœur de cette comédie paraît toucher à la question de la tradi-tion ; « parce que la tradition, c ’est la tradition » proclame l ’un des personnages. Doit-on modifier et adapter les contes selon les époques ? Ou ne vaudrait-il pas mieux maintenir l ’histoire telle qu’elle fut et la transmettre fidè-lement ? En somme, défendez-vous plutôt une conservation ou une progression dans le domaine litté-raire et artistique ?

Dans la pièce, il y a les deux points de vue. C’est aussi un peu ma vision des choses. Pour un enfant, il faut raconter l’histoire et toujours la même ! Parce que sans cela, on se fait réprimander… Et c’est normal, il faut avoir un monde régulier et rassurant qui vous entoure. Quand on grandit, on peut laisser plus libre cours à son imagination. Par exemple : pourquoi la mère du petit cha-peron rouge envoie-t-elle sa fille dans la forêt sachant qu’elle va sûrement ren-contrer le loup ? Et là, cela devient intéressant… D’ailleurs, j’ai eu plusieurs retours de spectateurs adultes qui me disaient : « J’ai aimé retrouver le monde des contes et là, je les ai vus autrement

que quand j’étais enfant. J’ai remarqué qu’on pouvait imaginer plein de choses en fait ! » Du coup, je pense avoir réussi ma mission.

Quels sont vos projets pour vos futures réalisations théâtrales ?

J’en ai plein pour cette année et déjà aussi pour 2017. D’abord avec la troupe des Toc’Art de Lens, j’ai mis en scène une pièce qui s’intitule Les macarons à la neige, une pièce de Frédéric Crettaz, ce sera pour tout le mois de mai. Ensuite, dans la même idée, avec les jeunes de l’Art Bacouni de Vex, une adaptation de Deux Persans à Paris de Montesquieu, pour début juin. En septembre, je mettrai en scène Cuisine et dépendance, une pièce de Pierre Dacri et Agnès Jaoui, avec ma compagnie, la Compagnie Catharsis. Au mois d’oc-tobre, il y aura la prochaine pièce des Arlequins de St.-Léonard. Je mettrai en scène Sexe et jalousie, une comédie de Marc Camoletti, un maître en ce genre. En novembre, à nouveau avec la Compa-gnie Catharsis, je mettrai en scène et je jouerai une très belle pièce qui s’intitule Pierre et fils, une comédie touchante et drôle, jouée à deux avec mon ami Patrick Goethier. Donc, mon agenda 2016 est bien chargé. Et pour l’été 2017, j’ai un très gros projet, une grande production à la Belle Usine de Fully. Il s’agit des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. Mais de cela, vous en saurez plus dans quelque temps !

Des propos recueillis par Loris S. Musumeci [email protected]

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Le Regard Libre | Mai 2016 | N° 16 8

08 ECONOMIE  

 

Une analyse de NICOLAS JUTZET On ira tous au para-dis… fiscal

Le métier de journaliste fait partie des métiers les plus importants dans un monde qui se veut libre. Il lui incombe d’informer son prochain, de relayer des faits au grand public, bref de témoigner de la vie de la cité, soit une tâche cruciale, qui représente une responsabilité non négligeable. Pour être crédible, le journaliste doit faire preuve d’une honnêteté intellectuelle à toute épreuve rigoureuse. Car finalement, c’est l’ensemble de la presse qui en pâtit quand une brebis galeuse s’égare sur le chemin du mensonge, de la propagande. Et c’est là que commence mon reproche. Revenons sur le scandale des « panama papers ».

Les « panama papers » Cette affaire, vendue comme le scoop du siècle, est une vaste fumisterie. C’est tout au plus une nouvelle occasion pour le grand public, dans un élan cathar-tique abject, de cracher sa haine du pos-sédant. L’affaire est chapeautée par l’or-ganisation des journalistes d’investiga-tion (ICIJ) qui, aidée par un « lanceur d’alerte », a eu accès à 11,5 millions de documents confidentiels d’un cabinet pa-naméen. L’ICIJ qui se donne pour but de « dévoiler les abus de pouvoir, la corrup-tion et les manquements au devoir des institutions publiques ou privées, dans le but de les pousser à agir avec honnê-teté, intégrité, responsabilité, afin de faire prévaloir l'intérêt public » fait donc ses révélations grâce à des données déro-bées. Ce qui n’émeut personne, ou du moins qu’une faible minorité du monde médiatique, très vite marginalisée. Soit. Revenons-en au sujet : le fait reproché à

ces personnes dont le nom est jeté en pâture, est de détenir, ou d’avoir détenu dans le passé, une société offshore (socié-té établie dans une juridiction qui offre des avantages fiscaux aux non-résidents en échange de frais annuels pour s’éta-blir chez eux). Mince, on a un deuxième problème : détenir une offshore n’est PAS illégal en soi. Ca l’est seulement si cette structure sert à faire de l’évasion (fraude) fiscale. Mais c’est tout à fait rè-glementaire pour de l’optimisation fis-cale. De fait, les médias, parfois qualifiés de « quatrième pouvoir » (en plus du pouvoir législatif, exécutif et judicaire), ont gravement manqué à leur devoir dans cette affaire. Faisant fi de la pré-somption d’innocence, ils ont livré des noms sans raison à une populace assoif-fée de sang. Jugés sur la place publique, ces horribles traîtres à la nation mérite-raient, à entendre la vindicte populaire, tout le malheur du monde. Car – Suite p. 9

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Le Regard Libre | Mai 2016 | N° 16 9

09 ECONOMIE  

pour le citoyen lambda, même l’optimi-sation fiscale, pourtant légale, semble inacceptable. Il a l’impression que ces personnalités ne participent point au « bien commun » que financerait l’impôt.

« L’optimisation fiscale, en plus d’être un droit, est un devoir ! Et si au lieu de stigmatiser les "paradis fiscaux", on se de-mandait pourquoi nous avons fait de nos pays de véritables enfers fiscaux ? »

L’impôt est un vol

On reproche donc non pas un comporte-ment « illégal », mais « immoral ». Un bel exemple de sophisme collectiviste. Je regrette que dans la croyance générale, présente dans les médias comme dans l’enseignement, l’impôt soit vu comme une chose foncièrement positive. Comme une dette envers la société. Alors que l’impôt est un vol, une spoliation, légiti-mée par le « besoin collectif », sur le dos de la propriété privée ! Frédéric Bastiat disait que « la spoliation est un principe de haine et de désordre, et si elle revêt une forme plus particulièrement odieuse, c'est surtout la forme légale ». De facto, l’optimisation fiscale, en plus d’être un droit, devient un devoir ! Et si au lieu de stigmatiser les « paradis fiscaux », on se demandait pourquoi nous avons fait de nos pays de véritables enfers fiscaux ? pourquoi nous avons étendu les tentacules de l’Etat au delà des pouvoirs régaliens ?

Fédéric Bastiat (fr.wikipedia.org)

Pendant que toute entreprise privée fonctionne grâce aux recettes reçues sous forme de donation ou de paiement échangé contre un service voulu, l’Etat obtient les siennes par la force (coerci-tion). Que ceux qui s’opposent à cette vi-sion répondent à Murray Rothbard : « Les apologistes de l'Etat soutiennent que l'impôt serait en fait volontaire. Il suffit, pour réfuter cette thèse, de se demander ce qui arriverait si les hommes de l'État renonçaient à l'imposi-tion et se contentaient de demander des contributions volontaires… ». Par ail-leurs, j’observe avec sarcasme l’ingénio-sité de mes concitoyens (de toutes condi-tions), au moment de remplir la déclara-tion d’impôt. Chacun cherche à payer le moins possible, mais aucun ne remet en cause le système. Le planisme a fait son œuvre, il a gagné. Il a annihilé toute révolte. – Suite p. 10

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Le Regard Libre | Mai 2016 | N° 16 10

10 ECONOMIE  

Au lieu de regretter cet état de fait, nous en avons fait une fatalité. Décrétant que seul l’Etat pouvait s’occuper de certaines tâches, nous en avons perdu la maîtrise. Et comme l’appétit vient en mangeant, l’Etat n’a cessé d’étendre son pouvoir. Dans cette spirale sans fin, « l'évasion fiscale préserve la liberté des citoyens en asphyxiant le budget de l'État. Ceux qui la pratiquent n'en profitent pas seule-ment eux-mêmes, ils rendent service à toute la collectivité en freinant la prolifé-ration des bureaucraties. » (Christian Michel). En oubliant que l’Etat ne pou-vait répondre que de manière insatisfai-sante à la demande du marché (vous et moi), nous lui avons, par paresse, aban-donné une partie de notre liberté indivi-duelle. En retirant du pouvoir à l’Etat, nous réduisons la part d’arbitraire. En rendant sa liberté au marché, nous lais-sons le consentement mutuel opérer.

Il est important de rappeler que, contrai-rement à ce que l'on pourrait croire, être

opposé à un financement étatique ne re-vient pas à être opposé à l'existence même de l'activité financée. Prenons l'exemple des prestations sociales. Mon opposition au financement étatique ne fait pas de moi un affreux sans-cœur qui souhaite voir mourir les gens miséreux dans les rues. Non, ma solution serait de retourner à la charité et à la libre asso-ciation (assurances) et de jeter aux ou-bliettes l’absurde solidarité obligatoire que nous connaissons actuellement.

Dans l’attente d’un hypothétique chan-gement de paradigme, et tant qu’en Suisse, il existera des prélèvements ab-surdes du type « impôts d’orientation » (tabacs, alcool, et peut-être bientôt sur le sucre), censés protéger les citoyens… d’eux mêmes, j’éprouverai une certaine compassion pour les contribuables en dé-licatesse avec le fisc. Et si au final, c’étaient eux les moins dangereux ?

Écrire à l’auteur : [email protected]

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Le Regard Libre | Mai 2016 | N° 16 11

 

11 MUSIQUE  

 

JONAS FOLLONIER – La richesse de la chanson française (4/6)  

Un dialogue amoureux en chansons

Pour continuer cette série sur la richesse de la chanson française, nous allons nous inté-resser à un dialogue amoureux pour le moins insolite, car musical et se réalisant en l’espace de six ans entre deux immenses personnages de la chanson française des années 70-78 : Michel Berger et Véronique Sanson.

Tout commence en 1975. A cette époque, Michel Berger n’avait qu’un seul véritable suc-cès personnel en poche, la chanson Ecoute la musique, pas si connue que ça d’ailleurs par le grand public (il faudra attendre La Groupie du pianiste en 1980 pour que Berger entre vraiment dans le patrimoine de la chanson). Cependant, le chanteur-philosophe venait de réaliser un grand succès en tant qu’auteur-compositeur avec la chanson La Déclara-tion d’amour interprétée par France Gall.

A partir de cette chanson relançant la carrière de la chanteuse, Michel Berger produira tous les disques de France Gall et l’épousera en juin 1976. Mais ce n’est pas la première chanteuse avec qui Michel Berger tissait des liens à la fois artistiques et amoureux. Vé-ronique Sanson avait été justement l’une d’entre elles, Michel Berger étant le producteur de ses deux premiers albums ainsi que son compagnon durant l’année 1972.

En 1975, donc, Michel Berger sort son album Que l’amour est bizarre. La septième chan-son de l’opus s’intitule Seras-tu là. « Et / Quand nos regrets / Viendront danser / Autour de nous / Nous rendre fous / Seras-tu là ? // Pour / Nos souvenirs / Et nos amours / Inou-bliables / Inconsolables / Seras-tu là ? » La chanson est adressée à… Véronique Sanson : la chanteuse virtuose, après un an de liaison, avait quitté Berger pour le musicien Ste-phen Stills, avec qui elle se marie et s’installe aux Etats-Unis en 1973.

Sanson prendra du temps pour répondre à la question de Michel Berger, « seras-tu là ? ». Mais au moins, la réponse est claire. En effet, en 1981 sort le titre Je serai là. « Je sais quand je vois ton image / Que je serai là / Il n'y aura plus de mirage / Je serai là // Je parle de toi / Comme si tu étais mort / Mais j'ai le son de ta voix / Qui tourne encore // […] Il nous restera la musique / Quand on sera vieux / Si tu veux. » Et son pardon ne s’arrête pas là, en témoigne le sublime titre Le Maudit (mais ta douleur efface ta faute). Site musical : www.jonasfollonier.com Écrire à l’auteur : [email protected]

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Le Regard Libre | Mai 2016 | N° 16 12

 

12 FORUM  

 

Une réflexion de SÉBASTIEN OREILLER

Libéralisme et chris-tianisme

Libéralisme et christianisme. Le lien peut de prime abord paraître étonnant. Cette doctrine, d’abord philosophique puis politique et économique, est intrinsèquement liée dans l’inconscient collectif à l’idée même de recherche du bien-être économique, si ce n’est, plus récemment, à celle même de prédation économique à l’encontre des plus faibles. Comment le libéralisme donc, pourrait-il s’apparenter au christianisme, alors qu’il est plus difficile à un riche d’entrer au royaume des cieux qu’à un chameau de passer par le trou d’une aiguille ? Si les deux courants sont apparentés, c’est parce qu’ils trouvent tous deux leur fondement dans l’individu, avec certaines limites toutefois.

L’individu face à Dieu. Le chrétien est fils de Dieu ; en tant que tel, le Seigneur l’appelle et l’aime d’une relation particulière. On sort donc de l’idée païenne, et spécialement romaine, d’une religion de la place publique, où seuls comptent les sacrifices rendus aux autels et où la foi n’a aucune importance. Le christianisme est une religion du cœur. En ce qui concerne l’individu face à la communauté, la relation est plus trouble. D’un côté, le Christ, comme Socrate, est victime d’un tribunal légitime ; il remet en question la loi de Moïse. Mais il rejette ceux qui le voient comme le roi des Juifs, refuse la révolte et

recommande de payer l’impôt à l’empereur. « Rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Une doctrine du respect des autorités qui tranche avec le libéralisme. De même Saint Paul prêchant aux esclaves l’obéissance à leur maître.

Le christianisme consacre donc la liberté de l’individu, mais aussi sa responsabilité par rapport à ses frères. « Qu’as-tu fait de ton frère ? » La liberté de l’individu n’est pas un égoïsme. Peut-être héritée de la pensée grecque, le chrétien a clairement une responsabilité par rapport à la communauté. Mais cette communauté est rarement celle des hommes, comme le rappelle la dichotomie rapidement introduite par Saint Augustin entre la cité de Dieu et celle du monde. – Suite p. 13

Saint Augustin (Source : www.jijel-archeo.123.fr)

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Le Regard Libre | Mai 2016 | N° 16 13

13 FORUM  

L’activité économique est source de débats. L’idée récurrente est que le chrétien doit porter du fruit ; de plus, comme dans la parabole des ouvriers de la onzième heure, le Christ affirme le droit de jouir de son bien comme on l’entend ; dans celle de l’économe infidèle, il conseille d’utiliser les richesses pour la bonne cause, même si ces richesses sont injustes. Mais il n’est pas question pour autant de se livrer à des activités économiques déviantes : les marchands du temple sont âprement fouettés pour leur rapacité. En bref, le chrétien peut acquérir des richesses mais ne peut pas en jouir ; tout cela a été longuement développé par Max Weber, plus spécialement pour le protestantisme. Partant de cette idée de responsabilité de l’individu par rapport à la communauté, il est patent que les optiques protestante et catholique diffèrent. En effet, tandis que la communauté ecclésiastique hiérarchisée disparaît dans le protestantisme au profit d’une société civile où il est plus facile d’utiliser sa fortune comme on le souhaite, le catholique, lui, garde une responsabilité avant tout par rapport à l’Eglise. Le libéralisme est donc un courant de tendance plutôt protestante, comme le montre d’ailleurs la séparation assez nette dans l’histoire de notre pays entre les conservateurs catholiques et les libéraux protestants. Tandis que les anglo-saxons, de culture protestante, agissent de manière presque indifférente par rapport à l’argent, le sujet reste tabou dans le catholicisme. Quand il fait fortune, le protestant thésaurise et utilise son argent comme il lui semble bon pour la communauté ; le catholique fera une aumône à sa paroisse, ou achètera une statue pour son église. Les pays latins sont donc plus dépensiers et ostentatoires, ce qui contribue peut-être à expliquer la différence de fortune entre les pays latins de l’Europe et les pays anglo-saxons et germaniques.

Le libéralisme partage donc avec le christianisme son souci de l’indépendance de l’individu et du respect de ses choix, tout en mettant en avant son rôle dans la communauté. Il est toutefois nécessaire de tracer une frontière nette entre ce que le libéralisme admet, au moins tacitement, et ce que le christianisme dénonce strictement : la prédation. Tandis que les effets parfois pervers de la mondialisation apparaissent souvent aux yeux des libéraux comme un mal nécessaire, sinon comme une expression de la volonté individuelle, le chrétien déplore les morts de la drogue, les femmes et les enfants qu’on réduit en esclavage pour assouvir des pulsions sexuelles. Et surtout, ce n’est pas en « permettant » qu’on résout le problème en effaçant la faute morale qui touche la population. Le chrétien se place toujours dans une optique de vérité et de recherche du juste, or il est évident que ce n’est pas en tolérant le vice que l’on résout le problème du vice, même si l’on peine à mettre les politiques en œuvre. L’argument selon lequel on devrait se priver de sanction morale sous prétexte que la prohibition n’a pas su porter ses fruits est irrecevable moralement. C’est la porte ouverte au relativisme et à la paresse politique. Les élus, qui agissent pour le bien du peuple doivent réfléchir à ce qu’ils lui mettent entre les mains, surtout quand il s’agit bien souvent des plus faibles et des plus démunis.

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14 DESSINS DE PRESSE  

 

L’actualité vue par ELIAS JUTZET

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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15 DESSINS DE PRESSE  

L’actualité vue par LUCAS HAUSSENER

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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« C’est à la cîme du particulier qu’éclôt le général. »  

Marcel Proust

« Je me suis toujours défendu de rien mettre de moi dans mes œuvres, et pourtant j’en ai mis beaucoup. J’ai toujours tâché de ne pas rapetisser l’Art à la sa-tisfaction d’une personnalité isolée. J’ai écrit des pages fort tendres sans amour, et des pages bouillantes, sans aucun feu dans le sang. – J’ai imaginé, je me suis ressouvenu et j’ai combiné. Ce que tu as lu n’est le souvenir de rien du tout. »

Gustave Flaubert

« Un beau livre aujourd’hui est un livre dérangeant mais qui dérange-t-il s’il est jugé déran-geant par la critique officielle ? […] Il n’y a maintenant rien de plus prisé que le scandale, rien de plus bourgeois que la bo-hème, rien de plus recherché que la transgression. »

Alain Finkielkraut

« A chaque passage de Charles Aznavour en Californie, je re-trouvais un peu de terroir. Nous partagions souvent un bon foie gras du Périgord. Vous n’imaginez pas le plaisir que j’ai pris à déguster un foie gras à 9'056 kilomètres de la France en compagnie d’Aznavour ! Charles est pour moi le chan-teur le plus doué pour chanter le quotidien. Moi je n’aime pas ça, parler de quelque chose qui recommence tous les jours. »

Michel Polnareff

16 CITATIONS  

« Y a-t-il quelque chose d’absolument utile sur cette terre et dans cette vie où nous sommes ? D’abord, il est très peu utile que nous soyons sur terre et que nous vivions. Je défie le plus savant de la bande de dire à quoi nous servons, si ce n’est à ne pas nous abonner au Constitutionnel ni à aucune espèce de journal quelconque. »

Théophile Gautier