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DESS Logistique Clémence d’Herbès
Le rôle de la logistique dans la gestion de crise
humanitaire : anticiper, prévoir, organiser et intervenir
Mémoire de Fin d’Etudes
Tuteur de Mémoire : Monsieur Ibrahim CHITOU
Avril 2007
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Remerciements
Je tiens à remercier :
Falvio, voltigeur logisticien chez MDM, qui m’a longuement entretenue sur la logistique de
l’ONG,
Monsieur Vergeron, ancien responsable logistique, et actuel responsable informatique
d’Atlas logistique,
Monsieur de Parceveaux, responsable logistique à l’Ordre de Malte et son assistante
logistique,
Le Général de Cacqueray, responsable logistique lors de nombreuses interventions au
Rwanda, Liban…,
Leurs réponses à mes questions et leurs témoignages m’ont permis d’enrichir ce mémoire.
L’expérience de professionnels sur le terrain étant toujours indispensable pour
comprendre l’importance des outils logistiques.
Egalement, je tiens à remercier Monsieur Chitou, Maître de conférence à l’Université Paris
XIII et Paris I, rapporteur à la Cour des Comptes, mon maître de mémoire pour sa
précieuse aide et son implication à la réalisation de ce mémoire.
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Plan détaillé
Remerciements 2
Introduction 6-11
I- Les contraintes spécifiques de la logistique humanitaire (pages 11- 44)
A- Contexte : définitions : logistique / logistique humanitaire 13-20
a. Définition logistique
b. Définition de la crise humanitaire
B- Contraintes propres à l’humanitaire 20-44
a. Les différentes dimensions de la logistique
� Temps
� Rapidité/Urgence
� Sécurité
b. Les contraintes matérielles
� Gestion des dons matériels
• Récolte de dons
• Dons financiers
• Financement Marketing
� Gestion des hommes
• Les équipes opérationnelles
• L’envoi des équipes en urgence
� Les différentes facettes du transport
• Expédition et empaquetage
• Choix du transport
• Distribution
• Stock des dons
• Réception
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• Approvisionnement des marchandises
c. Les contextes d’interventions de la logistique humanitaire
� Les militaires
� Les ONG/Militaires
� Autorités locales
d. Les situations de crises : origines et urgence
II- Processus de modernisation de la logistique humanitaire (pages 47-64)
A- Des outils adoptés par l’humanitaire 48-56
a. Moyen d’anticipation nécessaire
• Prévention des risques
• Limites de la prévention
b. Coordination ONG
c. Informatique
d. Traçabilité
B- Des outils qui permettent un moindre coût 56-64
a. Externalisation
• Achats
• Stocks urgence
b. Achats
c. Matériels
III- Cas concret de l’Ordre de Malte : son organisation interne, son mode de
fonctionnement, sa force, son réseau, sa rapidité d’intervention. (p65-80)
A- Présentation de l’œuvre 66-73
a. Historique
i. Ordre souverain et hospitalier
ii. Ordre Militaire et Religieux
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b. Organisation de l’Ordre de Malte
i. Ses activités
ii. Son réseau
iii. Son financement
iv. Les bénéficiaires de son aide
c. Ses moyens d’action
i. Mobilisation
ii. Achats et dons
iii. Ses centres de tris
B- Ses interventions en situation de crise 74-77
a. Coopération locale
b. Stockage
c. Transport
d. Réception
e. Moyens sanitaires, hygiéniques
EX : Tsunami, Liban…… 77-80
Conclusion 81-85 Annexes 86-94 Bibliographie 95
Introduction
L’action humanitaire a beaucoup fait parler d’elle ces derniers temps.
Avec le tsunami, toutes les populations se sont senties concernées et se sont
mobilisées en sa faveur. Que ce soit au sujet de guerres ou de cataclysmes, ou
encore lorsqu’il s’agit d’urgences de proximité, on ne peut plus passer à coté de
faits internationaux ou nationaux mentionnant l’aide humanitaire.
L’aide humanitaire est une forme de solidarité et de charité, destinée aux
populations pauvres, sinistrées ou à la merci des guerres. La logistique
humanitaire va œuvrer pour que les secours soient optimisés et que l’aide soit
apportée rapidement à un endroit donné afin de répondre le mieux possible aux
besoins sur place.
La logistique humanitaire n’a pas beaucoup de différences avec la
logistique des entreprises dans la mesure où les questions de temps, de
rapidité, de lieu sont pareillement prises au sérieux. Cependant, le critère qui
fait toute la différence est le critère de la vie humaine. Si la logistique pure veut
la rentabilité et la réduction de coûts pour une meilleure satisfaction du client, la
logistique humanitaire veut une meilleure optimisation des secours pour sauver
et soulager les vies humaines. De plus, le processus humanitaire évolue
souvent dans un contexte d’imprévus multiples, souvent dangereux, et dans
des délais beaucoup plus courts que dans une entreprise marchande.
Comment donc allier les méthodes de la logistique industrielle à
l’urgence humanitaire? Nous verrons alors que la logistique humanitaire est une
logistique de bon sens qui nécessite d’être opérationnelle et efficace
immédiatement sur le terrain. On n’apprend pas un métier dans l’humanitaire,
on offre son expérience et ses acquis qui pourront réduire les délais. En effet,
les exigences de l’humanitaire sont toujours les mêmes : réduire les coûts,
garantir une qualité des marchandises et des services, fournir les quantités
adéquates au bon endroit dans des délais les plus courts possibles.
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Les acteurs de l’action humanitaire sont très nombreux, on compte aussi
bien les ONG, que les Etats, les fondations, les gouvernements.
Nous nous intéresserons plus particulièrement aux ONG, forme
d’organisation illustrative de l’humanitaire.
En effet, le terme ONG englobe syndicats, scouts, partis politiques,
fédérations sportives, ou encore des ordres religieux. Utilisé dès 1946 par
l’ONU pour distinguer les structures issues de la société civile par opposition
aux Etats, le sigle Organisation Non Gouvernementale (ONG) regroupe donc
un très large panel de structures.
Philippe Ryfman, directeur du DESS Développement à la Sorbonne, a
tenté de définir les 5 éléments qui caractérisent les ONG :
- la notion d’association (le statut juridique en France d’ONG
n’existe pas ; les ONG sont régies, pour la plupart, par la loi de 1901),
- la position non étatique,
- la volonté de s’inscrire dans une démocratie participative,
- la solidarité,
- et enfin, le caractère transnational de leurs actions.
L’action humanitaire traditionnelle, développée pendant les guerres et à
la suite de cataclysmes naturels, s’est étendue aux actions de solidarité de
proximité. Les exclus des mégapoles, les malades atteints de pathologies
chroniques et invalidantes, les sans-papiers, les sans-domiciles, les sans droits,
mais aussi les enfants des rues et les femmes victimes de violences
domestiques : autant de personnes ou de populations vulnérables et fragiles,
qui relèvent de l’action humanitaire au cœur des pays riches et développés.
Humanitaire, le mot est à la mode. Depuis 1990 il connaît même un franc
succès. Repris par tout un chacun, du simple quidam aux plus hauts
représentants des Etats, il s’est insinué à tous les niveaux du discours, des
blagues de comptoir aux écrits philosophiques, politiques, militaires,
économiques, au point que ceux là même qui font de l’humanitaire leur
engagement ou leur profession sont aujourd’hui incapables d’en donner une
définition acceptable par tous.
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Depuis 1969, l’humanitaire met l’individu victime au centre du débat et
s’éloigne progressivement du militantisme politique avec la naissance des
« French Doctors ». Dès la fin des années 70, certains gouvernement
occidentaux intègrent humanitaire et droits de l’homme à leurs discours. C’est
très tôt le cas de Jimmy Carter mais aussi de François Mitterrand qui, en 1981,
à Mexico, déclare : « Il existe dans notre droit pénal un délit grave, celui de non
assistance à personne en danger. En droit international, la non assistance aux
peuples en danger n’est pas encore un délit. Mais c’est une faute morale et
politique qui a déjà coûté trop de morts et trop de douleurs à trop de peuples
abandonnés pour que nous acceptions à notre tour de la commettre ».
Au cours des années 80, l’humanitaire a envahi le champ de la politique
internationale. Les opérations de maintien de la paix de l’ONU et les
engagements militaires des grandes puissances dans les Balkans ou en Afrique
ont été de plus en plus étroitement associés au secours humanitaire. Le flot des
réfugiés et des personnes déplacées a augmenté de manière dramatique, au
point que les aides publiques affectées au développement et à l’assistance
humanitaire ont sensiblement augmentées, de même que le nombre des ONG
agissant dans ce domaine.
Les gouvernements occidentaux ont répondu par des activités caritatives
aux crises qui, par le passé, auraient été appréhendées en termes de stratégie
ou de développement économique. La définition de l’humanitaire a fait l’objet de
nouveaux débats éthiques et politiques, notamment parce que les
gouvernements l’ont utilisé comme leurre d’opinion, soutenant des actions de
secours dont les effets politiques pouvaient s’avérer contestables.
L’humanitaire s’impose au carrefour des principaux enjeux et
contradictions de la mondialisation. L’expansion planétaire des entreprises
multinationales (FMN) et des flux financiers, est associée aux bouleversements
des modes de production et à une croissance sans précédent des réseaux
d’échange et de communication grandissant entre groupes sociaux et entre
régions du monde. Les tragédies humanitaires traduisent, à des degrés divers,
une déficience des mécanismes de régulations internationaux.
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« Démêler les lignes d’un dispositif, dans chaque cas, c’est dresser une
carte, cartographier, arpenter des terres inconnues, et c’est ce qu’il (Foucault)
appelle « le travail sur le terrain ». Il faut installer les lignes mêmes, qui ne se
contentent pas de composer un dispositif, mais qui le traversent et l’entraînent,
du nord au sud, d’est en ouest ou en diagonale. »
L’action humanitaire ne peut donc plus être considérée uniquement
comme un ensemble d’institutions ayant pour but philanthropique de secourir
des victimes. Aujourd’hui, dans le contexte de la politique internationale, le
dispositif humanitaire est un vaste champ d’actions, ou nous trouvons des
institutions qui n’entrent en scène que de façon ponctuelle. L’humanitaire ne se
réduit pas uniquement aux relations entre ces institutions ; il est aussi
caractérisé par l’agencement d’une série de pratiques qui peuvent être un
discours dont la cohérence n’est pas précisément la spécificité, mais dont
l’utilité dépend de certaines circonstances.
Cependant, nous nous intéresserons qu’aux ONG qui agissent dans le
milieu humanitaire. L’Organisation Coordination Sud parle alors, plutôt, d’ASI,
(Associations de Solidarité Internationale). Nous n’adopterons toutefois pas ce
terme, car nous traiterons d’associations de solidarités, dont certaines ne sont
que nationales. Mais, dans les ONG humanitaires, là encore, différents types
sont à distinguer. Nous distinguerons alors deux sortes d’organisations, les
organisations agissant dans les situations d’urgence et les ONG travaillant pour
le développement. Le rôle de ces dernières est alors de s’implanter et de
permettre dans des situations difficiles un développement durable, via des
constructions et l’éducation de la population locale, ou via des implantations
d’activité, afin de développer la région.
Leurs actions ont lieu dans un environnement sans cesse mouvementé.
De plus, répondant à un appel d’urgence, elles n’ont, par définition, aucune
manière de prévoir ce qui va arriver. Certes nous verrons qu’en cas de guerre,
différents types de scénarios sont envisageables. Mais les ONG doivent être
toujours prêtes à réagir. Pour cela, elles vont développer de outils pour faciliter
leurs actions. Ajoutons à cela les contraintes diverses, comme des pressions
politiques, des manques de matériels, des terrains inaccessibles…
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Cependant, agir dans l’urgence ne signifie pas agir dans la précipitation
et dans l’improvisation. Bien au contraire, leurs actions étant de toutes façons
plus ou moins urgentes, pour s’adapter, les ONG nécessitent en amont une
organisation détaillée et préparée au moindre détail, voire à la perfection. Ainsi,
lorsque des sacs de riz ont été distribués dans une zone sensible, il ne faut pas
oublier que des transports les ont acheminés jusque dans cette zone, selon les
horaires à respecter, que des dons ont été collectés quelque part dans un pays,
qu’ils ont été regroupés et stockés, et qu’enfin, toute cette organisation a été
minutieusement préparée sûrement très loin du lieu de distribution, on
comprend que cette distribution n’a absolument rien à voir avec l’improvisation.
Certes, des événements imprévus ont lieu et, comme partout
l’imprévisible laisse de temps en temps place à l’improvisation. La logistique
dans l’humanitaire a donc une place des plus importantes et est sans cesse
présente.
Il est donc intéressant de se demander, dans cet environnement
complexe, quelles vont être les contraintes s’exerçant sur les actions
humanitaires, comment vont-elles peser sur la logistique, et enfin, quels seront
les outils pour arriver coûte que coûte à acheminer cette aide. Une chaîne
logistique humanitaire est elle optimisable ? Les outils les plus récents utilisés
dans l’entreprise, dans le privé, sont ils applicables en logistique humanitaire
dans des organisations n’ayant pas un budget conséquent ? Pour finir, nous
verrons le cas concret d’une ONG, l’Ordre de Malte, dans son organisation en
situation d’urgence. Cette ONG ne bénéficie pas de moyens énormes mais
arrive à poursuivre son but d’aide aux plus faibles. Nous verrons donc quels
sont les outils qu’elle utilise dans son action pour les situations d’urgence et de
long terme.
Pour répondre à ces questions, nous verrons dans une première partie
les contraintes spécifiques de la logistique humanitaire. Nous étudierons en
détail l’environnement de la logistique pure et de la logistique humanitaire ; de
plus, nous verrons comment la logistique fait face à toutes les questions de
temps, rapidité, financières… tout ce qui va permettre à celle-ci de s’organiser.
Dans une deuxième partie, nous pourrons voir les outils utilisés pour contrer
ces pressions, et voir comment ils ont été mis en place, et comment ils
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pourraient être améliorés, étudiant ainsi les moyens logistiques et les notions
les plus modernes du secteur privé. Enfin, dans une troisième partie, nous
étudierons le cas de l’Ordre de Malte dans son organisation et ses moyens.
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I ère Partie
Les contraintes spécifiques de la
logistique humanitaire
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La mise en place d’une chaîne d’approvisionnement exige la coopération
entre les donateurs, les agences humanitaires et les autorités locales. Chaque
partie se voit assigner un rôle et des taches spécifiques, et constitue un maillon
de la chaîne d’approvisionnement. Une chaîne n’étant jamais plus solide que le
plus faible de ses maillons, toutes les parties impliquées dans la logistique de
l’aide alimentaire ont une responsabilité égale en matière d’approvisionnement,
celui-ci devant permettre d’atteindre les objectifs fixés en termes de quantités et
de respect du calendrier des distributions prévues dans le programme d’aide
alimentaire
I- Contraintes spécifiques de l’action humanitaire
A. Contexte
a. Définition Logistique
La logistique, dans la définition officielle de la norme AFNOR (norme X
50-600), est une fonction "dont la finalité est la satisfaction des besoins
exprimés ou latents, aux meilleures conditions économiques pour l'entreprise et
pour un niveau de service déterminé. Les besoins sont de nature interne
(approvisionnement de biens et de services pour assurer le fonctionnement de
l'entreprise) ou externe (satisfaction des clients). La logistique fait appel à
plusieurs métiers et savoir-faire qui concourent à la gestion et à la maîtrise des
flux physiques et d'informations ainsi que des moyens". De nombreux
processus de l'entreprise impliquent donc des facettes logistiques, en particulier
la Chaîne Logistique qui va des fournisseurs aux clients.
De manière générale, la logistique désigne les moyens permettant de
faire concorder au moindre coût la délivrance d’un produit avec sa demande (en
un lieu donné, à un moment donné). Mais aujourd'hui, le terme s’attache plus
aux outils, aux méthodes, à la démarche, au management des flux de
produits... La logistique est un état d'esprit et comporte des moyens qui
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permettent à une entreprise de transférer son potentiel brut vers ses forces
vives.
La logistique est une fonction d’entreprise visant à organiser la circulation
des flux physiques et des flux d'informations qui s'y rattachent, tout en
minimisant les coûts de la chaîne d'approvisionnement, de production et de
distribution, et en maintenant un niveau élevé de qualité de services rendus aux
clients. La logistique intervient donc sur la gestion des produits semi-finis, sur
l’organisation de l’approvisionnement, sur une réflexion globale du système
productif et de distribution : on parle de « Supply chain management ». Le
périmètre d’action de la logistique s’est étendu, concomitamment à la prise
d’importance de ce domaine, parce qu’il s’agit d’un secteur crucial pour la
compétitivité des entreprises, tant au niveau de la satisfaction des besoins des
clients (délai notamment), que de la réduction des coûts, dans un contexte de
concurrence accrue par l’internationalisation des marchés, et par des exigences
clients élevées. C’est pour cela que la logistique s’est beaucoup développée
lors des dernières décennies : c’est un élément-clé de réussite des stratégies
d’entreprises, qui justifie le haut niveau décisionnel qu’ont atteint les directeurs
logistiques des grandes entreprises.
Les marchés sont de plus en plus ouverts. Les entreprises visent donc
un marché large, plutôt que de se restreindre à un marché local
Face à cette augmentation des distances entre zones de production et marchés
visé
Par la concurrence accrue, une meilleure satisfaction des souhaits des clients
(que vise la logistique) est nécessaire pour la pérennité et le développement
des entreprises
Les outils utilisés par la logistique :
En particulier, étudions la logique sous-jacente à l’implantation des
plates-formes, qui sont la manifestation la plus évidente de l’emprise de la
logistique sur le territoire. En effet, les flux de produits sur un marché de grande
taille nécessitent souvent de s’appuyer sur un centre intermédiaire, entre site de
production et clients. Les raisonnement décrits ci-dessous sont valables quel
que soit le degré d’externalisation de la logistique.
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L’existence de plates-formes dépend de l’organisation logistique, par
exemple du nombre de sites de production, qui lui-même peut dépendre de la
filière. Tout d’abord, le nombre de sites de production dépend des économies
d’échelle possibles dans le système productif, et du ratio entre les coûts des
matières premières et de leur transport (exemple des matières lourdes et peu
chères comme le sable, qui coûtent cher à transporter).
Ces sites de production sont situés selon la localisation des matières premières
(ou des fournisseurs), la localisation des clients, de la main d’œuvre qualifiée,
et en fonction du coût de la main d’œuvre, et de la desserte du site. Un faible
coût du transport rend moins pertinent les critères de proximité avec
fournisseurs et clients, surtout pour les produits chers.
Le transport est un maillon sensible de la chaîne logistique, de par les
ruptures de charge qu’il présente, et par les facteurs extérieurs pouvant jouer
(météo, accidents, congestion). Les différents modes de transport proposent
des solutions différentes en terme de prix, fiabilité, flexibilité, rapidité et
accessibilité ; que les entreprises doivent examiner pour choisir les modes de
transport d’approche et de distribution. Le site retenu d’implantation d’une plate-
forme doit alors être desservi par tous les modes de transport choisis.
Résumé :
La gestion de la chaîne logistique (GCL) (en anglais supply chain
management, SCM) consiste à améliorer la gestion des flux qui vont du
« fournisseur du fournisseur » jusqu'au « client du client ». Entre ces
partenaires, qui composent la chaîne logistique, circulent trois catégories de
flux :
• des flux de marchandises (qui vont de l'amont vers l'aval),
• des flux financiers (qui vont en sens inverse),
• des flux d'informations (qui vont dans les deux sens) :
o de l'amont vers l'aval : en suivant les flux physiques,
o de l'aval vers l'amont : remontée d'informations en provenance du
consommateur.
On notera que les flux financiers sont souvent électroniques (informations
gérées électroniquement), sauf lorsque le paiement est fait en espèces. Les
autres moyens de paiements (chèque, mandat, carte de crédit,...) entraînent
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des échanges d'informations électroniques (appelés EDI, Echange de Données
Informatisées) entre les banques du client et du fournisseur.
Gérer la chaîne logistique, c'est fluidifier les flux en optimisant autant que
possible les coûts. Les coûts sont principalement :
• les coûts de possession des stocks,
• les coûts d'acheminement,
• et les coûts de rupture.
Dans le processus d'optimisation globale de la chaîne logistique, on parle de
plus en plus de coût total de possession.
La gestion de la chaîne logistique est la partie de la logistique qui s'occupe des
flux et processus d'approvisionnement, vus comme un processus global.
b) Définition de la logistique Humanitaire
Le monde de l'humanitaire et de la solidarité internationale est en
mutation depuis une quinzaine d'années, il se structure et se professionnalise
de plus en plus et la seule bonne volonté ne suffit plus. Les organisations
humanitaires recherchent maintenant des professionnels et des spécialistes, et
les compétences et l'expérience passent avant les motivations et les diplômes.
L’humanitaire est un secteur d'activités regroupant des métiers de plus en plus
divers. Ainsi l'humanitaire n'est plus seulement médical mais s’ouvre
maintenant à des domaines variés comme l'éducation, la formation
professionnelle, l’économie, le droit, les sciences humaines, la logistique, l'eau,
l'agronomie, le développement durable, la gestion des ressources humaines, la
communication, le lobbying politique, la recherche de financements. Le tout
s'appuyant sur une logistique complexe.
L'aide humanitaire est une forme de solidarité ou de charité, généralement
destinée aux populations pauvres, sinistrées ou prises dans une guerre, qui
peut :
• répondre à des besoins divers (faim, santé, reconstruction après un
sinistre, éducation, protection des enfants, mise en place de réseaux
d'eau et de communication...). On distingue souvent à ce sujet l'aide
d'urgence de l'aide permanente.
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• prendre diverses formes (dons d'argent, envoi de marchandises et
équipements de première nécessité, envoi de personnels faisant des
interventions sur place).
• provenir de diverses sources :
o Les associations (laïques ou confessionnelles, voire idéologiques)
et les ONG humanitaires (dites aussi caritatives). Elles sont
financées soit sur fonds propres (cotisations des membres, dons,
opérations diverses...), soit par des subventions des municipalités,
des gouvernements, des organisations internationales ou tout
autre organisme qui souhaite soutenir l'action de ces ONG ou leur
confier certaines tâches.
La gestion d'opérations logistiques humanitaires en environnement
hostile est un exercice qui nécessite de la part de ceux qui y participent la
maîtrise de paramètres souvent aléatoires que nous allons tenter de présenter.
Il existe peu d'études sur ce sujet, si ce n'est quelques ouvrages destinés aux
agents des organisations internationales comme le HCR, l'UNICEF (Fonds des
Nations Unies pour l'enfance), le PAM (Programme Alimentaire Mondial), les
grandes ONG telles que le CICR (Comité International de la Croix Rouge), MSF
(Médecins Sans Frontières), CARE International, IRC (International Rescue
Commitee), etc.
Il faut d'abord préciser ce que l'on entend par opération logistique à
caractère humanitaire. L'action humanitaire, telle qu'on l'entend aujourd'hui,
tente d'améliorer la situation d'un groupe social qui se trouve momentanément
dans une situation d'urgence, ou durablement dans une situation ne lui
permettant d'assumer d'une façon autonome certains besoins fondamentaux
tels que l'alimentation, le logement, l'équipement sanitaire, l'accès aux soins de
santé, l'accès à l'eau potable, la protection de ses membres ou l'éducation de
ses enfants. Ce groupe, rendu vulnérable par des catastrophes naturelles
(sécheresse, tremblement de terre, explosion volcanique, cyclone, etc.) ou
provoquées par l'homme (guerre, persécutions politique, ethnique, religieuse,
ou sociale) nécessite pour sa survie une intervention extérieure. Celle-ci relève
normalement de la responsabilité de son gouvernement ou du gouvernement
du pays d'accueil quand il s'agit de réfugiés.
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Dans ce contexte, la "logistique humanitaire" sera l'ensemble des tâches
entreprises par un organisme mandaté, sur un territoire donné, pour lui
permettre de réaliser l'action humanitaire finale en faveur des populations en
péril. Une rupture de cet ensemble d'opérations délicates et difficiles, à la suite
de contraintes internes ou externes telles que nous en présenterons certaines
plus loin, peut compromettre la chaîne de vie qu'elles avaient permis de
maintenir ou de rétablir.
Ces interventions se déroulent inévitablement dans des circonstances
inhabituelles, voire même systématiquement inhabituelles, puisqu'il n'y aura
jamais deux situations semblables. La notion d'environnement hostile
s'applique donc parfaitement à notre approche.
De plus, la logistique humanitaire permet d'assurer les opérations
suivantes : achats et transport à l'étranger, déchargement rapide et admission
en franchise à l'arrivée, achats locaux, emmagasinage provisoire,
acheminement dans le pays, emmagasinage régional et distribution au point
d'arrivée, avec les vérifications voulues à chaque étape. 1
Mais qui sont les acteurs de l’action humanitaire ? On a souvent parlé des
ONG, mais qui sont elles et d’où viennent elles ?.
Ces associations concernent les Droits de l'Homme (Amnesty
International ou ATD Quart Monde), la lutte contre la faim (Action Contre la
Faim), la protection des enfants (World Vision), l'économie mondiale
(Mouvements alter mondialistes comme ATTAC), l'écologie (Les Amis de la
Terre ou la Fondation Nicolas Hulot) ou alors la protection de la nature (Sea
Shepherd Conservation Society ou WWF). Ces organisations sont en si grand
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nombre qu'elles couvrent tout le spectre politique, social et philosophique et
anthropologique, y compris parfois pour la défense d'intérêts très restreints,
voire parfois très peu altruistes.
Les ONG ont différents modes d'actions, ce qui conduit à les classer dans au
moins deux types :
• certaines sont avant tout des groupes de pression politique, comme par
exemple RENAF. Parmi celles-ci, un groupe non négligeable d'ONG n'a
pas de but humanitaire mais des ambitions idéologiques ou
commerciales. On y trouve des lobbys de toute nature, en particulier des
lobbys économiques et patronaux.
• d'autres, souvent dénommées ONG humanitaires, mettent en place des
programmes d'aides, éducatives ou caritatives par exemple. Les ONG de
ce dernier type se regroupent parfois en collectif humanitaire suivant leur
domaine d'intervention ou particularités, comme par exemple
Coordination Sud ou ASAH .
Depuis la fin des années 1990, on a assisté à une montée en puissance des
ONG : médiatisation des besoins, recours à l'humanitaire après des opérations
armées...
Les ONG disposent de plus en plus de compétences techniques, qui les
rendent crédibles et leur permettent d'être consultées et écoutées lors des
grandes réunions internationales.
Les ONG doivent répondre encore plus professionnellement que par le
passé. Certaines organisations françaises se sont un peu rapprochées du
système anglo-saxon (emploi salarié alors qu'avant le volontariat était la règle),
et se tournent vers des candidats qui présentent des connaissances
professionnelles dans différents secteurs. Il est devenu impératif, au moins pour
des ONG de taille moyenne à grande, de présenter une expérience
professionnelle avant de postuler.
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B- Contraintes propres à la Logistique humanitaire
a) les différentes dimensions de la logistique
� Dimension « temps »
Les missions d’urgence se substituent ponctuellement à un système de
santé brutalement anéanti par une catastrophe naturelle ou une guerre. Il s’agit
à la fois de soigner les blessures, physiques et psychiques, provoquées par le
drame et d’assurer à la population une continuité dans les soins jusque-là
couverts : accouchements, soins de santé primaire, traitements chroniques…
Ces activités sont souvent prolongées par une action de réhabilitation afin
de reconstruire et rééquiper les centres de soins détruits. « Nous mettons tout
en oeuvre pour soigner les victimes mais aussi pour permettre au système de
santé local de reprendre au plus vite son cours normal », explique Thomas
Durieux, responsable du desk urgence. Avant de préciser : « Nous veillons à
adapter nos prestations au niveau des soins avant la catastrophe. Car il ne
s’agit pas de créer des besoins auxquels le système de santé local sera
incapable de répondre par la suite. » Ainsi, au Kosovo, les volontaires ont pris
en charge un véritable service d’anesthésie-réanimation. Au Liberia, en
revanche, où le niveau médical est bien plus faible, les actions durant la guerre
se sont concentrées sur les blessures et les soins de santé primaire. Les
interventions d’urgence sont parfois suivies d’une mission de réhabilitation
destinée à élever progressivement le niveau médical, non plus en se
substituant aux équipes locales mais en les formant et en les associant pour
qu’elles soient capables, à terme, de maintenir les acquis sans soutien
extérieur.
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� Dimension « urgence, rapidité »2
Le terme même d’« urgence » revêt des réalités bien diverses et la gestion
des crises dépend avant tout de leurs natures. « Il faut bien séparer les
catastrophes naturelles des conflits armés », souligne Michel Brugière,
directeur général des missions à Médecins du Monde. « Quand il s’agit de
catastrophes naturelles, les décisions se prennent très vite, et très facilement,
au sein même de Médecins du Monde. En revanche, les conflits armés ne
démarrent pas du jour au lendemain, ils surviennent dans des situations de
crises latentes. Il nous faut donc évaluer le contexte et vérifier les conditions de
sécurité de notre personnel avant d’ouvrir une mission. » Dans les cas de
catastrophes naturelles, la mobilisation est donc immédiate grâce au desk
urgence, où 5 à 6 personnes sont en permanence d’astreinte et donc
mobilisables, et au service logistique, capable de fournir dans les 24 heures
suivant la catastrophe des kits de matériel. Médecins du Monde dispose d’un
stock de sécurité et soustraite auprès de Médecins sans Frontières l’achat de
matériel chirurgical, qui peut être transporté dans de très brefs délais grâce à
un réseau de compagnies aériennes spécialisées. « Malgré cette capacité à
intervenir très rapidement, des retards peuvent survenir, explique Michel
Brugière
Ce sont les situations les plus difficiles à gérer : « En moyenne, nous devons
être opérationnels en 24 à 48 heures et tout gérer en même temps : le montage
de notre outil de travail (tente clinique, tente pour stocker le matériel…),
l’organisation des tâches des expatriés, leurs logements, les moyens de
locomotion, les besoins quotidiens… »
� Dimension de « sécurité »
Dans une situation de conflit, les voltigeurs partent d’abord seuls. « Dans
ce type de contexte, le premier souci est la sécurité. Ce n’est qu’après
évaluation de la situation et mise en place de notre dispositif qu’une équipe
peut arriver », poursuit Michel Brugière, directeur général de Médecins du
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Monde. Cette première approche est d’autant plus importante que l’association
s’installe souvent dans des régions reculées ou à proximité des zones rebelles.
Falvio précise toutefois que « dans les pays où la guerre est installée, la notion
d’urgence est relative. S’il faut intervenir rapidement, il faut aussi être sûr de
durer. »
b) Les contraintes matérielles
� Gestion des dons matériels
• Récolte des dons
Les dons peuvent provenir de différentes personnes et organismes tels que
les personnes, les entreprises, l’Etat, …
La récolte de dons matériels est un élément très important. Les ONG l’utilisent
souvent lors de crise d’urgence ou bien de façon régulière pour des écoles, des
orphelinats qu’elles soutiennent.
La récolte de dons est assez difficile à gérer. Il y a deux critères : la demande
des ONG, très spécialisée (vêtements, riz, …) ou bien la réception de matériels
par des personnes. Celle est le plus dure à gérer dans le sens où elle nécessite
des lieux de stockage, des entrepôts, des modes de transport. C’est pour cela
que les organisations doivent cibler leurs besoins et les transmettre pour
pouvoir anticiper leurs moyens de stockage et d’approvisionnement.
Les Associations mettent en place différents types de récolte de dons.
Internet est un système assez pratique car les organisations peuvent décliner
les différents dons dont ils ont besoins. Elles mettent donc en place les moyens
qu’il faut pour les récupérer, les transporter et la surface qu’il faut pour les
stocker. De plus, un système de récolte de vêtements qui marche très bien est
celui de la récolte dans les immeubles. Un papier signalisant le passage de
différentes organisations telle que la Croix Rouge, demande aux habitants de
déposer des habits en état correct. Un camion passe donc dans les différents
halls pour les récupérer et les stocker.
Les ONG agissent différemment en urgence. Généralement, elles utilisent le
canal du marketing. Elles diffusent des appels radios, télévisions, et pour celles
qui n’ont pas les mêmes moyens, les mails. Pour le tsunami, les ONG ont reçu
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beaucoup de dons financiers grâce à ces appels sur tous les canaux de
diffusion.
• Dons financiers
Afin que les ONG puissent avoir les capacités suffisantes pour exercer, elles
ont besoin que la population et les Etats se mobilisent. Ce sont donc nous, les
particuliers, les entreprises et les Etats qui les finançons sous forme de dons
divers.
Les frais de fonctionnement ainsi que les moyens techniques sont financés
par des subventions des collectivités, des dons d’entreprises, de clubs-services
et de particuliers, ainsi que des participations de solidarité versées par les
associations distributrices. Par exemple : Afin de garantir une sécurité et une
hygiène optimum des denrées collectées, les Banques Alimentaires doivent
être équipées de matériels performants et doivent former leurs collaborateurs.
Tout cela représente de gros investissements. Par exemple, un camion
frigorifique coûte environ 35000 Euros, une chambre froide, 15000 Euros,... 3
• Financement Marketing : Sensibilisation et promotion :
Les campagnes consistent en un ensemble d’affichages accompagnés par
des annonces dans la presse écrite et éventuellement par la diffusion de clips.
Ce sont les moyens les plus voyants qu’utilisent les ONG humanitaires pour
faire connaître leurs actions, se faire connaître et interpeller le « public ».
Depuis quelques temps, faire connaître son action passe également par le
canal de documentaires télévisuels. Ces pratiques sont réservées aux grandes
ONG qui, disposant de moyens et d’un savoir suffisant, travaillent soit en
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tandem avec des agences extérieures, soit avec leur propre service
communication. Une dizaine en France ont un pouvoir effectif sur la
représentation médiatique des victimes.
Ces campagnes se divisent en deux grandes catégories : celles dont le but est
de sensibiliser sans autre fin explicite ; celles qui appellent à de dons et
répondent donc à des exigences de rentabilisation directe.
Financement par les particuliers :
Le terme don, demeure polysémique. Les dons classiques, à savoir
l'envoi d'une somme d'argent, sont les plus communs. Les donations
concernent le don de biens. Les legs concernent les dons effectués au travers
d'un testament. Les legs ne peuvent être fait qu'aux associations de
bienfaisance ou associations reconnues d'utilité publique.
Les dons permettent de bénéficier d'avantages fiscaux dans tous les pays ou
presque. La réduction d’impôt est égale à 75% des versements dans la limite
d’un plafond de 20% du revenu imposable.
De plus en plus de systèmes de dons en ligne apparaissent sur internet.
Financement par les entreprises :
Les entreprises financent de différentes façons, soit au travers de
fondations d'entreprise, soit par des dons financiers, ou encore par des dons en
nature.
La constitution d'une fondation d'entreprise (le terme " entreprise " est exigé par
la loi française !) ne concerne souvent que les entreprises les plus importantes.
Ces fondations d'entreprises, créés en France par une loi de 1990, sont en
théorie indépendantes juridiquement mais elles agissent généralement dans un
secteur qui correspond plus ou moins aux activités des sociétés qui les ont
créées (environnement pour la Fondation EDF, etc.).
Une entreprise peut mettre des fonds ou des biens à la disposition d'une ONG.
Elle peut le faire à titre gratuit, ce qui équivaut à du mécénat, ou bien lorsqu’elle
en tire une contrepartie, ce qui sera du partenariat.
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Le don en nature est une façon intéressante d'aider les associations pour une
entreprise. Certains secteurs ont d'ailleurs organisé ce type de soutien.
Certaines entreprises de l'industrie pharmaceutique ont ainsi créé un
organisme, Tulipe, chargé de centraliser les dons en médicament et de les
rediriger vers les ONG.
Pour l'entreprise, les dons sont souvent une façon de soigner leur
communication. Il convient donc d’être attentif aux conditions qui vous sont
posées concernant sa visibilité (logos, mention dans les documents de
l'association, …).
Avantages fiscaux pour les entreprises
En faisant un don aux Banques Alimentaires, associations d’intérêt
général, sans but lucratif, les entreprises ont droit à une réduction d’impôt égale
à 60% du montant du versement dans la limite d’un plafond de 5 % du chiffre
d’affaires.
Financement par les institutions :
Chaque pays occidental a un service chargé de coordonner et distribuer
son aide aux pays en voie de développement. La France a le Service de
l'Action Humanitaire (S.A.H.) et la Direction Générale de la Coopération
Internationale et du Développement (DG C.I.D.). Les Etats-Unis ont US AID.
Les Britanniques fonctionnent avec le DFID, etc.
Certains ministères, pour leurs domaines d'actions spécifiques, peuvent
octroyer des crédits aux associations.
Dans chaque pays d'intervention des ONG, les ambassades disposent de
crédits d'aide au développement. L'équipe d'une association sur place aura
donc intérêt à avoir de bons rapports avec les diplomates en poste dans le
pays. En plus d'une aide pécuniaire, les postes diplomatiques ont parfois
également la possibilité d'être d'une grande aide matérielle (obtention de visas
pour un membre du personnel local désirant se rendre au siège, utilisation de la
valise diplomatique, etc).
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Les ONG entretiennent des relations directes avec les représentants de
l’Etat français sur les questions de coopération internationale. Plusieurs lieux de
dialogue et de concertation ont été créés par les pouvoirs publics pour faciliter
ces échanges.
Le premier interlocuteur des ONG est fort logiquement le ministère des affaires
étrangères (MAE) et son ministère délégué à la coopération.
« Bruxelles a compensé la suspension de l'aide budgétaire par un
accroissement de l'aide humanitaire en augmentant ses contributions auprès
des ONG et par la mise en place d'un mécanisme international temporaire
(TIM). Élaboré par l'Union européenne pour contourner le gouvernement dirigé
par le mouvement islamiste Hamas, ce mécanisme permet de fournir du
matériel et de l'essence aux hôpitaux et de payer des allocations sociales aux
Palestiniens les plus démunis. De leur côté, les États-Unis ont augmenté leurs
contributions à l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens. »4
« Pour en revenir à la méthode, la perspective de renforcer l'action des
ambassades en amont sur la sélection des projets et la décision de
financement des ONG fait craindre, dans ce climat général, la perte de la
reconnaissance de la spécificité, de la complémentarité de l'action de nos ONG
et leur instrumentalisation progressive. Elle souhaite l'interroger sur les
motivations ou aléas qui ont présidé à cette tenue à l'écart et le lire sur les
conditions d'un maillage positif de l'action de l'ensemble des acteurs de la
coopération solidaire, ONG, collectivités locales. » 5
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� Gestion des Hommes
• Les équipes opérationnelles
Les volontaires :
La supply chain de l’humanitaire n’existerait pas si la dimension humaine
n’était pas présente, il faut des hommes et des femmes qui s’engagent afin
d’exercer à travers tous les maillons de cette chaîne.
De plus en plus de jeunes sont attirés par ce secteur. Partir à l’étranger et
exercer leurs formations au profit des plus faibles devient de plus en plus un
métier reconnu.
Cependant, le nombre de bénévoles est quand même assez faible et beaucoup
d’ONG manquent de moyens humains. Les volontaires sont indemnisés
modestement, ils ne bénéficient pas de retraite et se retrouvent souvent en
difficulté. C’est pourquoi, il est assez difficile de trouver des gens qui soient
prêts à partir à toute heure lorsque surgissent des crises à long terme ou à
court terme.
26 associations sont agréées par le ministère des Affaires étrangères pour
l'envoi de volontaires de solidarité internationale.
Au total, ce sont près de 2000 volontaires en poste chaque année qui
bénéficient du statut de volontaires sans frontières.
Action contre la Faim, c'est 112 salariés et 21 bénévoles qui travaillent
au siège de l’association, à Paris, ainsi que 288 expatriés en moyenne sur le
terrain. En collaboration avec le personnel national, ils réalisent de nombreux
programmes dans les domaines de la nutrition, de l’approvisionnement en eau,
de l’assainissement, de la santé et de la sécurité alimentaire, dans 18 pays.
Ces volontaires suivent un temps de formation intense qui leurs permets de se
retrouver dans des situations simulées. Cela leur apprend les réactions à avoir
et quelles mesures prendre en fonction de celles-ci. La Croix Rouge a crée
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l’ERU. Les équipes qui ont suivi les formations ont rapidement démontré leur
utilité en réduisant les délais d’intervention et en permettant d’améliorer la
qualité des opérations sur le terrain.
Les salariés :
A l’Ordre de Malte, les salariés sont au nombre de 624 en France et de
766 à l’étranger, la Croix Rouge, elle, s'appuie sur 16.000 salariés.
Ces salariés occupent les postes de l’administration, de la formation des
volontaires, de la gestion, etc. Ce sont des postes nécessaires pour le
déroulement de toute entreprise. Ils n’interviennent pas dans les urgences sur
le terrain, mais permettent le bon déroulement des actions.
Les cellules de repérage :
Quand il y a une guerre, les ONG peuvent être prévenues de deux
façons. D’une part, elles peuvent être prévenues par leurs propres équipes. En
effet, souvent les ONG sont des associations internationales et sont présents
dans beaucoup de pays. Elles possèdent donc un réseau d’information. Si une
équipe sur place prévient d’une crise imminente, une équipe restreinte est
envoyée pour évaluer les risques et demander les envois des aides
nécessaires au siège.
D’autres part, les ONG peuvent être prévenues par la presse, la lecture des
journaux reste un moyen essentiel pour s’informer.
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• L’envoi des équipes en urgence et leurs travaux sur place
Après que les volontaires ont reçus une formation spécifique, ils attendent
d’être envoyés en mission.
Lorsque la presse et que les cellules d’alerte internes préviennent d’une
catastrophe, les organismes prennent certaines dispositions.
Les équipes sont mobilisées après qu’une évaluation des moyens humains a
été faite.
L’équipe d’évaluation part la première afin de déterminer l’aide à
apporter. Elle va se renseigner sur les besoins en médicaments, bâtiments,
alimentaires, l’état des routes (très important car il faut pouvoir acheminer
l’aide…) etc. De plus, elle va prospecter et se renseigner sur les achats
possibles sur place, les structures dans lesquelles les équipes pourront
s’installer et baser leur stockage, etc.
Les équipes d’intervention sont constituées de personnes ayant des
capacités différentes afin de faire face aux différentes facettes de la mission :
logistique, médecins, sanitaires, techniciens, comptables…
Les équipes sont envoyées sur le terrain avec des provisions pour un certain
nombre de jours, et les moyens nécessaires de base. Dans ces moyens, les
élémentaires sont les aides en médicaments et soins ; la nourriture, et les
tentes, lits, etc.… Ce sont tous les moyens qui vont permettre aux volontaires
de vivre et de fournir une première aide aux victimes.
Ils vont devoir faire face à l’urgence, et pour cela séparer les cas graves des
moins graves. En effet, ils ont pour but de soulager la population, et cela en
jugeant de manière objective les besoins des victimes et d’ajuster en fonctions
les ressources.
Les équipes, outre les locaux6, vont devoir travailler, en tout cas au
début, avec l’Armée qui va leur permettre de s’installer et de travailler en
sécurité, suivant le type de crise. L’Armée bénéficiant de moyens plus élevés,
tels que d’hélicoptères, de 4X4 etc…
���������������������������������������������������« Une fois sur place, il faut renforcer nos équipes avec du personnel local : ça peut aller très vite si d’autres ONG sont déjà sur place, si les autorités locales nous aident, et surtout grâce au bouche-à-oreille », poursuit Michel Brugière�
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Une fois sur place, ils auront pour but d’évaluer les dégâts et de faire
remonter l’information au siège afin de prévoir les aides nécessaires et l’envoi
d’équipes supplémentaire si nécessaire. Chaque équipe va donc se mettre très
rapidement au travail. Etant donné que les volontaires sont des professionnels,
ceux-ci peuvent prendre les décisions en toute objectivité. Ils vont pouvoir faire
appel aux locaux pour différentes tâches, telles que le déchargement des
camions, le montage des tentes… De plus, faire appel à la population permet
de créer un premier lien et de sensibiliser la population.
� Envoi par différents types de transports
• Expédition et empaquetage
Dès lors que les dons sont récupérés, utilisés, et que les
approvisionnements sont réglés, il est temps de passer aux expéditions. 7
Après avoir définit les Besoins, lancé la collecte et le stockage des biens
envoyés, il est temps de s’occuper de l’emballage et de l’expédition de la
marchandise.
Il va falloir transmettre certaines informations aux organismes de transports,
partenaires ou pas, concernant :
- le lieu de chargement
- le lieu de destination
- le poids et les dimensions des colis à transporter.
Nous allons donc rentrer dans la phase de préparation des colis. Les
paquets qui appartiendront au même fret devront être numérotés d’une façon
bien particulière. Par exemple pour un envoi de 100 paquets, ils seront
numérotés : 1/100, 2/100, 3/100…. La numérotation aura toujours un rapport
avec la quantité totale. Cela facilitera le suivi des paquets et la réception dans
les pays touchés.
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Au niveau de l’empaquetage et de l’identification des paquets : chaque
paquet doit être identifié, l’identification doit remplir plusieurs critères : lieu de
destination, nom, adresse, téléphone du destinataire et de l’expéditeur. Toutes
les caractéristiques spécifiques ou attentions à porter au contenu (réfrigération,
fragile..) doivent également être identifiées et marquées dessus.
Il est nécessaire d’évaluer les risques pendant un envoi. En effet, il faut prendre
en considération les manipulations, et donc en tenir compte dans l’emballage
au niveau de sa résistance. De plus, il faudra aussi prendre en compte le mode
de transport. En effet, si on choisit le transport aérien, il faudra réduire le plus
possible le « poids ajouté ».
Nous allons donc évaluer la taille, le poids et la forme les mieux adaptés lors du
transport. Tous ces critères doivent faire en sorte qu’une personne peut porter
le paquet (entre 25kg et 50kg), étant donné qu’une fois arrivé, ils sont
déchargés le plus souvent manuellement.
Enfin, le contenu est très important, il est recommandé de ne pas mélanger les
produits dans les paquets afin de faciliter l’identification de ceux-ci. L’expéditeur
doit préparer une liste au préalable en décrivant le chargement des paquets
(médicaments, habits.)
La réactivité face aux désastres engendrés par le tsunami en Asie du Sud
Ouest a pu être mise à l’épreuve à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac sur la
plate-forme logistique de MSF (Médecins Sans Frontières), qui tourne toute
l'année, avec un volume d'activité de 30 millions d'euros. Elle emploie soixante
salariés et a convoyé 7000 tonnes d'aide humanitaire en 2004. Elle dispose
d'un catalogue de plus de 15000 références et vend ses services à d'autres
ONG. «Quand la catastrophe a été connue, beaucoup de nos permanents sont
rentrés de vacances spontanément, raconte Gérald Massis, directeur général
de la plate-forme. Nous avons tout de suite prépositionné des kits d'urgence,
puisque notre entrepôt est situé à côté de l'aéroport. Quand nos équipes sur le
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terrain nous ont fait parvenir leurs commandes, nous avons affrété trois avions
cargos en cinq jours, soit 120 tonnes de matériel.»8
• Transports
Le choix d'un mode de transport se fait en fonction des critères suivants :
coûts, délais, sécurité.
Le transport est un enjeu de taille. C’est la stratégie pour que les
approvisionnements arrivent à l’endroit où ils seront nécessaires. Celui-ci doit
être rapide, car les victimes ne pourront pas attendre, il doit être sûr, car il serait
catastrophique de perdre des colis.
Il existe plusieurs transports, le transport aérien (le plus rapide mais très
coûteux), ainsi que la route, le train, le bateau.
Souvent, en fonction de l’urgence, les compagnies aériennes peuvent mettre à
la disposition des associations des avions. Air France, l’Armée, SDV sont assez
réactifs, et possèdent de nombreux cargos.
Cependant, il est nécessaire dans une aide d’urgence d’être informé de
la situation sur place pour envisager le transport le mieux adapté. Souvent des
routes peuvent être inutilisables, de même que des aéroports. Grâce aux
nouvelles technologies, l’information passe rapidement, et des images peuvent
être envoyée afin d’évaluer l’état d’accessibilité.
Si certaines associations n’ont pas de volumes énormes, il est possible
d’expédier la marchandise en groupage. Afin de limiter les coûts, il est possible
d’utiliser les groupages associatifs. Il n'existe pas de départ régulier sur ce type
de groupage, c’est donc un moyen utilisé dans des situations qui ne nécessitent
pas d'impératifs de temps.
De nombreux critères entrent en ligne de compte dans le choix du mode. On
peut les classer ainsi :
• la disponibilité, selon la situation des lieux d'origine et de destination et la
configuration du réseau de transport correspondant ;
• la capacité, selon le volume de l'envoi à transporte;
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• la rapidité (vitesse ou délai), la valeur de la marchandise, sa fragilité ;
• le coût, selon la valeur des produits à transporter ;
• la sécurité, selon la valeur et la fragilité des produits à transporter, leur
conditionnement (vrac, palettes...) ou leur caractère dangereux;
• la fiabilité, selon les impératifs de la chaîne logistique, en rapport avec
les conditions climatiques et la situation politique des territoires et des
frontières à traverser, les contraintes économiques et sociales (prix du
pétrole, salaires, grèves) ;
• les contraintes légales et réglementaires applicables au produit
transporté et au mode considéré ;
• le niveau de qualité et de fiabilité des entreprises de transport utilisées.
Le transport routier :
Il a dû son succès à ses qualités de souplesse et d'adaptation à toutes
les situations (porte à porte), au progrès technique, au développement et à
l'amélioration considérable du réseau routier, en particulier avec le
développement des autoroutes, et à des raisons économiques, encore que
tous ces effets externes ne soient pas toujours répercutés sur l'utilisateur.
Cette évolution, qui se poursuit encore avec l'irruption de l’électronique et de
l'informatique, a fini par préoccuper les pouvoirs publics dans de nombreux
pays tant pour des considérations d'ordre environnemental (notamment à
cause des émissions de gaz carbonique réputées pour contribuer à l’effet de
serre et au réchauffement de la planète) que pour des raisons de sécurité et
d’aménagement du territoire, devant la place envahissante prise par
l'automobile et les poids lourds.
Le transport ferroviaire :
Les trains de marchandises, appelés trains de fret en France,
comprennent uniquement des wagons. Le train de marchandise doit de plus
en plus s'adapter aux contraintes de l’inter modalité des transports. Des
trains transportant des conteneurs ou des remorques peuvent participer à
une chaîne globale, combinée avec le transport maritime et le transport
routier.
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On les classe habituellement selon leur vitesse maximale de circulation.
Ainsi, un train de marchandises a une vitesse comprise entre 80 et 100
km/h.
À l'inverse d'un véhicule routier, un train ne peut pas se diriger lui même. Il
doit utiliser des appareils de voie, dont les plus connus sont les aiguillages,
afin de passer d'une voie à une autre. Une contrainte forte d'exploitation est
qu'un train ne peut en doubler un autre qu'à des endroits particuliers d'une
ligne, d'où un manque de souplesse dans l'organisation des circulations et la
nécessité d'un suivi rigoureux des plans de marche.
Le transport fluvial :
Le transport par eau revêt plusieurs avantages : il est très économique
car peu coûteux en énergie, il permet de transporter des tonnages très
importants, ce qui en fait un moyen de transport massif peu polluant, mais il est
lent, ce qui peut représenter un avantage logistique, en permettant
d'économiser en frais d'entreposage (l'entrepôt, c'est le bateau). Ses
inconvénients, outre la lenteur d'acheminement dans certains cas, résident
dans la faiblesse du réseau des voies navigables très inégalement réparties et
dans la nécessité de transports terminaux, sauf le cas des industries
« mouillées », pour assurer le porte-à porte.
Le transport fluvial garde une importance significative pour le transport de
marchandises dans les pays dotés d'un réseau de voies navigables bien équipé
ou favorisés par l’hydrographie.
Le transport maritime :
Le transport maritime est vital pour le commerce international et possède
un quasi-monopole pour les échanges massifs (notamment transports
pétroliers) à longue distance pour lesquels il est sans conteste le mode le plus
économique sinon le seul possible. Il est aussi très important pour les échanges
à courte distance (cabotage) dans les régions bien irriguées par les mers ; c'est
notamment le cas de l’Europe qui dispose de plusieurs mers intérieures ou
presque : mer du Nord, mer Baltique, Manche, Méditerranée. En transport de
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voyageurs, deux créneaux sont importants ; celui des croisières et celui des
traversées courtes, type transmanche.
Ces navires sont spécialisés dans le transporteur de conteneurs, boîtes au
format prédéfini. Ainsi, ils utilisent l'espace de façon optimale et restent moins
longtemps au port. Leurs tailles varient du caboteur transportant une centaine
de conteneurs aux géants pouvant en transporter une dizaine de milliers.
Le transport aérien :
Il est devenu véritablement un transport de masse avec l'apparition des
avions gros porteurs et les compagnies aériennes à bas prix. Sa suprématie est
contestée par les trains à grande vitesse sur les trajets de moins de trois
heures. Il commence à rencontrer des limites à cause de l'encombrement du
ciel et les nuisances sonores de plus en plus mal acceptées par les riverains
des aéroports.
Il s'adresse principalement aux voyageurs, mais le transport de fret aérien se
développe de plus en plus avec la mise en service d'avions cargos spécialisés.
Le ballon dirigeable a été étudié pour le transport de chargements
encombrants.
Atlas logistic propose pour les organismes un système de choix de transport
très intéressant, suivant le budget, le volume de l’expédition. Les associations
ne bénéficiant pas d’un service logistique pointu pourront se tourner vers ce
genre d’entreprise qui prenne en charge le transport. Nous verrons ce sujet un
peu plus tard dans le mémoire.9
• Distribution
Le bien fondé de la méthode de distribution revêt une importance centrale
pour l’efficacité de l’aide alimentaire. La question de la distribution, doit, par
conséquent, être prise en compte dans l’évaluation initiale. L’aide alimentaire
peut, soit être distribuée librement à la population, prise dans son ensemble,
soit être remise à des segments ou groupes spécifiques, au sein d’une
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population donnée. Elle peut être remise en contrepartie d’un travail, ou encore
être vendue sur le marché pour remédier à des problèmes
d’approvisionnement.
Dans le processus de distribution, le respect de l’équité revêt une importance
primordiale et il convient d’encourager la participation de la population affectée
à la prise de décision et à la réalisation du programme d’assistance. Les
personnes doivent être informées des quantités et du type de rations
alimentaires qui vont être distribuées, elles doivent être aussi sures que le
processus de distribution est juste et équitable, et qu’elles recevront ce qui leur
a été promis.
Après que les paquets ont été envoyés, il va falloir les réceptionner d’une part,
et d’autre part les distribuer aux destinataires prévus.
L’objectif de la distribution sera d’approvisionner les personnes dans le besoin
et les organismes afin de procurer une livraison égalitaire. Cette stratégie
évitera toute perte ou abus.
Il s’agit de lors que la marchandise arrive dans le pays en difficulté, de la
prendre en charge et la donner à qui de droit. Il est nécessaire de sécuriser ces
convois, qui pourraient être la cible de groupes rebelles.
La totalité des organismes prévoient des personnes pour réceptionner les
paquets et les transporter dans le lieu défini.
L’équipe sur place qui prendra en charge le chargement, s’occupera de la
réception, des procédures administratives (pas de dédouanement dans ces cas
là).
Afin d’éviter toutes pertes ou déviations, seules les personnes désignées
peuvent récupérer la marchandise, qui y veilleront nuit et jour. C’est à l’équipe
de s’occuper de tout ce qui va toucher le transport entre l’aéroport ou le port au
lieu de destination. Les différentes tâches de l’équipe vont toucher aux
camions, aux chauffeurs, à l’entrepôt, questions administratives et au tri par
ordre prioritaire. Ce sont eux qui vont envoyer sur des circuits différents les
camions remplis de produits différents en fonction des besoins.
C’est pour cela, que l’étiquetage des paquets est véritablement primordial afin
que les équipes sur place puissent avoir une meilleure visibilité de leurs stocks.
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• Stocks des dons
Pour mener à bien leurs missions, les Banques Alimentaires ont des
besoins spécifiques en moyens logistiques et autres équipements.
Le stockage peut être défini comme la protection des approvisionnements
suivant un système organisé, jusqu’à leur livraison pour être distribué, selon la
prévision des réserves pour des besoins ultérieurs.
Le stockage va permettre l’entreposage des marchandises jusqu’à leur
distribution effective.
Certaines entreprises nous cèdent le matériel qu’elles renouvellent mais qui
fonctionne toujours. Il existe des plates formes par départements afin de mieux
centraliser les réceptions.10
Certaines organisations mettent en place des partenariats pour bénéficier de
surface. Par exemple, la Banque de matériel a signé une convention de mise à
disposition d'une petite zone de stockage de 15 m2 avec Bioport , plate-forme
associative de logistique humanitaire (69, Saint Priest à proximité de l'aéroport
de Bron). Cette zone de stockage "tampon" nous permettra de stocker
temporairement des matériels particulièrement intéressants qui seraient
obtenus dans le cadre de fermetures d'établissements, de déstockage
d'entreprises ou autres cas exceptionnels où le stockage des matériels par les
donateurs est impossible.
La deuxième rencontre annuelle des plates-formes logistiques
humanitaires s'est tenue cette année à Strasbourg les 5 et 6 février. C'est en
effet l'association alsacienne Humanis qui cette fois a fait l'honneur d’accueillir
les autres membres dans ses locaux. Les associations Bioport, Globetrucker,
Cap Humanitaire et Humatem étaient comme l'an dernier représentées en plus
de trois nouvelles associations parmi les participants : Ateliers Sans Frontières,
Logistique Humanitaire, Présence.
Ceux-ci on travaillés en atelier sur le transport international : nous avons
réfléchi aux outils à développer en commun pour sensibiliser les porteurs de
projets aux problématiques du transport international et faciliter leur accès au
transport humanitaire à moindre coût. Il a été décidé de développer à court
terme des fiches techniques par pays qui rassembleront des infos pratiques
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(procédures à suivre pour un acheminement, témoignages d'associations, etc.)
et à plus long terme de développer un service de fret humanitaire régulier et
financé voire sponsorisé.
Il faut tenir compte de l’agencement des entrepôts, généralement, on
compte 70% pour le stockage et 30% pour le reste tel que : les zones de
mouvements, les zones d’emballages, etc.. Cependant, dans l’urgence, le choix
du stockage est plus difficile, il faudra juste tenir compte des provisions à
stocker, de la praticité du lieu.
En effet, certaines provisions vont nécessités certaines attentions, telles
que les produits frais et les médicaments, ceux-ci ne pourront être entreposés
n’importe où. De plus, en fonction de la quantité de la marchandise à stocker, il
sera plus prudent de prévoir une zone plus grande plutôt que plus petite.
Par exemple, pour l’UNICEF, L'entrepôt de Copenhague de la Division
des approvisionnements contribue de façon décisive aux capacités
d'intervention d'urgence de l'UNICEF. Les fournitures d'urgence peuvent être
emballées et expédiées dans les 48 heures suivant la réception d'une
commande, ce qui permet de livrer les produits nécessaires à la survie
immédiate des enfants et à leur réadaptation à la suite de traumatismes.
La Division des approvisionnements s’est spécialisée dans la mise au point et
l'expédition de colis préemballés qui peuvent être assemblés, expédiés et
distribués rapidement, et conviennent donc parfaitement aux situations
d'urgence, dans lesquelles la rapidité permet de sauver des vies. Chaque colis
comprend un ensemble complet de fournitures et de modes d'emploi, de façon
à pouvoir être distribué dans des écoles, des dispensaires ou des camps
éloignés, et à pouvoir être utilisé immédiatement. L'entrepôt de Copenhague a
dans ses stocks les composants de 40 types de colis. Les colis « école en boîte
», les colis de loisirs et les colis sanitaires d'urgence sont les plus utilisés en
situation d'urgence.
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• Réception
Avant :
Le logisticien doit concevoir et planifier les activités qui prendront place
dans l’entrepôt.
Le plan de réception bien conçu et exécuté simplifie et facilite le travail,
économise le temps, écarte les problèmes logistiques, élimine les pertes de
vivres, réduit les malversations…
Il faudra donc, que le logisticien définisse chaque tâche et les répartissent à
tout le personnel. Chaque opération de réception doit être encadrée par une
équipe propre. De plus, le plan de stockage des différentes cargaisons de
vivres doit être déterminé par piles comptables dans le périmètre de l’entrepôt
afin d’exploiter toute la capacité de stockage de l’entrepôt.
Il faut aussi préparer les fiches pour chaque colis afin d’imposer une
transparence sans faille.
Enfin, il faudra mettre en place un système de surveillance intérieur et extérieur.
Une gestion fiable et transparente de vivres est matérialisée naturellement par
tous les outils nécessaires à la gestion des vivres : palettes, bascules,
emballages vides, extincteurs, balais, matériels administratifs etc…
Pendant :
Pendant la réception de la cargaison de vivres, le logisticien doit mettre
en place l’ensemble des dispositions (tâches, emplacement, matériel…). Les
camions transportant les vivres arrivent et stationnent devant les entrepôts, les
chauffeurs présentant leurs lettres et sont autorisés par le logisticien après
vérification de la marchandise.
Une personne est donc désignée pour suivre le déchargement en pile
comptable dans l’entrepôt. Une autre personne sera désignée pour être chargé
de l’agencement correct et physique des piles comptables : vérification de l’état
physique des sacs et des cartons de vivres sain dans leur emballage sur des
palettes solides.
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• Approvisionnement des marchandises d’urgence
Les marchandises peuvent provenir soit des pays dont sont issues les
ONG, ou du pays dans lequel elles interviennent.
Etant donné que les coûts de transport et le stockage sont très élevés, les ONG
essayent de limiter les envois et d’acheter sur place le matériel disponible.
Pour les achats locaux, il faut évaluer les avantages et les inconvénients.
Y aura-t-il les quantités et les qualités nécessaires ? Le volume suffira t il ? Il
faut bien savoir que lorsque des équipes se déplacent en urgence, il est difficile
de prévoir ; c’est pour cela que compter sur le marché local peut être parfois
insuffisant. De plus, avec l’arrivée des journalistes, des équipes de secourismes
etc... Les prix montent et les achats deviennent plus chers que ce qui étaient
prévu.
Dans le cas de l’importation, il est fréquent que la disponibilité locale
d’articles spécifiques soit très faible ou la quantité / qualité disponibles
localement ne soit pas suffisante pour subvenir aux besoins avec efficacité. ;
dans ce cas, l’option réside dans les achats internationaux.
L’objectif du processus des approvisionnements est de s’assurer que les
organisations impliquées dans la gestion du processus d’urgence tiennent à
disposition les ressources nécessaires pour répondre aux besoins évalués par
les équipes opérationnelles sur place.
Il faut prendre en compte prioritairement les besoins de base de survie telle que
la santé, l’eau, l’assainissement, l’alimentation et l’hébergement.
Il va falloir donc prévoir les besoins futurs, ce qu’il faut importer de l’extérieur et
ce qu’il est possible d’avoir sur place ; et si l’acheminement des besoins est
possible dans le pays en difficulté faute de détérioration des pistes, sécurité…
Evidemment, dans l’urgence, bénéficier de tous les dons nécessaires est
très difficile et mises à part quelques grandes ONG, les autres n’ont pas les
fonds requis. L’appel doit donc se faire rapidement afin de prévoir tous ces
achats et de maintenir en vie les équipes volontaires sur le terrain en premier
lieu.
De grands groupes vont donc pouvoir parfaire sur ce sujet. En effet, la
Fondation Internationale Carrefour s’est donnée pour vocation au niveau
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international des projets concrets dans trois domaines : aide aux victimes de
catastrophes, le financement de projets d’insertion gérés par des associations
locales à travers le monde. Les fondations deviennent donc une source
majeure de collecte de dons physiques, rapide et organisée.
D’autres organismes ont créé des kits qui sont distribués lors de crises. 11
• Réception et expédition de marchandises
Les règles sont très sévères afin d’assurer un meilleur suivi des
marchandises reçues et prêtes à être envoyées.
Avant la réception
- Planifier le stockage.
- (Ré) aménager l’espace à l’intérieur de l’entrepôt.
- Prévoir le personnel et les moyens de manutention nécessaires au
déchargement.
Au moment de la réception
- Contrôler la quantité et la qualité des marchandises.
- Signer les documents de transport et de livraison.
- Entreposer les marchandises à l’endroit prévu.
Pour toute expédition
- Déterminer les palettes à expédier
- Déterminer l’ordre dans lequel les marchandises doivent être expédiées.
- Prévoir le personnel, moyens de levage et transport selon les besoins.
- Aviser le demandeur / Réceptionnaire de l’arrivée du matériel de secours.
- Nettoyer l’entrepôt et réaménager les palettes de manière à laisser le
maximum d’espace libre en prévision de l’arrivée de nouveaux stocks.
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Principales causes des pertes
- Surveillance déficiente de l’entrepôt ou au cours du transport ou de la
distribution : vols, pillages…
- Conditionnement défectueux, ou négligences lors de la manutention
- Infestation / contamination
- Stockage dans de mauvaises conditions ou pendant des périodes trop
longues
- Endommagement par les intempéries
- Incendie
En cas de vol
- Faire un inventaire minutieux.
- Adresser une déclaration à la Présidence.
- Prendre les dispositions avec les autorités locales.
- Mettre à jour l’état des stocks.
c) Les rapports des ONG Militaires et des locaux
� Les militaires
Les militaires bénéficient de moyens énormes pour permettre leurs
actions. Celles-ci autant humanitaires, ce qui peut nous paraître absurdes, tant
que de défense.
Depuis bientôt quinze ans, les conflits militaires majeurs ne sont plus
envisagés sur le territoire ouest européen (fin du pacte de Varsovie et de la
menace soviétique). Ainsi, le danger étant plus lointain, l’armée française
privilégie sa capacité à projeter des forces rapidement hors du territoire
national. Outre les ressources de l’armée de l’air et de la marine (aéronavale),
l’armée de terre possède une aviation légère (ALAT) d’hélicoptères de
transport, d’attaque et de renseignement ainsi que des avions.
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Les missions de l’armée de terre ont beaucoup changé depuis les années
90. Elles intègrent aujourd’hui l’aspect humanitaire (aide aux populations
civiles), le soutien aux ressortissants français, le maintien de la paix dans les
actions combinées au sein de l’OTAN ou dans le cadre des opérations de
l’ONU
En Thaïlande, lors du tsunami, des volontaires de MDM ont eu recours à
l’Armée qui leurs a permis de faire rejoindre le centre dans lequel ils étaient
postés avec la cote.
� ONG-Militaires
Les ONG ne veulent pas s’afficher aux coté des militaires pour le principe
de la neutralité. Les militaires le comprennent bien, mais pensent qu’une
entente, non en apparence mais officieuse pourrait se faire. En effet, souvent
les ONG sont tributaires des militaires pour les moyens matériels et leur
sécurité.
Par exemple, l’action humanitaire du CICR est régie par les principes
d’impartialité, de neutralité et d’indépendance. Il doit mener ses activités
indépendamment de tout objectif et considération politique ou militaire, avec
pour seul critère les besoins des victimes. Les forces armées de leur côté
demeurent soumises au pouvoir politique qui fixe le cadre de leur mission et les
objectifs à atteindre, y compris le recours à la force.
Ce qu’énonce le CICR est le même discours tenu par les autres ONG,
mais ce n’est que de la « théorie », sur le terrain, les choses se passent
différemment. Quand les besoins sont là, que les moyens manquent et que les
vies tombent, on fait ce qu’il faut, et certains principes sont mis de coté.
Il existe encore une forte séparation entre les militaires et les ONG, mais de
plus en plus les deux sont obligés de coopérer, surtout au profit des volontaires
qui manquent de moyens. C’est pour cela, que souvent, les ONG, malgré elles,
font appel à l’Armée pour leur sécurité et pour le rapatriement de blessés. Cela
se fait, mais ne se dit pas…
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� Autorités locales
Chacune des organisations doit négocier les termes de son mandat et ses
marges d'action, aussi bien avec le gouvernement du pays dans lequel elles
veulent intervenir, soucieux de conserver son pouvoir théorique
d'administration sur des territoires qui ne sont plus sous son contrôle réel. En
effet, souvent ces gouvernements doivent s’incliner devant une autorité, par
exemple les Tigres de l'Eelam tamoul au Sri Lanka, qui veut juger de la
légitimité des actions entreprises par des organisations étrangères au profit
des populations sous leur contrôle. Ceci concerne les droits de passage et les
itinéraires, la nature des actions entreprises, mais aussi parfois le recrutement
du personnel local des ONG, ce qui peut affecter gravement le fonctionnement
de celles-ci, leur crédibilité et leur marge de manoeuvre opérationnelle.
d) Les situations de crise : origine et urgence de
réorganisation
� plusieurs catégories de crises.
# les crises politiques et sociales, interétatiques ou infra étatiques,
où la volonté des hommes joue le rôle principal : nationalismes
violents, antagonismes ethniques, idéologiques ou religieux,
ambitions politiques de dirigeants, etc…
# les crises économiques et financières, dont les causes,
complexes et difficiles à identifier, surtout dans un monde en
évolution et sur lesquelles les hommes ne peuvent se corriger
qu’à long terme, et sur lesquelles les hommes qui les subissent ne
peuvent exercer dans l’immédiat qu’un faible contrôle.
# Des crises de l’environnement : catastrophes naturelles ou
technologiques.
Tous ces types de crises peuvent mettre en danger la vie et la sécurité des
populations, par des enchaînements de causes et d’effets dont la variété est
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presque infinie. Une crise, quelque soit son type, peut avoir directement des
conséquences tragiques et massives. Mais une crise économique ou financière
peut avoir une cause politique, et engendrer à son tour un conflit violent,
intérieur ou extérieur ; une crise de l’environnement et ses effets dramatiques
peuvent être le résultat d’une mauvaise politique, etc.
Conclusion de la première partie :
Ainsi une ONG se définit tout d’abord par sa capacité à gérer ses dons, aussi
matériels que financiers, mais également à optimiser ses équipes en leur offrant
la possibilité de se préparer de manière continue aux situations d’urgence.
La gestion de la Supply Chain humanitaire requiert les mêmes compétences
que la gestion d’une supply chain commerciale, mais demande une réactivité
beaucoup plus forte de la part des personnes impliquées dans tout le
processus, qu’elles se situent en amont du processus dans la recherche des
dons, qu’en aval dans la distribution des dons directement aux victimes.
Alors, si l’on veut définir la logistique humanitaire, aujourd’hui, elle est tout
d’abord humaine, et intègre les concepts les plus évolués. Sa technicité est la
même que celle que l’on connaît dans nos pays. Ce sont les mêmes personnes
avec les mêmes formations qui ont développé les services logistiques des
ONG.
Donc si vous voyez un camion pakistanais, avec sa cabine en bois décorée, su
les pistes poussiéreuses et sinueuses afghanes, chargé en vrac de sacs
humanitaires, sachez que ce transport est le dernier maillon d’une chaîne
logistique qui a mobilisé des centaines de personnes de Paris à Kabul en
passant par Lyon. L’achat a sûrement fait partie d’un appel d’offre international,
le transport de plusieurs semaines à été multimodal, et ce camion doit arriver
impérativement le jour même avant la réception officielle.
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II ème Partie
Processus de modernisation de la
logistique humanitaire
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Nous allons maintenant nous pencher sur les outils que peuvent utiliser
les ONG pour contrer les pressions s’exerçant sur la logistique humanitaire. Les
entreprises mettent au point des procédés nouveaux pour optimiser leur
organisation. Ces outils sont-ils adaptables au milieu humanitaire ?
Dans un premier temps, nous aborderons donc les approvisionnements et les
achats en milieu humanitaire, puis nous nous pencherons sur la question de
l’externalisation. Cette tendance est notable dans le milieu industriel, l’est-elle
dans un autre contexte ? Dans une troisième partie, nous étudierons les
nouvelles technologies au service de l’humanitaire, et enfin, nous analyserons
les outils matériels de base que les ONG possède et qui leurs permettent de
mettre en place le reste.
A- Des outils adoptés par l’humanitaire
a) Un moyen d’anticipation nécessaire
� Prévention des risques
Attention de ne pas mettre de coté la série de causes qui est a l’origine
des conflits, et ne se concentre que sur des mesures à court terme, et néglige
d’agir en amont sur des facteurs plus puissants, tels que les intérêts politiques
et stratégiques dominants, les instruments économiques et financiers, les
courants d’opinion et de comportement qui traversent les sociétés civiles. Il
semble donc que la volonté de prévenir les crises, et pas seulement les conflits,
doit inciter à se préoccuper davantage des causes profondes et souvent
complexes, de désordres que connaît le monde.
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� Limites de l’action préventive
La prévention des crises présente deux vrais problèmes aux Etats
démocratiques « post-modernes », notamment aux Etats Européens membres
de l’Union Européenne.
En premier lieu, en matière de prévention des crises, rien ne se fera en cas de
crise sérieuse sans que les Etats, et parmi eux les plus puissants, considèrent
qu’il est de leur intérêt d’intervenir.
Pour œuvrer efficacement à la paix, les organismes d’aide doivent
travailler en collaboration avec les partenaires dans les pays en
développement, avant, pendant et après les conflits. La construction de la paix
et la prévention de conflits appellent une collaboration entre les organismes
d’aide et les autres instances gouvernementales compétentes des pays
donneurs et d’autres acteurs de la communauté internationale. En instaurant
une « culture de la prévention » et en procédant à des analyses approfondies,
reposant notamment sur des études d’impact de la paix et des conflits et
l’élaboration de scénarios, les donneurs pourront améliorer la qualité de leur
action commune au service d’une paix durable.
A long terme il faut repenser la façon de communiquer avec toutes les
forces en présence : comment élaborer et diffuser des messages essentiels
pour protéger l’action humanitaire, ceux qui la conduisent et ceux qui en
bénéficient ?
Le danger majeur réside dans les éventuels amalgames qui peuvent en résulter
dans l’esprit d’une population mal informée ou sur ceux qui voient dans cette
confusion l’occasion d’affirmer par la violence leur propre cause. S’agissant du
monde arabe, il éclaire enfin tout le terrain que l’institution doit encore couvrir
sans en maîtriser les paramètres.
Par exemple, le CICR en Irak, était très mal connu de la population. La
dictature, par la force des choses, l’a limité à des contacts autorisés par
lesquels il était obligé de passer afin d’obtenir toutes sortes de permis pour
accomplir son travail. Impossibilité de s’expliquer directement sur son rôle et la
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nature de ses activités, connus des seuls bénéficiaires, le plus souvent des
prisonniers et leurs familles est illustrative de ce genre de problème.
b) Coordination des ONG
Néanmoins, nous avons vu en deuxième partie de ce mémoire que dans
certains contextes l’organisation de l’aide humanitaire pouvait être bien
coordonnée. Ainsi, lors du tremblement de terre de Bam, la Croix-Rouge et le
Croissant Rouge ont su répartir les tâches entre chacun des acteurs. Certes, il
demeurait des pressions importantes sur la chaîne logistique comme le
problème de matériel qui n’arrive pas à temps, ou un manque de
compréhension de la population locale.
Intéressons nous à l’aide bien coordonnée entre les différentes
associations. A cet effet, le camp de déplacés à Bunia, à la lisière de l’aéroport
contrôlé par les casques bleus de la Mission des Nations unis pour le Congo
(Monuc) peut éclairer notre propos. 13 500 personnes résident dans ce camp
en novembre 2003. L’eau ne manque pas grâce à Oxfam, et ils sont tous
soignés (par MSF), l’alignement des rangées de tentes répond à un « plan »
soigneusement mis au point par Atlas. Depuis l’exode de réfugiés rwandais
dans les environs de Goma en 1994 et sa gestion catastrophique (choléra,
guérilla, etc.), la logistique humanitaire s’est améliorée considérablement.
Mais cette coordination se réalise sur place. En effet pour MSF, la
décision d’envoyer une équipe se prend au siège, et c’est une fois là bas que
l’équipe fait un bilan de ce qui est nécessaire. Ainsi c’est sur place que les
besoins sont répertoriés et retournés au siège puis MSF logistique se charge de
les satisfaire. Il faut aussi préciser que des ONG ont déjà des pré
positionnements, que ce soit pour des missions à long terme ou pour d’autres
missions.
Ainsi, pour le séisme à Bam, MSF avait déjà des stocks chez un prestataire
dans un pays voisin, elle n’a donc pas eu un acheminement très compliqué à
réaliser.
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c) Informatique :
� NTIC
Les ONG sont pour la plupart de petites associations. Elles n’ont pas les
moyens de mettre en place des ERP, des progiciels de gestion ou de logistique.
Le CICR pour sa part – dont la mission est de protéger les victimes de conflits
– dispose d’une base de données sophistiquée pour l’aider à localiser les
disparus dans les situations d’après-guerre.
«A partir des requêtes des familles de disparus, nous saisissons la description
de la personne dans notre base de données», explique Antonella Notari.
«Ainsi, lorsque nous retrouvons un corps qui correspond à la description, nous
pouvons procéder à l’identification et le rendre à la famille afin qu’elle l’enterre
décemment », poursuit la porte parole du CICR ;
De même, lorsque les délégués du CICR rendent visite à des prisonniers de
guerre, ils récoltent des informations sur l’histoire et les conditions de détention
de ces personnes afin de nourrir les bases de données.
«Les TIC ont énormément facilité l’enregistrement et la gestion des données
sur les prisonniers, confirme Antonella Notari. La base de données nous permet
de suivre chaque détenu et d’informer les familles, qui parfois ne savent même
pas que leurs proches sont prisonniers. »
D’autre part, le CICR utilise encore d’autres bases de données, par exemple
pour répertorier les zones minées ou pour suivre les blessés de guerre dans les
hôpitaux.
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� Logiciel
SUMA est un outil qui aide à la gestion des approvisionnements dés que
les donateurs font leur offre jusqu’ à ce que les approvisionnements arrivent
aux lieux de la catastrophe pour stockage ou distribution.
La quantité écrasante de provisions de secours arrivant lors d´une catastrophe
de grande magnitude, devient un problème logistique et administratif pour les
autorités nationales.
Il peut maintenir au courant aux autorités nationales ainsi que aux
donateurs sur les secours qui ont été reçus.
En outre, il permet d’identifier rapidement et d’établir des priorités pour les
secours requis avec urgence pour la population affectée par la catastrophe.
Enfin, il offre un outil pour maintenir le contrôle des inventaires des entrepôts et
de la distribution des secours.
L´information sur les secours est enregistrée aux divers points d´entrée,
tels que les aéroports, ports maritimes ou frontières.
L´équipe SUMA assigne le niveau de priorité à chaque article basé sur les
besoins des victimes de la catastrophe. Les secours sont classés par
catégories, sous catégorie et articles. D´autres équipes SUMA travaillent aux
entrepôts et centres de distribution à la coordination sur la distribution d´articles
des points centraux aux points périphériques.
L´information organisée au terrain est envoyée par format électronique au
niveau central où se fait le management de l´urgence. Des rapports standard ou
spécifiques peuvent facilement être préparés pour appuyer aux administrateurs
de l´urgence au management des provisions.
L´objectif principal du projet SUMA a été de développer l´autosuffisance des
pays pour manager l´assistance avec leurs propres ressources. Les équipes
nationales de SUMA sont des bénévoles des organisations nationales de santé
et secours, la Défense Civile ou les Forces Armées, des ministères des affaires
étrangères, bureaux des données, la Croix Rouge, des ONG, etc.
Une des caractéristiques de SUMA est sa flexibilité. Il peut être utilisé
dans différents types d’urgences, à grande ou petite échelle, lors de
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catastrophes naturelles ou complexes. Le développement et la modification du
logiciel se fait à partir de l´information donnée par des équipes qui ont utilisé le
Système dans une variété de situations d´urgences et lors des sessions de
formation.
- De la tenue des registres de prisonniers de guerre à l’acheminement de l’eau
et de la nourriture sur un site de tremblement de terre, les TIC ont appris à se
mettre au service de l’humanitaire.
En quelques années, les nouveaux moyens de communication et de traitement
des données ont rendu les organisations d’entraide plus efficaces. En période
de conflit ou de catastrophe, les TIC permettent de garder la trace, aussi bien
des personnes que des marchandises.
La communication avec les agents qui travaillent sur le terrain est également
devenue nettement plus facile. Désormais, les centrales d’aide humanitaire
peuvent avoir rapidement une évaluation précise de ce qui se passe sur un site.
Il faut être capable de communiquer au sein de l’organisation avec les agents
sur le terrain, mais aussi, il faut pouvoir transmettre des informations à un vaste
réseau incluant les autres organismes.
Ce partage des données et des expériences entre les agences humanitaires est
une pratique que la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et
du Croissant Rouge se propose également de développer à l’avenir.
La Fédération, qui s’occupe essentiellement de prévention et d’aide en cas de
catastrophe, ainsi que de soins de santé, vient de s’équiper de nouveaux
logiciels. Ce matériel devrait permettre des gains de temps de l’ordre de 20 à
30%.
Ceux-ci se présentent sous la forme d’une plate-forme Internet, développée en
collaboration avec le Fritz Institute de San Francisco. Elle a été conçue pour
permettre de suivre en temps réel l’état des stocks et de la distribution de
marchandises comme les vivres, l’eau ou les couvertures.
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«Ces logiciels ont été conçus sur la base de nos besoins durant la phase
d’urgence qui suit une catastrophe, explique le responsable de la logistique
pour la Fédération des Croix Rouge et Croissant Rouge.
«Ils devraient avoir un gros impact sur le contrôle de nos chaînes de
distribution, poursuit Bernard Chomilier. En effet, chaque personne engagée
aura directement accès à la même base de données, actualisée en temps
réel.»
Et ce n’est qu’un début. La Fédération s’est fixé comme objectif de poursuivre
le développement de ce type de logiciels de gestion, pour elle-même comme
pour d’autres organisations.
� ERP :
Au Haut Commissariat des Nations Unis pour les réfugiés (HCR), un nouvel
ERP a été choisi pour relier la Supply Chain avec la planification, la gestion du
budget et les finances. Le partage et la structuration rapide des informations
que peut fournir un ERP sont primordiaux pour son succès. Chacun au sein de
l’organisation, depuis le siège du HCR jusqu’aux équipes sur le terrain, a
maintenant accès à la même information, exploitée afin de répondre au besoins
de leur tâche spécifique.
• Progiciel intégrant finances et ressources humaines
La Croix Rouge Française a mis en place plusieurs réformes depuis 1997
visant à adopter une nouvelle organisation reposant sur la déconcentration de
ses services centraux et la mise en place d’un système d’information pour ses
fonctions de gestion (paie/RH,Finances). Elle a décidé de développer et
d’améliorer son schéma directeur des Systèmes d’Information adossé à la
technologie Intranet.
Les logiciels sont donc de mieux en mieux adaptés à chaque ONG, selon
les besoins, les contraintes, les logiciels sont fait sur mesure.
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Par exemple pour la Croix Rouge : Le CICR vient d’installer un nouveau
progiciel, en collaboration avec l’institut Fritz. La Croix Rouge a ainsi accès aux
plus performantes technologies présentes dans le secteur privé. Il faut savoir
que, selon une analyse approfondie de certaines des plus grandes opérations
d’assistance menées par la Fédération internationale, la rapidité des
interventions pourrait être accrue de 20% à 30% en utilisant cet ensemble de
logiciels. Ce système est basé sur le web et connecte tous les maillons de la
chaîne logistique depuis les approvisionnements jusqu’au stockage et la
distribution de l’aide. De plus, il permet de suivre les secours et
l’acheminement. Le progiciel de logistique humanitaire a été conçu en fonction
des besoins des organismes d’assistance durant la phase d’urgence des
catastrophes. Il permet d’obtenir en temps réel des informations sur la
disponibilité et le prix des secours alimentaires et non alimentaires requis sur le
terrain et de mettre constamment à jour la balance entre les besoins, les
contributions annoncées et les achats effectués. Qui plus est, tous ces
renseignements peuvent être obtenus pour chaque programme et pour chaque
article particulier.
� Téléphonie satellite
Les actions humanitaires se passent le plus souvent, dans des régions
éloignées où les infrastructures sont détruites, voire inexistantes. Le seul
moyen de communication fiable reste le téléphone par satellite. Les ONG sont
essentiellement utilisatrices des produits Inmarsat (notamment le produit Mini-
M), dont la couverture géographique est très supérieure à celle de GlobalStar
ou d’Ems.
Ceci ayant un coût élevé, la Croix Rouge ne s’en sert qu’en cas d’urgence,
dans les cas d’insécurité ou pour joindre l’international. Atlas logistique y
recourt pour entrer en contact avec ses clients ONG sur le terrain. Le Mini-M
peut également être employé pour la télécopie et la transmission de données à
petits débits. Dans le cadre d’échange de données plus volumineux, les ONG
préfèrent le M4 (Multimédia Mini-M), du même Inmarsat, appelé également
GAN (Global Area Network). Les technologies les plus performantes sont
encore les cartes et les photos satellites, mais qui sont seulement utilisées par
les gouvernements et les organismes internationaux qui commandent et gèrent
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ces données. C’est le plus souvent par soucis d’indépendance que les ONG
n’utilisent pas le satellite. Cependant il permet de repérer un mouvement de
réfugiés, des routes détruites….
Les progrès que cette technologie apporte :
# La coordination dans l’action
Téléphonie Sans Frontières est une ONG qui a été créée pour aider
d’une part les populations sinistrées, afin qu’elles puissent prendre contact avec
leur famille (comme par exemple à Bam, en janvier 2004), et d’autre part pour
les organisations de secours et les associations humanitaires. Au Salvador, elle
a pu transmettre en quelques minutes des rapports comportant des images,
des demandes de financement de la part d’ONG. La sécurité civile a également
envoyé à un laboratoire une demande d’analyse de l’eau. Tout cela grâce au
Mini-M et aussi au GAN.
# Développement et innovations
Cette technologie, outre la coordination sur place, donne lieu à d’autres
formes de soutien.
Une mission pilote a démarré en début 2003, afin de développer le
télédiagnostic médical en faveur des communautés isolées dans de
nombreuses régions qui souffrent d’un manque sévère d’infrastructures et de
personnel qualifié. Une première série de télédiagnostics médicaux s'est
déroulée entre le dispensaire de Waspan situé dans une région très isolée du
nord-est du Nicaragua et l’hôpital Lénin de Managua. L’idée est la transmission
en direct d'images vidéos de patients dont le diagnostic n’a pas pu être précisé
par le personnel médical local - dont des vidéos d’échographie, aux médecins
spécialistes de Managua : pédiatres, gynécologues, orthopédistes et
chirurgiens.
Un autre projet est de développer les activités de coopération sur le long
terme, et de mettre en place des Centres Communautaires de
Télécommunications Mobiles (CCTM) pour fournir aux communautés isolées un
accès permanent à l'Information et aux Technologies de la Communication :
téléphone, fax, Internet, programmes informatiques.
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L'objectif est de mettre à disposition de ces populations des outils
répondant à des besoins spécifiques de chaque zone d'implantation. Ces
centres sont évalués au cas par cas et définis préalablement en consultation
avec les autorités locales, la communauté dans son ensemble et ses acteurs-
clefs (économiques, sociaux, médicaux etc...).
Ces outils permettent donc une meilleure transparence et une meilleure
traçabilité.
� Traçabilité
La traçablilité est un élément de la logistique qui est ces dernières années
mieux pris en compte dans notre société. Nous la considérons comme étant un
outil efficace pour contrer les pressions, car son utilisation permet à l’organisme
de connaître exactement ce qu’il reçoit et ce qu’il envoie. Il connaît ainsi la date
de l’arrivée, la date de péremption du produit, le chemin qu’il a pris. Il permet
une fiabilité des plus remarquable, et une sécurité assurée.
Atlas logistique, tout comme MSF logistique, assure la traçabilité de façon
performante, grâce à une base de données commune aux différents acteurs de
l’organisation. En général, les associations ayant un système logistique
développé la satisfont correctement.
« En fait, la traçabilité, est très ancienne dans l’humanitaire. Les vaches folles
n’avaient pas fait parler d’elles, que nous avions déjà l’obligation de savoir d’où
venait la nourriture donnée au plus profond de l’Afrique. Cela pour une raison
majeure : par devoir de transparence. En effet, on ne peut mélanger les dons
de plusieurs donateurs ; il faut donc un système de gestion qui permette de dire
exactement au donateur à qui et quand a été distribué son don ». Mais, plus
que par souci d’ordre, c’est maintenant une volonté pour satisfaire la sécurité
des destinataires de l’aide, qui oblige les organisations à toujours mieux
prendre en compte la traçabilité.
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B – Des outils qui permettent le moindre coût
a) Externalisation
L’externalisation du transport est encore un outil pour optimiser la chaîne
logistique.
Certaines organisations ont fini par développer un service logistique à part
entière (comme Médecins sans frontières), avec un réel professionnalisme, et
le proposent à d’autres associations. Ainsi des associations indépendantes,
émanant ou non d’associations déjà existantes, ont pris naissance, et exercent
comme seule activité la logistique (comme bioport et Atlas logistique). Leur but
est d’assurer le service logistique des ONG.
� Un souci en moins pour les ONG
Le transport est souvent le maillon faible de la logistique. En effet, il est
soumis aux pressions les plus diverses de l’environnement, et l’acheminement
reste délicat. Dans l’action humanitaire, l’origine de l’intervention est dû à la
guerre, à une catastrophe naturelle, ou encore aux épidémies. Cependant, les
épidémies ont lieu dans des pays pauvres aux infrastructures précaires. Dans
tous ces cas, les infrastructures tendent à être endommagées. Les modes
d’acheminement les plus courants sont l’avion et surtout le transport routier. En
effet, la voie routière, sans être la plus sure, est la seule à être présente partout.
Exception faite de quelques cas, comme nous l’avons par exemple vu en
deuxième partie pour l’acheminement de l’aide dans une presqu’île de
Madagascar, les infrastructures étant mauvaises, la voie navigable était la plus
adaptée. Affréter un transporteur est cher et compliqué. En effet, des problèmes
administratifs doivent être réglés et réalisés une étude de marché sur les
transporteurs en prenant en compte le prix, la qualité et la fiabilité du service
rendu n’est pas une chose aisée. L’externalisation est une solution pour éviter
ces contraintes. Le foisonnement de nouvelles associations qui s’occupent du
transport uniquement, telles que aviation sans frontières, marins sans frontière
etc. montre que ce phénomène d’externalisation de la logistique et notamment
des transports n’est pas propre qu’aux entreprises du secteur privé. Il est vrai
que de plus en plus, dans le secteur privé, entrepôts et logistique sont
externalisés. Les entreprises, tout comme les ONG, veulent se concentrer sur
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leur coeur de métier, et concluent que confier ces activités à des prestataires
logistiques leur sera bénéfique.
Prenons l’exemple de Bioport, association spécialisée dans la logistique à
Bron (région Lyonnaise). Cette association de plate-forme logistique
humanitaire créée en 1994 à l’initiative de la fondation Mérieux , a pour objectif
d’aider de petites associations à gérer leur stock de matériel et à optimiser leurs
envois sur les lieux de projets. Cette structure propose aux associations de la
région de stocker les marchandises et d’organiser leurs expéditions aux
meilleurs prix. Trois cents associations ont eu recours à leur service en 2002,
chiffre qui se complète par le stockage de marchandises d’une trentaine de
structures comme Handicap International ou encore les Restos du coeur sur
près de 5 000m2 d’entrepôt. Elle a permis l’envoi de colis dans près de 46
pays, notamment en Europe de l’Est, Afrique, Asie et Amérique du Sud.
Une part importante du fret est représentée par le matériel médical, chirurgical :
lits, seringues, médicaments, tables, appareillages divers. Le matériel est
patiemment collecté dans des établissements de soins dans la région, auprès
d’entreprises, de laboratoires.
Ces prestataires doivent agir dans l’urgence. Ainsi, la plate-forme
logistique Bioport se doit d’être réactive. Par exemple, dans des cas comme
une intervention en Irak, fin mars 2003, les organisations savaient que la guerre
était loin d’être terminée et que alors que les troupes américaines
s’approchaient de Bagdad, les populations civiles risquaient de jour en jour une
crise humanitaire profonde. Les associations en étaient donc à un stade de
réflexion, et n’avaient pas de projets prédéfinis. Elles essayaient de suivre
l’évolution de la guerre et de réunir les fonds et la marchandise pour les
acheminer. La demande n’existait pas encore, mais les prestataires comme
bioport ou Atlas logistique se devaient de rester prêt à les aider rapidement.
Bioport a déjà fait ses preuves en matière de réactivité. Elle a ainsi réussi à
envoyer des fauteuils en Afghanistan pour Handicap International en un jour.
C’est justement pour cette réactivité tant recherchée qu’Atlas logistique est née.
Créée par Henri Dubois, entre autre, qui travaillait auparavant dans la logistique
de Médecins du Monde, l’idée a été de créer une ONG spécialisée dans la
prestation de services aux autres ONG. C’est en 1993 qu’Atlas logistique a été
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créée, à l’occasion de la guerre en Bosnie, pour acheminer le matériel et la
nourriture dont avaient besoin sur place les ONG.
b) Achats
� Achats : complémentarité terrain – siège
Nous avons vu en deuxième partie de ce mémoire que les principales
enjeux étaient d’éviter des zones de combats (quand il s’agit de régions en
guerre), de connaître les habitudes et la culture du pays afin d’arriver à
négocier correctement, et de contrer une monnaie fluctuante. Certes nous
avons vu que pour cela l’association Solidarité en Afghanistan avait déployé
plusieurs moyens. Pour éviter les zones de combats, elle avait divisé la région
en trois zones, chacune étant indépendante en terme d’achats. Pour les prix et
l’acheminement des marchandises, les hommes sur place devaient se montrer
ingénieux, ils utilisaient des contacts, se faisaient à la culture du pays…
Cependant, une organisation en fonction de ces pressions est possible.
Dans le milieu industriel, les acheteurs aussi doivent faire face à des
contraintes (différentes de celles nous concernant, bien sûr), et surtout dans les
grands groupes, une organisation spécifique s’avère nécessaire. Ainsi, souvent,
dans les grands groupes ayant une structure en unités indépendantes
(business unit), le siège prévoit des accords cadre avec certains fournisseurs.
Ces accords cadre vont aider chaque unité, mais les unités devront acheter
seuls quelques produits spécifiques (car disponibles plus facilement localement,
ou bien pour des raisons de poids, ou encore spécifiques à leur région…)
Dans notre cas, des organisations vont décider de réaliser certains achats au
siège, et d’autres sur le terrain. C’est le cas, entre autre du HCR, le haut
commissariat des nations unis pour les réfugiés. Rappelons l’objectif du HCR :
Il a un rôle auprès des réfugiés, à qui il fournit des abris, des denrées
alimentaires, de l’eau, un appui logistique, et du matériel d’assainissement et de
soins médicaux.
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• Les achats internationaux :
La Section de l’Approvisionnement et du Transport (SAT), située à Genève
prend en charge l’essentiel des achats internationaux effectués par le HCR.
Ces achats sont utiles lorsqu’un achat local risquerait de déséquilibrer la
monnaie locale en entraînant un renchérissement des prix et des difficultés
pour la population locale, ou aussi lorsque les produits ou les services requis ne
sont pas disponibles à des prix compétitifs.
• Achats effectués sur le terrain :
Les bureaux sur le terrain sont autorisés à effectuer des achats localement.
Ceci permet alors d’accélérer le processus d’achat et de répondre plus
rapidement aux besoins qui ont été identifiés.
- Une implantation à long terme utile pour les actions à court terme
Pour faciliter les achats locaux, et l’organisation de secours, certaines
organisations bénéficient de relais dans des zones à risques. Ce peut être dû à
l’installation d’une mission plus longue dans des régions voisines. Ces relais
vont permettre une action plus rapide et plus efficace. En effet, il est plus facile
sur place de prévoir les conditions d’acheminements et de réception. C’est
l’exemple de Médecins du Monde pour le tremblement de terre en Iran de 1997,
l’équipe présente de l’autre coté de la frontière (en Afghanistan) a ainsi effectué
une première exploration et a préparé le terrain, réunissant les autorisations
nécessaires pour l’atterrissage, mettant en place l’organisation des transports
secondaires, assurant l’hébergement de l’équipe, d’où un gain de temps
énorme pour intervenir dans un pays qui ne disposait d’aucune infrastructure
préalable de l’organisation humanitaire française. Le pré positionnement via des
programmes long terme favorise donc les achats terrains.
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• Achats spécifiques.
De plus, ajoutons le rôle de Médecins sans frontières, qui propose de
vendre des kits ou du matériel pour les missions. Ces outils sont très bien
référencés, et ils s’adressent à toutes les ONG. Nous avons donc un exemple
de ventes inter ONG. Cette ONG est très reconnue dans le secteur de la
logistique.
� Un stock d’urgence prêt pour tout départ
Souvent, les organisations essaient de prévoir leurs stocks de façon la plus
efficace et pour réagir dans l’urgence. Ainsi chez Médecins du Monde, il existe
un stock d’articles généraux, qui concerne l’administration, puis un stock
purement logistique avec du matériel médical et du matériel pour les expatriés,
notamment utilisé pour les missions exploratoires. Il comprend alors une
mallette d’urgence qui contient un minimum de médicaments ainsi qu’une valise
satellite pour communiquer en temps réel.
Un autre stock est géré par Atlas Logistique. Il s’agit des kits chirurgicaux
d’urgence. Ils proviennent de plusieurs fournisseurs, c’est pourquoi des stocks
d’avance sont toujours disponibles (l’obtention étant plus lente, un
approvisionnement d’avance est toujours plus prudent).
Le HCR dispose lui aussi de plusieurs stocks, et donc de plusieurs outils
de travail. Le stock d’urgence est centralisé, comme chez Médecins du Monde,
il contient du matériel indispensable pour les missions d’urgence. L’association
y prélève également des marchandises, lorsque cela est possible, pour des
programmes réguliers, le temps d’obtention étant ainsi raccourci. Le deuxième
outil est la signature d’accords cadres passés avec des fournisseurs ou
prestataires logistiques, permettant ainsi des partenariats et un
approvisionnement simplifié et rapide, les prix étant déjà négociés auparavant,
et les stocks étant disponibles chez le fournisseurs à l’avance. Le premier
accord cadre fut signé avec un affréteur, afin de faciliter le transport du
fournisseur ou des stocks du HCR, jusqu’au lieu final.
Dans ces deux cas, l’idée est la même. Il s’agit d’avoir deux types de
stocks, afin que du matériel d’urgence soit toujours disponible rapidement. Pour
cela, des études ont lieu au préalable pour savoir ce qui est nécessaire dans
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chaque type de situation, comme c’est le cas par exemple chez Médecins Sans
Frontières, qui détient dans son entrepôt de Mérignac des kits d’urgence
différents, selon les situations que l’on peut rencontrer sur le terrain (et selon la
destination).
Cette première sous partie nous a donc permis de remarquer qu’une
adaptation du système commercial au secteur humanitaire est possible,
s’agissant des achats et de l’approvisionnement.
c) Matériels :
� Outil de communication
En ce qui concerne les outils de communication, avec la montée des NTIC,
les ONG possèdent toutes des sites internet. Elles ont mis en place pour la
plupart des dons en ligne et proposent aux internautes de prendre
connaissance des actions qu’elles mènent.
De plus, les plus aisées, ont pris le créneau de la publicité. Dans le métro,
sur les bus, à la radio, à la télévision, elles ont réussi à toucher la plupart de la
population. C’est comme cela que pour le tsunami, elles ont pu bénéficier d’un
maximum de dons de particuliers, en diffusant des appels aux dons pour aider
les victimes.
� Entrepôt : palette, contener, code barre
Les ONG ont donc mis en place, afin d’être prête à partir, des entrepôts où
sont disposés des palettes de vêtements, médicaments, nourriture. Souvent
des kits sont déjà préparés afin que les ONG lors de l’apparition de crises,
puissent envoyer en même temps que les équipes d’urgence de quoi s’installer
et fournir les premières aides.
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Configuration de l’entrepôt type :
-Les articles entreposés ne doivent pas occuper plus de 70 % de l’espace
disponible.
- Les articles entreposés ne doivent en aucun cas reposer à même le sol : tout
colis doit impérativement être sur une palette.
- Les palettes (et les marchandises stockées sur celles-ci) ne doivent pas être
en contact avec les murs.
- Les produits inflammables (carburants...) et autres produits à risques (produits
chimiques) doivent impérativement être stockés en lieu sûr.
- Dans la mesure du possible, les palettes ne doivent pas être accolées les
unes aux autres.
Par exemple, pour la collecte de produits frais, chaque Banque
Alimentaire doit être dotée d’au moins un camion frigorifique ainsi que de
moyens de stockage adaptés.12
Les entrepôts sont très contrôlés car les marchandises qui y passent
exigent des régimes particuliers. C’est pourquoi, celles-ci ne doivent pas
toucher terre et rester sur des palettes ; les médicaments ne peuvent, eux
aussi, être poser dans un coin. De plus, mis à part le coté technique, il est
nécessaire de bien organiser l’entrepôt afin que toutes les surfaces soient
utilisées afin de pouvoir expédier un nombre maximum et sauver un maximum
de vies.
Dans ces entrepôts, les ONG reçoivent, assemblent les colis, expédient
par le mode de transport choisi. Elles peuvent donc répondre efficacement et
rapidement à la moindre demande, en expédiant les colis présents dans les
premiers jours.
Cependant, certaines ONG, n’ont pas assez de moyens et doivent
s’associer. Elles peuvent donc envoyer leurs matériels sur des plates formes
départementales.
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Conclusion de la deuxième partie :
Ainsi nous remarquons donc que malgré la nature de l’aide humanitaire et
l’environnement dans lequel a lieu, des outils utilisés dans le secteur
commercial sont adaptables, comme par exemple les ERP, ou autres outils
informatiques. Les places de marché et la gestion des stocks et des achats se
font selon les spécificités du secteur entreprenarial, la transparence de la
structure et la circulation de l’information sont des éléments indispensables au
bon fonctionnement de l’organisation.
De plus, l’optimisation des flux logistiques en période de crise nécessite une
meilleure coordination des actions de chaque organisme agissant lors des
situations d’urgence ainsi qu’un partage et une mise en commun du savoir de
chacun.
Le système d’information SUMA apparaît déjà comme un outil essentiel à la
coordination des équipes sur le terrain. Le risque pays doit être défini et analysé
afin de pouvoir mettre en place un modèle de gestion adaptée en harmonie
avec la culture du pays dans lequel les équipes agissent. Une continuité des
actions parait alors essentielle pour pouvoir être prêt face à de nouvelles
catastrophes et réagir encore plus vite et encore mieux.
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III ème Partie
Cas concret de l’Ordre de Malte
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La vocation de l'Ordre s'exprime par sa devise " Tuitio Fidei et
Obsequium Pauperum ", défense de la foi et service des pauvres.
A - Présentation de l’entreprise
a) Historique
L'Ordre Souverain militaire et hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem de
Rhodes et de Malte, plus connu sous le nom de l'Ordre Souverain de Malte, a
une double nature. Fondé à Jérusalem vers 1050, c'est l'un des plus anciens
ordres religieux catholiques. Le neuvième centenaire de sa fondation officielle a
été célébré en 1999.
L'Ordre a toujours été reconnu par les nations comme un sujet de droit
International public.
L’Ordre de Malte est une organisation caritative catholique internationale.
Engagé au service des plus faibles quelle que soit leur religion ou leur origine, il
développe des programmes d’actions spécifiques auprès des personnes
fragilisées par l’exclusion, la maladie, le poly-handicap et les catastrophes
humanitaires, en utilisant des méthodes et moyens d’actions de pointe.
L’Ordre de Malte France intervient dans plus de vingt pays où il gère des
établissements hospitaliers, des centres de soins, des maternités.
Près de 5 000 bénévoles réguliers et environ 11 000 quêteurs apportent
leur concours aux activités de l’Ordre de Malte France ; ils sont répartis sur tout
le territoire national et animés par un réseau de 105 délégations
départementales.
La réalisation des actions de l’Ordre de Malte France est rendue possible
grâce au produit de collecte auprès du public, de dons, legs et donations reçus
de plusieurs milliers de particuliers, entreprises et institutions. L’efficacité des
initiatives engagées par l’Ordre de Malte France repose aussi sur l’appui de
solides partenariats techniques, financiers ou professionnels.
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• Ordre souverain et hospitalier
Ordre religieux placé sous la protection directe du Saint Siège, l’Ordre de
Malte a conquis, au fil de son histoire, le statut particulier d’ordre souverain
militaire et hospitalier. A sa tête, le grand maître élu gouverne, assisté du
Souverain Conseil. Si l’Ordre Souverain, Militaire et Hospitalier de Saint Jean
de Jérusalem, de Rhodes et de Malte, communément dénommé Ordre de
Malte, a perdu, ave ses derniers territoires (en 1798), sa vocation militaire, il
demeure tout à la fois souverain et hospitalier. Ce statut, unique dans le monde
de l’action humanitaire, est reconnu par 85 Etats avec lesquels l’Ordres de
Malte entretiens des relations diplomatiques, ainsi que par le Saint Siège avec
lequel il est en étroite relation, et nombre d’institutions internationales auprès
desquelles il dispose d’un siège de représentant ou d’observateur permanent
(Nations Unies, Commission des Communautés Européennes…)
L’Ordre de Malte bénéficie ainsi du privilège exceptionnel de pouvoir exercer
pleinement et entièrement sa vocation sur la presque totalité du globe : son
action permanente couvre aujourd’hui plus de 110 pays et ses équipes
internationales d’intervention d’urgence sont présentes dès lors qu’une
catastrophe naturelle ou un conflit armé l’exige.
• Ordre Militaire et Religieux
Le 15 juillet 1099, les croisés conduits par Godefroy de Bouillon entrent
dans Jérusalem. " Les chrétiens lavent leurs pieds et leurs mains, quittent leurs
vêtements ensanglantés et, pieds nus, se rendent aux Lieux Saints ".
L'Ordre vit le jour sous la forme d'une communauté monastique qui s'inspirait
de St Jean le Baptiste. Créée par des marchands d'Amalfi vers 1050, cette
communauté dirigeait un hospice destiné à accueillir et à soigner les pèlerins
qui venaient en Terre Sainte. En 1113, elle fut officiellement reconnue comme
un ordre religieux par le Pape Pascal II. Avant la perte de l'île de Malte en 1798,
la plupart des chevaliers étaient des religieux ayant fait vœux de pauvreté, de
chasteté et d'obéissance.
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L'Ordre fut contraint dès le 12ème siècle de devenir militaire pour
assurer la protection des pèlerins et des malades et plus tard, la défense des
territoires chrétiens en Terre Sainte. L'Ordre cessa de remplir cette fonction
après la perte de Malte en 1798. Aujourd'hui, il se consacre exclusivement aux
activités humanitaires.
b) Organisation de l’Ordre de Malte
• Ses activités :
- L’accueil et le soin des personnes handicapées et des personnes âgées
dépendantes
- La lutte contre la lèpre
- Les secours aux victimes et la formation aux premiers secours
- La formation d’ambulanciers
- La collecte, le tri et l’expédition sous contrôle de dons de médicaments
inutilisés
- La lutte contre l’isolement et la précarité
L’Ordre de Malte France intervient dans de nombreux pays ou il gère des
établissements hospitaliers, des centres de tris, des maternités.
• Réseau :
Parmi ses 11 000 membres, on compte des frères profès ainsi que des
Chevaliers en Obédience. Les autres Chevaliers et Dames sont des laïcs
dévoués à l'exercice des vertus chrétiennes et de la charité. Tous se distinguent
par leur volonté de tendre à une perfection spirituelle au sein de l'Eglise et de
mettre leur énergie au service des déshérités et des malades.
L'Ordre de Malte demeure fidèle à ses principes fondateurs que résume la
devise " Tuitio Fidei et Obsequium Pauperum ", protection de la foi et service
des pauvres, principes qui se concrétisent par le travail bénévole effectué par
les Chevaliers et les Dames de l'Ordre dans le domaine de l'aide humanitaire et
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médico-sociale. Aujourd'hui, l'Ordre exerce sa vocation dans plus de 120 pays
à travers le monde.
L'Ordre de Malte est neutre et apolitique, ce qui lui permet d'assurer un
rôle de médiateur entre des Etats en conflit.
En tant que sujet de droit international public, l'Ordre entretient des relations
diplomatiques à part entière avec 93 pays par le truchement de ses
ambassades. Il dispose également d'un siège d'observateur permanent auprès
des Nations Unies, de la Commission Européenne et des principales
organisations internationales. Grâce à ses relations diplomatiques, l’Ordre
mène des actions appropriées et efficaces en cas de catastrophe naturelle ou
de conflit armé. D'autre part, sa neutralité et son caractère apolitique lui
permettent d'agir en qualité de médiateur lorsqu'un état demande son
intervention pour régler un différend.
Présente sur tous les champs de misère, celle que Jean de La Varenne
baptisa la « terrible casaque vermillon » est devenue le symbole de la plus
grande armée charitable du monde. L’Ordre de Malte compte à ce jour quelque
11000 membres et des milliers de bénévoles permanents répartis au sein de 52
associations nationales ; son action est relayée par les 85 représentations
diplomatiques qu’il entretien dans le monde.
• Financement
Elles sont essentiellement financées par ses membres. Les fonds
proviennent également des dons et contributions des bienfaiteurs qui
soutiennent les activités de l'Ordre. Les ressources nécessaires pour les
hôpitaux et les diverses activités médicales sont généralement obtenues grâce
à des accords passés avec les services sociaux et les organismes de santé
locaux. Il en va de même pour les services d'intervention d'urgence. Dans les
pays en voie de développement, les activités de l'Ordre peuvent être
subventionnées par les gouvernements, la Commission Européenne ou
d'autres organismes internationaux.
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• les bénéficiaires de l’Ordre de Malte
Les plus importantes ont eu lieu au Kosovo, en Macédoine, au
Mozambique, au Salvador, en Inde, en Angola, au Zimbabwe, au Pérou, en
Afghanistan et en Irak.
L'Ordre de Malte intervient dans le domaine médico-social et humanitaire
dans plus de 120 pays, son action étant relayée par les relations diplomatiques
qu'il entretient actuellement avec 93 Etats. L'Ordre gère également des
hôpitaux, des centres de soins, des hôpitaux de jour, des maisons pour
personnes âgées et pour handicapés, des unités pour malades en phase
terminale. Les bénévoles de l'Ordre de Malte assurent les premiers soins, les
services sociaux et les opérations de secours d'urgence et d'aide humanitaire
dans de nombreux pays. ECOM, le Corps de Secours de l'Ordre de Malte,
intervient en première ligne dans les catastrophes naturelles ou les conflits
armés, et assure la continuité des actions de secours sur place. Depuis plus de
40 ans, l'Ordre consacre une grande partie de ses efforts au traitement de la
lèpre, une maladie affectant malheureusement encore de nombreuses régions
du monde. Son action est coordonnée par le CIOMAL, Comité International de
l'Ordre de Malte, également engagé dans le combat contre d'autres maladies et
handicaps. De plus, le CIOMAL a mis en place des programmes d'aide aux
mères et aux enfants atteints par le virus du Sida dans les pays du tiers-monde.
L'Ordre est également actif aussi dans le domaine culturel.
c) Ses moyens d’actions
Le Corps de Secours de L’Ordre de Malte (ECOM) est l’organisation
centrale de l’Ordre en matière d’aide d’urgence. Il rassemble les moyens mis à
disposition par des Associations nationales et des Prieurés expérimentés dans
ce domaine, ce qui lui permet d’apporter un secours imminent aux victimes.
En cas de situations d’urgence, l’ECOM a pour mission en premier lieu
d’identifier les besoins les plus immédiats de victimes et, en second lieu, de
répondre à des besoins aussi efficacement et promptement que possible. Il
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peut s’appuyer dans ce cadre sur des relations diplomatiques que l’Ordre a
établies dans le monde entier.
Pour venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin, il faut être à même
de mobiliser rapidement des moyens de transport, des équipements et du
personnel, et de traiter immédiatement les informations recueillies.
• Mobilisation
L’Ordre de Malte se réfère à Malterser International (qui est situé en
Allemagne) pour ce qui concerne les situations d’urgence depuis 1 an. L’Ordre
de Malte possède un réseau de volontaires dans les infirmières, médecins,
logisticiens…
Répondant à une demande des pouvoirs publics pour disposer de
« corps de bénévoles » intervenant dans des situations exceptionnelles, l’Ordre
de Malte France a créé les EPPI. Ces équipes sont composées de secouristes,
de logisticiens et bénévoles sans spécialisation particulière. Ils peuvent être
appelés à tout moment afin d’assurer différentes prestations pour des
populations en difficulté, ou faire face à des sinistres exceptionnels.
Les équipes de l’Ordre de Malte France interviennent en dehors du pays en cas
de crise humanitaire internationale, dans le cadre du corps international
d’urgence de l’Ordre de Malte. Cette structure est intervenue dans 5 pays
d’Asie à la suite du tsunami de décembre 2004, aux Etats-Unis apres Katrina
etc…Ces dernières années, elle était présente pour secourir les réfugiés
rwandais au Zaïre les victimes du cyclone de Mitch au Honduras, les victimes
de la guerre dans le pays des Balkans….
Dans de nombreux pays, l’Ordre a mis en place des structures qui
peuvent suivre la population sur le long terme. C'est-à-dire, des couvents, des
hôpitaux, des écoles. Les volontaires qui y travaillent sont bien entendus
salariés. Lorsqu’il survient une catastrophe ou une crise, ces structures sont
mobilisées comme point de chute des équipes d’urgence. L’Ordre de Malte
possède des partenaires dans divers pays quand celui-ci n’a pas de structures.
Par exemple, un de ses partenaires est l’Alliance Française, qui leur permet de
trouver des locaux, des interprètes etc…
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En ce qui concerne les équipes d’urgence, celles-ci sont constituées de 2 aides
médicales et d’un intendant (logisticien, coordinateur etc..) et d’un chef
d’équipe.
Avant que l’équipe soit envoyée, une évaluation est effectuée afin d’évaluer les
dégâts et les besoins. Les équipes d’évaluations qui précèdent les équipes
d’urgence restent environ 8 jours sur place.
• Achats et dons
Pour les dons, l’Ordre de Malte lance plusieurs fois par ans des actions
de donations. En janvier, des bénévoles quêtent pour la lèpre, et régulièrement
dans la rue des bénévoles quêtent pour diverses causes. De plus, sur le site
Internet, un système de dons en ligne est disponible. Lorsqu’une catastrophe
naturelle demande une certaine mobilisation et certains fonds, l’ordre organise
dans les écoles, dans les mouvements de scoutisme des collectes de
vêtements ou de médicaments. Tous les dons sont envoyés ensuite au site de
Paris (dans le 15ème arrondissement) puis envoyés à l’entrepôt de Compiègne
pour être référencé et trié.
La mission d’évaluation a pour mission d’évaluer les besoins sur place,
les hommes disponibles, et de se renseigner sur les disponibilités sur place afin
que les équipes qui suivront puissent être autonomes.
L’intendant sur le terrain est chargé de trouver le matériel. Dès son arrivée, il se
met en recherche d’un logement pour l’équipe s’il n’existe pas de structure
Malte. Tout est accepté : école, appartement, dispensaire, terrain plat avec
tente… il est nécessaire que l’équipe puisse y dormir mais aussi y travailler. De
plus, il est souvent nécessaire de bénéficier d’un moyen de sécurité, étant
donné que les kits de survies, les médicaments de base y sont entreposés.
En ce qui concerne les achats sur place, l’intendant qui a été informé de
l’évaluation du terrain, doit entreprendre d’acheter des matériels qui ont été
jugés trop coûteux au transport. Par exemple, les tentes en Inde pour le
tsunami ont toutes été achetées sur place car le rapport coût était moindre pour
l’achat sur place. C’est alors à lui d’acheter tout le matériel.
La réglementation sur les médicaments est si sévère, que maintenant, l’Ordre
de Malte va devoir faire très attention lors de ses envois. Souvent, si les envois
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en médicaments ne suffisent pas pour couvrir les besoins, l’intendant pourra
aller se fournir dans les pharmacies locales.
• Ses centres de tris
La récupération de Médicaments Non Utilisés (MNU) et de matériel
médical et paramédical, complétée par des achats de médicaments neufs, est
l’une des activités traditionnelles de l’Ordre de Malte. Grâce au concours, en
Europe comme aux Etats-Unis, de dizaines de milliers de bénévoles encadrés
par des pharmaciens, les malades des pays les plus défavorisés peuvent avoir
accès aux médicaments et aux soins dont ils seraient sinon totalement privés.
Un strict contrôle de la distribution par les associations nationales et
représentants de l’Ordre de Malte, ou par les dispensaires associés, permet de
s’assurer que les produits expédiés sont effectivement utilisés selon les règles
de l’art.
Dans le même esprit, la collecte et le tri de matériels, équipements et
nourriture de première nécessité se développe au rythme hélas croissant de
misère. Des vêtements, des couvertures, des produits d’hygiène, ou
alimentaires sont distribués à ceux qui n’ont rien.
En France, les Œuvres Hospitalières de l’Ordre de Malte ont mis en
place un véritable réseau de collecte, de tri et d’expédition de MNU, de lunettes
de récupération, de matériel médical et de produits de première nécessité qui
couvre la quasi-totalité du territoire. Dans près de 70 centres de collecte et de
tri et leurs 2 centres d’expéditions (Versailles et Arras) et de leurs 2 centres
d’emballages informatisés, plus de 2 000 bénévoles encadrés par plus de 100
pharmaciens assurent une chaîne permanente de solidarité. Partenaires du
programme français Cyclamed de collecte et de traitement des déchets issus
du médicament, les Œuvres Hospitalières Françaises ont, en 1999, expédié
près de 325 tonnes de médicaments (soit environ 10 millions de boites) et de
927 tonnes de matériel médical et de produits de première nécessité vers 300
hôpitaux répartis dans 60 pays.
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B- Ses interventions en situations de crise
a) Coopération locale
Comme nous l’avons déjà précisé, l’Ordre de Malte bénéficie d’aide
locale tel que l’Alliance Française qui lui permet de trouver des locaux, des
interprètes, des logements, des chauffeurs etc… De plus, l’Ordre de Malte étant
considéré comme une structure diplomatique, celui-ci bénéficie du soutien des
gouvernements. Du coté des ONG, une entente a été établie et souvent elles
s’entraident au niveau du matériel et de personnel.
Ses partenaires vont donc, pour certains, apporter à Malte des espaces
suffisants qui serviront de lieu de stockage. C’est la tâche de l’équipe
d’évaluation qui est chargée de trouver des partenaires supplémentaires afin
que l’équipe qui arrivera plus tard ne soit pas démunie et puisse commencer
leurs actions dès leur arrivée. Si leur mission dure plus de 6 mois, ils devront
prospecter afin de bénéficier de lieux moins sommaires.
Enfin, l’Ordre est assez proche de l’Armée, officiellement celle-ci ne doit pas
avoir de lien étant donné qu’elle est neutre, mais officieusement, pour la
sécurité de ces centres, de ses infrastructures, de ses convois, l’Armée est
indispensable.
b) Stockage
L’ordre de Malte possède plusieurs plates formes logistiques à l’étranger.
Par exemple, lors de la guerre en Irak en 2002, l’Ordre a pu se servir d’une de
ses plates formes existantes là bas. Les équipes avaient un point de chute et
pouvaient se ravitailler plus facilement. L’envoi des matériels et de vivres fut
moins problématique que pour le tsunami où il a fallut construire des entrepôts
de fortunes.
Le stockage de l’Ordre de Malte est basé à Compiègne en France, cet
entrepôt sert surtout d’entrepôt pour le matériel médicale et les médicaments.
Celui-ci est donc très sérieusement surveillé du fait des contraintes de stockage
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de certains produits tels que les médicaments. Les marchandises sont
entreposés par types et sur des palettes afin qu’elles ne touchent pas terre et
éviter l’humidité.
Les colis sont donc constitués dans des caisses dont le volume et le poids sont
à surveiller. Ces caisses sont donc en attente d’être envoyer et sont prêtes à
être charger dans les avions de ses partenaires.
c) Transport
Pour les transports, le Ministère des Affaires Etrangères a arrêté des
quotas. En fonction de la crise, le Ministère peut permettre à certaines ONG de
bénéficier d’envois par leurs biais. Aussi, le Ministère de la Défense offre aux
ONG la possibilité de bénéficier de place sur des bateaux. Ils sont détachés
spécialement pour l’envoi de marchandises humanitaires.
Mis à part l’aide du gouvernement, l’Ordre est souvent aidé par l’Armée
et par Air France. Cette aide repose particulièrement sur le mode de transport
de l’aviation. En effet, selon la place qu’il reste dans les soutes, on propose à
Malte de transporter certaines quantités de marchandise. L’Ordre peut donc
envoyer des vêtements, des matériels, des médicaments gratuitement ;
cependant, cette aide ne peut tout couvrir. Mais régulièrement, selon les
rapports entre Malte et l’Armée sur le terrain, l’Armée fait profiter certaines de
leurs ressources telles que l’essence, des achats de livres d’école, etc…
Chaque contenu est répertorié, en effet, à partir de l’entrepôt de Compiègne,
les colis sont répertoriés selon plusieurs types : gynécologue, médicaments
pour telle pathologie, pull enfants etc.… 13
Ce principe aide donc l’Ordre de Malte a garder une tracabilité de ses
envois, et permet un gain de temps lorsqu’il faut trier les colis lors de la
répartition. Cependant, Malte n’est pas une grande ONG qui peut profiter de
beaucoup de moyens, et n’a donc pas encore mise en place un système de
code barre qui pourrait l’aider à optimiser un peu plus sa chaîne.
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Le plus souvent, sur le terrain est utilisé le moyen de transport routier tel que le
camion. L’intendant s’adresse à des transporteurs locaux, qui souvent
fournissent les chauffeurs avec, qui vont suivre l’ONG pendant la durée de son
intervention.
d) Réception
Afin de récupérer les colis qui sont envoyés, il est absolument nécessaire
que des membres de l’ONG soient présents. Comme il a déjà été dit
précédemment, ces marchandises sont des cibles pour les locaux, c’est
pourquoi il faut être très précis et ne pas laisser ces marchandises aux yeux de
tous.
L’équipe de l’Ordre de Malte après avoir recruter des volontaires chez les
locaux dès leurs arrivées, pourront les envoyer avec un responsable pour
récupérer les caisses dans les camions qui les emmèneront sur les plates
formes d’entreposages ou des lieux de stockage de fortunes. Toutes les cibles
que pourraient offrir l’Ordre sont toujours surveillées par des bénévoles afin de
ne pas être victimes de vols. Il faut protéger les vivres et les médicaments qui
sont les bases de l’aide.
e) Moyens sanitaires, hygiènes
D’un point de vue matériel, l’Ordre de Malte ne possède pas beaucoup
de moyens. Celui-ci préfère louer sur place à des organismes selon les besoins
que de les envoyer de France. En ce qui concerne l’assainissement de l’eau,
les constructions de toilettes, de rigoles, l’Ordre délègue ces travaux à des
entrepreneurs locaux. C’est encore une stratégie du moindre coût.
Dans le domaine informatique, l’Ordre de Malte n’est pas encore à la
pointe. En effet, il utilise des téléphones satellites, des ordinateurs, mais pas
encore de progiciels : tout repose sur les retours des cellules de repérages,
leurs « filiales » à l’étranger.
De plus en plus, l’Ordre s’aperçoit qu’une réorganisation informatique est
nécessaire et va bientôt s’y consacrer.
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Cas Pratique du Tsunami (décembre 2004) :
Jour J :
Une équipe d’évaluation à été envoyé sur place dès le premier jour (le 26
décembre 2005), pour déterminer l’aide à apporter : soutien aux hôpitaux et aux
structures de santé locaux, personnel médical et médicaments
supplémentaires.
Une clinique mobile avec des médicaments de première urgence, ainsi que des
vêtements sont arrivés dans la ville de Bantul le lundi de la catastrophe. Un
appel aux dons a été lancé sur les différents canaux de communication que
l’Ordre utilise (Internet, affichage…).
Il a été déterminé que la mission de Malteser International consisterait à
soutenir entre autres les hôpitaux et les structures de santé locaux, à fournir
des médicaments et à envoyer du personnel médical supplémentaire.
- "Dès le 26 décembre, l’Ordre de Malte, par le canal de son corps
d'intervention d'urgence ECOM, a pris en charge l’organisation des secours
tandis que ses différentes équipes permanentes en Inde (Diocèse de
Marthandam) et en Thaïlande avaient entrepris les premières opérations
d’urgence (distribution de nourriture, de médicaments et de vêtements) dans la
mesure des moyens disponibles. En Thaïlande, une équipe de bénévoles s’est
déployée dans la région particulièrement touchée de Phuket où, depuis le 28
décembre, ses membres distribuent de la nourriture et des équipements de
base.
Inde
En Inde les opérations de secours de l'Ordre ont débuté le dimanche 26
décembre, dans le diocèse du Marthandam. Elles ont par la suite été étendues
au diocèse de Trivandrum. Il a été possible de porter secours à environ 40.000
personnes également grâce à l’aide de 300 volontaires locaux qui ont collaboré
au cours des derniers jours avec les Corps d’Urgence de l’Ordre et leurs
différents partenaires. Les Corps d’Urgence sont en train de distribuer
vivres/nourriture, vêtements et médicaments. Avec l'Association Sanitaire
Catholique Indienne (CHAI), l'Ordre est en train de fournir une assistance
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médicale aux indigents par le biais d’hôpitaux de campagne. L'extension des
aides à la côte orientale de l'Inde, à Pondichéry et Kollam, dans le district de
Kerala, est en phase de définition.
Thaïlande
En Thaïlande environ 100 volontaires collaborent avec l'Ordre de Malte durant
les opérations de secours en aidant environ 15.000 personnes. Une équipe de
l'Ordre de Malte venant des camps de réfugiés situés au nord-est de la
Thaïlande est arrivée dans la zone de Phuket le 29 décembre.
Les premiers secours ont été portés sous forme de distribution de nourriture,
abris pour la nuit, matelas, ustensiles de cuisine livrés aux habitants les plus
pauvres de Ban Muang, localité qui a été complètement détruite et de Ban Nam
Kem. Médicaments et vêtements ont été distribués à l'hôpital local de Thai
Mueng et à celui de Taku Pa. Tous les biens distribués sont acquis sur le
marché local.
L’équipe a étendu son intervention à l'île de Koh Kwao, qui se trouve près de la
côte en face de Ban Nam Kem. Ici nous contribuerons au rétablissement du
système de distribution de l’eau qui a été sérieusement endommagé. D’autres
interventions dans la région vont être préparées au cours des prochains jours.
Sri Lanka
En coopération avec la Caritas Internationale et l'Organisation de Secours
Technique allemand (THW), les Corps d’Urgence de l'Ordre de Malte préparent
une mission d’évaluation de la zone côtière dans le sud du Sri Lanka pour
identifier les zones dans lesquelles la population a le plus urgent besoin de
secours. La mission - qui est en train de terminer les préparatifs avant de partir
pour la capitale du Sri Lanka, Colombo - emmènera des Kits d’urgence
sanitaire avec lesquels il sera possible de pourvoir aux besoins de 10.000
personnes pour une période de trois mois. Des spécialistes du secours
d’urgence et de la purification des eaux feront partie de la mission. Des
contacts ont déjà été activés avec l'archevêque de Colombo, et un premier
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versement de 25.000 dollars au Fond de Secours Diocésain pour les victimes
du raz de marée a été effectué hier.
La Caritas, la THW et les Corps de Secours de l'Ordre de Malte ont décidé de
se concentrer sur le rétablissement du réseau de distribution d’eau et sur tout
ce qui concerne la fourniture d’eau et d’une manière plus générale à des
activités de reconstruction à long terme.
1 an après :
Il y a un an, les rivages de l’Asie sombraient dans la vague géante du tsunami.
Plus de 200 000 victimes, des dégâts sans exemple, la détresse, le deuil.
Dès les premiers jours, l’Ordre de Malte se mobilise. Grâce à la générosité de
tous ses donateurs, l’Ordre de Malte France participe immédiatement aux
actions de Malteser International, structure de secours d’urgence de l’Ordre de
Malte au niveau international. Il met en place un programme de reconstruction
et de réhabilitation dans la province sinistrée du Tamil Nadu, en Inde.
Après un an d’action, l’Ordre de Malte fait un point d’étape. Ses interventions
d’urgence et de reconstruction ont concerné l’assainissement et la
désalinisation de l’eau, l’achat de bateaux pour différents villages de pêcheurs,
le soutien des familles, la reconstruction d’un village (Chinnoorpet) et le
parrainage d’enfants orphelins. Missions réalisées pour un total de 1 334 793 €.
Quelques éléments :
• Assainissement et désalinisation de l’eau : 12 unités de purification d’eau
ont été livrées pour remettre en service les puits de 12 villages du Tamil
Nadu (60 805 €), et plusieurs microprojets de remise en état des
bâtiments collectifs ont été menés à bien (26 405 €). Des opérations de
désalinisation de puits se poursuivent maintenant dans 9 villages
(282 739 €).
• Achat de bateaux : Au cours du premier semestre 2005, 105 bateaux de
pêche motorisés et équipés et 33 filets de pêche ont été achetés au
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profit des familles de différents villages du Tamil Nadu (coût total : 364
047 €).
• Soutien des familles : dans le cadre d’un programme de parrainage, 42
enfants du Tamil Nadu ayant perdu un ou deux parents seront aidés
dans leur scolarité. Une somme de 40 à 50 € sera versée chaque mois
au profit de chaque enfant pour couvrir les frais scolaires, les uniformes
et le matériel d’école. Le coût total de cette opération est évalué à
157 500 €.
• À Chinnoorpet, village de 257 habitants entièrement détruit par les eaux,
l’Ordre de Malte a conduit des actions de rénovation temporaire en
attendant la reconstruction d’un nouveau village de 66 maisons :
rénovation de l’école primaire, achat de bicyclettes pour que les enfants
les plus démunis puissent se rendre l’école, création d’un atelier de
couture, réalisation des études préalables au projet d’urbanisme
(433 067 €)
Cet engagement dans des actions de secours d’urgence, de reconstruction et
d’accompagnement durable, s’inscrit dans la longue tradition de l’Ordre de
Malte.
Fondé il y a plus de 900 ans, l’Ordre de Malte est la plus ancienne Association
caritative au monde. Reconnu d’utilité publique en France depuis 1928, il
apporte son aide à tous ceux qui en ont le plus besoin, tant en France que dans
le monde.
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Conclusion de la troisième partie :
Forte de son expérience dans les situations d’urgence, l’Ordre de Malte
demeure un véritable exemple pour les associations qui se veulent réactives
face aux désastres.
En effet, l’Ordre de Malte dispose aujourd’hui de moyens techniques et
humains important, mis à part cette faille informatique, et a su s’entourer de
solides partenaires financiers tels que ECHOM.
Entre urgence et aide à long terme, cette association d’utilité publique, est
intervenue dans 120 pays pour secourir.
L’efficacité de l’Ordre de Malte repose sur une gestion continue du réseau des
volontaires qui se forment tout au long de l’année, pouvant être ainsi
opérationnels sur le terrain dès l’alerte lancée. Ce sont ces volontaires, à la
vocation commune de ne tolérer aucune souffrance, qui permettent une
efficience optimale des actions engagées de l’Ordre de Malte.
On a pu remarquer que la logistique de crise est avant tout une logistique de
« bon sens », c'est-à-dire au aider au maximum avec un minimum de moyens,
en intégrant dans ses actions la population locale, maillon primordial dans la
supply chain humanitaire
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Conclusion
Les désastres sont des scénarios dynamiques et changeants, ce qui signifie
que les ONG doivent sans cesse s’adapter, ajuster ses stratégies, innover pour
pouvoir répondre efficacement à leurs objectifs fixés. Pour cela, il est important
d’évaluer l’opération en marche, en prenant en compte ce que la réalité sur le
terrain nous indique.
La gestion des approvisionnements humanitaires ne peut pas être considérée
comme une action isolée, sporadique et spontanée. Elle doit faire partie d’un
processus global de planification et de préparation, et cela a un sens, dans la
mesure où elle contribue à modifier de manière positive la situation de besoin
soudain dans laquelle une population affectée par un désastre.
Chaque intervention doit apporter des leçons qui aideront à corriger et à
améliorer les méthodes, procédures et systèmes, et l’évaluation est la meilleure
façon d’extraire de chaque expérience les aspects positifs et négatifs qui nous
aident à réaliser ces changements. Suite à cette étude, on peut constater que la
logistique humanitaire et notamment dans le cas de la croix rouge, possède les
mêmes caractéristiques qu’une logistique commerciale.
La principale différence est que les ONG ne connaissent pas en général
d’activités lissées dans le temps et que les pics ne sont pas prévisibles, ou du
moins difficilement.
La politique et l’argent sont des contraintes énormes et freinent
considérablement l’action des ONG. Les capacités de négociateurs des
intervenants jouent ici un rôle considérable, tout en risquant leur vie. Comment
aider les populations sans créer de conflits d’intérêts ?
Peut être en communiquant avec les autochtones, en valorisant les contacts
locaux tout au long de l’année, et les impliquer complètement dans la gestion
de la crise lorsqu’elle éclate. Le travail de coopération en lien avec des
partenaires du Sud traduit une volonté de promouvoir un développement
autonome, décidé et souhaité par les populations concernées.
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Ce partenariat semble être la meilleure garantie contre tout transfert de modèle
Nord/ Sud, on peut aussi le considérer comme un moyen efficace pour
connaître les besoins des populations du Sud, et réagir ainsi au mieux à
l’urgence.
Les ONG, en agissant en situation d’urgence sont soumises à de nombreuses
pressions. Ne citons pas celles découlant de la nature : le manque de prévision
et l’urgence elle-même. Des entreprises agissent en urgence, certes, mais peu
d’entre elles en font leur but premier, en général, elles vont faire le nécessaire
pour ne pas être dans cette situation.
Les pressions qui vont avoir lieu sur les ONG humanitaires d’urgence, vont être
de toute nature. Les lister auraient été bien difficile, étant elles mêmes la
résultante de tout un environnement. A chaque action correspond un
environnement bien particulier mais qui ne saurait se substituer à un autre.
Nous avons donc des situations de conflits, de catastrophes naturelles, de
pressions politiques dans les pays en question… et à cela se rajoutent les
problèmes d’intempéries, de situation géographiques difficiles, des pressions
politiques de pays voisins… autant de pressions différentes qui s’entrecroisent
et qui donnent toujours lieu à une situation nouvelle, bien différente de celles
déjà vues auparavant. Il y a autant de pressions différentes qu’il y a d’actions.
Ces pressions vont avoir un impact sur la logistique, en amont de l’action
comme à l’aval. En amont, dans la récolte de dons, ou encore dans la
préparation de l’acheminement, puis en aval pour les problèmes de transport,
puis de passage de frontières… et enfin, la coordination de tous, qui requiert
une transparence parfaite dans l’action et la traçabilité des produits envoyés,
sans parler des problèmes de cultures différentes qui ont aussi un impact.
Ainsi la logistique doit s’adapter sans cesse, et inventer de nouvelles solutions
pour parer à cela.
La logistique des actions humanitaire suscite moins d’intérêts et d’écrits que
tout ce que nous évoquions auparavant. Elle passe inaperçue aux yeux du
grand public, si elle arrive (que ce soit dans le secteur public ou privé, à rendre
disponible le bon produit au bon moment et à la bonne personne), on ne la
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remarque pas, par contre s’il y a un problème, elle sera tout de suite sous le
feux des projecteurs.
Dans le milieu humanitaire la logistique occupe une place importante. Le métier
devient de plus en plus spécialisé, et les ONG recrute des personnes qualifiées.
Pour permettre à cette logistique de se mettre en place, nous avons vu que
beaucoup d’outils sont adaptables.
Par exemple, les achats nécessitent une organisation spéciale, le stockage doit
aussi pouvoir faire face à l’urgence. De plus, nous avons pu constater que ces
outils avaient été adaptés, tel que l’ERP, outil développé par les entreprises à
différents niveaux, et présent maintenant dans la plupart des ONG. Ces outils
informatiques ont exactement la même fonction que dans les entreprises, ils
facilitent le transfert d’informations au sein de l’entreprise, et simplifient les
opérations. C’est un outil permettant une meilleure efficacité et un gain de
temps évident.
D’autres outils, qui n’ont rien de logistique, mais qui l’améliorent
considérablement, sont tous les outils relatifs à la communication. En effet, tout
ce qui a trait au transfert d’information du terrain au siège permet une
organisation beaucoup plus réactive et efficace. Ainsi, des informations sont
échangées (photos par satellite, …) des conseils avec des spécialistes en direct
sont rendus possibles, une vision réelle sur les besoins et sur les situations
vécues sont possibles. Voici un outil performant pour contrer des pressions de
temps, de manques de spécialistes, de manque d’informations.
Enfin, dans le cadre de l’Ordre de Malte, nous avons pu remarquer que cette
vieille ONG qui s’est mis au service des plus faibles à réussi à mettre en place
une logistique sure et performante. Que ce soit au niveau des moyens humains
grace à un réseau évident, qu’aux moyens matériels, (dons de particuliers,…),
l’Ordre de Malte a pu construire des bâtiments dans plus d’une centaine de
pays pour s’inscrire dans l’aide à long terme. Enfants, hommes et femmes
peuvent maintenant bénéficier d’écoles, d’hôpitaux, de dispensaires, de soins à
domicile grace à une prévention et une aide à point nommée. Cependant,
l’Ordre est obligé avec les NTIC de s’adapter, et pour cela à déjà équiper ses
bénévoles d’outils informatique, facilitant l’échange d’informations, mais doit
encore s’améliorer pour bénéficier d’un maximum de réactivité et de prévention.
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Remarquons pour conclure, que le principal outil pour faire face à toute les
contraintes reste la transparence dans l’organisation. C’est elle qui va
permettre, avec l’aide des outils informatiques les plus performants, à une aide
d’arriver au bon moment, une bonne coordination entre tous les acteurs, et une
identification des besoins et des ressources. En améliorant celle-ci, dans toutes
situations, la logistique sera mieux assurée. Evidemment, elle ne saurait être le
seul outil indispensable, et elle nécessite des outils logistiques adaptés pour
l’optimiser, mais elle reste un outil du moins, indispensable à toute organisation.
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SOMMAIRE ANNEXE
Annexe 1 : Les acteurs de l’action humanitaire
Annexe 2 : Procédure d’évaluation d’une catastrophe
Annexe 3 : Médicaments, interdits ou pas ?
Annexe 4 : Chiffres clés sur les moyens de collecte
Annexe 5 : Evolution des objectifs d’évaluation
Annexe 6 : Pour et contres des différents types d’acquisition
Annexe 7 : Capacité de charges terrestre
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ANNEXE 1 : ACTEURS DE L’ACTION HUMANITAIRE
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ANNEXE 2 : PROCEDURE D’EVALUTION D’UNE CATASTROPHE
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ANNEXE 3 : MEDICAMENTS, INTERDITS OU PAS ?
Les principaux problèmes qui se posent peuvent être récapitulés :
· Les dons de médicaments ne sont pas toujours adaptés à la situation
d'urgence, au profil épidémiologique ou au niveau de soins qui peuvent être
dispensés. Souvent, les agents de santé ou les patients ne connaissent pas ces
médicaments, qui n'obéissent pas toujours aux politiques pharmaceutiques en
vigueur localement ni aux directives thérapeutiques standardisées ; ils peuvent
même parfois être dangereux.
· Beaucoup de médicaments ainsi offerts parviennent sur place sans avoir été
triés et sont étiquetés dans une langue qui n'est pas comprise localement.
Certains médicaments sont présentés sous des noms de marque qui ne sont
pas enregistrés dans le pays bénéficiaire et sans mention de la dénomination
commune internationale (DCI) ou du nom générique sur l'étiquette.
· La qualité des médicaments ne correspond pas toujours aux normes en
vigueur dans le pays donateur. Ainsi, les médicaments offerts sont parfois
périmés avant d'atteindre le patient, ou bien il s'agit d'échantillons gratuits ou de
médicaments rendus aux pharmacies par des patients ou des membres de
professions de santé.
· L'organisme donateur ignore parfois les procédures administratives locales de
réception et de distribution des fournitures médicales. Le plan de distribution
des organismes donateurs n'est pas toujours conforme aux souhaits des
autorités nationales.
· La valeur déclarée des médicaments est parfois élevée, c'est-à-dire qu'elle
correspond à la valeur marchande dans le pays donateur et non aux prix du
marché mondial. Cela peut se traduire par des taxes sur les importations et des
frais généraux de stockage et de distribution inutilement élevés et la valeur
(exagérée) du don vient parfois en déduction du budget pharmaceutique de
l'Etat.
· Les quantités de médicaments offertes ne correspondent pas toujours aux
besoins et des stocks de médicaments doivent parfois être détruits. Ce
gaspillage pose alors au bénéficiaire des problèmes d'élimination.
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ANNEXE 4 : CHIFFRES CLES SUR LES MOYENS DE COLLECTE
Les 79 Banques Alimentaires ont distribué 71000 tonnes de denrées,
équivalant à 179 millions d’euros, à 4 680 associations et organismes sociaux.
Ainsi tout au long de l’année, environ 744 000 personnes ont pu bénéficier de
cette aide alimentaire représentant l’équivalent de 142 millions de repas.
Origine :
ORIGINES DES PRODUITS COLLECTÉS FAMILLES DE PRODUITS
Les moyens humains et techniques :
MOYENS HUMAINS MOYENS TECHNIQUES Les bénévoles Entrepôts Permanents 3039 Surface totale en m2 68 165 Pour la Collecte nationale des 25 et 26 novembre 2005 90 660 Chambres froides
Les salariés positives en m3 5 684 À durée indéterminée 95 négatives en m3 3 324 À durée déterminée 277 dont au titre de l’insertion : Chariots élévateurs 120 CES 24 Transpalettes 387 CEC 86 Véhicules 246 Emplois-jeunes 22 dont frigorifiques 139 Nouveaux contrats aidés 136 dont isothermes 15
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Ressources Milliers d’euros Subventions, dons, collectes 5457 Autres produits 8434 Total 13891 Emplois Charges de personnel 5376 Services extérieurs 2309 Autres charges 4388 Dotation aux amort. et prov. 1472 Total 13545 Excédent 346 Evaluation des contributions en nature Dons en produits alimentaires 179941 Bénévolat et prestation de service 12130 Total 192071
Répartition des moyens financiers par secteur :
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ANNEXE 5 : EVOLUTION DES OBJECTIFS DE L’EVALUTION
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ANNEXE 6 : POUR ET CONTRE LES DIFFERENTS TYPES D’ACQUISITION
Dans le Tableau 1 sont ébauchés à titre d’exemple quelques-uns uns des
avantages et inconvénients des différentes modalités d’acquisition des
approvisionnements.
Tableau 1: Pour et contres des différents types d’acquisition
Acquisition Avantages Inconvénients
Achat local Livraison rapide
Coût de transport plus bas
Appui l’économie locale
La quantité et la qualité demandées ne sont pas toujours disponibles
Peut générer une concurrence entre des organisations pour l’achat d’un produit
Peut causer un manque d’approvisionnement du marché local
Importation Possibilité d’avoir une meilleure qualité, plus grande quantité
Possibilité de commander des produits spécifiques
Augmentation des délais de livraison
Augmentation des coûts de transport
N’appuie pas l’économie locale Don Gratuit ou à bas coûts (attention,
tout don a un coût…)
Encourage la solidarité nationale et internationale
Arrive fréquemment sans demande
Ne correspond pas toujours aux besoins
S’ils ne sont pas utilisés, ils feront perdre du temps et des ressources
On peut difficilement les refuser s’ils ne sont pas utiles.
Prêt Il s’agit parfois d’équipement ou de matériel difficile d’acheter ou non nécessaire.
Allége les coûts de l’opération
Encourage la coordination et l’appui
Dépendance du temps de disponibilité des biens prêtés
Responsabilité de protection et de maintenance des biens prêtés
Difficile d’exiger une responsabilité, une qualité ou un accomplissement
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ANNEXE 7 : CAPACITE DE CHARGE TERRESTRE
Le Tableau 2 montre quelques exemples de capacité de transport de charges
terrestre. Ces exemples sont illustratifs, puisqu’en situation réelle ils peuvent
prendre en compte d’autres variables, telles que l’état de la route qui peut
affecter la capacité de charge sûre d’un véhicule.
Moyen de transport Capacité de chargement
Wagon standard de train 30 TM (52 m3)
Conteneur standard 20 pies/6,1 m 40 pies/12,2 m
18 TM (30 m3) 26 TM (65 m3)
Camion long avec remorque 22 TM Camion long articulé 30 TM Camion moyen 6-8 TM Pick Up 4x4 1 TM Personnes : Charge sur la tête et les épaules 20-35 kg
Charge sur le dos 35- 70 kg
Bête de somme : Chameau 200-300 kg
Âne 50- 120 kg
Cheval 100-150 kg
Charrettes (tirée par un seul animal) Âne 200-400 kg
Cheval Jusqu’à 1200 kg
Bœuf 500- 1000 kg
(*) Adapté de Engineering in emergencies. Davis and Lambert. Intermediate Technology Publication Ltd. 1995, London and Handbook for emergencies. UNHCR. 1982, Geneva
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Bibliographie
Ouvrages : Pierre de Senarclens, « L’humanitaire en catastrophe », édition : la bibliothèque du citoyen. Michèle Mercier, « Le comité international de la croix rouge », collection le savoir suisse Robert Bussière, « L’Europe et la prévention des crises et des conflits », édition L’Harmattan Emil COCK, « Le dispositif humanitaire, géopolitique de la générosité », édition L’Harmattan Rony Brauman , « Aide, Sauver, Pourquoi, Comment ? », édition Bayard Périodiques : Humanitaire : enjeux, pratiques, débats. N°1, novembre 2000 Hospitaliers, (Ordre de Malte), n°119, 121 Sites Internet : www.disaster-info.net www.ordredemalte.org http://entraide.sb.free.fr/annuaire.html http://www.ifrc.org/fr/what/disasters/eru/types.asp http://www.croix-rouge.fr http://www.medecinsdumonde.org http://www.msf.be http://www.lefigaro.fr/international/20061124.FIG000000135_une_publicite_inedite_pour_une_cause_humanitaire.html http://www.atlas-logistique.org/conseil_transport.htm