Le rôle du supra-mental dans les recherches scientifiques, par Ram Linssen

Embed Size (px)

Citation preview

  • 7/28/2019 Le rle du supra-mental dans les recherches scientifiques, par Ram Linssen

    1/8

    73

    Le rle du supra-mental

    dans les recherches scientifiques

    par Ram LINSSEN

    L tude du fonctionnement de la pense est un des sujets lesplus complexes.

    En effet, la vie intrieure de lhomme se manifeste sur dessecteurs bien plus tendus que ceux de la seule pense.

    II existe une gamme de nuances de trs grande richesse entre lapense concrte normale et les couches les plus profondes du psy-chisme.

    Au del de la pense concrte, instrument idal dapprciations

    quantitatives, il existe un niveau de pense abstraite dapprcia-tions plutt qualitatives.Les penses concrtes et abstraites ne sont ellesmmes quune

    infime partie du psychisme humain.E lles sont agies , consciemment ou inconsciemment par des

    forces psychiques plus profondes, dont elles ne sont que l expressionla plus superficielle, le rouage le plus apparent, le plus priphrique.

    Il nentre pas dans notre intention de mettre en lumire les pro-cessus de la pense, envisags comme unique manifestation del'instinct de conservation du moi voulant durer sur le planpsychique. Le sujet est trop vaste et fera ultrieurement l objet dune

    tude approfondie.Nous nous bornerons noter que dans les faits qui vont tretudis, le rle de la pense intervient nettement titre secondaire etdriv devant celui dune facult plus profonde et surtout infinimentplus lucide.

    Nous la nommerons titre provisoire la facult supramentale pour reprendre le terme dun grand penseur indou, Shri A urobindo.Nous ne la nommons pas lintuition, car ce terme prte trop dqui-voques.

    Le rle du supramental serait de coordonner les rsultats delanalyse intellectuelle. La pense serait son instrument de travail le

    plus rudimentaire. E lle pourrait tre considre comjjie oprant lespremiers travaux de dblaiement pour prparer le terrain lexer-cice dun pouvoir et dune facult qui la dpasse infiniment.

    Il est galement indispensable de comprendre que dans tout trevivant, l ensemble des lments participant sa constitution fonc-tionne en paralllisme dans une interdpendance totale. Cette inter-action sapplique aussi bien au secteur des activits physiques que desactivits psychiques.

    Ceci permet denvisager les pseudo problmes que se posent unefoule de chercheurs en se demandant si lintuition est un rsultat delanalyse, ou si les illuminations subites des grands savants rsultentdun pur jaillissement surgissant des profondeurs les plus secrtes dela vie psychique.

    11serait absurde de dire que dans les dcouvertes scientifiques,

  • 7/28/2019 Le rle du supra-mental dans les recherches scientifiques, par Ram Linssen

    2/8

    74

    illustrant cet article, il ny ait que du travail rationnel ou quil ny aitque du supramental .

    L un et lautre sont continuellement agissants, de faon ingalepeuttre, mais toujours corrlative.

    Cest ce quexprime en d autres termes le savant franais JacquesH adamard, membre de 1Acadmie des Sciences et mathmaticienillustre, au cours dun trs intressant article paru dans la revue Atomes (mai 1948).

    La vie de travail du chercheur , ditil, est faite dalternativesd'activits conscientes et dinspirations spontanes.

    Quant moi, j ai trouv une solution longuement cherche au moment prcis dun brusque rveil provoqu par le roulement dune voiture et, prcisment, cette solution mapparaissait dans une direction toute diffrente de celles o javais cherch jus quel...

    Ceci confirme en tous points notre faon de voir :

    La pense, les chaffaudages de la raison constituent les premiersdblaiements. Nous pourrions comparer le travail de la rechercherationnelle au labour du mental.

    Dans les expriences relates par Jacques Hadamard, la solutionapparaissait dans une direction toute diffrente de celles normale-ment prpares par le travail mental antrieur.

    Qui a donn la solution ? Estce la seule pense ?Evidemment non. Cest quau del delle, ou mieux, lintrieur

    delle, en profondeur, rside une facult qui la dpasse infiniment etpossde la capacit de voir la Vrit, de trouver les solutions.

    Poincar rapporte quil lui arriva, maintes reprises, daban-

    donner de longues recherches aprs des efforts rests vains et, plustard, de trouver la solution brusquement en un clair, avec une entirecertitude, en un moment de repos au cours dun voyage ou dunepromenade.

    L minent mathmaticien recherchait depuis longtemps uneclasse nouvelle de fonctions mathmatiques transcendantes. Sesefforts demeurant vains, il avait tourn son activit vers dautres tra-vaux. Et ce fut longtemps aprs, quuiie nuit la solution tant dsirelui apparut pendant le sommeil.

    E lle tait lumineuse. L ide qui germait en Poincar tait dunepuissance telle, quelle le rveilla. 11courut sa table et crivit jusqu

    laube : il venait de dcouvrir les fonctions fuchsiennes.Le processus de la dcouverte du vrai, de la solution recherche,

    ne parait donc pas rsulter des seuls efforts intellectuels. Une fois deplus, lexprience de Poincar indique clairement quune trop fortetension intellectuelle asphyxierait la clart de lesprit, et quaucontraire la manifestation de la facult supramentale ne seffectueque dans la dtente du mental.

    Toutes ces choses nous sont depuis longtemps familires, maisil est du plus haut intrt danalyser dans cet esprit les expriencesde ceux que lon considre comme les plus puissants athltes de larecherche intellectuelle, mathmatique et scientifique. Et dans la

    mesure o leurs opinions philosophiques semblent scarter des ntres,leur tmoignage revt nos yeux un intrt de toute exceptionnellevaleur.

  • 7/28/2019 Le rle du supra-mental dans les recherches scientifiques, par Ram Linssen

    3/8

    75

    J acques Hadamard relate une conversation, au cours de laquelleJoliotCurie lui confiait : J ai eu de brusques illuminations, me four nissant la meilleure manire de produire et dobserver un phno mne, avec la sensation immdiate que la mthode ainsi suggre

    tait unique et que toute autre serait moins simple. Le clbre bactriologiste Charles Nicolle a, dautre part, crit : Un clair... le problme, obscur jusquel, et que nulle lampe de lueur timide nauraif rvl, se trouve dun coup inond de lumire. On dirait une cration. Au rebours des acquisitions progressives, un tel acte ne doit rien la logique, la raison.

    Toutes ces expriences dmontrent de faon premptoire que lerle de la pense intervient titre second devant la facult supramentale.

    Et lorsque nous parlons du supramental, nous ne parlons passeulement du subconscient et de l'inconscient, mais de niveaux de

    conscience infiniment plus profonds que ces derniers.Le subconscient a, pour la majorit des psychologues actuels, larputation dintervenir de faon slective, doprer une slection entreles diffrentes combinaisons de la vie mentale.

    Certes, le subconscient et linconscient forment ces zones impr-cises, obscures et vagues que certains psychologues dsignent gale-ment sous ltiquette de conscience priphrique. Mais nous nousrefusons dadmettre que de telles couches dinconscience relative puis-sent oprer une slection quelconque elles seules, et moins encorequelles puissent directement ou indirectement provoquer les illumi-nations quont expriment tant de chercheurs.

    Cest pour bien nous convaincre que rellement il existe, au delde la gamme trs nuance des couches de linconscient, une faculttranscendentale occupant un rl dindiscutable priorit.

    Comment peuton accder lexercice de cette facult?Contrairement aux conseils rpts de nombreux yogas tra-

    ditionnels, ce nest certes pas au moyen dune intense concentration,ni dune forte tension de l'intelligence, fixant un point lexclusion detout autre.

    Si lon sen rfre aux dclarations du mathmaticien J acquesH adamard, lorientation prendre pour rsoudre le problme estclaire : dans le plus grand nombre de cas, nous ditil, mes checs

    ont driv presque tous dune direction trop tendue , dune impulsion trop logique donne au subconscient...

    Plus nous tendons vers le cur des choses et des tres, plus nousapprochons dun domaine extraordinairement souple, extraordinai-rement vivant, fluide, dynamique.

    Et nous avons de srieuses raisons de penser que les couchesprofondes du supramental, qui prside la coordination, la slec-tion de nos activits mentales, sont tangentes lessence ultimedes choses.

    Toute tension intellectuelle excessive durcit et cristallise notre musculature mentale. Ce durcissement excessif soppose la manifestation du supramental, dont la fluidit exige une grande

  • 7/28/2019 Le rle du supra-mental dans les recherches scientifiques, par Ram Linssen

    4/8

    76

    souplesse des instruments destins lexprimer. L a grande tensionintellectuelle cre rellement une rsistance psychologique. Seule ladtente, la nonprfiguration, la cessation du processus rationnel,denchanement de causes effets, permet au supramental de se mani-

    fester tel un jaillissement spontan, pour autant bien entendu que leterrain ait t pralablement prpar par le mental.Nous touchons l un des points essentiels du problme, celui o

    se manifeste en nous, de faon exprimentale, lune des trois antino-mies dfinies sommairement dans Le Destin du X X eSicle .

    Dune part, un mental analytique strictement enferm dans unprocessus de causes effets, vivant sous l'empire du temps, delespace, de la causalit.

    D 'autre part, la manifestation vidente dune ralit plus pro-fonde, s'exprimant par un processus non seulement diffrent maisparfois oppos. Pourraiton mieux dfinir ce processus quen le com-

    parant un jaillissement spontan, dont les rythmes chapperaient la stricte causalit traditionnelle.Pour dfinir en dautres termes les caractristiques de l'antinomie

    qui nous proccupe, disons avec Bergson que notre logique, ne dansles solides, est avant tout une logique des solides, et, partant, stricte-ment limite aux proprits fort limites des solides. E lle semble enporter de faon incurable les dformations spcifiques.

    Mais en opposition cette solidit symbolique de la logique,le supramental est fluide.

    Notre intention nest pas ici de minimiser le rle de lintelligenceconcrte, de la raison, des dmarches de la pense. Nous voudrions

    surtout insister sur le caractre prliminaire de celleci, sur son rleprparatoire au travail dune facult transcendantale, depuis long-temps tudie par les grands penseurs de lOrient, mais systmatique-ment mise lombre par la grande majorit des penseurs occidentaux.

    Dans limmense confusion du monde, il est plus que jamaisncessaire que s'oprent des synthses. E lles ne pourront tre ralisesque si une attitude desprit diffrente prside aux recherches deshommes.

    Rappelons la pense du Dr. Carrel : lintellect analyse, lintuitionsynthtise. L intellect morcle. Lintuition coordonne et unifie.

    L tude des calculateurs prodiges montre galement quelpoint les fonctions intellectuelles sont complexes pour le seul exercicedu calcul.

    (i J entends ma voix qui calcule , a souvent expliqu Inaudi.Et cette voix nempche pas le calculateur prodige de pour-

    suivre une conversation, dexcuter des calculs plus faciles ou mmede jouer de la flte, tandis que fonctionne un mcanisme mystrieuxet plus profond, qui lui fournira en un temps record le rsultat d uncalcul extraordinairement compliqu.

    Le Calaisien Maurice Dagbert, mule d Inaudi, ffectua diverses

    oprations en prsence des savants de lA cadmie des Sciences. Il luia fallu I 4 secondes pour extraire une racine cinquime (rsultat 243);15 secondes pour extraire une racine septime (rsultat 125); 55 se-condes pour calculer le cube de 827.

  • 7/28/2019 Le rle du supra-mental dans les recherches scientifiques, par Ram Linssen

    5/8

    77

    Et pendant que seffectue sur le plan mental profond lintenseet prodigieux travail, Maurice Dagbert agrmente son numro decalcul dun solo de violon.

    Les lecteurs occidentaux des traits de yoga indous, des uvresde Shri Aurobindo et de J . K rishnamurti ,ont dans les faits prcdem-ment voqus, damples matriaux pour mditer sur la complexit desniveaux de conscience intrieure. Qu ils ne s tonnent plus, comme lefont certains, de la multiplicit des couches profondes, des niveauxinclus dans le seul secteur de l'activit mentale, et quils soient plusque jamais convaincus de l'existence dune hirarchie dans cesniveaux et dune ordonnance parfaite.

    .

    Toutes les misres humaines, tous les dsquilibres proviennentdu fait que nous avons dvelopp de faon unilatrale certaines fonc-

    tions de notre vie psychique.L homme est un tout indivisible. Et lexercice isol ou exagrde telle ou telle partie aboutit au dsquilibre.

    Nous venons de le voir dans le secteur de la recherche scienti-fique : une trop forte tension intellectuelle semble vouer les plusgrands chercheurs lchec. L illumination subite seffectue dans ladtente.

    Mais pourquoi seffectuetelle dans la dtente ? Estce seule-ment parce que la dtente donne la vie psychique un aspect plusfluide ? Estce seulement parce que le repos mental offre moins dersistance la manifestation de la fluidit supramentale ?

    Avec les grands penseurs de l'I nde et du Thibet, nous pensonsquaux ultimes profondeurs de la vie psychique, au del du mentalconcret, au del du mental abstrait, au del du supramental mme,la raison et lamour ne font quun. Tout diviss et opposs quilsapparaissent notre chelle, ils ne sont que les aspects complmen-taires dune mme ralit psychique, laquelle nous empruntonstoutes nos facults daimer, de penser.

    Lorsque Poincar abandonnait ses recherches, lorsque le PrinceLouis de Broglie se promenait paisiblement en abandonnant momen-tanment sa tension mentale, un quilibre psychique stablissait eneux. A leur insu, une richesse nouvelle s.infiltrait insidieusement en

    leur propre vie intrieure. E lle manait plus du cur que de lespritanalytique. E lle tait semblable lune de ces ractions dquilibreou dauto dfense, dont la V ie dans la N ature nous offre de nombreuxexemples. Mais elle se manifestait cette fois dans le secteur psychiqueplutt que dans le secteur physique.

    Ce que lon nomme gnralement intuition, ou plus particuli-rement supramental, parvient se manifester dans la mesure olesprit analytique et le sentiment se dveloppent en parfaite har-monie.

    L 'activit exagre de lun ou de lautre aboutit des dsastres.Le sentiment livr lui seul conduirait lincohrence. La pense

    seule conduit la scheresse et finalement aux impasses prc-demment voques.K rishnamurti nous dit que le rayonnement du cur constitue le

  • 7/28/2019 Le rle du supra-mental dans les recherches scientifiques, par Ram Linssen

    6/8

    78

    lubrifiant de lintelligence. L tude du dveloppement de la vie int-rieure chez de nombreux mystiques, nous en fournit des exemplesmultiples.

    Les mathmatiques, qui constituent certes la branche la plus

    implacablement logique de toutes nos sciences, se sont enrichiesseulement dans la mesure o les mathmaticiens de gnie ont vibr la beaut mathmatique, une forme subtile desthtique ne pou-vant tre perue que par une sensibilit profonde.

    Se posant la question du pourquoi et du comment dansla slection de combinaisons mentales qui sopre indiscutablementdans les grandes dcouvertes, J acques Hadamard dclare souscrire ce que dit ce sujet Poincar.

    ... Quelle est la cause qui fait que, parmi les mille produits de notre activit inconsciente, il y en a qui sont appels franchir le seuil, tandis que dautres restent en de? Estce un simple

    hasard ? Evidemment non. Les phnomnes inconscients priviln gis, ceux qui sont susceptibles de devenir conscients, ce sont ceux qui directement ou indirectement affectent plus profondment notre sensibilit.

    On peut s tonnerde voir invoquer la sensibilit propos de dmonstrations mathmatiques qui, smbletil, ne peuvent inti) resser que lintelligence. Ce serait oublier le sentiment de la beaut mathmatique, de lharmonie des nombres et des formes, de ll gance gomtrique. Cest un vrai sentiment esthtique que tous les vrais mathmaticiens connaissent.

    En un mot, les combinaisons utiles sont prcisment les plus

    belles. Une fois de plus, le vrai est lexpression du beau. Et rciproque-

    ment, la beaut nestelle pas toujours lexpression dune vrit ?Dans la mesure o lon tend vers les cmes de la pense, il

    s avre vident que la sauvegarde de la justesse de la pense nedpend plus de la pense ellemme, mais dune ralit qui la dpasse.

    Cette ralit sexprimente plus sous la forme dune sensibilittranscendantale au Beau et au V rai, que sous les formes rationnelles.

    Quelle est la signification du Vrai dans la mesure o lon tendvers lessence des choses ? Cest lUnit.

    Unit de profondeur sous jacente aux apparences de surface.

    Unit de lesprit et de la matire. Unit de lintelligence et ducur, qui se fcondent mutuellement. Unit de tous les opposs quiles epglobe, mais les domine et permet leurs actions rciproques.Unit de lnergie o s'alimentent toutes nos penses, toutes nosaffections, toute notre vie matrielle.

    Ce principe d'Unit qui est Harmonie, Beaut et Vrit, est lorigine de toutes les inspirations, de toutes les illuminations sou-daines prouves par la plupart des savants illustres.

    L illumination mathmatique sopre pour autant que le math-maticien consente enrichir son activit purement intellectuelle dunesensibilit esthtique transcendantale.

    Cette dernire constitue non seulement le catalyseur de la rv-lation mais est, en plus du rle passif des catalyseurs, une sourceactive de rvlation, un apport de certitudes plus profondes et nette-ment suprarationnelles.

  • 7/28/2019 Le rle du supra-mental dans les recherches scientifiques, par Ram Linssen

    7/8

    79

    Par quels moyens se ralise cette symbiose psychologique de1intelligence et des formes suprieures de la sensibilit ?

    Toujours drivant de la loi d'Unit.Nous pensons que le Rel profond, base des mondes physiques

    et psychiques, est constitu par une nergie une et homogne, conte-nant ltat latent une forme apothotique et synthtique de ce queles hommes appellent leur chelle d'observation l intelligence et

    Le processus oprationnel des illuminations soudaines en ma-tire de recherches scientifiques, pourrait tre mis en lumire, parlhypothse prcdente.

    Toutes les fois quun homme parachve une grande tensiondintelligence suprieure par lapport conscient ou inconscient dunesensibilit transcendantale, cet homme ralise son insu les condi-tions psychologiques favorables lclosion du Vrai, parce quilralise une condition d'Unit.

    Que cette notion dunit soit celle de lessence des choses elles

    mmes, ou qu elle offre un simple paralllisme avec une unit plusprofonde, ceci est dimportance secondaire.

    L important est de raliser un quilibre la mesure du niveauo lon opre.

    *

    Plus troublantes encore sont les expriences de mystiquesdbutant avec une intelligence primaire, pour devenir de vritablesathltes de lesprit en souvrant plus cependant aux richessesdu coeur qu celles de lesprit. Cest le cas dun swami Ramdas, dunMaharishi aux Indes. Je terminerai ces considrations par une exp-

    rience personnelle, dans le seul but de parler dexpriences et nondans le dsir de procder des comparaisons dplaces par rapport des Sages, devant lesquels je ne suis rien.

    Jusqu lge de 17 ans, japprenais trs difficilement, jtaismauvais lve, sans mmoire, distrait, incapable de soutenir un rai-sonnement, trs lent desprit. Quand au contact dune lecture trssimple, mais inspire dune grande ferveur mystique, il me fut donndprouver intensment lmotion de lunit. Cette extase spirituellefut le dpart dune vritable renaissance, se transposant jusquau planpurement intellectuel. Je ne puis trouver de comparaison plus ad-quate mon exprience, que celle de sentir mon me (mes facultsintellectuelles et affectives) semblable uhe plante prcdemment

    dssche, qui soudainement se sent envahie d une sve nouvelle,imptueuse, mettant en tous sens de nouvelles ramifications. A telpoint, quen toute conscience, je sais que dans toute transformationfavorable, postrieure cette exprience, je ne suis pour rien en tantqugo limit, le devant essentiellement la place que j ai faite lnergie mystrieuse qui oeuvrait en moi, et que tout ce que j aifait de mal (1), rsulte uniquement des rsistances opposes par mongo CE que j savais foncirement tre le vrai.

    Tout le secret du bonheur rside dans cette attitude minem-ment simple : ne pas rsister aux lois ternelles de la V ie. Et questce

    (1) Vis--vis du Rel, il ny a ni bien ni mal, ceci est une commoditde langage.

  • 7/28/2019 Le rle du supra-mental dans les recherches scientifiques, par Ram Linssen

    8/8

    80

    qui rsiste aux lois de la V ie ? Quoi ? Sinon lgosme. L gosmersultant du grand uvre de la vie n'est pas un rsultat dfinitif, unefin en soi. IL doit tre dpass. Ce qui fut une aide, devient uneentrave.

    L 'gosme doit tre dpass sur le plan spirituel, comme la seuleintelligence doit tre dpasse sur le plan de la recherche scientifique.

    Et de mme que l'intelligence est illumine, enrichie par lapportd'une sensibilit transcendantale dans le domaine de la recherchescientifique, l'homme dlivr des limites gostes de son moi ,accde sans le vouloir aux plus irremplaables trsors de lexistence.