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Le tableau se regarde en format paysage, cette mise en page est dû à la valorisation l’œuvre dans son ensemble.

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Le tableau se regarde en format paysage, cette mise en page est dû à la valorisation l’œuvre dans son ensemble.

Description plastique donnant sens à l’œuvre : Le titre « Lot’s Wife fait référence à un épisode

important de la Genèse, le 1er livre de la Bible, la femme de Loth.

Les matières premières naturelles et le processus artistique destructeur symbolisent la tragédie

humaine. Une structure de plomb montée sur bois est marquée par des empreintes et des traces de

pneus, plâtré, brûlé, et couvert de cendres. Sel, appliquée à la moitié supérieure de l'œuvre,

l'événement historique se connecte avec le récit biblique de la fuite de Lot de Sodome et Gomorrhe.

Loth et ses filles - Anonyme, h/b,

vers 1520-1530 - 48 × 34cm.

Musée du Louvre

Anselm Kiefer « Lot’s wife » (Titré à la craie sur recto du panneau inférieur:

« Lots Frau » de Anselm Kiefer ce qui veut dire en français : la femme de Loth. C’est une

peinture à l'huile, de la cendre, du stuc, de la craie, de l'huile de lin, l'émulsion de polymère, le

sel et des éléments (par exemple, de la bobine de chauffage par le cuivre) appliquées sur la toile,

ci-joint pour diriger une feuille, sur des panneaux de contreplaqué)

Récit biblique de la femme de Loth :

« …Un soir, deux anges sont accueillis par Loth dans sa maison à Sodome. Le peuple de Sodome

frappe à la porte afin de connaître les nouveaux venus. Sur le seuil, Loth les supplie de ne pas

manquer à l'hospitalité, et leur propose ses deux filles vierges à la place. Mais le peuple s'emporte plus

encore contre cet émigré qui fait le redresseur de torts. Les deux anges font alors rentrer Loth, ferment

la porte et frappent le peuple de cécité. Puis ils déclarent que Dieu va détruire la cité, et disent à Loth

de fuir avec sa famille. Il réveille alors ses futurs gendres, mais ils ne le croient pas.

À l'aurore, les deux anges le pressent de partir pour la montagne avec sa femme et ses filles. Ils leur

recommandent de fuir sans se retourner. Loth pense n'atteindre que la ville de Tsoar, que les anges se

résolvent à épargner. Dès qu'il entre à Tsoar, Dieu fait pleuvoir du soufre et du feu sur Sodome,

Gomorrhe et les environs. La femme de Loth regarde en arrière, et devient une colonne de sel3.

Loth et ses filles se réfugient dans une grotte de la montagne4. L'aînée, s'inquiétant de ne pas trouver

d'hommes dans le pays, enivre son père pour s'accoupler avec lui sans qu'il le sache, et incite sa

cadette à faire de même. Les deux filles tombent enceintes : l'aînée donne naissance à Moab, et la

cadette à Ben-Ammi…. »

La fuite de Loth, gravure de Wenceslas Hollar, vers 1650

Fiche descriptive :

Anselm Kiefer « Lot’s wife » Introduction : Anselm KIEFER « Lot’s wife » 1989 peinture à l’huile sur toile et matières diverses

1° Description de l’image. Œuvre figurative/ Paysage/ Ligne d’horizon/ Sol : boueux avec des flaques d’eau, dévasté, rails de chemin de fer/ Ciel : dépouillé, sale, nuancé, « déchiré », nuageux/ 1989 (date d’exécution de l’œuvre) chute du mur de Berlin, fin de la guerre froide et des deux blocs (capitalisme, communisme), réunification de l’Allemagne.

2° Analyse formelle et plastique de l’œuvre. Teintes très grises, froides et sombres/ Couleurs terre, ocre, boue/ bleu nuit à la fois ciel et fumé traité en coulures ou en éclaboussures/ blanc sale, intense et immaculé/Couleurs utilisées de manière très expressive (en épaisseur avec la peinture et la matière, en relief, giclures, éclaboussures, en frottage)/Un paysage qui ressemble plus à une photographie calcinée ou usée par le temps. Lumière qui provient du ciel comme une grosse tâche blanche/ intense, vive et immaculée qui s’oppose au sol sombre et dévasté/ Lumière qui ne semble pas naturelle, elle est imaginée par l’artiste/Lumière qui n’a que peu d’impact sur le sol, peu d’ombre propre et d’ombre portée/ Lumière non réelle et plus symbolique/ « Mettre en lumière » une catastrophe de la seconde guerre mondiale, la shoah, la déportation, la solution finale, les camps de concentration et d’extermination. Matière (suie, cheveux, terre, cendre, déchets) est mélangé à la peinture/ Traité en épaisseur et de manière très opaque) s’oppose à l’aspect transparent du ciel/ L’utilisation de ces matières fait référence aux juifs déportés et exterminés (camp de concentration, four crématoire, condition de vie déplorable des prisonniers juifs). La composition de l’image : La ligne de construction (ligne dominante) est la ligne d’horizon qui sépare la terre du ciel en deux parties égales/ les lignes de force (qui permet la circulation et la direction du regard dans l’œuvre) sont les rails de chemin fer qui se dirige vers un point et vers le fond de l’image/ Le chemin de fer nous rappelle les conditions de transport, wagons à bestiaux dans lesquels étaient entassés, parfois jusqu’à la mort, des juifs déportés vers les camps. Espace chaotique/ Deux profondeurs visibles dans l’œuvre : la perspective à un point de fuite (rails), la profondeur par plans (ciel, flaques d’eau, tâches boueuses semblent frontales)/ Les rails présentent une trajectoire incontournable sans retour possible

La manière de représenter de l’artiste est « pauvre » (matériaux brut) et « expressif »/ Gestes hasardeux (éclaboussures, tâches, giclures) qui peut exprimer l’état d’âme de l’artiste, la colère et la tristesse/ La matière est jetée sur la toile/ les rails sont assez ressemblant/ sa technique dévoile une déchirure (Kiefer est né en 1945, à la fin de la guerre, et ses parents ont vécu la déportation) et un traumatisme.

3°Interprétation : La technique de Kiefer montre l’empreinte d’une mémoire (traces de giclures et d’éclaboussures, effet brûlé, aspect d’une photographie usée par les ravages du temps). C’est le devoir de mémoire. On doit se rappeler à jamais de ce qu’a été la shoah, la déportation juive et la solution finale (crime contre l’humanité). Vision assez pessimiste du monde dans lequel il vit (pour lui, le nazisme existe toujours, méfiance)/ se rappeler pour mieux se construire/ Epoque du chute du mur de Berlin, fin de la RDA et de la RFA, fin de la guerre froide, réunification de l’Allemagne (cette toile s’adresse davantage aux allemands de 1989, réunir le peuple allemand)/ Parti pris du peintre, faire une oeuvre répulsive (qui inspire le dégoût) pour parler d’un fait historique (génocide du peuple juif) repoussant, horrible et répugnant. Votre avis sur cette toile ? j’aime, j’aime pas cette peinture parce que...(un argument au moins). Conclusion et impact de l’œuvre : futur débat d’après 1989 sur la construction de l’identité allemande et qui amorçant une réconciliation politique et sociale entre l’Allemagne et la France. / voir et peut-être citer « Inconnu à cette adresse » de Taylor et « le survivant de Varsovie » de Schonberg http://fr.wikipedia.org/wiki/Anselm_Kiefer

Petite Biographie :

Anselm Kiefer, né le 8 mars 1945 à Donaueschingen, est un artiste plasticien contemporain allemand qui vit et travaille en France depuis 1993. En 1969, il se rend célèbre dans le milieu artistique en se prenant en photo, faisant le salut nazi dans de grandes villes d'Europe. Sa volonté est de réveiller les consciences en affirmant que le nazisme n’est pas mort mais que le sujet reste occulté : « Étudiant en droit j'avais des professeurs brillants et fascistes. À l'école le sujet était évoqué pendant deux semaines. À la maison on ne l'évoquait pas. » Il étudie également de 1970 à 1972 avec Joseph Beuys à la Kunstakademie de Düsseldorf, et devient un des plus importants artistes allemands de l'après-guerre. Ses toiles et plus généralement ses œuvres, saturées de matière (sable, terre, strates de plomb que Kiefer appelle "livres", suie, salive, craie, cheveux, cendre, matériaux de ruine et de rebut), évoquent la catastrophe et les destructions de la Seconde Guerre mondiale, en particulier la Shoah. Convaincu de la nécessité de revisiter l'identité allemande de l'après-guerre, sans la renier, il questionne ses grands récits (notamment la Chanson des Nibelungen et Parsifal), ses événements historiques fondateurs (comme la bataille d'Arminius ou le tombeau d'Alaric Ier), ses grandes figures philosophiques et littéraires, ainsi que l'exploitation qui en fut faite par le nazisme. Lors des expositions Anselm Kiefer conçoit des environnements qui mêlent constructions, sculptures, tableaux, et des projets monumentaux. Ces dernières années, dans ces environnements se trouvent ce qu'Anselm Kiefer appelle des « maisons », qui sont espaces-sculptures dédiés à la présentation de peintures et sculptures. Sensible aucadre de présentation de sa peinture, il refuse qu'elles soient présentes dans les foires ; il conçoit depuis 1993 des bâtiments autour d'ensembles d'oeuvres, les collectionneurs acquérant ainsi l'ensemble. Ces « maisons » ont généralement la forme de pavillons formellement sobres, dont l'extérieur est couvert de tôle ondulée et l'intérieur présente des murs blancs semblables aux cimaises des musées.

« Chute d'étoiles» d'Anselm Kiefer à

la Monumenta au Grand palais 2007