LE TUI SHOU, QUÕEST CE - ABC-chiArt martial/Tui-shou San... · 30 SAN SHOU Litt ralement Ç mains en d -sordre È. Ce qui implique une comparaison par rap-port un ordre en lÕoccurrence

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    - Ceux qui souhaitent sprouver dans une joute peuvent participer des comptitions ou sont dcerns mdailles et titres.

    Cependant le tui-shou traditionnel na rien de sportif. On pratique dabord avec les bras , mais aussi avec les jambes. Toutes les par-ties du corps sont appeles tre utilises.

    Aux antipodes de la gagne le premier principe dtude selon Matre Cheng Man Ching sexprime ainsi : investir dans la perte autrement dit accepter dtre souvent dfait pour progresser.

    En tant quentranement de lart martial in-terne, le tui-shou peut se distinguer en deux grandes voies spares.- Dabord celle qui se relie visiblement aux arts martiaux : on empche le partenaire de nous toucher, except les bras, tout en essay-ant de lui imposer un contact avec retenue toutefois, sur un point vital si possible.- Et en second une mthode qui premire vue peut apparatre molle et ine!cace, o lon accepte dtre touch par le partenaire, le but tant de le draciner, de le projeter ou de"ectuer une cl. Dans ce second cas on vite les percussions et les points vitaux, ce nest moins martial quen apparence. Les connaisseurs a!nent leur chemise de fer, ou en se relchant en pleine con#ance, a!nent leur perception de ladversaire en suivant la moindre intention, lcoute, peau peau.

    UN PEU DHISTOIREOn ne peut pas dire vraiment quel mo-ment ni par qui a t invente cette mthode dentranement fort rpandue de nos jours. A lorigine des arts martiaux il y a bien des systmes. Celui-ci se rvle unique dans le monde, et en Chine les 3 styles internes (Taijiquan, Baguazhang et Hsing Yi quan) le pratiquent, ainsi que le Baji quan(boxe du rateau), le Liu Ho Ba Fa et le style dit externe Wing chun, et sans doute dautres encore.Il est patent que la mthode sassocie aux styles de boxes souples, molles appeles en chinois Hao quan. Une forte structura-tion des modes de pratique a eu lieu au cours du XXme sicle, au point quelles sont aussi innombrables que les $eurs dun cerisier au printemps.On na pas de preuve tangible

    dune pratique de tui-shou parmi les formes et styles de boxe associs au temple Shaolin. Soit elles nexistaient pas lpoque, soit elles taient inconnues au temple, soit ma docu-mentation est incomplte. Une telle mth-ode dentranement a pu merger de mth-odes plus anciennes, plus probablement de la lance de Hsing Yi quan, et sous lin$uence de la pratique main nue des cls(chin-na).

    En matire dhistoire, lorsquil ny a pas de rcit ou dcrit, pas de photos, pas de #lm, pas de gnes inspecter au microscope, tout peut tre sujet caution. On ne peut sappuyer que sur les comportements ex-istants, sur ce qui a t transmis. Et ce que nous avons sous les yeux aujourdhui et porte de pratique, parle au pote et dompteur de geste, voquant des ressentis humains. Alors rien na pu tre autrement, parce quautrement cela na pas de sens pour un pratiquant dart martial engag dans son art.Parmi lorigine possible du tui-shou, mes r$exions mont conduit supposer que certains Matres ont pu inventer ce systme pour sentraner avec leurs lves moins volus sans risquer de les blesser. Le tui-shou ne donnant quun accs parcellaire lart martial, ils laissaient ainsi dans une ig-norance choisie ceux quils navaient pas lus comme disciples.

    Du mandarin au franais, approximative-ment, ce serait mains(shou) collantes(tui). On retrouve parfois la place de tui-shou le terme chee-sao ou chi-soo.

    Dans le Tui-shou, deux personnes se touchent le plus souvent par les bras, mais aussi avec dautres parties du corps. Le tui-shou est la porte dun immense art du toucher. Sans se sparer, elles pratiquent un jeu martial base de cercles. Les buts re-cherchs sont trs divers. Dinnombrables variantes so"rent, en fonction des rgles que lon a choisies.

    Par exemple :- Le tui-shou peut se pratiquer en dplace-ment ou a pieds #xs.- Il y a des mthodes avec une gestuelle li-bre, ou qui suivent des formes codi#es.- On peut se focaliser sur lobjectif de toucher telle partie du corps de lautre sans quil vous touche, ou bien tenter de le dstabiliser, sans soi-mme tre dsquilibr..- Lentranement vise au martial, ou simple-ment dvelopper son habilet corporelle et sa bonne sant.

    LE TUI-SHOU, QUEST-CE ?Georges Saby.

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    fre aussi des occasions dvolution sur le plan spirituel. Certains ont connu des veils pendant ou suite la pratique. Ceci les a conduit a rvaluer leur vie, leur mode com-portement, de manire irrversible. Pour dautres il est devenu un modle relationnel de lchange pro!table tous en socit.

    Du BON ESPRIT en TUI-SHOULe fait quil y ait confrontation de deux per-sonnes entrane certains vers lobjectif du gain, et pourtant celui qui gagne toujours napprend plus rien. Pour progresser, on ne peut le faire seul, et il est ncessaire davoir des frquemment partenaires. Sans compor-tement correct, sans amiti, sans sincrit dans la dmarche et le respect des rgles, on se retrouve isol, personne ne veut pra-tiquer avec vous. En tant que mle format dans et par une socit comptitive, il ma t particulirement di"cile de compren-dre le profond intrt du tui-shou faible au point de my mettre avec sincrit. On doit se dprogrammer, de tout vcu ngatif en relation une sensation dchec. On a al-ors ensuite une chance de tirer pro!t dune telle attitude et de la perte quil engendre au dbut.

    Investir dans la perte, cest :- sentraner avec plus fort que soi, et pour-suivre- ne pas user de sa force contre une personne plus faible- ne pas user de son habilet contre une per-sonne plus novice- simposer des handicaps , en ne sautorisant pas ceci ou cela- sentraner avec douceur et subtilit- sourire vraiment dun rat- tenter mille fois des choses impossibles jusqu ce que cela vienne- rester relax, prt lcher quoiquil arrive

    QUELQUES PRINCIPES DE TUI-SHOU

    - En Taijiquan : Ecouter, adhrer, cder et transformer.

    - En Bagua zhang et Hsing yi quan : Coller, suivre le tourbillon, ajouter un cercle au cer-cle pour crer la rupture.

    Jai eu 5 professeurs importants en Tui-shou : Jean Gortais, Serge Dreyer, Stuart le Marseny, Soo dong chen et Howard Choy. Ils mont permis respectivement de parcour-ir les tui-shou traditionnels de lcole Yang,

    le tui-shou libre de comptition, le tui-shou dattaque des points vitaux, les tui-shou de Hsing yi et Bagua, le tui-shou de pousse et dabsorption linaire. Je tiens les honorer, tout comme le millier de partenaires et la di-zaine damis proches avec lesquels je me suis entran, en particulier Damien Hamon.

    TUI-SHOU LIBRE DE COMPETITION Il existe de nombreuses versions de ce type de tui-shou,. Les principales sont :- tui-shou pied !xs, - tui-shou un pied mobile , le pied avant restant en place dans un petit cercle de 30 cm de diamtre.- tui-shou pas mobiles dans un cercle ou un carr de taille variable,

    Les rgles (ce qui est autoris ou non), et le dcompte des points : tout cela varie chaque comptition, ce qui oblige les par-ticipants une adaptation souple et perma-nente. La pratique comptitive lavantage de procurer au pratiquant loccasion dun a#rontement raliste avec des rgles qui per-mettent dviter la casse. Toute chose con-tient des ouvertures et des fermetures, des plus et des moins. Le dsavantage des tui-shou de comptitions, cest de limiter la pos-sible utilisation de la peau, donc de lcoute, de fabriquer des gagnants dun jour qui ris-quent de rester ensuite limits, de sloigner de lart martial traditionnel ancien au point de parfois le dvoyer.

    La mthode leur permettait de rester trs ha-bilesau combat jusqu un age avanc, sans pratiquer ou enseigner le combat, en gard-ant secret pour eux-mmes un pan de leur kung-fu . Ce qui vient dtre avanc est encore dactualit et reprsente une part de la ralit historique.

    A QUOI CELA SERTLe tui-shou peut participer pour une petite part un entranement martial, mais de nos jours il a dautres vertus, dautres qualits. Il les o#re gnreusement au public qui sy adonne . Dune certaine manire, la pratique du Tui-shou, en voluant et en se structur-ant au cours du XXme sicle, est devenue de moins en moins violente. La pratique est mme devenue le plus souvent trs douce en quittant le giron de la boxe dure. Le prati-quant de Taijiquan du XXIme sicle qui pense savoir se dfendre par la seule pratique du tui-shou est un doux rveur auquel on ne souhaite aucune confrontation.

    Pour commencer, cest un plaisir dchanger et de communiquer par le corps en mouve-ment.Le tui-shou renforce le corps la fois dans sa souplesse, sa rsistance et sa capacit gnrer de la force. Le tui-shou amliore les capacits du systme nerveux. Il dvel-oppe lattention en continu. Il entrane la vitesse de ractivit et dveloppe la sensibil-it de la peau . Il veille linstinct. Il cre un tissu amical de sociabilit au sein des clubs, ce qui permet les rencontres et les changes entre pratiquant dcoles diverses et de tous niveaux. Il favorise lvolution individuelle sur un plan personnel et relationnel. Il of-

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    SAN SHOU Littralement mains en d-sordre .Ce qui implique une comparaison par rap-port un ordre en loccurrence celui des mouvements techniques bien lisss des formes ou enchanements.

    Il permet daller plus loin que le Tui-shou dans deux directions :

    - la gestuelle martiale pour le plaisir de bouger deux- le combat de survie

    Il existe deux sortes de San-shou en Taiji-quan, Baguazhang et Hsing Yi quan :

    - San-shou codi! : il sagit denchanements en continu de sries de mouvements connus par cur entre deux partenaires- San shou libre : combat libre avec quelques rgles ou interdits

    LE GRAND SAN SHOU DE TAIJI-QUAN, CODIFICATION DE LCOLE YANG CHAO HOU

    Il se compose de 2 fois 45 mouvements structurant les gestes des 4 membres dans un autre accord par rapport au mouvement la forme de base de lcole Yang.

    3 niveaux de pratique :

    - on le mmorise en lenteur, puis on intgre les notions desquive, pour ensuite passer aux changements de rythme.- on le pratique ensuite pleine puissance des coups, puis avec retenue en visant les points vitaux soigneusement rpertoris.- on le pratique avec des attaques surprise

    imprvues au programme dans le cadre de lenchanement qui doit nanmoins tre conserv.

    Dans lcole de Yang Chao Hou, on entend les coups claquer membre contre membre, les pratiquants crient, prennent des airs furieux(selon Yang Zen Duo interview dans un journal de Taiji anglais). Ce que je con!rme en tant que reprsentant du style : lapparence visuelle de lexercice devient un dsordre sans esthtique. Les actes de sur-vie sont nergiques. La puissance, lesquive et la perception dans listant priment sur la technique pure. Comme le disait un de mes professeurs australien, ce genre de Taijiquan ressemble une lutte de cour de rcration( laustralienne) avec la conscience veille en sus.

    Tui-shou et San-shou dans leur plus pure tradition chinoise paraissent complexes. Is-sus dune culture qui nest pas la ntre, ils proposent des voies humaines incomparables pour dvelopper la sensibilit et lhabilet. Leur pratique narien dintellectuelle mais ouvre lintelligence. Elle dveloppe un esprit paradoxalement plein de !nesse intrieure l o le nophyte ne peroit que violence. Telle est la voie interne en surface : inperceptible, incomprhensible, insaisisable, invisible, in-aprhendable !

    TUI SHOU AMICALSouvent libre et pied !xe , il permet aux personnes de di#rentes coles de se rencon-trer et dchanger partir dune base com-mune, accessible toutes les coles et tous les styles. Il runit les pratiquants de Taiji-quan. Les deux participants se poussent ou se tirent sans sagripper par le haut du corps et les bras, excluant la tte, et tout ce qui se situe sous la ceinture. Le but externe du jeu est de dsquilibrer le partenaire en lui faisant bouger un pied, les deux pieds, en le soulevant ou en lamenant poser une main ou toute autre partie du corps au sol. Le con-tact par les bras des partenaires doit tre con-tinu, on ne peut se retirer. Les coups et les cls ne sont pas autoriss. Avec le temps on dveloppe lhabilet rester centr et enrac-in sans force et en souplesse, on dcouvre les moyens dutiliser la force de ladversaire contre lui-mme

    TUISHOU TRADITIONNEL MARTIAL en Taiji, Bagua, Hsing yi, Yi quan

    Ce type de tui-shou ne peut tre utilis en comptition car il conduit le pratiquant la possibilit de frappe en percussion sur point vital. Il serait malgr tout rglement trop dangereux. Par contre lentranement souple ne prsente aucun danger entre partenaires non dbutants et respectueux. Les mains sont colles pour commencer au niveau des avant-bras. On apprend dabord avec un bras contre un bras, puis on sentrane ensuite deux bras contre deux bras.Selon la dimension du cercle de mouvement, on peut travailler main main, coude coude, paule paule. La progression permet dajouter les dplacements peu peu, en particulier le dplacement circulaire en Ba-gua, et lon peut ensuite ajouter des coups de pieds pour travailler la fois le haut et le bas. Il existe une version simple spirale, et une version double spirale. Deux sens de rota-tion possible correspondant deux types de mouvement en cercle du Taijiquan( brosser le genou , ou les mains nuages ).