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DOSSIER DE PRESSE

L’école de la triche

Marie-Estelle Pech      

   

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Eléments de recherche : LA TRICHE, FLEAU NATIONAL : livre de Marie-Estelle Pech, Ed. L'Éditeur, toutes citations

E N Q U E T E

L'inquiétant essorUne pratiqueancienneLa fraude aux examens (...) n'a pas été inven-tée avec le bac. Au début du XVIe siècle, on seplaignait déjà que les «grades universitairesfus-

sent conférés, ou plutôt vendus à des gens d'une ignorance grossière,incapables même de lire un texte latin » (...). Certains diplômes de lafaculté des arts faisaient l'objet d'un commerce lucratif. Des can-didats achetaient les bedeaux chargés d'inscrire les noms des nou-veaux lauréats sur les registres de la faculté, et se faisaient délivrer,moyennant finances, de fausses lettres de maîtrise. En juillet 1601,le tribunal de l'université impose ainsi une amende d'un tiers d'écud'or à certains bedeaux. Cette même année, trois maîtres es arts por-teurs de fausses attestations sont rayés des registres. En 1627, unmaître es arts, reçu sur une fausse attestation, est rayé de la listeet son professeur réprimandé.

En 173S, l'université reconnaît que « l'acquisition des grades donnelieu à beaucoup de supercheries ». (...) L'usurpation d'identité étaitun des moyens de triche répandu à une période où il était diffi-cile de vérifier l'identité des individus, sans carnet scolaire, photoou carte d'identité. Le seul contrôle possible était une comparai-son de l'écriture et de la signature, aussi l'usage de la « doubleignature » s'est-il peu à peu généralisé. On signait le jour de l'ins-

cription à l'université et le jour de l'examen, ce qui permettait dedémasquer les fraudeurs malhabiles en cas de suspicion. Pour plusde précaution, au XVTP siècle, à Paris, les étudiants s'inscrivaientde leur main deux fois par an sur trois registres, dont l'un étaitconservé par un professeur, un autre par le principal du collègeet le troisième par le greffier de l'université.

Mais c'est bien avec la création du bac en 1808 que la « gruge » s'estorganisée, allant même jusqu'à engendrer des systèmes mafieux.Sa préparation, surtout, devient un marché lucratif! Les boîtes àbac ou «fours à bachot », comme on les appelait alors, apparaissenten 1830. Ces établissements qui, déjà à l'époque, arrosent de publi-cités les journaux, font apprendre par cœur aux candidats les500 questions à connaître pour préparer le bac. Mais ils proposentaussi, ce qui est totalement illégal, des «passeurs » pour les « sous-doués » de l'époque. Moyennant finances, ces personnes cultivées,de véritables mercenaires, passent le baccalauréat à k place des can-didats, voyageant d'une académie à l'autre, car les examens ne s'ydéroulent pas à la même date. Cela leur permet aussi de mieuxbrouiller les pistes pour éviter de se faire repérer.

Une rafle policière a ainsi démantelé un réseau de « versionnai-res » ou «passeurs » parisien en 1854, qui va amener les autoritésà enquêter dans les « fours à bachot » pour démasquer les comman-ditaires. Ces éternels étudiants, plus toujours très jeunes (ce quimettait parfois la puce à l'oreille des examinateurs), étaient des spé-cialistes de la traduction de textes latins en français, principaleépreuve orale et écrite du baccalauréat. Le jour de l'examen, ils secontentaient de contrefaire la signature du candidat. L'étudiant qui«prêtait» son identité risquait une interdiction d'examen pendantquelques années et quinze ans d'emprisonnement. Mais l'affaireétait alors suffisamment juteuse pour que ces audacieux risquentles foudres de la justice. Certains en faisaient un métier, organisant

là (richeSujet du bac volé et mis en ligne laveille de l'épreuve, comme ce fut lecas en juin dernier, smartphone ca-ché sous un pull, oreillette planquéedans un foulard, travaux personnels

L'ÉCOLE DELATW

encadrés (TPE) directement copiés de \VMpedia...Avec les nouvelles technologes, la fraude scolaireest devenue massive. Plus de 7 étudiants sur 10avouent avoir triché au cours de leurs études ! Pis,quantité de sites glorifient les petits malins quiont fraudé aux examens sans se faire prendre.Comment pourrait il en être autrement dans une

de véritables entreprises à l'échelle industrielle, ainsi qu'en témoi-gnent des journaux comme Le Journal des débats ou La Presse àl'occasion des comptes rendus judiciaires de l'époque. (...) Les « ver-sionnaires » travaillent le plus souvent à la solde d'un « maître de pen-sion ». L'étudiant ou sa famille payait selon les cas de 300 à16bo francs or, ponctionnés par moitié par le patron du versionnaire.Le salaire moyen d'un ouvrier étant à l'époque de 2 francs par jour,le baccalauréat truqué était alors réservé à une élite. (...)

Un phénomènedevenu massifmais encore mécoLes constats sont très variables : d'une part officiellement, les cas

de triche avérés lors du bac sont dérisoires, d'autre part, la fraudesignalée par les professeurs est énorme et en forte croissance. Seu-les 272 tentatives de fraude au bac ont été détectées en 2010, contre219 en 2009 et 187 en 2008. Une légère augmentation liée essentiel-lement à l'usage des téléphones portables. Le chiffre semble ridi-culement bas au regard des 600 ooo candidats. Seuls 0,04 % de cesélèves seraient concernés ! « C'est l'un des examens les plus surveil-lés puisqu'il vient couronner toute une vie d'élève », affirme VincentGoudet, directeur du Service interacadéinique des examens et

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deà l'école

société qui se drape dans Végatitarisme maisinvente le système D pour y échapper, telle lasacro-sainte carte scolaire et ses nombreusesdérogations. Certes, le phénomène n'est pas- loin s'en faut - exclusivement français, maisil se double chez nous d'une certaine hypocrisie.Marie- Estelle Pech, journaliste au « Figaro », oùeHe suit les questions d'éducation, consacre uneenquête très instructive à cette maladie du siè-cle, « symptôme d'une société en faMte morale ».Nous publions quelques extraits en exclusivité de« L'Ecole de la triche » *.

concours (Siée). Les adolescents doivent laisser sacs et téléphonesà l'entrée de la salle et les surveillants passent régulièrement en-tre les tables. Les sanctions, pour qui se fait prendre, peuvent êtrelourdes : jusqu'à cinq ans d'exclusion. Les contrôles ou devoirs surtable au cours de l'année scolaire sont évidemment bien plus sus-pects de triche ainsi que les mémoires, voire, plus rarement, les thè-ses universitaires. Environ 8OO procédures disciplinaires ont étélancées dans les universités cette même année 2010.

Difficile d'obtenir des chiffres du côté des grandes écoles, plutôtdiscrètes sur le sujet Les exemples de triche au concours existentmais officiellement chacun d'entre eux (Écricome, banque passe-relle) reconnaît à peine un ou deux cas chaque année pour l'ensem-ble de la France. Mais d'autres enquêtes existent qui permettentde se faire une idée sur la véritable ampleur du phénomène. Se-lon une étude de 2009 menée par les sociologues Pascal Guibertet Christophe Michaut auprès de 2 OOO étudiants français, 70,5 %des personnes interrogées avouent avoir triché à un moment ouà un autre de leur scolarité. Elles ne sont que 4,7 % à l'école pri-maire mais 48,3 % au collège, 33,6 % au lycée et encore 11,4 % àl'université ! Ces chiffres sont considérables, même si la fréquencede tricherie reconnue est assez faible.

(...) Le plagiat est aussi un phénomène en pleine expansion dansl'éducation. Décidée à lutter contre ce fléau, la commission d'éthi-que de l'université Rennes-ïï a organisé un colloque sur ce sujeten mars 2011. Pour les spécialistes réunis à cette occasion, (...) le pla-giat est « massif» dans l'enseignement supérieur. Entre autres

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exemples, selon une étude menée auprès de 1200 étudiants lyon-nais inscrits dans des écoles d'ingénieur ou à l'université en 2007,79,7 % des personnes sondées déclaraient avoir recours au copier-coller et neuf enseignants sur dix affirmaient y avoir déjà étéconfrontés. Un devoir type contiendrait en moyenne 20 % de copier-coller pour les enseignants interrogés à l'occasion de cette étude.Reste bien entendu, et il faut le rappeler, qu'heureusement tout lemonde ne triche pas. Par peur des sanctions, par amour-propre,par pression du groupe, en raison d'une adéquation totale-au sys-tème scolaire, bon nombre d'élèves et d'étudiants n'ont jamais ététentés et ne seront jamais tentés par la triche.

Réussir en trichant est.devenu un titre de gloireAvec Internet, la triche n'est plus un sujet tabou ou honteux. À

lire les centaines de groupes sur Facebook qui rassemblent des mil-liers de tricheurs déclarés, c'est même le plus souvent un titre degloire. « II faut être doué et malin », répètent-ils à l'envi. C'est à quiracontera l'anecdote la plus savoureuse, la fraude la plus ingénieuse,car pour ces étudiants et lycéens délurés, la triche, c'est aussi unart. Inscrits dans des groupes glorifiant la triche sur Facebook, ilsfréquentent des établissements privés et publics, élitistes ou de ban-lieue. Face à la tentation de la triche, l'origine sociale ou le prestigedes études ne sont pas des garde-fous. D'autres «facebookiens » quisont déjà entrés dans le monde du travail se souviennent avec nos-talgie de leurs années « triche » et racontent leurs exploits passés :ils sont publicitaires, travaillent dans le marketing ou la sécuritéaérienne, sont gestionnaires de projet pour un constructeur oumême enseignants. Sous couvert d'humour au troisième degré, ilsassument publiquement et avec une certaine fierté des actes peujustifiables. Sont-ils inconscients ? Ont-ils un sentiment d'impu-nité ? Certainement puisqu'ils se vantent de tricher ou d'avoir tri-ché, très souvent sous leur vrai nom ! Ces dehors bravachesdécomplexent les autres. « Je n'aurais jamais pensé avouer mes gru-ges publiquement mais vu te nombre de gens qui en parlent, je n'ai plushonte », explique un étudiant adhérent du groupe. «Il n'est pas in-terdit de tricher, il est interdit de se faire prendre», prisé par plus deil ooo facebookiens. « Tout cela, c'est pour rigoler. C'est du troisièmedegré. Ne nous prenez pas trop au sérieux. Ce n'est pas une justificationde la triche, c'est juste un moyen de se rappeler de bonnes tranches derigolade», plaide une étudiante en école de commerce qui s'empres-sera néanmoins, après un entretien avec l'auteur via Internet, dese désinscrire de son groupe. «Oui, j'ai triché pendant les examens...

*

Les bon nés vieillesméthodes n'ontpas disparu,mais les fraudeursd'aujourd'huicomptent surtoutsur internet.

au moins une fois », lequel affiche modestement 1 366 membres.L'étudiante à l'université de Compiègne à l'origine du groupe « Latriche: vecteur de réussite aux examens» l'a créé afin de rappeler quetous « sans exception » sont passés par ce stade. Elle se remémoredes « instants inoubliables de stress, de peur, de préparation ». Enguise d'exergue, elle explique qu'il faut savoir « quelle méthode estla plus adéquate avec notre personnalité, le courage et surtout le ni-veau de risque qu'on peut atteindre».

Le risque, l'adrénaline sont des moteurs car tricher, c'est à la foisvivre des émotions fortes et éprouver un sentiment de supérioritésur ceux qui apprennent bêtement et tranquillement leurs leçons.C'est le cas de ceux pour qui «la triche, c'est la clé de la réussite !», au-tre groupe phare de Facebook : « Si vous ressentezplus defierté à avoirréussi un examen en trichant plutôt qu 'à la régulière, sous prétexte quevous, vous aviez le risque en plus, rejoignez ce groupe. » Âgé de 36 ans,Thomas, consultant dans un groupe informatique, n'a pas hésitéà s'inscrire. L'allure bon chic bon genre, marié, trois enfants, il avalidé toutes les étapes de la réussite à la française : Baccalauréatscientifique, classes préparatoires au lycée Sainte-Geneviève de Ver-sailles, puis intégration, après un redoublement tout de même, del'École centrale de Lyon. «J'ai toujours eu du potentiel dans les ma-tières scientifiques et je travaillais, exp^qae-l-jl, mais j'ai toujours, trèsrégulièrement, triché dans les domaines que je ne maîtrisais pas suffi-samment. Aujourd'hui, je donne des conseils àdes entreprises surleuréquipement informatique. Elles respectent ce que je leur raconte, pour-tant, là aussi, je suis km de tout maîtriser», plaisante-t-il. Thomas « neregrette rien ». Ma triche était « mesurée », affirme-t-il, « et je n'étaispas le seul, loin de là, à truander. Je suis décomplexé par rapport à ça.La vie, c'est un peu la jungle. Ce ne sont pas les meilleurs qui gagnent. »

Un smartphonecomme antisècheLes smartphones, iPhone et autres BlackBerry sont devenus les

meilleurs amis des tricheurs, devant les montres agendas, stylostéléphones et autres gadgets high-tech.

Ce phénomène est bien entendu mondial. Le New York Times évo-que le cas de ces gadgets, notamment de montres et stylos avecminuscules caméras intégrées qui transmettent des signaux à descomplices à l'extérieur, lesquels relaient les réponses correctes. Cham-pions du monde en la matière, les étudiants chinois ont dépensé150 millions de dollars en 2010 en subterfuges high-tech, soit une mul-tiplication par cinq depuis 2007, selon une étude de l'université deWuhan qui a identifié 800 sites Web offrant de tek objets.

L'usage des téléphones portables par les plus jeunes a néanmoinssérieusement transformé la triche. Selon un sondage mené enjuin 2009 auprès de 846 Américains âgés de 13 à 18 ans possédantun téléphone portable, 35 % d'entre eux admettent l'avoir utilisé aumoins une fois pour tricher. (...) Autre enseignement de ce sondage,seule la moitié des jeunes interrogés considère que ces activitésconstituent une fraude. Pour l'autre moitié, ce n'est pas vraiment dela triche, « il s'agit simplement d'aider un ami». (...)

En France, la nature des triches a évolué. On est passé de 60 sus-picions de fraude au bac en Île-de-France en 2008 à 116 en 2010.L'usage du portable est à l'origine de cette augmentation puisqu'ilreprésente la moitié des cas, affirme Vincent Goudet, le directeur

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Ussmartphonessonrdes antisèches sans

limites, à condition desavoir bien les cacher.

ie la maison des examens dArcueil qui organise l'épreuve pourles 100 ooo candidats franciliens. Sans surprise, les décisions desconseils de discipline des universités et celles, en appel, prises parle Cneser, le Conseil national d'enseignement supérieur et de larecherche, vont dans le même sens. L'émergence du smartphone,très répandu en France à partir de 2008-2009, a une conséquencedirecte sur la fraude aux examens. Si on s'en tient à l'exemple de l'uni-versité Paris-II, de 2005 à 2009, on voit essentiellement apparaîtredes cas d'antisèches ou de faux en écriture, plus rarement de pla-giat. A partir de 2009, la révolution technologique est en marche eton compte de plus en plus de cas : ainsi en 2010,13 étudiants sontpris avec du matériel interdit, BlackBerry et iPhone essentieËement,soit autant que d'étudiants pris avec des antisèches. Les nouvellestechnologies rendent la vie plus facile mais le risque de se faire pren-dre et confisquer le portable est important.

Les portables sont interdits au moment du bac. H est désormaisstipulé sur la convocation des candidats : « Vous devez vous munird'une montre, l'usage du téléphone portable étant interdit », àl'adresse des petits malins qui posaient leur smartphone sur la ta-ble pour, soi-disant, regarder l'heure...

Mais les tricheurs peuvent toujours les cacher dans les chaus-settes ou dans une poche intérieure, les candidats n'étant pas en-core soumis à des fouilles au corps. Rien de plus simple, donc, quede sordr son portable lors d'une pause aux toilettes et de cherchersur Internet une formule mathématique ou un plan de disserta-tion tout fait. Selon le principal syndicat de chefs d'établissement,le Snpden-Unsa, «les épreuves sont si longues qu'il n'est pas possibled'interdire aux élèves de se rendre aux toilettes où ils peuvent tout àloisir surfer sur Internet à partir de leur téléphone alors qu'il est im -possible de surveiller leurs faits et gestes dans ces lieux d'intimité ».« Dans le même temps, des épreuves ont lieu avec l'usage de calcula-trices personnelles dont les mémoires peuvent, aujourd'hui, contenirde très nombreuses informations sans qu'il soit autorisé d'effectuer unquelconque contrôle », ajoute le Snpden.

Chaque question, ou presque, trouve sa réponse sur la toile. Unedate oubliée ? Un doute sur l'orthographe d'un nom propre ? Pasd'inquiétude : la solution est sur le Net. .

(...) » •

Le symboled'une faillite morale:Les élèves et étudiants tricheurs sont-ils aussi ceux quî bidon-

neront leur CV; frauderont leurs assurances, omettront de décla-rer leurs impôts ? Les politiciens véreux ou les financiers escrocsd'Enron ou de Goldman Sachs ont-ils commencé par fabriquerdes antisèches lors de leurs examens de lycée ? On peut sérieu-sement se le demander puisque la malhonnêteté scolaire touchetout le monde, y compris de « bons élèves ». Le comportementpassé est un indice important qui permet de prédire l'avenir. Il estprobable que ceux qui s'adonnent à la fraude sur les bancs du col-lège, du lycée puis de l'université, seront très tentés de continuerdans le monde de l'entreprise. (...)

Le système éducatif promeut des valeurs à la fois humanistes,égalitaires et fondées sur le mérite qui vont à rencontre de la réa-lité vécue par la plupart des gens. La faillite sociétale est d'abord

interne, n est difficile pour l'Éducation nationale française de bran-dir comme un cache-sexe régalitarisme républicain alors qu'en pra-tique, les règles du jeu ne sont pas les mêmes pour tout le mondeet que les exceptions y font florès. Qui sait, par exemple, hormisdans les milieux bien informés d'enseignants, de cadres supérieurset de journalistes, comment on accède aux prestigieux lycées pa-risiens Henri-I V et Louis-le-Grand ? Ces établissements d'élite, quicomptent chaque année plus d'une moitié d'élèves avec mentiontrès bien au bac, ont le privilège assez extraordinaire de les recru-ter hors de toute carte scolaire. Grâce à ce statut dérogatoire, lesproviseurs sélectionnent les meilleurs dossiers qui leur sont en-voyés par les familles de cracks bien informées.

(...) La triche nous concerne d'autant plus qu'elle met au jour lescontradictions inhérentes à la société française, entre sa dimensionmorale et sa part économique. Nos obsessions de la vitesse, de la per-formance, nous pervertissent Elles nous poussent à emprunter desraccourcis dangereux, des solutions simplistes.

Pourtant, on le sait, la triche nuit à un véritable apprentissageet fausse les résultats. On peut aussi penser qu'elle affaiblit la forcemorale, la capacité à s'affirmer, à faire preuve de création et d'in-novation dans sa vie personnelle et professionnelle. Le rapportconflictuel avec l'école, principale et première autorité publi-que et morale à laquelle les plus jeunes sont confrontés, a en-suite de fortes chances de se reporter surl'administration fiscale, la justice, la policeou sa propre entreprise. Cancer de notresociété moderne et opulente, la fraude aenvahi tous les niveaux. (...) «* L'Editeur, 272 p., 17 E. En librairie le 13 octobre.

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LES HISTOIRES DU JOUR

Les jeunes Françaislî

Un livre à paraître demain dresse un bilan édifiant

Ecole Plus de 7 étudiants françaissur 10 ont déjà triché aux examens :les combines évoluent et ne sonttoujours pas assez surveillées.

— ALEXANDRA GONZALEZAvecl'apparition des nouvellestechnologies, la triche est deve-nue un véritable business.En France, plus de sept étu-diants sur dix avouent avoirtriché au moins une fois. Surles réseaux sociaux, des cen-taines de groupes glorifientla fraude scolaire, et chacun yva de sa petite anecdote, sansmême cacher son identité. Lestricheurs visent toujours plushaut, àrinstardujeunehommequi, enjuin dernier, a publié surle Web une photo du sujet demathématiques donné le joursuivant aux candidats au bac,provoquant ainsi l'annulationde l'épreuve. Décomplexée ettoujours plus créative, la tricheest pourtant un phénomènetrès mal quantifié. Les statis-tiques officielles n'évaluentqu'à 0,04 % le nombre de can-didats au bac qui auraient tenté

de frauder en 2010. Un écartincroyable avec la réalité quia poussé Marie-Estelle Pech,journaliste au Figaro, à enquê-ter sur ce phénomène, dans unlivre à paraître demain (*).

« Débrouillard et créatif ! »« J'ai découvert avec surpriseque la triche n'est plus un sujettabou ou honteux.il y a uneforme de tolérance vis-à-visd'eux, surtout au collège etau lycée. On dira parfois d'untricheur qu'il est débrouillard,malin, créatif, qu'il maîtriseson stress et sait donner lechange. C'est une vision plu-tôt latine et très éloignée decelle que l'on a dans les paysnordiques, où la fraude estréellement sanctionnée. Lesétudiants français qui s'y ren-dent en sont toujours très sur-pris. Selon une étude, 83 %des élèves français tricheraientà la fac, contre 5 % dans les

pays Scandinaves... », expliqueMarie-Estelle Pech. Mais lesétudiants ne seraient pas lespires. « On triche surtout entre12 et 15 ans, au collège, où il ya beaucoup de travaux à faireà la maison, ce qui permet defaire du copier-coller grâce àInternet. Et ceux qui trichentne sont pas les plus mauvais : ily a aussi beaucoup de très bonsélèves qui ne veulent pas justepasser à l'année supérieure,mais être aussi les meilleurs. »

Fraude des adultesInquiète de l'ampleur et de l'in-tensification du phénomène,la journaliste considère celacomme « le symptôme d'unesociété en faillite morale ». « Latriche à l'école est le premierpas pour "tricher" ensuite sursa déclaration d'impôts grâceaux niches fiscales par exemple.Et les gens se disent "Puisque

toutle monde triche, pourquoipas moi ?"». Mais, en réalité, latriche est loin d'être nouvelle.« Au Moyen-Age déjà, des pro-fesseurs se faisaient soudoyerpour changer les notes. En1808, avec la création du bac,la triche s'est intensifiée. Onassiste à la création de mafiasde « passeurs », qui passaientet réussissaient les épreuvesà la place des candidats enéchange d'argent. Et jusqu'auXVIIIe siècle, avant l'appari-tion du droit d'auteur, le pla-giat ne posait aucun problème.Montaigne passait son tempsà s'inspirer de textes anciens,avec talent. » L'actualité litté-raire récente avec Houellebecqet Patrick Poivre d'Arvormontre que le plagiat n'est tou-jours pas passé de mode. «*L'Ecole de la triche(L'Editeur) 17!

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Copier sur son voisin reste un grand classique de la triche à l'école.

Olivier, grugeur professionnel-A. G.Olivier, 26 ans, peut se tar-guer d'être passé maître dansl'art du filoutage. Après unepremière triche ratée au col-lège, où sa prof d'anglais avaitremarqué d'étranges hiéro-glyphes griffonnés en vert dansson mouchoir, il a vite perfec-tionné ses techniques. « En his-toire, au bac, j'avais acheté desfiches de révision, que j'avaisfourrées dans ma poche, et quej'ai pu consulter discrètement.Le surveillant lisait tranquille-ment son bouquin pendant cetemps-là... » La "gruge"seraitselon lui une question detiming. « En général, les sur-veillants sont "au taquet" lapremière heure, mais après, ilsrelâchent leur attention. Toutse joue là-dessus. »A l'université, en droit, il apersévéré. « J'avais le livre decours sur les genoux. Si le sur-veillant se déplaçait, je croi-sais les jambes et plaquais lebouquin sous le bureau avec

ma cuisse. Le risque, c'étaitd'avoir des fourmis s'il se pos-tait près de moi... », se sou-vient-il, hilare. Puis l'arrivéede l'iPhone a « révolutionné latriche ». « Une fois, j'ai décou-pé au cutter 150 pages d'unlivre de droit que j'ai scanné ettransféré sur mon iPhone, enformat PDF. Jai caché le télé-phone sous mes cuisses pour leconsulter pendant l'épreuve. »Sans compter les fois où il estallé chercher ses réponses surInternet, ou poser des ques-tions par texto à un ami. Maisla technologie ne fait pas tout.Les bonnes vieilles méthodesmarchent aussi. « J'ai chez moides centaines de copies d'exa-men vierges. Je les prérem-plissais et les sortais pendantle partiel. Les surveillants ne"grillent" jamais rien. Unjour,j'ai même compté le nombred'élèves à laisser entrer dansl'amphi pour me retrouverassis juste derrière la major dela promo et copier sur elle. J'ai

eu 20/20 ! Et au lycée, je tapaisdes antisèches en police trèspetite, que je collais ensuite surl'étiquette du Tipp-Ex... »Une énergie folle dépenséeen « préparation », dont lui-même reconnaît qu'elle n'étaitpas toujours indispensable.« J'aurais eu une meilleurenote à certains partiels en fai-sant juste appel à mes connais-sances, mais je me "fixais" surmes antisèches, et j'écrivais malet vite à cause du stress. Quandj'ai excellé, c'était toujours sanstricher. » Ironie de l'histoire,après avoir traversé sa scolaritésans jamais se faire prendre,Olivier s'est fait attraper le moisdernier, à deux doigts d'obte-nir son diplôme final en droitimmobilier. « A la fin d'uneépreuve où je n'avais pas triché,j'ai vérifié un article de loi surmoniPhone, pour la forme. Lesurveillant m'a vu et m'a viré dela salle. Je suis convoqué dansdeux semaines par le conseildisciplinaire... »0

TECHNIQUES

Le palmarèsde la tricheLes antisèchesColléessous la semelle ou surtes tubes de coite, glisséesdans un trou percé dans lagomme, griffonnées surles paumes de la main, tesantisèches sont un grandclassique. Mais on ne peut pasy écrire grand-chose.Les toilettes bibliothèqueLieu idéal pour planquer desfeuilles de cours derrière lacuvette ou dans le fauxplafond.tes toilettes permettent deconsulter ses notes durantrérjreuve,àl'abri des regards.Mais diffidle de s'y rendre plusd'une fois ou deuxsous peined'attirer tes soupçons.

Cette technique qui consisteà copier par-dessus l'épauledu voisin ne nécessite pasde préparation à la maison,mais exige en revanche d'êtrehabile pour se contorsionnerdiscrètement. Mais si l'onchoisit mal son voisin, onrisque de copier en vain.LessmartpfcDn -L'usage des téléphonesconnectés à Internet asérieusement fait évoluer latriche.Selon un sondage menéen 2009 auprès de 846 adosaméricains, 35 % admettentl'avoir utilisé au moins unefois durant un contrôle. Maisles smartphones coûtent cher.La substitutionD'après Marie-EstellePech, tes «passeurs «quise substituaient le jourde l'examen au candidatsont apparus vers 1830.La technique est toujoursd'actualité malgré tescontrôles lors d'épreuvesoffitielles.Mais tout le monden'apas un sosie doué enmathématiques.

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Evénement - 02-03y

I ELEVES SUR 10 ONT DEJATRICHÉ, SELON UN LIVRE

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_JVH VA (*5^ Le 2 novembre 197Ç, Jimmy Carter était élu pour devenir-» IL Y A... I 3» \ le âge président des Etats-Unis. Il succédait à Gerald Ford.

CONTEXTEi.

IEn juin 2011, l'un des candidat avant l'examen,exercices de l'épreuve Les copies de plus de

de maths du bac S a été 160 000 élèves ont dûdiffusé sur Internet par un être réévaluées.

2 Les candidats nesont pas les seuls

coupables. Parfois, lesprofesseurs trichent aussi.

« En France, tricherfait partie du jeu»

La journaliste Marie-Estelle Pech publie le livre L'École de la triche.Selon elle, la fraude est devenue un phénomène de société en France.

ELLE A DITLe phénomène de la tricheest-il nouveau en France ?Marie-Estelle Pech : Non.Mais avant, il ne concernaitqu'une faible partie de lapopulation française. Seulesles classes aisées pouvaientsuivre des études. Par exem-ple, au XIXe siècle, certainscandidats au baccalauréatpayaient des « passeurs ».Ces virtuoses des versionslatines passaient le latin,l'épreuve principale de l'exa-men, à leur place !

70 % des élèves et desétudiants avouent avoirfraudé. La France est-elleun pays de tricheurs ?Oui ! Notre pays fait partiede ceux où les jeunes trichentle plus. Selon une récenteétude internationale, si l'ontient compte des réticencesde certains à avouer tricher,on approche même les 85 %de fraudeurs. Les pays d'Eu-

rope du Nord atteignent,eux, moins de 5 % de fraudesavouées. À l'inverse, la Pologneet la Roumanie comptentrespectivement 100 % et96 % d'élèves et d'étudiantsmalhonnêtes !

Comment expliquez-vousces différences ?Chez nous, tricher fait partiedu jeu. On considère que ce

n'est pas grave. Que ce soitpar paresse, par manque detravail ou par peur de ne pasêtre à la hauteur... la fin jus-tifie les moyens ! Les tri-cheurs se trouvent plusmalins, plus audacieux queles autres. Ils en sont fiers. Iln'y a qu'à voir le nombre desites et de forums où lesgens se vantent et racontentleurs tricheries en toute

AU DANEMARK, TOUS LES ÉLÈVES ONT ACCÈSÀ INTERNET PENDANT LES EXAMENS.

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Ainsi, en juin, un enseignanta annoncé à l'avance lessujets d'une épreuve deBTS à ses élèves.

La fraude pendantla scolarité est une

pratique courante enFrance. Marie-Estelle

Pech, journaliste au Figaro, français disent avoir trichévient de publier un livre. pendant leurs études,Elle y révèle que 70 % des surtout au collège (48 %)élève_sret des étudiants et au lycée i

Colle truquée, doublureet faux diplômes

Quelques techniques de triche particulièrement inventivesou audacieuses relevées par Marie-Estelle Pech.

• À la lettre ! Des sites Webdédiés à la triche proposentde télécharger gratuitementdes reproductions d'étiquet-tes de tubes de colle, de bou-teilles d'eau... À la place de laliste des ingrédients ou desprécautions d'emploi, il suffitd'inscrire des formules demaths ou une chronologied'histoire.

• Relax. Lors de ses examensde latin, un étudiant parisienen lettres a prétexté une enviepressante. Au lieu de se ren-dre aux toilettes, il est sortidu bâtiment et est allé dansla librairie en face de sonlycée pour acheter les traduc-tions des versions jugées tropdifficiles.

• Gonflé ! Un candidat lorrainau bac S s'est fait remplacerpour les épreuves de mathé-matiques et de physique-

impunité, sans cacherleur identité. Dans le inondede l'entreprise, leur capacitéà se débrouiller, à prendredes risques, est valorisée. Lemessage est ambigu.

À l'étranger, comment lutte-t-on contre les fraudes?Aux États-Unis, les étudiantssignent une déclaration surl'honneur dans laquelle ilss'engagent à ne pas tricher.Ce n'est pas très efficace, maiscela pose le problème. AuDanemark, tous les élèves ont

chimie par l'un de ses amis,étudiant en master scientifi-que. Celui-ci s'est présentéavec la carte d'identité du vraicandidat. Il a justifié sa non-ressemblance avec la photodu document par le fait quecelui-ci était vieux de neufans. Dénoncés par d'autrescandidats, ils ont été interditsd'examens pendant trois ans.

• Faussaire. Des sites Inter-net chinois vendent descopies de la plupart des diplô-mes universitaires français,moyennant 300 à 1000 euros.Ils sont surtout achetés pardes étudiants étrangers, quicourent moins de risquesd'être démasqués par de véri-tables anciens élèves.

L.L.

*»(UNIVERSITE

PARIS 75

flfSHMtnsfft loott « Jffliifïf looo e

-•XV(UNIVERSITE AIX

MARSEILLE II

(UNIVERSITEBORDEAUXi)

Un site Internet chinois vendant des copies de diplômes.

accès à Internet lors des exa-mens. La fraude est inutile,car toutes les infos sont dis-ponibles. Cela oblige les élè-ves à réfléchir davantage,pour les trier et les analyser.Mais c'est un système coûteux :il faut équiper chaque candi-dat d'un ordinateur. En Asie,tricher n'est pas scandaleux.En Chine, c'est même unsport national. Les élèvess'équipent de mini-caméras,de micros espions... Et enInde, les élèves revendiquentun droit à tricher. L. Larour

-» MOTS CLÉSMasterDiplôme préparé à l'univer-sité en deux années d'étudesaprès la licence (qui s'ob-tient en 3 ans), ou dans unegrande école en cinq ans.

RéticenceAttitude de quelqu'un quihésite.

VirtuosePersonne extrêmementhabile dans une activité.

CHIFFRESCLÉS

272fraudes ont étéconstatées lorsdu bac 2010passé par un peu moinsde 600 000 élèves enmétropole. Cela neconcerne donc que0,05 % des candidats.

107millions d'eurosdépensés par lesjeunes Chinoisen 2010 pour achetermontres, stylos-caméras et autresgadgets high-techfacilitant la triche lorsdes examens.

4%des élèves etdes étudiantsfrançaisachètent sur Internetdes devoirs « toutprêts » (corrigésd'exercices, exposés,dissertations, étudesde textes, etc.), selonune étude menée auprèsde 1100 jeunes.

-» LE SAVIEZ-VOUS ?

En quelle année a été crééle baccalauréat ?

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Tricher n'est pas jouerLa pompe,la carotte,la bidoche, le pougnon... Depuis le

Moyen Âge, la triche a emprunté diverses techniques et

endossé bien des appellations. La journaliste Marie-Estelle Pech

vient de lui consacrer un livre passionnant ( I ). Pas seulement

- on vous voit venir - parce qu'il répertorie nombre de

savants dispositifs inventés au fil des âges pour se soustraire

aux rigueurs des examens. Mais parce qu'il interroge ce chiffre

spectaculaire : 70 % des étudiants déclarent avoir triché au

cours de leur scolarité.Vantardise ? En partie sans doute.

Mais surtout symptôme d'une crise du sens que vous donnez

aux évaluations auxquelles vous êtes soumis. Et effet des facili-

tés qu'offre aujourd'hui la technologie.

Pourtant, si l'Éducation nationale fait les gros yeux

quand la triche se fait trop visible, comme cela s'est produit en

juin dernier lors d'une des épreuves du bac S, elle sanctionne

peu. Résultat : au petit jeu du « pas vu, pas pris », le tricheur

gagne plus que de raison.

Ce phénomène prêterait à sourire si tout cela se limitait

à une blague potache, un pied de nez rigolard à l'autorité. L'en-

nui, c'est que de « l'école de la triche » à « la société de la

triche », il n'y a qu'un pas, guère réjouissant, car il conduit vers

un monde de défiance, de petits arrangements avec la loi, au

final d'injustices et d'aggravation des inégalités.

Curieusement, lorsque votre génération se mobilise, elle

porte, massivement, d'autres valeurs, à commencer par une

exigence sourcilleuse de justice et d'équité. Peut-il y avoir un

tel écart entre les conduites individuelles et les revendications

collectives ? Joli sujet de philo : si le coeur vous en dit, écrivez-

nous ce que vous en pensez... et sans copier sur le voisin !

ÉDITQ

EMMANUE LDAV IDENKOFFDirecteur de la ré[email protected]/davidenkofF

(1) « L'École de la (riche », Marie-Estelle Pech, editions l'Editeur, 2011.

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Eléments de recherche : LA TRICHE, FLEAU NATIONAL : livre de Marie-Estelle Pech, Ed. L'Éditeur, toutes citations

NouveautésL'ECOLE DE LA TRICHEAlors que 7 étudiants sur 10avoueraient avoir triché pendantleurs études, le phénomène a prisune ampleur inédite lors de la session du bac2011 de la série scientifique avec ladivulgation d'un sujet avant l'épreuve ! Quelssont ces nouveaux moyens technologiques dontusent les fraudeurs? Comment lutter contre latriche ? Quelles sont les différences culturellesface à la triche dans les différents pays dumonde? C'est à ces questions et à beaucoupd'autres que répond cet ouvrage rédigé parMarie-Estelle Pech, journaliste spécialiséedans les questions d'éducation. Une enquêtepassionnante, ponctuée de nombreux exemples,sur une pratique malheureusement en essor.«L'école cle la triche », par Marie-EstellePech. Ed. L'éditeur. 176pages. 17€.

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A l'école de la tricheÉDUCATION Si la fraude au bac reste un phénomène marginal, le phénomène gagne les plus jeunes :70 % des élèves ont triché au moins une fois, avec des moyens toujours plus sophistiquésADELINE FLEURY

Le spectre de la triche a encoreplané sur les épreuves du bac. L'andernier, la fraude avait jeté unvoile noir sur le sacro-saint exa-men et provoqué un séisme dansle monde de l'éducation, certainsn'hésitant pas à mettre la tête dubachot sur l'échafaud. Cette année,quèlques incidents ont émaillé lesépreuves, mais aucun n'a eu l'am-pleur de la fuite au bac S de l'édi-tion 2011 : le 18 juin au soir, uninternaute recommande aux élè-ves de première S de réviser laguerre d'Algérie sur un forumdu site jeuxvideo.com, le lende-main, le sujet figure bien au menu.Le 22 sur le même site, un mes-sage donne les trois thèmes del'épreuve de sciences du bac L etES. Le parquet de Paris a ouvertune enquête préliminaire sur cessoupçons de fuites.

Les collégiens pour l'adrénaline,les lycéens plus stratégiques

Le ministre de l'Éducation na-tionale, Vincent Peillon, juge quela fraude au bac est « un phéno-mène extrêmement marginal ». Iln'a pas tort au vu des chiffres :seuls 0,04 % des élèves ont tentéde tricher l'an dernier. C'est auquotidien que la pratique inquiète.Selon une étude de deux sociolo-gues*, 70 % des élèves déclarentavoir triché au moins une fois dansleur scolarité : 4,7 % en primaire,48,3 % au collège et 35,6 % aulycée. À chaque âge ses méthodesdè « gruge »: «À l'école primaire,cela se limite à copier sur le voisinou à souffler la réponse à son co-pain, souligne l'un des sociologues,Christophe Michaut. Au collège,on s'initie à la triche, on préparedes antisèches que l'on glisse dansla trousse; les garçons, qui trichentplus que les filles, le font souventpour le fan, l'adrénaline. Au lycée,la triche est stratégique, on fraudedans les matières à enjeux forts quipèsent sur l'orientation post-bac del'élève. »

Les professeurs sont de plus enplus démunis face aux tricheurs

La méthode des « yeux par-dessus l'épaule » est au/ourd'hui dépassée parles nouvelles technologies. SPAARNESTAD/RUE DES ARCHIVES

et à leur ingéniosité. « Les calcu-latrices programmables et lesSmartphone sont des plaies, pesteSylvain, professeur de mathéma-tiques à Rennes. J'ai chope plu-sieurs élèves qui avaient téléchargédes logiciels qui permettent de ré-soudre les problèmes. Deux d'entreeux se passaient les résultats parcalculatrice à infrarouge ».

Privilégier la pédagogieà la sanction

Valérie, professeur de SVT dansun lycée parisien, s'étonne del'aplomb des élèves confondus :«Avec le proviseur, nous avonsconvoqué une élève qui avait renduen langues vivantes le copie-colled'un corrigé de bac, y compris lessauts à ligne. Elle a récité par coeurle sujet pour prouver qu'elle en étaitl'auteur, tout cela devant ses parentsqui soutenaient sa mauvaise foi. »Jean-Rémy, professeur de français,se désole également de l'usage

éhonté du copier-coller. « J'ai de-mande à mes élèves de 5e de rédigerun poème à la maison, une adoles-cente a eu le culot de me rendre unquatrain de Tristan L'Hermite ! »

La triche s'est-elle banalisée aupoint que les élèves n'ont plusconscience d'enfreindre unerègle ? Les sanctions ne sont-ellespas assez dissuasives ? « II n'y apas de consignes générales, affirme-t-on rue de Grenelle. Cela va dusimple rappel à l'ordre au zéro, sanstoujours en référer aux chefs d'éta-blissement. » Anaïs, jeune institu-trice dans le sud de la France, necroit pas aux vertus de la sanction.« J'ai surpris deux élèves quis'échangeaient des réponses, de ragej'ai pris leur feuille et je leur ai colléun zéro. Après coup, je me suis ditque la sanction était trop lourdepour des CE2,j'en ai parlé avec mondirecteur, il m'a dit de l'annuleret de donner un petit travail deréflexion autour de la triche. »

Faire de la pédagogie plutôtque sanctionner, est la solutionprônée par Valérie, prof de SVTà Paris : « J'explique que la trichenuit à l'apprentissage, que je pré-fère que mes élèves ne se présen-tent pas à un contrôle plutôt quede venir en ayant l'intention de tri-cher. » Pour ces enseignants, latentation de la triche pose la ques-tion de la pression scolaire et d'unsystème d'évaluation trop axésur la compétition. Pour Marie-Estelle Pech, auteur de L'Écolede la triche (L'Éditeur), la fraudeà l'école serait le symptôme d'unesociété en faillite morale : « Latriche met au jour les contradic-tions inhérentes à la société. Nosobsessions dc la vitesse, de la per-formance, nous pervertissent.Elles nous poussent à emprunterdes raccourcis dangereux, dessolutions simplistes. » •* Pascal Guibert et Christophe Michaut,étude réalisée en 2009 sur 1.815 élèves.

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