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Posters S135 dermatologique et dont l’interne de garde jugeait la nécessité d’intervention d’un médecin dermatologue. Résultats.— Deux cent quatre cas ont été colligés, la consultation urgente représente 9 % de l’ensemble de la consultation dermato- logique. On notait que les malades consultaient dans 65 % pour des motifs non urgents, infectieux dans 40,2 % des cas, inflammatoires dans 17,2 %, plaies et troubles trophiques dans 15,7 %. Ces diagnos- tics évoqués par le résident de garde de dermatologie n’étaient pas compatibles dans la plupart des temps avec ceux évoqués par le médecin interne des urgences qui n’a évoqué aucun diagnostic dans 57,4 % des cas. Discussion.— Les résultats de notre étude se rapprochent de ceux de la littérature surtout pour le service de dermatologie d’Henri Mondor à Créteil et confirment que les vraies urgences dermatolo- giques existent même si le taux de fausse urgence est important. Ce dernier pourrait être expliqué par l’importance des signes fonc- tionnels bruyants, de l’anxiété des malades ou de leur famille ou le désir d’obtention d’un délai de consultation spécialisée plus proche. Nos résultats confirment aussi la difficulté de gérer les malades de dermatologie par un non dermatologue. Conclusion.— La dermatologie a bien ses propres urgences malgré le nombre élevé des fausses urgences. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.01.304 P301 Quand la peau suinte l’urgence N. Guerouaz , H. Benhiba , B. Hassam Service de dermatologie, CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc Introduction.— Le syndrome de Kaposi-Juliusberg (SKJ) est une sur- infection par l’HSV d’une dermatose préexistante habituellement une dermatite atopique (DA). C’est une complication rare mais potentiellement grave. Observation.— Un nourrisson de 16 mois est suivi pour DA depuis un an sous corticothérapie locale avec des épisodes de rémission. Un mois avant son hospitalisation, il a présenté un eczéma suin- tant fébrile. Le visage montrait un placard érythémateux surmonté de vésicules à contenu clair avec des lésions érosives confluentes recouvertes de croûtes hémorragiques. On notait également une conjonctivite et une otite bilatérales. Le bilan biologique montrait un syndrome inflammatoire. La tomodensitométrie du crâne retrou- vait des collections abcédées des parties molles prétragiennes. Le cytodiagnostic de Tzank évoquait une infection herpétique. L’évolution était spectaculaire 48heures après le début du traite- ment par acyclovir par voie parentérale. Commentaires.— Le SKJ survient souvent sur une DA, sans profil biologique particulier, et sans consommation importante récente de dermocorticoïdes ni utilisation d’immunosuppresseur local. Il s’agit d’une complication rare, mais qui aggrave le pronostic de la DA par les complications infectieuses, notamment neuroméningées. Une modification rapide de l’aspect des lésions et/ou la présence de vésiculopustules, dans un contexte fébrile, doivent suggérer cette complication avant l’installation d’une surinfection bactérienne qui dérouterait le diagnostic. Le traitement antiviral précoce par voie parentérale permet seul une évolution favorable. Conclusion.— Le SKJ reste sous diagnostiqué notamment en situa- tion d’urgence. Sa prévention passe avant tout par une meilleure prise en charge globale de la DA : traitement efficace des poussées et traitement d’entretien qui améliorent la barrière cutanée. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.01.305 P302 L’épidermodysplasie verruciforme : à propos de deux cas S. Nait M’barek a , N. Akhdari a , B. Bennani b , S. Amal a a Service de dermatologie, université cadi Ayyad, CHU Med VI, Marrakech, Maroc b Service de dermatologie, hôpital Hassan II, Agadir, Maroc Introduction.— L’épidermodysplasie verruciforme est une géno- dermatose rare. Nous rapportons deux observations de patients présentant une épidermodysplasie verruciforme. Observation.— Monsieur B.M. âgé de 34 ans nous est adressé pour prise en charge de la récidive d’un carcinome spinocellulaire du cuir chevelu. Dans ses antécédents on retrouve une consanguinité, l’exérèse de trois carcinomes spinocellulaires et une hypoacousie bilatérale. L’examen retrouve : des macules hypochromiques et des papules brunâtres dont l’étude histologique montre l’effet cytopa- thogène du human papilloma virus, des carcinomes basocellulaires pigmentés au visage, des kératoses actiniques et des carcinomes in situ. La prise en charge a comporté l’exérèse du carcinome spino- cellulaire du cuir chevelu, des séances d’électrocoagulation avec application du Fluorouracile 5 % topique sur les autres lésions du visage. Il est également sous cimétidine depuis un mois. Observation 2 : Monsieur A.M. âgé de 25 ans sans antécédents pathologiques par- ticuliers, issu d’un mariage non consanguin consulte pour des lésions cutanées évoluant depuis l’enfance. L’examen clinique retrouve des macules hypochromiques du tronc, des papules brunâtres au niveau des extrémités et des kératoses actiniques au niveau du visage. Le diagnostic d’épidermodysplasie verruciforme est retenu. Le patient est mis sous cimétidine 800 mg/j depuis trois mois avec photopro- tection. Commentaires.— L’épidermodysplasie verruciforme est une affec- tion rare de transmission habituellement autosomique récessive. Les patients présentent dès l’enfance des verrues planes dissé- minées associées à des lésions hypochromiques ressemblant à un pityriasis versicolor. Cependant, d’autres lésions cutanées peuvent s’y associer. Des lésions dysplasiques et des cancers cutanés se développent dans 30 à 60 % à l’âge adulte et siègent en peau pho- toexposée. Conclusion.— L’épidermopdysplasie verruciforme est une affection multifactorielle, où des facteurs génétiques, virologiques, immuni- taires et solaires sont impliqués. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.01.306 P303 Panorama dermoscopique des alopécies N. Guerouaz , H. Benhiba , B. Hassam Service de dermatologie, CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc Introduction.— La sémiologie dermoscopique constitue un renfort considérable dans le diagnostic des pathologies du cuir chevelu. Cependant, elle reste « sous exploitée » en pratique. Objectifs.— Exposer l’apport de la dermoscopie dans l’exploration des alopécies. Méthodes.— Nous avons sélectionné dix cas dermoscopiques démonstratifs : l’alopécie non cicatricielle est représentée par l’alopécie androgénique, la trichotillomanie, la pelade et l’effluvium télogène. L’alopécie cicatricielle est illustrée par le lichen plan pilaire (LPP), le lupus érythémateux discoïde (LED), la dermatomyosite, l’alopécie de traction, la folliculite décalvante et la cellulite disséquante. Résultats.— La présence d’orifices pilaires différencie facile- ment les deux types d’alopécie. Dans l’alopécie androgénique, l’anisotrichose est très évocatrice et précoce. Dans la trichotillo- manie, les cheveux avec extrémités en fourches sont spécifiques. Les points jaunes sont très suggestifs de la pelade et les cheveux en repousse évoquent l’effluvium télogène. Le LPP est caractérisé par des points bleu-gris et le LED par des bouchons kératosiques et des points rouges. Dans la dermatomyosite, on observe des capillaires ramifiés, et dans l’alopécie de traction des dépôts péripillaires. La

L’épidermodysplasie verruciforme : à propos de deux cas

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dermatologique et dont l’interne de garde jugeait la nécessitéd’intervention d’un médecin dermatologue.Résultats.— Deux cent quatre cas ont été colligés, la consultationurgente représente 9 % de l’ensemble de la consultation dermato-logique. On notait que les malades consultaient dans 65 % pour desmotifs non urgents, infectieux dans 40,2 % des cas, inflammatoiresdans 17,2 %, plaies et troubles trophiques dans 15,7 %. Ces diagnos-tics évoqués par le résident de garde de dermatologie n’étaientpas compatibles dans la plupart des temps avec ceux évoqués parle médecin interne des urgences qui n’a évoqué aucun diagnosticdans 57,4 % des cas.Discussion.— Les résultats de notre étude se rapprochent de ceuxde la littérature surtout pour le service de dermatologie d’HenriMondor à Créteil et confirment que les vraies urgences dermatolo-giques existent même si le taux de fausse urgence est important.Ce dernier pourrait être expliqué par l’importance des signes fonc-tionnels bruyants, de l’anxiété des malades ou de leur famille ou ledésir d’obtention d’un délai de consultation spécialisée plus proche.Nos résultats confirment aussi la difficulté de gérer les malades dedermatologie par un non dermatologue.Conclusion.— La dermatologie a bien ses propres urgences malgréle nombre élevé des fausses urgences.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.01.304

P301Quand la peau suinte l’urgenceN. Guerouaz , H. Benhiba , B. HassamService de dermatologie, CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc

Introduction.— Le syndrome de Kaposi-Juliusberg (SKJ) est une sur-infection par l’HSV d’une dermatose préexistante habituellementune dermatite atopique (DA). C’est une complication rare maispotentiellement grave.Observation.— Un nourrisson de 16 mois est suivi pour DA depuisun an sous corticothérapie locale avec des épisodes de rémission.Un mois avant son hospitalisation, il a présenté un eczéma suin-tant fébrile. Le visage montrait un placard érythémateux surmontéde vésicules à contenu clair avec des lésions érosives confluentesrecouvertes de croûtes hémorragiques. On notait également uneconjonctivite et une otite bilatérales. Le bilan biologique montraitun syndrome inflammatoire. La tomodensitométrie du crâne retrou-vait des collections abcédées des parties molles prétragiennes.Le cytodiagnostic de Tzank évoquait une infection herpétique.L’évolution était spectaculaire 48 heures après le début du traite-ment par acyclovir par voie parentérale.Commentaires.— Le SKJ survient souvent sur une DA, sans profilbiologique particulier, et sans consommation importante récente dedermocorticoïdes ni utilisation d’immunosuppresseur local. Il s’agitd’une complication rare, mais qui aggrave le pronostic de la DA parles complications infectieuses, notamment neuroméningées. Unemodification rapide de l’aspect des lésions et/ou la présence devésiculopustules, dans un contexte fébrile, doivent suggérer cettecomplication avant l’installation d’une surinfection bactérienne quidérouterait le diagnostic. Le traitement antiviral précoce par voieparentérale permet seul une évolution favorable.Conclusion.— Le SKJ reste sous diagnostiqué notamment en situa-tion d’urgence. Sa prévention passe avant tout par une meilleureprise en charge globale de la DA : traitement efficace des pousséeset traitement d’entretien qui améliorent la barrière cutanée.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.01.305

P302L’épidermodysplasie verruciforme : à propos dedeux cas

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S135

. Nait M’barek a, N. Akhdari a, B. Bennani b, S. Amal a

Service de dermatologie, université cadi Ayyad, CHU Med VI,arrakech, MarocService de dermatologie, hôpital Hassan II, Agadir, Maroc

ntroduction.— L’épidermodysplasie verruciforme est une géno-ermatose rare. Nous rapportons deux observations de patientsrésentant une épidermodysplasie verruciforme.bservation.— Monsieur B.M. âgé de 34 ans nous est adressé pourrise en charge de la récidive d’un carcinome spinocellulaire duuir chevelu. Dans ses antécédents on retrouve une consanguinité,’exérèse de trois carcinomes spinocellulaires et une hypoacousieilatérale. L’examen retrouve : des macules hypochromiques et desapules brunâtres dont l’étude histologique montre l’effet cytopa-hogène du human papilloma virus, des carcinomes basocellulairesigmentés au visage, des kératoses actiniques et des carcinomes initu. La prise en charge a comporté l’exérèse du carcinome spino-ellulaire du cuir chevelu, des séances d’électrocoagulation avecpplication du Fluorouracile 5 % topique sur les autres lésions duisage. Il est également sous cimétidine depuis un mois. Observation: Monsieur A.M. âgé de 25 ans sans antécédents pathologiques par-

iculiers, issu d’un mariage non consanguin consulte pour des lésionsutanées évoluant depuis l’enfance. L’examen clinique retrouve desacules hypochromiques du tronc, des papules brunâtres au niveaues extrémités et des kératoses actiniques au niveau du visage. Leiagnostic d’épidermodysplasie verruciforme est retenu. Le patientst mis sous cimétidine 800 mg/j depuis trois mois avec photopro-ection.ommentaires.— L’épidermodysplasie verruciforme est une affec-ion rare de transmission habituellement autosomique récessive.es patients présentent dès l’enfance des verrues planes dissé-inées associées à des lésions hypochromiques ressemblant à unityriasis versicolor. Cependant, d’autres lésions cutanées peuvent’y associer. Des lésions dysplasiques et des cancers cutanés seéveloppent dans 30 à 60 % à l’âge adulte et siègent en peau pho-oexposée.onclusion.— L’épidermopdysplasie verruciforme est une affectionultifactorielle, où des facteurs génétiques, virologiques, immuni-

aires et solaires sont impliqués.

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303anorama dermoscopique des alopécies. Guerouaz , H. Benhiba , B. Hassam

Service de dermatologie, CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc

ntroduction.— La sémiologie dermoscopique constitue un renfortonsidérable dans le diagnostic des pathologies du cuir chevelu.ependant, elle reste « sous exploitée » en pratique.bjectifs.— Exposer l’apport de la dermoscopie dans l’explorationes alopécies.éthodes.— Nous avons sélectionné dix cas dermoscopiquesémonstratifs : l’alopécie non cicatricielle est représentée par’alopécie androgénique, la trichotillomanie, la pelade et’effluvium télogène. L’alopécie cicatricielle est illustrée par leichen plan pilaire (LPP), le lupus érythémateux discoïde (LED), laermatomyosite, l’alopécie de traction, la folliculite décalvante eta cellulite disséquante.ésultats.— La présence d’orifices pilaires différencie facile-ent les deux types d’alopécie. Dans l’alopécie androgénique,

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epousse évoquent l’effluvium télogène. Le LPP est caractérisé pares points bleu-gris et le LED par des bouchons kératosiques et desoints rouges. Dans la dermatomyosite, on observe des capillairesamifiés, et dans l’alopécie de traction des dépôts péripillaires. La