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Mickaël MERGIRIE Sous la direction de Dominic MICHELIN Mémoires de recherche documentaire, de terminologie et de traduction Les conséquences de la salmoniculture sur l’environnement L’élevage des saumons dans les fermes aquacoles pollue les milieux marins et met en danger la vie des espèces aquatiques. Comment s’organisent les activités de salmoniculture et comment menacent-elles l’environnement ? Texte de traduction : Skilbrei OT, Normann E, Meier S, Olsen RE (2015) Use of fatty acid profiles to monitor the escape history of farmed Atlantic salmon. Aquacult Environ Interact 7:1-13 Master 2 ILTS Traduction spécialisée 2016-2017

Les conséquences de la salmoniculture sur l’environnement · 6 INTRODUCTION GÉNÉRALE L‱élevage intensif du saumon a souvent fait l‱objet de polémiques ces dernières années

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  • Mickaël MERGIRIE

    Sous la direction de Dominic MICHELIN

    Mémoires de recherche documentaire, de terminologie et de traduction

    Les conséquences de la salmoniculture sur l’environnement

    L’élevage des saumons dans les fermes aquacoles pollue les milieux marins et

    met en danger la vie des espèces aquatiques. Comment s’organisent les activités

    de salmoniculture et comment menacent-elles l’environnement ?

    Texte de traduction : Skilbrei OT, Normann E, Meier S, Olsen RE (2015) Use of

    fatty acid profiles to monitor the escape history of farmed Atlantic salmon.

    Aquacult Environ Interact 7:1-13

    Master 2 ILTS – Traduction spécialisée

    2016-2017

  • 2

    REMERCIEMENTS

    Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont aidé et soutenu pendant l’élaboration de

    ce mémoire, si passionnant et fastidieux.

    Bien sûr, je remercie les enseignants et les étudiants de la promotion 2016-2017

    pour leur solidarité, leur soutien et leurs précieux conseils tout au long de

    l’année.

    Je remercie également les experts et mon directeur de mémoire Dominic

    Michelin, pour leur disponibilité tout au long de ce travail.

    Enfin, je remercie mes proches qui m’ont soutenu à chaque étape du mémoire et

    de la formation.

  • 3

    TABLE DES MATIÈRES

    INTRODUCTION GÉNÉRALE 06

    PROTOCOLE DE RECHERCHE DOCUMENTAIRE 07

    Introduction : choix du sujet et délimitation 09

    I. Présentation du domaine 11

    A. L’aquaculture, un secteur en pleine expansion 11

    B. La salmoniculture 11

    C. La modification du patrimoine génétique 13

    D. Les parasites et maladies 13

    E. L’alimentation des salmonidés d’élevage 14

    II. Méthodologie 16

    A. Le travail de recherche 16

    1. Articles scientifiques 16

    2. Rapports 16

    3. Travaux universitaires 17

    4. Sites Internet 17

    5. Vidéos 17

    6. Les incontournables 18

    B. Choix du texte de traduction 18

    1. Les textes candidats 18

    2. Le texte élu 19

    3. Le choix des experts 21

    C. Constitution du corpus 23

    1. Anglais 23

    2. Français 25

    III. Conclusion 26

    A. Bilan 26

    B. Bibliographie commentée 27

    1. Pages Internet 28

    2. Articles et rapports par domaine 28

    3. Approche globale 31

    4. Vidéos 32

  • 4

    MÉMOIRE DE TERMINOLOGIE 33

    Introduction 35

    I. Fiches terminologiques 36

    A. Choix des fiches longues 36

    1. Aquaculture et biologie marine 37

    2. Génétique et biologie générale 38

    3. Parasitologie et pollution 39

    4. Alimentation animale 39

    II. L’élaboration du dictionnaire 41

    A. Définitions 41

    1. Les définitions suffisantes 41

    2. La recherche de définitions officielles 42

    B. Les équivalents 44

    1. Interrogation du corpus 44

    2. Consultation des experts 45

    C. Les concurrents 46

    D. Les collocations 47

    E. Note technique et note linguistique 49

    III. Analyse terminologique 51

    A. Une terminologie représentative du domaine 51

    1. Un domaine large et un texte très spécifique 51

    2. Une pratique ancienne, une terminologie récente 52

    3. Des termes controversés 53

    B. Les arborescences 54

    1. Des sous-domaines reliés par des termes 54

    2. Les liens entre les termes 55

    C. L’aide des experts 56

    IV. Commentaire sur les collocations génériques 57

    Conclusion 60

    Bibliographie 61

  • 5

    MÉMOIRE DE TRADUCTION 62

    I. Traduction alignée 64

    II. Commentaire de traduction 91

    A. Problèmes d’ordre général 91

    1. Rendre le texte fluide 91

    2. Couper les phrases longues 92

    3. Traduire les « This » en début de phrase 92

    B. S’adapter au discours scientifique 93

    1. La forme passive 94

    2. Le présent ou le passé ? 94

    3. Les formules mathématiques 95

    4. Les désignations biochimiques 95

    5. Les répétitions d’escape  96

    III. Terminologie du texte 97

    A. Termes du glossaire 97

    1. Termes du domaine de la biologie marine 97

    2. Termes du domaine de la biochimie 97

    3. Termes du domaine des statistiques et probabilités 97

    4. Terme du domaine de l’ingénierie 97

    B. Exemples de recherches terminologiques 98

    1. La recherche des équivalents 98

    2. L’aide des experts 98

    Conclusion 100

    ANNEXES

    Annexe A : Domaine résumé en une image

    Annexe B : Captures d’écran du protocole documentaire

    Annexe C : Arborescence anglaise

    Annexe D : Arborescence française

    Annexe E : Correspondance avec les experts

    Annexe F : Article original intégral

  • 6

    INTRODUCTION GÉNÉRALE

    L’élevage intensif du saumon a souvent fait l’objet de polémiques ces dernières années.

    La salmoniculture a depuis les années 1970 permis de fournir du saumon et de la truite en

    grande quantité à nos poissonniers et supermarchés. Ces salmonidés font partie des poissons

    préférés des Européens, mais on reproche souvent l’utilisation de pesticides dans les élevages,

    en s’inquiétant de leurs effets sur notre santé. Toutefois, nous ne sommes pas les seuls à subir

    les conséquences de ces pratiques : l’élevage de poissons marins et carnivores pollue les océans

    avec des restes de nourriture et des produits chimiques ; certains individus s’échappent et

    participent à une modification du patrimoine génétique de leur espèce ; des parasites s’attaquent

    aux élevages, puis sont exterminés à l’aide de pesticides ; pour nourrir les poissons d’élevage

    des petits poissons sont pêchés de manière excessive, privant alors les espèces marines de

    nourriture.

    Aujourd’hui, la recherche scientifique est surtout concentrée en Norvège et dans

    quelques autres pays producteurs de salmonidés comme le Canada, l’Irlande ou encore les

    États-Unis. Les scientifiques étudient régulièrement les effets de la salmoniculture et

    contribuent à rendre cette activité de plus en plus respectueuse de l’environnement en proposant

    des solutions pour une aquaculture durable.

    Ce mémoire est l’occasion de découvrir la terminologie de ce domaine en élaborant un

    dictionnaire spécialisé. L’objectif de cet outil est de fournir les informations nécessaires pour

    être en mesure de traduire un texte spécialisé dans le domaine de la salmoniculture. Nous

    verrons alors que le traducteur/terminologue ne peut pas se lancer dans une telle traduction sans

    une préparation efficace.

    Notre première partie portera sur le travail de recherche documentaire puis nous

    étudierons dans un deuxième temps comment analyser la terminologie du domaine de la

    salmoniculture en concevant un dictionnaire spécialisé. Enfin, la troisième partie de ce mémoire

    sera l’occasion de mettre en pratique ces recherches documentaires et terminologiques en

    traduisant un texte scientifique : Use of fatty acids to monitor the escape history of farmed

    Atlantic salmon rédigé par des spécialistes norvégiens.

  • 7

    PROTOCOLE DE RECHERCHE

    DOCUMENTAIRE

  • 8

    Introduction : choix du sujet et délimitation 09

    I. Présentation du domaine 11

    A. L’aquaculture, un secteur en pleine expansion 11

    B. La salmoniculture 11

    C. La modification du patrimoine génétique 13

    D. Les parasites et maladies 13

    E. L’alimentation des salmonidés d’élevage 14

    II. Méthodologie 16

    A. Le travail de recherche 16

    1. Articles scientifiques 16

    2. Rapports 16

    3. Travaux universitaires 17

    4. Sites Internet 17

    5. Vidéos 17

    6. Les incontournables 18

    B. Choix du texte de traduction 18

    1. Les textes candidats 18

    2. Le texte élu 19

    3. Le choix des experts 21

    C. Constitution du corpus 23

    1. Anglais 23

    2. Français 25

    III. Conclusion 26

    A. Bilan 26

    B. Bibliographie commentée 27

    1. Pages Internet 28

    2. Articles et rapports par domaine 28

    3. Approche globale 31

    4. Vidéos 32

  • 9

    Introduction : choix du sujet et délimitation

    Le choix de mon sujet de mémoire n’a pas été évident. J’ai d’abord eu l’idée de

    m’orienter vers un sujet que je maîtrisais déjà un minimum. J’ai effectué auparavant un Master

    LEA (Master LAI : Langues, Affaires, Interculturalité) au cours duquel je me suis spécialisé

    dans le tourisme d’affaires. Je souhaitais donc au départ opter pour un domaine lié au secteur

    du tourisme. Étant alternant dans le service digital d’une agence de traduction, je souhaitais

    donc allier nouvelles technologies et tourisme. Cependant, mes recherches n’aboutissaient à

    rien de pertinent. En me renseignant sur d’autres spécificités du secteur, j’ai découvert un article

    sur l’aquatourisme et en particulier sur le pescatourisme (activités touristiques liées à la pêche)

    sur lequel j’ai commencé à me documenter. Les documents consultés faisaient souvent

    référence à l’élevage de poissons et d’autres espèces aquatiques. J’ai été très intéressé par la

    rizipisciculture (élevage de poissons dans des rizières), mais malheureusement très peu de

    ressources étaient disponibles, quelle que soit la langue de recherche. Je me suis alors souvenu

    d’un reportage que j’avais visionné quelques mois plus tôt à propos de l’élevage des saumons

    en Norvège et les conséquences des échappements de ces poissons lorsqu’ils se retrouvent dans

    leur milieu naturel, puis se reproduisent avec leurs confrères sauvages.

    J’ai alors réalisé que la quantité de ressources disponibles sur le sujet était assez

    satisfaisante en anglais, mais peu exhaustive en français. En me documentant sur le sujet, j’ai

    compris que la pisciculture était un secteur en pleine croissance. Par curiosité, j’ai recherché

    sur LinkedIn si des traducteurs étaient spécialisés dans ce domaine afin de déterminer si le

    besoin en traduction y était existant. En effet, certains profils étaient spécialisés dans la pêche

    et l’aquaculture. Cela m’a conforté dans mon choix, car je souhaitais traiter un domaine qui

    pourrait devenir une future spécialisation. J’ai donc élargi un peu mon sujet pour ne pas

    uniquement aborder la question des échappements de poissons, mais aussi les autres

    conséquences qu’engendrent les activités de pisciculture sur l’environnement. L’élevage des

    saumons était le thème qui m’intéressait, mais j’ai découvert qu’en France cette activité n’était

    quasiment pas développée. Cependant, la plupart des articles traitant de la pisciculture en

    France concernaient la truite arc-en-ciel, qui est un autre salmonidé. Les conditions d’élevage

    de ces poissons sont donc similaires. Mon étude s’est alors concentrée sur l’élevage de

    salmonidés, la salmoniculture, que j’ai orientée en fonction de la problématique suivante :

    l’élevage des saumons dans les fermes aquacoles pollue les milieux marins et met en danger la

  • 10

    vie des espèces aquatiques. Comment s’organisent les activités de salmoniculture et comment

    menacent-elles l’environnement ?

  • 11

    I. Présentation du domaine

    Mon sujet étant assez large, plusieurs sous-domaines doivent être approfondis pour bien

    comprendre les enjeux.

    A. L’aquaculture, un secteur en pleine expansion

    « L’aquaculture consiste dans la culture d’organismes aquatiques, y compris poissons,

    mollusques, crustacés et plantes aquatiques » (FAO, 2014). Avec environ 90 % de la production

    mondiale concentrée en Asie, l’aquaculture est un secteur en pleine expansion depuis les

    années 1980. Dans les pays autrefois considérés comme étant « en développement » comme la

    Chine ou encore le Brésil, le pouvoir d’achat des populations augmente et de plus en plus de

    personnes ont donc les moyens de s’offrir de la viande et du poisson. La demande est alors de

    plus en plus élevée. Les pays développés ne sont pas épargnés par cette forte demande. En effet,

    les habitudes alimentaires, notamment en Europe et en Amérique du Nord, changent, car les

    individus se préoccupent davantage pour leur santé. Ils privilégient alors de plus en plus la

    consommation de poisson à celle de viande, le poisson étant présenté comme un aliment

    beaucoup plus sain.

    Aujourd’hui, on remarque que l’aquaculture se développe tellement rapidement qu’elle

    risque de dépasser la pêche dans les prochaines années. L’Asie est de loin le premier continent

    exportateur de poisson, mais en Europe la production reste abondante. La Norvège est le

    premier exportateur de saumon dans le monde et la France est le troisième producteur européen

    de truite arc-en-ciel.

    B. La salmoniculture

    La salmoniculture est une branche de la pisciculture, elle-même une branche de

    l’aquaculture. Il s’agit de l’élevage de saumons et de truites à la fois en eau douce et en eau

    salée. Mon étude se concentre sur deux espèces : le saumon atlantique (ou Salmo salar) et la

    truite arc-en-ciel anadrome. Généralement, l’élevage des salmonidés s’organise en deux

    temps. Les saumons et certaines truites arc-en-ciel (la sous-espèce Oncorhynchus mykiss) sont

    des poissons anadromes : ils naissent en eau douce puis migrent vers l’eau salée au cours de

    leur jeunesse. Les pisciculteurs doivent donc s’adapter à cette particularité. Ils élèvent donc

    les alevins dans des écloseries, puis lorsque les jeunes poissons ont subi la smoltification

    (adaptation à l’eau de mer), ils les déplacent vers l’eau de mer dans des cages en filet. Dans

    leur milieu naturel, les poissons anadromes sauvages retournent dans leur cours d’eau

  • 12

    d’origine pour y frayer après 1 à 4 ans. Dans les salmonicultures, seuls les poissons choisis par

    le producteur pour leur robustesse et leur résistance aux maladies se reproduisent, on parle

    alors de sélection génétique. Ces poissons sont appelés « géniteurs ». Les œufs du géniteur

    donnent naissance aux alevins dans les écloseries, puis ces poissons juvéniles passent par

    plusieurs stades du cycle de vie du saumon.

    Ils deviennent tout d’abord des tacons. Pour des raisons de productivité, les pisciculteurs

    utilisent la photopériode artificielle pour accélérer la croissance de ces tacons afin de les

    déplacer plus rapidement vers les cages en filet. C’est donc avec une manipulation de la lumière

    et de la température qu’ils perturbent la croissance des poissons, leur faisant croire à un

    changement de saison plus rapide. Les poissons se transforment alors en smolts, stade auquel

    ils peuvent rejoindre l’eau salée. Une fois qu’ils sont déplacés dans les cages en mer, les

    activités de pisciculture ont un impact sur l’environnement. L’une des conséquences majeures

    est la tendance des poissons à s’échapper des cages. Ce phénomène se produit fréquemment et

    est à l’origine de nombreux impacts environnementaux.

  • 13

    C. La modification du patrimoine génétique

    Lorsque les poissons s’échappent des cages en filet, ils retournent dans leur milieu naturel

    et se reproduisent dans les cours d’eau pendant la période de fraie avec des saumons sauvages.

    Bien que les saumons d’élevage et les saumons sauvages appartiennent à la même espèce, leur

    patrimoine génétique diffère sur certains points. En effet, étant donné que les pisciculteurs

    sélectionnent les géniteurs en fonction de critères idéaux pour la commercialisation (robustesse,

    croissance rapide…) les poissons d’élevage sont donc plus grands et plus agressifs. La

    variabilité génétique est aussi très faible au sein des élevages, car au fil des générations les

    poissons acquièrent des particularités et une adaptation à la vie en cage. De plus, ils se

    nourrissent très différemment des individus sauvages. Dans les élevages, la nourriture étant

    transformée, les poissons d’élevage ne chassent pas. De plus, ils ne se nourrissent pas

    uniquement d’aliments marins, mais aussi d’ingrédients terrestres à base d’huiles végétales.

    Au moment de la fraie, les saumons sauvages et les saumons d’élevage se reproduisent

    et partagent donc leurs gènes, on parle de flux de gènes. Cependant, même si le couple

    appartient à la même espèce, les différences génétiques de chaque parent justifient l’emploi du

    terme hybridation. En effet, les alevins issus de cette rencontre sont considérés comme des

    hybrides par certains scientifiques, car ces poissons possèdent des gènes de saumon d’élevage,

    mais aussi de saumon sauvage. Ils grandissent plus vite que les poissons sauvages et entrent en

    compétition avec ces derniers pour la nourriture et la reproduction, mettant donc en danger les

    populations sauvages. De plus, les hybrides, malgré leur taille et leur robustesse, ont un taux de

    survie moins élevé que les saumons sauvages. Ceci est dû au manque de variabilité génétique.

    Les populations sauvages s’adaptent constamment à leur environnement malgré les menaces

    dues aux activités humaines, alors que chez les individus d’élevage, la sélection génétique a été

    entreprise pour s’assurer qu’ils correspondent aux standards commerciaux, et non pas en vue

    d’une adaptation à la vie sauvage. Pour éviter ce phénomène de pollution génétique, certaines

    fermes aquacoles utilisent la triploïdie. Les poissons ont donc trois jeux de chromosomes au

    lieu de deux, ce qui les rend stériles. On évite ainsi le phénomène d’introgression, c’est-à-dire

    le changement du patrimoine génétique d’une espèce au profit d’une autre lorsque les hybrides

    se reproduisent constamment avec des individus sauvages sur plusieurs générations.

    D. Les parasites et maladies

  • 14

    L’échappement des poissons d’élevage a également d’autres conséquences. En effet, les

    individus d’élevage, plus exposés aux parasites, contaminent les saumons sauvages après avoir

    quitté leurs cages. Le principal parasite qui affecte les saumons est le pou de mer, parfois

    appelé pou du saumon. Il s’agit d’un petit crustacé qui se nourrit du sang et du mucus du

    saumon. La présence de ces parasites sur le saumon ou dans son sang favorise l’apparition du

    virus de l’anémie infectieuse du saumon, une maladie mortelle. En 2007, le Chili a subi une

    épidémie de cette maladie à la suite de l’infestation de ses fermes aquacoles par des poux de

    mer. Cette « maladie virale très infectieuse se caractérise par des branchies pâles, un foie

    sombre et des pétéchies (petites taches rouges) recouvrant l’ensemble du tissu adipeux »

    (Delfosse, 2017). Elle se transmet par les matières organiques infectées (sang, mucus...) et

    touche les individus sauvages qui se nourrissent aux abords des cages en filet. Ces dernières

    deviennent alors des zones de contamination. Il n’existe pour le moment aucun traitement

    efficace contre cette maladie.

    Les infestations de fermes aquacoles par des poux de mer sont très fréquentes, car la

    concentration de nombreux individus dans un même lieu fermé favorise leur foisonnement.

    Afin de sauver leur production, auparavant les pisciculteurs utilisaient surtout des

    antibiotiques. Cependant, leur efficacité était trop éphémère. Les poux de mer finissaient par

    leur résister. Les producteurs ont donc opté pour les pesticides, qui sont le moyen plus usité

    aujourd’hui pour lutter contre les parasites dans les fermes aquacoles. Cependant, ces produits

    ont des effets sur l’environnement. Ils sont répandus au-dessus des cages en filet en grandes

    quantités et se propagent autour des lieux d’élevage. Ce sont des produits toxiques qui peuvent

    être mortels pour les saumons eux-mêmes et pour la faune environnante. Ces produits sont

    conçus pour tuer les poux de mer, qui sont de petits crustacés de la famille des copépodes. Parmi

    les copépodes, il existe des espèces inoffensives qui sont en bas de la chaîne alimentaire et

    servent de nourriture aux espèces marines vivant à proximité des fermes aquacoles. Les

    saumons sauvages se nourrissent souvent de ces crustacés. Les pesticides étant efficaces contre

    tous les copépodes, les espèces marines finissent par ne plus trouver de nourriture ou par

    ingurgiter les mêmes produits toxiques que les poissons d’élevage. Les saumons étant élevés

    pour la consommation humaine, ces produits toxiques se retrouvent jusque dans les assiettes

    des consommateurs. Par ailleurs, les pesticides participent à la pollution des océans et

    augmentent le risque de contamination des eaux.

    E. L’alimentation des salmonidés d’élevage

  • 15

    La nourriture donnée aux saumons et aux truites est un sujet souvent exploré par les

    scientifiques du domaine. La recherche est essentiellement concentrée sur le remplacement des

    huiles et farines de poissons par des ingrédients alternatifs tels que les huiles végétales

    (colza, soja, palme, tournesol) dans les granulés préparés pour les poissons. La surexploitation

    des ressources halieutiques est à l’origine de ce fort intérêt porté au remplacement de la

    nourriture d’origine marine. En effet, les salmonidés étant des espèces carnivores, les

    pisciculteurs doivent leur fournir des aliments qui leur apportent les mêmes acides gras que les

    proies dont disposent les saumons et les truites à l’état sauvage. Pour ce faire, les producteurs

    achètent des granulés contenant des huiles et farines de poissons. Ces ingrédients proviennent

    de la pêche en haute mer où les pêcheurs collectent des poissons pélagiques (anchois, sardines

    et maquereaux) qui seront ensuite transformés pour former les granulés. La collecte de ces

    ressources exerce une forte pression sur la biomasse pélagique et on observe une importante

    diminution de la quantité de petits poissons dans les mers et océans, en partie due à la

    salmoniculture. Cette diminution des ressources prive de nombreuses espèces de nourriture.

    Afin de pallier ce problème, les experts exercent une pression sur les gouvernements afin

    que les producteurs de granulés utilisent davantage d’ingrédients d’origine terrestre tels que les

    huiles végétales. Les pisciculteurs utilisent donc de plus en plus d’ingrédients végétaux pour

    nourrir les poissons, mais pour assurer la survie de leurs saumons, ils doivent tout de même les

    nourrir d’huiles et farines de poissons, généralement en fin de cycle de production.

    La nourriture des salmonidés a également une autre conséquence environnementale.

    Lorsque les pisciculteurs nourrissent les poissons, ils répandent la nourriture au-dessus des

    cages en filet. Ces cages ne sont pas conçues pour retenir la nourriture non consommée, donc

    les restes se déposent au fond de la mer. De plus, les excréments des poissons rejoignent la

    nourriture non ingérée et conduisent au dépôt de sédiments sous les cages. L’accumulation des

    nutriments conduit à un phénomène appelé eutrophisation. Généralement dû à l’activité

    humaine, il s’agit du déséquilibre d’un milieu aquatique « à l’origine de marées vertes et de

    blooms phytoplanctoniques » (Laguerre, 2008) provoquant la prolifération d’espèces invasives

    voire la mort de certains individus de la faune environnante.

  • 16

    II. Méthodologie

    A. Le travail de recherche

    J’ai effectué de nombreuses recherches avant de pouvoir délimiter mon sujet de façon

    logique. L’élaboration du corpus m’a beaucoup aidé, mais c’est surtout la vulgarisation (vidéos,

    encyclopédies) qui m’a permis de comprendre les enjeux et les particularités du secteur de

    l’aquaculture. Je me suis principalement documenté sur l’élevage des saumons, mais j’ai

    également lu des articles de presse sur d’autres poissons (tilapia, truite, etc.).

    Mon premier réflexe a été de me rendre sur Wikipédia et de lire les articles principaux :

    aquaculture, pisciculture, saumon, salmoniculture. Je m’éparpillais énormément sans savoir ce

    qui appartenait à mon domaine et ce qui en était trop éloigné, mais cela m’a permis de repérer

    des mots clés essentiels pour la recherche de documents scientifiques.

    Afin d’organiser mes recherches, j’ai alors choisi d’utiliser, comme il nous avait été

    conseillé, un carnet de bord dans lequel j’ai catégorisé en sous-domaines les thèmes les plus

    significatifs du domaine. J’ai ensuite complété les pages correspondantes à l’aide de différentes

    sources (cf. Annexe B).

    1. Articles scientifiques

    Tout d’abord, les articles scientifiques que j’ai collectés dans mon corpus m’ont permis de

    repérer les termes du domaine. J’ai essentiellement utilisé le concordancier Antconc pour

    rechercher des termes et des contextes. C’est en lisant attentivement les contextes que j’ai pu

    commencer à déterminer les liens existant entre les termes et les sous-domaines que j’avais

    déterminés.

    2. Rapports

    J’ai également eu la chance de trouver un rapport rédigé en anglais par un ensemble de

    spécialistes du secteur (commerciaux, ONG, scientifiques, pisciculteurs) sur l’échappement des

    saumons en Norvège. Bien que ce ne soit pas un texte rédigé pour le grand public, il commence

    par un résumé de quelques pages qui englobe toutes les informations nécessaires pour

    comprendre les conséquences de l’échappement des poissons. J’ai donc pris le temps de lire le

    résumé et d’en ressortir les idées et les passages intéressants sur un document Word. Ce

  • 17

    document que j’ai nommé « Mémoire recherches » m’a permis de copier/coller les sources qui

    m’intéressaient, de faire des tableaux avec les termes et leurs équivalents ou encore de noter en

    rouge et en gras ce qui me restait à faire et quelques objectifs. Cette initiative m’a permis de

    jongler entre le carnet de bord (support papier) et un document numérique, car d’un côté j’avais

    besoin d’écrire et de schématiser les informations, mais d’un autre côté il me fallait un espace

    pour copier/coller, récupérer des adresses URL et pouvoir accéder à mes recherches partout où

    je travaillais.

    3. Travaux universitaires

    J’ai également complété mes recherches avec des thèses et des mémoires que j’ai ajoutés à

    mon corpus. Le travail qui m’a le plus aidé est un mémoire d’une étudiante de Master en

    Sciences et Gestion de l’Environnement à Bruxelles (2009) qui regroupe parfaitement les sous-

    domaines que j’allais ensuite approfondir et s’intitule « Impacts de l’aquaculture de saumon sur

    l’environnement et analyse des politiques de gestion ». Les sources de l’étudiante me

    paraissaient pertinentes, car il s’agissait souvent d’articles que j’avais moi-même récupérés ou

    de textes rédigés par des chercheurs qui m’étaient familiers. Cependant, la plupart de ses

    sources étaient des articles anglophones. Tous les termes qu’elle utilisait dans son mémoire

    n’étaient donc pas forcément les termes privilégiés par les scientifiques français.

    4. Sites Internet

    Afin de comprendre des termes et des concepts qui me semblaient flous, plusieurs sites

    m’ont été très utiles. Tout d’abord, j’ai utilisé le site de vulgarisation scientifique

    http://www.futura-sciences.com/ dont les articles sont rédigés avec l’aide d’une multitude

    d’experts. J’ai également, comme mentionné plus tôt, utilisé Wikipédia pour comprendre

    certains concepts et trouver leur équivalent anglais ou français. Enfin, le site

    https://www.aquaportail.com/ et son dictionnaire m’ont été fort utiles pour trouver des

    définitions et pour rédiger mes propres définitions suffisantes. Cependant, les pages ne sont pas

    toujours rédigées avec soin et je ne les ai utilisées que pour définir des termes que j’avais

    suffisamment étudiés pour pouvoir valider l’authenticité des définitions du site.

    5. Vidéos

    Malheureusement, je n’ai jamais retrouvé le reportage que j’avais visionné quelques

    mois avant le début de la formation. Afin de me familiariser avec le sujet, j’ai collecté sur

    http://www.futura-sciences.com/https://www.aquaportail.com/

  • 18

    Internet des documentaires sur l’élevage de saumons que j’ai trouvé particulièrement instructifs,

    même si leur analyse se concentrait plus sur les conséquences de ces activités sur la santé

    humaine plutôt que sur les écosystèmes marins et l’environnement. J’ai donc regardé un

    reportage de Thalassa décrivant bien les enjeux de la salmoniculture, mais aussi les

    conséquences de la pêche non réglementée. J’ai également visionné un documentaire de

    France 5 intitulé « En Norvège, les saumons sont-ils bien élevés ? » qui renseigne sur les

    solutions contre les poux de mer sans l’utilisation de pesticides afin de préserver la santé

    humaine. J’ai pris soin de catégoriser les informations dans mon carnet de bord par thème

    abordé et ces reportages m’ont aidé à déterminer les sous-domaines à approfondir.

    6. Les incontournables

    Dans chaque domaine, un ensemble de ressources officielles permettent d’avoir des

    informations vulgarisées et validées par des experts. Avec l’aide des enseignants, j’ai pu

    découvrir quels étaient les organismes susceptibles de contenir des glossaires, des rapports et

    des actualités sur le secteur. Tout d’abord l’Institut français de recherche pour l’exploitation de

    la mer (Ifremer) qui regroupe des fiches sur chaque filière de l’aquaculture, des articles et des

    statistiques. Cependant, l’onglet « actualités » du site ne présente que des archives jusqu’à 2012.

    D’autre part, le site de FranceAgriMer m’a également intéressé pour les mêmes types de

    documents : statistiques et présentation de la filière, qui m’ont aidé pour présenter mon domaine

    lors des présoutenances. J’ai également utilisé des informations issues du site Internet de la

    FAO que j’ai trouvé très complet. J’ai pu accéder à de nombreux documents qui m’ont autant

    aidé à traduire mon texte qu’à comprendre le domaine. Par exemple, dans leur dossier

    comprenant les « archives de documents de la FAO » j’ai pu récupérer des textes expliquant la

    production des huiles et farines de poisson, la reproduction des saumons, le cycle de vie du

    saumon, des schémas qui expliquent les différentes étapes du cycle de production dans les

    salmonicultures, etc. De plus, de nombreux documents sont accessibles en français et en anglais

    bien que les termes utilisés ne correspondent pas toujours aux termes vedettes déterminés grâce

    à mon corpus et mes experts.

    B. Choix du texte de traduction

    1. Les textes candidats

  • 19

    J’ai envisagé deux textes de traduction avant de m’arrêter sur l’article « Use of fatty acids

    to monitor the escape history of farmed Atlantic salmon ».

    Au début de l’année, mes recherches étaient concentrées sur l’échappement des poissons et

    les conséquences génétiques. J’ai donc choisi un texte de mon début de corpus qui correspondait

    aux critères (nombre de caractères, texte récent, domaine spécialisé) : « Identification of

    quantitative genetic components of fitness variation in farmed, hybrid and native salmon in the

    wild ». Cependant, la compréhension du texte demandait beaucoup d’efforts en particulier à un

    moment où mes recherches étaient très peu approfondies.

    C’est en collectant davantage de textes que je me suis rendu compte qu’il fallait que

    j’élargisse le sujet et que je traite les conséquences de l’échappement des poissons sur

    l’environnement et non pas uniquement sur le patrimoine génétique de l’espèce. J’avais

    beaucoup trop restreint mes recherches et je trouvais trop peu de textes correspondant à mon

    sujet. J’avais en plus pris l’habitude de ne récupérer que des textes qui abordaient l’ensemble

    des thématiques qui m’intéressaient : la question de la génétique et de l’échappement, et ce,

    toujours chez le saumon. Ensuite, grâce aux conseils des enseignants, j’ai commencé à collecter

    des textes un peu moins spécifiques et j’ai considéré que l’article « The production regime

    influences the migratory behaviour of escaped farmed Atlantic salmon » serait plus approprié

    en tant que texte de traduction. Quelques semaines plus tard, j’ai décidé de laisser tomber ce

    texte au profit d’un autre. Dans mon corpus français, j’ai réalisé que de nombreux textes

    traitaient du remplacement des huiles et farines de poisson par des ingrédients végétaux. J’ai

    donc recherché un texte en anglais qui rassemblait des termes liés à l’échappement des poissons,

    mais aussi à l’alimentation. J’ai fini par en trouver un qui correspondait aux critères du mémoire

    et à mes propres critères : « Use of fatty acids to monitor the escape history of farmed Atlantic

    salmon ».

    2. Le texte élu

    a) L’expérience

    Mon texte, publié en 2015, traite d’une expérience visant à analyser le profil en acides gras

    des saumons pour déterminer le moment auquel ils se sont échappés. Lorsque les poissons

    s’échappent, leur alimentation change, car dans les fermes ils se nourrissent beaucoup plus

    d’aliments d’origine terrestre alors que lorsqu’ils se retrouvent dans leur milieu naturel, ils

  • 20

    passent à un régime marin. Cette étude a surtout permis de se rendre compte que malgré les

    statistiques, beaucoup de poissons s’échappent au stade smolt. Pourtant ces échappements sont

    peu déclarés par les pisciculteurs, ce qui fausse les chiffres. C’est une étude utile, car en sachant

    à quel stade du cycle de production et de leur cycle de vie les poissons s’échappent, les

    pisciculteurs et autres acteurs du domaine pourront obtenir des informations qui leur

    permettront d’éviter les échappements et leurs effets néfastes.

    Cet article rassemble donc plusieurs notions que je souhaitais voir figurer dans mon texte

    de traduction : l’échappement des poissons et l’alimentation animale. Cependant, l’article

    contient de nombreux concepts appartenant à d’autres domaines, comme celui de la biochimie.

    b) La revue

    J’ai récupéré ce texte sur la page ResearchGate d’Ove Skilbrei, qui est aussi l’auteur du

    texte que j’avais précédemment choisi. L’article a été publié dans le septième volume de la

    revue Aquaculture Environment Interactions (AEI), appartenant au centre de recherche Inter-

    Research Science Center fondé par le biologiste marin Otte Kinne.

    c) Les auteurs

    Les auteurs de l’article sont tous biologistes marins et trois d’entre eux sont chercheurs à

    l’Institute of Marine Research (institut norvégien de la recherche scientifique marine).

    Ces chercheurs sont norvégiens et l’anglais n’est pas leur langue maternelle. Cependant,

    l’article est correctement rédigé et l’anglais est maîtrisé par les auteurs. Je me suis tout de même

    demandé si les termes utilisés dans le texte étaient les mêmes dans les articles américains,

    irlandais ou encore canadiens sans remarquer de différences majeures. J’ai analysé mon corpus

    afin d’en avoir le cœur net, mais j’ai aussi remarqué en collectant des textes et en faisant mes

    recherches que les Norvégiens étaient ceux qui publiaient le plus dans mon domaine étant donné

    que la Norvège est le premier producteur mondial de saumon. J’ai alors considéré que leur

    terminologie était celle qui faisait foi.

    d) Les difficultés

    En lisant le texte une première fois, je me suis rendu compte que beaucoup de recherches

    allaient être nécessaires. L’article traite de concepts n’appartenant pas à mon domaine et

    https://www.researchgate.net/profile/Ove_Skilbrei

  • 21

    comporte de nombreuses formules mathématiques et des tableaux qui me semblaient très

    complexes.

    Le nombre de caractères étant bien plus important que le minimum requis, j’avais choisi

    tout d’abord d’éliminer la discussion et les tableaux. En commençant à traduire, je me suis

    rendu compte que la discussion allait être la partie la plus intéressante de l’article, j’ai donc

    décidé de la réintégrer tout de même.

    La simple lecture du texte nécessite des recherches poussées. J’ai donc utilisé un

    document Word pour résumer chaque partie du texte et relever les termes clés afin de faciliter

    la traduction. Ce document m’a ensuite beaucoup aidé à traduire, car j’y avais déjà noté les

    principaux problèmes que j’allais rencontrer et quelques propositions de solutions.

    Le corpus m’a beaucoup aidé à sélectionner les termes vedettes, mais j’ai dû utiliser

    régulièrement le site de la FAO et Science Direct pour rechercher les termes qui me posaient

    problème dans des articles scientifiques français.

    3. Le choix des experts

    a) Français

    Mon experte française n’a pas été difficile à repérer. Étant donné que mon texte porte

    sur une expérience sur l’alimentation des saumons et leur teneur en acides gras, il me fallait un

    expert qui non seulement maîtrisait le domaine de la pisciculture, mais aussi l’alimentation des

    poissons et leur biologie. Au départ, je pensais que plusieurs experts seraient nécessaires pour

    chaque sous-domaine, mais en observant les noms des chercheurs dans mon corpus, je me suis

    rendu compte qu’un nom revenait constamment dans la plupart des domaines et surtout dans

    celui de l’alimentation des truites et des saumons : Françoise Médale. Chercheuse à l’INRA,

    elle occupe le poste de Chef de département adjoint PHASE (département de Physiologie

    Animale et Systèmes d’Élevage) à l’Aquapôle INRA de Saint-Pée-sur-Nivelle.

    Dès son premier e-mail, elle m’a signalé qu’elle n’aurait pas le temps de répondre

    rapidement à mes questions, mais qu’elle acceptait tout de même le rôle d’expert. Malgré cela,

    elle a répondu très vite à chacune de mes sollicitations et m’a aidé à bien comprendre certains

    concepts très flous au début de mes recherches (fraie, cages en filet ou encore smolt).

  • 22

    Même si j’avais également un expert norvégien pour mes questions terminologiques en

    anglais, j’ai aussi contacté mon experte française. Son aide m’a surtout été utile pour traduire

    mon texte de l’anglais vers le français.

    b) Anglais

    Afin d’éclaircir des concepts que je trouvais dans mon texte de traduction et dans mon

    corpus anglais, j’ai contacté l’un des auteurs de mon texte afin de pouvoir le solliciter en cas

    d’interrogations. Malgré des e-mails et un message sur ResearchGate, je n’ai jamais reçu la

    moindre réponse de M. Skilbrei, que j’avais choisi de contacter en premier lieu, car son nom

    figurait dans de nombreux textes de mon corpus. J’ai alors choisi de contacter un autre auteur,

    Rolf Olsen, qui a accepté de répondre à mes questions. Rolf Erik Olsen est un expert en

    biologie marine qui a été enseignant à l’Institute of Marine Research de Martre (Norvège). Il

    est actuellement enseignant à l’Université norvégienne de sciences et de technologie (NTNU).

    Il m’a aidé plusieurs fois lors de la traduction du texte afin de comprendre quelques notions et

    une formule mathématique particulièrement compliquée.

    M. Olsen étant spécialiste de biologie marine et ses textes portant essentiellement sur

    l’alimentation et le profil lipidique des poissons, j’ai choisi de me tourner vers un autre expert

    pour répondre à mes interrogations sur la génétique. Alors que je travaillais sur mon

    arborescence, je me suis rendu compte que je ne comprenais pas la différence entre les termes

    « genetic introgression » et « hybridization ». Je trouvais que les explications de mon corpus et

    même celles de Wikipédia étaient complexes. J’ai donc recherché dans mon corpus un texte

    dans lequel l’auteur utilisait ces termes. J’ai rapidement découvert quelques experts potentiels

    et j’en ai contacté deux qui étaient spécialisés dans la génétique. J’ai rapidement eu une réponse

    de Mikko Heino, enseignant à l’Université de Bergen en Norvège et expert en biologie marine.

  • 23

    C. Constitution du corpus

    1. Anglais

    En anglais, de nombreux textes étaient accessibles dans le domaine de la pisciculture et en

    particulier des articles portant sur les enjeux de l’élevage du saumon. J’ai tout d’abord cherché

    des textes en anglais, car au départ mon objectif était de trouver un texte de traduction. Tous

    les textes que je collectais étaient des candidats potentiels. C’est une des raisons pour lesquelles

    j’ai bien plus d’articles scientifiques dans mon corpus anglais que d’autres types de textes.

    a) Qui publie ?

    Généralement, mes recherches sur l’élevage du saumon, les échappements de poissons, les

    poux de mer ou encore l’exploitation des ressources halieutiques me conduisaient vers des

    revues comme Aquaculture Environment Interactions, la revue Aquaculture, Marine Policy et

    ICES Journal of Marine Science. Pour certains articles plus axés sur la génétique, je retrouvais

    souvent la revue Heredity. La plupart des auteurs de ces articles sont norvégiens, car mon étude

    était concentrée sur l’élevage du saumon. Le saumon est également produit au Chili, au Canada,

    en Irlande, en Écosse et aux États-Unis, donc je trouvais également des textes écrits par des

    experts de ces pays. L’ONG WWF s’intéresse également aux effets de la pisciculture et aux

    solutions pour une production durable. Elle publie alors des rapports annuels. D’un autre côté,

    l’entreprise multinationale Marine Harvest qui est le leader dans la production du saumon à

    l’international et est également spécialisée dans la pêche publie également des rapports annuels

    et insiste sur l’évolution de ses activités vers une pisciculture durable et saine pour la

    consommation humaine.

    b) Quels types de documents

    La plupart des documents que j’ai collectés sont des articles scientifiques et des thèses,

    car la recherche est assez conséquente dans le domaine. L’aquaculture est un secteur en plein

    essor et ses conséquences sur l’environnement alertent les chercheurs. Ils publient donc pour

    faire pression sur les gouvernements afin que les États régulent les activités de pisciculture,

    mais aussi pour que les acteurs du secteur adoptent des pratiques durables. J’ai également

    récupéré des rapports en évitant les ONG et entreprises, car je pensais que leur position

    idéologique influerait sur les termes utilisés. Je pense tout de même maintenant, quelques mois

  • 24

    après avoir pris cette décision, que ces textes auraient pu être intéressants à analyser d’un point

    de vue terminologique.

    c) Sur quels sujets publient-ils ?

    De nombreux secteurs sont étudiés afin d’expliquer les conséquences de la pisciculture

    sur l’environnement. J’ai choisi de concentrer mon étude sur quatre sous-domaines que les

    premiers textes que j’avais récupérés abordaient souvent. Cependant, je ne souhaitais pas

    m’éparpiller, car je risquais de me retrouver avec des documents qui traitent une dizaine de

    domaines différents. J’ai alors décidé de ne pas ajouter à mon corpus des textes sur les

    conséquences de la pisciculture sur les prédateurs (oiseaux principalement) ou encore des

    articles axés essentiellement sur la pollution marine et les maladies. J’ai donc principalement

    utilisé les mots clés « salmon lice »/« salmon louse » et « sea lice »/« sea louse » pour rechercher

    des textes qui traitent des maladies dans les salmonicultures, même s’il existe d’autres maladies

    contagieuses. Il en est de même pour la pollution marine pour laquelle j’ai rencontré le terme

    « eutrophisation » en analysant mon corpus avec Antconc. Je n’avais pourtant jamais entendu

    parler de ce phénomène avant de me rendre compte qu’il s’agissait d’un des termes les plus

    fréquents dans mon corpus. En me renseignant sur le sujet, je me suis aperçu qu’il existait

    d’autres conséquences de l’activité humaine sur les écosystèmes marins, mais l’eutrophisation

    était le terme le plus usité dans mon corpus. J’ai donc concentré mon étude sur ce phénomène

    sans aborder les autres concepts liés à l’acidification des eaux.

    d) Mes recherches sur Internet

    Au début de mes recherches, j’utilisais surtout Google et je recherchais avec mes mots

    clés des textes en PDF afin d’éviter les articles de presse et de blogs, de peur qu’ils soient trop

    vulgarisés pour être exploitables. J’ai ensuite utilisé Google Scholar, mais j’ai remarqué que la

    plupart des textes qui m’intéressaient étaient issus du site ScienceDirect. J’ai donc préféré

    effectuer mes recherches directement sur ce site. Plus tard dans l’année, lorsque je me suis

    suffisamment familiarisé avec le domaine et ses auteurs, j’ai récupéré des textes sur

    ResearchGate où de nombreux experts proposent des textes en HTML (très pratiques pour

    l’analyse sur Antconc) et gratuits.

  • 25

    2. Français

    a) Difficultés lors des recherches

    Élaborer mon corpus français était bien plus difficile. Mon premier réflexe a été de

    rechercher des articles scientifiques, tout comme en anglais. Cependant, les scientifiques

    français publient peu dans leur langue maternelle et préfèrent publier en anglais. J’ai tout de

    même trouvé quelques textes sur ScienceDirect et Google Scholar, mais mes critères de

    sélection étaient bien moins stricts. J’ai donc récupéré des textes qui traitaient d’autres poissons

    que le saumon et dont l’objectif n’était pas de dénoncer les conséquences sur l’environnement

    et de trouver des solutions. J’ai procédé en tapant mes mots clés dans les moteurs de recherche

    et j’ai récupéré tous les textes qui parlaient de « pisciculture », « salmoniculture », « saumon

    d’élevage », « échappement ». J’ai ensuite fait un tri et éliminé les textes qui étaient trop

    éloignés de mon domaine. Cependant, j’ai réalisé qu’avec des textes qui n’avaient pas la même

    portée, j’obtenais souvent dans Antconc les termes les plus importants du domaine dans mes

    deux corpus.

    Ayant trouvé trop peu d’articles scientifiques, je me suis tourné vers HAL, qui regroupe

    des thèses. J’ai pu y trouver des documents très intéressants comme la thèse d’un vétérinaire

    alors que toutes mes thèses précédentes étaient rédigées par des biologistes. J’ai également tapé

    sur Google mes mots clés et recherché des documents PDF. Les résultats, contrairement à ceux

    que j’obtenais en anglais, comportaient peu d’articles scientifiques, mais de nombreux rapports

    d’associations et d’organismes régionaux : DREAL Bretagne ou encore l’Association pour le

    Développement de l’Aquaculture et de la Pêche en Rhône-Alpes (en partenariat avec

    l’entreprise Skretting, leader de la fabrication de granulés).

    J’ai également récupéré dans un premier temps des textes d’autres pays

    francophones (Belgique et Canada), mais je n’ai gardé que les textes belges. J’ai choisi de ne

    pas garder les articles canadiens que j’avais collectés, car la terminologie utilisée au Canada

    n’est pas toujours la même qu’en France. Je me suis alors dirigé vers les instituts que j’avais

    repérés : la FAO, FranceAgriMer et l’Ifremer sur lesquels j’ai trouvé de nombreux rapports très

    pertinents dont la terminologie était souvent la même que dans les articles scientifiques. Par

    exemple, ils utilisent le terme « granulé » alors que c’est surtout le terme « croquette » qui est

    utilisé dans la presse et les documentaires.

    b) Qui publie et sur quels sujets ?

  • 26

    En France, les articles scientifiques proviennent le plus souvent de l’INRA (Institut National

    de la Recherche Agronomique) et sont publiés dans le Courrier de l’environnement de l’Inra.

    On trouve également des articles dans la revue Cahier Agricole.

    Dans les articles scientifiques, la question du remplacement des huiles et farines de poisson

    par des produits végétaux est souvent traitée. C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à choisir un

    texte dont la terminologie est liée à l’alimentation. Aujourd’hui, on ne sait toujours pas

    comment remplacer totalement le régime alimentaire des poissons carnivores par des produits

    terrestres et c’est d’ailleurs l’un des sujets de recherche de mon experte Françoise Médale. Par

    ailleurs, j’ai pu trouver quelques articles et thèses sur la génétique et les parasites.

    Dans les rapports régionaux, les problématiques étaient surtout liées à la protection de la

    faune. D’autres rapports provenant du CIRAD (Centre de coopération International en

    Recherche Agronomique pour le Développement), de l’Ifremer et de la FAO parlaient surtout

    des questions de biodiversité, des enjeux de l’aquaculture et de développement durable.

    c) Mon organisation

    Afin d’avoir mes textes à disposition partout où je me rendais, j’ai choisi d’utiliser

    Google Drive. J’avais pourtant commencé à les copier dans une clé USB, mais je craignais un

    oubli ou une perte éventuelle (cf. annexe B).

    J’ai donc utilisé un sous-dossier pour chaque langue et un dossier comportant tous les

    textes en TXT pour exploiter le corpus via Antconc. Chaque fichier a été renommé en fonction

    de plusieurs critères : nom de l’auteur_sous-domaine_année de publication_origine de l’auteur

    ou de l’institution_langue. Par exemple : Medale_Alimentation_2009_FR_FR ou encore

    Skilbrei_EV_2015_NO_EN.

    J’ai également regroupé dans un fichier Excel les informations sur chaque fichier afin

    d’avoir une vue d’ensemble sur les types de documents du corpus, le sous-domaine abordé,

    l’origine du document ou encore la référence (cf. annexe B).

    III. Conclusion

    A. Bilan

  • 27

    Ce processus de recherche documentaire m’a permis d’être beaucoup plus précis et

    efficace dans mes recherches. Avant cette formation, je connaissais quelques méthodes, car

    j’avais déjà eu des cours de recherche documentaire pour le mémoire que j’ai effectué lors de

    mon Master précédent. Cependant, ces cours étaient bien moins complets et le mémoire ne

    nécessitait pas de faire autant de recherches.

    Grâce aux cours dédiés à ce travail, j’ai adopté certaines méthodes et rejeté d’autres, ce qui

    m’aidera probablement beaucoup dans ma carrière de traducteur. J’utilise d’ailleurs lors de

    traductions dont le sujet m’est inconnu les mêmes méthodes (mais de façon moins approfondie)

    que j’ai développées lors de ma recherche consacrée au mémoire.

    Malgré des choix réfléchis, je pense que certains points auraient pu être améliorés dans ma

    recherche et la constitution de mon corpus. J’ai eu du mal à collecter des textes en français et

    j’aurais dû contacter directement les institutions pour demander des articles sur l’échappement

    des poissons et sur les conséquences de la pisciculture sur l’environnement. Il aurait également

    fallu garder les textes canadiens et comparer la terminologie utilisée avec celle que l’on utilise

    en France. J’aurais alors pu enrichir mes fiches ARTES avec ces données.

    Le plus intéressant dans ce travail de recherche a été d’acquérir une méthodologie qui me

    convient afin de me spécialiser dans un domaine. Pour un traducteur, c’est essentiel, car pour

    réussir dans ce métier, il faut maîtriser les termes d’une langue de spécialité et connaître sa

    phraséologie. Je suis d’ailleurs assez surpris aujourd’hui lorsque j’entends parler de la

    pisciculture. Je me rends compte que je peux non seulement comprendre ce dont parlent les

    acteurs du domaine, mais aussi avoir une opinion. Alors que ce sujet n’était pas un choix

    instantané, je me suis passionné pour le domaine de la pisciculture et j’ai réalisé qu’il était

    possible de me spécialiser dans ce domaine par la suite. Il s’agit en plus d’un secteur en pleine

    expansion économique. De plus, mon texte traite de l’alimentation et j’ai dû faire de

    nombreuses recherches sur la conception des aliments et leur composition. Avec de nouvelles

    recherches et la participation à des colloques et/ou à des conférences, je souhaiterais me

    familiariser davantage avec cet aspect de la pisciculture. J’ai d’ailleurs commencé à suivre

    l’actualité du secteur régulièrement.

    B. Bibliographie commentée

  • 28

    1. Pages Internet

    Quelques sites Internet pour une entrée en matière :

    http://www.futura-sciences.com/

    Pour se renseigner sur les termes comme : pollution génétique, introgression ou encore

    ressource halieutique. Les explications sont accessibles même lorsque l’on n’a aucune notion

    d’aquaculture.

    https://fr.wikipedia.org/

    Rechercher aquaculture, pisciculture, salmoniculture, saumon, truite arc-en-ciel pour se faire

    une première idée des concepts clés du domaine.

    https://www.aquaportail.com/

    Site écrit par des passionnés de l’aquaculture, notamment chez soi (aquaponie par exemple).

    Bien que certaines pages ne soient pas rédigées à la perfection (coquilles notamment), ce site

    regroupe dans un dictionnaire de nombreux termes du domaine avec des définitions claires.

    http://aquaculture-aquablog.blogspot.fr/

    Blog qui permet de suivre l’actualité du secteur et de se familiariser avec le domaine.

    2. Articles et rapports par domaine

    a) Alimentation

    Français

    Médale. F, et al. - Des aliments à base de végétaux pour les poissons d’élevage - INRA

    Productions animales - volume 26, numéro 4 - page(s) 303-315

    (http://archimer.ifremer.fr/doc/00200/31166/) (2013)

    http://www.futura-sciences.com/https://fr.wikipedia.org/https://www.aquaportail.com/http://aquaculture-aquablog.blogspot.fr/

  • 29

    Il s’agit d’un des textes les plus importants de mon corpus, car en plus d’avoir été rédigé par

    mon experte, il permet de comprendre l’un des enjeux actuels de la pisciculture : remplacer les

    ressources halieutiques par des ingrédients d’origine végétale à 100 %.

    Farines et huiles brutes de poisson. http://bibliomer.ifremer.fr. Récupérée 03, 2017, à partir de

    http://bibliomer.ifremer.fr/documents/fiches/Farines_et_huiles_brutes_vf.pdf

    Ce document explique de façon schématisée comment sont conçues les huiles et farines de

    poissons.

    Anglais

    Bendiksen. EA, et al. - Sustainable aquafeeds: Progress towards reduced reliance upon marine

    ingredients in diets for farmed Atlantic salmon (Salmo salar L.) - Aquaculture - volume 314,

    numéro 1 - page(s) 132-139 (https://doi.org/10.1016/j.aquaculture.2011.01.040) (2011)

    Tout comme l’article de F. Médale, il s’agit d’une étude qui traite du remplacement des huiles

    et farines de poisson par des produits d’origine végétale.

    b) Échappements

    Français

    Vandeputte. M. et al. - Vers une pisciculture durable à hautes performances environnementales,

    INRA, 2011, 12 (Février), pp.179-188. - Innovations Agronomiques - INRA - page(s) 179-188

    (https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01000759) (2011)

    Il s’agit de l’un des rares articles français qui abordent la question de l’échappement des

    poissons. Il traite des enjeux et solutions pour une pisciculture durable. M. Vandeputte est un

    ingénieur de recherches à l’INRA et est spécialisé dans l’Amélioration génétique des poissons.

    Il s’agit de l’un des scientifiques français qui publient le plus dans le domaine.

    Anglais

  • 30

    Skilbrei OT, Normann E, Meier S, Olsen RE (2015) Use of fatty acid profiles to monitor the

    escape history of farmed Atlantic salmon. Aquacult Environ Interact 7:1-13

    Il s’agit de mon texte de traduction, qui présente une expérience permettant de déterminer

    l’historique d’échappement de poissons d’élevage recapturés en analysant leur profil lipidique

    et en le comparant avec celui de poissons sauvages.

    Thorstad, E. B., Fleming, I. A., McGinnity, P., Soto, D., Wennevik, V., and Whoriskey, F. -

    Incidence and impacts of escaped farmed Atlantic salmon Salmo salar in nature - NINA

    Temahefte - volume 36, numéro 110 (http://www.fao.org/3/a-aj272e.pdf) (2008)

    Ce rapport présente de manière très claire les résultats des recherches d’experts ayant étudié les

    échappements de poissons. Les auteurs expliquent les causes de ces échappements, leurs

    conséquences, les mesures prises au niveau gouvernemental en Norvège et au niveau européen.

    c) Parasites

    Delfosse, C. - Méthodes d’évaluation et de contrôle du stress chez les salmonidés d’élevage :

    implications sanitaires, zootechniques et environnementales - institut national Polytechnique de

    Toulouse (http://oatao.univ-toulouse.fr/17527/1/delfosse.pdf) (2017)

    Il s’agit d’une thèse qui présente dans un premier temps les particularités du saumon atlantique

    et celles de la truite arc-en-ciel, avant de s’attarder sur la question des poux de mer. L’auteur

    explique également les différents types d’élevage de la truite arc-en-ciel, qui n’est pas

    forcément anadrome.

    Heuch, PA., et al. - A review of the Norwegian ‘National Action Plan Against Salmon Lice on

    Salmonids’: The effect on wild salmonids - Aquaculture - volume 246, numéro 1 - page(s) 79-

    92 (https://doi.org/10.1016/j.aquaculture.2004.12.027) (2005)

    Cet article présente comment la Norvège s’est attaquée aux infestations de poux de mer avec le

    National Action Plan Against Salmon Lice on Salmonids (NA) en 1997 et évalue les mesures

    mises en place sur la période 1998-2002.

    Thorstad. E, TODD. C, et al. - Effects of salmon lice Lepeophtheirus salmonis on wild sea trout

    Salmo trutta a literature review. - Aquaculture Environment Interactions - volume 7, numéro 2

    - page(s) 91-113 (http://www.int-res.com/abstracts/aei/v7/n2/p91-113/) (2015)

  • 31

    Très enrichissant au niveau terminologique, notamment pour élaborer le dictionnaire, ce texte

    présente la situation actuelle des salmonicultures face aux poux de mer et les effets de ces

    parasites sur la truite.

    d) Génétique

    Côte, J - Potentiel de réponses adaptatives face à des changements environnementaux chez les

    embryons de saumon atlantique - Institut supérieur des sciences agronomiques,

    agroalimentaires, horticoles et du paysage, École doctorale Vie, Agro, Santé (VAS) -

    Agrocampus Ouest (http://halieutique.agrocampus-ouest.fr/umr/pdf/4680.pdf) (2012)

    Cette thèse répond à une question cruciale : « pourquoi la reproduction entre individus

    d’élevage et individus sauvages est-elle un danger ? », en expliquant les conséquences de ce

    que l’auteur appelle l’hybridation intra-spécifique (reproduction donnant naissance à des

    hybrides dont les deux parents appartiennent à la même espèce, mais proviennent d’un

    environnement différent [géographique ou sauvage/élevage]).

    Benfey, T. J. - Effectiveness of triploidy as a management tool for reproductive containment of

    farmed fish: Atlantic salmon (Salmo salar) as a case study. - Aquaculture - volume 8, numéro 3

    - page(s) 264-282 (2016)

    Cet article explique à l’aide d’une expérience comment la triploïdie peut être utilisée pour éviter

    la reproduction entre saumons sauvages et saumons d’élevage.

    3. Approche globale

    Kuypers, M. sous la direction de Christiane Lancelot et Pierre Kunsch - Impacts de

    l’aquaculture de saumon sur l’environnement et analyse des politiques de gestion - Mémoire de

    Fin d’Études, Sciences et Gestion de l’Environnement - Université Libre de Bruxelles

    (http://mem-envi.ulb.ac.be/Memoires_en_pdf/MFE_08_09/MFE_Kuypers_08_09.pdf) (2009)

    Il s’agit d’un mémoire très complet qui catégorise les différents facteurs qui menacent

    l’environnement lors des activités de salmoniculture.

    Ducatteau, P. - Pisciculture : bilan sur les modes d’élevage et perspectives en matière de

    durabilité environnementale. Exemple du saumon atlantique en Norvège - École vétérinaire de

    Maisons-Alfort (http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=2010) (2015)

  • 32

    Thèse qui touche à tous les sous-domaines de mon étude. L’auteur explique de façon complète

    comment les pisciculteurs adaptent leur cycle de production au cycle de vie du saumon.

    4. Vidéos

    « Planète saumon, enquête sur le poisson préféré des Français », ThalassaOfficiel, 5 décembre

    2016 https://www.youtube.com/watch?v=9KLaFe5EoBI

    Documentaire très complet qui aborde la plupart des enjeux de la pêche et de l’élevage du

    saumon. Pour commencer à étudier le saumon, la pêche des salmonidés ou l’élevage des

    saumons, ce documentaire/reportage est incontournable.

    « Poisson d’élevage en eaux troubles », Envoyé spécial, France 2, novembre 2013. YouTube,

    13 novembre 2013. https://www.youtube.com/watch?v=MZmJ38ljEC4

    Reportage présentant les élevages de poissons dans le monde et dénonçant les dangers de la

    pisciculture sur l’environnement et pour la santé humaine.

    « En Norvège, les saumons sont-ils bien élevés ? », France 5, La Quotidienne, 8 décembre 2016.

    https://www.france.tv/france-5/la-quotidienne/83143-en-norvege-les-saumons-sont-ils-bien-

    eleves.html

    Documentaire court, mais très pertinent, car il présente des mesures mises en place pour éviter

    le recours aux pesticides, et par ailleurs, les avancées des scientifiques cherchant à remplacer

    les huiles et farines de poissons.

    https://www.youtube.com/watch?v=9KLaFe5EoBIhttps://www.youtube.com/watch?v=MZmJ38ljEC4https://www.france.tv/france-5/la-quotidienne/83143-en-norvege-les-saumons-sont-ils-bien-eleves.htmlhttps://www.france.tv/france-5/la-quotidienne/83143-en-norvege-les-saumons-sont-ils-bien-eleves.html

  • 33

    MÉMOIRE DE TERMINOLOGIE

  • 34

    Introduction 35

    I. Fiches terminologiques 36

    A. Choix des fiches longues 36

    1. Aquaculture et Biologie Marine 37

    2. Génétique et biologie générale 38

    3. Parasitologie et pollution 39

    4. Alimentation animale 39

    II. L’élaboration du dictionnaire 41

    A. Définitions 41

    1. Les définitions suffisantes 41

    2. La recherche de définitions officielles 42

    B. Les équivalents 44

    1. Interrogation du corpus 44

    2. Consultation des experts 45

    C. Les concurrents 46

    D. Les collocations 47

    E. Note technique et note linguistique 49

    III. Analyse terminologique 51

    A. Une terminologie représentative du domaine 51

    1. Un domaine large et un texte très spécifique 51

    2. Une pratique ancienne, une terminologie récente 52

    3. Des termes controversés 53

    B. Les arborescences 54

    1. Des sous-domaines reliés par des termes 54

    2. Les liens entre les termes 55

    3. L’aide des experts 56

    IV. Commentaire sur les collocations génériques 57

    Conclusion 60

    Bibliographie 61

  • 35

    Introduction

    Dans cette deuxième partie du mémoire, nous analyserons la terminologie d’un domaine à

    dominante scientifique à l’aide d’un dictionnaire spécialisé. L’essentiel des termes étudiés dans

    ce dictionnaire est lié à l’élevage des salmonidés et à l’ichtyologie (l’étude des poissons). Cet

    outil rassemble alors des termes se rapportant à la biologie marine et à l’élevage de poissons.

    Avec un dictionnaire spécialisé tel que celui-ci, les termes sont définis en fonction du domaine

    étudié. Ils contiennent également des équivalents dans les langues choisies par le terminologue.

    Ce dictionnaire comporte des termes en anglais et en français, rarement ajoutés aux

    dictionnaires classiques et des définitions très spécifiques. Ce type de dictionnaire est très utile,

    car pour comprendre des articles rédigés par des spécialistes pour des spécialistes, il faut

    prendre connaissance de la terminologie du domaine que l’on souhaite aborder. Il s’agit alors

    d’un outil précieux pour les traducteurs.

    Par conséquent, si un traducteur souhaite traduire un article scientifique traitant de l’élevage

    de poissons, la possibilité de trouver dans ce dictionnaire des définitions ainsi que des

    équivalents dans sa langue cible est un véritable atout. Cependant, il faut garder en tête que les

    scientifiques traitent souvent différents domaines dans leurs articles. Par exemple, le texte

    accompagnant cette analyse terminologique aborde non seulement la salmoniculture et son

    impact environnemental, mais aussi d’autres domaines plus ou moins éloignés tels que la

    biochimie et les statistiques. Le dictionnaire terminologique se doit donc de proposer des termes

    appartenant à quelques domaines connexes.

    Cet outil aidera à la compréhension et à la traduction d’un texte portant sur l’échappement

    de saumons d’élevage en Norvège. Il s’agit d’un article scientifique en anglais rédigé par des

    auteurs norvégiens et intitulé « Use of fatty acids to monitor the escape history of farmed

    Atlantic salmon ». Publié en 2015, il est tiré de la revue Aquaculture Environment Interactions.

    Difficile d’accès sans connaissance dans les domaines de l’élevage de poissons et de

    l’ichtyologie, ce texte a été rédigé par des spécialistes pour des spécialistes.

    Nous verrons dans cette partie comment est constitué le dictionnaire, quels sont les

    principaux termes qui y figurent et quelles ont été les difficultés rencontrées dans l’élaboration

    de cet outil.

  • 36

    I. Fiches terminologiques

    L’étude de la salmoniculture et son impact environnemental regroupe plusieurs sous-

    domaines. Pour élaborer un dictionnaire représentatif, il a donc fallu choisir des termes dans

    chacune de ces spécialités. Les fiches longues donnent des informations détaillées sur les termes

    principaux de cette étude. Les fiches courtes clarifient les termes importants pour la

    compréhension du domaine, mais qui n’ont pas été retenus pour figurer parmi les fiches

    longues. Les fiches glossaires ne sont pas représentatives du domaine, mais elles renseignent

    sur des termes présents dans l’article scientifique étudié. Ces fiches montrent que les termes

    d’un domaine ne suffisent pas pour étudier un article scientifique, car plusieurs domaines se

    chevauchent.

    A. Choix des fiches longues

    Le premier réflexe à avoir lors de la recherche des termes principaux du domaine est

    d’interroger le corpus afin de repérer les termes les plus fréquents dans les textes collectés. Il

    est également important de faire de même pour le texte de traduction choisi, car l’un des

    objectifs de l’élaboration de ce dictionnaire est de traduire ce texte.

    Repérage dans le texte et dans le corpus :

    Termes choisis Occurrences dans le

    corpus EN

    Occurrences dans le

    texte

    Occurrences

    équivalent corpus FR

    Atlantic salmon 1912 8 446

    smolt 582 16 143

    smoltification 44 0 49

    escape 635 123 (escape*) 19 (10 pour la forme

    vb. s’échapper)

    introgression 144 0 42

    Salmon lice 1197 1 55

  • 37

    Infectious salmon

    anaemia (ou anemia)

    17 0 9

    Fish oil 210 5 278

    Vegetable oil/plant oil 46 (19 + 27) 5 (terrestrial oil) 122

    Marine resources 29 1 23

    La plupart des termes retenus ont été choisis par rapport au nombre d’occurrences dans un

    premier temps. Cependant, certains termes étaient essentiels pour comprendre le domaine

    malgré un nombre faible d’occurrence souvent dû à un nombre élevé de concurrents.

    Dans un deuxième temps, les recherches, lectures et l’élaboration de l’arborescence ont

    permis de retenir certains termes plutôt que d’autres.

    1. Aquaculture et biologie marine

    a) échappement

    Le terme escape est l’un des termes les plus fréquents du corpus anglais. Ce terme

    représente l’un des dangers majeurs de la salmoniculture. Il a été difficile de trouver autant

    d’occurrences en français, car il est peu présent dans le corpus français. Cela est dû au fait que

    les saumons sont surtout élevés en Norvège, au Canada ou encore au Chili, mais pas en France.

    Les salmonidés élevés en France sont surtout les truites arc-en-ciel et leur élevage se fait en eau

    douce. Le problème que pose l’échappement des saumons quittant les cages en filet situées dans

    la mer n’est pas applicable au contexte français. Les scientifiques étudient donc moins ce

    phénomène. Il reste tout de même crucial, car c’est le terme principal du texte choisi. D’autre

    part, c’est à cause de ces échappements que l’espèce risque de perdre ses caractéristiques

    naturelles au profit d’un patrimoine génétique adapté à l’élevage.

    b) saumon atlantique

    Le terme saumon atlantique représente l’espèce principalement étudiée dans ce mémoire.

    C’est le terme le plus fréquent du corpus anglais. Il était donc évident qu’il soit étudié en fiche

    longue. Pour les mêmes raisons que le terme échappement, saumon atlantique est bien moins

    fréquent dans le corpus français. Cependant, certaines thèses du corpus étudient la biologie du

  • 38

    saumon. Le saumon atlantique fait donc davantage l’objet de recherches que la notion

    d’échappement.

    c) smolt

    Smolt est un terme très important, car c’est un stade de la vie du saumon qui intéresse

    énormément les scientifiques. C’est le moment où le poisson s’adapte enfin à l’eau salée. Les

    pisciculteurs doivent alors changer leurs méthodes de production à ce moment de la vie des

    saumons. Ce terme est également utilisé chez les autres salmonidés et est donc bien représenté

    dans les deux corpus, sachant que le même mot est utilisé en anglais et en français.

    d) smoltification

    Le corpus français comportant davantage de textes qui traitent de la biologie des

    salmonidés, le terme smoltification y est plus fréquent que dans le corpus anglais qui est plus

    axé sur l’échappement des poissons et les conséquences de la salmoniculture sur

    l’environnement. Ce terme est important, car il est peu fréquent dans les dictionnaires classiques

    et ne se rencontre pas dans d’autres contextes et d’autres domaines.

    2. Génétique et biologie générale

    a) Introgression

    Ce terme est essentiel pour définir le résultat de la reproduction des saumons d’élevage avec

    les saumons sauvages. Il est mieux représenté dans le corpus anglais, car encore une fois, c’est

    un phénomène lié à l’échappement des saumons et le corpus anglais est plus axé sur les

    questions liées à l’échappement des saumons que le corpus français. Dix termes devaient être

    sélectionnés pour les fiches longues. Les neuf autres termes ont été choisis avant celui-ci et

    étaient tous trop importants. Il a donc fallu choisir un seul terme dans le sous-domaine de la

    génétique. Le choix du terme idéal à traiter en fiche longue a été plus difficile, car hybridation

    et triploïdie sont aussi très intéressants. Cependant, le terme introgression a été sélectionné,

    car il ne peut être défini sans que les notions d’hybridation, de pollution génétique et de

    rétrocroisement soient mentionnées et expliquées. Introgression englobe ces autres concepts

    et tout comme smoltification, il s’agit d’un terme que l’on retrouve peu dans des dictionnaires

  • 39

    classiques, mais que l’on retrouve aussi dans le domaine de la reproduction végétale. Il méritait

    donc une attention particulière.

    3. Parasitologie et pollution

    a) anémie infectieuse du saumon

    Ce terme a été sélectionné malgré un nombre d’occurrences moins important que les

    autres termes choisis, car son importance est capitale. Son faible nombre d’occurrences est dû

    au fait que lorsque les spécialistes abordent le sujet des poux de mer, ils insistent davantage sur

    les pesticides et la pollution marine que sur la maladie que causent ces parasites. Pourtant, ils

    la mentionnent très fréquemment, mais sans utiliser le terme dédié lorsqu’ils n’étudient pas la

    pathologie. Il est intéressant, car il permet d’étudier dans la note technique les autres termes de

    ce sous-domaine traités en fiche courte. C’est un terme important, car c’est dans le but d’éviter

    l’apparition de cette maladie que les pisciculteurs utilisent des antibiotiques et des pesticides

    contre les poux de mer. Anémie infectieuse du saumon est donc l’un des termes centraux du

    sous-domaine de la parasitologie, juste après pou de mer.

    b) pou de mer

    Ce terme a été choisi, car il désigne un parasite qui est la cause de deux types de

    conséquences environnementales. D’un côté l’apparition d’une maladie mortelle qui affecte

    autant les saumons d’élevage que les saumons sauvages vivant à proximité des cages en filet.

    D’un autre côté, l’utilisation de pesticides et d’antibiotiques pour lutter contre ces parasites

    provoque une acidification des océans qui est mortelle pour certaines espèces. Très fréquent

    dans les deux corpus, une fiche longue était absolument nécessaire pour ce terme.

    4. Alimentation animale

    a) huile de poisson

    Huile de poisson est un terme ayant de nombreuses occurrences dans les deux corpus. Il

    est plus fréquent dans le corpus français, car les scientifiques français traitent davantage la

    question du remplacement des huiles de poisson par les huiles végétales, l’une des principales

  • 40

    préoccupations des experts par rapport aux dangers de la surexploitation des ressources

    halieutiques afin de nourrir les poissons carnivores, et en particulier la truite arc-en-ciel en

    France. C’est un terme traité en fiche longue, car il est au centre des recherches actuelles des

    experts de la pisciculture.

    b) huile végétale

    Tout comme huile de poisson, ce terme a été choisi, car il est très fréquent dans les deux

    corpus. Cependant, dans le corpus anglais les experts utilisent différents termes pour désigner

    le concept. Il est par ailleurs au centre des recherches actuelles où il est présenté comme une

    solution contre les effets néfastes de la production d’huiles de poisson sur l’environnement. Ce

    terme est important, car il donne un aspect moins alarmiste au domaine, en désignant un pas

    vers une pisciculture durable.

    c) ressources halieutiques

    Ce terme est essentiel pour comprendre les enjeux actuels de la pisciculture des poissons

    carnivores. Il désigne les petits poissons pêchés pour nourrir les poissons d’élevage. C’est donc

    un terme du domaine de l’élevage des poissons, mais également de la pêche, qui sont des

    secteurs liés. Son nombre d’occurrences dans les deux corpus est modéré, mais ce terme

    possède de nombreux concurrents dans les deux langues. Le choix de ressource halieutique

    en français est surtout dû au nombre d’occurrences, mais aussi au mot halieutique, car il

    désigne alors spécifiquement les ressources liées à la pêche. En anglais, c’est l’hyperonyme qui

    est privilégié. Marine resources représente également les poissons pêchés pour nourrir les

    poissons d’élevage. Cependant, utilisé dans un autre domaine, ce terme a une signification plus

    générale et inclut par exemple les minéraux.

  • 41

    II. L’élaboration du dictionnaire

    Afin d’élaborer ce dictionnaire, plusieurs catégories doivent être complétées. Les termes

    traités en fiches longues comportent tous des définitions, des contextes, un équivalent et une

    note technique, permettant d’avoir un complément d’information aux définitions. Certaines

    fiches contiennent également des concurrents, des collocations et des notes linguistiques.

    A. Définitions

    Chaque entrée du dictionnaire affiche une définition suffisante et une définition officielle

    publiée dans un dictionnaire en ligne ou papier. Nous verrons que certaines fiches dérogent à

    cette règle.

    1. Les définitions suffisantes

    Afin de rédiger une définition suffisante, il faut tout d’abord déterminer un hyperonyme.

    La définition doit être substituable au terme dans une phrase et être la plus économique possible.

    Il n’est pas toujours évident de trouver un hyperonyme. Prenons l’exemple du terme

    échappement. Un premier réflexe serait de consulter plusieurs dictionnaires et glossaires

    comprenant ce terme afin de savoir quel hyperonyme est fréquemment utilisé. Cependant, le

    seul dictionnaire en ligne dans lequel ce terme est disponible propose « action » ou encore

    « moyen », qui semblent trop ternes pour être utilisés dans un tel dictionnaire. Échappement

    est un substantif verbal, il a donc été créé à partir du verbe « échapper ». Il ne fait donc pas

    partie d’une famille de mots dont les liens génériques sont identifiables rapidement comme avec

    le terme saumon atlantique qui a pour hyperonyme salmonidé. Il a donc fallu trouver un

    hyperonyme suffisamment significatif tel que « phénomène » ou encore « situation ». Voici

    alors la définition retenue :

    « situation où un poisson s'évade d'une ferme aquacole pour se retrouver en milieu

    naturel »

    Un autre défi lors de la création d’une définition suffisante est de respecter la syntaxe

    de la langue française. En effet, ces définitions doivent être courtes et sont censées pouvoir

    remplacer le mot dans la phrase. Toutefois, il arrive que pour définir un terme nous ayons besoin

    de plusieurs groupes verbaux afin de l’opposer à d’autres termes dont le sens est semblable. Il

    faut donc éviter de se retrouver avec une phrase longue ponctuée de « et » dont le sens finirait

    par être ambigu. Le problème a été résolu par exemple pour le terme huile de poisson, pour

    lequel une longue définition est nécessaire :

  • 42

    « huile utilisée pour nourrir les poissons d'aquaculture, riche en acides gras oméga 3 et dont

    la composition est proche de celle de la nourriture des salmonidés sauvages »

    2. La recherche de définitions officielles

    La recherche de définitions dans des sources sûres n’est pas évidente non plus. Il ne

    s’agit pas de se rendre sur le site de Larousse ou du CNRTL pour avoir une définition

    convenable. Parfois, les définitions de ces dictionnaires classiques sont pertinentes, mais ce

    n’est pas toujours le cas. Par exemple, reprenons le terme échappement. C’est un terme

    spécifique au domaine de la pisciculture, mais le mot échappement a de nombreux sens. Les

    dictionnaires traditionnels définissent ce mot selon ses emplois les plus fréquents. C’est le cas

    dans le dictionnaire en ligne de Larousse qui donne une définition spécifique au domaine de

    l’automobile :

    Une situation semblable se retrouve également lors de la recherche d’une définition du

    terme rétrocroisement, traité en fiche courte. Les définitions disponibles pour ce terme sont

  • 43

    souvent rédigées en fonction du domaine de la reproduction végétale ou dans un contexte où

    l’Homme intervient. Par exemple, le dictionnaire Cordial d’Universalis définit ce terme comme

    suit : « en biologie, croisement d'un hybride avec un de ses parents ». Cette définition ne

    s’applique pas au dictionnaire spécialisé de cette étude. Sur Wikipédia, la définition se

    rapproche plus de celle adaptée à ce dictionnaire : « En génétique, un rétrocroisement, aussi

    appelé “croisement en retour”, est le croisement d'un hybride avec l'un de ses parents ou avec

    un individu similaire sur le plan génétique à l'un de ses parents, de manière à obtenir un

    descendant ayant une identité génétique plus proche de celle du parent. » Cependant, dans cette

    définition l’expression « de manière à obtenir » donne l’impression que c’est l’Homme qui

    intervient. Il a donc fallu rédiger une définition suffisante :

    « croisement entre un individu hybride et un individu dont les gènes sont similaires à ceux de

    l'un de ses parents »

    Par ailleurs, le dictionnaire du CNRTL propose une définition plus générale, comme

    nous l’avons vu précédemment : « Action, moyen d'échapper ou de s'échapper ». Cette

    définition n’étant pas suffisamment pertinente et spécifique pour définir ce terme dans le

    dictionnaire spécialisé, il a fallu chercher dans des glossaires ou dans le corpus dans des

    contextes définitoires. Cependant, les sens du mot échappement et du verbe « échapper » sont

    bien trop évidents pour se retrouver dans des contextes définitoires. Échappement est

    également absent des glossaires de la FAO ou encore de l’Ifremer. Certains glossaires

    anglophones cependant définissent bien le terme escape comme dans le glossaire d’aquaculture

    du gouvernement écossais qui utilise le terme fish escape. La recherche en français

    « échappement de poisson » n’a toutefois pas été fructueuse.

    Par ailleurs, certaines définitions de dictionnaires en ligne proposent des définitions qui

    ne correspondent pas au format souhaité et se rapprochent plus du format des notes techniques.

    Par exemple sur le site www.aquaportail.com un glossaire est accessible avec des définitions

    parfois très longues comme : « Une huile de poisson qualifie une huile extraite de poissons

    entiers ou de déchets de poisson. Les huiles de poisson sont utilisées dans la fabrication

    d'aliments piscicoles, de graisses alimentaires et de produits industriels ». Seule la première

    phrase est pertinente et a