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N°306 - MARS1994 PRIX : 14F LESDÉPENSES P RLESLOISIRSDEPUIS1960 JacquelineLéger,DivisionSynthèsesrelativesauxbiensetservices,Insee D epuis1960,lesdépensesdeloisirs desménagesontétémultipliées par5,5envolume,contre3,2pour l'ensembledelaconsommation .Ils'agit delaprogressionlaplusrapide,après celledelasanté .Lespostesdedépense lesplusdynamiquesconcernentlesani- mauxetlematérielaudiovisuel,ceder- nierayantbénéficiéd'uneévolution modéréedesesprix .Enrevanche,les spectaclesetlesproduitsdel'éditionont décliné. En1992,lesménagesontdépensé294mil- liardsdefrancspourleursloisirs,soit5124 francsparpersonne (Pour comprendre ces résultats) .Entrente-deuxans,lesdépenses deloisirsontétémultipliéespar5,5contre 3,2pourl'ensembledelaconsommation (respectivement4,4et2,6parindividu) .Cet accroissementenvolumeestsupérieurà celuidetouteslesautresfonctions,saufla santé (tableau 1) . Aucoursdestroisdernièresdécennies,l'ali- mentation,l'habillementetl'équipementde lamaisonontvuleurpartréduiteauprofit delasanté,dulogement,desloisirsetdes transports .Ainsi,l'alimentation,longtemps premierpostebudgétairedesménages 0 Laconsommationdesménagesparfonctiondepuis1960 Source : Comptesde la Nation1992, Insee représenteactuellementmoinsde20%de leurconsommation .Al'inverse,lespoids respectifsdelasantéetdulogementont doublésurlapériodeetlesloisirsontvuleur poidspasserde5,5%à7,0% (tableau1) . Lesfacteursdecetteévolutionsontnom- breux : allongementdeladuréedutemps libre,élargissementdelagammedesmaté- rielsetbaisserégulièredenombreuxprix relatifs .Ainsi,lacomparaisondesévolu- tionsannuellesdupouvoird'achat,dela consommationtotaleetdelaconsommation deloisirsfaitapparaîtreuneévolutionde cettedernièretoujourssupérieureauxdeux précédentes,saufen1983-1985eten1992 (graphique) . Parailleurs,lesloisirssuivent lesévolutionsdupouvoird'achatavecune plusgrandeamplitudequel'ensembledela consommation . L'âge : principaldéterminant desdépensesdeloisirs Différentsfacteursjouentsurlesdépenses deloisirs .L'enquêteBudgetdeFamillede 1989metenévidencelaforteinfluencede l'âge : lesmoinsde25ansyontconsacré 12%deleurbudget,contre6,2%pourles plusde65ans .Enrevanche,lacatégorie socioprofessionnelleapeud'incidencesur lepoidsduposteloisirs : ouvriersetcadres supérieursyconsacrentpresquelamême partdansleurbudget .Toutefois,lescompo- santesdubudgetloisirsvarient : lescadres 1 la INSEE Partdubudgettotal,en% Valeur1992 enmilliards defrancs courants Evolution 1960-1992 envolume (1960=100) 1960 1970 1980 1990 1992 Alimentation,boissons,tabac Habillement Logement,chauffage,éclairage Equipementetentretiendulogement Santé Transportsettélécommunications Loisirs (') Autresbiensetservices (') Consommationfinaledesménages 33,3 11,0 10,4 11,0 5,0 11,6 5,5 12,2 100,0 26,0 9,6 153 102 7,1 13,4 64 12,0 100,0 21,4 7,3 17,5 9,5 7,8 16,6 6,9 130 100,0 19,3 6,5 18,9 8,0 9,5 17,0 7,0 13,8 100,0 18,9 6,2 20,3 7,7 10,0 16,3 70 13,6 100,0 794 261 855 326 419 686 294 574 4208 199 205 431 272 871 452 551 270 322 Dans cetteétude,lesdépensesenenseignementontétéisoléesdelarubriqueloisirspourfigurer dansles"Autres biens et services".

LES DÉPENSES P R LES LOISIRS DEPUIS 1960 · des dépenses de loisirs Différents facteurs jouent sur les dépenses de loisirs. L'enquête Budget de Famille de 1989 met en évidence

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Page 1: LES DÉPENSES P R LES LOISIRS DEPUIS 1960 · des dépenses de loisirs Différents facteurs jouent sur les dépenses de loisirs. L'enquête Budget de Famille de 1989 met en évidence

N° 306 - MARS 1994PRIX : 14 F

LES DÉPENSESP R LES LOISIRS DEPUIS 1960

Jacqueline Léger, Division Synthèses relatives aux biens et services, Insee

D epuis 1960, les dépenses de loisirsdes ménages ont été multipliéespar 5,5 en volume, contre 3,2 pour

l'ensemble de la consommation . Il s'agitde la progression la plus rapide, aprèscelle de la santé . Les postes de dépenseles plus dynamiques concernent les ani-maux et le matériel audiovisuel, ce der-nier ayant bénéficié d'une évolutionmodérée de ses prix . En revanche, lesspectacles et les produits de l'édition ontdécliné.

En 1992, les ménages ont dépensé 294 mil-liards de francs pour leurs loisirs, soit 5124francs par personne (Pour comprendre ces

résultats). En trente-deux ans, les dépensesde loisirs ont été multipliées par 5,5 contre3,2 pour l'ensemble de la consommation(respectivement 4,4 et 2,6 par individu) . Cetaccroissement en volume est supérieur àcelui de toutes les autres fonctions, sauf lasanté (tableau 1) .

Au cours des trois dernières décennies, l'ali-mentation, l'habillement et l'équipement dela maison ont vu leur part réduite au profitde la santé, du logement, des loisirs et destransports . Ainsi, l'alimentation, longtempspremier poste budgétaire des ménages

0 La consommation des ménages par fonction depuis 1960

Source : Comptes de la Nation 1992, Insee

représente actuellement moins de 20 % deleur consommation . A l'inverse, les poidsrespectifs de la santé et du logement ontdoublé sur la période et les loisirs ont vu leurpoids passer de 5,5 % à 7,0 % (tableau 1) .

Les facteurs de cette évolution sont nom-breux : allongement de la durée du tempslibre, élargissement de la gamme des maté-riels et baisse régulière de nombreux prixrelatifs . Ainsi, la comparaison des évolu-tions annuelles du pouvoir d'achat, de laconsommation totale et de la consommationde loisirs fait apparaître une évolution decette dernière toujours supérieure aux deuxprécédentes, sauf en 1983-1985 et en 1992(graphique) . Par ailleurs, les loisirs suiventles évolutions du pouvoir d'achat avec uneplus grande amplitude que l'ensemble de laconsommation .

L'âge : principal déterminantdes dépenses de loisirs

Différents facteurs jouent sur les dépensesde loisirs. L'enquête Budget de Famille de1989 met en évidence la forte influence del'âge : les moins de 25 ans y ont consacré12 % de leur budget, contre 6,2 % pour lesplus de 65 ans. En revanche, la catégoriesocioprofessionnelle a peu d'incidence surle poids du poste loisirs : ouvriers et cadressupérieurs y consacrent presque la mêmepart dans leur budget . Toutefois, les compo-santes du budget loisirs varient : les cadres

1la

INSEE

Part du budget total, en % Valeur 1992en milliardsde francscourants

Evolution1960-1992en volume(1960=100)

1960 1970 1980 1990 1992

Alimentation, boissons, tabacHabillementLogement, chauffage, éclairageEquipement et entretien du logementSantéTransports et télécommunicationsLoisirs (')Autres biens et services (')Consommation finale des ménages

33,311,010,411,05,0

11,65,5

12,2100,0

26,09,61531027,1

13,46 4

12,0100,0

21,47,3

17,59,57,8

16,66,9130

100,0

19,36,5

18,98,09,5

17,07,0

13,8100,0

18,96,2

20,37,7

10,016,37 0

13,6100,0

794261855326419686294574

4208

199205431272871452551270322

Dans cette étude, les dépenses en enseignement ont été isolées de la rubrique loisirs pour figurer dans les "Autres biens et services".

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supérieurs privilégient les sorties etl'achat d'ouvrages et de périodiques,alors que les ouvriers se tournent versles jeux de hasard et possèdent plusd'animaux domestiques que les autrescatégories socioprofessionnelles . En-fin, la richesse de l'offre de spectaclesdans les grandes agglomérationsinflue naturellement sur la demandede leurs habitants par rapport à celle

des ruraux .Depuis les années soixante, la struc-ture des dépenses de loisirs a beau-

coup changé. La baisse spectaculairedes prix des matériels a incité les mé-nages à bien s'équiper . Ils ont mainte-

nant de nombreuses possibilités dedistractions peu onéreuses à domicileet, en particulier, la télévision est om-niprésente . Depuis les années quatre-vingt, regarder la télévision et écouterde la musique ont pris le pas sur toutesles autres formes de loisirs . Les ména-ges ont investi dans le matériel, lesservices audiovisuels et les disquesqui représentent ensemble 27 % dubudget loisirs en 1992, contre 23 % en1960 (tableau 2) .

La télévision

premier loisir des Français

La croissance des loisirs est liée engrande partie à celle des biens d'équi-pement. Les innovations technologi-ques ont dynamisé les ventes dumatériel électronique, créant de nou-veaux besoins qui s'ajoutent au renou-vellement de l'offre. La télévision estprésente dans 94 % des foyers et20 % d'entre eux possèdent au moinsdeux postes . Les Français passent enmoyenne trois heures par jour devantleur récepteur. Les dépenses desménages en audiovisuel comportent62 % d'équipements, 21 % de rede-vance et abonnements, 11 % de cas-settes vidéo et 6 % d'entrées decinéma .Depuis 1960, la croissance des biensde l'audiovisuel en volume a été large-ment favorisée par la modération deleurs prix, globalement stables entre1960 et 1980, divisés par deux depuis .En 1990, 32 % des foyers possèdentun téléviseur et un magnétoscope,

contre 12 % en 1983 . Le magnéto-scope est venu compléter le poste detélévision en éliminant la contrainte del'horaire de diffusion. Les prix des cas-settes préenregistrées, maintenant

Les principaux loisirs depuis 1960

Source : Comptes de la Nation 1992, Insee

abordables par une large part de la po-pulation, ont dopé les ventes qui ontété multipliées par trois sur les quatredernières années . Les dépenses enservices audiovisuels (redevance etabonnements) font également partiedu budget audiovisuel . L'apparition deCanal Plus et des chaînes câblées afait progresser le volume de ces servi-ces de 10 % en moyenne chaque an-née depuis 1985. Les camescopes ontété vendus en un million et demid'exemplaires depuis leur apparitionen 1984. Toutefois, malgré la baissede leurs prix et l'incorporation de nom-breux progrès techniques (appareils

moins encombrants et plus légers), ilsne sont pas encore devenus un bien

grand-public .Le Français ne se passe plus de son

poste de radio, y compris dans sonvéhicule . Les décennies soixante-dixet quatre-vingt ont apporté leurs lotsde nouveautés : magnétophones, chaî-nes HIFI, baladeurs et lecteurs laser .De même, le disque compact, vendu à4 millions d'exemplaires en 1992, sup-plante de plus en plus le disque envinyle et les cassettes enregistrées .L'essor de la télévision a entraîné ladésaffection des salles de cinéma et

de spectacles . Ainsi, le nombre d'en-trées dans les salles, stable durant lesannées 1970, a connu une lente éro-sion jusqu'en 1987, année marquéepar une chute de 20 % . Il est ainsi pas-sé de 370 millions en 1960 à 115 en1992 (Pour en savoir plus) . Parallèle-ment, l'évolution du prix des places,deux fois plus rapide que l'indice desprix à la consommation, a joué égale-ment en défaveur de la fréquentationdes salles .

La lecture : livres mais aussi

revues et magazines

Les achats de livres et de périodiquesont représenté 62,5 milliards de francsen 1992 . Toutefois, leur croissance aété très modérée depuis 1960 . En ef-fet, l'évolution comparée des prix desbiens culturels fait apparaître les pro-duits de l'édition comme de plus enplus chers, en particulier par rapportau disque. La modération du prix rela-tif de ce dernier a été renforcée pardes baisses successives du taux deTVA. Le nombre de lecteurs de livreset de quotidiens a diminué, surtoutchez les jeunes . Les lecteurs de quo-tidiens sont passés en vingt ans de

9 INSEE - 18, BD ADOLPHE PINARD - 75675 PARIS CEDEX 14 - TÉL. : 33 (1) 4117 50 50

Part du budget loisirs, en % Valeur 1992en milliardsde francscourants

Evolution1960-1992en volume(1960=100)

1960 1970 1980 1990 1992

Matériel et services audiovisuelsMatériel (1)Services (redevance, abonnements)

Disques et cassettesEdition (livre et presse)dont presseSport (matériel et services) (2) (3)Photos (appareils, pellicules et services)Spectacles (4)dont cinémaJeux de hasardJeux-jouetsPlantesAlimentation et soins pour animauxDivers (5)Ensemble des loisirs

20,214,75,52,5

25,616,55,97,9

11,88,46,85,1

10,40,63,2

100,0

17,612,55,13,7

24,013,77,28,85,93,58,57,0

13,01,13,2

100,0

20,115,15,03,1

21,312,68,48,65,62,58,79,19,82,33,0

100,0

21 714,67 16,4

21,31227,76,95,11,48,48,08,63,52,4

100,0

2041238 16,8

21,31248,06,35,21,49,48,68,03,72,3

100,0

60,136,223,919,962,536,323,418,615,24,0

27,725,223,510,97,0

294,0

22963241116725062071467795528937

393985304

3283III

551

1 . Radio, TV, appareils d'enregistrement et de reproduction du son et de l'image2. Articles de sports : skis, raquettes de tennis, matériel de pêche, bateaux de plaisance3. Services : centres sportifs, remontées mécaniques, professeurs de sport4. Cinéma, autres salles de spectacles (théâtre, concert . . .), autres spectacles (cirques, parcs d'attractions. . .)5. Instruments de musique, d'optique, associations diverses

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60 % à 40 % de la population . D'aprèsune récente enquête de la SOFRES,19 % des Français n'avaient lu aucunlivre au cours des douze derniersmois, 29 % en avaient lu moins de cinqet 10 % vingt-cinq et plus . A la diminu-tion des lecteurs s'ajoute celle desacheteurs d'ouvrages, alors que lesemprunts d'ouvrages progressent .Ainsi, les années quatre-vingt ont vu lenombre des emprunteurs passer de10 % de la population en 1980 à 16en 1990 et la surface des bibliothè-ques doubler, selon la Direction duLivre et de la culture . En revanche, lesrevues (périodiques sauf quotidiens)se portent bien : leur taux de lecture aaugmenté de plus de 25 % en trenteans . En particulier, le nombre d'exem-plaires de la presse liée à la télévisiona été multiplié par cinq entre 1965 et1992 .Le marché du livre dans son ensemblea évolué de façon différente selon lespays européens . Ainsi, sur les dix der-nières années, les achats d'ouvragesont augmenté en monnaie locale cons-tante de 30 % en Italie, de 17 % enFrance et de 10 % au Royaume-Uni,alors qu'ils ont diminué de 11 % auxPays-Bas et de 9 % en Allemagne .

Repli des dépensesde photographie

dans les années quatre-vingtLa photographie a gardé ses adeptesmais recule légèrement depuis 1981 .La part du budget consacrée à cetteactivité est passée de 7,9 % en 1960à 6,3 % en 1992 et représente à cettedate 18,6 milliards, y compris les pel-licules et les travaux de développe-ment, de tirage et d'agrandissement .Malgré ce repli, les dépenses en vo-lume depuis 1960 ont été multipliéespar dix pour les appareils photo et parhuit pour les pellicules . Cette diminu-tion du coefficient budgétaire corres-pond en partie à une baisse des prixrelatifs des appareils . Ces derniers ontsubi une augmentation de prix de9,5 % entre 1980 et 1992 alors quel'indice d'ensemble des prix à la con-sommation progressait de 92 % . Dansle même temps, le prix des pelliculesdoublait et celui des travaux photoaugmentait de 50 % .En 1988, 74 % des ménages possé-daient au moins un appareil photo . Cedernier est en particulier présent chez

Evolution comparée de la consommation et du pouvoir d'achat

14

12

10

8

6

4

2

0

-2 1 1 1

1960 1965

Source : Comptes de la Nation 1992, Insee

les couples avec enfants, où la photo-graphie familiale est prédominante. Ala baisse des prix relatifs sur le maté-riel s'ajoute une tendance à acheterdes appareils au maniement plus sim-ple, d'où un déplacement du haut degamme vers une gamme moyenne .L'amateur photographe a maintenantà sa disposition des appareils complè-tement automatisés, avec de très bon-nes performances techniques et dontles prix sont moins chers que dansles années soixante-dix. En 1976,apparaît l'autofocus dont le systèmeélectronique permet un réglage auto-matique, suivi en 1980 par le compact,un autofocus plus léger et plus mania-ble . Ainsi, en 1991 ces derniers sevendent six fois plus que les tradition-nels reflex. En 1992, plus de quatremillions d'appareils jetables se sontvendus, soit presque deux fois plusqu'en 1991 . Ces appareils, très sim-ples et peu onéreux, ont conquis uneclientèle nouvelle depuis leur appari-tion en 1987 . Ils sont appréciés pardes ménages à petit budget et sontsouvent offerts par des parents à leursenfants .

Le développementde la pratique sportive

Les dépenses consacrées au sport, endehors des vêtements, sont en évolu-tion constante . Leur volume a été mul-

1970 1975

tiplié par 7,8 depuis 1960 et elles

années soixante-dix .

Evolution annuelle en volume, en

1980 1985 1990

représentent 8 % du budget loisirs en1992 . Pourtant, on se déplace demoins en moins pour regarder unspectacle sportif : 9 % des Françaisavaient assisté au moins cinq foisdans l'année à une manifestation spor-tive en 1987, contre 17 % vingt ansauparavant. La retransmission desspectacles sportifs majeurs à la télévi-sion contribue à cette désaffection .Cependant, ce même média a contri-bué à la découverte ou à la vulgarisa-tion de sports comme le tennis . L'offred'activités sportives s'est élargiecyclisme, tennis, tir à l'arc, golf, ski etgymnastique ont connu depuis lesannées soixante un nombre croissantde pratiquants .De nouvelles disciplines sont appa-rues nécessitant l'achat d'un matérielnouveau . En particulier, les ventes deplanches à voile ont explosé, se subs-tituant dans les années quatre-vingtaux anciens dériveurs . Les sports nau-tiques (planches à voile, bateaux) etde montagne (ski, escalade) sontdirectement liés aux vacances . Ainsi,les dépenses en matériel de ski ontpâti des moindres départs en vacan-ces d'hiver ces dernières années, enraison notamment du manque d'ennei-gement. Toutefois, les dépensesliées aux remontées mécaniques ontété multipliées par 6 en francsconstants depuis 1960, les plus'forteshausses étant survenues durant les

INSEE - 18, BD ADOLPHE PINARD - 75675 PARIS CEDEX 14 - TÉL. : 33 (1) 4117 50 50 1

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Animaux familiers et plantes

un budget non négligeable

En 1992, les ménages accordent11,7 % de leur budget loisirs aux plan-tes et animaux domestiques : 23 mil-liards aux achats de plantes et fleurs(achats pour le ménage ou pour offrir)et 11 milliards pour les animaux . Lesdépenses en fleurs et plantes ont étémultipliées par 3 en francs constantsdepuis 1960, celles des spécialités vé-térinaires par 12 et celles en alimentspour animaux ont "explosé" . Cesdernières dépenses progressentvivement depuis l'apparition de ces

produits peu avant 1960. En particu-lier, elles ont augmenté de 50 % enmoyenne annuelle en francs constantsentre 1960 et 1967 . Il s'agit du profil dedépenses le plus dynamique parmitous les produits et services concer-nant les dépenses de loisirs depuis1960. Cette progression ne s'est pasarrêtée même en période de crise .Toutefois, les dépenses moyennes an-nuelles par animal sont actuellementencore plus élevées en Allemagne etau Royaume-Uni. Cette spectaculaireprogression est liée à l'augmentationdu nombre de ménages possesseursd'un ou plusieurs animaux : plus de dixmillions de foyers en 1988, soit 40de plus en vingt ans. Actuellement, onestime qu'il y a un animal familier pourdeux habitants . Ce sont les couples"mûrs" sans enfant qui dépensent leplus pour la nourriture et les soinsvétérinaires, suivis de près par lescouples avec un enfant puis ceux avecdeux enfants .

Jeux pour les enfants mais

aussi pour les parents

En 1992, les ménages consacrent8,6 % de leur budget loisirs pour "gâ-ter" leurs enfants . Depuis 1980, le tauxde natalité diminuant, la croissancedes jeux et jouets se ralentit, en mar-

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quant toutefois deux légers redresse-ments en 1989 et en 1991 grâce auxjeux vidéo. Le succès de ces derniersest sensible à partir de 1988 . Enfants,adolescents et même adultes se sontprécipités sur les petites consoles dejeux. Les jeux vidéo sont tous importéset leur part dans l'ensemble des jeuxet jouets en provenance de l'étrangerest passée de 3,5 % à 35,5 % entre1988 et 1992 . Toutefois, les ventes deNoël 1993 ont témoigné d'une reprisedes jouets traditionnels .Les dépenses de jouets sont fortementliées aux ressources du ménage : cesont les cadres, professions intellec-tuelles, artisans, commerçants etchefs d'entreprise qui dépensent com-parativement le plus pour ces achats .En 1992, le budget annuel consacréaux dépenses de jouets par enfant(moins de 18 ans), se situe vers 1500francs, non compris l'achat d'un micro-ordinateur .Les parents jouent également : 27,7milliards de francs pour les jeux de ha-sard en 1992, soit 9,4 % de leurs dé-penses de loisirs, contre 6,8 % en1960 . Le succès grandissant de cesjeux depuis vingt ans n'a pas été affec-té par les fluctuations de revenu desménages .

Pour comprendre

ces résultats

Dans cette étude, les loisirs ne compren-nent pas la composante "enseignement"qui lui est habituellement associée et quireprésente environ 9 % du budget loisirs .Par ailleurs, les voyages et les dépensesdans les hôtels-cafés-restaurants ne figu-rent pas dans les loisirs mais dans les "au-tres biens et services" . Les évaluationsannuelles de la consommation des ména-ges font la synthèse de multiples sourcesdisponibles : résultats d'enquêtes et de pa-nels auprès des ménages, des commer-

A RETOURNER A : INSEE-CNGP, B .P. 2718,80027 AMIENS CEDEX 01

OUI, je souhaite m'abonner à INSEE PREMIEREO 1 an, 60 numéros = 480 F. (France)

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Ci-joint mon règlement en Francs par chèque à l'ordre de l'INSEE : FDate : Signature

çants, statistiques du commerce extérieuret de production . Les chiffres présentés icisont établis dans les concepts et selon lesméthodes de la base 1980 des Comptesnationaux. En particulier les indices de prixutilisés pour passer de valeur en volumesont ceux de la Comptabilité nationale .L'évaluation des chiffres de la Comptabiliténationale est progressive : d'année en an-née les chiffres sont corrigés jusqu'à troisfois avant de prendre leur valeur définitive .Aussi doit-on considérer les chiffres destrois dernières années comme non définitifset susceptibles de variation .

Pour en savoir plus

"La consommation des ménages en1992", lnsee Résultats n° 47-48 et lnseepremière n° 260, juin 1993 .

Les données détaillées de consomma-tion des ménages pour les années 1970à 1992 sont disponibles sur support dis-quette. Les séries rétropolées de con-sommation des ménages des années1960 à 1970 feront l'objet d'une publica-tion ultérieure dans lnsee Résultats .

"Enquête loisirs 1987-1988", lnsee Ré-sultats n° 23-24, mai 1991 .

"Télécommuniquer à la maison", lnseepremière n° 137, mai 1991 .

"Le cinéma dans les années quatre-vingt", lnsee première n° 174, décembre1991 .

"Les français font leurs jeux", lnsee pre-mière n° 270, juillet 1993 .

"Chiffres clés de la télévision française1990", Institut National de l'Audiovisuelet Conseil Supérieur de l'audiovisuel .

"Chiffres clés de l'audiovisuel mondial -édition 1993", Observatoire mondial dessystèmes de communication .

"Radioscopie du Budget des Ménages -Tome 3", lnsee Résultats n° 50-51 .

Enquête de septembre 1993 de laSOFRES, à l'initiative de France Loisirset du Ministère de la Culture, publiéenotamment dans Les Echos du17/10/1993 .

Direction Générale :18, Bd Adolphe Pinard75675 Paris cedex 14Directeur de la publicationPaul ChampsaurRédacteur en chef :Baudouin SeysRédacteursP. Franceschi, M . Garo,V. Guihard, C . DulonMaquette : Laurence LuongISSN 0997 .3192O Insee 1994

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r DES ÉTUDES