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Les Feuillets de REALISE N° 12 - Décembre 2013 Numéro Spécial CER Centre Educatif Renforcé «PASSAGE» page 2 Editorial du Président page 3 Billet de la Direction Générale page 4 Présentation du Centre Educatif Renforcé page 11 Les métiers du CER page 16 Le 30ième anniversaire de REALISE et l’Assemblée Générale mai 2013 page 18 Les médaillés du travail page 19 Les nouveaux salariés de l’Association page 20 Brèves

Les Feuillets de REALISE · 2015-04-10 · une histoire relationnelle. Le projet éducatif est conçu pour réapprendre la vie, apprendre à vivre ensemble, apprendre des contraintes

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Les Feuillets de REALISEN° 12 - Décembre 2013

Numéro Spécial CERCentre Educatif Renforcé

«PASSAGE»

page 2 Editorial du Présidentpage 3 Billet de la Direction Généralepage 4 Présentation du Centre Educatif Renforcépage 11 Les métiers du CER

page 16 Le 30ième anniversaire de REALISEet l’Assemblée Générale mai 2013

page 18 Les médaillés du travailpage 19 Les nouveaux salariés de l’Associationpage 20 Brèves

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Editorial par Patrick CAISSIAL, Président

Ce numéro, par son numéro d’ordre (le 12ème) est la matérialisation de la démarche de communication de l’Association depuis plusieurs an-nées et de l’engagement volontariste et soutenu de ceux qui contribuent à ce document de qualité ; qu’ils soient remerciés pour cet engagement.

Le CER fait l’objet d’une présentation et de témoignages qui permettent de mieux comprendre comment les professionnels de l’Association mettent tout en œuvre pour que la rupture - culturelle, sociale, géographique et tout simplement hu-maine - permette au jeune accompagné de se remettre en question et entamer une reconstruction pour un avenir d’adulte socialisé et sachant se prendre en main.Permettez moi de mettre en exergue le E, pour éducatif, de l’acronyme CER. C’est par cette obsession d’une démarche éducative que les professionnels dépassent toute no-tion fausse d’enfermement, voire de simple gardiennage.Enfin, je ne peux clore ces quelques lignes sans souligner la participation, sans limite, des équipes édu-catives et d’accompagnement marocaines qui œuvrent en pleine synergie au côté de l’équipe REALISE.Cet ensemble professionnel a su s’appuyer sur une équipe de «Maîtres Ateliers» dévoués et concernés par le de-venir humain des jeunes qui leur sont confiés et auxquels ils inculquent des bases d’activités professionnelles. Outre cette part importante des Feuillets, La Rédaction a souhaité rappeler par quelques photos les moments d’échange vécus à l’occasion de l’Assemblée Générale de mai 2013.C’est avec émotion, mais aussi beaucoup d’honneur pour REALISE que nous avons reçu Mme WEISBECKER, la fonda-trice de l’établissement de HAN sur SEILLE devenu depuis une MECS pour enfants. Cette structure comme l’ensemble des structures de l’Association remplit une mission de qualité dans une insertion forte au sein de l’environnement rural.En conclusion de ces quelques lignes et dans une période de fin d’année / début d’une nouvelle, permettez moi de présenter à tout lecteur de ces Feuillets nos meilleurs vœux pour un avenir répondant au mieux à ses aspirations per-sonnelles...Sachant bien sûr que j’adresse ces mêmes vœux à tous les acteurs de REALISE pour que cette Association conforte sa position d’Interlocuteur incontournable dès qu’il s’agit d’accompagner tout jeune en position de détresse. n

Madame WEISBECKER, fondatrice de la Communauté de Han sur Seille en 1947 et Patrick CAISSIAL, Président REALISE

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Cette année 2013 se termine avec la parution attendue du douzième numé-ro des feuillets de REALISE. Après avoir déjà présenté le Dispositif du PFS, puis le SHERPA, ce numéro est consacré au Centre Educatif Renforcé Passage, qui a la particularité d’être situé pour

partie à Laxou, mais pour sa grande partie à Tiznit au Maroc. Au travers de plusieurs témoignages, vous dé-couvrirez les particularités de ce projet éducatif, et la construction, au fil des années, d’une réponse éduca-tive innovante qui perdure maintenant depuis plus de douze années. Mohammed BARRADA, actuel coor-dinateur du CER et responsable de la SARL au Maroc, parlera du démarrage de cette « aventure » en 1999. Il retracera l’origine de ce projet, les idées fortes qui ont été mises en avant, les évolutions. Florise MERCIER et Delphine CHEVALIER, respectivement Directrice et Chef de Service Educatif du CER, présenteront ensuite comment la mesure éducative pénale dans un CER est organisée, structurée. Quelles sont les principes qui ré-gissent le fonctionnement du CER PASSAGE ? Sur quels principes et valeurs les adolescents, filles et garçons, si loin de leurs repères habituels, peuvent-ils adhérer à ce séjour de rupture ? Quels sont les activités, les projets au quotidien, les temps forts d’une journée au CER ? Nous avons demandé aussi à trois profession-nels du CER de nous livrer leurs réflexions sur cette mesure de placement si particulière ! Vous découvrirez

dans ces trois témoignages des clés qui vous permet-tront de mieux comprendre « ce qui se passe au CER » ! Nous espérons que ce numéro des feuillets de REALISE vous permettra de mieux saisir toutes les subtilités du projet et pendant la lecture vous transportera au Ma-roc. Comme le disent, Michel RENAUD, Directeur des Politiques Educatives et de l’Audit à la DIR PJJ Grand Est et Benoit BERTHELEMY, Directeur Territorial De la Protection Judiciaire de la Jeunesse Lorraine SUD dans le dernier rapport d’audit de septembre 2013, « seul un déplacement sur site permet de mesurer les enjeux culturels, géographiques, climatiques qui concourent à la pertinence des ambitions éducatives développées de manière originale au Maroc et très difficilement trans-posables en France». « Nous avons pu constater que l’at-terrissage sur un aéroport marocain n’est pas, pour eux, le fait d’arriver à destination mais plutôt le saisissement du « pied dans l’inconnu ». La découverte du mode de vie marocain, le partage des journées de travail avec des artisans, les moyens de se déplacer, les solidarités impé-rieuses avec l’autre dans ses difficultés ou ses capacités à aider, tous ces éléments s’imposent au mineur, sans pos-sibilité de détourner le regard. Certains d’entre eux ont alors un véritable choc qui les marque profondément ». A l’heure ou la réforme de l’ordonnance du 2 février 1945 est toujours d’actualité, il nous semblait intéressant de mieux faire connaitre cette structure originale, bien ins-crite dans la réponse pénale aux mineurs délinquants. Alors, « bon voyage » et bonne lecture ! JLP n

Par Jacques LE PETIT, DGA

Billet de la DirectionLe CER, un projet éducatif innovant

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Présentation du Centre Educatif RenforcéRappel historique sur la création des CERC’est en 1996, sur préconisation d’un Conseil de Sécu-rité Intérieure, qu’ont été créés les Unités Éducatives à Encadrement Renforcé (U.E.E.R.). Deux ans plus tard, ces structures seront confortées dans leur existence sous la dénomination de Centres Éducatifs Renforcés (C.E.R.) à la suite du rapport Lazerge – Bolbvick, puis créés sur décision du Conseil de Sécurité Intérieure du 27 janvier 1999.

A l’origine, répondaient une logique et une commande politiques fortement teintées par la crainte et l’insécuri-té d’adolescents, délinquants souvent issus de quartiers dits sensibles. Face à l’impuissance et au décourage-ment généralisés des professionnels de l’action sociale et des élus, il a fallu imaginer de nouvelles modalités de prise en charge afin de sortir de l’impasse de la délin-quance des mineurs.

C’est avec le sentiment de répondre à sa vocation, dans le respect de ses valeurs, et sans renoncer à son sou-ci de privilégier la prévention, que notre association a construit puis enrichit au fil des années son projet CERUne circulaire interne à la P.J.J. en janvier 2000 définit ainsi les centres éducatifs renforcés :« Les CER ont vocation à prendre en charge, sur le fon-dement de l’ordonnance du 2 février 1945, des mineurs délinquants multirécidivistes en grande difficulté ou en voie de marginalisation ayant souvent derrière eux un passé institutionnel déjà lourd ».Ces lieux de vie particuliers se caractérisent par des pro-

grammes d’activités intensifs pendant des sessions de 3 à 6 mois selon les projets et un encadrement éducatif permanent. Ils visent à créer une rupture dans les condi-tions de vie du mineur, son environnement et à prépa-rer les conditions de sa réinsertion.

Le CER est donc un établissement qui met en œuvre des mesures éducatives ordonnées par l’autorité judiciaire en application de l’Ordonnance du 2 février 1945, re-lative à l’enfance délinquante. Réussir, grâce à l’action d’une équipe engagée, à intégrer chaque jeune accueilli dans un parcours individualisé le conduisant à une ou-verture au monde, à l’insérer socialement, telle est l’es-sence de ce projet. Cette décision vise à élargir la palette des formes de prise en charge des mineurs délinquants pour mieux répondre à la variété des besoins. Le dispo-sitif des CER relève d’une commande publique qui s’ins-crit dans la réflexion des associations par rapport aux jeunes qui mettent en échec les formes classiques de prise en charge en milieu ouvert ou en institution.La pédagogie du CER repose sur une démarche de pro-jet spécifique qui doit articuler l’histoire de chacun des jeunes, et celle d’un groupe hétérogène, original et éphémère.

La réussite du projet dépend de sa capacité à s’adapter à ces histoires singulières, aux multiples aléas et imprévus qu’elles peuvent provoquer, aux changements à venir. Il existe une part importante d’imprévisibilité dans le fonctionnement d’un CER qui demande une forte réac-tivité de l’organisation pour anticiper les situations et de s’y adapter de façon à agir de manière pertinente et co-hérente du point de vue éducatif.

Quel projet éducatif ?Comment proposer une alternative à la prison pour les mineurs délinquants ?Comment faire un travail rééducatif sur mesure, indivi-dualisé, en temps limité, tout en faisant un travail col-lectif ?Comment proposer un cadre de rupture par rapport à un environnement difficile et en même temps anticiper le retour du jeune dans ce même environnement ?Comment tenir l’équilibre entre l’isolement des mineurs dans la société et leur intégration à l’intérieur d’un dis-positif adapté dans une perspective de reconstruction de soi ?Le projet du CER Passage se caractérise par un pro-

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gramme structuré dans lequel chacun a un rôle précis « à jouer » qui nécessite de « faire avec » les jeunes mais aussi de « vivre avec » des émotions en s’inscrivant dans une histoire relationnelle.Le projet éducatif est conçu pour réapprendre la vie, apprendre à vivre ensemble, apprendre des contraintes mais aussi donner la possibilité de réaliser des objectifs, les aider à trouver une place dans une société, un sys-tème (qu’ils rejettent) en acceptant les règles du licite et de l’illicite.

Description du CER « Passage »Le Centre Éducatif Renforcé « Passage » de REALISE ac-cueille des adolescents, filles et garçons, âgés de 14 à 18 ans. Ces jeunes font l’objet d’un placement pénal suite à une condamnation judiciaire.Le CER « Passage » est une structure éducative. Il permet des séjours de rupture par la mise à distance des jeunes avec leur environnement d’origine. Les CER se sont ra-pidement engagés sur les chemins de « la rupture » de l’adolescent avec son milieu : famille, amis, quartiers, territoires auxquels, chacun le sait, ces adolescents sont parfois véritablement attachés et insécurisés dès qu’ils s’en éloignent.

Il est important de nuancer ou de savoir ce que l’on met derrière le mot « rupture ». Ce concept fort renvoi a priori à une cassure définitive, et peut alors apparaître contradictoire avec une démarche éducative où les no-tions de lien et de continuité sont importantes ; la rup-ture avec la famille, les amis, les lieux habituels de vie, le mode de vie peut vite devenir génératrice d’angoisse.Le CER est plus un lieu, une étape de transition, une pa-renthèse où la seule « rupture » recherchée et souhai-tée est celle du mode de fonctionnement délinquant du

jeune. Cette notion doit être pensée comme une prise de distance, une séparation, c’est également un parti pris dans la prise en charge éducative et est donc totale-ment intégrée dans notre projet.Notre longue expérience nous conforte dans l’idée que, le temps, l’espace, les préoccupations habituelles, tout est bouleversé après quelques heures d’avion.Face à ce chamboulement, le jeune, comme tout être humain, sent bien qu’il est « urgent » de retrouver indi-viduellement d’autres repères et de s’organiser collecti-vement pour surmonter les épreuves les plus simples de la vie quotidienne.

Face à des situations nouvelles, méconnues, difficiles, vont naître chez ces jeunes des capacités jusqu’alors in-connues et une nouvelle image d’eux-mêmes à partir du regard du groupe. Ils vont se révéler ; se montrer autres que ce qu’ils ont montrés jusqu’alors. En se découvrant autrement, plus solide, plus confiant, le jeune pourra plus facilement aborder ses fragilités, verbaliser ses an-goisses, commencer à les « analyser ».

Il s’agit alors d’accompagner ce jeune à « digérer » ce vécu très dense, à l’exploiter pour mieux rebondir.La constante du CER Passage réside donc dans le fait qu’il s’agit spécifiquement d’un séjour dit « de rupture » à l’étranger organisé autour de deux sessions distinctes allant pour la première de mars à juillet et la seconde de septembre à janvier.La spécificité du Centre Éducatif Renforcé Passage ré-side notamment dans une prise en charge intensive et contenante par les activités proposées et par la pré-sence éducative soutenue. Les jeunes sont encadrés de manière permanente par des équipes éducatives fran-çaises et marocaines lesquelles composent l’équipe du CER. Grâce à ce partenariat avec des associations et des artisans locaux, le CER peut offrir une alternative éduca-tive à l’incarcération. Ces séjours de rupture se veulent riches en découverte, en dépaysement et en apprentis-sage.

Le placement en Centre Éducatif Renforcé a pour objec-tif principal de travailler sur la rupture et l’éloignement :• Rupture du mode et du rythme de vie habituels du mineur, • Rupture dans son comportement,• Rupture de l’image qu’il a de lui-même et de sa rela-tion aux autres, • Rupture de son histoire.

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Le CER contribue à une remobilisation psychique et so-ciale du jeune, à faire émerger ses capacités souvent inexplorées notamment, par le biais de l’accompagne-ment individuel qui est prodigué.L’action éducative s’appuie sur les points forts, atouts et capacités du jeune afin de lui redonner confiance et créer un nouvel élan. La prise en charge est à la fois col-lective et individualisée. L’effectif réduit de 8 jeunes per-met d’asseoir des modalités différentes d’appartenance et de relation au groupe et créer une dynamique posi-tive favorisant la cohérence du groupe et la vie d’équipe.La dimension collective est très forte, permet plus de partage et crée une proximité éducative, une relation de confiance entre les jeunes eux-mêmes et les profes-sionnels.Le Centre Éducatif Renforcé propose ainsi un cadre structurant et rassurant avec une forte dimension hu-maine et familiale. L’un des objectifs du Centre Éducatif Renforcé est la réinsertion durable du mineur.Au cours du séjour, les professionnels font émerger, avec le jeune un projet de sortie qui s’appuie sur ses ca-pacités, les acquis, les évolutions et ses souhaits.La mise en œuvre de ce projet implique un accompa-gnement continu pendant et après le placement par l’éducateur référent de la Protection Judiciaire de la Jeu-nesse. La sortie du Centre Éducatif Renforcé nécessite donc la mise en œuvre d’une réflexion ainsi qu’une pro-jection approfondie pour adapter au mieux les réponses pouvant être proposées à l’issue d’un tel placement.

Le Centre Éducatif Renforcé « Passage » est implanté pour la totalité de son activité éducative sur le territoire Marocain, à TIZNIT, petite ville berbère située à 100 kms au sud d’Agadir.Le suivi administratif ainsi que le travail avec les familles et le suivi avec les éducateurs de la PJJ est assuré de-puis la France, au siège du CER situé, 80 boulevard Foch LAXOU 54520.

Qui sont les mineurs accueillis ?Bien qu’une majorité de mineurs délinquants, en grande difficulté, bénéficient de prises en charge bien adaptées, la question se pose pour ceux qui, après un parcours chaotique fait d’échecs, d’exclusions à répéti-tions, fréquemment dans le passage à l’acte, auteurs de violences et d’agressions, ne trouvent pas de réponses suffisamment opérantes dans les dispositifs existants.

Ce qui caractérise les adolescents accueillis en CER, c’est la répétition des transgressions, leur progressive mar-ginalisation et errance et le faible impact des mesures

socio-éducatives antérieures (parfois très nombreuses) sur leur comportement.

Le CER accueille prioritairement des mineurs délin-quants au parcours personnel et institutionnel déjà lour-dement chargé (multirécidivistes en grande difficulté ou en voie de marginalisation). Ils présentent des difficultés multiples : familiales, sociales, conduite à risque et sou-vent associées à des problèmes de santé physiques et psychiques importants et/ou de déscolarisation.A ces comportements déviants s’ajoutent souvent une santé très précaire tant au plan somatique que psy-chique, aggravée par des périodes « d’abandon », de délaissement ou d’errance plus ou moins importantes. Généralement en confit avec les institutions (école, for-mation) et leur environnement, ces adolescents ont be-soin d’un cadre très structuré, rassurant, exigeant sans être coercitif.L’admission au Centre Éducatif Renforcé est préparée ; elle repose sur une procédure qui favorise l’adhésion du mineur.

Quels sont les moyens d’action du CER ?

Les ateliers professionnelsLes ateliers sont un support important dans le dispositif du CER. Tous les jeunes fréquentent les ateliers du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 15 h à 18 h : carrosse-rie, cordonnerie, réparation scooters, réparations vélos mobylettes, mécanique automobile, couture, coiffure,

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esthétique, peinture sur bois. Cette activité est obliga-toire.Ces ateliers n’ont pas la vocation d’assurer une forma-tion professionnelle. Ils visent à transmettre un certain nombre de savoir faire et de savoir être utilisables par le jeune dans sa future intégration sociale et profession-nelle. Ils ne valident aucun diplôme, mais chaque maître d’ate-lier remet une attestation de travail à la fin du séjour, attestation qui a toute son importance pour le jeune. Ils servent aussi de support relationnel permettant d’aborder la problématique des jeunes. Le CER n’ac-corde pas aux jeunes d’argent de poche et le travail re-couvre sa valeur dans le sens où il procure de l’argent pour les besoins personnels du jeune. Les éducateurs référents font régulièrement un bilan avec les maîtres d’atelier et une fiche d’évaluation (traduite en arabe) est remplie avec les responsables des ateliers en présence du jeune.Lors de sa présence au Maroc, l’éducateur technique spécialisé évalue avec le jeune et le maître d’atelier les savoir faire mais surtout les savoir être acquis pendant le passage en ateliers et susceptibles d’être transfé-rables en France.

Les chantiers extérieursUne semaine par mois, (du lundi 9 h au vendredi 16 h) le jeune part au chantier. Plusieurs activités sont propo-sées : maraîchage, élevage, tissage, cuisine, maçonne-rie. Le chantier est encadré par un maître de chantier et par deux éducateurs (deux la journée, un la nuit).Le chantier se situe dans une ferme à proximité du lieu où vit une famille ce qui permet aux jeunes de découvrir aussi la culture marocaine. Le chantier est aussi un lieu de quiétude où le jeune au travers des gestes simples fait « le vide ». C’est un temps durant lequel il réfléchit avec des tiers, il rencontre d’autres personnes qui n’ont aucun a priori sur lui et sur son histoire.L’adolescent se trouve confronté à une population qui ouvre sa maison et propose une amitié dénuée de tout intérêt. La portée humaine des chantiers est difficile-ment quantifiable mais ce qui en fait la force c’est toute la richesse qui restera bien ancrée dans l’esprit des jeunes au-delà du chantier et du séjour au CER.

Les activités sportives Elles entrent dans une démarche de discipline et de maîtrise du corps. Elles constituent un puissant moyen d’évacuation des états de tension et de régulation pul-sionnelle en rétablissant un rythme où la détente corpo-relle trouve aussi sa place.

Elles sont obligatoires le soir entre 18 h 30 et 20 h.En hiver, le sport se déroule essentiellement en salle mais des activités organisées comme des randonnées VTT sont programmées en fin de semaine. En été, la proximité de la plage permet d’accéder à des activités de pêche, de baignade et de jeux sur la plage. La muni-cipalité met aussi à notre disposition deux fois par se-maine la piscine et la surveillance du bassin.Les activités sportives se déroulent selon un rythme de deux fois par semaine en alternance avec la réalisation d’un carnet de route.

Les ateliers d’expression

L’écriture Les jeunes en rupture scolaire s’inscrivent dans des dé-marches qui tendent à anesthésier leur processus de pensée. Il nous paraît important d’intervenir dans le ré-tablissement d’un lien positif avec la pensée et la parole avant d’envisager des apprentissages qui pourront être réalisés dans un autre contexte et par d’autres parte-naires. Cependant, nous constatons souvent une grande carence de verbalisation chez les jeunes, sources de malaise et d’angoisse. Dans les moments de tension le jeune ne communique que par l’insulte ou l’agression.Ecrire pour parler et parler pour communiquer c’est ce que propose l’activité écriture, utilisant comme support la constitution d’un carnet de route ou d’un journal.Les niveaux scolaires sont globalement faibles, les jeunes sont éloignés déjà depuis quelques temps des lieux

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d’instruction et il est donc nécessaire de les accompa-gner individuellement dans cette activité. Pour certains qui n’écrivent qu’en phonétique (ou en SMS), cette acti-vité représente une réelle difficulté. Aussi le démarrage de cet atelier n’est pas toujours aisé et il nécessite un fort engagement de la part des professionnels.

Le filmAu départ, la difficulté est de faire accepter la caméra au quotidien. Mais rapidement elle trouve sa place comme un outil pédagogique. Les jeunes sont filmés sur les dif-férents lieux d’activités ou de prise en charge.Une séance de visionnage des extraits est mise en place sur des temps repérés sur le planning. Les jeunes sont toujours là au rendez-vous curieux de se voir à l’image. Nous nous servons également de cet outil comme sup-port au groupe parole avec les familles.

Les débatsUne soirée par mois un débat est organisé. Le sujet est déterminé en équipe et la séance est animée par un membre de l’équipe éducative. L’intervention de per-sonnes extérieures (police, médecins, infirmiers, spor-tifs, pompiers etc..) est aussi sollicitée pour permettre une ouverture sur le fonctionnement des instances ma-rocaines.

Les réunions des jeunesTous les vendredis à 19 h les jeunes se réunissent avec l’équipe éducative. L’idée force est de créer un espace d’expression où la parole de chacun, jeunes et adultes, soit respectée. Ainsi le jeune doit pouvoir s’exprimer sans que sa parole ne soit coupée, pour lui permettre d’affiner ce qu’il ressent, éprouve, pense, sache donner un avis et argumenter.

Les week-ends et semaine découverteIls sont à la fois des temps de repos et de découverte de l’environnement marocain : aller à la rencontre d’une autre culture, se confronter à la réalité de vie du sud du pays. Les adolescents ne sont pas des consommateurs passifs. Ils élaborent avec l’aide des éducateurs le pro-gramme des fins de semaine et de la semaine décou-verte.

La randonnéeDeux jours après l’arrivée au CER au Maroc, les jeunes se préparent pour une randonnée de 3 jours. Elle se fait en deux groupes de 4 jeunes sur un parcours en montagne.La marche est un support qui permet aux uns et aux

autres de faire connaissance ; de par l’effort physique qu’elle implique les éducateurs insufflent aussi la notion de plaisir et de fierté « d’avoir été jusqu’au bout ».La randonnée renseigne sur les possibles alliances, op-positions mais aussi sur les difficultés qu’il faudra appré-hender. Elle est à la fois un moteur et un indicateur du travail à mener selon les jeunes accueillis.Au terme du deuxième jour, les jeunes et l’ensemble de l’équipe éducative et du personnel se réunissent dans la même auberge pour présenter et faire signer à chaque mineur le règlement intérieur.

Le règlement intérieurC’est un outil ordinaire de l’arbitrage collectif. Sa mise en place n’est pas aisée. Pour être compréhensible, il doit être discuté et explicité au départ de chaque ses-sion. Il doit être imposé et sous le contrôle de l’adulte.Il rappelle l’autorité nécessaire à la vie en communauté. Le contenu est basé sur le rythme de vie du jeune et des différents lieux (maison, ateliers, chantier, salle de sport, piscine etc…) dans lesquels les jeunes vont évo-luer. Tout ce qui n’est pas stipulé dans le règlement n’est pas forcément autorisé ou interdit. Lors des réunions des décisions peuvent être prises et des aménagements réalisés. Certaines règles afférentes à la violence, le vol, la consommation de drogue ne sont pas discutables. Pour qu’elles soient compréhensibles, les raisons des in-terdits sont expliquées et ré expliquées à travers le lien fort noué avec les éducateurs. Mais cela ne fonctionne que si la règle a du sens, autrement dit si l’adulte y croit

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et peut la défendre comme l’expression d’une convic-tion, puisque c’est seulement par et dans le lien que la règle se transmet. Au bout de quelques semaines de présence au Maroc, le règlement devient une base, un repère dans le quotidien de chaque jeune.Les actes posés, les comportements inadaptés méritent tous d’être marqués d’un positionnement des adultes qui contribue à la prise de conscience de ces actes et de leurs conséquences, au repérage de lignes à ne pas franchir.

Le suivi médical et psychologiqueLes jeunes bénéficient dès leur arrivée d’un bilan de santé réalisé par un médecin généraliste marocain.Une mise à jour des vaccinations peut être réalisée no-tamment en matière de vaccinations antitétaniques.Des soins dentaires, ophtalmologiques peuvent être également engagés pour certains adolescents.La présence d’un hôpital public à Tiznit permet toutes les interventions d’urgence notamment chirurgicales mais aussi des séances de rééducation (kinésithérapie).Le dossier médical de chaque jeune comporte les au-torisations parentales pour les soins et toutes les pres-criptions médicales. Le travail du psychologue au sein du dispositif du CER s’articule autour de la notion de rupture. Ce professionnel organise trois rencontres avec les jeunes dont deux sur le site au Maroc. Il n’engage pas de suivi psychologique individuel mais favorise par ses interventions auprès des jeunes, de leurs familles et des équipes éducatives, des changements de communi-cation au sein du système familial.

La gestion de la violenceLe fonctionnement d’une institution accueillant des jeunes doit permettre d’éviter la violence dès lors qu’il prend en compte un certain nombre d’éléments.Ceux-ci portent notamment sur la nécessité d’un travail d’équipe et de partenariat, la référence commune dans la définition et les modalités d’application des règles, la responsabilité partagée d’espaces communs les atti-tudes d’entraide, les espaces de paroles et les rituels col-lectifs. L’introduction du droit dans le fonctionnement institutionnel est aussi une donnée fondamentale, rap-pelée par la loi du 2 janvier 2002. Il est important pour chaque membre de l’équipe éducative de changer son regard sur le jeune et de leur redonner une confiance en ses capacités. Il importe que chaque professionnel tra-vaille son rapport intime à la violence par une élévation de son seuil émotionnel et une meilleure analyse des situations à risque.

Les dégagementsC’est un outil de traitement d’une situation de crise (si-tuations de violence, de non-respect de l’autre etc…) où le jeune sort momentané du groupe et du cadre de la maison. Le dégagement qui se déroule dans une « grotte de pêcheur » en bordure de l’océan permet au jeune de disposer d’un espace, de temps, d’un éducateur pour réfléchir à son acte. Ce temps permet au jeune de par-ler de son histoire, de sa famille, de ses problèmes, de son avenir. Cet éloignement est suivi d’un retour à la maison de TIZNIT qui se fait à pied. A son retour, le jeune est à nouveau accueilli par un cadre et les éducateurs de service. Une reprise formelle des évènements se fait avant le retour dans le groupe.

La restitutionIl s’agit d’une rencontre conviviale rassemblant les jeunes, leurs familles, les éducateurs. C’est un temps ritualisé où le film de la session est projeté. Il est le té-moin de « passage » des jeunes. La mémoire visuelle vient renforcer ce qui est dit et écrit de l’expérience. Les jeunes montrent à leurs parents, à l’aide de ces images qu’ils sont arrivés au bout de cette rupture. Cette échange a lieu lors du retour des jeunes en France.

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Les personnelsL’équipe du CER est quelque peu atypique dans sa constitution puisqu’elle composée : de personnels relevant du droit français, salariés de l’association REALISE (10.25 ETP)Chef de service, coordinateur, éducateurs, psychologue, chargé d’insertion professionnel. de salariés de la S.A.R.L.

C’est en 2007, sous l’impulsion forte du président de l’association REALISE, que la S.A.R.L. a été créée.Soutien indispensable à l’équipe de REALISE, la S.A.R.L. dirigée par le coordinateur du CER met à disposition :8 animateurs, 2 maîtresses de maison et 1 secrétaire économe. Ceux-ci, en présence permanente des éduca-teurs de l’association, accompagnent la prise en charge quotidienne des mineurs accueillis.La dimension bi-culturelle du projet se matérialise for-tement par cette mixité éducative de l’équipe. Cela nécessite la prise en compte parfois différente, des re-présentations comme l’éducation, la structure familiale, l’autorité. Ces différentes représentations culturelles contribuent fortement à l’acceptation des différences, des savoir-faire, savoir-être et sont source de richesse de la prise en charge au CER Passage. n

Florise MERCIER et Delphine CHEVALIER

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LES METIERS DU CER / Animatrice socio-éducativeTémoignage de Valérie BONHOMME (à gauche)en compagnie de Delphine STREIT-CHEVALIER,

Chef de Service Educatif au CER

On pourrait penser, là-bas, que la prise en charge au CER Maroc commencerait comme une chanson bien connue « il y a le ciel, le soleil et la mer… », mais il y en a d’autres aussi comme « Face à la mer…, face contre terre… ».Le travail éducatif dans le cadre d’un projet spécifique, l’éloignement de la France, est une prise en charge diffé-rente font que les adolescents ainsi que les adultes ont à vivre la même chose, « La Rupture ».C’est peut être ça que les jeunes ressentent…C’est peut être ça que les adultes ressentent…La culture, l’environnement inconnu, les us et coutumes, le temps, l’éloignement, la vie au quotidien vingt quatre heures sur vingt quatre créent une alchimie qui désta-bilise dans un premier temps et qui demande aux ado-lescents un temps d’adaptation, une remise en cause de leurs habitudes de vie, de penser. Certains vont essayer de s’acclimater en formant un groupe solide pour pouvoir supporter cette rupture « on est seuls, faisons bloc ! », d’autres vont se rap-procher des personnes ressources extérieures au CER comme les maîtres et maîtresses d’atelier avec qui ils

passent trente heures par semaine.Relation qui ne ressemble à aucune autre car ils sont considérés par ces derniers comme des jeunes comme tous les autres avec lesquels ils doivent apporter leurs attention, la passion de leur métier mais surtout la cha-leur humaine qui les caractérisent.Toute cette phase d’adaptation nous permet de poser les bases d’un cadre strict tout en travaillant sur une ap-proche « de vivre avec et faire avec ».Lorsqu’un jeune pose un acte et se voit sanctionner par un dégagement dans une grotte accompagné par un éducateur, le jeune verbalise souvent « vous êtes sanc-tionnés aussi !».L’impact de cette méthode provoque chez les adoles-cents un « lâcher prise » et une introspection très forte. Avec le temps et l’expérience nous nous rendons compte que ce travail de rupture et le fruit de ce tra-vail s’opèrent chez la majorité des adolescents. Seuls, parfois, des jeunes avec des pathologies plus lourdes et des traitements psychotropes posent de réels pro-blèmes de prise en charge. Nous sommes dépourvus des personnes ressources médicales, psychiatriques ce qui pose question sur leur admission au CER Maroc.Nous, équipe encadrante, accompagnante, devons aus-si nous adapter à tous ces paramètres, toutes ces varia-tions qui font que dans un premier temps notre mission s’avère très prenante, où la disponibilité de l’équipe et la solidarité doivent être sans faille ! Je vous rassure l’idéalisme voulu et recherché n’est pas toujours présent et parfois nous sommes « seuls face à la mer, face contre terre… », mais très souvent nous pensons que pour travailler avec ces adolescents loin de chez nous, il vaut peut-être mieux qu’il y ait « le ciel ; le soleil et la mer… ». n

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Le CER Passage est constitué de professionnels qui forment une même équipe. Certains sont embau-chés par l’association, d’autres par une SARL maro-caine composée majoritairement d’éducateurs maro-cains. L’un d’entre d’eux a accepté d’être interviewé

Entretien avec Miloud El Foudani

LFR : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre travail ? « Nous sommes tous différents de par notre histoire et avons tous une personnalité bien marquée ! J’observe que nous disons tous les mêmes règles avec conviction mais d’une façon différente. Les éducateurs sont tous attentifs, concentrés et méthodiques devant les pro-blèmes des jeunes accueillis, c’est dans la clarté que l’on avance. Ce qu’on enseigne aux jeunes avec des moyens rudimentaires peut leur faire comprendre qu’il est pos-sible de se construire à partir de rien ou presque. Pour la plupart d’entre nous, le français est un peu rudimentaire mais cela ne constitue pas un handicap majeur pour le dialogue. Nous animons les activités (randonnée, sport, chantier, week-ends…) avec passion ce qui permet de sceller des liens indéfectibles ».

Et au quotidien, cela se traduit comment ? « En tant qu’éducateur, on fournit un étayage solide, symbolisé par une phrase redondante : « on te lâchera pas » mais on rajoute une condition celle qu’il faut « que tu te bouges». C’est un peu une forme de contrat. On propose de l’aide au jeune mais en échange, il se doit d’être le moteur de son changement.

Qu’est-ce qui vous surprend chez les jeunes qui vous sont confiés et qui séjournent quelques mois à Tiznit ? « J’ai remarqué que les jeunes éprouvent un grand res-pect aux maîtres d’atelier qui les accueillent et aussi à Monsieur MOULAY (le maraîcher). Il a beaucoup d’expé-rience et de connaissance, et les jeunes sont admiratifs de sa patience, de sa disponibilité et de sa capacité à travailler. Chez lui, les mineurs participent à la construc-tion d’un mur en pisé et font quelques travaux d’agricul-ture (jardinage, labourage, etc.). »  Quelle est, dans le projet, l’activité qui vous parait es-sentielle ? « Lorsqu’un jeune est en situation conflictuelle, un dis-positif est prévu depuis plusieurs années. Le mineur quitte les locaux de Tiznit, et un éducateur l’accom-pagne dans une grotte troglodyte située face à l’océan atlantique. C’est un endroit très particulier qui prête à la réflexion ! On y passe quelques heures ou quelques jours ! Seuls quelques pêcheurs nous croisent au quoti-dien. Les livres et les cahiers sont donc plus facilement acceptables par les jeunes. Chacun d’entre eux consigne des remarques qui montrent le recul que procure la situation. Au quotidien, on fait les tâches ménagères ensemble, on confectionne également les repas, mais surtout ils parlent de leur problèmes, de leur famille, de chez eux et de leur avenir. En définitive, le dégagement est un moment privilégié et essentiel du projet. »

Et en conclusion, que voulez-vous ajouter ? « Nous, éducateurs, et les enfants accueillis, parlons souvent un langage commun. Nous avons eu des ex-périences de vie un peu semblables, ce qui permet l’échange. C’est sur la reconnaissance de ces dernières que pourra se bâtir un lien intégrant les différences. Cela permettra au jeune de changer de posture en ac-ceptant, (par référence à l’adulte), de devenir un peu différent que ce qu’il était ».n

LES METIERS DU CER / Educateur

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LES METIERS DU CER / Psychologue

Entretien avec Nejem BOUDOUDA

LFR : Comment s’articule l’accompagnement psycholo-gique dans la prise en charge du mineur au CER ? L’accompagnement psychologique proposé au CER s’ef-fectue par la prise en compte globale de l’adolescent, dans sa dimension autant psychique que somatique, culturelle et sociale.L’idée de « rupture » proposée comme principe même du travail de prise en charge au sein du CER est essen-tielle, car elle amène à considérer que cette condition est davantage située sur des lignes de crises. Il s’agit dans la perception du jeune adolescent d’une sépara-tion, d’une perte, qui est signifiée par le sens spontané de la notion de rupture comme mode éducatif. La prise en charge vise ainsi à prendre en compte les différents actes transgressifs. Sans négliger l’altérité de leurs re-pères identificatoires, des identités partagées, aux al-liances psychiques, narcissiques et défensives. L’intervention du psychologue arrive de la sorte sur plu-

sieurs temps clés qui se déroulent soit en France, soit sur le site au Maroc. La préparation au départ et l’or-ganisation du dispositif de prise en charge, permet de reprendre la perception des jeunes du nouvel espace « contraignant » et de la culture « inconnue ». Un entre deux où se jouent les avatars du social, du mental et du psychologique qui se tissent ensemble.L’accompagnement individuel proposé consiste ainsi à assurer la relance du processus de subjectivation par la parole entravée par le processus de la crise de l’ado-lescence ou les différents traumas infantiles…. Tout en visant à apporter des réponses à la souffrance de la rup-ture, mêlée à la nostalgie, la culpabilité et les angoisses liées à la perte des repères. Afin d’assurer la continuité du travail mené par l’équipe éducative au Maroc, un groupe parole est organisé en France en présence des parents et des éducateurs PJJ. Ce groupe de parole favorise la mise en sens des éven-tuelles projections des parents et le décodage de la réa-lité psychique et familiale. Il est nécessaire de rappeler que le centre éducatif ren-forcé a une particularité interculturelle d’être entre ici et là bas, ce qui soutient le processus de transitionnalité « la rupture dans la continuité ». Avec l’intérêt d’ap-porter aux jeunes une meilleure estime de soi, des ré-ponses sur soi et de l’espace collectif et intime, favorisés par l’élaboration d’un projet personnel et la projection d’éventuels suivis spécifiques.n

LES METIERS DU CER / Coordinateur du CER

Entretien avec Mohamed BARRADACoordinateur du centre éducatif renforcé

Passage

LFR : Mohamed BARRADA, vous avez participé à la création du CER. Pouvez-vous nous dire comment vous avez été associé à ce projet ? Pour témoigner de la création du Centre Educa-tif Renforcé de REALISE, je souhaite me situer par rapport à ma pratique d’éducateur, métier que j’ai commencé à exercer fin 1998. L’association REALISE souhaitait à l’époque écrire et mettre en œuvre un projet de rupture avec les adolescents. L’associa-tion REALISE m’a contacté pour participer à la pré-paration d’un séjour de rupture au Maroc pour des jeunes adolescents en grande difficulté d’intégration sociale. Je me suis alors engagé dans ce projet fort de quelques expériences dans le domaine social !

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Ayant quitté le Maroc à la fin des années 1980 pour re-joindre la France et l’Université, j’ai vécu à PARIS dans des quartiers « difficiles » et j’ai pu me rendre compte que la délinquance des mineurs n’était pas un vain mot. Beaucoup de jeunes adolescents, laissés pour compte, vivaient la nuit et dormaient la journée. J’ai aussi été surpris de la façon avec laquelle ils valorisent leur ap-partenance culturelle, alors qu’ils ne connaissent que des bribes de la culture de leurs parents. C’est à partir de ces observations que j’ai essayé de com-prendre pourquoi ces jeunes passent l’essentiel de leur temps dans les entrées de leur bâtiment. Ils occupent le même espace résidentiel, parce qu’ils ont la même appartenance ethnique, parce qu’ils ont le même âge, parce qu’ils rencontrent les mêmes contraintes sociales. Que faire pour les aider ? C’est, entre autres, pour ces raisons que je me suis investi dans le métier d’éduca-teur.

Pourquoi le Maroc ? L’idée de partir ailleurs, découvrir en l’occurrence le Maroc, nous paraissait être une idée intéressante à dé-velopper avec les jeunes. Il s’agissait de faire de cette rupture, dans un milieu différent de celui où ils sont nés et vivent, un échange, un acte de réconciliation avec soi-même et avec la société, à travers la multiplication de mises en situation tels le respect d’autrui, la gestion et réalisation de tâches quotidiennes, l’apprentissage de la vie en groupe, le travail au quotidien. Connaissant bien le Maroc (j’en viens), et avec l’aide d’autres collègues marocains et français, nous avons pensé que ce pays pouvait nous accueillir pour mettre en œuvre ce projet innovant. L’association nous a soutenus.

Et c’est ainsi qu’a débuté le premier séjour ? Après un temps de préparation en France à NANCY, je suis parti avec le groupe qui était constitué de trois édu-cateurs et six jeunes (trois filles et trois garçons). Nous avons commencé par travailler avec eux l’idée « qu’ils sont ensemble parce qu’ils sont identiques » puis l’idée « qu’ils sont ensemble mais porteurs de différence » et qu’il était possible de valoriser les compétences indivi-duelles. Après avoir vécu avec eux maintes situations conflictuelles, le voyage en groupe a permis à ces jeunes de faire face au nouveau et à l’inattendu. Ils n’avaient finalement pas d’autres choix que de se raccrocher aux adultes et leur faire confiance. C’était une aventure pour les jeunes et aussi pour nous les adultes.Pendant ce premier voyage j’ai pu comprendre le sens que le séjour prend pour les jeunes, entre contrainte, illusion et rite de passage. J’ai aussi essayé de com-prendre la nature des liens que les jeunes tissent entre eux et avec nous les adultes qui les accompagnent. Qu’est ce qui est déposé dans ces liens? A quelles oc-casions se nouent-ils ? Comment ces jeunes entrent ils en contact avec les adultes ? Comment les adultes les approchent-ils ?

Et l’arrivée la première fois au Maroc ? Au bout d’un mois (arrêts dans les Alpes, puis en Es-pagne), l’arrivée au Maroc a été un véritable électro-choc pour les jeunes. La fatigue commençait à se faire sentir, le respect des règles de vie était contraignant, la tension aux frontières : une jeune fille, d’origine maro-caine - qui n’avait qu’une carte d’identité se voit refuser l’entrée sur le territoire marocain - s’effondre en pleurs et verbalise : « je ne comprends plus…même mon pays d’origine me refuse ». Un autre jeune, en visitant un souk traditionnel rural, se rapproche de moi et pris de peur me demande de quitter ce lieu. Cette illusion du Maroc, du bled, s’effondre : la découverte du pays par les jeunes pour la première fois est un choc. Après l’installation dans la ville d’Essaouira, il a fallu construire un cadre de travail pour nos jeunes déjà fati-gués par le voyage. La réflexion est alors axée sur la mise en place d’activités. Le travail du bois de thuya dans la ville d’Essaouira est l’une des activités principales de la population. L’idée des ateliers est alors née ! Cette aventure qui a duré sept mois nous a permis de tracer les grandes lignes du projet Passage puisque il a permis d’évaluer les effets positifs du séjour au Maroc, d’analyser le deuil que chacun (adolescent et éduca-teur) aura à faire d’une expérience chargée d’émotions.Ce voyage nous a permis de questionner la notion du déplacement pour se démarquer de la notion du place-

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ment … se déplacer c’est changer de place, de lieu, c’est aussi pour le jeune adolescent aller du familier à l’étran-ger, de la famille au monde extérieur, de la dépendance infantile à l’autonomie, un certain rite de passage. Au retour en France, nous avons constaté les changements de comportements chez ces adolescents. Pour combien de temps ? Nous ne le savons mais nous étions sûrs que le séjour resterait gravé dans leur mémoire.

Pourquoi Tiznit maintenant?Nous avons débuté à Essaouira mais depuis nous sommes descendus plus au Sud ! Peut-être pour ac-centuer la notion de rupture ! C’est une ville à taille hu-maine, une certaine qualité de vie, un climat sec. C’est une ville bien située, elle est à 90km de l’aéroport d’Aga-dir, à 15km de l’océan atlantique et à une trentaine de Kilomètres de la plus vieille montagne du Maroc, l’An-ti-Atlas. C’est une ville traditionnelle où le lien social est fort.

Quels sont les piliers aujourd’hui du projet ? L’installation dans cette petite ville nous a permis d’affi-ner le projet éducatif et pédagogique. Il a fallu des an-nées pour que le dispositif prenne forme avec la mise en place d’une plateforme d’activité (les ateliers, le chan-tier ou ferme pédagogique et les dégagements).

L’équipe éducative mixte (française et marocaine) com-posée de professionnels amenés à travailler ensemble malgré la différence culturelle et professionnelle est une véritable richesse. Le cadre éducatif s’est consolidé, s’est adapté et a évolué d’année en année. Nous avons aujourd’hui un projet pédagogique sérieux et la prise en charge des adolescents au quotidien est organisée, structurée. Suite au dernier audit de la DTPJJ en 2012, nous avons décidé aussi de mettre en place un partenariat scolaire avec deux écoles privées de Tiznit. Vous voyez, le projet évolue chaque année !

Et aujourd’hui après plus de dix ans de fonctionne-ment, quel est votre regard sur cette expérience ? Pour l’adolescent(e), le Maroc est un pays lointain. Si le séjour au CER prend, pour partie, la forme d’un rite de passage, la distance kilométrique est importante pour renforcer l’idée d’un autre monde, d’autres façons de voir les choses. Le jeune se rend compte qu’il n’y a pas une seule façon de voir les choses, de s’habiller, de manger, de penser. Certaines caractéristiques du lien social au Maroc ont des effets de traitement : sourire, marques d’affection et gentillesses spontanées, plaisir à

faire plaisir, absence d’agressivité «de base»…Par ailleurs, un des traits caractéristiques des jeunes est le fait de vivre dans le dû, pas dans l’échange. La culture de l’assistance qui se développe dans les pays dévelop-pés et la relative richesse des institutions de l’éducation spécialisée produisent l’idée que l’on peut exiger de posséder des objets « de marque ». Il y a alors «dû» sans contrepartie. Vivre au Maroc c’est être confronté à un pays pauvre où, à l’inverse, presque rien n’est «dû». Les jeunes du CER y deviennent très sensibles, eux qui sont l’objet d’envie de la part des marocains, alors qu’ils avaient coutume de vivre dans des institutions fran-çaises où ils pensaient ne jamais recevoir assez. On doit veiller à ce que l’expérience au Maroc ne soit pas considérée par les jeunes accueillis comme un es-pace d’illusion, une sorte de fiction bienheureuse qui serait hors du temps, un moment d’éternité, un piège. Eviter ce piège suppose l’existence d’un ailleurs : fa-mille, services éducatifs ou sociaux, Justice des mineurs. Il suppose aussi l’existence d’un avenir qu’il faut aussi entendre comme un retour dans une vie qui sera très éloignée d’un conte de fée. n

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Les 30 ans de REALISE et l’Assemblée Générale 2013

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L’Assemblée Générale annuelle de l’association REALISE s’est tenue le jeudi 30 mai dernier au Domaine de l’Asnée à VILLERS Lès NANCY en présence de M. Jean Claude PISSENEM Vice-Président du Conseil Gé-néral de Meurthe & Moselle et de M. Benoit BERTHELEMY, Directeur Territorial de La Protection Judiciaire de la Jeunesse Lorraine Sud et de nombreux autres invités. Cette année revêtait un caractère excep-tionnel puisqu’il s’agissait de commémorer le 30ième anniversaire du changement de nom de l’association. Le Président Patrick CAISSIAL a rendu un hommage appuyé à Mme WEISBECKER, fondatrice de la Communauté d’Han sur Seille en 1947 qui en a assuré la direction pen-dant dix ans.

La journée a débuté par deux conférences l’une sur l’histoire de la prise en charge des mineurs aux 19ième et 20ième siècle, la deu-xième sur l’agir associatif. La matinée s’est terminée par l’intervention conjointe de MM. Benoit BERTHELEMY, DTPJJ Lorraine Sud et Jean-Paul BISCHWILLER, Directeur Enfance Famille du Conseil Général de Meur-the et Moselle.

L’après-midi, le Président CAISSIAL dans son rapport moral a mis en avant les valeurs de l’association. Nicole CHARPENTIER BAJIC, Direc-

trice Générale de REALISE, a ensuite détaillé le rapport d’activité 2012 de la Direction Générale et des établissements et services. Un point particulier a été porté aux nouvelles missions créées et conduites par les services d’action éduca-tion à domicile (SHERPA, SAEMO, DEFI) ainsi que par la prise en charge des mineurs isolés étrangers en hébergement. Laurent JUPILLE, Directeur Administratif et Financier a présenté le rapport financier. Les trois rapports ont été approu-vés à l’unanimité.

L’Assemblée Générale 2013 a été l’occasion de mettre à l’honneur deux administrateurs engagés de notre association. M. AMADIEU, Président, puis Vice-Président Délégué de REALISE depuis plus de 30 ans ; M. JOUBERT, depuis vingt ans.

M. CAISSIAL, au nom du Conseil d’Administration, a retracé tout ce qu’ils ont apporté à l’association et combien leurs propos et avis éclairés ont contribué à l’animation de la vie associative.

Patrick CAISSIAL, Président de REALISE et Chaynesse KHIROUNI, Députée de Meurthe-et-Moselle Monsieur JOUBERT Monsieur AMADIEU

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Une exposition riche

Jean-Jacques YVORELHistorien et conférencier

Conférencier de Joseph HAERINGERSociologue et conférencier

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Jean-Claude PISSENEM, Vice-Président Délégué à l’Enfance et à la FamilleBenoît BERTHELEMY, Directeur Territorial de la PJJ et Jean-Paul BISCHWILLER, Directeur Enfance Famille du CG54

Laurent JUPILLE, Directeur Administratif et Financier, Nicole CHARPENTIER-BAJIC, Directrice Générale et Patrick CAISSIAL, Président de REALISE

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LES MEDAILLES DU TRAVAIL - 2013

La remise des médailles du travail est toujours un moment important dans une entreprise. (photos ci-dessous)

C’est au Domaine de l’Asnée, à la suite de l’Assemblée Générale, que 13 salariés ont reçu, de la main des administra-teurs, la médaille bien méritée. Ce fut aussi l’occasion de mettre à l’honneur, sous les applaudissements, les retraités de l’année. n

Christine KUNTZ

Florise MERCIER

Maria AGUIAR

Dominique MAJ

Nicolina MORGANO

Céline BAKANGADIO

Orthodoxie SALOMON

Thierry CELKA

Claude GARNIER

Morgane WEBER

Alain PEIGNIER

Patrick HAXAIRE Michel PINET

35 ans

25 ans

15 ans Ont aussi reçu une médaille de travail :

25 ansFrançoise MUGUETGérard VALDENAIRE

15 ansFanny GUILLAUMENathalie MUNIER

Christelle RITZPatrick REZER

Retraités 2013 - 2014

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NOUS LEURS SOUHAITONS LA BIENVENUE !

Notre association continue de croître et les équipes de s’étoffer. Nous souhaitons donc une chaleureuse bienvenue aux nouveaux arrivants en CDI. n

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Nouvelles brèvesESPACE FAMILLE

Par arrêté du 12 août 2013, le Préfet de Meurthe et Moselle a agréé « Es-pace Famille REALISE » comme espace de rencontres destiné au maintien des liens entre un enfant et ses parents ou un tiers. Espace Famille est maintenant inscrit sur la liste des espaces de rencontres pouvant être dé-signés par une autorité judiciaire. Pour mémoire, cette demande d’agré-ment fait suite à la parution du décret n° 2012-1153 du 15 octobre 2012.

Lors du dernier Conseil d’Administration de l’association le 24 octobre dernier, les rapports d’évaluation interne de la M.E.C.S. Enfants et du Service de Placement Fa-milial ont été présentés aux administrateurs. Les administrateurs ont tenu à féliciter toutes les équipes de professionnels qui ont su s’engager dans cet exercice, nouveau pour le secteur social et médico-social. Avec ces deux évaluations internes, chaque établissement et service de REALISE relevant de la loi 2002.2. a donc produit une auto évaluation. Pour mémoire, l’ITEP et le SESSAD L’ESCALE de Jarville sont actuellement

dans leur deuxième évaluation interne. En 2014, et conformément aux textes réglementaires, 4 structures devront réaliser une évaluation externe : la Maison d’Enfants du PFS, le SPFS, le SAEMO et le SESSAD.

EVALUATION INTERNE

PRÉSENTATION DE L’ASSOCIATION, DES ÉTABLISSEMENTS ET DES SERVICES

A l’occasion des 30 ans de REALISE, le bureau de l’association a souhaité que cet anniversaire coïncide avec la diffusion de nouvelles brochures de présentation de l’association et de ses établissements et services. Elles ont vocation à être communiquées aussi bien en interne (salariés de l’association) qu’en externe (partenaires institutionnels, partenaires réseaux, associations concourant à la protection de l’enfance, etc…). Pour rappel, ce document ne remplace pas le livret d’accueil obligatoirement remis par chaque établissement et service aux mineurs accueillis ou accompagnés et aux titulaires de l’autorité parentale.

Les Feuillets de REALISE : revue semestrielle éditée par l’Association REALISE, 4 boulevard su Maréchal Lyautey, 54600 Villers Les Nancy / Tél : 03.83.41.50.72 / www.realise.asso.fr - email : [email protected] de la publication : Patrick Caissial - Rédacteur : Jacques Le PetitOnt collaboré à ce numéro : Delphine Chevalier - Florise Mercier - Valérie Bonhomme - Miloud El Foudani - Mohamed Barra-da - Nedjem Boudouda - Nicole Charpentier-Bajic - Vincent François...et tous ceux qui apparaissent sur les photos et que nous remercions.Conception graphique : Claire Mathis - Impression : SPEI Pulnoy (54)Dépot légal : Décembre 2013 - n° ISSN : 2265-7673