Embed Size (px)
Citation preview
Page 1 sur 12
[Hypogée] www.aime-free.com 17/01/2012
Les filières du pillage des tombes royales... (4) en Egypte ancienne !
En 900 avant J.-C., la vallée des rois tomba dans l'oubli... Dès lors, plus rien n'arrêta les profanateurs. Les habitants du village de Gourna, qui entoure cette vallée, se disent être aujourd'hui les gardiens des tombes. Mais ce ne fut pas toujours le cas ! Les prêtres du Nouvel Empire étaient obligés de transférer les momies dans des caveaux collectifs afin de les protéger des pilleurs. Voici donc des systèmes qui devaient, entre autre, protéger la chambre du défunt, à savoir : • Des passages obstrués… • Des puits… • Des culs de sac... •... Ils furent en effet imaginés pour désorienter les voleurs qui depuis toujours ont cherché à pénétrer dans les tombes des pharaons pour voler leurs trésors.
GNU Free Documentation License,
© LeonardoG © derivative work: Malyszkz
Page 2 sur 12
[Hypogée] www.aime-free.com 17/01/2012
En bleu ---> la chapelle funéraire avec sur le mur du fond la porte postiche. En rouge ---> le puits qui part du sommet du mastaba et s'enfonce sous terre. En vert ---> le caveau et son sarcophage. En gris ---> les remblais qui occupaient en fait une grande partie du mastaba ! Le puits au niveau des mastabas, notamment, devait permettre de descendre le sarcophage dans le tombeau. Il était ensuite comblé, après les funérailles ! Selon Belzoni ceci fut fait afin d’éviter le pillage de la tombe. Mais, pas seulement, puisqu'il devait également servit à absorber un torrent éventuel d'eau… L’antithèse à cela fut apportée par Madame Christiane Desroches-Noblecourt qui considérait que ce fut le milieu aquatique du début du monde. Le puits devait alors matérialiser le lieu où pharaon défunt prenait un nouveau départ vers la vie, à la fois : - Caverne de Sokaris, - Tombeau d'Osiris, - Intériorité profonde de la matrice où, environné d'eau, l'enfant s'apprêtait à naître...
Complexe funéraire de Djéser. Galeries et puits découverts par Bruno Deslandes !
Page 3 sur 12
[Hypogée] www.aime-free.com 17/01/2012
Abou Roash.
Pyramide de Djedefrê. Puits creusé dans la face nord de la pyramide.
Saqqara : l’ensemble funéraire de Djoser.
Le puits d’accès au tombeau Sud. © Lien
C'est un puits de 28 mètres de profondeur : prenant naissance au pied du mur des cobras et donnant accès au tombeau sud de Djeser. Préambule... Un petit rappel de ce que nous avons déjà traité sur ce sujet... Si cela vous est nécessaire : Pour en savoir davantage sur ce phénomène de pillage antique, mais pas toujours aussi ancien... Je vous convie donc à suivre les liens (en jaune) : ceux-ci correspondent à des articles édités précédemment ! Qu'avons nous donc découvert, sur ce sujet, dans les précédents articles ? − Sous le règne de Ramsès XI... • Il n'arrivait plus à s’opposer à la crise dans laquelle était alors plongée l’Egypte,
Page 4 sur 12
[Hypogée] www.aime-free.com 17/01/2012
• L’Egypte, alors en crise, dut en outre abandonner sa domination sur la Nubie, et se passer de
son or...
− Le Grand procès, les Pilleurs de Tombes !
• Mais voilà, le XIXe siècle n'en fût pas démunies, de pillages...
• A l'époque pharaonique, le vol de sépulture était bien un crime contre l'état.
− Un crime sacrilège...
• Le Papyrus Abbott nous révéla ainsi une petite histoire,
• Crimes provoquant davantage que la perte de trésors inestimables... Ils empêchaient ainsi le
défunt d'accomplir son voyage dans l'au-delà !
Sceau de protection.
Bien plus symbolique qu'efficace. Au niveau d'un coffre dans la tombe de Toutankhamon !
En Egypte, le pillage des tombes royales, ou non d'ailleurs, avait bien commencé dès l’Antiquité ! Les architectes des sépultures royales ont eue beau multiplier : - Les obstacles, - Les corridors en cul-de-sac, - Les labyrinthes, - Les couloirs menant nulle part, ils ne sont pas parvenus à décourager les membres d'une corporation particulièrement tenace et ingénieuse, mais qui fut l'un des fléaux de l'Egypte ancienne : les pilleurs de sépultures. A cela il existe probablement des explications logiques ! L'une d'elles pourrait être que, dans certaines occasions, constructeurs et cambrioleurs ne firent qu'un ! De fait, ces opérations :
Page 5 sur 12
[Hypogée] www.aime-free.com 17/01/2012
- D'effractions, - Et d'explorations des lieux se trouvèrent singulièrement simplifiées ! L 'Histoire se répète, combien de fois ne l'avons nous pas entendu ? Il semble par conséquence que le pillage des sépultures ait toujours existé ! Particulièrement le pillages des tombes royales en raison des richesses considérables qu'elles devaient renfermer ! Saccagés... Pillés... Les fantasmagoriques trésors entreposés dans les hypogées des maîtres de Kemet, le furent ! Trésors perdus... Mémoires, souvenances collectives... définitivement disparues ! Mais de quoi s'agit-il ? Qu'est ce que cela pouvait-il bien représenter en vérité ? Alors souvenez-vous... Qu'elle émotion l'Humanité ne vécut-elle pas ? Les fantastiques trésors retrouvés pratiquement intacts dans la tombe de Toutankhamon présagent de la splendeur des objets que devaient contenir les autres tombes royales.
Howard Carter (1 874 - 1 939) devant la momie de Toutankhamon, en 1922.
Page 6 sur 12
[Hypogée] www.aime-free.com 17/01/2012
The first view of the Antechamber.
Page 7 sur 12
[Hypogée] www.aime-free.com 17/01/2012
Carter avait découvert la tombe de ce petit enfant-pharaon ! Ce dernier est bien grand dans notre mémoire ! Probablement grâce à Carter... Nonobstant, si petit dans cette Histoire pharaonique : petit du fait de sa courte vie... Mais tout de même pharaon ! Imaginez plutôt... De quelle ampleur aurait été cette trouvaille ? Si au lieu de cela, cette découverte fût : - Celle du Grand Ramsès II ? - De Touthmosis III, le pharaon guerrier ? - De Koufou ? Restant d'ailleurs à découvrir... normalement ! -...
Docteur en Egyptologie : Pierre Grandet.
Il enseigne l’égyptien hiéroglyphique et la civilisation pharaonique à l’Institut Khéops à Paris. Les trésors renfermés dans les sépultures royales ont suscité la convoitise de véritables "gangs" spécialisés dans le pillage. Ces amateurs de trésors funéraires furent recrutés à tous les niveaux de l'échelle sociale : - Paysans, - Artisans...
Page 8 sur 12
[Hypogée] www.aime-free.com 17/01/2012
- Tailleurs de pierres, pour creuser un passage, - Fonctionnaires pour indiquer les lieux de sépulture, - Et même dans les personnels des temples, - Des spécialistes en métaux afin de fondre le butin, - Mais également des bateliers pour traverser le Nil. - ... I l semblerait, effectivement, que dès le début de la première décadence à savoir, dans l'Ancien Empire, les pilleurs profitèrent de l'affaiblissement du pouvoir central afin de littéralement violer les sépultures ! Vous l'aurez compris, leur richesse attisait bien des convoitises : l'or facile ! Mais peut-on vraiment les blâmer, du moins ceux d'entre eux qui mouraient de faim... d'aller à la facilité ? "Pratiquement" aucune pyramide d'Égypte n'est restée intacte : trop visible probablement !
Les filières du pillage... Ce fut certainement pendant les époques troublées que les mises à sac des sépultures ont atteint leur plus haut niveau ! Néanmoins, il semblerait bien que cette période dite des Ramessides ait plus particulièrement inspiré les amateurs de trésors funéraires. Mais c'est bien dès le règne de Méremptah, successeur de Ramsès II et prédécesseur d'Amenmès que les choses semblent avoir pris beaucoup d'importance ! Quant à Séthi II, il avait à peine commencé son grand voyage dans l'au-delà que les portes récemment scellées de sa dernière demeure étaient déjà forcées. La sépulture fut donc profanée et débarrassée de ses plus beaux ornements. Mais c'est incontestablement à partir du règne de Ramsès IX, sous le Nouvel Empire, à la fin de la 20e dynastie, que le phénomène avait atteint son paroxysme et pris des proportions préoccupantes. Au point que Ramsès IX dut ordonner une enquête rondement menée, celle-ci révéla des complicités inattendues. Car, contrairement à ce qu'on aurait trop facilement tendance à croire, les vols n'étaient pas toujours le fait de malfaiteurs ou de pauvres gens que l'indigence aurait poussés à se spécialiser dans le fructueux trafic des biens destinés à accompagner les morts dans l’au-delà. Les coupables étaient multiples et d'origines diverses ! On les rencontrait dans toute les couches de la société, y compris jusque dans le personnel des temples de Thèbes...
Page 9 sur 12
[Hypogée] www.aime-free.com 17/01/2012
S'ils n'étaient pas directement impliqués, certains membres du clergé ne s'en trouvaient pas moins complices ! Ils n'ignoraient rien, en effet, des activités illicites. Mais préféraient fermer les yeux, soit : - Par lâcheté, - Par profil, -... Des fonctionnaires... Des gardiens de sépultures... Des officiers... Des scribes... Tous ceux-là furent également impliqués à des degrés fort divers ! La corruption sévissait et des complicités s'achetaient jusqu'à des niveaux très haut placés de la hiérarchie sociale...
Dès la fin de la XXe dynastie... Certains textes décrivaient les pillages des tombes royales de la Vallée des Rois ! Voici donc un témoignage traduit de Michel Guay (Site de "l'Université du Québec à Montréal") concernant un voleur, Amen-p-noufer, qui participa au pillage sous le règne de Ramsès IX :
" Il dit :
"J'étais employé, travaillant sous l'autorité de Ramsès-nakhte, grand prêtre d'Amon-Rê, le roi des dieux, avec d'autres maçons qui étaient avec moi, et
j'ai pris l'habitude de voler les tombes en compagnie du maçon Hapy-wèr, le fils de Méneptah (...).
Maintenant, au début de l'an 13 de Pharaon, notre maître, il y a de ça quatre ans, je me joins au
charpentier Sétekh-nakhte, le fils de Pen-anoukè,
ainsi qu'avec le décorateur Hapy-ou de la Maison d'Amon, avec le laboureur Aménemhab,
avec le charpentier Ir-en-amon,
avec le verseur d'eau Ka-em-wase,
avec l'homme du bateau du maire de Thèbes A-hay (...). En tout, 8 hommes.(...)
Page 10 sur 12
[Hypogée] www.aime-free.com 17/01/2012
Nous sommes partis voler les tombes, selon nos habitudes, et nous avons trouvé la pyramide du roi Sékhem-rê-shèd-tawi (...).
Nous avons pris nos outils de cuivre et nous avons forcé notre chemin dans la pyramide de ce roi, dans la partie la plus interne.
Nous avons trouvé les chambres funéraires.
Nous avons pris des chandelles allumées dans nos mains, puis nous sommes descendus.
Nous sommes passés à travers les débris que nous avons trouvés à l'entrée et
nous avons trouvé ce dieu, étendu au fond du sarcophage.
Et nous avons trouvé le sarcophage de la reine Noub-khaas, placé à côté de lui (...).
Nous avons ramassé l'or que nous avons trouvé sur la noble momie de ce dieu, avec ses amulettes et bijoux qui étaient à son cou (...).
Nous avons ramassé tout ce que nous avons trouvé sur elle, de la même
façon, et nous avons mis le feu à leurs sarcophages.
Nous avons pris les meubles que nous avons trouvés avec eux, consistant en objets en or, argent et bronze, puis nous les avons partagés entre nous. " "
A suivre...
Désinences... prochainement sur le même sujet à savoir sur les pilleurs de tombes... - Voleurs ou agitateurs ?
- La cache de Deir El-Bahari,
- ...
Page 11 sur 12
[Hypogée] www.aime-free.com 17/01/2012
A fin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter : • Sources... Pascal Vernus : Affaires et scandales sous les Ramsès, la crise des valeurs dans l'Égypte du Nouvel empire, Collection :
Bibliothèque de l'Égypte ancienne, Pygmalion Juillet 1997
Erman et Ranke, « La civilisation égyptienne »
Odile Weulersse, Les pilleurs de sarcophages, Hachette, Livre de poche no 191, 1989, (ISBN 2-010-14541-0) Le sens symbolique des puits funéraires dans l'Egypte ancienne : VANDERSLEYEN C. Chronique d'Egypte ISSN 0009-6067
• Sitographie... wikipedia • Taggé avec : METIERs en Egypte antique Autres articles qui pourraient vous intéresser : Les pilleurs de Tombes sous le règne de Ramsès XI... (1) en Egypte ancienne ! Les Pilleurs de Tombes... (2) en Egypte ancienne !
Un crime sacrilège, le pillage des tombes royales... (3) en Egypte ancienne !
Page 12 sur 12
[Hypogée] www.aime-free.com 17/01/2012
Apophtegme... William Shakespeare, Macbeth !
"La vie n'est qu'une ombre qui passe ;
un pauvre acteur qui, pendant son heure, se
pavane et s'agite sur le devant de la scène,
et qu'après,
on n'entend plus..."
