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LES TEMPS FORTS Il y a urgence, aujourd’hui, pour les entreprises, à se transformer, à se réinventer pour s’adapter aux besoins des consommateurs et des citoyens en matière de numérique. Les enjeux sont d’autant plus importants que le digital est le signe d’un changement culturel et organisationnel profond qui ne doit oublier personne – clients comme collaborateurs. Un véritable défi humain qui va chambouler les business models tout en créant de nouvelles opportunités. Quels sont les leviers pour en tirer parti ? Comment choisir les technologies sur lesquelles investir ? Surtout, comment accompagner ce bouleversement ? 18:45 • 19:00 | Les grands défis de l’entreprise, enjeux et perspectives L’urgence des entreprises à se transformer ! C’est ce qui ressort du baromètre CGI 2018 réalisé auprès de 1 300 chefs d’entreprises dans dix-sept pays. Si « l’heure est au passage à l’action », analyse Christine DOLLFUS, « paradoxalement, huit dirigeants sur dix se déclarent très en retard. » Tous sont cependant unanimes : pour accélérer cette transformation, il faut investir massivement dans l’exploitation, la valorisation et la monétisation des données, afin de mieux comprendre les clients et leur proposer des services adaptés. Autre « buzzword » du moment : l’intelligence artificielle, au cœur de nombreux projets. Néanmoins, si stratégie, process et technologie sont indispensables au changement, « le facteur humain reste le premier défi des entreprises », insiste Christine DOLLFUS, évoquant la nécessité « d’accompagner le changement » pour transformer l’entreprise de l’intérieur. « D’une manière générale, l’entreprise fait face à un challenge qui est de se transformer de l’intérieur » selon Jean-Michel BATICLE. C’est un bouleversement qui passe par « l’appropriation de la technologie, la remise en question permanente de ses connaissances et l’obligation de se former pour rester à flots ». Il conclut que ces nouveaux défis sont comparables, sur le plan humain, à ceux de la révolution industrielle des 18 e et 19 e siècles. 19:00 • 19:30 | Transformation numérique et innovation : de la stratégie à l’exécution, s’inspirer des meilleures pratiques pour accélérer sa mutation Dans un environnement technologique en perpétuelle évolution, l’obsolescence est un obstacle de taille pour toute entreprise qui souhaite se lancer dans de grands défis transformationnels. Dès lors, sur quoi faut-il se concentrer pour atteindre ses objectifs stratégiques ? Pour Bénédicte JAVELOT, « le maître mot, c’est de mobiliser les énergies en interne ». Retour aux « basiques », donc, avec le Plan Essentiel 2020 qui « vise l’excellence » et « se Christine DOLLFUS Vice-présidente marketing et communication CGI Jean-Michel BATICLE, Président France-Luxembourg-Maroc, CGI Synthèse des débats du mardi 13 février 2018 1 LES GRANDS DÉFIS DE L’ENTREPRISE 2018 vus par ceux qui portent l’Innovation et la Transformation MARDI 13 FÉVRIER 2018

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E.health FORUM • Synthèse des débats du mardi 19 septembre 2017

LES TEMPS FORTSIl y a urgence, aujourd’hui, pour les entreprises, à se transformer, à se réinventer pour s’adapter aux besoins des consommateurs et des citoyens en matière de numérique. Les enjeux sont d’autant plus importants que le digital est le signe d’un changement culturel et organisationnel profond qui ne doit oublier personne – clients comme collaborateurs. Un véritable défi humain qui va chambouler les business models tout en créant de nouvelles opportunités. Quels sont les leviers pour en tirer parti ? Comment choisir les technologies sur lesquelles investir ? Surtout, comment accompagner ce bouleversement ?

18:45 • 19:00 | Les grands défis de l’entreprise, enjeux et perspectives

L’urgence des entreprises à se transformer ! C’est ce qui ressort du baromètre CGI 2018 réalisé auprès de 1 300 chefs d’entreprises dans dix-sept pays. Si « l’heure est au passage à l’action », analyse Christine DOLLFUS, « paradoxalement, huit dirigeants sur dix se déclarent très en retard. » Tous sont cependant unanimes : pour accélérer cette transformation, il faut investir massivement dans l’exploitation, la valorisation et la monétisation des données, afin de mieux comprendre les clients et leur proposer des services adaptés. Autre « buzzword » du moment : l’intelligence artificielle,

au cœur de nombreux projets. Néanmoins, si stratégie, process et technologie sont indispensables au changement, « le facteur humain reste le premier défi des entreprises », insiste Christine DOLLFUS, évoquant la nécessité « d’accompagner le changement » pour transformer l’entreprise de l’intérieur. « D’une manière générale, l’entreprise fait face à un challenge qui est de se transformer de l’intérieur » selon Jean-Michel BATICLE. C’est un bouleversement qui passe par « l’appropriation de la technologie, la remise en question permanente de ses connaissances et

l’obligation de se former pour rester à flots ». Il conclut que ces nouveaux défis sont comparables, sur le plan humain, à ceux de la révolution industrielle des 18e et 19e siècles.

19:00 • 19:30 | Transformation numérique et innovation : de la stratégie à l’exécution, s’inspirer des meilleures pratiques pour accélérer sa mutation

Dans un environnement technologique en perpétuelle évolution, l’obsolescence est un obstacle de taille pour toute entreprise qui souhaite se lancer dans de grands défis transformationnels. Dès lors, sur quoi faut-il se concentrer pour atteindre ses objectifs stratégiques ? Pour Bénédicte JAVELOT, « le maître mot, c’est de mobiliser les énergies en interne ». Retour aux « basiques », donc, avec le Plan Essentiel 2020 qui « vise l’excellence » et « se

Christine DOLLFUSVice-présidente marketing

et communicationCGI

Jean-Michel BATICLE, Président France-Luxembourg-Maroc,CGI

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MARDI 13 FÉVRIER 2018

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concentre sur la relation et l’expérience client » – le niveau d’exigence ayant changé avec l’avènement du web. Le résultat est à la hauteur des moyens engagés : elle se félicite d’« un effet accélérateur d’adhésion des salariés,

de compréhension, d’enthousiasme », ainsi qu’une croissance retrouvée. Amel HAMMOUDA insiste elle aussi sur la nécessité d’engager les salariés, avec néanmoins un positionnement différent : celui de la transformation des métiers. Dans un secteur ultra-concurrentiel

comme le transport aérien, où l’enjeu est également culturel, il faut « débusquer dans l’entreprise des rebelles constructifs » capables « d’accélérer le rythme d’exécution » – quitte à prendre des risques. Elle souligne également l’importance de « réaligner l’interne sur l’externe, en offrant aux collaborateurs la même expérience digitale et le même niveau d’attention qu’aux clients ». Entre le secteur bancaire et le numérique, c’est une longue histoire. Mais aujourd’hui, note Yves TYRODE, le défi des banquiers est désormais de s’inscrire dans la vie quotidienne de leurs clients – et

plus seulement dans les moments exceptionnels. Retour aux basiques également chez BPCE avec le plan TEC 2020, qui s’est donné trois objectifs : les usages, la satisfaction client et la

vente en ligne. Le marché des ESN s’est vu lui bouleversé par l’arrivée de nouveaux acteurs, obligeant les entreprises du secteur à prendre les devants afin de s’adapter aux nouveaux besoins. Une approche avant tout « organisationnelle », explique Clément BERNARD. Il faut désormais « s’aligner avec les besoins métiers des clients »,

se concentrer sur « l’innovation appliquée » et faire des services IT un centre de profit pour les entreprises. Sans oublier, dit-il, de replacer le facteur humain « au centre de cette stratégie d’innovation » en interrogeant les forces vives. Justement, cette stratégie, comment l’appliquer ? Faut-il privilégier un vaste plan ambitieux ou de multiples initiatives agiles ? Yves TYRODE envisage le plan stratégique comme « une somme de sprints » qui permettent aux collaborateurs de se sentir « acteurs de la transformation ». Mieux vaut « plein de petites preuves » que des « grandes déclarations », estime-t-il. Pour Amel HAMMOUDA, l’important aujourd’hui est d’avoir « un cap », quitte à « revoir en cours de route son projet et pouvoir l’adapter, plutôt que tout contrôler et anticiper en amont ». Bénédicte JAVELOT défend à la fois la nécessité du plan quinquennal pour rassurer les marchés financiers, mais aussi celle de « réévaluer chaque année son environnement et ses actions », et « donner des preuves, pour éviter l’effet tunnel » redouté. Elle recommande également de « libérer l’initiative » en changeant le modèle managérial, de « décloisonner les fonctions » et de relever « le défi des compétences » – à travers la formation ou en attirant de jeunes talents. Clément BERNARD préconise quant à lui de « faire confiance aux collaborateurs », en testant par exemple « le volontariat ».

19:30 • 20:00 | Les nouvelles technologies au service de nouveaux modèles d’affaires et de nouveaux services

Face à toutes les technologies disponibles aujourd’hui, les choix stratégiques des entreprises sont cruciaux : comment se positionner pour faire évoluer son business model ?Benoît BOUFFART est catégorique : il faut « comprendre et devancer » les comportements des clients, afin de « créer » de nouveaux usages. Mais aussi « acquérir de nouvelles compétences » pour améliorer les offres existantes, surtout lorsqu’on est leader. Et de citer les chatbots, où développeurs, data scientists, voire designers ou encore concepteurs-rédacteurs travaillent en synergie. Du côté des assureurs, la donnée reste un Graal indissociable du métier. Mais cet asset stratégique, s’il a constitué pendant longtemps une « super barrière » contre les nouveaux acteurs du marché, relate Romain LIBERGE, est devenu un véritable « cheval de Troie » en passant de « donnée froide déclarative à donnée chaude comportementale » captée

Amel HAMMOUDADirectrice de la transformation,

AIR FRANCE

Clément BERNARDVice-président centre d’excellence dédié à la transformation digitale,

CGI

Bénédicte JAVELOT Directrice de la stratégie,GROUPE ORANGE

Yves TYRODE Directeur général en charge du digital,BPCE

Benoît BOUFFARTDirecteur produits,

expérience client et innovation, OUI.SNCF

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notamment par les objets connectés. « C’est tout le paradigme de l’assurance qui est en train d’être réinterrogé », prévient-il. Et de mettre en garde contre une possible « désintermédiation » entre assureurs et sociétaires, qui risque d’être fatale au modèle historique BtoC si celui-ci ne se réinvente pas en déployant, par exemples, de nouveaux services. C’est bien l’innovation digitale qui peut faire la différence et permettre de conserver son leadership. Chez MICHELIN, raconte Éric CHANIOT, cette transformation s’est traduite par des offres connectées à destination des transporteurs, via des capteurs embarqués dans les pneus et destinés à faire de la predictive maintenance en

captant les données – y compris celles des concurrents. Pour Yves LE GELARD, si les technologies digitales sont déjà massivement utilisées pour décarboner et décentraliser l’énergie, le numérique permet également de « fédérer » et d’apporter du « concret » en montrant par exemple, grâce à une simulation

en 3D, à quoi ressemblera un projet de parc solaire à un maire et ses administrés. Cyril CORTINA évoque quant à lui une « sédimentation des

technologies, par couches ». Les gagnants seront ceux qui en maîtriseront l’évolutivité, notamment autour de l’émergence de nouveaux écosystèmes BtoB, liés au développement de nouveaux services liant plusieurs secteurs d’activité (efficacité énergétique, réduction des émissions de CO2). Pour « amener une rupture technologique fondamentale », affirme-t-il, « il faut partir à plusieurs ». Une position rejointe par Éric CHANIOT et Yves LE GELARD, le premier évoquant « le nécessaire partage des best practices et des discussions sur les coûts » et le second « la frontière qui s’efface entre les concurrents ». Faut-il pour autant ne pas se méfier des acteurs américains du numérique, surreprésentés ? « C’est comme au judo, on a besoin d’eux pour

s’entraîner », avance Benoît BOUFFART. S’appuyer sur leurs forces, oui, mais en restant « précautionneux », avertit Éric CHANIOT, afin de ne pas « transférer du savoir sans s’en apercevoir ». Là où Yves LE GELARD voit des « clients gigantesques », Cyril CORTINA parle lui de « partenaires avec qui développer des offres communes ». Enfin, au-delà du use case ou du business model, Benoît BOUFFART a relevé trois critères afin de choisir les technologies sur lesquelles investir : « Ubiquité, pertinence et instantanéité ». Auxquels Romain LIBERGE ajoute la « réversibilité et l’intéropérabilité » – et mentionne également l’open source, « qui vient crédibiliser les acteurs des startups ».

20:00 • 20:30 | Attraction des talents, montée en compétences, nouvelles méthodes de management… De la stratégie aux hommes, la croissance sera un défi humain

Afin de relever le défi humain de la transformation numérique, il faut bien sûr repenser les modes d’organisation, de fonctionnement et de recrutement. De quels outils, digitaux ou RH, disposent les entreprises pour réussir cette nécessaire reconfiguration en interne ? Geneviève CAMPAN a mis en place plusieurs stratégies afin de « donner du sens aux collaborateurs » : d’abord à travers le recrutement, en convoquant des profils intéressants à des « afterworks »; ensuite via la « formation du management », incitée à travailler comme une startup; et enfin sous forme de « reverse mentoring », où « des jeunes geeks du CNES sponsorisent des directeurs ». Elle évoque également une réorganisation en interne de la direction numérique, le « rapprochement de métiers du numérique pur d’autres métiers », le test and learn, ainsi que des « ambassadeurs numériques volontaires » qui font avancer la feuille de route.

Romain LIBERGEChief digital officer,

MAIF

Yves LE GELARDDirecteur général adjoint, Chief Digital Officer et Directeur des systèmes d’information,GROUPE ENGIE

Geneviève CAMPANDirectrice du numérique,

de l’exploitation et des opérations, Cheffe de l’établissement,

CNES À TOULOUSE

Éric CHANIOT Directeur du digital,

MICHELIN

Cyril CORTINAVice-président énergie & utilities,

télécommunications et médias,CGI

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Jean-Claude LE GRAND indique que le groupe, pionnier sur LinkedIn, a mis en place de nouvelles procédures de recrutement en Chine, via du machine learning, capable de détecter des profils intéressants qu’une recherche dans la base de données interne n’aurait pas sélectionnés. Et de rappeler que s’il est difficile d’attirer des gens, il l’est aussi de les garder – L’Oréal a d’ailleurs fait le choix de gérer ses sureffectifs en « les conservant en développement ». Le numérique a beau être un énorme pourvoyeur d’emplois pour jeunes diplômés, le Syntec avance pourtant une pénurie de 50.000 postes non pourvus dans ce secteur. Laurent GERIN l’explique d’abord par un défaut de communication : « On ne fait pas ‘du numérique’, on fait voler des avions, on permet à un pneu d’être gonflé correctement… » Le deuxième problème vient selon lui d’un manque de diversité et la nécessité de « créer plus de talents », notamment à travers des opportunités de reconversion professionnelle, pour avoir « des gens avec des têtes bien faites, plutôt que pleines ». CGI s’est donc engagé dans une opération séduction avec l’ouverture, en France, d’une école forte de six campus de trente étudiants, rémunérés pendant leur formation et avec la promesse d’un CDI à la sortie.

20:30 • 21:00 | Clôture : grand témoin

Chez DALKIA, entreprise spécialisée dans l’économie d’énergie et le développement des énergies renouvelables, « le smart est partout », indique Sylvie JEHANNO. Le numérique, dit-elle, a « une puissance d’action sur les comportements » et change les métiers : « Des techniciens font des tâches un peu moins automatiques, mais peuvent s’intéresser davantage au client. » Et puisque les compétences évoluent, il est essentiel d’accompagner cette transformation qui n’est pas évidente pour tous. « Il ne faut pas qu’il y ait les .com et les autres », prévient-elle.

Laurent GERIN Vice-président senior région Grand Sud,CGI

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Sylvie JEHANNOPrésidente-directrice

générale,DALKIA

Jean-Claude LE GRANDDirecteur général des relations humaines

et Membre du Comité exécutif,L’ORÉAL