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LES INDICATEURS DE LA RECHERCHE UNIVERSITAIRE Benoît GODIN Professeur, INRS Rapport présenté à l’ADARUQ et à la CREPUQ Mai 1997

Les indicateurs de la recherche universitaire indic cercet... · indicateurs varie énormément d'un pays à l'autre, et l'utilisation qu'en font les ... Les séries chronologiques

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LES INDICATEURS DE LA RECHERCHE

UNIVERSITAIRE

Benoît GODIN

Professeur, INRS

Rapport présenté àl’ADARUQ et à la CREPUQ

Mai 1997

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Introduction

Dans le cadre du dernier Congrès annuel (1996) de l’Association des

Administrateurs de Recherche Universitaire du Québec (ADARUQ), un atelier

sur les indicateurs de performance et de rendement de la recherche a été tenu

auquel ont assisté une quarantaine de personnes. Au terme d’une journée de

discussions, on y faisait les constats suivants :

- les gouvernements exigent de plus en plus des mesures de la productivité et

de la contribution socio-économique de la recherche, et plusieurs d’entre eux

sont même déjà en train de définir de telles mesures,

- l’état de l’art en ces matières est cependant encore au stade de l’émergence.

Certes, de nombreux indicateurs existent, mais ceux-ci couvrent encore très

mal les différentes missions des universités et les multiples activités des

chercheurs.

Munis de ces constats, l’atelier a proposé à l’Assemblée générale de l’ADARUQ

la mise sur pied d’un groupe de travail sur les indicateurs de la recherche

universitaire dont le mandat serait le suivant :

Développer les indicateurs de recherche qui apparaissent les plus

pertinents pour mesurer la performance des universités en cette

matière, en s’assurant que ces indicateurs soient mesurables et

qu’ils tiennent compte des missions respectives et/ou spécifiques

des universités.

L’ADARUQ a accepté le principe d’un tel groupe de travail. Il a été convenu que

ledit groupe serait placé sous la supervision d’un comité aviseur de la

Conférence des Recteurs et Principaux des Universités du Québec (CREPUQ).

Cette dernière serait bien placée pour s’assurer, le moment venu, que les

institutions universitaires colligeront les informations nécessaires pour alimenter

les indicateurs. Le groupe de travail, quant à lui, a été placé sous la direction de

M. Benoît Godin, professeur à l’INRS, et il est composé des partenaires

suivants :

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- Francesco Arena, ministère de l’Education,

- Jacques Crochetière, Fonds FCAR,

- Michel Dumas, Université Laval,

- Guy Verret, ministère de l’Industrie, du Commerce, de la Science et

de la Technologie.

Le présent document représente le fruit des réflexions du comité - mais il

n’engage par les institutions de ses membres. Il brosse dans un premier temps

un portrait des indicateurs de la recherche universitaire actuellement disponibles.

L’état des banques de données accessibles est ensuite rapidement rappelé.

Enfin, le rapport s’aventure à émettre quelques suggestions sous la forme de

recommandations, les fins poursuivies étant seulement d’offrir quelques balises

susceptibles d’orienter les discussions futures.

L’état des indicateurs de la recherche universitaire

La mesure de la science et de la recherche, ou scientométrie, a maintenant une

trentaine d’années. En effet, cela fait un peu plus de trente ans que les pays

occidentaux disposent, via l’OCDE notamment, d'indicateurs qui leur permettent

de suivre l'évolution des systèmes scientifiques et technologiques nationaux.

C'est en 1963 que l'OCDE publiait pour la première fois le Manuel de Frascati

proposant une «méthode type pour les enquêtes sur la recherche et le

développement expérimental» (OCDE, 1994). Le Manuel standardise la façon

dont les gouvernements recueillent l'information sur les investissements en

recherche-développement (R-D). Les données ainsi amassées permettent aux

différents pays d'apprécier leurs efforts en se comparant entre eux, ou en

comparant leur situation actuelle à celle d'un passé plus récent.

Le Manuel de Frascati repose sur un modèle bien connu dit «entrée-sortie» ou

intrant-extrant (figure 1). Des investissements (intrants) sont réalisés sur diverses

activités scientifiques et techniques (AST) qui se traduisent — potentiellement —

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en connaissances et applications (extrants). Jusqu’à récemment, la majeure

partie des réflexions, travaux et indicateurs de l'OCDE et des pays occidentaux

étaient relatifs aux intrants. Des considérations historiques expliquent cette

situation (Godin, 1996). En effet, les indicateurs d'intrants sont en lien direct avec

les besoins de la politique scientifique et technique des années 1960, plus

particulièrement avec l'émergence de la politique scientifique et technique. Dans

les années 60 et 70, les gouvernements commencent à élaborer des politiques

scientifiques et technologiques. L'objectif premier est alors de participer au

financement des activités de R-D. Des indicateurs d'intrant permettent ainsi de

voir où les sommes sont investies et où il se fait moins de recherche. Les

gouvernements disposent ainsi de mesures qui, espèrent-ils, indiqueraient les

lieux d'investissements à privilégier quant au financement public.

Figure 1 — Le modèle intrant-extrant

Intrants è Activités de

rechercheè Extrants

Aujourd’hui, les gouvernements prennent conscience de façon plus directe

qu’auparavant de la nécessité de mesurer les résultats de la recherche. Mais

pour mesurer ceux-ci, il apparut rapidement que les indicateurs d'intrants, ceux

dont on dispose en grand nombre et depuis un bon moment déjà, étaient

insatisfaisants. Il fallait dorénavant des indicateurs d'extrants et des indicateurs

d’impacts. Bien sûr, l’OCDE publie depuis déjà longtemps des indicateurs sur les

brevets. Bien sûr également, des chercheurs universitaires ont développé des

indicateurs bibliométriques (publications) en grand nombre depuis plusieurs

années. Quelques pays, les États-Unis (NSF, 1996) et la France (OST, 1996),

produisent mêmes des statistiques régulièrement à cet effet. Toutefois, très peu

d’indicateurs d’extrants font encore l'objet d'une standardisation comme c’est le

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cas pour les indicateurs d'intrants. Pour cette raison, la production de tels

indicateurs varie énormément d'un pays à l'autre, et l'utilisation qu'en font les

gouvernements dans le cadre des politiques est encore très réduite.

Ce qui nous occupera dans le présent document c’est d’appliquer le modèle

intrants-extrants à la recherche universitaire. L’objectif ultime de cet exercice est

d’identifier un nombre limité d’indicateurs dont la mesure serait essentielle pour

promouvoir la recherche universitaire.

Dans le but d’atteindre cet objectif, nous procéderons en deux étapes.

Premièrement, nous identifierons de façon exhaustive les indicateurs qui

permettent de mesurer la recherche universitaire et les performances de celle-

ci1. Les indicateurs seront appréciés en fonction de trois critères :

- l’information qu’ils livrent : quantité, qualité, pertinence,

- les limites de l’indicateur,

- la facilité de la mesure.

Cette réflexion nous conduira dans un deuxième temps à sélectionner quelques

indicateurs dont nous suggérons l’opérationalisation de façon prioritaire.

Deux leitmotifs nous ont guidés dans notre réflexion. D’abord, l’obligation de tenir

compte des spécificités disciplinaires (et donc des spécificités des institutions

universitaires). Nous pensons notamment aux sciences sociales et humaines et

aux arts et lettres, trop souvent négligées en bibliométrie par exemple. Ensuite,

la nécessité, dans le contexte actuel, de tenir compte de différents publics, pas

toujours universitaires, auxquels s’adressent les chercheurs.

1 Plusieurs des indicateurs analysés ici ne sont pas spécifques à la recherche universitaire, et

leurs limites plus générales ne seront donc pas considérées. En ce sens, la lecture dudocument de B. Godin produit pour Statistique Canada et intitulé L’état des indicateursscientifiques et technologiques dans les pays de l’OCDE (1996) est un complément essentiel àla présente analyse.

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Les intrants

On distingue trois types d’intrants qui permettent de réaliser des activités de

recherche. Ce sont le financement, le personnel, les équipements (tableau 1).

Aujourd’hui, le financement est bien mesuré. On analyse généralement celui-ci

selon qu’il provient de subventions ou de commandites. Cette information est

relativement bien couverte grâce à la banque de données SIRU du ministère de

l’Éducation (MEQ). Les séries chronologiques de cette banque de données

permettent de remonter jusqu’à 1984. Notons toutefois que les sommes versées

par le ministère de l’Éducation relativement aux budgets de fonctionnement des

universités, budgets qui participent au financement des infrastructures de

recherche aussi bien que de formation, ne sont pas considérés dans ces

sommes.

Les deux autres intrants identifiés au tableau 1 suscitent encore de nombreuses

interrogations et difficultés de mesure. On a généralement tendance à considérer

comme personnel de recherche uniquement les professeurs-chercheurs.

Relativement à ceux-ci, il se pose un certain nombre de questions cependant.

Comment définir un chercheur ? Est-ce un individu qui dispose d’un financement

pour réaliser de la recherche ? Celui qui publie ? Celui qui consacre une part X

de son temps à la recherche (OCDE, 1989) ? Les réponses à ces questions ne

sont pas incontournables. Elles sont affaires de définition. La difficulté est que

ceux intéressés par la mesure ne se dotent pas tous de la même définition. Par

exemple, on dispose de multiples statistiques sur le nombre de professeurs-

chercheurs, mais les chiffres sont souvent contradictoires, selon la source d’où

ils proviennent (CREPUQ, MEQ, universités).

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Tableau 1 : Les indicateurs d’intrants

financement (selon la source) :

subventions

commandites

personnel :

professeurs-chercheurs

professionnels

assistants-étudiants

équipements

Outre les professeurs-chercheurs, il y a d’autres personnels qui doivent être

considérés en intrant : les professionnels de recherche, bien sûr, mais aussi les

assistants-étudiants. C’est là un intrant qui est peu considéré mais qu’il y aurait

lieu de mieux mesurer dans le contexte actuel. Déjà la moitié des montants des

subventions en provenance du Fonds FCAR par exemple leur est réservée. Ce

personnel est important car il est non seulement une main-d’oeuvre en

recherche, mais en même temps un personnel qui reçoit ainsi une formation

active à la recherche pour un autre marché ultérieurement.

Le même constat de mesure imparfaite doit être dressé relativement aux

équipements qui sont très mal sinon jamais mesurés. Certes, les indicateurs de

financement de la recherche incluent les dépenses d’équipements. Mais

rarement ces investissements sont-ils identifiables spécifiquement. Lorsqu’une

information est disponible, c’est davantage les dépenses de fonctionnement que

le parc d’équipements qui est mesurable.

Les informations sur les équipements permettraient pourtant d’estimer la

richesse collective du parc scientifique, en même temps qu’elles fourniraient un

indicateur permettant de tenir compte des spécificités disciplinaires (les

disciplines n’ont pas toutes également des besoins en équipements). Enfin,

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n’oublions pas que c’est la qualité de ces équipement précisément qui permet de

bien former les étudiants et, de concours avec ces derniers, que ce sont les

équipements qui permettent aux chercheurs de réaliser des recherches pour

l’industrie.

Les extrants

On mesure généralement les extrants de la recherche universitaire à l’aide de

statistiques sur le volume de publications. Il existe maintenant plusieurs banques

de données à cet effet, de même que plusieurs indicateurs standardisés et

facilement accessibles. Au Québec cependant, tout comme dans l’ensemble du

Canada, les universités n’exploitent pas systématiquement ces données pour

mesurer la recherche universitaire et apprécier leur position respective dans le

champ scientifique. Seul le ministère de l’Industrie, du Commerce, de la Science

et de la Technologie (MICST) publie quelques données à cet égard dans le

Compendium. Il y a donc là un potentiel intéressant à exploiter plus

sérieusement. D’autant plus que Statistique Canada est actuellement à

constituer, avec la collaboration de l’auteur du présent document, une banque de

données bibliométriques pour l’ensemble du Canada et qui sera disponible sous

peu à quiconque veut en exploiter les informations.

Toutefois, les données bibliométriques sont loin de mesurer l’ensemble de la

production universitaire (tableau 2). Les données bibliométriques sont bien

adaptées aux pratiques des sciences expérimentales, mais beaucoup moins aux

sciences sociales et humaines et aux arts et lettres. En effet, la bibliométrie fait

deux hypothèses dont il faut rappeler les conséquences. Premièrement, le

principal extrant de la recherche universitaire est la production de connaissances

dont la communication se fait essentiellement via les articles scientifiques.

L’article est donc l’indicateur par excellence de l’activité des chercheurs.

Deuxièmement, les chercheurs québécois publient majoritairement dans les

revues internationales, du moins en sciences naturelles, en génie et en sciences

biomédicales (Godin et Vallières, 1995). Le Science Citation Index (SCI), banque

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de donnée bibliographique généralement utilisée en bibliométrie, est donc

approprié pour mesurer la production québécoise.

Tableau 2 : Les indicateurs d’extrants

concernant les pairs

publications

livre

article

communications et conférences

concernant les étudiants

diplômés

concernant le milieu socio-économique

rapports de recherche

mémoires et avis d’experts

innovations (brevets)

concernant le grand public

créations et interprétations (arts et lettres)

expositions

documents (écrits et oraux) de vulgarisation

Ces hypothèses ne s’appliquent malheureusement pas totalement aux sciences

autres qu’expérimentales : le livre est aussi sinon plus important que l’article

(Burnhill et Tubby-Hille, 1994; Bourke et Butler, 1996; Nederhof et al, 1989), et la

langue des écrits est souvent nationale (Godin et Limoges, 1996). Cette

considération appelle des mesures spécifiques des activités et des extrants des

chercheurs dans les disciplines des sciences sociales et humaines et des arts et

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lettres, notamment la monographie et les oeuvres de création et

d’interprétation 2.

D’autres extrants de la recherche universitaire existent, mais ils sont encore très

mal mesurés. Qu’on pense aux communications. Il est certes possible de repérer

facilement les communications québécoises dans les conférences d’envergure

internationale, grâce aux banques de données ISTP et ISSHP (Godin, 1997).

Mais la source la plus fiable d’informations sur les communications en général

demeure encore le curriculum vitae du chercheur. L’accès à ce document, dans

le but de développer des statistiques, est malheureusement très difficile 3.

Enfin, il existe d’autres extrants de la recherche qui sont, eux, à toute fin pratique

non-mesurables pour le moment, faute de bases de données : ce sont ceux rela-

tifs à des publics autres qu’universitaires. Les publics auxquels s’adressent les

chercheurs sont, outre les pairs et les étudiants, les acteurs politiques et écono-

miques, et le monde socioculturel. Les extrants qui sont en lien avec ces publics,

et qui sont principalement issus de la commandite ou de la consultation, sont :

- les rapports de recherche,

- les innovations,

- les mémoires et avis d’experts (expertise),

- les documents de vulgarisation (écrits et audiovisuels).

Dans le contexte actuel, ces informations sont impératives pour mesurer la

réponse des chercheurs aux nombreuses demandes qui leur sont adressées

pour qu’ils diversifient leurs activités et mettent à profit leurs connaissances

auprès de divers acteurs. L'ensemble de ces extrants est rarement considéré

cependant dans les évaluations nationales de la production des chercheurs.

2 On trouvera un bref exposé de la spécificité de ces disciplines en Annexe 1.3 Les organismes subventionnaires disposent cependant d’informations électroniques à cet

égard.

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Cette considération oblige à mesurer autre chose que les écrits, bref à tenir

compte d’une diversité de produits 4.

Enfin, en lien avec la problématique des extrants de la recherche, un extrant

important est encore peu valorisé dans les statistiques. Ce sont les diplômés des

2e et 3e cycle. On regarde rarement ceux-ci sous l’angle de la recherche mais

plutôt des clientèles scolaires uniquement. On a là pourtant des chercheurs en

herbe pour la société, produits par le système de la recherche universitaire. Mais

surtout, on a là un mécanisme par excellence de transfert des connaissances :

les diplômés nouvellement formés qui se retrouvent en emploi et mettent à profit

leurs connaissances.

Les activités de recherche

Entre les intrants et les extrants, se déroulent les activités de recherche

proprement dites. Les activités des professeurs-chercheurs sont de trois types :

formation, recherche, transfert (tableau 3).

Les activités de recherche sont généralement mesurées à l’aide des intrants ou

des extrants. Ainsi, on mesure la part des activités qui sont réalisées en

collaboration à l’aide des cosignatures dans les publications par exemple, ou la

part des activités réservées à la recherche fondamentale par le financement qui

est consacré à celles-ci. Il en va de même pour l’ensemble des dimensions des

activités de recherche :

- les objets et les thématiques de la recherche,

- la nature de la recherche (fondamentale/appliquée; libre/orientée),

- l’interdisciplinarité,

- la dimension individuelle/collective (équipes, centres).

4 On trouvera en Annexe 2 une typologie des produits des chercheurs selon les publics.

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-

Tableau 3 : Les indicateurs d’activités

formation (2e et 3e cycles)

enseignement

encadrement

recherche

objets (thématiques)

individuelle/collective

nature (fondamentale/appliquée; libre/orientée)

interdisciplinarité

transfert et expertise

consultation

vulgarisation

Notons que sur la première dimension (les objets et thématiques), nous nous en

tenons généralement aux disciplines, au mieux à quelques grandes spécialités à

l’intérieur des disciplines. Il n’existe encore au Québec aucune classification par

mots-clés des projets de recherche. Nous reviendrons sur cette question.

Enfin, les activités avec ou pour des acteurs extra-universitaires, notamment les

activités de consultation et d’expertise, deviennent de plus en plus prioritaires en

terme de mesure, nous l’avons noté. Cependant, la part que l’on mesure

actuellement est certainement sous-estimée. Par exemple, SIRU ne mesure que

les commandites qui transitent par l’institution universitaire. Toutefois, bien

d’autres activités de consultation et d’expertise passent directement par le

professeur. Il y a tout lieu de croire, sur la base d’études récentes, que ces

activités sont d’ailleurs très importantes (Godin et Landry, 1995).

Terminons en mentionnant, quant aux activités de formation - dont on trouve par

ailleurs au ministère de l’Éducation maintes statistiques -, le fait qu’elle

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pourraient facilement être considérées comme associés aux activités de

recherche dans la mesure où elles concernent les 2e et 3e cycles.

Les impacts

Le modèle intrants-extrants que nous venons d’utiliser a négligé une dimension

importante de la recherche universitaire, celle de ses impacts. Il faut maintenant

mentionner ceux-ci, d’autant plus que des attentes croissantes se font entendre

à cet effet.

Il faut distinguer deux types d’impacts (tableau 4). Premièrement, les impacts

proprement scientifiques. Pour ceux-ci, on dispose d’indicateurs relativement

précis – quoiqu’ils ne soient pas totalement sans critiques : les citations (facteur

d’impact) (Garfield, 1972; 1990) et les reconnaissances (prix et distinctions). Le

rayonnement international se mesure également assez facilement : les

invitations à l’étranger, l’attraction de post-doctorants étrangers.

Les impacts sociaux, quant à eux, sont beaucoup plus difficiles à mesurer. Ils

sont relatifs aux quatre dimensions suivantes :

- nouvelles politiques (sociales et économiques),

- croissance économique,

- bien-être social,

- culture.

La mesure des impacts socio-économiques se fait généralement à l’aide

d’études macroéconomiques, chaque fois spécifiques à l’objet à mesurer -

l’université de Montréal, par exemple, vient de procéder à une telle étude

récemment (Martin, 1996). Ces études sont toujours réalisées de façon ad hoc,

c’est-à-dire sans récurrence. Une caractéristique qui les rend donc insuffisantes

pour alimenter les indicateurs d’un système d’information sur la recherche

universitaire.

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Tableau 4 : Les indicateurs d’impacts

impact scientifique

citations

reconnaissances (prix et distinctions)

rayonnementattraction de postdoctorants étrangersinvitations à l’étranger

impact

économiquetaux d’emploi des diplômés“spin-off”redevances sur les brevets universitairescitations de la recherche dans les brevets

culturelmaîtrise des connaissances scientifiques

social ?

politique ?

Les indicateurs socio-économiques apparaissant au tableau précédent sont

majoritairement, on le voit, de nature économique. C’est là la dimension la plus

facile à mesurer. Un important effort reste à faire pour les autres dimensions

(politique, sociale, culturelle). Il est cependant possible, en attendant que se

définissent des indicateurs d’impacts standards et acceptés, d’utiliser un certain

nombre des indicateurs vus précédemment comme indicateurs d’impact. Nous

pensons particulièrement aux deux indicateurs suivants :

- les commandites et les consultations pour mesurer l’offre et la demanded’expertise universitaire,

- les thématiques de la recherche orientée pour mesurer la pertinence socio-économique.

Il faut reconnaître cependant que cette façon de mesurer les impacts ne saurait

être que provisoire, puisque nous commettons ainsi un «détournement»

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d’indicateurs : on mesure les résultats avec des indicateurs relatifs aux efforts,

soit les intrants et les activités (voir Gillett, 1991).

L’état des banques de données

Nous avons plusieurs fois rappelé que les universités font face à des demandes

croissantes en provenance de divers acteurs sociaux, notamment quant à une

contribution plus directe à la résolution de problèmes socio-économiques.

Toutefois, force est de constater que les indicateurs des activités universitaires,

ceux-là mêmes qui permettraient d’apprécier la contribution actuelle des

universités à ces objectifs, sont mal servis. Déjà, eu égard aux indicateurs

traditionnels de la recherche universitaire, la situation est déficiente. En effet, au

Canada et au Québec, trois sources ont été traditionnellement associées aux

indicateurs scientifiques et technologiques : Statistique Canada, le ministère de

l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie (MICST), et le

ministère de l’Éducation (MEQ). Toutefois, ces acteurs ne comblent pas encore

tous les besoins.

Statistique Canada ne réalise pas d’enquête régulière sur la R-D universitaire ni

sur le personnel de l’enseignement supérieur, comme il le fait pour la R-D

industrielle et la R-D gouvernementale. Les seules données disponibles à cet

effet sont basées sur des estimations (Statistique Canada, 1996a; 1996b). Le

MICST, quant à lui, ne publie pas, dans son Compendium des indicateurs

scientifiques et technologiques (MICST, 1996), de statistiques par institution

universitaire. Enfin, le MEQ dispose d’un très grand nombre de données (voir

Annexe 3), souvent publiées sous forme de répertoires. Ceux-ci cependant

s’intéressent peu à l’activité de recherche ou aux extrants universitaires, mais

plutôt aux effectifs professoraux et aux clientèles scolaires.

Bref, on ne dispose pas de système d’information sur la recherche universitaire.

Néanmoins, on possède un embryon qui peut servir de base à un tel système : la

banque de données SIRU du MEQ. Celle-ci collige les informations relatives au

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financement de la recherche universitaire selon les sources, le type de

financement, les disciplines. Le système est unique au Canada, et il fait d’ailleurs

l’envie de plusieurs.

SIRU connaît cependant trois limites majeures. La première est en voie d’être

corrigée : l’identification des collaborateurs participant à un projet financé, en sus

du responsable du projet. La seconde limite est plus importante, mais elle n’est

pas propre à SIRU : c’est le système de classification.

Il existe une classification commune aux bases de données sur les activités

universitaires et acceptée par tout le monde. Cette classification est de type

disciplinaire, et c’est le code CLARDER. Le code CLARDER est toutefois

reconnu pour être trop peu précis dans le cas de plusieurs disciplines. Mais

surtout, on lui reproche de ne pas permettre d’identifier les thématiques et les

problématiques précises de la recherche. En effet, un projet financé en physique

peut aussi bien s’intéresser à la physique des particules qu’aux techniques de

recouvrement par couches minces des semi-conducteurs. Préciser davantage

les thématiques de la recherche universitaire est un défi et probablement une

priorité d’un système d’information sur la recherche universitaire.

Enfin, l’information de SIRU n’est vérifiée et validée que pour les fonds en

provenance d’organismes accrédités. Cette limite réduit d’autant la fiabilité de la

banque de données.

On dispose donc d’un embryon de système d’information avec SIRU. Mais on

dispose aussi d’une foule de données supplémentaires pour alimenter celui-ci.

Nous avons déjà mentionné les diverses banques de données du MEQ.

Rappelons que Statistique Canada s’active actuellement à mettre sur pied une

banque de données bibliométrique pour l’ensemble de la recherche canadienne.

Enfin, les organismes subventionnaires disposent eux aussi de nombreuses

informations, souvent informatisées (par exemple le CRSNG). Dans l’ensemble

cependant, les données et les banques de données sont :

- dispersées,

- pas toujours publiques,

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- incompatibles (quant à leurs classifications),

- pas toujours récurrentes.

Peut-être la communauté universitaire est-elle en partie responsable de la

situation. En effet, pour que se développe des outils de monitoring de la

recherche, encore faut-il qu’il existe une demande à cet effet. La communauté

universitaire ne s’est jamais fait beaucoup entendre sur la question. À tout

événement, ce serait là un second défi que de colliger toutes ces informations

afin de se doter d’un portrait d’ensemble de la recherche universitaire.

Quelques recommandations

À la lumière du bilan qui vient d’être dressé des indicateurs disponibles ou

potentiellement intéressants, à la lumière également des constats que nous

avons fait sur les banques de données spécifiques à l’information sur le système

de la recherche universitaire, nous croyons utile de suggérer un certain nombre

de recommandations. L’objectif de ces recommandations est double :

1) sensibiliser à l’importance de développer de nouveaux indicateurs de larecherche universitaire, particulièrement des indicateurs d’impact,

2) contribuer à une réflexion sur un système d’informations sur la rechercheuniversitaire.

La proposition suggérée ici est, somme toute, réaliste. Elle n’engage pas de

ressources exagérées, ni financières, ni en temps. Elle exige seulement une

volonté de départ. Certes des obstacles, inévitables à la mise en opération de

telles recommandations, existent. Certains relèvent des administrations

universitaires, telle la réticence à cueillir des données additionnelles, d’autres

dépendent de la culture des chercheurs encore peu enclins à parler ouvertement

d’impacts sociaux de la recherche. Mais aucun de ces obstacles n’est

insurmontable, surtout à la lumière des effets qu’aurait sur le public une meilleure

information sur la recherche universitaire.

On trouvera en Annexe 4 une synthèse des indicateurs de la recherche

universitaire discutés dans le présent document et ceux jugés les plus prioritaires

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dans le cadre de la présente proposition. On notera que nous y retrouvons des

indicateurs sur chacune des quatre dimensions de la recherche (intrants, activités,

extrants, impacts); qu’aux indicateurs traditionnels (financement, publications)

sont suggérés des indicateurs nouveaux (expertise); quant à ces derniers, qu’on

dispose quelquefois d’informations (les diplômés) mais que d’autres nécessitent

des cueillettes d’information (celle qu’on retrouve dans les curriculum vitae).

1. Les intrants : mesurer les thématiques

Compte tenu des investissements réalisés dans le système SIRU, la

communauté universitaire devrait seconder activement les efforts du ministère

quant à l’amélioration dudit système, notamment la qualité des données de base,

l’identification des partenaires aux financements, ainsi que des thématiques ou

domaines d’application de la recherche. Sur ce dernier point,

l’ADARUQ/CREPUQ pourraient initier une réflexion sérieuse - c’est-à-dire

exécutoire - sur un nouveau système de classification de la recherche

universitaire qui, à un code CLARDER amélioré, ajouterait une classification sur

les thématiques de la recherche grâce à un système de mots-clés 5. Cette

classification aurait l’avantage de pouvoir aussi servir aux extrants.

2. Les extrants : se comparer au reste du monde

Compte tenu qu’un extrant important de la recherche est la publication et qu’il est

essentiel de pouvoir se comparer à la communauté internationale sur cette

question, et compte tenu que Statistique Canada a initié des travaux relativement

à une banque de données à cet égard, l’ADARUQ/CREPUQ pourraient exploiter

(ou faire exploiter) aux deux ans les données bibliométriques afin de dresser un

portrait comparé des universités québécoises en matière de recherche. Un tel

exercice pourrait d’ailleurs être réalisé dès cette année à titre expérimental.

3. Les impacts : répondre aux attentes sociales

5 Il existe plusieurs exemples desquels on pourrait s’inspirer : les classifications de ISI et CHI

utilisées pour le SCI; la classification par mots-clés de la banque de données PASCAL duCNRS; la classification par mots-clés de la banque de données du CRSNG.

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Compte tenu de l’importance des impacts de la recherche dans les discours

gouvernementaux, l’ADARUQ/CREPUQ devraient investir des efforts prioritaires

dans ces matières. Nous suggérons d’initier une seconde réflexion sur les

indicateurs, cette fois sur les indicateurs d’impacts spécifiquement.

En attendant, et en lien avec la solution provisoire esquissée plus haut (p. 14-

15), trois voies sont envisageables, dans l’ordre prioritaire suivant (et avec des

difficultés de réalisation croissantes) :

- développer des indicateurs sur les emplois des diplômés (et les compétencessur le marché du travail) à partir de l’enquête Relance du MEQ,

- développer des indicateurs sur les thématiques appliquées et orientées de larecherche 6,

- développer des outils permettant de mieux apprécier les activités deconsultation et d’expertise des professeurs 7.

4. En attendant…

Parallèlement aux efforts précédents, nous croyons qu’il serait souhaitable de

réaliser dès les prochains mois un premier exercice de mesure à même les

données existantes mais dispersées ici et là. Il s’agirait d’apprécier ce que

donnerait un premier portrait intégré de la recherche universitaire par institution.

Un tel exercice permettrait d’apprécier empiriquement les indicateurs à

développer.

6 On peut se contenter dans un premier temps des projets de recherche orientés financés par

les organismes subventionnaires (relations université-industrie du CRSNG, programmestratégique du CRSH, actions concertées du Fonds FCAR).

7 Les chercheurs disposent tous d’une version informatisée de leur curriculum vitae. Il seraitrelativement facile à chaque administration universitaire de définir un modèle standard et d’enarchiver copie avec mise-à-jour annuelle pour fins de production de statistiques.

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Annexe 1 - Les sciences sociales et humaines et les arts et lettres

On a souvent coutume d'évaluer les sciences sociales et humaines avec les

outils développés pour les sciences naturelles, le génie, et les sciences

biomédicales. Certes, une partie de la production scientifique des chercheurs est

de même type, quelle que soit la discipline. Cependant, il existe des spécificités

propres aux sciences sociales et humaines

Plusieurs hypothèses ont été avancées qui distingueraient les sciences sociales

et les sciences naturelles. Un premier ensemble d'hypothèses gravite autour de

la notion de maturité (Kuhn, 1962). Les sciences sociales n'auraient pas encore

atteint le stade paradigmatique dans lequel se trouvent déjà les sciences

naturelles. Les moindres standards et la faible codification en sciences sociales

seraient le reflet de cette situation (Merton et Zuckerman, 1973). À partir d'une

telle caractérisation des sciences sociales, certains expliquent le haut taux de

rejet d'articles soumis dans les revues (Merton et Zuckerman, 1973), les faibles

taux de citations (Science, 1991), l'âge des citations (Glanzel et Schoepflin,

1992), la préférence pour le livre comme média de communication (Nederhof,

Zwaan, De Bruin et Dekker, 1989), etc.

Un deuxième ensemble d'hypothèses issues de l'épistémologie surtout, explique

le statut des sciences sociales par la complexité du social et de l'humain (Mill,

18 ? ?; Popper, 1957), ou la finalité des sciences sociales (Winch, 1958; Apel,

1980; Habermas, 1981; Taylor, 1980). En lien avec cette hypothèse, M.-J.

Legault a défendu l'idée que ce sont le type d'objet (instable plutôt que stable) et

le type de méthode (herméneutique plutôt qu'expérimentale) qui expliquent la

spécificité des sciences sociales et humaines (Legault, 1993). De par leur

méthode, les siences sociales et humaines ne nécessitent pas toujours de

laboratoire expérimental, et de là le moins grand nombre de centres de

recherche par exemple. Cette thèse relative à l'objet et à la méthode pour

caractériser les disciplines est également valable entre les différentes sciences

expérimentales elles-mêmes, comme l'ont avancé Hagstrom, dans un livre dont

l'actualité n'est pas dépassée (Hagstrom, 1965), et Shinn (1982).

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En lien avec cette hypothèse également, Godin a expliqué les différences

disciplinaires dans les pratiques de collaboration (Godin et Landry, 1995). Ainsi,

les sciences naturelles, biomédicales et le génie (SNBG) sont des sciences

expérimentales, où le partage du travail est très développé. Pour cette raison

elles ont tendance à publier davantage en collaboration. Divers autres facteurs

viennent alimenter cette tendance cependant : le coût et le partage des

équipements en physique, la recherche clinique et l'interdisciplinarité en sciences

biomédicales. Les sciences sociales et humaines (SSH), quant à elles, parce

qu'elles sont plus souvent herméneutiques (quelquefois quasi expérimentales)

ont moins recours au travail organisé et, pour cette raison, publient moins en

collaboration. Quant aux arts et lettres (AL), nous émettions l'hypothèse que la

faible collaboration s'explique par les activités de création. En effet, deux types

de chercheurs définissent les arts et lettres. Premièrement, ceux qui mènent une

recherche critique, ou d'érudition, et qui suivent probablement les mêmes

tendances collaboratives que les sciences sociales et humaines. Deuxièmement,

et c'est là que les différences apparaissent, ceux qui mènent aussi une activité

professionnelle qui, elle, est généralement réalisée seule : il existe peu de

symphonies composées en collaboration, ni de romans par exemple. Ces

créations sont l'oeuvre d'un auteur.

Un dernier ensemble d'hypothèses est celui qui explique le statut des sciences

sociales dans le champ intellectuel comme le reflet d'un moins grand contrôle

des ressources. Selon Whitley, les sciences se distinguent par le niveau

d'interdépendance entre les chercheurs (publics-cible et sources de financement,

degré de compétition, rareté des ressources, envergure des problèmes) et le

niveau d'incertitude dans les tâches (outils et techniques, buts théoriques)

(tableau 1). Sur ces deux dimensions, les sciences sociales seraient différentes

des sciences naturelles et du génie : «there is no dependence on other

scientists, poor standardization of techniques, poor theoretical goals, tacit skills,

intellectual conflicts, public audience, few technical staff, local and personal

control, competition within one school reather than specialization» (Whitley,

1982).

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Sur la base de la typologie de Whitley, Fuchs (1992) a précisé que ces

distinctions qui caractérisent les sciences s'expliquent à leur tour par le contrôle

organisationnel. Le monopole du prestige, via les publications, est lui-même

fonction du public et de la compétition, bref du degré d'autonomie acquis grâce

au contrôle des ressources. Ce dernier conduit à son tour à plus ou moins de

consensus sur les définitions, les problèmes, les méthodes, des conditions non

remplies en sciences sociales.

Cette thèse n'est pas très éloignée de celle véhiculée par Bourdieu relativement

à la moins grande autonomie des sciences sociales : «le champ des sciences

sociales est dans une situation très différente des autres champs scientifiques :

du fait qu'il a pour objet le monde social et qu'il prétend à en produire une

représentation scientifique, chacun des spécialistes y est en concurrence non

seulement avec les autres savants, mais aussi avec les professionnels de la

production symbolique (écrivains, hommes politiques, journalistes) et, plus

largement, avec tous les agents qui, avec des forces symboliques et des succès

très inégaux, travaillent à imposer leur vision du monde social» (Bourdieu, 1995 :

4).

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Tableau 1 — Spécificités disciplinaires

Incertitude

Faible Élevée

Chimie Sciences humaines

Faible

Faible incertitude théorique et

technique

Financement abondant et varié

Pas de dépendance entre

scientifiques

Peu de standardisation

(techniques)

Objectifs théoriques difficiles

Savoir-faire tacite

conflits intellectuels

client : public

Peu de techniciens

Contrôle local et personnel

Compétition entre écoles plutôt

que spécialisation

Dépendance

Physique Biologie

Élevée

Dépendance entre chercheurs

élevée

Peu d’expérience théorique

Compétition entre spécialités

Peu d’incertitude technique

Contrôle formel (plutôt que

personnel)

standardisation technique

Conflits théoriques

Dépendance entre chercheurs

Spécialisation

Source : Basé sur Whitley, 1982.

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Annexe 2 - Les publics des chercheurs et les productions associées

On a coutume de modéliser la recherche à l'aide d'un modèle entrée/sortie

constitué de trois éléments : les intrants, les activités de recherche

correrspondantes, et les extrants. En intrants on retrouve les ressources

monétaires, les ressources humaines, et les instruments et technologies utilisées

pour réaliser la recherche. Les activités de recherche elles-mêmes sont

généralement considérées comme une boîte noire - qui est laissée à la

sociologie de la science. En effet, mis à part quelques statistiques sur les

groupes, équipes, centres et laboratoires on dispose de peu d'indicateurs

permettant de mesurer ces activités. Ce sont les extrants qui sont utilisés à cette

fin : publications, brevets, etc. Le tableau suivant précise ce modèle en raffinant

les mesures à cet effet.

Les rapports entre le chercheur et les différents auditoires prennent différentes

formes. Ils peuvent être unidirectionnels ou intéractifs. La première forme se

caractérise par ce que nous appelerons la diffusion. Nous définirons la diffusion

comme un effort de communication, celui-ci pouvant se réaliser par voie orale ou

écrite. Il va du scientifique à l'auditoire, et laisse à ce dernier la responsabilité de

s'informer.

A l'opposé, nous définierons le transfert comme un processus qui a pour objectif

l'utilisation et l'application des connaissances. Il ne se réalise pas via les

documents comme la diffusion. Il nécessite des personnes en contact : d'une

part, des agents porteurs de connaissances - le chercheur - , et d'autre part des

utilisateurs. Enfin, nous définierons l'impact de la recherche comme l'effet de

l'activité de la transmission et de l'utilisation du savoir sur l'auditoire. C'est la

dimension la plus difficile à mesurer.

Munis de ces distinctions conceptuelles, il est maintenant possible d'élaborer un

modèle de la production scientifique et de la transmission du savoir. Ce modèle,

apparaissant au tableau suivant, associe des indicateurs précis pour chacun des

auditoires et à chacun des mécanismes de transmission précédemment

identifiés.

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Le modèle possède plusieurs avantages sur les conceptions conventionnelles.

Premièrement, les extrants (output) ne sont pas mesurés par les mécanismes de

diffusion (les publications) comme il est couramment coutume de le faire. A notre

avis, des mesures sur les objets (mots-clés, titres) de la recherche seraient ici de

meilleurs indicateurs. Deuxièmement, le modèle distingue clairement la diffusion

et le transfert, permettant ainsi l'identification d'activités de transfert souvent

minimisées ou méconnues. Troisièmement, le modèle intègre des extrants

négligés dans l'évaluation des chercheurs : les rapports de recherche, les

activités de vulgarisation, l'enseignement et la formation via l'engagement

d'assistants.

Les publics des chercheurs et les productions associées

Acteurs visés Diffusion Transfert Output Impact

Autresscientifiques

Écrits, colloques Échangescollaborations

Nouvellesconnaissances

Citation (f.imp)

Étudiants Cours, manuels Assitanatenseignement

Diplômés,mémoires etthèses

Emploi,compétences

Politocoécon. Rapports etétudes

Consultation,contrats

Recommanda-tions de politique,innovations(brevets)

Bien-être,croissance écon.

Socioculturel(grand public)

Vulgarisation :émissions de téléet radio, articlesdans lesquotidiens,conférences,expositions, etc.

Formation,animation

Connaissances Maîtrise socialedes tech.Participation,attitudesintérêtsculturecritique

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Annexe 3 - Données statistiques et indicateurs produits par le MEQ(secteur de l’enseignement supérieur)

Les données statistiques et les indicateurs produits ou publiés par la Direction de

l’enseignement et la recherche universitaires (DERU) visent à obtenir une

meilleure connaissance de plusieurs volets importants de l’enseignement

universitaire au Québec. Ils permettent de connaître, notamment, l’accès de la

population québécoise aux études universitaires, l’ampleur et la répartition des

ressources humaines et financières qui y sont consacrées, le cheminement et les

résultats académiques des étudiantes et des étudiants, l’intégration des titulaires

d’un diplôme au marché du travail, les ressources et les résultats des activités de

recherche. L’ensemble de ces données et de ces indicateurs constituent, en

quelque sorte, un tableau de bord qui permet de suivre l’évolution du système

universitaire et les résultats des politiques du gouvernement à l’égard des

universités.

À ce titre, les données statistiques et les indicateurs produits par la DERU sont

des instruments qui servent à la prise de décision, à la gestion et à la

diffusion de l’information (reddition de compte).

1. Ils ont pour fonction d’éclairer la prise de décision du ministère de l’Éducationet du gouvernement et l’élaboration de leurs politiques d’intervention. Ilsservent aussi à la prise de décision dans les établissements universitaires enmettant à leur disposition des données comparatives dans le temps.

2. Ce sont des instruments de gestion qui servent à assurer l’allocation desressources (notamment les subventions de fonctionnement etd’investissement) en fonction des besoins en évolution de la société, desétudiantes et étudiants et des établissements.

3. Ils servent aussi à mesurer comment les ressources ont été utilisées et àévaluer les résultats obtenus au regard des objectifs que se sont fixés legouvernement et le Ministère en matière de formation et de rechercheuniversitaires.

4. Ils permettent de rendre compte à l’Assemblée nationale et à la populationdes ressources consenties par la population en matière d’enseignement et derecherche universitaires, de la manière dont elles ont été utilisées et desrésultats obtenus au regard des grands objectifs poursuivis par la société.

5. Ils ont enfin pour fonction d’informer le public et les établissementsuniversitaires sur l’évolution du système universitaire du Québec.

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Afin de remplir les mandats relatifs à la prise de décision, à la gestion et à la

diffusion publique de l’information, la DERU :

- gère plusieurs banques de données, grâce à la collaboration de chacun desétablissements universitaires, notamment le système de Recensement desclientèles universitaires (RECU), le Système d’information sur la rechercheuniversitaire (SIRU),la liste des programmes d’études offerts dans lesétablissements universitaires, etc. Le Système d’information sur les financesdes universités (SIFU) est géré par la Direction du financement et del’équipement (DFE).

- produit des données statistiques et des indicateurs sur l’évolution dusystème universitaire, à partir de l’information contenue dans ses banques dedonnées et en utilisant celle contenue dans les banques de données géréespar d’autres directions du ministère de l’Éducation et par d’autresorganismes, dont celle se rapportant au corps professoral gérée par laCREPUQ; elle produit aussi des données statistiques et des indicateurs pourrépondre à des besoins spécifiques du Ministère.

- publie des données statistiques et des indicateurs sur une base régulière :• les indicateurs de l’activité universitaire regroupent de manière

synthétique les principales données sur chacun des établissementsuniversitaires, notamment sur les effectifs, le corps professoral, lesdiplômés, le financement, sur la recherche universitaire, etc.;

• les données sur la recherche universitaire présentent de manièresommaire les données les plus récentes sur le financement de larecherche universitaire;

• les données statistiques et des indicateurs sur le cheminementacadémique des étudiantes et des étudiants, notamment la durée deleurs études et la proportion d’entre eux qui reçoivent un diplôme;

• des prévisions à court terme (5 ans) et à long terme (15 ans) sur leseffectifs étudiants universitaires et à court terme (3 ans) des diplômées etdes diplômés;

• Qu’advient-il des diplômés des universités rapporte les résultats del’enquête aux deux ans sur l’insertion des diplômés universitaires dans lemarché du travail deux ans après l’obtention de leur diplôme;

• Effectif étudiant en équivalence au temps plein (EEETP) des universitésquébécoises;

• Le calcul des coûts moyens d’enseignement et de soutien par secteurd’enseignement.

Voici une liste des données et des indicateurs produits par la DERU :

1. Données et indicateurs sur l’accès aux études universitaires et sur la

réussite

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- les inscriptions des étudiantes et des étudiants aux programmes d’étudesen fonction de certaines caractéristiques (âge, sexe, province ou paysd’origine, régime d’études, langue maternelle, etc.);

- les prévisions à court terme (5 ans) et à long terme (15 ans) sur leseffectifs étudiants et à court terme (3 ans) sur les diplômés, parétablissement en fonction de certaines caractéristiques (groupe d’âge,sexe, langue maternelle, régime d’études, etc.);

- le cheminement des étudiantes et des étudiants par cohorte annuelle(1984 à 1995), par établissement, par grand domaine d’études et pardiscipline;

- les diplômées et les diplômés selon les programmes d’études en fonctionde certaines caractéristiques (âge, sexe, province ou pays d’origine,régime d’études, programme d’études, discipline, etc.).

2. Données et indicateurs sur le corps professoral

- le personnel enseignant en fonction de certaines caractéristiques (âge,sexe, rang académique, diplômes détenus, statut, etc.).

3. Données et indicateurs sur la recherche universitaire

- les ressources financières consacrées à la recherche universitaire enfonction de certaines caractéristiques (sources, type de financement,disciplines, types de projets, etc.);

- les chercheurs universitaires dont les projets de recherche sont financés.

4. Données et indicateurs relatifs au financement

- le calcul des effectifs étudiants en équivalence au temps plein (EEETP) etdes grades décernés pour des fins de financement;

- les ressources financières (subventions de fonctionnement etd’immobilisation) consacrées aux établissements universitaires enfonction de certains paramètres (provenance, ventilation selon les typesde dépenses, etc.);

- les coûts de l’enseignement universitaire en fonction des programmesd’études et des effectifs étudiants;

- les frais de scolarité, comparés dans le temps et aux établissementsuniversitaires hors Québec.

5. Données et indicateurs relatifs à l’insertion dans le marché du travail

- données sur l’insertion des diplômées et des diplômés dans le marché dutravail deux ans après l’obtention de leur diplôme en fonction de certainescaractéristiques (âge, sexe, province ou pays d’origine, régime d’études,discipline, etc.).

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DERU - SASEnseignement supérieur16/05/1997

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Annexe 4 - Les indicateurs de la recherche universitaire 8

Les indicateurs d’intrants

financement (selon la source)

subventions

commandites

personnel

professeurs-chercheurs

professionnels

assistants-étudiants

équipements

Les indicateurs d’extrants

concernant les pairs

publications

livre

article

communications et conférences

concernant les étudiants

diplômés

concernant le milieu socio-économique

rapports de recherche

mémoires et avis d’experts

innovations (brevets)

concernant le grand public

créations et interprétations (arts et lettres)

expositions

documents (écrits et audiovisuels) de vulgarisation

Les indicateurs d’activités

8 Les indicateurs jugés prioritaires apparaissent en caractères gras.

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formation (2e et 3e cycles)

enseignement

encadrement

recherche

objets (thématiques)

individuelle/collective

nature (fondamentale/appliquée; libre/orientée)

interdisciplinarité

transfert et expertise

consultation

vulgarisation

Les indicateurs d’impacts

impact scientifique

citations

reconnaissances (prix et distinctions)

rayonnement

attraction de postdoctorants étrangers

invitations à l’étranger

impact

économique

taux d’emploi des diplômés

“spin-off”

redevances sur les brevets universitaires

citations de la recherche dans les brevets

culturel

maîtrise des connaissances scientifiques

social

?

politique

?

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