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LES MENA : DES ENFANTS AVEC UN PARCOURS D’EXILProjet MENA 2016-2018 de la Fédération des CPAS Bruxellois
2 février 2017, 1ère journée de formation
QUI SOMMES-NOUS?
LA PLATE-FORME MINEURS EN EXIL
1 mandat: améliorer l’accès ou droits, la protection et l’inclusion sociale des mineurs en exil www.mineursenexil.be - www.kinderenopdevlucht.be
2 public-cibles: les mineurs étrangers non accompagnés et les enfants en famille en séjour irrégulier ou précaire
5 activités Coordination
Sensibilisation
Formation
Recherche
Plaidoyer
50 membres et observateurs
National, multidisciplinaire, complémentarité des acteurs, travail de réseau, entre vision de long terme et pragmatisme de l’urgence
Plan
Chiffres globaux Chiffre et profils en Belgique Projet migratoire(s) Analyse de motifs de fuite pour le top 6 des
nationalités La fuite Les routes migratoires et les dangers La question de la confiance Trauma et résilience Culture et interculturalité
La migration, un phénomène nouveau?
Question pour vous…
En quelle année la Belgique a-t-elle
reçu le plus de mineurs non
accompagnés?
Et une petite deuxième…
Quel est le top 5 des pays recevant le plus de
réfugiés dans le monde?
CHIFFRES GLOBAUX
238 millions de migrants dans le monde. 25% à moins de 18 ans
63,2 millions de refugiés selon UNHCR
La moitié sont des enfants
2015: 92.000 MENA ont fait une demande d’asile en 2015
Actuellement 800.000 personnes attendent en Libye/Egypte de faire la traversée. 50% à moins de 18 ans selon Save the Children
PROFILS DES MENA EN BELGIQUE
2015: plus de 5000
Plus jeunes: -12 ans et 12 à 14 ans
Plus de reconnaissance: 69%
Plus traumatisé
22% est identifié comme ayant des « vulnérabilités spécifiques »
Plus de MENA arrivants en famille élargie
Plus de MENA qui ne sont pas partis de manière isolée
EVOLUTION MENA DEMANDEURS D’ASILE
435 470711
896
1385
981
423 486
3099
1076
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
MENA demandeurs d'asile
LE PARCOURS MIGRATOIRE DES ENFANTS
Augmentation de la violence qui vise spécifiquement les enfants dans les pays d’origine et une violence qui touche plus particulièrement les enfants (Afghanistan, Irak, Syrie, Corne de l’Afrique, …)
Un parcours de ruptures: rupture avec ceux qu’on aime, avec un pays et une culture qu’on connait, rupture(s) suite à la violence
Pertes de repères- incertitudes
L’enfance bousculée, l’adolescence sous tension(s), décisions d’adultes sans avoir les outils en tant qu’adulte
Un parcours qui ne se termine pas à l’arrivée dans le pays « d’accueil »
TYPOLOGIE DES(PROJETS MIGRATOIRES) MENA PROPOSÉE PAR ANGÉLINA ETIEMBLE ET OMAR ZANNA
Le mineur exilé
Le mineur mandaté
Mandaté travailleur
Mandaté étudiant
Mandaté-initié
Le mineur exploité
Le mineur fugueur
Le primo-fugueur
Le fugueur-réiterant
TYPOLOGIE DES(PROJETS MIGRATOIRES) MENA
Le mineur errant
Le mineur-dans la rue
Le mineur-de la rue
Le mineur réjoignant
Le mineur-envoyé
Le mineur-confié
Le mineur successeur
Le mineur-aspirant
MAIS… CONCRÈTEMENT: POURQUOI LES MENA QUI ARRIVENT EN BELGIQUE SONT-ILS PARTIS?
Analyse du Top 6 des nationalités
Afghanistan
Syrie
Erythrée
Somalie
Guinée
RD Congo
Afghanistan
Groupes ethniques majoritaires: Pachtounes
Tadjiks
Hazaras
Ouzbeks
Aimaks
Turkmènes
Minorités religieuses: Soufis
Bahaïs
Chrétiens
Chiites
Sikhs et hindous
Groupes ethniquesdiscriminés par l’Etat :
Kuchis
Hazaras
Jat
Langues Pashtoune, Dari (langues
nationales) et langues minoritaires:
Aimaq, Arabe, Ashkun, Baluchi, Gujari, Hazaragi, Kazaque, Moghili. Ouzbèque, Turkmani, Pashai, Nuristani et Pamiri (alsana)
Groupes ethniques
Déplacement internes 2016
Rose: G; Blanc: T; Gris: EI
Risques spécifiques pour les enfants
Recrutement militaire forcé
Talibans
Forces pro-gouvernementales
Etat Islamique
Vendetta (importance du clan et de l’honneur-surtout chez Pachtoune)
Pratique du Baad
Minorités religieuses
Violences liés à l’opium/héroïne
Risques spécifiques pour les enfants
LGBTI
Travail forcé (mines, prostitution, trafic de drogue)
Risque élevé de violences sexuelles
Bacha Bazi-les « petits danseurs »
Mariages précoces/forcés (à partir de 6/7 ans)
Violences
généralisées
Syrie
Syrie
8,4 millions d'enfants concernés. Selon l'Unicef, plus de 80 % des enfants syriens, soit 8,4 millions, sont aujourd'hui affectés par la guerre, qu'ils soient en Syrie ou exilés.
Violence aveugle, violence ciblée (EI, troupes de Bachar, les différents groupements, forces étrangères)
Questions spécifique des Kurdes et des Doms
Erythrée
Le pays reconnaît 9 groupes ethniques : Tigrinya (55%), Tigre (30%), Saho (4%), Kunama (2%), Rashaida (2%), Bilen (2%), autres (Afar, Beni Amir, Nera) (5%) (estimation de 2010).
Les langues officielles sont le Tigrinya, l’arabe et l’anglais.
Les quatre religions reconnues sont Sunni Islam, l’Eglise orthodoxe d’Erythrée, l’Eglise catholique et l’Eglise Evangélique (Luthérienne)
Erythrée
Motifs Recrutement militaire forcé (à vie) Egalement la crainte et la peur d’arrestation et détention
arbitraire Les enfants qui tentent de fuir le service militaire sont
torturés par la police et les militaires
Régime érythréen extorque systématiquement ses ressortissants, où qu'ils se trouvent, et les forces de faire don de la part de leurs revenus par intimidation (taxe de la diaspora, 2% du revenu)
Pays-Bas : grande communauté d’Erythrée Lien avec Israël (lien historique)
Trajet d’exil-Erythrée-Europe
L’emprisonnement, la torture, l’extorsion (pots de vin à la frontière) et enlèvement des camps de réfugiés au Soudan seraient infiltrés par
des soldats érythréens qui ramènent les réfugiés, les emprisonne et les tortures, les enlève pour les vendre aux trafiquants, réfugiés qui finissent dans des camps dans le désert du Sinaï, où ils sont torturés, violés et extorqué ...
Une fois arrivé en Europe, il y aurait toujours un solide réseau d’agents qui entrent en contact avec la famille ou des amis dans le pays.
Somalie: Groupes ethniques
Conflit(s)
Ethnische groepen/groupes ethniques
4 Clans ‘nobles’- : Darod, Hawiye, Isaaq(k), Dir 2 Clans ‘intermediaires’-: Digil+ Mirifle (Rahanweyn) Minorités ethnique - religieuse : Reer Hamar, Barawani,
Bajuni(Benadir region)+ Bantu Groupes hors-caste : Tumal, Midgan, Yibir Conflits:
Entre groupes majoritaires Minorités: Discrimination politique, sociale, économique et
juridique, violences, assassinats, torture, viols, kidnapping pour rançon, vol de propriété/terre
Dangers spécifiques pour les femmes
Politique –Al Shabaab
Al Shaabab
« Jidhadist terrorist group »
Al Shaabab: également un danger pour clan majoritaires
Existe depuis 2006
Lié à Al-Qaida
Formés en Afghanistan
But: instaurer la sharia(la version la plus radicale)
Filles-femmes
Viols par forces de l’ordre, groupes armés, milices, membres de la famille-communauté et casques bleus AMISOM
Somalie centrale-Sud:sous Al Shabaab: lapidation, amputation, fouets, enlèvement et mariages forcés aux combattants et utilisation de jeunes filles pour attentats-suicides
Risque de TEH élevé pour femmes appartenant aux minorités: esclavagisme domestique et/ou sexuel
Risque dans le Somaliland: grande prévalence de « gang rape », 55% sur des mineures.
MGF
MGF: 90% globalement
Type 3(Infibulation)
Réduction dans le nord (Somaliland-Puntland)
75% des filles entre 1-14 ans
99% pour les + de 15 ans
Al Shabaab interdit les MGF
Autres %-Andere %
50% de enfants travaillent
40% sont en état de malnutrition
180 décès pour 1000 naissances
Moins de 25% a accès à l’école
2000 à 3000 enfants-soldats (+-9 ans)
45% des filles sont mariés avant leurs 18 ans
50% van de kinderenwerken
40% ondervoed 180 overlijdens voor
1000 geboortes Minder dan 25% van de
kinderen heeft toegangtot onderwijs
2000 à 3000 kind-soldaten (+-9 jaar)
45% van de meisjesworden getrouwd voor hun 18 jaar
Guinée: ethnies et langues
Langues: Français: Iangue officielle Le peul ou poular malinké ou maninka le soussou, le kissi, le guerzé ou kpelle toma. Il existe en plus une vingtaine d'autres langues.
Risques spécifiques pour les enfants
Confiage
Conflits politico-ethniques (élections): 1er président élu en 2010
Traite des êtres humains (45.000 à risque)
Excision et ré-excision
Mariages forcés
RDC-ethnies et langues
240 ethnies: 4 groupes principaux ou qui regroupent plusieurs ethnies: les bantoues (80%), les nilotiques, les soudanais et les pygmées.
212 langues
Sécurité générale-RDC
RDC
Confiage 20 000 enfants des rues « shegues » à Kinshasa Enfants sorciers Est-du Congo: Province Orientale, Nord-Kivu, Sud-Kivu
et Nord du Katanga Groupes armés violents: Ituri (contre différentes milices),
dans le Haut-Uélé ( la Lord’s Resistance Army), au Nord et Sud-Kivu les FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) et les ADF-NALU dans la région de Béni (Nord-Kivu)
Recrutement forcé/Enfants-soldats
Viol comme arme de guerre
La fuite
https://www.youtube.com/watch?v=T5-Fzgx6HQs
ROUTES MIGRATOIRES
UN TRAJET MIGRATOIRE À DANGER(S) MULTIPLE(S)
Coût de trajet: Kaboul-Bruxelles (8.000 à 15.000$): un coût individuel, familial, communautaire
Passeurs: techniques anti-rébellion Pays de transit (Turquie, Egypte, Libye, Maroc, Ukraine):
rançons, détentions arbitraires, travail forcé, exploitation, ….
Nouveaux phénomènes/réseaux de traite des êtres humains 1,2 million d’esclaves modernes en Europe 10.000 disparitions de MENA en 2015 en Europe 71% des MENA arrivée par l’Italie ont été exploités
L’endettement
Endettement familial et communautaire
Endettement personnel
Endettement pour « protéger un proche en route »
Qui dit endettement dit remboursement
Ecole, travail, job étudiant: pas des sujets neutres au niveau de l’accompagnement
La confiance: un défi
L’adulte: souvent un figure de méfiance et de violence
L’uniforme souvent figure de persécution
Les institutions souvent pas synonyme de protection
Quelle confiance en soi?
Quelle confiance dans l’avenir?
Que faire: Ne pas dire « tu peux me faire confiance »
Etre à l’écoute
Rester quand on est « testé »
Se rendre compte que faire confiance est une énorme prise de risque pour le jeune
Cohérence et uniformité dans les informations données
Importance de l’informel
Toute migration est une « catastophe »
« qui signifie la rupture et la discontinuité.
Le processus d’adaptation qui découle de ce déplacement physique oblige à un déplacement intérieur par un passage à un nouvel espace culturel et peut être assimilé à un processus de réadaptation.
Le deuil est une dimension intrinsèque de la migration, et à un degré très intense dans l’expérience d’exilé et de demandeur du statut de réfugié.
Pertes d’êtres chers, par la distance ou par la mort. Pertes de biens matériels et du statut. Pertes des repères et des certitudes culturelles aussi ».
Trauma et résilience
Ruptures, l’exil, tortures, morts, viols…
Une impact important sur la santé mentale, qui elle impacte à son tour l’accompagnement à proposer
Attention de ne pas mélanger comportement et personnalité
Les différents temps qui se mélangent: temps administratif, temps de la procédure, temps du deuil, la temporalité de ce qui se passe dans le pays d’origine ….
Impact sur la mémoire
Impact sur le bien être et le sommeil
Que se passe-t-il dans leurs têtes?
Que se passe-t-il dans leurs têtes?
Que se passe-t-il dans leurs têtes?
Les symptômes de SSPT
Reviviscence Épisodes dissociatifs (reconstitution du traumatisme; peut inclure des symptômes
physiques) Cauchemars Pensées effrayantes
Évitement Évitement des rappels du traumatisme (p. ex., lieu, événements, objets) Sentiment d’engourdissement affectif Sentiment de culpabilité marquée, dépression ou inquiétude Perte d’intérêt envers les activités Difficulté à se rappeler l’événement traumatisant
Hypervigilance Réactions de sursaut exagérées Sentiment de tension ou d’être « sur les nerfs » Troubles du sommeil Crises de colère
Le deuil congelé
Le processus normal de deuil peut être empêché dans un contexte de menace vitale pour le sujet (guerre, génocide).
La priorité est alors à la survie individuelle et collective. Le deuil est alors « congelé » selon l’expression de J.C. Métraux .
« Les survivants en sont durablement affectés, leur sentiment d’appartenance à la communauté humaine peut en être détruit ».
A l’obtention d’un statut: le deuil peut commencer à se décongeler…et la confrontation avec la douleur se fait de manière parfois très violente
Le deuil des disparus
Les proches des victimes de disparitions n’ont aucun élément de réalité leur signifiant la perte. Le doute ou l’espoir de retrouver la personne vivante ouvrent la porte au déni de la réalité et à l’attente sans fin. La sortie du processus de deuil est de ce fait impossible.
L’absence du corps du défunt entraine souvent l’absence de rituel funéraire. La non information, le mensonge et l’impunité des auteurs de la disparition ajoutent à la détresse des proches.
L’impossibilité de terminer le deuil entraine des conséquences psychopathologiques et psychosomatiques.
Résilience
Boris Cyrulnik : C’est l’aptitude d’un corps à résister
aux pressions et à reprendre sa structure initiale. En
psychologie, la résilience est la capacité à vivre, à
réussir, à se développer en dépit de l’adversité.
Résilience
On évalue les capacités résilientes à partir de 7 facteurs fonctionnant comme
indicateurs de résilience:
Perspicacité
Indépendance
Aptitude aux relations
Initiative
Créativité
Humour
Moralité
et les variables susceptibles d’inhiber les processus résilients :
intensité du trauma
soudaineté de l’agression
état de santé mentale préalable au trauma
absence de liens sociaux, professionnels et culturels.
Résilience
Certains traits se présentent comme des facteurs de
Protection:
l’estime de soi, la confiance, l’optimisme et un sentiment d’espoir
l’autonomie ou un sens d’auto développement
l’endurance ou la capacité à combattre le stress
la sociabilité
la capacité de vivre une gamme d’émotions
des attitudes positives permettant de faire face à des problèmes et de les résoudre
Double « label », trois stades d’évolution qui se confrontent
Enfant ou migrants: quelles approche sociale et juridique?
Enfant: enfance avortée, enfance suspendue, enfance à retrouver?
Adolescence: l’âge où l’on teste ce qui « reste », celui qui « tient bon »
Adulte: Vécu d’adulte, un cerveau qui n’est pas celui d’un adulte, une autonomie de survie<->autonomie au sein de la société d’accueil
Culture…
En forme d’Iceberg
4 grands domaines
Visions du monde(religion, nature temps, espace, corps, santé, mort
Identité et statuts(individuel-collectif, statut social, masculin-féminin)
Langue & communication(langue et traduction, communication et relations interpersonnels, communication non verbale)
Cultures professionnelles (travail, conflit, autorité, argent, savoirs/compétences/diplomes)
Dire ce qu’on pense
Attendre/faire la file
La conception du temps
…et interculturalité
Une attitude, aucune « évidence »:
établir une relation d’égalité,
apprendre à se décentrer pour pouvoir aborder l’autre sans comparer avec son cadre de référence et sans porter de jugements,
être dans une écoute active de l’autre et chercher les réponses à nos incertitudes, à nos questionnements chez la personne concernée,
être capable de modifier ses points de vue pour être dans la négociation.
…et interculturalité
Prendre conscience qu’il existe d’autres façons de faire, d’autres conceptions. Enlever ses lunettes culturelles. Eviter le jugement (ce qui est bien, pas bien, ce qu’il faut faire, ne pas faire)
Laisser de côté vos représentations. Vous ne connaissez pas la personne. Cerner sa façon de voir en lui posant des questions ouvertes. C’est aussi lui montrer que vous vous intéressez à elle reconnaissance.
Reformuler en montrant que vous avez entendu et compris sa conception. Comprendre ne veut pas dire partager, être d’accord.
Partir de cette conception ou de cette façon de faire pour ouvrir le champ et entrer dans la négociation pour trouver un compromis entre votre conception, votre culture hospitalière et de professionnel et la conception de la personne.
POUR CONCLURE…
http://www.baznani.com/